Benoît XVI contre le piège de l’activisme
Jean-Paul II et Benoît XVI ont appelé avec insistance les laïcs catholiques à l’engagement dans la Cité. "Il n’est permis à personne de rester à ne rien faire" (Christifideles laici).
Mais un "fil rouge" traverse les récentes interventions de Benoît XVI est la mise en garde contre un activisme excessif : c’est une leçon de la 2e partie de Deus Caritas Est, sur l’engagement social; c’est ce qu’il a dit aux prêtres lors du Jeudi Saint; ça a été son message à tous le 20 août dernier.
Colleen Carroll, animatrice à la chaîne catholique américaine EWTN, commente :
Le piège de l’activisme contre lequel le Pape Benoît met en garde est courant et familier : la tentation de trop s’aligner sur un parti politique donné, et de diaboliser ses adversaires; de confondre ses jugements personnels avec les vérités éternelles de la foi; et de définir la "position chrétienne" sur chaque question politique, avec pour effet de perdre de vue les quelques questions morales fondamentales sur lesquelles un authentique témoignage chrétien va le plus à contre-courant et est le plus nécessaire. […]
Si l’admonestation de Benoît contre les constructions sociales utopiques et la vision matérialiste du monde paraissent viser particulièrement les catholiques de gauche influencés par les théories marxistes, les conservateurs doivent eux aussi veiller à ne pas être absorbés par les partis politiques, durcis par l’idéologie, négligents de la charité et vidés de l’intérieur par une activité incessante.
Donc ni activisme, ni inactivisme – mais une action posée, qui ne perde jamais le sens du combat commun.
Discours de Nicolas Sarkozy aux jeunes UMP
Sur la jeunesse. On peut lire le texte complet ici.
Quelques thèmes (avec leur repère sur la page) :
- Au 1er/5e : une dénonciation de la génération de mai 68. "Elle installa partout, dans la politique, dans l’éducation, dans la société, une inversion des valeurs et une pensée unique dont les jeunes d’aujourd’hui sont les principales victimes."
- Au 2e/5e : une réitération de la "discrimination positive", et le projet d’un service civique qu’il envisage obligatoire.
- Milieu du texte : éducation scolaire et université. "Je propose d’en finir avec l’abaissement du niveau du bac pour pouvoir le donner plus facilement à tout le monde.
"Je propose d’en finir avec l’obligation pour l’université d’accueillir des étudiants qui ne sont pas suffisamment préparés aux études supérieures". - Au 3e/5e : questions économiques. "Je vous propose de remplacer la logique du partage par celle de la croissance, car il faut créer la richesse avant de la distribuer."
- Au 4e/5e : environnement. "Il faut sauver la planète des conséquences d’une suractivité humaine."
- 5e/5e : "Vous serez d’autant plus citoyens du monde que vous serez davantage citoyens en France.[…] Ne pas aimer la France quand on est Français c’est se renier soi-même."
- Dernières lignes : appel à "une Europe qui soit une puissance"; référence à Jean-Paul II : "On dit que les jeunes ont perdu leur âme. Mais jamais depuis des siècles la quête spirituelle pour autant de jeunes n’a été aussi intense et jamais jeunesse n’a exprimé autant d’exigence morale. Jean Paul II était et restera une référence pour la jeunesse du monde. Parce que sans complaisance, sans hypocrisie, sans lâcheté il a su lui parler."
Bayrou contre la connivence politico-médiatique
Dans un discours devant des jeunes de l’UDF, il a développé ses propos du milieu de semaine (ici). On pardonnera la citation assez longue, mais elle me paraît intéressante :
Imaginons […], je vais prendre une hypothèse totalement absurde, que de grands groupes de médias soient liés à de grands groupes industriels qui aient avec l’État des rapports de client à fournisseur…
Il paraît que cela se produit dans certains pays. Je lisais dans un grand journal du matin, qui s’en émouvait à juste raison en disant que la démocratie est en péril, que cela se produit non loin de nous, sur notre continent… en Russie.
Alors – on est toujours bien entendu dans l’imagination – quelque chose d’autre peut traverser la tête de ceux qui seraient dans ce type d’influence. Alors la tentation peut être grande d’assurer le destin en présélectionnant non pas comme en 1995 un candidat (c’était d’ailleurs le nôtre, ce qui nous arrangeait), mais deux favoris, un dans chaque camp, en les protégeant d’étoiles bienfaisantes. De former la boule de neige qui va rouler, rouler, jusqu’à la première page des magazines, pour illustrer les jolis maillots de bains de l’été…
Disons que c’est plus facile pour la suite. Ça s’appelle "assurance tout risques".
[…] Nicolas Sarkozy assume publiquement cette proximité, et même cette intimité avec les détenteurs de ces immenses puissances, de ces forces de frappe industrielles et médiatiques qui jouent un si grand rôle dans la formation de l’opinion.
Mais la gauche connivente, dite « caviar » a fait de même pendant très longtemps, même si c’est plus discrètement.
[…] [I]l faut séparer la politique de l’économique et l’économique qui tient le médiatique.
[…] Je proposerai dans mon programme de campagne que cette garantie de séparation soit apportée par la loi.
Naturellement, il faut du capital aux entreprises de presse. Mais ces intérêts doivent être indépendants de l’État, comme c’est le cas dans toutes les grandes démocraties de la planète.
Alors je ne suis pas tout à fait dans l’ignorance de ce qu’une telle affirmation fait courir comme risque, médiatique en tout cas, en France en 2006, à quelqu’un qui souhaite être candidat à l’élection présidentielle.
Inauguration de la Place Jean-Paul II Ã Paris
Sur le parvis de Notre-Dame, Ã 15 heures 30 aujourd’hui.
La cérémonie sera retransmise en direct sur KTO.
Les officines gays et l’extrême-gauche prévoient de la perturber par des actes de provocation, tels que la distribution de préservatifs.
Une provocation a pour but de pousser l’adversaire à la faute. La contre-manifestation aura pleinement réussi si des catholiques présents y répondent par la colère ou la violence verbale – on voit d’ici les images au journal de 20 heures !
Les darwinistes veulent faire taire les dissidents
C’est à travers un terrain miné que progressent Benoît XVI et son Schülerkreis, réunis en ce moment-même pour débattre de l’évolution.
Un chercheur anti-évolutionniste remarquait récemment que "la plupart des intellectuels catholiques sont convaincus que l’évolution [darwinienne, NDLR] est manifestement vraie parce que la plupart des scientifiques le disent."
Mais le consensus des scientifiques ne serait probant que s’ils étaient libres de leurs opinions. Or le sort que subissent ceux qui professent des opinions hétérodoxes indique le contraire.
Un article du Monde d’hier nous apprend le "calvaire" qu’a subi une chercheuse, Anne Dambricourt-Malassé :
Chargée de recherche au CNRS et rattachée au Muséum d’histoire naturelle, elle présente dans [un documentaire diffusé sur Arte] sa théorie d’une logique interne à l’oeuvre, selon elle, dans les mécanismes de l’évolution du singe vers l’homme et fondée sur les modifications de la forme d’un os du crâne, le sphénoïde.
Peu avant sa diffusion, le film a déclenché une offensive du groupe de scientifiques mené par Guillaume Lecointre, professeur au Muséum d’histoire naturelle et militant du matérialisme scientifique. […] Une avalanche de courriels adressés à Arte accuse le [documentaire] de véhiculer un message néocréationniste caché […].
Le Monde indique que la chercheuse a été "fortement affectée par la cabale" contre le film.
Ce cas d’intimidation est loin d’être isolé. Ce blog cite quelques-uns des cas d’universitaires américains renvoyés ou suspendus pour avoir remis en cause l’évolution darwinienne.
L’article du Monde remarque, pour les discréditer, que les travaux d’Anne Dambricourt-Malassé "n’ont pas fait l’objet d’une publication dans une revue scientifique de référence". Mais, là encore, ce critère du sérieux d’une thèse n’est probant qu’en l’absence de pression sur les revues – or cette pression existe.
Le rédacteur-en-chef de la revue du Smithsonian Institute de Washington, le Prof. Sternberg, l’a constaté il y a deux ans. Après avoir osé publier un article favorable à l’Intelligent Design (auquel lui-même n’adhère pas), il a été harcelé et ostracisé par ses supérieurs et collègues, allant jusqu’à perdre son laboratoire (l’histoire ici, v.o.).
Un nouvel ordre religieux desservira la Trinité-des-Monts
La célèbre église de Rome, l’une des églises françaises de la ville, accueille ces jours-ci une "communauté nouvelle, les Fraternités Monastiques de Jérusalem, en remplacement des Religieuses du Sacré-Coeur de Jésus (détails sur Vox Galliae).
Ces dernières, vieillissant, ne pouvait plus assurer la desserte de l’église. Son remplacement a requis un avenant, signé l’an dernier, aux conventions de 1828 liant la France et le Vatican, du fait du statut particulier de la Trinité-des-Monts.
L’interview de Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine
L’interview est ici – les questions sont complaisantes, et les réponses sont adaptées au lectorat du magazine.
Voici le passage sur le "mariage" entre personnes de même sexe :
Quelle est votre position sur le mariage homosexuel ?
J’y ai beaucoup réfléchi et j’y suis opposé tout comme à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. C’est clair et c’est précis. En revanche, je suis profondément hostile à toute forme de discrimination. Les homosexuels ne doivent pas en subir. C’est pourquoi je suis partisan de l’égalité sur le plan financier. Il faut donc créer un système qui, sur le plan fiscal, patrimonial et successoral, garantisse l’égalité entre un couple hétérosexuel et un couple homosexuel. Aujourd’hui, il est nécessaire d’aller plus loin que le simple pacs. Mais le modèle qui est le nôtre doit rester celui d’une famille hétérosexuelle : les enfants ont besoin d’un père et d’une mère.
M. Sarkozy reprend les dogmes "gays" en divisant l’humanité en "homosexuels" et "hétérosexuels", et en tirant la conséquence que des unions entre personnes de même sexe mériteraient des droits particuliers. On ne sait pas dès lors sur quoi repose son opposition à un "mariage" homosexuel. On soupçonne que les sondages sur ce qu’en pense l’électorat UMP n’y sont pas pour rien.
Mais comme l’a indiqué Michel, "c’est déjà ça" – car l’entourage de M. Sarkozy faisait craindre le pire.
Toutefois, M. Sarkozy a beau qualifier sa position de "claire et précise", on attend plus de… précisions : s’agit-il d’une opinion personnelle, ou d’un engagement ferme s’il devient chef de l’exécutif ?
Pendant la campagne présidentielle de 1974, Valéry Giscard d’Estaing s’était déclaré pour le "respect de la vie". Quelques mois plus tard, s’appuyant sur les députés de gauche et une minorité de députés de "droite", il faisait adopter la loi Veil.
Messe de funérailles du Père Marie-Dominique Philippe
Aujourd’hui à 10h30, en direct sur KTO.
Henri Védas (via le FC)
Position de Sarkozy sur le “mariage” homosexuel : réactions
Communiqué de Christine Boutin :
« Le FORUM des républicains sociaux, parti fondateur et associé à l’UMP et 7ème parti de France, prend acte de la déclaration du Président de l’UMP Nicolas SARKOZY et salue la clarté de sa position », commente la candidate à l’élection présidentielle de 2002.
Jean-Marc Nesme (député UMP, président de l’Entente contre l’Homoparentalité) :
"Il s’agit d’une position de bon sens qui va dans l’intérêt de la famille et des enfants et qui est partagée par 19 pays de l’Union Européenne".
Il dénonce "la dangerosité du projet de société" de Ségolène Royal et Lionel Jospin "qui viennent avec toute la gauche, pour des raisons électoralistes et démagogiques, de proposer le mariage et l’adoption homosexuels".
Le parti fustige "la droite la plus ringarde et réactionnaire qui soit"
Sarkozy sur la grève et les syndicats
Il prône des mesures de bon sens : la consultation des salariés à bulletin secret en cas de grève, et la fin du monopole de la représentation syndicale dont bénéficient les centrales de l’après-guerre (CGT – FO – CFTC – CFDT – CFE – CGC).
A titre d’éclairage, voici ce que dit à propos de la grève l’encyclique de Jean-Paul II Laborem exercens :
[La grève] est un procédé que la doctrine sociale catholique reconnaît comme légitime sous certaines conditions et dans de justes limites. Les travailleurs devraient se voir assurer le droit de grève et ne pas subir de sanctions pénales personnelles pour leur participation à la grève. Tout en admettant que celle-ci est un moyen juste et légitime, on doit également souligner qu’elle demeure, en un sens, un moyen extrême. On ne peut pas en abuser; on ne peut pas en abuser spécialement pour faire le jeu de la politique. En outre, on ne peut jamais oublier que, lorsqu’il s’agit de services essentiels à la vie de la société, ces derniers doivent être toujours assurés, y compris, si c’est nécessaire, par des mesures légales adéquates. L’abus de la grève peut conduire à la paralysie de toute la vie socio-économique. Or cela est contraire aux exigences du bien commun de la société qui correspond également à la nature bien comprise du travail lui-même.
Ivan Rioufol sur les chiffres erronés de l’INSEE
L’éditorialiste du Figaro a repris sa chronique du vendredi. Pour sa rentrée, il évoque l’aveu de L’INSEE la semaine dernière d’avoir sous-estimé la population immigrée en France lors du recensement de 1999.
Après avoir encouragé des démographes à soutenir que la France « n’était pas un pays d’immigration massive », l’Institut national de la statistique vient d’admettre mezza voce la forte « poussée migratoire » (de Turquie et d’Afrique) des dix dernières années. Il y a donc eu, durablement, négation d’une évidence. Or, cette révélation […] indiffère. La politique du maquillage serait-elle acceptable ?
Par leur silence sur cette affaire, les médias suiveurs cautionnent un déni. Ils n’ont jamais mis en doute, non plus, cet autre bidonnage […] qui affirme que les Françaises d’origine font plus d’enfants que les autres européennes. En fait, l’essor démographique doit « à l’écart persistant entre la fécondité des femmes de souche européenne (1,7) et celle des femmes d’origine africaine ou turque (3,4) » (Jacques Dupâquier, membre de l’Institut). À quoi bon taire ces données ?
Villiers dénonce les propos de Sarkozy sur le ‘mariage’ homo
"Philippe de Villiers dénonce la nouvelle imposture de Nicolas Sarkozy qui se déclare à la fois contre le mariage homosexuel et pour la mise en place d’un système qui garantit l’égalité entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels. En préconisant cette égalité, il vide de sa substance le mariage hétérosexuel qui accorde aux couples des avantages fiscaux, successoraux, patrimoniaux et juridiques en contre-partie du rôle essentiel de stabilité et de sécurité qu’ils remplissent dans la société. Philippe de Villiers demande l’inscription du mariage, composé d’un homme et d’une femme dans la constitution française tout en réaffirmant son opposition au mariage homosexuel, à l’adoption par des couples de même sexe ainsi qu’à tout avantage fiscal ou juridique."
Valencia veut honorer Benoît XVI
La ville avait accueilli les enthousiasmantes Rencontres Mondiales des Familles en juillet dernier, et la majorité municipale veut en garder le souvenir en baptisant du nom de Benoît XVI le pont de Monteolivete (photo) que le Pape avait emprunté pour accéder à l’autel dressé en centre-ville. Elle envisage également de conserver la croix géante qui dominait l’autel.
Hélas, les rabat-joie de la gauche espagnole protestent : la Fédération des Athées parle d’ "initiative indécente"; tandis qu’un conseiller municipal socialiste prétend que la croix (photo) rappelle "l’esthétique nazie". Puisqu’on parlait d’indécence…
Violence entre migrants clandestins
Une personne a été tuée et 6 autres grièvement blessées dans des violences entre migrants dans la nuit de jeudi à vendredi à Calais, dans le nord de la France, un point de passage de clandestins vers la Grande-Bretagne. Ces heurts, qui «pourraient être liés» à des conflits entre «passeurs», lesquels réclament jusqu’à 2000€, ont éclaté peu après 04h00 dans une zone où se trouvent des parkings de poids lourds, souvent utilisés pour franchir la Manche clandestinement.
Bagarre au Grand Orient de France
Le convent annuel du Grand Orient de France (qui a condamné l’adjonction de la place Jean-Paul II au Parvis Notre-Dame à Paris), s’est ouvert hier à La Rochelle par une bagarre : 2 dignitaires en sont venus aux mains, séparés in extremis par des ‘frères’. Le GO est coutumier des convents houleux, mais celui-là promet. Plusieurs membres du conseil de l’ordre viennent de porter plainte au pénal contre l’actuel grand maître, Jean-Michel Quillardet, avocat dans le civil.
C’est une affaire de gros sous… La direction du GO a tout fait pour priver de parole les responsables de sa filiale immobilière (Sogofim), en charge des temples où se tiennent les tenues bimensuelles. Guy Worms, contrôleur d’Etat dans le civil, ancien conseiller de Bérégovoy, nommé président de la Sogofim, avait levé un lièvre : l’exécutif du GO aurait diffusé de faux graphiques sur l’évolution des cotisations des frères, non approuvés par les trois commissaires aux comptes. La réhabilitation ou la mise aux normes de sécurité des temples, dispersés sur 360 sites, a été évaluée à 12M€. D’où la nécessité de recourir à l’emprunt. En 2002 et en 2003, les convents ont autorisé le GO à solliciter auprès des banques un crédit de 4M€, avec une cotisation exceptionnelle de 11,36€ par frère. Guy Worms dénonce un stratagème consistant à appeler cette contribution dès le 1er janvier et à ne contracter l’emprunt qu’au second semestre afin de dégager des recettes.
Le grand maître organise donc un putsch en vue d’évincer Worms, mais aussi Hugues Leforestier, directeur du Caveau de la République et chef de file des opposants : Quillardet convoque en catimini, un 1er avril à 7h30, une assemblée générale en vue de les débarquer. La convocation de l’AG étant entachée de multiples nullités, le 18 juillet, le tribunal de commerce réintègre Worms et Leforestier dans leurs fonctions. S’ensuit une «course contre la montre en vue de les empêcher de s’exprimer devant le convent», résument leurs avocats. En plein mois d’août, le tribunal retoque par 2 fois le GO, désireux de reconvoquer une nouvelle AG en urgence. Encore raté : Worms pourra s’exprimer devant le convent. Le contrôleur d’Etat n’entend pas en rester là et vient de porter plainte au pénal contre le grand maître. Une autre plainte a été déposée visant la filiale édition du GO, Edimaf. «Plus rien ne s’oppose à une descente de police au GO», pronostique un dignitaire.
Michel Janva (Pour plus d’informations sur le GODF, lire ce site d’un ex-vénérable, aujourd’hui converti catholique)
Subvention pour un rap ‘antiflics’
Un groupe de rap avait reçu l’été dernier 700 € de la mairie de Nantes, par le biais du Comité local d’aide aux projets des jeunes (Clap). Peu de temps après, un clip douteux de deux rappeurs nantais circule sur Internet : «Tipikal» et «K-P ster», qui revendiquent leur appartenance au quartier Bellevue, clament qu’ils vont «remplir Waldeck [le commissariat] de gaz moutarde» et exhibent sachets d’herbe de cannabis et armes à feu. Mieux, leur vidéo comporte les images des heurts qui avaient opposé jeunes et policiers le week-end du 1er mai place des Lauriers. La BAC, qui avait pris en chasse une moto volée, était alors tombée nez à nez avec une centaine de jeunes du quartier réunis pour le tournage du clip. Les tirs de flash-ball avaient alors répliqué pendant une demi-heure aux jets de pierres et de morceaux de bois. La vidéo fait également l’apologie du viol et du terrorisme.
Aussi, Marie-Françoise Clergeau, adjointe (PS) déléguée à la jeunesse de la mairie de Nantes, regrette le versement de cette subvention :
"Nous avons versé l’argent trop vite, avant de recevoir leur texte. On leur a demandé ensuite que l’argent serve à autre chose, mais depuis on n’a plus de nouvelles. Et c’est compliqué d’exiger le remboursement : ce n’est pas le meilleur moyen d’avoir la paix dans les quartiers."
Remboursez.
Michel Janva (via Bafweb – Lire aussi l’article de Caroline Parmentier qui traite longuement de ce sujet dans Présent ce samedi)
Justice pour le FN
On se souvient que l’hôtel réservé à Arles par le FN à l’occasion de son université d’été avait annulé au dernier moment la réservation, obligeant le FN à chercher une solution in extremis, laquelle a été trouvée en Avignon.
Le tribunal de commerce vient de condamner l’hôtel pour rupture abusive de contrat.
Michel Janva (source : Le Figaro papier)
12h35 : Le récit détaillé de l’affaire par Daoudal.
Liban : à quoi joue le général Aoun ?
Le chef du Bloc parlementaire du changement et de la réforme, le général chrétien Michel Aoun (allié au Hezbollah), dans un entretien accordé au quotidien as-Safir, a affirmé que le premier ministre Fouad Siniora «payerait le prix de son entêtement», et qu’il devait savoir que cela aura lieu peut-être très bientôt, à tel point qu’il n’aura même pas le temps de ranger ses affaires parce qu’il devra quitter en catastrophe :
"nous nous réservons le choix du timing opportun pour effectuer le changement attendu, à notre manière".
L’ancien président de la République Amine Gemayel a estimé, dans un entretien à al-Jazira, que les propos du général Aoun concernant la démission du gouvernement et le départ à la hâte de Fouad Siniora sont «irresponsables», et qu’ils constituent «une menace directe», comme si «un coup d’État militaire ou une insurrection populaire étaient en voie de préparation». Le ministre de l’Industrie, Pierre Gemayel, a estimé que cela laisse à penser que «certains tentent d’opérer un coup d’État contre l’État».
Proche-Orient : propositions du Vatican
Le père jésuite Samir Khalil Samir, très estimé de Benoît XVI, aurait préparé un plan pour une «paix définitive au Proche-Orient». Ainsi, depuis quelques jours, un plan en 10 points circule au Vatican et serait sur la table du Pape. L’hebdomadaire italien L’Espresso a publié ce texte rédigé par ce professeur spécialiste de l’Islam à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, à l’Institut pontifical oriental de Rome et au centre Sèvres à Paris. L’année dernière, il a participé au séminaire à huis clos sur l’Islam réuni par le Pape dans son palais d’été de Castel Gandolfo.
Nourries par l’expérience du terrain, ses propositions cherchent un juste milieu entre les exigences d’Israël et celles des États arabes. Pour le Jésuite, dans cette guerre, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu et l’extrémisme ne se combat pas par les armes. «Le problème n’est ni religieux, ni ethnique», mais bien politique, explique-t-il. Le mal s’enracine en 1948 lors de la création de l’État hébreu par les grandes puissances qui n’ont pas tenu compte des populations locales. Une solution au conflit ne peut donc être qu’internationale, diplomatique et pragmatique.
Le père Samir propose ainsi :
- «de créer un État palestinien» à partir des frontières d’avant 1967,
- que la communauté internationale garantisse le «droit au retour des Palestiniens»,
- que les colonies israéliennes puissent décider si elles veulent ou non retourner en Israël ou rester sous souveraineté palestinienne,
- que les États de la région reconnaissent mutuellement leurs frontières,
- qu’une force internationale «solide» contrôle les zones sensibles et les trafics d’armes,
- d’aider les États à avoir de véritables armées nationales afin de démilitariser les groupes armés,
- de libérer les prisonniers,
- de créer deux commissions internationales, l’une pour résoudre la question de l’eau dans la région et l’autre pour sceller le sort de Jérusalem.
- Tout cela déboucherait sur la création d’une «union proche-orientale» fondée sur l’expérience de l’Union européenne (d’origine).
Sarkozy veut aller plus loin que le PACS mais se déclare contre l’homoparentalité
Nicolas Sarkozy serait opposé au "mariage" homosexuel mais est clairement partisan d’une "égalité sur le plan financier" entre les couples homosexuels et hétérosexuels. Il déclare dans un entretien publié samedi par Le Figaro Magazine :
"Aujourd’hui, il est nécessaire d’aller plus loin que le simple Pacte civil de solidarité (PACS). Mais le modèle qui est le nôtre doit rester celui d’une famille hétérosexuelle: les enfants ont besoin d’un père et d’une mère".
Nicolas Sarkozy, qui n’avait pas encore pris position sur la question, se déclare clairement "opposé" au mariage et à l’adoption par les couples homosexuels :
"En revanche, je suis profondément hostile à toute forme de discrimination. Les homosexuels ne doivent pas en subir. C’est pourquoi je suis partisan de l’égalité sur le plan financier. [Il faut] créer un système qui, sur le plan fiscal, patrimonial et successoral, garantisse l’égalité entre un couple hétérosexuel et un couple homosexuel".
Quelque part donc, les deux ‘unions’ seront donc égales, sauf sur le plan -important- de l’adoption. C’est déjà ça. Concernant son refus de l’adoption par les homosexuels, nul doute que Sarkozy aura certainement été ‘influencé’ par le nombre de parlementaires ayant signé le manifeste contre l’homoparentalité. Comme quoi, il ne faut pas relacher la pression sur nos élus.
Les blogs de politiciens
Lionel Jospin ouvre un blog (ici).
Alain Juppé ferme le sien (drôlatiquement intitulé "al1jup.com"), qu’il alimentait de son exil québecois.
Libération cite le post d’adieu de Juppé et commente :
"Je vais donc […] consacrer tout mon temps et toute mon énergie [à la campagne municipale, dixit Juppé]. C’est pourquoi je vais interrompre provisoirement ce blog-notes. J’espère que vous le comprendrez.» Difficile à comprendre justement. […] C’est aussi dans ces périodes d’échéances que les blogs politiques trouvent leur sens.
A ceci près qu’un bon "blog politique" n’est pas nécessairement un blog tenu par un homme politique – et la platitude des posts de MM Juppé et Jospin (exemple) font même penser l’inverse.
Vous étiez absent en août ?
Genethique.org vous propose un point de l’actualité bioéthique du mois passé : pratique !
Diocèse de Vannes : un week-end pour la culture de vie
Le 20 septembre 1996, le Pape Jean-Paul II, en pèlerinage à Ste Anne d’Auray, avait exhorté la foule des familles :
"Vous êtes invités à manifester au monde la beauté de la paternité et de la maternité, et à favoriser la culture de la vie qui consiste à accueillir les enfants qui vous sont donnés et à les faire grandir."
A l’occasion des dix ans de cette visite, le diocèse de Vannes organise les 23 et 24 septembre un week-end à Sainte-Anne-d’Auray, inspiré de ces paroles. Parmi les intervenants, on remarque : Mgr Laffitte, de l’Académie Pontificale pour la Vie; le Dr Mirabel, de l’Alliance pour les Droits de la Vie; Jean-Marie Le Mené, de la Fondation Lejeune; et bien sûr Mgr Centène, évêque de Vannes.
Renseignements ici.
Henri Védas (via le Blog pour la Vie)
Villiers esquisse son “projet présidentiel”
Philippe de Villiers résume son projet "en une seule phrase : remettre la France en ordre."
Ce projet se déclinera en cinq grands axes :
- "Stopper l’immigration et l’islamisation";
- "Soutenir la France qui travaille" (en abrogeant les 35 heures et la "date-couperet" de départ à la retraite);
- "Lancer une grande politique familiale" (et refuser le "mariage" homosexuel);
- "Faire l’Europe avec les patries et non avec la Turquie";
- "Encourager la France rurale contre le tout-banlieue".
On devrait avoir plus de précisions sur la substance derrière ces thèmes lors de l’université d’été du MPF (pdf) dans une semaine.
La crise de la presse selon Le Monde
Dans Le Monde daté de demain, on peut lire un article d’une suffisance impressionnante. Cela commence par une obscure citation d’un non moins obscur sociologue au CNRS, Jean-Marie Charon : "La presse quotidienne française est à un moment crucial de son histoire : les tendances au ralentissement dans les pays industrialisés se conjuguent à des problèmes propres au contexte historique, institutionnel et économique français". Nous voilà renseignés… Le Monde explicite pour nous les causes du problème :
"Plusieurs facteurs expliquent le recul de la PQN [presse quotidienne nationale] en France, dont la faiblesse du réseau de distribution. Il faut parfois faire des kilomètres pour trouver son journal. En dix ans, de 1995 à 2005, le nombre de points de vente est passé de 33 540 à 29 274."
"A la faiblesse des perspectives de recettes provenant de la publicité et de la vente s’ajoute une structure financière fragile. […] Autre paramètre de la crise, les coûts d’impression. […] La presse bénéficie depuis longtemps de subventions, de l’ordre de 800 M€ par an de 2001 à 2006, selon le Syndex. Elles ont surtout été destinées à la modernisation des imprimeries et à la prise en charge de coûts sociaux du départ des ouvriers du Livre CGT."
Autres responsables mentionnés : la télévision et internet. Et surtout le coût des quotidiens. Quant à la qualité de l’information, l’article n’en traite point. Point de remise en cause du journaliste, des idées à sens unique. Si le lecteur n’achète pas, ne serait-ce pas aussi car il n’adhère pas – ou plus – à la pensée unique ?
Mais surtout, le quotidien reste un enjeu essentiel au sein de la démocratie. […] "Certes, le tableau n’est pas fameux, écrivait Bruno Frappat, président du directoire du groupe Bayard, dans un éditorial paru dans La Croix le 3 juillet, mais des ressorts existent pour la presse de qualité, dont le rôle dans le fonctionnement de la démocratie n’est pas le moindre, dès lors que ses actionnaires se font une certaine idée de leur mission où la finance doit servir l’intelligence et non pas l’écraser ou l’outrager." "
Enjeu essentiel duquel est exclu le quotidien Présent, qui ne touche plus de subventions et qui fait -encore- remarquer dans son numéro d’aujourd’hui, qu’il est mis à l’écart d’une façon injuste : l’OFUP, qui propose des abonnements à moindre coûts aux étudiants sur 390 titres de presse, a tout bonnement oublié Présent. Dommage, car ce qui fait la force de ce journal, c’est qu’il vit -difficilement certes- uniquement grâce aux abonnements de ses lecteurs. Et cela, aucun autre quotidien français ne peut se vanter de pouvoir faire de même.
Le Parti populiste soutiendra Le Pen en 2007
L’existence du Parti populiste provient d’une scission avec "le MNR quand il est apparu que le FN avait clairement gagné le duel électoral mené depuis 1999 et que toute prolongation devenait suicidaire pour notre camp." L’ambition de ce parti a ensuite été axé sur la réunification du ‘camp national’.
Dans un entretien, Christian Perez (Président) et Franck Timmermans (Porte parole) apportent en ces termes leur soutien à Jean-Marie Le Pen :
"Le candidat du Front national est le seul capable de porter au plus haut les scores du camp national et parce que nous partageons avec lui l’essentiel de nos préoccupations et des solutions souhaitables pour notre Pays. J’ajouterai que c’est à l’évidence le seul candidat opposé au projet délirant de Constitution européenne susceptible d’accéder au second tour. […] Or, Monsieur Barroso, Président de la Commission européenne, ne souhaiterait qu’une chose : que les deux candidats qualifiés pour le second tour soient tous les deux des partisans du OUI, et ce, afin de marginaliser ceux du NON et préparer tranquillement le vote de son projet devant un parlement français totalement acquis."
"Quand on commence à parler de vote utile en faveur d’une formation politique, c’est que la prise de pouvoir ne fait plus partie du domaine utopique. […] Je dirais que le scrutin de 2002 a permis aux électeurs de se familiariser avec la perspective d’une victoire du FN, un jour ou l’autre, et c’est déjà un énorme tabou en moins à exorciser !"
"Nous avions posé 13 questions à Philippe de Villiers en septembre 2005, auxquelles il n’a pas jugé bon de répondre. Qu’importe, les réponses nous ont été apportées par son comportement et celui de son entourage. Nous avons connu, malheureusement, d’autres start up politiciennes de ce genre et nous savons que ce n’est qu’un feu de paille destiné à détourner les naïfs.[…] Le plus triste est de voir des camarades ralliés à cette entreprise de division, soit par haine primaire du FN, soit par calcul en lorgnant lamentablement vers les élections régionales."
"Nous avons eu le plaisir de rencontrer Jean-Marie Le Pen à 2 reprises et dans un climat de confiance total. La réconciliation est maintenant un fait, le Parti populiste soutiendra le FN dans la grande bataille de 2007."
Sarkozy, le Parti radical et la franc-maçonnerie
Dans un message diffusé dimanche 27 août à l’Université d’été du Parti radical, Nicolas Sarkozy, président de l’UMP (à laquelle le parti radical est associé) a promis de s’inspirer des idée "sociales" de ses alliés. Borloo, président du parti radical, affirme avoir "calmé il y a 4 mois les ardeurs" de ses amis qui l’auraient bien vu candidat à la présidentielle. Il soutiendra probablement Sarkozy à la présidentielle.
Il a déclaré dimanche : "Nous devons être à l’avant du combat contre toutes les discriminations et pour une réelle égalité des chances". Pour André Rossinot, co-président du parti radical valoisien, maire de Nancy, "le soutien des radicaux ne sera pas un chèque en blanc", souhaitant que Sarkozy "vienne fin septembre rue de Valois, pour parler du projet législatif". Parmi les propositions des radicaux figurent notamment la création d’une charte de la laïcité dans les services publics, la volonté d’intégrer le sud méditerranéen au projet européen, la création d’une citoyenneté européenne et une fédération des nations en Europe.
Le plus vieux parti de France, de son nom original Parti républicain, radical et radical-socialiste dit ‘valoisien’ pour le distinguer du parti radical de gauche depuis la scission de 1971, est donc l’aile gauche de l’UMP. Il compte 25 parlementaires et 3 ministres (Borloo, Dutreil et Loos). Il revendique 8000 adhérents. Ce parti souhaite une "politique progressiste qui prône l’égalité des chances, la laïcité et le respect des valeurs humaines", selon les mots de Jean-Louis Borloo. Des mots à la signification bien particulière puisque la philosophie politique de ce parti a été tout au long de son histoire fortement influencée par la franc-maçonnerie, laquelle est toujours condamnée par l’Eglise.
Lech Walesa et les émeutes ethniques en France
Lu dans 20 minutes :
"Dans une interview à paraître jeudi dans un quotidien autrichien, l’ancien président polonais, Lech Walesa, déclare que "la France a construit une société ouverte, invité des Africains et des Arabes chez elle, construit des mosquées et pas d’église. Et après il y a eu le feu"."
20 minutes titre cette brève "dérapage raciste de Lech Walesa". Les victimes des émeutes de novembre apprécieront.
Polyphonie contre métissage
Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, a expliqué, dans le cadre du congrès de «Communion et Libération» qui s’est achevé samedi dernier à Rimini, que le dialogue avec les autres religions et les autres cultures se fondent sur une confrontation entre identités fortes. «La tolérance est de reconnaître l’autre comme une valeur et non comme un problème», a-t-il souligné, en comparant le dialogue à une «polyphonie des cultures» :
"C’est une phrase de Benoît XVI que j’ai entendue dans son entretien à Radio Vatican, et à la télévision allemande, et il me semble que c’est une phrase heureuse, parce que par rapport à la mentalité fondée sur le ‘métissage’ des cultures, elle est plus riche de propositions et plus respectueuse. En effet, le métissage donne toujours une idée de quelque chose qui arrive par hasard. La polyphonie, au contraire, a comme analogie l’orchestre, où chaque instrument reste lui-même, mais compose une musique nouvelle (…). C’est une métaphore à développer au niveau culturel et dialogique".
Et l’évêque de remettre en cause les termes de tolérance et de solidarité :
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Face à la réalité politique, à l’histoire contemporaine des peuples, le «premier pas est celui du respect, qui est un meilleur terme que celui de ‘tolérance’».
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"Plus on développera des culturelles d’éducation, et plus il sera possible de construire une société, comme le disait Paul VI, sur la civilisation de l’amour. Finalement, l’amour, aussi grâce à l’encyclique du pape, n’apparaît plus seulement une chose spirituelle, mais un fondement culturel. Auparavant, au contraire, pour le monde «concret», il fallait juste de la solidarité comme si l’amour chrétien était moins concret que la solidarité".