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Pays : International

Pour la première fois depuis son indépendance, l’Algérie a le PIB par habitant le plus faible du Maghreb

Pour la première fois depuis son indépendance, l’Algérie a le PIB par habitant le plus faible du Maghreb

Lu sur le CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone) :

Selon les données de la Banque mondiale, le PIB par habitant de l’Algérie s’établissait à 3 691 dollars en 2021, dernière année pour laquelle les statistiques sont disponibles, contre 3 807 dollars pour la Tunisie et 3 795 dollars pour le Maroc, qui avait jusque-là toujours occupé la dernière place parmi les trois pays du Maghreb, depuis leur indépendance.

Une économie très en retard…

En dépassant l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont ainsi réalisé une remarquable performance, vu leurs faibles richesses naturelles en comparaison avec leur voisin, un des principaux producteurs mondiaux d’hydrocarbures. Premier producteur africain de gaz naturel et troisième pour le pétrole, l’Algérie a en effet extrait 101 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2021 et un peu plus de 900 mille barils de pétrole par jour au cours de la même année, soit respectivement 53 fois et 24 fois plus que la Tunisie, dont les maigres richesses en la matière sont pourtant, elles-mêmes, considérablement supérieures à celles, quasi nulles, du Maroc. La production marocaine en hydrocarbures est si insignifiante, que le pays n’a produit, par exemple, qu’environ 250 barils de pétrole par jour en 2021, soit environ 3 600 fois moins que l’Algérie, 150 fois moins que la Tunisie… et même 52 fois moins que la France, réputée être un pays sans pétrole (seulement 13 mille barils par jour).

Cette évolution résulte des politiques économiques inefficaces suivies par l’Algérie depuis son indépendance et la montée en puissance de sa production d’hydrocarbures, alors que le pays était de loin le plus développé du Maghreb, et même de l’ensemble du monde arabe, grâce aux nombreuses et modernes infrastructures construites et laissées par la France (qui avait dépensé dans les pays du Maghreb bien davantage que ceux-ci ne lui ont rapporté, et surtout en Algérie). Ainsi, et faute de diversification, l’économie algérienne est aujourd’hui encore très fortement dépendante des hydrocarbures, qui représentent toujours environ 90% des exportations nationales (88 % an 2022). Et ce, contrairement aux pays pétroliers et gaziers occidentaux, comme le Canada et le Royaume-Uni (respectivement 30 % et 11 %, seulement), et à ses deux voisins du Maghreb, qui sont eux aussi parvenus à faire émerger une économie très diversifiée et compétitive (agriculture, textile, composants automobiles et aéronautiques, industries chimiques, tourisme…). […]

Un risque réel de faillite algérienne d’ici 2029

Alors que le Maroc a vu ses réserves de change augmenter régulièrement au cours des dernières années, pour atteindre un plus haut historique de 35,5 milliards de dollars fin mars 2023 (contre seulement 19 milliards début 2014, et grâce à la robustesse de son économie diversifiée), la forte dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures a entraîné un effondrement des réserves de change du pays, parallèlement à une explosion de son endettement. Et ce, dans un contexte international marqué par la tendance baissière du cours des hydrocarbures, de plus en plus largement remplacés par les énergies renouvelables. En effet, les réserves de change sont passées de 193 milliards de dollars début 2014 à 45,3 milliards fin 2021, soit une baisse annuelle de 18,5 milliards de dollars en moyenne sur cette période de huit années (avant de remonter très provisoirement à 66,1 Mds fin mars 2023, suite à la hausse exceptionnelle et brève du cours des hydrocarbures après le déclenchement de la guerre en Ukraine). Et malgré les importantes restrictions imposées sur les importations, qui se situent désormais à environ 40 milliards de dollars par an (38 milliards en 2022, contre 58 milliards en 2014), les réserves de change ont tout de même continué à baisser de 13,2 milliards de dollars par année, en moyenne, sur la deuxième moitié de la période, entre début 2018 et fin 2021 (contre 23,7 milliards au cours de la première moitié).

Dans le même temps, et selon les dernières données fournies par le FMI, la dette publique du pays a considérablement augmenté, passant de seulement 7,7 % du PIB fin 2014 à 62,8 % fin 2021 (avant de redescendre, provisoirement, à 52,4 % fin 2022). Alors que l’Algérie était le pays le moins endetté des 54 pays du continent en 2014, elle est ainsi passée à la 26e place des pays africains les plus endettés en seulement sept ans, et devrait bientôt faire partie des 10 pays les plus endettés, selon les prévisions en la matière (d’autant plus qu’elle affiche un des déficits budgétaires les plus abyssaux au monde, ayant atteint 12,3 % du PIB en 2022, selon la Banque mondiale). […]

Avec des réserves de change atteignant 66,1 milliards de dollars fin mars 2023, et en supposant une baisse annuelle ramenée à seulement 10 milliards de dollars par année, contre 13,2 milliards sur la période 2018-2021 (et qui pourrait nécessiter de commencer à réduire un certain nombre de dépenses sociales et militaires), l’Algérie ne devrait alors plus pouvoir couvrir que quatre mois d’importations mi-2028, soit le niveau à partir duquel un pays est considéré comme étant proche de la faillite (comme actuellement le Kenya, qui ne parvient plus à payer tous ses fonctionnaires). […]

Il serait peut-être temps de renvoyer les forces vives algériennes en Algérie…

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1 commentaire

  1. Les plus cons de la bande des cinq (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte) au bilan plus catastrophique année après année, donneurs de lecons patentés ont pourtant tellement de ressources…one two three, viva les mous d’la tronche !

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