Le combat légitimement mené par les agriculteurs et les éleveurs ne peut laisser quiconque indifférent
Communiqué de Mgr Aillet :
La mobilisation des éleveurs qui s’insurgent contre l’abattage systématique des troupeaux en cas de dermatose nodulaire contagieuse, fait depuis plusieurs jours la une de l’actualité et attire de nouveau l’attention des médias sur la situation souvent dramatique des agriculteurs dans notre pays.
Cette colère des agriculteurs est on ne peut plus compréhensible, dans la mesure où l’abattage de tout un troupeau réduit pour ainsi dire à néant le travail de toute une vie…
C’est la raison pour laquelle plusieurs syndicats agricoles s’opposent à la politique d’abattage total, qu’à tort ou à raison ils jugent injuste et inefficace, préconisent l’abattage ciblé des animaux effectivement infectés, et proposent une stratégie préventive fondée sur la vaccination du cheptel dans les zones à risque et si nécessaire, sur l’ensemble du territoire national.
Les inquiétudes du monde agricole sont d’autant plus vives que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur qui pourrait être adopté par le Conseil de l’Europe à Bruxelles les 18 et 19 décembre, prévoit de facto l’importation de dizaines de milliers de tonnes supplémentaires de viande bovine et de volaille en provenance de plusieurs pays d’Amérique du sud, qui ne sont nullement tenus de respecter les normes environnementales et sanitaires auxquelles nos agriculteurs et nos éleveurs sont soumis.
Dans ces conditions, le combat légitimement mené par les agriculteurs et les éleveurs qui luttent pour leur dignité et leur survie, et par conséquent, pour la pérennité de l’agriculture française, ne peut laisser quiconque indifférent.
A-t-on suffisamment conscience qu’en France, près de 20% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté et que les statistiques officielles font état de plus d’un suicide d’agriculteur tous les deux jours ?
Les agriculteurs sont aujourd’hui deux fois moins nombreux qu’il y a 15 ou 20 ans, et si l’on en croit M. François Guillaume (ancien président de la FNSEA et ancien Ministre de l’agriculture), la France « perd chaque année des dizaines de milliers d’hectares de terres cultivables, plusieurs centaines de milliers de têtes de bétail et, bientôt, la capacité de nourrir les Français ».
Mais peut-on vraiment imaginer une France sans paysans ? Ce serait bien évidemment une tragédie pour le monde rural dans son ensemble et pour nos territoires, mais aussi, la fin de la « souveraineté alimentaire » du pays.
Aux agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques ou d’ailleurs qui souffrent et qui luttent pour un modèle agricole plus juste et plus conforme aux exigences du Bien commun, j’exprime mon profond respect, ma proximité et mon soutien fraternel, tout en les assurant de ma prière pour eux-mêmes et leurs familles.
+Marc Aillet
évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
Fait à Bayonne, le 15 décembre 2025
Attentat islamiste à Sydney : 15 morts dont un Français
Dimanche 14 décembre, deux hommes armés et vêtus de noir ont fait irruption sur la célèbre plage de Bondi, à Sydney en Australie. Ils ont tiré sur la foule, faisant 15 morts dont un Français, et 42 blessés. L’un des deux assassins est mort.
Les deux tireurs sont un père qui a été abattu par la police, et son fils, qui se trouve dans un état critique.
Des membres de la communauté juive, rassemblés pour célébrer la fête d’Hanouka, ont été visés par l’attaque. La piste terroriste a été confirmée par les autorités. Un drapeau de l’Etat islamique a été retrouvé chez eux.
L’un des deux auteurs de l’attentat avait fait l’objet d’une enquête du renseignement australien en 2019 pour ses liens avec le groupe État islamique (EI).
Naveed Akram, l’un des assaillants, était soupçonné d’être étroitement lié à un membre du groupe EI arrêté en juillet 2019 et condamné pour avoir préparé un acte terroriste en Australie.
Le fils serait Australien de naissance, tandis que le père serait un migrant arrivé en 1998 avec un visa étudiant, transformé en 2001 en visa de partenaire, puis en visa de résident permanent.
L’un de ces hommes a été interdit de séjour en Australie :

Reconnaître l’indépendance kabyle c’est soigner la blessure ouverte depuis 1962
Dimanche 14 décembre, à l’invitation de Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement kabyle en exil (ANAVAD), le Président de Chrétienté-Solidarité assistait à la déclaration solennelle d’indépendance de la Kabylie.
Malgré les menaces du régime d’Alger et les tracasseries de ses assujettis de l’État français, cette cérémonie a pu se tenir au coeur de Paris, à deux pas de l’Arc de Triomphe.
Dans son discours prononcé à cette occasion, Yann Baly a rappelé que
“pour la France, reconnaître l’indépendance kabyle c’est, enfin, soigner la blessure ouverte depuis 1962, par une indépendance bâclée, marquée par le mensonge, l’imposture et la tragédie. Pour l’avenir, car c’est cela qui compte le plus, l’indépendance de la Kabylie, c’est le gage de relations apaisées des deux côtés de la Méditerranée, entre le peuple qui a vu naître Dyhia et celui qui a donné Jeanne d’Arc !”
Les clés d’une bonne éducation
Débat de 44 mn entre François-Xavier Clément et l’abbé Raffray.
François-Xavier Clément, père de famille et philosophe de profession, a dirigé l’un des lycées les plus primés de France, Saint Jean de Passy, pendant quelques années. Mais il est également le fondateur de ALTE ACADEMIA, un centre de formation de l’Education Intégrale.
François-Xavier Cément explique tout au long de l’épisode, à l’aide d’exemples vécus, comment se tourner vers une éducation intégrale, que ce soit en tant que parents, professeurs, chef scout…
Fidèle à la foi catholique, ce défenseur de l’éducation intégrale présente ses principes essentiels pour en permettre une application optimale.
Martyrs du nazisme : ont-ils vaincu le mal ?
Aymeric Pourbaix reçoit :
- 𝗔𝗯𝗯𝗲́ 𝗞𝗲́𝘃𝗶𝗻 𝗘𝗺𝗺𝗮𝗻𝘂𝗲𝗹 𝗟𝗔𝗕𝗕𝗘́, collaborateur de la cause des 50 martyrs et auteur de “Prier 15 jours avec l’Abbé Noël PINOT”
- 𝗚𝘂𝗶𝗹𝗹𝗮𝘂𝗺𝗲 𝗭𝗘𝗟𝗟𝗘𝗥, journaliste et auteur de “La baraque des prêtres”
- 𝗠𝗮𝗿𝗶𝗲-𝗟𝗮𝘂𝗿𝗲 𝗚𝗢𝗥𝗗𝗜𝗘𝗡, auteur de “Le Bienheureux Maurice RONDEAU” (Éd. Yeshoua)
Non, les Français ne veulent pas de l’euthanasie!
Communiqué des AFC:
La CNAFC et la Fondapol ont fait réaliser un sondage Opinionway de 38 questions auprès d’un panel de 3021 français adultes entre le 22 et le 30 octobre 2025. Il portait sur la proposition de loi relative au « Droit à l’aide à mourir » afin d’évaluer l’opinion des Français sur ce texte de loi voté en première lecture à l’Assemblée nationale et qui sera examinée au Sénat à partir du 20 janvier 2026.
Les résultats de l’enquête révèlent une réticence nette à la mise en œuvre des dispositions du texte voté en mai 2025 sur l’euthanasie et le suicide assisté.
Les premiers résultats montrent un réel intérêt des Français pour le sujet mais une méconnaissance quasi-totale du texte de loi. 82% des sondés se disent intéressés alors que seuls 7% ont lu le texte voté à l’Assemblée nationale en mars 2025.
Lorsqu’ils prennent connaissance de la procédure concrète qui doit mener à l’euthanasie ou au suicide assisté, les réponses des Français ne correspondent pas du tout à ce que prévoit le texte de loi. Les Français sont majoritairement opposés aux conséquences pratiques des modalités prévues :
-
78% des Français demandent une procédure spécifique pour les personnes souffrant de déficience intellectuelle.
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73 % demandent un avis d’un psychiatre ou d’un psychologue en cas de doute sur les capacités de discernement de la personne
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57 % des sondés estiment que le second médecin devrait avoir l’obligation d’examiner le patient
« Le même désaveu majoritaire apparaît aussi dans les procédures de contrôle de l’administration de l’euthanasie et du suicide assisté : 68% des sondés préfèreraient que celle-ci intervienne avant et non après l’acte euthanasique […] toutes choses qui ne sont pas prévues en l’état. »1
Enfin, les familles sont particulièrement inquiètes des conséquences : 70% des Français estiment que si cette proposition de loi était adoptée, il pourrait en découler de graves désaccords au sein des familles ou entre les proches de la personne décédée.
S’il a existé un débat public, celui-ci était sans doute à sens unique puisque ce sondage révèle que les attentes des Français n’ont pas été écoutées. Nous appelons le Parlement à prendre en compte la réticence nette des Français de tous bords politiques, loin d’approuver un texte aussi transgressif.
« Une société moderne ne donne pas la mort » – Jean Léonetti.
1 Fin de vie, une fabrique de l’opinion – Présentation et décryptage des résultats de l’enquête conçue par les AFC et réalisée par l’institut d’études Opinionway
Téléchargez la présentation du sondage en cliquant ici.
Syrie : 3 Américains tués par un membre des forces de sécurité syriennes
Le 13 décembre, alors qu’un groupe de militaires et de civils américains, escorté par les services de sécurité syriens, se rendait à Palmyre, un membre des forces syriennes a ouvert le feu. Deux militaires et un civil américains ont été tués.
Comme l’ont démontré les massacres sur la côte en mars 2025, ainsi que les exactions envers les druzes en juillet dernier, l’armée et les forces de sécurité syriennes sont totalement imprégnés des pratiques djihadistes qui ont permis à ce nouveau pouvoir de s’installer (avec la bénédiction des Occidentaux).
Commentaire de Walid Phares, Ph.D :
“L’attaque terroriste visant des militaires américains à Tadmor (Palmyre) n’a pas été perpétrée par un membre isolé de l’EI « perdu dans le désert ». Il s’agissait d’un agent des services de sécurité du régime syrien, rattaché à l’officier de sécurité nommé par le régime de Damas pour le district de Palmyre. Inutile de réinventer la réalité. La question qui se pose est la suivante : était-il le seul djihadiste (Al-Qaïda, Front al-Nosra ou Hayat Tahrir al-Sham) nommé par les autorités centrales dans différents districts ? C’est là le cœur du problème. Et les réponses risquent d’être désolantes. Apparemment, il n’était pas le seul dans toute la Syrie. Les forces américaines peuvent-elles faire confiance aux services et aux forces du régime ?”.
Un président pro-vie et pro-famille élu au Chili
Catholique pratiquant et père de neuf enfants, José Antonio Kast a remporté, dimanche 14 décembre, 58,2 % des voix au second tour de la présidentielle au Chili, une victoire sans appel face à la candidate communiste Jeannette Jara (41,8 %).
José Antonio Kast a fait campagne contre l’immigration et la criminalité, mais il est aussi pro-vie opposé à l’avortement même en cas de viol ainsi qu’à la dénaturation du mariage. Il fut président du Political Network for Values, qui regroupe des associations pro-vie du monde entier.
La crèche est un signe important
Discours du pape Léon XIV, samedi, adressé aux figurants de la crèche vivante de la basilique Sainte-Marie-Majeure :
Vous êtes venus de divers horizons pour apporter au Tombeau de Pierre le témoignage des mille visages avec lesquels, depuis des siècles, des générations de chrétiens ont représenté le Mystère de l’Incarnation, souvent imprégnés des traits de leur propre culture et des paysages de leur propre terre. De là, vous franchirez la Porte Sainte et célébrerez l’Eucharistie dans la basilique libérienne, surnommée la « Bethléem de l’Occident », où est vénérée la Sainte Crèche.
C’est cette relique antique, ainsi que son pèlerinage en Terre sainte, qui inspira saint François, en 1223, à célébrer pour la première fois la « Nativité de Greccio », marquant ainsi le début de la tradition de la crèche. Depuis lors, la coutume de représenter la Nativité du Seigneur, du Dieu qui « vient sans armes, sans force… pour vaincre l’orgueil, la violence et le désir humain de posséder… et nous conduire à notre véritable identité » (Benoît XVI, Catéchèse , 23 décembre 2009), s’est répandue à travers le monde de multiples façons.
Le pape François a déclaré qu’avant la crèche, « en contemplant le récit de Noël, nous sommes invités à entreprendre un cheminement spirituel, attirés par l’humilité du Dieu qui s’est fait homme pour aller à la rencontre de chaque homme et de chaque femme » (Lettre apostolique Admirabile signum , 1er décembre 2019, 1). C’est précisément ainsi : depuis la grotte de Bethléem, où Marie, Joseph et l’Enfant reposent dans leur humble pauvreté, nous nous mettons en route pour commencer une vie nouvelle sur les pas du Christ. Vous en serez témoins cet après-midi, avec la procession qui traversera les rues de la ville. Par sa chorégraphie, ses costumes et sa musique, elle sera un signe joyeux de la beauté d’être disciples de Jésus, Dieu fait homme, le soleil qui se lève « pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et pour guider nos pas sur le chemin de la paix » ( Lc 1, 79).
Cela fait de vous – aujourd’hui, mais aussi toujours, comme une mission pour votre vie quotidienne – des pèlerins de l’espoir, des porteurs de consolation et d’inspiration pour tous ceux que vous rencontrez : pour les jeunes et les moins jeunes, pour les familles, les jeunes et les personnes âgées que vous croiserez sur votre chemin ; pour ceux qui se réjouissent et ceux qui souffrent, pour ceux qui sont seuls, pour ceux qui ressentent dans leur cœur le désir d’aimer et d’être aimés, et pour ceux qui, même avec difficulté, continuent de travailler avec engagement et persévérance à la construction d’un monde meilleur.
Chers amis, la crèche est un signe important : elle nous rappelle que nous faisons partie d’une merveilleuse aventure du Salut, dans laquelle nous ne sommes jamais seuls, mais, comme le disait saint Augustin, « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu… pour que les habitants de la terre deviennent les habitants du ciel » ( Sermon 371, 1). Diffusez ce message et perpétuez cette tradition. Elles sont un don de lumière pour notre monde, qui a tant besoin de garder espoir. Merci infiniment pour votre engagement ! Je vous souhaite, ainsi qu’à vos familles, un joyeux Noël !
Instruis les dirigeants sur leur devoir de préserver la dignité de chaque personne à chaque étape de la vie
Extrait de l’homélie de Léon XIV prononcée lors de la fête de Notre-Dame de Guadalupe, vendredi :
[…] La maternité qu’elle proclame nous fait nous redécouvrir comme des enfants. Quiconque entend « Je suis votre mère » se souvient que, depuis la croix, le « Voici votre mère » correspond à « Voici votre fils » (cf. Jn 19, 26-27). Et comme des enfants, nous nous tournerons vers elle pour lui demander : « Mère, que devons-nous faire pour être les enfants que ton cœur désire ? » Elle, fidèle à sa mission, nous répondra tendrement : « Faites tout ce qu’il vous dira » ( Jn 2, 5). Oui, Mère, nous voulons être tes vrais enfants : dis-nous comment grandir dans la foi quand nos forces nous abandonnent et que les ombres s’étendent. Aide-nous à comprendre qu’avec toi, même l’hiver se pare de roses.
Et en tant que ton enfant, je te le demande : Mère, enseigne aux nations qui aspirent à être tes enfants à ne pas diviser le monde en factions irréconciliables, à ne pas laisser la haine marquer leur histoire, ni les mensonges écrire leur mémoire. Montre-leur que l’autorité doit s’exercer au service des autres, et non par domination. Instruis leurs dirigeants sur leur devoir de préserver la dignité de chaque personne à chaque étape de la vie. Fais de ces nations, tes enfants, des lieux où chacun se sente le bienvenu.
Mère, accompagne les jeunes afin qu’ils reçoivent du Christ la force de choisir le bien et le courage de demeurer fermes dans la foi, même lorsque le monde tente de les détourner de leur chemin. Montre-leur que ton Fils marche à leurs côtés. Que rien ne trouble leur cœur afin qu’ils accueillent sans crainte les projets de Dieu. Préserve-les des menaces du crime, de la dépendance et des dangers d’une vie vaine.
Mère, allez à la rencontre de ceux qui se sont égarés loin de la sainte Église : que votre regard les atteigne là où le nôtre ne peut les atteindre, abattez les murs qui nous séparent et ramenez-les à la maison par la puissance de votre amour. Mère, je vous supplie d’incliner le cœur de ceux qui sèment la discorde vers le désir de votre Fils que « tous soient un » ( Jn 17, 21) et ramenez-les à la charité qui rend la communion possible, car au sein de l’Église, Mère, vos enfants ne peuvent être divisés.
Fortifie les familles : que les parents, à ton exemple, élèvent leurs enfants avec tendresse et fermeté, afin que chaque foyer soit une école de foi. Inspire, Mère, ceux qui forment les esprits et les cœurs, afin qu’ils transmettent la vérité avec la douceur, la précision et la clarté qui jaillissent de l’Évangile. Encourage ceux que ton Fils a appelés à le suivre de plus près : soutiens le clergé et les personnes consacrées dans leur fidélité quotidienne et ravive leur premier amour. Garde leur vie intérieure par la prière, protège-les dans la tentation, encourage-les dans la fatigue et secourt les affligés.
Sainte Vierge, puisse-t-on, comme vous, garder l’Évangile dans nos cœurs (cf. Lc 2, 51). Aide-nous à comprendre que, bien que nous en soyons les destinataires, ce message ne nous appartient pas, mais que, comme saint Juan Diego, nous en sommes les simples serviteurs. Puissions-nous vivre convaincus que partout où la Bonne Nouvelle se répand, tout devient beau, tout est restauré, tout est renouvelé. « Ceux qui te suivent ne pécheront pas » (cf. Sr 24, 22) ; assistez-nous afin que notre péché et notre misère ne ternissent pas la sainteté de l’Église qui, comme vous, est une mère.
Mère du vrai Dieu par qui nous vivons, venez en aide au Successeur de Pierre, afin qu’il confirme tous ceux qui lui sont confiés sur l’unique chemin qui conduit au fruit béni de vos entrailles. Rappelez-le à votre Fils, à qui le Christ a confié les clés du Royaume des Cieux pour le bien de tous, afin que ces clés servent à lier et à délier, et à racheter toute misère humaine ( Saint Jean-Paul II , Homélie à Syracuse , 6 novembre 1994). Et faites que, confiants en votre protection, nous avancions toujours plus unis à Jésus et les uns aux autres vers la demeure éternelle qu’il nous a préparée et où vous nous attendez. Amen.
Avec sa quadrilogie et son premier essai les aventures littéraires d’Antoine Bordier ont le vent en poupe
Entretien avec Antoine Bordier :
Antoine Bordier est un écrivain-journaliste-voyageur. Depuis sa grande épopée en Arménie en 2021, qu’il continue toujours, il a écrit une dizaine de livres, dont certains ont été publiés. Juste avant Noël, il publie aux Editions Le Lys Bleu, son dernier roman : Arthur, le petit prince des Émirats. Ainsi, il achève sa quadrilogie commencée en Arménie. Après le premier état chrétien du monde, il s’est aventuré au Liban, en Égypte et aux Émirats. Il a, enfin, publié son premier essai économique, co-écrit. Interview de l’auteur qui vient juste d’atterrir en France.
Michel Janva : Bonjour Antoine Bordier, comment allez-vous ? Comment s’est passé votre voyage ? Vous rentrez d’Arménie et du Liban. Vous vous êtes rendus dans ces pays que vous nommez vos « pays frères » pour quelles raisons ?
Antoine Bordier : Oui, je suis rentré vendredi soir. Le voyage s’est bien passé, même si l’avion avait un peu de retard. Cela fait un mois que je suis parti. Je suis ravi de rentrer en France pour fêter la Nativité en famille. En Arménie, j’ai terminé une petite mission en tant que consultant. Et, je suis sur de nouveaux projets littéraires, notamment la traduction de mon premier livre : Arthur, le petit prince d’Arménie. L’Arménie ne va pas bien, elle vit des moments politiques et sociaux sombres. Il y a depuis presque deux ans maintenant un bras de fer, un combat, un rapport de force malsain qui pourrait déboucher si les choses s’aggravent beaucoup trop sur des affrontements plus durs. Des évêques ont même appelé à la désobéissance et à l’action armée contre le pouvoir en place. Du côté du pouvoir, du côté du Premier ministre, de Nikol Pachinian (depuis 2018), les actions et les discours, les politiques intérieures et extérieures ne vont pas dans le sens de l’apaisement.
Ce qu’il se passe en Arménie est, donc, très grave.
Oui, et l’Occident, l’Union Européenne et la France, ne font rien ou presque. Poussé par Donald Trump, Nikol Pachinian a été obligé de se soumettre aux diktats de l’Azerbaïdjan et de la Turquie, qui sont les ennemis de toujours. Certaines personnalités arméniennes, comme le pasteur René Léonian et Tigran Yégavian, ceux de la diaspora, évoquent, de plus, le « génocide sans fin » que subissent les Arméniens. Après le génocide de 1915 qui n’est toujours pas reconnu par la Turquie et l’Azerbaïdjan et qui a vu 1,5 millions d’Arméniens d’Anatolie et de Cilicie être éliminés « comme des chiens », pour reprendre l’abominable expression d’Ilam Aliev le président-autocrate d’Azerbaïdjan, il y a eu la guerre de 2020 dans le Haut-Karabakh, le blocus du corridor de Latchine, et l’épuration ethnique des 120 000 Arméniens qui ont dû fuir le Haut-Karabakh et abandonner leurs terres millénaires, pour se réfugier en Arménie. C’était en septembre 2023.
Oui, je me souviens très bien de cette tragédie, de cette énième guerre. La France et l’Union Européenne ont dénoncé, gesticulé. Mais, ils n’ont pas agi pour empêcher cette épuration.
Pire, ils signent des contrats énergétiques avec le dictateur Aliev. Le monde navigue en pleine eau pouilleuse et sale. Le monde est devenu fou, comme dans les années 1930. Ils dénoncent du bout des lèvres, mais sont complices par la signature du bout des doigts. Je suis très inquiet de cette situation, car, en plus, Pachinian abandonne toute référence à l’histoire. Il veut la paix, c’est certain. Mais à quel prix ? Et, de l’autre côté Aliev continue à se faire livrer par Israël de l’armement, comme il l’avait fait juste avant la guerre de 2020. D’ailleurs, il en commande deux fois plus. Enfin, dernièrement, il a menacé Erevan d’une action d’ampleur si sa demande concernant le retour « des Azéris occidentaux en Arménie » n’était pas satisfaite.
C’est terrible. Evoquons maintenant le Liban. C’est, aussi, compliqué là-bas, non ? Pour quelles raisons y étiez-vous ?
Oui, c’est très complexe même. Je commence à très bien connaître le Liban, le Pays des Cèdres, la Perle du Levant, comme l’a dit Lamartine lors de son voyage au Liban, en 1832-1833. Le Liban ne va pas bien. Il ne s’est toujours pas remis des guerres de 1975-1990. Ensuite, il y a la crise financière et politique de 2019 qui continue et appauvrit plus de 60% de la population, l’explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020, où j’ai pu voir la vidéo d’un missile s’abattre sur les silos où avaient été entreposées les matières explosives. Les Libanais sont désabusés, fatigués, traumatisés. En plus, vous devez rajouter au peuple Libanais de plus ou moins 3 millions (comme en Arménie), les 400 000 Palestiniens et des 1,5 millions de réfugiés Syriens. Les Libanais, les descendants des Phéniciens sont, grâce à Dieu, des résistants. Mais, c’est très dur. Comme si tout un pays était tombé en dépression. Le Liban a besoin d’aide. Il a besoin de la France, de l’amitié des Français.

Vous vous y êtes rendu pour rencontrer le Pape, c’est cela ?
Non, pour le suivre (sourire). Il a donné une bouffée d’air pur à tous les Libanais, aux premiers d’entre-eux, aux plus pauvres, aux plus fragiles, aux personnes handicapées, aux victimes. Il est venu apporter la Paix au Liban. D’ailleurs, deux jours avant son arrivée, les bombardements de Tsahal ont cessé. Ils ont recommencé le lendemain de son départ. Oui, je l’ai suivi pendant ses trois jours et deux nuits. Il a rempli à merveille son ordre du jour : l’homme en blanc, que certains appellent « l’ange blanc » est venu transmettre à toutes les communautés religieuses, au nombre de 18, la PAIX. Je ne l’ai pas rencontré. Mais, j’étais au plus près de lui. Je me suis agenouillé là où il s’est agenouillé, devant la tombe de saint Charbel, le saint du Liban qui rayonne et fait des miracles ici et dans le monde entier. Je ne l’ai pas rencontré, par contre j’ai rencontré le président Joseph Aoun et son épouse, Neemat. Je leur ai même offert mon livre : Arthur, le petit prince du Liban.
C’est formidable et c’est une très bonne transition. Venons-en justement à votre plume d’écrivain. Vous avez, donc, écrit cette quadrilogie : Arthur, le petit prince. Et, votre quatrième œuvre est disponible dès lundi prochain chez votre éditeur : Le Lys Bleu Edition. Racontez-nous cette épopée en 4 dimensions. Cela a commencé en Arménie ?

Oui, tout ceci est très romanesque. Lorsque je me suis rendu en Arménie pour la première fois en 2021, j’étais l’envoyé spécial de la revue économique française Challenges. Sur place, feu Raymond Yezeguelian (il est décédé en 2024 ; il était avocat, entrepreneur et bienfaiteur, président de l’Union des Français de l’Etranger, et membre de nombreuses associations arméniennes comme l’ANACRA, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens) suite à notre rencontre dans le cadre de mes reportages me dit : « Vous devriez écrire : Antoine au Pays des Merveilles ». Je ne pouvais écrire sur moi-même, alors j’ai décidé d’écrire mon premier roman : Arthur, le petit prince d’Arménie.
Dites-moi si je me trompe. Mais, il me semble que dans ce livre vous avez voulu rendre hommage à vos mentors, à commencer par Antoine de Saint-Exupéry, n’est-ce pas ?
Oui, c’est tout-à-fait cela. Je n’aime pas les comparaisons, et je ne me compare pas à lui, mais, il est vrai qu’il m’inspire beaucoup. Il me précède même. Son Petit Prince reste d’actualité. Dans l’écriture naïve et poétique qu’est celle d’Antoine de Saint-Exupéry, il y a le monde entier, celui de son époque, celui des conflits. Et aujourd’hui, notre monde en est de plus en plus rempli.
En plus, j’ai vraiment eu un petit signe de sa présence à mes côtés, lorsque par hasard, j’ai pu mettre les pieds dans son château de famille juste avant que ne sorte mon livre.
Racontez-nous, c’est incroyable.
Oui, c’était en juillet 2022. Je me trouve dans le sud de la France. J’ai fini d’écrire mon premier livre, et je viens de signer mon contrat avec mon éditeur franco-arménien – après avoir frappé à une trentaine de portes de maisons d’édition pendant six mois –, SIGEST. Et, je suis en reportage à… Saint-Tropez. Là-bas, par je ne sais quel hasard, je me retrouve invité au restaurant par l’épouse du milliardaire François Pinault, Maryvonne. Et, le propriétaire du restaurant, Le Club 55, feu Patrice de Colmont (décédé le 11 octobre dernier) m’invite à visiter en privé le château qu’il vient de racheter, et qui n’est autre que le château de La Môle. C’est le château de Marie de Saint-Exupéry, née Boyer de Fonscolombe, la maman d’Antoine. Là, je visite seul et en privé le rez-de-chaussée que Patrice a transformé en musée-hommage à Marie et à Antoine. Car, avant lui, Marie était une femme de Lettres, de Plume, et de Poésie…

Ne m’en voulez pas. Je suis obligé de vous couper. Tout ceci est passionnant et on aimerait continuer. Mais, il nous faut parler de la suite. Il nous faut parler du second livre : Arthur, le petit prince du Liban. Au fait, qui est Arthur ? C’est vous ? C’est Antoine de Saint-Exupéry ? C’est qui ?
C’est une très bonne question, que l’on me pose souvent. Non, Arthur, ce n’est pas moi. Mais, il y a chez Arthur du Antoine de Saint-Exupéry, pour son environnement aérien, naïf et poétique. Il y a, également, du Hergé, du Tintin, pour ses courses aventureuses et journalistiques. Il y a, aussi, du Georges et Joseph Kessel, qui sont, également, mes mentors. Arthur est un jeune journaliste orphelin qui a perdu ses parents dans un accident de voiture. Après l’Arménie, où il revit, ses aventures journalistiques hors-du-commun l’entraînent au Liban, en Égypte et aux Émirats. Sa mission principale, après son succès incroyable en Arménie, est d’ouvrir une antenne de son journal, Le Monde des Bonnes Nouvelles, dans chacun de ces pays. Au Liban, il découvre qu’il existe encore une forte communauté arménienne, qui vit principalement dans l’un des quartiers de Beyrouth, à Bourj Hammoud et à Anjar. Il y rencontre l’une des premières communautés chrétiennes au monde, les Maronites. Depuis qu’il est devenu le petit prince du Royaume d’Heradis, un monde parallèle au nôtre beaucoup plus évolué technologiquement, tout en restant très lié au monde humain et au monde animal, Arthur a développé des super-pouvoirs comme celui de voler. Il bénéficie, en plus, des dons de bilocation et d’ubiquité. Il est capable de remonter le temps, le fil de l’histoire, et de se mouvoir entre deux espaces.
Que pouvez-vous nous dire sur Arthur, le petit prince du Liban ? Quelles sont les aventures qu’il va vivre ?
Il va faire des rencontres incroyables. Comme vous le savez, dans chacun de mes livres se cache un triptyque littéraire. Il y a trois tableaux : un tableau journalistique plus ou moins romancé, un tableau allégorique, puisqu’Arthur rencontre des personnages illustres de la Bible et de l’Histoire, et un tableau fantastique. Arthur est, en effet, devenu – c’est pour cela que je vous invite à relire ma première œuvre – le petit prince du Royaume d’Heradis, celui de la reine Anahit, qui est à la fois une licorne et une femme presqu’éternelle…
Arthur un super-héros. Quels sont ses pouvoirs ?
Dans l’attribution de ses pouvoirs, il existe une évolution. Arthur va bénéficier de la totalité de ses pouvoirs aux Émirats. En Arménie, il a découvert qu’il bénéficiait du don de bilocation et d’ubiquité, et qu’il pouvait remonter le temps. Il a fait la rencontre de la reine Anahit, de l’aigle royal Aroso. Et, il s’est rendu pour la première fois dans le Royaume d’Heradis. Au Liban, il découvre qu’il bénéficie de plus en plus de pouvoirs. C’est là qu’il reçoit le bâton de Moïse, Bamoï. L’un de ses plus grands pouvoirs et qu’il peut changer l’histoire. Mais uniquement quand la reine l’envoie en mission. En Arménie, il réconcilie les Arméniens et les Turcs. Au Liban, il empêche l’explosion du port du 4 août 2020, et le début des guerres, le 13 avril 1975. En Égypte, il permet à Al Sissi d’échapper à des attentats. Aux Émirats, il réconcilie des clans. Il devient un super-héros et fait des allers-retours entre l’Arménie, la France et le Liban.
C’est incroyable. Cela me fait penser au Pape Léon XIV qui s’est arrêté au monument des victimes des explosions du port de Beyrouth le 2 décembre dernier. C’est fou, on dirait que la fiction et la réalité, le futur même, sont liés. Et, que votre livre aurait, ainsi, un rôle à jouer ?
Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que le Pape Léon XIV, lui-aussi, est en possession de mon livre : Arthur, le petit prince du Liban, sorti en juillet 2024. Est-ce qu’il s’en est inspiré ? Je ne sais pas. Je me suis moi-même rendu sur le lieu du port, pendant deux heures, il y a deux ans. Et, je m’y rends chaque année, depuis. Ce lieu est terrible. C’est un lieu de combat entre la terre et le ciel.

Arthur fait d’autres rencontres dans vos livres : il rencontre Abraham, Noé, Moïse, saint Paul, la Sainte Famille et Bonaparte en Égypte. Et aux Émirats ?
Oui, il fait plein de rencontre. Il rencontre, aussi Carlos Ghosn, que j’ai moi-même rencontré !
Carlos Ghosn, l’ancien patron de Renault-Nissan ? Celui qui s’est évadé de façon extraordinaire du Japon, dans un caisson sur roulettes ?
Oui, exactement. Je ne peux pas en dire plus. Vous comprendrez que c’est confidentiel.

Oui, je comprends. Tout cela est passionnant. Pour conclure, dites-nous-en un plus sur Arthur, le petit prince des Émirats. Quelles sont les aventures qu’il va vivre ?
Dans ma dernière œuvre, Arthur, le petit prince des Émirats, le jeune journaliste subit les soubresauts de sa popularité et il perd pied. Il vit un burn-out, dont il réussit, finalement, à sortir. Une fois guéri, il reçoit les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur des mains du Président de la République. Puis, son journal, qui est devenu numéro un, l’envoie aux Émirats ouvrir une nouvelle antenne. Sa mission se transforme alors en véritable conte des Mille et Une Nuits. Il y fait la connaissance du peuple des Dunes. Il tombe amoureux de la reine Anahit, la licorne royale qui a la capacité de se revêtir d’une enveloppe corporelle. Il remonte le fil du temps de notre civilisation, car il comprend qu’il se retrouve dans son berceau.
Ses mécènes et protecteurs sont les émirs eux-mêmes, qui déclarent leur amour pour la France. Accueilli par une famille de milliardaire, ses conditions de vie sont exceptionnelles, luxueuses. Ses missions de petit prince se multiplient, comme ses dons de bilocation et d’ubiquité, dans tout le pays. Il participe, ainsi, à l’exploitation des premiers puits pétroliers et au développement sans précédent d’Abou Dhabi et de Dubaï.
Lors de ses missions, il met fin à l’affrontement entre les Pirates du Golfe et les Colons britanniques. Il met fin, également, à la guerre qui oppose le Yémen aux Émirats et à l’Arabie Saoudite. Le lancement de son journal dans les 7 émirats est un grand succès…
Que de belles aventures ! J’ai même lu qu’Arthur emmenait tous ses frères et sœurs, au nombre de six, dans le royaume merveilleux de la reine Anahit. Incroyable, une vraie fresque ! Allez, concluons avec votre avant-dernier livre, qui n’a rien à voir avec votre quadrilogie, votre premier essai économique : La stratégie d’entreprise en temps de turbulences, qui est disponible chez L’Harmattan, depuis le 30 octobre dernier.
Là aussi, il s’agit d’une très belle rencontre. C’est Fady J. Gemayel, mon co-auteur, qui m’a demandé de collaborer avec lui pour écrire ce livre. Il est le fruit de sa thèse de doctorat, passée dans les années 1980, en France, et d’un travail collaboratif qui a duré près d’un an. C’est, d’ailleurs, pour cela que je connais très bien le Liban et que je m’y suis rendu une douzaine de fois depuis 2023.

C’est un livre sérieux, qui a été préfacé par le Directeur Général Honoraire d’HEC Paris, Bernard Ramanantsoa.
Oui, très sérieux. C’est un « mini-STRATEGOR », une référence ! Bernard Ramanantsoa y a réalisé une très belle préface, presqu’un hommage !
C’est un livre de stratégie unique et atypique. Unique et atypique, parce qu’il est un pont entre l’histoire de la stratégie, ses grands auteurs, comme Ansoff et Schön, et ce que vivent de nos jours les entrepreneurs. Il est, aussi, un pont entre la France et le Liban, entre l’Europe, l’Occident et le Levant. Qui mieux que les entrepreneurs libanais connaissent le mot : turbulence ?
A travers une histoire familiale et une vie d’entrepreneur, à travers un parcours académique, ceux de Fady J. Gemayel, les questions clés que se posent tout entrepreneur en temps de turbulence trouvent un éclairage et des solutions inédits. J’y apporte toute mon expérience d’entrepreneur (j’ai créé plusieurs sociétés) et l’agilité de ma plume littéraire.
A qui s’adresse-t-il ?
Il s’adresse aux lecteurs-étudiants de plus de 18 ans, aux académiciens, aux entrepreneurs, aux dirigeants et aux professeurs, aux ministres. Les lecteurs y trouveront une méthode révolutionnaire, avec le “CHT” : Complexité, Homme, Temps. Ils approfondiront leur pensée économique, entrepreneuriale, sociale et stratégique. Car, l’essentiel du livre est ici : dans la prévalence du rôle de l’Homme et des Valeurs.
Finalement, s’il fallait vous classer dans un secteur particulier, s’il fallait vous définir, que diriez-vous en résumé de vous et de vos livres ?
Question très difficile. Peut-être que je dirais que je suis… inclassable (rires). Je rigole. Je suis un auteur chrétien-humaniste-mystique. Bref, un atypique ! Je suis un amoureux de la vie. Et, mes livres en sont le reflet. Ils sont les médiateurs de cet amour, de ma curiosité, de mes rencontres, de mes souffrances, de la vie ! Et, je suis un rêveur.
Un jour, j’ai rencontré ma première lectrice, en Arménie, justement. Elle m’a dit : « Votre livre est un rêve ! ». Aujourd’hui, plus que jamais nous avons besoin de rêver, de rêver en grand. Et, de réaliser ses rêves. Mes livres, lignes après lignes, mots après mots, pages après pages, sont des hymnes à l’Aventure, à la Francophonie, à l’Entrepreneuriat, à la Réconciliation, à la Rencontre, à la Vie et au Vivre-Ensemble. En un mot : à la Paix !
Comme c’est bientôt Noël, où pouvons-nous nous procurer vos livres ?
Ils sont disponibles sur toutes les plateformes de vente en ligne (comme la fnac.com, amazon.fr, etc.), en tapant mon nom ou celui de mes livres, et dans certaines librairies en France, en Arménie et au Liban. De plus, Arthur, le petit prince d’Arménie est disponible chez SIGEST (https://sigest.fr/2022/06/30/arthur-le-petit-prince-darmenie/). Les trois autres : Arthur, le petit prince du Liban, Arthur, le petit prince d’Égypte, et Arthur, le petit prince des Émirats, sont disponibles chez mon éditeur, Le Lys Bleu. Je suis, actuellement, en discussion pour qu’il soit présent en Égypte et aux Émirats.
Interview réalisée par Michel Janva
Copyright des photos A. Bordier, Sigest, Le Lys Bleu, L’Harmattan
Pour écrire à l’auteur : [email protected]
Quand l’ultragauche emprunte les méthodes du fascisme
Tribune de Jean-Frédéric Poisson dans le JDD :
On croyait le fascisme rangé au grenier des vieilles peurs, coincé entre les chandeliers poussiéreux et les proclamations martiales. Mais il revient : il avance masqué, muni d’un vocabulaire neuf, d’un lexique lavé à la lessive idéologique, et se pare du titre somptueux d’« antifascisme ». C’est sa première ruse : se présenter comme l’antidote de ce qu’il répand. Il est vrai que le fascisme n’est pas né dans un dîner de gala droitier. Il est l’enfant turbulent de la gauche révolutionnaire, un rejeton impatient, avide d’ordre total, de vertu imposée par la force, de société disciplinée par la pureté morale.
Mussolini, avant de devenir le Duce, dirigeait Avanti !, le plus grand journal socialiste italien. Il exaltait la grève générale, le renversement de l’ordre bourgeois et la régénération de la société par la violence. Ses « Faisceaux » [Faisceaux italiens de combat, mouvement politique créé en 1919 par Mussolini et première incarnation du mouvement fasciste en Europe, NDLR] n’étaient pas une armée d’aristocrates en monocle : c’était un regroupement de syndicalistes maximalistes, d’anciens socialistes lassés de la démocratie trop lente. Le fascisme, avant d’être une dictature, fut une tentation : celle d’imposer le bien par la force pour aller plus vite que le Parlement et plus droit que la loi, quitte à briser quelques vies et quelques vérités au passage.
Et voici que le vieux spectre ressurgit, travesti en activisme moderne. On ne marche plus sur Rome, on marche sur les scènes de théâtre et on met le feu – littéralement – aux concerts. On ne brûle plus les librairies, on annule les spectacles. On ne s’empare plus des mairies, on arrache les sapins. On ne harangue plus les foules, on chasse les crèches et on bordélise les marchés de Noël. On ne défile plus en uniforme, on s’indigne en collectif. La méthode, pourtant, demeure étrangement familière : désigner l’ennemi, le faire taire et intimider jusqu’à ce que la peur devienne loi. Rien n’est plus efficient qu’un petit groupe décidé à décider pour tous, particulièrement lorsque personne ne lui résiste.
Il y a chez ces nouveaux justiciers une ardeur qui confine au religieux. Le juge se trompe ? La rue corrigera. Une journaliste emploie un mot déplaisant ? La foule s’en chargera. Une inauguration ne cadre pas avec la morale du moment ? On la sabordera. Un média critique la révolution ? On le fera interdire. Ce n’est plus l’espace public : c’est un tribunal mobile où l’on est coupable de ce que des groupuscules qui répandent la terreur ont décidé. On perpétue un vieux rituel inventé par les chemises noires : « punir » l’adversaire avant qu’il n’ait eu le temps de se défendre. Et peu importe que la justice institutionnelle ait déjà parlé : le tribunal militant est infaillible.
Les procédés, eux, ont l’accent des heures les plus sombres de notre histoire : l’intimidation morale, l’humiliation publique, le sabotage des cérémonies. Les squadristi italiens [chemises noires, adhérents à la milice du régime fasciste de Mussolini, NDLR] interrompaient les réunions adverses à coups de gourdins ; nos nouveaux vertueux le font à coups d’accusations, de campagnes ciblées, de pressions sociales. Leur violence n’est pas toujours physique, mais ils partagent l’idée fondatrice : le droit d’imposer silence à ceux qui déplaisent.
Mais le plus inquiétant n’est pas l’excès de ces zélateurs ; c’est le silence massif de l’État. On dirait un maître d’école qui, voyant les élèves les plus bruyants terroriser la classe, se contente d’éternuer dans son mouchoir en espérant que le calme reviendra par miracle. L’autorité, quand elle se retire, ne laisse pas un espace libre : elle laisse un terrain de jeu aux fanatiques.
Il serait raisonnable de nous souvenir que la liberté n’est jamais abolie d’un coup : elle s’effrite, s’effiloche, se dissout dans les applaudissements polis, parfois aussi dans le silence moquetté des allées du pouvoir. Et que les fascistes, les vrais, ne portent pas toujours la chemise brune. Ils arborent des slogans qui paraissent neufs, défendent des causes apparemment nobles et entretiennent l’obsession inoxydable de sauver l’humanité, pour abuser des peuples qui n’ont plus de mémoire et qu’on a déculturés.
Ces temps-ci, la France est témoin des mésactions des révolutionnaires de bac à sable, des musulmans conquérants et des pseudo-féministes. Jusqu’à quand les Français se laisseront-ils emmerder ? Il y a quelques mois, un habitant d’Ajaccio rentrant chez lui était molesté par des vendeurs de paradis à l’entrée même de son immeuble. Un peu plus tard, quelques dizaines de Corses amis venaient faire comprendre à ces dealers qu’il faudrait déguerpir ou être découpés en rondelles : l’hospitalité insulaire n’exclut pas la fermeté. Ils ne citèrent aucun philosophe, n’invoquèrent aucun comité, mais firent savoir avec une clarté toute méditerranéenne qu’il existe des limites à ne pas franchir. Les Corses ont ce don rare : ils pratiquent la justice ordinaire avec un sérieux presque poétique et l’inflexibilité d’un officier de la Légion. J’aime bien les Corses.
Chanson hommage aux agriculteurs français
🇫🇷🚜🦻Ce qu’on efface dans les fermes
Chanson hommage aux agriculteurs français, à ces fermes qu’on efface dans des dossiers mais pas dans nos cœurs.
🇫🇷🚜🦻A song paying tribute to French farmers, to those farms that are erased from files but not from our hearts. pic.twitter.com/NvgZszlc13
— France Résistance (@FranceRsistanc1) December 13, 2025
Terres de Mission – Léon XIV en Turquie et au Liban : d’une chrétienté disparue à une autre en péril
Eglise universelle : Léon XIV en Turquie et au Liban Du 27 novembre au 3 décembre, le pape Léon XIV a réalisé son premier voyage à l’étranger en Turquie, à l’occasion du 1 700ème anniversaire du concile de Nicée, puis au Liban. Jeanne Smits revient sur les étapes de ce séjour et évoque la belle figure de saint Charbel Makhlouf.
Eglise en France : Dénatalité : déclin irréversible ? Nouvelle présidente de l’association Famille et Liberté, Arabelle Conte, présente le colloque qui a eu lieu le 15 novembre dernier sur les causes et conséquences de la dénatalité en France. Elle analyse pour nous les causes générales de la dénatalité en Europe et examine les expériences de relance de la natalité en Hongrie et en Italie.
Eglise en Marche : SOS Calvaires a un nouveau directeur général Louis Guéry, nouveau directeur général de SOS Calvaires, dresse le bilan de l’année 2025 marquée, en décembre 2024, par la confection du mobilier liturgique pour la messe du pape à Ajaccio et en juillet 2025 par le jubilé de sainte Anne d’Auray. Durant cette année, 300 calvaires ont été restaurés, un atelier de restauration de Christ en fonte a été inauguré et de multiples autres projets s’annoncent.
La préfecture du 78 ordonne l’annulation de la cérémonie d’indépendance de la Kabylie qui devait se tenir dans un lieu privé
🚨Urgent
La préfecture 78 vient d’ordonner l’annulation de la cérémonie d’indépendance de la #Kabylie qui devait se tenir dans un lieu privé.
C’est l’Algérie qui dicte désormais ce qui peut être fait en France.
Référé déposé contre cette atteinte grave aux libertés fondamentales— ChrétientéSolidarité (@ChretienteS) December 13, 2025
Intervention du Président suite à l’interdiction par la préfecture de la cérémonie
Débat entre l’abbé Raffray et Eric Zemmour
Place de l’Église, foi, identité chrétienne… Eric Zemmour et l’abbé Raffray se livrent pendant une heure à un débat vif et sans concession, mais toujours respectueux.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Troisième dimanche de l’Avent dit de “Gaudete”
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
Nous sommes en ce dimanche 14 décembre 2025, au IIIe dimanche de l’Avent, un dimanche de joie qui voit le prêtre quitter les habits liturgiques violets qui représentaient ce temps de pénitence de l’Avent et revêtir le rose, comme pour exprimer une joie de Noël anticipé. L’autel pourra être orné de fleurs et les orgues se feront entendre…
Le troisième dimanche de l’Avent est donc un dimanche » rose « , comme le quatrième dimanche de Carême ; ce sont les deux seuls jours de l’année où le célébrant revêt des ornements de cette couleur, car ils marquent une halte dans un temps de pénitence, où les ornements sont normalement violets. En effet l’Avent est un temps de pénitence comme le Carême, bien que moins austère, car c’est un temps de purification et de recueillement qui nous prépare à la venue du Sauveur. Ce jour de répit au milieu du temps de pénitence est un jour de joie, car nous en profitons pour entrevoir le but, qui est le salut et la rédemption finale. Aussi ce dimanche est-il appelé de Gaudete, du premier mot de l’Introït, comme le quatrième dimanche de Carême est appelé Lætare : ces deux mots voulant dire : réjouissez-vous.
1er avènement : C’est Marie qui nous donne Jésus : Vous êtes heureuse, Marie, parce que tout ce qui vous a été dit de la part du Seigneur s’accomplira en vous (Ant. du Magnif.). C’est de Bethléem que sortira le Roi dominateur qui apportera la paix à toutes les nations (2e répons) et qui délivrera son peuple du pouvoir de ses ennemis (4e rép.). Nos âmes participeront d’une façon spéciale à cette délivrance aux fêtes de Noël parce qu’elles sont l’anniversaire de l’entrée en ce monde du vainqueur de Satan. Faites, demande l’Église, que la nouvelle naissance de votre Fils unique selon la chair nous délivre de l’antique servitude qui nous tient sous le joug du péché (Messe du Jour, 25 déc.). Saint Jean-Baptiste prépara les Juifs à la venue du Messie ; il nous prépare de même à l’union, chaque année plus intime, que Jésus contracte avec nos âmes à Noël. Rendez droite la voie du Seigneur, dit le Précurseur. Aplanissons donc les chemins de notre cœur et le Sauveur Jésus y viendra pour nous donner ses grâces libératrices.
2e avènement : C’est à la venue de Jésus à la fin du monde que Saint Grégoire fait allusion en expliquant l’Évangile : Jean, le Précurseur du Rédempteur, déclare-t-il, marche devant Jésus dans l’esprit et la vertu d’Élie qui sera précurseur du Juge (9e leçon). C’est aussi, en les prenant dans leur sens littéral, de l’avènement de justice qu’il est question dans l’Épître et dans l’Introït. Si nous ressentons une grande joie à l’approche des fêtes de Noël qui nous rappellent la venue de l’humble enfant de la crèche, combien plus la pensée de sa venue dans tout l’éclat de sa puissance et de sa majesté ne doit-elle pas nous remplir d’une sainte exultation, parce que c’est alors seulement que notre rédemption trouvera sa pleine consommation.
Si l’on considère l’ensemble des chants de cette messe, la joie y est beaucoup moins partout présente que dans ceux du dimanche précédent. On y trouve aussi des appels pressants et suppliants mettant en évidence le mot « venez » qui est un des mots-clés de l’Avent, mais cette supplication reste toujours pleine de confiance et d’espérance.
► Introït : Gaudete
Le texte de l’Introït est tiré de l’Épître de saint Paul aux Philippiens. C’est d’ailleurs un des rares chants des messes de l’Avent qui provient du Nouveau Testament.
Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete : modestia vestra nota sit omnibus hominibus : Dominus prope est. Nihil solliciti sitis : sed in omni oratione petitiones vestræ innotescant apud Deum.
Réjouissez vous toujours dans le Seigneur, je vous le répète, réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche ; ne vous inquiétez de rien, mais qu’en toutes choses vos demandes se fassent connaître à Dieu par la prière.
Ce texte a été choisi évidemment à cause de la phrase Dominus prope est, le Seigneur est proche. En écrivant cela saint Paul ne pensait pas tellement à une proximité dans le temps. Il voulait seulement dire que le Seigneur est toujours près de nous, nous guidant et nous protégeant par sa providence. C’est pourquoi nous devons être sans inquiétude, manifestant cette tranquillité d’âme par une humeur égale envers tous. Soyez toujours joyeux, nous dit l’apôtre ; un chrétien doit toujours être joyeux, la tristesse c’est le domaine du diable. Cependant dans la liturgie de l’Avent, la phrase » Le Seigneur est proche » annonce la prochaine venue du Sauveur dans quelques jours à Noël. C’est cette prochaine venue qui doit susciter en nous ces mêmes sentiments de paix, de confiance et de joie. Ils sont ici très bien exprimés par une mélodie douce et tranquille, sans grands écarts, avec seulement une belle montée sur la phrase importante : Dominus prope est. Cet Introït est accompagné du premier verset du psaume 84, un des grands psaumes de l’Avent que nous avons déjà rencontré dans les messes des deux premiers dimanches, et que nous retrouverons aujourd’hui dans le chant d’Offertoire avec ce premier verset :
Benedixisti Domine terram tuam, avertisti captivitatem Jacob.
Seigneur, vous avez béni votre terre, Vous avez ramené Jacob de captivité.
► Graduel : Qui sedes
Une particularité de ce troisième dimanche de l’Avent est que nous allons retrouver le même texte au Graduel et à l’Alléluia. Ce texte est tiré du Psaume 79, dont nous avons déjà entendu le premier verset à l’Introït de dimanche dernier, et dans lequel le peuple d’Israël, en butte aux épreuves et aux persécutions, implorait le Seigneur, son guide et son pasteur, pour qu’Il vienne le sauver. Nous n’avons plus ici la joie de Gaudete, mais une supplication intense, où le mot important, un des grands refrains de l’Avent, est Veni (venez), que l’on va retrouver à l’Alléluia.
Qui sedes, Domine, super Cherubim, excita potentiam tuam, et veni. Qui regis Isræl, intende : qui deducis velut ovem Joseph.
Seigneur, Vous qui siégez au dessus des Chérubins, réveillez votre puissance et venez. Soyez attentif, Vous qui dirigez Israël, qui conduisez Joseph comme une brebis
Les Chérubins dont il est question ici sont ceux qui étaient représentés au dessus de l’arche d’alliance, symbole de la présence de Dieu dans le temple. Joseph, comme Israël, désigne le peuple élu.
La mélodie est très ornée comme c’est toujours le cas dans les Graduels, mais on remarquera le contraste frappant entre les deux phrases de la première partie. La première qui acclame la majesté divine siégeant dans les cieux est éclatante, s’élevant jusqu’à l’extrême aigu, tandis que la deuxième prière de demande très humble, se tient entièrement dans le grave. Le texte du verset du psaume est d’ailleurs interrompu (on trouvera le texte complet de ce passage dans l’Alléluia) pour se terminer sur le mot important veni qui est ainsi mis fortement en évidence. Si la mélodie de cette première partie est très originale, celle de la deuxième partie reprend des formules types que l’on retrouve dans d’autres Graduels, avec de grandes vocalises souples et légères mais s’adaptant au texte de manière très expressive.
► Alléluia : Excita Domine
L‘Alléluia du troisième dimanche de l’Avent comporte un texte qui figurait déjà dans le Graduel et plus précisément dans la deuxième phrase. Mais cette fois il n’est pas coupé après le mot veni et il va jusqu’au bout du verset.
Excita, Domine, potentiam tuam, et veni, ut salvos facias nos.
Seigneur réveillez votre puissance et venez pour nous sauver.
Cette phrase est vraiment la prière type du temps de l’Avent, on la trouve même à plusieurs reprises dans les oraisons de la messe. Elle est revêtue ici également d’une mélodie type que l’on retrouve dans un certain nombre d’autres Alléluias au cours de l’année. Elle exprime la prière suppliante du texte d’une manière assez douce et contemplative et le mot important veni, bien que ne se trouvant pas cette fois à la fin, est quand même bien souligné.
Je suis, dit Jean-Baptiste, la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droite la voie du Seigneur (Évangile St Jean 1, 23).
► Offertoire : Benedixisti
Dans l’Offertoire du troisième dimanche de l’Avent, on retrouve le psaume 84, qui est un des grands psaumes de l’Avent et qui figurait déjà dans les chants des premier et deuxième dimanches ; c’était aussi le psaume de l’Introït de ce dimanche. Nous avions dit que dans ce psaume le peuple d’Israël rendait grâce au Seigneur pour les bienfaits passés, notamment la délivrance de la captivité de Babylone, et il s’appuyait sur cette confiance pour implorer la venue du Messie tant attendu. Nous avons déjà rencontré le verset qui formulait cette demande : » Montrez nous votre miséricorde et donnez nous le salut « , et celui qui affirmait la certitude d’être exaucé : » Le Seigneur donnera sa bénédiction et notre terre donnera son fruit « . Aujourd’hui nous revenons au premier verset du psaume et à la prière d’action de grâce pour la délivrance de la captivité, mais elle est évidemment éclairée par le désir du Sauveur et la confiance dans sa prochaine venue. En ce dimanche de Gaudete on se réjouit du bienfait de la Rédemption, dont la fête de Noël qui approche nous apporte les prémices.
Benedixisti, Domine, terram tuam : avertisti captivitatem Jacob : remisisti iniquitatem plebis tuæ.
Seigneur vous avez béni votre terre (c’est à dire votre peuple), vous avez ramené Jacob de captivité, vous avez remis les péchés de votre peuple.
Votre terre, Jacob, votre peuple, c’est toujours le peuple élu, et maintenant c’est l’Église.
La mélodie est assez contemplative mais pleine de mouvement. Chacune des trois phrases comporte une grande montée très expressive avec une nette progression d’une phrase à l’autre.
► Communion : Dicite Pusillanimes
Le texte de l’antienne de Communion du troisième dimanche de l’Avent est tiré du prophète Isaïe, le grand prophète de l’Avent, celui qui a le plus annoncé la venue du Messie. Nous l’avions déjà trouvé à l’Introït de dimanche dernier et nous le retrouverons à deux reprises dans la messe de dimanche prochain.
Dicite : Pusillanimes confortamini et nolite timere : ecce Deus noster veniet, et salvabit nos.
Dites à ceux qui craignent : Prenez courage, n’ayez pas peur, voici que notre Dieu va venir et Il vous sauvera.
Il y a donc deux phrases assez différentes : la première est l’invitation à prendre courage, ce qu’exprime sa mélodie avec une grande montée enthousiaste et vraiment réconfortante. La deuxième phrase donne le motif de ce réconfort, elle est plus calme, affirmative et pleine d’assurance.
Pour un Père Noël chrétien !
De plus en plus souvent, on entend dire en Occident que Noël est aujourd’hui très largement déconnectée de son origine chrétienne, qu’il s’agit désormais d’une fête sécularisée et à dimension essentiellement commerciale. Il est vrai que le matérialisme triomphant et l’individualisme exacerbé qui encadrent la vie de nombre de nos contemporains ont fortement asséché Noël de son contenu spirituel, mais pour certains d’entre nous la Nativité de Jésus n’est pas seulement l’occasion d’un repas riche et copieux suivi d’un échange de cadeaux à la dernière mode : elle conserve encore son sens premier. Dans ces conditions, et en se plaçant résolument dans la perspective d’une ré-évangélisation de notre vieil Occident, comment redonner à cette fête sa stature religieuse ?
A coup sûr, maints chantiers sont à entreprendre, mais l’un des plus importants pourrait concerner un personnage de fiction devenu pour beaucoup l’incarnation emblématique de cette fête, le Père Noël lui-même. Dans la laïcisation effrénée de cette solennité, la figure profane du Père Noël s’avère en effet porter une lourde responsabilité : la place démesurée qu’a pris sa personne (au détriment de l’Enfant Jésus, de la Sainte Famille ou des Rois Mages) interpelle le chrétien. Si facilement exploitable par le mercantilisme ambiant, il semble à lui seul symboliser la perte de sens observée autour de Noël en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord au cours des dernières décennies. En ce début de troisième millénaire, il paraît vain de vouloir le combattre frontalement en se donnant pour but de l’effacer du paysage de l’Avent. Déjà dans les années 1950 en France, des catholiques s’étaient risqués à cet exercice; ils avaient lamentablement échoué. En revanche, ne pourrait-on tenter de rechristianiser le personnage et faire de celui qui est devenu une figure tutélaire de l’hyper-consumérisme un apôtre de l’évangélisation ?
Cela ne serait après tout qu’un juste retour des choses. C’est en effet en souhaitant développer la piété populaire au temps du christianisme conquérant que nos devanciers, au tournant des XVIIIeme et XIXeme siècles (et à partir de figures pré-existantes tels saint Nicolas ou le Bonhomme Janvier), ont façonné et popularisé le personnage du Père Noël. Au fil du temps, celui-ci leur a échappé et a été progressivement accaparé par les libéraux – libertaires qui y ont vu un moyen de stimuler l’activité économique tout en affaiblissant le message des Évangiles. Aux catholiques, protestants et même orthodoxes d’aider désormais ce sympathique vieillard à barbe blanche à retrouver sa place au sein de sa dimension première : le Noël chrétien. Pour ma part, et à titre de modeste exemple, j’ai osé, dans un conte de Noël paru l’an dernier, faire de ce personnage le quatrième roi mage*; à d’autres d’imaginer de nouvelles façons de le réintégrer à la tradition !
L’avantage de ce retour aux sources tient en ce qu’il permettra aux familles chrétiennes de continuer à fêter la Nativité tout en laissant une place au Père Noël, et donc sans se couper des non-chrétiens : il est en effet essentiel de demeurer immergés dans la société, au contact des agnostiques, athées et autres païens (et même des juifs -nos frères aînés dans la foi- et des musulmans) si l’on souhaite mener à bien la mission d’évangélisation qui est celle de tout baptisé. Cette situation nouvelle permettra en tout cas aux petits chrétiens de profiter pleinement des fêtes de fin d’année sans avoir à renier le Père Noël qui, dans leur imaginaire, sera désormais associé à Jésus; ils se trouveront même de plain-pied avec leurs petits camarades qui, ne partageant pas la même foi, n’ont d’yeux que pour le Bonhomme en rouge, et à qui ils pourront incidemment transmettre un message évangélique. Charge aux parents et aux catéchistes de clarifier le propos une fois l’enfant parvenu à l’âge de raison en lui faisant distinguer la vérité biblique de la pieuse légende…
Au-delà du cas particulier de Noël, la rechristianisation par la culture pourrait de nos jours se révéler d’un utile secours. Les Européens, aujourd’hui, vivent en effet dans des pays très fragmentés où coexistent des individus (souvent atomisés) et des communautés (parfois antagonistes). Dans de telles sociétés, les chrétiens évoluent au contact de concitoyens qui pour certains sont porteurs de valeurs qui viennent d’ailleurs, et pour d’autres sont issus de la tradition occidentale mais à qui ce trésor n’a jamais été transmis. En faisant découvrir à leurs contemporains les beautés de leur civilisation (la chrétienté) les croyants pourront plus aisément faire partager leur foi (le christianisme). Un grand pas sera alors accompli à la fois sur le chemin de l’évangélisation et sur celui de la réhomogénéisation culturelle de notre continent. En effet, sauf à croire possible la mise en place de sociétés multiculturelles apaisées fondées sur une base communautariste, il faut bien admettre que les risques d’implosion des nations européennes ne peuvent plus aujourd’hui être conjurés qu’en (re)créant dans chaque pays une identité commune. La civilisation judéo-chrétienne n’est-elle pas encore la mieux placée, et la plus désirable, pour fédérer les énergies ? De ce point de vue, le calendrier chrétien -qui scande l’année de ses nombreuses fêtes- est une bénédiction : chaque semaine ou presque existe une occasion en or de diffuser le message des Évangiles en s’appuyant sur des arts et traditions populaires d’une richesse infinie.
De Noël à Mardi-Gras via le Jour de l’An, l’Épiphanie, la Chandeleur et la Saint Valentin, ce ne sont que cinquante jours d’hiver, mais qui sont autant d’opportunités pour les chrétiens de diffuser leur culture et, par elle, d’attirer à leur foi. Contes et légendes tout comme musiques, chants et danses, art du costume aussi bien qu’artisanat d’art ou recettes de cuisine, tous ces us et coutumes -si porteurs de sens quand on sait les présenter dans leur double contexte cultu(r)el- ont certes fait l’objet d’un redoutable travail de sape au cours des dernières décennies, mais ils demeurent ancrés au plus profond de la conscience collective de bien des Occidentaux, et ne demandent souvent qu’à être réactivés. Si nous souhaitons les faire partager, sachons maintenir et développer ces innombrables marqueurs civilisationnels sans taire leur origine !
La tradition n’est jamais plus fidèle à sa raison d’être que lorsqu’elle est créatrice : loin d’un folklore figé et stérile, la tradition vivante, par son foisonnement aussi inventif que respectueux, éveillera la curiosité des hommes de notre temps, enrichira leur imaginaire et nourrira leur esprit. Une fois (ré)enracinés dans un même substrat civilisationnel, les Européens du XXIeme siècle, quelle que soit leur ascendance, se trouveront alors tout naturellement en situation d’apprécier les beautés et les valeurs de notre société. Certains, désormais en phase avec la catéchèse qui leur sera proposée, seront même en capacité d’y adhérer pleinement et librement. Si les non-chrétiens s’engagent dans ce combat civilisationnel en visant les seuls objectifs culturels ou métapolitiques (ce qui est déjà ambitieux), les chrétiens, eux, s’honoreront à poursuivre de manière concomitante un but spirituel.
Aux hommes de bonne volonté, dès maintenant, de multiplier les initiatives concrètes afin de revivifier sans complexe cette culture bimillénaire qui a émerveillé le monde. La concorde et la paix civile, pour ne pas parler du salut des âmes, se trouvent au bout du chemin.
* DELLE (Jean-Luc), « Noël, le quatrième roi mage… », L’Homme nouveau (Paris), n° 1822 du 28 décembre 2024, pp. 14-18.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
25 janvier: Marche pour la vie au Japon
On nous signale la Marche pour la vie à Tokyo le 25 janvier prochain:

3 jeunes filles qui avaient entamé une « transition de genre » se suicident
Depuis cet été, 3 jeunes filles se sont suicidées en Belgique. L’une d’entre elles a fait une demande d’euthanasie qui a été acceptée. Le point commun entre ces jeunes filles est qu’elles avaient, peu de temps auparavant, entamé une « transition de genre ».
Dans Les Ravages du genre, la journaliste Pauline Arrighi a analysé le faisceau de causes qui font que, depuis 15 ans, de nombreuses adolescentes sont amenées à qualifier leur mal-être de « dysphorie de genre ». Parmi ces facteurs, on peut compter une détérioration massive de la santé mentale des jeunes avec un assèchement des soins en psychiatrie, l’utilisation des smartphones et réseaux sociaux qui entament gravement le rapport au corps, un changement de définition à l’OMS qui a amené à une « inflation de diagnostics », ou encore une pression militante pour imposer la notion d’« identité de genre » jusque dans les écoles.
La chercheuse en santé publique Lisa Littman a forgé la notion de dysphorie de genre à apparition rapide (« rapid-onset gender dysphoria). Des groupes d’adolescentes se déclarent « transgenres » ou « non-binaires » quand rien ne le laissait présager ; alors que dans le cas des personnes transsexuelles, qui comptent surtout des hommes, documentés depuis des décennies, le sentiment d’inadéquation avec le corps sexué est prégnant depuis l’enfance.
Certains psychologues parlent de « contagion sociale par les pairs » et dressent un parallèle avec la vague d’anorexie des années 1990 et 2000. Est-ce que les jeunes filles anorexiques « osaient enfin être maigres » ? Personne n’avancerait une idée pareille. Au contraire, ces adolescentes étaient influencées par des sites web « pro-ana » (pro-anorexie) où elles étaient encouragées à maigrir toujours plus, en signe de maîtrise de soi, et où celles qui reprenaient du poids étaient considérées comme faibles.
A cette époque, aucun médecin n’aurait dit qu’il fallait « affirmer l’identité anorexique » des jeunes filles en leur prescrivant des coupe-faims. Pourtant, des médecins prescrivent à des adolescentes, et même des enfants, des bloqueurs de puberté en réponse à leur souffrance psychique.
D’une part, l’efficacité de ces traitements sur la santé mentale des patients n’a jamais été démontrée ; d’autre part, administrer des hormones destinées à « appuyer sur le bouton pause » du processus naturel de la puberté présente de nombreux effets secondaires graves connus. La liste des effets délétères est longue : stérilité, ostéoporose précoce, risque multiplié de cancer, infarctus, AVC ou embolie pulmonaire. La prise d’hormones a des effets secondaires définitifs, même après une interruption du traitement : chez les jeunes filles, on observe une voix masculine, une pilosité faciale, une atrophie vaginale qui rend les rapports sexuels quasiment impossibles ; et le développement du cerveau est entravé, ce qui a pour effet un risque de réduction du QI et des troubles cognitifs permanents.
« Et pendant ce temps, Nathan, Aero et Mélodie-Téo sont mortes, et leurs familles doivent traverser une douleur insoutenable. » Elles avaient 20, 18 et 16 ans.
Source : Gènéthique
Béatification de Raymond Cayré, Gérard-Martin Cendrier, Roger Vallée, Jean Mestre et de leurs 46 compagnons martyrs de 1945-46
Le 20 juin 2025, le pape Léon XIV a reconnu comme martyrs 50 Français exécutés en 1944 et 1945 par le régime nazi « en haine de la foi ». Leur béatification est célébrée le 13 décembre 2025 en la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Ces hommes – prêtres, séminaristes, religieux, militants d’Action catholique et scouts – appartenaient à la Mission Saint-Paul, initiative lancée par le cardinal Emmanuel Suhard et l’abbé Jean Rodhain pour accompagner spirituellement les jeunes Français envoyés de force en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO).
Dans France catholique, Guillaume Zeller écrit :
[…] En réalité, ils seront désormais 51 bienheureux martyrs du STO car ils ont eu un précurseur, Marcel Callo, jeune jociste de Rennes, mort le 19 mars 1945 à Mauthausen, béatifié le 4 octobre 1987 à Rome par Jean-Paul II.
De quoi parle-t-on? Le décret, publié le 20 juin dernier par le dicastère des Causes des saints, pose le cadre. « Pendant la domination nazie, de nombreux prêtres, religieux et laïcs engagés dans des associations catholiques ont suivi les travailleurs français sur le territoire allemand pour leur apporter un soutien moral et spirituel », expose le document. Il s’agit là d’un cas de figure bien spécifique: ces hommes ont connu un destin singulier dans le système de persécution mis en place par les autorités du IIIe Reich: ils n’étaient ni des résistants arrêtés et déportés ès qualités, ni des prêtres persécutés en tant que tels, comme le fut par exemple le clergé polonais, ni bien sûr des victimes de persécution raciales. Pour la plupart, ils ont été réquisitionnés dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO) mis en place en septembre 1942, et durci en février 1943, pour faire tourner les usines du Reich. D’autres les ont volontairement rejoints. Et c’est dans ces circonstances qu’ils se sont tous attachés à entretenir et développer une vie chrétienne parmi les ouvriers.
Cette activité missionnaire était pensée et coordonnée. L’initiative est imputable au cardinal Emmanuel Suhard (1874-1949), nommé archevêque de Paris en 1940 en pleine débâcle. Comme beaucoup de penseurs chrétiens de l’époque, le cardinal est très sensible à la question de la présence de l’Église auprès des ouvriers et travailleurs – le célèbre livre La France, pays de mission?, rédigé par les abbés Henri Godin et Yvan Daniel, sera publié en 1943. À ce titre, influencé notamment par la figure de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le prélat a été un acteur essentiel de la création de la Mission de France en 1941, afin de lutter contre la déchristianisation du pays. C’est donc logiquement qu’il se soucie d’accompagner les ouvriers envoyés en Allemagne, non plus officiellement cette fois-ci, mais dans le secret. À ses côtés, l’abbé Jean Rodhain (1900-1977), ancien aumônier de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), combattant de 1940, qui, pour sa part, œuvre à l’accompagnement des prisonniers de guerre détenus dans les stalags et les oflags (camps de prisonniers de guerre non officiers et officiers) depuis la défaite. Leur décision est prise: la mission Saint-Paul est créée. Pourquoi Saint-Paul? En référence aux emprisonnements que connut l’Apôtre des Gentils, qui furent aussi de puissants moments d’évangélisation. Discrètement, on se met alors à identifier des jeunes réquisitionnés ou à chercher des volontaires pour partir outre-Rhin, comme, dans cette dernière catégorie, le Père Pierre de Porcaro, à qui son évêque demande personnellement de partir en Allemagne en avril 1943. Les hommes qui vont prendre le chemin du départ viennent de tous les horizons. L’Église a voulu souligner cette diversité dans les documents diffusés depuis juin dernier: pour des raisons de simplicité et de lisibilité, ne pouvant détailler la biographie de tous les futurs béatifiés, venus de cinquante diocèses différents, elle a choisi d’isoler quatre noms qui incarnent les quatre principales trajectoires des membres de la mission Saint-Paul: le Père Raymond Cayré, le Frère franciscain Gérard Cendrier, le séminariste Roger Vallée et le laïc Jean Mestre. […]
La Guerre des médias, vers une vraie rupture politique ?
D’Olivier Frèrejacques sur Liberté Politique :
L’audition en commission à l’Assemblée de la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte, celle de la Cour des comptes suspectée de connivence avec le service public et, plus généralement, les attaques par médias interposés entre la sphère Bolloré et la presse publique ou ultra-subventionnée participent d’une lutte culturelle décisive.
Le bouleversement du paysage médiatique amorcé avec Internet, le développement des sites d’informations alternatifs puis l’arrivée de Vincent Bolloré dans le jeu semblent rebattre les cartes des idées en France. Dans un paysage jusqu’alors sclérosé par les privilèges de la gauche socialiste omnipotente dans le service public, ces changements pourraient modifier en profondeur les opinions et décomplexer à droite. Le service public d’information, payé par nos impôts, distille depuis plusieurs décennies un message de gauche et hostile à toute forme de conservatisme.
Le pluralisme n’a évidemment pas sa place dans des médias où l’immense majorité, pour ne pas dire la totalité des journalistes, sont de gauche. Casser ce monopole est une mesure de salubrité publique et le député UDR Charles Alloncle s’est fait le porte-voix des millions de Français qui refusent de payer pour se faire insulter. Sur la défensive, les institutions installées (médias publics, Cour des comptes, Arcom…) encaissent mais rendent aussi coup pour coup dans une bataille sans fin qu’il convient de mener en permanence.
Cette « séquence médiatique », dans laquelle on peut voir des médias s’opposer les uns aux autres et un vieux monde socialiste s’accrocher à ses privilèges, est probablement un tournant décisif pour le renouveau du pays, plus même que le scrutin présidentiel de 2027. Si les médias ne changent pas profondément et si les institutions ne sont pas renouvelées conformément aux aspirations des Français, toute victoire politique sera vaine.
Les partis politiques ne sont que des porte-voix d’idées mais les médias, le monde associatif et les institutions administratives et judiciaires seront déterminants pour envisager de vraiment changer du tout au tout un système qui n’a que trop duré sur notre dos et contre nous.
L’intelligence artificielle soulève des préoccupations quant à ses répercussions sur l’ouverture de l’humanité à la vérité et à la beauté, ainsi que sur sa capacité d’émerveillement et de contemplation
Discours du pape aux participants à la Conférence « Artificial Intelligence and Care of Our Common Home » :
L’avènement de l’intelligence artificielle s’accompagne de changements rapides et profonds dans la société, qui touchent des dimensions essentielles de la personne humaine, telles que la pensée critique, le discernement, l’apprentissage et les relations interpersonnelles.
Comment pouvons-nous garantir que le développement de l’intelligence artificielle serve véritablement le bien commun et ne soit pas uniquement utilisé pour accumuler richesse et pouvoir entre les mains de quelques-uns ? Il s’agit d’une question urgente, car cette technologie a déjà un impact réel sur la vie de millions de personnes, chaque jour et partout dans le monde. Comme nous le rappelle la doctrine sociale de l’Église, et comme le montre clairement le travail interdisciplinaire que vous menez, relever ce défi nécessite de poser une question encore plus fondamentale : que signifie être humain à ce moment de l’histoire ?
Les êtres humains sont appelés à être des collaborateurs dans l’œuvre de la création, et non de simples consommateurs passifs de contenus générés par la technologie artificielle. Notre dignité réside dans notre capacité à réfléchir, à choisir librement, à aimer inconditionnellement et à entrer dans des relations authentiques avec les autres. L’intelligence artificielle a certes ouvert de nouveaux horizons à la créativité, mais elle soulève également de sérieuses préoccupations quant à ses répercussions possibles sur l’ouverture de l’humanité à la vérité et à la beauté, ainsi que sur sa capacité d’émerveillement et de contemplation. Reconnaître et préserver ce qui caractérise la personne humaine et garantit son développement équilibré est essentiel pour établir un cadre adéquat permettant de gérer les conséquences de l’intelligence artificielle.
À cet égard, nous devons nous arrêter et réfléchir avec une attention particulière à la liberté et à la vie intérieure de nos enfants et de nos jeunes, ainsi qu’à l’impact possible de la technologie sur leur développement intellectuel et neurologique. Les nouvelles générations doivent être aidées, et non entravées, dans leur cheminement vers la maturité et la responsabilité. Le bien-être de la société dépend de leur capacité à développer leurs talents et à répondre aux exigences de leur temps et aux besoins des autres, avec générosité et liberté d’esprit. La capacité d’accéder à de vastes quantités de données et d’informations ne doit pas être confondue avec la capacité d’en tirer un sens et une valeur. Cette dernière nécessite une volonté de se confronter au mystère et aux questions fondamentales de notre existence, même lorsque ces réalités sont souvent marginalisées ou ridiculisées par les modèles culturels et économiques dominants. Il sera donc essentiel d’apprendre aux jeunes à utiliser ces outils avec leur propre intelligence, en veillant à ce qu’ils s’ouvrent à la recherche de la vérité, à une vie spirituelle et fraternelle, en élargissant leurs rêves et les horizons de leurs décisions. Nous soutenons leur désir d’être différents et meilleurs, car jamais auparavant il n’a été aussi évident qu’un profond revirement de direction était nécessaire dans notre conception de la maturité.
Afin de construire avec nos jeunes un avenir qui réalise le bien commun et exploite le potentiel de l’intelligence artificielle, il est nécessaire de restaurer et de renforcer leur confiance dans la capacité humaine à guider le développement de ces technologies. C’est une confiance qui, aujourd’hui, est de plus en plus érodée par l’idée paralysante que son développement suit une voie inévitable. Cela nécessite une action coordonnée et concertée impliquant la politique, les institutions, les entreprises, la finance, l’éducation, la communication, les citoyens et les communautés religieuses. Les acteurs de ces domaines sont appelés à prendre un engagement commun en assumant cette responsabilité conjointe. Cet engagement passe avant tout intérêt partisan ou profit, qui se concentre de plus en plus entre les mains de quelques-uns. Ce n’est que grâce à une large participation qui donne à chacun, même le plus humble, la possibilité d’être entendu avec respect, qu’il sera possible d’atteindre ces objectifs ambitieux.
Une école vent debout pour garder le cap !
Le Sou de Pauline est la campagne de dons lancée pour soutenir cet établissement scolaire dans ses dépenses courantes. Parce qu’une école de qualité ne peut vivre que grâce à l’engagement de ceux qui la soutiennent, cette initiative permet à chacun – parents, amis, anciens, bienfaiteurs – de contribuer, même modestement, au bon fonctionnement quotidien de la Maison d’éducation Pauline Marie Jaricot.
Une jeunesse ardente
Un ami prêtre nous envoie cet article à propos des cérémonies de l’Immaculée Conception à Lyon:
Je suis un vieux monsieur qui marche très mal mais je ne pouvais pas ne rien faire le 8 décembre.
Parti de loin je me suis approché au plus très de mon but. Malgré mes demandes aux policier impossible d’aller plus loin en voiture. Avec ma canne je parcours non sans un grand effort les 2 kilomètres jusqu’au sanctuaire. Et là, un service d’ordre musclé me fait savoir qu’il est impossible d’entrer dans la Basilique. Après beaucoup de négociations un responsable me fait entrer.
Un jeune, en une seconde, me laisse sa place. Et je me retrouve à côté d’un autre jeune non baptisé qui venait pour la première fois de sa vie à une messe. Très belle messe présidée par l’archevêque de Lyon avec une très belle chorale. Des centaines de jeunes massés dans la Basilique et la crypte… Et une jeunesse fervente. Pour beaucoup à genoux à la consécration et nombreux sont ceux qui ont communié à genoux.
Je m’avance doucement et me mets à genoux sur le sol. Une personne du service d’ordre et le prêtre m’aide à me relever. Que de grâces en peu de temps et ce n’est pas fini. Encore un peu de patience…
La longue file des séminaristes et des prêtres avancent vers la sortie. L’archevêque bénit à droites et à gauche. Sur le parvis, Mgr de Germay et l’un de ses auxiliaires parlent avec des jeunes, mitre en tête. L’archevêque ne refuse pas de laisser baiser son anneau.
Mais, un peu plus loin, nous attend le fameux vin chaud bien connu des Lyonnais avec une crêpe servis par les séminaristes. Un peu de musique et des chants viennent agrémenter ce moment convivial. Je suis heureux d’être au milieu de ces jeunes mais il faut songer à redescendre… Je crains ce moment. A peine la descente commencée, je fais signe à une jeune fille et un jeune homme. Bien appuyé sur un bras solide, je peux entamer cette descente. Au milieu, un vin chaud attend ceux qui voulaient. Mes deux jeunes n’avaient pas participé au vin chaud servi après la messe. Nous nous sommes attablés et ces deux jeunes n’étaient pas baptisés. La jeune fille, après une « révélation », commençait un chemin vers le baptême et le jeune homme réfléchissait encore.
En conclusion, chers lecteurs du Salon Beige, j’ai pu constater ce que je lis régulièrement sur toutes vos publications: une jeunesse ardente, fervente et en chemin vers Dieu. Le Bon Dieu et la sainte Vierge en ce 8 décembre ont rendu au centuple l’effort que j’ai fait.
Avec vous et tous ceux qui gardent un cœur jeune malgré les âges, je redis : Deo gratis, Magnificat !
Suspendue pour pratique légale d’accouchements à domicile
L’accouchement à domicile, c’est un peu comme l’école à la maison : l’Etat-nounou big brother n’apprécie pas, alors qu’il est par ailleurs impuissant à assurer ses fonctions régaliennes.
Elena Le Gal est sage-femme libérale à Ligné en Loire-Atlantique, diplômée de l’école de sage-femme de Nantes. Elle pratique les accouchements à domicile. Pour cette raison, elle est suspendue administrativement depuis le 9 octobre pour une durée de 5 mois. Une sanction qu’elle conteste. Un collectif de soutien a été créé, regroupant 150 familles.
Je travaille vraiment sur un secteur considéré comme sous-doté, un désert médical. C’est-à-dire que je suis, pour les patients, le médecin généraliste, le pédiatre et le gynécologue, quoi
“Sur la commune, il n’y a pas de médecin généraliste depuis un an, pas de pédiatre, il n’y a pas de gynécologue. Il y a une pharmacie, il y a deux collèges, des lycées, donc il y a aussi des jeunes filles, des jeunes femmes qui ont des besoins, il n’y a rien”.
“Je le précise, parce qu’on me tape dessus aussi là-dessus, on me reproche de faire trop de suivi gynéco et que je vois les bébés trop longtemps.”
Son planning déborde, elle ne compte jamais ses heures, mais elle est dans le viseur des instances. Elle fait l’objet de signalements de la part des cadres de santé des maternités des hôpitaux d’Ancenis et de Nantes. Elle accompagne les grossesses des femmes qui accouchent à domicile (AAD), sujet tabou au sein du milieu médical.
“L’accouchement à domicile n’est pas du tout intégré au système de santé français, par choix politique, alors que ça l’est dans d’autres pays proches de chez nous, aux Pays-Bas, en Suisse, en Angleterre, c’est intégré au même titre que d’accoucher en petite maternité, en maison de naissance.”
On oppose la liberté fondamentale de la femme d’accoucher où elle veut, comme elle veut, avec qui elle veut, à l’obligation d’assurance du professionnel qui serait sur place. On n’est pas assurées, nous, en tant que sages-femmes, pour faire de l’accouchement à domicile. Ce qui est, en soi, illégal. En fait, même si les assureurs privés refusent de nous couvrir, l’État devrait le faire. Depuis 30 ans, il y a des démarches auprès de l’État. Quelqu’un d’inassurable, même dans sa vie personnelle, doit l’être par l’État.
En quinze ans de pratique, Éléna a accompagné 800 accouchements à domicile. Jamais un problème, pas un seul accident, aucune plainte.
“Ça les emmerde que je sois là depuis 15 ans et que je ne plie pas. Une sage-femme qui se lance en AAD est convoquée quasiment tous les ans, au début de sa carrière, en rendez-vous de discussion avec le conseil de l’ordre de Nantes, juste comme ça pour parler. Alors, on y va toute seule face aux six du conseil de l’ordre, voilà, c’est très plaisant”.
Et puis, on fait en sorte de vous mettre une telle pression qu’au bout de 3-4 ans, la sage-femme arrête, en se disant que ce n’est pas la peine, c’est trop, psychologiquement. Sauf que moi, j’ai un caractère de merde, et donc ça fait 15 ans et je continue toujours. Ce qui les dérange c’est que les femmes reprennent le pouvoir, qu’elles font ce qu’elles veulent, et qu’en plus, elles le font intelligemment. Je travaille avec des femmes qui font des échographies, un suivi, des prises de sang, on est dans les clous ! Et donc, ça les gêne encore plus, parce que j’ai des femmes qui réfléchissent, qui sont conscientes, et qui disent, bien sûr, si j’ai besoin, je suis inscrite en maternité et je viendrai vous voir, mais là, je n’en ai pas besoin, donc je fais mon truc chez moi. Et ça, ça les embête”.
Elle est suspendue “sans préavis, sans recherche de conciliation, sans avoir été entendue, auditionnée, ni elle ni ses patientes.”
Plus de 200 embryons humains échappent à la destruction grâce à la Fondation Jérôme Lejeune
Le 12 novembre, le Tribunal administratif de Montreuil a annulé une autorisation de recherche délivrée par l’Agence de la biomédecine (ABM) mettant en jeu plusieurs centaines d’embryons humains. Lucie Pacherie, juriste et responsable plaidoyer France à la Fondation Jérôme Lejeune, a été interrogé sur Gènéthique :
Le 12 novembre, le Tribunal administratif de Montreuil a annulé une autorisation de recherche délivrée par l’Agence de la biomédecine. De quoi s’agissait-il ?
Le juge administratif a en effet donné raison à la fondation Jérôme Lejeune qui lui avait soumis la légalité d’une autorisation de recherche sur l’embryon humain en mars 2024. Le juge administratif a annulé cette autorisation considérant qu’elle ne respectait pas les conditions légales. Le protocole de recherche en cours est donc interrompu. Ce sont plus de 200 embryons humains qui échappent ainsi à la destruction.
Ce protocole de recherche, autorisé le 10 janvier 2024 par l’Agence de la biomédecine pour une durée de 4 ans, avait pour finalité l’étude du développement embryonnaire de J0 à J14. Il s’agissait de la première application de la réforme de la loi bioéthique de 2021 qui a repoussé les limites en autorisant la recherche sur l’embryon humain jusqu’à son 14ème jour de vie (contre son 7ème jour avant 2021). Selon l’autorisation, ce protocole de recherche s’inscrivait dans un projet d’amélioration des conditions de culture d’embryons humains dans le cadre de la PMA. L’objectif affiché était de comprendre les processus du développement péri-implantatoire de l’embryon humain jusqu’à 14 jours en réalisant une analyse bio-informatique afin de fournir une cartographie dynamique du transcriptome de l’embryon de J3 à J14. Pour ce faire, l’équipe de recherche expliquait qu’elle répertoriait les protéines de l’embryon par « spectométrie de masse », une technique qui nécessitait d’utiliser un nombre important d’embryons humains.
L’autorisation précisait que 100 embryons humains par an pendant 4 ans seraient utilisés, c’est-à-dire détruits, pour cette recherche, et que ces embryons humains issus de la procréation médicalement assistée avaient été « donnés » à la recherche parce qu’ils étaient porteurs d’anomalies génétiques diagnostiquées par DPI, qu’ils ne faisaient plus l’objet de « projet parental », ou encore qu’ils étaient considérés comme non transférables ou non conservables.
Pourquoi la Fondation Jérôme Lejeune avait-elle initié un recours contre cette recherche ?
A la lecture de l’autorisation de l’Agence de la biomédecine, la fondation Lejeune a tout de suite vu que le nombre d’embryons humains utilisés étaient anormalement élevé. Elle a aussi tout de suite vu que l’argumentation avancée pour justifier de la nécessité d’utiliser l’embryon humain n’était pas recevable. L’autorisation précisait par exemple que le modèle murin permettait « difficilement d’appréhender l’étude exhaustive du développement embryonnaire ». Or la « difficulté » n’est pas la même chose que l’impossibilité. La loi autorise la recherche sur l’embryon humain notamment quand « en l’état des connaissances scientifiques, cette recherche ne peut être menée sans recourir à des embryons humains », pas quand c’est plus difficile, plus long ou plus coûteux de se passer d’eux… Et puis l’autorisation elle-même précisait que de précédents travaux avaient conclu que le modèle bovin « est plus proche de l’homme que le modèle murin ». Pourtant, aucune explication ne démontrait pourquoi il était impossible de mener la recherche sur le modèle bovin à la place de l’embryon humain.
C’est forte de la jurisprudence spécifique à la recherche sur l’embryon humain, qui a permis de préciser les conditions de « pertinence scientifique » ou encore d’absence d’alternative[3], que la fondation Lejeune a saisi le juge administratif pour lui soumettre la légalité de cette autorisation. Elle est le seul contre-pouvoir en la matière face à une Agence d’Etat qui ne remplit pas son rôle de régulateur et de gardien du peu de limites légales.
Sur quels fondements le Tribunal s’est-il appuyé pour annuler cette autorisation ? Est-ce une première ?
D’abord il faut souligner que le juge administratif a pris sa décision d’annulation contre l’avis du rapporteur public, ce qui n’est pas commun dans ces procédures. Ensuite, le juge administratif a prononcé deux motifs d’annulation de l’autorisation, ce qui est encore moins commun. Même si cette décision est un jugement de première instance, qui n’exclut donc pas le fait que l’ABM interjette appel, elle mérite d’être étudiée sur ces deux motifs.
Le juge administratif a en effet considéré d’une part que l’ABM n’a pas respecté le critère légal de subsidiarité, d’autre part que l’ABM n’a pas respecté le critère légal relatif à la pertinence scientifique.
Le premier motif signifie que le juge a considéré que l’ABM n’a pas vérifié, comme la loi le lui impose, « l’étendue du recours projeté par le protocole à l’embryon humain » et en cela a violé l’article L2151-5 3° CSP. En examinant les rapports d’expertise, le juge a vu qu’
« il ne comporte, […] aucune indication sur la possibilité de l’utilisation, notamment du point de vue de l’étendue, de l’embryon bovin, dont le développement au cours de la première semaine […] est plus proche de l’embryon humain ».
C’est la deuxième fois que le juge annule une autorisation de recherche sur l’embryon humain sur ce fondement. En juillet 2023 les juridictions administratives avaient tranché définitivement à l’annulation d’une autorisation délivrée par l’ABM pour ne pas avoir priorisé le modèle murin. Il y a là une transgression éthique et juridique gravissime.
Le deuxième motif signifie que le juge a considéré que l’ABM n’a pas vérifié la méthodologie du protocole de recherche litigieux, et en cela a violé l’article L2151-5 1° CSP. En effet
« il ressort […] des pièces du dossier et il n’est d’ailleurs pas contesté par l’Agence de la biomédecine que le dossier de demande d’autorisation […] comportait une ambigüité quant au nombre d’embryons utilisés dans le cadre du projet de recherche ».
La demande initiale visait 800 embryons, mais a été revue à la baisse ; le rapport d’expertise et le rapport d’instruction faisaient ensuite état tantôt de 200 embryons, tantôt de 400 embryons. Et la demande de complément d’information de l’ABM est intervenue après l’avis du conseil d’orientation qui fondait la décision d’autorisation… preuve qu’elle n’a pas fait grand cas de cette ambigüité.
Comment analysez-vous ce jugement qui arrive à la veille de la 4ème révision de la loi bioéthique ?
Cette décision montre d’abord que le Parlement a beau repousser les limites éthiques -les fameuses « lignes rouges »- de révision en révision des lois de bioéthique, elles ne sont toujours pas respectées. Autrement dit, quand la loi sort du champ éthique, plus aucune condition, limite, ne tient. Alors que la loi de 2021 ouvrait le champ pour travailler sur l’embryon humain jusqu’à 14 jours de vie, l’ABM n’a pas su faire respecter les quelques conditions légales.
Cette décision montre ensuite combien la conscience de l’embryon humain est altérée. Il est troublant de voir que 400 embryons humains détruits pour la recherche scientifique ne provoquent aucune réaction quand le lobby de la protection animale, lui, mobilise les Français. Pour ne prendre que le dernier exemple en date : une récente dépêche AFP relative à l’élevage de singes pour la recherche scientifique souligne que 74% des Français se disent défavorables à l’expérimentation animale (sondage IPSOS 2023). L’Europe a aussi affirmé sa volonté d’abandonner progressivement l’expérimentation animale. Qu’en est-il de l’embryon humain ? Il est atterrant de voir que ceux qui détruisent l’embryon humain ont moins de compte à rendre (y compris médiatiquement) que ceux qui travaillent sur des animaux.
La 4ème révision de la loi de bioéthique débute en janvier prochain avec les Etats généraux. S’en suivront les travaux des sociétés savantes, l’avis du CCNE, les travaux parlementaires. Deux ans durant lesquels les citoyens avertis entendront parler de blastoïdes, de gamétogenèse, d’embryons à trois ADN (don de mitochondries), de ROPA, de DPI-A etc. Pour la plupart de ces sujets l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires vont être jetées en pâture, tels de vulgaires matériaux. Pour que la loi de bioéthique ne se fasse pas sans les Français la Fondation Lejeune lance un documentaire rétrospectif sur 30 ans de lois bioéthiques, et organisera dans chaque région des soirées ciné-conférence pour réfléchir aux enjeux de la 4ème révision de loi bioéthique et donner les moyens de participer au débat.
I-Média : Le service public détourne VOTRE argent ?
L’image de la semaine : Brigitte Macron face aux “salles connes”
L’agence people Bestimage a diffusé, à priori par erreur, un “off” de Brigitte Macron au spectacle d’Ary Abittan. Le comédien reprend tout juste sa tournée après trois ans d’instruction pour une affaire de viol assez sordide, classée finalement en non lieu au lieu d’être requalifiée en violence sexuelle. Décryptage d’un scandale de plus dans la caste Macron.
Le dossier du jour : Mediawan et France Télévisions – petits contrats, grands détournements ?
Sur les milliards prélevés aux Français pour financer l’audiovisuel public, des centaines de millions sont en fait utilisés pour financer des sociétés de productions privées. Ces groupes audiovisuels contrôlent de nombreuses émissions (C à vous, C l’hebdo, C dans l’air…) à l’instar de Mediawan dirigé par Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton, des personnalités très loin d’être neutres et même marquées à gauche. Se pose alors la question de la neutralité du service public et du conflit d’intérêt…
Les pastilles de l’info :
– Trump et X face à l’UE : nouvelles tensions !
– Zemmour – BFM : le prénom “Mohamed” est-il forcément musulman ?
– Insécurité dans les transports : plus de 60% des agressions attribuées aux étrangers
– Valeurs actuelles change de propriétaire : quels enjeux ?
– Qui veut la peau de Noël et de nos traditions ?
– Nathalie Saint-Cricq : antisémitisme, “vote musulman”, le recteur de la Grande Mosquée de Paris saisi l’ARCOM
Portrait piquant : Delphine Ernotte, les méthodes de la présidente du groupe public
