On revient toujours aux principes non négociables… L’avocat Erwan Le Morhedec vient de publier un ouvrage sur l’euthanasie, Fin de vie en République – Avant d’éteindre la lumière, dans lequel il considère qu’il faut mettre en œuvre les moyens nécessaires pour vivre dignement sa fin de vie jusqu’à son terme. Dans Le Figaro, il revient sur la présentation par Emmanuel Macron d’une Conférence citoyenne sur la fin de vie :
alors que les États Généraux de la bioéthique, Grand Débat National et Convention citoyenne sur le climat ont démontré les uns après les autres l’inanité de la pratique dans le cadre actuel
Erwan Le Morhedec dénonce la piste d’un référendum
une voie dont on imagine assez bien qu’elle ne sera utilisée que pour entériner l’euthanasie ou le suicide assisté. Belle continuité, à vrai dire puisqu’en 2021, nous avons failli légaliser l’euthanasie en même temps que l’on tirait une croix sur la loi Grand Âge. Nous avons ainsi abdiqué toute véritable ambition sur l’un des plus grands défis qui nous attend tous et ouvert la voie à une euthanasie qui virera sans le dire à la modalité de gestion du grand âge. Le Monde ne s’y est d’ailleurs pas trompé dans un article dont les rapprochements font frémir : « Emmanuel Macron ne promet plus de loi grand âge, mais des « choses concrètes » » (Le Monde, 18 mars 2022). Emmanuel Macron a ainsi abandonné l’ambition d’un plan cohérent au profit d’un saupoudrage de mesures lacunaires. La liste de ces « choses concrètes » commence par l’évocation d’une prime à l’adaptation de l’habitat, alignée non pas sur la prime à la casse mais, c’est plus délicat sur Ma Prime Rénov’, pour la rénovation énergétique. Puis, après d’autres propositions aussi peu ambitieuses et inventives les unes que les autres, vient l’euthanasie. Pour être concrète, l’euthanasie sera concrète, pour qui la subira. Cette présentation journalistique est aussi révélatrice que terrifiante : voilà l’euthanasie qui, dans les mentalités, prend sa place dans les outils de gestion du grand âge !