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Si on n’a que le string à opposer au voile, alors nous sommes perdus; Si on n’a que Mila à opposer au tchador, alors nous sommes finis

Si on n’a que le string à opposer au voile, alors nous sommes perdus; Si on n’a que Mila à opposer au tchador, alors nous sommes finis

Dans la revue Eléments, François Bousquet revient sur les propose tenus par Patrick Buisson dans Valeurs actuelles mais aussi sur BFM à propos de l’islam :

Le passage de Patrick Buisson chez Apolline de Malherbe, sur BFM, a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux, du moins deux phrases arrachées de leur contexte, qui ont pu susciter une certaine incompréhension parmi les gens qui ont lu et admiré La cause du peuple. « J’ai plus de respect pour une femme voilée que pour une lolita en string » et « J’ai plus de respect pour un musulman qui fait sa prière cinq fois par jour que pour les bobos écolos à trottinette ». Deux punchlines qui sont brutalement revenues en boomerang à leur envoyeur.

Des deux, la plus contestable est la première. Ce n’est pas parce qu’il y a hyper-sexualisation des corps adolescents qu’il faut leur préférer le voile islamique. Le voile est le symbole d’une préférence civilisationnelle qui nous est hostile. Généralisé dans les banlieues salafisées, c’est même une marque de conquête territoriale.

Notre problème n’est du reste pas que les musulmanes portent le voile, c’est qu’elles le portent ici, en France. C’est en tant qu’immigrées qu’elles nous posent problème, pas en tant que musulmanes. Rien ne leur interdit d’épouser ostentatoirement leur religion, mais en Dar al-Islam, pas en terre européenne.

Et disant cela, il ne s’agit pas de justifier la marchandisation des corps pubères ou prépubères. En montrant tout, ces corps montrent qu’il n’y a rien, surtout en ces âges immatures. Laissons-les à leurs jeux encore innocents (…)

La seconde assertion repose sur un malentendu. La lecture de La fin d’un monde, le dernier livre de Buisson, le lève très largement. Ceux qui attaquent Buisson devraient se donner la peine de le lire. Ils comprendraient ce qu’il a voulu dire. C’est qu’on ne fait pas société, qu’on ne fait pas communauté sans religion, fût-elle séculière, fût-elle politique, fût-elle civile. Pour recourir à une image qui est familière à Buisson, la religion, c’est les murs porteurs d’une civilisation. Retirez-les, c’est l’édifice qui s’effondre.

La question que Buisson nous adresse est double. D’un, pouvons-nous faire communauté sans sacré partagé ? Deux, que répondre à l’islam, qu’opposer à sa dynamique ? Sinon en réveillant en nous le feu sacré. Celui du dieu collectif, celui que cherchait Heidegger dans le génie du lieu, celui que cherche Buisson dans la religion historique des Européens.

C’était la question que soulevait Philippe Muray dans Chers djihadistes, un livre sorti après le 11 septembre 2001, où Muray comparait, avec le brio qui était le sien, notre monde et le leur ; et où il concluait que l’Occident terrasserait l’Islam, non pas parce que l’Occident était plus fort, mais parce qu’il était plus pourri. Buisson craint que l’inverse ne se produise. Mais qu’importe après tout le vainqueur qui sortira de cette lutte entre le pourri et le confit en dévotions, nous ne nous reconnaîtrons ni dans l’un ni dans l’autre.

C’est ici qu’il ne faut pas se tromper. Si on n’a que le string à opposer au voile, alors nous sommes perdus. Si on n’a que Houellebecq à opposer à l’islam, alors nous sommes moribonds. Si on n’a que Mila à opposer au tchador, alors nous sommes finis. Si on n’a que le nihilisme à opposer au salafisme, alors nous sommes morts.

Cette ligne est néanmoins défendue depuis 2001 par les néo-cons, autrement dit le camp des occidentalistes et des atlantistes, de Bush fils (pro-migrants) à Biden (pro-migrants) ou Valls (pro-migrants). Ces gens-là pensent que l’immigration n’est pas un problème, seul l’Islam en est un (…)

La vérité, c’est qu’on ne peut pas être contre l’Islam et pour l’immigration. L’Islam n’est pas la religion historique de l’Europe. Voilà tout. L’Europe l’a rejeté par le passé à plusieurs reprises. On peut penser que l’Islam est mauvais en soi, mais d’abord et avant tout ce n’est pas le problème des Européens. Le problème des Européens, c’est que l’Islam n’est pas européen. Sauf à penser bien sûr que l’homme est un (et la femme) pour peu qu’il se défasse de son irrationalité et de ses superstitions religieuses. Telle est la position des universalistes, qui pensent que les musulmans peuvent s’installer en Occident pour peu qu’ils deviennent des Occidentaux comme les autres. Le différentialiste raisonne différemment. Les musulmans sont ce qu’ils sont, mais qu’ils le soient chez eux, pas chez nous. Patrick Buisson ne dit pas autre chose dans son livre. Ce à quoi il nous invite, c’est à une réforme intellectuelle et morale : examiner les causes de notre effondrement, pour nous donner les moyens de le surmonter.

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11 commentaires

  1. Comme toute religion – ou prétendue telle- l’islam est universaliste, n’a pas de patrie, et peut prospérer aussi bien en Europe qu’au Moyen Orient. Le problème n’est donc pas que l’islam n’est pas “européen”: le problème est que l’islam anéantit la femme et asservit l’être humain sans en tirer le meilleur, tandis que son système social, qui idéalise la pratique du pillage tel que le pratiqua le prophète en Arabie, produit à tout coup, et en tout temps, l’échec économique et la paupérisation “absolue”. “iasahrihou l’moudoun” -“ils désertifient les villes” disait l’historien berbère Ibn Khaldoun en parlant des conquérants musulmans qui avaient détruit les belles villes romaines du maghreb…

    • Tout à fait. De plus, si l’on suit Bousquet sur ce chemin, les catholiques ne devraient plus évangéliser? Le Christ est venu pour tout le monde, quelle que soit sa race, sa culture, son âge, sexe, histoire etc.
      Mais il est vrai également que l’islamisme n’ayant (encore) jamais réussi à conquérir la France, notre pays n’a par conséquent aucune « culture » musulmane. Nous avons eu la chance d’être façonnés par le christianisme. Battons-nous pour le conserver et offrons le aux autres!
      (Je n’ai pas dit: imposons le mais offrons le, nuance…)

  2. Le rigorisme moral (d’apparence) de l’islam est préexistant à notre propre relâchement civilisationnel et ce n’est pas ce dernier qui a induit le premier. Les incompatibilités fondamentales entre nos deux religions ne peuvent être balayées d’un revers de main en oubliant le jihad et la volonté de dhimmitude à l’encontre des mécréants, ce terme incluant également les chrétiens pratiquants.
    Notre décrépitude morale n’a fait qu’accentuer le mépris des musulmans à notre égard et là dessus, Buisson a raison. Mais cela n’explique pas notre présence chez nous qui s’explique aussi par l’appauvrissement social et civilisationnel généré par l’islam.

  3. Leur présence

  4. On peut rappeler que les peuples ne sont pas interchangeables, ils ont une identité intrinsèque.
    C’est “le peuple élu” (juif) avec son territoire retrouvé au retour de la déportation à Babylone.
    C’est toute l’histoire de Ste Jeanne d’Arc, qui n’avait rien contre les Anglais… chez eux.
    Peut-on voir la crise française comme une (grosse) crise d’adolescence d’un peuple ? Qui décide que ses parents sont définitivement séniles et que lui (ado immature) en sait davantage qu’eux et qu’il rejette sa propre histoire.

    Sachant l’importance de la foi catholique dans cette histoire, on est en droit de se demander si l’Eglise en France a bien été à la hauteur des défis posés dans les dernières décennies: le flirt larvé avec “l’esprit Vatican 2” condamné à l’avance par 2 Jn 30; le rejet de Humanae Vitae dont le prophétisme est aujourd’hui patent; la mollesse de la réaction contre la loi Veil de janvier 1975, et aujourd’hui la complaisance, ou au moins la “timidité” d’une partie du corps ecclésiastique; la perte de vue du premier commandement au profit d’une interprétation du second qui tend à réduire l’Eglise à une ONG comme les autres; “l’oubli” du très clair “Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie” dans les rapports avec les autres religions…

  5. Ce que Buisson veut dire, c’est que Houellebecq n’a qu’une approche laïciste n’oppose aucune dimension mystique à la foi conquérante qu’est l’islam. Or on ne pourra résister au mysticisme de l’islam qu’avec notre propre foi qui lui est mille fois supérieure.

    • Merci, Collapsus, pour cette remarque pertinente.

      Permettez-moi, néanmoins, à propos du terme de “foi”, de faire une distinction entre la foi chrétienne, vertu théologale donnée directement par Dieu-Trinité à sa créature humaine pour lui permettre d’atteindre la Vérité divine, et la croyance musulmane, erronée et illusoire, car fondamentalement mensongère et perfide…

  6. “Patrick Buisson ne dit pas autre chose dans son livre.” Je ne sais pas mais si on (lui compris) doit expliquer ce qui est dit, c’est peut-être que c’est mal dit !

    « J’ai plus de respect pour une femme voilée que pour une lolita en string » Et pourtant, c’est bien la seconde qui, comme la femme adultère, a le plus besoin de respect et d’écoute !

    « J’ai plus de respect pour un musulman qui fait sa prière cinq fois par jour que pour les bobos écolos à trottinette » Et pourtant, c’est peut-être le publicain plutôt que le pharisien qui a besoin de respect, d’attention et d’amour.

    Bon, je ne suis pas dupe et je sais bien qu’on parle de clichés et non des vrais gens… Ah, que la vie est compliquée…

  7. ne faites pas croire que patrick buisson est devenu pro-islam.
    il veut simplement dire que le vagin de la reine exposé à versailles le dégoute plus que le voile, un peu de respect de soi n’est pas mal

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