“On assiste à une islamisation progressive de la société syrienne”
En raison de la visite du président syrien Ahmed al-Charaa à l’Elysée aujourd’hui, nous avons interrogé Benjamin Blanchard, président de l’association SOS Chrétiens d’Orient :
Depuis l’arrivée d’Ahmed al-Charaa au pouvoir en Syrie, la situation s’est-elle améliorée, notamment dans la communauté chrétienne ?
On ne peut pas dire que la situation se soit vraiment améliorée, on pourrait même dire que la situation a empiré. Les chrétiens, comme tous les Syriens, souffrent toujours de la situation économique qui n’a pas changé avec l’arrivée au pouvoir d’Ahmed al-Charaa. 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté ! C’est colossal. Ce sont les sanctions internationales qui sont à l’origine de cet appauvrissement généralisé. Et elles n’ont toujours pas été levées.
Après, si le président par intérim a affiché fin mars sa volonté de prendre en considération toutes les composantes de la société syrienne en nommant parmi les membres de son gouvernement un ministre chrétien, un alaouite, un druze et un Kurde, la situation demeure plus qu’incertaine. Les chrétiens n’ont pas connu d’attaques de masse comme les druzes ces derniers jours, ou encore comme les alaouites début mars, mais ils subissent de nombreuses pressions et agressions. On assiste à une islamisation progressive de la société. Cela se traduit, par exemple, par des prêcheurs islamistes qui passent régulièrement dans les quartiers et villages chrétiens pour inviter à la conversion ; cela passe par des campagnes d’affichage invitant les femmes à adopter un mode vestimentaire conforme à l’islam ; cela passe par de nouvelles étiquettes sur les bouteilles d’eau, invitant à se conformer aux règles islamiques pour boire, etc. Il y a encore quelques jours de jeunes chrétiens ont été agressés pour avoir partagé un café avec des amies musulmanes…
Pensez-vous qu’il soit opportun qu’Emmanuel Macron reçoive le nouveau président syrien, ancien combattant terroriste d’Al Qaïda ? La diplomatie et l’intérêt du peuple syrien nécessitent-ils cette visite d’Etat ?
Depuis 2011, la France a toujours soutenu la rébellion syrienne, quel que soit le groupe armé, fournissant des armes, de l’argent, etc. Donc il serait assez étonnant et même si j’ose dire schizophrène de ne plus vouloir, du jour au lendemain, parler avec eux et les recevoir. Cela fait plusieurs mois qu’on entend parler d’une possible visite diplomatique, je crois qu’Emmanuel Macron aurait même souhaité recevoir Ahmed al-Charaa plus tôt, s’il l’avait pu. Rappelons quand même qu’Ahmed al-Charaa figure toujours sur les listes noires de terroristes. Les Nations-Unies ont dû lever son interdiction de déplacement pour qu’il puisse se rendre en France !
Mais, encore une fois, les choses sont faites à l’envers… Avant de recevoir le président syrien par interim, peut-être aurait-il fallu établir de vraies relations diplomatiques avec lui. L’ambassade de France à Damas a certes été réouverte – au sens propre – mais aucun ambassadeur n’a été nommé. Pas même un chargé d’affaires ! La première chose, avant de l’inviter et de le recevoir, aurait été de nommer un ambassadeur et de reprendre les échanges diplomatiques, rompus depuis 2012.
Vous savez, nous avions regretté que la France ferme son ambassade à Damas en 2012, sous des prétextes moraux du type « nous ne parlons pas avec les dictateurs ». Alors, voir la France, treize ans plus tard, mettre de côté ces prétextes moraux pour adopter une vision plus réaliste, est pour le moins surprenant. Mais je crois que dans le monde diplomatique, il faut savoir parler avec tout le monde. Donc le retour de liens entre les deux pays est une bonne chose.
Après, si cette rencontre peut faciliter la levée des sanctions qui frappent la Syrie…
Vous êtes donc pour la levée des sanctions contre la Syrie ?
Oui. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, nous sommes pour la levée des sanctions qui frappent la population. Et ce, depuis… qu’il y a des sanctions ! Quant aux sanctions qui frappent les dirigeants du régime, ce sont, évidemment, des moyens de pression essentiels en diplomatie.
Aujourd’hui, les sanctions internationales interdisent, par exemple, l’importation de médicaments, d’énergie. Elles interdisent toute reconstruction… Elles touchent avant tout le peuple syrien, les Syriens de la rue, qui, je viens de le dire, vivent, pour 90% d’entre eux sous le seuil de pauvreté.
Il faut donc faire la différence entre les deux types de sanctions, entre celles qui frappent les gouvernants et celles qui affaiblissent tout un peuple ! Sans la levée des sanctions qui touchent le peuple syrien, nous nous dirigeons vers une catastrophe humanitaire qui sera, inévitablement suivie d’une catastrophe migratoire.
La France, fille illégitime de la République
Extrait du discours d’Emmanuel Macron devant La Grande Loge de France :
Liberté et laïcité sont indissociables. La France laïque est la fille naturelle de la République. pic.twitter.com/XHBV4Thnoi
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 5, 2025
Les enfants « légitimes » sont ceux dont les parents sont mariés. La naissance est qualifiée de « hors mariage » (anciennement qualifiée de « naturelle » ou encore « illégitime ») dans le cas contraire…
“Prions pour que Dieu accorde à l’Église le Pape qui saura le mieux réveiller les consciences”
Homélie du cardinal Re, doyen du collège cardinalice, prononcée lors de la Messe «Pro Eligendo Romano Pontifice», mercredi 7 mai au matin dans la basilique Saint-Pierre :
On lit dans les Actes des Apôtres qu’après l’Ascension du Christ au ciel, et dans l’attente de la Pentecôte, tous étaient assidus à la prière avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 14).
C’est exactement ce que nous faisons nous aussi, peu avant le début du Conclave, sous le regard de la Vierge Marie placée à côté de l’autel, en cette Basilique qui s’élève sur la tombe de l’Apôtre Pierre.
Nous sentons que tout le peuple de Dieu est uni à nous, avec sa foi, son amour pour le Pape et son attente confiante.
Nous sommes ici pour invoquer l’aide de l’Esprit Saint, pour implorer sa lumière et sa force afin que soit élu le Pape dont l’Église et l’humanité ont besoin en ce tournant si difficile et si complexe de l’histoire.
Prier, en invoquant l’Esprit Saint, est la seule attitude juste qui convienne, alors que les Cardinaux électeurs se préparent à un acte de la plus haute responsabilité humaine et ecclésiale, et à un choix d’une importance exceptionnelle ; un acte humain pour lequel toute considération personnelle doit être abandonnée, en n’ayant que le Dieu de Jésus-Christ et le bien de l’Église et de l’humanité dans l’esprit et dans le cœur.
Dans l’Évangile qui a été proclamé, résonnent des paroles qui nous conduisent au cœur du message suprême, le testament de Jésus, remis à ses apôtres le soir de la Cèn au Cénacle : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Afin de préciser ce « comme je vous ai aimés » et indiquer jusqu’où doit aller notre amour, Jésus ajoute : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13).
C’est le message d’amour que Jésus définit comme un “nouveau” commandement. Nouveau parce qu’il transforme en positif et élargit considérablement l’avertissement de l’Ancien Testament qui disait : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ».
L’amour que Jésus révèle ne connaît pas de limites et doit caractériser les pensées et l’action de tous ses disciples qui doivent toujours, dans leur comportement, manifester un amour authentique et s’engager à construire une nouvelle civilisation, celle que Paul VI a appelée “civilisation de l’amour”. L’amour est la seule force capable de changer le monde.
Jésus nous a donné l’exemple de cet amour au début de la dernière Cène par un geste surprenant : Il s’est abaissé au service des autres, lavant les pieds des apôtres, sans discrimination, n’excluant pas Judas qui allait le trahir.
Ce message de Jésus fait écho à ce que nous avons entendu dans la première lecture de la messe, où le Prophète Isaïe nous a rappelé que la qualité fondamentale des pasteurs est l’amour jusqu’au don total de soi.
Les textes liturgiques de cette célébration eucharistique nous invitent donc à l’amour fraternel, à l’aide mutuelle et à l’engagement en faveur de la communion ecclésiale et de la fraternité humaine universelle. Parmi les tâches de chaque successeur de Pierre, il y a celle de faire grandir la communion : communion de tous les chrétiens avec le Christ ; communion des évêques avec le Pape ; communion des évêques entre eux. Il ne s’agit pas d’une communion autoréférentielle mais tendue vers la communion entre les personnes, les peuples et les cultures, soucieuse que l’Église soit toujours “maison et école de communion”.
L’appel est fort à maintenir l’unité de l’Église dans la voie tracée par le Christ aux Apôtres. L’unité de l’Église est voulue par le Christ ; une unité qui ne signifie pas uniformité, mais une communion solide et profonde dans la diversité, à condition de rester dans la pleine fidélité à l’Évangile.
Chaque Pape continue d’incarner Pierre et sa mission et représente ainsi le Christ sur terre ; il est le roc sur lequel l’Église est édifiée (cf. Mt 16, 18).
L’élection du nouveau Pape n’est pas une simple succession de personnes, mais c’est toujours l’Apôtre Pierre qui revient.
Les Cardinaux électeurs exprimeront leur vote dans la Chapelle Sixtine où, comme le dit la Constitution apostolique Universi dominici gregis, « tout concourt à nourrir la conscience de la présence de Dieu, devant lequel chacun devra un jour se présenter pour être jugé ».
Dans le Triptyque romain, le Pape Jean-Paul II souhaitait que, au moment de la grande décision à travers le vote, l’image imposante de Jésus Juge rappelle à chacun la grandeur de la responsabilité de remettre les “clés suprêmes” (Dante) entre de bonnes mains.
Prions pour que l’Esprit Saint, qui nous a donné au cours des cent dernières années une série de Pontifes vraiment saints et grands, nous donne un nouveau Pape selon le cœur de Dieu, pour le bien de l’Église et de l’humanité.
Prions pour que Dieu accorde à l’Église le Pape qui saura le mieux réveiller les consciences de tous ainsi que les énergies morales et spirituelles dans la société actuelle, caractérisée par de grands progrès technologiques mais qui tend à oublier Dieu.
Le monde d’aujourd’hui attend beaucoup de l’Église pour la sauvegarde de ces valeurs fondamentales, humaines et spirituelles, sans lesquelles la coexistence humaine ne pourra s’améliorer ni porter du bien aux générations futures.
Que la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, intervienne par sa maternelle intercession, afin que l’Esprit Saint éclaire l’esprit des Cardinaux électeurs et les rende unanimes dans l’élection du Pape dont notre temps a besoin.
Les pharmaciens bientôt forcés de préparer des poisons ?
Actuellement, un pharmacien qui préparerait ou délivrerait une substance létale en vue de son ingestion par une personne serait poursuivi pour complicité d’empoisonnement. Il encourrait trente ans de réclusion criminelle. Le fait que la personne soit consentante ou non à son empoisonnement ne change pas la lourdeur de la peine.
Pourtant la proposition de loi relative au droit l’aide à mourir, adoptée par la Commission des affaires sociales le 2 mai 2025, prévoit la réalisation et la délivrance des produits létaux par les pharmaciens officinaux et hospitaliers, excluant un droit à l’objection de conscience de leur part. C’est une injustice profonde, car les pharmaciens sont associés directement et de manière essentielle à l’acte létal.
Dans cette vidéo du Collectif Démocratie, Éthique et Solidarités, Agnès Certain, Pharmacien praticien hospitalier et Nicolas Bauer, docteur en droit analysent les enjeux de cette nouvelle obligation.
Une église profanée à Saint-Aygulf (Var)
L’église a été profanée dans la nuit du 4 au 5 mai. Un ou plusieurs individus ont forcé l’église et ont arraché le tabernacle contenant des hosties consacrées. Le tabernacle a été retrouvé vidé de son contenu le lendemain.
Aucun autre vol ni acte de vandalisme n’a été constaté. Le diocèse de Fréjus-Toulon a réagi :
Dans la nuit du 4 au 5 mai, l’église de Saint-Aygulf a été fracturée. Le tabernacle a été arraché avec les hosties consacrées qu’il contenait et a été retrouvé vide le lendemain. Il n’y a pas eu d’autre vol ou dégradation. Cet acte est pour les chrétiens le signe d’une volonté de profanation de ce qu’il y a de plus cher aux chrétiens catholiques, le pain consacré, qui est pour eux la présence réelle du Christ mort et ressuscité pour le salut du monde.
Ce sacrilège nécessite la célébration d’une messe de réparation avant d’y reprendre la prière régulière et la célébration des sacrements. Elle sera célébrée le vendredi 9 mai à 18h par Don Marc-Antoine Croizé-Pourcelet, vicaire épiscopal. Les fidèles sont invités à s’y rendre nombreux ou à s’y joindre par la prière.
Mgr Touvet redit sa grande émotion et sa profonde tristesse face à cette violence faite aux paroissiens de Saint-Aygulf, à tous les catholiques du Var et du monde. Il redit également sa foi en la victoire du Christ ressuscité.
Une enquête est en cours.
Les incidents graves sont plus élevés dans l’enseignement public que dans le privé sous contrat
Selon une enquête, les signalements d’incidents graves sont plus élevés dans le secteur public que dans le secteur privé sous contrat.
Ces incidents graves sont très majoritairement des atteintes aux personnes, notamment verbales et, dans une moindre mesure, des atteintes aux biens ou à la sécurité. Les élèves sont les principaux auteurs d’incidents graves, notamment dans le second degré. Les victimes sont plus souvent des personnels dans le premier degré et des élèves dans le second degré.
Au cours de l’année scolaire 2023-2024, 16 incidents graves pour 1 000 élèves ont été signalés dans les collèges et lycées et 5 incidents graves pour 1 000 élèves dans les écoles.
Lancement de Vigie Normes : l’outil citoyen qui montre l’inflation normative
VigieNormes.fr est le nouvel outil en ligne de Contribuables Associés pour comprendre et surveiller les normes françaises.
« Trop de lois tue la loi » disait Jacques Chirac. Une « maladie législative », selon Emmanuel Macron. La « boulimie normative de l’Etat » pour François Bayrou. Contribuables Associés a réalisé une première depuis la Ve République : rendre transparent l’inflation normative mensuelle.
Avec l’outil VigieNormes.fr de Contribuables Associés, vous pouvez observer l’évolution du nombre de mots dans 19 des 77 codes qui régissent le droit français, sur la période de 2000 à 2025.
Depuis que François Bayrou est Premier ministre, le 13 décembre 2024, ce sont 335 385 mots qui ont été ajoutés dans le droit français, ce qui fait porter le total à 47 millions de mots aujourd’hui. Le droit Français compte 104 % de mots en plus depuis 2002.
L’objectif est d’apporter de la transparence aux citoyens sur les normes qui les concernent au quotidien. 3 exemples de l’évolution du nombre de mots entre 2000 et 2025 :
- Code de la consommation : 64 479 mots en 2000 ; 250 007 mots en 2025, plus 287,73 %
- Code du travail : 557 103 mots en 2000 ; 1 141 381 mots en 2025, plus 104,88 %
- Code de l’éducation : 232 793 mots en 2007 ; 708 789 mots en 2025, plus 204,47 %
Les données sont mises à jour tous les mois. Pour comprendre l’inflation normative, consultez VigieNormes.fr de Contribuables Associés.
École à la maison interdite en France: L’ECLJ saisit l’ONU
De l’ECLJ :
L’école à la maison, qui fut toujours une liberté en France, nécessite désormais une autorisation préalable très difficile à obtenir, à la suite de l’adoption d’une loi en 2021. L’ECLJ a saisi un Comité de l’ONU pour qu’il rappelle à la France que les parents sont les premiers responsables de l’éducation et de l’instruction de leurs enfants.
École à la maison en France : bref état des lieux
Cette année en France, l’école à la maison, également appelée instruction en famille (IEF) est toujours pratiquée pour plus de 30.000 enfants. Au lieu de scolariser les enfants dans un établissement public ou privé, l’IEF consiste à instruire les enfants à la maison, très généralement par l’un des parents et plus rarement par les deux ou un tuteur.
Alors que cette pratique de l’école à la maison était encore en France jusqu’à il y a peu, une liberté fondamentale, la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République voulue par Emmanuel Macron a drastiquement restreint les possibilités de poursuivre ce mode d’instruction. Cette loi impose la scolarisation dans une établissement, public ou privé, et ne permet qu’il soit dispensé en famille que par dérogation. Une dérogation qu’il faut demander et obtenir chaque année de l’Éducation nationale. C’est là tout le nœud des difficultés pour tous les parents pratiquant l’instruction en famille : justifier d’un des quatre motifs limitativement énumérés par la loi pour obtenir le droit de faire l’école à la maison. En trois ans d’application, cette loi a déjà démontré son impact délétère : le nombre d’enfants en IEF a été divisé par deux.
Une affaire emblématique
C’est de cette situation grave que l’ECLJ vient de saisir le Comité des droits économiques, sociaux et culturels. Dans une requête individuelle déposée vendredi 11 avril 2025, l’ECLJ représente les parents d’une jeune fille de 3 ans à l’époque des faits, Noémie*, qui a été empêchée de bénéficier de l’instruction en famille avec sa grande sœur, sans qu’aucune justification ne soit donnée aux parents.
Les parents faisaient pourtant depuis plusieurs années l’école à la maison et avaient été plusieurs fois positivement contrôlés par les inspecteurs de l’académie. Soucieux de la baisse du niveau dans les écoles publiques et souhaitant passer plus de temps avec leur (très) jeune Noémie, ils firent une demande auprès de l’académie, conformément à la loi.
Leur parcours judiciaire est tout simplement ubuesque, comme pour beaucoup d’autres familles. Ils ont d’abord reçu une réponse négative de l’Académie puis une deuxième réponse négative de la Commission+ de l’Académie, suite à un recours administratif préalable. Ils ont ensuite saisi le juge administratif qui leur a donné raison, et a autorisé l’instruction en famille de leur fille. Cependant, l’Éducation nationale fit appel, et alors que l’année scolaire se terminait, la Cour administrative d’appel annula la décision du premier juge, et confirma le refus d’autoriser Noémie de bénéficier de l’instruction en famille.
Sauf que, entre le mois de mars et de mai, les parents avaient refait une demande d’autorisation pour faire l’école à la maison avec Noémie l’année suivante. Et alors même que la Cour administrative d’appel était saisie par l’Éducation nationale, celle-ci autorisa Noémie à faire l’école à la maison pour l’année suivante. Cela n’a aucun sens. Cette affaire est la preuve même que les refus ou autorisations donnés par l’Éducation nationale ont un caractère arbitraire et imprévisible. De nombreuses familles l’ont vécu : de manière incompréhensible, certaines obtiennent l’autorisation une année, mais pas l’année suivante, sans qu’il n’y ait de justification claire de l’administration publique.
Requête individuelle auprès du Comité des droits économiques, sociaux et culturels
C’est un des éléments que nous dénonçons dans la requête que nous avons déposée auprès du Comité des Nations unies. Noémie a fait l’objet d’une décision arbitraire et imprévisible. Elle a également subi une discrimination intrafamiliale, puisque sa grande sœur elle, a eu l’autorisation de faire l’école à la maison, alors qu’elles sont toutes deux dans des situations similaires.
Surtout, cette restriction du droit à l’instruction en famille est par nature contraire au droit international et il appartient à ce Comité d’avoir le courage de le rappeler. En effet, l’article 10 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels stipule clairement que :
« Une protection et une assistance aussi larges que possible doivent être accordées à la famille, qui est l’élément naturel et fondamental de la société, en particulier pour sa formation et aussi longtemps qu’elle a la responsabilité de l’entretien et de l’éducation d’enfants à charge. »
C’est bien la famille qui a la responsabilité de l’éducation des enfants qui en sont membres. Si ils scolarisent leurs enfants dans des établissements publics, les parents choisissent volontairement de déléguer à l’État leur compétence en la matière. Or, le système légal français actuel prive indûment les parents de cette responsabilité. Ce sont des fonctionnaires, qui ne connaissent pas Noémie ni les autres enfants, qui jugent sur dossier de l’intérêt de l’enfant d’être instruit en famille ou non, et qui impose leur choix aux parents, sans se justifier.
De plus l’article, l’article 13 de ce même Pacte stipule que :
« Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des tuteurs légaux, de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics […] et de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions. »
Le nouveau régime d’autorisation, qui impose aux parents de se justifier de leur choix ne respecte pas, par définition, « la liberté des parents ».
En outre, les parents ont certes le choix de l’établissement scolaire pour leurs enfants et ne peuvent pas être obligés d’inscrire leurs enfants dans un établissement public, mais les établissements privés étant moins répandus et parfois très chers, l’école à la maison est parfois la seule alternative pour les parents « de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions. » Par conséquent, si le droit de faire l’école à la maison n’est pas garanti, les parents sont de fait forcés de mettre leurs enfants dans des établissements publics dont l’enseignement n’est pas nécessairement conforme à leurs convictions.
C’est en substance ce que défend l’ECLJ dans sa requête individuelle pour Noémie. Nous demandons au Comité de condamner la France pour l’atteinte à la liberté des parents et au droit à l’éducation de Noémie qui est certainement mieux garanti par ses parents que par l’école publique française.
Reste qu’une décision rapide de ce Comité contre la France sera difficile à obtenir, car il est saisi de nombreuses demandes. C’est avant tout aux députés et sénateurs d’agir pour garantir les droits parentaux et nous espérons que l’exemple de cette requête y contribuera. À cette fin, l’ECLJ invite les parents ayant été déboutés par les juridictions nationales et souhaitant agir auprès de cette instance onusienne, à nous contacter.
« Donner la mort n’est pas un soin »
Voici la lettre du collectif “Notre humanité en péril” aux parlementaires sur la “loi fin de vie” :
« Donner la mort n’est pas un soin » : la formule résume l’opposition à l’euthanasie et au suicide assisté manifestée par de très nombreux médecins, soignants, juristes, psychiatres et acteurs des politiques de prévention du suicide, ainsi que par beaucoup d’associations au service des plus vulnérables, dont récemment le Collectif Démocratie, Ethique et Solidarités, qui analyse lumineusement la lettre et l’esprit du projet de loi.
Ce texte que vous allez voter, ou non, implique directement le corps médical. Mais il affecte aussi tout le corps social, et chaque personne qu’elle en ait conscience ou non, en imposant une vision fragmentaire, purement rationaliste et pragmatique, de la condition humaine. Est-ce bien au législateur de choisir à notre place la forme de notre existence ?
« Apprends-nous la vraie mesure de nos jours », dit un psaume qui consonne avec la profonde expérience humaine des soignants et des proches penchés sur un corps souffrant, un cœur qui défaille. « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours », car nous l’ignorons. Nous ne savons pas lire les destins humains. Nous ne voyons pas l’invisible sous le visible. Nous ne savons pas ce qui s’accomplit dans le cœur profond à l’heure où vient pour chacun, non la finitude commune, mais sa propre mort, « la mort née de sa propre vie » (Rilke).
C’est sur ce fond d’ignorance et de mystère que va s’inscrire votre décision. Sans doute, les progrès de la médecine et l’état de la société rendent nécessaire ce débat politique. Mais la question ne peut se réduire à des calculs, à des statistiques, à des opinions, à des intérêts, quand on met à l’ordre du jour l’effacement volontaire du visage humain.
Parce qu’ils allient la technicité professionnelle et la relation sensible, la présence attentive, les médecins et soignants sont aux avant-postes, et les porte-parole de notre humanité. Lorsqu’ils refusent d’administrer la mort – d’en faire un dossier administratif – ils marquent les limites du pouvoir technique. Ils donnent la profondeur de champ existentielle, irréductible à tout protocole. Qu’est-ce qu’un texte de loi, face au texte vivant de l’univers que la sagesse interroge depuis toujours, que la science écoute dans les lointains de l’astrophysique ou dans le langage codé de la génétique ? « Avez-vous une seule fois, depuis que vous êtes nés, commandé au matin de se lever, à la nuit de se faire ? Connaissez-vous le séjour de la lumière, et le lieu où l’obscurité a sa demeure ? ». Un vote électronique permet-il d’ouvrir ou de fermer les portes de la vie et de la mort ?
En se rapprochant du visage humain, on pourrait poursuivre : avez-vous compris tous les paradoxes de la vie ? Avez-vous vu naître un sourire dans la douleur, sous la caresse d’une main amie ? Avez-vous senti l’amour se diffuser à travers la présence d’une personne handicapée ? Vous êtes-vous étonnés, devant une peinture ou un poème, de la beauté surgie au cœur de la détresse psychique ?
Les soignants, qui ont partie liée avec l’intimité des êtres, témoignent des complexes nuances d’une relation chaque fois unique et jamais anonyme.
« La loi ne peut être que générale » a écrit un médecin spécialiste des soins palliatifs, alors que l’alliance qui lie patient et soignant est « recherche attentive du singulier ». C’est « l’alliance entre une confiance accordée et une promesse donnée de ne pas abandonner ». Confiance et promesse qui engagent les soignants dans une extrême responsabilité, lourde d’angoisse, de doute, de remords.
Et ne serait-il pas juste que ceux qui tiennent ainsi fraternellement la main des mourants, sentent que la leur est tenue par nous tous avec la même fraternité ? Que leur engagement est soutenu par celui de la société à « ne pas abandonner » – ni ceux qui faiblissent, ni ceux qui les entourent.
Quelques-uns revendiquent la liberté d’en finir, qui leur appartient en effet. Mais l’inscrire dans la loi suppose l’abolition de la liberté de tous les professionnels contraints de procurer une « aide active à mourir » au mépris de leur vocation de soigner, c’est-à-dire de nourrir la relation qui est au principe de la vie.
Ce conflit très net contient un autre conflit, moins apparent mais non moins fondamental. Car une telle loi cautionne et « officialise » l’anthropologie qui la sous-tend. Or il s’agit d’une réorientation majeure. Le refus des soignants nous rappelle que « nul homme n’est une île », que, de la naissance à la mort, il dépend des autres et influe sur eux, propageant et recevant des ondes bénéfiques ou mortifères bien au-delà de chacun. Les tenants de la loi imposent la conception d’une vie comme isolée, autarcique, sans conséquences.
Ceux qui veulent « éteindre la lumière », en commandant à d’autres de manier l’interrupteur, indiquent par cette métaphore leur rapport à l’existence : la lumière électrique d’une chambre individuelle, contrôlée à la demande. Là encore, cette liberté leur appartient. Mais l’inscrire dans la loi, c’est couper à leurs seules mesures l’indivisible tissu d’interdépendances, physiques, spirituelles, du monde vivant. Et léser gravement l’humanité tout entière dans ce qu’elle a de plus profond et de plus doux.
Il faut savoir gré aux soignants de représenter pour nous tous le visage humain, l’attention à son mystère et à sa fragilité. La guerre et le crime le détruisent sans cesse. Faut-il y ajouter la loi ?
Recevez, Madame, Monsieur, l’expression de notre haute considération.
Collectif Notre humanité en péril !
Mgr Eric de Moulins-Beaufort répond à Emmanuel Macron sur l’euthanasie
Non, Monsieur le Président, le choix de faire mourir et d’aider à se tuer n’est pas celui du moindre mal. C’est celui de la mort tout court. pic.twitter.com/MWybrHnIPV
— Mgr Eric de Moulins-Beaufort (@Mgr_EMB) May 6, 2025
Elisabeth Borne ne sait pas que c’est en France que les enseignants sont égorgés
Lundi 5 mai, le ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a ouvert la conférence Choose Europe for science, destinée à valoriser l’Europe comme terre d’accueil pour les chercheurs étrangers, particulièrement menacés aux États-Unis par les politiques de l’administration Trump.
“La France et l’Europe doivent ouvrir leurs portes aux chercheurs menacés”, a assuré la ministre de l’Éducation nationale.
Qu’en pensent les familles de Samuel Paty et de Dominique Bernard ?
Chine : Il sera difficile d’inverser la baisse de la fécondité
Analyse parue dans Conflits :
Au cours de la décennie qui a suivi l’abandon de la tristement célèbre politique de l’enfant unique, le nombre de naissances annuelles a chuté de 40 % et le nombre de nouveaux mariages a été divisé par deux. Cette tendance désastreuse a entraîné une refonte substantielle de la politique, le gouvernement approuvant désormais l’augmentation des subventions et des programmes sociaux visant à réduire les coûts supportés par les familles avec de jeunes enfants.
Ces changements promis seront certainement bien accueillis par de nombreux Chinois et pourraient bien rendre la création d’une famille plus attrayante. Pourtant, ce qui fait baisser les taux de fécondité en Chine aujourd’hui n’est plus la politique gouvernementale, mais le même ensemble de changements sociaux et économiques qui conduisent à des mariages plus tardifs et à moins d’enfants dans le monde. Il sera difficile, même avec les meilleures subventions, d’inverser la baisse de la fécondité.
[…] Il est vrai que, selon le Bureau national des statistiques, le nombre de nouvelles naissances a augmenté de 6 % en 2024 pour atteindre 9,54 millions, la première augmentation des naissances depuis 2016. Mais ce chiffre n’est pas le signe d’une réelle amélioration de la tendance sous-jacente de la fécondité, mais simplement le reflet d’une vague de nouveaux mariages en 2023. C’est à ce moment-là que de nombreux couples qui avaient reporté la formalisation de leur mariage pendant la pandémie se sont finalement mariés, ce qui a entraîné une hausse annuelle ponctuelle. Compte tenu des normes sociales fortes en Chine qui poussent à reporter les naissances jusqu’au mariage, cette hausse du nombre de mariages a ensuite été suivie d’une hausse du nombre de naissances.
Mais étant donné que les mariages enregistrés ont de nouveau diminué pour atteindre un nouveau creux de 6,1 millions en 2024, le rebond des nouvelles naissances sera probablement de courte durée, et les naissances devraient très probablement reculer en 2025. En fait, la tendance des mariages pourrait être l’indicateur le plus important de la dynamique sous-jacente du déclin de la fécondité en Chine. […]
Les politiques gouvernementales en cours d’élaboration visent davantage les facteurs qui empêchent les couples déjà mariés d’avoir des enfants, plutôt que les facteurs qui poussent les gens à retarder ou à éviter le mariage. Si le gouvernement consacre beaucoup plus de ressources fiscales à l’expansion des services de garde d’enfants, à l’éducation de la petite enfance et au soutien financier aux familles, cela pourrait améliorer la vie de nombreux parents et inciter davantage de familles à avoir plus d’enfants. Mais il est moins évident que ces politiques contribueraient à inverser la tendance à long terme vers un âge plus avancé au mariage et des taux de nuptialité plus faibles, qui fait baisser la fécondité globale (se marier plus tard signifie que les femmes ont moins d’années de fertilité restantes et plus de risques d’infertilité).
Dans le meilleur des cas, en réduisant certains des sacrifices économiques associés à la parentalité, les politiques de fécondité pourraient rendre la formation d’une famille plus attrayante à la marge, ce qui contribuerait à augmenter le taux de mariage. Mais les forces économiques et sociales plus larges qui encouragent les femmes et les hommes à investir plus de temps dans leur carrière avant de fonder une famille seront plus difficiles à faire évoluer.
Le recrutement de la prochaine promotion de l’Institut CAP Sud Méditerranée est lancé
Fondé en septembre 2019, le Centre Anthropologique de Provence (CAP Sud Méditerranée) accueille les jeunes entre 18 et 25 ans qui souhaitent effectuer une année de césure après le bac, la licence ou le master afin de se former aux humanités classiques et à l’anthropologie chrétienne, discerner sur leur avenir professionnel et vocationnel, et évangéliser aux côtés des Missionnaires de la Miséricorde dans le cadre de la paroisse saint François de Paule de Toulon.
Le CAP est une école d’éducation intégrale qui vise à faire grandir les étudiants sur les plans intellectuel, humain et spirituel :
-Ils reçoivent une formation diplômante à raison de 15 heures de cours par semaine en philosophie, anthropologie, bioéthique, histoire de la philosophie, histoire de l’Église, histoire de France, sciences politiques, littérature, théologie des religions, islamologie, géopolitique, histoire de l’art et histoire de la musique ;
-Ils partagent une colocation étudiante dans le centre-ville de Toulon, fondée sur le respect d’une charte de vie prévoyant prière, vie commune et activités culturelles ;
-Ils sont investis dans la vie missionnaire aux côtés de la communauté des Missionnaires de la Miséricorde et de la paroisse saint François de Paule, située en centre-ville de Toulon. Ils s’investissent au sein des principales activités missionnaires de la paroisse : scoutisme, patronage, chorale, groupe de prière, catéchisme, maraudes et accueil paroissial. Ils sont également invités à participer une fois par mois aux évangélisations de rue organisées dans le cadre paroissial.
Le CAP est enfin une année de discernement personnel et professionnel sur le modèle d’une école de vie. Les étudiants peuvent être accompagnés par un coaching individualisé pour apprendre à connaître leurs talents et mieux s’orienter dans la vie professionnelle. Ils peuvent également être accompagnés spirituellement pour discerner un éventuel appel de Dieu dans le cadre d’une vocation religieuse. Le coût total de la scolarité, incluant le logement et les frais de scolarité, est de 3 000 €.
À côté de l’engagement au CAP dans le cadre d’une école de vie incluant une colocation étudiante, s’ajoutent des auditeurs libres qui suivent les cours donnés au CAP, soit dans le cadre de la formation initiale avec délivrance d’un diplôme, soit à la carte en fonction des matières sélectionnées, et qui exercent, en parallèle, une activité professionnelle ou suivent un autre cursus étudiant délivrant un diplôme d’État. Le coût de cette formule, qui n’inclut pas le logement, s’élève à 1 500 €, les cours du CAP occupant l’équivalent d’un mi-temps.
Depuis sa fondation en 2019, le CAP a accueilli plus de 90 étudiants, les promotions sont à taille humaine (environ 20 étudiants). La formation du CAP donne une solide culture générale et permet d’appréhender le monde d’aujourd’hui en tant que chrétien et en tant que citoyen.
Les inscriptions ne sont pas encore closes pour l’année 2025-2026 ; pour candidater, envoyez CV et lettre de motivation à [email protected].
Plus informations sur le site du CAP ou en vidéo.
Mission conclave : prier pour un cardinal
Mission conclave est portée par l’association Lights in the Dark, qui s’inscrit dans la continuité d’un certain Carlo Acutis :
Lancée peu après le retour à Dieu du pape François, l’initiative Mission conclave rassemble 26.000 participants qui ont reçu chacun le nom d’un cardinal-électeur.
Le but est de prier non pas pour qu’il soit élu pape, mais pour qu’il soit inspiré pendant le conclave à faire la volonté de Dieu.
Sur la plateforme, une rubrique dédiée répond au nombreuses questions sur le conclave.
Mission conclave est portée par l’association Lights in the Dark, qui s’inscrit dans la continuité d’un certain Carlo Acutis.
RN et euthanasie : Jean-Philippe Tanguy s’oppose à Jordan Bardella
Tandis que Jordan Bardella, président du parti, s’est publiquement opposé à la loi sur l’euthanasie, le député Jean-Philippe Tanguy, invité sur Europe 1/CNews a affirmé être favorable à l’euthanasie :
Fin de vie : “J’ai toujours été favorable à l’euthanasie et à la fin de vie” affirme @JphTanguy #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/pgnzNfk3Ej
— Europe 1 (@Europe1) May 5, 2025
Vols à la basilique de Nantes, un homme arrêté
La police a placé dimanche en garde à vue un individu de 36 ans suspecté d’être l’auteur du vol de mobilier liturgique signalé le 2 avril à la basilique Saint-Nicolas, dans le centre-ville de Nantes.
Identifié par les caméras de vidéosurveillance, le trentenaire «très bien connu des services de police» portait autour du cou l’un des deux objets de dévotion dérobés.
La paroisse Notre-Dame de Nantes s’est émue du vol de la lampe du tabernacle.
La légalisation de l’euthanasie, une loi maçonnique
Comme l’a rappelé hier Emmanuel Macron, dans un discours devant la Grande Loge de France :
🔴 DIRECT – “Que les francs-maçons s’emparent de ce débat fondamental, la fin de vie, je le dis ici, est une bonne chose”, avance Emmanuel Macron. pic.twitter.com/cOVwwZEf0r
— franceinfo (@franceinfo) May 5, 2025
Fidèle à l’idéologie révolutionnaire, il affirme que la France est la fille de la République (et non plus de l’Eglise) :
🔴🇫🇷ALERTE INFO | Macron en déplacement à la Grande Loge de France , selon lui la France n’est plus la fille ainée de l’église mais : “La France est laïque et la fille naturelle de la République”.
Cancel culture en direct.pic.twitter.com/Q0K31Rh6vU
— Jon De Lorraine (@jon_delorraine) May 5, 2025
Sur CNews, Pascal Praud évoque une organisation clandestine :
Oups, @PascalPraud au sujet de l’intervention de @EmmanuelMacron à la grande loge de France :
“vous avez un PR qui s’adresse à des organisations clandestines”.
Le malaise en direct sur le plateau…
Pour rajouter :
“j’espère que je ne vais pas m’attirer les foudres, clandestines… pic.twitter.com/y2YWuqxEyG— 🇫🇷 fred le gaulois 🇫🇷 Uniondesdroites 🐱🐱 (@FredGaulois) May 5, 2025
Aide à mourir: la loi décryptée avec G. Puppinck
Le vendredi 2 mai, les députés de la Commission sociale de l’Assemblée nationale ont terminé l’examen de la proposition de la loi d’Olivier Falorni qui légaliserait le suicide assisté.
Dans cet entretien du mois, Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, fait le point sur ce que contient réellement cette proposition de loi : ce qu’elle prévoit comme procédure, ce qu’elle interdit et permet à ce stade, si elle prévoit une objection de conscience pour tous, etc.
Il évoque également l’initiative de l’ECLJ de saisir plusieurs organes de l’ONU pour qu’ils rappellent que l’euthanasie est fondamentalement contraire aux droits de l’homme. Chapitres:
- 00:00 Teaser
- 00:54 L’ONU saisie sur l’euthanasie
- 05:01 Euthanasie: un mot mal connoté ?
- 09:37 Une loi par et pour l’ADMD?
- 13:24 Le délit d’entrave à l’aide à mourir
- 17:00 Les conditions d’accès à l’aide à mourir
- 24:24 Les pharmaciens
- 27:28 Une clause de conscience spécifique
- 29:12 Qu’en dit la CEDH?
- 35:49 Le nouveau président de la CEDH.
Parrainer un enfant chrétien du sud Liban avec Chrétienté solidarité
Communiqué de Chrétienté Solidarité :
Yann Baly était hier aux confins du Liban, non loin de la frontière avec Israël, à Marjeyoun et Kawkaba pour apporter les 50 parrainages scolaires que Chrétienté-Solidarité a d’ores et déjà mis en place auprès des familles chrétiennes touchées par la guerre au sud-Liban. Aux côtés de l’ONG libanaise Nawraj, en lien avec les sœurs des Saints Cœurs et la municipalité de Kawkaba (dirigée par son très efficace maire Élie Abou Nakoul), Chrétienté-Solidarité entend faire monter en puissance cette œuvre dans les prochains mois.
Pour parrainer un enfant chrétien du sud Liban et devenir ainsi un ambassadeur de la France fidèle à la promesse de Saint Louis : https://chretientesolidarite.fr/parrainage/
Conférence de mobilisation en ligne : Sauvegardons l’interdit de tuer – aujourd’hui lundi à 21h00
Il reste des places pour la visio de ce soir :
Inscription sur : https://toutmaispasca.org/mobilisation/
Intervenants :
- Grégoire François-Dainville, directeur de la Fondation Jérôme Lejeune,
- Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC)
- Franck Meyer, président du Comité Protestant Évangélique pour la Dignité Humaine (CPDH)
- Louis Bouffard, auteur d’un livre témoignage est atteint un degré avancé dans sa myopathie. Lourdement appareillé, il ne peut désormais plus bouger. Nous fait l’honneur de témoigner.
Points clés de la conférence :
- Point sur la situation politique et le fonctionnement parlementaire : calendrier, définitions, contenu du texte en discussion.
- Raisons de s’opposer : enjeux collectifs, arguments éthiques et sociétaux.
- Comment se mobiliser : espérance, prière, lettres aux députés, outils concrets.
- Témoignage inspirant.
Cette conférence vous donnera les clés pour comprendre les enjeux politiques actuels et agir concrètement. En tant que citoyens, nous avons la responsabilité de faire entendre une voix ferme pour le respect de la vie.
Au moment où beaucoup de politiques français saluent les positions du Pape François, rappelons leur qu’il voyait dans l’euthanasie «un échec de l’amour, reflet d’une “culture du rejet”»
Le Café Enchanté : un coup de jeunes pour les Frères Jacques
De jeunes garçons se mettent en scène au théâtre Saint-Léon pour réinterpréter les chansons du fameux quatuor à moustache. Un résultat épatant dont le souffle poétique qui les anime n’y est pas pour rien selon le père Danziec dans Valeurs Actuelles :
Des articles en tout genre. Des invitations sur les plateaux du service public. Un grand renfort de publicité. Une série documentaire sur Canal + plongeant les téléspectateurs dans les coulisses du spectacle. Trente ans après sa sortie en salle, la mise en scène du film iconique La Haine de Matthieu Kassovitz, transformé par ce dernier en comédie musicale, a rencontré son public. Mêlant chansons originales (avant tout du rap) et danses hip-hop, le tout dans le cadre d’un show visuel et immersif rendu possible grâce à un jeux d’écrans derrière les jeunes acteurs qui occupent la scène, Le Parisien qualifie la performance scénique comme « Le spectacle le plus réussi de l’année ». Le triomphe fut bien au rendez-vous l’automne dernier, à la Seine Musicale, avant que la troupe enchaîne une tournée en province depuis janvier 2025.
Il n’en reste pas moins que le bon mot de saint François de Sale nous rappelle une évidence : si « Le bruit ne fait pas de bien », le plus souvent « le bien ne fait pas de bruit. » Au théâtre Saint-Léon, dans le XVe, à Paris, se produisait hier soir une petite troupe, partie de rien et inconnue de tous, venue offrir un spectacle dont on aurait tort de se priver. Ils seront d’ailleurs encore sur les planches ce dimanche 4 mai à 18h30 ; et on l’espère pour d’autres dates à venir.
Au socle de leur amitié : l’amour du chant et de la langue française
Le Café Enchanté – c’est le titre du spectacle – se propose de redonner vie aux célèbres chansons des Frères Jacques, quatuor de l’après-guerre dont le style unique passe les générations. Derrière ce Café Enchanté se cache la troupe des Enlumineurs, joyeuse bande d’une quinzaine de jeunes gens à la moyenne d’âge de 22 ans. Amateurs mais d’un professionnalisme épatant, structurés en association mais bénévoles au grand cœur (la troupe ne cherche pas à “faire de l’argent”, le bénéfice réalisé couvrant les frais de fonctionnement, le reste étant reversé à des œuvres), les Enlumineurs se sont lancés sur les planches il y a un an. A l’origine, il s’agit d’un groupe d’amis, lycéens dans les Yvelines et membres des petits-chanteurs de l’école Saint-Dominique-du-Pecq. Au socle de leur amitié : la culture du chant et l’amour de la langue française. Loin de se vautrer dans des canapés, consoles à la main durant leur week-end, ou de se laisser piéger par le narcissisme de Tik-Tok, ils préfèrent à l’occasion de leurs virées du samedi soir amuser la galerie. Devant leurs connaissances et leurs proches, ils se prennent à interpréter à plusieurs voix les tubes intemporels des Frères Jacques. Rapidement, l’un d’eux propose d’aller plus loin. « Pourquoi ne pas mettre en valeur de façon spectaculaire ce patrimoine de la chanson spectaculaire ? » se demande Jacques de Villiers, à peine âgé de 20 ans. Il se lance alors dans l’écriture, rédige un scénario et imagine sa mise en scène. Hors de question de tomber dans la facilité d’un copier-coller des Frères Jacques. Il s’agit, mieux encore, d’augmenter la dimension poétique de leurs chansons en les insérant dans une histoire, un conte français propre à emporter l’auditoire.
Un toupet monstre pour un résultat bluffant
« Le culot, ça ne s’invente pas », cette réplique de l’un des acteurs/chanteurs au début de la représentation résume à elle seule l’aventure de la troupe des Enlumineurs. Avec un toupet monstre, cette bande d’amis de l’Ouest-parisien s’est donc constituée en troupe de café-théâtre, en plus de mener en parallèle leurs études. Cinq chanteurs et trois musiciens sous les feux des projecteurs et le même nombre en coulisse pour les travaux invisibles, mais ô combien indispensables, allant des décors à l’administratif. Au début de chaque représentation, tout ce groupe se trouve d’ailleurs sur scène, l’air de rien, vaquant à d’ultimes préparatifs. Tandis que le public est installé et discute, plus ou moins bruyamment, dans la salle en attendant le début du spectacle, une voix off résonne « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs… ». Les acteurs, présents sur l’estrade, se figent alors, offrant un tableau digne de La Guinguette ou du Déjeuner des canotiers de Renoir. La suspension au-dessus du temps commence. Pendant près de deux heures, le spectacle du Café Enchanté captive l’assistance en dévoilant sous ses yeux une promenade musicale où s’épousent légèreté et profondeur, rires et larmes. Le fond du sujet ? Un thème des plus universels : trois amis remontent le moral d’un quatrième compère qui se trouve au plus bas. Il est minuit, la fin du service approche et le garçon de café veut légitimement baisser le rideau. Rien n’y fera, l’amitié vaut bien une nuit à discuter et à chanter. Tous les conseils sont bons pour redonner goût à la vie à celui dont le cœur et le portefeuille sont en berne. C’est sur ce fil rouge que viendront s’intercaler les grands classiques des Frères Jacques. Les jeunes chanteurs redonnent ainsi vie au Fric, à La photographie, aux Tics, au Chasseur, à M. William pour le plus grand bonheur des connaisseurs comme des néophytes. Mais ce qui frappe et saisit dans cette comédie chantante du Café Enchanté réside dans son exceptionnelle capacité à emporter les spectateurs là où ils ne s’attendent pas. Bien sûr, cette histoire d’amitié, comme toutes les véritables sollicitudes, est faite d’esprit potache et de grand cœur, de franches rigolades et de silences complices. Le Tango des perceurs de coffre-fort, le fameux Shah Shah Persan et la mythique chanson de La Ceinture – dont on ne peut que saluer la remarquable chorégraphie originale – arrachent bien entendu des rires aux grands comme aux plus jeunes. Pour autant, grâce à une mise en scène subtile et délicate, cela n’empêche pas les chanteurs d’émouvoir le public en interprétant La lune est morte ou La branche. Des esclaffements, le public passe subitement à un silence méditatif.
Si le bien ne fait pas de bruit, les Enlumineurs ont le grand mérite, le temps d’une soirée, de le mettre en mélodie. Comment ne pas se réjouir devant cette France bien élevée ! Le spectacle du Café Enchanté constitue un délicieux bol de jeunesse et d’air frais. Il nous rappelle opportunément que la bonne éducation, la culture du beau et l’élégance du verbe portent en germe les meilleures moissons d’espérance. Celles-là même dont notre pays a besoin pour aller de l’avant. Et se remettre debout, le cœur plein d’étoiles.
La promotion de l’euthanasie au 20e siècle [Rediffusion]
[Article publié en février 2024, rediffusé aujourd’hui en raison de l’actualité]
Cette enquête historique de l’ECLJ offre un éclairage sur l’origine et la pensée des mouvements occidentaux militant pour la légalisation de l’euthanasie. Elle retrace l’évolution de ce courant de pensée à travers le XXe siècle, permettant ainsi de mieux comprendre les enjeux des débats actuels sur l’euthanasie et le suicide assisté.
Voici la présentation de cette enquête, rédigée par Grégor Puppinck, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice :
L’euthanasie, ou les diverses formes « d’aide médicale à mourir », est devenue une pratique courante dans plusieurs pays occidentaux depuis le début du XXIe siècle, à tel point qu’elle y est en voie de normalisation. Cette situation est l’aboutissement d’une histoire qui trouve sa source principale au tournant du XIXe et du XXe siècle.
Matérialisme, malthusianisme, eugénisme, progressisme, etc., les mouvements de pensée qui ont promu l’euthanasie ont changé de discours ces dernières années, mais l’idéologie mortifère est toujours bien là, cachée sous le voile de la bienveillance et de la compassion.
Manifeste pour l’unité rituelle
Alors que le pontificat du pape François est achevé et que les cardinaux vont entrer en conclave, il est évident que la place accordée à la liturgie traditionnelle sera un dossier important pour le prochain pontife.
En 2021, l’archidiocèse de Chicago précisait la manière dont il entendait appliquer le motu proprio Traditionis Custodes : parmi différentes mesures restrictives, il interdisait les livres liturgiques traditionnels pour le Triduum pascal. Depuis des mois on apprend avec toujours plus de consternation et de tristesse les arrangements rituels mesquins imposés ici et là (arrangements acceptés malheureusement parfois ici et là…). C’est une idée véritablement saugrenue, moderne et peut-être même areligieuse de vouloir à toutes forces tout mélanger : accoler le nouveau rite d’ordination à une messe traditionnelle (Toulon et Carcassonne si l’on a bien compris), alterner les missels de dimanche en dimanche (Pontcalec), tolérer la messe mais interdire baptême, mariage, extrême-onction, confirmation (les diocèses et les cas abracadabrants ne se comptent plus), chercher à imposer la coexistence des deux missels au pèlerinage de Chartres, ou encore interdire la célébration traditionnelle de certaines fêtes (Chicago donc, avec d’autres)…
Dans le contexte de Traditionis custodes et des responsa ad dubia qui suivirent, la pression a été grande, venant de toutes parts, pour tenter de faire rentrer dans le rang les récalcitrants. L’objectif n’était pas occulte, nul complot, l’action se passait au grand jour : les livres liturgiques promulgués par Paul VI sont la seule expression du rit romain estimait feu le pape François. Législation, menaces, contraintes, chantages ont été tour à tour brandis pour nous décourager. Récemment, es qualité de président de la conférence des évêques de France[1], monseigneur de Moulins-Beaufort, dans un entretien dédaigneux et blessant faisait sentir tout sa superbe vigilance. De son côté dans une autre interview encore plus lunaire, monseigneur Jordy, es qualité de vice-président de la conférence des évêques de France[2], laissait jaillir sa profonde défiance et son absolue mésestime pour le monde traditionnel. Il n’est pas toujours évident de se sentir aimés par nos pasteurs ! Mais laissons là ces avanies, elles passeront. D’autant que tous les évêques et tous les cardinaux ne sont pas coulés au même moule, loin s’en faut et Dieu merci !
Pourquoi ne céderons-nous jamais un centimètre de terrain liturgique ? Ni baptême, ni dimanche, ni calendrier, ni lectionnaire, pas plus de mariage que d’obsèques, aucun saint, aucune rubrique, pas le moindre iota ? Et pas plus demain qu’il y a cinquante ans ?
On pourrait aborder la question sous différents biais :
- Pastoral avec Jean de Tauriers[3], « Qui osera regarder en face le désastre et en tirer les conséquences ? Les chiffres parlent pourtant d’eux-mêmes. »
- Spirituel avec Benoît XVI[4], « Ce qui a été sacré pour les générations précédentes ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. »
- Juridique avec le père Réginald-Marie Rivoire[5], « Ce qui est choquant, ce n’est pas tant que François contredise son prédécesseur, mais qu’il traite un rite liturgique multiséculaire comme s’il s’agissait d’une matière purement disciplinaire. »
- Doctrinal avec un groupe de théologiens[6], « On est fondé à craindre que, ne mettant plus en évidence le Sacrifice de Jésus, l’ordo Missæ ne le voue en fait à l’oubli ; car ce Sacrifice est une réalité trop surnaturelle pour que l’homme puisse, sans signe, s’en souvenir et en vivre. »
On pourrait. Et il faudrait ; et depuis soixante ans on l’a amplement entrepris sans presque jamais recevoir de réponse autre que celle du doigt tendu et des sourcils froncés en appui de l’injonction : obéissez !
Je voudrais aujourd’hui l’aborder sous un angle simplement rituel.
La liturgie est-elle un matériau disponible que l’on peut modeler à loisir, pétrir, transformer, retrancher, réinitialiser, raboter, découper, adapter ? A-t-elle comme premier effet de favoriser la pastorale qui elle-même se réduirait à du lien social ? N’est-elle pas plutôt la prière que le Christ rend à son Père par l’intermédiaire de l’Église ? Un culte incessant, toujours identique et toujours renouvelé car illuminé de l’intérieur par les paroles du Verbe, les prières des saints, les gestes antiques et patinés ? En ce cas il est alors évident que prendre un bout de ceci et un bout de cela (quel qu’il soit) n’a aucun sens, est littéralement insensé.
Comment peut-on espérer croître dans la vie spirituelle, comment peut-on pénétrer en profondeur les mystères, comment peut-on approfondir la contemplation des choses divines en papillonnant d’un rit à l’autre ? La vie spirituelle est trop exigeante pour cela ; accessible à tous, certes, mais exigeante. Saucissonner c’est au contraire renoncer à rendre à Dieu la perfection (humaine j’en conviens, mais si peu humaine cependant) du culte qui lui est dû, et renoncer tout autant à la puissance de la sanctification qui en jaillit naturellement et nous désaltère. Et si certains, pour se rassurer, se réjouissent que les plus jeunes passent sans difficulté d’un rit à l’autre, je voudrais leur adresser deux remarques ; premièrement pour mettre chacun en garde contre cette bougeotte qui ne permet pas le juste approfondissement spirituel qu’offre la fidélité rituelle ; je crois que l’on ne peut s’en satisfaire, ni s’en réjouir, même si l’on doit momentanément s’en accommoder. Deuxièmement, l’observation montre qu’avec le temps (le mariage, les exigences de l’éducation des enfants) vient la stabilité qui, bien souvent, est en faveur de la liturgie traditionnelle.
Il faut une vie entière pour pénétrer un rit. Les contemplatifs bénédictins qui se nourrissent de liturgie (je pense spontanément à Dom Guéranger, à Dom Delatte, à Dom de Monléon, à Dom Gérard…) nous l’ont dit, ils l’ont expérimenté de tout leur être, plusieurs heures par jour ; c’est pourquoi d’ailleurs les moines se méfient des gyrovagues. Car il en va pour un rit comme pour une règle : on ne peut être dominicain le matin et visitandine le soir, chartreux le dimanche et carmélite le restant de la semaine… La liturgie, celle qui mérite pleinement ce nom, ne se laisse pénétrer que lentement, par la répétition qui touche progressivement l’âme embuée, éclaire notre intelligence, ouvre nos yeux sur la réalité de la création et du monde dans lequel nous nous mouvons avec quelques difficultés. C’est parce qu’elle vient de loin et qu’elle est un édifice total qu’elle répond à sa double finalité : d’abord louer Dieu, ensuite nous sanctifier. La vie intérieure n’est pas une mince affaire. Elle nécessite persévérance, silence, recommencement, exploration, décantation. Par l’intériorisation et l’approfondissement de la prière liturgique on entre toujours plus dans les mystères de notre foi. La liturgie est la voie royale pour cela. C’est la voie royale parce que c’est ce qu’a voulu Dieu lui-même, et c’est une mission essentielle qu’il a confié à son Église. A force de côtoyer le rit, à condition d’être patients, humbles et persévérants, le rit nous ouvre pleinement son sens. Immolant souhaits et préférences, sans aller chercher ici et là ce qui nous satisfait immédiatement, nous rejoignons la haute et sainte et vénérable prière de l’Église qui, en un certain sens, n’est pas faite de main d’homme. Les réalités que recouvrent l’œuvre liturgique, l’opus Dei, sont si profondes, mystérieuses, terribles, qu’il faut user de tous ses trésors pour que l’âme en tire profit. Le rit et son noble cortège de rubriques nous aident à aller des choses visibles aux choses invisibles. Ainsi les vêpres répondent à la messe dans l’unité de calendrier qui les lie intimement ; les sacrements s’appuient les uns sur les autres et les sacramentaux les escortent ; les diacres qui proclament l’Évangile pour toute la création sont préalablement ordonnés pour le chanter por vis quam pro defunctis ; les évangiles du dernier et du premier dimanche de l’année liturgique se répondent et nous rappellent notre fin. La trame dense et drue de la liturgie tisse le plus inextricable et le plus extraordinaire ouvrage. Comme pour la pratique des vertus, c’est la force de la fidélité aux petites choses d’imprimer lentement une grande idée, de créer une habitude. « Bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle en peu de chose, je vous établirai sur beaucoup d’autres : entrez dans la joie de votre Seigneur. » (Saint Matthieu.)
Écrivant cela je ne prétends pas que le nouveau rit ne possède aucune disposition au culte et à la sanctification : il en possède autant qu’il conserve de vestiges de l’ancien. De même, je ne prétends pas qu’il soit impossible de se sanctifier avec la liturgie réformée, mais par analogie avec les promesses de Notre Seigneur à ceux qui témoignent d’une dévotion à son Sacré-Cœur, je crois bien que par la fréquentation de la liturgie traditionnelle, les âmes tièdes deviendront ferventes et les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.
Le pape François que nous confions à la miséricorde divine est mort, la liturgie traditionnelle est toujours là. Puisse le futur pape acter que la liturgie ne se morcelle pas.
Cyril Farret d’Astiès
[1] Il ne l’est plus depuis.
[2] Et responsable du suivi des catholiques de tradition.
[3] https://www.lesalonbeige.fr/atheisme-catholique/
[4] Motu proprio Summorum pontificum.
[5] Sedes Sapientiae n°171, mars 2025, La rationalité des normes canoniques.
[6] La pensée Catholique n°122, 1969.
Sainte Jeanne d’Arc au programme de Gloria
Le numéro de mai du magazine Gloria est consacré à sainte Jeanne d’Arc, avec aussi un article sur le Cœur Immaculé de Marie.
Découvrez la vie de sainte Jeanne d’Arc, héroïne historique et patronne secondaire de la France. Des prières et méditations complètent cet article illustré d’œuvres d’art.
Gloria vous emmène dans la magnifique cathédrale Sainte-Croix. Lieu de pèlerinage depuis des siècles, la cathédrale d’Orléans a une place particulière dans l’histoire de France.
Côté littérature, Jeanne d’Arc a inspiré de nombreux livres, mais si un écrivain a été marqué par cette sainte héroïne, c’est bien Charles Péguy. Focus sur Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc.
L’Etat de Washington viole le secret de confession
Dans l’Etat de Washington, la loi supprimant le secret de la confession, sous peine de prison, a été signée par le gouverneur Bob Ferguson, pro-avortement et pro-LGBT, qui a osé mettre en avant sa « foi catholique » et l’avis de son oncle prêtre jésuite.
Le projet de loi a été adopté par les sénateurs le 28 février par 28 voix contre 20, et par les députés le 11 avril par 64 voix contre 31.
Le lendemain du jour où Trump met en place une commission pour la liberté religieuse.
Déroute des européistes en Roumanie
George Simion, chef du parti de droite souverainiste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), est arrivé, dimanche 4 mai, largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie avec plus de 40 % des voix. Il sera opposé au second tour, le 18 mai, au maire de Bucarest, le centriste et pro-européen Nicusor Dan, arrivé deuxième avec 21 % des voix.
Malgré l’acharnement du système, qui a écarté Călin Georgescu de l’élection, « c’est la victoire de ceux qui veulent que la Roumanie soit un pays libre et respecté », selon M. Simion. Avec ses partisans, il a chanté « Dégagez les voleurs, les patriotes arrivent ». Le candidat des partis pro-européens de la coalition gouvernementale, Crin Antonescu, n’est arrivé que troisième, avec 20 % et se retrouve éliminé.
Călin Georgescu pourrait devenir Premier ministre, de quoi susciter l’ire d’Ursula von Der Leyen… Il avait obtenu 23% lors du premier tour annulé fin 2024. Sa persécution a permis d’obtenir l’effet inverse puisque le parti AUR passe donc de 23 à 40% au premier tour !
Née en 2019, l’Alliance pour l’unité des Roumains a prospéré durant la crise du Covid et, à la surprise des sondeurs, a fait son entrée au Parlement en 2020, en recueillant 9 % des suffrages. A l’hiver 2024, aux élections parlementaires – législatives et sénatoriales –, AUR double son score avec 18 %, et devient la deuxième formation du pays.
La Roumanie vient d’offrir à Madame von der Leyen un très joli boomerang. pic.twitter.com/CHr4rZOL6I
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 5, 2025
🇷🇴 Félicitations à notre allié @georgesimion qui arrive largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie ce soir, avec plus de 30% des voix. pic.twitter.com/pIpfdFfKtO
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) May 4, 2025
Euthanasie : le double-jeu de François Bayrou
Comme à son habitude sur les sujets sociétaux, le “catholique” François Bayrou cherche à nous enfumer. Interrogé dans le JDD sur la loi visant à légaliser l’euthanasie, il ne change pas de refrain “démocrate-chrétien” :
J’ai pris la décision de séparer le débat sur les soins palliatifs des débats sur l’euthanasie. Cela ne m’a pas valu que des amis, je le sais bien. Mais ma démarche est simple. Il y a d’abord un devoir national : les soins palliatifs. Sur ce point, deux principes formulés par Jean Leonetti résument tout : « Je ne te laisserai pas seul » et « Je ne te laisserai pas souffrir ». Voilà, selon moi, l’engagement qu’un pays doit prendre envers ceux qui arrivent au terme de leur vie. Et pourtant, encore aujourd’hui, près de 30 % des départements n’ont aucune structure de soins palliatifs. C’est une honte. Et puis, il y a la question de la fin de vie elle-même, de l’aide active à mourir, de l’euthanasie, pour employer le mot juste. Cette question touche à la conscience la plus intime. Je comprends que l’on puisse être pour, contre, ou simplement dans le doute. C’est une question éthique majeure, qu’on ne peut trancher à la légère et sur laquelle chacun doit prendre en conscience sa responsabilité.
Et vous, intimement, êtes-vous favorable ou défavorable à l’euthanasie ?
Je suis spontanément du côté du soin et de la défense de la vie. La vie, c’est unique, fragile et irremplaçable. Mais je ne suis pas aveugle. Il existe des situations extrêmes, des cas de souffrance et de désespoir que nul ne peut ignorer. C’est désormais au Parlement de conduire le travail de discernement. Ce n’est pas une question technique, c’est une question d’humanisme. Une question de civilisation. Ce débat mérite gravité et respect. Parce qu’il touche à ce qu’il y a de plus sacré dans notre condition humaine.
Le texte actuel ne comporte plus certains garde-fous. Cela ne vous inquiète-t-il pas ?
Faire sauter les garde-fous, ce n’est pas ma sensibilité, ni comme citoyen, ni comme chef du gouvernement. Mais j’ai confiance dans notre démocratie. L’Assemblée nationale, dans sa diversité, et le Sénat veilleront à l’équilibre. Je ne crois pas que cette pluralité mène aux excès. Et je serai vigilant, de toutes mes forces. Je me souviens d’une lettre bouleversante, reçue il y a quelques années. Une mère me parlait de sa fille trisomique : « Elle est si douce, disait-elle. Elle veut toujours faire plaisir. Quand je ne serai plus là, il suffira de peu pour la convaincre que ce serait mieux de venir me rejoindre. » Je n’ai jamais oublié cette phrase. Je sais que, pour beaucoup, l’euthanasie active est un combat de liberté. Je respecte cela. Mais on peut, avec la même force, défendre une autre idée de la dignité humaine.
Voilà l’entourloupe : Bayrou se déclare du côté de la vie mais sur l’euthanasie, ce n’est pas une question “qu’on ne peut trancher à la légère”, il est du côté du soin “mais il n’est pas aveugle face aux situations extrêmes”… Ou comment donner son aval à l’euthanasie. Faire sauter les garde-fous ? Mais c’est ne pas avoir confiance en la démocratie. Sic. “Le Parlement veillera à l’équilibre. Re-sic.
Le conclave, une élection pas comme les autres
Véronique Jacquier reçoit
- L’𝗮𝗯𝗯𝗲́ 𝗖𝗵𝗿𝗶𝘀𝘁𝗶𝗮𝗻 𝗩𝗘𝗡𝗔𝗥𝗗, responsable de la communication du Diocèse de Monaco
- 𝗟’𝗮𝗯𝗯𝗲́ 𝗧𝗵𝗶𝗲𝗿𝗿𝘆 𝗟𝗔𝗨𝗥𝗘𝗡𝗧, curé de la paroisse Saint-Roch à Paris
- 𝗣𝗵𝗶𝗹𝗶𝗽𝗽𝗲 𝗣𝗜𝗖𝗛𝗢𝗧-𝗕𝗥𝗔𝗩𝗔𝗥𝗗, historien
Et Aymeric Pourbaix en duplex de Rome
“Nous devons toujours être une nation sous Dieu”
Le 1er mai, Donald Trump a célébré la Journée nationale de prière dans le jardin des Roses de la Maison Blanche. Il a déclaré notamment :
Aujourd’hui, alors que le peuple américain se tourne vers Dieu dans la prière, nous perpétuons une tradition plus ancienne que notre indépendance elle-même. Il y a près de 250 ans, le 12 juin 1775, le Congrès continental a décrété un jour de jeûne et de prière afin que les Américains qui luttaient pour leur liberté puissent demander l’aide du Tout-Puissant. Aujourd’hui, plus de deux siècles et demi plus tard, au cœur d’une Amérique libre et fière, nous nous réjouissons que Dieu ait répondu à ces prières. Et je pense que Dieu a répondu à d’autres prières, car il a mis en place une administration pour diriger ce pays qui vous rendra à nouveau fiers, qui vous fera croire et croire encore plus. Et qu’Il continue d’entendre nos prières pour guider nos pas et édifier notre nation bien-aimée vers des sommets encore plus élevés.
Nous ramenons la religion dans notre pays, et nous la ramenons rapidement et avec force, car pour que l’Amérique soit une grande nation, nous devons toujours être une nation sous Dieu (« One nation under God », serment au drapeau).
Alors que nous inclinons la tête en ce beau jour, une fois de plus, nous devons faire confiance à notre Dieu, car notre Dieu sait exactement où nous allons, ce que nous faisons, il connaît chaque instant de notre vie.
Voilà qui nous change du laïcisme de nos élites politiques, de la Libre Pensée, LDH et autres franc-maçons.
Puis il a signé le décret créant la Commission pour la liberté religieuse, chargée de produire
« un rapport complet sur les fondements de la liberté religieuse en Amérique, les stratégies visant à mieux faire connaître et à célébrer le pluralisme religieux pacifique de l’Amérique, les menaces actuelles qui pèsent sur la liberté religieuse et les stratégies visant à préserver et à renforcer la protection des générations futures ».
Et il nomme président de la commission le lieutenant-gouverneur du Texas, Dan Patrick (l’adjoint du gouverneur Greg Abbott), chrétien évangélique 100% pro-vie, anti LGBT, anti-woke, anti-immigration, pour la liberté scolaire, contre la dictature covidienne, etc.