Chine : Humainement parlant, l’heure n’est pas aux grandes espérances
Le père Gianni Criveller, sinologue italien, historien et théologien, dirige actuellement le centre missionnaire PIME (Institut pontifical pour les missions étrangères) à Milan après avoir vécu et enseigné dans le monde chinois (Hong-Kong, Taïwan, Macao et Chine continentale) durant 27 ans. Il est interrogé sur Ad Extra à propos de la Chine :
Cette année est célébré le Jubilé 2025 sur les « pèlerins d’espérance ». Quelles sont les raisons d’espérer pour l’avenir de l’Église en Chine ?
Humainement parlant, l’heure n’est pas aux grandes espérances. Tout d’abord, le nombre de catholiques n’augmente pas en Chine ; par rapport il y a vingt ou trente ans, il y a de moins en moins de candidats dans les séminaires ou les couvents. Toutefois, l’espoir pour l’avenir de l’Église en Chine ne vient pas du Vatican, ni de l’extérieur ; il vient des catholiques chinois eux-mêmes.
Depuis que le catholicisme est arrivé dans le pays, que l’on remonte à la première présence chrétienne au VIIe siècle ou à l’histoire plus récente avec la venue des jésuites avec Matteo Ricci puis des ordres religieux à partir de la fin du XVIIe siècle, le christianisme et le catholicisme ont traversé beaucoup de difficultés, persécutions, troubles, et malentendus.
Même si les catholiques représentent un petit nombre, ils ont toujours gardé la foi, ils sont toujours parvenus à survivre et à continuer de professer leur foi. C’est ce qui continue d’arriver. Les dévotions traditionnelles catholiques (le Sacré Cœur, la figure du pape, la Vierge Marie, saint Joseph…) ont aidé les catholiques chinois à garder la foi. J’ai beaucoup d’admiration face à leur résilience quelles que soient les circonstances.
Mon espérance, c’est qu’en plusieurs lieux en Chine, il y ait toujours des villages catholiques qui maintiennent la foi, des jeunes qui gardent la foi en allant vivre dans les grandes villes, et des jeunes qui deviennent catholiques parce qu’invités par des amis ou à cause d’expériences de vie au cours de leurs études…
Tout cela me donne de l’espoir. Cela ne peut certainement pas venir de l’extérieur, mais d’au-dessus – de Dieu, nous croyons en l’action de l’Esprit Saint – et de l’intérieur – parce que j’ai remarqué que beaucoup de jeunes chinois veulent garder la foi. Ils refusent de l’abandonner pour des raisons idéologiques, qu’il s’agisse de problèmes d’ordre politique ou face à la sécularisation, qui est répandue dans le monde entier.
Quelles sont les relations entre la culture chinoise et le catholicisme, alors qu’on parle davantage de « sinisation » que d’inculturation… ?
L’inculturation, c’est exprimer la foi à travers la culture, le style de vie, la langue, les chants… Cette question a été un enjeu et un problème important durant les siècles derniers. Il y a ainsi eu la « querelle des rites » [qui a vu s’opposer différentes visions de la mission entre les ordres missionnaires jésuites, franciscains et dominicains aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles].
Cette histoire met en évidence la distance entre la foi catholique et la culture chinoise. C’est une relation difficile. Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’y a pas une culture chinoise mais des cultures chinoises. Il y a la culture confucianiste traditionnelle, la culture taoïste, la culture bouddhiste… Puis le communisme est arrivé et aujourd’hui, il y a aussi une importante culture marxiste communiste.
Durant plusieurs décennies, l’objectif politique du parti communiste, en particulier durant la Révolution culturelle, a été de détruire les cultures chinoises traditionnelles. Parce qu’elles étaient vues comme la cause de la pauvreté. Le communisme athée a eu beaucoup d’influence. C’est pourquoi il est devenu difficile de voir les cultures et rites traditionnels – le culte des ancêtres, le culte des défunts, les festivités dans les temples… C’est plus visible à Taïwan par exemple.
Le confucianisme est une autre question : aujourd’hui, il est adopté par le parti communisme, mais il ne s’agit pas du confucianisme que l’on peut lire dans les livres classiques, mais plutôt d’une interprétation politique du confucianisme, qui devient un outil pour la gouvernance du parti communisme.
Enfin, il y a la politique de sinisation, qui signifie que tout doit devenir chinois avec des caractéristiques chinoises. Si vous chantez et que vous êtes musicien, votre musique doit avoir des caractéristiques chinoises ; si vous êtes artiste, votre art doit avoir des caractéristiques chinoises ; si vous êtes croyant, votre religion doit avoir des caractéristiques chinois ; si vous êtes catholique, vous devez avoir des caractéristiques chinoises.
Bien sûr, c’est un problème, à ne pas confondre avec l’inculturation qui est un processus théologique et ecclésial légitime que chaque catholique à travers le monde doit entreprendre. La sinisation est plutôt l’imposition d’une idéologie politique sur les croyants par le parti communiste.
Les relations entre le Saint-Siège et la Chine ont beaucoup évolué ces dernières années : est-ce positif ?
Tout d’abord, je dois rappeler ce que tout le monde sait. En 2018, il y a eu la signature de l’accord provisoire Chine-Vatican, renouvelé en 2022, puis à nouveau en 2024 pour quatre ans. Nous n’en connaissons pas les détails, qui sont secrets, mais nous savons qu’ils concernent la sélection et l’élection des évêques en Chine. C’est un bon accord, dans le sens où les évêques en Chine sont reconnus par le pape.
Ainsi, il n’y a plus d’Église dite « patriotique », parce que tous les évêques en Chine sont canoniquement reconnus. Donc la vie catholique en Chine est « sous la houlette » de l’Église catholique romaine. Je pense que c’est très positif, mais je dois dire qu’après sept années sous cet accord, il y a encore des difficultés. C’est pourquoi je pense que cet accord ne fonctionne pas aussi bien qu’il le pourrait.
Premièrement, près de 30 évêques dits « souterrains » ne sont pas encore reconnus par le gouvernement. On peut donc voir que cet accord n’est pas symétrique : le pape a reconnu tous les évêques chinois, même ceux qui venaient du gouvernement, mais jusqu’à ce jour, le gouvernement n’a pas reconnu les évêques « souterrains ».
Deuxièmement, une quarantaine de diocèses sont toujours sans évêque. Cet accord concernait la nomination des évêques, mais il y a trop de diocèses qui n’ont toujours pas d’évêque. On peut dire que les progrès sont très lents.
Par ailleurs, un accord ne veut pas dire qu’il y a la liberté pour l’Église en Chine. Les évêques chinois n’agissent pas comme les autres évêques : ils ne peuvent pas se rencontrer indépendamment des représentants de l’État, ils ne peuvent voyager à Rome de manière autonome pour rencontrer le pape… Je pense que c’est une grave ingérence. Bien sûr, il y a deux ans, deux évêques chinois ont participé au Synode, puis à nouveau l’an dernier : c’est une petite amélioration, mais c’est encore loin de ce dont nous avons besoin.
Enfin, le pape nomme les évêques, et c’est une évolution majeure. Mais on peut difficilement dire que le pape choisit les évêques ; je dirais qu’ils sont choisis et proposés au pape par des élections locales au sein d’un système où les autorités chinoises ont, selon moi, beaucoup d’influence. Ensuite, les noms sont proposés au pape pour qu’ils soient nommés, et ces nominations ne sont pas très visibles. […]
Euthanasies en hausse en Belgique et au Québec
Le 22 janvier, en Belgique, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie a publié son rapport bisannuel. Ce onzième rapport traite des années 2022 et 2023. Les chiffres officiels recensent 33 615 euthanasies depuis 2002. Avec 3423 euthanasies pratiquées, l’année 2023 a enregistré une hausse de 15% par rapport à 2022. Bien qu’une mineure ait été euthanasiée, 70,3% des personnes l’ayant été sur la période étaient âgés de plus de 70 ans. Plus de la moitié étaient atteintes de cancer. A la deuxième place viennent les polypathologies, « une combinaison de maladies évolutives, non améliorables et de plus en plus handicapantes ». Parmi ces 1375 personnes, 45% ont indiqué souffrir d’affection du système musculosquelettique, avec troubles articulaires, 27% de « troubles croissants de la vue ». Ainsi, la moitié des patients décédés après une euthanasie alors que leur mort n’était pas « attendue à brève échéance » souffrait de polypathologies (soit 611 personnes). Depuis la dépénalisation de l’euthanasie, la proportion des patients atteints de polypathologies est en « hausse constante ». Elle a atteint 23% en 2023. Dans 19% des cas répertoriés, le décès des patients n’était pas « attendu à brève échéance ». Un chiffre en augmentation.
Au Québec, la Commission sur les soins de fin de vie vient de déposer son dernier rapport quinquennal. Il couvre la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2023. Sur cette période, 14 417 Québécois ont eu recours à l’« aide médicale à mourir » (AMM) et les décès après une AMM sont passés de 1,9 % à 6,8 %, illustrant selon le ministère responsable des Aînés « une normalisation progressive de cette pratique dans le parcours de soins de fin de vie ». En 2018-2019, 1294 euthanasies ont été enregistrées contre 5213 en 2022-2023, faisant du Québec « un leader en la matière ». La croissance observée « témoigne de la grande place qu’occupe l’AMM dans les soins de fin de vie », peut-on lire dans le rapport.
Et cette croissance du nombre d’euthanasies n’est pas prêt de s’arrêter avec les nouveautés législatives :
- les maisons de soins palliatifs ne peuvent plus « exclure l’AMM des soins qu’elles offrent » depuis le 7 décembre 2023.
- l’infirmière praticienne spécialisée « partage les mêmes privilèges et responsabilités que le médecin concernant l’évaluation d’une demande d’AMM et son administration de même que la sédation palliative continue ».
- Depuis le 7 mars 2024, une personne ayant une « déficience physique grave entraînant des incapacités significatives et persistantes » est admissible à l’AMM si elle présente les autres conditions fixées par la loi.
- depuis le 30 octobre dernier, une personne ayant reçu « un diagnostic de maladie grave et incurable menant à l’inaptitude à consentir aux soins » peut formuler une demande d’euthanasie « anticipée ».
Avec ces modifications législatives, le rapport prévoit que « les prochaines années seront fort occupées pour la Commission ». Jusqu’où ira cette hausse ?
Une politique chrétienne intègre la dimension culturelle, celle des œuvres sociales et de charité, l’éducation…
France catholique évoque l’encyclique Quas primas de Pie XI, publiée il y a exactement un siècle, proclamant la fête du Christ-Roi, affirmant que toute l’activité des hommes est à placer entre ses mains, au nom de sa royauté spirituelle… et temporelle. Philippe Darantière, président de l’association Notre-Dame de Chrétienté – dont le prochain pèlerinage de Chartres portera justement sur ce thème, commente :
« Cette encyclique a rappelé que la politique ne peut être simplement perçue comme la gestion des affaires courantes de la Cité. Il faut viser plus large, avec une politique chrétienne qui intègre la dimension culturelle, celle des œuvres sociales et de charité, l’éducation… Et, à l’échelle du citoyen, cela implique de promouvoir les lois justes et contester les injustes. »
Mais concrètement, par où passe l’engagement en politique? « Aujourd’hui, les partis politiques ne sont que des machines à prendre le pouvoir. L’exercice de responsabilité politique se fait avant tout dans le cadre de la société civile, ainsi que dans le cadre du devoir d’état » estime Benoît Dumoulin. D’autant que, depuis la parution de Quas primas en 1925, la société a changé, le poids des chrétiens s’étant démographiquement et politiquement affaibli.
« Les chrétiens ont un rôle de témoin, qui doit être prêt à aller jusqu’au martyre, avance Philippe Darantière. Notamment dans la charité en actes: la charité envers les pauvres, les malades, envers la défense de la vie humaine de sa conception jusqu’à sa mort naturelle. »
« Tous les chrétiens sont tenus de s’engager politiquement », disait aussi Pie XI, dans son « Discours aux représentants de la fédération universitaire italienne ». Reste qu’un danger guette toute action politique: l’activisme, c’est-à-dire la priorité donnée au court terme sur le long terme, dans une mauvaise hiérarchie des fins. « Pour éviter ce piège, il faut d’abord une vie d’oraison, en s’appuyant par exemple sur L’âme de tout apostolat », affirme Philippe Darantière. Dans ce classique de la littérature chrétienne rédigé en 1907, Dom Jean-Baptiste Chautard, trappiste de Sept-Fons, juge que
« l’action, pour être féconde, a besoin de la contemplation ; celle-ci, lorsqu’elle atteint à un certain degré d’intensité, répand sur la première quelque chose de son excédent, et par elle l’âme va puiser directement dans le cœur de Dieu les grâces que l’action a charge de distribuer ».
« La justice procède d’abord non pas de la prière, mais de la conception droite des choses » estime de son côté Benoît Dumoulin, pour qui l’exercice des vertus chrétiennes – comme la justice, la force, la prudence et la tempérance – est premier dans l’action politique. Quelle que soit la hiérarchie que l’on opère, l’engagement politique semble ne pouvoir se nourrir que d’une vie chrétienne vécue en actes et en prière.
Les rencontres de Solesmes 2025
L’association pour la béatification de l’Impératrice et Reine Zita organise son rendez-vous annuel, « Les rencontres de Solesmes », le samedi 5 avril 2025 (de 9h45 à 17h30), en présence de Dom Geoffroy KEMLIN, Père Abbé de Solesmes, Dom Philippe DUPONT, Père Abbé émérite de Solesmes S.A.I.R. l’Archiduc Rudolf d’Autriche, petit-fils de l’Impératrice Zita
Cette journée d’informations, d’échanges et de convivialité se déroulera à La Marbrerie de l’Abbaye Saint Pierre de Solesmes (Sarthe), en plusieurs temps forts :
- Messe aux intentions de la Servante de Dieu Zita
- Assemblée générale ordinaire (présentation des rapports du Président, du Trésorier et de la Secrétaire Générale)
- Intervention de l’Abbé Jacques OLIVIER, nouveau Postulateur de la cause, présentera un point de situation précis sur l’avancement de la cause et la phase diocésaine
- Bilan des activités de la commission historique
- Intervention des représentants des associations-filles à l’étranger (Belgique, Luxembourg, Hongrie, Portugal)
- Déjeuner, servi à table, sur place, ouvert à tous sur inscription
- Conférence du Père Jacques OLIVIER, Postulateur : « Le sacre de Zita, fidélité pour une reine et espérance pour un peuple »
Les rencontres de Solesmes sont ouvertes à tous, adhérents de l’association ou non, sur inscription.
Roumanie: élection annulée – La CEDH ferme les yeux
De l’ECLJ :
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté ce jeudi 6 mars le recours de Călin Georgescu, le candidat arrivé en tête de l’élection présidentielle roumaine, mais dont le résultat a été annulé en raison de soupçons de fraude électorale.
La Cour constitutionnelle roumaine a en effet annulé le 6 décembre 2024 le premier tour des élections présidentielles roumaines en raison d’une campagne massive sur le réseau TikTok promouvant Călin Georgescu, financée par des ressources russes ou non-déclarées.
Il n’y a pas eu, à ce stade des enquêtes, de fraude à proprement parler dans cette élection, mais une ingérence indue sur un réseau social potentiellement déterminante dans le résultat du scrutin.
Était-ce un motif suffisant pour annuler une élection à la veille d’un second tour? Saisie de cette question, la CEDH refuse de répondre.
La CEDH estime que la Convention européenne qui protège le “droit à des élections libres” s’applique seulement au “choix du corps législatif” et non aux élections présidentielles…
Une argumentation bien plus politique que juridique selon Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, qui revient sur les enjeux de cette affaire dans le contexte de crise géopolitique que traverse l’Europe dans notre nouvel entretien du mois à regarder dès maintenant:
Emmanuel Macron découvre l’importance de la défense
Editorial d’Olivier Frèrejacques sur Liberté politique :
Les déclarations alarmistes d’Emmanuel Macron sur la menace russe témoignent d’un manque de sang-froid et d’un échec après plus de sept ans de pouvoir. Si le réarmement du pays est souhaitable, celui de la machine bruxelloise apparaît plus contestable. La séquence actuelle permet surtout au président de faire diversion alors qu’il a plongé la France dans une crise politique inédite.
En juillet 2017, le général de Villiers démissionnait de son poste de chef d’état-major des armées en raison d’un désaccord budgétaire avec le président de la République. Sept ans plus tard, ce même président se pose en champion d’un réarmement de la France, allant jusqu’à envisager de solliciter l’épargne des Français. Ce volontarisme militaire, tardif et opportuniste, survient alors que le pays est fracturé et que son Europe bruxelloise a largement perdu la main sur le dossier ukrainien, au profit des États-Unis de Donald Trump. Dans un bel unisson, son ministre des Armées et l’opposition socialo-écologiste de gauche ont surenchéri sur la « menace russe ». Une menace que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hervé Morin, a tenu à relativiser, rappelant que la Russie n’a conquis, en trois ans, pas même 20 % du territoire ukrainien.
Ce qu’Emmanuel Macron semble ignorer, c’est la force morale du pays. Quand bien même la France devrait affronter une guerre, elle en serait dépourvue. Le général Marcel Bigeard l’évoquait déjà devant l’Assemblée nationale en 1986, citant l’exemple des « petits Vietnamiens » qui ont successivement vaincu la France puis les États-Unis. Les sacrifices consentis par les Russes et les Ukrainiens – des peuples bien plus rudes que nous ne le sommes aujourd’hui – seraient probablement inconcevables en France ou dans d’autres pays occidentaux.
La France a tout intérêt à se préparer à évoluer dans un environnement mondial hostile. La volonté nouvelle du président de réarmer le pays représente en cela une opportunité à saisir. Reste à savoir qui sera armé : Paris ou Bruxelles ?
Le président est versatile. Il s’adapte aux crises du moment pour assurer sa survie politique, quitte à sombrer dans le paradoxe. Alors qu’il adopte une posture timorée face à l’Algérie de Tebboune, il bombe désormais le torse face à la Russie de Poutine. Une chose est certaine : si la France, puissance à laquelle aspire encore une partie des Français, doit renaître, ce devra être sans lui.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
Un raz-de-marée de jeunes à la messe des cendres en France
Le Mercredi des Cendres 2024 a été marqué par une affluence inédite de jeunes dans plusieurs églises françaises. À Paris, de nombreux étudiants et jeunes professionnels ont participé aux célébrations organisées spécialement pour eux, notamment à la chapelle des Missions Étrangères et à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où la messe s’est prolongée par des temps de prière et d’adoration .
Dans d’autres diocèses, comme à Rouen et Aix-Arles, la mobilisation des jeunes a également été impressionnante. Des groupes d’aumôneries étudiantes et de jeunes pros ont organisé des liturgies adaptées à leurs horaires, afin de permettre une plus large participation.
Le diocèse de Nîmes, quand à lui, réuni un peu moins de 1000 personnes dans l’église de style néo-roman de Saint-Paul, dont 70% de jeunes (entre 6 et 40 ans). L’imposition des cendres faite par Son Excellence Brouwet —NDLR: Le formidable évêque qui a initié la messe de réparation après l’offense faite à la Sainte Cène lors des JO 2024— et l’Archiprêtre de Nîmes, Nicolas Germain à durée une heure.
Ce phénomène s’inscrit dans un contexte où l’Église et le Seigneur deviennent un refuge pour la jeunesse dans un monde en dépit de bon sens, attaqué et de plus en plus soumis à l’islam, en perte de repères et de cadre. Le monde de demain n’a qu’à bien se tenir, le sursaut catholique est lui bien en marche !
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
L’Homme Nouveau annonce son enquête sur le règne social du Christ
Communiqué de L’Homme Nouveau :
Dans le cadre de l’Année du Christ-Roi (décembre 2024 – novembre 2025)
Il y a cent ans, Pie XI publiait Quas Primas, réaffirmant la royauté universelle du Christ et instituant la fête du Christ-Roi. À l’occasion de ce centenaire, L’Homme Nouveau a inauguré en décembre dernier l’Année du Christ-Roi avec un dossier exposant le cadre doctrinal, scripturaire et liturgique de cette royauté.
L’Homme Nouveau a ainsi lancé une grande enquête sur l’évolution de l’enseignement du règne social du Christ dans l’Église et son effacement progressif de la catéchèse et de la vie ecclésiale.
Cette enquête, entamée il y a plusieurs semaines, recueille les analyses de clercs et laïcs engagés.
Leurs contributions seront publiées progressivement dans le magazine, mais vous pouvez les retrouver dans le dossier en ligne : Dossier Année du Christ-Roi
Aujourd’hui, nous profitons de la publication de la contribution du cardinal Raymond Leo Burke pour mettre en lumière cette enquête et inviter un plus large public à la consulter : Lire l’article du cardinal Burke
L’Homme Nouveau invite ses lecteurs et tous les fidèles soucieux de la royauté du Christ à suivre ces publications tout au long de cette Année du Christ-Roi.
Voici un extrait de l’article du cardinal Burke :
“La nature essentiellement sociale de la royauté du Christ est évidente. L’âme individuelle existe toujours en relation avec Dieu et avec les autres, en commençant par la famille et en s’étendant à l’État ou à la nation et au monde. L’obéissance du cœur humain au Cœur du Christ place l’individu non seulement dans une relation juste avec Dieu, mais aussi avec tous les hommes qu’il veut sauver et pour lesquels le Cœur du Christ ne cesse de battre d’un amour incommensurable et incessant.
Il est ainsi clairement établi l’aspect intemporel et définitif de cette doctrine, dont la compréhension s’est approfondie au cours des siècles, mais qui ne saurait en aucune manière être remise en cause sans réduire la foi chrétienne à une coquille vide.
Comment pourrait-on penser que cette doctrine est liée à un temps ou à un lieu ? Dans l’institution même de la fête liturgique, Pie XI nous a donné toutes les réponses pour comprendre que, par sa nature même, cet enseignement est définitif.”
Messe traditionnelle : la situation dans les diocèses
Table ronde qui a eu lieu aux 3èmes Assises de la Tradition organisée par Renaissance Catholique. Les personnes viennent de Pontcallec, Poitiers, Quimper :
Dans une église d’Annecy, un individu menace de mort les fidèles et dégrade le mobilier
Au beau milieu de la messe de 8h, un individu d’origine portugaise s’est introduit dans la chapelle de la Basilique Saint-Joseph-des-Fins d’Annecy, jeudi 6 mars, a commencé par pousser des cris, avant de menacer de mort les fidèles.
Le prêtre aurait tenté de calmer le forcené, sans succès. « Il a crié qu’il allait tous nous tuer », se souvient Thérèse, 90 ans.
Après avoir tenté de s’en prendre aux statues, l’homme s’est ensuite dirigé vers le confessionnal, dont il a brisé la porte. Le forcené s’est alors emparé d’un bout de bois, provoquant un mouvement de foule parmi les fidèles. L’individu est finalement sorti de l’église, et a pénétré dans une agence du Crédit agricole, puis dans un laboratoire d’analyses médicales. Alertée, la police est rapidement intervenue et a réussi à l’interpeller en pleine rue.
« Malgré les rumeurs qui ont circulé sur une possible interdiction de la messe de clôture à la cathédrale, Mgr Christory, évêque de Chartres, a confirmé qu’il sera présent pour vous y accueillir ! »
Communiqué de Philippe Darantière, Président de Notre-Dame de Chrétienté :
Amis pèlerins,
Notre 43 ème pèlerinage de Pentecôte se prépare activement. Vos cadres s’emploient dès maintenant à approfondir les différents aspects du très riche thème qui nous réunit cette année : « Pour qu’Il règne, sur la terre comme au ciel ». Le sujet de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ est au fondement de Notre-Dame de Chrétienté. Il est malheureusement assez négligé dans l’Eglise aujourd’hui. En choisissant ce thème, nous avons voulu célébrer le centième anniversaire de l’Encyclique Quas Primas du Pape Pie XI, qui institue la fête liturgique du Christ Roi. La période que nous vivons, avec ses incertitudes et ses menaces, rend ce thème encore plus actuel : « Il faut chercher la paix du Christ par le règne du Christ » nous enseigne Pie XI.
Pendant ce temps de préparation, les équipes des soutiens travaillent à aménager de nouveaux bivouacs, dont certains seront séparés de plusieurs kilomètres. Des choses simples à énoncer mais dont vous pouvez imaginer qu’elles réclament un investissement accru de la part des bénévoles qui assurent la logistique et la sécurité du pèlerinage.
Enfin, malgré les rumeurs qui ont circulé sur une possible interdiction de la messe de clôture à la cathédrale, Mgr Christory, évêque de Chartres, a confirmé qu’il sera présent pour vous y accueillir et qu’il donnera l’homélie de la messe. Nous pourrons ainsi fêter solennellement le jubilé des 1000 ans de la cathédrale en passant la porte sainte édifiée pour les pèlerins, accompagnés par l’insigne relique du voile de la Sainte Vierge qui constitue le trésor de cette cathédrale. Et pour clôturer notre 43 ème pèlerinage, nous procéderons au début de la messe à la consécration de Notre-Dame de Chrétienté et de chacun d’entre vous au Sacré-Cœur de Jésus dont nous fêtons cette année le 350 ème anniversaire des apparitions à Paray-le-Monial.
Nous vous invitons dès à présent, à l’entrée de ce Carême, à prier pour le bon déroulement de notre pèlerinage, afin qu’il contribue à la gloire de Dieu et au salut de beaucoup d’âmes.
Notre Dame de Paris, priez pour nous,
Notre Dame de Chartres, priez pour nous,
Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous.
Philippe Darantière
Président de Notre-Dame de Chrétienté
Saint Thomas d’Aquin, la vérité et le bien possible
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
Il y a quelque temps, je suis tombé sur un hommage à Mario Palmaro, décédé il y a quelques années des suites d’une grave maladie, publié dans Il Timone. Une phrase qu’il avait écrite m’a frappé : “Ce n’est pas le Pape qui crée la vérité ; le Pape en est le gardien. Une chose n’est pas vraie parce que l’Église la dit, mais l’Église la dit parce qu’elle est vraie.” Cette phrase m’est revenue à l’esprit alors que je réfléchissais à ce que je devais dire sur saint Thomas d’Aquin (1226-1274), étoile toujours brillante de la pensée catholique et, à ce titre, patrimoine de toute l’humanité. Jusqu’à récemment, être thomiste était un signe sûr d’être catholique et de suivre l’orthodoxie – c’est-à-dire ce qu’il faut croire – plutôt que l’orthopraxie, un vague « bien se comporter » (mais selon quoi ?). Or, l’orthopraxie n’a aucun sens si elle est séparée de l’orthodoxie, car nos actions ne peuvent être justes si elles ne sont pas correctement guidées. L’orthopraxie est à la base de la notion de « bien possible », selon laquelle une chose n’est pas simplement juste ou fausse, mais peut le devenir « sous certaines conditions ». Cette notion est appliquée partout, même dans la liturgie, où des considérations totalement extérieures à celle-ci protègent parfois des personnes de bonne volonté mais avec une formation totalement inadéquate. La pensée de notre humble frère dominicain – le thomisme – a servi de rempart contre la dérive d’une intelligence avide d’auto-célébration (il faudrait relire le philosophe français Marcel De Corte pour un développement éclairé de cette idée). Elle a permis un retour à la vérité des choses. On raconte qu’au début de ses conférences, saint Thomas montrait une pomme à son auditoire et déclarait : « Ceci est une pomme. Si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez sortir. » Que voulait-il dire ? Il voulait dire – et cela reste vrai aujourd’hui – qu’aucun discours ne peut commencer sans l’acceptation préalable de la vérité des choses telles qu’elles sont. C’est pourquoi il définissait la vérité, dans la continuité d’une tradition de pensée non seulement chrétienne, comme adaequatio rei et intellectus – c’est-à-dire l’intellect qui se conforme à la vérité des choses. Ce réalisme sain nous protège d’une religion fondée sur des contorsions intellectuelles ; il nous permet d’affirmer des choses vraies parce qu’elles sont vraies en elles-mêmes, et non simplement parce que nous les disons.
Le Père Enrico Zoffoli, dans son ouvrage Saint Thomas d’Aquin : un portrait (2024, édité par moi chez Chorabooks), décrit ainsi l’héritage du grand penseur : “À quarante-neuf ans, Thomas d’Aquin nous a laissé l’un des plus puissants et originaux systèmes de pensée humaine de tous les temps, exprimé dans une production littéraire qui ne cesse d’étonner (…). L’abondance des sources de sa pensée est telle qu’elle semblerait incroyable si elle ne transparaissait pas continuellement dans ses œuvres. L’Aquinate connaît parfaitement (et récite même par cœur) les principaux Pères de l’Église grecque et latine, comme en témoigne sa Catena Aurea in Evangelia. La forêt obscure, âpre et forte des œuvres de saint Augustin lui est familière. Il est informé de tous les écrivains et documents ecclésiastiques, des origines jusqu’à son époque. Il maîtrise toute la littérature grecque et latine, des historiens aux naturalistes, des poètes aux philosophes et aux juristes… Dans le domaine de la bibliographie aristotélicienne, il n’a pas de rival, connaissant les commentaires sur le Stagirite, qu’ils soient anciens ou contemporains, arabes, juifs ou chrétiens. Il n’est pas exagéré de le considérer comme l’héritier le plus brillant de toute la culture antique de l’Occident…” Et à propos du réalisme de saint Thomas : “C’est grâce à son réalisme qu’il ouvre la voie à la foi en fournissant des motifs de crédibilité qui en font le plus subtil et le plus heureux dépassement de la raison…” (E. Zoffoli, op. cit.). Thomas nous ancre au monde précisément pour nous permettre de le dépasser dans une synthèse plus élevée. Il nous enseigne que le christianisme ne rejette pas la réalité – comme c’était le cas de certaines tendances hérétiques au sein même du christianisme ou encore de certaines religions orientales – mais qu’il la pénètre, la comprend, l’accepte et, seulement après cela, la transcende vers une Réalité plus grande. Un thomiste profond comme Antonio Livi décrit ainsi le thomisme : “L’Aquinate, au-delà de la grandeur et de l’originalité de sa spéculation, est aussi l’auteur d’une synthèse théorique où convergent de manière cohérente Platon, Aristote, le néoplatonisme, la pensée patristique, la philosophie arabe et la philosophie juive. Ainsi, la philosophie thomiste se prête aisément à une mise en relation et une comparaison entre la pensée antique et la pensée médiévale, puis entre la pensée médiévale et la pensée moderne. Une caractéristique de la philosophie thomiste est la parfaite cohérence entre des éléments épistémologiques typiques de l’empirisme et ceux qui semblent relever de l’intellectualisme. En réalité, il faut toujours se rappeler que saint Thomas attache une attention constante à l’unité du système de vérité et d’expérience, ce qui signifie l’unité entre la perception sensible et la connaissance intellectuelle, entre la prima operatio intellectus et le jugement, entre intellectus et ratio. Une unité, certes, dans la distinction, que la gnoseologie thomiste analyse en détail, mais jamais au point d’attribuer une autonomie à l’un de ces moments de la connaissance” (2007, Le sens commun et la logique aléthique). L’ampleur de la pensée de saint Thomas est bien trop vaste pour tenter d’en donner ne serait-ce qu’un aperçu avec une prétention d’exhaustivité. Il faut donc se contenter de mettre en lumière cet aspect du réalisme, qui me semble être le fondement de tout le reste. Dans l’Encyclique Aeterni Patris (1879), le pape Léon XIII identifiait ainsi la contribution de saint Thomas d’Aquin à la tradition de la pensée chrétienne : “Mais entre tous les docteurs scolastiques, brille, d’un éclat sans pareil leur prince et maître à tous, Thomas d’Aquin, lequel, ainsi que le remarque Cajetan, pour avoir profondément vénéré les Saints Docteurs qui l’ont précédé, a hérité en quelque sorte de l’intelligence de tous. Thomas recueillit leurs doctrines, comme les membres dispersés d’un même corps; il les réunit, les classa dans un ordre admirable, et les enrichit tellement, qu’on le considère lui-même, à juste titre, comme le défenseur spécial et l’honneur de l’Église. D’un esprit ouvert et pénétrant, d’une mémoire facile et sûre, d’une intégrité parfaite de mœurs, n’ayant d’autre amour que celui de la vérité, très riche de science tant divine qu’humaine, justement comparé au soleil, il réchauffa la terre par le rayonnement de ses vertus, et la remplit de la splendeur de sa doctrine. Il n’est aucune partie de la philosophie qu’il n’ait traitée avec autant de pénétration que de solidité : les lois du raisonnement, Dieu et les substances incorporelles, l’homme et les autres créatures sensibles, les actes humains et leurs principes, font tour à tour l’objet des thèses qu’il soutient, dans lesquelles rien ne manque, ni l’abondante moisson des recherches, ni l’harmonieuse ordonnance des parties, ni une excellente manière de procéder, ni la solidité des principes ou la force des arguments, ni la clarté du style ou la propriété de l’expression, ni la profondeur et la souplesse avec lesquelles il résout les points les plus obscurs.
Ajoutons à cela que l’angélique docteur a considéré les conclusions philosophiques dans les raisons et les principes mêmes des choses : or, l’étendue de ces prémisses, et les vérités innombrables qu’elles contiennent en germe, fournissent aux maîtres des âges postérieurs une ample matière à des développements utiles, qui se produiront en temps opportun. En employant, comme il le fait, ce même procédé dans la réfutation des erreurs, le grand docteur est arrivé à ce double résultat, de repousser à lui seul toutes les erreurs des temps antérieurs, et de fournir des armes invincibles pour dissiper celles qui ne manqueront pas de surgir dans l’avenir. De plus, en même temps qu’il distingue parfaitement, ainsi qu’il convient, la raison d’avec la foi, il les unit toutes deux par les liens d’une mutuelle amitié : il conserve ainsi à chacune ses droits, il sauvegarde sa dignité, de telle sorte que la raison, portée sur les ailes de saint Thomas, jusqu’au faîte de l’intelligence humaine, ne peut guère monter plus haut, et que la foi peut à peine espérer de la raison des secours plus nombreux ou plus puissants que ceux que saint Thomas lui a fournis. C’est pourquoi, surtout dans les siècles précédents, des hommes du plus grand renom en théologie comme en philosophie, après avoir recherché avec une incroyable avidité les œuvres immortelles du grand docteur, se sont livrés tout entier, Nous ne dirons pas à cultiver son angélique sagesse, mais à s’en pénétrer et à s’en nourrir. On sait que presque tous les fondateurs et législateurs des Ordres religieux ont ordonné à leurs frères d’étudier la doctrine de saint Thomas et de s’y attacher religieusement, et qu’ils ont pourvu d’avance à ce qu’il ne fût permis à aucun d’eux de s’écarter impunément, pas même sur le moindre point, des vestiges d’un si grand homme : sans parler de la famille dominicaine, qui revendique cet illustre maître comme une gloire lui appartenant, les Bénédictins, les Carmes, les Augustins, la Société de Jésus et plusieurs autres Ordres religieux sont soumis à cette loi, ainsi qu’en témoignent leurs statuts respectifs.” Malheureusement, il n’est pas rare aujourd’hui d’assister à un rejet du thomisme, y compris dans des congrégations religieuses vénérables, au nom de l’adhésion à une pensée moderne qui ne représente pas seulement un éloignement du thomisme mais, peut-être justement à cause de cet éloignement, également un refus du cheminement naturel de la raison.
Saint Pie X affirmait dans l’encyclique Pascendi (1907) qu’un signe clair de l’avancée du modernisme est le rejet de la scolastique, et donc de la pensée de saint Thomas qui en est le cœur. Or, au thomisme devraient recourir tous ceux qui ont à cœur l’usage de la raison. Un thomiste comme le cardinal Dino Staffa pouvait ainsi affirmer : “La philosophie thomiste, bien qu’elle soit prescrite par l’Église, ne cesse pas d’être une philosophie, c’est-à-dire une œuvre exclusive de la raison. L’autorité qui l’impose n’entend pas se substituer à la démonstration et à l’évidence intrinsèque de ses conclusions.” (1989, Il Tomismo è vivo). En somme, saint Thomas d’Aquin appartient à l’humanité précisément parce qu’il part des faits réels, d’une adhésion aux exigences naturelles de la pensée qu’aucune rationalité, si elle ne veut pas se suicider, ne peut rejeter. Malheureusement, même dans l’Église, le non-respect de la vérité, remplacée par la notion relativiste du « bien possible », a trouvé sa place dans beaucoup, trop d’esprits.
Fin de vie : les deux propositions de loi déposées à l’Assemblée nationale
Lu sur Gènéthique :
Le 6 mars, Annie Vidal (Ensemble pour la République) et Olivier Falorni (apparenté MoDem), les rapporteurs des deux propositions de loi dédiées respectivement aux soins palliatifs et à l’« aide à mourir », ont annoncé avoir déposé chacun leur texte à l’Assemblée nationale.
Chacune d’elle reprend le projet de loi proposé, et en partie voté, avant la dissolution qui est désormais découpé en deux textes séparés.
Les députés les examineront en première lecture les semaines des 12 et 19 mai avec une discussion générale commune. « J’ai obtenu (…) qu’il y ait un vote solennel sur les deux propositions de loi le même jour à la même heure » se félicite Olivier Falorni pour qui les textes ne doivent être « ni séparés ni opposés ».
« Une forme d’arme anti-obstruction » pour tenter de s’opposer aux députés qui voudraient faire trainer les débats sur la proposition de loi sur l’« aide à mourir » qu’il a déposée, poursuit l’élu. Les deux textes seront donc votés en même temps comme le confirme elle-aussi Annie Vidal. Un « compromis » satisfaisant pour Olivier Falorni qui espère que les deux textes soient définitivement adoptés avant l’élection présidentielle de 2027.
I-Média : Face à la paix de Trump, des médias pro-Zelensky, va-t-en-guerre et irresponsables ?
Cette semaine dans “I-Média”, Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur les cérémonies des César et des Oscars où l’entre-soi et les navets wokes se côtoient et où le cinéma français semble s’éloigner des préoccupations du public. Avec un focus sur le film qui a retenu toutes les attentions et un grand nombre de prix : “L’Histoire de Souleymane”, un jeune migrant, livreur, qui attend d’être régularisé, mis en abîme par Abou Sangaré, lui-même migrant anciennement sous OQTF.
Et puis dans le dossier du jour, retour sur le clash entre Trump et Zelensky, et les implications pour l’Ukraine et l’Europe. Décryptage des discours des journalistes et des politiques français va-t-en-guerre qui tentent de façonner l’actualité internationale.
Dans les pastilles de l’information, de la démission en direct de Christophe Dechavanne dans “Quelle époque !”, à Nagui et sa leçon de morale sur la voiture électrique, en passant par Fabrice Luchini qui se paie les médias de gauche. Découvrez les informations que les grands médias ne vous montrent pas.
Sans oublier le portrait piquant, réalisé avec l’Observatoire du journalisme, de Gilles Bouleau présentateur télé sur TF1.
Recours contre le programme d’éducation à la sexualité : le Conseil d’Etat rendra sa décision avant la rentrée scolaire 2025-2026
Communiqué des Juristes pour l’Enfance :
Juristes pour l’Enfance, 6 autres associations et 300 parents d’élèves ont introduit le 21 février 2025 deux requêtes devant le Conseil d’état contre le programme d’éducation à la sexualité. L’une en référé (urgence) et l’autre au fond.
Dans sa décision en référé rendue hier mercredi 5 mars le Conseil d’Etat a indiqué que le recours au fond sera examiné avant la rentrée 2025-2026. Par conséquent, pour une bonne administration de la justice, il a rejeté la requête en référé considérant qu’il n’y avait pas d’urgence. La décision précise en effet que “la 4ème chambre de la section du contentieux sera en mesure d’inscrire la requête en annulation des requérants au rôle d’une formation de jugement avant la rentrée scolaire 2025-2026”.
Le Conseil d’Etat a cru bon d’ajouter que les éléments soulevés (atteinte à la primauté éducative des parents, à l’autorité parentale, au droit à l’éducation, au principe de neutralité du service public etc.) n’étaient pas de nature à caractériser l’urgence à ordonner la mesure demandée. Sans polémiquer sur cet argument il est évident que le rejet de la requête en référé est lié à la rapidité prévue de l’examen au fond.
A ce jour l’avocat des requérants attend les mémoire et pièces du Ministère de l’Education nationale qui n’a toujours pas répondu.
The Chosen : Dernière Cène (Saison 5)
Voici la bande-annonce de la nouvelle saison de la série The Chosen dont les deux premiers épisodes seront projetés au cinéma pour le dimanche des Rameaux les 11 et 13 avril prochain:
Vous pouvez réserver vos billets dès maintenant dans plus d’une centaine de salles en France sur le site officiel https://thechosenlastsupper.com
Plongez dans la richesse de la vocation de la femme, avec les méditations des soeurs de Notre-Dame des Neiges
Samedi 8 mars, nous fêterons la journée internationale des droits des femmes.
Pour cela, Rosario, en collaboration avec les sœurs de Notre-Dame des Neiges, veulent mettre à l’honneur la beauté de la vocation de la femme.
Cette vocation du don, de la maternité, de la féminité, de l’accueil, de la sensibilité, de la tendresse, et de tant d’autres caractéristiques si riches et que nous connaissons pourtant si peu !
Les femmes ont pourtant un vrai “génie féminin” à apporter à la société, comme le disait saint Jean-Paul II.
Pour plonger en profondeur dans les vertus de la femme, nous vous proposons de suivre le meilleur exemple qui incarne cette vocation : la Vierge Marie, en méditant les mystères du chapelet, avec de magnifiques écrits et audios produits par les sœurs de Notre-Dame des Neiges.
Je vous invite à prier Marie, pour lui demander de vous enseigner toutes ces qualités, en vous fixant un objectif de prière atteignable pendant le Carême : la prière d’une dizaine par jour, sur l’application Rosario, avec ces méditations.
Ne ratez pas cette occasion d’entrer en profondeur dans cette vocation pour découvrir toutes les richesses qui composent le cœur et l’âme d’une femme. Croyez-moi, ces méditations sont si profondes et si belles, elles changent une femme !
Je vous propose de créer un groupe de chapelet vivant sur Rosario, avec 4 proches, afin de vous répartir les dizaines du chapelet. Ainsi, chaque jour, vous prierez une dizaine de chapelet chacun !
Téléchargez Rosario, en cliquant ici 👉https://rosario.app/03032025
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Victoire de Radio Courtoisie contre les censeurs
Après deux ans de procédure, Maître Jérôme Triomphe a vaincu l’association de défense des toxicomanes qui intentait un procès à Radio courtoisie.
Dans une émission remontant à 2022, la radio dirigée par Pierre-Alexandre Bouclay avait dénoncé le rôle pervers des « salles de shoot » en expliquant que, loin de soigner les drogués, celles-ci les entretenaient dans leur vice et leur maladie, au risque de les mettre en danger de mort.
Les journalistes et invités ajoutaient que, en outre, la présence de ces salles mettait en danger tout un voisinage obligé de vivre au milieu des épaves humaines, menacé d’agression, contraint de laisser des enfants assister à des scènes de bagarres, de prostitution en plein air ou dans les cages d’escalier, de naviguer entre les seringues usagées et parfois porteuses de maladies graves et contagieuses comme le SIDA ou l’hépatite…
Evidemment, cela a déplu à ceux qui vivent de cette misère. Et ils ont attaqué. Mais Me Triomphe a tellement su contrecarrer leurs attaques que, après deux longues années de combat, l’association a carrément renoncé à plaider le dernier jour du procès.
Cette décision sert le Bien commun et permet à chaque citoyen de continuer à nommer un chat, un chat et une salle de shoot, un abcès d’insécurité qui entretient les drogués dans leur état au lieu de les soigner, et un gagne-pain de gauchistes vivant sur la misère humaine.
L’intelligence artificielle : menace ou espoir ?
Le Nouveau Conservateur a consacré son numéro de février à l’intelligence artificielle. En voici l’éditorial, de Guillaume de Thieulloy :
Divine Box sur M6 dans « Qui veut être mon associé ? » pour promouvoir les produits monastiques
Ce mercredi 5 mars, il y avait sur M6 le cinquième épisode de la cinquième saison de « Qui veut être mon associé ? ». Et cette année, parmi tous les entrepreneurs sélectionnés, se trouvaient les deux fondateurs de Divine Box ! Ils ont présenté leur projet devant cinq investisseurs.
Que fait Divine Box ?
Divine Box est une petite entreprise familiale, fondée en 2017 par Côme et Astrid, qui sont frère et sœur. Ils vendent uniquement des produits monastiques, fabriqués dans les abbayes et les monastères, de France principalement. Pâtés, bières, confitures, vins, biscuits, bougies, savons… tout vient de leurs 85 abbayes partenaires. Les produits sont vendus à l’unité, ou bien sous forme de « box », ou encore par abonnement de 3, 6 ou 12 mois.
Pour mieux expliquer leur démarche, Côme et Astrid ont été rejoints sur le plateau par sœur Joëlle, une sœur de l’abbaye du Val d’Igny ! Elle a présenté quelques-uns des chocolats d’abbaye faits sur place, et les investisseurs ont même eu droit de les goûter !
Côme, Astrid et soeur Joëlle sur le plateau de « Qui veut être mon associé ? » le 5 mars 2025 – capture d’écran M6
L’abbaye du Val d’Igny et ses chocolats
Pour bien comprendre pourquoi sœur Joëlle est passée sur M6 pour présenter ses chocolats, revenons deux minutes sur son abbaye, son histoire et son artisanat.
L’abbaye Notre-Dame du Val d’Igny a été fondée en 1128, mais elle a connu ses phases de déclin : elle a été vendue et abandonnée après la Révolution, puis entièrement détruite pendant la Première Guerre mondiale, avant de renaître en 1929 grâce à une communauté de moniales.
Aujourd’hui, l’abbaye du Val d’Igny abrite une communauté de sœurs cisterciennes-trappistines, connues pour la fabrication de bouchons de champagne en chocolat (les fameux bouchons vus sur M6 !). Fourrés au praliné, caramel ou ganache au marc de champagne, ces chocolats rendent hommage au terroir champenois. Depuis 1961, la chocolaterie participe au rayonnement de l’abbaye et assure le gagne-pain de la communauté. En parallèle, mais c’est plutôt mineur, les sœurs assurent d’autres activités artisanales comme la fabrication de chapelets, du tricot, ou des emballages !
Soeur Joëlle devant l’abbaye du Val d’Igny avec des chocolats de l’abbaye © Divine Box
Le passage de Divine Box sur M6
Côme et Astrid avaient donc pour mission, ce mercredi 5 mars, de présenter Divine Box devant cinq investisseurs français de renom (parmi eux : Marc Simoncini ou encore Eric Larchevêque), dans le but de plaire à au moins l’un d’entre eux ! Mais aucun d’entre eux n’a été conquis par le projet de Divine Box… ou presque !
Concrètement, personne n’a décidé d’investir les 100 000 € demandés par Côme et Astrid, mais Éric Larchevêque (fondateur de l’entreprise de cryptomonnaie « Ledger ») les a invités à un coaching personnalisé pendant deux jours chez lui en Sologne. Comme le dit Côme, le co-fondateur de Divine Box, à la fin de l’émission : “Le fait d’avoir l’accompagnement d’Éric sera très précieux. Ça fait plaisir d’avoir cette bienveillance envers nous !”.
Si vous voulez en apprendre plus sur Divine Box, ou soutenir les abbayes, rendez vous sur la boutique monastique en ligne de Divine Box !
Le Secrétaire d’État Marco Rubio donne un entretien après la messe des cendres
Le Secrétaire d’État Marco Rubio est apparu lors d’un entretien accordé à Fox News avec une croix noire tracée sur le front. Il s’agit de la croix dessinée sur le front des fidèles le mercredi des cendres, qui marque le début du carême, période de jeûne et de préparation spirituelle.
D’origine cubaine, Marco Rubio a été élevé dans la secte mormone, qu’il a quittée au début des années 80, lors de l’emménagement de sa famille à Miami.
Le 47e président américain a créé un Bureau de la Foi (Faith Office) à la Maison Blanche, dirigé par le pasteur et télévangéliste Paula White-Cain, conseillère spirituelle de Trump qui avait déjà travaillé pour lui durant son premier mandat.
Bien que les chrétiens évangéliques constituent la base de l’électorat de Trump, les catholiques, à l’instar de Marco Rubio, sont nombreux à avoir été nommés dans son cabinet et à des postes clé : c’est en particulier le cas de son vice-président, JD Vance, converti au catholicisme en 2019, du Secrétaire aux Transports, Sean Duffy, de la Secrétaire à l’Éducation, Linda McMahon, du directeur de la CIA, John Ratcliffe et de son Secrétaire à la Santé Robert F. Kennedy Jr. Au total, Trump a multiplié par trois le nombre de catholiques dans son administration par rapport à son premier mandat.
“La période sacrée du Carême, un temps d’anticipation spirituelle de la passion, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ”
Une messe a été célébrée pour le personnel de la Maison Blanche à l’occasion du Mercredi des Cendres. Un courriel du bureau de gestion de la Maison Blanche a informé le personnel que la messe aurait lieu dans la salle du Traité indien à 8h30. La salle du Traité indien est située dans le bâtiment du bureau exécutif Eisenhower, adjacent à la Maison Blanche.
Le président Donald Trump et la première dame Melania Trump ont publié un message pour le mercredi des Cendres :
En ce mercredi des Cendres, nous nous joignons à la prière des dizaines de millions de catholiques américains et d’autres chrétiens qui entament la période sacrée du Carême, un temps d’anticipation spirituelle de la passion, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ.
Pendant le Carême, les chrétiens passent 40 jours et 40 nuits à prier, à jeûner et à faire l’aumône pour approfondir leur foi et renforcer leur croyance en l’Évangile. Aujourd’hui, les disciples du Christ portent des croix de cendres sur le front, un rappel sacré de notre mortalité et de notre besoin permanent de la miséricorde infinie et de l’amour rédempteur du Christ.
Alors que nous contemplons solennellement la souffrance et la mort de Jésus-Christ sur la croix en ce Carême, préparons nos âmes à la gloire à venir du miracle de Pâques.
Nous vous souhaitons une période de Carême riche et pleine de prières. Que Dieu tout-puissant vous bénisse et qu’il continue de bénir les États-Unis d’Amérique.
Discours de JD Vance au National Catholic Prayer Breakfast
Voici la traduction du discours de JD Vance, vice-président des Etats-Unis, lors du National Catholic Prayer Breakfast, le 28 février dernier (version originale ici) (après l’avoir lu, essayez d’imaginer Macron ou l’un des siens tenir un tel discours!):
Je suis venu ici l’année dernière en tant que très jeune sénateur, sans savoir à quel point ma vie allait changer, et je rends grâce à Dieu, mais aussi à l’amitié des personnes présentes dans cette salle pour nous avoir aidés à y parvenir, car je pense que nous avons tourné une nouvelle page à Washington, D.C., et que nous allons profiter de l’opportunité que Dieu nous a donnée.
Je voudrais donc dire quelques mots sur la politique de l’administration Trump car, même si vous n’allez certainement pas toujours être d’accord avec tout ce que nous faisons dans l’administration du président Trump, je suis très confiant en disant qu’entre la protection des droits des manifestants pro-vie, la garantie que nous avons la possibilité de protéger les droits des enfants à naître en premier lieu, et surtout, protéger la liberté religieuse de tous, mais en particulier des catholiques, je pense que nous pouvons dire que le président Trump, bien qu’il ne soit pas catholique lui-même, a été un président incroyablement bon pour les catholiques aux États-Unis d’Amérique.
Nous savons bien sûr que la dernière administration aimait jeter les gens en prison pour avoir prié en silence devant les cliniques pro-vie [il s’agit manifestement d’un lapsus du vice-président et il faut sans doute lire: cliniques d’avortement, NDLR]. Nous savons qu’elle aimait harceler les pères pro-vie de sept enfants, très souvent catholiques, pour avoir participé au mouvement pro-vie. Et nous savons que la dernière administration voulait protéger le droit à l’avortement financé par les contribuables jusqu’au moment de la naissance. Sur chacune de ces questions, en 30 jours seulement, Donald J. Trump a pris la direction exactement opposée et je lui en suis reconnaissant. Et je suis sûr que chaque personne présente dans cette salle lui en est également reconnaissante. Mais je voudrais en fait parler de deux ou trois autres choses en particulier. L’un des aspects les plus importants de la politique du président Trump, et celui qui, selon moi, est le plus en accord avec l’enseignement social chrétien et la foi catholique, est que plus que tout autre président de mon vivant, le président Trump a suivi une voie de paix. Et nous ignorons très souvent, je pense, la manière dont notre politique étrangère est soit un instrument, soit un obstacle à la pratique de la foi pour les gens du monde entier. Et nous savons – et comme je l’ai appris lors de ce petit-déjeuner l’année dernière, bien sûr – je crois qu’il y avait des prêtres nigérians qui étaient persécutés et qui essayaient de protéger leur troupeau malgré une persécution incroyable. Nous savons que certains des plus grands groupes persécutés dans le monde aujourd’hui sont des chrétiens et l’administration Trump vous promet que, que ce soit ici chez nous avec nos propres citoyens ou partout dans le monde, nous serons les plus grands défenseurs de la liberté religieuse et des droits de conscience. Et je pense que ces politiques profiteront en particulier aux catholiques du monde entier.
Mais je dirais, mes amis, qu’il ne suffit pas de protéger les droits de conscience, de rechercher des possibilités de financement et d’octroi de subventions qui protègent le droit des personnes à exercer leur conscience religieuse. Nous devons également nous rappeler que, bien souvent, les plus grands obstacles à la liberté religieuse ne sont pas le fait de la malveillance du gouvernement américain, mais de sa négligence. Et l’une des choses dont j’ai le plus honte, je dois être honnête, c’est que, aux États-Unis d’Amérique, ce sont parfois nos mésaventures à l’étranger qui conduisent à l’éradication de communautés chrétiennes historiques dans le monde entier. Et donc, lorsque le président Trump parle de la nécessité d’apporter la paix, que ce soit en Russie et en Ukraine, ou au Moyen-Orient, nous devons bien sûr reconnaître que, en tant que politique visant à sauver des vies et à appliquer l’un des plus importants commandements du Christ, mais je pense que nous devons également le reconnaître comme un effort pour protéger la liberté religieuse des chrétiens. Car, au cours des 40 dernières années, ce sont souvent les communautés chrétiennes historiques qui ont été les plus touchées par les échecs de la politique étrangère américaine et c’est, à mon avis, peut-être la manière la plus importante dont Donald Trump a défendu les droits des chrétiens dans le monde entier. Sa politique étrangère est orientée vers la paix. Nous l’avons déjà fait à maintes reprises au cours des 30 derniers jours, et je suis fier que nous œuvrerons pour la paix dans le monde entier au cours des quatre années restantes du mandat du président Trump, et je pense que c’est important. Bien sûr, nous ne serons pas toujours d’accord, et je suis sûr qu’il y a des gens dans cette salle qui sont d’accord ou en désaccord avec certains de nos points de vue sur la politique étrangère sur un certain nombre de questions.
La seule chose que je vous promets, c’est que vous aurez toujours une porte ouverte avec moi et avec le président. Je pense que vous l’avez déjà constaté, et si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à venir me faire part de vos préoccupations – et certains d’entre vous m’en ont déjà fait part au cours des 30 derniers jours – mais aussi de vos encouragements, car je pense qu’une bonne administration présidentielle, pour les croyants de tous les États-Unis, doit notamment écouter les croyants lorsqu’ils ont des préoccupations. Et je pense qu’il est important – et je m’y engage devant vous, devant Dieu et devant toutes ces caméras de télévision – que nous écoutions toujours les personnes de foi et de conscience aux États-Unis d’Amérique. La porte de l’administration Trump vous est ouverte, même si, et surtout peut-être quand, vous n’êtes pas d’accord avec nous. Alors, s’il vous plaît, saisissez cette opportunité : communiquez avec nous lorsque nous faisons les choses correctement, mais aussi lorsque nous faisons les choses mal. C’est mon obligation solennelle, mais aussi ma demande, car, bien sûr, comme je l’ai appris pendant la campagne (bien sûr, je bénéficie de la protection des services secrets et elle a été renforcée depuis que je suis vice-président des États-Unis), je vis dans une bulle, mesdames et messieurs, je vis dans une bulle itinérante et où que j’aille, je suis entouré d’agents armés. La seule façon de me garder honnête, et la seule façon de savoir ce qui affecte réellement la vie des gens dans tout notre pays, c’est que vous nous parliez. Alors, s’il vous plaît, considérez cette porte ouverte comme une invitation, mais aussi comme une demande.
Et je dirai que je crois être le premier catholique converti à avoir été vice-président des États-Unis, [applaudissements] – j’apprécie que vous applaudissiez parce qu’il s’avère que certaines personnes sur Internet n’aiment pas les catholiques convertis. Et, en fait, il y a des catholiques qui semblent ne pas aimer les catholiques convertis. Je l’ai appris à mes dépens. Mais bien sûr, la grande majorité de mes frères et sœurs en Christ ont été incroyablement accueillants et incroyablement charitables et je leur en suis reconnaissant. Je voulais juste réfléchir à cela, à être catholique et en particulier catholique converti dans la vie publique, dans l’espoir que cela apporterait peut-être un peu de sagesse ou de conseils, ou peut-être juste quelques histoires intéressantes pour ceux d’entre vous qui apprécient leur petit-déjeuner. Et vous savez, l’une des choses que j’essaie de me rappeler, en tant que converti, c’est qu’il y a beaucoup de choses que je ne sais pas. Quand j’étais enfant, nous avions l’habitude d’appeler les nouveaux convertis à la foi des « bébés chrétiens » et je reconnais très bien que je suis un « bébé catholique » – qu’il y a des choses sur la foi que je ne sais pas. J’essaie donc d’être aussi humble que possible lorsque je parle de la foi et en public car, bien sûr, je ne vais pas toujours avoir raison. Et je ne veux pas que mes insuffisances dans la description de notre foi se répercutent sur la foi elle-même. Et donc, si jamais vous m’entendez pontifier sur la foi catholique, sachez que cela vient d’un lieu de croyance profonde, mais aussi d’un lieu où l’on ne sait pas toujours tout tout le temps.
Et vous savez, bien sûr, je n’essaie pas de commenter chaque question catholique. J’essaie de ne pas m’impliquer dans les guerres civiles entre les Dominicains et les Jésuites ou entre les catholiques conservateurs et les catholiques progressistes. Mais comme le disait Michael Corleone dans Le Parrain: « Parfois, ils me ramènent ». Parfois, je ne peux pas m’en empêcher, je ne peux pas m’empêcher de m’emporter. Je suis un politicien après tout, mesdames et messieurs. Mais ce que j’ai essayé de rappeler aux gens, et ce que j’essaie de me rappeler à moi-même, c’est que ce qui m’a attiré dans la foi chrétienne, et ce qui m’a attiré dans cette Église en particulier, c’est la reconnaissance que la grâce n’est pas quelque chose qui se produit instantanément. C’est quelque chose que Dieu accomplit en nous sur une longue période, parfois de nombreuses années, parfois de nombreuses décennies. Lorsque j’étais enfant, je supposais que la grâce était quelque chose où le Saint-Esprit interviendrait et résoudrait tous nos problèmes. J’ai appris à mes dépens, en tant que catholique, notamment en suivant la vie sacramentelle du mieux que je pouvais, que la grâce est en grande partie un processus que Dieu met en œuvre en nous au fil du temps. Il nous rapproche de lui et fait de nous de meilleures personnes au cours de ce processus. Ainsi, lorsque je suis devenu catholique, j’allais probablement me confesser toutes les deux semaines, car je ne pouvais pas aller à la messe toutes les deux semaines. Il y avait des imprévus, des voyages d’affaires, les enfants tombaient malades, et je me souviens juste de ce processus de réflexion : « Bon, si je ne vais pas à l’église cette semaine, je vais devoir aller parler à un inconnu de tout ce que j’ai fait de mal ces deux dernières semaines », et ce processus a fait naître en moi une bien meilleure discipline, une bien meilleure vie de prière. Et vous savez, je me bats probablement 95 % des dimanches maintenant que je vais à la messe. C’est, je pense, l’un des génies de notre foi : elle nous enseigne par la répétition d’une certaine manière, et elle nous forme par un processus, qui est je pense au cœur du mystère de la foi, que d’une manière ou d’une autre, en pratiquant les sacrements – même imparfaitement, comme je le fais certainement – Dieu nous transforme. Et bien que je sois un chrétien aussi imparfait que n’importe qui dans cette salle, je sens vraiment que Dieu me transforme chaque jour, et c’est l’une des grandes bénédictions de notre foi, et l’une des grandes bénédictions de suivre les sacrements comme j’essaie de le faire. Alors merci à tous d’accueillir un converti dans vos rangs, car j’en tire certainement profit – et ma famille aussi.
La deuxième chose que j’ai tirée de ma foi catholique est la reconnaissance que les choses les plus profondes et les plus importantes ne sont pas matérielles. Elles ne sont pas le PIB. Ce ne sont pas les chiffres que nous voyons en bourse. La véritable mesure de la santé d’une société est la sécurité, la stabilité et la santé de nos familles et de notre peuple. Nous sommes dans le secteur, dans l’administration du président Trump, de la production de la prospérité, mais cette prospérité est un moyen pour atteindre une fin. Et cette fin est l’épanouissement, espérons-le, de la vie de chaque citoyen des États-Unis d’Amérique. C’est pourquoi nous nous soucions de ces choses. Je me rappelle souvent qu’il y a eu des moments dans le passé où, vous savez, les chiffres du PIB évoluaient peut-être dans la bonne direction, où le marché boursier évoluait dans la bonne direction, mais où les États-Unis d’Amérique perdaient de l’espérance de vie. Je pense que ce que l’Église catholique m’appelle à faire, c’est de dire que si la bourse se porte bien, mais que les gens meurent littéralement et perdent des années de leur vie, alors nous devons faire mieux en tant que pays. Le catholicisme – le christianisme à la base, je pense – enseigne à nos fonctionnaires de se soucier des choses profondes, des choses importantes, de la protection des enfants à naître, de l’épanouissement de nos enfants, et de la santé et du caractère sacré de nos mariages. Et oui, nous nous soucions de la prospérité, mais nous nous soucions de la prospérité afin de promouvoir le bien commun de chaque citoyen des États-Unis d’Amérique. Et quand je pense aux choses profondes, aux choses qui comptent vraiment, il m’est arrivé quelque chose de vraiment incroyable en novembre 2024. Tous mes amis étaient là, toute ma famille était là. Nous étions réunis pour un grand moment de fête et, bien sûr, je parle du moment où mon fils de 7 ans a choisi d’être baptisé dans la foi chrétienne. Et il est à l’école en ce moment, donc il ne verra pas ça, mais aussi incroyable que cela ait été de remporter l’élection en novembre 2024, et aussi incroyable que cela ait été de savoir que le président Trump redeviendrait président et accomplirait tant de bonnes choses pour le peuple américain, ce qui m’a le plus enthousiasmé en novembre 2024, c’est que la semaine après notre victoire aux élections, mon fils a choisi de se faire baptiser dans la foi chrétienne. Voici l’idée de base, et pour ceux d’entre vous qui, bien sûr, êtes pour la plupart des catholiques de naissance, je suppose, nous procédons généralement très tôt au baptême d’eau des nourrissons dans l’Église catholique. Mais comme beaucoup d’entre vous le savent, je suis issu d’un mariage interconfessionnel. Bien qu’elle vienne à l’église avec nous presque tous les dimanches, ma femme n’est pas catholique. Nous avons donc conclu un marché : nous élèverons nos enfants dans la religion catholique, mais nous les laisserons choisir le moment où ils voudront être baptisés. Et si c’est un terrible sacrilège, blâmez les Dominicains, car ce sont eux qui ont eu cette idée. Mais mon fils de 7 ans a choisi de se faire baptiser et c’était peut-être le moment où j’ai été le plus fier en tant que père. Il a pris cela très au sérieux et il voulait savoir quelles étaient les bonnes choses à dire : « Papa, que dois-je faire ? Qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi est-ce important ? » Et c’était incroyable pour moi de voir mon fils de 7 ans réfléchir à ces questions par lui-même et quand je parle des choses profondes, des choses importantes, c’est de ça que je parle. Bien sûr, nous nous soucions de nos indicateurs économiques et bien sûr, nous nous soucions des salaires de nos citoyens. Nous nous soucions de ces choses parce que lorsque notre peuple va mieux, il peut vivre des moments qui favorisent le type d’épanouissement que nous croyons tous être au cœur d’une bonne vie humaine et qui, bien sûr, dans mon cas, a été de voir mon petit garçon de 7 ans se faire baptiser. Et donc, même si, encore une fois, je ne serai jamais parfait, je vais toujours essayer de me rappeler que le but de notre politique publique est de promouvoir le bien commun et je vais me battre pour cela chaque jour où je serai un fonctionnaire.
Et cela m’amène à la dernière observation que je voudrais faire en tant que chrétien, un catholique converti à la vie publique, c’est que vous savez, parfois les évêques n’aiment pas ce que je dis et je suis sûr, d’ailleurs, qu’ils ont parfois raison et parfois tort. Mon but n’est pas de me disputer quand j’ai raison et qu’ils ont tort ou vice versa. Mon but est peut-être d’exprimer ma façon de penser en tant que chrétien dans la vie publique. Lorsque vous avez également des chefs religieux dans la vie publique qui ont le devoir spirituel de s’exprimer sur les questions d’actualité, la façon dont j’essaie d’y penser est la suivante : l’Église catholique est une sorte de technologie. C’est une technologie qui a été développée il y a 2 000 ans et qui entre en contact avec une technologie qui a environ 10 ou 20 ans, à savoir les médias sociaux. Ce que j’essaie de me rappeler, c’est que le clergé est un important leader spirituel. Vous entendrez parfois des gens dire : « Nous laissons le clergé parler des questions de l’Église, mais nous pouvons l’ignorer lorsqu’il s’agit de questions de politique publique. » Je pense que ce n’est pas la bonne façon de voir les choses. Ce n’est certainement pas la bonne façon de voir les choses pour moi. Mais ce que j’essaie de me rappeler, c’est que nous ne sommes pas appelés en tant que chrétiens à nous obséder pour chaque controverse sur les réseaux sociaux impliquant l’Église catholique, qu’elle implique un membre du clergé, un évêque ou le Saint-Père lui-même. Je pense que nous pourrions franchement prendre exemple sur nos grands-parents qui respectaient notre clergé, qui se tournaient vers lui pour être guidés, mais qui ne s’obsédaient pas et ne se disputaient pas pour chaque mot qui sortait de leur bouche et qui était publié sur les réseaux sociaux. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose et je ne vous conseille pas à nouveau, mais je ne pense pas que ce soit bon pour nous, en tant que chrétiens, de nous disputer constamment les uns avec les autres à propos de chaque controverse au sein de l’Église. Parfois, nous devrions laisser ces choses se dérouler un peu et essayer de vivre notre foi du mieux que nous pouvons sous les diktats de notre foi et sous les diktats de nos chefs spirituels, mais ne pas les tenir aux normes des influenceurs des médias sociaux parce qu’ils ne le sont pas.
Cela m’amène bien sûr au dernier point que je souhaite aborder, à savoir que, comme vous l’avez probablement vu publiquement, le Saint-Père, le pape François, a critiqué certaines de nos politiques en matière d’immigration. Encore une fois, mon objectif ici n’est pas de me disputer avec lui ou avec tout autre membre du clergé pour savoir qui a raison et qui a tort. Vous connaissez évidemment mon point de vue et je le défendrai avec constance, car je pense que c’est dans l’intérêt du peuple américain. Ce que je veux faire, c’est rappeler, et je parle à beaucoup de catholiques conservateurs et j’ai aussi parlé à des catholiques progressistes, que parfois beaucoup de catholiques conservateurs sont trop préoccupés par leurs critiques politiques d’un membre du clergé en particulier ou du chef de l’Église catholique. Bien sûr, je ne vous dis pas que vous avez tort, car parfois je suis même d’accord avec vous. Je pense que ce que je dirais, c’est qu’il n’est dans l’intérêt de personne, encore une fois, de traiter les chefs religieux de notre foi comme un simple influenceur des médias sociaux, et je pense franchement que cela va dans les deux sens si je peux me permettre d’être aussi audacieux. Je pense qu’il incombe à nos chefs religieux de reconnaître qu’à l’ère des médias sociaux, les gens seront suspendus à chacun de leurs mots, même si ce n’était pas leur intention et même si une déclaration donnée n’était pas destinée à être consommée à l’ère des médias sociaux mais, chaque jour depuis que j’ai appris la maladie du pape François, je dis une prière pour le Saint-Père parce que, même si j’ai été surpris lorsqu’il a critiqué notre politique d’immigration de la manière dont il l’a fait, je crois que le Pape est fondamentalement une personne qui se soucie du troupeau de chrétiens sous sa direction. Et c’est un homme qui se soucie de la direction spirituelle de la foi. Je dis cela parce que chaque jour, mes enfants et moi avons dit une prière pour le Saint-Père et nous prions pour sa santé et nous prions pour son réconfort alors qu’il fait face à ce qui semble être une crise sanitaire assez grave. Et même si, oui, certains de nos médias et certaines de nos personnalités influentes sur les réseaux sociaux et même certains d’entre nous, catholiques je crois, tentent d’impliquer le Saint-Père dans chaque bataille culturelle de la politique américaine, je me souviendrai toujours du Saint-Père – qu’il surmonte ou non cette maladie, et j’espère bien qu’il le fera – en mars 2020, à un moment de stress incroyable pour le monde entier, souvenez-vous que c’était au plus fort de la pandémie de COVID. Aucun de nous ne savait à quel point c’était grave. Nous avons entendu des rapports en provenance d’Italie faisant état de personnes mourant en masse sous respirateurs artificiels et, personnellement, je venais d’accueillir notre deuxième enfant quelques semaines plus tôt et donc, lorsque la pandémie s’est déclarée, j’avais un bébé de trois semaines à la maison et je suis allé chez Dick’ et j’ai acheté 900 cartouches de munitions, puis je suis allé chez Walmart et j’ai acheté deux sacs de riz et je me suis assis à la maison avec mes sacs de riz et mes 900 cartouches de munitions et j’ai dit : « D’accord, nous allons juste attendre que ça passe », et dans ce vide où beaucoup de gens ne savaient pas à quel point c’était grave, et bien sûr, heureusement, la pandémie n’a pas été aussi grave que les pires prédictions. C’était assez grave, mais pas aussi grave que les pires prédictions.
Je pense que nous nous souvenons tous de ce moment où le Saint-Père se tenait sur une place Saint-Pierre vide, tenant l’Eucharistie au-dessus de sa tête et prononçant un sermon auquel je suis constamment revenu parce qu’il était incroyablement significatif pour moi à l’époque et qu’il l’est toujours aujourd’hui. Si vous le permettez, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de ne lire qu’un extrait de l’homélie du pape François : « Le soir étant venu » (Marc 4:35). Le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre commence ainsi. Depuis des semaines, le soir est tombé. Une épaisse obscurité s’est abattue sur nos places, nos rues et nos villes ; elle a envahi nos vies, remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide angoissant, qui paralyse tout sur son passage ; nous le sentons dans l’air, nous le remarquons dans les gestes des gens, leurs regards les trahissent. Nous nous sommes retrouvés effrayés et perdus. Comme les disciples dans l’Évangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et tumultueuse. Nous avons réalisé que nous sommes tous dans le même bateau, tous fragiles et désorientés, mais en même temps importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, chacun ayant besoin de réconforter l’autre. Dans ce bateau… nous sommes tous. Tout comme ces disciples, qui parlèrent d’une seule voix, anxieux, en disant : « Nous sommes perdus », nous aussi avons réalisé que nous ne pouvons pas continuer à penser à nous-mêmes, mais que nous ne pouvons le faire qu’ensemble. Il est facile de nous reconnaître dans cette histoire. Ce qui est plus difficile à comprendre, c’est l’attitude de Jésus. Alors que ses disciples sont tout naturellement alarmés et désespérés, il est à l’arrière, dans la partie du bateau qui coule en premier. Et que fait-il ? Malgré la tempête, il dort profondément, confiant en son Père ; c’est la seule fois dans les Évangiles que nous voyons Jésus dormir. Lorsqu’il se réveille, après avoir calmé le vent et les eaux, il se tourne vers les disciples d’une voix de reproche : « Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas la foi ? » Essayons de comprendre. En quoi consiste le manque de foi des disciples, par opposition à la confiance de Jésus ? Ils n’avaient pas cessé de croire en lui ; en effet, ils l’avaient invoqué. Mais nous voyons comment ils l’invoquent : « Maître, ne te soucies-tu pas de nous ? » Ne te soucies-tu pas : ils pensent que Jésus ne s’intéresse pas à eux, ne se soucie pas d’eux. L’une des choses qui nous fait le plus mal, à nous et à nos familles, quand on nous dit : « Ne te soucies-tu pas de moi ? » C’est une phrase qui blesse et déchaîne des tempêtes dans nos cœurs. Cela aurait aussi ébranlé Jésus. Parce que lui, plus que quiconque, se soucie de nous. En effet, une fois qu’ils l’ont appelé, il sauve ses disciples de leur découragement. La tempête expose notre vulnérabilité et dévoile ces fausses et superflues certitudes autour desquelles nous avons construit nos horaires quotidiens, nos projets, nos habitudes et nos priorités. Elle nous montre comment nous avons laissé s’émousser et s’affaiblir les choses mêmes qui nourrissent, soutiennent et renforcent nos vies et nos communautés.
La tempête met à nu toutes nos idées toutes faites et notre oubli de ce qui nourrit l’âme de nos peuples ; toutes ces tentatives qui nous anesthésient avec des façons de penser et d’agir censées nous « sauver », mais qui se révèlent incapables de nous mettre en contact avec nos racines et de garder vivante la mémoire de ceux qui nous ont précédés. Nous nous privons des anticorps dont nous avons besoin pour affronter l’adversité. Et c’est ainsi que je me souviendrai toujours du Saint-Père : comme d’un grand pasteur. Comme d’un homme capable de dire la vérité de la foi d’une manière très profonde en un moment de grande crise. Et je voudrais donc nous demander à tous, si vous voulez bien vous joindre à moi, de prier pour le pape François : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Dieu tout-puissant et généreux, nous te remercions pour ton amour. Accorde ta miséricorde au pape François afin qu’il puisse se remettre de sa maladie et nous guider par des soins attentifs. Nous te prions de bénir les médecins, les infirmières et le personnel médical de notre Saint-Père avec sagesse et compétence afin que tu puisses agir à travers eux pour renouveler la santé de ton berger par le Christ Notre Seigneur. Amen.
Pour conclure mes remarques ici : je ne serai jamais parfait. Je ne réussirai jamais tout. Mais ce que je vais essayer de faire, c’est d’être le genre de dirigeant qui aide notre civilisation commune à construire ces véritables anticorps contre l’adversité. Et si le Saint-Père peut nous entendre, j’espère qu’il sait qu’il y a des milliers de fidèles catholiques dans cette salle et des millions de fidèles catholiques dans ce pays qui prient pour lui alors qu’il traverse sa propre tempête. Que Dieu vous bénisse. Merci.
NB: voici la vidéo en anglais:
La crise des minorités et les dangers d’un régime extrémiste en Syrie
D’Emma Ray, journaliste spécialiste des minorités au Moyen-Orient et ex-reporter en Syrie, pour le Salon beige:
Trois mois après la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024, la Syrie plonge dans le chaos et l’incertitude. Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dirigée par Ahmad al-Char’a (connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Joulani), n’a pas tenu ses promesses.
Alors qu’un nouveau gouvernement devait être annoncé le 1ᵉʳ mars à l’issue de la période de transition, cela ne s’est pas concrétisé, alimentant frustration et tensions dans le pays. Des manifestations étudiantes contre la détérioration des conditions sécuritaires et économiques ont conduit à la fermeture partielle de l’université de Damas.
Parallèlement, la présence croissante de combattants barbus affiliés à HTC et à d’autres factions extrémistes dans les rues de Damas, Alep et Lattaquié ravive un climat de peur et d’oppression. “Nous espérons une nouvelle vie, mais nous nous retrouvons face à une autre forme de répression, cette fois sous un masque religieux”, confie un habitant de la capitale.
Les minorités face à un avenir sombre
Les communautés minoritaires – Alaouites, Druzes, Chrétiens, Kurdes et Turkmènes – vivent dans l’angoisse depuis que HTC a pris le pouvoir par la force militaire. À Jaramana, près de Damas, l’inquiétude s’est accrue après des affrontements violents lors d’une campagne sécuritaire le 28 décembre 2024, faisant un mort et neuf blessés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Des craintes grandissent quant à une possible purge sous prétexte d’éliminer les “restes du régime”. Avec un gouvernement de transition dominé par des figures extrémistes proches d’al-Char’a, les perspectives d’après-Assad s’annoncent sombres. Les exactions et les règlements de comptes se multiplient, menaçant de plonger le pays et la région dans une nouvelle spirale de violence.
Un gouvernement dominé par les extrémistes
Dès son arrivée au pouvoir, HTC a mis en place une administration composée exclusivement de figures radicales. Parmi elles, Chadi al-Wayssi, nommé ministre de la Justice, est tristement célèbre pour avoir supervisé des exécutions publiques sous la bannière d’Al-Qaïda. Une vidéo datant de 2015 le montre assistant à l’exécution de deux femmes accusées d’adultère à Idleb, en présence de civils et d’enfants, un témoignage glaçant de l’idéologie qui gouverne désormais le pays.
Des jihadistes étrangers, notamment des combattants ouïghours, ont également été intégrés aux forces armées du nouveau régime, faisant craindre une transformation de la Syrie en un sanctuaire du terrorisme transnational. “Nous ne voulons pas voir la Syrie devenir un nouvel Afghanistan, mais ces nominations rendent cette hypothèse plausible”, s’alarme l’avocat Youssef Sabbagh.
Vengeances et violations contre les minorités
Des rapports font état d’exactions ciblant les minorités. À Qardaha, fief de la famille Assad, des groupes armés ont incendié des maisons et procédé à des arrestations massives en janvier 2025, selon des organisations de défense des droits humains. À Soueïda, des Druzes ont reçu des menaces directes de la part de miliciens. Dans une vidéo virale, un combattant armé promet : ” Nous vengerons chaque goutte de sang” . À Alep, des milices ont attaqué un quartier chrétien le 15 janvier 2025, prenant d’assaut une église et sommant les habitants de partir ou de mourir égorgés. “Les minorités font face à une menace existentielle, et les discours rassurants du nouveau pouvoir ne sont que des paroles en l’air”, dénonce Ayman Abdel Nour, président du mouvement Chrétiens syriens pour la paix.
Conséquences régionales et européennes
Les experts alertent sur le risque de propagation du jihadisme sous la direction d’HTC. Al-Joulani, responsable de nombreux attentats, dont le massacre de Qalb Lozeh en 2015 qui a coûté la vie à 20 Druzes, pourrait renforcer le terrorisme international. Un rapport du département d’État américain rappelle que Jabhat al-Nosra a mené des attaques terroristes contre des civils sous la direction d’al-Joulani”. Selon Matthew Levitt, expert en lutte contre le terrorisme au Washington Institute, ” si al-Charaa ne change pas de politique envers les minorités, il deviendra une menace directe pour la stabilité régionale”.
En Europe, la France craint un nouvel afflux de réfugiés et une recrudescence du terrorisme. “Tout chaos en Syrie aura des répercussions sur l’Europe à travers les flux migratoires et les menaces sécuritaires”, avertit Jean-Yves Le Drian, ancien ministre français des Affaires étrangères. Un rapport de CNN en 2024 soulignait déjà que le contrôle d’un pays par un groupe extrémiste pourrait encourager d’autres factions jihadistes à étendre leur influence dans d’autres États”.
L’impossible transition du jihadisme vers la gouvernance civile
La transformation d’un groupe jihadiste en un gouvernement civil semble irréalisable. “Al-Char’a est un extrémiste pragmatique : il peut modérer son discours, mais il ne changera jamais l’essence de son idéologie basée sur la violence”, analyse Thomas Pierret, chercheur français spécialiste des mouvements islamistes. De son côté, Amer Fakhoury, professeur de droit à l’Université américaine des Émirats, affirme : “Les jihadistes ont été formés à la violence comme outil de changement, les transformer en dirigeants civils nécessiterait une rupture totale avec leur passé, ce qui n’a pas encore été observé” L’écrivain Jamal Hussein va plus loin : ” Le régime d’HTC est une version revisitée de Daech, et pourrait déclencher une nouvelle guerre civile”.
Un avenir incertain
Sans constitution inclusive ni garanties pour les minorités, la Syrie se retrouve à la croisée des chemins, avec un avenir incertain. “Les droits ne peuvent être reportés indéfiniment. Tout retard signifie plus de conflits”, avertit Haji Mustafa, militant kurde. HTC parviendra-t-il à instaurer une gouvernance stable, ou la Syrie sombrera-t-elle dans une nouvelle ère de terrorisme et de chaos ?
La réponse ne dépendra pas des déclarations d’al-Char’a, mais de ses actes sur le terrain.
Jean-Michel Aphatie suspendu de RTL
Suite à la comparaison effectuée par Jean-Michel Aphatie entre les exactions du IIIe Reich et la colonisation française de l’Algérie lors de la matinale du 25 février, l’Arcom a annoncé avoir été saisi et a ouvert une instruction liée à la séquence.
La direction de la radio RTL aurait demandé à Jean-Michel Aphatie de présenter des excuses. Une demande rejetée par l’intéressé, ce qui aurait motivé la décision de le suspendre de l’antenne.
Si la durée de cette suspension n’a pas été annoncée, Jean-Michel Aphatie pourrait revenir sur RTL dès la semaine prochaine.
Le Dernier Souffle : un hommage aux soins palliatifs empreint d’ambiguïté
Avec Le Dernier Souffle, Costa-Gavras signe un beau film qui a le mérite de faire découvrir au néophyte une part de la réalité des soins palliatifs, mais qui défend aussi, non sans idéologie, l’administration de la mort comme « ultime soin », dans certains cas.
Le 20e long-métrage de Costa-Gavras s’inspire librement du livre du même nom écrit par Régis Debray avec le docteur Claude Grange. Ce médecin généraliste de campagne a créé et dirigé l’unité de soins palliatifs (USP) de Houdan dans les Yvelines pendant 25 ans, aujourd’hui fermée faute de remplaçant.
Si le réalisateur a travaillé en lien avec Debray et Grange, c’est lui qui a écrit le scénario de son film. Les histoires de patients sont quasiment toutes issues de l’expérience du docteur Grange au sein de son USP, mais à la différence du documentaire Vivants, réalisé par Victor Grange (fils du médecin), Le Dernier Souffle est bel et bien une fiction.
S’inquiéter au sujet de la mort, un trait universel
Le fil rouge du film, qui nous permet d’entrer au côté de l’écrivain dans sa rencontre avec le médecin, est une inquiétude médicale (une tache « endormie », mais qui pourrait se « réveiller »). De cette rencontre, de l’intérêt du médecin pour les livres de ce patient et de la curiosité de l’écrivain, qui nourrit aussi ses propres questionnements sur la finitude, naît une amitié que l’on voit se déployer principalement au sein de l’unité de soins palliatifs.
Des « histoires » singulières
Très vite, le docteur invite l’auteur à le suivre, lui prête une blouse blanche et tous deux entrent dans les chambres des patients. C’est ainsi une galerie de portraits très humains que l’on découvre : des patients entourés de leurs familles, des patients seuls face au diagnostic, des familles déchirées…
La posture de l’écrivain, comme un double de chacun de nous
Les angoisses et les peurs exprimées par les patients en fin de vie trouvent en l’écrivain un interlocuteur particulièrement attentif, d’autant plus qu’il est directement concerné par un potentiel diagnostic. Le spectateur entend comme lui certains mots résonner particulièrement fort, ainsi lorsqu’un soignant évoque telle maladie « foudroyante ». Cet homme qui découvre un monde entièrement nouveau pour lui fait office de guide pour ceux qui n’ont jamais eu accès à l’intérieur d’un service de soins palliatifs.
Une plongée au cœur des soins palliatifs à travers une émouvante galerie de portraits
La philosophie des soins palliatifs
Nous découvrons un lieu où l’on vient pour être soulagé de ses douleurs, mais aussi un lieu où chaque patient peut réclamer le médecin-chef pour une simple conversation et non seulement pour la mise en place d’un traitement. Les familles des patients occupent une très grande place dans ce service qui associe techniques de pointe et écoute bienveillante.
L’équipe médicale, constituée de vrais soignants et non d’acteurs, donne un bon aperçu de la coopération pluridisciplinaire, notamment lors d’une séance d’analyse des différents cas (le « staff »). On y voit chacun participer selon son rôle et surtout parler de personnes et non de maladies ; évoquer des changements minimes qui ont amélioré le confort de tel ou tel patient ; parler aussi bien des souffrances physiques que psychiques.
Le rapport à la vérité
La question de la vérité traverse tout le film, elle est une interrogation majeure de l’écrivain : « Faut-il dire la vérité à ses patients ? Dites-vous la vérité, vous, docteur ? » Le médecin lui répond qu’il avait du mal au début de sa carrière, mais qu’il essaye depuis longtemps de ne pas dire de mensonges ; toutefois il assume de ne pas toujours dire toute la vérité. Il s’adapte avant tout aux personnes qu’il a en face de lui et à ce qu’elles sont prêtes à entendre.
Nous faisons la connaissance de cet homme qui ne veut pas dire la vérité à sa femme sur sa situation très critique : « Ça la tuerait ». Elle pense encore traitements miracles, espoirs de guérison, quand il ne reste en fait plus que quelques jours à vivre à son mari. Lorsque l’épouse accepte de voir la réalité en face, grâce au médecin, elle finit par suivre son conseil et permet à son mari de « partir quand il veut ». Il meurt le lendemain, après avoir revu toute sa famille et son chien adoré.
Traitements et soins
L’arrêt des traitements ou dispositifs devenus inutiles voire néfastes pour le patient n’est pas toujours bien compris. Ainsi nous plongeons dans les incompréhensions entre patient, proches et soignants en découvrant cette famille qui n’accepte pas l’arrêt de la transfusion d’un homme en fin de vie. Les médecins eux-mêmes ont parfois des avis différents sur la question : certains préfèrent se plier aux désirs de la famille pour ne pas les effrayer.
Mais les soins palliatifs, c’est loin d’être seulement une accumulation de thérapeutiques. En arrivant un jour à l’hôpital pour son habituelle visite, l’écrivain a la surprise de tomber sur une impressionnante parade de motos dans la cour : les amis d’un passionné de Harley-Davidson sont venus lui rendre un dernier hommage, et lui apporter une dernière joie.
Deux scènes ambiguës et un réalisateur qui font la promotion de l’euthanasie et du suicide assisté
Deux scènes troublantes, au début et à la fin du film
Au début du film, Augustin Masset attribue sa découverte et son intérêt pour les soins palliatifs à une scène fondatrice qu’il a vécue au début de sa carrière, alors qu’il visitait (sans être son médecin) une femme en fin de vie épuisée par sa situation. Cette femme très malade accuse ses médecins, « tous croyants, qui ne veulent pas toucher à la vie », d’alterner entre la nourrir et la bourrer de cocktails lytiques qui l’assomment. Elle implore le docteur Masset de bien vouloir, comme ami, « faire ce qu’il faut », sous-entendu se débrouiller pour l’euthanasier. « Ne me laissez pas revenir », lui dit-elle. On ne sait pas précisément comment, mais il l’a fait.
A la fin du film, une femme de la communauté gitane, en toute fin de vie, dit au médecin qu’elle veut partir « quand elle choisit, quand elle décide » et surtout « pas ici, mais chez elle, dans sa caravane ». Le médecin donne alors deux seringues à une proche de la patiente âgée avec des consignes (bleu pour apaiser et rouge pour « endormir »). « Quand elle est prête, qu’elle est entourée des siens, quand elle veut, vous augmentez la dose. Et elle s’endormira sans rien sentir. » Qu’est-ce qui se passe ici ? Cela ressemble à une euthanasie, mais le mot « dormir » et le produit a priori non létal sèment le doute : le médecin propose-t-il à la patiente une sédation, celle qui est « profonde et continue maintenue jusqu’au décès » et prévue par la loi Claeys-Leonetti ?
Une rupture du réalisme regrettable
Ces deux scènes sont d’autant plus troublantes que toutes les histoires du film sont censées être issues de l’expérience médicale du docteur Grange. Or, son engagement en soins palliatifs vient en réalité d’un drame familial tout autre. Et le réalisateur Costa-Gavras explique lors d’une projection du film avoir cherché une « famille nombreuse » pour clore son film avec un chœur, à la manière d’une tragédie grecque ; d’où l’idée des gitans, qui entourent l’aïeule de leurs chants et leurs danses, dans un effet indéniablement réussi. Mais alors, où s’arrête la réalité, où commence la fiction ? Car faire une euthanasie clandestine n’est pas anodin et donner au patient les produits pour une sédation profonde et continue jusqu’au décès sans protocole et sans accompagnement n’est pas possible. L’introduction de ces deux scènes de pure fiction – que le réalisateur était tout à fait libre de filmer – est nuisible dans un film par ailleurs notable par le réalisme de sa représentation des soins palliatifs.
La position de Claude Grange et celle de Costa-Gavras sur le sujet de la fin de vie
Lors d’une projection du film en présence de Claude Grange et de Costa-Gavras, ce dernier a parlé de « vraie aide à mourir » en évoquant l’histoire de la gitane, sans cacher sa position personnelle : le nonagénaire est en effet favorable à un modèle de suicide assisté à la suisse. Claude Grange a quant à lui reprécisé ce qu’était la sédation profonde, ainsi que sa position : « La main qui soigne ne peut et ne doit pas être la main qui tue. » Mais si certains veulent vraiment mourir, selon lui, il faudrait le leur permettre dans un lieu distinct de tout établissement de santé. Il a toutefois rappelé qu’en 25 ans d’unité de soins palliatifs et 4 000 personnes accompagnées jusqu’à la fin de leur vie, il n’en a rencontré que 3 qui ont pratiqué un suicide assisté à l’étranger…
Ecosse : une affaire confirme les propos de JD Vance sur la liberté d’expression
Sara Spencer, étudiante sage-femme américaine en Ecosse, a été suspendue pour avoir dit qu’elle était contre l’avortement sur un forum Facebook. Elle répondait à cette question :
« Les sages-femmes ont-elles quelque chose à voir avec les avortements, et peuvent-elles refuser d’y participer en raison de leurs convictions ? »
Réponse :
« On a le droit de refuser de participer, la loi protège le droit statutaire à l’objection de conscience. Je m’opposerai toujours personnellement à participer à tuer un enfant à naître. »
Dénoncée pour cette prise de position, elle a été convoquée par la direction de son service de santé et a été envoyée à l’université d’Edimbourg, où l’on a ouvert une enquête sur son aptitude à exercer, pour
- avoir jeté le discrédit sur la profession ou l’université ;
- s’être comportée d’une manière « préjudiciable à la sécurité, à la dignité, au bien-être et à la réputation personnelle et/ou professionnelle d’autrui » ;
- avoir fait un usage abusif des médias sociaux ;
- s’être comportée d’une manière ne répondant pas aux attentes du code professionnel de l’étudiant.
Pour finir elle a bénéficié d’un non-lieu. La direction du service de santé a protesté, puis s’est écrasé après intervention de l’université. Mais ses professeurs ont continué de critiquer Sara Spencer et ses croyances pro-vie « inappropriées ».
Sara Spencer demande quant à elle à la direction du service de santé de reconnaître explicitement et publiquement son droit à l’objection de conscience, à la liberté d’expression et à la protection de sa foi, et d’assurer qu’il n’y aura pas de discrimination à l’avenir contre les étudiants et les professionnels qui expriment des opinions pro-vie.
Euthanasie des mineurs
C’est la suite logique de la légalisation de l’euthanasie, en Colombie où, le 3 mars, la Cour constitutionnelle a adressé une injonction au ministère de la Santé, lui demandant d’
« adapter la réglementation relative au droit de mourir dans la dignité pour les enfants et les adolescents ». « Cette décision vise à garantir que les mineurs atteints de déficience intellectuelle ne soient pas exclus de la possibilité de présenter des demandes d’euthanasie ».
L’arrêt se fonde sur le cas de Mateo, un garçon de 16 ans, dans un « état clinique complexe lui causant d’intenses douleurs et souffrances ». Après le rejet de la demande d’euthanasie, les mineurs atteints de déficience intellectuelle étant exclus de cette procédure conformément à la résolution 825 de 2018, la Cour a ordonné la mise en place d’une commission médicale interdisciplinaire, avec la participation de sa mère, afin d’approuver un protocole de soins palliatifs pour l’adolescent.
La décision de la Cour constitutionnelle affirme que la réglementation en matière d’euthanasie pour les enfants et les adolescents « doit être conforme au modèle social du handicap et aux éléments structurels du système d’aides ».