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Dépenses nuisibles : les Européens sont le premier peuple à financer son propre remplacement

Jean-Yves Le Gallou, co-fondateur de l’Institut Iliade et président de Polémia, donne rendez-vous le samedi 16 novembre à Paris, au Forum de la Dissidence, sur le thème « 3000 milliards de dette : chassons les dépenses nuisibles ! ». Il répond aux abonnés à la lettre de l’Institut Iliade, à un certain nombre de questions :

On attend Polémia sur les affirmations identitaires et voilà que vous abordez les questions budgétaires, pourquoi ?

Rien n’est plus politique qu’un budget. Et comme le dit Renaud Camus, les Européens sont le premier peuple à financer son propre remplacement ! Beaucoup de sous pour l’immigration. Bien peu pour les familles françaises.

Comment les dépenses publiques françaises influencent-elles les enjeux de civilisation ?

Des milliards sont consacrés à des dépenses de propagande axées sur la déconstruction de notre identité : 2 milliards pour les associations immigrationnistes, 1 milliard pour les associations LGBTQ, 250 millions pour l’aide judiciaire aux clandestins, 250 millions pour le remboursement des changements de sexe, 500 millions pour le Centre national du cinéma (CNC) qui promeut les pires pitchs wokistes, 4 milliards pour la désinformation des médias de service public, deux milliards pour la presse subventionnée, 4 milliards pour l’agitation syndicale qui œuvre entre promotion de la médiocrité et agitation d’extrême gauche.

Peut-on dire que l’impôt finance la destruction des valeurs françaises ?

Oui, les valeurs d’identité et de liberté notamment. Pas la liberté abstraite mais les libertés concrètes, enracinées, situées, qui sont au cœur de la civilisation européenne.

Vous avez des exemples ?

J’en regorge. Les services de la jeunesse et des sports persécutent les mouvements scouts. Les inspections académiques s’agitent pour entraver les libertés scolaires : brimer les écoles libres, entraver la création des écoles hors contrat et interdire l’école à domicile. Les agences régionales de santé (ARS) brident les libertés médicales, celles des patients comme celles des médecins. Toutes libertés pourtant essentielles.

Quelles solutions proposer pour que les dépenses publiques protègent davantage l’identité et les valeurs françaises ?

Revoir les priorités : réduire l’aide excessive à l’immigration et réinvestir dans des programmes qui favorisent la transmission culturelle et l’innovation nationale. Diminuer les charges publiques pour alléger l’impôt et permettre aux citoyens de disposer librement de leur revenu, tout en renforçant le tissu identitaire de la nation. Et puis sabrer, sabrer dans les dépenses nuisibles. En bref, plus de liberté pour plus d’identité.

Un président, ça « Trump » énormément…

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Ca y est. C’est fait. L’Amérique a élu son nouveau président en la personne de Donald Trump qui réussit là son plus beau coup. Tel un phénix renaissant de ses cendres, malgré l’adversité (et surtout les ennuis judiciaires suspendus pour les quatre prochaines années, quelle aubaine…), il réapparait en sauveur d’une Amérique en déclin, divisée en deux camps opposés, mondialistes contre conservateurs, devenu symbole des déclassés, des moins que rien, des sans-dents, broyés par une mondialisation réalisée à marche forcée, lui, l’ancien milliardaire, le super-agent immobilier ultra-médiatisé, télé-réalisé, porté par des supporters pour le moins décalés, vulgarisés à la caricature la plus extrême.

Et nous, benoîtement, naïvement, nous y croyons. C’est certain, il va faire le job. Il va redonner vigueur et courage à des américains en quête d’un renouveau ou plutôt à la recherche de leur identité perdue dans les méandres du wokisme , autrefois triomphante, arrogante, symbolisée par ce dollar dont la démultiplication des billets inondant le monde entier leur a permis de financer depuis 1971 (fin de la convertibilité du dollar en or) leur économie sur le dos de la planète.

Elu avec un slogan de quincaillier (« Trump will fix it »), il y a comme une sorte d’aveu caché dans les difficultés rencontrées aujourd’hui par l’ex-puissance économique numéro 1. Et surtout un début de réponse sur les mesures-pansements destinées à redonner du clinquant à une Amérique frisant la sécession. Aucun problème de fond évoqué dans cette campagne de riches faite pour les riches et financé par eux (19,5 milliards de dollars, excusez du peu…). Du marketing, de la comm », encore de la comm’, toujours de la comm’.

Et nous, français, qu’avons nous à craindre ou espérer dans le retour du grossier péroxydé ? D’un point de vue sociétal, la réaffirmation de valeurs morales fortes ancrées dans la famille traditionnelle devrait signer la fin de partie du délire LGBTQ+. Au niveau international, il s’est engagé à stopper la guerre en Ukraine en 24 heures, onéreuse pour son pays et tellement éloignée de leur préoccupation locale du moment. Les moyens employés pour y parvenir sont encore inconnus à ce jour mais il a démontré dans le passé combien il pouvait être imprévisible.

Reste l’aspect économique. Désormais conseillé par Elon Musk, chantre des libertariens qui prônent la liberté individuelle à tout prix (quoiqu’il en coûte comme dirait notre affligeant fondé de pouvoir), Donald va devoir trouver l’équilibre entre un interventionnisme protectionniste (augmentation des tarifs douaniers par exemple) et le débridage d’une activité économique en panne (il a promis de larges exonérations d’impôts). Face à la montée des BRICS et l’émergence d’une bipolarisation du monde dans lequel les européens semblent étrangement absents, la partie sera rude.

A propos d’Europe, le traitement ultra médiatisé et pro Harris de cette campagne confirme si besoin était combien nos autorités politiques et médiatiques envisageaient un tout autre résultat. La déception doit être grande pour nos apprentis progressistes, destructeurs des identités culturelles et des Nations. Le vent tourne…

Un sujet aurait mérité d’être abordé et il aurait été de nature à nous rassurer, nous, défenseurs de la Nation Française. Or ni l’un ni l’autre des candidats au grand barnum électoral américain n’a abordé la question : à quand la fin de l’extra territorialisation du droit américain ?

Car, que je sache, le retour de notre souveraineté ne pourra se faire tant que cette vassalisation juridique nous contraindra.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON

Président IDNF

Le chantier du Cours Saint-Martial a besoin de vous

Créé il y a sept ans, le Cours Saint-Martial fait face à des demandes d’inscription de plus en plus nombreuses, tant au Primaire qu’au Collège.

Pour répondre aux besoins des familles, le Cours déménage. Pour cela, une ancienne ferme fortifiée devenue hostellerie, relais de poste, restaurant puis… discothèque, et enfin laissée à l’abandon, a été acquise. Les bâtiments de cette ferme sont en cours de réhabilitation.

La 1ère phase représente un budget de 700 000 €. 480 000 € de dons ont déjà été récoltés, mais il manque encore 220 000 €

“Le vrai drame de ce pays, c’est d’avoir des dirigeants déconnectés des souffrances de leurs concitoyens”

Longuement interrogé dans le JDD à propos de son livre, Jordan Bardella déclaré :

Emmanuel Macron ne s’intéresse pas aux Français. J’avais des doutes, mais en discutant avec lui, notamment lors des rencontres de Saint-Denis, j’ai constaté son décalage. Il semble davantage préoccupé par son image que par le sort des Français. Fasciné par les théories économiques, il ignore le sentiment d’urgence et les problèmes profonds qui touchent de nombreux quartiers. Sa réaction après les émeutes – « Qui avait vu venir ces émeutes ? » – montre son aveuglement. Tout le monde les voyait venir, sauf lui. Le vrai drame de ce pays, c’est d’avoir des dirigeants déconnectés des souffrances de leurs concitoyens.

Les fractures américaines

D’Antoine de Lacoste dans Politique Magazine :

L’Amérique est divisée comme jamais. Depuis sa fondation après sa guerre d’indépendance victorieuse, un large consensus régnait sur l’ensemble du pays. Il consistait à professer que les Etats-Unis constituent un pays à part, béni de Dieu et appelé à dominer le monde pour l’élever vers la liberté divine et démocratique en même temps. C’est sa « destinée manifeste ».

Cette foi en sa mission divine a donné à l’Amérique une vision mystique de son propre peuple. C’est ainsi que les Pères pèlerins, les célèbres Pilgrims fathers, ont façonné la conquête et la construction de ce pays. Protestants fanatiques venus des Pays-Bas ou d’Angleterre, bible dans une main et fusil dans l’autre, ils ont donné au nouveau monde son corpus idéologique qui s’imposa jusqu’à nos jours. L’ambiance était à la prière, aux références permanentes à l’Ancien Testament et au châtiment de ceux qui constituaient un obstacle à la mission donnée pour créer cette « nouvelle Israël » : élimination des ennemis de l’extérieur, comme les Indiens, ou mise au ban des dissidents de l’intérieur. La lecture du célèbre roman de Nathaniel Hawthorne, La lettre écarlate, est, à ce titre, très intéressante.

Pendant trois siècles, XVIIIe, XIXe et XXe, l’Amérique a vécu ainsi. Les ambitions impériales commencèrent tôt avec la conquête de Cuba et des Philippines à la fin du XIXe siècle. Il est intéressant d’observer dans ces deux cas que le double souci sécuritaire et commercial se conjuguait avec une croisade religieuse contre l’Espagne catholique.

Certes, il y eut la guerre de Sécession dont beaucoup pensent qu’elle fut la marque d’une fracture idéologique profonde. En réalité, elle consista en l’affrontement de deux modèles économiques, deux modes de vie différents. Mais la religion n’y joua aucun rôle : protestants et catholiques étaient dans les deux camps et c’est principalement leur situation géographique qui détermina leur engagement. Quant à l’esclavage, ce fut le prétexte dont le Nord s’empara pour donner une tournure morale à sa guerre. Pourtant, George Washington lui-même fut un esclavagiste qui ne brillait pas par sa mansuétude. Plus tard, les multiples guerres impériales américaines se pareront toujours des oripeaux de la vertu : guerres pour la liberté, pour la démocratie, contre les dictateurs, pour libérer les peuples, pour empêcher d’autres guerres, la liste est longue.

Jusqu’au XXe siècle, personne ne remit en cause le modèle vertueux de cette société protestante et impérialiste accomplissant sa mission divine et à l’école, les petits Américains chantaient l’hymne national la main sur le cœur.

La première fracture importante fut la guerre du Viet-Nam. Pour la première fois, de nombreux Américains, notamment les jeunes qui ne voulaient pas aller se battre, remirent en cause le bien fondé de cette guerre. La division gagna tout le pays et les universités américaines, très gauchisées dans l’ensemble, furent en pointe dans la contestation. La répression fut violente et plusieurs étudiants furent tués ou gravement blessés. Le pays se remit de cette aventure ponctuée d’un départ humiliant, le premier d’une longue série.

Le 11 septembre sembla redonner un élan d’unanimité à l’Amérique et l’opinion publique accepta volontiers l’invasion de l’Afghanistan et même celle de l’Irak dans un premier temps. Mais les difficultés rencontrées sur le terrain, les pertes et surtout la découverte des mensonges qui avaient justifié l’attaque, eurent des effets désastreux. La clique néo-conservatrice qui entourait l’insuffisant George Bush junior, Dick Cheney, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz en tête, avait démontré qu’elle avait manipulé les informations. Aidée de la CIA, chargée de fabriquer les fausses preuves, elle avait surtout, et donc le Président aussi, gravement menti au peuple américain. Le doute vint : l’Amérique incarne-t-elle toujours le camp du bien ?

C’est au même moment qu’une profonde crise morale et religieuse se développa. Elle avait progressé lentement mais sûrement depuis l’agitation des campus de 1968. L’usage de la drogue s’était largement étendu ainsi que la remise en cause progressive du modèle familial et patriotique. Mais avec les années 2000, une accélération foudroyante se produisit. Les théories du genre connurent enfin le succès et furent accompagnées d’un fatras wokiste qui se structura peu à peu.

Deux offensives conjuguées se développèrent, emmenées par les minorités sexuelles et raciales. Les réseaux LGBT devinrent omniprésents. Ce sigle de langue anglaise est désormais en pointe dans toute l’Europe occidentale qui a, comme d’habitude, suivi le mouvement. Les minorités raciales, de leur côté, proclamèrent qu’il fallait se réveiller, être « woke ». La mort du noir George Floyd, tué par un policier en 2020, provoqua la création d’une immense vague non pas mondiale mais occidentale : Black lives matter, la vie des noirs compte. Beaucoup mirent un genou à terre pour demander pardon.

Eberluée, la société américaine conservatrice mit du temps à réagir. Beaucoup comprirent qu’à travers le « mâle blanc hétérosexuel », paré de toutes les ignominies, ce sont les valeurs patriotiques et familiales qui étaient attaquées. Le mouvement évangélique protestant, avec ses 50 millions d’adeptes, mena le combat. Plusieurs évêques catholiques réveillèrent leurs ouailles, des professeurs, des intellectuels, des hommes politiques se mirent en travers des déferlantes wokiste et LGBT.

L’Amérique se fractura durement. L’élection présidentielle de 2016 vit l’affrontement spectaculaire et inédit de deux camps se haïssant. Donald Trump s’engagea fortement contre le wokisme et les théories du genre mais aussi, et c’est un point essentiel, contre les multiples aventures extérieures dont le peuple américain était lassé. Hillary Clinton défendit ardemment les idées inverses, soutenant toutes les minorités mais aussi la poursuite des opérations militaires extérieures. Si elle avait été élue, nul doute que le soutien aux islamistes syriens aurait continué, provoquant un premier affrontement majeur avec la Russie.

C’est pendant les années Trump qu’un autre phénomène se développa : la cancel culture. Dans tout le pays, des universités, des communes déboulonnèrent ou endommagèrent des statues de personnages célèbres jugés tout à coup « problématiques ». Il fallait donc les effacer. Ce nouveau totalitarisme submergea l’Amérique puis l’Europe.

Mais la victoire de Trump avait donné des ailes à ceux qui refusaient ces dérives. Les réseaux pro-vie qui mènent depuis des décennies la bataille contre l’avortement, rendirent coup pour coup contre les tenants de la théorie du genre et leur propagande pour faciliter la transition sexuelle dès l’adolescence. Le fils d’Elon Musk y eu recours et c’est peut-être une des raisons de son engagement derrière Trump.

Des gouverneurs de plusieurs Etats, entreprirent de faciliter la création d’écoles ou d’universités où seraient enseignés les vrais savoirs sans subir une incessante propagande LGBT. Tandis que l’université d’Evergreen instaurait, sous la pression des minorités, une « journée d’absence », c’est-à-dire une journée où les élèves blancs ne seraient pas admis, le gouverneur de Floride, Ron De Santis, allait jusqu’à aider vigoureusement l’école de la Fraternité Saint Pie X installée sur le territoire de son Etat.

Les années Biden virent les fractures augmenter. L’effondrement hallucinant d’une ville comme Los Angeles, ravagée par les consommateurs d’opioïdes errant et mourant quasiment nus sur les trottoirs, alimenta le rejet violent d’une dérive qui pouvait emporter l’Amérique. Les difficultés de recrutement de l’armée américaine relèvent du même délitement général, et de nombreux candidats, en nombre déjà insuffisants, sont refusés pour obésité.

Aujourd’hui, le contexte de l’élection présidentielle démontre une haine palpable et inédite entre les deux camps. Certes, la violence originelle de ce pays, fait que les tensions y ont toujours été importantes. Mais jamais à ce point-là et sur l’ensemble du territoire. L’Empire est divisé et donc affaibli et l’élection n’y changera rien.

Dieu a-t-il encore sa place en politique ?

Dans l’émission En quête d’esprit sur CNews, Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :

  • Charles_Millon, ancien ministre de la Défense
  • Rodrigue TANDU, éducateur spécialisé
  • Grégor PUPPINCK, juriste et directeur de l’ONG ECLJ

 

Péché et conversion chez saint Léon le Grand

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

L’Église catholique a eu, au cours de sa longue histoire, de nombreux Papes d’une valeur humaine et spirituelle exceptionnelle. Il y a également eu des Papes humainement indignes, mais cela fait partie des réalités de ce monde, et nous ne devrions pas nous en étonner. Nous sommes toujours appelés à la conversion, nous comme les Papes.
Parmi les grands, Léon Ier occupe une place spéciale ; il est connu sous le nom de Léon le Grand (390-461) et l’Église catholique le célèbre le 10 novembre. Ce Pontife, dont les origines ne sont pas bien claires, a œuvré en un temps d’épreuve pour la vie de l’Église – une période d’épreuve qui, en somme, est toute l’histoire du salut, scène de combat entre le bien et le mal. Avec Constantin, l’Église avait acquis une nouvelle liberté après les persécutions des premiers siècles, dont une particulièrement sanglante au début du IVe siècle. L’Édit de Milan, comme on l’a dit, avait ouvert une nouvelle page pour l’action de l’Église, mais cela n’a pas mis fin aux problèmes, comme les diverses hérésies par exemple.
Le pape Léon se retrouva à lutter contre les invasions barbares qui menaçaient Rome et contre les tendances hérétiques dans l’Église, représentées à son époque notamment par Eutychès et Nestorius. Les deux représentaient des tendances hérétiques opposées : Eutychès affirmait que la nature humaine du Christ était entièrement absorbée par la nature divine (monophysisme), tandis que Nestorius mettait l’accent sur l’humanité du Christ au détriment de sa divinité (nestorianisme). Le Concile de Chalcédoine convoqué en 451 sous le pontificat de Léon servira précisément à réaffirmer la doctrine catholique perpétuelle :
« Le saint synode anathématise tous ceux qui ont pu penser qu’en Notre Seigneur Jésus, avant l’union, il y avait deux natures, mais qu’après l’union, il n’y en a qu’une seule. Fidèles au magistère des saints Pères, nous enseignons tous – unanimement – qu’il faut confesser que le Fils et Seigneur, notre Jésus-Christ, est un et le même. Nous enseignons aussi qu’il est également et toujours le même, parfait quant à la divinité, parfait quant à l’humanité. Nous enseignons qu’il est vrai Dieu, qu’il est également vrai homme, composé d’une âme rationnelle et d’un corps véritable ; qu’il est consubstantiel au Père selon la divinité ; consubstantiel à nous selon la nature humaine, en tout semblable à nous, excepté le péché. Nous affirmons qu’il a été engendré du Père avant tous les siècles selon la divinité ; mais que, dans les derniers temps, pour nous, pour notre salut, il est né de la mère et Vierge Marie, mère de Dieu selon la nature humaine. Nous enseignons de même que le Christ, Fils de Dieu, est un et le même, unique-né (du Père), en deux natures, non confondues entre elles, immuables et indivisibles. »
Ce concept avait été bien exposé par le pape Léon dans sa Lettre à Flavien, évêque de Constantinople :
« Pour acquitter la dette de notre faute d’origine tombée dans la condition terrestre, la nature divine qui ne souffre d’aucune variation a voulu s’unir à la nôtre, qui est passible. Afin de remédier à notre être, le même et unique médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Jésus-Christ, fit en sorte que, d’une part, il puisse mourir, et, d’autre part, qu’il ne puisse mourir. » (Les Lettres dogmatiques de Léon le Grand sont disponibles dans une édition de Giulio Trettel, publiée par Città Nuova Editrice en 1993).
Dans la même Lettre, Léon affirme :
« La naissance dans la chair est une preuve évidente de la nature humaine ; la naissance d’une vierge est une preuve de la puissance divine. Le nouveau-né se manifeste dans l’humilité de la crèche, mais la sublimité du Très-Haut est attestée par la voix des anges. »
Maintenant, les propagateurs de thèses hérétiques clairement dénoncées par le grand Pape sont en grave péché, mais ils peuvent toujours être pardonnés, à condition qu’ils se repentent. Cela est clairement affirmé par Léon lorsqu’il dit à propos d’Eutychès :
« S’il revient à la foi de manière cohérente, car repentant, il comprendra facilement pourquoi l’autorité de l’évêque a dû recourir à des interventions disciplinaires, même si pour lui cela a été tardif. S’il procède à une abjuration correcte et complète, en la formulant verbalement, mais également en signant une déclaration écrite, il ne sera plus réprimandé et il recevra la miséricorde, aussi magnanime puisse-t-elle paraître. »
En somme, la miséricorde est authentique lorsqu’elle se base sur la justice, laquelle se manifeste par l’identification du péché et son rejet. La miséricorde passe par la conversion. Un grand chrétien orthodoxe comme Macaire d’Optina a en effet déclaré :
« Vous avez, bien entendu, absolument raison : il n’y a aucun doute ! Le Seigneur désire rassembler tous les hommes dans ses bras. Tous, mais surtout les plus grands pécheurs. Cependant, cette vérité doit être interprétée correctement, comprise justement : le Seigneur appelle à lui tous les pécheurs ; il ouvre ses bras, même aux pires d’entre eux. Il les accueille avec joie, pourvu qu’ils veuillent bien venir. Mais ils doivent faire l’effort de s’approcher de lui. Ils doivent le chercher, venir vers lui. Autrement dit, ils doivent se repentir. Le Seigneur ne rejette même pas ceux qui ne se repentent pas. Il les attend et les appelle. Mais ils refusent d’entendre son appel. Ils choisissent d’errer ailleurs, dans une autre direction. »
Toujours en se référant à Eutychès, Léon affirmait :
« Quant à Eutychès, qui est tombé dans une si grave erreur, afin qu’on lui tende la main plus sagement pour qu’il revienne à la raison, – dans le cas où il se repent –, il doit commencer par se corriger là où il a commencé son erreur ; et là où il a été à juste titre condamné, qu’il soit autorisé, depuis ce même point, à mériter le pardon. »
Le pardon doit être mérité ; il ne peut être obtenu en changeant la nature du péché. Et cela, non pas pour s’opposer au pécheur, mais précisément pour agir en sa faveur, comme l’explique le pape Léon dans une lettre à l’Impératrice Pulchérie :
« Sachant que je puis avoir grande confiance en ta piété que je sais inébranlable, je te supplie instamment que, comme tu as toujours favorisé la foi catholique, tu protèges aussi maintenant sa liberté. Il se peut que le Seigneur ait permis cette épreuve pour que ceux qui s’étaient cachés au sein de l’Église soient démasqués. Mais il ne faut jamais agir avec légèreté à leur égard, de peur que l’on ait à regretter leur perte. »
Lors de son audience du 5 mars 2008, Benoît XVI parlait ainsi de Léon le Grand :
« Conscient du moment historique dans lequel il vivait et du passage qui se produisait – à une période de crise profonde – entre la Rome païenne et la Rome chrétienne, Léon le Grand sut être proche du peuple et des fidèles à travers l’action pastorale et la prédication. Il anima la charité dans une Rome éprouvée par les famines, l’afflux des réfugiés, les injustices et la pauvreté. Il fit obstacle aux superstitions païennes et à l’action des groupes manichéens. Il relia la liturgie à la vie quotidienne des chrétiens : en unissant par exemple la pratique du jeûne à la charité et à l’aumône, en particulier à l’occasion des Quatre-Temps, qui marquent, au cours de l’année, le changement des saisons. Léon le Grand enseigna en particulier à ses fidèles – et aujourd’hui encore ses paroles restent valables pour nous – que la liturgie chrétienne n’est pas le souvenir d’événements passés, mais l’actualisation de réalités invisibles qui agissent dans la vie de chacun. C’est ce qu’il souligne dans un sermon (64, 1-2) à propos de Pâques, à célébrer en tout temps de l’année “non pas comme un événement passé, mais comme un événement du présent”. Tout cela s’inscrit dans un projet précis, insiste le saint Pontife : en effet, tout comme le Créateur a animé de souffle de vie rationnelle l’homme façonné avec la boue de la terre, après le péché originel, il a envoyé son Fils dans le monde pour restituer à l’homme la dignité perdue et détruire la domination du diable, à travers la vie nouvelle de la grâce. »
Liturgie, conversion et pardon : voici la grande actualité de la leçon de ce grand Pape.

Terres de Mission : Succès des pèlerinages traditionnels

Terres de Mission reçoit l’abbé Claude Barthe, vaticaniste et directeur de la revue Res novae, pour parler du pèlerinage Ad Petri Sedem qui a traditionnellement lieu à la fin octobre : une belle occasion de montrer, au cœur même de Rome, que le monde traditionnel est bien vivant.

Puis, Jean Rivière, organisateur du pèlerinage Nosto Fe de Cotignac à la Sainte Baume, évoque par Skype la réussite de cette première édition et les projets de développement pour les prochains mois.

Enfin, le père Jean-François Thomas, jésuite, commente la toute nouvelle encyclique du Pape : Dilexit nos, sur le Sacré-Cœur.

Ce que Jésus-Christ lui-même dit au sujet du célibat des prêtres

Le cardinal Walter Brandmüller, Président émérite du Comité pontifical des sciences historiques, a publié dans la revue Cardinalis une étude intéressante sur le célibat des prêtres, dont les arguments avancés jusqu’à présent concernent presque exclusivement l’utilité ou la faisabilité du mode de vie célibataire. La question du célibat tourne souvent autour de la pénurie de prêtres. Le cardinal s’intéresse plus fondamentalement à ce que Jésus-Christ lui-même dit à ce sujet. Voici :

Les évangiles de Matthieu, Marc et Luc rapportent les paroles de Jésus à cet égard. Dans Matthieu (19:29), nous lisons :

 « Quiconque quittera sa maison, ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, ses enfants ou ses champs, à cause de mon nom, recevra le centuple et héritera de la vie éternelle ».

De même, Marc (10, 29 s.) rapporte :

« En vérité, je vous le dis, il n’est personne qui, ayant quitté sa maison, ses frères, ses sœurs, sa mère, son père, ses enfants ou ses champs, à cause de moi et à cause de l’Évangile, ne reçoive (…) cent fois plus ».

Et Luc (18,29s.) est encore plus explicite :

« Je vous le dis en vérité, il n’y a personne qui ait quitté sa maison, sa femme, ses frères, ses parents ou ses enfants pour le royaume de Dieu, qui ne reçoive beaucoup plus dans le temps présent et la vie éternelle dans le temps à venir ».

Jésus n’adresse pas ces paroles à la foule, mais à ceux qu’il a l’intention d’envoyer pour annoncer son Évangile et la venue du Royaume de Dieu. Pour accomplir une telle mission, il faut donc se libérer de tous les liens terrestres et humains. Comme cette séparation radicale implique la perte de ce qui est naturel, Jésus leur promet une abondante  « compensation ».

Certains objectent que ce “tout quitter” n’a valu que pour la durée du voyage effectué pour annoncer l’Évangile et que les disciples sont ensuite retournés dans leurs familles. Rien dans les évangiles ne l’indique. D’ailleurs, les textes évangéliques parlent de quelque chose de définitif en évoquant la vie éternelle.

Les évangiles ayant été composés entre 40 et 70 après J.-C., leurs auteurs se seraient mal vus s’ils avaient mis dans la bouche de Jésus des mots qui ne correspondaient pas à leur propre vie. C’est pourquoi Jésus exige de ceux qu’il associe à sa mission qu’ils s’approprient son mode de vie.

Mais que penser lorsque Paul, dans la première lettre aux Corinthiens (9,1 s.), écrit :

« Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? (…) N’avons-nous pas le droit de manger et de boire ? N’avons-nous pas le droit d’emmener avec nous une femme croyante, comme le font les autres apôtres et frères du Seigneur et Céphas ? Ou bien n’avons-nous pas, moi et Barnabé, le droit de ne pas travailler ? »

Cela n’implique-t-il pas que les apôtres étaient en route accompagnés de leurs femmes ? Il faut cependant faire attention. La question rhétorique de l’apôtre concerne le droit de celui qui annonce l’Évangile de vivre aux dépens de la communauté, et cela vaut aussi pour ceux qui l’accompagnent. La question est de savoir qui l’accompagne.

Le terme grec nécessite une explication. Adelphe signifie sœur. Ici, il s’agit d’une sœur dans la foi, d’une chrétienne, tandis que gyne, en général, peut signifier femme, vierge, épouse et aussi fiancée : bref, un être féminin. Vouloir prouver par-là que les apôtres étaient accompagnés de leurs femmes n’est pas possible. Si c’était le cas, cela n’expliquerait pas pourquoi adelphe, c’est-à-dire sœur, chrétienne, est expressément mentionnée. Et en rejoignant le cercle des disciples de Jésus, l’apôtre avait abandonné sa femme.

Pour rendre justice au texte, il convient plutôt de rappeler le chapitre 8 de l’Évangile de Luc, où il est écrit :

« Il y avait avec lui (Jésus) les Douze et quelques femmes qui avaient été guéries d’esprits mauvais et d’infirmités : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons ; Jeanne, femme de Cusa, intendant d’Hérode ; Suzanne et beaucoup d’autres, qui les servaient de leurs biens ».

On peut donc supposer que, par la suite, les apôtres ont également suivi l’exemple de Jésus en la matière.

En outre, il convient de rappeler la recommandation insistante de l’apôtre Paul de vivre le célibat ou la continence dans le mariage (1 Co 7, 29 ss.) :

« Je vous le dis, frères : le temps est court ; désormais, que ceux qui ont des femmes vivent comme s’ils n’en avaient pas » et  « ceux qui ne sont pas mariés s’occupent des choses du Seigneur, de la manière de plaire au Seigneur ; ceux qui sont mariés, au contraire, s’occupent des choses du monde, de la manière de plaire à leurs femmes, et ils sont divisés ! ».

Il est évident que ces paroles de Paul s’adressent tout particulièrement aux évêques et aux prêtres. D’ailleurs, il a lui-même vécu un tel idéal. […]

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson »

De saint John Henry Newman (1801-1890)
cardinal, théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre, à propos de l’Evangile du jour :

Il y a des scandales dans l’Église, des choses blâmables et honteuses ; aucun catholique ne pourra le nier. Elle a toujours encouru le reproche et la honte d’être la mère de fils indignes ; elle a des enfants qui sont bons, elle en a bien d’avantage qui sont mauvais… Dieu aurait pu instituer une Église qui soit pure ; mais il a prédit que l’ivraie semée par l’ennemi demeurerait avec le froment jusqu’à la moisson, à la fin du monde. Il a affirmé que son Église serait semblable à un filet de pêcheur « qui ramasse des poissons de toutes sortes » que l’on ne trie pas avant le soir (Mt 13,47s). Allant plus loin encore, il a déclaré que les mauvais et les imparfaits l’emporteraient de beaucoup sur les bons. « Il y a beaucoup d’appelés, a-t-il dit, mais peu d’élus » (Mt 22,14), et son apôtre dit « qu’il subsiste un reste, élu par grâce » (Rm 11,5). Il y a donc sans cesse, dans l’histoire et dans la vie des catholiques, largement de quoi faire le jeu des contradicteurs…

Mais nous ne baissons pas la tête de honte, pour cacher notre visage entre nos mains : nous levons nos mains et notre visage vers notre Rédempteur. « Comme les yeux des serviteurs vers la main de leur maître…, ainsi nos yeux vers le Seigneur notre Dieu, jusqu’à ce qu’il nous prenne en pitié » (Ps 122,2)… Nous en appelons à toi, juste juge, car c’est toi qui nous regarde. Nous ne faisons aucun cas des hommes, tant que nous t’avons, toi…, tant que nous avons ta présence en nos assemblées, ton témoignage et ton approbation en nos cœurs.

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  • UNE VIDÉO DE 10 MINUTES : Un enseignement clair, précis et catholique sur LA VIE APRÈS LA MORT, dispensé par les frères de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier. Chaque vidéo vous aidera à mieux comprendre la vie de l’au-delà et à en tirer lumière et courage pour votre vie présente.
  • UN TEXTE DE MÉDITATION : En lien avec la vidéo du jour, vous recevrez un courriel quotidien avec un texte de méditation par Padre Pio, saint Thomas d’Aquin, le saint Curé d’Ars, et bien d’autres…
  • UN DÉFI PRATIQUE : En cinq minutes, vous aurez une tâche à accomplir, un exercice à faire qui vous préparera à Noël et vous fera découvrir la joie d’une vie spirituelle plus fervente.

Qu’allez-vous découvrir ?

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Et beaucoup d’autres sujets passionnants, car la doctrine biblique et catholique sur les fins dernière est d’une richesse inouïe !

Le parcours LA VIE APRÈS LA MORT vous est proposé par les frères de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, une communauté religieuse d’inspiration dominicaine dont le siège se trouve à Chémeré-le-Roi, dans le diocèse de Laval. Disciples de saint Thomas d’Aquin, les frères sont avant tout des apôtres, dont la prédication est orientée au « salut des âmes par la lumière » (sainte Catherine de Sienne).

Vingt-cinquième dimanche après la Pentecôte : parabole du bon grain et de l’ivraie

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

Nous sommes au vingt-cinquième dimanche après la Pentecôte et les lectures et oraisons seront celles de Ve dimanche après l’Épiphanie. Malgré le titre, c’est la messe du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte qui sera chantée de nouveau ce dimanche.

Il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver en cette fin d’année liturgique. Dans le Missel tridentin de 1962 que nous suivons dans ces émissions, l’Antiphonaire grégorien n’assigne, que 24 dimanches à la période qui s’étend de la Pentecôte à l’Avent. Mais comme la durée de ce cycle dépend de la date de Pâques, si l’on a dû omettre quelques dimanches après l’Épiphanie, leurs collectes et lectures sont reprises après le XXIIIe dimanche après la Pentecôte. Les chants de ce dernier dimanche du cycle d’automne sont alors répétés à chacune de ces messes dominicales supplémentaires.

La messe assignée au XXIVe dimanche conserve néanmoins son privilège de précéder immédiatement le cycle de l’Avent. Aussi les messes intercalaires doivent-elles se placer entre le XXIIIe et le XXIVe dimanche. C’est pour cette raison que ce XXIVe dimanche a dans le Missel le titre de dernier après la Pentecôte.

► Introït  Dicit Dominus

Nous avions observé depuis plusieurs semaines que la pensée de l’Église se tournait de plus en plus vers la fin des temps ; c’est la période dans laquelle nous sommes en ce moment, même s’il doit s’écouler un certain nombre de siècles avant le retour du Seigneur, ce que nous ignorons. C’est un temps d’angoisse et d’incertitude, nous nous en apercevons : la foi s’est refroidie sur terre, de faux prophètes surgissent, les hommes sont désemparés. Aussi la liturgie de ces dimanches est-elle pleine d’appels angoissés vers le Seigneur, notamment par l’emploi du psaume 129 De profundis, qui était déjà celui de l’Introït du vingt-deuxième dimanche, et que nous allons retrouver cette fois à l’Alléluia et à l’Offertoire.

Mais en réponse à ces appels nous trouvons aussi des paroles du Seigneur pleines de paix et d’espérance : si nous sommes fidèles, et si nous mettons en lui notre confiance, nous n’aurons rien à craindre. Ainsi dans l’Introït de ce vingt-troisième dimanche, Dieu s’adresse à nous par la bouche du prophète Jérémie, qui se trouve à Jérusalem alors que la plus grande partie du peuple d’Israël est en captivité à Babylone, et le moral de ces captifs n’est évidemment pas brillant ; ils sont tentés par le désespoir, des prophètes de malheur leur annoncent toutes sortes de calamités… Aussi Jérémie s’efforce-t-il de les rassurer et de les inciter à la confiance en Dieu, qui veut leur bien et qui les délivrera, en leur envoyant ce message :

Dicit Dominus : ego cogito cogitationes pacis, et non afflictionis : invocabitis me, et ego exaudiam vos : et reducam captivitatem vestram de cunctis locis.
Voici ce que dit le Seigneur : mes pensées sont des pensées de paix et non de malheur. Vous m’invoquerez et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de tous lieux.

Jérémie annonçait ainsi aux exilés leur prochain retour, qu’il prophétisait d’ailleurs d’une façon plus précise dans la suite de ce passage. Ce texte est tout à fait d’actualité : nous aussi nous sommes dans un temps d’épreuves et d’inquiétude, mais le Seigneur nous invite à garder en Lui notre confiance, et il nous délivrera de la captivité du péché qui nous retient prisonniers.

La mélodie de cet Introït est pleine de calme et de paix, avec une certaine solennité : c’est Dieu qui parle. On remarquera le bel élan sur le mot pacis, puis une invitation pressante sur invocabitis me, et beaucoup de douceur sur exaudiam vos, toute la fin étant de plus en plus paisible et assurée.

Cet Introït est accompagné par le premier verset du psaume 84, dans lequel le peuple d’Israël remerciait le Seigneur pour le retour de captivité annoncé par Jérémie :

Benedixisti Domine terram tuam : avertisti captivitatem Jacob.
Seigneur, vous avez béni votre terre (c’est-à-dire votre peuple), vous avez ramené Jacob de captivité.

► Graduel : Liberasti nos

Le texte du Graduel du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte est tiré du psaume 43, dans lequel le peuple d’Israël rappelait à Dieu tous les bienfaits dont il l’avait comblé dans le passé pour le supplier de ne pas l’abandonner maintenant dans sa détresse. Nous avons trouvé cette supplication finale dans l’Introït du dimanche de la Sexagésime ; les deux versets qui figurent ici expriment la reconnaissance et la louange de tout le peuple pour les victoires d’autrefois :

Liberasti nos, Domine, ex affligentibus nos : et eos qui nos oderunt, confudisti. In Deo laudabimur tota die, et nomini tuo confitebimur in sæcula.
Vous nous avez délivrés, Seigneur, de nos persécuteurs, et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient. En Dieu nous nous glorifierons tout le jour, et nous célébrerons votre nom à jamais.

Nous pouvons faire nôtres les sentiments de reconnaissance exprimés ici, en nous souvenant des grâces répandues par Dieu sur son Église, sur notre pays, et sur chacun de nous individuellement, et nous y puiserons une plus grande confiance au milieu des épreuves présentes. La deuxième partie nous invite même à prolonger notre regard avec espoir, par-delà le jugement dernier, vers la bienheureuse éternité qui nous attend si nous sommes fidèles.

Cette perspective donne à ce Graduel un caractère de louange joyeuse et enthousiaste, traduite par de grandes vocalises légères montant et descendant avec souplesse et élégance.

► Alléluia De profundis

Après les paroles apaisantes du Seigneur dans l’Introït du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte, et dans le Graduel les élans d’enthousiasme et d’espoir des élus enfin délivrés du péché et louant éternellement le Seigneur dans le ciel, nous allons retrouver dans les deux chants suivants de cette messe l’ambiance d’angoisse et d’incertitude de la fin des temps avec le psaume 129 De profundis dont le premier verset constitue le texte de l’Alléluia et de l’Offertoire :

De profundis clamavi ad te, Domine : Domine exaudi vocem meam.
Du fond de l’abîme je crie vers vous, Seigneur, Seigneur écoutez ma voix.

Un Alléluia n’est pas toujours joyeux, nous l’avons déjà vu à propos de celui du dix-septième dimanche, dont celui d’aujourd’hui, texte et mélodie, est très proche, mais plus développé. La vocalise de l’Alléluia est assez longue et très suppliante, avec un motif répété deux fois et amorcé une troisième. Le verset, comme celui du dix-septième dimanche, comporte deux grandes montées très expressives, ici sur les deux verbes clamavi et exaudi, avant de retrouver la longue vocalise de l’Alléluia.

► Offertoire : De profundis

Le texte de l’Offertoire du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte est le même que celui du verset alléluiatique, avec cependant une petite différence, le mot vocem étant remplacé par orationem ; au lieu de : écoutez ma voix, on a : exaucez ma prière. Les dons que nous présentons à Dieu doivent être enveloppés du parfum de l’humiliation. Nous offrons à Dieu de suis donis ac datis sans que rien puisse être vraiment nôtre. De plus Dieu n’a pas besoin de nos dons et de nos adorations, mais nous, suprême misère, nous avons un ineffable besoin de Lui.

La mélodie est en rapport avec ce changement ; ce n’est plus comme dans l’Alléluia la voix qui fait entendre sa supplication d’une façon extérieure, intense et vibrante. On a ici une prière encore très expressive, mais plus intérieure et plus retenue, comme c’est d’ailleurs généralement le cas dans les Offertoires. On voit comment la mélodie grégorienne peut donner à un même texte des expressions différentes.

Comme celui du seizième dimanche, cet Offertoire a la forme d’un triptyque, la troisième phrase reprenant identiquement la première ; elles encadrent une deuxième phrase nettement plus longue, avec sur le mot meam une grande vocalise qui semble ne pas vouloir finir.

► Communion : Amen dico vobis

L’antienne pour la Communion est tirée de saint Marc (XI, 24) Il s’agit d’une parole prononcée par Notre Seigneur le Mardi Saint, après l’épisode du figuier stérile et l’allusion à la foi capable de transporter les montagnes, et peu avant l’annonce de la ruine de Jérusalem et de la fin du monde. Mais elle doit être hors de place. Dans l’Antiphonaire grégorien venait le premier verset du psaume 129. « Je vous dis en vérité : Quand vous priez, croyez avec une foi vive que vous obtiendrez ce que vous demandez, et cela vous sera accordé. »

C’est une petite antienne assez courte.

Amen dico vobis, quidquid orantes petitis, credite quia accipietis, et fiet vobis.
En vérité je vous le dis, tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevrez et cela vous arrivera.

C’est donc encore, comme l’Introït, une réponse divine très encourageante aux appels angoissés de cette fin des temps ; mais la mélodie est beaucoup plus légère, c’est un simple petit récitatif où tous les mots sont bien mis en valeur, seule la fin et fiet vobis est une affirmation un peu plus solennelle. Ainsi les chants de cette messe, et ceux de toute l’année liturgique, s’achèvent dans une ambiance de paix, de confiance et d’espérance, où la méditation des textes liturgiques doit toujours nous maintenir, quelles que soient les épreuves que nous avons à traverser.

Vers la vente d’infrastructures à la Chine ?

Ex-élève de l’École normale supérieure, agrégé de philosophie et président de la Financière de la Cité, Emmanuel Sales tire la sonnette d’alarme dans Marianne :

[…] Rien ne semble en effet freiner le déclin économique de l’Europe : en Allemagne, l’activité du secteur privé est au niveau de 2018, l’investissement industriel est en chute libre et les indices de confiance ne cessent de baisser depuis la première hausse de taux d’intérêt de la BCE. En France, la survenance d’une prime de risque consécutive à la dissolution et la mise en œuvre d’un plan de réduction du déficit pèsent sur les faibles perspectives de croissance, qui ont été divisées par deux. La fin des mesures exceptionnelles de soutien à l’économie devrait également se faire sentir en Europe du Sud où les prévisions sont à la baisse pour 2025.

La combinaison d’une politique de restriction monétaire et de déflation budgétaire n’a jamais produit rien de bon. Aucune grâce divine ne viendra nous récompenser de cet accès d’ascétisme économique. Quel investisseur irait risquer son capital dans une économie déclinante, tourmentée par l’empreinte qu’elle peut laisser sur le monde ?

L’Europe doit donc se préparer à une crise économique et sociale de grande ampleur. Elle sera la première victime du deuxième choc déflationniste chinois initié par Xi Jinping : 15 millions d’emplois sont concernés. Le jeu mené par Pékin n’a rien à voir avec les principes du libre-échange d’Adam Smith. C’est une logique de prédation de parts de marché appuyée sur des entreprises d’État.

Mais depuis plusieurs mois, les constructeurs automobiles allemands se sont préparés en passant des accords avec des entreprises chinoises pour maintenir leurs marges. En Europe, le combat est déjà perdu. La prochaine étape sera la vente d’infrastructures à la Chine – ports, aéroports, installations industrielles – comme l’Allemagne et la France l’ont exigé de la Grèce et de l’Italie il y a quinze ans. Et il se trouvera certainement des esprits assez sots pour se féliciter de cette nouvelle « cure d’amaigrissement ». […]

Pour une authentique synodalité par l’abbé Gubitoso

Conférence donnée par un prêtre de l’Institut du Bon Pasteur dans le cadre des 3e Assises de la Tradition le 12 octobre :

Amateurisme

« Le Monde » a retrouvé plusieurs des prétendants Rassemblement national à la députation lancés sans préparation dans la campagne. Ils racontent leur recrutement, leur vécu et l’ingratitude des chefs du RN : encadrement fantôme, absence de formation minimale, improvisation, absence de militants de terrain, abandon des candidats, amateurisme. Le RN aurait beaucoup à apprendre de la campagne de terrain de Donald Trump…

Désignant Jordan Bardella, l’un des ex-candidats RN déclare :

« Je lui en veux beaucoup. J’ai rendu service, c’était pas facile, et quand ça se passe mal, il sort des mots comme “brebis galeuse” ? A La France insoumise, ils défendent leurs candidats. Dans une entreprise, on défend ses salariés. Je garde de l’affection pour Marine. Mais tout ça, ça m’a refroidi… »

« Je n’avais pas d’équipe. J’étais au collage, au tractage, au marché, je faisais des kilomètres, j’étais épuisé, c’était impossible de se concentrer sur le débat. »

Depuis sa défaite, il n’a reçu aucun appel du siège du RN, sauf un, pour lui reprocher d’avoir participé à un débat télévisé.

« Ils m’ont dit que je n’aurais pas dû y aller. J’ai dit : “Un, M. Armand [devenu ministre de l’économie] m’a invité à débattre devant les caméras, et deux, c’est le second tour, alors j’y vais.” »

L’ex-candidat rappelle que la formation prodiguée par le parti de Jordan Bardella s’était résumée à des généralités en visio :

« Arriver à un niveau professionnel avec ça, c’était impossible… Et puis, quand Bardella change d’avis sur le marché de l’électricité, ça aurait été sympa de prévenir les candidats ! »

Une autre témoigne :

« Quand j’ai demandé : “Ça se passe comment, candidate ? C’est difficile ?”, on m’a répondu : “Non, tu vas voir, c’est tranquille.” Tu parles que c’est tranquille ! Ils m’ont envoyée à la morgue. Ça a été inhumain. »

Depuis, elle n’a plus aucune nouvelle du RN : « Que dalle ! Enfin si, plein de mails et de messages » pour lui demander de se « bouger » pour clore ses comptes de campagne. «

Une autre candidate doit faire campagne en solo. Pas une âme pour tracter, pas de militants pour l’accompagner lors de son unique déplacement.

« J’ai révisé toute seule. Je zappais de CNews – j’adore Pascal Praud – à BFM-TV et à La Chaîne parlementaire, pour avoir la contradiction. J’ai lu tous les programmes de chaque candidat, les lois, la Constitution. J’ai vécu politique, j’ai mangé politique, j’ai dormi politique. Le débat aussi, je l’ai préparé dans mon coin. Ou plutôt je ne l’ai pas préparé. »

Dans la panique, elle se perd sur le chemin de France 3 et arrive en retard.

« On ne m’avait pas dit qu’on avait le droit aux documents, donc je suis arrivée sur le plateau avec rien dans les mains. On m’a jetée dans la fosse aux lions, et j’étais morte de trouille. » « On m’a jetée dans le grand bain, et j’ai tout appris en accéléré. Jusqu’à la fin. J’ai compris que la politique c’est du théâtre, des grosses comédies avec des acteurs. » « J’ai été la bonne poire et je n’ai rien reçu en retour. J’aurais bien aimé soit un texto, soit un mail de Jordan Bardella, “Je vous remercie…” Ça m’aurait fait plaisir de rencontrer Marine Le Pen, je l’écoute quand elle parle à la télé. Au final, elle sait même pas que j’existe. »

Tensions franco-israéliennes

L’incident diplomatique qui s’est déroulé en Israël lors de la visite du ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot semble être une volonté du gouvernement israélien d’humilier la France, conséquence de la diplomatie hasardeuse d’Emmanuel Macron.

La police israélienne a pénétré sur un domaine, L’Eléona, appartenant à la France, avant d’arrêter deux gendarmes français. Jean-Noël Barrot a dénoncé une « situation inacceptable » et refusé de pénétrer dans ce lieu de pèlerinage.

« Je ne vais pas entrer (…) aujourd’hui, parce que les forces de sécurité israéliennes y sont entrées de manière armée, sans obtenir auparavant l’autorisation de la France et sans accepter d’en sortir ». « Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix ».

La France y a annoncé convoquer l’ambassadeur d’Israël à Paris « dans les prochains jours ».

Evidemment, cette affaire n’est une erreur d’appréciation de la police israélienne. D’ailleurs, les autorités israéliennes n’ont pas jugé nécessaire de présenter leurs excuses, au motif que l’arrestation avait eu lieu en raison du « refus des gendarmes de se prêter à un contrôle d’identité ». Une source au ministère des affaires étrangères israélien affirme que l’incident serait dû au fait que les gendarmes auraient négligé de mentionner leur statut diplomatique et que des éléments israéliens accompagnaient les déplacements du ministre pour « des raisons de sécurité ». La police israélienne a affirmé, dans un communiqué, que « deux individus, au départ non identifiés » avaient « refusé l’entrée du site aux agents israéliens chargés de la sécurité du ministre ».

En fait, cet incident n’est que la suite logique du climat tendu entre la France et Israël depuis plusieurs mois et les autorités françaises auraient du s’y attendre, puisque des incidents similaires avaient déjà eu lieu en 1996, lors d’une visite de Jacques Chirac dans la vieille ville de Jérusalem, alors que la police israélienne l’empêchait d’aller au contact de la population, puis en 2020, alors que la police israélienne bloquait l’entrée de l’église Sainte-Anne, un autre site administré par la France, lors de la visite d’Emmanuel Macron.

La tension diplomatique entre la France et l’Etat hébreu a commencé en juin, lorsque Paris a refusé de voir des entreprises d’armement israéliennes participer au salon d’armement terrestre Eurosatory. Début octobre, Emmanuel Macron a appelé à un embargo sur les livraisons d’armes à Israël. Fin octobre, les organisateurs du salon d’armement naval Euronaval ont indiqué qu’ils n’accueilleront ni stands ni matériels israéliens, à la demande du gouvernement français. M. Barrot savait qu’il arrivait dans un climat peu favorable.

Trop triste…

Ben Barbaud, le patron du festival de l’enfer, à mi-chemin entre satanisme, antichristianisme et nazisme, le fameux Hellfest, est excédé par « le manque de soutien » des élus de l’agglomération de Clisson, où a lieu chaque année le grand festival de metal, pour effectuer les nécessaires travaux sur le réseau d’évacuation des eaux usées du site, qu’il refuse d’assumer seul.

Alors il menace :

« Il faut du courage politique, sinon nous finirons par faire nos valises pour aller dans un territoire plus reconnaissant. »

Qu’il parte !

5 leçons pour les États-Unis

Selon Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits :

Le premier point, c’est la victoire totale et complète de Donald Trump. Un véritable raz de marée. D’abord avec la conquête de la Maison-Blanche, où il gagne les grands électeurs et le vote populaire, ce qui n’avait pas été le cas en 2016. Sa victoire est donc encore plus large qu’en 2016. Ce raz de marée républicain s’exprime également dans la victoire au Sénat et à la Chambre des représentants. Les républicains sont d’ores et déjà majoritaires au Sénat et devraient l’être à la Chambre. Dans les deux cas, ils ont repris plusieurs sièges aux démocrates. À quoi s’ajoute le contrôle de la Cour suprême où les juges conservateurs sont majoritaires.

Deuxième point : c’est la défaite des commentateurs et des « experts ». La plupart des commentaires tenus ces dernières semaines se sont révélés faux. Non par erreur d’analyse, mais parce que beaucoup sont davantage dans la propagande que dans la volonté de comprendre les États-Unis. Ils annonçaient une élection très serrée, « sur le fil du rasoir », il n’en fut rien. Cette large victoire est le meilleur schéma pour la démocratie américaine. Il aurait été tout à fait redoutable que l’élection soit aussi serrée qu’en 2016 ou en 2020, avec des cascades de contestations. Ou pire en 2000, quand il fallut attendre plusieurs semaines pour avoir les résultats. […]

Dès mi-octobre, les démocrates ont compris qu’ils avaient perdu l’élection présidentielle, ce qui n’empêchait pas les commentateurs et les experts habituels de dire que ça allait être très serré.

Attribuer l’étiquette de « nazi » ou de « fasciste » à Trump et à ses électeurs ne résout pas le problème politique et empêche de comprendre les motivations du vote. L’aveuglement idéologique a fait le reste. À ce stade, on peut se demander si c’est seulement de l’incompétence ou si c’est aussi du mensonge.

Troisième point : la défaite intellectuelle des démocrates. Jouer la carte de la morale, expliquer qu’il faut voter pour Obama parce qu’il est noir, pour Clinton parce que c’est une femme et pour Harris parce qu’elle additionne les deux ne fonctionne pas. Faire campagne sur le genre, l’identité, la race non plus. Les électeurs américains attendaient des réponses sur le chômage, l’inflation et la sécurité pas sur les pensées de laboratoire des universités américaines. La défaite de Kamala Harris signe la fin de la période Clinton, ouverte par l’élection de Bill Clinton en 1992. Barack Obama et Joe Biden étaient dans leur filiation, tout comme Harris. C’est désormais terminé et il faudra passer à autre chose en 2028.

Quatrième point : la transformation intellectuelle du parti républicain. Donald Trump a très largement gagné même s’il n’est pas au niveau de l’époque Nixon (1972), Reagan (1984) qui avaient obtenu presque tous les États. Nixon avait eu quasiment tous les États en 1972. George Bush en 1988 était la continuité des années Reagan. S’il a perdu en 1992, ce n’est pas parce que le reaganisme était épuisé, mais parce qu’il a affronté un dissident, Ross Perot, qui a obtenu près de 19% des voix, empêchant Bush de remporter un certain nombre d’États qui auraient dû lui revenir. Lorsque George Bush est intronisé président des États-Unis en 1988, il dit qu’il s’engage à ne pas augmenter les impôts. Or il a augmenté les impôts pendant son mandat, d’où la dissidence de Perot. […] Georges Bush fils change la philosophie des républicains dans les années 2000 en adoptant le néo-conservatisme. Doctrine qui n’est pas éloignée de celle d’Obama. Les républicains des années 2000 sont plus éloignés de Reagan que Trump aujourd’hui. Ce qui fait que lorsque Barack Obama gagne en 2008, beaucoup de commentateurs expliquent que les républicains ne pourront plus jamais gagner les élections présidentielles. Pourquoi ? Parce que du fait du changement démographique aux États-Unis, les femmes, les latinos, les noirs votent naturellement pour les démocrates. Donald Trump a changé la doctrine des républicains et a transformé leur logiciel intellectuel.

Cinquième point : la question de l’avenir du trumpisme. Donald Trump a 78 ans, donc a priori c’est son dernier mandat. On le voit mal se présenter à 82 ans pour un troisième mandat. Et donc, sitôt élu, se pose aussi la question de sa succession. Et notamment de savoir qui de JD Vance ou de Ron DeSantis pourra lui succéder. Finalement, la question qui s’ouvre aujourd’hui, ce n’est pas tellement celle du mandat de Donald Trump que de celle de l’avenir du trumpisme. Et notamment si les Américains, les républicains vont opter pour un trumpisme sans les extravagances, sans les côtés arrogants et crispants de Donald Trump et savoir si cela peut leur permettre d’ouvrir une nouvelle parenthèse reaganienne.

Dépôt d’une proposition de résolution visant à criminaliser la GPA en France

Des députés LR, Fabien DI FILIPPO, M. Thibault BAZIN, Mme Anne-Laure BLIN, Mme Sylvie BONNET, M. Xavier BRETON, Mme Josiane CORNELOUP, Mme Marie-Christine DALLOZ, M. Corentin LE FUR, M. Eric LIÉGEON, M. Éric PAUGET, Mme Christelle PETEX, ont déposé une proposition de résolution visant à transposer dans le droit français la criminalisation de la gestation pour autrui votée le 23 avril 2024 par le Parlement européen dans le cadre de la révision de la directive sur la lutte contre la traite des êtres humains.

Voici l’exposé des motifs :

Le 23 avril 2024, le Parlement européen a voté de manière définitive la révision de la directive sur la lutte contre la traite des êtres humains, qui établit des règles minimales relatives à la définition des infractions pénales et des sanctions. Par son vote, il a reconnu comme un crime au niveau de l’Union européenne, c’est‑à‑dire un crime grave et de dimension transfrontalière, le mariage forcé, l’adoption illégale et l’exploitation de la gestation pour autrui (GPA).

Concernant la GPA, la directive cible en particulier les personnes qui forcent les femmes à être mères porteuses, et indique que des sanctions s’appliqueront pour les entreprises impliquées dans cette pratique.

Ce vote du Parlement européen constitue une avancée notable pour l’abolition de la marchandisation du corps des femmes et de la vente d’enfants.

Les États membres disposent désormais de deux années pour mettre en œuvre l’objectif fixé par la directive, et peuvent choisir les moyens pour y parvenir.

Le 16 octobre dernier, l’Italie a ouvert la voie, en adoptant une législation faisant de la gestation pour autrui un crime universel. Jusqu’à maintenant, les Italiens ne pouvaient pas avoir recours à la GPA en Italie, sous peine d’être sanctionnés (entre trois mois et deux ans de prison et une amende allant de 600 000 à 1 million d’euros), mais ils pouvaient commander un bébé à l’étranger. Désormais, la GPA est considérée comme un crime pour lequel ils seront punis, même lorsque celle‑ci est réalisée dans un autre pays.

La France doit impérativement suivre cet exemple et définitivement empêcher que soit admis ou reconnu sur son territoire le fait d’acheter un bébé ou de louer le ventre d’une mère.

Actuellement dans notre pays, le code pénal punit de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende « la substitution volontaire, la simulation ou dissimulation ayant entraîné une atteinte à l’état civil d’un enfant », ainsi que leur tentative. Sont également réprimés la provocation à l’abandon, l’entremise en vue d’adoption et, depuis la loi bioéthique n° 94‑653 du 29 juillet 1994 relative au respect du corps humain, « le fait de s’entremettre entre une personne ou un couple désireux d’accueillir un enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur remettre ».

Mais la portée de la prohibition de la GPA est réduite au territoire national, et il suffit d’aller à l’étranger pour conclure une convention de gestation pour autrui et faire régulariser cette situation en France, et ce sans aucune difficulté.

En effet, la circulaire dite « Taubira », publiée le 25 janvier 2013, a encouragé les juridictions françaises compétentes à délivrer un certificat de nationalité française pour les enfants nés sous gestation pour autrui à l’étranger. Nous ne pouvons que constater l’hypocrisie de la situation, dans la mesure où cette circulaire valide l’exploitation du corps et de la misère des femmes dans d’autres pays contre rémunération, ce qui serait pourtant pénalement réprimé en France.

Les arrêts du 26 juin 2014 de la Cour européenne des Droits de l’Homme ont par la suite condamné la France à régulariser l’état civil de tous les enfants nés à l’étranger par GPA.

Enfin, en 2019, l’Assemblée nationale a voté la reconnaissance de la filiation des enfants nés par GPA à l’étranger, automatisant la reconnaissance dans notre pays de la filiation d’enfants conçus à l’aide d’une mère porteuse dans un pays étranger où la gestation pour autrui (GPA) est autorisée.

Que reste‑t‑il alors de l’article 16‑7 de notre code civil, qui frappe de nullité toute convention de GPA ?

La loi française est même parfois violée sur notre territoire sans que les pouvoirs publics ne s’en inquiètent : ainsi, depuis 2020, le salon initialement intitulé « Désir d’enfant » et renommé « Wish for a baby », au cours duquel des entreprises commercialisent leurs prestations de GPA, se tient chaque année à Paris en toute impunité.

Face aux nombreuses lignes rouges déjà franchies dans notre pays, le vote du Parlement européen en faveur d’une directive inscrivant la gestation pour autrui (GPA) parmi les crimes d’exploitation des femmes doit nous pousser à réagir fortement et à adopter des mesures efficaces au niveau national pour condamner cette pratique.

En France, le comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) se déclare favorable à l’interdiction de la GPA au nom du respect de de l’indisponibilité du corps humain et de la personne humaine, et du refus de l’exploitation de la femme et de la réification de l’enfant. Dans un avis du 15 juin 2017, le comité a rappelé son hostilité à l’autorisation de la GPA en raison des « violences qui s’exercent sur les femmes recrutées comme gestatrices et sur les enfants qui naissent et sont objets de contrats passés entre des parties très inégales ».

Dans une étude publiée le 11 juillet 2018 en vue d’éclairer les débats sur la révision de la loi de bioéthique, le Conseil d’État a lui aussi considéré que cette pratique devait rester interdite, les principes d’indisponibilité du corps humain et de l’état des personnes s’opposant à « une contractualisation de la procréation ».

Il est grand temps de mettre notre législation en cohérence avec ces prises de position, et la nouvelle directive européenne « concernant la prévention de la traite des êtres humains et la lutte contre ce phénomène » et l’exemple italien nous engagent à le faire au plus vite.

La France doit agir avec fermeté contre l’exploitation des femmes, la marchandisation de leur corps et la vente de bébés, qu’elles aient lieu sur notre territoire ou dans un autre pays. Faire du corps des femmes un objet de location et de l’enfant un être dont on dispose à sa guise, le choisissant par ailleurs selon des critères précis et brisant le lien entre lui et celle qui l’a porté, constituent des pratiques contraires au respect de la dignité humaine, et ceux qui y ont recours doivent être systématiquement sanctionnés.

Cela impliquera d’affirmer dans notre code civil l’interdiction formelle de la procréation ou la gestation pour autrui en France, et de modifier notre code pénal pour pouvoir punir ces pratiques lorsqu’elles sont commises à l’étranger, même si la législation du pays où elles ont été commises les permet.

Il conviendra également d’inscrire cette interdiction dans notre Constitution.

Trump doit se préparer dès maintenant à nommer de nouveaux juges conservateurs à la Cour suprême

Selon le Washington Post, Donald Trump a remporté le vote catholique à 56 % contre 41 %. C’est un grand triomphe pour la liberté religieuse. Il y a eu beaucoup plus de victoires pour la liberté religieuse sous l’administration Trump que sous l’administration Biden-Harris. Il est sur le point d’améliorer son bilan. Pour ce faire, il doit s’assurer d’une Cour suprême favorable à la religion pour les décennies à venir.

Trump a nommé Brett Kavanaugh, Amy Coney Barrett et Neil Gorsuch ; les deux premiers sont catholiques et Gorsuch, qui a été élevé dans la religion catholique, est protestant. Tous sont favorables à la liberté religieuse. Le président de la Cour suprême, John Roberts, lui aussi catholique, est plutôt fiable sur cette question. Clarence Thomas et Samuel Alito, tous deux catholiques convaincus, sont très fermes sur ce droit du premier amendement.

Thomas a 76 ans. Alito a 74 ans. Tous deux ont servi avec distinction. Ils sont brillants et courageux et ont été soumis à un vitriol incroyable. En effet, ils ont survécu aux tentatives de destruction des maîtres de la destruction personnelle : ceux qui travaillent dans les médias, les organisations de défense de la gauche, l’industrie du divertissement et l’éducation ont fait des heures supplémentaires pour les salir.

La gauche n’a pas réussi à les faire tomber. Alléluia. Mais au début de l’année prochaine, il sera temps pour eux de démissionner. Si Trump peut en nommer deux autres comme eux – il ne peut pas faire mieux – il s’assurera une cour favorable à la religion pour des décennies.

Les libéraux pro-UE au pouvoir en Pologne veulent interdire la grande marche patriotique annuelle de Varsovie

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La Marche pour l’Indépendance qui se déroule tous les ans à Varsovie et qui, depuis 2010, était devenu la plus grande marche patriotique d’Europe, a bien failli être interdite cette année par le maire libéral de Varsovie, Rafał Trzaskowski. Ce candidat malheureux du parti de Donald Tusk aux élections présidentielles de 2020 n’a jamais caché son aversion pour cette grande manifestation des patriotes polonais organisée à l’occasion du 11 novembre, Jour de l’Indépendance en Pologne (en mémoire du 11 novembre 1918, la Pologne ayant recouvré son indépendance à l’issue de la Première Guerre mondiale après plus d’un siècle d’occupation germano-russe). Cette manifestation attire aussi traditionnellement des patriotes venant de toute l’Europe.

Le 23 octobre, le bulletin d’information publique de Varsovie a finalement publié la déclaration de la Marche de l’Indépendance du 11 novembre. Cela signifie que la plus grande manifestation patriotique d’Europe se déroulera à nouveau dans les rues de Varsovie, comme c’est le cas depuis 14 ans, malgré une nouvelle tentative d’interdiction cette année. La pluie de critiques qui tombaient sur ce camp libéral particulièrement européiste et le succès d’une pétition en faveur de la Marche pour l’Indépendance semblent avoir eu raison de la volonté d’empêcher les patriotes d’exprimer à nouveau leur attachement à la souveraineté nationale.

Tant que la coalition Droite unie menée par le parti conservateur Droit et Justice (PiS) était au pouvoir, Trzaskowski n’avait pas réussi à l’interdire et la Marche pour l’Indépendance se déroulait chaque année sans incident majeur, malgré les efforts de petits groupes d’extrême gauche pour y semer le trouble. La situation était bien différente sous les premiers gouvernements de Donald Tusk, quand des violences avaient lieu régulièrement et que gouvernement et organisateurs s’en rejetaient la responsabilité.

En 2015, quand le parti libéral Plateforme civique (PO) de Donald Tusk gouvernait encore et que celui-ci venait d’abandonner sa fonction de premier ministre de la Pologne pour embrasser celle, plus tranquille et bien mieux payée, de Président du Conseil européen, l’hebdomadaire conservateur polonais Do Rzeczy avait publié l’enregistrement d’une conversation datant de juin 2014 entre le chef du bureau anticorruption (CBA) et la ministre des Infrastructures et du Développement Elzbieta Bieńkowska. On y apprenait, entre autres choses, que c’est le ministre de l’Intérieur Donald Tusk qui avait fait brûler une guérite devant l’ambassade de Russie, créant un incident diplomatique, lors de la Marche pour l’Indépendance du 11 novembre 2013. Le but était de compromettre les milieux nationalistes qui organisent cette marche et aussi le parti conservateur PiS qui organisait cette année-là sa propre marche le même jour à Cracovie justement de peur des provocations du gouvernement, car c’était une année d’élections.

En cette année 2024, il semblait bien que le but du premier ministre Donald Tusk et de ses amis était de rendre la manifestation illégale afin de pouvoir y exercer des répressions policières et y causer des incidents violents). La décision initiale du maire Trzaskowski de refuser cette Marche a en effet été précédée il y a quelques mois d’une décision du voïvode de Mazovie (l’équivalent d’un préfet de région) de refuser à cette manifestation manuelle la qualification d’événement cyclique, ce qui aurait rendu son interdiction plus difficile. Début septembre, les procureurs aux ordres du gouvernement ont en outre réactivé une vieille affaire datant de la Marche de l’Indépendance de 2018 où, parmi les quelques 200.000 patriotes présents pour célébrer le centenaire de l’Indépendance, un individu non identifié aurait proféré des menaces. Aussi absurde que cela puisse paraître, cela a servi il y a un mois et demi de justification à une fouille en règle des locaux de l’association organisatrice et des domiciles de ses dirigeants présents et passés.

L’Institut Ordo Iuris, think tank juridique conservateur doté d’un département d’intervention judiciaire et dont les avocats défendent l’association organisatrice, a porté un recours devant la justice contre la décision du maire de Varsovie. Ce recours a été rejeté. Le juge a curieusement accepté les arguments de la ville selon lesquelles cette grande marche patriotique annuelle risquait de causer des troubles (alors qu’elle s’est déroulée dans le calme pendant les huit ans de gouvernements conservateurs, de 2015 à 2023). Inversement, vu que les présidents et vice-présidents de la plupart des tribunaux du pays ont déjà été remplacés par le ministre de la Justice de Tusk, sans toujours respecter la loi, il n’y a pas de quoi s’étonner, même si la purge en cours dans le système judiciaire polonais est soi-disant réalisée pour restaurer une indépendance judiciaire qui aurait été mise à mal sous les gouvernements du parti Droit et Justice (PiS). Il en va de même pour le parquet, avec le remplacement en janvier dernier du Procureur national sans l’aval du président de la République polonaise requis par la loi. Un remplacement qui a été suivi de bien d’autres aux échelons inférieurs.

Donald Tusk lui-même l’a reconnu lors d’une conférence au Sénat le 10 septembre dernier, quand il a déclaré qu’il ne disposait pas des instruments légaux suffisants « pour rétablir les fondements de la démocratie libérale » après huit ans de gouvernements conservateurs, et qu’il devait donc parfois violer la loi pour atteindre ses objectifs. La Pologne est aujourd’hui une « démocratie militante », a-t-il annoncé, se référant ainsi au concept développé aux Etats-Unis dans les années 1930 par Karl Loewenstein, d’origine juive allemande, en réaction à la prise du pouvoir par les nazis.

Avec le soutien affiché de Bruxelles et de l’administration Biden, la coalition gaucho-libérale de Donald Tusk, arrivée au pouvoir après les élections parlementaires du 15 octobre 2023 qui ont vu le PiS perdre sa majorité absolue (même s’il est arrivé en tête), multiplie ainsi les atteintes à la démocratie et à l’Etat de droit : refus d’appliquer les décisions du Tribunal constitutionnel et de la Cour suprême (nom donné en Pologne à la cour de cassation), violations répétées des immunités parlementaires et judiciaires, abus de la détention provisoire, notamment à l’encontre du père Olszewski, prêtre catholique qui dirigeait la fondation Profeto de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus, et de deux femmes fonctionnaires du ministère de la Justice (maintenus en prison sans procès pendant plus de sept mois, avec des traitements s’apparentant à de la torture au regard des conventions internationales, mais finalement libérés le 25 octobre sous caution sur ordre de la Cour d’Appel de Varsovie), etc.

Je citerai pour finir le commentaire d’un chroniqueur et essayiste polonais particulièrement populaire à droite, Rafał Ziemkiewicz, à propos de cette tentative d’interdiction de la Marche pour l’Indépendance cette année, avant qu’elle soit finalement autorisée : « Tout indique que ces voyous préparent une sorte de provocation grossière pour le 11 novembre. Ce sera leur incendie du Reichstag, qui servira de prétexte à d’autres actes de non-droit. »

Ou alors, sans aller aussi loin, ils veulent simplement finir par interdire cette marche patriotique qui a toujours déplu aux libéraux et à la gauche, à Varsovie comme à Bruxelles. Deux mois après avoir fait fouiller les locaux de l’association organisatrice et à quelques jours seulement de la Marche de l’Indépendance de cette année, le parquet a justement trouvé bon d’informer le maire de Varsovie de délits d’incitation à la haine qui auraient été commis au cours de cette marche en 2018, en lui rappelant qu’il pourrait en tirer les conséquences si de tels délits sont à nouveau commis cette année. Il suffira donc qu’un excité ou un agent des autorités en civil brandisse une pancarte sortant des clous pour que la question de l’interdiction définitive de la plus grande mache patriotique d’Europe revienne sur le tapis.

Olivier Bault
(Institut Ordo Iuris)

Nouvelle sortie en précommande : Le puzzle de la Nativité pour un Noël plein de sens et de couleurs !

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Cette année, Noël s’annonce encore plus féerique avec la sortie en précommande de notre tout nouveau puzzle de la Nativité, spécialement conçu pour les enfants à partir de 6 ans ! En plus d’être une belle activité ludique, ce puzzle est une porte d’entrée vers l’univers de l’Histoire Sainte, permettant aux petits comme aux grands de s’imprégner de la scène emblématique de la Nativité de manière joyeuse et pédagogique.

Un puzzle aux couleurs de la Nativité

Composé de 104 pièces et regorgeant de couleurs vives et de détails minutieux, ce puzzle offre un moment de détente et de partage en famille. Chaque pièce permet aux enfants de se rapprocher du message de Noël, tout en développant leur concentration et leur patience. Ils seront captivés par les personnages et les éléments symboliques de la Nativité, idéalement représentés pour rendre hommage à cette scène sacrée et festive.

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Pour célébrer la sortie de ce puzzle, nous vous proposons un tarif réduit en précommande : 16€ au lieu de 19€ ! Les puzzles sont actuellement en production et seront disponibles fin novembre. En passant commande dès maintenant, vous vous assurez de recevoir ce magnifique puzzle la première quinzaine de décembre, juste à temps pour l’offrir, par exemple. Une idée de cadeau parfaite pour un Noël empreint de sens et de beauté !

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Pogrom à Amsterdam

A l’occasion d’un match de foot, des supporters israéliens ont été pourchassés et lynchés par des milices au cri de « Free Palestine » :

Pour l’extrême-gauche, c’est sans doute normal :

Bientôt en France ? Le 6 novembre à Paris, les supporters du PSG, club qui appartient au Qatar, ont déployé une banderole “Free Palestine”. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé ce tifo, comportant un drapeau palestinien ensanglanté, le drapeau du Liban, Jérusalem, des chars ou encore un combattant masqué portant le keffieh. La lettre « i » de « Free Palestine » représentait une carte incluant l’ensemble du territoire de l’État d’Israël ainsi que la Cisjordanie et la bande de Gaza, colorés au motif du keffieh palestinien. Le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, et le directeur général du PSG, Victoriano Melero, ont été convoqués au ministère de l’Intérieur.

Les catholiques et les élections américaines

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Les américains ont pris conscience que ce qui était en jeu lors des élections présidentielles de 2024 était leur liberté. Comme l’a dit Elon Musk, s’ils perdaient lors de ce scrutin , ils n’auraient plus d’autre élection par la suite.

On le voit bien dans ces 20 millions d’illégaux. Le gouvernement voulait leur donner le droit de vote le plus vite possible. Ils les ont envoyés par avion dans les états pivots, pour pouvoir gagner toutes les élections à l’avenir. Ceci va contre la foi catholique, car ces démocrates ne cherchent pas à servir mais le pouvoir.

La population s’est tournée vers Dieu et a fait tellement de prières à cette occasion. Beaucoup de catholiques ont fait dire des messes pour Donald Trump sur tout le territoire. La prière donnée par le père Ripperger est devenue virale sur les réseaux sociaux. Des prêtres catholiques ont organisé des veillées de rosaires ….Tout cela a eu un impact important.

Les catholiques ont compris lors de ce scrutin, qu’il ne s’agissait non plus de la défense de telle ou telle idée mais d’un combat entre le bien et le mal.

Il faut à présent continuer à prier pour que le processus aille jusqu’au bout et change les choses dans le bon sens.

Marie de Magdala, une femme bouleversée par l’Amour du Christ

Voici le film documentaire réalisé par Armel Joubert des Ouches, qui s’est rendu dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et en Italie, à Saint Maximin, aux Saintes Maries de la Mer et à Mondovi, dans la région Piémont dans l’Italie du nord. Il a interviewé Don Emmanuel Lemière, l’abbé Florian Racine et Monseigneur Jean-Pierre Ravotti.

Une vie de scandales.

Elle est âgée de 23 ans lorsqu’elle rencontre le Christ. Cette rencontre, sur un chemin de Palestine, va bouleverser sa vie. Marie-Madeleine est l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire de l’église. Originaire de Magdala, petite ville située en bordure du lac de Tibériade, elle était la sœur de Marthe et de Lazare, Lazare, ressuscité par le Christ. Très tôt, elle est considérée comme une jeune fille « légère », se moquant de la vertu, multipliant les « aventures » scandaleuses et les amants. Cette vie de désordres se serait poursuivie dans la maison de ses parents après la mort de ces derniers, jusqu’à cette rencontre avec Jésus.

Une rencontre qui bouleverse sa vie

C’est au moment où Jésus de Nazareth commence sa vie publique avec ses apôtres que « la magdaléenne » entend parler de cet homme « faisant parler les sourds et rendant la vue aux aveugles ». Marie-Madeleine est là, cachée derrière un arbre ou un muret. Elle regarde, elle écoute. La Providence fait son œuvre peu à peu. C’est en apprenant la venue de Jésus chez celui que les évangiles appellent « Simon le Pharisien » que Marie-Madeleine s’y rend à son tour. « Une femme pécheresse …/… apporta un vase d’albâtre plein de parfum, se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleura et elle lui mouilla les pieds de ses larmes… »

Elle ne le quittera plus

Selon l’évangile de Luc, Marie-Madeleine aurait été délivrée de sept démons par le Christ. Après avoir été « libérée » de sa vie de pêchés, elle fera parti du groupe des « femmes-disciples » qui accompagnèrent Jésus jusqu’à sa mort. Marie-Madeleine « fidèle parmi les fidèles »aura le privilège d’être la première femme à être visitée par Jésus à sa résurrection. Après son départ forcé de Palestine – les romains martyrisent les amis de Jésus – elle monte dans une embarcation puis, aux côtés de Lazare, de Marie Salomé, de Marie Jacobé rejoint le nord ouest de la Méditerranée. Elle quittera ensuite les Saintes Maries de la mer pour vivre dans une grotte à plus de 200 km de là, la grotte dite de « la Sainte Baume ».

Ordinariat traditionnel : face à une situation bloquée, il est préférable de mettre en avant des solutions plutôt que de se lamenter

Nous avons déjà évoqué (ici et ) le projet du père Louis-Marie de Blignières d’ériger un « ordinariat traditionnel ». Nous l’avons interrogé pour en savoir plus :

En quoi la création d’un Ordinariat faciliterait-elle la vie des communautés locales ? Il faudra toujours que l’évêque diocésain donne son accord pour la création d’un lieu de messe dans son diocèse. Or l’attraction des pédagogies traditionnelles (messe, catéchisme…) suscite des jalousies et empêche souvent la croissance des communautés locales.

La formule que je propose est l’institution d’une Administration apostolique personnelle établie de façon stable, comme celle qui a été établie à Campos au Brésil en 2002. Cette structure juridique serait aussi l’équivalent d’un Ordinariat personnel, tel qu’il existe en différents pays pour assurer de façon stable le soin pastoral des militaires et de leurs familles. Elle serait établie sur l’ensemble des diocèses français.

L’évêque placé à la tête de cet Ordinariat pourra ouvrir des paroisses personnelles, après simple consultation de l’évêque du lieu. C’est ce que prévoit le Décret d’érection de l’Administration apostolique personnelle Saint Jean-Marie Vianney à Campos du 18 janvier 2002, au n° VIII, § 1 :

« L’Administrateur apostolique pourra, selon les normes du droit et après avoir entendu l’avis de l’évêque du diocèse de Campos, ériger des paroisses personnelles afin de pourvoir au soin pastoral des fidèles de L’Administration apostolique ».

Ce sera là un précieux avantage pour ouvrir de nouveaux lieux de culte.

L’évêque de l’Ordinariat pourra ensuite confier la charge pastorale de la paroisse personnelle, soit à l’un des instituts issus d’Ecclesia Dei, soit à un prêtre incardiné dans l’Ordinariat. Les prêtres diocésains qui le désirent pourront célébrer ponctuellement dans les lieux de culte de l’Ordinariat.

Du point de vue canonique, l’inscription des fidèles dans l’Ordinariat traditionnel n’annulera pas pour eux la possibilité de pratiquer la messe et les sacrements en dehors de l’Ordinariat. L’évêque placé à la tête de l’ordinariat jouira d’une juridiction personnelle cumulative avec celle de l’évêque du lieu. Loin de constituer une « réserve de peaux-rouges » où les fidèles seraient parqués, l’Ordinariat proposé créera une alternative précieuse, qui sera utile – voire parfois indispensable – pour échapper à la rigidité administrative de certains diocèses et aux tracasseries de certains pasteurs.

Depuis Traditionis custodes, les autorités romaines semblent peu disposées à faciliter la vie des prêtres et des fidèles attachés à la messe traditionnelle. Les évêques doivent systématiquement demander l’autorisation de Rome pour permettre à un prêtre diocésain de célébrer selon le missel de 1962. Comment pensez-vous que les évêques diocésains et les autorités romaines acceptent l’idée même d’un Ordinariat ? Avez-vous pu sonder quelques dicastères à Rome sur ce sujet ?

Il est vrai que depuis plus de cinquante ans, la tendance dominante dans la hiérarchie française a été peu ou prou opposée à ce qui se faisait en faveur des pédagogies traditionnelles de la foi. Il est probable que cette opposition persiste chez plusieurs évêques diocésains. Mais les choses sont en train de changer lentement. Des évêques plus pragmatiques pourraient ne pas voir d’un mauvais œil une solution qui les déchargerait d’un souci, notamment par rapport à des presbyteria réticents envers les traditionalistes. D’autres évêques, soucieux de la mission, pourraient se réjouir de voir ouvrir une porte supplémentaire à l’évangélisation, par le biais des pédagogies traditionnelles, tout en gardant la juridiction cumulative sur les fidèles qui en bénéficieraient.

Pour les autorités romaines, les quelques sondages que nous avons déjà faits ne sont pas défavorables. Un prélat canoniste de haut rang nous a dit que c’était en soi une excellente solution, même si elle était prématurée sous le pontificat actuel. Mais, comme on l’a fait remarquer récemment dans un débat sur ce sujet :

« Le pontificat actuel ne durera pas éternellement et un changement d’équipe pourrait amener à reposer la question d’un Ordinariat. Cela pourrait venir d’une équipe romaine qui, sans être beaucoup plus favorable à la liturgie traditionnelle que l’actuelle, serait plus pragmatique et comprendrait que les communautés traditionnelles ne disparaîtront pas simplement parce que Rome l’a décidé. A partir de là, la question d’un encadrement juridique pacifiant et durable pourra être posée » (Forum catholique, 27 octobre 2024)

Cet Ordinariat serait limité à la France. Faudrait-il aussi créer un Ordinariat par pays, avec à chaque fois un évêque à sa tête ?

La présence d’un évêque à la tête de l’Ordinariat projeté pour la France comporte un élément important du point de vue de la hiérarchie. Le prélat à la tête de l’Ordinariat traditionnel serait évêque et membre de droit de la Conférence des Évêques de France, comme le sont les évêques des trois éparchies orientales établies en France. Ainsi la question traditionaliste ne serait plus « hors les murs » pour la hiérarchie française. Le caractère épiscopal est le fondement d’une certaine relation de collégialité entre les membres du corps épiscopal. Chacun informe les autres, il porte le souci des autres églises diocésaines – et les aide dans la mesure du possible –, tout en n’ayant juridiction que sur la sienne.

Dans le cas qui nous occupe, cela ferait cesser l’« insularité » actuelle de ces groupes sans pasteur épiscopal. Leur ordinaire donnerait de leurs problèmes une vraie connaissance à ses confrères, et il porterait auprès de ses ouailles la sollicitude des autres évêques. L’évêque est un successeur des Apôtre, qui participe d’un « charisme certain de vérité », comme le dit Vatican I. Le sens de l’Eglise et de la communion hiérarchique ne pourrait qu’y gagner.

La proposition mise à l’étude ne porte que sur l’ensemble des diocèses français. En juin 2001, une supplique signée de la quasi-totalité des Supérieurs et personnalités Ecclesia Dei comportait la demande d’instituer des « Vicariats apostoliques ». Dans l’esprit des signataires, confrontés à de grandes difficultés, il y aurait eu plusieurs Vicariats, selon les pays ou même les continents. Le motu proprio Summorum Pontificum, qui a changé les données, a ensuite reçu une application assez différenciée selon les pays. De même, l’application de Traditionis custodes a été plus ou moins rigoureuse. C’est sur la base de la situation en France que la présente proposition est lancée. On ne préjuge pas d’autres propositions, par exemple pour les pays anglo-saxons, qui seraient orientées davantage vers un retour de fait à Summorum Pontificum.

La possibilité que l’idée mise en chantier débouche à court terme est de toutes façons modeste. Appuyé sur une expérience de plusieurs décennies, je ne peux nourrir d’illusions sur ce point. Mais je sais, pour l’avoir vécu, que dans la Sainte Église ce qui paraît improbable à un moment peut devenir rapidement une réalité ! Ainsi, parmi la poignée de prêtres fondateurs de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre et de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier allant à Rome au début de juillet 1988, qui aurait imaginé que leurs Instituts embryonnaires seraient aussi rapidement érigés de droit pontifical, qu’ils se maintiendraient et qu’ils croîtraient, comme il l’ont fait durant des décennies ?

En face d’une situation bloquée en de très nombreux endroits depuis le motu proprio du 16 juillet 2021, il est préférable de mettre en avant de façon constructive des solutions plutôt que de se lamenter. Un juste « sens de l’Église » suggère aux fidèles et aux prêtres traditionalistes de proposer respectueusement des solutions à la hiérarchie, plutôt que de récriminer sans fin sur les inconvénients de la situation actuelle.

Mgr Bernard Tissier de Mallerais (1945-2024)

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Le 8 octobre 2024, il y a un mois, Mgr Bernard Tissier de Mallerais, l’un des quatre prêtres élevés à la dignité épiscopale par Mgr Marcel Lefebvre le 30 juin 1988 sans l’autorisation de Rome, nous a quittés. Sa mort imminente avait été annoncée quelques jours auparavant, alors qu’il se trouvait déjà en agonie.

Rappelons que Mgr Bernard Tissier de Mallerais, avec les autres évêques ordonnés et Mgr Lefebvre, avait été excommunié parce que son ordination épiscopale n’avait pas été réalisée en pleine communion avec Rome. Jean-Paul II, dans la Lettre ApostoliqueEcclesia Dei, publiée seulement deux jours après les ordinations de Mgr Lefebvre, soulignait la nécessité de l’excommunication prononcée contre les protagonistes de cet événement :

« En lui-même, cet acte a été une désobéissance au Souverain Pontife en une matière très grave et d’une importance capitale pour l’unité de l’Église, puisqu’il s’agit de l’ordination d’évêques par laquelle se perpétue sacramentellement la succession apostolique. C’est pourquoi une telle désobéissance, qui constitue en elle-même un véritable refus de la primauté de l’évêque de Rome, constitue un acte schismatique. En accomplissant un tel acte malgré la monition formelle qui lui a été envoyée par le cardinal préfet de la Congrégation pour les Évêques le 17 juin dernier, Mgr Lefebvre a encouru avec les prêtres Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta, la grave peine de l’excommunication prévue par la discipline ecclésiastique. »

La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X avait invoqué un « état de nécessité » pour justifier ces ordinations comme nécessaires pour répondre aux besoins des fidèles désorientés par la grave crise interne à l’Église. La situation actuelle n’est pas très différente de celle de 1988 ; à bien des égards, elle est même encore plus complexe, ce qui peut laisser supposer que le fameux « état de nécessité » existe toujours.

Benoît XVI lèvera l’excommunication en 2009 dans un effort de rapprochement avec la Fraternité. Des progrès ont été réalisés dans cette direction, comme les rencontres entre les pontifes et les responsables de la Fraternité, la dernière étant celle entre l’abbé Davide Pagliarani, actuel supérieur général de la Fraternité, et le pape François, en 2022. Cependant, à ce jour, une pleine réconciliation n’a pas encore été atteinte.

Mgr Tissier de Mallerais a exercé diverses fonctions au sein de la Fraternité, mais il est probablement mieux connu pour sa monumentale biographie de Mgr Lefebvre, Marcel Lefebvre : une vie (Éditions Clovis, 2002). Cet ouvrage est une référence pour ceux qui souhaitent mieux connaître la figure de Mgr Lefebvre, bien sûr écrite par un ardent défenseur de son œuvre. Mgr Tissier de Mallerais a également publié un autre ouvrage en 2010, L’Étrange Théologie de Benoît XVI, dans lequel il critique certaines affirmations du pape Benoît XVI qu’il considère surprenantes en matière de doctrine catholique.

La nouvelle de la mort de Mgr Tissier de Mallerais a ravivé les discussions au sein de la Fraternité au sujet de possibles nouvelles ordinations épiscopales, ce qui pourrait aggraver la division avec Rome. Les deux évêques restants, après l’expulsion de Mgr Richard Williamson, Mgr Alfonso de Galarreta (1957) et Mgr Bernard Fellay (1958), ne sont pas encore d’un âge très avancé, mais la Fraternité envisage certainement d’autres aspects dans une perspective future. Rappelons que Mgr Lefebvre avait déclaré en 1975 qu’il ne se séparerait jamais de l’Église, et nombreux sont les fidèles, au sein de la Fraternité comme à l’extérieur, qui souhaitent ardemment une réconciliation entre le Saint-Siège et la Fraternité.

Dans son homélie pour les funérailles de Mgr Tissier de Mallerais, le supérieur général de la Fraternité, l’abbé Davide Pagliarani, a notamment déclaré :

« Mais cette perte, et le deuil dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui, sont compensés par la consolation de l’exemple qu’il nous laisse. Notre-Seigneur, qui garde toujours sa parole, est venu le chercher “comme un voleur” : nous n’étions pas préparés à une mort si soudaine. Mais dans sa délicatesse, Notre-Seigneur a voulu venir le chercher au moment même où il allait célébrer la messe. C’est à ce moment-là que Monseigneur a perdu connaissance. Son dernier acte, c’était d’aller célébrer la messe, et il est décédé après quelques jours. Ce n’est pas un hasard : la messe a été sa raison d’être. Il a cherché Mgr Lefebvre, parce qu’il cherchait la fidélité à la messe. Il l’a rejoint l’année même où la nouvelle messe a été promulguée, et il est resté fidèle à cette messe de toujours. Et maintenant, le Bon Dieu l’a considéré mûr : mûr pour cette nouvelle liturgie, la liturgie éternelle, dans laquelle les prêtres, les évêques, chantent sans cesse : “Voici l’Agneau qui a été immolé – cet Agneau, que moi-même j’ai immolé pendant toute ma vie en tant que prêtre – voici l’Agneau digne de recevoir la gloire et l’honneur dans l’éternité”. »

Des paroles d’espérance en la vie éternelle, nécessaires, mais qui ne nous empêchent pas de penser aux nombreuses questions qui agitent actuellement tant le Saint-Siège que la Fraternité elle-même.

Les ONG financées ou protégées par les États participent à la recomposition du monde et aux logiques impériales

Lu dans Conflits :

[…] L’idéologie libérale qui sous-tend les ONG a paradoxalement pu s’imposer grâce au soutien d’intellectuels venus de la gauche, désorientés par le reflux des mouvements sociaux dans les années 1970. La « dualité des pouvoirs » trotskiste, entre un Parti communiste à la proue du prolétariat et un État vendu à la bourgeoisie, a perdu en visibilité au profit d’une approche décentralisée du pouvoir. Celui-ci prolifère dans des rhizomes qui étendent leurs radicelles au mépris des frontières. Libéraux (Raymond Aron), sociaux-démocrates (Jürgen Habermas) et postmarxistes (Michael Hardt, Toni Negri) s’entendent pour discréditer le peuple comme l’État. Et leur préférer les figures déterritorialisées de l’empire et de la multitude des minorités en demande de soin et de reconnaissance.

La rencontre entre ces camps hier opposés n’a rien de fortuit. Elle est le fruit d’une stratégie orchestrée dans les universités nord-américaines pour conjurer le déclin de l’hégémonie américaine entamée en 1975, dans le triple contexte du ralentissement de la croissance, de la défaite au Vietnam et des revendications du tiers-monde. « Pour devenir hégémonique, un État doit protéger et fonder un ordre mondial universel dans sa conception […] un ordre que la plupart des autres États considèrent comme compatible avec leurs propres intérêts », écrit le géopoliticien néo-gramscien Robert Cox. L’hégémonie américaine porte l’influence de la bannière étoilée très au-delà des capacités limitées de son État. Pour chacun sur cette Terre, elle rend désirable « une nouvelle culture et une nouvelle philosophie qui prennent racine dans la conscience populaire avec la même force et le même caractère que les croyances traditionnelles ». Parce que leur modèle y a été théorisé, les institutions intermédiaires que sont les ONG confèrent une centralité incontestable aux universités américaines, au détriment des centres intellectuels européens marginalisés. Les ONG ont réduit au silence la critique tiers-mondiste de la mondialisation. Enfin, elles ont présenté sous son jour le plus aguicheur le modèle néolibéral qui a permis à la première puissance mondiale de garder son rang après 1975.

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