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Le général Coustou radié des cadres militaires

Le général 2S André Coustou vient d’être radié des cadres militaires par décret.  Le Général Coustou avait fait beaucoup parler de lui ces 7 dernières années.

En 2018, il avait dénoncé le pacte de Marrakech que Macron  avait signé sur l’immigration.

Plus tard, en 2021, il signait la tribune des généraux s’inquiétant de “l’état de délitement de la France”.

Interview  réalisée par Armel Joubert des Ouches :

I-Média – Conclave : Progressistes vs Conservateurs, qui sera le prochain pape ?

Cette semaine dans “I-Média”, Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur la mort du pape François et les enjeux médiatiques et géopolitiques du conclave à venir. Entre les progressistes et les conservateurs, la bataille pour la papauté semble bel et bien lancée !

Et puis, avec la fin de l’USAID, les journalistes et les médias, particulièrement dans les pays l’Est, présentés comme indépendants, se révèlent finalement être sous perfusion américaine : le dénouement d’une ingérence US institutionnalisée auprès de 700 médias et 6 200 journalistes dans le monde !

Immigration clandestine : beaucoup de catholiques doivent en reconnaître les véritables causes, dont la jalousie, et les conséquences

A l’heure où les catholiques et aussi le monde entier suivent les nouvelles sur le prochain conclave, il est important de clarifier les problèmes concernant l’immigration clandestine. Ces dernières années il y a eu beaucoup de tensions, au sein de l’Église, au sujet de la crise migratoire faute d’une distinction claire entre les cas et faute d’une reconnaissance des causes et des conséquences de l’immigration clandestine. Dans cet article je vais citer une partie des véritables causes et une partie des conséquences pour les pays où vont les immigrants clandestins et pour leurs pays d’origine, en me basant aussi sur quelques études faites ces dernières années.

Avant de continuer, il est donc important distinguer les immigrés clandestins des réfugiés qui traversent des frontières pour des raisons compréhensibles. Si suite à une catastrophe naturelle, à une guerre, à une persécution sanglante, etc., des gens traversent, sans permission préalable, des frontières pour se protéger, on parle dans ce cas de réfugiés ou de requérants d’asile. Il est bien clair qu’il faut protéger ces gens, il faut faire ce qui est possible pour que leur vie soit protégée. Dans la suite de cette article, en parlant d’immigrés clandestins, je ferai référence à toutes les personnes qui traversent des frontières ou qui vont dans d’autres pays sans permission, ou qui restent dans des pays étrangers après un court séjour permis pour faire du tourisme, sans qu’ils soient réellement menacés dans leurs pays d’origine.

Et une distinction semblable est même soutenue par le président français Emmanuel Macron qui s’exprimait à Lausanne (Suisse) en novembre 2023 ( «Parlons Europe: Rencontre des Présidents Alain Berset & Emmanuel Macron avec la communauté UNIL-EPFL», https://www.youtube.com/watch?v=7YevRbYRxPM, 1:20:00) :

«(…) je fais cette distinction parce qu’elle est essentielle et parce que le débat public souvent fait beaucoup de confusion, et je veux vous le dire parce que c’est un sujet d’avenir pour notre Europe. L’Europe doit continuer de respecter ce qu’il a constitué en son sein c’est-à-dire protéger les combattantes et les combattants de la liberté, continuer d’avoir l’asile politique. Mais l’Europe, si nous voulons continuer d’avoir ce modèle humain d’accueil, inconditionnel, si nous voulons continuer d’avoir des modèles sociaux très généreux, elle ne peut pas ne pas réguler les migrations économiques et lutter efficacement contre la migration illégale. Et ce serait totalement démagogique de vous dire le contraire parce qu’à ce moment-là nos modèles deviendraient totalement insoutenables parce que nos citoyens ne voudront plus continuer à financer un modèle où il suffit de venir illégalement sur notre sol pour pouvoir en bénéficier très rapidement»

Cette distinction est très importante avant d’aborder le problème car la vérité est que la grande majorité des personnes qui vont aux États-Unis, en Europe et ailleurs, sans permission formelle, sortent de pays qui n’ont pas de problèmes graves. Dans ces pays, comme partout, il y a bien sûr des difficultés, de la pauvreté, etc., mais rien de catastrophique. Alors pourquoi beaucoup décident d’aller ailleurs illégalement?

En ce qui concerne les causes, je me suis moi-même penché sur la question il y a quelques années et j’ai discuté avec d’autres personnes qui ont observé les migrations illégales vers les États-Unis. Et, indépendamment, nous sommes arrivés à la conclusion que la jalousie motivait beaucoup de ces gens. Ce sont des gens qui ont entendu parler d’un voisin, d’un collègue de travail, etc. qui était allé aux États-Unis, par exemple, pour des raisons sérieuses : travail dans une multinationale, études, représentation gouvernementale à l’étranger, etc. Et par jalousie, ils ont voulu aussi y aller. C’est cette jalousie qui les aveugle quant aux risques et aux conséquences néfastes de leurs actes. Et récemment j’ai trouvé des études qui confirment que la jalousie est l’une des motivations de l’immigration clandestine. Dans un article intitulé «House Envy: The Unacknowledged Real Motivation Behind Guatemala’s Mass Migration to the American Border» (https://cis.org/Bensman/House-Envy-Unacknowledged-Real-Motivation-Behind-Guatemalas-Mass-Migration-American-Border) on explique que beaucoup de paysans du Guatemala, jaloux d’un autre paysan qui avait avait construit une grande maison avec l’aide de son fils qui était allé travailler aux États-Unis, ont envoyé leurs enfants à la frontière des États-Unis pour qu’ils tentent d’entrer sans visa. Et cela contraste, comme c’est écrit, avec le discours habituel de la victimisation des immigrés clandestins du Guatemala qui les fait passer pour des gens «qui fuient la violence, etc.»… Dans cet article on parle aussi d’autres études qui confirment cela :

«Academic experts in Latin America migration acknowledge that house desire can be a primary motivation for emigration to the United States.

Sara Lynn Lopez, associate professor of architecture at the University of Texas-Austin, has studied remittance house-building for 15 years and is author of “The Remittance Landscape”.

She said her research and that of a small number of other academics clearly shows that thirst for large houses is a primary impetus for emigration to the United States, especially in Mexico, but also in Guatemala.».

Dans cet article on explique aussi que ce phénomène a été observé en Chine et au Vietnam et qu’on ne le mentionne pas encore dans les discours publics sur l’immigration clandestine.

En ce qui concerne l’Afrique, il y a aussi des problèmes de jalousies liées à la polygamie. Dans un article intitulé «Guinée : quand les jalousies familiales poussent les jeunes au départ (2/2)» (https://www.infomie.net/article4771.html), où l’on parle du problème des mineurs non accompagnés qui vont illégalement en France, on lit :

«Ester Botta Somparé, sociologue italo-guinéenne et professeur à l’université Kofi Annan de Conakry, explique aussi que la concurrence entre frères joue un rôle important dans le départs. La sociologue a recueilli de nombreux témoignages de jeunes mis sous pression parce qu’un autre enfant du même foyer (et d’une autre épouse) était parvenu à réussir à l’étranger.«

Bien sûr, l’immigration clandestine massive qu’on observe depuis la fin des années 1980 a été aussi facilitée par d’autres facteurs comme la baisse du prix des vols à cause de la multiplication des lignes aériennes. Un autre facteur est le contexte idéologique qui a eu un grand poids dans beaucoup de pays entre 1980 et 2020 plus ou moins, un contexte qui favorisait notamment l’idée de la disparition des frontières. Ce type d’idéologies étaient soutenues par une certaine gauche dans beaucoup de pays. Un autre facteur est que dans beaucoup de pays, beaucoup de gens ont voulu profiter d’une main d’œuvre bon marché et ils ont donné du travail au noir à ces immigrés clandestins.

Les catholiques doivent donc reconnaître ces motivations et ces facteurs négatifs et ne doivent pas encourager ces immigrés clandestins à continuer.

De plus ces migrations clandestines s’accompagnent parfois de délits concernant les papiers. En Colombie, par exemple, un trafic de faux passeports pour aller en Europe a été démantelé récemment (
https://www.infobae.com/colombia/2024/05/18/pasaportes-falsos-en-colombia-el-91-pertenecen-a-ciudadanos-dominicanos/).

Parmi les conséquences, on peut citer les problèmes que les immigrés clandestins posent aux vrais réfugiés, à ceux qui fuient vraiment les guerres, etc. En effet, depuis beaucoup d’années déjà les immigrés clandestins se font passer pour des requérants d’asile, ce qui complique énormément les procédures d’asile.

Parmi les conséquences on peut citer aussi le mauvais exemple. En effet, c’est à cause de cela que des millions de personnes sont allées illégalement aux États-Unis et en Europe, et dans d’autres régions, parce qu’il ont observé ce phénomène de masse.

D’autres conséquences sont d’ordre économique, à la fois pour les pays où ils vont et pour leurs pays. Dans un rapport du Sénat français intitulé «Immigration clandestine : une réalité inacceptable, une réponse ferme, juste et humaine« (2005-2006, https://www.senat.fr/rap/r05-300-1/r05-300-1.html), on parle, par exemple de la concurrence déloyale, notamment dans les milieux de l’hôtellerie, du bâtiment, etc. à cause du fait qu’on engage des immigrés clandestins. Et leurs pays d’origine perdent beaucoup de main d’œuvre.

De toute façon la première faute commise par les immigrés clandestins évidemment est le non- respect des lois du pays où ils s’installent. Et le Nouveau Testament nous rappelle à plusieurs reprises l’importance du respect des lois civiles, comme on le voit dans 1 P 2 : 13-14 (Bible de Jérusalem): «Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine : soit au roi, comme souverain, soit aux gouverneurs, comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et féliciter ceux qui font le bien.». Les catholiques qui travaillent dans des organisations humanitaires, etc., et ceux qui, d’une manière ou une autre sont en contact avec des immigrés clandestins, doivent donc impérativement rappeler aux immigrés clandestins le respect des lois migratoires. Ils ne doivent pas les encourager à rester dans les pays où ils arrivent par des aides diverses pour rester. Bien sûr, en cas d’urgence médicale, etc. on doit aider ces gens, mais sinon il faut leur faire comprendre qu’ils doivent retourner dans leurs pays.

Il faut donc un travail d’information dans le monde catholique car beaucoup sont trop influencés par des campagnes de victimisation des immigrés clandestins qui, comme on l’a vu, n’ont pas de fondements réels. Il faut informer sur les véritables causes et les conséquences de l’immigration clandestine avec des études concrètes qui sont faites actuellement.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Colloque « Saint Louis chevalier du Christ-Roi » les 17 et 18 mai

L’Institut pour la Famille en Europe organise le colloque « Saint Louis chevalier du Christ-Roi » les 17 et 18 mai prochains au château de Berzé-le-Châtel près de Cluny.

Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur ce lien

La rédaction du Salon Beige a posé quelques questions à l’organisateur, Guillaume d’Alançon.

Pourquoi Saint Louis ?

GdA : Saint Louis est un homme d’exception, un très grand saint. Il a vécu dans le laïcat une admirable consécration à Dieu en accomplissant de manière lumineuse son devoir d’état. Epoux et père de famille remarquable, il a accompli sa mission royale avec un sens aigu des responsabilités. Persuadé que toute autorité vient de Dieu, il n’a pas hésité à se mettre à son écoute par une vie de prière intense. C’est parce qu’il était tout à Dieu qu’il a été un roi juste, un guerrier valeureux, un homme de paix, un homme politique lucide face aux enjeux de son temps, un administrateur hors pair soucieux des humbles. La fécondité de sa vie, et le bon ordre avec lequel il menait de front ses responsabilités personnelles et publiques, étaient le fruit de sa relation constante à Dieu.

Qu’est-ce que Saint Louis peut nous dire aujourd’hui ?

GdA : Sa vie, les témoignages de ceux qui ont vécu avec lui, à commencer par son épouse, nous donnent à contempler son passage sur cette terre comme celui d’un évangile vécu. Pour ceux qui cherchent à mieux vivre leur mariage et leurs engagements, qui aspirent à trouver leur vocation, le modèle de vie qu’il nous propose est très enthousiasmant. A l’heure où la France connaît une grave crise, Saint Louis nous indique la priorité : chercher le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste nous sera donné par surcroit. Il nous invite à vivrel’instant présent, dans un esprit de silence et d’union à Dieu.

S’il fallait imaginer l’irruption de Saint Louis dans notre XXIème siècle… ?

GdA : Le saint roi nous invite à ne pas rechercher un passé qui ne reviendra plus, il prie pour nous aujourd’hui pour que nous mettions nos pas dans ceux du Christ, que nous soyons des contemplatifs actifs pour rayonner de la lumière de la Pentecôte au cœur des ténèbres du monde. Il nous donneraitsans doute une règle comme celle-ci :

– Considérer la sainte messe comme la source et le sommet de notre vie.

– Avoir une dévotion quotidienne à Notre-Dame (chapelet)

– Consacrer chaque jour un temps d’oraison silencieuse pour écouter le Seigneur et discerner sa volonté

– Avoir un confesseur et se confier très souvent à la miséricorde du Seigneur.

– Adhérer avec son cœur et son intelligence au Magistère bimillénaire de l’Eglise.

Saint Louis n’était pas seulement un spirituel…

GdA : Bien sûr, mais c’était d’abord un spirituel. Aussi, c’est sur la base de tels fondements que nous pourrons annoncer le Christ par l’exemple, les paroles et les œuvres. Ainsi, nos familles, nos paroisses et communautés, nos environnements professionnels, associatifs et politiques seront les pierres vivantes d’une société renouvelée par le Christ-Roi.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le colloque que vous organisez prochainement ?

GdA : En ce centenaire de l’encyclique Quas primas sur la royauté sociale de Jésus-Christ, nous nous retrouverons en fils de Saint Louis à Berzé, forteresse qu’il a visitée. Ce dernierétait très attaché à la vie monastique, aussi nous aurons la joie d’avoir la présence du TRP Dom Doat, abbé de ND de Donezan, qui viendra, avec d’autres, nous enseigner puis célébrer la messe grégorienne à Cluny dans une magnifique église romane qui abrite des tombes de grands moines. Vous pouvez trouver le programme et la liste des intervenants en cliquant sur ce lien

Nous nous rendrons en pèlerinage dimanche, à l’issue de la messe, vers un calvaire multiséculaire au milieu des bois, à quelques encablures de Cluny, qui fait mémoire d’une rencontre de Saint Louis et de l’abbé de Cluny avec les habitants des hameaux voisins.

Venez très nombreux ! La figure de ce saint roi est prophétique pour notre monde d’aujourd’hui. Alors, donnons-lui l’opportunité de nous inspirer… Pour information, le château de Berzé n’est qu’à 15 minutes de la gare TGV de Mâcon Loché elle-même située à 1h35 de Paris Gare de Lyon…

Guerres du Liban : pardonner, retrouver sa souveraineté et vivre en paix

Par Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince

50 ans après, les cicatrices sont-elles refermées à jamais ? Faute d’Entente, de Pardon et de Réconciliation, elles seraient prêtes à s’ouvrir de nouveau, et à faire couler le sang, à la moindre étincelle. Car, depuis que je sillonne le Liban, tous mes interlocuteurs me disent la même chose, du nord au sud, de l’est à l’ouest : « Nous sommes armés. Les réfugiés palestiniens et syriens sont armés. » Le Hezbollah l’est un peu plus que tout le monde avec ses missiles et ses roquettes, sans oublier ses drones et ses vieux tanks. Comment est-ce possible ? Du côté des chrétiens, je suis allé rencontrer le Patriarche des Maronites, Bechara Boutros Rahi, et Mgr Georges Iskandar, l’évêque de l’Eglise grecque-melkite-catholique de Tyr.

C’est le dernier article de notre trilogie : Il y a 50 ans, les Guerres du Liban.

Cette après-midi du samedi 12 avril 2025, vers 15h00, c’est l’effervescence dans le quartier de Aïn el-Remmaneh. Situé dans le sud-est de Beyrouth, à 5 km du centre-ville, ce quartier est plus que symbolique ; et une rue plus particulièrement attire l’attention : celle de Maroun Maroun. « C’est là que tout a commencé, il y a 50 ans » raconte Tony Fata, devenu aveugle et héros de guerre (lire notre second article : J-1 avant le 50è anniversaire des Guerres du Liban : deux guerriers… racontent).

La rue a gardé quelques stigmates des affrontements entre des Palestiniens du FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine, et les milices du parti politique fondé par Pierre Gemayel, le Kataëb (lire notre premier article : J-7 avant le 50e anniversaire des Guerres du Liban). Dans la ruelle qui jouxte l’Eglise Notre-Dame du Salut, fermée depuis, on peut voir encore quelques traces de balles. 50 mètres plus haut, le mémorial en l’honneur du « premier martyr », de Joseph Bou Assi, le garde du corps de feu Pierre Gemayel assassiné ce matin du 13 avril 1975, ressemble à une stèle posée à l’angle de la rue.

50 ans plus tard, l’effervescence du jour reprend le dessus des souvenirs lointains, avec ces embouteillages exceptionnels qui n’en finissent plus. Les coups de klaxons, la présence imposante des militaires de l’armée libanaise, avec leur fusil d’assaut, quadrillant le quartier de leurs véhicules blindés ; les drapeaux aux couleurs du parti jaillissent des bus et des voitures, comme des champs de fleurs. Les émotions survolent le ciel azuré de Beyrouth. Séquence émotions, au pluriel.

La commémoration du 13 avril 1975

Ce 12 avril 2025, le parti Kataëb a vu les choses en grand dans le théâtre du Boulevard. Plus de 5000 anciens combattants, membres, partisans, sympathisants et invités, ont pris place. La musique est à fond et les drapeaux des différents groupes du parti tournoient, maintenant, à l’intérieur. Sur le grand écran un film historique est projeté. On y voit Pierre Gemayel se rendant à l’église. Nous sommes le dimanche 13 avril 1975. Puis, ce bus calciné où des Palestiniens armés avaient pris place… Engrenage d’affronts et de ripostes armés qui débouchent sur 15 années de guerres… et plus.

Puis, d’autres images des guerres défilent. Elles sont interrompues par des sifflets lorsque le visage de feu Hafez el-Assad s’affichent. L’autocrate-dictateur de Syrie, adulé par les Américains, qui rêvait de faire du Liban son deuxième trône. En 1976, il prononce son discours justifiant sa première intervention (d’autres suivront, hélas) et l’envoie de 2000 militaires pour contrer les Palestiniens, le 31 mai. Au départ, il est plus ou moins proches des chrétiens. Dès 1977, il se retournera contre eux. Et, ce sera l’affrontement contre eux en 1980.

Ensuite, sur le grand écran, apparaissent les visages de Menahem Begin, de Jimmy Carter et de Yasser Arafat. Chacun joue sa partition contre le Liban.

Dans la salle pleine à craquer, vers 16h00, les VIP arrivent : tout le clan Gemayel est là, entouré de tous les députés du parti Kataëb, comme Sélim el-Sayegh et Elias Hankach. Il y a, également, Fady Karam, des Forces libanaises (FL), Alain Aoun (neveu de Michel Aoun) et Martine Kteily du Courant patriotique libre (CPL).

Le premier à prendre la parole devant un parterre électrisé par la venue du président du parti, Samy Gemayel, est l’ancien combattant et cadre Naji Boutros. Puis, Tony Fata intervient.

Tony Fata : le héros de guerre

Tony est devenu aveugle à la suite d’un affrontement sur la ligne de front qui aurait pu lui être totalement fatal. Il avance vers l’estrade aidé de son ami, sous les applaudissements et une musique d’ambiance qui n’a rien à envier aux grands meetings politiques français.

« Aujourd’hui, devant vous tous, chers Amis, je veux honorer la mémoire de nos frères tombés sur le champ d’honneur. Je veux honorer la mémoire de nos trop nombreux martyrs. Et, je pense en particulier à la famille Gemayel, aux dirigeants du parti qui ont payé le prix fort de notre combat pour la liberté et pour la sauvegarde de la souveraineté de notre pays… Je pense, également, à Antoine Sarkis, l’un de nos grands martyrs. »

Les applaudissements fusent.

Quelques secondes plus tard, et parce qu’il est un homme de paix, pas seulement un héros de guerre, il n’oublie pas ceux de l’autre camp : « Parmi ceux que nous avons combattus, il y avait des gens de bonne foi. Certains musulmans ont, par exemple, essayé d’aider les chrétiens contre les Palestiniens. Nous devons saluer les martyrs de toutes les confessions qui sont tombés contre les fedayins de Yasser Arafat, les Syriens et contre les Israéliens. »

Tony conclut en invitant les participants à ne pas oublier : « Oui, j’aimerais bien que vous racontiez l’histoire du Liban, celle-ci, à vos enfants. Telle que vous l’avez vécue. »

Les 5000 se lèvent comme un seul homme. Les applaudissements redoublent d’intensité. En redescendant, le héros est salué par l’ancien président de la République (1982-1988), Amine Gemayel, et par son neveu, Nadim (le fils de Bachir Gemayel, assassiné en 1982).

Les grandes dates de 1975 à 1990

Rapidement, trop rapidement d’ailleurs, essayons de baliser ces 15 années de guerre. Il y a, donc, cet affrontement entre les Palestiniens et les chrétiens. Les réfugiés palestiniens sous le leadership de Yasser Arafat ont voulu prendre le pouvoir. Puis, très vite la Syrie entre en jeu, d’abord aux côtés des chrétiens. Ensuite, elle se retourne contre eux. En même temps, le fondamentalisme du panarabisme, dont la tête de proue est l’Egyptien Nasser, ajoute son poison au poison du « coup d’Etat » palestinien. Il faut ajouter à cela des guerres fratricides entre les milices chrétiennes favorables à l’indépendance du Liban et celles favorables au panarabisme. D’autres guerres fratricides concernent les milices musulmanes pro-arabes de 1977 à 1982.

A partir de 1982, se confirme l’entrée en guerre des Israéliens. Tout se complique. L’affrontement est une tour infernale, un mille-feuilles de plus en plus empoisonné qui voit s’affronter les grandes puissances en terre libanaise : USA et URSS, France, Syrie et Israël. La France, partie-prenante de la paix, paye le prix lourd de sa présence. Notamment le 23 octobre 1983 où 58 parachutistes sont victimes d’un terrible attentat syrien.

Résumons encore (certains auteurs et historiens parlent de trois ou quatre périodes de guerres). Retenons-en trois : celle de 1975 à 1976, celle de 1977 à 1982 et celle de 1982 à 1989. Les accords de Taëf, signés le 22 octobre 1989, mettent fin à ces 15 années de guerres…

« Le Liban est à construire tous les jours »

Le Patriarche des Maronites, Bechara Boutros Rahi, est là dans son petit bureau de Bkerké, à mi-montagne qui s’élève au-dessus de Jounieh. Il est un observateur privilégié, un religieux méditant, priant pour son peuple : « les Libanais ». Tous, sans exception !

Il compare le Liban à un mariage, à un banquet qui aurait mal tourné ; à des noces qui se seraient transformées en divorces. Mais le grand divorce n’a pas eu lieu. Le Liban du « vivre-ensemble » est là, toujours, en marche ; blessé, parfois défiguré mais, toujours en vie.

Il ajoute quelque chose d’important : « Nous disons, au-delà de l’entente nationale nécessaire, qu’il faut purifier la mémoire. » Il évoque sans ambage « les politiciens qui sont incapables de le faire ». Mais, il propose une solution, un chemin étroit, qui s’ouvre, après le chemin tortueux des 15 années de guerres : « Il faudrait que la Communauté internationale reconnaisse la neutralité du Liban. Parce que nos problèmes ne sont pas, d’abord, internes. Ils sont liés à notre dépendance aux autres pays et à l’influence de ces derniers. C’est pour cela que l’on a parlé, aussi, de la guerre des autres sur le terrain libanais ».

Il évoque les Libanais et leur légendaire convivialité, tout en ne mésestimant pas le fait que chaque Libanais, chaque confession, chaque groupe, chaque parti, voudrait voir le Liban comme lui-même.

Ses souvenirs : les guerres et le Pape Jean-Paul II

A 85 ans, l’homme se souvient de cette année terrible de 1975. Il se trouvait alors au Collège Notre-Dame de Louaizé où il était directeur. Il voit son Liban sombrer.

« Les Palestiniens disaient que la route de Jérusalem passe par Jounieh. C’est ce que disait Yasser Arafat. Ce qui est terrible, c’est que le Liban a été acculé, sous la pression des Arabes (NDLR : lors des accords du Caire de 1969), à laisser les Palestiniens se constituer en armée. » La guerre entre les chrétiens et les musulmans s’explique par le fait que les Palestiniens étaient considérés « comme l’armée des musulmans ». Les sunnites libanais ont défendu, ainsi, les sunnites palestiniens. « Le Mufti de la République a dit : ne touchez pas aux Palestiniens, c’est notre armée… »

Il se rappelle, également, la venue du Pape Jean-Paul II au Liban en 1997. Lors d’un dîner officiel, le pape prononce ces mots : « Ecoutez. Vous avez un pays tout à fait petit. Ce qui vous a aidé à surmonter la guerre, c’est votre culture de convivialité. »

Des raisons d’espérer : dissoudre les milices

Le Patriarche a des raisons d’espérer. Pour lui, le Nouveau Liban de Paix repose sur les accords de Taëf, qui ont été plus ou moins appliqués.

« Oui, il faut dissoudre toutes les milices et confier les armes à l’armée libanaise. Il faut se rappeler que la Syrie occupait alors tout le Liban, à ce moment-là. Elle devait appliquer cet accord. »

Pour certains libanais, les guerres de 1975-1990 se terminent beaucoup plus tard en 2005, le 27 avril, lorsque les troupes syriennes d’occupation quittent définitivement le pays. Ce départ n’a pas empêché que la Syrie maintienne une influence forte sur la classe politique et sur tous les gouvernements successifs libanais.

On connait, la suite : toutes les milices ont été dissoutes, sauf celle du Hezbollah. La milice du Hezbollah est le bras armé de l’Iran contre l’Arabie Saoudite et contre Israël. Mais, les armes circulent toujours…

En marche vers une espérance nationale 

« Vous devez savoir, continue le Patriarche, que le 25 mars de chaque année est devenu de par la volonté des chrétiens et des musulmans, une fête nationale. Chrétiens et musulmans se réunissent pour prier ensemble. Moi, je n’invoquerai jamais le nom de pardon et de réconciliation, car tout est oublié. Je parle sur le plan politique. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu de la manipulation par d’autres Etats. Il n’y a pas une responsabilité directe et unique », répète-t-il.

Il évoque Israël : « Oui, il faut qu’Israël cesse leurs frappes. Ils n’ont pas respecté le cessez-le-feu du 27 novembre 2024. Aujourd’hui même, ce matin (NDLR : du 1er avril), ils bombardent… »

Nous terminons cet entretien sur « l’espérance qui est la base » sur laquelle le nouveau Liban va se (re)construire. Et, il espère en la paix. Il conclut sur la tragédie de Gaza qui semble le miner de l’intérieur : « Israël n’a pas raison ».

A Tyr, avec Mgr Georges Iskandar

A près de deux heures de Beyrouth, dans le sud, à 83 km, Mgr Georges Iskandar, l’archevêque de Tyr de l’Eglise grecque-melkite-catholique. Il reçoit ses fidèles après la messe. Dans le grand salon d’accueil, aux murs de pierres voutés, une partie de sa famille est là, dont Hélène sa sœur. Un juge qui a réussi le tour de force, avant de prendre sa retraite, de déposer de nouvelles plaintes contre l’ex-gouverneur de la Banque du Liban, la BDL, Riad Salamé.

Son frère évêque (évêque depuis 2022) s’exprime sur la paix : « Pour parler de la paix, il faut parler de la justice, car sans justice, il n’y aura pas de paix durable. Les guerres, jamais, ne donnent de solutions. Ce qui donne la paix, c’est comment être de vrais hommes, comment vivre en vérité. » L’archevêque, comme le patriarche, appelle à retenir les leçons de l’histoire.

Il termine en évoquant la réconciliation : « Il s’agit dans un premier temps de se réconcilier avec soi-même et avec Dieu. Il n’y a pas de changement possible, il n’y a pas de réconciliation envisageable sans conversion du cœur. » Et, il conclut, lui-aussi, en évoquant le Pape Jean-Paul II : « Le Liban est plus qu’un pays, c’est une mission ! ». Une mission de paix…

De notre envoyé spécial Antoine Bordier, consultant et journaliste indépendant. Auteur de la trilogie Arthur, le petit prince (d’Arménie, du Liban, d’Egypte).

Pour aider l’association Arc-en-ciel qui dépend de l’Eglise grecque-melkite-catholique et qui vient en aide aux démunis, contactez le père Antoine Assaf : [email protected]

Services secrets turcs : leur action en Europe

Le Centre méditerranéen de recherche sur l’islamisme s’est entretenu ce mois d’avril 2025 avec Constantin Pikramenos, expert grec en relations internationales, fin connaisseur du monde du renseignement. Cette grande interview permet de balayer les sujets les plus brûlants :

  • les actions clandestines du Millî Istihbarat Teşkilatı (MIT) en Europe
  • les organisations implantées en Europe actionnées par le MIT
  • les réseaux de mosquées turques qui encadrent la diaspora
  • les tensions en mer Egée avec la Grèce
  • les milliards de subventions européennes sans garanties. Une partie se retrouve dans l’ONG de Bilal Erdogan, le fils du président turc.
  • le rôle de la Turquie en Syrie et ses craintes envers la Rojava kurde.

Article : inauguration de la dîmerie à la Chapelle Basse-Mer

Un lecteur nous adresse cet article à propos de l’inauguration de la dîmerie à la Chapelle Basse-Mer (dont nous avons déjà parlé ici):

Qui n’a jamais entendu parler de l’historien Reynald Secher à travers ses travaux scientifiques sur la Vendée ou du moins pour ses bandes dessinées ou ses films historiques destinés à populariser l’histoire?

Une facette peut-être moins connue de l’historien est sa passion pour la sauvegarde d’objets religieux et la restauration du patrimoine ancien. Il a ainsi préservé de la destruction plus de mille croix, des centaines d’objets religieux tels que des ornements et des objets liturgiques (calices, patène et autres), qu’il a fait restaurer pour ensuite les donner à des prêtres afin que ces objets retrouvent leur fonction première.

Toutefois, après la Vendée, l’œuvre de sa vie reste la restauration du vieux prieuré Saint Pierre-ès-Liens à la Chapelle Basse-Mer, son village natal.

Cette belle aventure a commencé en 1992 lors de l’achat du prieuré, alors menacé de destruction. Avec l’aide de 2 000 jeunes et moins jeunes bénévoles venus du monde entier, Reynald Secher a restauré ce prieuré datant du XIe siècle. Quatre structures ont été bâties ou rebâties : la chapelle, le cloître, plusieurs cryptes dont l’une mesurant 70 m2 et un autre bâtiment auquel il a donné le nom de Mémorial de la Vendée et de la Vendée militaire.

L’œuvre est unique, grandiose, inoubliable. Elle lui a d’ailleurs valu le prix des Vieilles maisons françaises en 2021. Fait incroyable, cette restauration s’est faite sans aucune subvention publique mais seulement grâce à des dons de généreux mécènes privés ou d’entreprises, ainsi qu’au fruit du travail de Reynald Secher à travers ses conférences données à travers l’Europe.

Des artistes de grand talent ont contribué à l’embellissement du Mémorial. Deux statues de bronze : l’une impressionnante représentant le recteur Pierre-Marie Robin, prêtre réfractaire du Pellerin, village voisin de la Chapelle Basse-Mer, et l’autre, plus émouvante, figurant les noyades de Nantes sont l’œuvre du sculpteur Daphné Du Barry. Huit bustes en marbre de carrare figurant les principaux chefs vendéens trônent majestueusement côté sud du Mémorial, œuvre du sculpteur Alain Savariau. Sans conteste, l’œuvre magistrale réside dans la fresque spectaculaire qui recouvre les quatre murs intérieurs du Mémorial représentant grandeur nature les principales scènes qui ont marqué les guerres de Vendée, du serment du Jeu de paume en 1789 jusqu’au Concordat en 1801, œuvre du peintre Robert Prouty. Mentionnons également l’ouvrage de prestige consacré aux guerres de Vendée, réalisé par le peintre Marcel de Villemoisson.

Depuis son inauguration le 13 mai 2022, ce lieu incroyable est devenu un incontournable de la Vendée militaire pour les amoureux d’art et d’histoire avec une renommée qui dépasse l’Atlantique. Y sont accueillis régulièrement d’importants groupes venus d’Argentine, du Brésil, de l’Espagne, des États-Unis ou plus généralement de la France et de la Bretagne.

Après cet extraordinaire chef d’œuvre, le travail de restauration de Reynald Secher s’est concentré sur la dîmerie de la Chapelle Basse-Mer. Rappelons qu’une dîmerie était sous l’Ancien régime, le lieu où la dîme était perçue et conservée. D’origine biblique, la contribution à la dîme, impôt portant sur le dixième de ses récoltes ou revenus, revêtait plusieurs formes : monnaie, produits agricoles (blé, céréales, vin, fruits, etc.) et était versé par les catholiques à l’Église pour subvenir aux besoins de la paroisse et secourir les nécessiteux. Abolie avec les autres privilèges en 1789, elle a été ré-instituée localement par un vote en 1796.

Située dans le bourg, en face de l’école privée catholique Notre-Dame, la dîmerie de La Chapelle Basse-Mer est un ensemble remarquable composé d’une maison de gardien « la Gaudine » (pour rappeler le nom du bâtisseur du presbytère, un sieur Gaudin), d’une écurie abritant les chevaux du clergé local, d’un pacage de 5 000 m2, d’un bassin à chaux et de deux granges dimières accolées datant du XVIIe siècle.

Chacune de ces granges a une utilité propre : la première servait à réceptionner le raisin qui ensuite était pressé dans deux pressoirs à longs fûts, encore visibles aujourd’hui, pour être conservé ensuite dans les barriques transférées alors dans la seconde grange au milieu des blés et autres grains, des fruits ou autres contributions à la dîme.

Cette deuxième grange était un véritable coffre-fort avec des meurtrières et des portes bardées de fer. L’accès se faisait par une seule porte principale fermée par trois clefs : l’une était tenue par le recteur, la deuxième par le notaire, représentant de l’autorité publique, à savoir le Parlement de Bretagne, et la troisième par le général de fabrique, structure gestionnaire de la paroisse.

Sous la Révolution française, lors du passage des colonnes infernales, plus particulièrement de la colonne du général Cordelier, les 10 et 17 mars 1794, les soldats bleus y parquèrent plusieurs centaines de villageois, notamment des femmes, des enfants et des vieillards. Certains seront massacrés sur place soit écrasés dans les pressoirs, soit fusillés dans le jardin attenant, d’autres seront emmenés à Nantes pour y être noyés (noyades selon la méthode de Carrier), fusillés ou guillotinés.

Cet ensemble chargé de mémoire a traversé les siècles bravant les intempéries et les aléas de l’histoire.  Vendu à trois reprises comme bien national, il a été racheté à chaque fois par la même famille native de la Chapelle Basse-Mer : en 1791, en 1795 et en 1797. Loin de vouloir s’enrichir, le but de cette famille était de redonner ces bâtiments à la paroisse pour qu’ils retrouvent leur fonction originelle. Finalement, lors du dernier rachat en 1797, la famille les a prêtés à la paroisse leur évitant ainsi la nationalisation de 1905. Transmis de génération en génération, l’ensemble est racheté dans les années 2000 par Reynald Secher, un des neveux de la dernière propriétaire.

Le bâtiment était encore relativement en bon état mais nécessitait d’importants travaux de restauration pour le consolider et lui redonner son aspect d’époque.

Ces travaux de restauration ont duré une vingtaine d’années : après la réfection de l’ensemble des toitures, de nouvelles huisseries ont été posées, le plafond a été peint, les murs décapés et chaulés, l’électricité amenée et le sol, initialement en terre battue, a été repensé sous la forme d’un dallage en granit breton.

Aujourd’hui, les salles offrent un bel aspect avec des proportions lumineuses et harmonieuses. La prochaine rénovation concernera les pressoirs à longs fûts qui nécessitent eux aussi une lourde restauration.

Le site sera inauguré le 17 mai 2025 par Reynald Secher, propriétaire des lieux et président de l’association Mémoire du Futur, laquelle a contribué avec d’autres mécènes à la rénovation du site.

La journée est axée sur le thème du totalitarisme révolutionnaire et de ses aspects actuels.

Après la messe matinale et le pique nique, de nombreux exposants vous présenteront leurs créations (livres pour petits et grands, peintures, produits locaux), le chœur Maris Stella produira un concert de musique sacré, une table ronde animée par Anne Brassié, Jeanne Smits, Jean-Pierre Maugendre, Jacques Vilement, Yves-Marie Adeline, Philippe Maxence, Guillaume Bernard et Guillaume de Thieulloy, aura lieu en fin d’après-midi. Après l’apéritif et le dîner, un son et lumières au prieuré Saint Pierre ès Liens clôturera la journée.

L’inscription est obligatoire sur le site mémoiredufutur.com à la rubrique « billetterie » : https://www.memoiredufutur.fr/evenements/billetterie/

Divers tarifs vous sont proposés selon que vous participerez à la journée entière ou seulement à une partie de la journée.

Le programme détaillé de la journée est disponible ici :

https://www.memoiredufutur.fr/2025-05-17-revolution-francaise-et-totalitarismes-actuels/

L’Eglise et l’euthanasie : Quelle espérance si l’on n’a plus la conscience de Dieu et d’un au-delà ?

Le père Charles Bonin, prêtre du diocèse de Grenoble-Vienne et curé-doyen de cinq paroisses, juriste de formation et ancien commissaire de la Marine, diplômé en droit international public et en théologie dogmatique, vient de publier un ouvrage sur les fins dernières, Faut-il se préparer à la fin des temps ? Espérer à la lumière de l’Evangile.

Partant de certaines angoisses actuelles, crise écologique, conflits internationaux et incertitudes économiques, mais aussi apostasie silencieuse dans l’Eglise et bouleversements sociétaux, l’auteur évoque les discours eschatologiques et le livre de l’Apocalypse, les Évangiles, et les livres prophétiques de l’Ancien Testament. L’auteur aborde la figure de l’Antichrist et la restauration universelle lors de la Parousie.

Parmi les sujets d’actualité, le père Bonin aborde celui de l’euthanasie et le rôle de l’Eglise :

A cintre-courant de la pensée athée, assoiffée de tout contrôler, mais condamnée à l’absurde parce que privée de perspective transcendante, l’Eglise porte un message d’espérance fondé sur l’évènement pascal. le débat sur l’euthanasie se situe aussi dans ce cadre. S’agit-il de contrôler la mort en se faisant maître de la vie, ou d’accompagner la vie avec humanité jusqu’à son terme naturel ? “Regarder la mort en face”, ce n’est pas la provoquer avec une prétention  de toute puissance drapée d’hypocrite bienveillance, c’est assumer avec responsabilité et humanité de prendre soin jusqu’au bout. La question de société qui se pose est une alternative entre exclure ou accompagner. Mais accompagner vers quoi  et pourquoi ? Quelle espérance si l’on n’a plus la conscience de Dieu et d’un au-delà, si l’on ne voit la mort que comme un terme, une déchéance de vie, et non plus comme un passage “une Pâque) vers une plénitude , c’est à ce niveau que les chrétiens ont un message à donner au monde : celui d’un but ultime à retrouver, sans lequel il n’y a plus de raison d’espérer, ni même de dignité fondamentale humaine. Derrière ces questions de société, il y a, au fond, une grand vie anthropologique et finalement une soif d’espérance où l’Eglise est attendue.

La gauche domine toujours dans les médias

L’Homme nouveau a interrogé Jean Sévillia et Mathieu Bock-Côté sur a notion de terrorisme intellectuel; Extrait avec jean Sévillia :

Vous êtes publiés et vous intervenez sur des chaînes de télévision. On ne peut pas dire que vous subissez le terrorisme intellectuel.

Oui, mais les exceptions ne confirment pas toujours la règle. Il faut considérer la réalité du paysage médiatique. Pour prendre l’exemple de CNews, cette chaîne capte en gros 3 % de l’audience. Je m’en réjouis, mais je ne peux pas oublier qu’à côté, le service public français en recouvre 22 %. Et sur le service public français, s’il y a évidemment la diffusion de films, de reportages ou d’émissions de variétés, il y a aussi de l’information. Et celle-ci est dominée par des éditorialistes et des commentaires qui sont de gauche. C’est pourquoi les médias restent politiquement orientés en France.

Alors que nous sommes un pays de tradition démocratique, avec une droite et une gauche, alors même que, dans l’opinion, la droite est aujourd’hui majoritaire, il y a une véritable disproportion, médiatiquement parlant, entre la droite et la gauche. Les études ont d’ailleurs montré que plus de 70 % des journalistes votent à gauche. En tant que citoyens français, ils ont bien évidemment le droit de penser ce qu’ils veulent. Mais, quand toute une profession est aussi massivement orientée, les conséquences s’en font forcément sentir sur le contenu de l’information.

On pourrait établir un constat similaire en ce qui concerne l’Éducation nationale, l’Université, les grandes institutions culturelles, le milieu de la recherche scientifique, ou encore la magistrature. Au sens de Thomas d’Aquin, toutes ces institutions informent la société, c’est-à-dire qu’elles donnent sa forme à la pensée des citoyens depuis l’enfance jusqu’à leur âge adulte. Or toutes ces institutions sont massivement orientées idéologiquement et constituent des vecteurs du terrorisme intellectuel.

L’élection pontificale de Pie X à François

Pie XI (1922) fut l’élection la plus longue (14 tours de scrutin) et Pie XII (1939), la plus courte (3 tours). L’élection de Benoît XVI (2005), s’est faite en 2 jours, tout comme celle de Paul VI et de François. Tout au long du siècle écoulé, le nombre de cardinaux électeurs n’a cessé de croître, reflétant la croissance et l’universalisation de l’Eglise.

L’autre fait marquant est l’accroissement du nombre de cardinaux européens et issus du reste du monde. La proportion des cardinaux italiens n’a elle cessé de décroître. Jusqu’à l’élection de Pie XII les cardinaux des autres continents avaient de grandes difficultés pour se rendre en Europe, du fait de la longueur des distances. Raison pour laquelle il a été décidé de tenir le conclave entre 15 à 20 jours après la mort du pape, afin de leur laisser le temps de venir jusqu’à Rome. Avec le développement du transport aérien, ce point technique est désormais moins prégnant.

Trois réflexions sur saint Georges et le dragon

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
Dans l’imaginaire catholique, l’image de saint Georges est associée à son combat contre le dragon. Ce chevalier et guerrier — tel que le présente une certaine tradition hagiographique — ayant vécu entre le IIIᵉ et le IVᵉ siècle, nous offre de nombreuses pistes de réflexion. J’aimerais en proposer ici trois qui, à mon avis, résument beaucoup de choses sur cette figure fêtée le 23 avril.
La première réflexion est que saint Georges nous enseigne que la vie est un combat. Saint Paul lui-même dit qu’il a “combattu le bon combat”. Certes, tous les combats n’ont pas la même valeur ; nous devons apprendre à choisir ceux qui méritent d’être menés. Mais il faut aussi prendre conscience que nous sommes appelés à lutter, à faire partie de cette armée qui combat pour le bien. Et pour cela, il faut se former sans cesse, écouter des enseignements enracinés dans les fondements éternels.
« Comme pour d’autres saints entourés de légendes, on peut dire que la fonction historique de saint Georges est de rappeler au monde une seule idée mais fondamentale : le bien, à la longue, triomphe toujours du mal. Le combat contre le mal est une constante dans l’histoire humaine, mais ce combat ne se gagne pas seul : saint Georges tue le dragon parce que c’est Dieu qui agit en lui. Avec le Christ, le mal n’aura plus jamais le dernier mot. »
(vaticannews.va)
Devenir chevaliers du Christ, voilà ce que saint Georges veut nous enseigner.
La deuxième réflexion concerne l’image du dragon. Les croisés y voyaient un symbole de leur lutte contre l’invasion islamique, mais nous pouvons y voir aujourd’hui bien d’autres choses. Chaque jour, nous combattons nos propres dragons — qu’ils soient extérieurs ou intérieurs. Sun Tzu, auteur de L’art de la guerre, disait : « Celui qui sait quand il faut combattre et quand il ne faut pas, remportera la victoire. » Aujourd’hui, le mot discernement est très à la mode, et je pense qu’il trouve ici une application juste. Nous avons tous nos dragons à combattre, il nous faut les identifier et les affronter. Il faut vaincre nos peurs, car le courage n’est rien d’autre que la peur affrontée. J’imagine que saint Georges a lui aussi ressenti de la crainte face au dragon, mais il l’a finalement combattu et vaincu. Parfois, nous avons l’impression d’être vaincus, de persévérer dans une vie de péché, mais il ne faut pas se résigner : il faut nous relever chaque fois que nous sommes jetés à terre.
La troisième réflexion liée à saint Georges concerne la jeune fille qu’il sauve du dragon, à laquelle elle avait été sacrifiée. L’image du chevalier, de l’homme qui protège la femme, est aujourd’hui regardée avec suspicion, comme s’il s’agissait d’un modèle dont il faudrait avoir honte. Et pourtant, cela fait partie de notre manière de vivre. Il est bon de redécouvrir la spécificité de chaque sexe, car c’est aussi ainsi que nous comprenons mieux le sexe opposé. Nous devrions redécouvrir les vertus chevaleresques : j’ai entendu de nombreuses femmes et jeunes filles dire qu’elles aimeraient rencontrer des hommes dotés de ces qualités. Ces vertus du chevalier, nobles expressions de la civilisation chrétienne, nous rappellent les valeurs éternelles, aujourd’hui si violemment combattues et mises de côté dans un monde qui cherche de plus en plus à vivre loin de Dieu.

Bayrou en berne

En 2005, Le Salon beige pointait l’hypocrisie du « catholique » Bayrou qui s’indignait de la mise en berne des drapeaux français à l’occasion du décès du pape Jean-Paul II…

20 ans après, le Béarnais a retenu la leçon. Au lendemain de la mort du souverain pontife, Matignon a annoncé la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments publics samedi, jour des obsèques du pape François.

110 ans après le génocide, l’Arménie plus que jamais menacée !

Communiqué de SOS Chrétiens d’Orient :

Le 24 avril 1915, il y a 110 ans, commençait le génocide arménien avec l’arrestation puis l’exécution de l’élite arménienne de Constantinople. Ce génocide a fait plus de 1,2 million de victimes arméniennes, sans oublier les 500.000 Grecs pontiques et les 750.000 Assyro-chaldéens et Syriaques.

110 ans plus tard, avec toute l’Arménie, SOS Chrétiens se souvient et honore les victimes du premier génocide du XXe siècle. « La mémoire du génocide arménien est d’autant plus importante en ce moment », explique Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, association présente en Arménie depuis 2018. « Comme il y a 110 ans, l’Arménie est à un tournant de son histoire, attaquée par l’Azerbaïdjan et lâchée par ses alliés et amis. Jamais sans doute la nation arménienne n’a été aussi seule. C’est bien d’honorer la mémoire des morts de 1915 ; ce serait encore mieux de protéger leurs descendants en 2025 ».

Après la guerre de 2020 et la défaite de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan, après l’invasion de l’Artsakh en 2023, et le nettoyage ethnique qui s’en est suivi avec l’exil de la totalité de la population de cette enclave arménienne, l’Arménie continue de subir une triple pression de l’Azerbaïdjan.

– Une pression diplomatique. « Aujourd’hui, continue Benjamin Blanchard, l’Arménie se voit contrainte de s’engager vers la signature d’un traité qui ressemble plus à une capitulation qu’à une véritable paix. L’Azerbaïdjandemande même que la Constitution soit modifiée afin de faire disparaitre toute revendication arménienne sur l’Artsakh, terre historiquement arménienne » !

– Une pression militaire. Pour les villages arméniens de la frontière, cela se traduit concrètement par des tirs d’intimidation de l’armée azérie. « Au début du moisencore, le village de Koznhavar, où SOS Chrétiens d’Orient intervient régulièrement et où j’étais moi-même il y a quelques semaines, a subi ses tirs de menaces de la part des soldats azéris, dont les postes avancés ne sont qu’à une centaine de mètres de l’école du village ».

– Une pression judiciaire, avec le procès des dirigeants arméniens de l’Artsakh, emprisonnés en Azerbaïdjan. « Il s’agit d’un véritable procès politique, utilisé par le gouvernement de Bakou pour régler ses comptes. C’est une parodie de justice ! » dénonce Benjamin Blanchard.

Aussi, SOS Chrétiens d’Orient demande au gouvernement français de s’investir avec conviction et force dans le soutien à l’Arménie et dans la protection de sa souveraineté. Elle demande également au gouvernement français d’user toutes les moyens possibles pour obtenir la libération immédiates des prisonniers arméniens.

Présente en Arménie depuis 2018, ayant envoyé 200 volontaires dans ce pays, SOS Chrétiens d’Orient continue d’apporter son soutien aux réfugiés de l’Artsakh et plus généralement au peuple arménien.

La fin d’un pontificat qui divisera les analystes comme il a dérouté les chrétiens

De Jean-Baptiste Noé dans Conflits :

[…] Les historiens feront le bilan d’un pontificat qui ne manque pas de beautés et de lumières, mais aussi de parts sombres.

La rencontre avec le patriarche Kirill à Cuba, le voyage en Irak sur les pas d’Abraham, le dialogue constant avec les mondes musulmans auront marqué un pontificat dont l’apport diplomatique est intense.

Mais l’autoritarisme de François a fini par lasser, y compris à Rome. Au fil des années, une chape de plomb est tombée sur le Vatican. Lors de sa maladie, dans les rues de Rome, l’indifférence était la norme, très loin de la ferveur exprimée pour Jean-Paul II et Benoît XVI. Il a fallu que les cardinaux organisent les prières sur la place Saint-Pierre pour que quelques fidèles se joignent à eux, loin de l’activité de la ville.

Aux audiences générales, et cela depuis plusieurs années, il y avait de moins en moins de monde et surtout beaucoup moins que sous le pontificat précédent. Contrairement à Benoît XVI, dont les livres furent des succès de librairie, ceux de François ne se vendaient pas. Après la joie médiatique des premiers temps, la ferveur populaire s’est peu à peu retirée. Les hommes disgraciés sur un coup de tête, les procès allant à l’encontre du droit, comme celui du cardinal Becciu, ont fini par avoir raison du soutien de la curie.

De ce pontificat il restera des images fortes, des formules chocs qui ont très bien décrit l’époque contemporaine, comme la « guerre mondiale par morceaux » et la « mondialisation de l’indifférence ». Son combat pour la dignité des migrants, des personnes délaissées, contre ce qu’il a nommé « la culture du déchet » a également marqué les esprits. Les flottements théologiques, les décisions à l’emporte-pièce ont en revanche détaché une partie des fidèles et du clergé. Si l’amour pour le pape et le soutien au successeur de Pierre ne s’est jamais démenti, l’attachement à Bergoglio s’est quant à lui peu à peu distendu.

Le Vatican et le monde catholique entrent désormais dans une période de deuil, avec un conclave qui débutera dans 15 à 18 jours et l’élection d’un nouveau pape dont la charge sera lourde.

10 000 nouveaux baptisés à Pâques, la mort du pape…

Stanislas Berton, entrepreneur, auteur de plusieurs livres, est interrogé sur Sud Radio sur l’actualité de l’Eglise :

Est-il juste de “supprimer” une vie humaine pour résoudre un problème ?

France catholique consacre son numéro de cette semaine au pape François et rappelle notamment ses propos sur la vie :

Le pape était particulièrement sensible au souci de soutenir la vie conjugale

Communiqué de l’Institut pour la famille en Europe :

À l’heure où l’Eglise est en deuil, le président de l’Institut pour la Famille en Europe et les accompagnateurs des accueils Louis et Zélie ne peuvent oublier que le pape François a canonisé Louis et Zélie Martin. Sa Sainteté était attachée profondément à ce saint foyer chrétien. C’est ce qu’elle nous avait exprimé lors d’une audience privée le 4 janvier 2024.

Depuis la fondation des accueils Louis et Zélie en 2015 (www.accueillouisetzelie.fr), le Saint Père nous a encouragé dans cette voie de l’écoute, de l’accompagnement et de l’évangélisation des blessures personnelles et familiales. Il était particulièrement sensible à notre souci de soutenir la vie conjugale.

Il avait envoyé sa bénédiction spéciale à l’occasion de l’inauguration de la statue de “Marie qui guérit les couples” en 2018 (www.mariequigueritlescouples.com).

Nous prions intensément pour lui, pour qu’il repose dans la paix de Dieu, auprès de Notre-Dame, et que celle-ci éclaire le collège des cardinaux afin que soit donné à l’Eglise le pape dont elle a besoin.

Guillaume d’Alançon, directeur général

La Fraternité Saint-Pierre redevable au pape pour son décret de 2022

Communiqué de la Fraternité Saint-Pierre :

Pour réindustrialiser, c’est simple: que l’État laisse les entrepreneurs investir et cesse de leur faire les poches

Lu dans Les 4 Vérités :

Les politiciens appellent volontiers à des efforts pour réindustrialiser la France. Mais se rendent-ils compte qu’ils sont les principaux responsables de notre désindustrialisation? Olivier Andriès, directeur général de Safran, l’une des rares pépites industrielles qui nous restent, a récemment mis les pieds dans le plat en répondant à une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation. Il a mentionné la mésaventure qui lui était arrivée lorsqu’il avait voulu implanter une fonderie à Rennes et avait été accueilli par des militants écologistes lui lançant des tomates.

Au-delà de l’anecdote, l’industriel a mille fois raison. Les principaux freins aux investissements en France sont, en effet, d’une part les prélèvements obligatoires les plus élevés du monde développé et d’autre part les normes absurdes (et souvent changeantes, sinon contradictoires) – dont beaucoup nous viennent des lubies dites « écologistes » (quand bien même cette « écologie » n’aurait rien à voir avec la science du même nom, la plupart des politiciens « verts-pastèques » étant d’ailleurs de piètres scientifiques).

Mais il est assez fréquent, dans le monde politique, de vouloir deux choses contradictoires et incompatibles. En l’occurrence, par exemple, vouloir à la fois la réindustrialisation du pays et détruire méthodiquement tous ses avantages compétitifs – à commencer par ses infrastructures et sa filière énergétique. Dans le cas des écologistes, on peut à la rigueur le comprendre: il semble assez clair que, sous des dehors « progressistes », ces braves gens veuillent nous renvoyer tous dans les cavernes où se terraient nos ancêtres préhistoriques – qui, de fait, polluaient probablement moins que nous ! Mais, dans le cas d’Emmanuel Macron et de l’ensemble des socio-démocrates (que l’on trouve principalement au PS et dans le parti En Marche, mais aussi, hélas, chez les LR ou au RN), c’est plus difficile à comprendre. Il est vrai que le « en même temps » encourage les décisions contradictoires, mais comment expliquer les cocoricos présidentiels sur les investissements étrangers et la méthode Coué en matière de réindustrialisation de la part d’un homme qui a détruit la filière nucléaire française et a plus augmenté les impôts et les normes que François Hollande lui-même? Pour réindustrialiser, c’est simple: que l’État laisse les entrepreneurs investir et cesse de leur faire les poches, tout en leur pourrissant la vie!

Les funérailles du pape François auront lieu le samedi 26 avril à 10 h, place Saint-Pierre de Rome

Les funérailles du pape auront lieu le samedi 26 avril à 10 h à la place Saint-Pierre de Rome. La liturgie sera présidée par le cardinal Giovani Battista Re, doyen du Collège cardinalice. Au terme de la messe, l’Ultima commendatio et la Valedictio auront lieu. Le cercueil du Souverain pontife sera ensuite transporté à la basilique Saint-Pierre, puis à la basilique Sainte-Marie-Majeure pour y être inhumé.

Le corps du pape est exposé à la chapelle Sainte-Marthe depuis ce mardi matin et sera exposé dans la basilique Saint-Pierre à partir de mercredi. Le cercueil sera transporté en procession de la Maison Sainte-Marthe à la basilique, en passant par la place Sainte-Marthe, la place des protomartyrs romains, l’Arco delle Campane avant d’entrer dans la basilique vaticane. Sur l’autel de la confession, le cardinal camerglingue présidera la liturgie de la parole, à l’issue de laquelle commencera la vénération de la dépouille aux fidèles. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont annoncé leur participation, dont Donald Trump et Emmanuel Macron.

Testament du pape François :

Au nom de la Très Sainte Trinité. Amen.

Alors que je sens que le crépuscule de ma vie terrestre approche, et avec une ferme espérance en la Vie éternelle, je souhaite exprimer mes dernières volontés concernant le lieu de ma sépulture.

J’ai toujours confié ma vie et mon ministère sacerdotal et épiscopal à la Mère de Notre Seigneur, Marie la Très Sainte. Je demande donc que ma dépouille mortelle repose, en attendant le jour de la résurrection, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure.

Je souhaite que mon dernier voyage terrestre se termine précisément dans cet ancien sanctuaire marial, où je me rends pour prier au début et à la fin de chaque voyage apostolique, afin de confier fidèlement mes intentions à la Mère Immaculée et de rendre grâce pour ses soins doux et maternels.

Je demande que ma tombe soit préparée dans la niche funéraire de la nef latérale entre la chapelle Pauline (chapelle du Salus Populi Romani) et la chapelle Sforza de la basilique papale susmentionnée, comme indiqué dans le plan ci-joint.

Le tombeau doit être en pleine terre, simple, sans ornementation particulière, et ne porter que l’inscription : Franciscus.

Les frais de préparation de ma sépulture seront couverts par une somme fournie par un bienfaiteur, que j’ai fait transférer à la basilique papale de Sainte-Marie-Majeure. J’ai donné les instructions appropriées à Mgr Rolandas Makrickas, Commissaire extraordinaire du Chapitre libérien.

Que le Seigneur accorde la récompense méritée à ceux qui m’ont souhaité du bien et qui continueront à prier pour moi. Les souffrances qui ont marqué la dernière partie de ma vie, je les offre au Seigneur, pour la paix dans le monde et la fraternité entre les peuples.

La mort du pape : un tournant historique pour l’Eglise

Source : https://leconservateur-media.fr/2025/04/21/la-mort-du-pape-un-tournant-historique-pour-leglise/

MORT & RESURRECTION DU CHRIST- MORT & RESURRECTION PONTIFICALE ?

La nouvelle est tombée avec la gravité que l’on réserve aux événements qui marquent l’histoire : le Saint-Père, Vicaire du Christ sur terre, est retourné à la maison du Père. Pour les catholiques du monde entier, et tout particulièrement pour les fidèles attachés à la tradition bimillénaire de l’Église, cette perte représente un moment de profond deuil, mais aussi de prière fervente, d’espérance et de discernement.

Ce pontificat, bien que marqué par certaines ambiguïtés doctrinales, portait aussi en lui la dignité et la stabilité de la charge pétrinienne. Dans un monde secoué par le relativisme moral, la confusion liturgique et l’effacement progressif de l’identité catholique, il représentait encore ce lien visible avec l’Église fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Sa mort nous rappelle avec force la fragilité humaine des pontifes, mais aussi la permanence de la mission confiée à Pierre.

QUEL SUCCESSEUR POUR PIERRE ?

Alors que le conclave se prépare, les cœurs fidèles se tournent vers le Saint-Esprit pour qu’Il éclaire les cardinaux et leur inspire un choix digne et courageux. De nombreuses voix, appellent à un retour à la clarté doctrinale, à la beauté de la liturgie traditionnelle, et à une vision de l’Église affermie face aux vents du monde moderne.

Plusieurs noms circulent parmi les cardinaux dits « conservateurs », parfois marginalisés mais toujours fidèles à la sainte doctrine. Le futur pape devra être un homme de foi profonde, enraciné dans l’enseignement de toujours de la Tradition vivante de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine, capable de redresser la barre et de rassembler sans compromis avec l’esprit du monde. La tentation d’un choix consensuel ou « progressiste » pourrait aggraver encore les divisions internes. L’Église a besoin d’un pape courageux, à l’image de saint Pie X ou de Benoît XVI, pour restaurer la splendeur de la Vérité.

LES DÉFIS À VENIR POUR L’ÉGLISE

L’Église du Christ fait aujourd’hui face à une crise sans précédent. L’effondrement de la pratique religieuse en Occident, les scandales à répétition montés en pièce par les antichrists, la dilution du magistère dans des discours ambigus, ainsi que les attaques incessantes contre la morale naturelle, appellent à une réaction ferme, claire et résolument catholique. —NDLR: L’Eglise doit suffisamment peser pour écraser le péché du monde tel le tableau de L’Immaculée Conception de Giambattista Tiepolo —

Parmi les défis majeurs, on compte la restauration de la liturgie sacrée, défigurée depuis la réforme postconciliaire, la défense de la famille et du mariage chrétien, le combat contre les idéologies de mort qui gangrènent la société, et le nécessaire réveil d’une pastorale missionnaire fondée sur la conversion plutôt que sur le compromis. Il faudra également affronter la fracture entre Rome et les fidèles attachés à la messe traditionnelle, parfois même persécutés au sein de leur propre Église mais dont leur nombre ne fait que croire de manière exponentielle.

Dans les prochains jours, à la suite de la mort du pape, l’Église catholique va suivre un rituel très ancien et codifié pour élire son successeur. Voici les principales étapes qui vont se dérouler, en respectant la tradition et les normes actuelles (principalement celles fixées par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis) :

Le Sede Vacante (siège vacant)

Dès la mort du pape, le siège de Saint Pierre est officiellement vacant. Le cardinal Camerlingue (chambellan) prend temporairement la tête de l’administration du Vatican, mais il n’a aucun pouvoir spirituel ou doctrinal. Il commence par constater officiellement la mort du pape, scelle ses appartements et organise les funérailles. Les funérailles ont lieu généralement entre 4 et 6 jours après la mort du pape. Elles durent neuf jours (novendiales). Pendant cette période, les fidèles se rassemblent à Rome et dans le monde entier pour prier pour le repos de son âme. Les funérailles sont présidées par le Doyen du Collège des cardinaux, sauf cas particulier.

Pendant l’interrègne, les cardinaux se réunissent quotidiennement en congrégations générales pour traiter des affaires courantes et préparer le conclave. Ils peuvent échanger sur les défis de l’Église et le profil souhaité du futur pape, mais sans faire de campagne politique au sens strict.

Le conclave et l’Habemus Papam

Environ 15 à 20 jours après la mort du pape, le conclave s’ouvre à la Chapelle Sixtine. Seuls les cardinaux de moins de 80 ans participent (généralement entre 110 et 120 cardinaux électeurs).

Ils sont enfermés (cum clave, d’où le mot conclave) et jurent de garder le secret absolu. Deux scrutins ont lieu le matin et deux l’après-midi jusqu’à ce qu’un candidat obtienne les deux tiers des voix.

À chaque vote, on brûle les bulletins : une fumée noire indique qu’aucun pape n’a été élu ; une fumée blanche annonce l’élection. Les cloches de la basilique Saint-Pierre sonnent alors.

Le nouveau pape accepte la charge, choisit son nom de règne, et s’habille des ornements pontificaux.

Peu après, le cardinal protodiacre apparaît au balcon de la basilique et prononce la célèbre formule :
« Habemus Papam » – « Nous avons un pape ! »
Puis le nouveau souverain pontife donne sa première bénédiction Urbi et Orbi.

En ce moment de silence et de recueillement, nous prions pour le repos de l’âme du Souverain Pontife, tout en implorant Dieu de susciter un successeur à la hauteur des défis. Que Notre-Dame, Reine de l’Église, intercède pour nous et nous obtienne un pape selon le Cœur de Dieu.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

François retourné à la Maison du Père ?

Je lis ici et là que le Pape François est retourné à la Maison du Père. Mais qu’en sait-on ? Ce n’est pas parce que le Pape François a enseigné que Dieu nous sauvera tous ( https://www.youtube.com/watch?v=XehJATw7Gg4) qu’il a pu changer la doctrine de l’Église selon laquelle au sortir de cette vie, l’âme est jugée et reçoit soit le Paradis, soit le Purgatoire si elle est encore imparfaitement purifiée, soit l’Enfer éternel (CEC 1021-1022 ; https://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P2G.HTM).

Et pour aller en Enfer, il suffit de rejeter un seul dogme de la Foi.

La prière pour les défunts est le seul secours que peuvent recevoir les âmes au Purgatoire. C’est dire combien notre charité est requise pour elles.

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Neuvaine à saint Joseph

L’abbé Billot (IBP) nous prie de publier ce texte invitant à réciter une neuvaine à saint Joseph pour se préparer à sa fête:

Saint Joseph aide dans beaucoup de domaines et quantité de personnes ont trouvé solution à leurs problèmes en s’adressant à lui pour sa fête. Que ce soient des problèmes de logement (achat ou vente), des dettes, la recherche d’un travail, une aide pour la santé, etc.
Saint Joseph peut nous aider dans tous les détails de notre vie quotidienne. Y compris dans notre vie de prière. Nous vous proposons une neuvaine avec des méditations pour préparer sa fête du premier mai. Pour s’inscrire : [email protected]
La neuvaine peut se faire du 22 au 30 avril ou du 23 avril au 1er mai

Censure de la prophétie d’Isaïe : « Il était blessé pour nos transgressions, écrasé pour nos iniquités ; par ses blessures nous sommes guéris »

La version Netflix de La Passion du Christ de Mel Gibson omet la prophétie de l’Ancien Testament sur Jésus. Le passage d’Isaïe 53 au début du film a été remplacé par un écran vide de 13 secondes.

La version originale du film s’ouvre sur l’affichage des paroles du prophète Isaïe, écrites 700 ans avant le Christ :

« Il était blessé pour nos transgressions, écrasé pour nos iniquités ; par ses blessures nous sommes guéris ». (Isaïe 53)

Les chrétiens notent que les paroles d’Isaïe 53 concernant le « Serviteur souffrant » sont le passage de l’Ancien Testament qui désigne peut-être le plus clairement Jésus-Christ comme le Messie tant attendu des Juifs. Selon One for Israel, une initiative d’évangélisation chrétienne, une traduction juive du premier siècle de cette Écriture par Yonatan ben Uzziel (Targum Jonathan) ouvrait ce passage par les mots « Le Serviteur Oint », reliant ainsi le chapitre au Messie, l’Oint.

Rabbi Yitzhak Abravanel (1437-1508), homme d’État juif portugais, aurait également admis que « l’interprétation de Ben Uzziel, selon laquelle il s’agit de la venue du Messie, était également l’opinion des Sages (de mémoire bénie), comme on peut le voir dans une grande partie de leurs commentaires ».

Cependant, parmi les Juifs d’aujourd’hui, Isaïe 53 n’est pas lu dans les synagogues dans le cadre de la liste des lectures des prophètes. One for Israel atteste que lorsque les juifs lisent Isaïe 52, « nous nous arrêtons au milieu du chapitre et la semaine suivante, nous passons directement à Isaïe 54 ». Alors que certains juifs disent que c’est parce qu’il n’y a pas de parallèles dans la Torah, selon Hananel Mack, c’est parce que, « en général, les juifs excluent des haftarot les versets sur lesquels les chrétiens fondent les principes de leur foi religieuse… »

L’explication courante d’Isaïe 53 par les juifs d’aujourd’hui est tirée du commentateur juif Rachi (1040-1105), qui affirme que le serviteur souffrant est une métaphore pour le peuple d’Israël qui a souffert aux mains des Gentils.

Cependant, les chrétiens soutiennent que cela est absurde, ne serait-ce que parce que ce serviteur souffrant est décrit comme un « agneau » qui « n’a pas ouvert la bouche ». Selon la tradition juive, les agneaux utilisés pour le sacrifice de la Pâque devaient être « sans défaut », une caractéristique qui ne peut s’appliquer au peuple juif. One for Israel rappelle qu’Isaïe lui-même a déclaré, six chapitres plus loin, à propos du peuple d’Israël :

« Car vos mains sont souillées par le sang et vos doigts par l’iniquité. Tes lèvres ont proféré des mensonges, ta langue murmure la méchanceté ».

L’omission d’Isaïe 53 dans la version Netflix de La Passion du Christ pourrait-elle donc provenir de la crainte que Jésus-Christ soit perçu par les téléspectateurs comme l’accomplissement manifeste de cette prophétie juive sur le Messie ?

LifeSiteNews a posé une question à Netflix sur l’omission d’Isaïe 53 dans sa version de La Passion du Christ, mais n’a pas reçu de réponse.

Explosion du nombre de baptêmes : les raisons derrière retour du sacré

Tocsin s’est intéressé au retour en grâce de la foi catholique dans le monde, avec Stanislas Berton, spécialiste des risques systémiques, analyste des effets du mondialisme :

Donald Trump, la Chine et le reste du monde

D’Antoine de Lacoste :

Donald Trump est souvent accusé de pratiquer la diplomatie du chaos, menée à coup d’invectives et de provocations, orientée tous azimuts sans logique apparente.

En réalité, si les provocations sont en effet une des caractéristiques de ses méthodes, la stratégie est beaucoup plus cohérente qu’il n’y paraît. Elle est même mûrement réfléchie et il a eu quatre ans pour la mettre au point.

Peu satisfait de son premier mandat, et fort d’un succès électoral net, Trump est cette fois décidé à aller vite. Au président peu sûr de lui, contrairement aux apparences, et sensible au prestige de conseillers qu’en réalité il n’aimait pas, a succédé un homme expérimenté et résolu à aller au bout de ses idées.

Car il en a, en particulier une : la Chine menace l’Amérique. Peut-être militairement dans la zone indo-pacifique, en tout cas économiquement. Et il n’est pas envisageable pour lui d’être le président du déclassement économique américain au profit de la Chine.

Les autres sujets sont secondaires et c’est pourquoi il veut les régler rapidement afin que toutes les ressources américaines soient orientées contre le rival chinois.

Ainsi, il a rudement obligé Israël à accepter un cessez-le-feu à Gaza, afin de satisfaire l’ami saoudien qu’il convient de ménager. Mais il laisse aussi Benjamin Netanyahou nettoyer la Cisjordanie pour en chasser les Palestiniens : quelle importance ? On convaincra bien la Jordanie et l’Egypte, financièrement dépendantes de l’Amérique, d’accueillir les réfugiés. C’est tout de même risqué, car le Saoudien Mohamed ben-Salman sera embarrassé vis-à-vis de son opinion publique si les Palestiniens sont trop malmenés, et ce n’est pas le moment de se fâcher avec Riyad à qui Pékin fait les yeux doux. Mais le courant suprémaciste, qui domine le gouvernement israélien, est décidé à coloniser la Cisjordanie. Trump en a pris acte et, pour l’instant, va laisser faire les choses.

Au Proche-Orient, il reste le cas iranien qui n’est pas réglé. La grande puissance perse est en déclin depuis la défaite du Hezbollah et la chute de Bachar el-Assad en Syrie. Israël aimerait saisir l’occasion pour en découdre avec les mollahs, craignant que l’arme nucléaire soit un jour à leur portée. Mais Trump ne l’entend pas de cette oreille : pas question d’ouvrir un nouveau front. La stratégie anti-chinoise consiste justement à les fermer tous. Israël pourra continuer ses assassinats ciblés d’ingénieurs iraniens ou ses sabotages sur des centres de recherche nucléaire, mais pas plus. Et cette fois, Netanyahou ne pourra passer outre.

A côté de l’Orient compliqué, la guerre en Ukraine parait plus simple selon les critères de Donald Trump. Il a envoyé ses négociateurs ouvrir le bal avec les Russes à Riyad, rappelé que les responsables de ce conflit sont peut-être à chercher ailleurs qu’en Russie et asséné que Poutine n’était pas un dictateur. Cela signifie clairement qu’il souhaite mettre un terme à ce conflit et sans doute se réconcilier avec la Russie.

Si cela a lieu, ce sera un bouleversement géopolitique majeur. Mais les positions russo- américaines sur l’Ukraine sont encore bien éloignées.

Dans ce contexte, les malheureux Européens, même s’ils continuent à bomber le torse, sont devenus quantité négligeable. Macron s’est couvert de ridicule à Washington en s’alignant sur la position américaine après avoir joué les matamores guerriers pendant des mois. Se renier aussi vite et à ce point-là, c’est tout de même fascinant. Les Pays baltes et le Danemark feront de la résistance, mais que pèsent ces confettis ? L’Europe n’a pas les moyens de poursuivre la guerre en Ukraine sans l’Amérique. C’est ainsi et c’est tant mieux. Elle côtoie maintenant le néant. Le discours de Munich prononcé par JD Vance l’a clairement acté et de façon magistrale. Il fera date.

Le vieux monde n’a jamais aussi bien porté son nom et regarde en coulisses les discussions américano-russes en attendant l’affrontement avec la Chine.

Antoine de Lacoste

L’ordre de la charité

Lu sur Politique magazine :

En février dernier, sur la chaîne Fox News, J. D. Vance disait :

« Comme chef politique américain, mais aussi simplement en tant que citoyen américain, votre compassion doit aller d’abord à vos propres citoyens. Cela ne veut pas dire que vous haïssiez les gens extérieurs à vos frontières, mais il s’agit de cette pensée classique – et je pense que c’est une conception très chrétienne, certainement – que vous aimez d’abord votre famille, et puis vous aimez votre voisin, puis vous aimez votre communauté, et ensuite les concitoyens de votre pays, et, après cela, vous pouvez vous concentrer et accorder la priorité au reste du monde » et d’ajouter « une grande partie de l’extrême-gauche a inversé cet ordre-là. »

Ce propos peut étonner dans le climat théologique et pastoral actuel, surtout après la lettre du pape à l’épiscopat américain.

Pour le pape, en effet, « l’amour chrétien n’est pas une expansion concentrique d’intérêts qui s’étendent peu à peu à d’autres personnes et groupes ». Revenant à sa lecture de la parabole du Bon Samaritain (Fratelli tutti), il poursuit : « le véritable ordo amoris [est] l’amour qui construit une fraternité ouverte à tous, sans exception ». Qu’en est-il cependant du côté de la doctrine catholique classique la plus autorisée, celle de saint Thomas d’Aquin ?

Comme toujours, Thomas puise dans la rationalité naturelle de la philosophie gréco-latine et dans la raison théologique interprétative de la révélation. Selon cette tradition conjointe, l’amour chrétien – la charité –, est bien ordonné et même hiérarchisé. À son sommet, pour principe premier, oublié de Vance et du pape, Dieu : l’objet suprême de la charité d’où tout part et retourne. Toutefois, la nature, qui selon l’adage thomiste n’est pas abolie mais élevée par la grâce, ne doit pas être oubliée pour autant.

Charité et communication

La charité, dit Thomas, n’est rien d’autre qu’une amitié faite de bienveillance, de réciprocité et de communication. La bienveillance est vouloir le bien de l’ami et se complaire dans ce bien. Réciproque, l’amitié est établie entre deux personnes qui veulent chacune le bien de l’autre. De ce fait, elle est une communication, un échange ou une communion basée sur une similitude qui crée entre les amis une communauté. Il y a amitié pour Thomas dès qu’il y a communauté, celle-ci comprise comme un regroupement autour d’un bien commun. On parlera donc d’« amitié familiale » ou « politique », par exemple. L’ami est celui avec lequel j’ai partie liée, avec qui j’ai une certaine union de vouloir, une similitude d’acte et d’être. Le contraire de l’ami ici n’est pas l’ennemi mais celui qui n’a pas part à cette communauté de bien : l’étranger, celui qui est extérieur à la famille, à la cité, au pays, etc.

La seule communauté déduite de notre nature humaine, et selon laquelle nous sommes tous « frères » par union de nature, ne suffit pas à cette amitié-là. L’amitié, de fait, vient de la poursuite volontaire d’un bien commun par les membres d’une même communauté. Autrement dit, l’amitié n’est pas uniquement fondée sur la similitude dans l’être mais sur la communion active. L’égalité qui est le fruit de l’amitié n’en est pas le point de départ : un père et un fils sont égaux dans leur nature mais ne le sont pas dans l’œuvre commune à poursuivre : la constitution d’une famille humaine. Aussi il y a pour cette raison une hiérarchie dans l’amitié de charité.

Le premier de tous les biens communs poursuivis est la charité elle-même. Elle doit donc être voulue et aimée pour elle-même. Cet amour doit être en priorité rendu à Dieu, bien suprême, et à la béatitude, jouissance de Dieu. Il s’étend ensuite au prochain dans un acte de même espèce parce qu’on l’aime à raison de Dieu et de Dieu en lui. La charité peut et doit s’étendre à nous-même, et à notre corps, dont la nature est bonne : « l’amour que l’on éprouve pour soi-même est la forme et la racine de l’amitié ; en effet nous avons de l’amitié pour d’autres lorsque nous nous comportons envers eux comme envers nous-même. » Et l’on s’aime comme sujet spirituel en raison de notre âme et on aime notre propre corps, bien que secondairement, parce qu’il est uni à notre âme et qu’il participera à la béatitude.

En ce qui concerne le prochain, la charité nous demande d’aimer nos ennemis non pas parce qu’ils sont nos ennemis mais parce que nous avons avec eux une commune nature. Si cet amour de l’ennemi ne doit pas être en acte constamment, il doit exister comme disposition dans l’âme, en ce sens que nous devons être prêt à aimer tel ennemi, si cela se présentait. Aussi, nous devons être disposés à leur venir en aide si la nécessité le demandait. En dehors de ces cas de nécessité, les bienfaits accordés aux ennemis relèvent de la perfection de la charité qui « veut vaincre le mal par le bien ». Si l’on fait du bien à ses ennemis, c’est dans l’espoir d’en devenir ami.

Thomas présente donc l’étendue de la charité en fonction de la communication de la béatitude. Le principe de la béatitude étant Dieu, il doit être aimé par-dessus tout. Les réalités qui participent de cette béatitude, l’homme et l’ange, doivent être aimées ensuite, soit parce qu’ils ne font qu’un avec nous, soit par association à la même béatitude. Enfin, il est une réalité en qui la béatitude rejaillit, le corps humain. Cette extension de l’amitié de charité présente donc une hiérarchie et un ordre.

Charité et ordre

Pourquoi existe-t-il un ordre de la charité ? Thomas répond : « partout où il y a un principe, il y a un ordre. » Or nous l’avons dit, l’amour de charité tend vers Dieu et la béatitude comme vers ses principes. C’est la communication par Dieu de cette dernière qui fonde l’ordre de la charité. Et cet ordre découle de la relation que les diverses choses ont avec ce principe divin et ce même s’il faut, dans l’acte d’aimer, distinguer deux choses : l’objet aimé et le sujet aimant.

L’objet ultime de la charité, on l’a dit, est la béatitude qui est Dieu. À ce titre Dieu est le premier et le principal objet de la charité. Il doit donc être aimé en premier comme cause de la béatitude en moi et dans mon prochain. Celui-ci participe de la même béatitude. Nous devons aimer Dieu, plus que nous-même, d’abord d’un amour naturel en raison des biens naturels qu’il nous communique, ensuite surtout, d’un amour de charité, en raison des dons de la grâce.

Le sujet aimant, lui, s’aime selon sa nature spirituelle, capable de Dieu :

« Les bons estiment que le principal en eux est la nature raisonnable ou l’homme intérieur, et, par là, ils s’estiment tels qu’ils sont. […] Les bons, qui ont d’eux-mêmes une connaissance vraie, s’aiment vraiment eux-mêmes. »

Aussi, en raison de sa nature spirituelle, qui le fait participer directement à la béatitude divine, l’individu est tenu de s’aimer, après Dieu, plus que quiconque. La participation directe à la béatitude est supérieure à l’association à cette participation, or le prochain est aimé parce qu’il est associé à cette participation. Chaque personne a une participation directe qui justifie qu’elle vienne directement après Dieu dans l’ordre de la charité. En revanche, du point de vue de la nature corporelle de l’homme, il en est autrement. Si notre corps doit être aimé de charité, le prochain a cependant la préséance sur lui. Si nous aimons notre corps, c’est en raison de la spécificité de sa participation à la béatitude, par rejaillisement, or celle-ci est inférieure à la participation par association qui concerne le prochain.

Contrairement à l’opinion qui distinguerait dans la charité l’affection, due à tous, et les bienfaits extérieurs pouvant être distribués de façon inégale, Thomas pense que sous le rapport et de l’affection et des bienfaits, « il faut que notre amour du prochain soit plus grand pour celui-ci que pour un autre. » Selon que celui qui est aimé sera plus ou moins loin ou de Dieu, comme fin de la charité ou de moi qui aime, ma dilection sera plus ou moins grande, et que la nature y soit mêlée n’y change rien puisque la grâce accompagne la nature. Le prochain, par exemple, peut être plus proche de Dieu : celui-là il faut l’aimer davantage en raison de cette proximité. D’autres peuvent être proches de nous par la communauté de bien : famille, ami, coreligionnaire, concitoyen, compatriote, etc. : ceux-là peuvent et doivent être aimés davantage que l’étranger, qui n’est pas, rappelons-le, un ennemi mais celui qui ne participe pas, ou pas encore, à une communion d’amitié. Deux ordres donc règlent la charité, celui de la proximité objective, qui est un ordre d’excellence où l’on aimera davantage ceux qui sont le plus proches de Dieu (les meilleurs, comme dit Thomas), et celui de la proximité subjective, c’est-à-dire selon le sujet aimant, où l’on aimera davantage ceux qui nous sont les plus unis, que la Providence place auprès de nous ; voulant pour les meilleurs un bien plus grand, et pour les proches un bien qui leur convient. Les liens de proximité sont divers et selon leur nature l’on aimera selon celle-ci :

« De la sorte, le fait d’aimer quelqu’un parce qu’il est notre parent, notre proche, ou notre concitoyen, ou pour tout autre motif valable et pouvant être ordonné au but de la charité, peut être commandé par la charité. C’est ainsi que la charité, tant en son activité propre que dans les actes qu’elle commande, nous fait aimer de plusieurs manières ceux qui nous tiennent de plus près. »

Cet ordre exposé par saint Thomas, qui allie si admirablement l’affection naturelle et celle de la charité théologale, subsistera dans le ciel : Dieu sera aimé principalement et absolument, chacun s’aimera soi-même avec une intensité ordonnée à Dieu, on aimera ensuite celui qui sera le meilleur, c’est-à-dire celui qui sera plus proche de Dieu, et ensuite chacun aimera

« celui qui lui tient de plus près… car dans l’âme des bienheureux, demeureront toutes les causes de l’amour honnête ».

Une charité sans ordre ou contre-nature ? Ceci était la doctrine classique et traditionnelle. Il semble cependant qu’elle soit modifiée depuis Fratelli Tutti dont la lettre aux évêques américains est un écho. François y mentionne bien un ordre de la charité mais qui n’a plus rien à voir avec celui du docteur commun.

Il s’agit donc, une nouvelle fois, d’une rupture.

Si « le véritable ordo amoris [est] construire une fraternité ouverte à tous sans exception », il n’y a tout simplement plus d’ordre du tout et plus de hiérarchie. On ôte même le principe de la charité, Dieu, pour ne garder que « la fraternité ouverte ». L’amour premier du prochain-lointain est la fin, presque exclusive, de la charité, ce qui n’a jamais été le cas dans la tradition chrétienne. Escamotée aussi la distinction entre l’ami et l’étranger, celui qui communie avec moi et celui qui ne communie pas de fait. Le pape, utopiste, voit partout des étrangers qui sont, pour cette raison même, des « amis », ce qui n’a pas beaucoup de sens pour Thomas. La prudence et le bon sens nous enseignent que les deux notions ne découlent pas forcément l’une de l’autre et le pape le sait : les peines pour une entrée illégale au Vatican, pour lequel il est bien des « étrangers », ont été durcies. Belle fraternité ouverte !

On dira peut-être que l’ordre exposé par saint Thomas est trop humain, que dans cet humain-là se glisse parfois une pieuse justification de l’ostracisme, qu’il y manque le souffle de la folie de l’amour qui ne connaît ni raisons, ni ordre. La visée de Thomas n’est pas une mystique de l’amour et moins encore celle de l’Utopie égalitaire. L’inégalité dans l’amour peut exister de deux manières, dit Thomas. D’abord du côté du bien souhaité à l’ami. De ce point de vue, nous devons aimer tous les hommes car nous souhaitons pour tous la béatitude. Mais on peut parler, ensuite, de plus grande dilection « en raison de l’intensité plus grande de l’acte d’amour ».

Le « aimez-vous les uns les autres » prononcé au Cénacle, en comité restreint, est le commandement donné aux disciples en priorité. Le cœur du disciple ordonné selon la charité tente, d’une part, d’aimer Dieu par-dessus toute chose, ensuite celui qui lui est uni par une communauté de vie effective, quelle qu’en soit la nature, enfin d’avoir la disposition habituelle d’aimer tous les hommes. « Disposition » puisqu’il n’est pas possible que cet amour soit en acte tout le temps mais cette bienveillance doit nous rendre apte à devenir le proche de quiconque, fût-il étranger. Comme il nous est impossible de faire le bien à tous, nous ne pouvons pas aimer tout le monde selon ce rapport de bienfaisance, mais nous devons les aimer tous selon celui de la bienveillance, ce qui était déjà la doctrine de saint Augustin. Bien que la charité soit universelle, selon l’ordre que l’on a exposé, il serait cependant contraire à la nature et à la charité de négliger celui qui m’est uni par des liens de communauté pour accorder mes bienfaits à ceux qui me sont étrangers.

Voir ce que l’on voit… : une femme est une personne de sexe féminin

Le mercredi 16 avril, la Cour suprême du Royaume-Uni a tranché le litige qui opposait le gouvernement écossais et l’association For Women Scotland : les termes « femmes » et « sexe » utilisés dans la loi sur l’égalité adoptée en 2010, font référence « à une femme biologique et à un sexe biologique. Ce qui exclut les femmes « transgenres ».

L’affaire a débuté en 2018 : le Parlement écossais a adopté un projet de loi pour garantir l’équilibre entre les sexes dans les conseils d’administration du secteur public. Cette dernière offre une protection contre la discrimination, notamment celle liée au « sexe » et au « changement de sexe ».

Le gouvernement écossais soutient que les femmes transgenres titulaires ou non du certificat de reconnaissance de genre (GRC) ont droit aux protections assurées par la loi sur l’égalité aux femmes, tandis que For Women Scotland soutient qu’elles ne s’appliquent qu’aux personnes nées de sexe féminin.

Les cinq juges devaient donc décider si les implications de cette loi s’étendent ou non aux femmes transgenres titulaires d’un GRC et sur ce que la loi entend par « sexe » : s’agit-il de sexe biologique ou de sexe légal et « certifié », tel que défini par la loi de 2004 sur la reconnaissance du genre.

Pour le gouvernement écossais, la législation de 2004 disposait clairement que l’obtention d’un GRC équivaut à un changement de sexe « à toutes fins utiles ». Aidan O’Neill KC, représentant de For Women Scotland, plaidait pour une signification de « bon sens » des mots homme et femme, déclarant au tribunal que le sexe est un « état biologique immuable ».

« La décision unanime de cette cour est que les termes “femme” et “sexe” dans la loi sur l’égalité de 2010 font référence à une femme biologique et à un sexe biologique », a déclaré ce mercredi 16 avril Lord Patrick Hodge, vice-président de la Cour suprême, en rendant le verdict.

For Women Scotland est une association à but non lucratif fondée en juin 2018 « dans un contexte de malaise croissant » quant à la manière dont les droits des femmes sont affectés par « les projets du gouvernement écossais », est-il indiqué sur son site internet. Les membres de l’association se sont indignés de voir inclure les personnes transgenres dans les quotas de la loi visant à garantir l’égalité. Le système de financement de l’association est participatif, et avait collecté pas moins de 230.000 £, dont 70.000 £ provenant de J. K. Rowling, créatrice de la saga Harry Potter.

Vendredi saint pour des prêtres…

Un prêtre a été agressé par un individu vendredi saint, après l’office, au Carmel de Lisieux. L’agresseur a été interpellé. Sa garde à vue a été levée en raison de troubles psychiatriques.

Vers 12h30, un individu a interpellé un prêtre à l’issue de l’office au Carmel de Lisieux (Calvados). Il l’a empoigné par le col et menacé, avant de quitter les lieux. Ce même homme, un marginal âgé d’une quarantaine d’années, s’est présenté une seconde fois en fin d’après-midi. Il a été arrêté par les forces de l’ordre et placé en garde à vue.

Le prêtre, un septuagénaire, n’a pas été blessé mais il a été choqué. Il a décidé de porter plainte.

Le même jour à Tarascon, vers 15h20, un prêtre a été giflé par un individu à qui il avait demandé de faire preuve de respect. Légèrement blessé, le prêtre a également porté plainte. L’agresseur a pris la fuite mais a été identifié grâce à la vidéo-surveillance.

“Durant tout son pontificat, à l’image de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, il avait d’ailleurs justement voulu défendre la vie et les plus faibles”

Message de Louis de Bourbon :

C’est avec tristesse que j’ai appris le rappel à Dieu de notre Souverain Pontife, le pape François. Prions pour le repos de son âme, et pour que Dieu accueille auprès de lui son vicaire. Son décès, survenu le lendemain de la fête de la Résurrection du Seigneur, nous invite plus que jamais à être dans l’Espérance du Salut et du triomphe de la Vie sur la mort. Durant tout son pontificat, à l’image de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, il avait d’ailleurs justement voulu défendre la vie et les plus faibles de cette terre, dans une démarche véritablement apostolique. J’encourage également les catholiques de France et du monde entier à prier l’Esprit Saint afin que, guidé par ses lumières, le conclave choisisse un successeur au trône apostolique, capable de répandre l’Evangile dans notre monde.

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