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Culture de mort : Euthanasie / France : Société

Fin de vie : 11.000 soignants réclament une clause de conscience

Le Figaro  interroge le docteur François Bertin-Hugault, porte-parole de Convergence soignants-soignés, qui exprime les inquiétudes de certains médecins face au débat actuel au Sénat sur un nouveau droit à la «sédation profonde et continue». Une pétition de "Convergence soignants-soignés", membre  du mouvement Soulager mais pas tuer rassemble les signatures de onze mille médecins, infirmières, psychologues ou autres soignants, qui réclament une clause de conscience pour les professionnels de santé dans le cadre de la nouvelle loi sur la fin de vie.

"La loi Leonetti actuelle nous donnait un cadre large et de grands principes qui permettaient de nous adapter à chaque situation. Ce nouveau texte enferme dans un processus trop technique et trop précis. Vouloir mettre la médecine dans des cases, ce n'est pas de la médecine. Enfin, il existe un autre risque. Aujourd'hui, le système de la tarification à l'acte nous invite à faire les choses de plus en plus vite. Ne faudrait-il pas s'interroger sur le danger de voir la dimension économique pousser à l'utilisation la sédation en phase terminale pour réduire la fin de vie des malades?

Nous demandons une clause de conscience pour les soignants qui ne voudraient pas mettre en œuvre une sédation qu'ils jugeraient inadaptée. Nous ne voulons pas que l'on nous demande de tuer des malades! La limite entre «soulager jusqu'à la mort» et «donner la mort» était claire dans la loi de 2005. Cette proposition de loi floute cette limite. Dans certains cas, on se demande s'il ne s'agit pas d'accélérer la mort plutôt que de soulager la souffrance. Cela ne correspond pas à au serment que j'ai prêté ni à l'éthique de ma profession. Le risque, c'est également d'introduire le doute, la suspicion dans le rapport de confiance entre médecins et patients. De plus, le texte ne dit pas comment s'évalue la «souffrance réfractaire» du patient. Il reste également dans le vague sur la notion de «pronostic vital engagé à court terme». Ce n'est pas une science exacte. Il arrive que des patients dont le pronostic vital est engagé à 48 heures vivent plusieurs mois![…]

Donner des moyens aux soins palliatifs et à la formation des professionnels de santé permettrait d'améliorer concrètement la situation. Bien plus que de changer la loi.[…] Il ne faut pas que la sédation profonde et continue devienne une pratique courante et que l'on en oublie la recherche dans ce domaine." […]

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