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France : Politique en France

Le nationalisme contemporain est cette priorité absolue donnée à la nation, priorité à laquelle les Français sont aujourd’hui de plus en plus attachés

Le nationalisme contemporain est cette priorité absolue donnée à la nation, priorité à laquelle les Français sont aujourd’hui de plus en plus attachés

Excellent texte de Frédéric Saint Clair pour Valeurs Actuelles :

Le grand débat sur l’immigration n’aura pas lieu ! Ainsi en a décidé le gouvernement. Ainsi s’est ravisé Emmanuel Macron. En réalité, ce débat a déjà eu lieu. Décembre 2018 : 58% des Français jugent négatif le rôle de l’immigration de manière générale (La Croix). 64 % jugent qu’accueillir des immigrés supplémentaires n’est pas souhaitable (Le JDD). Septembre 2018 : 74% étaient contre l’accueil des migrants de l’Aquarius (France info). Septembre 2017 : 53 % des Français jugent que le nombre d’étrangers accueillis est trop élevés (Le Figaro). Septembre 2016 : 57 % des Français jugent qu’il y a trop d’immigrés en France (RTL).

En remontant d’une année à l’autre, on remarque que le constat est le même : une majorité de Français est opposée à l’immigration. Le débat est donc tranché depuis longtemps dans notre pays. Il n’y a que les élites politiques au pouvoir qui refusent de le voir. Que demandent les Français en réalité ? Non pas un débat, mais un référendum. Avril 2018 : 76% des Français veulent un référendum sur l’immigration (Valeurs actuelles).

Le gouvernement s’y refuse. Il se refuse à fermer les frontières. Il soutient à bout de bras son idéologie cosmopolite et tente de discréditer le nationalisme autant qu’il le peut, rapprochant notre période de celle de la montée des fascismes, assimilant, dès que l’occasion se présente, le nationalisme et la guerre. Il cherche à effrayer les citoyens par une propagande mal orchestrée, dont il ne se rend d’ailleurs pas compte qu’elle le dessert.

La raison en est toute simple : le gouvernement ne comprend pas ce qu’est le nationalisme – à l’instar de nombreux hommes politiques de tous bords, qui en conservent une vision caricaturale et fausse. Il est donc temps de réhabiliter cette notion. Parce qu’il y a beaucoup à en dire, et parce qu’il nous est impossible de tout dire en une seule fois, nous procéderons par étape. Démonter, une à une, toutes les critiques erronées qui pèsent sur la thématique nationaliste. Mettre en lumière un fait politique essentiel : notre besoin de nationalisme.

Pour commencer, nous renverserons ici l’assertion la plus frauduleuse qui soit : « Le nationalisme, c’est la guerre. » Cette phrase, attribuée à François Mitterrand, et reprise il y a peu par Emmanuel Macron, est la marque d’une lecture appauvrie de l’histoire de l’Europe, la marque d’une incompréhension des ressorts géopolitiques sur lesquels repose le concert des nations.

De la même façon qu’il y existe une diversité de libéralismes, une diversité de socialismes, il existe une diversité de nationalismes. Les enjeux politiques et géopolitiques du XIXème et du XXème siècles ont d’ailleurs largement déterminé les formes de ces nationalismes. Le nationalisme de la fin du XIXème siècle qui conduit à la Première Guerre mondiale est un nationalisme impérialiste. Le nationalisme de l’entre-deux guerre est un nationalisme xénophobe et totalitaire.

Ces deux formes de nationalisme ont évidemment conduit à la guerre. Mais non pas à cause de la dimension nationaliste, en raison de la volonté de puissance revendiquée par les gouvernements de ces époques. En raison de la prétention hégémonique des États-nations. Le nationalisme qui prend forme aujourd’hui en Europe n’a rien de commun avec ces nationalismes-là (…) C’est la visée politique hégémonique qui est la guerre, pas le nationalisme.

Le nationalisme contemporain est cette « priorité absolue » donnée à la nation, priorité à laquelle les Français sont aujourd’hui de plus en plus attachés, et que les gouvernants refusent de considérer. A cet égard, il nous faut reconnaître que ce n’est pas un nationalisme hégémonique qui est en train de voir le jour partout en Europe, mais un « nationalisme de retranchement », héritier de la doctrine Monroe. C’est-à-dire un nationalisme qui protège la nation, sans jamais envisager la guerre, la destruction, les pogroms, l’annexion d’autres territoires. 

Un nationalisme qui envisage la coopération mais ne se laisse pas dicter ses lois par une prétendue communauté internationale aux intérêts aussi divisés que divergents, par des organisations supranationales, par des technocrates bruxellois, ou par un quelconque pays tiers. Un nationalisme qui ne se permet pas non plus de dicter à un autre Etat sa politique intérieure ou sa politique étrangère.

Un nationalisme qui a compris que c’est, à l’inverse, le droit d’ingérence qui est la guerre. Que c’est le fait de considérer ses propres valeurs comme universelles, et méritant à ce titre d’être imposées à tous les pays, qui est source de conflits et d’instabilités. Le nationalisme de retranchement est à l’inverse de tout cela.

Et à ceux qui imaginent qu’un tel nationalisme serait synonyme de repli identitaire, qui rétrécirait la France, Pierre Hassner, citant Malraux, répond : « Il est des pays qui ne sont jamais plus grands que lorsqu’ils se retranchent sur eux-mêmes… » Que cette phrase serve de leçon aux gouvernants d’aujourd’hui. Et qu’elle leur dicte la direction à suivre.

Le nationalisme de retranchement est la condition d’une Europe du XXIème siècle pacifiée, coopérative et entretenant des relations apaisées avec le reste du monde. Ce nationalisme n’est plus une option. Il est devenu, à cause des trois menaces qui pèsent sur la France et l’Europe : 1. La mondialisation capitaliste, 2. La résurgence islamique et 3. L’exode africain, une nécessité. Un impératif.

Qu’Emmanuel Macron refuse de le voir importe peu. Car d’ici à trois ans, lui et tous ses soutiens auront quitté la scène politique. Cet impératif s’impose à ceux qui viendront ensuite, et qui ne pourront répondre à ces défis que dans la mesure où ils seront capables de penser, de manière raisonnable et constructive, les termes d’un tel nationalisme.

 

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1 commentaire

  1. Il serait temps en effet de mettreun terme aux arnaques intellectuelles et au piège pseudo-sémantique consistant à opposer un gentil patriotisme à un méchant nationalisme.

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