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Démographie

L’institution militaire n’échappe pas au défi des évolutions démographiques

L’institution militaire n’échappe pas au défi des évolutions démographiques

Selon la dernière revue publiée par le Haut comité d’évaluation de la condition militaire, la sélectivité du recrutement des militaires du rang s’est améliorée en 2021, avec une moyenne de 1,5 candidat pour un poste.

« Cette amélioration est commune à toutes les armées [+ 0,2 point pour l’armée de Terre, + 0,4 point pour la marine nationale et + 0,2 point pour l’armée de l’Air et de l’Espace]. Elle résulte de la hausse de 13 % du nombre de postulants au recrutement associée à une baisse de 3,4 % du volume de recrutés ».

Seulement, cette amélioration est loin d’être suffisante… En tout cas, ce taux de sélectivité n’a pas retrouvé le niveau qui était le sien en 2015 [2,2 candidats pour un poste]. Le « vivier » des recrues tend à s’amenuiser, avec une baisse du nombre de candidats médicalement aptes, en raison d’un « mode de vie de plus en plus sédentaire » et d’une « surconsommation d’écrans susceptible de favoriser surpoids et myopie ». Enfin, les aspects démographiques sont aussi à prendre en considération.

Or, pour qu’un recrutement soit optimal, il faut réunir au moins deux conditions : un taux de sélectivité élevé [ce qui suppose d’être attractif] et un taux de dénonciation de contrat durant la période probatoire le plus bas possible. Pour l’armée de Terre, celui-ci s’élève en moyenne à environ 30% par an.

Recruter sera un défi pour l’armée de Terre au cours des prochaines années. C’est ce qu’a admis le général Schill, chef d’état-major, lors d’une audition au Sénat dont le compte rendu vient d’être publié [soit plus de trois mois après!]. Et, s’agissant des militaires du rang, le taux de sélectivité s’est effondré.

« Le recrutement de nos militaires du rang est correct. Nous avons fini l’année 2022 à l’effectif qui nous était accordé. Il n’empêche qu’il existe une vraie difficulté de recrutement et de fidélisation, avec à peine plus d’un candidat pour un poste. Nous devons donc renforcer notre attractivité pour recruter davantage de militaires du rang mais aussi de sous-officiers ».

« Nos jeunes s’engagent à 20 ans en moyenne. Ils passent 6 à 7 ans dans les armées. Nos militaires du rang ont une moyenne d’âge de 26 ans. C’est un atout, même si j’aimerais que la moyenne d’âge des militaires du rang soit un peu plus élevée. Cette réalité globale doit être maintenue ».

Par ailleurs, commentant, via Linkedin, la récente note de Bruno Tertrais sur l’évolution de la démographie en France, publiée par l’Institut Montaigne, le CEMAT écrit :

Bien qu’elle n’y soit pas évoquée explicitement, l’institution militaire n’échappe pas au défi des évolutions démographiques profondes. Notre longue histoire militaire rappelle fréquemment le lien entre démographie et puissance, la France s’étant souvent imposée dans ses guerres du fait de sa population nombreuse lui permettant de soutenir des conflits prolongés et répétés. […]

➡ l’adaptation de notre recrutement doit être poursuivie afin de prendre en compte le vieillissement de la population – par exemple en changeant les critères d’âge pour servir sous l’uniforme ou en modifiant les conditions d’accès à la réserve ;
➡ la chute de la natalité  impacte directement le volume des classes d’âge, et donc le vivier de recrutement de 14 000 jeunes que l’armée de terre accueille annuellement. Si l’armée de Terre demeure un vecteur dynamique d’insertion de la jeunesse, sa capacité opérationnelle dépendra demain de l’attractivité du métier des armes ;
➡ à l’heure où le seuil symbolique des 10% de Français d’origine immigrée a été relevé par l’INSEE, son rôle de référence fédératrice d’une nation toujours plus diversifiée renforcera son rôle de creuset intégrateur

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1 commentaire

  1. “Son rôle de creuset intégrateur”… En clair, l’armée intègre de plus en plus de recrues immigrées. Cela nous promet des jours heureux quand on fera appel à elle pour remettre de l’ordre dans les banlieues et mater les populations exogènes qui y vivent.

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