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Communisme / Pays : Chine

Hong Kong Goulag : la répression des dissidents s’intensifie

Hong Kong Goulag : la répression des dissidents s’intensifie

Le nouveau projet de loi sur la protection de la sécurité nationale du gouvernement fantoche de Hong Kong met en œuvre une répression sans précédent contre les dissidents et les opposants sous prétexte de collusion avec des forces étrangères. Le secret confessionnel des prêtres est également menacé.

Le chef de la sécurité de Hong Kong, Chris Tang, a présenté le projet de loi sur l’article 23 lors de la réunion du Conseil législatif du 8 mars. Cette mesure de “sauvegarde de la sécurité nationale” a toutes les chances d’être adoptée d’ici quelques semaines, malgré les 212 pages d’un texte rédigé sans tenir compte des commentaires des organisations internationales. Cette nouvelle réglementation est une étape supplémentaire dans la répression permanente de toute dissidence réelle ou supposée, qui a débuté au lendemain des manifestations pro-démocratiques de 2019 et qui transforme la ville-État de Hong Kong en antichambre d’un goulag soviétique, où la présomption de culpabilité s’applique à tous. Jusqu’à présent, les règlements de sécurité nationale de 2020 et les lois sur la sédition de l’ère coloniale britannique ont été utilisés pour poursuivre et emprisonner toute personne qui proteste ou participe simplement à des manifestations, ou les partis politiques dissidents contre le régime chinois.

Pour le gouvernement fantoche de Hong Kong, les nouvelles modifications législatives combleront les “lacunes” laissées par la loi sur la sécurité nationale de 2020 et seront essentielles pour lutter contre les activités clandestines des “forces étrangères” dans la ville. La loi de l’article 23 propose des peines allant jusqu’à la prison à vie pour les actes de “trahison”, d'”insurrection”, de “sabotage” et de “mutinerie”, 20 ans pour l’espionnage et 10 ans pour les crimes liés au “secret d’État” et à la “sédition”, mais aussi une nouvelle règle contre ceux qui ne traduisent pas en justice les opposants au gouvernement, un outil supplémentaire pour faire pression sur les communautés religieuses et le secret du confessionnal pour les prêtres.

La nouvelle réglementation permettra également aux autorités de révoquer les passeports de la région administrative spéciale de Hong Kong de toute personne fuyant à l’étranger et d’imposer des sanctions financières aux activistes étrangers. Le concept de “collusion avec des forces étrangères” est présent tout au long du projet de loi, et les sanctions prévues seront considérablement alourdies lorsque des “forces étrangères” sont soupçonnées d’être impliquées.

Il ne faut pas oublier qu’actuellement, le magnat des médias pro-démocratie, le catholique Jimmy Lai, est jugé pour un délit similaire en vertu de la loi sur la sécurité nationale de 2020. Dans son procès, une grande partie des “preuves” de l’accusation sont en fait des articles publiés par des chroniqueurs critiques à l’égard du régime communiste de Pékin et de Hong Kong, publiés dans le journal Apple Daily, aujourd’hui disparu, dont Lai était le propriétaire.

Les nouvelles réglementations donneront à la police le pouvoir de prolonger la détention des personnes arrêtées de 48 heures à 14 jours dans les affaires de sécurité nationale et introduiront un nouveau crime, celui de “l’utilisation illégale d’un ordinateur ou d’un système électronique pour mettre en danger la sécurité nationale”, punissable de 20 ans de prison. Confirmant l’intention persécutrice de la réglementation, celle-ci inclut également un délit défini comme “trahison par négligence”, qui frappera également d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison les personnes qui ont connaissance d’un comportement portant atteinte à la sécurité de l’État, mais qui ne le signalent pas.

Il est facile de voir qu’une infraction formulée de cette manière est une épée de Damoclès au-dessus de la tête de quiconque, en particulier des prêtres et des membres de la famille ou des amis d’un dissident. Dans l’une des soumissions faites au stade de la consultation populaire, selon le site d’information religieuse Asia News, la question avait également été soulevée, citant le cas des ministres du culte, mais les autorités de Hong Kong n’avaient pas offert de réponse globale sauvegardant le secret du confessionnal. Tout le monde est donc dans le collimateur, la dénonciation est de rigueur, la suspicion est déjà une sanction certaine : le vrai communisme à Hong Kong se renforce. Le chef de la sécurité Chris Tang avait déclaré ces derniers jours qu’il y avait un besoin réel et urgent de la nouvelle loi, citant les vagues de résistance populaire en 2019 et avertissant que même l’art “peut être un prétexte à la subversion“.

Pékin absorbe systématiquement Hong Kong dans son régime totalitaire, en violation de l’accord conclu en 1997 entre la Chine et la Grande-Bretagne, qui prévoit d’honorer l’autonomie du système politique, social et économique distinct de la ville jusqu’en 2047. Depuis que le parti communiste chinois a imposé une loi de sécurité nationale de grande envergure en juin 2020, Hong Kong a vu ses libertés d’expression, de presse, de religion et d’association réduites et l’État de droit mis à mal.

Avec la nouvelle loi de l’article 23, en plus de resserrer les chaînes aux poignets de chaque citoyen, le communisme chinois veut briser le secret du confessionnal, entraver l’Église et transformer les prêtres en agents. C’est trop, comme l’est aussi le silence intolérable du Royaume-Uni et du Vatican.

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1 commentaire

  1. Je n’ai que faire des problèmes de ces gens ! Si ces idiots de Hongkongais avaient réfléchi un minimum, ils seraient restés libres sous la bienveillance de la couronne britannique ! Au lieu de ça…

    Mes seules pensées émues vont à nos frères catholiques chinois, dont la foi et le courage sont aux antipodes de nos évêques…

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