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Les Semaines sociales de France : succès et ambiguïtés

Ssf_1 Les Semaines sociales sont une institution auguste qui cherche, lors d’une conférence annuelle, à réfléchir sur la mise en oeuvre de la Doctrine sociale catholique (bref historique). C’est en tout cas leur vocation – et ce qui leur vaut un soutien officiel de l’Eglise.

Ces Semaine sociales tiendront leur 81e session du 24 au 26 novembre au CNIT de La Défense, près de Paris. L’occasion de faire deux remarques positives, et d’exprimer deux regrets :

  • Les intervenants sont très prestigieux, à commencer par le président de ces Semaines, l’ancien directeur du FMI Michel Camdessus. On ne peut que s’en réjouir, à l’heure où la marginalisation des catholiques paraît s’aggraver.
  • On s’interroge tout de même sur la présence de politiciens tels que le député européen Bronislaw Geremek, qui vote dans un sens très anti-famille (il appuie les revendications gay, il met en cause la liberté religieuse, et est parmi les élus polonais les moins bien notés par le site pro-famille euro-fam).
  • Sur le fond : les Semaines sociales tentent d’explorer des pistes souvent intéressantes, essayant de concilier les libertés économiques et la justice sociale. On peut se faire une idée flatteuse de ces réflexions en lisant "en creux" les critiques que leur adresse un marxiste.
  • Toutefois, on s’interroge à nouveau quand on lit la bibliographie que propose leur site autour du thème du prochain Congrès, "Une société juste ?". On n’y trouve aucune encyclique sociale. La référence centrale semble y être John Rawls – un penseur qui s’est attaché à définir une théorie agnostique de la justice, et qui est fort éloigné de la Doctrine sociale catholique.

Henri Védas (Merci à SSA)

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3 commentaires

  1. Votre dernière remarque permet de poser, me semble-t-il, une question intéressante :
    Vaut-il mieux approfondir et promouvoir expressément la doctrine sociale de l’Eglise dans un monde sécularisé, au risque de n’être pas entendu et peut-être moqué ? ou vaut-il mieux chercher à réaliser la doctrine sociale en l’approfondissant à l’aide de doctrines non catholiques, c’est-à-dire à faire de la doctrine sociale un discret levain dans la pâte ? Dans ce cas, la mention expresse de l’Eglise et du Christ peut disparaître.
    Le choix de la seconde solution n’est peut-être pas universellement justifiable, mais lorsque l’on est en situation de responsabilité, il ne me semble pas louche. Dans le domaine pratique et social, peut-être vaut-il mieux agir concrètement, pour les autres, en chrétien, qu’annoncer la doctrine sociale à des sourds…

  2. Nous ne pouvons pas être “politique.”
    Laissez les francs-maçons travailler dans le secret et dans l’ombre.
    Un catholique agit toujours à la lumière.
    Sinon d’abandons discrets et “stratégiques”, en abandons de plus en plus discrets et de moins en moins stratégiques, on laisse la place à l’Ennemi.
    Et quand on réalise, il est trop tard.
    Le problème de l’Eglise est peut-être que sous prétexte de ne blesser personne, elle ne s’affirme plus depuis longtemps, et de ce fait ne respecte pas l’Homme, à qui Elle doit la Vérité, qui comme chacun sait se gueule à temps et contre-temps.

  3. @ hb :
    Je comprends votre position, mais la doctrine sociale est faite pour être utilisée, appliquée, et pas seulement criée. Parce que c’est important de penser à annoncer la doctrine, mais cela ne nous dispense pas de réfléchir à la manière dont elle est reçue et dont elle peut être efficace.
    Un catholique fait tout à la lumière: oui, certes, en ce sens qu’il doit tout faire dans la lumière divine, sans laisser en son coeur une ombre devant Dieu. Pour autant, tout ce que nous faisons n’a pas à être connu de tous (ainsi de notre vie spirituelle, du bien que nous pouvons faire, etc.)

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