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Les attaques à la voiture bousculeraient le «logiciel d’analyse» du terrorisme

Dijon et Nantes : les autorités politiques et judiciaires ne voient que des "cas isolés" et interdisent l'amalgame avec un quelconque terrorisme islamiste. Cependant, il est probable que la lutte anti-terroriste doive revoir sa copie, ces actes ne ressemblant à aucun autre répertorié en France jusqu'à aujourd'hui :

"«Ce sont indiscutablement des actes terroristes», assure pourtant auprès de 20 Minutes Thibault de Montbrial, avocat et directeur général du Centre d’Analyse du Terrorisme (CAT). «Que cela se passe deux fois en 24 heures et juste après une nouvelle vidéo de l'organisation de l'Etat islamique qui décrit ce mode opératoire, ce n’est pas un hasard», note-t-il.

A l’inverse de cette logique, celle des autorités qui consiste à dissocier ces agressions les unes des autres. «Ces trois événements n’ont pas de lien entre eux en apparence mais il y a une concomitance», a déclaré François Hollande à son arrivée à Saint-Pierre-et-Miquelon, où il entame une visite de 24 heures.[…]

"Les images et l’idéologie des dérives religieuses prônées par l’organisation de l’Etat islamique peuvent avoir influencé des individus «déséquilibrés". «Même si on prend Nemmouche et Merah, on est face à des individus qui pètent les plombs. Leurs actions sont délirantes», explique, interrogé par 20 Minutes, René-Georges Querry, ancien patron de la lutte antiterroriste. Pourtant, pour Nantes et Dijon, la justice a très rapidement rejeté la piste terroriste. Pourquoi? «Parce que l’acte seul et objectif ne suffit plus à avancer la qualification terroriste de l’acte. C’est désormais la personnalité de l’auteur qui détermine la nature de l’acte, terroriste ou pas. Ça, c’est totalement nouveau

Thibault de Montbrial partage aussi le constat de cet aspect novateur. Il estime que l’on va devoir «revoir nos logiciels d’analyse du terrorisme». «Il ne faut pas faire d’amalgame. Mais il est inutile de ne pas parler en adulte à la population», poursuit ce proche du juge antiterroriste Marc Trévidic avec qui il avait publié une tribune fin avril avril, demandant une loi contre les filières djihadistes.

«Ce n’est pas l’apocalypse. Mais nous sommes désormais en conflit de basse intensité de façon permanente sur notre territoire. Nous étions habitués aux attentats à la bombe dans les poubelles. Nous y sommes toujours exposés mais nous nous sommes adaptés. Maintenant, nous allons nous adapter à ces nouveaux types d’attaques isolées», ajoute-t-il, faisant aussi le pari qu’à terme, ces deux dossiers de Nantes et Dijon seront récupérés par la justice antiterroriste."

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