Pour un Père Noël chrétien !
De plus en plus souvent, on entend dire en Occident que Noël est aujourd’hui très largement déconnectée de son origine chrétienne, qu’il s’agit désormais d’une fête sécularisée et à dimension essentiellement commerciale. Il est vrai que le matérialisme triomphant et l’individualisme exacerbé qui encadrent la vie de nombre de nos contemporains ont fortement asséché Noël de son contenu spirituel, mais pour certains d’entre nous la Nativité de Jésus n’est pas seulement l’occasion d’un repas riche et copieux suivi d’un échange de cadeaux à la dernière mode : elle conserve encore son sens premier. Dans ces conditions, et en se plaçant résolument dans la perspective d’une ré-évangélisation de notre vieil Occident, comment redonner à cette fête sa stature religieuse ?
A coup sûr, maints chantiers sont à entreprendre, mais l’un des plus importants pourrait concerner un personnage de fiction devenu pour beaucoup l’incarnation emblématique de cette fête, le Père Noël lui-même. Dans la laïcisation effrénée de cette solennité, la figure profane du Père Noël s’avère en effet porter une lourde responsabilité : la place démesurée qu’a pris sa personne (au détriment de l’Enfant Jésus, de la Sainte Famille ou des Rois Mages) interpelle le chrétien. Si facilement exploitable par le mercantilisme ambiant, il semble à lui seul symboliser la perte de sens observée autour de Noël en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord au cours des dernières décennies. En ce début de troisième millénaire, il paraît vain de vouloir le combattre frontalement en se donnant pour but de l’effacer du paysage de l’Avent. Déjà dans les années 1950 en France, des catholiques s’étaient risqués à cet exercice; ils avaient lamentablement échoué. En revanche, ne pourrait-on tenter de rechristianiser le personnage et faire de celui qui est devenu une figure tutélaire de l’hyper-consumérisme un apôtre de l’évangélisation ?
Cela ne serait après tout qu’un juste retour des choses. C’est en effet en souhaitant développer la piété populaire au temps du christianisme conquérant que nos devanciers, au tournant des XVIIIeme et XIXeme siècles (et à partir de figures pré-existantes tels saint Nicolas ou le Bonhomme Janvier), ont façonné et popularisé le personnage du Père Noël. Au fil du temps, celui-ci leur a échappé et a été progressivement accaparé par les libéraux – libertaires qui y ont vu un moyen de stimuler l’activité économique tout en affaiblissant le message des Évangiles. Aux catholiques, protestants et même orthodoxes d’aider désormais ce sympathique vieillard à barbe blanche à retrouver sa place au sein de sa dimension première : le Noël chrétien. Pour ma part, et à titre de modeste exemple, j’ai osé, dans un conte de Noël paru l’an dernier, faire de ce personnage le quatrième roi mage*; à d’autres d’imaginer de nouvelles façons de le réintégrer à la tradition !
L’avantage de ce retour aux sources tient en ce qu’il permettra aux familles chrétiennes de continuer à fêter la Nativité tout en laissant une place au Père Noël, et donc sans se couper des non-chrétiens : il est en effet essentiel de demeurer immergés dans la société, au contact des agnostiques, athées et autres païens (et même des juifs -nos frères aînés dans la foi- et des musulmans) si l’on souhaite mener à bien la mission d’évangélisation qui est celle de tout baptisé. Cette situation nouvelle permettra en tout cas aux petits chrétiens de profiter pleinement des fêtes de fin d’année sans avoir à renier le Père Noël qui, dans leur imaginaire, sera désormais associé à Jésus; ils se trouveront même de plain-pied avec leurs petits camarades qui, ne partageant pas la même foi, n’ont d’yeux que pour le Bonhomme en rouge, et à qui ils pourront incidemment transmettre un message évangélique. Charge aux parents et aux catéchistes de clarifier le propos une fois l’enfant parvenu à l’âge de raison en lui faisant distinguer la vérité biblique de la pieuse légende…
Au-delà du cas particulier de Noël, la rechristianisation par la culture pourrait de nos jours se révéler d’un utile secours. Les Européens, aujourd’hui, vivent en effet dans des pays très fragmentés où coexistent des individus (souvent atomisés) et des communautés (parfois antagonistes). Dans de telles sociétés, les chrétiens évoluent au contact de concitoyens qui pour certains sont porteurs de valeurs qui viennent d’ailleurs, et pour d’autres sont issus de la tradition occidentale mais à qui ce trésor n’a jamais été transmis. En faisant découvrir à leurs contemporains les beautés de leur civilisation (la chrétienté) les croyants pourront plus aisément faire partager leur foi (le christianisme). Un grand pas sera alors accompli à la fois sur le chemin de l’évangélisation et sur celui de la réhomogénéisation culturelle de notre continent. En effet, sauf à croire possible la mise en place de sociétés multiculturelles apaisées fondées sur une base communautariste, il faut bien admettre que les risques d’implosion des nations européennes ne peuvent plus aujourd’hui être conjurés qu’en (re)créant dans chaque pays une identité commune. La civilisation judéo-chrétienne n’est-elle pas encore la mieux placée, et la plus désirable, pour fédérer les énergies ? De ce point de vue, le calendrier chrétien -qui scande l’année de ses nombreuses fêtes- est une bénédiction : chaque semaine ou presque existe une occasion en or de diffuser le message des Évangiles en s’appuyant sur des arts et traditions populaires d’une richesse infinie.
De Noël à Mardi-Gras via le Jour de l’An, l’Épiphanie, la Chandeleur et la Saint Valentin, ce ne sont que cinquante jours d’hiver, mais qui sont autant d’opportunités pour les chrétiens de diffuser leur culture et, par elle, d’attirer à leur foi. Contes et légendes tout comme musiques, chants et danses, art du costume aussi bien qu’artisanat d’art ou recettes de cuisine, tous ces us et coutumes -si porteurs de sens quand on sait les présenter dans leur double contexte cultu(r)el- ont certes fait l’objet d’un redoutable travail de sape au cours des dernières décennies, mais ils demeurent ancrés au plus profond de la conscience collective de bien des Occidentaux, et ne demandent souvent qu’à être réactivés. Si nous souhaitons les faire partager, sachons maintenir et développer ces innombrables marqueurs civilisationnels sans taire leur origine !
La tradition n’est jamais plus fidèle à sa raison d’être que lorsqu’elle est créatrice : loin d’un folklore figé et stérile, la tradition vivante, par son foisonnement aussi inventif que respectueux, éveillera la curiosité des hommes de notre temps, enrichira leur imaginaire et nourrira leur esprit. Une fois (ré)enracinés dans un même substrat civilisationnel, les Européens du XXIeme siècle, quelle que soit leur ascendance, se trouveront alors tout naturellement en situation d’apprécier les beautés et les valeurs de notre société. Certains, désormais en phase avec la catéchèse qui leur sera proposée, seront même en capacité d’y adhérer pleinement et librement. Si les non-chrétiens s’engagent dans ce combat civilisationnel en visant les seuls objectifs culturels ou métapolitiques (ce qui est déjà ambitieux), les chrétiens, eux, s’honoreront à poursuivre de manière concomitante un but spirituel.
Aux hommes de bonne volonté, dès maintenant, de multiplier les initiatives concrètes afin de revivifier sans complexe cette culture bimillénaire qui a émerveillé le monde. La concorde et la paix civile, pour ne pas parler du salut des âmes, se trouvent au bout du chemin.
* DELLE (Jean-Luc), « Noël, le quatrième roi mage… », L’Homme nouveau (Paris), n° 1822 du 28 décembre 2024, pp. 14-18.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
25 janvier: Marche pour la vie au Japon
On nous signale la Marche pour la vie à Tokyo le 25 janvier prochain:

3 jeunes filles qui avaient entamé une « transition de genre » se suicident
Depuis cet été, 3 jeunes filles se sont suicidées en Belgique. L’une d’entre elles a fait une demande d’euthanasie qui a été acceptée. Le point commun entre ces jeunes filles est qu’elles avaient, peu de temps auparavant, entamé une « transition de genre ».
Dans Les Ravages du genre, la journaliste Pauline Arrighi a analysé le faisceau de causes qui font que, depuis 15 ans, de nombreuses adolescentes sont amenées à qualifier leur mal-être de « dysphorie de genre ». Parmi ces facteurs, on peut compter une détérioration massive de la santé mentale des jeunes avec un assèchement des soins en psychiatrie, l’utilisation des smartphones et réseaux sociaux qui entament gravement le rapport au corps, un changement de définition à l’OMS qui a amené à une « inflation de diagnostics », ou encore une pression militante pour imposer la notion d’« identité de genre » jusque dans les écoles.
La chercheuse en santé publique Lisa Littman a forgé la notion de dysphorie de genre à apparition rapide (« rapid-onset gender dysphoria). Des groupes d’adolescentes se déclarent « transgenres » ou « non-binaires » quand rien ne le laissait présager ; alors que dans le cas des personnes transsexuelles, qui comptent surtout des hommes, documentés depuis des décennies, le sentiment d’inadéquation avec le corps sexué est prégnant depuis l’enfance.
Certains psychologues parlent de « contagion sociale par les pairs » et dressent un parallèle avec la vague d’anorexie des années 1990 et 2000. Est-ce que les jeunes filles anorexiques « osaient enfin être maigres » ? Personne n’avancerait une idée pareille. Au contraire, ces adolescentes étaient influencées par des sites web « pro-ana » (pro-anorexie) où elles étaient encouragées à maigrir toujours plus, en signe de maîtrise de soi, et où celles qui reprenaient du poids étaient considérées comme faibles.
A cette époque, aucun médecin n’aurait dit qu’il fallait « affirmer l’identité anorexique » des jeunes filles en leur prescrivant des coupe-faims. Pourtant, des médecins prescrivent à des adolescentes, et même des enfants, des bloqueurs de puberté en réponse à leur souffrance psychique.
D’une part, l’efficacité de ces traitements sur la santé mentale des patients n’a jamais été démontrée ; d’autre part, administrer des hormones destinées à « appuyer sur le bouton pause » du processus naturel de la puberté présente de nombreux effets secondaires graves connus. La liste des effets délétères est longue : stérilité, ostéoporose précoce, risque multiplié de cancer, infarctus, AVC ou embolie pulmonaire. La prise d’hormones a des effets secondaires définitifs, même après une interruption du traitement : chez les jeunes filles, on observe une voix masculine, une pilosité faciale, une atrophie vaginale qui rend les rapports sexuels quasiment impossibles ; et le développement du cerveau est entravé, ce qui a pour effet un risque de réduction du QI et des troubles cognitifs permanents.
« Et pendant ce temps, Nathan, Aero et Mélodie-Téo sont mortes, et leurs familles doivent traverser une douleur insoutenable. » Elles avaient 20, 18 et 16 ans.
Source : Gènéthique
Béatification de Raymond Cayré, Gérard-Martin Cendrier, Roger Vallée, Jean Mestre et de leurs 46 compagnons martyrs de 1945-46
Le 20 juin 2025, le pape Léon XIV a reconnu comme martyrs 50 Français exécutés en 1944 et 1945 par le régime nazi « en haine de la foi ». Leur béatification est célébrée le 13 décembre 2025 en la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Ces hommes – prêtres, séminaristes, religieux, militants d’Action catholique et scouts – appartenaient à la Mission Saint-Paul, initiative lancée par le cardinal Emmanuel Suhard et l’abbé Jean Rodhain pour accompagner spirituellement les jeunes Français envoyés de force en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO).
Dans France catholique, Guillaume Zeller écrit :
[…] En réalité, ils seront désormais 51 bienheureux martyrs du STO car ils ont eu un précurseur, Marcel Callo, jeune jociste de Rennes, mort le 19 mars 1945 à Mauthausen, béatifié le 4 octobre 1987 à Rome par Jean-Paul II.
De quoi parle-t-on? Le décret, publié le 20 juin dernier par le dicastère des Causes des saints, pose le cadre. « Pendant la domination nazie, de nombreux prêtres, religieux et laïcs engagés dans des associations catholiques ont suivi les travailleurs français sur le territoire allemand pour leur apporter un soutien moral et spirituel », expose le document. Il s’agit là d’un cas de figure bien spécifique: ces hommes ont connu un destin singulier dans le système de persécution mis en place par les autorités du IIIe Reich: ils n’étaient ni des résistants arrêtés et déportés ès qualités, ni des prêtres persécutés en tant que tels, comme le fut par exemple le clergé polonais, ni bien sûr des victimes de persécution raciales. Pour la plupart, ils ont été réquisitionnés dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO) mis en place en septembre 1942, et durci en février 1943, pour faire tourner les usines du Reich. D’autres les ont volontairement rejoints. Et c’est dans ces circonstances qu’ils se sont tous attachés à entretenir et développer une vie chrétienne parmi les ouvriers.
Cette activité missionnaire était pensée et coordonnée. L’initiative est imputable au cardinal Emmanuel Suhard (1874-1949), nommé archevêque de Paris en 1940 en pleine débâcle. Comme beaucoup de penseurs chrétiens de l’époque, le cardinal est très sensible à la question de la présence de l’Église auprès des ouvriers et travailleurs – le célèbre livre La France, pays de mission?, rédigé par les abbés Henri Godin et Yvan Daniel, sera publié en 1943. À ce titre, influencé notamment par la figure de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le prélat a été un acteur essentiel de la création de la Mission de France en 1941, afin de lutter contre la déchristianisation du pays. C’est donc logiquement qu’il se soucie d’accompagner les ouvriers envoyés en Allemagne, non plus officiellement cette fois-ci, mais dans le secret. À ses côtés, l’abbé Jean Rodhain (1900-1977), ancien aumônier de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), combattant de 1940, qui, pour sa part, œuvre à l’accompagnement des prisonniers de guerre détenus dans les stalags et les oflags (camps de prisonniers de guerre non officiers et officiers) depuis la défaite. Leur décision est prise: la mission Saint-Paul est créée. Pourquoi Saint-Paul? En référence aux emprisonnements que connut l’Apôtre des Gentils, qui furent aussi de puissants moments d’évangélisation. Discrètement, on se met alors à identifier des jeunes réquisitionnés ou à chercher des volontaires pour partir outre-Rhin, comme, dans cette dernière catégorie, le Père Pierre de Porcaro, à qui son évêque demande personnellement de partir en Allemagne en avril 1943. Les hommes qui vont prendre le chemin du départ viennent de tous les horizons. L’Église a voulu souligner cette diversité dans les documents diffusés depuis juin dernier: pour des raisons de simplicité et de lisibilité, ne pouvant détailler la biographie de tous les futurs béatifiés, venus de cinquante diocèses différents, elle a choisi d’isoler quatre noms qui incarnent les quatre principales trajectoires des membres de la mission Saint-Paul: le Père Raymond Cayré, le Frère franciscain Gérard Cendrier, le séminariste Roger Vallée et le laïc Jean Mestre. […]
La Guerre des médias, vers une vraie rupture politique ?
D’Olivier Frèrejacques sur Liberté Politique :
L’audition en commission à l’Assemblée de la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte, celle de la Cour des comptes suspectée de connivence avec le service public et, plus généralement, les attaques par médias interposés entre la sphère Bolloré et la presse publique ou ultra-subventionnée participent d’une lutte culturelle décisive.
Le bouleversement du paysage médiatique amorcé avec Internet, le développement des sites d’informations alternatifs puis l’arrivée de Vincent Bolloré dans le jeu semblent rebattre les cartes des idées en France. Dans un paysage jusqu’alors sclérosé par les privilèges de la gauche socialiste omnipotente dans le service public, ces changements pourraient modifier en profondeur les opinions et décomplexer à droite. Le service public d’information, payé par nos impôts, distille depuis plusieurs décennies un message de gauche et hostile à toute forme de conservatisme.
Le pluralisme n’a évidemment pas sa place dans des médias où l’immense majorité, pour ne pas dire la totalité des journalistes, sont de gauche. Casser ce monopole est une mesure de salubrité publique et le député UDR Charles Alloncle s’est fait le porte-voix des millions de Français qui refusent de payer pour se faire insulter. Sur la défensive, les institutions installées (médias publics, Cour des comptes, Arcom…) encaissent mais rendent aussi coup pour coup dans une bataille sans fin qu’il convient de mener en permanence.
Cette « séquence médiatique », dans laquelle on peut voir des médias s’opposer les uns aux autres et un vieux monde socialiste s’accrocher à ses privilèges, est probablement un tournant décisif pour le renouveau du pays, plus même que le scrutin présidentiel de 2027. Si les médias ne changent pas profondément et si les institutions ne sont pas renouvelées conformément aux aspirations des Français, toute victoire politique sera vaine.
Les partis politiques ne sont que des porte-voix d’idées mais les médias, le monde associatif et les institutions administratives et judiciaires seront déterminants pour envisager de vraiment changer du tout au tout un système qui n’a que trop duré sur notre dos et contre nous.
L’intelligence artificielle soulève des préoccupations quant à ses répercussions sur l’ouverture de l’humanité à la vérité et à la beauté, ainsi que sur sa capacité d’émerveillement et de contemplation
Discours du pape aux participants à la Conférence « Artificial Intelligence and Care of Our Common Home » :
L’avènement de l’intelligence artificielle s’accompagne de changements rapides et profonds dans la société, qui touchent des dimensions essentielles de la personne humaine, telles que la pensée critique, le discernement, l’apprentissage et les relations interpersonnelles.
Comment pouvons-nous garantir que le développement de l’intelligence artificielle serve véritablement le bien commun et ne soit pas uniquement utilisé pour accumuler richesse et pouvoir entre les mains de quelques-uns ? Il s’agit d’une question urgente, car cette technologie a déjà un impact réel sur la vie de millions de personnes, chaque jour et partout dans le monde. Comme nous le rappelle la doctrine sociale de l’Église, et comme le montre clairement le travail interdisciplinaire que vous menez, relever ce défi nécessite de poser une question encore plus fondamentale : que signifie être humain à ce moment de l’histoire ?
Les êtres humains sont appelés à être des collaborateurs dans l’œuvre de la création, et non de simples consommateurs passifs de contenus générés par la technologie artificielle. Notre dignité réside dans notre capacité à réfléchir, à choisir librement, à aimer inconditionnellement et à entrer dans des relations authentiques avec les autres. L’intelligence artificielle a certes ouvert de nouveaux horizons à la créativité, mais elle soulève également de sérieuses préoccupations quant à ses répercussions possibles sur l’ouverture de l’humanité à la vérité et à la beauté, ainsi que sur sa capacité d’émerveillement et de contemplation. Reconnaître et préserver ce qui caractérise la personne humaine et garantit son développement équilibré est essentiel pour établir un cadre adéquat permettant de gérer les conséquences de l’intelligence artificielle.
À cet égard, nous devons nous arrêter et réfléchir avec une attention particulière à la liberté et à la vie intérieure de nos enfants et de nos jeunes, ainsi qu’à l’impact possible de la technologie sur leur développement intellectuel et neurologique. Les nouvelles générations doivent être aidées, et non entravées, dans leur cheminement vers la maturité et la responsabilité. Le bien-être de la société dépend de leur capacité à développer leurs talents et à répondre aux exigences de leur temps et aux besoins des autres, avec générosité et liberté d’esprit. La capacité d’accéder à de vastes quantités de données et d’informations ne doit pas être confondue avec la capacité d’en tirer un sens et une valeur. Cette dernière nécessite une volonté de se confronter au mystère et aux questions fondamentales de notre existence, même lorsque ces réalités sont souvent marginalisées ou ridiculisées par les modèles culturels et économiques dominants. Il sera donc essentiel d’apprendre aux jeunes à utiliser ces outils avec leur propre intelligence, en veillant à ce qu’ils s’ouvrent à la recherche de la vérité, à une vie spirituelle et fraternelle, en élargissant leurs rêves et les horizons de leurs décisions. Nous soutenons leur désir d’être différents et meilleurs, car jamais auparavant il n’a été aussi évident qu’un profond revirement de direction était nécessaire dans notre conception de la maturité.
Afin de construire avec nos jeunes un avenir qui réalise le bien commun et exploite le potentiel de l’intelligence artificielle, il est nécessaire de restaurer et de renforcer leur confiance dans la capacité humaine à guider le développement de ces technologies. C’est une confiance qui, aujourd’hui, est de plus en plus érodée par l’idée paralysante que son développement suit une voie inévitable. Cela nécessite une action coordonnée et concertée impliquant la politique, les institutions, les entreprises, la finance, l’éducation, la communication, les citoyens et les communautés religieuses. Les acteurs de ces domaines sont appelés à prendre un engagement commun en assumant cette responsabilité conjointe. Cet engagement passe avant tout intérêt partisan ou profit, qui se concentre de plus en plus entre les mains de quelques-uns. Ce n’est que grâce à une large participation qui donne à chacun, même le plus humble, la possibilité d’être entendu avec respect, qu’il sera possible d’atteindre ces objectifs ambitieux.
Une école vent debout pour garder le cap !
Le Sou de Pauline est la campagne de dons lancée pour soutenir cet établissement scolaire dans ses dépenses courantes. Parce qu’une école de qualité ne peut vivre que grâce à l’engagement de ceux qui la soutiennent, cette initiative permet à chacun – parents, amis, anciens, bienfaiteurs – de contribuer, même modestement, au bon fonctionnement quotidien de la Maison d’éducation Pauline Marie Jaricot.
Une jeunesse ardente
Un ami prêtre nous envoie cet article à propos des cérémonies de l’Immaculée Conception à Lyon:
Je suis un vieux monsieur qui marche très mal mais je ne pouvais pas ne rien faire le 8 décembre.
Parti de loin je me suis approché au plus très de mon but. Malgré mes demandes aux policier impossible d’aller plus loin en voiture. Avec ma canne je parcours non sans un grand effort les 2 kilomètres jusqu’au sanctuaire. Et là, un service d’ordre musclé me fait savoir qu’il est impossible d’entrer dans la Basilique. Après beaucoup de négociations un responsable me fait entrer.
Un jeune, en une seconde, me laisse sa place. Et je me retrouve à côté d’un autre jeune non baptisé qui venait pour la première fois de sa vie à une messe. Très belle messe présidée par l’archevêque de Lyon avec une très belle chorale. Des centaines de jeunes massés dans la Basilique et la crypte… Et une jeunesse fervente. Pour beaucoup à genoux à la consécration et nombreux sont ceux qui ont communié à genoux.
Je m’avance doucement et me mets à genoux sur le sol. Une personne du service d’ordre et le prêtre m’aide à me relever. Que de grâces en peu de temps et ce n’est pas fini. Encore un peu de patience…
La longue file des séminaristes et des prêtres avancent vers la sortie. L’archevêque bénit à droites et à gauche. Sur le parvis, Mgr de Germay et l’un de ses auxiliaires parlent avec des jeunes, mitre en tête. L’archevêque ne refuse pas de laisser baiser son anneau.
Mais, un peu plus loin, nous attend le fameux vin chaud bien connu des Lyonnais avec une crêpe servis par les séminaristes. Un peu de musique et des chants viennent agrémenter ce moment convivial. Je suis heureux d’être au milieu de ces jeunes mais il faut songer à redescendre… Je crains ce moment. A peine la descente commencée, je fais signe à une jeune fille et un jeune homme. Bien appuyé sur un bras solide, je peux entamer cette descente. Au milieu, un vin chaud attend ceux qui voulaient. Mes deux jeunes n’avaient pas participé au vin chaud servi après la messe. Nous nous sommes attablés et ces deux jeunes n’étaient pas baptisés. La jeune fille, après une « révélation », commençait un chemin vers le baptême et le jeune homme réfléchissait encore.
En conclusion, chers lecteurs du Salon Beige, j’ai pu constater ce que je lis régulièrement sur toutes vos publications: une jeunesse ardente, fervente et en chemin vers Dieu. Le Bon Dieu et la sainte Vierge en ce 8 décembre ont rendu au centuple l’effort que j’ai fait.
Avec vous et tous ceux qui gardent un cœur jeune malgré les âges, je redis : Deo gratis, Magnificat !
Suspendue pour pratique légale d’accouchements à domicile
L’accouchement à domicile, c’est un peu comme l’école à la maison : l’Etat-nounou big brother n’apprécie pas, alors qu’il est par ailleurs impuissant à assurer ses fonctions régaliennes.
Elena Le Gal est sage-femme libérale à Ligné en Loire-Atlantique, diplômée de l’école de sage-femme de Nantes. Elle pratique les accouchements à domicile. Pour cette raison, elle est suspendue administrativement depuis le 9 octobre pour une durée de 5 mois. Une sanction qu’elle conteste. Un collectif de soutien a été créé, regroupant 150 familles.
Je travaille vraiment sur un secteur considéré comme sous-doté, un désert médical. C’est-à-dire que je suis, pour les patients, le médecin généraliste, le pédiatre et le gynécologue, quoi
“Sur la commune, il n’y a pas de médecin généraliste depuis un an, pas de pédiatre, il n’y a pas de gynécologue. Il y a une pharmacie, il y a deux collèges, des lycées, donc il y a aussi des jeunes filles, des jeunes femmes qui ont des besoins, il n’y a rien”.
“Je le précise, parce qu’on me tape dessus aussi là-dessus, on me reproche de faire trop de suivi gynéco et que je vois les bébés trop longtemps.”
Son planning déborde, elle ne compte jamais ses heures, mais elle est dans le viseur des instances. Elle fait l’objet de signalements de la part des cadres de santé des maternités des hôpitaux d’Ancenis et de Nantes. Elle accompagne les grossesses des femmes qui accouchent à domicile (AAD), sujet tabou au sein du milieu médical.
“L’accouchement à domicile n’est pas du tout intégré au système de santé français, par choix politique, alors que ça l’est dans d’autres pays proches de chez nous, aux Pays-Bas, en Suisse, en Angleterre, c’est intégré au même titre que d’accoucher en petite maternité, en maison de naissance.”
On oppose la liberté fondamentale de la femme d’accoucher où elle veut, comme elle veut, avec qui elle veut, à l’obligation d’assurance du professionnel qui serait sur place. On n’est pas assurées, nous, en tant que sages-femmes, pour faire de l’accouchement à domicile. Ce qui est, en soi, illégal. En fait, même si les assureurs privés refusent de nous couvrir, l’État devrait le faire. Depuis 30 ans, il y a des démarches auprès de l’État. Quelqu’un d’inassurable, même dans sa vie personnelle, doit l’être par l’État.
En quinze ans de pratique, Éléna a accompagné 800 accouchements à domicile. Jamais un problème, pas un seul accident, aucune plainte.
“Ça les emmerde que je sois là depuis 15 ans et que je ne plie pas. Une sage-femme qui se lance en AAD est convoquée quasiment tous les ans, au début de sa carrière, en rendez-vous de discussion avec le conseil de l’ordre de Nantes, juste comme ça pour parler. Alors, on y va toute seule face aux six du conseil de l’ordre, voilà, c’est très plaisant”.
Et puis, on fait en sorte de vous mettre une telle pression qu’au bout de 3-4 ans, la sage-femme arrête, en se disant que ce n’est pas la peine, c’est trop, psychologiquement. Sauf que moi, j’ai un caractère de merde, et donc ça fait 15 ans et je continue toujours. Ce qui les dérange c’est que les femmes reprennent le pouvoir, qu’elles font ce qu’elles veulent, et qu’en plus, elles le font intelligemment. Je travaille avec des femmes qui font des échographies, un suivi, des prises de sang, on est dans les clous ! Et donc, ça les gêne encore plus, parce que j’ai des femmes qui réfléchissent, qui sont conscientes, et qui disent, bien sûr, si j’ai besoin, je suis inscrite en maternité et je viendrai vous voir, mais là, je n’en ai pas besoin, donc je fais mon truc chez moi. Et ça, ça les embête”.
Elle est suspendue “sans préavis, sans recherche de conciliation, sans avoir été entendue, auditionnée, ni elle ni ses patientes.”
Plus de 200 embryons humains échappent à la destruction grâce à la Fondation Jérôme Lejeune
Le 12 novembre, le Tribunal administratif de Montreuil a annulé une autorisation de recherche délivrée par l’Agence de la biomédecine (ABM) mettant en jeu plusieurs centaines d’embryons humains. Lucie Pacherie, juriste et responsable plaidoyer France à la Fondation Jérôme Lejeune, a été interrogé sur Gènéthique :
Le 12 novembre, le Tribunal administratif de Montreuil a annulé une autorisation de recherche délivrée par l’Agence de la biomédecine. De quoi s’agissait-il ?
Le juge administratif a en effet donné raison à la fondation Jérôme Lejeune qui lui avait soumis la légalité d’une autorisation de recherche sur l’embryon humain en mars 2024. Le juge administratif a annulé cette autorisation considérant qu’elle ne respectait pas les conditions légales. Le protocole de recherche en cours est donc interrompu. Ce sont plus de 200 embryons humains qui échappent ainsi à la destruction.
Ce protocole de recherche, autorisé le 10 janvier 2024 par l’Agence de la biomédecine pour une durée de 4 ans, avait pour finalité l’étude du développement embryonnaire de J0 à J14. Il s’agissait de la première application de la réforme de la loi bioéthique de 2021 qui a repoussé les limites en autorisant la recherche sur l’embryon humain jusqu’à son 14ème jour de vie (contre son 7ème jour avant 2021). Selon l’autorisation, ce protocole de recherche s’inscrivait dans un projet d’amélioration des conditions de culture d’embryons humains dans le cadre de la PMA. L’objectif affiché était de comprendre les processus du développement péri-implantatoire de l’embryon humain jusqu’à 14 jours en réalisant une analyse bio-informatique afin de fournir une cartographie dynamique du transcriptome de l’embryon de J3 à J14. Pour ce faire, l’équipe de recherche expliquait qu’elle répertoriait les protéines de l’embryon par « spectométrie de masse », une technique qui nécessitait d’utiliser un nombre important d’embryons humains.
L’autorisation précisait que 100 embryons humains par an pendant 4 ans seraient utilisés, c’est-à-dire détruits, pour cette recherche, et que ces embryons humains issus de la procréation médicalement assistée avaient été « donnés » à la recherche parce qu’ils étaient porteurs d’anomalies génétiques diagnostiquées par DPI, qu’ils ne faisaient plus l’objet de « projet parental », ou encore qu’ils étaient considérés comme non transférables ou non conservables.
Pourquoi la Fondation Jérôme Lejeune avait-elle initié un recours contre cette recherche ?
A la lecture de l’autorisation de l’Agence de la biomédecine, la fondation Lejeune a tout de suite vu que le nombre d’embryons humains utilisés étaient anormalement élevé. Elle a aussi tout de suite vu que l’argumentation avancée pour justifier de la nécessité d’utiliser l’embryon humain n’était pas recevable. L’autorisation précisait par exemple que le modèle murin permettait « difficilement d’appréhender l’étude exhaustive du développement embryonnaire ». Or la « difficulté » n’est pas la même chose que l’impossibilité. La loi autorise la recherche sur l’embryon humain notamment quand « en l’état des connaissances scientifiques, cette recherche ne peut être menée sans recourir à des embryons humains », pas quand c’est plus difficile, plus long ou plus coûteux de se passer d’eux… Et puis l’autorisation elle-même précisait que de précédents travaux avaient conclu que le modèle bovin « est plus proche de l’homme que le modèle murin ». Pourtant, aucune explication ne démontrait pourquoi il était impossible de mener la recherche sur le modèle bovin à la place de l’embryon humain.
C’est forte de la jurisprudence spécifique à la recherche sur l’embryon humain, qui a permis de préciser les conditions de « pertinence scientifique » ou encore d’absence d’alternative[3], que la fondation Lejeune a saisi le juge administratif pour lui soumettre la légalité de cette autorisation. Elle est le seul contre-pouvoir en la matière face à une Agence d’Etat qui ne remplit pas son rôle de régulateur et de gardien du peu de limites légales.
Sur quels fondements le Tribunal s’est-il appuyé pour annuler cette autorisation ? Est-ce une première ?
D’abord il faut souligner que le juge administratif a pris sa décision d’annulation contre l’avis du rapporteur public, ce qui n’est pas commun dans ces procédures. Ensuite, le juge administratif a prononcé deux motifs d’annulation de l’autorisation, ce qui est encore moins commun. Même si cette décision est un jugement de première instance, qui n’exclut donc pas le fait que l’ABM interjette appel, elle mérite d’être étudiée sur ces deux motifs.
Le juge administratif a en effet considéré d’une part que l’ABM n’a pas respecté le critère légal de subsidiarité, d’autre part que l’ABM n’a pas respecté le critère légal relatif à la pertinence scientifique.
Le premier motif signifie que le juge a considéré que l’ABM n’a pas vérifié, comme la loi le lui impose, « l’étendue du recours projeté par le protocole à l’embryon humain » et en cela a violé l’article L2151-5 3° CSP. En examinant les rapports d’expertise, le juge a vu qu’
« il ne comporte, […] aucune indication sur la possibilité de l’utilisation, notamment du point de vue de l’étendue, de l’embryon bovin, dont le développement au cours de la première semaine […] est plus proche de l’embryon humain ».
C’est la deuxième fois que le juge annule une autorisation de recherche sur l’embryon humain sur ce fondement. En juillet 2023 les juridictions administratives avaient tranché définitivement à l’annulation d’une autorisation délivrée par l’ABM pour ne pas avoir priorisé le modèle murin. Il y a là une transgression éthique et juridique gravissime.
Le deuxième motif signifie que le juge a considéré que l’ABM n’a pas vérifié la méthodologie du protocole de recherche litigieux, et en cela a violé l’article L2151-5 1° CSP. En effet
« il ressort […] des pièces du dossier et il n’est d’ailleurs pas contesté par l’Agence de la biomédecine que le dossier de demande d’autorisation […] comportait une ambigüité quant au nombre d’embryons utilisés dans le cadre du projet de recherche ».
La demande initiale visait 800 embryons, mais a été revue à la baisse ; le rapport d’expertise et le rapport d’instruction faisaient ensuite état tantôt de 200 embryons, tantôt de 400 embryons. Et la demande de complément d’information de l’ABM est intervenue après l’avis du conseil d’orientation qui fondait la décision d’autorisation… preuve qu’elle n’a pas fait grand cas de cette ambigüité.
Comment analysez-vous ce jugement qui arrive à la veille de la 4ème révision de la loi bioéthique ?
Cette décision montre d’abord que le Parlement a beau repousser les limites éthiques -les fameuses « lignes rouges »- de révision en révision des lois de bioéthique, elles ne sont toujours pas respectées. Autrement dit, quand la loi sort du champ éthique, plus aucune condition, limite, ne tient. Alors que la loi de 2021 ouvrait le champ pour travailler sur l’embryon humain jusqu’à 14 jours de vie, l’ABM n’a pas su faire respecter les quelques conditions légales.
Cette décision montre ensuite combien la conscience de l’embryon humain est altérée. Il est troublant de voir que 400 embryons humains détruits pour la recherche scientifique ne provoquent aucune réaction quand le lobby de la protection animale, lui, mobilise les Français. Pour ne prendre que le dernier exemple en date : une récente dépêche AFP relative à l’élevage de singes pour la recherche scientifique souligne que 74% des Français se disent défavorables à l’expérimentation animale (sondage IPSOS 2023). L’Europe a aussi affirmé sa volonté d’abandonner progressivement l’expérimentation animale. Qu’en est-il de l’embryon humain ? Il est atterrant de voir que ceux qui détruisent l’embryon humain ont moins de compte à rendre (y compris médiatiquement) que ceux qui travaillent sur des animaux.
La 4ème révision de la loi de bioéthique débute en janvier prochain avec les Etats généraux. S’en suivront les travaux des sociétés savantes, l’avis du CCNE, les travaux parlementaires. Deux ans durant lesquels les citoyens avertis entendront parler de blastoïdes, de gamétogenèse, d’embryons à trois ADN (don de mitochondries), de ROPA, de DPI-A etc. Pour la plupart de ces sujets l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires vont être jetées en pâture, tels de vulgaires matériaux. Pour que la loi de bioéthique ne se fasse pas sans les Français la Fondation Lejeune lance un documentaire rétrospectif sur 30 ans de lois bioéthiques, et organisera dans chaque région des soirées ciné-conférence pour réfléchir aux enjeux de la 4ème révision de loi bioéthique et donner les moyens de participer au débat.
I-Média : Le service public détourne VOTRE argent ?
L’image de la semaine : Brigitte Macron face aux “salles connes”
L’agence people Bestimage a diffusé, à priori par erreur, un “off” de Brigitte Macron au spectacle d’Ary Abittan. Le comédien reprend tout juste sa tournée après trois ans d’instruction pour une affaire de viol assez sordide, classée finalement en non lieu au lieu d’être requalifiée en violence sexuelle. Décryptage d’un scandale de plus dans la caste Macron.
Le dossier du jour : Mediawan et France Télévisions – petits contrats, grands détournements ?
Sur les milliards prélevés aux Français pour financer l’audiovisuel public, des centaines de millions sont en fait utilisés pour financer des sociétés de productions privées. Ces groupes audiovisuels contrôlent de nombreuses émissions (C à vous, C l’hebdo, C dans l’air…) à l’instar de Mediawan dirigé par Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton, des personnalités très loin d’être neutres et même marquées à gauche. Se pose alors la question de la neutralité du service public et du conflit d’intérêt…
Les pastilles de l’info :
– Trump et X face à l’UE : nouvelles tensions !
– Zemmour – BFM : le prénom “Mohamed” est-il forcément musulman ?
– Insécurité dans les transports : plus de 60% des agressions attribuées aux étrangers
– Valeurs actuelles change de propriétaire : quels enjeux ?
– Qui veut la peau de Noël et de nos traditions ?
– Nathalie Saint-Cricq : antisémitisme, “vote musulman”, le recteur de la Grande Mosquée de Paris saisi l’ARCOM
Portrait piquant : Delphine Ernotte, les méthodes de la présidente du groupe public
Il est interdit de dire qu’un homme qui se prend pour une femme reste un homme
Une Australienne a été condamnée à verser 95.000 dollars australiens (54.000 €) à deux hommes soi-disant « femmes transgenres » pour diffamation parce qu’elle critiquait le fait que ces deux hommes jouent dans une équipe féminine de football. C’était en 2023.
La juge a exigé que Kirralie Smith « publie une déclaration publique d’excuses » qui doit être affichée en haut de toutes ses pages sur les réseaux sociaux, et « s’abstienne de publier quoi que ce soit qui identifie le plaignant ou son équipe de football ».
Elle a écrit sur X :
Ma peine pour avoir été reconnue coupable de « diffamation » a été prononcée. En résumé, 95.000 dollars d’amende, qui doubleront si je ne paie pas dans les 28 jours. L’ordonnance stipule également que je dois présenter des excuses publiques. Je ferai appel de cette décision. Votre soutien, votre voix et votre action sont inestimables pour moi. Merci !
Il est décevant que le mot « femme » ait été redéfini pour inclure les hommes et que les mots « violence » et « diffamation » aient été appliqués au fait de dire la vérité sur des informations du domaine public. Les Australiens devraient être très préoccupés par leurs libertés. Les femmes ont été effectivement rayées de la loi et les tentatives de défense des politiques publiques sont étouffées au nom des sentiments de quelques-uns. Les hommes ne devraient jamais être autorisés à participer à des sports féminins.
Des homélies inédites de Benoît XVI
La librairie éditrice du Vatican a publié hier un ouvrage intitulé Dieu est la vraie réalité, constitué d’homélies inédites de Benoît XVI entre 2005-2017.
Ce recueil d’homélies inédites du pape Benoît XVI a été présenté à la pressse par Monseigneur Georg Gänswein :
« Il existe une profonde unité entre la vie personnelle de Benoît XVI et sa prédication, dans un cadre qui unit vérité, amour et réalité. ».
Dans ce trésor de spiritualité, le pape Benoît XVI conjugue son érudition biblique, sa passion pour les Pères de l’Église, notamment saint Augustin, et sa compréhension de l’histoire récente et de l’actualité, dans un entrelacement harmonieux de foi et d’histoire.
L’ouvrage sera édité prochainement en français par Artège.
Chronique des cinglés
Le gynécologue de Pau qui avait refusé d’examiner un homme qui prétendait être une femme a été condamné pour outrage sexiste, mais relaxé pour le chef de discrimination.
Toutefois, le procureur a décidé de faire appel parce qu’un gynécologue doit soigner aussi les hommes.
Le 4 décembre, le tribunal correctionnel de Pau avait jugé qu’il n’y avait pas eu de discrimination, faute de «contact direct» entre les deux. Il appartiendra aux juges de la cour d’appel de confirmer ou d’infirmer ce jugement.
France intox s’enfonce
France intox a retiré son article délirant en indiquant sobrement :
Nous avons publié une vidéo sur les marchés de Noël. Le titre était un raccourci. Nous choisissons de la retirer.
— franceinfo (@franceinfo) December 10, 2025
De nombreux internautes dénoncent une «manipulation» visant à dénigrer la tradition des marchés de Noël.
Charles Alloncle, député UDR et rapporteur de la commission d’enquête sur l’audiovisuel public, a dénoncé sur X :
Dans une vidéo diffusée par France Info, un journaliste affirme que le régime nazi aurait fait des marchés de Noël un outil de propagande nationaliste.
Juste après cette déclaration, France Info précise que la France est aujourd’hui le deuxième pays au monde à compter le plus de… pic.twitter.com/46WovbpFam
— Charles Alloncle (@CHAlloncle) December 10, 2025
La commission d’enquête sur l’audiovisuel public a auditionné mercredi pendant plus de trois heures Delphine Ernotte, PDG de France Télévisions.
«Je n’ai pas vu le reportage dont vous parlez, a-t-elle confié, interrogée sur le sujet. Je ne peux pas vous laisser dire que sur France Info ou sur n’importe quelle autre chaîne, il y a des choses complètement scandaleuses qui passent. […] Si tel était le cas, l’Arcom aurait été saisie, l’Arcom aurait sanctionné.»
C’était avant que le média ne décide de retirer la vidéo.
«Il a été privé de Noël quand il était petit ce journaliste et il n’arrive pas à s’en remettre ? Sinon, pourquoi tant de haine», se demande côté Ségolène Royal, qui qualifie de «honteux» cet «amalgame entre nazi et marché de Noël».
«Au moment où les enfants et les familles se préparent à être heureux, à rêver, en éloignant un peu les anxiétés ; au moment où les artisans et commerçants donnent le meilleur de leur savoir-faire, pour partager la joie de Noël, on reste atterré par la bêtise et la méchanceté des obsessions anti-Noël».
Pologne : Donald Tusk monopolise les médias et muselle les catholiques de l’opposition
Depuis son arrivée au pouvoir le 13 décembre 2023, le Premier ministre polonais Donald Tusk a immédiatement affiché la volonté du nouveau gouvernement de contrôler les médias afin de diffuser la propagande gouvernementale et de réprimer l’opposition. Cette politique s’est concrétisée dès le départ par la saisie de la télévision d’État. S’en est suivie l’instrumentalisation du parquet pour lutter contre le pluralisme des médias et persécuter les journalistes et les médias non affiliés. Toute ressemblance avec la situation en France n’est pas fortuite. Jolanta Hajdasz, présidente de l’Association des journalistes polonais, a été interrogée par La Nuova Bussola :
L’action du gouvernement de Donald Tusk a débuté par une violente attaque contre la télévision d’État. Que s’est-il passé ?
Cette attaque contre les médias publics en Pologne a eu lieu une semaine seulement après l’entrée en fonction du gouvernement. Elle fut brutale et impliqua des agents de sécurité engagés par l’État. Personne dans les médias publics n’était préparé à une telle action, et la police est restée passive, ignorant les appels des employés de la Télévision polonaise, de la Radio polonaise et de l’Agence de presse polonaise.
Et dire que c’est ce gouvernement que les oligarchies de Bruxelles et de Berlin souhaitent pour rétablir la légalité !
Voilà un exemple flagrant de l’hypocrisie des élites européennes. Si le gouvernement d’un parti de droite comme Droit et Justice (PiS) avait agi comme Donald Tusk, je suis certain que toutes les institutions de l’Union européenne auraient protesté et que la Pologne aurait écopé de millions d’euros d’amendes pour violation du principe de liberté d’expression et pour l’ingérence scandaleuse des hommes politiques dans l’indépendance des médias. Au lieu de cela, aujourd’hui, l’Europe reste silencieuse et soutient Tusk.
Pourquoi l’UE agit-elle ainsi ?
Parce que Tusk met en œuvre des solutions qui profitent aux plus grands pays de l’UE, tout en détruisant notre pays sur les plans économique et culturel. Mais la Pologne ne se laissera pas faire, et un jour, cette anarchie prendra fin.
Que représentent les médias pour Tusk ?
Cela dépend des médias. Les médias traditionnels, les grands médias libéraux, et même ceux de gauche, constituent sa base médiatique et son principal outil de lutte politique. Il peut toujours compter sur eux ; ses déclarations sont systématiquement citées, son point de vue présenté comme le seul ou le plus juste, et ceux qui le critiquent dans ces médias sont systématiquement discrédités : ridiculisés, marginalisés ou diffamés, leurs opinions déformées ou tout simplement passées sous silence. À l’inverse, les médias conservateurs qui présentent honnêtement le point de vue de l’opposition sont ouvertement attaqués par Tusk : il refuse souvent que leurs journalistes assistent à ses conférences de presse et leur cache des informations, et, suivant l’exemple du Premier ministre, ses ministres et certains parlementaires de la coalition au pouvoir font de même. De plus, le gouvernement exerce des pressions informelles sur les annonceurs pour qu’ils ne diffusent pas de publicités dans les médias non pro-gouvernementaux. Tusk et ses soutiens dans les médias ont également appelé au boycott des entreprises qui ont osé faire de la publicité sur des chaînes comme TV Republika et la chaîne catholique TV Trwam. Ces chaînes sont financées par des contributions volontaires du public. Heureusement, de nombreux médias indépendants brisent le monopole médiatique des organes progouvernementaux.
On ignore souvent qu’une grande partie des médias privés polonais est contrôlée par des Allemands et ne représente donc pas les intérêts polonais. Comment évaluer les activités de ces organes de presse ?
L’indépendance journalistique, le pluralisme et la déontologie professionnelle y sont pour le moins discutables. Dans bien des cas, le contenu est outrageant, voire scandaleux. Les violations des principes d’un journalisme honnête sont trop nombreuses pour être considérées comme de simples coïncidences. Depuis leur arrivée en Pologne, les éditeurs étrangers poursuivent leurs propres stratégies politiques et économiques. Tout porte à croire que les éditeurs allemands, par exemple, défendent les intérêts des entreprises allemandes en Pologne et promeuvent l’option politique qui garantit la promotion de ces intérêts. Malheureusement, les journalistes n’ont aucun moyen concret de lutter contre ce phénomène au sein de leurs rédactions. Quiconque exprime ouvertement son désaccord perd son emploi, quel que soit le prétexte invoqué.
Pourquoi Donald Tusk craint-il autant le pluralisme des médias ?
La réponse est simple : plus son monopole médiatique s’étend, plus il restera longtemps au pouvoir. Mensonges et manipulations sont ses outils quotidiens de communication de masse avec les électeurs. Cette stratégie fonctionne lorsque la population n’a pas d’alternative, lorsqu’il est impossible de rectifier le mensonge ou d’expliquer la situation.
Je souhaite rappeler un incident récent concernant l’ancien ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro : la chaîne de télévision progouvernementale TVN a reçu une demande du parquet visant à lever son immunité avant même que les parlementaires et la personne directement concernée n’en aient été informés. Ceci constitue une divulgation illicite d’informations protégées par le secret de l’instruction. Le parquet est-il lui aussi politisé et instrumentalisé pour combattre l’opposition ?
Absolument. Ces événements confirment l’étroite collaboration entre les grands médias comme TVN et le gouvernement. Les campagnes de diffamation contre les personnalités politiques de l’opposition, que l’on observe sur TVN, sur des sites web à orientation idéologique comme Onet, et dans des médias comme Gazeta Wyborcza, témoignent également de cette collaboration, ces médias manipulant l’opinion publique dans un seul sens. Une telle campagne de diffamation médiatique est un outil redoutablement efficace lorsque les médias bénéficient d’une large diffusion et de ressources financières considérables.
Nous savons également que des tentatives sont faites pour réduire au silence les journalistes indépendants par le biais de poursuites judiciaires, par exemple pour diffamation présumée, exigeant des dommages et intérêts considérables. Pourriez-vous nous donner des exemples de telles actions ?
Malheureusement, elles sont nombreuses, car la Pologne applique encore une réglementation datant de l’époque communiste, qui rend les journalistes responsables des opinions qu’ils publient dans les médias et peut les contraindre à des peines de prison ou à de lourdes amendes. C’est une véritable tragédie et un problème majeur pour nous, car sanctionner un journaliste a souvent un effet dissuasif : les journalistes, par crainte des conséquences juridiques, hésitent à aborder des sujets difficiles et controversés. Le Centre de surveillance de la liberté de la presse, que je dirige, défend chaque année entre 20 et 30 journalistes confrontés à des poursuites judiciaires totalement injustifiées liées à leur travail. Ces poursuites réclament jusqu’à 100 000 zlotys (plus de 23 000 €) de dommages et intérêts pour des propos tenus dans un seul article ou lors d’une seule apparition télévisée. Il est particulièrement inquiétant qu’une poursuite judiciaire contre un journaliste entraîne son inscription au casier judiciaire, au même titre que les criminels de droit commun, les voleurs et les meurtriers. De ce fait, il lui est impossible d’obtenir un prêt bancaire ou de travailler dans la fonction publique. Ces dernières années, ces dispositions ont été utilisées de manière particulièrement fréquente contre les journalistes et les médias de droite.
Le gouvernement souhaite désormais renforcer la « protection contre les discours de haine ». S’agira-t-il d’un nouvel instrument pour cibler les journalistes indépendants ?
Ces craintes sont tout à fait justifiées. Les poursuites judiciaires et le contrôle dont sont déjà victimes les médias indépendants prouvent que nous avons raison de nous inquiéter. Parmi les médias visés figurent TV Republika, Radio Maryja, TV Trwam et des organisations comme l’Association des journalistes polonais (SDP). Le « discours de haine » ne sera qu’un prétexte de plus pour tenter de nous faire taire.
Il existe des organisations à travers le monde censées surveiller la liberté d’expression et défendre les journalistes persécutés. Ces organisations sont-elles conscientes de la situation en Pologne sous le gouvernement Tusk et réagissent-elles d’une quelconque manière ?
À mon avis, nombre d’organisations censées veiller à la liberté de la presse sont dominées par l’idéologie du politiquement correct. Par conséquent, leurs rapports sur la situation en Pologne sont souvent fortement biaisés. Par exemple, sous le gouvernement de droite polonais, de 2015 à 2023, Reporters sans frontières a abaissé chaque année le classement de la Pologne dans le Classement mondial de la liberté de la presse, alors même que tous les médias liés à l’opposition de l’époque fonctionnaient sans problème. Lorsque, après sa victoire aux élections de décembre 2023, le gouvernement Tusk a pris le contrôle illégal et par la force des médias publics, l’organisation a réagi avec enthousiasme, améliorant le classement de la Pologne, d’abord de dix places, puis de seize. Un bond significatif de 26 places, alors même que la réglementation n’avait pas changé : il a suffi que le ministre de la Culture modifie la direction de la télévision et de la radio publiques. Il est donc difficile de considérer certaines organisations et leurs classements comme objectifs.
Ariège : situation tendue entre les agriculteurs et les forces de l’ordre pour 1 vache malade
Dans une ferme de l’Ariège, 208 vaches doivent être abattues car il y a un cas de dermatose. Les agriculteurs se sont rebellés et le ministère a envoyé la maréchaussée :
🔴 EN DIRECT
« C’est horrible ! C’est pas la France ! »
Incidents en cours dans l’Ariège : les forces de l’ordre dégagent la route pour accéder à la ferme où doit être abattu un troupeau pic.twitter.com/AzhTnqIqLz— Sud Radio (@SudRadio) December 11, 2025
Ce soir dans l’Ariège, pour protéger un éleveur et son troupeau de vaches, les agriculteurs entonnent la Marseillaise et résistent à la horde de gendarmes envoyés par la Préfecture. 🇫🇷pic.twitter.com/UWLtVkVfHX
— Bleu Blanc Rouge ! 🇫🇷 (@LBleuBlancRouge) December 11, 2025
« Votre ennemi, ce n’est pas nous. Ils détruisent la France et vous les aidez à la détruire, vous êtes là pour protéger la France, pas ceux qui la détruisent » crie un agriculteur désespéré envers les gendarmes présents dans l’Ariège.
Dresser nos agriculteurs contre nos… pic.twitter.com/IsOO7t3E8T
— Bleu Blanc Rouge ! 🇫🇷 (@LBleuBlancRouge) December 11, 2025
🔴EN DIRECT – Dermatose en Ariège
“Puisque vous êtes des délinquants face aux paysans, on va être des délinquants aussi” : tentative de négociation entre Lionel Candelon (président de la chambre d’agriculture du Gers) et les forces de l’ordre qui progressent vers la ferme pic.twitter.com/BPEK7zeYUL— Sud Radio (@SudRadio) December 11, 2025
🚜Les agriculteurs font face aux forces de l’ordre alors que la nuit est déjà tombée, près de la ferme du #GAEC de #Mouriscou, aux Bordes-sur-Arize
🎥 Images en direct sur Tocsin+
🔗https://t.co/XodLmxrBPp#Abattage #Bovin #Ariège @Houdiakova pic.twitter.com/2ta9GqYq7G
— Tocsin (@Tocsin_Media) December 11, 2025
La colère des agriculteurs suite à la volonté d’abattre en #Ariège des vaches en grand nombre au motif d’une supposée maladie qui n’en a encore tué aucune est totalement légitime et mériterait bien plus de soutien.
On tue nos vaches pour importer de la merde venue du Brésil et… pic.twitter.com/yR7Y9krX2k
— Union Nationale Populaire (@UnionNatioPop) December 11, 2025
⚡️ ZONE DE RÉSISTANCE AGRICOLE CONSTITUÉE EN ARIÈGE !
Près de 300 agriculteurs bloquent les routes et chemins menant à l’exploitation du GAEC de Mouriscou à Bordes-sur-Arize pour empêcher les forces de l’ordre et les vétérinaires de venir euthanasier un troupeau de 208 vaches. pic.twitter.com/pRypydjgXc
— Résistance Paysanne (@ResistPaysans) December 10, 2025
🔴EN DIRECT
"Ce n'est pas la guérilla urbaine, c'est la guérilla des campagnes qui commence" : Guy, agriculteur venu en soutien à ses collègues d'Ariège, revient sur la présence des forces de l'ordre à Bordes-sur-Arize pic.twitter.com/DlJhyNVcXv— Sud Radio (@SudRadio) December 11, 2025
🔴 #DNC COMMUNIQUÉ DE PRESSE : LA COORDINATION RURALE APPELLE À UNE MOBILISATION NATIONALE ! Partout en France, les éleveurs se mobilisent face à l’obstination de l’État, alors même que la situation sanitaire continue de se dégrader et que de nouveaux foyers apparaissent parfois… pic.twitter.com/43Z94amZQZ
— Coordination Rurale (@coordinationrur) December 11, 2025
Il y a 8 ans, TVLibertés recevait Stéphanie Bignon, ingénieur dans les sous-marins et agricultrice. Son amour de la France la poussait déjà à alerter les Français quant aux dangers qui pesaient sur le secteur agricole de notre pays.
Le 20 mai 2017, la mort de l’agriculteur de Saône-et-Loire Jérôme Laronze aurait déjà dû éveiller les consciences sur les normes et la bureaucratisation délirante qui s’abattaient sur le secteur.
Littéralement harcelé par les autorités vétérinaires et sanitaires pour des contraintes administratives, l’homme fuira les gendarmes avant d’être abattu par un d’entre eux.
A l’heure d’une nouvelle crise avec la fameuse dermatose nodulaire et des abattages de cheptels décrétés par les autorités françaises, la révolte du monde paysan n’a jamais été aussi proche.
Philippe de Villiers à Versailles le 15 décembre : il reste quelques places
Message des Eveilleurs :
Quand un Vendéen, issu d’une terre dont la population fut exterminée par d’infernales colonnes qui sillonnaient ses villages pour faire couler le sang, d’une terre dont la Convention avait décidé d’effacer jusqu’à la mémoire, quand ce Vendéen prend la plume pour donner à son témoignage le titre éloquent de Populicide, il faut le prendre au sérieux.
Le 15 décembre, serez-vous des nôtres au Palais des Congrès de Versailles pour entendre Philippe de Villiers décrire pour nous les ressorts de la décomposition de notre peuple français ? Serez-vous des nôtres pour l’entendre conter l’histoire d’un peuple qui ne veut pas mourir ?
Vous êtes déjà nombreux à nous rejoindre mais il nous reste encore quelques places pour la soirée et le temps de dédicaces qui suivra !
Et n’oubliez pas : c’est la seule et unique séance de dédicaces que Philippe de Villiers accordera pour la sortie de Populicide.
JE PRENDS MA PLACE AU PALAIS DES CONGRES
Centenaire de Quas Primas (1925-2025) : L’Homme Nouveau clôt une année d’enquête consacrée à la royauté du Christ
Communiqué de L’Homme Nouveau :
À l’occasion du centenaire de l’encyclique Quas Primas, publiée le 11 décembre 1925, L’Homme Nouveau clôt aujourd’hui une enquête d’un an consacrée à la réception et à l’actualité du texte de Pie XI sur la royauté du Christ.
Cette initiative a permis de recueillir des contributions variées, issues du monde ecclésial et intellectuel, afin d’éclairer les enjeux théologiques, spirituels et politiques d’un document dont la pertinence demeure intacte.
L’ensemble du dossier « Année du Christ-Roi » est disponible sur notre site internet : https://hommenouveau.fr/dossier_thematique/annee-du-christ-roi/
Nous remercions chaleureusement le cardinal Raymond Leo Burke, Mgr Athanasius Schneider, les abbayes de Notre-Dame de l’Annonciation, Fontgombault, Randol et Solesmes, l’abbé Alain Lorans (FSSPX), l’abbé Matthieu Raffray (IBP) et l’abbé Claude Barthe ainsi que Jean-Pierre Maugendre, Jean de Tauriers, Danilo Castellano, Bernard Dumont, Guillaume Bernard et Guillaume de Thieulloy pour leur contribution à cette enquête.
Les Maîtres du mensonge – suite
Qu’est-il passé par la tête de notre Président pour publier ce lundi 1er décembre sur le compte officiel de l’Élysée un tweet aussi hallucinant !
Sous forme de vidéo montée comme un clip publicitaire, il nous explique le besoin impérieux de mettre en place un label permettant de distinguer les médias jugés dignes de confiance de ceux qui feraient de la désinformation. Pendant près d’une minute, on voit défiler Pascal Praud, Philippe de Villiers et Jordan Bardella, avec au-dessus de leur tête un bandeau où il est inscrit en rouge : « Attention, fausses informations ».
Malheureusement pour lui, la sentence ne s’est pas faite attendre : des milliers de commentaires négatifs ont déferlé sur « X » dénonçant un état totalitaire digne de « 1984 » avec la mise en place progressive d’un « Ministère de la Vérité » !
Le lendemain matin, en conseil des ministres, Emmanuel Macron a essayé de se justifier en expliquant qu’il n’avait jamais envisagé de créer un « Label d’État » ni le moindre « Ministère de la Vérité ». Mais rien n’y a fait, la polémique a continué à se propager, reprise par la plupart des médias et des réseaux sociaux.
Emmanuel Macron travaille depuis bien des années à la mise en place d’une « Pensée unique ». Son obsession pour le contrôle des réseaux sociaux, même au niveau européen, est légendaire et ses attaques contre des médias d’opposition sont connues depuis longtemps. Si à présent il décide de mettre en place un « Label de la vérité vraie », cela ne changera pas grand-chose à la situation actuelle de notre pauvre pays où il ne fait pas bon s’opposer à la propagande officielle du gouvernement !
Non, ce qui est grave dans cette affaire, c’est la facilité avec laquelle notre Président ment au peuple français. Ainsi, après la tempête médiatique provoquée par son histoire de « Label Macron », il affirme aujourd’hui n’en avoir jamais parlé publiquement !
Pire, devant l’ampleur des dégâts, il a délégué sa garde personnelle et même son arrière garde pour tenter d’éteindre l’incendie. Ainsi, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, puis Rachida Dati, ou encore Patrick Cohen ont volé successivement au secours de notre « cher » Président en expliquant avec beaucoup de sérieux mais peu d’arguments que la majorité des gens avaient détourné ses propos. D’après eux, il ne s’agirait absolument pas de la censure de certains médias mais uniquement de lutter contre la désinformation sur les réseaux sociaux.
Soit disant, on aurait mal interprété ses paroles. D’après Emmanuel Macron, ce serait aux journalistes de distribuer les bons ou les mauvais points aux différents médias, l’État n’aurait rien à voir dans cette affaire !
Pourtant lors d’un débat sur le thème des réseaux sociaux qui se tenait à Arras le 19 novembre dernier, il a déclaré publiquement :
« Je ferai tout mon possible pour que soit mis en place un label permettant de distinguer les médias jugés dignes de confiance contre ceux qui feraient de la désinformation. »
En banalisant ainsi le mensonge, il rend les gens méfiants. Si même le Président de la République et son entourage se permettent de mentir volontairement, il ne faut pas s’étonner du désintérêt de la population pour la politique !
Malheureusement il y a encore plus grave : des médias mondialement reconnus deviennent capable de mentir en toute connaissance de cause. Ainsi, le mois dernier, la célèbre BBC, groupe de radio et télévision public financé par l’état britannique a été épinglé pour avoir volontairement trompé ses auditeurs au sujet d’une déclaration de Donald Trump. Le scandale a été révélé par « The Daily Télégraph » qui explique ainsi l’affaire dans un article du 3 novembre dernier :
« Dans le documentaire publié par la B.B.C. en octobre 2024, plusieurs extraits différents ont été assemblés comme s’il s’agissait d’une même phrase. Les spectateurs ont pu ainsi entendre la phrase suivante : “Nous allons marcher vers le Capitole. Et je serai avec vous. Nous nous battons. Nous nous battons comme des diables”. En réalité, Donald Trump avait déclaré : “Nous allons marcher vers le Capitole, et nous allons encourager nos courageux sénateurs et représentants au Congrès.”
Le reste de la déclaration publiée par la BBC a été tiré d’un autre enregistrement et avait pour but de discréditer Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2024.
Plus récemment, le journal « Les Échos » a publié un article montrant un portrait de Vladimir Poutine avec pour légende : « Poutine se dit prêt à faire la guerre à l’Europe ! » En réalité, lors d’un discours télévisé, le président Russe avait déclaré :
« Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe, je l’ai répété cent fois, mais si l’Europe le souhaite et commence, nous sommes prêt dès maintenant. »
Il ne faut pas s’étonner si la plupart des gens sont perdus au milieu de tous ces mensonges et ces tromperies organisées. Nous avons tous besoin de repères fiables pour nous diriger et avancer dans la vie. Au milieu de toutes ces ténèbres, nous sommes vite déboussolés, ne sachant plus à quel saint nous vouer. Heureusement, il existe une parole sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute confiance. Elle ne ment jamais et nous accompagne en toutes circonstances car elle est vivante. L’apôtre Jean dans le prologue de son Évangile l’a décrite à merveille :
« Au commencement était la Parole de vie, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle est la vie et la vie est la lumière des hommes. Cette lumière est la véritable lumière qui en venant dans le monde éclaire tout homme. »
Dans un monde chaotique où rien ne semble fiable, dans un monde où les médias ne relayent plus que de la propagande, seule la parole de vie peut nous guider.
* * Journal d’un croyant de 2024 – Les maîtres du mensonge.
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Christ-Roi : pour une approche constructive !
De Rémi Fontaine pour Le Salon beige :
Heureuse initiative que cette petite plaquette de l’abbé Jean-Pierre Gac de la Fraternité Saint-Thomas Becket, réalisée à l’issue du centième anniversaire de l’Encyclique Quas Primas (11 décembre 1925) sur La royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ.* Par la compilation de nombreuses citations pertinentes et l’agencement réfléchi de ses thèmes, c’est non seulement un vade-mecum pédagogique sur cette question quelque peu disputée depuis Vatican II mais aussi, précisément, un essai de conciliation comme son sous-titre l’indique bien : « Pour une approche constructive. »
L’encyclique précise notamment : « Les hommes ne sont pas moins soumis à l’autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. » Le P. Calmels remarquait déjà que “pas moins” ne signifie pas “de la même manière”. Certains personnalistes réductionnistes feignent aujourd’hui de ne pas le comprendre en suspectant les défenseurs de Pie XI d’être des zélotes ou des théocrates, confondant ordre spirituel et ordre temporel. Or les bons lecteurs de l’encyclique (qui savent la “décontextualiser” de son époque autant que possible sans tomber dans l’historicisme) ne nient nullement que le Royaume du Christ est un royaume eschatologique – « Mon Royaume n’est pas de ce monde. » – qui, par la foi, l’espérance et la charité, par la grâce, commence néanmoins dès ce monde, d’abord et librement en chacun de nous, comme l’a excellemment prêché saint Augustin.
Rien donc qui ne s’oppose à une saine conception de la vraie liberté religieuse rendant au for interne le respect qui lui est dû. Mais rien non plus qui ne s’oppose à ce que ce Royaume personnel, spirituel et intérieur, resplendisse aussi socialement par la médiation notamment de la loi naturelle sublimée par la loi d’amour des béatitudes, donnant au for externe un reflet convenable comme tremplin collectif (aussi raboteux soit-il) vers ce Royaume eschatologique. Un espace et un temps “ matière à grâce”, lit de camp temporel, comme écrivait Péguy. « Le Royaume de Dieu n’est pas une norme de l’action politique, mais une règle morale de cette action », expliquait autrement le cardinal Ratzinger. Rien n’échappe à la médiation de ce tremplin politique architectoniquement indépendant mais que tout dépasse en morale religieuse, comme la miséricorde à l’endroit de la justice. La Royauté universelle du Christ est ce qu’on appelle en philosophie une notion analogique : comme l’être, elle se dit différemment, de plusieurs façons, et non de manière univoque. Elle est eschatologique, cosmogonique, spirituelle et surnaturelle, temporelle et sociale… Rien n’échappe à cette royauté, comme le signifie sa fête liturgique qui renvoie à l’Epiphanie.
Si elle exclut tout messianisme ou millénarisme temporels ainsi que tout théocratisme justement condamnés par l’Eglise, la royauté sociale du Christ n’empêche pas cependant, au contraire, la confessionnalité possible des corps intermédiaires. « Une personne transformée collabore efficacement à la transformation de la société » (Jean-Paul II à Saragosse, le 10 octobre 1984). Et une société transformée coopère efficacement à la conversion des personnes : « De la forme donnée à la société, conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes » (Pie XII). C’est la parabole évangélique du terrain et de la semence étendue à la société. Les saints se font plus rares dans les “structures de péché” que dans une culture chrétienne ! Il y a donc un ordre réciproque à des niveaux différents (morale et politique, spirituel et temporel, surnaturel et naturel) qu’il faut bien distinguer pour ne pas les confondre mais mieux les associer. Imagine-t-on que plusieurs disciples de Jésus réunis en son Nom pour un bien commun temporel particulier puissent ne pas Le confesser publiquement dans cet ordre temporel au motif qu’il faut rendre exclusivement au César républicain ce qui est à César sans que lui-même rende à Dieu ce qui est à Dieu ? C’est le piège notamment de l’école sous-contrat qui contraint aujourd’hui un dénommé Enseignement catholique à être « catholique aconfessionnel », comme un véritable rond-carré, une contradiction dans les termes. Le laïcisme idéologique du communisme ne pousse-t-il pas cette logique liberticide jusqu’à interdire à Dieu d’entrer dans nos familles ?
S’il faut que Jésus règne (I Co XV, 25) dans nos cœurs, Il pourra et devra aussi régner librement, mais d’une autre manière, dans nos familles et nos autres sociétés civiles (écoles, communautés et entreprises diverses…), jusqu’à l’Etat lui-même. D’autant plus qu’il n’y a pas, à strictement parler, d’Etat aconfessionnel. Entre culte de l’homme et culte de Dieu, tout Etat est en vérité confessionnel, soit qu’il confonde les deux ordres spirituel et temporel (théocraties de l’antiquité ou de type musulman), soit qu’il subordonne le spirituel au temporel (Etats laïques ou athées), soit qu’il subordonne le temporel au spirituel (Etats chrétiens). La “peste” du laïcisme est un leurre moderne qui prétend séparer les deux ordres mais les confond au vrai en une nouvelle théocratie à l’envers : « Il faut rendre à César ce qui est à César et tout est à César » (Clemenceau). C’est la religion de l’Etat, de l’homme qui se fait Dieu.**
Benoît XVI l’a rappelé avec force dans son discours au Bundestag (22 septembre 2011) : « Contrairement aux grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’Etat et à la société un droit révélé, ni un règlement juridique découlant d’une révélation. » Il renvoie seulement à la nature et à la raison, à la loi naturelle donc, comme « vraies sources du droit ». Pas de “charia chrétienne”, comme dit l’abbé Gouyaud. Ni non plus de “DHSD” : de déclaration (chrétienne) de droits de l’homme sans Dieu ! La liberté religieuse pour tous n’est sans doute jamais le mieux ou le moins mal appliquée que dans un Etat authentiquement et confessionnellement chrétien, dans lequel la religion n’est pas sourde à la raison ni la raison sourde à la religion. Thibaud Collin précise bien cette spécificité proclamée par Benoît XVI : « Nous comprenons ainsi qu’une des modalités essentielles du règne du Christ sur la société est le respect de la loi naturelle par le gouvernement, le législateur et le peuple. Que devient une société qui refuse explicitement de rendre un culte public à Dieu, et par là de Le reconnaître comme le fondement ultime de toute autorité sociale et politique ? Cette société se coupe de sa source et plonge inéluctablement dans l’injustice systémique et le désordre » (L’Appel de Chartres de novembre 2025).
La doctrine du Christ-Roi, respectueuse de la liberté humaine, n’impose rien ni à la conscience personnelle ni aux sociétés qui conservent leur droit à une certaine immunité de contrainte. L’Eglise reconnaît l’autonomie, la consistance propre de la sphère civile et politique (qui n’est pas exactement l’ordre moral ni encore moins l’ordre eschatologique) par rapport à la sphère religieuse. Mais, avec la philosophie réaliste pérenne, elle affirme :
1- que cette autonomie ne dispense pas la soumission de la politique à une loi naturelle (morale) qui lui est supérieure et qu’elle ne peut ni modifier ni ignorer. En vertu du mandat surnaturel que lui a donné le Christ-Rédempteur, l’Eglise demande aussi à ce pouvoir politique :
2 – qu’il reconnaisse cette soumission naturelle qu’elle authentifie, éclaire ou confirme et qu’il lui laisse la liberté d’exercer son pouvoir spirituel au sein de la cité, sans hostilité, dans une union si possible d’intention et de coopération qui puisse aller jusqu’à la forme d’un Etat confessionnel. En écho au “salut des nations” dont parle l’Ecriture, c’est par métaphore le “baptême des nations” loué par Jean-Paul II. Quand la grande majorité des citoyens et leurs autorités deviennent chrétiens dans une unité d’ordre qui n’est pas celle, bien sûr, d’un tout substantiel mais d’un tout accidentel (comme on dit en métaphysique) : unité féconde d’une nation qu’il est salutaire de préserver autant qu’on le peut, exhortait le saint pape polonais.
Comme le résume Jean Madiran dans son maître-livre La laïcité dans l’Eglise :
« Dans les temps de grande pénurie, l’Eglise fera avec le minimum : un pouvoir temporel qui soit respectueux au moins de la loi (morale) naturelle, sans omettre ce qui, dans les trois premiers commandements du Décalogue, relève de la droite raison (…). Sans ce minimum de la part de l’Etat, – et si clergé et laïcs catholiques ne s’accordent point alors pour constituer, en marge du pouvoir politique de fait, un pouvoir temporel du laïcat chrétien, – l’Eglise n’a plus la possibilité que de devenir peu à peu une Eglise du silence ou une Eglise des martyrs… »
A des élus politiques chrétiens du Val de Marne, Léon XIV, tout en cautionnant implicitement cet enseignement, n’a fait que les encourager en quelque sorte à exercer courageusement leur pouvoir propre d’élus baptisés dans les conditions d’absence de ce “minimum vital” de la part de l’Etat :
« Il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre chrétien. Mais il y a l’homme politique qui, sous le regard de Dieu et de sa conscience, vit chrétiennement ses engagements et ses responsabilités ! Vous êtes donc appelés à vous fortifier dans la foi, à approfondir la doctrine – en particulier la doctrine sociale – que Jésus a enseigné au monde, et à la mettre en œuvre dans l’exercice de vos charges et dans la rédaction des lois. Ses fondements sont foncièrement en accord avec la nature humaine, la loi naturelle que tous peuvent reconnaître, même les non-chrétiens, même les non-croyants. Il ne faut donc pas craindre de la proposer et de la défendre avec conviction : elle est une doctrine de salut qui vise le bien de tout être humain, l’édification de sociétés pacifiques, harmonieuses, prospères et réconciliées.
« J’ai bien conscience que l’engagement ouvertement chrétien d’un responsable public n’est pas facile, particulièrement dans certaines sociétés occidentales où le Christ et son Eglise sont marginalisés, souvent ignorés, parfois ridiculisés. Je n’ignore pas non plus les pressions, les consignes de parti, les “colonisations idéologiques” pour reprendre une heureuse expression du Pape François, auxquelles les hommes politiques sont soumis. Il leur faut du courage de dire parfois “non, je ne peux pas !”, lorsque la vérité est en jeu. Là encore, seule l’union avec Jésus – Jésus crucifié ! – vous donnera ce courage de souffrir pour son nom. Il l’a dit à ses disciples : “Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde” (Jn 16, 33).
Même si l’idéal d’un Etat confessionnellement catholique apparait aujourd’hui raisonnablement irréalisable, pour ne pas dire irréaliste, et s’il est opportun et judicieux – mais aussi de plus en plus inaudible malheureusement – d’insister sur la médiation de la loi naturelle, on n’explique pas pourquoi on devrait renoncer à son principe et à sa possibilité théorique autrefois défendus par l’Eglise. Pas plus qu’il n’est véritablement incompétent en matière morale, pourquoi l’Etat, aussi incapable d’être “neutre” philosophiquement que l’école publique, ne pourrait-il pas avoir une certaine compétence (certes relative) en matière religieuse dans ce respect de la distinction des ordres et des pouvoirs, le “moins” politique (selon son rang inférieur de fin intermédiaire) étant ordonné et devant contribuer au “plus” moral et religieux (porteur de sens ultime comme fin dernière) ? À commencer (négativement) par un refus autorisé de l’athéisme confessionnel d’Etat, historiquement et objectivement totalitaire (peste noire du nazisme ou peste rouge du communisme) ? Mais aussi, pourquoi pas, par le rejet justifié de cet autre totalitarisme sournois que constitue la dictature du relativisme avec son traitement étatique indifférencié des religions également respectés ou méprisés ? L’Etat (soi-disant) incompétent en matière religieuse le devient fatalement en matière de morale. Quand Dieu qui fonde la morale devient facultatif en politique, la morale finit par ne plus obliger, l’homme (l’Etat) se donnant sa propre loi « comme des dieux » (cf. Genèse), ainsi qu’on peut le constater de nos jours avec l’avortement, l’euthanasie, le transhumanisme…
Que ce discours sur la royauté sociale du Christ ne soit plus entendu aujourd’hui comme il convient, après des lustres révolutionnaires de laïcisme, d’individualisme et de libéralisme (et donc de déchristianisation), n’empêche pas qu’il soit vrai, fondé sur le magistère de l’Eglise. Dans sa cohérence percutante, il devrait être perçu par certains de nos évêques, à l’égard de ceux qui le maintiennent fidèlement, autrement que dans une caricature trop commode : « A force de traîner la nostalgie d’un Etat catholique, on perd notre énergie pour l’évangélisation. » (Mgr de Moulins-Beaufort). En tant que laïcs chargés du temporel, nous n’avons pas attendu ces clercs pour savoir que les pouvoirs publics, comme dit Denis Sureau, ne peuvent fonctionner sans une adhésion minimale des citoyens, sans un certain consensus social (qui n’est pas nécessairement synonyme d’élection) :
« S’emparer des rênes du pouvoir afin de proclamer ex abrupto la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ est une chimère pour nostalgiques coupés de la vie concrète de la société civile. Il a fallu plusieurs siècles longs et douloureux pour que l’Empire romain devienne chrétien, par la conversion de Constantin. L’Eglise primitive a su, avec patience, réalisme et héroïsme, attendre le moment choisi par Dieu. »
A l’école de ces premiers chrétiens, nous croyons fermement à la vertu des “minorités créatives” (Benoît XVI). Et c’est aussi parce que nous adhérons à la “saine et légitime laïcité de l’Etat” (Pie XII) selon l’évangélique « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » que, pour respecter la deuxième partie de cet enseignement du Christ, nous refusons de passer à une malsaine et illégitime laïcité de l’Eglise. Quand, sous couvert d’aggiornamento et de mauvaise interprétation de la liberté religieuse, notre catholicisme devient de moins en moins confessionnel, sacrifiant un peu trop aux idoles progressistes, sécularistes et messianiques du temps, perdant pour le coup de son énergie pour la nouvelle évangélisation en omettant trop souvent de parler de rédemption, de vie éternelle, de salut des âmes, de l’espérance d’un salut. “Eglise par omission” (paradoxalement trop politisée ou sécularisée) « du fait que l’Eglise seule en détient les paroles et les sacrements [de ce salut], contrairement à ce qu’insinue ou proclame le Panthéon laïciste », comme l’exprime encore Madiran :
« Et s’il n’est pas actuellement possible – en effet ! – qu’un tel langage soit admis dans l’école publique ni à la télévision, du moins on voudrait qu’il ne cesse de se faire entendre dans les églises et dans les monastères, dans les écoles libres et dans les cercles d’études, dans le scoutisme et les autres associations catholiques. »
Viva Christo Rey !
Rémi Fontaine
* À commander : Fraternité Saint-Thomas Becket : 18 rue Gustave Marc 41 150 onzain. 6 euros + 3 euros de frais de port.
** Cf. La Laïcité dans tous ses débats, christianisme et laïcisme en dix cas d’école par Rémi Fontaine, éditions de Paris, 2004.
L’homosexualisme de la FIFA se heurte à l’Iran et l’Egypte
Un « match de la fierté » prévu lors de la prochaine Coupe du monde de football en Amérique du Nord se heurte à l’opposition de l’Iran et de l’Égypte.
La FIFA, fédération de football, a récemment dévoilé le programme du tournoi, qui se déroulera au Mexique, aux États-Unis et au Canada. Or, la rencontre entre l’Égypte et l’Iran coïncide avec le projet d’une association LGBT de célébrer l’homosexualité et la transidentité à l’occasion de ce match. Le Seattle PrideFest est organisé dans la ville depuis 2007 par une association LGBT qui a choisi le match du 26 juin comme date de célébration avant le tirage au sort de la Coupe du monde par la FIFA vendred. Medhi Taj, de la Fédération iranienne de football, proteste :
« L’Égypte et nous-mêmes avons protesté, car il s’agit d’une mesure déraisonnable et illogique qui, de fait, apporte un soutien à un groupe particulier, et nous devons absolument aborder ce point ».
Ado Rida, homologue de Taj en Égypte, a fait remarquer que ce pays majoritairement islamique
« rejette totalement de telles activités, qui contredisent directement les valeurs culturelles, religieuses et sociales de la région, en particulier dans les sociétés arabes et islamiques ».
Installation d’une crèche pro-vie au Vatican
Le Vatican exposera la semaine prochaine, pour la première fois de son histoire, une crèche explicitement pro-vie, qui sera également bénie par le pape Léon XIV lors d’une cérémonie.
La crèche intitulée « Nacimiento Gaudium » (Joyeuse Naissance), conçue par l’artiste costaricienne Paula Senoto avec l’aide de 40 Days for Life, sera installée dans la salle d’audience Paul VI et bénie par le pape le 15 décembre. Elle y restera exposée pendant toute la période de Noël et pour la clôture de l’Année jubilaire de l’Espérance.
La crèche, qui mêle iconographie byzantine et figurines franciscaines, présentera plus de 25 000 rubans en lieu et place de la paille traditionnelle, chacun symbolisant un des enfants sauvés grâce aux prières et au témoignage de l’opération « 40 Jours pour la Vie ». L’installation comprendra également une statue de la Vierge Marie enceinte jusqu’à Noël, date à laquelle elle sera remplacée par une statue classique de Notre-Dame adorant l’Enfant Jésus, afin de rappeler au monde que le Seigneur était parmi nous comme un enfant.
Paula Senoto déclare :
« Cette crèche doit être connue du monde entier. Je me suis demandé : “Où le cri des enfants résonnera-t-il le plus fort ?” Eh bien, au Vatican ». « C’est le plus grand cri de ralliement pro-vie jamais entendu du Vatican. »
Cette crèche pro-vie, initialement approuvée par le Vatican sous le pontificat du pape François pour une installation en 2027, a été avancée à 2025 par le Vatican sous le pontificat du pape Léon XIV il y a quelques mois. Cette crèche sera également la première à être bénie par le pape durant son pontificat.
Senoto pense que Dieu a accéléré de manière inattendue le calendrier de la crèche en raison des actes de violence perpétrés contre les défenseurs du droit à la vie, ainsi que du nombre croissant de catholiques qui ont défendu l’avortement – le meurtre d’enfants à naître – au cours de l’année écoulée. Elle semble ici faire référence à l’assassinat de Charlie Kirk.
« J’ai constaté que de nombreux catholiques… sont apparus dans des vidéos où ils défendent l’avortement ». « Je pense donc que ce message pro-vie doit être communiqué très clairement, et nous devons beaucoup prier et nous mettre à genoux. » « Bien sûr, ce combat dure depuis des années… et Dieu merci, les cliniques pratiquant l’avortement ont fermé, de nombreuses vies ont été sauvées ». « Mais j’ai le sentiment que, surtout cette année (avec toutes ces violences), quelque chose a touché le cœur de Dieu et qu’Il a dit : “Il faut agir maintenant.” »
Le Venezuela interdit à un cardinal de quitter le pays
Le cardinal vénézuélien Baltazar Porras, archevêque émérite de Caracas, devait embarquer à l’aéroport de Maiquetía pour se rendre en Espagne pour une durée de moins de deux semaines. Mais le prélat a été empêché de partir et s’est vu notifier une interdiction de quitter le territoire vénézuélien. Les autorités de l’immigration lui ont confisqué son passeport.
Le cardinal Porras a été créé cardinal par le pape François en 2016.
Cette interpellation s’inscrit dans un contexte de tension permanente entre l’église et les autorités civiles du pays. Ainsi, une messe de canonisation avait même été annulée.
Des évêques européens critiquent la Cour de justice de l’UE qui oblige les États à reconnaître les « unions » entre personnes de même sexe
Déclaration de la présidence de la COMECE (Commission des épiscopats de l’Union européenne) sur le récent arrêt de la Cour de justice européenne concernant la reconnaissance des mariages entre personnes de même sexe entre les États membres :
Le Présidium de la Commission des Épiscopats de l’Union européenne (COMECE), réuni le 3 décembre 2025, a analysé et discuté le récent arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne dans l’affaire Wojewoda Mazowiecki, C-713/23.
Les considérations que nous exprimons dans la présente déclaration s’ancrent dans la vision anthropologique de l’Église, fondée sur le droit naturel, du mariage comme union entre un homme et une femme.
Tout en respectant pleinement le rôle du pouvoir judiciaire de l’UE, nous nous sentons obligés de commenter certains aspects de l’arrêt, en notant avec inquiétude son impact sur des questions qui relèvent essentiellement des compétences nationales. Depuis plusieurs années, la Commission des affaires juridiques de la COMECE mène une réflexion sur la question du droit de la famille ayant des implications transfrontalières, en soulignant constamment l’importance d’une approche prudente et circonspecte et d’éviter toute influence indue sur les systèmes juridiques nationaux.
L’arrêt déclare qu’un État membre a l’obligation de reconnaître un mariage entre deux citoyens de l’Union de même sexe qui a été légalement conclu dans un autre État membre, où ils ont exercé leur liberté de circulation et de séjour. La Cour de justice de l’Union européenne avait déjà fait des avancées dans ce domaine, notamment avec l’arrêt Coman, C-673/16. Cependant, l’arrêt rendu le 25 novembre 2025 semble pousser la jurisprudence au-delà des limites des compétences de l’Union européenne.
L’article 9 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE (« Droit de se marier et droit de fonder une famille ») stipule que « Le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis selon les lois nationales qui en régissent l’exercice ». Le mariage est défini comme l’union entre un homme et une femme dans les systèmes juridiques de plusieurs États membres de l’UE, y compris, dans certains cas, par des dispositions constitutionnelles.
La Cour de justice de l’UE reconnaît en effet que l’obligation affirmée dans son arrêt « ne porte pas atteinte à l’institution du mariage dans l’État membre d’origine, laquelle est définie par le droit national »et déclare que « en l’état actuel du droit de l’Union, les règles relatives au mariage relèvent de la compétence des États membres et le droit de l’Union ne saurait porter atteinte à cette compétence. Ces États membres sont ainsi libres de prévoir ou non, dans leur droit national, le mariage pour des personnes de même sexe ». Toutefois, la Cour de justice de l’Union européenne restreint strictement la portée de cette affirmation en soulignant que, dans l’exercice de cette compétence, chaque État membre doit se conformer au droit de l’Union européenne, en particulier aux dispositions des traités relatives à la liberté des citoyens de l’Union européenne de circuler et de séjourner sur le territoire des États membres.
Nous constatons avec inquiétude une tendance à appliquer des dispositions qui devraient protéger des éléments sensibles des systèmes juridiques nationaux d’une manière qui en appauvrit le sens. C’est le cas, avec cet arrêt, de l’article 9 de la Charte de l’UE. Dans un passé récent, la même tendance inquiétante s’est manifestée avec d’autres dispositions clés distinctes de l’UE, telles que l’article 17, paragraphe 1, du TFUE, relatif à la protection du statut des Églises et des associations ou communautés religieuses en vertu du droit des États membres.
Compte tenu de l’importance de reconnaître la richesse et la diversité du panorama juridique et des traditions de l’UE, nous notons également le rôle décevant et limité attribué par la Cour au respect des « identités nationales » des États membres (article 4, paragraphe 2, du traité UE) et à leur ordre public. Pour certains États membres, la définition du mariage fait partie intégrante de leur identité nationale.
L’arrêt de la Cour de justice de l’UE aura une incidence sur les systèmes juridiques nationaux en matière de droit de la famille et pourrait inciter à les modifier. Il exige également la mise en place de procédures de reconnaissance et demande même, si nécessaire, la non-application des dispositions nationales concernées. Cet arrêt crée en effet une convergence des effets du droit matrimonial, même si l’Union n’a pas pour mandat d’harmoniser le droit de la famille. Il a également un impact sur la sécurité juridique, car de plus en plus d’États membres ne seront pas en mesure de prévoir clairement quelles parties de leur droit de la famille resteront dans le cadre de leur autonomie.
En outre, la COMECE craint que cet arrêt n’entraîne des développements négatifs dans d’autres domaines sensibles du droit familial transfrontalier, ouvrant par exemple la voie à des approches juridiques similaires concernant la maternité de substitution.
Enfin, compte tenu du contexte difficile auquel l’Union européenne est actuellement confrontée, notamment en ce qui concerne la perception dont elle fait l’objet dans divers pays, il n’est pas surprenant que ce type d’arrêts suscite des sentiments antieuropéens dans les États membres et puisse facilement être instrumentalisé à cet égard.
Programme EVARS : les faits ont donné raison au Syndicat de la Famille
Communiqué du Syndicat de la famille :
Le Syndicat de la Famille annonce rejoindre la saisine du Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU déposée ce mercredi 10 décembre 2025. Objectif : obtenir la suspension de l’application du programme EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle) ou, a minima, garantir une information préalable des parents et leur donner la possibilité de dispenser leurs enfants d’y assister.
Dès l’annonce d’un projet de programme EVARS qui serait obligatoire dans tous les établissements scolaires publics et privés sous contrat, Le Syndicat de la Famille avait déclaré être favorable à l’élaboration d’un programme, mais s’était aussi inquiété de son caractère obligatoire et, dans le contexte actuel, du risque de détournement idéologique.
Hélas, les faits ont donné raison au Syndicat de la Famille, qui a décrypté en profondeur le projet et vivement dénoncé le décalage entre les déclarations des ministres successifs de l’Education nationale et la réalité du contenu du programme.
Tous les parents sont évidemment favorables à promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons et opposés à toutes les formes de violences. Les ministres n’ont d’ailleurs cessé de parler des objectifs de l’EVARS, mais en se gardant bien d’aborder le contenu. Or si celui-ci n’est pas à la hauteur des objectifs affichés, et même largement contre-productif, il est surtout profondément imprégné d’une idéologie de déconstruction des relations homme-femme et des identités sexuées. Une telle propagande est particulièrement néfaste pour la construction personnelle et relationnelle des enfants et des adolescents. A cela s’ajoute la banalisation de la sexualité dès l’entrée au collège, ce qui ne respecte ni la maturité, ni l’intimité des élèves, pas plus que l’éducation et les valeurs que les parents peuvent vouloir transmettre à leur enfant, la sexualité soulevant d’importantes questions humaines, psychologiques et morales.
Le Syndicat de la Famille s’associe donc à la saisine du requérant, accompagné par les associations ECJL et Juristes pour l’enfance, et espère que cette instance de l’ONU fera droit au respect de l’intérêt supérieur de l’enfant et aux droits des parents, conformément au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, en particulier dans ses articles 10 §1 et 13 § 1 et 3.
L’offertoire (II) : l’offrande du pain et du vin – La messe, trésor de la foi
Après le chant du Credo (lorsqu’il est prévu), le prêtre embrasse l’autel et se retourne vers l’assemblée pour l’inviter à prier : « Dominus Vobiscum » – nous entrons en effet dans les parties les plus sacrées, la messe dite des fidèles, ou même des saints, avec l’offertoire. À partir de cet instant, le silence s’installe durablement, et souligne avec délicatesse la sacralité de ce qui se renouvelle à l’autel. L’action liturgique s’enveloppe d’un « silence intentionnel soulignant déjà le début de l’action sacrificielle du prêtre[1]. »
1. L’Oremus de l’offertoire et la « prière ecclésiale »
Après la réponse de l’assemblée : « Et cum spiritu tuo », le prêtre retourné vers l’autel, chante (ou dit) l’Oremus qui introduit la prière et tous les rites de l’offertoire.
D’après certains spécialistes (c’est l’opinion du RP. Jungmann, sur les travaux duquel nous nous appuyons largement ici), cet Oremus qui ouvre l’offertoire pourrait être un vestige d’une antique « prière ecclésiale » (grande prière d’intercession, du type des grandes oraisons du Vendredi Saint), qui aurait été anciennement dite à ce moment de la messe.
Il note que dans « notre messe romaine telle que nous la connaissons depuis le VIe siècle […] toute trace de l’ancienne oraison ecclésiale a pratiquement disparu[2] ».
Il constate aussi que « Les prières de l’offertoire à voix basse n’[entrent] pas en ligne de compte pour les explications de l’Oremus isolé, vu qu’elles sont toutes beaucoup plus récentes[3] ».
Pour lui, il faut donc dire que l’Oremus isolé de l’offertoire se rapporte à l’Oratio super oblata (aujourd’hui appelée « Secrète ») qui était la finale de l’oraison ecclésiale[4]
Comment se fait-il que cette « oraison ecclésiale » ait disparu ? Jungmann répond que :
Si la messe romaine a presque complètement renoncé à l’oraison ecclésiale, cela doit tenir à ce qu’elle en possédait, ou s’en donna, l’équivalent, soit dans les prières d’intercession, qui s’étaient dès lors introduites dans le canon, soit dans la litanie du Kyrie, dont l’apparition au début de la messe coïncide avec la disparition de la prière ecclésiale. Il est probable que la prière ecclésiale, dite au cours de la messe, avait perdu depuis longtemps, si jamais elle l’avait possédée, l’ampleur qui lui revenait lorsqu’elle servait de conclusion à un office de lectures indépendant. Aussi, peut-être a-t-on de bonne heure rempli l’intervalle de prière qui suivait l’Oremus par la procession d’offrande, et modifié en conséquence l’objet de l’oraison. On finit par abandonner ce qui précédait[5].
On comprend que la dimension ecclésiale de la prière n’a pas été évacuée de la messe avec la disparition de ces intercessions situées au début de l’offertoire : elle prend d’autant plus d’importance qu’elle se trouve aujourd’hui insérée au cœur même du canon (on parle des « diptyques », que nous détaillerons bientôt). En parallèle, la régression et la disparition de cette prière ecclésiale au moment de l’offrande ont laissé la place pour le développement des prières et rites de l’offertoire.
2. De quand date l’offertoire ?
On fait souvent et trop facilement de l’offertoire un ajout récent et quasi-superflu aux rites de la messe, or outre son caractère théologiquement nécessaire (voir notre vidéo et notre article précédents : La messe, trésor de la foi, épisode 12), l’offertoire est un rite liturgique réellement antique.
À la fin du IIème siècle, saint Irénée parle du point de départ terrestre qui aboutit dans le don céleste. « Le mouvement vers Dieu par lequel sont offerts le corps et le sang du Seigneur commence donc aussi à se communiquer aux réalités matérielles ; ces offrandes prennent place dans l’action liturgique[6] ».
À la même époque environ, « Tertullien nous apprend que les fidèles apportaient des dons, et il emploie pour ce geste le mot offerre, offrir à Dieu[7] ».
Encore « chez saint Hippolyte de Rome, non seulement le pain et le vin que les diacres apportent à l’évêque avant l’Eucharistie sont déjà nommés oblatio, du nom donné aux oblats déjà consacrés, oblatio sanctae Ecclesiae, mais ailleurs encore, […] il nous dit que les fidèles eux-mêmes […] “présentent” leur offrande pour l’eucharistie[8]. »
Enfin, « chez saint Cyprien, c’est déjà une règle générale que les fidèles doivent présenter des offrandes pour la célébration de l’eucharistie [il emploie même le terme de sacrificium][9]. »
3. Une procession d’offertoire ?
Le premier rite de l’offertoire a longtemps été une grande procession, dans laquelle les oblats (pain et vin) étaient solennellement apportés de l’assemblée jusqu’à l’autel, marquant le lien étroit entre l’offrande des fidèles et le sacrifice eucharistique, rappelant que les fidèles participent eux aussi par leur baptême, quoique d’une manière différente, au sacerdoce du Christ. Il semble que le chant d’offertoire (antienne grégorienne) ait primitivement été destiné à accompagner cette procession.
Depuis une dizaine de siècles cependant, notamment parce que le prêtre ne consacre plus les pains directement apportés par les fidèles (par souci d’éviter les inégalités entre chrétiens de conditions différentes, parce que l’on en est venu à ne plus consacrer que du pain azyme, et pour s’assurer de la qualité de ce pain), cette procession a changé de forme : elle se retrouve dans le mouvement du sous-diacre à la messe solennelle, qui monte à l’autel à cet instant, revêtu du voile huméral et portant le calice.
4. Pain et vin : la matière des oblats
Le pain azyme
Lorsque l’on aborde la question de la matière des oblats du sacrifice eucharistique, il est nécessaire de s’arrêter un instant au détail du pain azyme. Pour la plupart des auteurs (notamment Jungmann) le pain consacré à la Cène par Jésus devait être du pain azyme, conformément à la prescription mosaïque et à la coutume juive de ne consommer durant la semaine pascale que des pains sans levain (cf. Ex 12, 15 ; Dt 16, 3) ou matsot.
Dans les premiers temps du christianisme, il semble que la coutume ait toutefois été en certains endroits de consacrer du pain ordinaire. Cependant :
En Occident, à partir du IXe siècle, des voix se font entendre, qui n’admettent plus pour l’Eucharistie que le pain azyme [Alcuin]. La sollicitude croissante pour le Saint-Sacrement, le désir d’y employer le pain le plus beau et le plus blanc possible, et, de plus, des considérations bibliques, ont dû entraîner ce changement[10]. »
En fait c’est sans doute dès le VIIème siècle que l’on donne en Occident une préférence au pain azyme, non fermenté. Les « considérations bibliques » qui la motivent sont l’usage [probable] de pain azyme par Notre-Seigneur à la Cène, mais aussi l’association symbolique du levain à la corruption et des azymes à la pureté :
Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes. Car notre pâque, le Christ, a été immolée. Ainsi donc, célébrons la fête, non pas avec du vieux levain, ni un levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de pureté et de vérité[11].
Au XIe siècle, l’usage de pain azyme s’est universellement imposé en Occident. On note aussi la tendance à « soustraire de plus en plus au domaine profane le pain destiné à l’autel »[12], jusque dans sa confection :« […] surtout dans la zone d’influence de Cluny, la confection des hosties a déjà pris à l’occasion forme liturgique[13]. »
Le nom d’« hostie »
Il semble que l’on ait pris au moins depuis le XIème siècle l’habitude de nommer « hosties » les petites tranches de pain destinées à l’eucharistie[14], avec un sens qui renvoie directement à sa réalité sacrificielle :
Ce mot latin hostia ne convenait primitivement qu’à un être vivant, à l’animal qui devait être “abattu” (hostio = ferio). Il n’a donc d’abord pu s’entendre que du Christ lui-même devenu pour nous hostie[15], agneau du sacrifice[16]. »
Le RP. Jungmann relève encore que « [d]ans d’autres liturgies aussi nous trouvons pareil emploi de noms signifiant oblation ou sacrifice pour désigner les éléments qui ne sont pas encore consacrés. Un phénomène exactement parallèle à la translation de sens subie par notre “hostie” se trouve dans la liturgie byzantine : le morceau détaché à la proscomidie du pain destiné à la consécration y est en effet nommé “agneau”[17]. »
La goutte d’eau… dans le vin
D’après Jungmann, l’usage de mêler de l’eau au vin n’était pas spécifiquement palestinien, mais il s’agissait d’« un usage grec, observé également en Palestine à l’époque du Christ[18] ».
On peut signaler à ce sujet deux symbolismes :
– Le premier, dans la ligne indiquée par saint Cyprien, est celui de l’union inséparable du Christ et des fidèles, membres de son corps : « De même que le vin absorbe l’eau, ainsi le Christ nous a pris sur lui, nous et nos péchés. Quand donc l’eau est mêlée au vin, la communauté des fidèles est intimement liée à celui à qui elle a adhéré dans la foi, et cette union est si stable que rien ne peut la dissoudre, de même que l’eau ne peut plus être séparée du vin. Et Cyprien d’en conclure : “Si quelqu’un n’offre que du vin, le sang du Christ se trouve être sans nous ; si ce n’est que de l’eau, c’est le peuple qui se trouve être sans le Christ.”[19] »
Cette première ligne symbolique présente elle-même diverses notes (que l’on retrouve dans la prière Deus qui humanae substantiae récitée par le prêtre au moment de l’immixtion, formée à partir d’une ancienne oraison de Noël, et qui synthétise les deux vérités de l’union des deux natures du Christ et de la participation de l’homme à la divinité par l’Incarnation du Fils) :
– soit on souligne (en Orient plutôt) l’Incarnation, l’union des deux natures – divine et humaine – dans la personne du Fils : « Dans la ligne des âpres controverses christologiques, vin et eau en étaient venus, en Orient, à représenter la nature divine et la nature humaine du Christ[20]. »
– soit on souligne (en Occident plutôt) l’« union du Christ et de l’Église », dans la perspective d’Ap 17, 15, où l’eau représente les peuples : « Cette eau est offerte par les peuples en liesse, représentée par les chantres. Image du peuple qui a encore besoin d’une purification, elle reçoit une bénédiction ; tandis que le vin, lui, n’était pas bénit. […] Le mélange d’eau montre plus particulièrement que ce qui est offert à la messe, ce n’est pas seulement le Christ, mais aussi l’Église[21]. »C’est d’ailleurs ce qui motivera Luther à rejeter cet usage, et le concile de Trente à le défendre.
– Le deuxième symbolisme est « le souvenir du sang et de l’eau qui s’étaient écoulés de la plaie du côté de Jésus[22] ».
5. Les prières d’offrande
La rédaction et la généralisation de l’usage des prières de l’offertoire romain (hormis l’antienne d’offertoire – qui accompagnait vraisemblablement la procession, et la Secrète, ou Oratio super oblata) semblent remonter au IXème siècle environ : avant cela, les oblats étaient probablement offerts par un geste silencieux. Il semble qu’à Rome le rite se résumait à cet acte de déposer les offrandes à l’autel, tandis que l’on prit dans le monde gallican l’habitude d’accompagner ce geste par une parole plus explicite, pour mieux en manifester la nature sacrificielle. Selon certains auteurs, ces prières auraient d’abord été des prières privées, récitées par les fidèles lorsqu’ils venaient offrir leurs dons, et qui seraient petit à petit passées dans la bouche du prêtre pour être dites au nom de tous.
– La prière Suscipe sancte Pater, qui accompagne l’offrande du pain, daterait ainsi du IXème siècle (comme prière privée) et serait passée vers le XIème siècle dans la bouche du prêtre. En la récitant, il élève les yeux puis les rabaisse sur l’hostie, conscient de son indignité. En terminant la prière, il trace une croix horizontale avec la patène et l’hostie avant de déposer cette dernière sur le corporal, puis de glisser la patène en-dessous du même linge. Dans cette prière, il est notable que le pain offert en vue du sacrifice est déjà désigné comme une « hostie immaculée », rappelant la demande d’identification du sacrifice naturel de l’homme avec le sacrifice du Christ (voir notre article et vidéo 12).
Recevez, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant, cette hostie immaculée, que je vous offre à vous, Dieu vivant et vrai, moi votre indigne serviteur, pour mes innombrables péchés, offenses et négligences, pour tous ceux qui m’entourent, ainsi que pour tous les fidèles chrétiens vivants et défunts, afin qu’elle serve à mon salut et au leur, pour la vie éternelle.
– Se déplaçant au côté droit de l’autel (« côté épître »), le prêtre y retrouve les acolytes et verse le vin dans le calice, puis bénit la burette d’eau, avant d’en verser une goutte qui vient se fondre dans le vin. La très belle prière de bénédiction : Deus qui humanae substantiae… est une ancienne secrète de Noël, présente dans des manuscrits du VIème siècle : elle rappelle en une formule brève mais dense que la messe renouvelle et rend présente toute l’économie divine du salut, de l’Incarnation à la Rédemption.
Dieu, qui avez admirablement fondé la dignité de la nature humaine et l’avez restaurée plus admirablement encore : donnez-nous, par le mystère de cette eau et de ce vin, d’avoir part à la divinité de celui qui a daigné partager notre humanité, Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles.
– La prière d’offrande du calice est récitée en levant les yeux vers Dieu, le calice étant tenu élevé des deux mains par le prêtre ; en la terminant, il en trace une croix horizontale au-dessus du corporal, avant de l’y déposer et de le couvrir de la pale[23]. À la messe solennelle, la prière est récitée conjointement par le prêtre et le diacre, qui soutient le calice de sa main droite : il semble que le calice ait été autrefois offert par le diacre seul, sans récitation d’une prière particulière. On notera, de même que dans la prière Suscipe sancte Pater, que le calice de vin est déjà désigné comme « calice du salut », marquant encore l’aspiration à voir notre sacrifice naturel converti et englobé dans l’offrande salutaire du Christ.
Nous vous offrons, Seigneur, le calice du salut, implorant votre clémence : qu’il s’élève en odeur de suavité devant votre divine majesté, pour notre salut et celui du monde entier.
– Le prêtre s’incline ensuite légèrement et pose les mains jointes sur l’autel pour réciter une prière d’humilité et de pénitence : In spiritu humilitatis… qui fait sans doute partie des plus anciennes formules de l’offertoire romain[24].
En esprit d’humilité et le cœur contrit, puissions-nous être accueillis par vous, Seigneur : et que notre sacrifice ait lieu aujourd’hui devant vous de telle manière qu’il vous soit agréable, Seigneur Dieu.
Ses paroles sont directement tirées de la grande prière de louange des trois enfants au milieu de la fournaise, dans le livre de Daniel.
Il n’y a plus en ce temps pour nous ni prince, ni chef, ni prophète, ni holocauste, ni sacrifice, ni oblation, ni encens ; ni endroit pour apporter devant vous les prémices et trouver grâce.
Mais, Seigneur, puissions-nous être reçus, le cœur contrit et l’esprit humilié, comme vous recevez un holocauste de béliers et de taureaux, ou de mille agneaux gras ; qu’il en soit ainsi de notre sacrifice devant vous aujourd’hui, et de notre soumission envers vous, car il n’y a pas de confusion pour ceux qui se fient en vous[25].
– Le prêtre se redresse alors, élève les mains vers le ciel et les rejoint devant sa poitrine pour ensuite tracer un signe de croix sur les oblats en disant la prière Veni sanctificator… directement adressée au Saint-Esprit. Elle manifeste encore excellemment l’esprit profond de l’offertoire, qui associe aux rites d’offrande une supplication instante, afin que le sacrifice de l’homme soit rendu acceptable à Dieu par son intégration dans l’offrande du Christ, venu pour cela sur notre terre par l’opération du Saint-Esprit.
Venez, Sanctificateur, Dieu éternel et tout-puissant, et bénissez + ce sacrifice préparé pour la gloire de votre saint Nom.
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