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Tribune libre

Soutien au colonel Philippe François emprisonné à Madagascar

Soutien au colonel Philippe François emprisonné à Madagascar

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Dans le cadre de notre soutien auprès de nos deux camarades actuellement emprisonnés à Madagascar, nous nous sommes entretenus avec Victoire, fille aînée du Colonel Philippe François, et sommes revenus sur la situation tragique que subit son père à la maison de force de Tsiafahy.
Cet échange vient compléter celui que nous avait accordé Elise Maillot, fille aînée du Capitaine Maillot et diffusé il y a maintenant une semaine.

18 mois… C’est peu et c’est beaucoup.
Entrainé par le flot quotidien de nos petites occupations professionnelles et personnelles, le temps s’écoule rapidement, mécaniquement, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois sans que nous gouttions chaque instant de notre vie. D’ailleurs, bon nombre d’entre nous reconnaissent souvent un brin désabusés la vitesse à laquelle une année s’écoule.
18 mois… 2 fêtes de Noël consécutives (3 avec l’année COVID) que Philippe ne pourra partager avec sa famille, ses 6 enfants, sa compagne, ses petits-enfants, ses amis…

Voilà 18 mois qu’a débuté une comédie humaine tragique aux forts accents politiques et mafieux avec le décor exotique d’une mauvaise série B, Madagascar.

Cela commence par une arrestation brutale avec sa compagne sur le tarmac de l’aéroport le 20 juillet 2021 ponctuant là 18 mois passés à nouer des contacts d’affaires, à se lancer avec son compagnon d’infortune Paul Maillot dans une recherche de fonds d’investissement de janvier à mars 2021 et qui malheureusement se révélera infructueuse.

Cela continue par un coup sur la tête. Terrible… Arrestation, interrogatoire, accusations. On rejoue le procès de Kafka : l’accusé ne sait pas de quoi on l’accuse. Jusqu’au moment où l’on atteint le grotesque : atteinte à la sûreté de l’Etat, tentative de coup d’Etat, tentative d’assassinat sur la personne du Président Rajoelina…

Enfin, l’enfermement, l’isolement. « Nous avons appris son incarcération par les médias deux jours après son arrestation au moment de son embarquement pour son retour en France. Puis plus rien. Le téléphone coupé. Plus de nouvelles pendant 15 jours. » nous raconte Victoire. « Notre inquiétude était d’autant plus grande que les autorités françaises par l’intermédiaire du Quai d’Orsay n’en savaient pas davantage ».

Cet isolement carcéral vise non seulement à punir avant la décision de justice mais à briser le moral des hommes. Ces conditions de détention nous sont inconnues depuis le bagne et ses pires excès…
Quand s’ouvre le procès le 6 décembre 2021, ce sont des hommes déjà amaigris, affaiblis moralement et physiquement qui se présentent devant leurs juges, avec néanmoins une lueur d’espoir que cette triste comédie s’arrête, que leur vie reprenne son cours normal.

«Mon père a été auditionné le 8 décembre et condamné le 16. Rien dans ce qui a été avancé par l’accusation n’était vrai. Les fameuses preuves reposaient sur des documents falsifiés. A titre d’exemple, l’accusation s’est appuyée sur des documents retrouvés sur la clé USB de mon père, sauf qu’en consultant la date informatique, il s’avère que ces documents avaient été rajoutés le lendemain de son arrestation… » Tragi comique…

La sentence tombe après ce simulacre de procès : 10 ans de travaux forcés. Retour à la maison de force de Tsiafahy. Retour vers l’enfer. Dans cette cellule de 12 m² sombre car sans fenêtre, au sous-sol, empestée par la remontée des égouts, brûlante le jour, froide la nuit, insalubre, qui étouffe le prisonnier, enserre son esprit autant que son corps, vide de sens, aussi nue que peut l’être son occupant. Cette cellule dans laquelle la moindre parcelle d’intimité est livrée à l’œil obscène de la caméra puisque tout est filmé. Et dire qu’en occident, on en a fait un jeu pour les voyeurs… Ici, c’est un tout autre jeu qui se joue.

Alors le salut se paye à coup de bakchiche. Il autorise Philippe à sortir de cette boite pour recharger sa lampe solaire pendant 2 heures… La corruption des gardiens avinés ne s’arrête pas là. Manger ? bakchiche. Droit de visite ? bakchiche. Recevoir un colis ? bakchiche. Survivre ? bakchiche.

«Notre famille a dû s’organiser rapidement pour pouvoir lui assurer le minimum vital, en nourriture et divers équipements. Cela est rendu difficile en raison de l’éloignement géographique, et du fait que nous ne connaissons personne sur place. Ce sont nos avocats qui se chargent de lui remettre tout cela même si ce n’est pas fait de façon régulière… »

La famille, le réseau aussi. Celui que s’est constitué Philippe tout au long de sa carrière, les anciens de St Cyr et de la promotion Tom Morel, présents, fidèles, fraternité militaire oblige. Tous, à leur façon, accompagnent Philippe dans ce combat contre l’absurde et l’arbitraire. Nos esprits nourris à la pensée des Lumières, Voltaire, Montaigne, Rousseau n’ont pas été préparés à lutter dans un monde marqué par l’absence de droits.

« La photo avec les 2 bébés, ce sont des jumelles d’un orphelinat malgache qu’il parraine. Là-bas, les jumeaux sont considérés comme des êtres maudits, et les parents les abandonnent à la naissance (il y a beaucoup de sorcellerie à Madagascar). Mon père et sa compagne avaient à coeur à s’envestir dans pleins de projets à Madagascar, dont sociaux. »

Face à l’adversité, à sa situation carcérale qui l’humilie chaque jour un peu plus, Philippe reste debout. Comme il a toujours su l’être. Après l’incompréhension, la colère face à l’injustice, le désespoir aussi, le temps du combat s’impose à lui, à nous. Plus que jamais, nous devons l’accompagner, l’aider afin qu’il recouvre sa liberté. Son humanité, sa chaleur, son sens du dévouement qui l’a naturellement amené à parrainer un orphelinat à Madagascar constituent à nos yeux les marques d’un profond respect et un chemin à suivre. Cette affaire ne peut plus se résumer à une sombre machination mafieuse, nos camarades ne doivent pas plus être l’« objet » d’un odieux chantage entre deux Etats.

Vous l’aurez compris. Toute aide est la bienvenue : une lettre, un colis, une aide financière. Nos camarades comptent sur nous, notre solidarité pour que cesse leur calvaire et que l’an prochain, à pareille date, Philippe et Paul embrassent la vie à nouveau auprès de leurs proches.
Nous vous joignons les liens où vous pourrez manifester votre soutien :
Le site de soutien qui centralise toutes les informations concernant l’affaire, l’avancée :
https://www.soutenons-philippe.fr/

La cagnotte pour nous aider à payer sa nourriture et les frais d’avocats :
https://www.soutenons-philippe.fr/projects-3

La page Facebook de soutien à Philippe François sur laquelle nous relayons les derniers articles de presse le concernant, les dernières nouvelles, et dernièrement u message manuscrit qu’a transmis mon père au groupe de soutien pour Noël : https://www.facebook.com/profile.php?id=100075712222427

Lien vers la cagnotte Place d’Armes IDF :
https://my.weezevent.com/cagnotte-en-soutien-au-colonel-farncois-et-au-capitaine-maillot

L’EQUIPE PLACE d’ARMES IDF

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