Création du Conservatoire des Biens de Congrégations
Communiqué du nouveau Conservatoire des Biens de Congrégations:
Garder les lieux spirituels pour les vocations de demain
Près de 300 sites appartenant à des congrégations religieuses risquent de tomber en déshérence d’ici 10 ans. Pour répondre à ce défi, plusieurs congrégations pérennes ont choisi d’unir leurs forces dans un instrumentum inédit – le Conservatoire des Biens de Congrégations. Sa raison d’être : « garder les lieux » jusqu’au renouveau des vocations, tout en les faisant vivre au service du bien commun. Son but : aider les congrégations qui peinent à faire vivre leurs lieux de prière et trouver des moyens pour les conserver ou les transmettre pour la mission. Telle est la finalité du Conservatoire des biens des congrégations.
Créé par des religieux pour des religieux, en lien étroit avec des professionnels laïcs experts et attentifs, le Conservatoire des biens des congrégations est un signe d’espérance : oui il existe un avenir au cœur de l’Eglise pour le patrimoine sacré dont la destination est compromise.
Ces sites religieux forment un héritage indivis de foi, d’art et d’histoire et leur mission est de dire à nos contemporains : n’ayons pas peur, le Christ est présent avec nous jusqu’à la fin du monde. Oui, garder les lieux, c’est préparer le terrain pour le réveil spirituel que nous espérons et qui commence à poindre ici et là. La renaissance des vocations a besoin de cet acte de foi. Déjà des signes avant-coureurs viennent surprendre notre mélancolie : la hausse constante du nombre des catéchumènes et l’augmentation inattendue des entrées au séminaire en ce mois de septembre. C’est aussi un enjeu de solidarité : si un nombre significatif de congrégations voient leurs forces diminuer localement, d’autres peuvent les aider. Le Conservatoire des biens de congrégations est une structure de confiance pour mutualiser ressources et compétences.
Le Conservatoire des Biens de Congrégations propose un accompagnement pour veiller sur la détention canonique et civile des biens, organiser leur entretien, contractualiser, si besoin, des baux de très longue durée, trouver une solution économiquement viable … Des experts sont à la disposition de la gouvernance des congrégations pour accompagner, discerner et organiser le futur de ces lieux en relation étroite avec la mission, y compris lorsque les biens se situent à l’international. A l’abri de tout conflit d’intérêt, ils apportent un diagnostic juridique, pastoral, économique. Ainsi, ils peuvent proposer, en relation étroite avec la congrégation, une solution adaptée, compatible avec le charisme du lieu.
D’ores et déjà, une journée de réflexion se tiendra à Paris le 5 février prochain à l’attention des supérieur(e)s et économes des congrégations, sont attendus parmi les intervenants : Ariane Bernard, Présidente du Conservatoire, Dom Dupont, abbé émérite de Solesmes et le P. Joseph Thomas Pini op (informations à venir).
Le Seigneur nous a dit qu’il ne nous abandonnerait pas ; et il ne nous abandonnera pas. Parce que l’Espérance, qui prend sa source dans la prière est aussi invitation à l’action, l’équipe du Conservatoire des biens des congrégations est à pied d’œuvre.
Voici l’adresse du site internet : https://conservatoire-congregations.org/
“La France sans le christianisme n’est plus la France”
Eric Zemmour, président de Reconquête, était l’invité de Christine Kelly dans Face à l’Info sur Cnews le lundi 20 octobre.
À l’occasion de la sortie de son prochain livre, « La messe n’est pas dite », le 22 octobre, Eric Zemmour est revenu sur les motivations qui l’ont poussé à écrire un live sur la religion. Élevé dans le judaïsme, il fréquenterait régulièrement la synagogue. Il écrit lui-même dans son livre :
« Je ne suis pas catholique ni même chrétien. J’ai été élevé dans la tradition juive de mes ancêtres. Mais la France sans le christianisme n’est plus la France. Et je veux continuer à vivre en France. »
Alors pourquoi ne pas se convertir ?
Les “journalistes” de Libération Plottu et Macé ainsi que la Ligue des droits de l’homme mis en examen pour diffamation
En juin 2024, le quotidien de gauche a qualifié à tort d’antisémite un candidat du Rassemblement national aux élections législatives. Après le dépôt d’une plainte pour diffamation, deux militants-journalistes, le directeur de la publication du média, ainsi que la Ligue des Droits de l’Homme, ont été mis en examen.
24 pays persécutent les croyants et 38 pays pratiquent la discrimination religieuse
L’édition 2025 du Rapport sur la liberté religieuse dans le monde présente un état alarmant : plus de 5,4 milliards de personnes, soit près des deux tiers de l’humanité, vivent dans des pays qui ne respectent pas la liberté religieuse.
L’étude, qui couvre toutes les confessions et 196 pays, classe les nations en deux catégories :
- 24 pays sont classés dans la pire des catégories, celle des persécutions. Des violations graves et systémiques, impliquant de la violence, des arrestations et de la répression, sont susceptibles d’affecter plus de 4,1 milliards de personnes dans des pays tels que la Chine, la Corée du Nord, l’Inde, le Nigeria et le Nicaragua. Dans 75 % de ces pays (18 sur ces 24), la situation s’est détériorée.
- 38 pays sont classés comme subissant des discriminations religieuses, affectant potentiellement plus de 1,3 milliard de personnes — 17,3 % de la population mondiale. Dans ces pays, tels que l’Égypte, l’Éthiopie, la Turquie et le Vietnam, les groupes religieux sont confrontés à des restrictions en matière de culte, d’expression et d’égalité des droits.
Le rapport identifie trois tendances majeures qui alimentent la répression religieuse :
- Les régimes autoritaires : Les pouvoirs oppressifs placent de plus en plus le contrôle et la répression légale de la religion au cœur de leur stratégie de consolidation, notamment en Chine, en Érythrée, en Iran et au Nicaragua.
- La violence djihadiste : L’extrémisme religieux s’intensifie, notamment en Afrique de l’Ouest et centrale, où des groupes djihadistes étendent leur contrôle et ciblent les communautés chrétiennes et musulmanes qui n’adhèrent pas à leur idéologie.
- Le nationalisme religieux : L’instrumentalisation de l’identité ethnique et religieuse viole les droits des minorités, particulièrement en Inde et au Myanmar.
– Migrations et déplacements forcés : Des millions de personnes ont fui la violence et la discrimination, faisant de la persécution religieuse un facteur majeur et souvent négligé de la crise mondiale actuelle de déplacement.
– Explosion des crimes de haine antisémites et anti-musulmans en Occident et hausse des actes anti-chrétiens.
– Doublement vulnérables, les femmes et les filles issues de minorités religieuses – certaines âgées de seulement 10 ans – subissent des abus systématiques, comme au Pakistan, en Égypte et au Mozambique.
De manière générale, ces persécutions religieuses se sont intensifiées dans un contexte de multiplication des conflits (Ukraine, Soudan, Myanmar…) et du développement de l’IA, de plus en plus utilisée pour traquer les croyants notamment en Chine ou en Corée du Nord.
Face à ces drames, l’AED réaffirme que la liberté religieuse est un droit humain fondamental inscrit à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et non un privilège. Elle appelle à une action urgente pour soutenir les communautés religieuses qui font preuve d’une résilience indéfectible face à la persécution. Pour la première fois de son histoire, elle lance une pétition mondiale pour assurer la protection du droit à la liberté religieuse et invite chacun à la signer.
Lien vers la pétition : https://acninternational.org/fr/petition/
« La liberté religieuse n’est pas simplement un droit légal ou un privilège qui nous est accordé par les gouvernements (…). Lorsque cette liberté est niée, la personne humaine est privée de la capacité de répondre librement à l’appel de la vérité (…). Depuis plus de vingt-cinq ans, votre Rapport sur la liberté religieuse dans le monde a été un puissant instrument de sensibilisation. Ce rapport fait plus que fournir des informations. Il témoigne, donne la parole à ceux qui n’en ont pas et révèle la souffrance cachée de beaucoup. » – Pape Léon XIV – Audience à l’AED, Rome, 10 octobre 2025.
Le rapport complet sur la Liberté Religieuse dans le monde qui couvre la période de janvier 2023 à décembre 2024 est disponible en français.
Depuis 1999, l’AED publie le Rapport sur la liberté religieuse dans le monde. Edité tous les deux ans en 6 langues et consultable en intégralité ci-dessous, ce rapport examine l’état de la liberté religieuse dans 196 pays, toutes confessions confondues.
Le rapport présente :
- une carte du monde classant les pays selon leur niveau de liberté religieuse,
- 196 fiches pays articulées autour de 4 parties : statistiques, situation juridique sur l’application de la liberté religieuse, descriptions des évènements sur les deux années couvrant la période du rapport et perspectives pour la liberté religieuse,
- Un document de synthèse comportant des analyses régionales, des études de cas, des témoignages.
Le Rapport est élaboré par un groupe de 40 experts indépendants, universitaires, chercheurs et journalistes. Les auteurs étudient le statut de la liberté religieuse dans chaque pays en se basant sur des recherches, des sources officielles -précisées en note de bas de pages-, des entretiens et des visites sur le terrain, en suivant des paramètres objectifs et une méthodologie précise. Les statistiques sur la démographie religieuse sont tirées de la World Religion Database (WRD).
A travers ce Rapport bisannuel, l’AED, qui œuvre dans 140 pays à travers plus de 5000 projets par an :
- Rappelle l’importance capitale de maintenir le droit à la liberté religieuse, tel que précisé dans l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme condition essentielle à la paix dans le monde.
- Exhorte les pouvoirs publics, ainsi que les citoyens, à « ne pas fermer les yeux » ni même à détourner le regard à cause de considérations économiques ou politiques, sur la persécution religieuse. A cette fin, le dernier Rapport, a été présenté au Parlement européen, et en France, au Sénat et à l’Assemblée nationale.
Lessard-en-Bresse (71) : la grotte des Libaux, réplique de Lourdes, a été saccagée
Mardi matin, la grotte des Libaux a été retrouvée saccagée. C’est au moins la troisième fois en dix ans que la grotte des Libaux, créée après la Seconde Guerre mondiale à Lessard-en-Bresse, sur le modèle de la grotte de Lourdes, est victime de dégradations. Elle a été construite en reconnaissance des villages épargnés par le conflit.
Une grande partie des statuettes ont été décapitées, tandis que l’autel et plusieurs plaques ont été cassés. D’autres cadres ou objets laissés au fil du temps ont également été cassés ou renversés.
Les Patriotes de la diversité
Manifestation étonnante des “Patriotes de la diversité et des Citoyens patriotes” place de la République, à Paris :
Les Patriotes de la Diversité se définissent comme un mouvement républicain et indépendant de citoyens engagés pour défendre les valeurs de liberté, d’égalité de fraternité et laïcité :
Nous voulons agir pour défendre les valeurs de la république, réconcilier les français entre eux, lutter contre les discours de haine et bâtir une société plus juste, unie et fraternelle. Nous pensons que la diversité n’est pas une menace, mais une richesse si elle se reconnait dans un socle commun de valeurs, la République, la laïcité, l’égalité des droits, la liberté d’expression, le respect des différences. Nous voulons rassembler toutes les personnes qui aiment la France et qui défendent ses valeurs et lutter contre les extrémismes de tous bords et ceux qui nous divisent.
Pourquoi avons-nous appelé ce mouvement Les Patriotes de la Diversité ? Parce qu’il fallait réconcilier deux mots que beaucoup ont cherché à opposer. Deux mots magnifiques, puissants, mais trop souvent déformés, récupérés, instrumentalisés. Le mot patriote a été confisqué par certains courants politiques, notamment par des personnes qui en ont fait un symbole d’exclusion. Résultat : aujourd’hui, beaucoup n’osent même plus dire qu’ils aiment la France. Ils ont peur d’être étiquetés, jugés, traités de racistes ou d’extrême droite simplement parce qu’ils affichent une fierté sincère envers leur pays et leur drapeau. Comme si aimer la France était devenu une faute. Comme si le patriotisme devait se vivre en silence.
Le mot diversité, quant à lui, a été vidé de son sens par ceux qui prétendent en faire un combat. Instrumentalisé par l’extrême gauche, il est devenu un outil de division, utilisé pour victimiser à outrance les populations issues de l’immigration, les enfermer dans un statut de victimes éternelles, et en faire un levier de pouvoir, au service de stratégies électorales cyniques. Ce mot ne devrait pas servir à opposer, culpabiliser ou manipuler. Il devrait rassembler. Élever. Unir.
Nous avons voulu reprendre ces deux mots. Les remettre à leur juste place. Les réconcilier autour d’un même projet : rassembler tous ceux qui aiment la France, avec fierté et sincérité. Parce qu’il fallait oser. Oser rapprocher deux mots que tout semble opposer dans le climat actuel : patriote et diversité. Deux mots qui ont été déformés, récupérés, instrumentalisés.
Ce mouvement a été fondé par Henda Ayari, militante du féminisme et de la laïcité. Ancienne pratiquante musulmane salafiste, elle fonde en 2015 l’association Libératrices qui aide à la défense des femmes et à la prévention contre la radicalisation islamiste. L’année suivante paraît son ouvrage J’ai choisi d’être libre, consacré à son parcours et à son engagement. En 2018, elle publie Plus jamais voilée, plus jamais violée. En octobre 2017, elle porte plainte contre Tariq Ramadan pour viol.
Sur CNews, Mathieu Bock-Côté apporte quelques réserves :
«Les patriotes de la diversité : quel est ce mouvement ?» : l'édito de Mathieu Bock-Côté dans #Facealinfo pic.twitter.com/aM6SIYJ7LP
— CNEWS (@CNEWS) October 15, 2025
UN Women milite pour la… paix islamiste
Lundi 20 octobre, la branche onusienne pour la défense des droits des femmes a publié une photographie de femmes soudanaises posant en niqabs, avec ce slogan : «Quand les femmes dirigent, la paix s’installe». Cette campagne de l’ONU est ainsi justifiée :
«Alors que les conflits actifs atteignent leur plus haut niveau depuis 1946, le rôle des femmes dans la consolidation de la paix est plus important que jamais». «Aux côtés des femmes sur le terrain, UN Women valorise le leadership des femmes pour réaliser un monde en paix ».
Ce ne serait pas la première fois que l’ONU soutient la liberté de porter le voile intégral. En octobre 2018, le Comité des droits de l’homme de l’ONU, avait condamné la France pour avoir verbalisé deux femmes qui portaient le niqab. Le Comité avait estimé que «l’interdiction du niqab viole la liberté de religion et les droits humains».
C’est quoi la suite ? Demander aux hommes de payer la jizya pour être en paix ?
La Palestine historique
Extrait d’un article paru dans La Nef, écrit par Witold Griot, ancien auditeur de l’École normale supérieure, agrégé d’histoire et docteur en histoire contemporaine, enseignant en lycée :
[…] Hérodote mentionne déjà le terme de « Palestine » au Ve siècle avant Jésus-Christ ; pour lui, il s’agit d’une subdivision de la Syrie. Dans la nomenclature de la Rome impériale, notamment après l’expulsion définitive des Juifs de leur terre en 135, le territoire recouvre à peu près celui du mandat de Palestine dessiné par les Britanniques après la Grande Guerre, à l’exception de sa partie méridionale, le désert du Néguev. L’usage de ce terme se perd largement après la conquête arabe au VIIe siècle, et n’est ressuscité par les Occidentaux qu’au XIXe siècle. Les Palestiniens portent ainsi un nom étranger à leur propre tradition historique. Ce ne sont pas les seuls : « Ukraine » provient d’un terme russe qui signifie « région frontalière », ce qui n’empêche pas les Ukrainiens d’exister en tant que peuple, comme nous le rappelle l’actualité.
Qu’en est-il d’une éventuelle adéquation entre la Palestine et un peuple ? Une population peut-elle s’en réclamer l’unique et légitime détentrice ? La Bible, comme l’archéologie, nous renseignent sur le fait que les Hébreux n’ont pas été son premier occupant. Avant eux, on y trouvait des populations aux origines obscures, largement influencées par la civilisation égyptienne, les « Cananéens ». À la fin du deuxième millénaire avant le Christ, deux peuples principaux repeuplent cette terre après l’effondrement de la société cananéenne : l’ensemble hétéroclite des « Peuples de la mer », au premier rang desquels les célèbres Philistins, et le peuple hébreux, nouvellement arrivé dans la région. Leur lutte sanglante finit par tourner à l’avantage d’Israël, mais les Philistins se maintiennent longtemps autour de la ville antique de Gaza.
Ce fait donne lieu à une récupération historique comme il en existe beaucoup dans les genèses nationales : l’Organisation de libération de la Palestine a fait des Philistins les ancêtres des Arabes palestiniens, afin de prouver la légitimité, voire l’antériorité du peuplement arabe de la Palestine. Cette théorie a du plomb dans l’aile, puisqu’il semble établi, malgré les origines mystérieuses des Philistins, que leur langue n’était pas sémitique. Le peuplement arabe de la Palestine est donc bien postérieur à celui des Juifs. Il s’est durablement renforcé à l’occasion de la conquête arabe, notamment sous les Abbassides (3). Là encore, cela ne discrédite pas la présence des Arabes en Palestine : une bonne partie des terres des pays slaves, par exemple, a été occupée jusqu’aux Ve-VIe siècles par des populations majoritairement germaniques avant leur migration à l’Ouest, et personne ne conteste la légitimité des Polonais et des Tchèques à vivre dans leurs pays respectifs. En outre, la judéité de la Palestine n’est pas intégrale : à aucun moment de l’Antiquité, les Hébreux n’ont été seuls à y vivre, même s’ils en ont été longtemps l’élément dominant.
Il ressort donc de ce petit détour de l’histoire qu’aucun des deux peuples résidant actuellement en « Palestine » ne peut revendiquer l’intégralité du territoire. C’est d’ailleurs pour cela qu’il paraît impropre de dénommer les Arabes locaux « Palestiniens », car cela viendrait à en faire les seuls habitants légitimes de ce territoire et, implicitement, à nier le droit des Juifs à y habiter. […]
A propos des sacrilèges commis lors de la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame à Paris
A défaut d’avoir une réponse du Dicastère pour la culte divin, l’abbé Pagès écrit au pape :
Votre Sainteté,
Le 22 juin dernier, au Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, j’ai adressé une lettre pour dénoncer les sacrilèges contre le Corps du Christ commis le dimanche 8 décembre 2024 lors de la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame à Paris, événement médiatisé dans le monde entier auquel ont pris part nombre de personnalités, dont des chefs d’État, vivant publiquement en contradiction avec les commandements de Dieu et de Son Église, et à qui cependant la communion eucharistique a été donnée, notamment à la personne qui passe pour être l’épouse du Président de la République. Or, leur présence ayant été annoncée, il eut été facile d’indiquer les conditions requises avant que de leur donner la communion (CIC 915 ; Redemptionis Sacramentum 84). Ce 10 octobre, n’ayant toujours pas reçu de réponse de la part du Dicastère, j’ai adressé une nouvelle lettre avec demande d’accusé de réception, restée à ce jour, elle-aussi, sans réponse. Je crois devoir attirer Votre attention sur ces faits.
La dramatique situation dans laquelle se trouve l’Église en suite des refus d’appliquer son droit canonique dans les sombres affaires de pédo-criminalité devrait nous avoir convaincus de l’appliquer désormais avec rigueur. Benoît XVI a d’ailleurs mis en relation la façon de traiter le Corps du Christ et celle de traiter celui des enfants (Vatican News, 11.04.2019) … Je suis convaincu qu’aucun printemps de l’Église n’arrivera tant que l’on ne communiera pas à nouveau dans la bouche et à genoux, comme Benoît XVI l’a enseigné par son exemple lors de sa venue à Paris à 2008.
Aussi j’espère Vous voir intervenir pour que soient sanctionnées les multiples profanations de l’Eucharistie commises ce jour-là. Si elles ne le sont pas, leur banalisation s’accroîtra et davantage de prêtres et de fidèles iront en Enfer (Cf. S. Jean Chrysostome in Entretiens et méditations ecclésiastiques, Rusand, Paris, 1826), tant il est vrai que qui communie indignement mange sa condamnation (1 Co 11.27), et à plus forte raison le prêtre qui la lui donne (1 Co 1.32). Le 12 mars 1913, Jésus Se plaignait ainsi à saint Pio de Pietrelcina :
« Pour beaucoup Ma maison est devenue un théâtre d’amusement. Même mes ministres ne Me connaissent plus. Beaucoup, sous des dehors hypocrites, Me trahissent avec des communions sacrilèges. »
Veuillez agréer, Très Saint Père, l’expression de mes respectueuses salutations en Notre Seigneur.
Que saint Tarcisius assiste Votre Sainteté dans sa divine mission !
Abbé Guy Pagès
PS : Ci-jointe la lettre adressée au Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements
Les héritages ne tombent pas du ciel
De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
Yaël Braun-Pivet, présidente macroniste de l’Assemblée nationale, a manqué une belle occasion de se taire lorsqu’elle est passée sur France 2 le 15 octobre dernier. Au détour de commentaires sur la justice fiscale qui n’auraient pas déparé au Café du Commerce, cette brillante incarnation de l’oligarchie que le monde entier nous envie a évoqué l’héritage en parlant de « ce truc tombé du ciel » – qu’il conviendrait naturellement de taxer davantage.
Peut-être faut-il lui rappeler que les héritages ne tombent pas du ciel, mais sont le résultat des efforts (l’épargne) de la génération précédente et ont déjà subi l’impôt (souvent même plusieurs fois). Dans notre France marxisée, la « justice fiscale » revient à interdire tout patrimoine ou tout revenu « trop élevé ». Ainsi Jean-Luc Mélenchon a-t-il « proposé » d’imposer à 100 % (oui, oui!) les revenus dépassant 20 fois le SMIC. Quant à la Cour de cassation, elle a considéré qu’un impôt dépassant 100 % du revenu n’était pas confiscatoire (!) dans la mesure où le plaignant disposait d’un patrimoine confortable. L’impôt ne sert plus à faire vivre l’État (de moins en moins efficace et de plus en plus obèse: les politiciens ayant pris l’habitude l’argent gratuit ne voient aucune raison de faire attention à son utilisation), mais bel et bien à punir les « riches ». Enfin, plutôt certains « riches »: M. Hollande nous avait naguère appris qu’un entrepreneur était « riche » s’il gagnait 4000 euros, mais que lui-même, qui gagnait considérablement plus, n’était nullement riche!
Il est urgent de revenir à quelques principes simples. Tout d’abord, l’impôt n’est légitime que pour financer les missions de l’État. Par ailleurs, la justice fiscale n’a aucune raison d’être punitive. Enfin, il faut dire et redire – puisque, manifestement, cela n’arrive pas jusqu’au cerveau de nos brillants dirigeants ! – que le rendement de l’impôt n’a rien de linéaire et qu’augmenter la taxation des « riches » les fait fuir. Par conséquent, la supposée taxation des riches revient en réalité à faire porter encore plus de fardeau fiscal aux classes moyennes. Une bonne fiscalité est une fiscalité simple et lisible. Il serait assez sage d’avoir un impôt proportionnel frappant toutes les consommations (ce qui permettrait notamment de ne pas encourager les délocalisations industrielles comme le font actuellement nos génies des Carpates). Cet impôt existe: c’est la TVA, probablement l’impôt le plus rationnel de tout notre attirail fiscal. À côté de cet impôt, nous pourrions avoir un impôt proportionnel frappant tous les revenus : cela reviendrait à supprimer l’impôt sur le revenu et à élargir l’assiette de la CSG. Et c’est tout. Évidemment, cette simplification permettrait de substantielles économies de collecte. Mais, surtout, l’impôt proportionnel éviterait ces insupportables effets de seuil qui font que, proportionnellement, les plus grosses sociétés paient moins d’IS que les petites. On pourrait d’ailleurs supprimer complètement l’impôt sur les sociétés – réservant la taxation au moment où les personnes physiques tirent des revenus de la personne morale qu’est l’entreprise (cela doterait les entreprises d’une capacité à créer des fonds propres qui leur permettraient d’investir et donc de créer des emplois). Inutile de dire que, tant que le débat public se limitera à une surenchère démagogique comme celle que nous a offerte Mme Braun-Pivet, nous ne sommes pas près de disposer d’une fiscalité efficace – ni d’une fiscalité juste.
22 novembre : Colloque Actualité du Christ-Roi
Le 11 décembre 1925, le pape Pie XI publiait l’encyclique Quas Primas, instaurant la fête liturgique du Christ-Roi, pointant l’illusion de prétendre construire une société sans Dieu et affirmant que le remède aux calamités qui touchent les sociétés modernes était la reconnaissance de la royauté sociale du Christ. 100 ans après, le constat des impasses de la sécularisation semble donner raison à Quas Primas.
La doctrine du Christ-Roi, telle qu’énoncée par Pie XI, est-elle nouvelle ? Comment la comprendre aujourd’hui, à la fois d’un point de vue théologico-politique et d’un point de vue pratique ? En quoi l’horizon de la royauté sociale du Christ – qui semble aujourd’hui si lointain – peut-il inspirer l’action politique et sociale concrète des catholiques ? Que peut signifier aujourd’hui l’objectif de tendre vers une société chrétienne ?
Le colloque tentera – avec la contribution d’universitaires, d’intellectuels et de catholiques engagés dans la vie civique – de répondre à ces questions et de dresser des perspectives pour les catholiques en action.
Quel avenir pour le Liban ?
D’Annie Laurent dans La Petite Feuille verte :
Après avoir examiné le statut des réfugiés palestiniens au Liban où ils ont été accueillis lors de la création d’Israël en 1948 et la décision du gouvernement de Beyrouth de procéder au désarmement de leurs camps, activité qui a démarré en août 2025 avec la collaboration de l’OLP et du Fatah, sans pour autant être achevée, surtout en raison du refus des mouvements palestiniens islamistes (cf. PFV n° 104 et 105), il convient d’actualiser une autre priorité déjà esquissée dans la PFV n° 103, mais non aboutie : le désarmement du parti chiite Hezbollah.
Ces deux types d’armement, reconnus illégaux par le gouvernement libanais, continuent de menacer l’exercice de sa souveraineté.
Ainsi, « le front de soutien au Hamas », instauré par le Hezbollah en octobre 2023 sans aucune autorisation des dirigeants de Beyrouth, s’est traduit par le déclenchement d’une guerre contre Israël dont les représailles continuent de ravager le pays du Cèdre. Ce dernier connaît actuellement une division profonde et mortifère entre un État faible qui tente de restaurer ses prérogatives légitimes et une milice réfractaire soutenue par l’Iran.
PRIORITÉ AU DÉSARMEMENT DU HEZBOLLAH
Depuis le printemps 2025, l’actualité libanaise est largement centrée sur le statut et le rôle du Hezbollah (« Parti de Dieu »), dans sa triple dimension politique, militaire et géopolitique. L’engagement officiel du président de la République, Joseph Aoun, élu le 9 janvier 2025, consistant à réserver à l’armée et à la police le monopole de la sécurité sur l’ensemble du territoire, implique le désarmement de toutes les milices, « libanaises et non libanaises » comme il l’a précisé. Cette démarche est soutenue avec constance par le Premier ministre Nawaf Salam.
Autrement dit, tout en étant reconnu comme parti politique et en participant aux divers pouvoirs étatiques (exécutif, législatif et judiciaire), le Hezbollah doit renoncer à s’octroyer le label de « résistance » au prétexte de lutter contre les ingérences israéliennes au Liban (cf. PFV n° 101).
Son désarmement répond à l’une des clauses du « Document d’entente nationale » adopté en 1990 par les députés libanais alors réunis à Taëf (Arabie-Séoudite) pour mettre un terme à la guerre qui secouait le pays du Cèdre depuis 1975. Or, parmi tous les partis armés (souvent associés à des communautés confessionnelles), le Hezbollah est le seul à avoir conservé sa milice. L ’Accord de Taëf a d’ailleurs servi de référence à la résolution 1701 adoptée par l’ONU en 2006 pour mettre un terme à un conflit de plusieurs mois ayant opposé le Hezbollah à Tsahal (l’armée israélienne) et à laquelle se réfère le cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024 sous l’égide des États-Unis et de la France mais aussitôt violé par Tsahal, l’armée israélienne (cf. PFV n° 103).
Ce programme n’a toujours pas abouti malgré l’insistance du président Aoun à le réaliser avec précaution et en privilégiant la voie du dialogue avec les dirigeants du parti chiite, ceci afin de préserver l’unité du Liban et d’éviter toute atteinte à la paix civile.
Il s’y est attaché dans un discours-phare prononcé le 30 juillet à l’occasion de la fête de l’ Armée, structure qu’il connaît bien pour l’avoir commandée avant son élection. Dans une approche équilibrée, dont l’essentiel s’adressait au Hezbollah et à ses partisans, il les a invités à « faire le pari de l‘État libanais », et a exhorté ses détracteurs à éviter « la provocation et la surenchère ».
Il a insisté sur deux autres points : « L’heure de vérité commence à sonner : la région est en ébullition et aujourd’hui il nous faut choisir : l’effondrement ou la stabilité […]. Aucune faction ne doit chercher sa force à l’extérieur, ni par les armes, ni par un axe, ni par un prolongement ou un appui étranger, ni en misant sur un renversement d’équilibres […]. La fidélité aux martyrs, à leurs sacrifices et à la cause pour laquelle ils sont tombés nous impose à tous de mettre fin à la mort sur notre terre, à la destruction et au suicide ».
Enfin, il a justifié son programme par la nécessité d’obtenir la confiance de la communauté internationale dont il attend « un soutien financier d’un milliard de dollars par an » pour renforcer l’armée (L’Orient-Le Jour, OLJ, 31 juillet 2025).
Ce discours a été très bien accueilli dans des milieux sunnites, chrétiens et druzes (OLJ, 1er août 2025).
LES PROGRAMMES GOUVERNEMENTAUX
La planification du désarmement du Hezbollah a été au menu de plusieurs séances du Conseil des ministres.
Première séance
Réuni les 5 et 7 août pour statuer sur cette question, le Conseil des ministres a officiellement fixé à la fin 2025 la date définitive pour le désarmement du Hezbollah et a demandé à l’armée de lui soumettre un plan concret pour la fin août. Ceci sans l’accord des quatre ministres chiites (trois membres des partis Amal et Hezbollah et un indépendant, Fadi Makki) qui ont refusé de participer aux votes correspondants sans pour autant démissionner du gouvernement.
Le texte adopté s’appuie sur une feuille de route présentée par un émissaire américain, Tom Barrack, venu plusieurs fois à Beyrouth au cours des derniers mois. Outre la mise en œuvre de l’Accord de Taëf et de la résolution 1701 par l’État à qui doit revenir le monopole des armes sur l’ensemble du territoire libanais, ce qui implique la dissolution des milices, y compris celle du Hezbollah (cité nommément), le document aborde les points relatifs aux rapports avec Israël : son retrait complet du territoire libanais, donc des cinq sites stratégiques qu’il occupe dans le sud, et son arrêt de toutes les hostilités, terrestres, aériennes et maritimes ; la délimitation permanente et visible de la frontière internationale entre les deux pays (OLJ, 7 août 2025).
Au moment où se déroulait la première de ces réunions, dont le programme avait été annoncé, le secrétaire général du « parti de Dieu », Naïm Kassem, a prononcé un discours télévisé pour le rejeter avec fermeté. « Alors que nous nous attendions à un débat autour d’une stratégie de sécurité nationale voilà que la remise des armes est devenue le sujet principal. […] Nous devons discuter entre nous de ce qui concerne le Liban, et mettre de l’ordre dans notre situation interne dans un esprit de coopération et de compréhension. C’est un pays où des sacrifices et du sang ont été versés, et nous ne permettrons à personne de nous imposer des diktats ». Et d’ajouter : « Si nous remettons nos armes, l’agression ne cessera pas. Ce sont les responsables israéliens eux-mêmes qui le disent. […] La solution est de posséder la force, pas de s’en défaire ». Rappelant la responsabilité d’Israël dans la violation du cessez-le-feu du 27 novembre 2024 et le bilan du côté Hezbollah (5 000 combattants tués, 13 000 blessés), il a accusé T. Barrack de vouloir « servir entièrement les intérêts » du voisin du sud.
Et il a conclu en ces termes : « La résistance est en bonne santé, forte, fière, pleine de foi et de volonté, déterminée à être maîtresse dans son pays […]. Nous traversons une étape dangereuse dans l’histoire de l’indépendance du Liban, mais nous sommes plus forts grâce au triptyque armée-peuple-résistance et à l’unité » (OLJ, 5 août 2025).
Kassem a aussitôt reçu le soutien explicite du régime iranien, selon lequel « le plan de désarmement ne fonctionnerait pas » et qu’il s’y opposait, position à laquelle le ministre libanais des affaires étrangères, Joe Raggi, a répliqué en ces termes : « Nous avons plusieurs fois informé les Iraniens que nous rejetons toute ingérence dans nos affaires, qu’exprimer une opinion n’est pas un problème mais que le soutien à la rébellion contre l’État en est un ». Quelques jours après, suite à une visite à Beyrouth d’un émissaire iranien, Ali Larijani, venu appuyer le Hezbollah, Kassem a déclaré que son parti était prêt à « l’affrontement » si un désarmement lui était imposé (OLJ, 20 août 2025).
Quant à la Syrie, depuis la chute du régime de Bachar El-Assad (décembre 2024), qui était l’un des « parrains » du Hezbollah, elle ne se mêle plus de cette affaire.
Au sein de la population chiite, les avis sur le désarmement sont partagés : certains s’inquiètent de son inefficacité face à Israël, d’autres se réjouissent du renforcement de l’armée et de l’État qui en résultera (OLJ, 7 août 2025). Le quotidien pro-Hezbollah Al-Akhbar a dénoncé « un coup d’État » et une « capitulation face aux diktats américano-séoudiens » (allusion aux engagements économiques de l’Arabie-Séoudite pour soutenir le Liban). Pour sa part, Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a considéré le désarmement comme « un suicide » (Le Figaro, 11 août 2025). Hussein Hajj Hassan, député de ce parti, a qualifié de « catastrophiques » les décisions du gouvernement, l’accusant de plier face aux pressions israéliennes et américaines. « Que faites-vous de ces menaces alors que vous prétendez être un gouvernement souverainiste ? » (OLJ 26 août 2025).
Après avoir réitéré à plusieurs reprises le refus absolu de son parti de livrer son arsenal, Kassem a cependant appelé à une coopération entre l’armée libanaise et le Hezbollah. « La résistance ne remplace pas l’armée, mais elle la soutient et l’aide […]. Elle est un facteur auxiliaire […]. Quiconque veut nous désarmer sera en train d’arracher notre âme » (OLJ, 25 août 2025).
Deuxième séance
Le 5 septembre, le Conseil des ministres a examiné le plan élaboré par l’armée (les quatre ministres chiites se sont néanmoins retirés de la séance après l’arrivée du général Rodolphe Haykal, commandant en chef de l’armée). Sans comporter un calendrier précis, surtout du fait de l’occupation prolongée du Liban-Sud par Tsahal, mais en demandant à l’armée des rapports mensuels, le plan privilégie le démantèlement total des armes présentes au sud du fleuve Litani (à une trentaine de kms de la frontière israélienne) qui devra être achevé avant la fin de 2025. L’armée indique avoir démantelé 80 % des positions du Hezbollah dans cette région, information confirmée par la FINUL.
Une fois ce résultat acquis, l’armée prendra en charge la sécurisation des frontières libano-syriennes, la fermeture des passages illégaux, la lutte contre la contrebande d’armes et de stupéfiants, le transport et le port d’armes sur tout le territoire, ainsi que la poursuite du processus de collecte des armes dans les camps palestiniens (OLJ, 5 septembre 2025). Pour rassurer le Hezbollah, et éviter une guerre civile, le gouvernement a fait des concessions : la date limite du 31 décembre n’a pas été retenue compte tenu du refus des Israéliens d’adopter la feuille de route présentée par Tom Barrack.
Dans un rapport destiné au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a approuvé les décisions du gouvernement libanais (OLJ, 12 octobre 2025).
Que reste-t-il de l’arsenal du Hezbollah ?
Selon des informations fournies par un expert militaire libanais, lorsque, en octobre 2023, « le Parti de Dieu » a ouvert le feu contre Israël en soutien au Hamas, il disposait d’un large éventail de roquettes d’artillerie non guidées et de missiles balistiques, anti-aériens, antichars et antinavires.
Puis, « il a été lourdement dégradé », à la fois par les deux mois de guerre ouverte qui l’ont opposé à l’Etat hébreu durant l’automne 2024 (cf. PFV n° 103) et « par les frappes israéliennes répétées visant ses dépôts d’armes » en violation du cessez-le-feu du 27 novembre dernier (cf. supra), lequel prévoyait un retrait total de Tsahal du Liban-Sud et le désarmement du Hezbollah, en priorité au sud du fleuve Litani puis dans tout le pays. Les pertes proviennent en outre de la découverte par la FINUL d’un réseau de tunnels désormais comblés et scellés par l’armée libanaise. Celle-ci aurait aussi démantelé plus de 500 positions militaires et dépôts d’armes. Le Hezbollah a en outre subi les retombées de la chute du régime syrien de Bachar El-Assad, son principal allié, dont le successeur a coupé les routes d’approvisionnement avec le Liban. Mais il dispose encore d’ateliers où il peut fabriquer des armes, notamment des drones. La formation aurait perdu « environ 70 % de ses capacités » (OLJ, 8 août 2025).
LE DÉMARRAGE DU DÉSARRAOUCHÉ : QUAND LE HEZBOLLAH DÉFIE L’ÉTAT LIBANAIS MEMENT
Le 24 septembre 2025, le Liban a été secoué par une initiative du Hezbollah, qui entendait honorer la mémoire de son ancien secrétaire général, Hassan Nasrallah, et de son successeur désigné, Hachem Safieddine. Tous deux avaient été assassinés un an avant lors d’attaques israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth (siège du parti), dans le contexte de la guerre de Gaza au cours de laquelle le Hezbollah s’était allié militairement au mouvement palestinien Hamas (cf. PFV n° 103).
Pour le déroulement de cette commémoration, les responsables actuels du Parti de Dieu avaient choisi un secteur de la zone occidentale de Beyrouth, la corniche de Raouché. Le grand rassemblement populaire prévu devait être animé par diverses manifestations (drapeaux partisans, chants patriotiques, discours, hymnes religieux à la gloire des deux « martyrs »).
Tout en autorisant le projet, le gouverneur (mohafez) de Beyrouth, Marwan Abboud, en avait cependant réduit l’ampleur en limitant à 500 le nombre de participants pour ne pas encombrer la corniche. Il avait aussi interdit ce qui était considéré par le Hezbollah comme le point central de l’événement : l’illumination du rocher de la Grotte aux pigeons sur laquelle devaient être projetés les portraits de Nasrallah et Safieddine. Pour le mohafez, il s’agissait d’une provocation partisane sur un lieu considéré comme un symbole national. Cette interdiction a été approuvée par le Premier ministre, Nawaf Salam, chef d’un gouvernement qui comporte des ministres du Hezbollah (cf. supra).
Des milliers de partisans – certains étaient équipés de machines de laser servant à illuminer la grotte -, se sont donc retrouvés à Raouché, bloquant la circulation, entravant le travail des forces de l’ordre et lançant des insultes contre l’État libanais « criminel » et ses dirigeants. « Vous pouvez vous le garder votre rocher, vous irez vous y cacher bientôt comme des cafards, ô toi Nawaf et ton copain Joseph [le président de la République] », entendait-on dans la foule (OLJ, 25 septembre 2025).
L’éditorialiste Issa Goraïeb a tiré de cet épisode le constat suivant : Le Hezbollah « a défié le souhait de l’écrasante majorité des Libanais de voir enfin réalisé le processus de reconstitution de l’État. Il a voulu montrer à Israël et à l’Amérique qu’il est loin d’avoir disparu de la carte politique, qu’il reste même le maître à bord de la galère libanaise. » (OLJ, 26 septembre 2025).
La non intervention de l’armée pour empêcher la projection a été justifiée par le ministre de la Défense, Michel Menassa, comme le moyen « d’éviter les troubles, d’empêcher la situation de glisser vers l’abîme de la confrontation, de dissuader ceux qui menacent la paix civile et de renforcer les fondements de l’unité nationale » (OLJ, 26 septembre 2025). Sa position a été confirmée par le président Joseph Aoun : « Il est inacceptable de critiquer ou cibler l’armée et les forces de sécurité et elles constituent une ligne rouge qu’il n’est pas permis de franchir », d’autant plus « qu’elles travaillent en parfaite coordination pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue » (OLJ, 29 septembre 2025).
Le Premier ministre, Nawaf Salam, qui a aussi bénéficié d’un vaste élan de solidarité, notamment dans les milieux politiques sunnites, a réaffirmé son attachement au monopole des armes par l’État. « Les citoyens ne peuvent pas se sentir égaux tant que certains groupes possèdent des armes ». Annonçant sa ferme intention de faire exécuter le plan conçu par l’armée le 5 septembre, il a déclaré : « Je n’ai pas emprunté et n’emprunterai jamais une autre voie : un seul État, une seule loi, une seule armée » (OLJ, 2 octobre 2025). ntion de ces droits par les Palestiniens n’est pas « une condition reliée au désarmement », mais « si nos conditions de vie sont améliorées, plus personne ne sera encore attaché aux armes », a précisé un proche de l’OLP (OLJ, 2 juin 2025).
L’événement de Raouché a indéniablement affecté l’orientation stratégique de l’équipe gouvernementale concernant sa volonté de restaurer l’autorité intégrale de l’État sur l’ensemble du territoire, principal moyen de reconstituer l’unité abîmée entre ses communautés confessionnelles, mais également d’établir sa stabilisation géopolitique aussi bien dans son voisinage avec Israël que dans sa place au sein du Proche-Orient. Ces sujets seront abordés dans les deux prochaines Petites Feuilles Vertes.
Mettons en œuvre la loi sur le développement des soins palliatifs qui fait l’unanimité et posons un moratoire sur l’euthanasie et le suicide assisté
Jeanne Emmanuelle Hutin, directrice de la recherche éditoriale à Ouest-France, écrit dans un éditorial :
La France traverse une période de grande incertitude. L’économie du pays est à l’arrêt. La dette s’emballe. L’instabilité et les chantages politiques couvent. La société se tend face aux difficultés de toutes natures : sociales, insécurité, violence, éducation, santé.
Les représentants de la nation au Parlement et le gouvernement peuvent jouer un rôle pacificateur s’ils visent à mettre en œuvre, tout d’abord, les mesures ayant obtenu un consensus général. Deux domaines sont particulièrement concernés. En premier lieu, le statut des maires. Ce sont eux qui représentent sans relâche la République au plus près des Français. On sait dans quelles conditions difficiles l’immense majorité d’entre eux travaille. Mettre en œuvre ce statut rassurerait et dynamiserait la démocratie des communes.
L’autre domaine est celui de la fin de vie. La loi en faveur des soins palliatifs a été votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale. Alors, pourquoi ne pas se concentrer sur son achèvement au Sénat et sa mise en œuvre rapide ?
Rappelons que près de 500 personnes meurent chaque jour sans bénéficier de ces soins auxquels la loi leur donne droit. Rappelons aussi la scandaleuse inégalité entre les départements qui en sont pourvus et les autres. Inégalités qui s’accroissent encore dans les villes moyennes ou petites davantage touchées par la fermeture d’unités de soins palliatifs, comme La Roche-sur-Yon, en Vendée.
En revanche, la proposition de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté divise de plus en plus les acteurs. Des voix s’élèvent pour demander une pause. Ainsi, de nombreuses organisations nationales de soignants directement concernées (gériatres, Société française du cancer, infirmiers…) ont demandé « au gouvernement de surseoir pour le moment à la poursuite de ce projet […] »
Moratoire sur l’euthanasie
L’Académie nationale de médecine recommande « d’écarter l’euthanasie au regard de sa forte portée morale et symbolique […] » Le syndicat Unité Magistrats, SNM FO, pointe dans ce texte, le « risque majeur pour les personnes particulièrement vulnérables ».
Alerte aussi du côté des grands malades. Ainsi le jeune Louis Bouffard, souffrant de myopathie, écrit : « La liberté de choisir sa mort ne consiste pas à choisir sa mort faute d’avoir été suffisamment aidé à vivre. »
On ne peut ignorer l’expérience des pays qui pratiquent l’euthanasie depuis longtemps. Théo Boer, professeur d’éthique néerlandais, prend désormais du recul : « Je ne suis pas un adversaire acharné de l’euthanasie […] Mais je suis convaincu que sa législation n’apaise pas la société : elle l’inquiète, la transforme, la fragilise. Elle modifie notre rapport à la vulnérabilité, à la vieillesse, à la dépendance. Elle introduit l’idée que certaines vies dans certaines conditions ne valent pas la peine d’être vécues – ni même d’être soignées. »
ll serait donc sage de revenir à la recommandation du Comité national d’éthique : développer les soins palliatifs partout et pour tous, avant de légiférer sur l’euthanasie et le suicide assisté. Cela apaiserait notre société.
Il faut « bâtir des compromis », disait le Premier Ministre. Alors mettons en œuvre la loi sur le développement des soins palliatifs qui fait l’unanimité et posons un moratoire sur l’euthanasie et le suicide assisté. Rassembler pour la vie plutôt que pour « un droit à la mort » est une voie que l’Histoire ne démentira pas et qui honorera ses acteurs.
5 jours pour approfondir le mystère de la mort et de l’éternité
La mort reste l’un des grands mystères de la vie humaine. Et pourtant, l’Évangile n’a cessé de nous le dire : ce n’est pas la fin. Nous sommes faits pour la Vie éternelle. « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » (Jean 11, 25)
À l’approche de la Toussaint, (re)découvrez ce que l’Église enseigne en laissant un prêtre exorciste répondre, en vérité et avec foi, aux grandes questions sur l’au-delà, le Ciel, le purgatoire, la prière pour les morts…
À travers ce parcours de 5 jours, l’application de prière Hozana vous invite à entrer dans le mystère de l’éternité, guidés par une série de vidéos de l’abbé Christophe Beaublat, prêtre exorciste du diocèse de Fréjus-Toulon.
Au moment de vous inscrire, choisissez de commencer le parcours le 29 octobre, pour le terminer le 2 novembre, jour de prière pour les défunts.
Pendant 5 jours, recevez :
• Une courte vidéo pour éclairer une grande question sur la mort,
• Un texte d’approfondissement,
• Une prière spéciale pour les défunts.
👉 Inscrivez vous en cliquant ici : https://urls.fr/H23MwG
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Un autre musée cambriolé
Au lendemain du spectaculaire cambriolage du Louvre, un second vol vient frapper le monde culturel français. Lundi 20 octobre, les agents municipaux de Langres (Haute-Marne) ont découvert qu’une partie du trésor numismatique exposé au musée de la Maison des Lumières Denis Diderot avait disparu.
Les agents ont constaté que la porte coulissante d’entrée avait été forcée, et qu’une vitrine contenant des pièces d’or et d’argent avait été brisée. Selon le communiqué de la mairie,
“les forces de l’ordre ont immédiatement été alertées et se sont rendues sur place. Accompagnées de la responsable du site, elles ont procédé à une inspection complète des lieux. Selon les premières observations, une partie du « trésor du musée », un ensemble de pièces d’argent et d’or découvert lors des travaux de rénovation de l’Hôtel du Breuil qui abrite aujourd’hui le musée, a disparu. La vitrine qui le protégeait a été retrouvée brisée au sol. Les équipes du Musée font actuellement un inventaire précis des éléments qu’ils remettront aux forces de l’ordre.”
Ce « trésor » avait été trouvé en novembre 2011, lors des travaux de rénovation de l’ancien musée de l’Hôtel du Breuil-de-Saint-Germain. Les ouvriers, chargés de transformer le lieu en Maison des Lumières Denis Diderot, avaient alors découvert derrière des boiseries près de 2 000 pièces de monnaie, dont 1 633 en argent et 319 en or, frappées entre 1790 et 1840.
Les enquêteurs privilégient la piste d’un vol ciblé et préparé, survenu dans la nuit de dimanche à lundi, alors que le pays s’émeut encore du cambriolage survenu la veille au musée du Louvre.
Des hôpitaux prélèvent des organes sur des personnes vivantes avant de les euthanasier
Le département américain à la santé avait publié le 21 juillet un communiqué dénonçant un mépris systématique du caractère sacré de la vie :
Le ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS), sous la direction du secrétaire Robert F. Kennedy, Jr., a annoncé aujourd’hui une initiative majeure visant à entamer la réforme du système de transplantation d’organes à la suite d’une enquête menée par son Administration des ressources et des services de santé (HRSA) qui a révélé des pratiques inquiétantes de la part d’une importante organisation d’approvisionnement en organes.
« Nos conclusions montrent que les hôpitaux ont laissé le processus de prélèvement d’organes commencer alors que les patients présentaient des signes de vie, ce qui est horrifiant », a déclaré le secrétaire Kennedy. « Les organismes de prélèvement d’organes qui coordonnent l’accès aux greffes devront rendre des comptes. L’ensemble du système doit être repensé afin de garantir que la vie de chaque donneur potentiel soit traitée avec la dignité qu’elle mérite. »
La HRSA a ordonné au Réseau d’approvisionnement et de transplantation d’organes (OPTN) de rouvrir un dossier préoccupant concernant un préjudice potentiellement évitable causé à un patient neurologiquement blessé par l’organisme d’approvisionnement en organes (OPO) financé par le gouvernement fédéral et desservant le Kentucky, le sud-ouest de l’Ohio et une partie de la Virginie-Occidentale. Sous l’administration Biden, le Comité des adhésions et des normes professionnelles de l’OPTN a classé ce même dossier sans suite.
Sous la direction du secrétaire Kennedy, la HRSA a exigé un examen approfondi et indépendant de la conduite de l’OPO et du traitement des patients vulnérables dont elle s’occupe. L’enquête indépendante de la HRSA a révélé une négligence manifeste, le précédent conseil d’administration de l’OPTN ayant affirmé n’avoir relevé aucun problème majeur lors de son examen interne.
La HRSA a examiné 351 cas où le don d’organes avait été autorisé, mais finalement non réalisé. Elle a constaté :
-
- 103 cas (29,3%) ont présenté des caractéristiques préoccupantes, dont 73 patients présentant des signes neurologiques incompatibles avec le don d’organes.
- Au moins 28 patients n’étaient peut-être pas décédés au moment où le prélèvement d’organes a été lancé, ce qui soulève de graves questions éthiques et juridiques.
- Les preuves ont mis en évidence des évaluations neurologiques médiocres, un manque de coordination avec les équipes médicales, des pratiques de consentement douteuses et une mauvaise classification des causes de décès, en particulier dans les cas de surdose.
Les vulnérabilités étaient plus importantes dans les hôpitaux de petite taille et ruraux, ce qui témoigne de lacunes systémiques en matière de surveillance et de responsabilisation. Face à ces constatations, la HRSA a imposé des mesures correctives strictes à l’OPO et des changements systémiques afin de protéger les donneurs d’organes potentiels à l’échelle nationale. L’OPO doit procéder à une analyse complète des causes profondes de son manquement aux protocoles internes – notamment le non-respect de la règle d’observation de cinq minutes après le décès du patient – et élaborer des politiques claires et applicables pour définir les critères d’admissibilité des donneurs. De plus, il doit adopter une procédure formelle permettant à tout membre du personnel d’interrompre un don en cas de problème de sécurité du patient.
La HRSA a également pris des mesures pour garantir la sécurité des patients de tout le pays lors du don d’organes, en demandant à l’OPTN d’améliorer les garanties et la surveillance à l’échelle nationale. Conformément à cette directive, les données relatives à tout arrêt de don d’organes pour des raisons de sécurité, demandé par les familles, les hôpitaux ou le personnel de l’OPO, doivent être signalées aux autorités de réglementation. L’OPTN doit également mettre à jour ses politiques afin de renforcer la sécurité du prélèvement d’organes et de fournir aux familles et aux hôpitaux des informations précises et complètes sur le processus de don.
Ces conclusions du HHS confirment les avertissements lancés depuis longtemps par l’administration Trump : des bureaucraties enracinées, des systèmes obsolètes et un mépris irréfléchi de la vie humaine n’ont pas réussi à protéger nos citoyens les plus vulnérables. Sous la direction du secrétaire Kennedy, le HHS rétablit l’intégrité et la transparence de la politique d’approvisionnement et de transplantation d’organes en accordant la priorité à la vie des patients. Ces réformes sont essentielles pour rétablir la confiance, garantir un consentement éclairé et protéger les droits et la dignité des donneurs potentiels et de leurs familles.
Le HHS reconnaît le travail bipartisan du président du Comité de la Chambre sur l’énergie et le commerce, Brett Guthrie (KY-02), pour améliorer le système de transplantation d’organes et se réjouit de travailler avec lui et d’autres champions de ce domaine au Congrès pour mettre en œuvre des réformes.
Cette déclaration fait suite à un article du New York Times soulignant plusieurs cas de donneurs d’organes non décédés. L’article portait sur une pratique de prélèvement d’organes appelée « don après mort circulatoire », ou DDC. Les donneurs DDC ne sont pas en état de « mort cérébrale », mais leur pronostic est sombre : leur survie est limitée ou leur qualité de vie est jugée inacceptable. Les décès DDC sont un événement planifié, coordonné pour se produire à un moment et un endroit précis afin de permettre le prélèvement d’organes.
Voici comment cela fonctionne : avant de procéder au don d’organes, les donneurs DCD reçoivent une ordonnance de non-réanimation (NPR). Cette mesure est nécessaire car ces patients pourraient être réanimés, mais il a été décidé de ne pas le faire. Leur traitement passe alors d’une prise en charge centrée sur le patient à une prise en charge centrée sur l’organe, comprenant souvent la pose de cathéters intraveineux de gros calibre et la perfusion de médicaments pour le bien des organes, et non du patient.
Le dernier jour, les donneurs DCD sont conduits en salle d’opération et débranchés de l’assistance respiratoire. Une fois le pouls apaisé, les médecins observent une période d’abstinence de deux à cinq minutes afin d’observer un éventuel retour spontané de la circulation sanguine. Le prélèvement des organes commence ensuite le plus rapidement possible, car les organes chauds deviennent rapidement impropres à la transplantation en l’absence de circulation.
Mais ces personnes sont-elles réellement mortes après seulement deux à cinq minutes d’absence de pouls ? Il est bien établi que les personnes sont systématiquement réanimées dans ce délai, mais dans le cas des donneurs DCD, il a été décidé de ne pas le faire.
Une revue de la littérature médicale montre que des patients ont spontanément retrouvé un rythme cardiaque après dix minutes d’arrêt cardiaque, certains se rétablissant même complètement. Ainsi, on ne sait pas si les donneurs DCD sont décédés après seulement deux à cinq minutes d’absence de pouls. Si les médecins n’attendent pas plus longtemps, c’est parce qu’après dix minutes d’absence de pouls, la plupart des organes ne seraient plus viables pour la transplantation. Ainsi, grâce à la rapidité des interventions, les patients se réveillent pendant le prélèvement de leurs organes.
L’un des cas décrits dans l’ article du New York Times était celui de Misty Hawkins, donneuse d’organes DCD. Après un accident d’étouffement, Hawkins a subi une lésion cérébrale et est tombée dans le coma, sous respirateur artificiel. Elle n’était pas en état de mort cérébrale, mais les médecins ont prévenu ses parents qu’elle ne se réveillerait jamais. Sa mère ne voulait pas que Misty souffre et, espérant que quelque chose de positif pourrait résulter de leur tragédie, elle a consenti à ce que sa fille soit donneuse d’organes DCD.
Misty a été emmenée au bloc opératoire, où un médecin a débranché son respirateur et lui a administré des médicaments pour son confort. Son cœur s’est arrêté 103 minutes plus tard. Après cinq minutes d’attente, l’opération a commencé. Mais lorsque les chirurgiens ont scié son sternum, ils ont constaté que le cœur de Misty battait et qu’elle respirait à nouveau. Le prélèvement d’organes a été interrompu et, 12 minutes plus tard, le décès de Misty a été constaté une seconde fois.
On ignore si elle a reçu une anesthésie. Pire encore, ses parents n’ont jamais été informés de ce qui s’était passé : un coordinateur de prélèvement d’organes a téléphoné à la mère de Misty pour lui annoncer que, malheureusement, Misty n’avait pas pu devenir donneuse d’organes. Ce n’est que plus d’un an plus tard, lorsque le New York Times a contacté la famille pour obtenir des commentaires, qu’elle a appris la suite de l’histoire.
Lors d’une récente audition de la sous-commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants des États-Unis, la représentante de Floride Kat Cammack a cité le cas d’une donneuse de DCD de l’Illinois qui s’est auto-réanimée sur la table d’opération. Cette malheureuse jeune femme subissait une ablation de ses reins lorsque les chirurgiens ont constaté que le pouls avait repris dans son aorte et ses artères rénales et qu’elle haletait. On lui a administré de fortes doses de lorazépam et de fentanyl, après quoi elle est décédée. Le comté a conclu à un homicide.
En 2019, Larry Black Jr. a été admis au don d’organes par DDC et conduit au bloc opératoire une semaine seulement après son traumatisme crânien. Sa famille a déclaré avoir consenti au don de ses organes sous la pression de l’équipe de prélèvement. En chemin, Black a tenté de cligner des yeux et de faire des signes pour montrer qu’il était éveillé et conscient, mais ses tentatives ont été écartées, considérées comme des « réflexes ». Heureusement, son neurochirurgien a pu stopper le prélèvement et Black s’est rétabli : il est aujourd’hui musicien et père de trois enfants.
La sociologue Renee C. Fox a vivement critiqué le protocole DCD, le qualifiant de « forme ignoble de cannibalisme médicalement rationalisé » qui « frôle le macabre ». Elle a déploré le fait de mourir loin de sa famille, au bloc opératoire, une « mort désolée, profane et hautement technologique », où le patient meurt sous les lumières du bloc opératoire, au milieu d’inconnus masqués, en blouse et gantés. »
Des supporters roumains de football arborent une banderole « Défendons les chrétiens nigérians »
Les supporters de l’équipe nationale roumaine de football ont déployé une immense banderole sur laquelle on pouvait lire « DÉFENDEZ LES CHRÉTIENS NIGÉRIANS » lors d’un match de qualification pour la Coupe du monde à Bucarest.
‘Defend Nigerian Christians’
Fans of the Romanian national football team unfurled a banner before their Worlld Cup Qualifier pic.twitter.com/asTnmvuV1l
— Catholic Arena (@CatholicArena) October 15, 2025
Cette démonstration publique de solidarité intervient dans un contexte d’attaques brutales et souvent meurtrières perpétrées par des groupes terroristes islamistes contre les communautés chrétiennes de ce pays africain.
La persécution des chrétiens au Nigeria a commencé à s’intensifier après 1999, lorsque 12 États du nord ont adopté la charia. L’essor du groupe terroriste Boko Haram en 2009 a également marqué une escalade dramatique. Le groupe a notamment enlevé des centaines d’écolières en 2014 ; 87 d’entre elles sont toujours portées disparues. Les récentes attaques dans le pays ont entraîné l’enlèvement, voire le meurtre, de prêtres et de séminaristes catholiques. Dans un communiqué de presse publié en juillet , le diocèse d’Auchi, dans l’État d’Edo, a signalé que plusieurs hommes armés avaient attaqué le petit séminaire de l’Immaculée Conception, tuant un agent de sécurité et enlevant trois séminaristes.
La semaine dernière, le sénateur Ted Cruz (R-Texas) a déclaré que :
« Depuis 2009, plus de 50 000 chrétiens ont été massacrés au Nigeria, et plus de 18 000 églises et 2 000 écoles chrétiennes ont été détruites ». « C’est le résultat de décisions prises par des personnes spécifiques, dans des lieux précis et à des moments précis – et cela en dit long sur ceux qui s’en prennent à nous maintenant que ces problèmes sont mis en lumière. »
La situation au Nigéria s’est tellement détériorée que le rapport 2025 de la Liste rouge du Global Christian Relief (GCR) a classé le Nigéria parmi les pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens. La Société internationale pour les libertés civiles et l’État de droit a rapporté au printemps 2023 que plus de 50 000 personnes ont été tuées dans le pays en raison de leur foi chrétienne depuis 2009.
Dans son rapport de 2025 , l’USCIRF a exhorté le gouvernement américain à désigner le Nigéria comme « pays particulièrement préoccupant ». Il a également constaté avec regret que « le gouvernement nigérian tarde à réagir à ces violences, voire semble parfois réticent à le faire, créant ainsi un climat d’impunité pour les agresseurs ».
Il faut prendre conscience d’une France à majorité africaine et musulmane, bien avant la fin de ce siècle
[…] Depuis les années 1980, s’était dessiné un paysage inédit : des émeutes ethniques, jamais vues, fusaient ponctuellement en zones urbaines, sur fond de délinquance, d’islamisation et de séparation. La vague d’octobre, en étendant l’incendie à plusieurs villes simultanément, a sonné un réveil en fanfare. Deux tiers de nos compatriotes en ont déduit qu’il fallait « arrêter l’immigration ». Ceux qui détenaient le pouvoir ne les ont pas écoutés. Résultat : rien n’a été fait. Ce qui nous amène directement aux angoisses d’aujourd’hui, que résume la prophétie de « guerre civile ». Je doute que celle-ci se réalise à court terme. En revanche, je tiens pour certaines les affirmations suivantes :
– Si nous restons bras croisés, nous irons vers le pire.
– Ce pire sera la régression de notre pays en tous domaines, à commencer par la sécurité de ses habitants et, plus généralement, leur bonheur de vivre.
– L’épicentre en sera la débâcle de la confiance sociale, clé de voûte des peuples heureux, dont la perte disloque non seulement les sociétés « multi » mais aussi les fondements de l’État-providence.
– Je ne vois pas d’autre ferment à ces ébranlements que l’irruption d’une immigration de masse, aux caractéristiques antagoniques des nôtres.
[…] Nos immigrés sont entrés avec de lourds bagages culturels, religieux, historiques, qu’ils n’ont pas abandonnés à la frontière. Ces bagages étaient même si pesants qu’une partie de leurs arrière-petits-enfants continuent à les porter.
Énumérons-les, une fois encore, puisque tout en découle : origine du tiers-monde, mœurs communautaires, majorité musulmane, culture de l’honneur, passé colonisé, démographie dynamique, endogamie élevée, faible niveau culturel, productivité et employabilité inférieures, coagulation en isolats géographiques et, surtout, donc, aggravation de ces dispositions au fil des générations dans un contexte global de vengeance du Sud sur le Nord. De ce point de vue, la distinction entre guerre « civile » et « étrangère » ressort brouillée.
Nous sommes, au minimum, dans un cas hybride, qui efface, dès le départ, la dimension fratricide des luttes entre Armagnacs et Bourguignons, catholiques et protestants, et où la géopolitique intervient au moins autant que la politique. C’est pourquoi je préfère parler de confrontation interne, vulnérable à des ingérences extérieures. Dans ce tableau, il faut toutefois réserver un sort particulier à l’outre-mer, héritier lui aussi de l’ère coloniale, et doté d’une géographie lointaine et insulaire : on peut y voir des « laboratoires », où des débuts d’insurrection ont déjà opposé des citoyens français, selon leur origine ethnique.
[…] Le raz-de-marée migratoire, s’il persiste, va produire un enchaînement de dégradations, à la fois sous-jacentes dans la durée et explosives dans l’instant. L’immigration actuelle est un fait social total dont les ondes de choc se font sentir partout. Pour les schématiser, elles raniment, d’abord, les clivages non négociables, c’est-à-dire non solubles en procédures, que nous pensions derrière nous : discorde religieuse, inimitié coloniale, fléau racial, gouffre culturel, allégeances nationales incompatibles, auxquels s’ajoute, pour faire bonne mesure, inadéquation économique. […]
À mon avis, il faut commencer par prendre conscience du point d’arrivée, lui, irrécusable : une France à majorité africaine et musulmane, bien avant la fin de ce siècle. Bouleversement que je défie quiconque d’espérer paisible et débonnaire. La logique conduit, donc, d’abord à identifier les acteurs de cette tragédie. Si l’on en croit la grille de lecture en vigueur, ils sont en nombre illimité, puisque tout n’est que cas particuliers. Ce n’est pas mon approche. Mon expérience professionnelle m’incite à commettre le péché d’amalgame. Les groupes restent des agents historiques déterminants, et le redeviennent encore plus quand refont surface les casus belli d’antan. Pour moi, ces groupes sont au nombre de quatre.
Le plus proactif est constitué de « ceux venus d’ailleurs ». Le critère pertinent, pour l’analyser, est celui de l’acculturation. Faute de statistiques, je m’en tiendrais à l’intuition. Sur un effectif qui atteint désormais 25 à 30% des résidents (sur trois générations), les « assimilés » ne sont plus, à mon sens, que 5 à 10%, les « intégrés » comptent pour 30 à 40% et le reste flotte de la non-adhésion à la haine sur fond d’assistanat.
La jeunesse masculine en représente le fer de lance. C’est à travers cette dernière strate que sont ravivés, dans l’espace public, les us et coutumes des pays de départ, avec lesquels nous n’avons jamais demandé à cohabiter. J’attire l’attention sur le fait que l’intégration, « espoir suprême et suprême pensée », n’est qu’un CDD (le respect de la loi contre l’emploi, chacun gardant son quant-à-soi) : en période de basculement, les intégrés pèseront naturellement dans ce sens.
Restent « ceux d’ici », les « déjà-là », rejoints par la frange des assimilés. Là aussi, en usant d’une sociologie de la hache, j’y distinguerai trois sous-groupes. « Ceux d’en haut » forment un noyau dur minoritaire, à l’abri des métropoles, à partir desquelles ils font rayonner l’idéologie du « laissez passer, laissez tomber », apothéose prétendue de la « civilisation ». Métropoles où se nouent, d’autre part, des relations pragmatiques de connivence, au moins matérielles, avec « ceux d’ailleurs », rassemblés alentour.
« Ceux d’en bas » (65 à 70% du grand total) n’ont pas la même vision : soumis en permanence à des chocs avec des « civilisations » (minuscules, plurielles) aux pratiques antithétiques des leurs, ils n’acceptent plus cette situation et cherchent à le faire savoir poliment, sans y parvenir. Néanmoins, le haut et le bas se retrouvent pour rejeter l’autodéfense et se blottir derrière un quatrième agent : les forces de l’ordre, seule formation armée autorisée sur le territoire français.
[…] L’accélérateur décisif est, bien sûr, la démographie, indicateur le plus fiable des temps futurs. On ne le répétera jamais assez : nous nous acheminons vers une inversion de majorité, ethnique et religieuse, dans notre pays. Ce n’est plus l’épaisseur du trait. De surcroît, ce chassé-croisé, hors de contrôle, tend à l’exponentialité : il se nourrit des droits opposables, dont se prévalent les immigrés, mais aussi de l’auto-engendrement des diasporas, qui génèrent un fort excédent naturel, disparu chez « ceux d’ici ».
En outre, l’immigration est une grandeur non scalable, dont la qualité mute avec la quantité. D’où la notion de masse critique, au-delà de laquelle ce qui était possible en deçà ne l’est plus. Les quartiers où tous ces seuils sont dépassés sont la vitrine de ce qui nous attend. On y retrouve les réminiscences des pays de départ, dont aucun n’est démocratique, développé et égalitaire : incivisme, xénophobie, intolérance, banditisme, omerta, consanguinité, corruption, clientélisme, etc. Ce chamboulement, annoncé par l’arithmétique, ne peut se dérouler sans convulsions. […]
Espagne : un prêtre, poursuivi pour islamophobie, a été acquitté
Le P. Custodio Ballester, prêtre catholique de 61 ans originaire de Barcelone, risquait trois ans de prison et une interdiction d’enseigner pendant huit ans pour des propos critiques à l’encontre de l’islam tenus en 2016 et 2017. Il vient d’être acquitté.
Le prêtre avait déjà fait l’objet de plaintes pour des homélies anti-avortement, toutes classées sans suite.
C’est une publication de décembre 2016 qui a mis le feu aux poudres : un article intitulé « Le Dialogue impossible avec l’islam », paru dans la revue catholique Germinans Germinabit. Ce texte répondait à une lettre pastorale de l’archevêque de Barcelone, le cardinal Juan José Omella : « Le Dialogue nécessaire avec l’islam », où l’auteur appelait les catholiques à favoriser la compréhension mutuelle face à l’augmentation des migrations : un écho religieux du pape François.
Dans son essai, le P. Ballester argue que le véritable dialogue interreligieux est impossible avec la doctrine islamique. Il cite des exemples historiques et contemporains de persécutions contre les non-musulmans dans les pays à majorité islamique, comme le Pakistan, le Nigeria et la Syrie.
« L’islam n’admet pas le dialogue. Ou l’on croit, ou l’on est un infidèle qui doit être soumis d’une manière ou d’une autre », écrit-il, en se référant aux versets du Coran légitimant la violence contre les non-croyants. Et de demander au cardinal Omella : « De quel dialogue parle-t-on quand il existe des pays où ceux qui ne professent pas l’islam sont assassinés ? »
En 2017, le P. Ballester réitère ses propos lors d’un entretien en ligne sur l’émission La Ratonera. Accompagné du P. Jesus Calvo, un prêtre âgé de 80 ans, la discussion évoque les menaces que le djihadisme fait peser sur l’Europe. Ces échanges, ainsi que l’article initial, sont incorporés au dossier par les procureurs de Malaga, où est domiciliée la plateforme d’hébergement du débat en ligne.
Une plainte est déposée en mars 2017 par l’association Musulmans contre l’islamophobie de Barcelone, liée aux milieux de gauche. Subventionnée par le gouvernement régional de Catalogne, l’organisation accuse Ballester de promouvoir la discrimination et l’incitation à la haine contre l’islam. Le parquet de Malaga requiert trois ans de prison ferme et huit ans d’interdiction d’enseignement.
Le procès s’est tenu le 1er octobre 2025. Après une quinzaine de jours, la décision est tombée : la Cour a estimé que les éléments objectifs du délit n’étaient pas réunis, « aussi méprisable et pervers que soit le message », ont ajouté les magistrats.
Le P. Ballester dénonce un « climat de terreur » destiné à faire taire les dissidents. « Ils veulent faire un exemple pour que les autres s’auto-censurent ».
« Mes déclarations n’ont jamais été discriminatoires ou haineuses et avaient pour but d’alerter les fidèles sur les menaces qui pèsent contre le christianisme, sans viser les individus. »
La Conférence des évêques d’Espagne n’a publié aucune déclaration, et l’archidiocèse de Barcelone opte pour un « silence discret ».
La messe : un trésor remarquablement expliqué en série vidéo
Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :
Le site Claves – « les clefs » en latin – vient de lancer une série de vidéos ouvrant les portes sur la messe catholique. Produite par les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre pour mieux en expliquer les mystères, la qualité du texte et des images impressionne. Véritable fresque historique, esthétique, culturelle et spirituelle de la messe, la pédagogie en est le chef d’orchestre pour un résultat bluffant !
Qui n’a jamais rêvé d’explorer le monde avec Jules Verne ou Sylvain Tesson ? D’apprendre le football avec Platini ou Zidane ? La musique avec Karajan ou Morricone ? Le charme des tutoriels en ligne réside dans la possibilité de convoquer chez soi les meilleurs pour découvrir, à leur suite, les sentiers que l’on n’a soi-même pas encore battus. Tel grand chef nous apprend à faire des cocktails, tel as de la boite à outils nous initie au bricolage, tel chanteur célèbre nous familiarise avec les accords d’une guitare. Ainsi, le parcours La messe, trésor de la foi dévoile les richesses de la liturgie de la messe tridentine. En compagnie des meilleurs auteurs spirituels, des commentaires de papes, des témoignages de saints, d’écrits de pères de l’Eglise, de références au patrimoine architectural, ornemental ou musical de la tradition ecclésiale, de liens avec la liturgie juive de l’Ancien Testament, cette série singulière ouvre l’accès à une connaissance inouïe de la messe. Dans la droite ligne du concile Vatican II, les vidéos réalisées avec soin par les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre sont ainsi mues par une unique ambition : rendre plus accessible le message de l’Eglise.
La profondeur et la beauté confondantes des rites séculaires de la messe
D’une petite dizaine de minutes – un nouvel épisode (sur un total de 25) est mis en ligne chaque mercredi depuis la mi-septembre – les vidéos de la série La messe, trésor de la foi proposées par Claves viennent heureusement combler un vide. Dans une mise en scène léchée, il est donné aux spectateurs de suivre, pas à pas, le prêtre dans la célébration des saints mystères. Mieux, tenu par la main, le public se trouve accompagné comme jamais par une foule d’explications et d’éclaircissements sur ce qui peut paraître, de prime abord, innocent ou suranné, mais qui possède en réalité une charge symbolique formidable.
Alors que depuis près d’un siècle le phénomène de la « paganisation des masses » semble irrésistible en Occident, la révolution numérique des années 2010 conjointe à la démocratisation des moyens digitaux permet désormais de réaliser films, supports et autres shorts ou réels sur les réseaux avec une virtuosité qui, autrefois, n’était réservée qu’à des professionnels du cinéma. Forts de ce constat, les amoureux de la messe latine et grégorienne auraient tort de passer à côté de ces progrès techniques quand il s’agit de diffuser la profondeur et la beauté confondantes des rites séculaires de la messe.
Entrer dans la messe comme on ne l’avait jamais vue : par le Ciel !
Qu’est-ce donc que la messe ? Le catéchisme de l’Eglise catholique la définit à la fois comme la source et le sommet de la vie chrétienne. Dit autrement, un catholique, c’est d’abord quelqu’un qui va à la messe, parce qu’il en comprend le sens et qu’il souhaite en vivre. Du reste, l’expression “catholique non pratiquant” relève du même non-sens que l’évocation d’un “parachutiste non pratiquant”. Ce qui fait le parachutiste, c’est justement qu’il saute en parachute, qu’il en comprend la technique et qu’il savoure ses chutes libres ! Ne point pratiquer ce dont on se prévaut pourtant, quelle incohérence et quelle impasse !
Des générations de petits chrétiens ont en effet appris au catéchisme du mercredi que, depuis le fait historique du Golgotha et jusqu’à la fin des temps, la sainte messe renouvelle le sacrifice du Christ mort sur la croix. Ce sacrifice, il l’avait d’ailleurs lui-même préfiguré lors du fameux dernier repas, la sainte cène du Jeudi Saint. Ce point est notablement oublié aujourd’hui. Or comprendre la messe n’appartient pas au domaine du superficiel. Posséder une plus grande intelligence de ce qu’accomplit le prêtre sur l’autel, dans les églises du monde entier, est un véritable enjeu pour la qualité du maintien et de la transmission de la foi. Un vieil adage médiéval affirmait « Lex orandi, lex credendi » : la loi de la prière fixe la loi de la foi. Ce qui se passe de surnaturel dans le mystère de la messe se trouve comme signifié par les rites extérieurs qui se déploient sous les yeux des fidèles. Cet ensemble de signes, de prières, de gestes et de paroles, comme un écrin entourant un joyau, vient en rehausser l’éclat. Oui, la manière dont on prie oriente la façon dont on croit. Aussi, mieux comprendre les cérémonies de la messe conduit à se laisser non seulement porter par elles, mais mieux encore à s’élever et s’extraire des oripeaux du monde. De ce fait, la série vidéo réalisée par Claves offre l’immense mérite d’entrer dans la messe comme on ne l’avait jamais vue : par le Ciel. Car ce qui impressionne, c’est la profusion de détails, dans la veine du livre de l’abbé Claude Barthe La messe une forêt de symboles (Via Romana), qui est explicitée. Une exposition éblouissante qui donne à saisir l’insondable enracinement des rites dont la tradition de l’Eglise peut seule se prévaloir.
La vitalité de la Tradition, une réponse par le haut à l’islam
Dans son livre publié tout récemment, Adieu Souleyman (Nour Al Aalam), Bruno Guillot, ancien imam repenti de l’islam, raconte son enfance en Belgique et combien les églises lui semblaient froides, les liturgies résolument plates, les homélies particulièrement insignifiantes et le message démesurément horizontal. Ce parcours vidéo de Claves, tout à l’inverse, parce qu’il plonge le spectateur dans le développement organique de la liturgie, montre la vitalité de l’enseignement constant de l’Eglise.
Au XIXe siècle, le curé d’Ars, humble prêtre du pays lyonnais dont le rayonnement fut prodigieux, avait prédit : « Enlevez un prêtre d’une paroisse et revenez vingt ans plus tard, ils adoreront les bêtes ! ». Nous y sommes. A l’heure où l’image des ministres du Christ ne cesse d’être dégradée par les scandales liés à certains d’entre eux, mais aussi par un appareil médiatique trop heureux de trouver un bouc émissaire pour mieux s’exonérer de faire son propre examen de conscience, cette série pédagogique redore le blason du sacerdoce catholique et du culte que la messe rend à Dieu. Et qui sait si ces épisodes vidéo éveilleront chez de jeunes garçons un appétit jusqu’ici inconnu : celui de se mettre au service de l’Eglise en célébrant une liturgie verticale et soignée. Et en partageant autour d’eux le véritable trésor de la foi qu’est la messe catholique.
«Cet événement odieux apparaît bel et bien comme un signe funeste : celui du lent démembrement mémoriel de la France»
Louis de Bourbon, duc d’Anjou, réagit au vol des bijoux au Louvre :
«Le vol commis hier au Louvre n’est ni une crise politique, ni une crise économique ou sociale. C’est une crise morale». «Ce vol spectaculaire par sa méthode comme par son objet a une dimension symbolique importante. Notre patrimoine commun, ce fruit de l’alliance entre le goût de l’élite d’une époque et du savoir-faire admirable du peuple français disparaît ici, peut-être à jamais».
Certaines pierres dataient de l’époque de Mazarin ou ont été portées par la reine Marie-Antoinette avant son exécution brutale sous la Révolution.
«Par le passé, il m’est arrivé bien des fois de prendre la parole afin d’alerter les autorités publiques et le peuple français sur la menace que constitue le fait de négliger notre histoire et de ne pas entretenir notre mémoire commune dans ce qu’elles ont de plus incarné : notre patrimoine». «La culture française, l’enseignement et la recherche sont bradés. Logiques comptables ? Raisonnement post-national ? Émancipation à tout crin ? En tout cas, la dette française est là pour nous prouver, si besoin en était, que les économies faites sur notre patrimoine n’ont pas pour autant aidé la France à se sortir du marasme financier dans lequel nous nous trouvons».
«La classe politique porte une responsabilité énorme dans la dilapidation de nos trésors français». «Elle devra rendre des comptes à notre génération et aux futures à qui elle transmettra des ruines et des cendres». «Cet événement odieux apparaît bel et bien comme un signe funeste : celui du lent démembrement mémoriel de la France».
«Plus que jamais le patrimoine doit être l’objet de nos soins, de nos attentions. Nous devons le protéger et le rendre vivant afin qu’il incarne de manière manifeste notre Histoire, et qu’il continue d’être source de saines inspirations. Rien de solide ne pourra être bâti sans ce socle historique si nécessaire aux pays et à leurs peuples».
Le bilan des premiers mois de Léon XIV
Cinq mois après élection de Léon XIV, les invités de Philippe Maxence dressent un premier bilan de l’action du nouveau souverain pontife, qui reste encore énigmatique aux yeux de beaucoup de catholiques. Sa première exhortation apostolique, Dilexi te, consacrée à la pauvreté, permet-elle de lever un coin du voile ?
L’abbé Grégoire Celier, l’abbé Marc Guelfucci, Jean-Pierre Maugendre et Richard de Seze apportent plusieurs éléments pour saisir l’action du pape Léon XIV et comprendre l’importance de sa première exhortation apostolique, Dilexi te. Tout cela, sans langue de bois ni langue de buis.
En fin d’émission, Philippe Maxence présente aussi la réédition enrichie d’annexes du Grand catéchisme de saint Pie X, dans un format de poche, extrêmement pratique. Un condensé, toujours indispensable, des grandes données de la foi catholique, pour le prix dérisoire de 10 €.
3000€ la vente d’embryon
De SOS Mamans, ce message terrible :
Malheureusement encore une fois : âmes sensibles s’abstenir ! Nous avons 30 ans d’expérience dans le sauvetage des bébés, mais là nous restons atterrés.
Voici R., une jeune fille que nous suivions déjà, puisque nous avions sauvé tout récemment son bébé en gestation.
Nous l’approchons pour avoir des nouvelles, mais cette fois-ci elle est comme distante, non intéressée. En insistant, elle nous avoue qu’elle a “trop de dettes”, en fait 1500 Euro.
Et un peu plus tard : “Je ne peux pas continuer ma grossesse”. Et encore : “Je vais vendre mon embryon pour 3000 €, cela me soulagera énormément, mais j’ai un problème.”
Nous connaissions déjà un peu ces situations, mais là c’est glaçant : elle nous esquisse au crayon un petit tableau avec 2 colonnes verticales “H” et “F”, puis 4 ou 5 colonnes horizontales avec “2 mois”, “3 m”, “4m” etc. Dans le carré “H” “3 m”, elle écrit “3000 €”, et dans le suivant (4 m) : “4000 €”. Un tableau de vente des embryons ! Elle poursuit : “J’aimerais bien attendre un peu pour avoir les 4000 € au 4e mois, mais là je n’en peux plus, on me presse de rembourser. Je dois trouver de l’argent tout de suite, tant pis pour les 4000 €…”
L’horreur absolue ! Nous avons beau lui dire qu’une telle vente ne serait pas seulement illégale en France, mais mène à l’enfer éternel pour elle-même. Rien à faire. Elle ne croit pas en Dieu. Elle n’a que sa dette en tête. Nous négocions le sauvetage du bébé en lui proposant 1000€ tout de suite, puis 1000 en novembre et 1000 en décembre. En plus un papier par lequel elle s’engage à garder son bébé. Elle accepte. Deo gratias. Dieu fera le reste en lui suscitant un coeur de maman, comme les bébés savent le faire admirablement.
Permettez-nous une réflexion après cette expérience horrible.
Où allons-nous? Nous avons découvert un marché obscur et abject qui devient de plus en plus attirant pour les jeunes femmes enceintes en se répandant localement comme un feu de forêt. Imaginez-vous, le tableau contient aussi les “prix” pour “coeur”, “cordon ombilical”, “entier vivant”… Qui organise cela ? Qui prélève ces embryons ? Où ? Qui est l’utilisateur final ? Pour quoi faire ? C’est le marché pervers du diable. Le plus cynique et hypocrite dans cela, c’est l’État, qui n’hésite pas à institualiser, solenniser, constitutionnaliser et même rembourser la main scélérate qui s’introduit dans l’utérus pour découper en morceaux la VIE innocente à peine conçue. Qu’il ne s’érige pas maintenant en baudruche moralisatrice pour condamner certaines pratiques qui découlent tout droit de son mépris affiché des embryons ! Jésus a déjà jugé les responsables : “Ils sont des tombeaux vides, peints en blanc.” Et Pie X : “Le cri des innocents monte jusqu’au ciel !”
Combien de fois nous l’avons dit : vu d’en haut, cela doit être horrible de contempler notre terre couverte d’une couche de sang des bébés, sur tous les continents.
Soyons du côté de la VIE, du côté de notre Bon Dieu Créateur ! Oui, nos donateurs sont du bon côté. Par leur prières et leurs oboles, ils aident à sauver des vies naissantes, en se distançant ainsi clairement des “insensés” dont parlait Jésus.
Condamné pour n’avoir pas détecté le trisomie d’un bébé
Le couple a affirmé à la justice avoir perdu des gains professionnels pour s’occuper de leur enfant handicapé. La Cour de cassation leur a donné raison.
Le médecin échographiste qui n’avait pas diagnostiqué la trisomie 21 d’un enfant durant la grossesse a dû indemniser ses parents à hauteur de 3000 euros, notamment car ils ont dû réduire leur activité professionnelle pour s’en occuper, a confirmé la Cour de cassation.
La Cour avait été saisie par le médecin, qui contestait le montant des sommes accordées aux parents pour leur préjudice.
L’enfant a été diagnostiqué comme atteint de trisomie 21 à la naissance. Les parents auraient sans doute préféré l’exterminer, conformément à l’eugénisme ambiant.
La mère a dû prendre un congé parental de la naissance jusqu’aux quatre ans de l’enfant. Puis elle a repris un emploi à temps partiel moins qualifié, ce qui a occasionné une perte de revenus. Le père a lui aussi subi une perte de revenus pour s’occuper de son enfant. La Cour de cassation a estimé le 15 octobre que
«le préjudice des parents ouvrant droit à réparation (…) peut inclure des pertes de gains professionnels et une incidence professionnelle lorsqu’ils se trouvent contraints, pour prendre en charge leur enfant handicapé, de cesser ou modifier leur activité professionnelle».
Clause de conscience en péril : le Collège des gynécologues cède-t-il à la pression militante ?
Depuis le 18 juillet 2025, le CNGOF propose la suppression de la clause de conscience spécifique au refus de partiquer l’ivg, assortie d’un renforcement de l’obligation d’adressage dans les plus brefs délais vers un soignant pratiquant l’IVG.
Cette clause protégeant l’intégrité morale de nos médecins, serait, selon ses détracteurs, “juridiquement superflue”, puisqu’il existe déjà une clause de conscience générale.
Cette demande ne serait pas plutôt née d’un acharnement militant que d’une réflexion apaisée ?
Le constat est que depuis la légalisation de l’avortement, on s’acharne à déshumaniser l’enfant à naître.
Cet être innocent et sans défense est devenu méprisable, détruisable en toute bonne conscience s’il n’est pas désiré comme on attend son cadeau de noël…
Mais pour certains, cela n’est pas assez…
Le CNGOF affirme que cette clause spéciale protégeant le droit de liberté de conscience des médecins, « stigmatise » l’accès à l’IVG.
Mais si tel est le cas, ne serait-il pas tout aussi aisé d’affirmer que le simple droit de ne pas pratiquer l’acte devient, lui aussi, « stigmatisant » et, en toute logique, de supprimer purement et simplement ce droit ?
Selon le “baromètre IVG” du Planning familial, la clause de conscience spécifique serait un frein culpabilisant ” à ne pas sous-estimer “.
Cette culpabilisation ne stoppe pas l’augmentation des ivg, mais ce qui les exaspère vraiment, c’est qu’un médecin puisse, en conscience, refuser de considérer l’IVG comme un soin.
C’est bien là le cœur du problème : ce que redoutent (et détestent) les militants qui œuvrent pour de telle propositions liberticides, n’est pas tant l’existence de la clause en elle-même, que la possibilité même de refuser l’acte.
La suppression de la clause spécifique apparaît donc comme une première étape pour contester, demain, la clause de conscience générale sensée protéger encore la liberté de conscience des médecins.
On retrouve ici le même mécanisme que dans les lois sur l’aide à mourir : au départ, des garanties très strictes, un cadre présenté comme exceptionnel ; puis, à mesure que les barrières tombent, une banalisation progressive, comme l’ont montré les expériences belge ou québécoise.
Derrière les discours de « compassion » ou de « lutte contre la stigmatisation », il s’agit en réalité d’effacer peu à peu toute limite à des pratiques qui mettent fin à la vie.
D’abord, on a supprimé le délai de réflexion avant l’avortement : tant pis pour celles qui doutent, qui auraient eu besoin d’un temps pour choisir en paix.
Puis, on a allongé le délai pour se faire avorter — mais cela, semble-t-il, ne suffit pas encore.
Au lieu de s’attaquer aux causes réelles qui poussent tant de femmes à avorter — précarité, pressions de l’entourage, manque de soutien — le Collège des gynécologues préfère brandir de grands principes.
La prévention, pourtant essentielle, est reléguée au second plan, car elle est moins spectaculaire que les discours complaisants.
Or prétendre que chaque IVG est le fruit d’un choix libre et éclairé revient à ignorer la souffrance de celles qui n’y recourent que par dépit ou contrainte.
Favoriser toujours plus d’avortements, ce n’est pas « libérer » les femmes : c’est masquer l’absence de véritables alternatives.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
L’Université catholique doit sans cesse se faire prévaloir d’un droit à l’existence et à l’autonomie
L’Université catholique de l’Ouest (UCO) a décidé de se séparer du Fonds John Henry Newman, au motif qu’il comptait le Fonds du bien commun parmi ses mécènes. Dominique Vermersch, recteur émérite de l’UCO et président du Fonds John Henry Newman, regrette cette décision dans une tribune publiée dans Le Figaro :
Le 15 novembre prochain, les cinq instituts et universités catholiques (les Cathos) entreront dans le 150e anniversaire de leur fondation, engagée sitôt adoptée la loi du 12 juillet 1875 sur la liberté de l’enseignement supérieur. Cette restauration de la liberté académique, suite à son abolition lors de la Révolution, fut fortement écornée dès 1880 avec l’interdiction pour les Cathos de prendre le titre d’Université et d’attribuer des grades de leur propre chef… Une exception mondiale détenue par la France qui excelle parfois à légiférer pour empêcher les êtres et les choses de vivre et de s’appeler par leur nom. Qu’à cela ne tienne, c’est par l’inauguration de l’Université catholique d’Angers que le coup d’envoi des Cathos fut donné le 15 novembre 1875 par Mgr Freppel. Alsacien d’origine (depuis 4 ans, l’Alsace est alors allemande), l’évêque d’Angers consacrera toute son énergie et tous ses biens à ce qui est devenu aujourd’hui l’Université catholique de l’Ouest (UCO), avec ses 13.000 étudiants répartis sur dix campus, d’Angers à Nantes en passant par Brest et Tahiti.
150 ans d’Esprit libre est l’accroche choisie par l’UCO pour célébrer cet anniversaire… Accroche de circonstance puisque sous la pression d’une cabale médiatique malignement orchestrée, l’institution a décidé de se délester du Fonds de dotation qu’elle-même avait contribué à créer : le Fonds John Henry Newman ; et ce, au motif que celui-ci incluait le Fonds du bien commun (FdBC) comme l’un de ses mécènes. Certes, il faut un peu de bon sens et du courage pour dénoncer l’actuelle chasse à l’homme qui a pris pour cible l’initiateur du FdBC ; mais le dommage symbolique dans cette affaire est aussi à l’encontre de St John Henry Newman, docteur de la conscience morale, principal inspirateur de la tâche universitaire catholique… et proclamé le 1er novembre prochain Docteur de l’Église par le pape Léon XIV.
Avec raison, cette malheureuse cabale médiatique pourrait se résumer par la sentence énoncée en 1733 par l’écrivain irlandais Jonathan Swift, ô combien actualisable à l’ère des réseaux sociaux : « Le mensonge vole, et la vérité ne le suit qu’en boitant, de sorte que, lorsque les hommes sont détrompés, il est trop tard ; la farce est finie et la fable a fait son effet. » Mais parce qu’en effet il est question de vérité (mot tabou), notre raison alliée à la foi fournit un autre écho de cet épisode : celui d’un kairos, d’une mise à l’épreuve impromptue du corps universitaire à l’école de la vérité. Cette épreuve révèle et relève de la vocation fondamentale de toute Université : garantir sa liberté de recherche et d’enseignement. Et quelle est cette vocation, si ce n’est d’apparier liberté et vérité sur les chemins de la connaissance, de l’apprentissage des savoirs, avec et sous le regard avisé des jeunes consciences et intelligences étudiantes. « Vérité et liberté, en effet, vont de pair ou bien elles périssent misérablement ensemble » rappelait Jean-Paul II dans l’Encyclique Fides et ratio ; brandir l’une sans l’autre s’avère in fine mensonger, et le saint pontife en savait quelque chose ! Autrement dit, chercher et se laisser saisir par le vrai découle d’une préoccupation éthique – l’apprentissage de la liberté – qui s’en nourrit en retour. C’est cela même qui constitue la vie universitaire, une vie reçue du rapport que l’Université entretient avec la vérité : la liberté en est un fruit, pour l’institution elle-même, mais aussi et surtout pour les étudiants qui lui sont confiés. Car il s’agit en définitive de former des êtres libres et responsables.
De fait, l’histoire des Universités (catholiques ou non) est émaillée de rendez-vous manqués, de kairos qui n’ont pu être pleinement saisis ; et c’est probablement pour cette raison que le cardinal Lustiger me confiait, voilà plus de vingt-cinq ans déjà, que les Cathos en France étaient selon lui irréformables ! Pour autant, la Providence continue de veiller, ces kairos inaperçus s’avérant toujours riches d’enseignement. Tel l’exemple de John Henry Newman, nommé en 1854 recteur fondateur de l’Université catholique d’Irlande, établie sur l’initiative du cardinal Cullen, archevêque de Dublin. L’expérience fut de courte durée (4 ans), Cullen jugeant Newman trop indépendant… du pouvoir ecclésiastique ! C’est pourtant durant cette même période que l’anglican passé au catholicisme donna sa célèbre série de conférences collectées dans The idea of a university, ouvrage devenu pierre angulaire du magistère ecclésial concernant la question universitaire. Permettez-moi un dernier exemple encore plus savoureux avec les propos suivants : « Certes, La Sapienza était autrefois l’Université du pape, mais aujourd’hui c’est une Université laïque avec l’autonomie qui, en fonction du concept même de sa fondation, a toujours fait partie de la nature de l’Université, laquelle doit exclusivement être liée à l’autorité de la vérité. C’est dans sa liberté à l’égard de toute autorité politique et ecclésiastique que l’Université trouve sa fonction particulière, même pour la société moderne, qui a besoin d’une institution de ce genre ». De qui sont ces propos ? Des enseignants et étudiants protestant, au nom de la laïcité, à la venue de Benoit XVI prévue le 17 janvier 2008 à La Sapienza de Rome ? Non, ces propos sont en fait ceux du pape lui-même qui a préféré ne pas s’y rendre… tout en lui communiquant le texte de sa leçon magistrale de laïcité ! Bref, seule la tâche de se lier à l’autorité de la vérité elle-même peut véritablement libérer l’Université du brouhaha tant politique, médiatique qu’ecclésiastique ; telle est sa vocation ; tel est le courage qui lui est demandé.
De tout cela, il en résulte que l’Université catholique doit sans cesse se faire prévaloir d’un droit à l’existence et à l’autonomie. Le monopole d’État de collation des grades est à ce propos emblématique. Les Universités publiques en recevant délégation, celles-ci capturent la rente inhérente à toute situation de monopole, sous la forme de frais de conventionnement facturés aux universités catholiques ; ces frais représentent jusqu’à 20% de la subvention publique allouée à ces dernières. Et malgré cela, quand le nouveau Secrétaire général de l’enseignement catholique se prévalait récemment et à juste titre qu’un élève de l’Enseignement catholique coûte 50% moins cher au contribuable qu’un élève du public…, le rapport est plutôt d’un à dix par étudiant pour les Universités catholiques. CQFD.
Ceci posé, l’autonomie universitaire se joue encore ailleurs et, cette fois, de manière décisive. Des sciences empirico-formelles aux sciences humaines et sociales, la formation de docteurs, futurs enseignants, constitue le cœur du réacteur de l’Université, autrement dit la capacité de celle-ci à se perpétuer. C’est en effet en son sein qu’émergent de nouvelles forma mentis, que se structurent des courants de pensée inédits et que se façonnent les idéologies à venir, pour le meilleur comme pour le pire. Celles-ci imposent fréquemment leur marque de fabrique dans les orientations et méthodologies de recherche ; ce qui se retrouve de facto dans le recrutement des futurs enseignants chercheurs. Les thématiques de recherche et donc d’enseignement qui se permettent, ne serait-ce qu’un « petit pas de côté », s’avèrent dès lors doublement ostracisées.
Il n’est pas étonnant dès lors que la catholicité de l’Université soit entrée d’une certaine manière en résistance. Celle-ci se cristallise désormais dans des consciences enseignantes et étudiantes, dans des vies offertes qui donnent précisément chair et vie à ce rapport existentiel entre liberté et vérité. Espérons qu’elles puissent être soutenues – sans crainte d’être dénoncées – au sein d’humbles collégialités, inspirées par notre docteur de la conscience morale, St John Henry Newman. Tel est ce à quoi souhaite se rendre toujours disponible le Fonds de dotation John Henry Newman.
Oui, « Vérité et liberté, en effet, vont de pair ou bien elles périssent misérablement ensemble » ; en définitive, le chemin de l’Université catholique ne peut être autre que celui du fils prodigue (Lc 15, 11-32), de cette raison prodigue toujours tentée de quitter la demeure sapientielle pour une aventure périlleuse mais qui peut s’avérer salutaire. À charge alors pour l’institution universitaire catholique, non pas d’imposer la foi ou quoi que ce soit d’autre, mais d’en appeler, humblement et sans tapage, au courage de la vérité, dans cette quête insatiable qui réjouit le cœur humain.
Grand remplacement dans les associations de parents d’élèves ?
Mediapart s’inquiète car plusieurs associations de parents d’élèves (APE), locales ou nationales, connaissent les vertus du remplacement par des militants de droite, notamment dans le sud de la France.
Estelle Roudier figure dans le nouvel organigramme de la Peep (fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public) du Gard. Fille du fondateur de la Ligue du Midi, Estelle Roudier a compté parmi les fidèles d’Éric Zemmour lors de la dernière élection présidentielle. Membre active du bureau de Reconquête dans le Gard, elle avait été personnellement remerciée par Éric Zemmour « pour son accueil », après un repas et un meeting organisés près de Nîmes. Estelle Roudier vient d’être nommée au Conseil national des associations éducatives complémentaires à l’Éducation nationale. Au nom de la Peep, elle peut donc siéger dans le seul organisme ministériel chargé de délivrer les agréments aux associations qui interviennent en milieu scolaire, et notamment pour les fameuses sessions d’éducation à la vie affective.
À Gignac, dans l’Hérault, Amélie Drevet est une militante FN (puis RN) de longue date. Adhérente à la FCPE depuis cinq ans, elle avait l’intention de se représenter au conseil d’école, mais l’association locale l’a exclue.
À Aniane, à 5 kilomètres, une ex-militante de Génération identitaire a tenté d’intégrer la FCPE en 2022.
Leur république ne protège plus rien
Communiqué de Yann BALY, Président de Chrétienté-Solidarité
Des enfants assassinés sous le couteau des nouveaux barbares aux joyaux dérobés du Louvre, l’État ne protège plus rien en France. Pire ! Par sa léthargie endémique et son inaction coupable, il est devenu un danger pour les honnêtes gens.
Écrin du prestige national et vitrine de la magnificence française, le Louvre est désormais le triste symbole d’une France ouverte aux quatre vents, où chacun peut entrer pour se servir en humiliant notre peuple.
Ce sont des joyaux de l’ancienne monarchie et des pièces remarquables du Second Empire qui ont été dérobées hier. Ils ont évidemment plus de valeur que le drapeau de Valmy et la clé de la Bastille, que le chapeau de Camille Chautemps ou le képi du général De Gaulle…
« Quand il n’y a plus de Patrie, on se contente du patrimoine », écrivait Jean de Viguerie dans son maître-livre Les Deux Patries.
Leur république, après avoir bien amoché la Patrie, est en train de détruire notre patrimoine.
Après tout, n’y a-t-il pas meilleur gardien des bijoux de la Couronne qu’une monarchie qui les protégerait d’autant mieux qu’ils sont des trésors familiaux ? N’y a-t-il pas mieux qu’un monarque, indépendant des coteries, placé au-dessus de la mêlée politicienne, pour assurer la continuité de l’État et la stabilité des institutions ?
Face à l’incurie politique qui menace la France et devant le vol du Louvre qui humilie la Nation française, il est peut-être temps de se poser, paisiblement mais sérieusement, la question de la nature du régime.
Après une trentaine de vols dans des églises, 3 hommes arrêtés
Les deux auteurs présumés d’une trentaine de vols et de dégradations dans des églises du nord de la France, ainsi qu’un receleur présumé, ont été interpellés mercredi dans l’Aisne.
Les auteurs présumés ont volé «des calices, ciboires, patènes, ostensoirs, châsses et autres objets de culte revêtant une forte valeur morale et religieuse». Ils ont dégradé des portes de sacristies et des tabernacles. Les deux auteurs présumés des vols, âgés de 28 et 34 ans, ainsi qu’un receleur présumé âgé de 73 ans, ont été placés sous contrôle judiciaire et doivent être jugés le 9 décembre.
«Les enquêteurs ont pu découvrir lors des interpellations de nombreux objets religieux, dont certains d’ores et déjà formellement identifiés comme provenant des vols», selon la préfecture.
Durant le «circuit d’écoulement des objets», certains «ont été brisés ou fondus», selon le parquet.
