Communiqué de Civitas :
"En Belgique comme en France, les parlementaires préparent de nouveaux textes de loi à propos de l’euthanasie. Comparer la situation de ces deux pays n’est pas sans intérêt car la Belgique a le triste privilège d’avoir toujours sur la France une « longueur d’avance » en matière d’effondrement moral et éthique.
La Belgique a déjà légalisé l’euthanasie des adultes. Elle envisage maintenant d’autoriser l’euthanasie des mineurs. Il est probable qu’un vote en commission du Sénat se déroule la semaine prochaine, validant ainsi la présentation d’un texte de loi aux deux assemblées parlementaires belges.
Depuis quelques mois, les principaux médias ont participé au conditionnement des esprits. Télévisions, radios et presse écrite ont abondamment diffusé les témoignages de quelques mamans, toujours les mêmes, affirmant que le regard de leur enfant gravement malade traduisait leur souhait d’en finir avec la vie. Il n’est bien sûr pas question de stigmatiser le désarroi de mamans devant la souffrance prolongée de leur enfant. Mais entendre une maman prétendre qu’un enfant de cinq ans a la maturité suffisante pour comprendre ce que signifie l’euthanasie et décider seul de son sort laisse pantois. Il n’est pas besoin d’être un grand spécialiste de l’enfance pour savoir qu’un enfant de cet âge n’a pas conscience des conséquences de la plupart de ses actes, notamment en ce qui concerne le danger. Mettre en garde un enfant en lui disant « Attention, c’est chaud, ça brûle ! » ne sera souvent suivi d’effet qu’après que l’enfant ce sera confronté à cette source de chaleur dont il ne comprend pas encore la conséquence douloureuse. Autant dire que la mort est pour l’enfant une notion encore bien plus mystérieuse. Et ce d’autant plus que l’enfant est de plus en plus confronté à des jeux où la mort d’un personnage signifie simplement la fin de la partie et le fait de pouvoir en recommencer aussitôt une autre.
Le débat qui agite les parlementaires belges ne se situe déjà plus, sauf très rare exception, entre partisans et opposants de l’euthanasie des mineurs. Les différends essentiels parmi les députés et sénateurs se limitent à deux. Le premier porte sur le fait que le texte de loi ne prendrait en compte que la souffrance physique pour permettre l’euthanasie des mineurs alors que certains voudraient étendre les motifs à la souffrance psychologique. Le second concerne l’accord ou non des parents alors que le projet initial prévoit l’accord nécessaire des parents pour euthanasier les enfants et non pour les adolescents sans que la limite entre l’enfance et l’adolescence ne soit clairement établie. […]"