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Nouvelles de l’Ecole supérieure de journalisme

L’École Supérieure de Journalisme de Paris (ESJ PARIS), rachetée par un consortium de dirigeants français dont Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Rodolphs Saadé, Stéphane Courbit, les famille Dassault et Montagne, Vianney d’Alançon, Pierre Gattaz, Alexandre Pesey, Chantal Barry, etc., déménage et s’installe au cœur du 15e arrondissement de Paris.

Une refonte totale de l’école est en cours pour en faire une école dynamique et réconcilier les français avec les journalistes et le monde des médias.

L’ESJ PARIS a créé tout récemment un comité pédagogique ou l’on retrouve Sonia Mabrouk, Guillaume Roquette, Remi Brague, François d’Orcival, Charlotte d’Ornellas ou encore Bernard de La Villardière.

Les mardis de l’ESJ avec des conférences par des grandes personnalités françaises vont avoir lieu chaque semaine dont voici le lien pour s’inscrire :https://www.esj-paris.fr/mardis-esj-paris/

Vidéo de présentation des locaux

L’ESJ PARIS ouvre une nouvelle page de son histoire en s’installant dans de nouveaux locaux, plus modernes, plus spacieux, et idéalement situés, 129 rue de l’Abbé Groult, dans le 15e arrondissement de la capitale. Les étudiants y réaliseront leur rentrée dès septembre prochain.

Avec une superficie de près de 1400m² – contre 900m² actuellement – l’ESJ Paris bénéficiera d’une dizaine de salles de classe entièrement rénovées – contre 6 actuellement – et d’une salle de conférence capable d’accueillir une centaine de personnes. Cet espace repensé permettra d’accueillir les étudiants dans un cadre de travail à la fois plus confortable et plus adapté aux exigences de la formation aux métiers du journalisme.

Fidèle à son engagement de former des professionnels opérationnels, l’ESJ Paris inaugurera également un studio de télévision flambant neuf et un studio radio dédié, qui permettra notamment de poursuivre la diffusion de Fréquence ESJ, la radio de l’école.

Cette nouvelle implantation rapproche l’école des nombreuses grandes rédactions situées dans l’ouest parisien, un atout majeur pour les étudiants qui multiplient les immersions professionnelles tout au long de leur cursus.

Avec cette nouvelle adresse, l’ESJ Paris poursuit son développement et confirme sa volonté de proposer une formation d’excellence, ancrée dans la réalité des nouveaux médias

Des journées portes ouvertes sont annoncés les samedis 26 avril et 17 mai

Les Frères musulmans interdits en Jordanie

Lu dans Conflits :

Le 23 avril 2025, la Jordanie a officiellement interdit les Frères musulmans, les accusant de complot contre les forces de sécurité. Cette rupture met fin à une alliance vieille de plusieurs décennies entre la monarchie hachémite et le mouvement islamiste.

Les locaux ont été fermés, les avoirs saisis, et plusieurs membres arrêtés. Les autorités affirment avoir déjoué un complot soutenu par des puissances étrangères. Amman redoute les influences régionales, notamment iranienne, et le soutien au Hamas. Cette interdiction, reflet d’une logique sécuritaire prévalente, aligne la Jordanie sur les positions de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et des Émirats.

Selon les autorités jordaniennes, les Frères musulmans auraient orchestré, depuis plusieurs mois, une série de réunions clandestines visant à coordonner des actions violentes contre des installations militaires et policières. Ces activités auraient été déjouées à la suite d’arrestations et de saisies de matériel de communication. Le ministère de l’Intérieur jordanien parle d’un « plan structuré, appuyé par des acteurs extérieurs, visant à déstabiliser l’ordre public et à fragiliser l’État ».

Si les preuves avancées ne sont pas encore rendues publiques dans leur intégralité, la rapidité de l’annonce, la brutalité de l’exécution et la rhétorique utilisée indiquent que la menace est perçue comme sérieuse et imminente. Il ne s’agit plus d’une opposition tolérée dans les urnes, mais d’un ennemi qualifié de subversif.

Ce durcissement jordanien ne peut être compris sans référence au contexte régional. Amman redoute, depuis plusieurs années, l’influence croissante de l’Iran, non seulement via les milices chiites à ses frontières (en Syrie et en Irak), mais aussi à travers les alliances idéologiques et tactiques tissées avec certains courants islamistes sunnites, y compris des factions proches des Frères musulmans.

Le soutien au Hamas

Le soutien iranien au Hamas, dont l’idéologie est historiquement liée aux Frères, alimente la méfiance d’Amman, d’autant plus que la Jordanie abrite une population palestinienne nombreuse, politiquement sensible et très remontée depuis le 7 octobre. La monarchie hachémite, perçue à juste titre par Téhéran comme un allié stable de Washington et de Riyad, se trouve dans une posture de plus en plus défensive. Dans ce contexte, l’interdiction des Frères musulmans apparaît comme un message politique clair : refus d’une instrumentalisation interne par des puissances régionales hostiles, et affirmation de l’autorité de l’État face aux tentatives de subversion. […]

Un élu municipal assume de ne pas célébrer de parodie de mariage

À Nice, Gaël Nofri est l’un des quelques adjoints incontournables de l’équipe Estrosi, où il représente l’aile conservatrice. Interrogé dans Nice presse, il déclare :

Avant même qu’elle ne soit contestée devant la justice, la simple installation d’une statue représentant Jeanne d’Arc à Nice a créé un débat. Qu’est-ce que cela dit de la société, selon vous?

Ce débat n’a pas lieu d’être. L’installation d’une œuvre d’art face à l’église Jeanne d’Arc est une évidence, historique et symbolique. Refuser cela, sous prétexte qu’elle serait une « icône d’extrême droite », c’est absurde. Elle appartient à tous les Français. Cette polémique révèle les conséquences néfastes d’un demi-siècle de discours soixante-huitard. Crise d’identité, perte de repères, refus de l’histoire. Commémorer, ce n’est ni nostalgique ni réactionnaire. Au contraire, c’est essentiel.

Vous y avez vu une « dérive woke ». Elle vous freine réellement dans vos projets?

Le maire, Christian Estrosi, n’est pas du genre à se laisser intimider par ces idéologies. Quand nous avons inauguré le quai Napoléon Ier (au port, ndlr) et annoncé l’arrivée d’une statue en son honneur, tout s’est très bien passé. Les gens doivent être fiers de leur histoire. On doit combattre cette culpabilisation permanente qui mine notre société.

Peut-on dire que c’est un attachement conservateur qui guide votre action?

C’est l’histoire qui m’a conduit à la politique. J’assume entièrement cet attachement conservateur. L’enracinement est la base de toute action politique, et cela devrait être une évidence. C’est devenu un sujet, puisque ça ne l’est plus. Pendant longtemps, la question patrimoniale a été négligée au profit d’une idéologie qui voulait faire table rase du passé. […]

Avant de justement rejoindre Christian Estrosi et de beaucoup compter dans son équipe, vous avez connu l’ex-Front national. Pourquoi ce virage?

Je n’ai pas commencé ma carrière au FN, j’ai démarré avec Charles Pasqua, avec une droite gaulliste et souverainiste. Après sa retraite politique, j’ai cru que Marine Le Pen pouvait ouvrir le Front national à de nouveaux horizons. Je suis resté moins de trois ans. Je me suis vite rendu compte que le FN n’était qu’une addition de mécontentements sans cohérence, ce que j’appelle le populisme. La politique exige du courage et une cohérence. Ce que l’on ne retrouve ni là-bas, ni chez Éric Zemmour.

Vous sembliez pourtant très proche d’Éric Zemmour…

Je le connaissais à travers ses livres. Éric Zemmour confond théorie et politique. Un exemple concret : sa polémique sur les prénoms. D’un point de vue historique, l’évolution des prénoms est intéressante pour comprendre les influences culturelles. Mais transformer ça en stigmatisation d’un enfant dont les parents ont fait un choix intime, c’est irresponsable.

Que répondez-vous à ceux qui vous traitent d’opportuniste?

Je répondrais que si nous sommes aujourd’hui en République, c’est grâce aux républicains opportunistes. Si l’opportunisme consiste à saisir des occasions pour faire avancer ses idées et le bien commun, alors oui, je l’assume totalement.

Notez que je n’ai jamais changé de convictions : je suis resté fidèle à mes idées gaullistes et souverainistes, sans n’avoir aucune fidélité à un parti politique. Ce ne sont que des outils, pas des finalités. […]

Vous étiez opposé au « mariage pour tous » et aviez promis de ne célébrer aucune union gay en tant qu’adjoint au maire. Des années plus tard, avez-vous finalement marié des couples homosexuels?

« Non, je ne l’ai jamais fait. Je ne suis pas opposé à une union entre deux personnes du même sexe, mais le mot « mariage » porte une symbolique particulière liée à une institution religieuse laïcisée par la République, fondée sur la procréation. Je reste persuadé que l’on aurait pu éviter d’humilier une partie des Français en optant pour une union distincte du mariage. Comme disait Emmanuel Macron lui-même, ‘on a eu tort d’humilier une partie de la France’. Sur ce point, et c’est rare, je suis totalement d’accord avec lui. »

L’Oregon publie ses chiffres annuels sur la pratique de l’euthanasie

Raisons financières, ne pas être un poids pour sa famille, substances létales disparues…les dérives sont intrinsèques à une loi délirante.

Des Polonais veulent construire la plus grande statue d’Europe de la Vierge Marie

Le milliardaire polonais Roman Karkosik et sa femme Grazyna ont entrepris de doter leur petite ville de Kikol, à 170 kilomètres au nord-ouest de Varsovie, d’une imposante statue de la Vierge Marie.

Les autorités locales ont donné leur autorisation.

La construction de l’édifice devrait être terminée à la mi-2026. La structure mesurera 55,6 mètres de haut, elle comprendra une statue de la Vierge Marie de 40 mètres qui sera posée sur un socle de 15 mètres de haut, en forme de couronne. Ce piédestal servira également de terrasse d’observation pour les visiteurs.

La statue de la Vierge Marie devrait être la plus grande d’Europe et dépasser celle de Miribel, dans l’ouest de la France. La statue française a été érigée il y a plus de 80 ans et mesure 35 mètres de haut. Cependant la plus grande statue de la Vierge au monde trône aux Philippines et mesure plus de 90 mètres.

Guadeloupe : la priorité d’Aurore Bergé

En mars 2025, Teddy Riner, né en Guadeloupe, dénonçait la situation économique aux Antilles. « Ça suffit de laisser de côté les îles ».

Un mois après, le gouvernement agit ! Aurore Bergé, ministre chargé de l’Égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations, annonce un centre LGBTQI + en Guadeloupe, où la communauté peine à se faire entendre. En traitant au passage les Guadeloupéens d'”homophobes” :

En Guadeloupe, une homophobie « psychologique, verbale et religieuse »

Lancement d’une action individuelle nationale en faveur du droit à l’instruction en famille

Le cabinet d’avocats montpelliérain David Guyon annonce le lancement d’une action individuelle nationale pour la défense du droit à l’instruction en famille (IEF), un droit fondamental menacé par les réformes récentes restreignant considérablement cette liberté éducative.

Depuis la loi du 24 août 2021, l’instruction en famille est soumise à un régime d’autorisation préalable, ce qui a considérablement restreint l’accès à cette modalité éducative. De nombreuses
pédagogique solide et conforme aux exigences légales. Ce durcissement entraîne une insécurité juridique et des injustices profondes pour les parents qui souhaitent offrir une éducation
alternative adaptée à leur enfant.

OBJECTIFS DE L’ACTION INDIVIDUELLE

1. Obtenir des garanties pour le respect du droit à l’IEF :
• Contester les refus abusifs et obtenir des décisions favorables pour les familles concernées.
• Faire reconnaître l’IEF comme une liberté éducative pleinement légitime.

2. Faire pression sur les institutions pour une réforme équitable :
• Dénoncer les pratiques discriminatoires et les abus administratifs.
• Demander un allègement des contraintes imposées aux familles souhaitant pratiquer l’IEF.
• Promouvoir une réforme garantissant un cadre plus respectueux des droits des parents et des enfants.

3. Alerter l’opinion publique et mobiliser les familles :
• Sensibiliser les médias à l’impact des restrictions sur des milliers de familles.
• Mobiliser un large réseau de parents, d’associations et d’acteurs éducatifs pour faire pression sur les décideurs politiques.
• Faire valoir le principe du libre choix éducatif garanti par la Constitution et les conventions internationales.

DÉROULEMENT DE L’ACTION INDIVIDUELLE

Ouverture des inscriptions :
Les familles concernées pourront se joindre à l’action via une plateforme en ligne dédiée.

Phase de constitution des dossiers :
Collecte des témoignages, décisions administratives et expertises pédagogiques.

Recours administratif et contentieux
Dépôt de recours contre les refus abusifs d’autorisation d’IEF.

Plaintes collectives et recours devant les juridictions compétentes

Me David Guyon explique :

« L’instruction en famille est un droit fondamental qui permet à de nombreux enfants de bénéficier d’un cadre éducatif adapté à leurs besoins. Aujourd’hui des familles entières sont confrontées à une rigidité administrative inacceptable, qui les prive de cette liberté essentielle. Notre action vise à rétablir une égalité de traitement et à défendre ce choix éducatif qui appartient aux parents, et non à l’État ».

APPEL AUX FAMILLES CONCERNÉES

Pour rejoindre cette action collective. Un site internet dédié sera mis en place pour faciliter l’inscription et la transmission des éléments nécessaires.

Est-ce le Saint-Esprit qui élit le Pape ?

Joseph Ratzinger avait répondu à cette question en 1997 :

« Je ne dirais pas cela, dans le sens où c’est le Saint-Esprit qui l’a choisi. Je dirais que le Saint-Esprit ne prend pas exactement le contrôle de la question, mais plutôt de ce bon éducateur qu’il est, il nous laisse beaucoup d’espace, beaucoup de liberté, sans nous abandonner complètement. Ainsi, le rôle de l’Esprit doit être compris dans un sens beaucoup plus élastique, et non pas qu’il dicte le candidat pour lequel il faut voter. La seule garantie qu’il offre est probablement qu’elle ne peut pas être totalement gâchée. Il y a trop d’exemples de papes que le Saint-Esprit n’aurait manifestement pas choisis. »

Dans son livre sur les vérités et légendes du Vatican, Christophe Dickès écrivait :

« Dans le dictionnaire de théologie catholique, il est mentionné que l’Esprit-Saint assiste les électeurs dans le cadre du plan de Dieu, appelé aussi communément Providence, afin de garder l’Eglise dans le droit chemin. Mais cette assistance divine, n’enlève rien à la liberté du choix qui doit s’opérer par les moyens ordinaires. La liberté du cardinal électeur peut aussi l’amener à refuser la grâce et l’assistance du Saint-Esprit, même si Dieu, toujours dans une perspective théologique n’abandonnera jamais l’Eglise qui n’appartient pas aux hommes mais à Lui seul ».

Marché de Printemps

C’est avec joie que nous vous convions à la vente de Printemps au profit des Cours Saint Jean Paul II !

Nous avons sélectionné des créateurs, avec des produits aussi beaux les uns que les autres !

Vous y trouverez un large choix d’articles, vos yeux et vos papilles vont être servis !

Voici les créateurs au rendez-vous :

– Saucissons et terrines

– Miel

– Jus de Pommes

– Place Saint Michel

– Les petits brin d’olivier

– Gaudete

– L’atelier Canaudier

– Katia Gilles

– Les perles d’Ethel

– Kato

– La librairie des Béatitudes

– La librairie Téqui

Nous nous retrouvons chez Camille Lecourt au 6 rue du Pressoir à Saumur, de 9h à 19h.

N’hésitez pas à en parler autour de vous, venir avec votre voisine, votre cousin…

Vous ne serez pas déçus, le Beau fait toujours du bien au yeux !

La commission vente

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Saint Marc, le rugissement du lion (25 avril)

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Il arrive parfois que l’on réfléchisse au privilège de pouvoir vivre dans certaines villes riches d’histoire et de spiritualité. Même si notre époque est profondément sécularisée, on ne peut nier que certaines cités possèdent une charge spirituelle particulière. Pensons à l’émotion ressentie il y a quelques années lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, à ces milliers de citoyens français descendus dans la rue pour unir leur cœur à celui de tant d’autres à travers le monde, voyant brûler non seulement un chef-d’œuvre artistique, mais aussi un signe de la foi de nombreuses générations. Pensons aussi à Jérusalem, ville qui rassemble les fidèles de différentes religions. Mais pensons également à Rome, cette Rome où l’on peut marcher sur les routes foulées par des saints et des martyrs, la Rome chrétienne aux innombrables églises surmontées de coupoles. La Rome, aussi, des débuts du christianisme.
Il arrive qu’on entende des voix critiques sur le rôle de Rome dans la vie catholique, et certes nous ne pouvons ignorer que nous vivons une époque très complexe pour l’Église catholique. Pourtant, on ne peut oublier que saint Pierre et saint Paul ont versé leur sang ici même, au cœur de ce qui fut le plus grand empire de l’histoire. Et il ne faut pas non plus oublier que ce qui est considéré comme le premier Évangile, celui de Marc, fut probablement rédigé ici à Rome, peut-être sous l’impulsion de saint Pierre.
Il semble que saint Marc n’ait pas été un disciple direct de Jésus, bien que certains l’identifient comme le jeune homme enveloppé d’un drap qui suivit Jésus après son arrestation. Ce que nous savons, en revanche, comme le rapportent les Actes des Apôtres, c’est qu’il fut en relation étroite avec saint Pierre et saint Paul, même durant leurs séjours à Rome. Nous en trouvons des témoignages dans plusieurs passages, rapportés ici à partir d’une introduction à l’Évangile de Marc publiée sur un site de la Conférence épiscopale italienne :
« Trois fois Paul mentionne Marc dans ses lettres, et rien ne laisse penser qu’il s’agisse d’un autre personnage que celui des Actes. Alors qu’il écrit aux Colossiens, probablement depuis Rome en l’an 61 apr. J.-C., Paul transmet aussi les salutations de Marc : “Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabé, au sujet duquel vous avez reçu des instructions : s’il vient chez vous, faites-lui bon accueil.” (Col 4,10). Dans le même contexte, Paul envoie également une lettre à Philémon et, dans la liste de ses collaborateurs, il mentionne aussi Marc : “Te saluent Épaphra, mon compagnon de captivité dans le Christ Jésus, ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs.” (Phm 24). Enfin, dans sa dernière lettre, peu avant son martyre, vers l’an 67 apr. J.-C., Paul demande à Timothée, qui se trouve à Éphèse, de venir le voir à Rome en amenant Marc avec lui, signe que ce dernier ne s’y trouve plus : “Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le ministère.” (2 Tim 4,11). Le nom de Marc apparaît également dans la première lettre de Pierre, elle aussi écrite depuis Rome vers l’an 65, où il est présenté comme un proche collaborateur de l’apôtre : “Vous salue l’Église qui est à Babylone, choisie avec vous, ainsi que Marc, mon fils.” (1 P 5,13). »
De son Évangile, on a dit qu’il adopte une approche narrative presque cinématographique. Il s’adressait en effet aux païens, aux Romains, pour qui les longs discours spirituels n’auraient pas été très efficaces ; il valait mieux les convaincre par des exemples et un peu d’action bien concrète :
« Le récit que fait l’évangéliste Marc vous surprendra dès les premières lignes : il vous plongera, tel un film, dans la vie de Jésus, en commençant par la prédication de Jean-Baptiste au bord du fleuve, et par le baptême de Jésus lui-même. Écrit principalement pour les païens et ceux qui ne connaissaient pas les coutumes et traditions juives, le texte regorge de commentaires sur les lieux, les coutumes et les termes, d’explications sur la signification des mots et des pratiques juives, ce qui rend les images encore plus concrètes et vivantes aux yeux du lecteur. De plus, l’auteur insiste davantage sur les actions de Jésus que sur ses enseignements : même si des mots comme “enseigner” et “prêcher” sont présents, Marc ne rapporte que quatre paraboles (au chapitre 4), tandis qu’il raconte pas moins de dix-huit miracles » (bibbia.it).
Papias, évêque de Hiérapolis (au IIe siècle), nous dit ceci à propos de Marc :
« Voici ce que disait le presbytre : Marc, interprète de Pierre, écrivit avec exactitude, mais sans ordre, tout ce dont il se souvenait des paroles et des actes du Christ ; car il n’avait ni entendu le Seigneur ni vécu avec Lui, mais plus tard, comme je l’ai dit, il fut le compagnon de Pierre. Et Pierre dispensait ses enseignements selon les besoins, sans intention de faire une exposition ordonnée des paroles du Seigneur. Ainsi, Marc ne commit aucune faute en écrivant certaines choses telles qu’il s’en souvenait, soucieux d’une seule chose : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu et ne rien altérer. »
Le symbole utilisé pour représenter Marc est celui du lion ailé. C’est ce même symbole qui le représente dans la ville de Venise, dont saint Marc est le vénérable protecteur. Le lion est symbole de courage et de force, son rugissement s’impose avec autorité à ceux qui osent le défier. N’est-ce pas là aussi un symbole de l’Église, ou du moins de ce que l’Église devrait être ? Trop souvent, on pense qu’une idée vague de l’amour, sous la forme d’un concept flou de miséricorde, pourrait réellement représenter l’action de l’Église dans le monde, alors que nous savons que la plus haute forme de miséricorde est justement la justice. Et Jésus manifestait sa miséricorde justement dans sa justice, en appelant les choses par leur nom : le bien, il l’appelait bien ; le mal, il l’appelait mal. Voici un beau passage tiré de l’Évangile selon Marc où l’on observe la manière d’agir du Seigneur :
« Il entra de nouveau dans la synagogue. Il s’y trouvait un homme ayant une main paralysée. Ils observaient Jésus pour voir s’il le guérirait un jour de sabbat, afin de pouvoir l’accuser. Il dit à l’homme qui avait la main paralysée : “Lève-toi, viens au milieu !” Puis il leur dit : “Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal, de sauver une vie ou de la tuer ?” Mais ils gardèrent le silence. Promenant sur eux un regard de colère, attristé par l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : “Étends la main.” Il l’étendit, et sa main fut guérie. Les pharisiens sortirent aussitôt et tinrent conseil avec les hérodiens contre lui, pour le faire mourir. »
Comme on le voit, Jésus ne choisit pas comme méthode privilégiée le dialogue, mais la controverse ; il provoque ses interlocuteurs pour les convaincre de la justesse de son message.
“Dans un jugement, le sujet ne se contente pas d’énoncer un état de fait (« les choses sont ainsi »), mais il en affirme aussi la vérité, c’est-à-dire qu’il dit aussi : « il est vrai que les choses sont ainsi » et « il n’est pas vrai que les choses soient autrement ». Autrement dit, par le jugement, on affirme que cette chose doit être pensée de cette manière précise, et qu’il est impensable de la penser autrement”.
(Antonio Livi, Philosophie du sens commun, 2018)
Nous devons toujours faire très attention à ne pas juger les choses à partir de nous-mêmes et de notre prétendue droiture. Il est vrai que nous ne devons pas juger, pour ne pas être jugés. Mais lorsque nous affirmons les droits de la vérité des choses, ce n’est pas nous qui jugeons : nous sommes tous jugés par la vérité elle-même, qui est en dehors de nous et qui est objective. Le cardinal Carlo Caffarra observait :
« En substance, lorsque l’homme se demande sérieusement s’il existe ou non une vérité sur l’homme, si la construction de sa propre existence doit nécessairement se confronter à une signification ou à une fin qui la précède et la juge, ou si tout est uniquement création de l’homme lui-même — alors, à ce moment-là, dans le cœur de cet homme, l’Évangile de la vie est en train d’entrer en conflit avec la culture de la mort.
Le Verbe fait chair témoigne de cette vérité, et l’homme, dans le cœur duquel la culture de la mort a déjà semé son piège, répond : “Et qu’est-ce que la vérité ?”
Foi et incroyance : la foi comme assentiment à la Vérité — l’incroyance comme éloignement de la Vérité. C’est le premier acte de ce combat qui a lieu dans le cœur de tout homme, entre l’Évangile de la vie et la culture de la mort. »
(Évangile de la vie et culture de la mort, 1992)
Ainsi, l’Évangile selon Marc — comme les autres écrits canoniques — doit être pour nous l’étendard de cet Évangile de Jésus-Christ notre Seigneur qui, ne l’oublions pas, ne s’est pas présenté d’abord comme miséricorde, bonté et douceur (même si elles étaient bien présentes en Lui, mais comme conséquence), mais comme le chemin, la vérité et la vie.

6 jours pour devenir un défenseur de la vie

La quatrième édition de l’université d’été de la Lejeune Académie aura lieu du 17 au 23 août à Pau. Une semaine réservée aux jeunes de 18 à 27 ans désireux de s’engager pour le respect de la vie. Ne tardez pas, les places partent vite !

Au programme :

– des conférences pour comprendre les enjeux éthiques, politiques, psychologiques, juridiques, et scientifiques de l’avortement, de la PMA et de l’euthanasie;

– des témoignages pour saisir la réalité vécue,

– des entraînements au débat et à l’écoute active,

– des ateliers pratiques en communication, rhétorique, écoute, management et montage vidéo.

 

29 mai au 1er juin : parcours Zachée à Paray le Monial

Le forum Zachée : 4 jours à l’Ascension pour réfléchir, se former, échanger, vivre la fraternité. Ancré dans la doctrine sociale de l’Eglise, ce forum est l’occasion d’explorer les grandes questions de notre temps.

Le Forum en quelques points clés :

  • Un thème qui interpelle : Tous héritiers ! De qui, de quoi, et pour quoi ?
  • 500 participants dont une centaine de jeunes professionnels.
  • intervenants : Tugdual Derville / Pierre-Yves Gomez / Pierre Michelin / Patrice Bonduelle / Xavier Lemoine / Léonard Prunier / Amaury Gomart / Desfortunée Feupeussi / Marie-Liesse Malbrancke…
  • Des ateliers de mise en pratique pour unifier sa foi et sa vie quotidienne : biblique, marche méditative, coaching professionnel, artistique, développement personnel, écologie humaine…
  • Une soirée spectacle : avec le nouveau seul en scène de Mehdi Djaadi «Couleur framboise».

2025 année exceptionnelle : les 20 ans des parcours Zachée !

C’est cet anniversaire qui a inspiré le thème de cette année : Tous héritiers ! De qui, de quoi, et pour quoi ?
Nous sommes tous héritiers ! D’une génétique, d’une famille, d’une culture, d’une éducation, d’une spiritualité, d’une profession, d’un patrimoine économique, d’un engagement politique, associatif. Quelle attitude adopter face à cet héritage ? Etre héritier est-ce un cadeau ou un fardeau ? Faut-il se tourner vers le passé ou vers l’avenir ? Que souhaitons nous transmettre à notre tour ? Autant de sujets qui seront abordés durant les 4 jours du Forum.

Pour qui ?
Ce forum s’adresse à tous, de 20 à 99 ans !

Un “before” est prévu pour les jeunes pros avec un rdv pour eux dès le 27 mai au soir.

Pourquoi venir ?

  • Se ressourcer : Partagez un temps fort avec d’autres chrétiens
  • Réfléchir / se former : De nombreux enseignements et ateliers permettront d’approfondir le thème de l’héritage, sous toutes se dimensions
  • Prier : Remettez le Christ au cœur de votre vie personnelle et professionnelle
  • S’inspirer : Profitez des enseignements riches, ancrés dans l’expérience et nourris par une réflexion exigeante, pour mieux relever les défis quotidiens
  • Rencontrer : Vivez des moments conviviaux et enrichissants.

Informations pratiques
Lieu : Paray-le-Monial (71)
Dates : 29 mai au 1er juin 2025 (à partir du 27/05 pour les 25-35 +)
Pour plus d’informations et pour vous inscrire, rendez-vous sur notre site web.
https://zachee.com/forum-zachee-2025/

A quoi sert la politique ?

Editorial du père Danziec dans l’Homme nouveau :

La parole de Dieu porte en elle un parfum céleste. Son verbe vient d’en haut. Elle nous indique le chemin du Ciel et les moyens pour y parvenir. Le Fils de Dieu promet effectivement sa paix divine à tous ceux qui sont disposés à le suivre. Et tout naturellement, lorsque l’on moissonne l’Évangile, il appartient à chacun, parmi les javelles de lumière essaimées dans le champ de l’Église, de nourrir une réflexion profonde sur sa propre existence à partir des gerbes de la vie du Christ.

D’autant plus que Notre-Seigneur, compatissant et prédicateur de la sagesse éternelle, n’est pas déconnecté des réalités terrestres. « J’ai pitié de cette foule. Depuis trois jours qu’ils me suivent, depuis trois jours qu’ils boivent mes paroles mais ils ont faim » affirme-t-il, magnanime, lors de la multiplication des pains (Mt 15, 32).

Dans le sillage de Pâques, qui mieux que Jésus-Christ pour nous apprendre que servir, c’est régner ? Réside là, d’ailleurs, la raison même de son Incarnation : « Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir.» Dans la lignée de cette orientation de vie, la souveraine politique sera donc celle qui prend pitié des hommes.

Prendre plaisir à vivre ensemble

Les hommes sont appelés à vivre en société mais le péché originel fait que, de façon récurrente, la dissociété les menace, pour reprendre le mot popularisé par Jacques Généreux. Pour autant, le propos de la politique ne devrait pas consister pas à défendre le vivre-ensemble mais à permettre aux hommes de prendre plaisir à vivre ensemble. Sortir de la dissociété nécessite de suivre la geste du Fils de Dieu qui de Seigneur se fait serviteur.

Ainsi, la politique impérée par la charité théologale devient civilisatrice, seulement dans la mesure où, s’appuyant sur les principes de l’Évangile, elle arrive à dessiner les « espaces de paix et de sociabilité », selon l’expression charmante du professeur Pierre Chaunu. Ces espaces de paix et de sociabilité sont propres à donner justement à l’homme la possibilité d’atteindre sa fin, qui passe par le goût du bien et l’amour du vrai.

Les leçons de l’Histoire nous le prouvent, l’athéisme revendiqué des totalitarismes du XXe siècle comme l’absence de transcendance consubstantielle à l’insouciance de la période contemporaine : aucune politique digne de ce nom ne saurait favoriser pertinemment le Bien commun si elle n’est habitée, au moins de façon lointaine, par la recherche du royaume de Dieu. « Cherchez d’abord le royaume de Dieu, le reste vous sera donné par surcroît.»

Il est en outre une autre exigence à laquelle doit répondre la politique et qui échappe parfois à ceux-là mêmes qui devraient l’enseigner dans l’Église : la politique se doit d’aider les hommes à atteindre leur fin. L’organisation idéale de la cité sera celle qui, à sa place, favorisera l’amour des vertus et le service de la vérité, dans le but du salut des âmes.

Se demander à quoi sert la politique et affirmer qu’elle est au service des hommes pour qu’ils atteignent leur fin appelle une autre question qui prolonge de façon décisive la première : comment la politique pourrait-elle servir sans se mettre à l’école du serviteur par excellence ? À l’école du Christ offert. À l’école du Christ en croix.

L’individu, fin dernière de l’ordre social ?

Gustave Thibon soulignait, avec l’à-propos qui le singularise, que dans les époques classiques du passé, les institutions morales, politiques ou religieuses dépassaient et portaient les individus qui les représentaient. Ainsi la monarchie était plus que le roi, le sacerdoce plus que le prêtre. Au point tel d’ailleurs qu’on pouvait se payer le luxe de s’interroger sur tel roi ou tel pape sans que le principe même de la monarchie ou de l’autorité pontificale soit mis en question le moins du monde.

Aujourd’hui en revanche, comme dans tous les temps de décadence, nous assistons au phénomène inverse. Les institutions ne sont tolérées et aimées qu’à travers les personnes. En 1974, dans son essai De la prudence, la plus humaine des vertusMarcel De Corte ciblait déjà le problème : « Sous l’influence d’un christianisme dégénéré et sécularisé, l’individu s’est érigé, lentement, puis torrentueusement, fin dernière de l’ordre social.»

Montrer l’exemple et manifester sa soif de cohérence entre l’enseignement de l’Église et sa propre vie – traversée de misères – peut relever d’un certain héroïsme. Assurément de tous les héroïsmes, celui qui importe le plus et qui transcende tous les autres, qui les transcende d’aussi haut que la grâce est en mesure de transcender notre nature, c’est l’héroïsme de la sainteté.

Or la sainteté ne consiste pas à se servir des grâces du Ciel pour son propre compte mais, bien au contraire, à se mettre au service de ces dernières au bénéfice de tous. Devenir des miroirs de la Résurrection au service de son prochain, le voilà l’agir politique dans son sens le plus noble.

Mensonges budgétaires et fausses économies

De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

François Bayrou, après tant de ses prédécesseurs à Matignon, se lance à son tour dans le numéro budgétaire qui n’en finit plus de lasser les Français. Comme ses prédécesseurs, il nous promet une restauration des finances publiques sans hausse d’impôts mais avec une hausse des investissements (la petite nouveauté étant que les investissements en question sont militaires au lieu d’être une énième version du traditionnel « Demain on rase gratis » de la gauche qui règne sans partage sur les assemblées parlementaires).

Aussitôt, le jeu de rôles se met en place: les oppositions, de gauche comme de droite, menacent de censurer le gouvernement si, d’aventure, le pouvoir d’achat des Français diminuait. Mais oppositions et majorité agissent comme si tout avait été tenté sans succès pour limiter la dépense publique et comme si, entre gens sérieux, les arrangements ne pouvaient se faire qu’à la marge: on veut bien discuter d’augmenter ou de réduire la TVA ou le RSA d’un point, mais ici s’arrête la marge de négociation. Il est pourtant trop évident que ce n’est pas ainsi que l’on pourra restaurer les finances publiques.

La première chose à faire est de cesser de prétendre que lorsque l’on diminue le service public, on fait des économies. Si la qualité du service public diminue sans diminution des impôts, ce n’est rien d’autre que le rétablissement de la corvée. Au passage, je suis frappé du nombre de maux que l’on reproche – souvent à juste titre – à l’Ancien Régime et qui sont pourtant aussi présents sous Marianne V que sous Louis XVI. Nous avons donc restauré la corvée (qu’est donc le lundi de Pentecôte travaillé mais non payé, sinon un jour de corvée?), le gouvernement des juges, le corporatisme dans la plupart des domaines économiques et sociaux, et même les fermiers généraux (puisque, désormais, à Paris, ce sont des sociétés privées qui rackettent les automobilistes en usant de la puissance publique pour émettre des amendes).

Mais revenons aux finances publiques. Le deuxième impératif est de ne pas laisser croire que le déficit public s’impose aux gouvernements qui n’y peuvent rien: la réalité est que le déficit est un choix politique. Car personne n’oblige le gouvernement à faire voter des budgets dans lesquels les dépenses excèdent les recettes.

Enfin, le vote d’un budget est le cœur de l’action politique: c’est là qu’il est le plus clair que gouverner, c’est choisir. Aucune économie ne sera possible si nos gouvernants continuent à considérer que le budget sert d’abord le clientélisme. Nous attendons d’eux qu’ils nous disent quelles priorités ils choisissent et pourquoi, pas qu’ils nous jouent sempiternellement le même jeu grotesque et lassant. Le bon sens imposerait que l’on considère que les citoyens sont, pour l’État, prioritaires sur les étrangers. Dans les circonstances actuelles, il semblerait également raisonnable de dire que les dépenses militaires sont prioritaires sur les dépenses sociales. Mais non, « on » continue de faire comme si l’État avait le devoir de nourrir la planète entière et les va t’en guerre les plus excités sont aussi ceux qui réclament que le SMIC soit augmenté et refusent que le RSA s’accompagne d’une obligation de travailler.

Il reste pourtant une option inexplorée: celle de la responsabilité. Ne prenons qu’un exemple: créez le chèque scolaire et vous réaliserez des milliards d’économies sur la gabegie de la prétendue Éducation nationale, tout en augmentant le niveau. Mais c’est précisément là que le bât blesse: nos politicards veulent bien faire semblant de faire des économies, ils ne sont pas prêts à abandonner le pouvoir que nous leur avons abandonné!

Logique trumpienne

Essai de décryptage par Pierre de Lauzun dans Politique magazine :

[…] Il y a un point évident : son refus de la politique idéologique, prétendument morale, celle des bien mal nommés « néo-conservateurs », qui sont en réalité des progressistes violents, visant à l’instauration partout de la démocratie et des droits de l’homme par le bombardement. Et, plus largement, de la posture prétendument moralisante des Occidentaux. Mais ce refus ne suffit pas à définir une politique.

On peut y voir ensuite l’adoption d’une forme de réalisme géopolitique, du type défendu depuis des années aux Etats-Unis par un homme du calibre de John Mearsheimer. Il y a des gens autour de Trump qui sont de cette école. Ce n’est pas de la realpolitik au sens bismarckien, mais la constatation de la prédominance des rapports de force dans la communauté internationale, dans la mesure où il n’y a pas d’autorité commune, et où chacun est pris dans la logique de la stratégie et du risque que chacun peut présenter pour l’autre. Dans cette perspective, la priorité est donnée à la rivalité avec la Chine (le pivot asiatique, à la suite d’Obama), d’où un rapprochement avec la Russie, qui, selon cette ligne, avait été malencontreusement renvoyée dans les bras de Pékin à la suite de la guerre en Ukraine. Ce courant de pensée est clairement présent dans l’entourage de Trump, et influent. Mais Trump n’a pas la vision longue que cette approche suppose, et d’autres influences agissent.

On peut noter aussi une approche économique : un mélange entre une forme de mercantilisme – se traduisant notamment par des droits de douane et l’utilisation de pressions pour s’ouvrir des débouchés commerciaux – et la recherche du contrôle de ressources rares devenues encore plus décisives avec les développements technologiques. Plus le souci de réduire le coût de la protection militaire américaine, notamment en Europe. Une telle approche peut en partie recouvrir la précédente, mais aussi la contredire ; et elle conduit à des actions opportunistes et des voltefaces, dans le style de Trump. Une autre influence est celle d’Elon Musk, de Peter Thiel, et d’autres, eux aussi adeptes des bouleversements radicaux, mais avec un angle de vision différent, car libertarien. Il est clair que ces courants divers sont bien présents et actifs eux aussi.

En revanche, quand certains voient dans la stratégie de Trump un changement de camp idéologique des États-Unis, par rapprochement avec le camp autoritaire russo-chinois, cette approche binaire ne colle pas avec le fait que Trump n’est pas un idéologue, et que son horizon est court. D’autres mettent en avant le besoin de montrer très rapidement des résultats cohérents avec les annonces, tant par tempérament de faiseur de deal de Trump que du fait que le temps lui est compté : en octobre 2027, on aura les élections de mid-terms et la perte probable de contrôle du Congrès. Notamment du fait des facteurs économiques, domaine dans lequel la cohérence du trumpisme est très peu assurée, et le risque de décevoir son électorat très élevé (sur l’inflation en particulier). C’est sûrement aussi un facteur explicatif majeur.

D’autres encore soulignent les éléments émotionnels présents chez lui, ou des a priori non réductibles aux rationalités précédentes. Ainsi le soutien donné à Israël, au-delà des administrations précédentes et, concomitamment, sa haine de l’Iran. On évoque aussi, à tort ou à raison, une certaine estime de Poutine ; un mépris de l’Europe, jugée décadente ou woke ; ou une volonté de revanche sur ses ennemis démocrates, etc. Tout cela joue un rôle, mais ne donne pas une ligne générale. Qui dit influences multiples et horizons très courts, dit difficulté à définir une ligne stratégique claire. […]

Le général Coustou radié des cadres militaires

Le général 2S André Coustou vient d’être radié des cadres militaires par décret.  Le Général Coustou avait fait beaucoup parler de lui ces 7 dernières années.

En 2018, il avait dénoncé le pacte de Marrakech que Macron  avait signé sur l’immigration.

Plus tard, en 2021, il signait la tribune des généraux s’inquiétant de “l’état de délitement de la France”.

Interview  réalisée par Armel Joubert des Ouches :

I-Média – Conclave : Progressistes vs Conservateurs, qui sera le prochain pape ?

Cette semaine dans “I-Média”, Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur la mort du pape François et les enjeux médiatiques et géopolitiques du conclave à venir. Entre les progressistes et les conservateurs, la bataille pour la papauté semble bel et bien lancée !

Et puis, avec la fin de l’USAID, les journalistes et les médias, particulièrement dans les pays l’Est, présentés comme indépendants, se révèlent finalement être sous perfusion américaine : le dénouement d’une ingérence US institutionnalisée auprès de 700 médias et 6 200 journalistes dans le monde !

Immigration clandestine : beaucoup de catholiques doivent en reconnaître les véritables causes, dont la jalousie, et les conséquences

A l’heure où les catholiques et aussi le monde entier suivent les nouvelles sur le prochain conclave, il est important de clarifier les problèmes concernant l’immigration clandestine. Ces dernières années il y a eu beaucoup de tensions, au sein de l’Église, au sujet de la crise migratoire faute d’une distinction claire entre les cas et faute d’une reconnaissance des causes et des conséquences de l’immigration clandestine. Dans cet article je vais citer une partie des véritables causes et une partie des conséquences pour les pays où vont les immigrants clandestins et pour leurs pays d’origine, en me basant aussi sur quelques études faites ces dernières années.

Avant de continuer, il est donc important distinguer les immigrés clandestins des réfugiés qui traversent des frontières pour des raisons compréhensibles. Si suite à une catastrophe naturelle, à une guerre, à une persécution sanglante, etc., des gens traversent, sans permission préalable, des frontières pour se protéger, on parle dans ce cas de réfugiés ou de requérants d’asile. Il est bien clair qu’il faut protéger ces gens, il faut faire ce qui est possible pour que leur vie soit protégée. Dans la suite de cette article, en parlant d’immigrés clandestins, je ferai référence à toutes les personnes qui traversent des frontières ou qui vont dans d’autres pays sans permission, ou qui restent dans des pays étrangers après un court séjour permis pour faire du tourisme, sans qu’ils soient réellement menacés dans leurs pays d’origine.

Et une distinction semblable est même soutenue par le président français Emmanuel Macron qui s’exprimait à Lausanne (Suisse) en novembre 2023 ( «Parlons Europe: Rencontre des Présidents Alain Berset & Emmanuel Macron avec la communauté UNIL-EPFL», https://www.youtube.com/watch?v=7YevRbYRxPM, 1:20:00) :

«(…) je fais cette distinction parce qu’elle est essentielle et parce que le débat public souvent fait beaucoup de confusion, et je veux vous le dire parce que c’est un sujet d’avenir pour notre Europe. L’Europe doit continuer de respecter ce qu’il a constitué en son sein c’est-à-dire protéger les combattantes et les combattants de la liberté, continuer d’avoir l’asile politique. Mais l’Europe, si nous voulons continuer d’avoir ce modèle humain d’accueil, inconditionnel, si nous voulons continuer d’avoir des modèles sociaux très généreux, elle ne peut pas ne pas réguler les migrations économiques et lutter efficacement contre la migration illégale. Et ce serait totalement démagogique de vous dire le contraire parce qu’à ce moment-là nos modèles deviendraient totalement insoutenables parce que nos citoyens ne voudront plus continuer à financer un modèle où il suffit de venir illégalement sur notre sol pour pouvoir en bénéficier très rapidement»

Cette distinction est très importante avant d’aborder le problème car la vérité est que la grande majorité des personnes qui vont aux États-Unis, en Europe et ailleurs, sans permission formelle, sortent de pays qui n’ont pas de problèmes graves. Dans ces pays, comme partout, il y a bien sûr des difficultés, de la pauvreté, etc., mais rien de catastrophique. Alors pourquoi beaucoup décident d’aller ailleurs illégalement?

En ce qui concerne les causes, je me suis moi-même penché sur la question il y a quelques années et j’ai discuté avec d’autres personnes qui ont observé les migrations illégales vers les États-Unis. Et, indépendamment, nous sommes arrivés à la conclusion que la jalousie motivait beaucoup de ces gens. Ce sont des gens qui ont entendu parler d’un voisin, d’un collègue de travail, etc. qui était allé aux États-Unis, par exemple, pour des raisons sérieuses : travail dans une multinationale, études, représentation gouvernementale à l’étranger, etc. Et par jalousie, ils ont voulu aussi y aller. C’est cette jalousie qui les aveugle quant aux risques et aux conséquences néfastes de leurs actes. Et récemment j’ai trouvé des études qui confirment que la jalousie est l’une des motivations de l’immigration clandestine. Dans un article intitulé «House Envy: The Unacknowledged Real Motivation Behind Guatemala’s Mass Migration to the American Border» (https://cis.org/Bensman/House-Envy-Unacknowledged-Real-Motivation-Behind-Guatemalas-Mass-Migration-American-Border) on explique que beaucoup de paysans du Guatemala, jaloux d’un autre paysan qui avait avait construit une grande maison avec l’aide de son fils qui était allé travailler aux États-Unis, ont envoyé leurs enfants à la frontière des États-Unis pour qu’ils tentent d’entrer sans visa. Et cela contraste, comme c’est écrit, avec le discours habituel de la victimisation des immigrés clandestins du Guatemala qui les fait passer pour des gens «qui fuient la violence, etc.»… Dans cet article on parle aussi d’autres études qui confirment cela :

«Academic experts in Latin America migration acknowledge that house desire can be a primary motivation for emigration to the United States.

Sara Lynn Lopez, associate professor of architecture at the University of Texas-Austin, has studied remittance house-building for 15 years and is author of “The Remittance Landscape”.

She said her research and that of a small number of other academics clearly shows that thirst for large houses is a primary impetus for emigration to the United States, especially in Mexico, but also in Guatemala.».

Dans cet article on explique aussi que ce phénomène a été observé en Chine et au Vietnam et qu’on ne le mentionne pas encore dans les discours publics sur l’immigration clandestine.

En ce qui concerne l’Afrique, il y a aussi des problèmes de jalousies liées à la polygamie. Dans un article intitulé «Guinée : quand les jalousies familiales poussent les jeunes au départ (2/2)» (https://www.infomie.net/article4771.html), où l’on parle du problème des mineurs non accompagnés qui vont illégalement en France, on lit :

«Ester Botta Somparé, sociologue italo-guinéenne et professeur à l’université Kofi Annan de Conakry, explique aussi que la concurrence entre frères joue un rôle important dans le départs. La sociologue a recueilli de nombreux témoignages de jeunes mis sous pression parce qu’un autre enfant du même foyer (et d’une autre épouse) était parvenu à réussir à l’étranger.«

Bien sûr, l’immigration clandestine massive qu’on observe depuis la fin des années 1980 a été aussi facilitée par d’autres facteurs comme la baisse du prix des vols à cause de la multiplication des lignes aériennes. Un autre facteur est le contexte idéologique qui a eu un grand poids dans beaucoup de pays entre 1980 et 2020 plus ou moins, un contexte qui favorisait notamment l’idée de la disparition des frontières. Ce type d’idéologies étaient soutenues par une certaine gauche dans beaucoup de pays. Un autre facteur est que dans beaucoup de pays, beaucoup de gens ont voulu profiter d’une main d’œuvre bon marché et ils ont donné du travail au noir à ces immigrés clandestins.

Les catholiques doivent donc reconnaître ces motivations et ces facteurs négatifs et ne doivent pas encourager ces immigrés clandestins à continuer.

De plus ces migrations clandestines s’accompagnent parfois de délits concernant les papiers. En Colombie, par exemple, un trafic de faux passeports pour aller en Europe a été démantelé récemment (
https://www.infobae.com/colombia/2024/05/18/pasaportes-falsos-en-colombia-el-91-pertenecen-a-ciudadanos-dominicanos/).

Parmi les conséquences, on peut citer les problèmes que les immigrés clandestins posent aux vrais réfugiés, à ceux qui fuient vraiment les guerres, etc. En effet, depuis beaucoup d’années déjà les immigrés clandestins se font passer pour des requérants d’asile, ce qui complique énormément les procédures d’asile.

Parmi les conséquences on peut citer aussi le mauvais exemple. En effet, c’est à cause de cela que des millions de personnes sont allées illégalement aux États-Unis et en Europe, et dans d’autres régions, parce qu’il ont observé ce phénomène de masse.

D’autres conséquences sont d’ordre économique, à la fois pour les pays où ils vont et pour leurs pays. Dans un rapport du Sénat français intitulé «Immigration clandestine : une réalité inacceptable, une réponse ferme, juste et humaine« (2005-2006, https://www.senat.fr/rap/r05-300-1/r05-300-1.html), on parle, par exemple de la concurrence déloyale, notamment dans les milieux de l’hôtellerie, du bâtiment, etc. à cause du fait qu’on engage des immigrés clandestins. Et leurs pays d’origine perdent beaucoup de main d’œuvre.

De toute façon la première faute commise par les immigrés clandestins évidemment est le non- respect des lois du pays où ils s’installent. Et le Nouveau Testament nous rappelle à plusieurs reprises l’importance du respect des lois civiles, comme on le voit dans 1 P 2 : 13-14 (Bible de Jérusalem): «Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine : soit au roi, comme souverain, soit aux gouverneurs, comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et féliciter ceux qui font le bien.». Les catholiques qui travaillent dans des organisations humanitaires, etc., et ceux qui, d’une manière ou une autre sont en contact avec des immigrés clandestins, doivent donc impérativement rappeler aux immigrés clandestins le respect des lois migratoires. Ils ne doivent pas les encourager à rester dans les pays où ils arrivent par des aides diverses pour rester. Bien sûr, en cas d’urgence médicale, etc. on doit aider ces gens, mais sinon il faut leur faire comprendre qu’ils doivent retourner dans leurs pays.

Il faut donc un travail d’information dans le monde catholique car beaucoup sont trop influencés par des campagnes de victimisation des immigrés clandestins qui, comme on l’a vu, n’ont pas de fondements réels. Il faut informer sur les véritables causes et les conséquences de l’immigration clandestine avec des études concrètes qui sont faites actuellement.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Colloque « Saint Louis chevalier du Christ-Roi » les 17 et 18 mai

L’Institut pour la Famille en Europe organise le colloque « Saint Louis chevalier du Christ-Roi » les 17 et 18 mai prochains au château de Berzé-le-Châtel près de Cluny.

Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur ce lien

La rédaction du Salon Beige a posé quelques questions à l’organisateur, Guillaume d’Alançon.

Pourquoi Saint Louis ?

GdA : Saint Louis est un homme d’exception, un très grand saint. Il a vécu dans le laïcat une admirable consécration à Dieu en accomplissant de manière lumineuse son devoir d’état. Epoux et père de famille remarquable, il a accompli sa mission royale avec un sens aigu des responsabilités. Persuadé que toute autorité vient de Dieu, il n’a pas hésité à se mettre à son écoute par une vie de prière intense. C’est parce qu’il était tout à Dieu qu’il a été un roi juste, un guerrier valeureux, un homme de paix, un homme politique lucide face aux enjeux de son temps, un administrateur hors pair soucieux des humbles. La fécondité de sa vie, et le bon ordre avec lequel il menait de front ses responsabilités personnelles et publiques, étaient le fruit de sa relation constante à Dieu.

Qu’est-ce que Saint Louis peut nous dire aujourd’hui ?

GdA : Sa vie, les témoignages de ceux qui ont vécu avec lui, à commencer par son épouse, nous donnent à contempler son passage sur cette terre comme celui d’un évangile vécu. Pour ceux qui cherchent à mieux vivre leur mariage et leurs engagements, qui aspirent à trouver leur vocation, le modèle de vie qu’il nous propose est très enthousiasmant. A l’heure où la France connaît une grave crise, Saint Louis nous indique la priorité : chercher le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste nous sera donné par surcroit. Il nous invite à vivrel’instant présent, dans un esprit de silence et d’union à Dieu.

S’il fallait imaginer l’irruption de Saint Louis dans notre XXIème siècle… ?

GdA : Le saint roi nous invite à ne pas rechercher un passé qui ne reviendra plus, il prie pour nous aujourd’hui pour que nous mettions nos pas dans ceux du Christ, que nous soyons des contemplatifs actifs pour rayonner de la lumière de la Pentecôte au cœur des ténèbres du monde. Il nous donneraitsans doute une règle comme celle-ci :

– Considérer la sainte messe comme la source et le sommet de notre vie.

– Avoir une dévotion quotidienne à Notre-Dame (chapelet)

– Consacrer chaque jour un temps d’oraison silencieuse pour écouter le Seigneur et discerner sa volonté

– Avoir un confesseur et se confier très souvent à la miséricorde du Seigneur.

– Adhérer avec son cœur et son intelligence au Magistère bimillénaire de l’Eglise.

Saint Louis n’était pas seulement un spirituel…

GdA : Bien sûr, mais c’était d’abord un spirituel. Aussi, c’est sur la base de tels fondements que nous pourrons annoncer le Christ par l’exemple, les paroles et les œuvres. Ainsi, nos familles, nos paroisses et communautés, nos environnements professionnels, associatifs et politiques seront les pierres vivantes d’une société renouvelée par le Christ-Roi.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le colloque que vous organisez prochainement ?

GdA : En ce centenaire de l’encyclique Quas primas sur la royauté sociale de Jésus-Christ, nous nous retrouverons en fils de Saint Louis à Berzé, forteresse qu’il a visitée. Ce dernierétait très attaché à la vie monastique, aussi nous aurons la joie d’avoir la présence du TRP Dom Doat, abbé de ND de Donezan, qui viendra, avec d’autres, nous enseigner puis célébrer la messe grégorienne à Cluny dans une magnifique église romane qui abrite des tombes de grands moines. Vous pouvez trouver le programme et la liste des intervenants en cliquant sur ce lien

Nous nous rendrons en pèlerinage dimanche, à l’issue de la messe, vers un calvaire multiséculaire au milieu des bois, à quelques encablures de Cluny, qui fait mémoire d’une rencontre de Saint Louis et de l’abbé de Cluny avec les habitants des hameaux voisins.

Venez très nombreux ! La figure de ce saint roi est prophétique pour notre monde d’aujourd’hui. Alors, donnons-lui l’opportunité de nous inspirer… Pour information, le château de Berzé n’est qu’à 15 minutes de la gare TGV de Mâcon Loché elle-même située à 1h35 de Paris Gare de Lyon…

Guerres du Liban : pardonner, retrouver sa souveraineté et vivre en paix

Par Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince

50 ans après, les cicatrices sont-elles refermées à jamais ? Faute d’Entente, de Pardon et de Réconciliation, elles seraient prêtes à s’ouvrir de nouveau, et à faire couler le sang, à la moindre étincelle. Car, depuis que je sillonne le Liban, tous mes interlocuteurs me disent la même chose, du nord au sud, de l’est à l’ouest : « Nous sommes armés. Les réfugiés palestiniens et syriens sont armés. » Le Hezbollah l’est un peu plus que tout le monde avec ses missiles et ses roquettes, sans oublier ses drones et ses vieux tanks. Comment est-ce possible ? Du côté des chrétiens, je suis allé rencontrer le Patriarche des Maronites, Bechara Boutros Rahi, et Mgr Georges Iskandar, l’évêque de l’Eglise grecque-melkite-catholique de Tyr.

C’est le dernier article de notre trilogie : Il y a 50 ans, les Guerres du Liban.

Cette après-midi du samedi 12 avril 2025, vers 15h00, c’est l’effervescence dans le quartier de Aïn el-Remmaneh. Situé dans le sud-est de Beyrouth, à 5 km du centre-ville, ce quartier est plus que symbolique ; et une rue plus particulièrement attire l’attention : celle de Maroun Maroun. « C’est là que tout a commencé, il y a 50 ans » raconte Tony Fata, devenu aveugle et héros de guerre (lire notre second article : J-1 avant le 50è anniversaire des Guerres du Liban : deux guerriers… racontent).

La rue a gardé quelques stigmates des affrontements entre des Palestiniens du FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine, et les milices du parti politique fondé par Pierre Gemayel, le Kataëb (lire notre premier article : J-7 avant le 50e anniversaire des Guerres du Liban). Dans la ruelle qui jouxte l’Eglise Notre-Dame du Salut, fermée depuis, on peut voir encore quelques traces de balles. 50 mètres plus haut, le mémorial en l’honneur du « premier martyr », de Joseph Bou Assi, le garde du corps de feu Pierre Gemayel assassiné ce matin du 13 avril 1975, ressemble à une stèle posée à l’angle de la rue.

50 ans plus tard, l’effervescence du jour reprend le dessus des souvenirs lointains, avec ces embouteillages exceptionnels qui n’en finissent plus. Les coups de klaxons, la présence imposante des militaires de l’armée libanaise, avec leur fusil d’assaut, quadrillant le quartier de leurs véhicules blindés ; les drapeaux aux couleurs du parti jaillissent des bus et des voitures, comme des champs de fleurs. Les émotions survolent le ciel azuré de Beyrouth. Séquence émotions, au pluriel.

La commémoration du 13 avril 1975

Ce 12 avril 2025, le parti Kataëb a vu les choses en grand dans le théâtre du Boulevard. Plus de 5000 anciens combattants, membres, partisans, sympathisants et invités, ont pris place. La musique est à fond et les drapeaux des différents groupes du parti tournoient, maintenant, à l’intérieur. Sur le grand écran un film historique est projeté. On y voit Pierre Gemayel se rendant à l’église. Nous sommes le dimanche 13 avril 1975. Puis, ce bus calciné où des Palestiniens armés avaient pris place… Engrenage d’affronts et de ripostes armés qui débouchent sur 15 années de guerres… et plus.

Puis, d’autres images des guerres défilent. Elles sont interrompues par des sifflets lorsque le visage de feu Hafez el-Assad s’affichent. L’autocrate-dictateur de Syrie, adulé par les Américains, qui rêvait de faire du Liban son deuxième trône. En 1976, il prononce son discours justifiant sa première intervention (d’autres suivront, hélas) et l’envoie de 2000 militaires pour contrer les Palestiniens, le 31 mai. Au départ, il est plus ou moins proches des chrétiens. Dès 1977, il se retournera contre eux. Et, ce sera l’affrontement contre eux en 1980.

Ensuite, sur le grand écran, apparaissent les visages de Menahem Begin, de Jimmy Carter et de Yasser Arafat. Chacun joue sa partition contre le Liban.

Dans la salle pleine à craquer, vers 16h00, les VIP arrivent : tout le clan Gemayel est là, entouré de tous les députés du parti Kataëb, comme Sélim el-Sayegh et Elias Hankach. Il y a, également, Fady Karam, des Forces libanaises (FL), Alain Aoun (neveu de Michel Aoun) et Martine Kteily du Courant patriotique libre (CPL).

Le premier à prendre la parole devant un parterre électrisé par la venue du président du parti, Samy Gemayel, est l’ancien combattant et cadre Naji Boutros. Puis, Tony Fata intervient.

Tony Fata : le héros de guerre

Tony est devenu aveugle à la suite d’un affrontement sur la ligne de front qui aurait pu lui être totalement fatal. Il avance vers l’estrade aidé de son ami, sous les applaudissements et une musique d’ambiance qui n’a rien à envier aux grands meetings politiques français.

« Aujourd’hui, devant vous tous, chers Amis, je veux honorer la mémoire de nos frères tombés sur le champ d’honneur. Je veux honorer la mémoire de nos trop nombreux martyrs. Et, je pense en particulier à la famille Gemayel, aux dirigeants du parti qui ont payé le prix fort de notre combat pour la liberté et pour la sauvegarde de la souveraineté de notre pays… Je pense, également, à Antoine Sarkis, l’un de nos grands martyrs. »

Les applaudissements fusent.

Quelques secondes plus tard, et parce qu’il est un homme de paix, pas seulement un héros de guerre, il n’oublie pas ceux de l’autre camp : « Parmi ceux que nous avons combattus, il y avait des gens de bonne foi. Certains musulmans ont, par exemple, essayé d’aider les chrétiens contre les Palestiniens. Nous devons saluer les martyrs de toutes les confessions qui sont tombés contre les fedayins de Yasser Arafat, les Syriens et contre les Israéliens. »

Tony conclut en invitant les participants à ne pas oublier : « Oui, j’aimerais bien que vous racontiez l’histoire du Liban, celle-ci, à vos enfants. Telle que vous l’avez vécue. »

Les 5000 se lèvent comme un seul homme. Les applaudissements redoublent d’intensité. En redescendant, le héros est salué par l’ancien président de la République (1982-1988), Amine Gemayel, et par son neveu, Nadim (le fils de Bachir Gemayel, assassiné en 1982).

Les grandes dates de 1975 à 1990

Rapidement, trop rapidement d’ailleurs, essayons de baliser ces 15 années de guerre. Il y a, donc, cet affrontement entre les Palestiniens et les chrétiens. Les réfugiés palestiniens sous le leadership de Yasser Arafat ont voulu prendre le pouvoir. Puis, très vite la Syrie entre en jeu, d’abord aux côtés des chrétiens. Ensuite, elle se retourne contre eux. En même temps, le fondamentalisme du panarabisme, dont la tête de proue est l’Egyptien Nasser, ajoute son poison au poison du « coup d’Etat » palestinien. Il faut ajouter à cela des guerres fratricides entre les milices chrétiennes favorables à l’indépendance du Liban et celles favorables au panarabisme. D’autres guerres fratricides concernent les milices musulmanes pro-arabes de 1977 à 1982.

A partir de 1982, se confirme l’entrée en guerre des Israéliens. Tout se complique. L’affrontement est une tour infernale, un mille-feuilles de plus en plus empoisonné qui voit s’affronter les grandes puissances en terre libanaise : USA et URSS, France, Syrie et Israël. La France, partie-prenante de la paix, paye le prix lourd de sa présence. Notamment le 23 octobre 1983 où 58 parachutistes sont victimes d’un terrible attentat syrien.

Résumons encore (certains auteurs et historiens parlent de trois ou quatre périodes de guerres). Retenons-en trois : celle de 1975 à 1976, celle de 1977 à 1982 et celle de 1982 à 1989. Les accords de Taëf, signés le 22 octobre 1989, mettent fin à ces 15 années de guerres…

« Le Liban est à construire tous les jours »

Le Patriarche des Maronites, Bechara Boutros Rahi, est là dans son petit bureau de Bkerké, à mi-montagne qui s’élève au-dessus de Jounieh. Il est un observateur privilégié, un religieux méditant, priant pour son peuple : « les Libanais ». Tous, sans exception !

Il compare le Liban à un mariage, à un banquet qui aurait mal tourné ; à des noces qui se seraient transformées en divorces. Mais le grand divorce n’a pas eu lieu. Le Liban du « vivre-ensemble » est là, toujours, en marche ; blessé, parfois défiguré mais, toujours en vie.

Il ajoute quelque chose d’important : « Nous disons, au-delà de l’entente nationale nécessaire, qu’il faut purifier la mémoire. » Il évoque sans ambage « les politiciens qui sont incapables de le faire ». Mais, il propose une solution, un chemin étroit, qui s’ouvre, après le chemin tortueux des 15 années de guerres : « Il faudrait que la Communauté internationale reconnaisse la neutralité du Liban. Parce que nos problèmes ne sont pas, d’abord, internes. Ils sont liés à notre dépendance aux autres pays et à l’influence de ces derniers. C’est pour cela que l’on a parlé, aussi, de la guerre des autres sur le terrain libanais ».

Il évoque les Libanais et leur légendaire convivialité, tout en ne mésestimant pas le fait que chaque Libanais, chaque confession, chaque groupe, chaque parti, voudrait voir le Liban comme lui-même.

Ses souvenirs : les guerres et le Pape Jean-Paul II

A 85 ans, l’homme se souvient de cette année terrible de 1975. Il se trouvait alors au Collège Notre-Dame de Louaizé où il était directeur. Il voit son Liban sombrer.

« Les Palestiniens disaient que la route de Jérusalem passe par Jounieh. C’est ce que disait Yasser Arafat. Ce qui est terrible, c’est que le Liban a été acculé, sous la pression des Arabes (NDLR : lors des accords du Caire de 1969), à laisser les Palestiniens se constituer en armée. » La guerre entre les chrétiens et les musulmans s’explique par le fait que les Palestiniens étaient considérés « comme l’armée des musulmans ». Les sunnites libanais ont défendu, ainsi, les sunnites palestiniens. « Le Mufti de la République a dit : ne touchez pas aux Palestiniens, c’est notre armée… »

Il se rappelle, également, la venue du Pape Jean-Paul II au Liban en 1997. Lors d’un dîner officiel, le pape prononce ces mots : « Ecoutez. Vous avez un pays tout à fait petit. Ce qui vous a aidé à surmonter la guerre, c’est votre culture de convivialité. »

Des raisons d’espérer : dissoudre les milices

Le Patriarche a des raisons d’espérer. Pour lui, le Nouveau Liban de Paix repose sur les accords de Taëf, qui ont été plus ou moins appliqués.

« Oui, il faut dissoudre toutes les milices et confier les armes à l’armée libanaise. Il faut se rappeler que la Syrie occupait alors tout le Liban, à ce moment-là. Elle devait appliquer cet accord. »

Pour certains libanais, les guerres de 1975-1990 se terminent beaucoup plus tard en 2005, le 27 avril, lorsque les troupes syriennes d’occupation quittent définitivement le pays. Ce départ n’a pas empêché que la Syrie maintienne une influence forte sur la classe politique et sur tous les gouvernements successifs libanais.

On connait, la suite : toutes les milices ont été dissoutes, sauf celle du Hezbollah. La milice du Hezbollah est le bras armé de l’Iran contre l’Arabie Saoudite et contre Israël. Mais, les armes circulent toujours…

En marche vers une espérance nationale 

« Vous devez savoir, continue le Patriarche, que le 25 mars de chaque année est devenu de par la volonté des chrétiens et des musulmans, une fête nationale. Chrétiens et musulmans se réunissent pour prier ensemble. Moi, je n’invoquerai jamais le nom de pardon et de réconciliation, car tout est oublié. Je parle sur le plan politique. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu de la manipulation par d’autres Etats. Il n’y a pas une responsabilité directe et unique », répète-t-il.

Il évoque Israël : « Oui, il faut qu’Israël cesse leurs frappes. Ils n’ont pas respecté le cessez-le-feu du 27 novembre 2024. Aujourd’hui même, ce matin (NDLR : du 1er avril), ils bombardent… »

Nous terminons cet entretien sur « l’espérance qui est la base » sur laquelle le nouveau Liban va se (re)construire. Et, il espère en la paix. Il conclut sur la tragédie de Gaza qui semble le miner de l’intérieur : « Israël n’a pas raison ».

A Tyr, avec Mgr Georges Iskandar

A près de deux heures de Beyrouth, dans le sud, à 83 km, Mgr Georges Iskandar, l’archevêque de Tyr de l’Eglise grecque-melkite-catholique. Il reçoit ses fidèles après la messe. Dans le grand salon d’accueil, aux murs de pierres voutés, une partie de sa famille est là, dont Hélène sa sœur. Un juge qui a réussi le tour de force, avant de prendre sa retraite, de déposer de nouvelles plaintes contre l’ex-gouverneur de la Banque du Liban, la BDL, Riad Salamé.

Son frère évêque (évêque depuis 2022) s’exprime sur la paix : « Pour parler de la paix, il faut parler de la justice, car sans justice, il n’y aura pas de paix durable. Les guerres, jamais, ne donnent de solutions. Ce qui donne la paix, c’est comment être de vrais hommes, comment vivre en vérité. » L’archevêque, comme le patriarche, appelle à retenir les leçons de l’histoire.

Il termine en évoquant la réconciliation : « Il s’agit dans un premier temps de se réconcilier avec soi-même et avec Dieu. Il n’y a pas de changement possible, il n’y a pas de réconciliation envisageable sans conversion du cœur. » Et, il conclut, lui-aussi, en évoquant le Pape Jean-Paul II : « Le Liban est plus qu’un pays, c’est une mission ! ». Une mission de paix…

De notre envoyé spécial Antoine Bordier, consultant et journaliste indépendant. Auteur de la trilogie Arthur, le petit prince (d’Arménie, du Liban, d’Egypte).

Pour aider l’association Arc-en-ciel qui dépend de l’Eglise grecque-melkite-catholique et qui vient en aide aux démunis, contactez le père Antoine Assaf : [email protected]

Services secrets turcs : leur action en Europe

Le Centre méditerranéen de recherche sur l’islamisme s’est entretenu ce mois d’avril 2025 avec Constantin Pikramenos, expert grec en relations internationales, fin connaisseur du monde du renseignement. Cette grande interview permet de balayer les sujets les plus brûlants :

  • les actions clandestines du Millî Istihbarat Teşkilatı (MIT) en Europe
  • les organisations implantées en Europe actionnées par le MIT
  • les réseaux de mosquées turques qui encadrent la diaspora
  • les tensions en mer Egée avec la Grèce
  • les milliards de subventions européennes sans garanties. Une partie se retrouve dans l’ONG de Bilal Erdogan, le fils du président turc.
  • le rôle de la Turquie en Syrie et ses craintes envers la Rojava kurde.

Article : inauguration de la dîmerie à la Chapelle Basse-Mer

Un lecteur nous adresse cet article à propos de l’inauguration de la dîmerie à la Chapelle Basse-Mer (dont nous avons déjà parlé ici):

Qui n’a jamais entendu parler de l’historien Reynald Secher à travers ses travaux scientifiques sur la Vendée ou du moins pour ses bandes dessinées ou ses films historiques destinés à populariser l’histoire?

Une facette peut-être moins connue de l’historien est sa passion pour la sauvegarde d’objets religieux et la restauration du patrimoine ancien. Il a ainsi préservé de la destruction plus de mille croix, des centaines d’objets religieux tels que des ornements et des objets liturgiques (calices, patène et autres), qu’il a fait restaurer pour ensuite les donner à des prêtres afin que ces objets retrouvent leur fonction première.

Toutefois, après la Vendée, l’œuvre de sa vie reste la restauration du vieux prieuré Saint Pierre-ès-Liens à la Chapelle Basse-Mer, son village natal.

Cette belle aventure a commencé en 1992 lors de l’achat du prieuré, alors menacé de destruction. Avec l’aide de 2 000 jeunes et moins jeunes bénévoles venus du monde entier, Reynald Secher a restauré ce prieuré datant du XIe siècle. Quatre structures ont été bâties ou rebâties : la chapelle, le cloître, plusieurs cryptes dont l’une mesurant 70 m2 et un autre bâtiment auquel il a donné le nom de Mémorial de la Vendée et de la Vendée militaire.

L’œuvre est unique, grandiose, inoubliable. Elle lui a d’ailleurs valu le prix des Vieilles maisons françaises en 2021. Fait incroyable, cette restauration s’est faite sans aucune subvention publique mais seulement grâce à des dons de généreux mécènes privés ou d’entreprises, ainsi qu’au fruit du travail de Reynald Secher à travers ses conférences données à travers l’Europe.

Des artistes de grand talent ont contribué à l’embellissement du Mémorial. Deux statues de bronze : l’une impressionnante représentant le recteur Pierre-Marie Robin, prêtre réfractaire du Pellerin, village voisin de la Chapelle Basse-Mer, et l’autre, plus émouvante, figurant les noyades de Nantes sont l’œuvre du sculpteur Daphné Du Barry. Huit bustes en marbre de carrare figurant les principaux chefs vendéens trônent majestueusement côté sud du Mémorial, œuvre du sculpteur Alain Savariau. Sans conteste, l’œuvre magistrale réside dans la fresque spectaculaire qui recouvre les quatre murs intérieurs du Mémorial représentant grandeur nature les principales scènes qui ont marqué les guerres de Vendée, du serment du Jeu de paume en 1789 jusqu’au Concordat en 1801, œuvre du peintre Robert Prouty. Mentionnons également l’ouvrage de prestige consacré aux guerres de Vendée, réalisé par le peintre Marcel de Villemoisson.

Depuis son inauguration le 13 mai 2022, ce lieu incroyable est devenu un incontournable de la Vendée militaire pour les amoureux d’art et d’histoire avec une renommée qui dépasse l’Atlantique. Y sont accueillis régulièrement d’importants groupes venus d’Argentine, du Brésil, de l’Espagne, des États-Unis ou plus généralement de la France et de la Bretagne.

Après cet extraordinaire chef d’œuvre, le travail de restauration de Reynald Secher s’est concentré sur la dîmerie de la Chapelle Basse-Mer. Rappelons qu’une dîmerie était sous l’Ancien régime, le lieu où la dîme était perçue et conservée. D’origine biblique, la contribution à la dîme, impôt portant sur le dixième de ses récoltes ou revenus, revêtait plusieurs formes : monnaie, produits agricoles (blé, céréales, vin, fruits, etc.) et était versé par les catholiques à l’Église pour subvenir aux besoins de la paroisse et secourir les nécessiteux. Abolie avec les autres privilèges en 1789, elle a été ré-instituée localement par un vote en 1796.

Située dans le bourg, en face de l’école privée catholique Notre-Dame, la dîmerie de La Chapelle Basse-Mer est un ensemble remarquable composé d’une maison de gardien « la Gaudine » (pour rappeler le nom du bâtisseur du presbytère, un sieur Gaudin), d’une écurie abritant les chevaux du clergé local, d’un pacage de 5 000 m2, d’un bassin à chaux et de deux granges dimières accolées datant du XVIIe siècle.

Chacune de ces granges a une utilité propre : la première servait à réceptionner le raisin qui ensuite était pressé dans deux pressoirs à longs fûts, encore visibles aujourd’hui, pour être conservé ensuite dans les barriques transférées alors dans la seconde grange au milieu des blés et autres grains, des fruits ou autres contributions à la dîme.

Cette deuxième grange était un véritable coffre-fort avec des meurtrières et des portes bardées de fer. L’accès se faisait par une seule porte principale fermée par trois clefs : l’une était tenue par le recteur, la deuxième par le notaire, représentant de l’autorité publique, à savoir le Parlement de Bretagne, et la troisième par le général de fabrique, structure gestionnaire de la paroisse.

Sous la Révolution française, lors du passage des colonnes infernales, plus particulièrement de la colonne du général Cordelier, les 10 et 17 mars 1794, les soldats bleus y parquèrent plusieurs centaines de villageois, notamment des femmes, des enfants et des vieillards. Certains seront massacrés sur place soit écrasés dans les pressoirs, soit fusillés dans le jardin attenant, d’autres seront emmenés à Nantes pour y être noyés (noyades selon la méthode de Carrier), fusillés ou guillotinés.

Cet ensemble chargé de mémoire a traversé les siècles bravant les intempéries et les aléas de l’histoire.  Vendu à trois reprises comme bien national, il a été racheté à chaque fois par la même famille native de la Chapelle Basse-Mer : en 1791, en 1795 et en 1797. Loin de vouloir s’enrichir, le but de cette famille était de redonner ces bâtiments à la paroisse pour qu’ils retrouvent leur fonction originelle. Finalement, lors du dernier rachat en 1797, la famille les a prêtés à la paroisse leur évitant ainsi la nationalisation de 1905. Transmis de génération en génération, l’ensemble est racheté dans les années 2000 par Reynald Secher, un des neveux de la dernière propriétaire.

Le bâtiment était encore relativement en bon état mais nécessitait d’importants travaux de restauration pour le consolider et lui redonner son aspect d’époque.

Ces travaux de restauration ont duré une vingtaine d’années : après la réfection de l’ensemble des toitures, de nouvelles huisseries ont été posées, le plafond a été peint, les murs décapés et chaulés, l’électricité amenée et le sol, initialement en terre battue, a été repensé sous la forme d’un dallage en granit breton.

Aujourd’hui, les salles offrent un bel aspect avec des proportions lumineuses et harmonieuses. La prochaine rénovation concernera les pressoirs à longs fûts qui nécessitent eux aussi une lourde restauration.

Le site sera inauguré le 17 mai 2025 par Reynald Secher, propriétaire des lieux et président de l’association Mémoire du Futur, laquelle a contribué avec d’autres mécènes à la rénovation du site.

La journée est axée sur le thème du totalitarisme révolutionnaire et de ses aspects actuels.

Après la messe matinale et le pique nique, de nombreux exposants vous présenteront leurs créations (livres pour petits et grands, peintures, produits locaux), le chœur Maris Stella produira un concert de musique sacré, une table ronde animée par Anne Brassié, Jeanne Smits, Jean-Pierre Maugendre, Jacques Vilement, Yves-Marie Adeline, Philippe Maxence, Guillaume Bernard et Guillaume de Thieulloy, aura lieu en fin d’après-midi. Après l’apéritif et le dîner, un son et lumières au prieuré Saint Pierre ès Liens clôturera la journée.

L’inscription est obligatoire sur le site mémoiredufutur.com à la rubrique « billetterie » : https://www.memoiredufutur.fr/evenements/billetterie/

Divers tarifs vous sont proposés selon que vous participerez à la journée entière ou seulement à une partie de la journée.

Le programme détaillé de la journée est disponible ici :

https://www.memoiredufutur.fr/2025-05-17-revolution-francaise-et-totalitarismes-actuels/

L’Eglise et l’euthanasie : Quelle espérance si l’on n’a plus la conscience de Dieu et d’un au-delà ?

Le père Charles Bonin, prêtre du diocèse de Grenoble-Vienne et curé-doyen de cinq paroisses, juriste de formation et ancien commissaire de la Marine, diplômé en droit international public et en théologie dogmatique, vient de publier un ouvrage sur les fins dernières, Faut-il se préparer à la fin des temps ? Espérer à la lumière de l’Evangile.

Partant de certaines angoisses actuelles, crise écologique, conflits internationaux et incertitudes économiques, mais aussi apostasie silencieuse dans l’Eglise et bouleversements sociétaux, l’auteur évoque les discours eschatologiques et le livre de l’Apocalypse, les Évangiles, et les livres prophétiques de l’Ancien Testament. L’auteur aborde la figure de l’Antichrist et la restauration universelle lors de la Parousie.

Parmi les sujets d’actualité, le père Bonin aborde celui de l’euthanasie et le rôle de l’Eglise :

A cintre-courant de la pensée athée, assoiffée de tout contrôler, mais condamnée à l’absurde parce que privée de perspective transcendante, l’Eglise porte un message d’espérance fondé sur l’évènement pascal. le débat sur l’euthanasie se situe aussi dans ce cadre. S’agit-il de contrôler la mort en se faisant maître de la vie, ou d’accompagner la vie avec humanité jusqu’à son terme naturel ? “Regarder la mort en face”, ce n’est pas la provoquer avec une prétention  de toute puissance drapée d’hypocrite bienveillance, c’est assumer avec responsabilité et humanité de prendre soin jusqu’au bout. La question de société qui se pose est une alternative entre exclure ou accompagner. Mais accompagner vers quoi  et pourquoi ? Quelle espérance si l’on n’a plus la conscience de Dieu et d’un au-delà, si l’on ne voit la mort que comme un terme, une déchéance de vie, et non plus comme un passage “une Pâque) vers une plénitude , c’est à ce niveau que les chrétiens ont un message à donner au monde : celui d’un but ultime à retrouver, sans lequel il n’y a plus de raison d’espérer, ni même de dignité fondamentale humaine. Derrière ces questions de société, il y a, au fond, une grand vie anthropologique et finalement une soif d’espérance où l’Eglise est attendue.

La gauche domine toujours dans les médias

L’Homme nouveau a interrogé Jean Sévillia et Mathieu Bock-Côté sur a notion de terrorisme intellectuel; Extrait avec jean Sévillia :

Vous êtes publiés et vous intervenez sur des chaînes de télévision. On ne peut pas dire que vous subissez le terrorisme intellectuel.

Oui, mais les exceptions ne confirment pas toujours la règle. Il faut considérer la réalité du paysage médiatique. Pour prendre l’exemple de CNews, cette chaîne capte en gros 3 % de l’audience. Je m’en réjouis, mais je ne peux pas oublier qu’à côté, le service public français en recouvre 22 %. Et sur le service public français, s’il y a évidemment la diffusion de films, de reportages ou d’émissions de variétés, il y a aussi de l’information. Et celle-ci est dominée par des éditorialistes et des commentaires qui sont de gauche. C’est pourquoi les médias restent politiquement orientés en France.

Alors que nous sommes un pays de tradition démocratique, avec une droite et une gauche, alors même que, dans l’opinion, la droite est aujourd’hui majoritaire, il y a une véritable disproportion, médiatiquement parlant, entre la droite et la gauche. Les études ont d’ailleurs montré que plus de 70 % des journalistes votent à gauche. En tant que citoyens français, ils ont bien évidemment le droit de penser ce qu’ils veulent. Mais, quand toute une profession est aussi massivement orientée, les conséquences s’en font forcément sentir sur le contenu de l’information.

On pourrait établir un constat similaire en ce qui concerne l’Éducation nationale, l’Université, les grandes institutions culturelles, le milieu de la recherche scientifique, ou encore la magistrature. Au sens de Thomas d’Aquin, toutes ces institutions informent la société, c’est-à-dire qu’elles donnent sa forme à la pensée des citoyens depuis l’enfance jusqu’à leur âge adulte. Or toutes ces institutions sont massivement orientées idéologiquement et constituent des vecteurs du terrorisme intellectuel.

L’élection pontificale de Pie X à François

Pie XI (1922) fut l’élection la plus longue (14 tours de scrutin) et Pie XII (1939), la plus courte (3 tours). L’élection de Benoît XVI (2005), s’est faite en 2 jours, tout comme celle de Paul VI et de François. Tout au long du siècle écoulé, le nombre de cardinaux électeurs n’a cessé de croître, reflétant la croissance et l’universalisation de l’Eglise.

L’autre fait marquant est l’accroissement du nombre de cardinaux européens et issus du reste du monde. La proportion des cardinaux italiens n’a elle cessé de décroître. Jusqu’à l’élection de Pie XII les cardinaux des autres continents avaient de grandes difficultés pour se rendre en Europe, du fait de la longueur des distances. Raison pour laquelle il a été décidé de tenir le conclave entre 15 à 20 jours après la mort du pape, afin de leur laisser le temps de venir jusqu’à Rome. Avec le développement du transport aérien, ce point technique est désormais moins prégnant.

Trois réflexions sur saint Georges et le dragon

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
Dans l’imaginaire catholique, l’image de saint Georges est associée à son combat contre le dragon. Ce chevalier et guerrier — tel que le présente une certaine tradition hagiographique — ayant vécu entre le IIIᵉ et le IVᵉ siècle, nous offre de nombreuses pistes de réflexion. J’aimerais en proposer ici trois qui, à mon avis, résument beaucoup de choses sur cette figure fêtée le 23 avril.
La première réflexion est que saint Georges nous enseigne que la vie est un combat. Saint Paul lui-même dit qu’il a “combattu le bon combat”. Certes, tous les combats n’ont pas la même valeur ; nous devons apprendre à choisir ceux qui méritent d’être menés. Mais il faut aussi prendre conscience que nous sommes appelés à lutter, à faire partie de cette armée qui combat pour le bien. Et pour cela, il faut se former sans cesse, écouter des enseignements enracinés dans les fondements éternels.
« Comme pour d’autres saints entourés de légendes, on peut dire que la fonction historique de saint Georges est de rappeler au monde une seule idée mais fondamentale : le bien, à la longue, triomphe toujours du mal. Le combat contre le mal est une constante dans l’histoire humaine, mais ce combat ne se gagne pas seul : saint Georges tue le dragon parce que c’est Dieu qui agit en lui. Avec le Christ, le mal n’aura plus jamais le dernier mot. »
(vaticannews.va)
Devenir chevaliers du Christ, voilà ce que saint Georges veut nous enseigner.
La deuxième réflexion concerne l’image du dragon. Les croisés y voyaient un symbole de leur lutte contre l’invasion islamique, mais nous pouvons y voir aujourd’hui bien d’autres choses. Chaque jour, nous combattons nos propres dragons — qu’ils soient extérieurs ou intérieurs. Sun Tzu, auteur de L’art de la guerre, disait : « Celui qui sait quand il faut combattre et quand il ne faut pas, remportera la victoire. » Aujourd’hui, le mot discernement est très à la mode, et je pense qu’il trouve ici une application juste. Nous avons tous nos dragons à combattre, il nous faut les identifier et les affronter. Il faut vaincre nos peurs, car le courage n’est rien d’autre que la peur affrontée. J’imagine que saint Georges a lui aussi ressenti de la crainte face au dragon, mais il l’a finalement combattu et vaincu. Parfois, nous avons l’impression d’être vaincus, de persévérer dans une vie de péché, mais il ne faut pas se résigner : il faut nous relever chaque fois que nous sommes jetés à terre.
La troisième réflexion liée à saint Georges concerne la jeune fille qu’il sauve du dragon, à laquelle elle avait été sacrifiée. L’image du chevalier, de l’homme qui protège la femme, est aujourd’hui regardée avec suspicion, comme s’il s’agissait d’un modèle dont il faudrait avoir honte. Et pourtant, cela fait partie de notre manière de vivre. Il est bon de redécouvrir la spécificité de chaque sexe, car c’est aussi ainsi que nous comprenons mieux le sexe opposé. Nous devrions redécouvrir les vertus chevaleresques : j’ai entendu de nombreuses femmes et jeunes filles dire qu’elles aimeraient rencontrer des hommes dotés de ces qualités. Ces vertus du chevalier, nobles expressions de la civilisation chrétienne, nous rappellent les valeurs éternelles, aujourd’hui si violemment combattues et mises de côté dans un monde qui cherche de plus en plus à vivre loin de Dieu.

Bayrou en berne

En 2005, Le Salon beige pointait l’hypocrisie du « catholique » Bayrou qui s’indignait de la mise en berne des drapeaux français à l’occasion du décès du pape Jean-Paul II…

20 ans après, le Béarnais a retenu la leçon. Au lendemain de la mort du souverain pontife, Matignon a annoncé la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments publics samedi, jour des obsèques du pape François.

110 ans après le génocide, l’Arménie plus que jamais menacée !

Communiqué de SOS Chrétiens d’Orient :

Le 24 avril 1915, il y a 110 ans, commençait le génocide arménien avec l’arrestation puis l’exécution de l’élite arménienne de Constantinople. Ce génocide a fait plus de 1,2 million de victimes arméniennes, sans oublier les 500.000 Grecs pontiques et les 750.000 Assyro-chaldéens et Syriaques.

110 ans plus tard, avec toute l’Arménie, SOS Chrétiens se souvient et honore les victimes du premier génocide du XXe siècle. « La mémoire du génocide arménien est d’autant plus importante en ce moment », explique Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, association présente en Arménie depuis 2018. « Comme il y a 110 ans, l’Arménie est à un tournant de son histoire, attaquée par l’Azerbaïdjan et lâchée par ses alliés et amis. Jamais sans doute la nation arménienne n’a été aussi seule. C’est bien d’honorer la mémoire des morts de 1915 ; ce serait encore mieux de protéger leurs descendants en 2025 ».

Après la guerre de 2020 et la défaite de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan, après l’invasion de l’Artsakh en 2023, et le nettoyage ethnique qui s’en est suivi avec l’exil de la totalité de la population de cette enclave arménienne, l’Arménie continue de subir une triple pression de l’Azerbaïdjan.

– Une pression diplomatique. « Aujourd’hui, continue Benjamin Blanchard, l’Arménie se voit contrainte de s’engager vers la signature d’un traité qui ressemble plus à une capitulation qu’à une véritable paix. L’Azerbaïdjandemande même que la Constitution soit modifiée afin de faire disparaitre toute revendication arménienne sur l’Artsakh, terre historiquement arménienne » !

– Une pression militaire. Pour les villages arméniens de la frontière, cela se traduit concrètement par des tirs d’intimidation de l’armée azérie. « Au début du moisencore, le village de Koznhavar, où SOS Chrétiens d’Orient intervient régulièrement et où j’étais moi-même il y a quelques semaines, a subi ses tirs de menaces de la part des soldats azéris, dont les postes avancés ne sont qu’à une centaine de mètres de l’école du village ».

– Une pression judiciaire, avec le procès des dirigeants arméniens de l’Artsakh, emprisonnés en Azerbaïdjan. « Il s’agit d’un véritable procès politique, utilisé par le gouvernement de Bakou pour régler ses comptes. C’est une parodie de justice ! » dénonce Benjamin Blanchard.

Aussi, SOS Chrétiens d’Orient demande au gouvernement français de s’investir avec conviction et force dans le soutien à l’Arménie et dans la protection de sa souveraineté. Elle demande également au gouvernement français d’user toutes les moyens possibles pour obtenir la libération immédiates des prisonniers arméniens.

Présente en Arménie depuis 2018, ayant envoyé 200 volontaires dans ce pays, SOS Chrétiens d’Orient continue d’apporter son soutien aux réfugiés de l’Artsakh et plus généralement au peuple arménien.

La fin d’un pontificat qui divisera les analystes comme il a dérouté les chrétiens

De Jean-Baptiste Noé dans Conflits :

[…] Les historiens feront le bilan d’un pontificat qui ne manque pas de beautés et de lumières, mais aussi de parts sombres.

La rencontre avec le patriarche Kirill à Cuba, le voyage en Irak sur les pas d’Abraham, le dialogue constant avec les mondes musulmans auront marqué un pontificat dont l’apport diplomatique est intense.

Mais l’autoritarisme de François a fini par lasser, y compris à Rome. Au fil des années, une chape de plomb est tombée sur le Vatican. Lors de sa maladie, dans les rues de Rome, l’indifférence était la norme, très loin de la ferveur exprimée pour Jean-Paul II et Benoît XVI. Il a fallu que les cardinaux organisent les prières sur la place Saint-Pierre pour que quelques fidèles se joignent à eux, loin de l’activité de la ville.

Aux audiences générales, et cela depuis plusieurs années, il y avait de moins en moins de monde et surtout beaucoup moins que sous le pontificat précédent. Contrairement à Benoît XVI, dont les livres furent des succès de librairie, ceux de François ne se vendaient pas. Après la joie médiatique des premiers temps, la ferveur populaire s’est peu à peu retirée. Les hommes disgraciés sur un coup de tête, les procès allant à l’encontre du droit, comme celui du cardinal Becciu, ont fini par avoir raison du soutien de la curie.

De ce pontificat il restera des images fortes, des formules chocs qui ont très bien décrit l’époque contemporaine, comme la « guerre mondiale par morceaux » et la « mondialisation de l’indifférence ». Son combat pour la dignité des migrants, des personnes délaissées, contre ce qu’il a nommé « la culture du déchet » a également marqué les esprits. Les flottements théologiques, les décisions à l’emporte-pièce ont en revanche détaché une partie des fidèles et du clergé. Si l’amour pour le pape et le soutien au successeur de Pierre ne s’est jamais démenti, l’attachement à Bergoglio s’est quant à lui peu à peu distendu.

Le Vatican et le monde catholique entrent désormais dans une période de deuil, avec un conclave qui débutera dans 15 à 18 jours et l’élection d’un nouveau pape dont la charge sera lourde.

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