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Culture

Aux catholiques désemparés par certains gestes et propos de l’actuel successeur de Pierre

Aux catholiques désemparés par certains gestes et propos de l’actuel successeur de Pierre

Ce livre du père Paul Cocard, prêtre de la communauté des Frères de Saint-Jean, est symptomatique d’une tendance lourde. Consacré à La primauté de la foi sur l’obéissance au pape, il constitue une réaction à la façon plutôt perturbante du pape actuel à gouverner. Depuis Pie IX, l’ultramontanisme au sein de l’Eglise a eu tendance à absolutiser la personne du pape, dont l’infaillibilité a été définie au premier concile du Vatican. Au XXe siècle, la canonisation de la quasi-totalité des papes et la forte médiatisation de tous les actes et propos du Souverain Pontife ont encore accru cette tendance. Il semble que le pontificat du pape François permette de prendre conscience du caractère malsain de cette attitude. Et il est certain que la note publiée hier ne risque pas de l’inverser.

Le père Cocard estime que l’Église est aujourd’hui victime du développement du culte papal et de son corollaire, l’ultramontanisme, depuis le XVIIIe  siècle. La proclamation de l’infaillibilité au concile Vatican  I a servi à justifier un accroissement des interventions du successeur de Pierre dans la vie des églises locales et des fidèles. Ce dernier bénéficie en outre de la complicité des médias lorsqu’au nom de la pastorale, il délaisse la doctrine de l’Église et se soucie de plaire au monde. Le successeur de Pierre ne doit jamais être assimilé à son Maître, le Christ. Il est nécessaire de relativiser constamment son autorité à la foi des Apôtres et à la tradition de l’Église. Son infaillibilité est en fin de compte assez limitée. Sa faillibilité au contraire est grande. L’histoire de l’Église, rappelée dans ces pages, en témoigne suffisamment. Ainsi saint Irénée de Lyon s’est opposé à la décision du pape Victor (mort en 199), qui voulut imposer à toutes les Eglises, comme date de la fête de Pâques, celle de Rome, alors que les Eglises d’Orient gardaient la tradition de la célébrer le 14e jour du mois de Nisan. Saint Irénée a demandé au pape de respecter ces Eglises et leurs traditions et lui reprocha de procéder par voie disciplinaire, puisque le pape voulait les excommunier. L’auteur montre mes exemples de saint Bernard de Clairvaux face au pape Eugène III, sainte Hildegarde de Bingen face à Anastase IV, sainte Catherine de Sienne face à Grégoire XI… Il rappelle les propos du cardinal Newman sur la primauté de la conscience ainsi que ceux du cardinal Ratzinger, qui soulignait que l’Esprit-Saint n’est pas entièrement responsable de l’élection du pape, qui ne prend pas le contrôle du conclave, ne dicte pas aux cardinaux le candidat pour lequel voter, et souligne que dans l’histoire de l’Eglise, trop de papes n’ont pas été choisis par l’Esprit-Saint.

Aux catholiques désemparés par certains gestes et propos de l’actuel successeur de Pierre, ce petit livre est un rappel à fixer son regard sur les réalités d’En-Haut et à poursuivre le combat de la foi qui s’impose. Dieu seul par le Christ, son Fils, offre et donne la Vie éternelle et bienheureuse.

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