Un an après la mort de Vincent Lambert, sa mère témoigne sur France Info :
Viviane Lambert :
On est profondément marqués. Moi, je suis en dépression et vous savez, notre santé est tombée bien bas. Je ne me tairai pas, je dirai les choses jusqu’au bout, jusqu’à mon dernier souffle s’il le faut. Ça a été fait dans de très, très, très mauvaises conditions. On a vu notre fils agoniser pendant ces nombreux jours, on l’a vu râler, on l’a vu suffoquer et ça, c’est abominable. J’en rêve toutes les nuits. Ça s’est un peu apaisé la nuit, mais c’est traumatisant. En plus, on a eu des obsèques en trois jours. Vincent est décédé le 11, il a été inhumé le 13 ! On n’a même pas pu assister à sa mise en bière, et ça, c’est insupportable. C’est injuste. On nous a toujours menti, on nous a méprisés même. Donc non, on ne peut pas aller bien. Que voulez-vous ? Moi, je n’arrive pas à rentrer dans mon deuil.
Vous ne parvenez pas à accepter l’arrêt des soins ?
Non, non, non ! On a supprimé mon fils, on l’a supprimé ! Il n’était pas en fin de vie ! Il n’était pas en mort cérébrale, mon fils ! Non, jamais j’accepterai qu’on ait tué mon enfant. Vincent n’était pas en fin de vie. Pourquoi eux prennent la décision de le supprimer ? Même s’il n’y avait pas d’amélioration, on ne jette pas les gens comme un Kleenex ! Comment se permettent-ils de prendre la décision à sa place ? Vincent était infirmier, il aurait pu laisser des directives anticipées. Il le savait. Jamais, jamais.
La mort de Vincent vous apporte-t-elle cependant un peu d’apaisement ?
Aujourd’hui, je me dis qu’il est parti dans un meilleur monde. J’ai la foi, je n’ai pas honte de le dire. On nous a assez critiqué parce qu’on avait la foi. On nous a traité d’intégristes, mais voyez, j’ai l’espérance.
Pour vous, était-il concevable que Vincent reste dans le même état des années et des années encore ?
Concevable, on n’avait pas choisi. Vincent non plus ne l’avait pas choisi. Ça n’arrive pas qu’aux autres. Il y avait plusieurs personnes qui voulaient nous prendre dans des maisons spécialisées. Vincent n’aurait pas fait un centenaire, ça aurait coûté moins cher que les journées d’hôpital. Jamais on a essayé de faire cet essai. Jamais.
Votre combat a eu l’issue que l’on sait. Avec le recul, regrettez-vous qu’il ait duré aussi longtemps ?
Vous savez, on ne l’a pas voulu. On aurait préféré que ça se passe beaucoup mieux. Nous étions tous unis. Ceux qui disent qu’on n’est pas unis, qu’ils viennent, je leur montrerai nos albums de photos. Et Dieu sait qu’on en a. Et quand je relis et que je revois les photos, je me dis quel gâchis ! Je suis très marquée par la division de notre famille. Ça m’a toujours pesé, mais ça me pèse de plus en plus. Nous avons l’âge que nous avons. Nous ne profitons plus de nos petits-enfants. On a acheté cette maison pour eux avec une piscine pour dire : “Quand ils viendront, ils seront contents, ils seront bien les enfants, petits-enfants.” Vous savez que pour nous, on ne l’aurait pas achetée avec la piscine cette maison. On ne voit plus notre petite-fille. Pourtant, on a toujours été présent. Moi je suis prête à pardonner, mais pour pardonner, il faut qu’on nous demande pardon aussi. Mais je suis prête, ma porte est ouverte. Moi je n’ai jamais coupé le fil. Je suis leur maman. Je les aime. Je souhaiterais bien, avant mon dernier voyage, les embrasser tous et être comme avant avec eux.
F. JACQUEL
On s’aperçoit, à la lecture de ce témoignage bouleversant, que la façon dont ont été traités nombre de nos Aînés dans les EHPAD s’est appuyé sur le “modèle” institué par Vincent : accès interdit aux familles, séquestration dans les chambres, “apaisement” par injection de Rivotril ou autre produit aussi “efficace”, interdiction d’assister à la mise en bière, incinérations abusives…
Ceci confirme bien l’orientation “sociétale” à très cours terme en faveur de l’IVVI.
Collapsus
Petite rectification pro forma : modèle institué pour Vincent.
F. JACQUEL
Oups !
… à très court terme…
Évidemment !
DUPORT
Vincent a été assassiné froidement.
Un jour les responsables devront rendre des comptes et seront jugés, si ce n’est dans ce monde ce sera dans l’autre mais ils le seront.