Sur Riposte catholique, Vini Ganimara démonte la dernière désinformation contre le Pape :
"Le 12 décembre, Benoît XVI a reçu la présidente du parlement
ougandais. J’avoue que l’information me serait demeurée inconnue
(Vatican Information Service n’en a pas parlé, sauf erreur de ma part),
si je n’avais lu sur une lettre homosexualiste la mention suivante: Le pape a béni la présidente homophobe du parlement ougandais. Le pape Benoît XVI a été photographié donnant sa bénédiction à
Rebecca Kadaga, la président du Parlement ougandais, qui a promis de
faire voter une loi contre l’homosexualité comme un « cadeau de
Noël », jeudi 13 décembre, lors d’une messe au Vatican. […]Tout d’abord, le casier de la dame, déjà bien chargé, s’est alourdi au gré de mes investigations. Slate Afrique affirme ainsi poétiquement: La « tueuse de gays » bénie par le Pape. Cependant, en y regardant de plus près, j’ai trouvé plusieurs explications qui, bout à bout, m’ont permis d’y voir plus clair.
Première information, il est vrai que le Pape a reçu Rebecca Kadaga,
présidente du parlement ougandais. […] Deuxième information: on peut difficilement dire qu’il s’agissait
d’une audience particulière. La délégation de parlementaires ougandais a
été reçue à la messe pontificale à laquelle assistaient des milliers de
pèlerins. Certes, Mme Kadaga a eu le privilège d’une bénédiction
spéciale, mais c’est l’usage pour tous les hommes
politiques de premier plan. Rien ne permet de dire que Benoît XVI aurait
béni la présidente du parlement ougandais pour une raison liée à son
attitude à l’égard du lobby gay ou des homosexuels en général.Troisième information, prise cette fois sur la BBC
(qui n’a jamais passé pour un média inféodé à « l’obscurantisme
papiste »!): le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré que les
homosexuels ne devaient pas être tués, mais que l’homosexualité ne
devait pas être promue non plus. Cette troisième information, qui, a priori, n’a pas grand-chose à
voir avec notre sujet, m’a mis la puce à l’oreille. Je suis tombé dessus
en cherchant des informations sur cette Mme Kadaga dont j’ignorais
tout.En réalité, cette loi dite « homophobe » est une loi liée au Sida.
Comme on sait, l’Ouganda a été l’un des pays d’Afrique les plus touchés
par cette maladie. Et aussi l’un des pays où la maladie a le plus
spectaculairement reculé. Mais, hélas, pas selon les canons de
l’Occident dépravé. La maladie a reculé grâce à l’application des fameux
ABC (Abstinence, Be faithful, c’est-à-dire être fidèle à son conjoint,
condom). C’est-à-dire que le préservatif n’est pas l’alpha et l’omega de
la lutte contre le Sida en Ouganda. Ce qui signifie corollairement que
les Ougandais, contrairement aux Européens si « évolués », savent qu’il
existe des comportements « à risque » – et notamment les actes
homosexuels.En fait, la proposition de loi dont il est question est
l’Anti-Homosexuality Bill, qui avait été débattu en 2009, et retiré sous
la pression internationale (car l’Occident « éclairé » peut encore, sur
certains sujets, se permettre d’être impérialiste…). Cette proposition,
que Mme Kadaga se propose de faire voter (une majorité des Ougandais y
étant favorable), a été dite – avec le sens de la nuance qui caractérise
la « grosse presse » – « Kill the Gays bill » (loi pour tuer les
homosexuels). En réalité, cette loi prévoit effectivement la peine de
mort pour certains actes homosexuels. Mais pas n’importe lesquels: les
actes homosexuels commis par des personnes séropositives sur mineurs (ce
qu’en français contemporain, on appelle de la pédophilie). Mais il est
évidemment plus facile de dénoncer les « tueurs de gays » que les
« tueurs de violeurs pédophiles » (Surtout pour Obama qui a naguère été
en pointe dans la dénonciation de cette loi et qui préside aux destinées
des Etats-Unis d’Amérique, dont plusieurs ont, eux aussi, gardé ou
réinstauré la peine de mort pour les violeurs d’enfants)!Que ce ne soit pas la conception occidentale de la liberté sexuelle,
je veux bien l’entendre. Mais je trouve tout de même singulièrement
« gonflé » de faire croire que Benoît XVI a béni une « tueuse de gays »,
sans autre précision. Je ne serais même pas très éloigné de croire que
cela s’appelle de la désinformation… […]"
Finalement, cette désinformation montre que l'auteur de l'article (non signé) sur Slate assimile tous les gays à des violeurs d'enfants.
laurent petit
Brillante démonstation !