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France : Politique en France

M.Attal : du Macron en plus joufflu et sans Brigitte. Mais du Macron quand même

M.Attal : du Macron en plus joufflu et sans Brigitte. Mais du Macron quand même

Le discours de politique générale du nouveau Premier ministre était assez attendu. M.Attal tiendrait-il le choc ? Succéder à Mme Borne était quand même un grand avantage comparatif. Et M.Attal a déroulé avec conviction et une certaine crânerie son programme ce mardi 30 janvier à l’Assemblée nationale.

La première partie contenait un catalogue de mesures un peu disparates mais néanmoins souvent de bon sens. On avoue avoir été par exemple plaisamment surpris par (c’est un peu anecdotique mais le ton était là) :

« Je vous annonce une règle générale simple : tous les organes, organismes et autres comités qui ne se sont pas réunis au cours de ces douze derniers mois seront supprimés par règle générale ».

Et M.Attal a même parlé six fois d’identité et, si l’Europe et « européen » ont été cités 35 fois, le mot France a été cité 49 fois et Français 71 fois. Presqu’une révolution.

Par rapport au vocabulaire macronien standard, on aura aussi noté beaucoup de « je veux » : je veux prendre la parole, m’adresser, répondre, saluer, dire, rendre hommage, saluer… Peut-être faudrait-il qu’il comprenne qu’il est le Premier ministre et qu’il peut. On aura noté aussi beaucoup de « clair » (17 fois : les priorités, le cap, la promesse, la méthode, l’ambition, le principe, l’objectif et le message). Une véritable inondation de clarté, encore plus abondante d’ailleurs (ce fut un déluge) lors du propos liminaire de sa conférence de presse le 1er février.

Mais tout ceci est du détail.

M.Attal manie les mêmes mensonges que M.Macron et esquive de même le réel. Un seul exemple : Comment peut-on en même temps remarquer à deux reprises dans le discours :

« Que nous disent les professeurs ? Qu’ils croient en leur métier, mais que celui-ci est de plus en plus difficile à exercer, qu’ils ont parfois peur d’enseigner des pans entiers de notre Histoire et de notre littérature ! »

et aussi :

« Je tiens à dire également que je ne peux pas me résoudre à ce que des professeurs craignent d’aborder certains chapitres du programme. »

sans parler une seule fois d’islam ou de musulman ?

Mais tout ceci est encore accessoire.

Le vrai sujet est le suivant : comment M.Attal peut-il tout à la fois convoquer la souveraineté (mot cité 22 fois) pour d’abord mettre en œuvre toutes les mesures pointillistes qu’il a décrites, déclarer la guerre à la prolifération des normes et à la bureaucratisation et confirmer (en même temps) les deux axes majeurs que sont l’inféodation à l’Union européenne et une transition écologique érigée en dogme ?

Pour l’inféodation à l’Union européenne, il suffit de dire que, in fine, la souveraineté mise en avant est en réalité européenne :

« Sous l’égide du Président de la République, l’identité même de cette majorité, de ce gouvernement, est de reconquérir notre souveraineté française et européenne. »

et ce magnifique :

« Je parle de souveraineté nationale, mais c’est aussi par l’Europe que nous parviendrons à la consolider ».

Pour l’asservissement à des objectifs écologiques que par charité nous ne qualifierons que de contradictoires [on se rappelle par exemple le fameux objectif de 50% d’énergie nucléaire dans la production électrique française fixé par M.Hollande en 2012, réaffirmé par lui-même en 2016, endossé par M.Macron dans son programme présidentiel de 2017 pour être abandonné en rase campagne en novembre 2017 et laisser place à la déclaration martiale de M.Attal : « J’assume pleinement d’être à la tête d’un Gouvernement pro-énergie nucléaire, avec une majorité pro-énergie nucléaire qui le soutient »], voilà l’actuel mantra :

« C’est le sens de la planification écologique, qui protégera la biodiversité et permettra une réduction radicale de nos gaz à effet de serre – une baisse de 55 % d’ici à 2030 ! ».

Peut-être serait-il d’ailleurs instructif de comprendre finement comment ces émissions à effet de serre sont calculées, mais ne chicanons pas. Mais on aimerait comprendre comment cet objectif (qui un jour, on en prend le pari, sera annulé après avoir causé beaucoup de dégâts) est compatible avec la croissance voulue par M.Attal (« Une écologie populaire, c’est une écologie de la croissance et de l’emploi ») ?

« Il faut que tout change pour que rien ne change ». Jamais peut-être cet aphorisme n’aura été autant d’actualité. Le macronisme reste intact, avec l’objectif d’une Union européenne fédérale, immigrationniste, non-démocratique, islamozélée, de consommateurs soumis et finalement appauvris, comme horizon indépassable.

Aux parents qui voudraient néanmoins permettre à leurs enfants de développer des talents de communication politique, les cours de théâtre au collège semblent décidément appropriés. Le professeur ne s’appelle pas forcément Brigitte. Ceci étant comme nous l’a obligeamment rappelé M.Attal, cela ne garantit pas ipso facto une reprise de la fécondité française.

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