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Les égorgés de Turquie avaient été torturés

Les journaux turcs rapportaient vendredi que les trois victimes de la tuerie survenue mercredi dans une maison d’édition chrétienne en Turquie auraient été torturées et interrogées sur leurs activités pendant des heures par leurs jeunes bourreaux. Un médecin qui a opéré l’une des trois victimes, encore vivante après la descente policière, a expliqué les détails macabres de l’attaque :

"C’est clair que ces blessures ont été infligées pour le torturer".

Les deux autres victimes retrouvées mortes par les policiers sont un deuxième Turc, Necati Aydin, et un Allemand, Tilmann Geske.

Les suspects ont déclaré :

"Nous leur avons ligoté les mains et les pieds avant de les bâillonner. C’est Emre [Günaydin, le cerveau possible de l’attaque, grièvement blessé après s’être jeté par une fenêtre] qui leur a tranché la gorge".

La police interrogeait au total dix suspects, qui auraient des motivations politiques. Selon la presse, ces meurtres ont ravivé, dans un pays officiellement à 99% musulman, l’angoisse suscitée par de précédents meurtres visant les minorités religieuses.

Marie Sophrone

La Foire du Trône endeuillée

par un deuxième mort.

MJ

L’émeute couve à Clichy

Le mortel passage à tabac d’un Pakistanais et les agressions de journalistes font monter la tension à la veille des élections dans le berceau des émeutes de 2005. Alors que les projecteurs se braquent sur la ville à la veille de la présidentielle, une « chasse » aux journalistes a été lancée aux pieds des HLM. L’afflux des caméras a réveillé de fâcheux souvenirs. Dans l’après-midi de mercredi, plusieurs correspondants étrangers ont été agressés sur le ­marché qui jouxte Clichy et Montfermeil.

La tension, perceptible, est montée d’un cran avec la mort, lundi, d’un Pakistanais de 44 ans, tombé dans le coma le 31 mars après un passage à tabac devant un immeuble de la cité de La Forestière. Arshad Mohammad, habitant La Courneuve, rendait visite à son frère Nawaz lorsqu’il a été accosté par une bande de jeunes d’origine africaine exigeant son paquet de cigarettes et son téléphone mobile. Plaqué au sol, il a été roué à coups de lattes de bois.

Un officier de police déclare :

"Nous sommes sur le fil du rasoir et la population est à cran. Depuis des semaines, Clichy et Montfermeil concentrent le plus d’incidents avec les forces de l’ordre, caillassées et encerclées par des groupes hostiles lors de chaque intervention."

Michel Janva

Se tourner en famille vers le Sacré Coeur de Jésus

… à la veille de la présidentielle : c’est ce que suggère l’abbé Lelièvre sur son site Evangelium Vitae.

HV

“La France que j’aime”

Stm Jolie idée de Valeurs actuelles : pour "prendre de la hauteur à la veille du premier tour", l’hebdomadaire publie les raisons d’aimer la France données par 26 personnalités, dont MM. Bayrou, Le Pen, Sarkozy et de Villiers. Le résultat – avouons-le – est inégal.

Aux deux extrêmes : Jean Raspail, qui répond par une charmante vignette; et Philippe Douste-Blazy, qui n’a trouvé, in extenso, que ceci :

La France que j’aime est multiple… J’aime la France qui porte haut les valeurs universelles et le respect de la souveraineté des peuples. Celle aussi qui respecte la diversité des cultures en accueillant, par exemple, un musée des Arts premiers. Et puis j’aime les Français lorsqu’ils se passionnent pour leur pays.

Henri Védas

Caractère inné de la pédophilie : encore des réactions

Valeurs actuelles publie une tribune du philosophe Dominique Folscheid, qui met la thèse de Nicolas Sarkozy dans son contexte intellectuel :

[Nicolas Sarkozy] avait en face de lui un Michel Onfray soutenant mordicus que « ce sont les circonstances qui fabriquent l’homme ». Qui lui servait la soupe populaire de l’idéologie de gauche. […] Comment ne pas être tenté par l’idéologie contraire, qui semble rétablir les droits de la nature ? Elle est aujourd’hui répandue un peu partout, et pas seulement à droite. Elle se nourrit de la “génomania” ambiante. Du “tout-social” on est en train de virer au “tout-génétique”. […]

Soyons sérieux : au temps du sexe gratuit, laïque et obligatoire, avec une enfance conditionnée au porno, c’est à un tout autre niveau qu’il faut aborder le problème des déviances sexuelles.
Sociomania et génomania nous donnent deux déterminismes aussi absurdes et exécrables l’un que l’autre. La faute à cette anthropologie sommaire qui cultive le couple infernal de l’inné et de l’acquis. Aux sciences biologiques l’inné, aux sciences sociales l’acquis. Comme si l’homme était une sorte de centaure, moitié nature moitié culture, alors qu’il constitue une totalité indissociable.

Dans Le Monde d’hier, le Prof Jacques Testart prenait lui aussi appui sur les déclarations déterministes de M. Sarkozy pour dénoncer, dans une tribune vigoureuse mais souvent confuse, "l’eugénisme au service du libéralisme" :

[C]omme prévu il y a un demi-siècle par le généticien progressiste Hermann Muller (Prix Nobel en 1946), "l’eugénisme de la société future, libéré des traditions de caste, d’esclavage, de colonisation, pourra être une eugénique véritable et radicale". […]

Le message d’Hermann Muller est en bonne voie pourvu qu’on ne perçoive pas l’eugénisme par la lunette étroite du racisme ou de l’antisémitisme : dès qu’on saura produire les oeufs humains en abondance et sans instrumentaliser les femmes, le tri des pontes au laboratoire sera intensifié pour la sélection du meilleur bébé possible. Cette mise en compétition de leurs embryons permettra à chaque couple, et hors de toute suspicion de racisme, de remplir efficacement la case sarkozienne "compétences et talents"… avec confirmation grâce à des tests pratiqués dès l’âge de 3 ans.

Henri Védas

Encore une preuve contre la légende noire de Pie XII

Une circulaire de Pie XII aux instituts religieux, en date du 25 octobre 1943, a demandé explicitement aux religieux d’accueillir dans leurs maisons les juifs persécutés, d’ouvrir les instituts et aussi les catacombes, a révélé le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone.

Encore une pièce pour servir la vérité, après les archives nazies, le livre du rabbin Dalin et les révélations d’anciens du KGB.

Michel Janva

Le prince de Monaco refuse l’IMG

Le gouvernement princier a rejeté, mardi 3 avril, la proposition de loi relative à la dépénalisation de l’interruption médicale de grossesse (IMG). Cette proposition de loi avait été adoptée en octobre 2006 par le Conseil national de la principauté, sous la pression d’un lobbying international actif en faveur de l’avortement.

Michel Janva

Benoît XVI a deux ans !

19avril Il y a 2 ans jour pour jour, le Cardinal Joseph Ratzinger était élu au Souverain Pontificat. Deo Gratias.

L’Osservatore Romano consacré un numéro spécial au deuxième anniversaire du pontificat de Benoît XVI. Il est intitulé "le printemps de l’intrépide timonier de l’Eglise".

La Préfecture de la Maison Pontificale vient de donner les chiffres de participations aux Audiences et Angelus de Benoit XVI, pour les mois d’avril 2006 à avril 2007 :

  • Messes en présence du Saint-Père : 536.000 fidèles
  • Audience Générale du mercredi, pour un enseignement : 1.020.600 personnes.
  • pour la prière de l’Angelus ou du Regina Caeli : 1.460.000 personnes.

Michel Janva

Fermeture d’une mosquée en Seine-et-Marne

La mairie communiste de Champs-sur-Marne a annoncé qu’elle avait pris un arrêté de fermeture d’un lieu culturel et cultuel musulman, ouvert depuis mi-février sans autorisation de la copropriété ni de la mairie. Cet arrêté fait suite à un avis défavorable à l’ouverture rendu par la commission de sécurité de la commune, qui a notamment considéré que le lieu ne comportait pas assez d’entrées et de sorties compte tenu de la capacité d’accueil.

Michel Janva

Recomposition politique en Pologne

Au lendemain de l’échec de la révision de la loi sur l’avortement, Marek Jurek, président de la Diète, a décidé de démissionner du PiS, le parti au pouvoir, et a annoncé la formation d’un nouveau parti politique.

MJ

Concours de… pronostics !

Cette semaine, vos blogueurs vous proposent non un concours de légendes, mais un coVoyantncours de pronostics portant sur les résultats du premier tour de la présidentielle. En voici les règles :

  • Les lecteurs sont invités à soumettre leur pronostic en commentaire de ce post (et non par mel !) avant samedi minuit en "copiant-collant" la liste des candidats ci-dessous et en leur affectant le score qu’ils leur prédisent.
  • Le gagnant sera le lecteur qui aura deviné au plus près les scores de l’ensemble des 12 candidats (c’est-à-dire celui dont le total [(erreur sur le candidat a)+(erreur sur le candidat b)+…..] sera le plus faible.)
  • Fera foi en dernier lieu le résultat, portant sur les suffrages exprimés, annoncé mercredi par le Conseil constitutionnel – mais celui annoncé par le Ministère de l’Intérieur, lundi sans doute, pourra suffire à déterminer notre vainqueur !
  • Nous nimposons pas aux lecteurs un nombre de décimales particulier dans leur pronostic, mais nous prendrons en compte le résultat du Ministère à 2 décimales. Libre par ailleurs au lecteur de veiller ou non à ce que le total de ses propositions soit égal à 100.
  • Attention : un seul pronostic par joueur sera pris en compte !
  • En cas d’égalité entre deux joueurs, le taux de participation (demandé en bas de liste) fera office de question subsidiaire pour les départager. Si l’égalité persistait, celui dont la réponse aura été postée la première serait le gagnant.

Le Salon Beige

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Olivier Besancenot :

Marie-George Buffet :

Gérard Schivardi :

François Bayrou :

José Bové :

Dominique Voynet :

Philippe de Villiers :

Ségolène Royal :

Frédéric Nihous :

Jean-Marie Le Pen :

Arlette Laguiller :

Nicolas Sarkozy :

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Taux de participation :

Etats-Unis : crise de l’enseignement catholique

Daniel Hamiche consacre un post à cette crise, qui prend apparemment des formes différentes de celle que nous connaissons en France :

[E]n 1965 les catholiques – qui représentaient 24 % de la population – scolarisaient 12 % des jeunes Américains ; aujourd’hui que leur proportion est sensiblement la même, ils n’en scolarisent plus que 5 %. […]
Plusieurs explications peuvent être apportées pour expliquer un tel phénomène.
D’abord, la chute vertigineuse du nombre des religieuses enseignantes qui constituaient la colonne vertébrale du système d’éducation catholique. […]
Ensuite, évidemment, et c’est un autre crève-cœur que d’y revenir, le scandale des abus sexuels du clergé qui a détourné de nombreux parents de confier leurs enfants à des établissements catholiques et a tari les dons financiers pour ces derniers.

Henri Védas

Incendie d’une école

Un incendie vraisemblablement d’origine criminelle a partiellement dégradé une école élémentaire de Nandy (Seine-et-Marne) la nuit dernière. L‘incendie, qui s’est déclaré vers 3H00 du matin, a dégradé principalement deux salles de classe de l’école Les Bois.

MJ (via Ilys)

Le Monde vous dit pour qui voter

Dans un éditorial signé de son président, le journal faiseur de l’opinion publique s’affranchit des idées et simplifie au maximum l’élection présidentielle :

"il y a dans l’offre politique disponible deux options : celle de Nicolas Sarkozy, se réclamant de la droite et de la majorité sortante, [et celle de ] Ségolène Royal […].

Traditionnellement, dans un scrutin présidentiel, l’adage veut qu’au premier tour on choisisse et qu’au second on élimine. Cette fois, il faut éliminer au premier tour pour être sûr de pouvoir choisir au second. En dépit des confusions qui ont parasité la campagne, le seul projet qui s’oppose à celui de Nicolas Sarkozy et qui s’appuie sur une force politique capable de gouverner est celui de Ségolène Royal."

Bienvenue dans Le Monde de la pensée unique.

Michel Janva

“Nicolas Sarkozy n’a rien de commun avec le FN”

C’est ce que déclare Jean d’Ormesson dans Le Figaro. Commentaire de Jean Madiran dans Présent :

Ce n’est pas un amateur. C’est un connaisseur. C’est un professionnel. Quand il écrit : rien, c’est qu’il pense et qu’il veut dire : rien. C’est à coup sûr nous inciter à la méfiance. Tout le monde voit bien que Sarkozy tient des propos analogues et parfois identiques à ceux de Le Pen sur la nation ; et sur d’autres sujets aussi. […] Mais chez Sarkozy, selon Jean d’Ormesson, il s’agit d’une duperie calculée […]

"Son but [de Sarkozy, dixit d’Ormesson] est de ramener dans la communauté nationale et républicaine les électeurs égarés du Front national. Qui oserait le lui reprocher ? En privé au moins, il n’est plus personne pour refuser l‘évidence : le seul dirigeant politique capable aujourd’hui de contenir l’ascension continue du Front national, c’est Nicolas Sarkozy."

[…] Que Sarkozy soit réellement en train d’ourdir [cette] tromperie […] n’est pas absolument invraisemblable. Mais alors, il aurait fallu feindre jusqu’au bout. Et Sarkozy va perdre sa dernière chance d’y réussir s’il ne la dément pas promptement comme odieuse et indigne de lui ; et si son démenti ne paraît pas crédible.

Michel Janva

Qui a dit ?

«Comment pourraient-ils être crédibles en promettant ce qu’ils n’ont pas fait hier ?».

MJ

Addendum : Bravo à Maxence. Il s’agit effectivement d’une recopitude de Ségolène Royal. La phrase de Le Pen est différente : "comment pourraient-ils faire demain ce qu’ils n’ont ni su, ni pu, ni voulu faire hier ?"

Les candidats et la bioéthique

Gènéthique.org a envoyé un questionnaire aux candidats puis, en s’appuyant sur les réponses (4 candidats seulement ont répondu : F. Bayrou, N. Sarkozy, P. de Villiers et J-M. Le Pen), a établi un tableau sur les positions en matière de bioéthique. On note l’absence de réponse de Nicolas Sarkozy sur la recherche sur les embryons (le candidat hésite sur la définition même de l’embryon !), tandis que François Bayrou est pour ("François Bayrou a soutenu les recherches sur l’embryon dans le cadre de la loi sur la bioéthique de 2004. Il s’agit donc, pour lui, d’une discussion civile et laïque et non spirituelle" !).

Seuls Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen se déclarent insatisfaits du diagnostic prénatal qui "vise à la suppression et non pas au traitement", souhaitent que soit reconnu comme délit l’acte ayant entraîné la mort du foetus in utero, et définissent l’embryon (JMLP : "Un être à part entière, vivant à défaut d’être viable" ; PdV : "Un petit d’homme".) 

Sur l’avortement, Nicolas Sarkozy propose de faire la promotion des moyens de contraception et ne souhaite pas revenir sur le délai légal de 12 à 10 semaines. Philippe de Villiers souhaite revenir sur ce délai légal, tandis que Jean-Marie Le Pen préfère revoir toute la loi sur l’IVG.

A noter également la réponse sur l’euthanasie : Nicolas Sarkozy ne répond pas tandis que les 3 autres y sont défavorables.

Les lecteurs trouveront également les réponses complètes de François Bayrou, Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen.

Michel Janva

Sur quels critères voter ? Témoignages

Toujours dans Famille chrétienne, plusieurs personnalités ont été interrogées sur la façon dont elles allaient voter :

  • Elisabeth Montfort : "Parmi les critères non négociables, je note le respect de la dignité de tout être humain […] ; la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme […] ; et la liberté pour les parents de choisir l’éducation scolaire et religieuse qu’ils souhaitent pour leurs enfants. Dans le même temps, il s’agit de discerner avec quelle équipe de gouvernement le candidat mettra en œuvre sa politique, et quelle majorité se dégagera pour la soutenir et voter les lois. Je choisirai le candidat qui me permettra d’être le plus efficace et qui me laissera la plus grande marge d’engagement pour corriger les points non négociables. […] En choisissant un candidat, je m’engage pendant toute la durée de son mandat, à observer, influencer et peser sur ses décisions pour rendre possible ce qui est souhaitable […] Par mon vote, je deviens responsable de celui que j’ai choisi."
  • Rose-Marie Miqueau : "Je voterai pour le seul qui défende explicitement et courageusement ces principes, sans m’inquiéter du second tour. […] Trahir nos convictions par des votes dits "utiles" a pour seule conséquence de laisser faire l’Adversaire."
  • Jean-Marie Le Méné : "Mon seul critère de vote est le respect de la vie commençante. Je ne pourrai pas voter pour un candidat qui accepte de tuer des enfants, parce que toutes les autres questions en découlent. […] Au deuxième tour, si j’ai le choix entre deux candidats qui méprisent la vie, je pratiquerai l’objection de conscience électorale, pour briser cette chaîne de complicité avec le crime institutionnalisé. Depuis trente ans, on demande en permanence aux chrétiens de négocier. […] Or c’est une question absolument non négociable, dont dépendent toutes les autres.
  • Dr Xavier Mirabel : "Le respect de la vie, celui de la famille fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme, et la liberté d’éducation sont bien mes critères : c’est une question de justice. […] De plus, nous élisons un homme (ou une femme). C’est pourquoi je suis attentif aux personnes. Je récuse les politiques qui professent une forme de schizophrénie entre "l’éthique de conviction" (ce qu’ils croient en leur for interne) et "l’éthique de responsabilité" (les valeurs à la mode qu’il faudrait entériner). Je ne peux juger le cœur des personnes, mais je tente d’évaluer la cohérence et la rectitude des candidats. Si j’ai le choix entre un candidat qui se déclare pour les unions homosexuelles et contre l’euthanasie et un candidat "pro-tout cela", je devrai me rabattre sur le premier. Mais ensuite je ferai tout pour qu’il modifie sa position".
  • Jean-Guilhem Xerri : "Le candidat doit d’abord privilégier l’intérêt général sur les intérêts particuliers et être libre par rapport aux lobbies de toute nature. Ensuite, cet intérêt doit aller jusqu’à une attention particulière pour les plus fragiles (de l’embryon à la personne de la rue, en passant par la mamie en fin de vie et les malades). Enfin, le candidat doit manifester un certain "rapport à la vérité" : une transparence, une cohérence dans le discours."

Michel Janva

Et au 2e tour ?

Suite de l’excellent débat organisé par Famille chrétienne :

F. L. L. – Les termes du choix ne sont pas les mêmes. La palette est plus restreinte au second tour. Voter pour ses idées au premier tour ? Rien à dire sur le plan des principes ! Mais si notre candidat n’est pas qualifié, comment faire ensuite ? Et comment faire si un candidat de deuxième choix s’en trouve éliminé ? Dans une élection à deux tours, il faut calculer. Renforcer son candidat favori si cela peut servir à faire pression pour la suite ; ou, si son poids est trop faible, ne pas sacrifier un second choix ? Cela dépend des circonstances ; non par pur pragmatisme mais parce qu’il faut exercer son choix en prudence pratique en fonction du meilleur possible ici et maintenant.

De toute façon, le siège du candidat ne restera pas vide. Il y aura un président de la République. Préfère-t-on laisser passer le plus mauvais en renvoyant dos à dos les candidats ? En tout état de cause, il est indispensable d’expliciter pourquoi on vote, et de faire entendre les motifs de son choix. L’élu ne doit pas se sentir titulaire d’un chèque en blanc. […]

F. D. – L’électeur peut se trouver en situation d’objection de conscience, comme le résistant dans le régime de Vichy. L’objection de conscience est la forme suprême de l’engagement politique. C’est un levier extrêmement puissant pour faire pression sur les dirigeants politiques. C’est la limite au moindre mal.

F. L. L. – L’objection de conscience, prise en son sens strict, est un acte personnel par lequel l’individu, contraint de poser un acte que réprouve sa conscience, s’y refuse, au risque d’un désagrément, voire d’une sanction. Le vote n’entre pas dans ce domaine : nul n’y est contraint […]. Sur ce point, je pense qu’il faut donner aux interventions du Magistère auxquelles nous nous référons leur juste portée. Si la réponse devait être celle d’une "objection de conscience électorale", les évêques américains en 2004 n’auraient pas posé la question suivante : "Un catholique peut-il voter pour un candidat favorable à l’avortement ?"

À l’époque, le cardinal Ratzinger leur a répondu : "Un catholique serait coupable de collaboration formelle (c’est-à-dire directe et intentionnelle) avec le mal s’il devait voter pour un candidat à cause de sa position permissive sur l’avortement ou l’euthanasie. Quand un catholique ne partage pas la position d’un candidat en faveur de l’avortement ou de l’euthanasie, mais vote pour ce candidat pour d’autres raisons, on considère cet acte comme une coopération matérielle (c’est-à-dire instrumentale, indirecte et non intentionnelle) et éloignée, permise pour des raisons proportionnées".

Par ces "raisons proportionnées", il faut évidemment entendre l’ensemble des paramètres du bien commun, à rechercher en priorité. Indirectement mais sûrement, cette réponse induit à considérer ce que sera le moindre mal dans l’acte de vote que l’on va émettre. On peut recourir au moindre mal même dans des situations compliquées : le Magistère ne veut pas enfermer les chrétiens dans un exil intérieur.

F. D. – Le texte que vous citez est un post-scriptum. On ne peut pas lui donner le sens que vous prétendez. On peut voter pour un candidat favorable personnellement à l’avortement s’il ne propose pas d’aggraver une situation existante. Le cardinal Ratzinger ne s’est pas contredit dans ce post-scriptum.

Oui, l’objection de conscience existe en matière politique, et pas seulement en matière de morale individuelle. Jean-Paul II a nommé Thomas More patron des hommes politiques : il a d’abord sacrifié sa carrière, et lorsqu’il s’est agi de soustraire l’Église d’Angleterre à l’autorité romaine, il a sacrifié sa vie. Éclairer les consciences, ce n’est pas enfermer les chrétiens, c’est leur faire comprendre que l’acte politique ne se réduit pas à un pragmatisme qui ne regarderait comme bien commun que le maintien de la paix civile et la sauvegarde des intérêts particuliers.

F. L. L. – Thomas More a été victime d’un procès inique. Il ne voulait en rien nuire au roi et à sa légitimité. Il s’abstenait de toute déclaration. Sa démission de chancelier puis sa condamnation ont posé beaucoup de questions. Pour moi, l’objection de conscience est d’abord un acte individuel.

F. D. – Je suis très frappé par votre interprétation : vous isolez la sphère morale dans le domaine personnel, comme si l’ordre politique devait rouler tout seul ! Ce n’est pas ce que dit le Magistère. En certains cas, l’objection de conscience n’est pas un exil intérieur, mais la forme suprême de l’agir politique. Au contraire, le raisonnement justifiant le compromis au nom d’un moindre mal est toujours le même : ce sera pire si un autre est élu… En somme, on détermine son acte au vu de ses conséquences : c’est le "conséquentialisme" récusé par le Magistère."

Michel Janva

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