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L'Eglise : Benoît XVI

« Vous êtes la lumière du monde »

L1 Après le chemin du Jubilé et la procession aux flambeaux, le Pape Benoît XVI s’est adressé aux milliers de fidèles présents dans le sanctuaire marial de Lourdes. Extraits :

"Lourdes est l’un de ces lieux que Dieu a choisi pour y faire refléter un éclat particulier de sa beauté, d’où l’importance ici du symbole de la lumière. Dès la quatrième apparition, Bernadette, en arrivant à la grotte, allumait chaque matin un cierge bénit et le tenait dans sa main gauche, tant que la Vierge se montrait. […]

En venant en pèlerinage, ici, à Lourdes, nous voulons entrer, à la suite de Bernadette, dans cette extraordinaire proximité entre le ciel et la terre qui ne s’est jamais démentie et qui ne cesse de se consolider. Au cours des apparitions, il est à remarquer que Bernadette prie le chapelet sous les yeux de Marie qui se joint à elle pour la doxologie. Ce fait confirme le caractère profondément théocentrique de la prière du chapelet. Alors que nous prions le chapelet, Marie nous offre son coeur et son regard pour contempler la vie de son Fils, le Christ-Jésus. […] Puisse Lourdes, terre de lumière, demeurer une école pour apprendre à prier le Rosaire, qui introduit le disciple de Jésus, sous les yeux de sa Mère, dans un dialogue authentique et cordial avec son Maître !

[…] La procession aux flambeaux, traduit à nos yeux de chair, le mystère de la prière : dans la communion de l’Église, qui unit élus du ciel et pèlerins de la terre, la lumière jaillit du dialogue entre l’homme et son Seigneur et une route lumineuse s’ouvre dans l’histoire des hommes, y compris dans ses moments les plus obscurs. Cette procession est un moment de grande joie ecclésiale, mais aussi un temps de gravité : les intentions que nous apportons soulignent notre profonde communion avec tous les êtres qui souffrent. […] Lourdes est un lieu de lumière parce que c’est un lieu de communion, d’espérance et de conversion.

À la tombée de cette nuit, Jésus nous dit : «Gardez vos lampes allumées» ; lampe de la foi, lampe de la prière, lampe de l’espérance et de l’amour ! Cet acte de marcher dans la nuit, en portant la lumière, parle fort au plus intime de nous-mêmes, touche notre coeur et dit bien plus que tout autre parole prononcée ou entendue. Ce geste résume à lui seul notre condition de chrétiens en chemin : à la fois, nous avons besoin de lumière et nous sommes appelés à devenir lumière. Le péché nous rend aveugles, il nous empêche de nous proposer comme guides pour nos frères, et il nous amène à nous méfier d’eux pour nous laisser conduire. Nous avons besoin d’être éclairés et nous répétons la supplication de l’aveugle Bartimée : « Maître, fais que je voie ! ». Fais que je voie mon péché qui m’entrave, mais surtout, Seigneur, fais que je voie ta gloire ! Nous le savons : notre prière a déjà été exaucée et nous rendons grâce car, comme le dit saint Paul dans sa Lettre aux Éphésiens : « le Christ t’illuminera », et saint Pierre ajoute : « il vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ».

À nous qui ne sommes pas la lumière, le Christ peut désormais dire : « Vous êtes la lumière du monde », nous confiant le soin de faire resplendir la lumière de la charité. Comme l’écrit l’Apôtre saint Jean : « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n’y a en lui aucune occasion de chute ». Vivre l’amour chrétien, c’est tout à la fois faire entrer la lumière de Dieu dans le monde et en indiquer la véritable source. Saint Léon le Grand l’écrit : « Quiconque, en effet, vit pieusement et chastement dans l’Église, qui songe aux choses d’en haut, non à celles de la terre, est d’une certaine façon semblable à la lumière céleste ; tant qu’il observe lui-même l’éclat d’une sainte vie, il montre à beaucoup, comme une étoile, la voie qui mène à Dieu ». […]

Annoncée dans les Chants du Serviteur de Dieu, la mort de Jésus est une mort qui devient lumière pour les peuples ; c’est une mort qui, en lien avec la liturgie d’expiation, apporte la réconciliation, mort qui marque la fin de la mort. Dès lors, la Croix est signe d’espérance, l’étendard de la victoire de Jésus « car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle ». Par la Croix, notre vie tout entière reçoit lumière, force et espérance. Par elle, est révélée toute la profondeur de l’amour contenu dans le dessein originel du Créateur ; par elle, tout est guéri et porté à son accomplissement. C’est pourquoi la vie dans la foi au Christ mort et ressuscité devient lumière."

Michel Janva

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7 commentaires

  1. “Le péché nous amène à nous méfier de nos frères pour nous laisser conduire” :
    n’est-ce pas le problème de certaines personnes qui critiquent sans arrêt nos évêques …?

  2. je crois que c’est le problème de ceux qui se mettent la tête dans le sable sous prétexte de charité et qui accusent de “critiquer tout le temps’ lorsqu’on montre simplement de temps à autre la réalité telle qu’elle est. D’ailleurs s’ils étaient vraiment inspirés par l’Esprit … ils ne feraient pas des commentaires qui au fond les accusent eux mêmes !

  3. @ Martine
    On doit respecter son évêque comme successeur des apôtres, mais on ne peut accepter de lui des nourritures spirituelles avariées ou un sel affadi, parce que la Foi n’abolit pas la raison, et réclame de nous, pour se maintenir et se renforcer, la grâce de Dieu, mais aussi le jugement et la prudence. L’Eglise n’est pas une secte ou un parti totalitaire.
    Lorsque nombre d’évêques et de prêtres se rallièrent à LUTHER et à CALVIN, leurs fidèles devaient-ils les suivre ?
    Les fidèles portent ce beau nom pour leur fidélité au dépôt de la Foi, et non pour leur fidélité à la structure temporelle de l’Eglise.

  4. Certains critiquent sans arrêt et sans discernement nos évêques et c’est quelque chose qui me scandalise.
    j’aimerais qu’on m’explique en quoi et de quoi, faisant ce constat, je m’accuse moi-même.

  5. Vincent :
    Non. les fidèles ne sont pas seulement “fidèles” au contenu de la Foi, mais sont aussi ceux de leur évêque, et du Pape. Relisez Lumen Gentium : celui qui écoute les évêques écoute le Christ, celui qui les rejette, rejette le Christ.

  6. Chère Martine,
    Vous affirmez que les Catholiques doivent fidélité au Pape et aux Evêques. Je rajouterai qu’ils doivent également fidélité aux prêtres.
    Cependant, les critiques dont il est question ici visent exclusivement certains Evêques de l’Eglise de France (pas la totalité).
    Lorsque l’Evêque et le Pape ont des vues divergentes, qui faut-il donc suivre ? Je répondrai – et j’ose espérer que vous également – “le Pape”.
    Aussi, lorsque les Evêques de France subissent les foudres des pauvres incultes que nous sommes, c’est tout simplement pour la simple et bonne raison que nous constatons un reniement avec la tradition, ou un déphasage avec le Souvreain Pontife.
    Souvenez-vous des quelques phrases assassines de certains Evêques français à l’encontre de Jean-Paul II relativement à la question sexuelle (oui, les media sont visiblement obsédés par cette question) ou sur l’avortement. Nombre d’Evêques ne se gênaient pas pour – si ce n’est s’opposer à Rome – du moins contredire les propos du Saint-Père.
    La dernière marche pour la Vie a recueilli le soutien d’une demi-douzaine d’Evêques. Pour ma part, j’estime que c’est formidable. Car il y a dix ans, je pense qu’aucun Evêque n’aurait eu le courage d’apporter son parrainage à une telle manifestation (et pour cause à l’époque, seul Le Pen s’opposait fermement à l’avortement).
    Mais à bien y penser, 6 Evêques soutenant la marche pour la Vie, c’est fort peu. Bien-sûr, je ne prétends pas que les autres Evêques français soient favorables à l’avortement. Mais tout de même, s’agissant d’un point non négociable qu’aucun Chrétien ne peut légitimement balayer d’un revers de la main, cela fait très peu.
    Je ne rejetterai jamais le Pape. En revanche, parmi les Evêques, il y a – vous en conviendrez – “à boire et à manger”. Que les Evêques soient fidèles au Pape, au Magistère, à la tradition, à la liturgie et à la Sainte Ecriture, alors ils seront traités comme est traité le Pape : avec déférence et filiale affection.
    Il ne faut pas s’étonner que les Evêques qui tirent dans les pattes du Souverain Pontife et brocardent l’héritage liturgique pluri-séculaire, soient l’objet de la contestation des fidèles qui préfèrent soutenir leur Pape (qui pour sa part fait l’objet de permanentes campagnes de diffamation et de désinformation).
    Toutes les crasses qu’on ait pu raconter à l’époque sur Jean-Paul II sans qu’aucun Evêque en France n’ait eu le courage de les dénoncer me laisse penser que nos pasteurs diocésains n’en avaient rien à fiche du Pape. C’est hélas typique depuis que la France est rongée par le gallicanisme. Ce permanent antagaonisme entre la France et Rome est mortel pour l’Eglise de France.
    Pour terminer sur une note rassurante, je dirais que depuis 5 ans, on constate que l’Eglise de France a changé en mieux. J’ose par ailleurs espérer l’union pleine et entière des membres de la FSSPX à Rome, car l’Eglise Catholique a besoin du charisme des traditionnalistes et de leur amour de la liturgie tridentine.

  7. @ Xtophe
    un grand merci pour vos propos, auxquels j’adhère totalement.
    Du reste, la “correction fraternelle” est pratiquée depuis les premiers chrétiens. En aucun cas un chrétien ne doit consentir au mal en s’abstenant de le dénoncer, s’il ne dénonce pas le mal, il en est complice.

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