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France : Société

“Nouvelles de la France qui vient”

La chronique de Me Trémolet dans Présent n’a jamais aussi bien porté son titre :

"Contemplons les images d’aujourd’hui : la chute, en cascade, de ceux qui prétendaient régner sur un univers enfin uniformisé sous la loi de leur profit, et, semper idem, serein, transparent, souriant, le Vicaire de Jésus-Christ semant la charité et l’espérance. Ne nous trompons pas de chemin. Ne nous trompons pas d’époque. Le monde qui croule n’est pas le nôtre, mais celui qui renaît déjà, au milieu des décombres est le royaume dont nos petits-enfants seront les princes.

Il n’est pas impossible, à voir l’état du monde, que cette transition ne se passe pas sans douleur. Les bruits de bottes, roulements de chars, démonstrations de force qui se multiplient sur fond de crise financière mondiale sont des signes avant-coureurs que nous ne connaissons que trop bien. La lumière du voyage pontifical était peut-être une consolation préalable, pour que nous sachions quand viendra l’heure des ténèbres, que la Croix est toujours glorieuse.

Il n’est pas impossible, non plus, que l’écroulement de la Babel capitaliste ne fasse pas plus de bruit que n’en fit l’écroulement du monstre soviétique. Nul ne le sait. Dieu le sait.

Mais ce qui n’échappe pas, même aux yeux des agnostiques clairvoyants, c’est le retour de la grande constante de notre histoire : tourmente ou déprime, orage ou simple passage nuageux, misère subite ou simple récession, guerre nucléaire ou série d’embuscades, la vie, l’amitié, la sociabilité élémentaire seront autour des monastères, des cathédrales, des églises et des paroisses. Le curé de campagne, le prêtre de paroisse, le prieuré du canton sont les premières nécessités sociales, politiques, culturelles et économiques de la France qui vient."

MJ

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10 commentaires

  1. J’ai bien peur qu’il ne prenne ses désirs pour des réalités. On aurait pu dire la même chose après les deux guerres mondiales.
    En outre, quel système propose-t-il ? Le capitalisme n’est pas une idéologie. Il est, tout simplement, le fruit de la liberté d’entreprendre et le système est la somme des actions individuelles. Ce sont les individus qu’il faut convertir, pas le système.
    Il faut juste mettre des bornes en régulant un peu plus.

  2. Bien que ce qui se prépare semble encore plus gros que les les 2 premières guerres mondiales, le billet de Me Trémolet est plein d’espérance et il a raison.
    En effet, ne croyons nous pas en l’instauration de la Royauté de notre Seigneur sur la France et sur la Terre ?…
    Il ne s’agit pas d’un “système”. Mais de La seule 3ème voie qui existe : “Jésus-Christ, Roi de France” Ste Jeanne d’Arc.
    PS pour Jean Claude : la somme des libertés individuelles = l’anarchie.

  3. à Jean Claude
    Il y a de l’idéologie dans le capitalisme : c’est l’absolutisation du droit de propriété (héritage de nos sinistres “Lumières” … je rappelle que Voltaire vivait du trafic d’esclaves), droit supérieur à la vocation divine de l’homme, droit qui peut être morcelé et rendu anonyme, donc sans relation avec l’homme.
    Dans l’histoire des entreprises, c’est la morale personnelle des dirigeants(cf les catholiques sociaux,particulièrement chez les chefs d’entreprise du Nord)qui a permis de ne pas exploiter sauvagement le non-propriétaire, le prolétaire (proles = celui qui n’a que ses bras).
    Pour les grandes entreprises, ceci est de l’histoire bientôt ancienne : seul le dividende compte, comme l’a récemment rappelé le Président de Renault.
    Je pense -mais c’est une utopie, en l’état- que la vraie refondation des rapports sociaux suppose de reprendre l’Ancien Droit, basé sur le service rendu et la confiance donnée.

  4. La royauté sociale de NSJC est une utopie. “Mon royaume n’est pas de ce monde”. Pour revenir à une société fondamentalement chrétienne, comme le moyen âge, il faudra plusieurs générations. C’est à chacun de nous d’être chrétien dans la vie. C’est la seule condition à un monde chrétien. Et ce n’est pas incompatible avec le capitalisme.
    Quant à l’anarchie, vous avez raison. C’est pourquoi le capitalisme a besoin de régulation et de lois, précisément pour faire respecter la concurrence.
    La société de concurrence correspond en tout point à la DSE.

  5. Je serais plutôt d’accord avec Jean Claude. Le billet de T. de V. est assez typique d’un certain état d’esprit réactionnaire (et je ne dis pas que tout soit mauvais dans l’attitude réactionnaire) :
    – La surenchère dénonciatrice des “excès” du monde moderne. Une crise boursière et financière (comme on en connaît depuis le début du XIXe siècle) n’entraîne pas forcément la “guerre nucléaire”. Annoncer “l’écroulement de la Babel capitaliste” relève plus de la caricature que de l’analyse.
    – La complaisance pour la catastrophe (“optimisme catastrophiste”), attente apocalyptique d’un lendemain de ruines où tout ira forcément mieux. Somme toute, “du passé faisons table rase”. D’abord, avec Bernanos et contre les bien pensants, on ne voit pas que la charité nous impose de souhaiter le déluge sur nos contemporains, ni s’en réjouir. On connaît la chanson, “c’est bien fait pour vous” etc.. “Gallia expiens et poenitens”. Comme si le malheureux mobile de 1870, avant-hier peut être apprenti cordonnier, eût à expier “la fête impériale”. Ensuite, c’est un peu simpliste de vouloir tout casser quand tout ne va pas comme nous voulons. C’est du Salvien de Marseille (un curé de gauche, celui-là). Préférons Rémi de Reims (un opportuniste de droite, et canonisé, lui).
    – Enfin, c’est un peu facile. “Le monde qui croule n’est pas le nôtre…” T. de V. vit-il en autarcie de sa mense, au “prieuré du canton” ? Que nous préconise-t-il ? Le retour à la terre ? Mais ça faisait déjà rigoler en 1941 (1). Plus encore que de “curés de campagnes”, c’est de franciscains du Bronx que (2) nous avons besoin (pour les paumés), et pourquoi pas de communautés charismatiques (pour les bobos). T. de V. rêve de revenir aux temps carolingiens. Mais ce n’est pas du tout comme ça que s’y sont pris nos ancêtres du XIIIe siècle. Vers 1200, Innocent III voyait en songe la chrétienté s’effondrer. Elle a su inventer saint Dominique et saint François, le thomisme… les foires de Champagne, Venise et la lettre de change. On n’a pas alors réclamé qu’on revînt à…quoi, au fait ? La villa du IXe siècle ?
    1 : Oui, oui, je sais, c’est aussi dans les couloirs de Vichy qu’ont germé la reconstruction, l’INSEE etc.., et même sur le mode d’un libéralisme très hardi qu’ont ensuite gauchi(sé ?) les Libérateurs. C’était le temps des affreux synarques !
    2 : Je dis bien “que” et non “dont” qui serait redondant avec le “de” précédent (“C’est de lui que je parle”, ou “c’est lui de qui je parle” mais non “c’est de lui de qui – ou “dont” – je parle”).

  6. @Cosaque
    Peut-être exagérez vous un peu en nous prédisant pire que les 2 guerres mondiales…

  7. Mr T de V prédit des temps à venir avec beaucoup d’espérance…
    Il a raison, nous allons avoir de mauvais moments à passer mais déjà une aube nouvelle se lève.
    Les romains n’ont pas vu venir le renouveau, les chrétiens, qu’ils persécutaient, étaient déjà en place pour illuminer l’Europe de la Bonne Nouvelle de l’Evangile.Les mariages homosexuels etaient célébrés publiquement, les orgies étaient fréquentes et courantes etc…
    Nous savons qu’ils y a eu des martyrs en grand nombre mais l’église du Christ continuait de progresser vers l’Occident. Pour l’Europe actuelle, T de V à raison, le Bien ne peut que triompher: “les portes de l’enfer ne prévaudront pas” …”.
    N’ayons pas peur, c’est nos Papes qui l’ont dit… et si le martyre nous surprend dans une tempète révolutionnaire, soyons sûrs que Dieu récompensera notre foi.
    Notre avenir n’est pas sur terre !

  8. Mais non , Jason, la “décadence romaine” est une invention de la Renaissance. Les IVe-Ve siècles ne se vautraient ni dans les orgies ni dans l’homosexualité.
    Ces stéréotypes s’appliquent plutôt au Haut-Empire , voire à la fin de la République, et viennent pour une bonne part des marottes de ce vieux bougon de Tite-Live (“C’est avec le retour de l’armée d’Asie que le luxe est entré dans Rome etc…”).
    Quand à la “crise” du Bas-Empire (plutôt revisitée et critiquée par l’historiographie depuis un demi-siècle, voir H.I Marrou par exemple), c’est un thème que j’ai toujours trouvé étonnant de la part de commentateurs plutôt “réactionnaires” : est-il bien apologétique d’exposer que c’est alors qu’elle se christianise que la romanité entre en décadence ? On sait d’ailleurs que cette proposition – souvent reprise par les commentateurs néo-païens – est sous-jacente chez Gibbon (Decline and fall)

  9. @ jp
    Après la 1ère GM, tt le monde disait “plus jamais ça”
    20 ans plus tard la 2ème GM a été pire que la 1ère : 5 fois plus de mort, Auschwitz et Hiroshima…
    Morale : on arrete pas le progrès.
    Rappelons également que c’est la crise de 1929 qui a conduit Hitler au pouvoir.
    Après, nul ne peut prédire l’avenir mais rappelons que l’Apocalypse de St Jean n’est pas qu’une partie de rigolade pour tt le monde. Il y “aura des cris et des grincements de dents” comme le rappelle souvent René Girard.
    Mais vu que notre monde ne croit plus au déluge et en Noé, continuons de croire que l’Homme pourra se sauver tt seul…

  10. 50% d’agnostiques (“sans religion”), 30% de catholiques, 10% de musulmans et 10% de “divers” (Protestants,évangéliques, israélites, témoins de Jéhovah, bouddhistes etc). Voila selon toute probabilité le paysage religieux vers lequel la France s’achemine d’ici à peu de temps. La pensée unique a vécu. L’histoire ne se répète pas, du moins jamais à l’identique, et ce n’est pas plus mal.

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