Jean-Frédéric Poisson interpelle Nicolas Sarkozy

Le Salon Beige a interrogé Jean-Frédéric Poisson suite à son "coup de gueule" contre Les Républicains.

Jean Frédéric Poisson vous avez exprimé un fort mécontent​ement​ en fin de semaine dernière à propos de la constitution des listes Les Républicains pour les élections régionales, pouvez vous nous expliquer ?

La stratégie d’alliance définie par Les Républicains pour les élections régionales est symptomatique du délitement de la droite française. Pour vouloir afficher un rassemblement des diverses composantes de la droite et du centre, et ainsi se soustraire à l’éventualité de listes centristes potentiellement concurrentes des leurs, Les Républicains ont payé le prix fort. Les électeurs de droite ne s’y retrouvent pas. Lucides et amers, ils trinquent et créditent dans les sondages le Front National de très jolis scores. 

Pourquoi en est-on arrivé là ?

Les Républicains ont accordé une place très grande à l’UDI et au Modem dans toutes les régions. Le poids local que vont ainsi acquérir ces deux formations politiques est disproportionné par rapport à la réalité de leur base électorale. Cette distorsion s’effectue au mépris de la simple représentativité électorale, ne fait qu’accroître le sentiment de trahison éprouvé par les électeurs de droite et leur donne des raisons supplémentaires de se tourner par dépit vers l’abstention ou le Front National.

Qu’en est-il sur le terrain ?

Si au plan national les électeurs se désespèrent de cette alliance de la carpe et du lapin, c’est encore plus vrai quand localement ils découvrent que les partis centristes, dépourvus de réelle base militante, maquillent à la hâte en candidats, des personnes dont le parcours et les compétences ne les préparent absolument pas à participer aux décisions qui se prennent tous les jours dans les conseil régionaux. Si les formations centristes ont fait la preuve de leur capacité de nuisance et ont su négocier au prix fort leur participation, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles n’étaient pas dimensionnées pour pouvoir avoir 30 à 35 % de présence sur les listes !

Qu’en est il du Parti Chrétien Démocrate dont vous êtes le Président ?

Dans de nombreuses régions les candidats du Parti Chrétien Démocrate, élus compétents et expérimentés sont écartés pour pouvoir faire de la place aux centristes et tenir cet accord si exigeant. Le Parti Chrétien démocrate est donc lui sous représenté eu égard à son poids et à son influence réels. C’est inacceptable et il reste quelques jours à peine aux têtes de liste et à la rue de Vaugirard pour corriger le tir.

Qu’en concluez vous ?

Deux choses. Premièrement, si les choses ne devaient pas s’arranger très vite et à la hauteur de ce que nous demandons, nous prendrions acte de ce que nous avons à durcir le ton vis à vis des Républicains qui considèrent un peu trop vite que nos votes sont acquis. Deuxièmement je pose plusieurs questions à Nicolas Sarkozy : Croyez vous vraiment qu’en faisant de la place au Modem, dont le président a appelé à voter contre vous, et qui exprime tous les jours le mal qu’il pense de vous, vous l’empêcherez de nuire à nouveau à la droite? Croyez vous vraiment qu’en n’accordant pas aux Chrétiens démocrates, les responsabilités qu’ils demandent vous ne les poussez pas vous mêmes à exprimer leur colère dans les urnes ? Enfin croyez vous vraiment qu’au prétexte de vouloir faire contre le Front National, un rassemblement si mal ficelé et en partie contre nature, vous ne produisez pas le strict effet inverse ?

Sur les listes Les candidats PCD et les candidats Sens Commun se feraient concurrence dans certaines régions ?

Ce n’est pas admissible. Sens Commun prétend agir de l’intérieur des LR. Leurs candidats sont donc LR un point c’est tout. Ils doivent être comptabilisés sur ce quota. Il n’y a donc formellement aucune raison que les forces s’annulent, elles doivent au contraire s’additionner.