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La Fraternité Saint-Pierre redevable au pape pour son décret de 2022

Communiqué de la Fraternité Saint-Pierre :

Pour réindustrialiser, c’est simple: que l’État laisse les entrepreneurs investir et cesse de leur faire les poches

Lu dans Les 4 Vérités :

Les politiciens appellent volontiers à des efforts pour réindustrialiser la France. Mais se rendent-ils compte qu’ils sont les principaux responsables de notre désindustrialisation? Olivier Andriès, directeur général de Safran, l’une des rares pépites industrielles qui nous restent, a récemment mis les pieds dans le plat en répondant à une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation. Il a mentionné la mésaventure qui lui était arrivée lorsqu’il avait voulu implanter une fonderie à Rennes et avait été accueilli par des militants écologistes lui lançant des tomates.

Au-delà de l’anecdote, l’industriel a mille fois raison. Les principaux freins aux investissements en France sont, en effet, d’une part les prélèvements obligatoires les plus élevés du monde développé et d’autre part les normes absurdes (et souvent changeantes, sinon contradictoires) – dont beaucoup nous viennent des lubies dites « écologistes » (quand bien même cette « écologie » n’aurait rien à voir avec la science du même nom, la plupart des politiciens « verts-pastèques » étant d’ailleurs de piètres scientifiques).

Mais il est assez fréquent, dans le monde politique, de vouloir deux choses contradictoires et incompatibles. En l’occurrence, par exemple, vouloir à la fois la réindustrialisation du pays et détruire méthodiquement tous ses avantages compétitifs – à commencer par ses infrastructures et sa filière énergétique. Dans le cas des écologistes, on peut à la rigueur le comprendre: il semble assez clair que, sous des dehors « progressistes », ces braves gens veuillent nous renvoyer tous dans les cavernes où se terraient nos ancêtres préhistoriques – qui, de fait, polluaient probablement moins que nous ! Mais, dans le cas d’Emmanuel Macron et de l’ensemble des socio-démocrates (que l’on trouve principalement au PS et dans le parti En Marche, mais aussi, hélas, chez les LR ou au RN), c’est plus difficile à comprendre. Il est vrai que le « en même temps » encourage les décisions contradictoires, mais comment expliquer les cocoricos présidentiels sur les investissements étrangers et la méthode Coué en matière de réindustrialisation de la part d’un homme qui a détruit la filière nucléaire française et a plus augmenté les impôts et les normes que François Hollande lui-même? Pour réindustrialiser, c’est simple: que l’État laisse les entrepreneurs investir et cesse de leur faire les poches, tout en leur pourrissant la vie!

Les funérailles du pape François auront lieu le samedi 26 avril à 10 h, place Saint-Pierre de Rome

Les funérailles du pape auront lieu le samedi 26 avril à 10 h à la place Saint-Pierre de Rome. La liturgie sera présidée par le cardinal Giovani Battista Re, doyen du Collège cardinalice. Au terme de la messe, l’Ultima commendatio et la Valedictio auront lieu. Le cercueil du Souverain pontife sera ensuite transporté à la basilique Saint-Pierre, puis à la basilique Sainte-Marie-Majeure pour y être inhumé.

Le corps du pape est exposé à la chapelle Sainte-Marthe depuis ce mardi matin et sera exposé dans la basilique Saint-Pierre à partir de mercredi. Le cercueil sera transporté en procession de la Maison Sainte-Marthe à la basilique, en passant par la place Sainte-Marthe, la place des protomartyrs romains, l’Arco delle Campane avant d’entrer dans la basilique vaticane. Sur l’autel de la confession, le cardinal camerglingue présidera la liturgie de la parole, à l’issue de laquelle commencera la vénération de la dépouille aux fidèles. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont annoncé leur participation, dont Donald Trump et Emmanuel Macron.

Testament du pape François :

Au nom de la Très Sainte Trinité. Amen.

Alors que je sens que le crépuscule de ma vie terrestre approche, et avec une ferme espérance en la Vie éternelle, je souhaite exprimer mes dernières volontés concernant le lieu de ma sépulture.

J’ai toujours confié ma vie et mon ministère sacerdotal et épiscopal à la Mère de Notre Seigneur, Marie la Très Sainte. Je demande donc que ma dépouille mortelle repose, en attendant le jour de la résurrection, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure.

Je souhaite que mon dernier voyage terrestre se termine précisément dans cet ancien sanctuaire marial, où je me rends pour prier au début et à la fin de chaque voyage apostolique, afin de confier fidèlement mes intentions à la Mère Immaculée et de rendre grâce pour ses soins doux et maternels.

Je demande que ma tombe soit préparée dans la niche funéraire de la nef latérale entre la chapelle Pauline (chapelle du Salus Populi Romani) et la chapelle Sforza de la basilique papale susmentionnée, comme indiqué dans le plan ci-joint.

Le tombeau doit être en pleine terre, simple, sans ornementation particulière, et ne porter que l’inscription : Franciscus.

Les frais de préparation de ma sépulture seront couverts par une somme fournie par un bienfaiteur, que j’ai fait transférer à la basilique papale de Sainte-Marie-Majeure. J’ai donné les instructions appropriées à Mgr Rolandas Makrickas, Commissaire extraordinaire du Chapitre libérien.

Que le Seigneur accorde la récompense méritée à ceux qui m’ont souhaité du bien et qui continueront à prier pour moi. Les souffrances qui ont marqué la dernière partie de ma vie, je les offre au Seigneur, pour la paix dans le monde et la fraternité entre les peuples.

La mort du pape : un tournant historique pour l’Eglise

Source : https://leconservateur-media.fr/2025/04/21/la-mort-du-pape-un-tournant-historique-pour-leglise/

MORT & RESURRECTION DU CHRIST- MORT & RESURRECTION PONTIFICALE ?

La nouvelle est tombée avec la gravité que l’on réserve aux événements qui marquent l’histoire : le Saint-Père, Vicaire du Christ sur terre, est retourné à la maison du Père. Pour les catholiques du monde entier, et tout particulièrement pour les fidèles attachés à la tradition bimillénaire de l’Église, cette perte représente un moment de profond deuil, mais aussi de prière fervente, d’espérance et de discernement.

Ce pontificat, bien que marqué par certaines ambiguïtés doctrinales, portait aussi en lui la dignité et la stabilité de la charge pétrinienne. Dans un monde secoué par le relativisme moral, la confusion liturgique et l’effacement progressif de l’identité catholique, il représentait encore ce lien visible avec l’Église fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Sa mort nous rappelle avec force la fragilité humaine des pontifes, mais aussi la permanence de la mission confiée à Pierre.

QUEL SUCCESSEUR POUR PIERRE ?

Alors que le conclave se prépare, les cœurs fidèles se tournent vers le Saint-Esprit pour qu’Il éclaire les cardinaux et leur inspire un choix digne et courageux. De nombreuses voix, appellent à un retour à la clarté doctrinale, à la beauté de la liturgie traditionnelle, et à une vision de l’Église affermie face aux vents du monde moderne.

Plusieurs noms circulent parmi les cardinaux dits « conservateurs », parfois marginalisés mais toujours fidèles à la sainte doctrine. Le futur pape devra être un homme de foi profonde, enraciné dans l’enseignement de toujours de la Tradition vivante de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine, capable de redresser la barre et de rassembler sans compromis avec l’esprit du monde. La tentation d’un choix consensuel ou « progressiste » pourrait aggraver encore les divisions internes. L’Église a besoin d’un pape courageux, à l’image de saint Pie X ou de Benoît XVI, pour restaurer la splendeur de la Vérité.

LES DÉFIS À VENIR POUR L’ÉGLISE

L’Église du Christ fait aujourd’hui face à une crise sans précédent. L’effondrement de la pratique religieuse en Occident, les scandales à répétition montés en pièce par les antichrists, la dilution du magistère dans des discours ambigus, ainsi que les attaques incessantes contre la morale naturelle, appellent à une réaction ferme, claire et résolument catholique. —NDLR: L’Eglise doit suffisamment peser pour écraser le péché du monde tel le tableau de L’Immaculée Conception de Giambattista Tiepolo —

Parmi les défis majeurs, on compte la restauration de la liturgie sacrée, défigurée depuis la réforme postconciliaire, la défense de la famille et du mariage chrétien, le combat contre les idéologies de mort qui gangrènent la société, et le nécessaire réveil d’une pastorale missionnaire fondée sur la conversion plutôt que sur le compromis. Il faudra également affronter la fracture entre Rome et les fidèles attachés à la messe traditionnelle, parfois même persécutés au sein de leur propre Église mais dont leur nombre ne fait que croire de manière exponentielle.

Dans les prochains jours, à la suite de la mort du pape, l’Église catholique va suivre un rituel très ancien et codifié pour élire son successeur. Voici les principales étapes qui vont se dérouler, en respectant la tradition et les normes actuelles (principalement celles fixées par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis) :

Le Sede Vacante (siège vacant)

Dès la mort du pape, le siège de Saint Pierre est officiellement vacant. Le cardinal Camerlingue (chambellan) prend temporairement la tête de l’administration du Vatican, mais il n’a aucun pouvoir spirituel ou doctrinal. Il commence par constater officiellement la mort du pape, scelle ses appartements et organise les funérailles. Les funérailles ont lieu généralement entre 4 et 6 jours après la mort du pape. Elles durent neuf jours (novendiales). Pendant cette période, les fidèles se rassemblent à Rome et dans le monde entier pour prier pour le repos de son âme. Les funérailles sont présidées par le Doyen du Collège des cardinaux, sauf cas particulier.

Pendant l’interrègne, les cardinaux se réunissent quotidiennement en congrégations générales pour traiter des affaires courantes et préparer le conclave. Ils peuvent échanger sur les défis de l’Église et le profil souhaité du futur pape, mais sans faire de campagne politique au sens strict.

Le conclave et l’Habemus Papam

Environ 15 à 20 jours après la mort du pape, le conclave s’ouvre à la Chapelle Sixtine. Seuls les cardinaux de moins de 80 ans participent (généralement entre 110 et 120 cardinaux électeurs).

Ils sont enfermés (cum clave, d’où le mot conclave) et jurent de garder le secret absolu. Deux scrutins ont lieu le matin et deux l’après-midi jusqu’à ce qu’un candidat obtienne les deux tiers des voix.

À chaque vote, on brûle les bulletins : une fumée noire indique qu’aucun pape n’a été élu ; une fumée blanche annonce l’élection. Les cloches de la basilique Saint-Pierre sonnent alors.

Le nouveau pape accepte la charge, choisit son nom de règne, et s’habille des ornements pontificaux.

Peu après, le cardinal protodiacre apparaît au balcon de la basilique et prononce la célèbre formule :
« Habemus Papam » – « Nous avons un pape ! »
Puis le nouveau souverain pontife donne sa première bénédiction Urbi et Orbi.

En ce moment de silence et de recueillement, nous prions pour le repos de l’âme du Souverain Pontife, tout en implorant Dieu de susciter un successeur à la hauteur des défis. Que Notre-Dame, Reine de l’Église, intercède pour nous et nous obtienne un pape selon le Cœur de Dieu.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

François retourné à la Maison du Père ?

Je lis ici et là que le Pape François est retourné à la Maison du Père. Mais qu’en sait-on ? Ce n’est pas parce que le Pape François a enseigné que Dieu nous sauvera tous ( https://www.youtube.com/watch?v=XehJATw7Gg4) qu’il a pu changer la doctrine de l’Église selon laquelle au sortir de cette vie, l’âme est jugée et reçoit soit le Paradis, soit le Purgatoire si elle est encore imparfaitement purifiée, soit l’Enfer éternel (CEC 1021-1022 ; https://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P2G.HTM).

Et pour aller en Enfer, il suffit de rejeter un seul dogme de la Foi.

La prière pour les défunts est le seul secours que peuvent recevoir les âmes au Purgatoire. C’est dire combien notre charité est requise pour elles.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Neuvaine à saint Joseph

L’abbé Billot (IBP) nous prie de publier ce texte invitant à réciter une neuvaine à saint Joseph pour se préparer à sa fête:

Saint Joseph aide dans beaucoup de domaines et quantité de personnes ont trouvé solution à leurs problèmes en s’adressant à lui pour sa fête. Que ce soient des problèmes de logement (achat ou vente), des dettes, la recherche d’un travail, une aide pour la santé, etc.
Saint Joseph peut nous aider dans tous les détails de notre vie quotidienne. Y compris dans notre vie de prière. Nous vous proposons une neuvaine avec des méditations pour préparer sa fête du premier mai. Pour s’inscrire : [email protected]
La neuvaine peut se faire du 22 au 30 avril ou du 23 avril au 1er mai

Censure de la prophétie d’Isaïe : « Il était blessé pour nos transgressions, écrasé pour nos iniquités ; par ses blessures nous sommes guéris »

La version Netflix de La Passion du Christ de Mel Gibson omet la prophétie de l’Ancien Testament sur Jésus. Le passage d’Isaïe 53 au début du film a été remplacé par un écran vide de 13 secondes.

La version originale du film s’ouvre sur l’affichage des paroles du prophète Isaïe, écrites 700 ans avant le Christ :

« Il était blessé pour nos transgressions, écrasé pour nos iniquités ; par ses blessures nous sommes guéris ». (Isaïe 53)

Les chrétiens notent que les paroles d’Isaïe 53 concernant le « Serviteur souffrant » sont le passage de l’Ancien Testament qui désigne peut-être le plus clairement Jésus-Christ comme le Messie tant attendu des Juifs. Selon One for Israel, une initiative d’évangélisation chrétienne, une traduction juive du premier siècle de cette Écriture par Yonatan ben Uzziel (Targum Jonathan) ouvrait ce passage par les mots « Le Serviteur Oint », reliant ainsi le chapitre au Messie, l’Oint.

Rabbi Yitzhak Abravanel (1437-1508), homme d’État juif portugais, aurait également admis que « l’interprétation de Ben Uzziel, selon laquelle il s’agit de la venue du Messie, était également l’opinion des Sages (de mémoire bénie), comme on peut le voir dans une grande partie de leurs commentaires ».

Cependant, parmi les Juifs d’aujourd’hui, Isaïe 53 n’est pas lu dans les synagogues dans le cadre de la liste des lectures des prophètes. One for Israel atteste que lorsque les juifs lisent Isaïe 52, « nous nous arrêtons au milieu du chapitre et la semaine suivante, nous passons directement à Isaïe 54 ». Alors que certains juifs disent que c’est parce qu’il n’y a pas de parallèles dans la Torah, selon Hananel Mack, c’est parce que, « en général, les juifs excluent des haftarot les versets sur lesquels les chrétiens fondent les principes de leur foi religieuse… »

L’explication courante d’Isaïe 53 par les juifs d’aujourd’hui est tirée du commentateur juif Rachi (1040-1105), qui affirme que le serviteur souffrant est une métaphore pour le peuple d’Israël qui a souffert aux mains des Gentils.

Cependant, les chrétiens soutiennent que cela est absurde, ne serait-ce que parce que ce serviteur souffrant est décrit comme un « agneau » qui « n’a pas ouvert la bouche ». Selon la tradition juive, les agneaux utilisés pour le sacrifice de la Pâque devaient être « sans défaut », une caractéristique qui ne peut s’appliquer au peuple juif. One for Israel rappelle qu’Isaïe lui-même a déclaré, six chapitres plus loin, à propos du peuple d’Israël :

« Car vos mains sont souillées par le sang et vos doigts par l’iniquité. Tes lèvres ont proféré des mensonges, ta langue murmure la méchanceté ».

L’omission d’Isaïe 53 dans la version Netflix de La Passion du Christ pourrait-elle donc provenir de la crainte que Jésus-Christ soit perçu par les téléspectateurs comme l’accomplissement manifeste de cette prophétie juive sur le Messie ?

LifeSiteNews a posé une question à Netflix sur l’omission d’Isaïe 53 dans sa version de La Passion du Christ, mais n’a pas reçu de réponse.

Explosion du nombre de baptêmes : les raisons derrière retour du sacré

Tocsin s’est intéressé au retour en grâce de la foi catholique dans le monde, avec Stanislas Berton, spécialiste des risques systémiques, analyste des effets du mondialisme :

Donald Trump, la Chine et le reste du monde

D’Antoine de Lacoste :

Donald Trump est souvent accusé de pratiquer la diplomatie du chaos, menée à coup d’invectives et de provocations, orientée tous azimuts sans logique apparente.

En réalité, si les provocations sont en effet une des caractéristiques de ses méthodes, la stratégie est beaucoup plus cohérente qu’il n’y paraît. Elle est même mûrement réfléchie et il a eu quatre ans pour la mettre au point.

Peu satisfait de son premier mandat, et fort d’un succès électoral net, Trump est cette fois décidé à aller vite. Au président peu sûr de lui, contrairement aux apparences, et sensible au prestige de conseillers qu’en réalité il n’aimait pas, a succédé un homme expérimenté et résolu à aller au bout de ses idées.

Car il en a, en particulier une : la Chine menace l’Amérique. Peut-être militairement dans la zone indo-pacifique, en tout cas économiquement. Et il n’est pas envisageable pour lui d’être le président du déclassement économique américain au profit de la Chine.

Les autres sujets sont secondaires et c’est pourquoi il veut les régler rapidement afin que toutes les ressources américaines soient orientées contre le rival chinois.

Ainsi, il a rudement obligé Israël à accepter un cessez-le-feu à Gaza, afin de satisfaire l’ami saoudien qu’il convient de ménager. Mais il laisse aussi Benjamin Netanyahou nettoyer la Cisjordanie pour en chasser les Palestiniens : quelle importance ? On convaincra bien la Jordanie et l’Egypte, financièrement dépendantes de l’Amérique, d’accueillir les réfugiés. C’est tout de même risqué, car le Saoudien Mohamed ben-Salman sera embarrassé vis-à-vis de son opinion publique si les Palestiniens sont trop malmenés, et ce n’est pas le moment de se fâcher avec Riyad à qui Pékin fait les yeux doux. Mais le courant suprémaciste, qui domine le gouvernement israélien, est décidé à coloniser la Cisjordanie. Trump en a pris acte et, pour l’instant, va laisser faire les choses.

Au Proche-Orient, il reste le cas iranien qui n’est pas réglé. La grande puissance perse est en déclin depuis la défaite du Hezbollah et la chute de Bachar el-Assad en Syrie. Israël aimerait saisir l’occasion pour en découdre avec les mollahs, craignant que l’arme nucléaire soit un jour à leur portée. Mais Trump ne l’entend pas de cette oreille : pas question d’ouvrir un nouveau front. La stratégie anti-chinoise consiste justement à les fermer tous. Israël pourra continuer ses assassinats ciblés d’ingénieurs iraniens ou ses sabotages sur des centres de recherche nucléaire, mais pas plus. Et cette fois, Netanyahou ne pourra passer outre.

A côté de l’Orient compliqué, la guerre en Ukraine parait plus simple selon les critères de Donald Trump. Il a envoyé ses négociateurs ouvrir le bal avec les Russes à Riyad, rappelé que les responsables de ce conflit sont peut-être à chercher ailleurs qu’en Russie et asséné que Poutine n’était pas un dictateur. Cela signifie clairement qu’il souhaite mettre un terme à ce conflit et sans doute se réconcilier avec la Russie.

Si cela a lieu, ce sera un bouleversement géopolitique majeur. Mais les positions russo- américaines sur l’Ukraine sont encore bien éloignées.

Dans ce contexte, les malheureux Européens, même s’ils continuent à bomber le torse, sont devenus quantité négligeable. Macron s’est couvert de ridicule à Washington en s’alignant sur la position américaine après avoir joué les matamores guerriers pendant des mois. Se renier aussi vite et à ce point-là, c’est tout de même fascinant. Les Pays baltes et le Danemark feront de la résistance, mais que pèsent ces confettis ? L’Europe n’a pas les moyens de poursuivre la guerre en Ukraine sans l’Amérique. C’est ainsi et c’est tant mieux. Elle côtoie maintenant le néant. Le discours de Munich prononcé par JD Vance l’a clairement acté et de façon magistrale. Il fera date.

Le vieux monde n’a jamais aussi bien porté son nom et regarde en coulisses les discussions américano-russes en attendant l’affrontement avec la Chine.

Antoine de Lacoste

L’ordre de la charité

Lu sur Politique magazine :

En février dernier, sur la chaîne Fox News, J. D. Vance disait :

« Comme chef politique américain, mais aussi simplement en tant que citoyen américain, votre compassion doit aller d’abord à vos propres citoyens. Cela ne veut pas dire que vous haïssiez les gens extérieurs à vos frontières, mais il s’agit de cette pensée classique – et je pense que c’est une conception très chrétienne, certainement – que vous aimez d’abord votre famille, et puis vous aimez votre voisin, puis vous aimez votre communauté, et ensuite les concitoyens de votre pays, et, après cela, vous pouvez vous concentrer et accorder la priorité au reste du monde » et d’ajouter « une grande partie de l’extrême-gauche a inversé cet ordre-là. »

Ce propos peut étonner dans le climat théologique et pastoral actuel, surtout après la lettre du pape à l’épiscopat américain.

Pour le pape, en effet, « l’amour chrétien n’est pas une expansion concentrique d’intérêts qui s’étendent peu à peu à d’autres personnes et groupes ». Revenant à sa lecture de la parabole du Bon Samaritain (Fratelli tutti), il poursuit : « le véritable ordo amoris [est] l’amour qui construit une fraternité ouverte à tous, sans exception ». Qu’en est-il cependant du côté de la doctrine catholique classique la plus autorisée, celle de saint Thomas d’Aquin ?

Comme toujours, Thomas puise dans la rationalité naturelle de la philosophie gréco-latine et dans la raison théologique interprétative de la révélation. Selon cette tradition conjointe, l’amour chrétien – la charité –, est bien ordonné et même hiérarchisé. À son sommet, pour principe premier, oublié de Vance et du pape, Dieu : l’objet suprême de la charité d’où tout part et retourne. Toutefois, la nature, qui selon l’adage thomiste n’est pas abolie mais élevée par la grâce, ne doit pas être oubliée pour autant.

Charité et communication

La charité, dit Thomas, n’est rien d’autre qu’une amitié faite de bienveillance, de réciprocité et de communication. La bienveillance est vouloir le bien de l’ami et se complaire dans ce bien. Réciproque, l’amitié est établie entre deux personnes qui veulent chacune le bien de l’autre. De ce fait, elle est une communication, un échange ou une communion basée sur une similitude qui crée entre les amis une communauté. Il y a amitié pour Thomas dès qu’il y a communauté, celle-ci comprise comme un regroupement autour d’un bien commun. On parlera donc d’« amitié familiale » ou « politique », par exemple. L’ami est celui avec lequel j’ai partie liée, avec qui j’ai une certaine union de vouloir, une similitude d’acte et d’être. Le contraire de l’ami ici n’est pas l’ennemi mais celui qui n’a pas part à cette communauté de bien : l’étranger, celui qui est extérieur à la famille, à la cité, au pays, etc.

La seule communauté déduite de notre nature humaine, et selon laquelle nous sommes tous « frères » par union de nature, ne suffit pas à cette amitié-là. L’amitié, de fait, vient de la poursuite volontaire d’un bien commun par les membres d’une même communauté. Autrement dit, l’amitié n’est pas uniquement fondée sur la similitude dans l’être mais sur la communion active. L’égalité qui est le fruit de l’amitié n’en est pas le point de départ : un père et un fils sont égaux dans leur nature mais ne le sont pas dans l’œuvre commune à poursuivre : la constitution d’une famille humaine. Aussi il y a pour cette raison une hiérarchie dans l’amitié de charité.

Le premier de tous les biens communs poursuivis est la charité elle-même. Elle doit donc être voulue et aimée pour elle-même. Cet amour doit être en priorité rendu à Dieu, bien suprême, et à la béatitude, jouissance de Dieu. Il s’étend ensuite au prochain dans un acte de même espèce parce qu’on l’aime à raison de Dieu et de Dieu en lui. La charité peut et doit s’étendre à nous-même, et à notre corps, dont la nature est bonne : « l’amour que l’on éprouve pour soi-même est la forme et la racine de l’amitié ; en effet nous avons de l’amitié pour d’autres lorsque nous nous comportons envers eux comme envers nous-même. » Et l’on s’aime comme sujet spirituel en raison de notre âme et on aime notre propre corps, bien que secondairement, parce qu’il est uni à notre âme et qu’il participera à la béatitude.

En ce qui concerne le prochain, la charité nous demande d’aimer nos ennemis non pas parce qu’ils sont nos ennemis mais parce que nous avons avec eux une commune nature. Si cet amour de l’ennemi ne doit pas être en acte constamment, il doit exister comme disposition dans l’âme, en ce sens que nous devons être prêt à aimer tel ennemi, si cela se présentait. Aussi, nous devons être disposés à leur venir en aide si la nécessité le demandait. En dehors de ces cas de nécessité, les bienfaits accordés aux ennemis relèvent de la perfection de la charité qui « veut vaincre le mal par le bien ». Si l’on fait du bien à ses ennemis, c’est dans l’espoir d’en devenir ami.

Thomas présente donc l’étendue de la charité en fonction de la communication de la béatitude. Le principe de la béatitude étant Dieu, il doit être aimé par-dessus tout. Les réalités qui participent de cette béatitude, l’homme et l’ange, doivent être aimées ensuite, soit parce qu’ils ne font qu’un avec nous, soit par association à la même béatitude. Enfin, il est une réalité en qui la béatitude rejaillit, le corps humain. Cette extension de l’amitié de charité présente donc une hiérarchie et un ordre.

Charité et ordre

Pourquoi existe-t-il un ordre de la charité ? Thomas répond : « partout où il y a un principe, il y a un ordre. » Or nous l’avons dit, l’amour de charité tend vers Dieu et la béatitude comme vers ses principes. C’est la communication par Dieu de cette dernière qui fonde l’ordre de la charité. Et cet ordre découle de la relation que les diverses choses ont avec ce principe divin et ce même s’il faut, dans l’acte d’aimer, distinguer deux choses : l’objet aimé et le sujet aimant.

L’objet ultime de la charité, on l’a dit, est la béatitude qui est Dieu. À ce titre Dieu est le premier et le principal objet de la charité. Il doit donc être aimé en premier comme cause de la béatitude en moi et dans mon prochain. Celui-ci participe de la même béatitude. Nous devons aimer Dieu, plus que nous-même, d’abord d’un amour naturel en raison des biens naturels qu’il nous communique, ensuite surtout, d’un amour de charité, en raison des dons de la grâce.

Le sujet aimant, lui, s’aime selon sa nature spirituelle, capable de Dieu :

« Les bons estiment que le principal en eux est la nature raisonnable ou l’homme intérieur, et, par là, ils s’estiment tels qu’ils sont. […] Les bons, qui ont d’eux-mêmes une connaissance vraie, s’aiment vraiment eux-mêmes. »

Aussi, en raison de sa nature spirituelle, qui le fait participer directement à la béatitude divine, l’individu est tenu de s’aimer, après Dieu, plus que quiconque. La participation directe à la béatitude est supérieure à l’association à cette participation, or le prochain est aimé parce qu’il est associé à cette participation. Chaque personne a une participation directe qui justifie qu’elle vienne directement après Dieu dans l’ordre de la charité. En revanche, du point de vue de la nature corporelle de l’homme, il en est autrement. Si notre corps doit être aimé de charité, le prochain a cependant la préséance sur lui. Si nous aimons notre corps, c’est en raison de la spécificité de sa participation à la béatitude, par rejaillisement, or celle-ci est inférieure à la participation par association qui concerne le prochain.

Contrairement à l’opinion qui distinguerait dans la charité l’affection, due à tous, et les bienfaits extérieurs pouvant être distribués de façon inégale, Thomas pense que sous le rapport et de l’affection et des bienfaits, « il faut que notre amour du prochain soit plus grand pour celui-ci que pour un autre. » Selon que celui qui est aimé sera plus ou moins loin ou de Dieu, comme fin de la charité ou de moi qui aime, ma dilection sera plus ou moins grande, et que la nature y soit mêlée n’y change rien puisque la grâce accompagne la nature. Le prochain, par exemple, peut être plus proche de Dieu : celui-là il faut l’aimer davantage en raison de cette proximité. D’autres peuvent être proches de nous par la communauté de bien : famille, ami, coreligionnaire, concitoyen, compatriote, etc. : ceux-là peuvent et doivent être aimés davantage que l’étranger, qui n’est pas, rappelons-le, un ennemi mais celui qui ne participe pas, ou pas encore, à une communion d’amitié. Deux ordres donc règlent la charité, celui de la proximité objective, qui est un ordre d’excellence où l’on aimera davantage ceux qui sont le plus proches de Dieu (les meilleurs, comme dit Thomas), et celui de la proximité subjective, c’est-à-dire selon le sujet aimant, où l’on aimera davantage ceux qui nous sont les plus unis, que la Providence place auprès de nous ; voulant pour les meilleurs un bien plus grand, et pour les proches un bien qui leur convient. Les liens de proximité sont divers et selon leur nature l’on aimera selon celle-ci :

« De la sorte, le fait d’aimer quelqu’un parce qu’il est notre parent, notre proche, ou notre concitoyen, ou pour tout autre motif valable et pouvant être ordonné au but de la charité, peut être commandé par la charité. C’est ainsi que la charité, tant en son activité propre que dans les actes qu’elle commande, nous fait aimer de plusieurs manières ceux qui nous tiennent de plus près. »

Cet ordre exposé par saint Thomas, qui allie si admirablement l’affection naturelle et celle de la charité théologale, subsistera dans le ciel : Dieu sera aimé principalement et absolument, chacun s’aimera soi-même avec une intensité ordonnée à Dieu, on aimera ensuite celui qui sera le meilleur, c’est-à-dire celui qui sera plus proche de Dieu, et ensuite chacun aimera

« celui qui lui tient de plus près… car dans l’âme des bienheureux, demeureront toutes les causes de l’amour honnête ».

Une charité sans ordre ou contre-nature ? Ceci était la doctrine classique et traditionnelle. Il semble cependant qu’elle soit modifiée depuis Fratelli Tutti dont la lettre aux évêques américains est un écho. François y mentionne bien un ordre de la charité mais qui n’a plus rien à voir avec celui du docteur commun.

Il s’agit donc, une nouvelle fois, d’une rupture.

Si « le véritable ordo amoris [est] construire une fraternité ouverte à tous sans exception », il n’y a tout simplement plus d’ordre du tout et plus de hiérarchie. On ôte même le principe de la charité, Dieu, pour ne garder que « la fraternité ouverte ». L’amour premier du prochain-lointain est la fin, presque exclusive, de la charité, ce qui n’a jamais été le cas dans la tradition chrétienne. Escamotée aussi la distinction entre l’ami et l’étranger, celui qui communie avec moi et celui qui ne communie pas de fait. Le pape, utopiste, voit partout des étrangers qui sont, pour cette raison même, des « amis », ce qui n’a pas beaucoup de sens pour Thomas. La prudence et le bon sens nous enseignent que les deux notions ne découlent pas forcément l’une de l’autre et le pape le sait : les peines pour une entrée illégale au Vatican, pour lequel il est bien des « étrangers », ont été durcies. Belle fraternité ouverte !

On dira peut-être que l’ordre exposé par saint Thomas est trop humain, que dans cet humain-là se glisse parfois une pieuse justification de l’ostracisme, qu’il y manque le souffle de la folie de l’amour qui ne connaît ni raisons, ni ordre. La visée de Thomas n’est pas une mystique de l’amour et moins encore celle de l’Utopie égalitaire. L’inégalité dans l’amour peut exister de deux manières, dit Thomas. D’abord du côté du bien souhaité à l’ami. De ce point de vue, nous devons aimer tous les hommes car nous souhaitons pour tous la béatitude. Mais on peut parler, ensuite, de plus grande dilection « en raison de l’intensité plus grande de l’acte d’amour ».

Le « aimez-vous les uns les autres » prononcé au Cénacle, en comité restreint, est le commandement donné aux disciples en priorité. Le cœur du disciple ordonné selon la charité tente, d’une part, d’aimer Dieu par-dessus toute chose, ensuite celui qui lui est uni par une communauté de vie effective, quelle qu’en soit la nature, enfin d’avoir la disposition habituelle d’aimer tous les hommes. « Disposition » puisqu’il n’est pas possible que cet amour soit en acte tout le temps mais cette bienveillance doit nous rendre apte à devenir le proche de quiconque, fût-il étranger. Comme il nous est impossible de faire le bien à tous, nous ne pouvons pas aimer tout le monde selon ce rapport de bienfaisance, mais nous devons les aimer tous selon celui de la bienveillance, ce qui était déjà la doctrine de saint Augustin. Bien que la charité soit universelle, selon l’ordre que l’on a exposé, il serait cependant contraire à la nature et à la charité de négliger celui qui m’est uni par des liens de communauté pour accorder mes bienfaits à ceux qui me sont étrangers.

Voir ce que l’on voit… : une femme est une personne de sexe féminin

Le mercredi 16 avril, la Cour suprême du Royaume-Uni a tranché le litige qui opposait le gouvernement écossais et l’association For Women Scotland : les termes « femmes » et « sexe » utilisés dans la loi sur l’égalité adoptée en 2010, font référence « à une femme biologique et à un sexe biologique. Ce qui exclut les femmes « transgenres ».

L’affaire a débuté en 2018 : le Parlement écossais a adopté un projet de loi pour garantir l’équilibre entre les sexes dans les conseils d’administration du secteur public. Cette dernière offre une protection contre la discrimination, notamment celle liée au « sexe » et au « changement de sexe ».

Le gouvernement écossais soutient que les femmes transgenres titulaires ou non du certificat de reconnaissance de genre (GRC) ont droit aux protections assurées par la loi sur l’égalité aux femmes, tandis que For Women Scotland soutient qu’elles ne s’appliquent qu’aux personnes nées de sexe féminin.

Les cinq juges devaient donc décider si les implications de cette loi s’étendent ou non aux femmes transgenres titulaires d’un GRC et sur ce que la loi entend par « sexe » : s’agit-il de sexe biologique ou de sexe légal et « certifié », tel que défini par la loi de 2004 sur la reconnaissance du genre.

Pour le gouvernement écossais, la législation de 2004 disposait clairement que l’obtention d’un GRC équivaut à un changement de sexe « à toutes fins utiles ». Aidan O’Neill KC, représentant de For Women Scotland, plaidait pour une signification de « bon sens » des mots homme et femme, déclarant au tribunal que le sexe est un « état biologique immuable ».

« La décision unanime de cette cour est que les termes “femme” et “sexe” dans la loi sur l’égalité de 2010 font référence à une femme biologique et à un sexe biologique », a déclaré ce mercredi 16 avril Lord Patrick Hodge, vice-président de la Cour suprême, en rendant le verdict.

For Women Scotland est une association à but non lucratif fondée en juin 2018 « dans un contexte de malaise croissant » quant à la manière dont les droits des femmes sont affectés par « les projets du gouvernement écossais », est-il indiqué sur son site internet. Les membres de l’association se sont indignés de voir inclure les personnes transgenres dans les quotas de la loi visant à garantir l’égalité. Le système de financement de l’association est participatif, et avait collecté pas moins de 230.000 £, dont 70.000 £ provenant de J. K. Rowling, créatrice de la saga Harry Potter.

Vendredi saint pour des prêtres…

Un prêtre a été agressé par un individu vendredi saint, après l’office, au Carmel de Lisieux. L’agresseur a été interpellé. Sa garde à vue a été levée en raison de troubles psychiatriques.

Vers 12h30, un individu a interpellé un prêtre à l’issue de l’office au Carmel de Lisieux (Calvados). Il l’a empoigné par le col et menacé, avant de quitter les lieux. Ce même homme, un marginal âgé d’une quarantaine d’années, s’est présenté une seconde fois en fin d’après-midi. Il a été arrêté par les forces de l’ordre et placé en garde à vue.

Le prêtre, un septuagénaire, n’a pas été blessé mais il a été choqué. Il a décidé de porter plainte.

Le même jour à Tarascon, vers 15h20, un prêtre a été giflé par un individu à qui il avait demandé de faire preuve de respect. Légèrement blessé, le prêtre a également porté plainte. L’agresseur a pris la fuite mais a été identifié grâce à la vidéo-surveillance.

“Durant tout son pontificat, à l’image de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, il avait d’ailleurs justement voulu défendre la vie et les plus faibles”

Message de Louis de Bourbon :

C’est avec tristesse que j’ai appris le rappel à Dieu de notre Souverain Pontife, le pape François. Prions pour le repos de son âme, et pour que Dieu accueille auprès de lui son vicaire. Son décès, survenu le lendemain de la fête de la Résurrection du Seigneur, nous invite plus que jamais à être dans l’Espérance du Salut et du triomphe de la Vie sur la mort. Durant tout son pontificat, à l’image de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, il avait d’ailleurs justement voulu défendre la vie et les plus faibles de cette terre, dans une démarche véritablement apostolique. J’encourage également les catholiques de France et du monde entier à prier l’Esprit Saint afin que, guidé par ses lumières, le conclave choisisse un successeur au trône apostolique, capable de répandre l’Evangile dans notre monde.

Sede vacante

Le rappel à Dieu du Pape François, ce 21 avril, ouvre une période particulière où l’Eglise sera administrée pour les affaires courantes par le camerlingue, le cardinal Kevin Farrell.

Dans les 9 jours seront organisées les funérailles du Pape François, puis le Conclave dans un délai de 15 à 20 jours.

Prions pour le repos de l’âme du Pape François, prions pour les cardinaux qui se réuniront dans quelques jours en Conclave pour designer, assistés du Saint Esprit, le 267e Pape et prions pour l’Eglise.

Neuf jours de deuil, les « novemdiales », ont donc débuté dans l’Église universelle. Ainsi, outre la célébration de nombreuses messes, le rite de la constatation de la mort et de la mise en bière dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe a été présidé par le cardinal camerlingue, le cardinal Farell, lequel avait annoncé la mort du pape, en présence du doyen du sacré collège, du directeur et vice-directeur de la Direction de la santé et de l’hygiène du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican et des proches du pape défunt.

LOrdo Exsequiarum Romani Pontificis, modifié en novembre 2024, prévoit que les trois cercueils traditionnels de cyprès, de plomb et de chêne seront remplacés par un unique cercueil en bois et en zinc. En outre, le corps du pontife sera présenté à la vénération des fidèles à l’intérieur d’un cercueil ouvert dans la basilique Saint-Pierre, et non sur un catafalque. Le transfert du corps du pape défunt aura vraisemblablement lieu le matin du mercredi 23 avril. Les modalités seront communiquées mardi: elles doivent être définies par le collège cardinalice qui se réunit en congrégations générale.

L’inhumation doit, elle, se dérouler entre le quatrième et le sixième jour, comme cela été indiqué par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis. C’est le collège cardinalice qui donnera donc la date de cette inhumation. La messe des funérailles sera présidée par le doyen du Collège des cardinaux, le cardinal Re, dans la basilique Saint-Pierre. Les prédécesseurs du pape François à l’instar de Paul VI, de Jean-Paul Ier et de Jean-Paul II, ont vu leurs obsèques célébrées sur la place Saint-Pierre. Le cercueil du Pape sera ensuite conduit dans la basilique Sainte-Marie-Majeure: c’est dans cette église que le pape a émis le souhait d’être inhumé.

Les congrégations générales se réuniront dès que les cardinaux afflueront à Rome. Elles assurent la gestion des affaires courantes, l’organisation des funérailles et, surtout, du conclave, lequel doit se tenir entre le quinzième et le vingtième jour après la mort du pape (soit entre le 7 mai et le 13 mai 2025). Comme l’indique Universi Dominici Gregis,

« durant la période où le Siège apostolique est vacant, le gouvernement de l’Église est confié au Collège des Cardinaux seulement pour expédier les affaires courantes ou celles qui ne peuvent être différées (cf. n. 6) et pour la préparation de ce qui est nécessaire en vue de l’élection du nouveau Pontife. »

De quoi est composée la « congrégation générale » ? Elle comprend « tout le Collège jusqu’au commencement de l’élection ». Ainsi, « aux congrégations générales doivent participer tous les Cardinaux qui ne sont pas légitimement empêchés, dès qu’ils ont été informés de la vacance du Siège apostolique ». Cependant, « aux Cardinaux qui, selon la norme du n. 33 de la présente Constitution, ne jouissent pas du droit d’élire le Pontife, est accordée la faculté de s’abstenir, s’ils le préfèrent, de participer à ces congrégations générales ». Quant à la la congrégation particulière, elle

« est composée du Cardinal Camerlingue de la Sainte Église Romaine et de trois Cardinaux, un de chaque ordre, tirés au sort parmi les Cardinaux électeurs déjà arrivés à Rome. La charge de ces trois Cardinaux, dits assistants, cesse à la fin du troisième jour, et d’autres leur succèdent, toujours par tirage au sort, pour une égale durée, même après le commencement de l’élection. »

Si « les questions les plus importantes sont traitées, si nécessaire, par l’assemblée des Cardinaux électeurs »les affaires ordinaires « continuent à être traitées par la congrégation particulière des Cardinaux. » En effet,

 « dans les congrégations particulières, on doit traiter seulement les questions d’importance mineure qui se présentent au jour le jour ou d’un moment à l’autre. Mais s’il surgit des questions plus graves qui demandent un examen plus approfondi, elles doivent être soumises à la congrégation générale. En outre, ce qui a été décidé, résolu ou repoussé dans une congrégation particulière ne peut être abrogé, modifié ou accordé dans une autre ; le droit d’agir ainsi appartient seulement à la congrégation générale, et à la majorité des voix. »

Enfin, pour ce qui concerne le gouvernement civil de la Cité du Vatican, il est assuré par le Collège des Cardinaux, comme le rappelle également Universi Dominici Gregis.

Message de Notre-Dame de Chrétienté à l’occasion du rappel à Dieu du Pape François

Communiqué de Philippe Darantière, président de Notre-Dame de Chrétienté :

A la suite de l’annonce du rappel à Dieu de notre Pape François ce 21 avril 2025, Notre-Dame de Chrétienté́ invite tous ses pèlerins à prier pour le repos de son âme, et à remercier Notre Seigneur Jésus-Christ pour les grâces reçues pendant les douze années de ce pontificat.

Que Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres accordent à ses enfants endeuillés par cette disparition les grâces de la consolation et de l’espérance.

Que l’Esprit-Saint, souffle de sagesse et de vérité, donne au conclave à venir l’intelligence et le conseil pour discerner le choix de notre futur pape, la force et la science pour affronter avec courage et fidélité les défis de notre Eglise, la piété et la crainte de Dieu pour donner à l’Eglise dans la prière et l’humilité le pasteur qui la gardera dans la fidélité au dépôt de la foi.

Notre-Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous !

Philippe Darantière
Notre-Dame de Chrétienté

Les défis de la nouvelle tête de l’Enseignement catholique

Michel Valadier, directeur de la Fondation pour l’école, analyse dans France catholique les défis qui attendent les nouveaux dirigeants de l’école catholique. Extraits :

[…]

Depuis, le “caractère propre” s’est fondu dans le paysage, au point de susciter la création d’écoles entièrement libres :

SOS Chrétiens d’Orient salue la mémoire du pape François

Communiqué de SOS Chrétiens d’Orient :

Le Pape François vient de rendre son âme à Dieu. SOS Chrétiens d’Orient s’associe à la prière des fidèles du monde entier afin que Dieu miséricordieux accueille Son serviteur.

« L’Orient et la paix en Orient ont toujours été au cœur des prières du Saint-Père » rappelle Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient. Ainsi, en septembre 2013, lance-t-il une veillée de prières dans le monde entier, tout spécialement, à l’intention de sa « Syrie bien-aimée et martyre », alors que des bombardement massifs étaient annoncés sur le pays. En octobre 2024, il écrivait aux catholiques du Proche Orient – « Je suis avec vous, habitants de Gaza, meurtris et épuisés, qui êtes chaque jour dans mes pensées et mes prières » – et annonçait une journée de jeûne et de prière pour le Proche Orient.

« De même », continue Benjamin Blanchard, « durant ses douze années de règne, il n’a pas manqué d’établir de nombreux liens avec les Eglises orientales. Je pense notamment à ses rencontres avec le patriarche Cyrille de Moscou, avec le  patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée I, ou encore avec Théodore II, Pape copte orthodoxe d’Alexandrie et Patriarche de toute l’Afrique et du siège de Saint-Marc, permettant ainsi la réunion des « successeurs de saint Pierre et de saint Marc », et signant avec un lui une déclaration «de fraternité et d’amitié».

SOS Chrétiens d’Orient se souvient tout particulièrement de ce voyage du pape François au Caire, en avril 2017, trois semaines après des attentats djihadistes qui avaient fait des dizaines de victimes dans les églises coptes. Invités à la messe pontificale, les cadres de l’association avaient pu prier aux intentions du Saint Père. Mais c’est surtout son voyage en Irak en 2021, qui a marqué les chrétiens orientaux. « Nous y étions également et cela a été un moment marquant de son pontificat » se souvient Benjamin Blanchard. « Le Saint-Père a pris des risques, puisqu’on sait qu’un attentat a été déjoué de peu lors de sa présence sur le sol irakien. Il l’a dit lui-même : il a été très marqué par son déplacement à Mossoul puis à Qaraqosh, notamment par la vue des églises détruites et les témoignages des Irakiens rencontrés ».

Dans leurs missions, les volontaires de SOS Chrétiens d’Orient ne manqueront donc pas de s’associer à la prière de l’Eglise.

François, l’Oriental

Communiqué de L’Oeuvre d’Orient :

Alors que le Saint-Père François vient de décéder, L’Œuvre d’Orient exprime sa profonde gratitude pour son ministère fécond et son attention particulière envers les Églises orientales.

En Argentine, en tant que provincial de la Compagnie de Jésus puis comme archevêque et ordinaire pour les orientaux catholiques de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio a développé une affection particulière pour les chrétiens d’Orient, renforcée par la présence significative de Libanais maronites et d’Ukrainiens dans son pays. Il confiait récemment son attachement à la liturgie byzantine, qui l’a nourri à de nombreuses occasions tout au long de sa vie.

Après son élection en 2013, le pape François a manifesté une grande sollicitude pour les chrétiens d’Orient et les peuples du monde arabe. Ses voyages en Irak, en Turquie, en Grèce, en Arménie, en Géorgie, en Égypte et en Roumanie ont été autant d’occasions de manifester cet engagement. En Roumanie, il a reconnu le martyre de sept évêques gréco-catholiques, tués en haine de la foi sous le régime communiste entre 1950 et 1970, soulignant ainsi son attachement à la mémoire des martyrs de l’Église. Il a également exprimé son désir de se rendre au Liban, mais ce voyage n’a pu se concrétiser en raison de l’absence de chef d’État dans le pays à ce moment-là.

Son engagement dans le dialogue interreligieux s’est illustré par son voyage historique à Abou Dhabi en février 2019, où il a signé avec le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune. Ce geste marquant témoigne de sa volonté de renforcer les liens avec le monde arabo-musulman et de promouvoir la paix entre les religions.

Partout dans le monde, il a souhaité soutenir les chrétiens, indépendamment de leur communauté, et a été particulièrement soucieux de favoriser la relation œcuménique. Son engagement pour l’unité des chrétiens s’est traduit par de nombreuses rencontres avec les Églises orientales séparées lors de ses voyages apostoliques.

En 2014, pour son premier voyage à l’étranger, il s’est rendu en Terre Sainte, rappelant le pèlerinage du pape Paul VI. Il y a rencontré le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, avec qui il s’est recueilli au Saint-Sépulcre et a signé une déclaration commune sur le cheminement œcuménique.

Même dans les moments difficiles, le pape François a montré une attention particulière aux communautés chrétiennes en détresse. Ainsi, il a adressé des appels quotidiens aux paroisses de Gaza tous les jours depuis le début des bombardements à Gaza, y compris lors de dernier Triduum pascal.

En créant cardinaux Sa Béatitude Berhaneyesus Demerew Souraphiel, archevêque majeur de l’Église catholique éthiopienne, Sa Béatitude Louis Raphaël Sako, patriarche des chaldéens, et plus récemment Son Éminence Mykola Bychok, évêque gréco-catholique ukrainien, le Saint-Père a renouvelé sa confiance et celle de toute l’Église envers les Églises orientales.

Chaque année, il a reçu les membres de la ROACO (Réunion des Œuvres d’Aide aux Églises Orientales), dont le directeur général de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, témoignant de son soutien constant aux œuvres en faveur des Églises orientales.

L’Œuvre d’Orient exprime sa profonde reconnaissance pour l’amour que le pape François a témoigné envers l’Orient – chrétien comme non chrétien – se mettant au service de tous avec une attention particulière aux plus vulnérables.

3 millions de roses pour Marie !

Le mois de mai approche, ce mois dédié à la Vierge Marie.

Et pour l’honorer, nous voulons lui offrir le plus beau des cadeaux : 3 millions de roses !

Ces roses représentent des dizaines de chapelet, cette prière que Marie aime tant !

Elle-même nous l’a demandé à plusieurs reprises dans ses apparitions :
– à Gietrzwald (Pologne, 1877) : « Je désire que vous récitiez le rosaire tous les jours. »
– à Fatima (Portugal, 13 juin 1917) : « Priez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix dans le monde et le salut de vos âmes »
– à la rue du Bac (Paris, 18 juillet 1830) : « Récitez bien votre chapelet, c’est le trésor de la communauté ».

Unissez-vous à ce cadeau pour la Vierge Marie pour offrir ces 3 millions de roses spirituelles à Marie : priez des dizaines de chapelet avec vos proches sur Rosario, en cliquant sur ce lien : https://rosario.app/3mrpm_fr_16042025

Une fois le but atteint, afin de symboliser toutes les prières offertes pendant le mois de mai, Rosario matérialisera cet immense cadeau par un imposant hommage floral au sanctuaire de Fatima (Portugal), où la Vierge est apparue il y a 100 ans !

Vous vous souvenez peut-être de cette belle initiative l’an dernier ? L’hommage floral avait été magnifique… et très touchant !

Chaque dizaine de chapelet récitée, c’est une fleur offerte à la Vierge !

Très beau mois de Marie à vous !

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Pèlerinage en Turquie pour célébrer le centenaire du concile de Nicée

Nous republions ici cet article déjà paru le 24 mars pour ceux qui ne l’auraient pas vu:

A l’occasion du 17e centenaire du concile de Nicée – d’où nous vient l’essentiel de notre Credo –, Routes bibliques (en partenariat avec le Salon beige) organise un pèlerinage dans différentes villes qui ont reçu les premières Eglises et les premiers conciles (Nicée, Constantinople, Ephèse et bien d’autres) du 10 au 18 novembre prochains.

Inscrivez-vous vite, le nombre de places est limité.

Pour tous les détails, c’est ici.

La Chapelle Basse-Mer et la mémoire vendéenne

Notre ami Reynald Secher, excellent historien de la Vendée martyrisée, vient de nous adresser le programme pour la journée d’inauguration de la Dîmerie qu’il a restaurée à la Chapelle Basse-Mer:

« Nous voulons Dieu »

A défaut d’avoir un peu d’attention de la part d’Emmanuel Macron, voici le message de Donald Trump à l’occasion de Pâques :

Melania et moi souhaitons à tous de joyeuses Pâques ! Que vous alliez à l’église ou que vous suiviez le culte depuis chez vous, que ce jour soit rempli de paix et de joie pour tous ceux qui célèbrent la résurrection de Jésus-Christ. IL EST RESSUSCITÉ !

 

Pâques, une leçon pour notre époque

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Le catholicisme semble connaître, en France, un certain regain spirituel ces dernières années. S’agit-il un feu de paille ? Ou l’aveu inattendu d’une crise intérieure profonde que beaucoup se refusaient, jusqu’alors, de voir ?

Il n’y a pas que les enfants qui le savent : les œufs de Pâques les plus savoureux contiennent en leur cœur des friandises attendues. Il en va de même pour les articles de Jean-Marie Guénois, spécialiste des questions religieuses pour Le Figaro. Dernier exemple en date, l’entretien, publié à l’occasion du week-end pascal, qu’il a rondement mené avec le religieux dominicain et Youtubeur frère Paul-Adrien. Au menu de l’interview : le carême en tendance, l’augmentation significative du nombre de catéchumènes, le rayonnement de l’Evangile par la médiation des réseaux sociaux mais aussi la question des scandales dans l’Eglise et l’enjeu de la crédibilité de l’institution ecclésiale. Un check-up complet de l’état de santé de la foi chrétienne dans l’hexagone.

Pour les observateurs attentifs, ce qui se passe actuellement,dans l’univers catholique français, surprend et interroge. Alors que jamais, sans doute, l’Eglise en France n’avait subi pareille déroute publicitaire – la sortie de l’ouvrage Abbé Pierre : la fabrique d’un saint de Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin, le jour significatif du Jeudi Saint, en est le dernier avatar –, les pratiques religieuses populaires reviennent en force, à l’instar des processions, des pèlerinages ou des chemins de croix en plein air. La mise en lumière de désordres d’une partie du clergé et de leur gestion parfois problématique aurait dû, en toute logique, étioler a minima les conversions au catholicisme et frapper l’ensemble des prêtres de suspicion.Ce n’est pourtant pas ce qui se passe absolument. Comment même expliquer l’intérêt grandissant des jeunes générations pour les questions religieuses touchant au christianisme ? Hier soir, ils étaient 17 788 adolescents et adultes à recevoir le baptême. Un chiffre que nul n’aurait envisagé il y a cinq ans.

Dieu n’est pas mort

A l’heure où tout change et où une information, aussitôt transmise, se trouve chassée par une autre, la Bonne Nouvelle du Seigneur est-elle appelée à subir le même sort ?Dit autrement : cet engouement pour le Christ et son message, relève-t-il d’un simple effet de mode ou d’une véritable lame de fond ? On mesure le vertige que provoque une telle interrogation. Il faut bien admettre que les questions existentielles, appartenant au domaine de l’intime, bien malin qui se prétendrait capable de sonder les reins et les cœurs. Il n’empêche, le frère Paul-Adrien voit juste lorsqu’il constate : « Le grand corps social, athée, militant est en train de fondre au soleil. Le christianisme, avec la figure de Jésus, est redevenu une réponse possible. »

Très certainement, c’est là que réside le plus intéressant de la situation présente. L’homme, animal religieux malgré lui, ou à ses dépens selon certains, reste habité par le vertige de sa condition. Des interrogations relatives à son devenir, à l’au-delà et à la portée de ses actes, ne cessent de le traverser ou finissent, s’il avait voulu les chasser, par lui revenir en boomerang. De Descartes à Rousseau, la modernité s’était attachée à reléguer Dieu à la sphère privée. La postmodernité, plus pernicieuse, ambitionnait d’arracher aux hommes le désir même de Dieu. La révolution sexuelle de mai 68, la marchandisation du confort promue par la société de consommation, le culte de l’homo festivus fustigé par Murray et la promotion du bien-être qui s’étale sous nos yeux laissaient penser que la partie était gagnée. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir été prévenus par Saint-Exupéry : « On ne peut plus vivre de frigidaires, de politique, de bilans et de mots croisés ». Oui, Dieu n’est pas mort. A l’heure de Pâques, une fois encore, il se rappelle à nous.

Boue existentielle des réseaux sociaux

Bien sûr, les réseaux sociaux avec leurs algorithmes et leur mode de procéder entraînent leurs utilisateurs dans une forme de dépendance. Assurément, ils charrient dans leurs cortègeleurs lots de facilités, d’erreurs, de dégâts affectifs, d’affaiblissements de la réflexion, de replis sur soi-même. Mais ils offrent aussi, dans cette boue existentielle, un miroir de ce que l’on ne peut trouver qu’ailleurs. Rien ne saurait remplacer le don de soi, une poignée de main offerte, un sourire partagé, un service rendu, une prière accomplie dans le secret de sa chambre, à l’image de Maximus qui, dans le film Gladiator, ne manque pas de se relier à sa femme et son fils par le langage de son âme.

La grâce de la Résurrection, hier comme aujourd’hui, vient nous rappeler que rien ne saurait remplacer le sacrifice et l’amour. En un mot comme en cent, rien ne saurait remplacer Dieu. Comme le négatif photographique permit au linceul de Turin de dévoiler ses secrets, les réseaux sociaux permettent,en creux, de montrer les aspirations qu’ils ne sauront jamais combler. Ils orientent, sans en avoir conscience, vers une issue de secours, une porte de sortie qu’ils pensaient pouvoir masquer : celle du réel. Or le réel, le voici : le cœur humain, avec ses besoins profonds, réclame de croire aux étoiles, aux signes, au surnaturel, à l’éternité.

A la mort du Christ, tout semblait contraire à ses disciples. Ses plus proches – ses apôtres à l’exception d’un seul, l’avaient ou trahi, ou renié, ou abandonné. Pitoyable spectacle. Tout donnait en effet le sentiment d’un grand gâchis, d’une aventure manquée. Et pourtant.

En ce jour de Pâques, il n’est pas interdit de se le demander : et si cette grand débandade spirituelle de ces dernières dizaines d’année ne sonnait pas l’heure d’une révolte des consciences ? Et si, finalement, après avoir fait le choix de compter sur lui-même, il n’était pas temps, pour l’homme, de revenir à des choses plus sérieuses ? Et s’il n’était pas temps, pour l’homme, de s’en remettre à ce qui le dépasse et qu’on appelle Dieu ? Les sceptiques attendront, comme toujours. Mais les croyants, eux, savent par la foi qui les habite, que Dieu n’a pas dit son dernier mot. Et c’est dans cette intime conviction que toute espérance invincible prend sa source.

Pâques 2025 : une nouvelle soif de Dieu ?

Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :

  • Abbé Dedieu, curé de la Garenne-Colombes
  • Etienne DE PRÊMARE, responsable du catéchuménat de Toulouse
  • Tom FOUCHER, étudiant en histoire

Carlo ACUTIS : un saint pour le XXIe siècle

Dans les Belles figures de l’Histoire, Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent l’abbé Vincent de Mello :

 

Terres de Mission : L’art chrétien n’est pas mort !

Pour ce dimanche de Pâques, “Terres de Mission” reçoit tour à tour deux personnes engagées dans la promotion de l’art chrétien, mais de façon très différente. Tout d’abord, Hubert de Torcy, président de Saje production, société dédiée à la distribution et à la production de films chrétiens, nous présente ses derniers films et les récents développements de sa société (qui vient notamment de sortir le premier films qu’elle a produit : “De mauvaise foi”).

Puis, Marie Nicolardot, jeune vitrailliste installée à Sablé-sur-Sarthe, près de Solesmes, nous présente ce métier traditionnel, qui est aussi une passion et qui connaît un regain de popularité.

 

Resurrexit sicut dixit alleluia

Commentaire de Dom Guéranger :

La nuit du Samedi au Dimanche voit enfin s’épuiser ses longues heures ; et le lever du jour est proche. Marie, le cœur oppressé, attend avec une courageuse patience le moment fortuné qui doit lui rendre son fils. Madeleine et ses compagnes ont veillé toute la nuit, et ne tarderont pas à se mettre en marche vers le saint tombeau. Au fond des limbes, l’âme du divin Rédempteur s’apprête à donner le signal du départ à ces myriades d’âmes justes si longtemps captives, qui l’entourent de leur respect et de leur amour. La mort plane en silence sur le sépulcre où elle retient sa victime. Depuis le jour où elle dévora Abel, elle a englouti d’innombrables générations ; mais jamais elle n’a tenu dans ses liens une si noble proie. Jamais la sentence terrible du jardin n’a reçu un si effrayant accomplissement ; mais aussi jamais la tombe n’aura vu ses espérances déjouées par un si cruel démenti. Plus d’une fois, la puissance divine lui a dérobé ses victimes : le fils de la veuve de Naïm, la fille du chef de la synagogue, le frère de Marthe et de Madeleine lui ont été ravis ; mais elle les attend à la seconde mort. Il en est un autre ce pendant, au sujet duquel il est écrit : « O mort, je sciai ta mort ; tombeau, je serai ta ruine. ». Encore quelques instants : les deux adversaires vont se livrer combat.

De même que l’honneur de la divine Majesté ne pouvait permettre que le corps uni à un Dieu attendît dans la poussière, comme celui des pécheurs, le moment où la trompette de l’Ange nous doit tous appeler au jugement suprême ; de même il convenait que les heures durant lesquelles la mort devait prévaloir fussent abrégées. « Cette génération perverse demande un prodige, avait dit le Rédempteur ; il ne lui en sera accordé qu’un seul : celui du prophète Jonas. » Trois jours de sépulture : la fin de la journée du Vendredi, la nuit suivante, le Samedi tout entier avec sa nuit, et les premières heures du Dimanche ; c’est assez : assez pour la justice divine désormais satisfaite : assez pour certifier la mort de l’auguste victime et pour assurer le plus éclatant des triomphes : assez pour le cœur désolé de la plus aimante des mères.

« Personne ne m’ôte la vie ; c’est moi-même qui la dépose ; j’ai le pouvoir de la quitter, et j’ai aussi celui de la reprendre ». Ainsi parlait aux Juifs le Rédempteur avant sa Passion : la mort sentira tout à l’heure la force de cette parole de maître. Le Dimanche, jour de la Lumière, commence à poindre ; les premières lueurs de l’aurore combattent déjà les ténèbres. Aussitôt l’âme divine du Rédempteur s’élance de la prison des limbes, suivie de toute la foule des âmes saintes qui l’environnaient. Elle traverse en un clin d’œil l’espace, et pénétrant dans le sépulcre, elle rentre dans ce corps qu’elle avait quitté trois jours auparavant au milieu des angoisses de l’agonie. Le corps sacré se ranime, se relève, et se dégage des linceuls, des aromates et des bandelettes dont il était entouré. Les meurtrissures ont disparu, le sang est revenu dans les veines ; et de ces membres lacérés par les fouets, de cette tête déchirée par les épines, de ces pieds et de ces mains perces par les clous, s’échappe une lumière éclatante qui remplit la caverne. Les saints Anges, qui adorèrent avec attendrissement l’enfant de Bethléhem, adorent avec tremblement le vainqueur du tombeau. Ils plient avec respect et déposent sur la pierre où le corps immobile reposait tout à l’heure, les linceuls dont la piété des deux disciples et des saintes femmes l’avait enveloppé.

Mais le Roi des siècles ne doit pas s’arrêter davantage sous cette voûte funèbre ; plus prompt que la lumière qui pénètre le cristal, il franchit l’obstacle que lui opposait la pierre qui fermait l’entrée de la caverne, et que la puissance publique avait scellée et entourée de soldats armés qui faisaient la garde. Tout est resté intact ; et il est libre, le triomphateur du trépas ; ainsi, nous disent unanimement les saints Docteurs, parut-il aux yeux de Marie dans l’étable, sans avoir fait ressentir aucune violence au sein maternel. Ces deux mystères de notre foi s’unissent, et proclament le premier et le dernier terme de la mission du Fils de Dieu : au début, une Vierge-Mère ; au dénouement, un tombeau scellé rendant son captif.

Le silence le plus profond règne encore, à ce moment où l’Homme-Dieu vient de briser le sceptre de la mort. Son affranchissement et le nôtre ne lui ont coûté aucun effort. O Mort ! Que reste-t-il maintenant de ton empire ? Le péché nous avait livrés à toi ; tu te reposais sur ta conquête ; et voici que ta défaite est au comble. Jésus, que tu étais si fière de tenir sous ta cruelle loi, t’a échappé ; et nous tous, après que tu nous auras possédés, nous t’échapperons aussi. Le tombeau que tu nous creuses deviendra notre berceau pour une vie nouvelle ; carton vainqueur est le premier-né entre les morts ; et c’est aujourd’hui la Pâque, le Passage, la délivrance, pour Jésus et pour tous ses frères. La route qu’il a frayée, nous la suivrons tous ; et le jour viendra où toi qui détruis tout, toi l’ennemie, tu seras anéantie à ton tour par le règne de l’immortalité. Mais dès ce moment nous contemplons ta défaite, et nous répétons, pour ta honte, ce cri du grand Apôtre : « O Mort, qu’est devenue ta victoire ? Qu’as-tu fait de ton glaive ? Un moment tu as triomphé, et te voilà engloutie dans ton triomphe. »

Mais le sépulcre ne doit pas rester toujours scellé ; il faut qu’il s’ouvre, et qu’il témoigne au grand jour que celui dont le corps inanimé l’habita quelques heures l’a quitté pour jamais. Soudain la terre tremble, comme au moment où Jésus expirait sur la croix, mais ce tressaillement du globe n’indique plus l’horreur ; il exprime l’allégresse. L’Ange du Seigneur descend du ciel ; il arrache la pierre d’entrée, et s’assied dessus avec majesté ; une robe éblouissante de blancheur est son vêtement, et ses regards lancent des éclairs. A son aspect, les gardes tombent par terre épouvantés ; ils sont là comme morts, jusqu’à ce que la bonté divine apaisant leur terreur, ils se relèvent, et, quittant ce lieu redoutable, se dirigent vers la ville, pour rendre compte de ce qu’ils ont vu.

Cependant Jésus ressuscité, et dont nulle créature mortelle n’a encore contemplé la gloire, a franchi l’espace, et en un moment il s’est réuni à sa très sainte Mère. Il est le Fils de Dieu, il est le vainqueur de la mort ; mais il est aussi le fils de Marie. Marie a assisté près de lui jusqu’à la fin de son agonie ; elle a uni le sacrifice de son cœur de mère à celui qu’il offrait lui-même sur la croix ; il est donc juste que les premières joies de la résurrection soient pour elle. Le saint Évangile ne raconte pas l’apparition du Sauveur à sa Mère, tandis qu’il s’étend sur toutes les autres ; la raison en est aisée à saisir. Les autres apparitions avaient pour but de promulguer le fait de la résurrection ; celle-ci était réclamée par le cœur d’un fils, et d’un fils tel que Jésus. La nature et la grâce exigeaient à la fois cette entrevue première, dont le touchant mystère fait les délices des âmes chrétiennes. Elle n’avait pas besoin d’être consignée dans le livre sacré ; la tradition des Pères, à commencer par saint Ambroise, suffisait à nous la transmettre, quand bien même nos cœurs ne l’auraient pas pressentie ; et lorsque nous en venons à nous demander pour quelle raison le Sauveur, qui devait sortir du tombeau le jour du Dimanche, voulut le faire dès les premières heures de ce jour, avant même que le soleil eût éclairé l’univers, nous adhérons sans peine au sentiment des pieux et savants auteurs qui ont attribué cette hâte du Fils de Dieu à l’empressement qu’éprouvait son cœur, de mettre un terme à la douloureuse attente de la plus tendre et de la plus affligée des mères.

Quelle langue humaine oserait essayer de traduire les épanchements du Fils et de la Mère, à cette heure tant désirée ? Les yeux de Marie, épuisés de pleurs et d’insomnie, s’ouvrant tout à coup à la douce et vive lumière qui lui annonce l’approche de son bien-aimé ; la voix de Jésus retentissant à ses oreilles, non plus avec l’accent douloureux qui naguère descendait de la croix et transperçait comme d’un glaive son cœur maternel, mais joyeuse et tendre, comme il convient à un fils qui vient raconter ses triomphes à celle qui lui a donné le jour ; l’aspect de ce corps qu’elle recevait dans ses bras, il y a trois jours, sanglant et inanimé. maintenant radieux et plein de vie, lançant comme les reflets de la divinité à laquelle il est uni ; les caresses d’un tel fils, ses paroles de tendresse, ses embrassements qui sont ceux d’un Dieu ; pour rendre cette scène sublime, nous n’avons que le mot du pieux abbé Rupert, qui nous dépeint l’effusion de joie dont le cœur de Marie se trouve alors rempli, comme un torrent de bonheur qui l’enivre et lui enlève le sentiment des douleurs si poignantes qu’elle a ressenties.

Toutefois cette invasion des délices que le Fils divin avait préparées à sa mère ne fut pas aussi subite que les paroles de ce dévot auteur du XIIe siècle nous donneraient à l’entendre. Notre Seigneur a bien voulu décrire lui-même cette ineffable scène dans une révélation qu’il fit à la séraphique vierge sainte Thérèse. Il daigna lui confier que l’accablement de la divine Mère était si profond, qu’elle n’eût pas tardé à succomber à son martyre, et que lorsqu’il se montra à elle au moment où il venait de sortir du tombeau, elle eut besoin de quelques moments pour revenir à elle-même avant d’être en état de goûter une telle joie ; et le Seigneur ajoute qu’il resta longtemps auprès d’elle, parce que cette présence prolongée lui était nécessaire.

Nous, chrétiens, qui aimons notre Mère, qui l’avons vue sacrifier pour nous son propre fils sur le Calvaire, partageons d’un cœur filial la félicité dont Jésus se plaît à la combler en ce moment, et apprenons en même temps à compatir aux douleurs de son cœur maternel. C’est ici la première manifestation de Jésus ressuscité : récompense de la foi qui veilla toujours au cœur de Marie, pendant même la sombre éclipse qui avait duré trois jours. Mais il est temps que le Christ se montre à d’autres, et que la gloire de sa résurrection commence à briller sur le monde. Il s’est fait voir d’abord à celle de toutes les créatures qui lui était la plus chère, et qui seule était digne d’un tel bonheur ; maintenant, dans sa bonté, il va récompenser, par sa vue pleine de consolation, les âmes dévouées qui sont demeurées fidèles à son amour, dans un deuil trop humain peut-être, mais inspiré par une reconnaissance que ni la mort, ni le tombeau n’avaient découragée.

Hier, Madeleine et ses compagnes, lorsque le coucher du soleil vint annoncer que, selon l’usage des Juifs, le grand Samedi faisait place au Dimanche, sont allées par la ville acheter des parfums, pour embaumer de nouveau le corps de leur cher maître, aussitôt que la lumière du jour leur permettra d’aller lui rendre ce pieux devoir. La nuit s’est passée sans sommeil ; et les ombres ne sont pas encore totalement dissipées, que Madeleine, avec Marie, mère de Jacques, et Salomé, est déjà sur le chemin qui conduit au Calvaire, près duquel est le sépulcre où repose Jésus. Dans leur préoccupation, elles ne s’étaient pas même demandé quels bras elles emploieraient pour déranger la pierre qui ferme l’entrée de la grotte ; moins encore ont-elles songé au sceau de la puissance publique qu’il faudrait auparavant briser, et aux gardes qu’elles vont rencontrer près du tombeau. Aux premiers rayons du jour, elles arrivent au terme de leur pieux voyage ; et la première chose qui frappe leurs regards, c’est la pierre qui fermait l’entrée, ôtée de sa place, et laissant pénétrer le regard dans les profondeurs de la chambre sépulcrale. L’Ange du Seigneur, qui avait eu mission de déranger cette pierre et qui s’était assis dessus comme sur un trône, ne les laisse pas longtemps dans la stupeur qui les a saisies : « Ne craignez pas, leur dit-il ; je sais que vous cherchez Jésus ; il n’est plus ici ; il est ressuscité, comme il l’avait dit ; pénétrez vous-mêmes dans le tombeau, et reconnaissez la place où il a reposé. »

C’était trop pour ces âmes que l’amour de leur maître transportait, mais qui ne le connaissaient pas encore par l’esprit. Elles demeurent « consternées », nous dit le saint Évangile. C’est un mort qu’elles cherchent, un mort chéri ; on leur dit qu’il est ressuscité ; et cette parole ne réveille chez elles aucun souvenir. Deux autres Anges se présentent à elles dans la grotte tout illuminée de l’éclat qu’ils répandent. Éblouies de cette lumière inattendue, Madeleine et ses compagnes, nous dit saint Luc, abaissent vers la terre leurs regards mornes et étonnés. « Pourquoi cherchez-vous chez les morts, leur disent les Anges, celui qui est vivant ? Rappelez-vous donc ce qu’il vous disait en Galilée : qu’il serait crucifié, et que, le troisième jour, il ressusciterait. » Ces paroles font quelque impression sur les saintes femmes ; et au milieu de leur émotion, un léger souvenir du passé semble renaître dans leur mémoire. « Allez donc, continuent les Anges ; dites aux disciples et à Pierre qu’il est ressuscité, et qu’il les devancera en Galilée. »

Elles sortent en hâte du tombeau et se dirigent vers la ville, partagées entre la terreur et un sentiment de joie intérieure qui les pénètre comme malgré elles. Cependant elles n’ont vu que les Anges, et un sépulcre ouvert et vide. A leur récit, les Apôtres, loin de se laisser aller à la confiance, attribuent, nous dit encore saint Luc, à l’exaltation d’un sexe faible tout ce merveilleux qu’elles s’accordent à raconter. La résurrection prédite si clairement, et à plusieurs reprises, par leur maître, ne leur revient pas non plus en mémoire. Madeleine s’adresse en particulier à Pierre et à Jean ; mais que sa foi à elle est faible encore ! Elle est partie pour embaumer le corps de son cher maître, et elle ne l’a pas trouvé ; sa déception douloureuse s’épanche encore devant les deux Apôtres : « Ils ont enlevé, dit-elle, le Seigneur du tombeau ; et nous ne savons pas où ils l’ont mis. »

Pierre et Jean se déterminent à se rendre sur le lieu. Ils pénètrent dans la grotte ; ils voient les linceuls disposés en ordre sur la table de pierre qui a reçu le corps de leur maître ; mais les Esprits célestes qui font la garde ne se montrent point à eux. Jean cependant, et c’est lui-même qui nous en rend témoignage, reçoit en ce moment la foi : désormais il croit à la résurrection de Jésus. Nous ne faisons que passer rapidement sur des récits que nous aurons occasion de méditer plus tard, lorsque la sainte Liturgie les ramènera sous nos yeux. En ce moment, il s’agit seulement de suivre dans leur ensemble les événements de ce jour, le plus grand des jours.

Jusqu’à cette heure, Jésus n’a encore apparu qu’à sa Mère : les femmes n’ont vu que des Anges qui leur ont parlé. Ces bienheureux Esprits leur ont commandé d’aller annoncer la résurrection de leur maître aux disciples et à Pierre. Elles ne reçoivent pas cette commission pour Marie ; il est aisé d’en saisir la raison : le fils s’est déjà réuni a sa mère ; et la mystérieuse et touchante entrevue se poursuit encore durant ces préludes. Mais déjà le soleil brille de tous ses feux, et les heures de la matinée avancent : c’est l’Homme-Dieu qui va proclamer lui-même le triomphe que le genre humain vient de remporter en lui sur la mort. Suivons avec un saint respect l’ordre de ces manifestations, et efforçons-nous respectueusement d’en découvrir les mystères. Madeleine, après le retour des deux Apôtres, n’a pu résister au désir de visiter de nouveau la tombe de son maître. La pensée de ce corps qui a disparu, et qui, peut-être, devenu le jouet des ennemis de Jésus, git sans honneurs et sans sépulture, tourmente son âme ardente et bouleversée. Elle est repartie, et bientôt elle arrive à la porte du sépulcre. Là, dans son inconsolable douleur, elle se livre a ses sanglots ; puis bientôt, se penchant vers l’intérieur de la grotte, elle aperçoit les deux Anges assis chacun à une des extrémités de la table de pierre sur laquelle le corps de Jésus fut étendu sous ses veux. Elle ne les interroge pas ; ce sont eux qui lui parlent : « Femme, disent-ils, pourquoi pleures-tu ? » — « Ils ont enlevé mon maître, et je ne sais où ils l’ont mis. » Et après ces paroles, elle sort brusquement du sépulcre, sans attendre la réponse des Anges. Tout à coup, à l’entrée de la grotte, elle se voit en face d’un homme, et cet homme est Jésus. Madeleine ne le reconnaît pas ; elle est à la recherche du corps mort de son maître ; elle veut l’ensevelir de nouveau. L’amour la transporte, mais la foi n’éclaire pas cet amour ; elle ne sent pas que celui dont elle cherche la dépouille inanimée est là, vivant, près d’elle.

Jésus, dans son ineffable condescendance, daigne lui faire entendre sa voix : « Femme, lui dit-il, pourquoi pleures-tu ? Que cherches-tu ? » Madeleine n’a pas reconnu cette voix ; son cœur est comme engourdi par une excessive et aveugle sensibilité ; elle ne connaît pas encore Jésus par l’esprit. Ses veux se sont pourtant arrêtés sur lui ; mais son imagination qui l’entraîne lui fait voir dans cet homme le jardinier chargé de cultiver le jardin qui entoure le sépulcre. Peut-être, se dit-elle, est-ce lui qui a dérobé le trésor que je cherche ; et sans réfléchir plus longtemps, elle s’adresse à lui-même sous cette impression : « Seigneur, dit-elle humblement à l’inconnu, si c’est vous qui l’avez enlevé, dites-moi où vous l’avez mis, et je vais l’emporter. » C’était trop pour le cœur du Rédempteur des hommes, pour celui qui daigna louer hautement chez le Pharisien l’amour de la pauvre pécheresse ; il ne peut plus tarder à récompenser cette naïve tendresse ; il va l’éclairer. Alors, avec cet accent qui rappelle à Madeleine tant de souvenirs de divine familiarité, il parle ; mais il ne dit que ce seul mot : « Marie ! » — « Cher maître ! » répond avec effusion l’heureuse et humble femme, illuminée tout à coup des splendeurs du mystère. Elle s’élance, et voudrait coller ses lèvres à ces pieds sacrés, dans l’embrassement desquels elle reçut autrefois son pardon. Jésus l’arrête ; le moment n’est pas venu de se livrer à de tels épanchements. Il faut que Madeleine, premier témoin de la résurrection de l’Homme-Dieu, soit élevée, pour prix de son amour, au plus haut degré de l’honneur. Il ne convient pas que Marie révèle à d’autres les secrets sublimes de son cœur maternel ; c’est à Madeleine de témoigner de ce qu’elle a vu, de ce qu’elle a entendu dans le jardin. C’est elle qui sera, comme disent les saints Docteurs, l’Apôtre des Apôtres eux-mêmes. Jésus lui dit : « Va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et le leur, vers mon Dieu et le leur. »

Telle est la seconde apparition de Jésus ressuscité, l’apparition à Marie-Madeleine, la première dans l’ordre du témoignage. Nous la méditerons de nouveau, le jour où la sainte Église nous donnera à lire le passage de saint Jean où elle est rapportée. Mais adorons dès ce moment l’infinie bonté du Seigneur, qui, avant de songer à établir la foi de sa résurrection dans ceux qui devaient la prêcher jusqu’aux extrémités du monde, daigne d’abord récompenser l’amour de cette femme qui l’a suivi jusqu’à la croix, jusqu’au-delà du tombeau, et qui, étant plus redevable que les autres, a su aussi aimer plus que les autres. En se montrant d’abord à Madeleine, Jésus a voulu satisfaire avant tout l’amour de son cœur divin pour la créature, et nous apprendre que le soin de sa gloire ne vient qu’après.

Madeleine, empressée de remplir l’ordre de son maître, se dirige vers la ville et ne tarde pas à se trouver en présence des disciples. « J’ai vu le Seigneur, leur dit-elle, et il m’a dit ceci. » Mais la foi n’est pas encore entrée dans leurs âmes ; le seul Jean a reçu ce don au sépulcre, bien que ses yeux n’aient vu que le tombeau désert. Souvenons-nous qu’après avoir fui comme les autres, il s’est retrouvé au Calvaire pour recevoir le dernier soupir de Jésus, et que là il est devenu le fils adoptif de Marie.

Cependant les compagnes de Madeleine, Marie mère de Jacques, et Salomé, qui l’ont suivie de loin sur la route du saint tombeau, reviennent seules à Jérusalem. Soudain Jésus se présente à leurs regards, et arrête leur marche lente et silencieuse. « Je vous salue », leur dit-il. A cette parole leur cœur se fond de tendresse et d’admiration elles se précipitent avec ardeur à ses pieds sacrés, elles les embrassent, et lui prodiguent leurs adorations. C’est la troisième apparition du Sauveur ressuscité, moins intime mais plus familière que celle dont Madeleine fut favorisée. Jésus n’achèvera pas la journée sans se manifester à ceux qui son appelés à devenir les hérauts de sa gloire : mais il veut, avant tout, honorer aux yeux de tous les siècles à venir ces généreuses femmes qui, bravant le péril et triomphant de la faiblesse de leur sexe, l’ont consolé sur la croix par une fidélité qu’il ne rencontra pas dans ceux qu’il avait choisis et comblés de ses faveurs. Autour de la crèche où il se montrait pour la première fois aux hommes, il convoqua de pauvres bergers par la voix des Anges, avant d’appeler les rois par le ministère d’un astre matériel ; aujourd’hui qu’il est arrivé au comble de sa gloire, qu’il a mis par sa résurrection le sceau à toutes ses œuvres et rendu certaine sa divine origine, en assurant notre foi par le plus irréfragable de tous les prodiges, il attend, avant d’instruire et d’éclairer ses Apôtre que d’humbles femmes aient été par lui instruites, consolées, comblées enfin des marques de son amour. Quelle grandeur dans cette conduite si suave et si forte du Seigneur notre Dieu, et qu’il a raison de nous dire par le Prophète : « Mes pensée ne sont pas vos pensées ! »

S’il eût été à notre disposition d’ordonner les circonstances de sa venue en ce monde, quel bruit n’eussions-nous pas fait pour appeler le genre humain tout entier, rois et peuples, autour de son berceau ? Avec quel fracas eussions-nous promulgué devant toutes les nations le miracle des miracles, la Résurrection du crucifie, la mort vaincue et l’immortalité reconquise ? Le Fils de Dieu, qui est « la Force et la Sagesse du Père », s’y est pris autrement. Au moment de sa naissance, il n’a voulu pour premiers adorateurs que des hommes simples et rustiques, dont les récits ne devaient pas retentir au-delà des confins de Bethléhem ; et voilà qu’aujourd’hui la date de cette naissance est l’ère de tous les peuples civilisée. Pour premiers témoins de sa Résurrection, il n’a voulu que de faibles femmes ; et voilà qu’en ce jour même, à l’heure où nous sommes, la terre entière célèbre l’anniversaire de cette Résurrection ; tout est remué, un élan inconnu le reste de l’année se fait sentir aux plus indifférents ; l’incrédule qui coudoie le croyant sait du moins que c’est aujourd’hui Pâques ; et du sein même des nations infidèles, d’innombrables voix chrétiennes s’unissent aux nôtres, afin que s’élève de tous les points du globe vers notre divin ressuscite l’acclamation joyeuse qui nous réunit tous en un seul peuple, le divin Alléluia. « O Seigneur », devons-nous nous écrier avec Moïse, quand le peuple élu célébra la première Pâque et traversa à pied sec la mer Rouge, « ô Seigneur, qui d’entre les forts est semblable à vous ? »

Suspendons le récit des événements de cette solennelle journée, et n’anticipons pas sur les heures. Il est temps de s’unir à la sainte Église qui, après avoir consacré la plus grande partie de la nuit à l’enfantement du nouveau peuple qui lui est né, s’apprête à rendre au Seigneur le tribut accoutumé de sa louange.

Víctimæ pascháli laudes ímmolent Christiáni

Sequentia. Séquence.
Víctimæ pascháli laudes ímmolent Christiáni. A la victime pascale, que les Chrétiens immolent des louanges.
Agnus rédemit oves : Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres. L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec son Père.
Mors et vita duéllo conflixére mirándo : dux vitæ mórtuus regnat vivus. La vie et la mort se sont affronté en un duel prodigieux : l’Auteur de la vie était mort, il règne vivant.
Dic nobis, María, quid vidísti in via ? Dis-nous, Marie, qu’as-tu vu en chemin ?
Sepúlcrum Christi vivéntis et glóriam vidi resurgéntis. J’ai vu le tombeau du Christ vivant, et la gloire du ressuscité.
Angélicos testes, sudárium et vestes. J’ai vu les témoins angéliques, le suaire et les linceuls.
Surréxit Christus, spes mea : præcédet vos in Galilǽam. Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : il vous précèdera en Galilée.
Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere : tu nobis, victor Rex, miserére. Amen. Allelúia. Nous le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Vous, Roi vainqueur, ayez pitié de nous. Amen. Alléluia.

Exultet !

PRÆCONIUM PASCHALE
ANNONCE DE LA PÂQUE (EXULTET)
Exsúltet iam Angélica turba cælórum : exsúltent divína mystéria : et pro tanti Regis victória tuba ínsonet salutáris. Gáudeat et tellus tantis irradiáta fulgóribus : et ætérni Regis splendóre illustráta, totíus orbis se séntiat amisísse calíginem. Lætétur et mater Ecclésia, tanti lúminis adornáta fulgóribus : et magnis populórum vócibus hæc aula resúltet. Quaprópter astántes vos, fratres caríssimi, ad tam miram huius sancti lúminis claritátem, una mecum, quæso, Dei omnipoténtis misericórdiam invocáte. Ut, qui me non meis méritis intra Levitárum númerum dignatus est aggregáre : lúminis sui claritátem infúndens, Cérei huius laudem implére perfíciat. Per Dominum nostrum Iesum Christum, Fílium suum : qui cum eo vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti Deus : Per omnia sǽcula sæculórum. Que déjà les chœurs des Anges tressaillent d’allégresse dans les cieux, que les divins mystères soient célébrés avec joie et que la trompette sacrée résonne pour saluer la victoire du Grand Roi. Que la terre baignée des lueurs d’un tel triomphe se réjouisse, et qu’illuminée de la splendeur du Roi éternel elle comprenne que le monde entier est dégagé des ténèbres. Que l’Église, notre Mère, entourée des rayons d’une si grande lumière se réjouisse et que ce temple retentisse de la grande voix des peuples. C’est pourquoi, très chers frères, qui êtes ici présents pour partager la splendeur si admirable de cette sainte lumière, je vous supplie de vous unir à moi pour invoquer la miséricorde du Dieu tout-puissant, afin qu’après m’avoir agréé au nombre de ses Lévites sans aucun mérite de ma part, il m’envoie un rayon de sa lumière et m’accorde la grâce de chanter dignement la louange de ce Cierge. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ. son Fils qui, étant Dieu, vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles.
R/. Amen. R/. Ainsi soit-il.
V/. Dóminus vobíscum. V/. Le Seigneur soit avec vous.
R/. Et cum Spíritu tuo. R/. Et avec votre esprit.
V/. Sursum corda. V/. Élevez vos cœurs.
R/. Habémus ad Dóminum. R/. Nous les tenons vers le Seigneur.
V/. Grátias agámus Dómino Deo nostro. V/. Rendons grâces à Dieu notre Seigneur.
R/. Dignum et iustum est. R/. Il est juste et digne de le faire.
Vere dignum et iustum est, invisibilem Deum Patrem omnipoténtem, Filiúmque eius unigénitum, Dominum nostrum Iesum Christum, toto cordis ac mentis afféctu et vocis ministério personáre. Qui pro nobis ætérno Patri Adæ débitum solvit : et véteris piáculi cautiónem pio cruóre detérsit. Hæc sunt enim festa paschália, in quibus verus ille Agnus occíditur, cuius sánguine postes fidelium consecrántur. Hæc nox est, in qua primum patres nostros, fílios Israël edúctos de Ægýpto, Mare Rubrum sicco vestígio transire fecísti. Hæc ígitur nox est, quæ peccatórum ténebras colúmnæ illuminatióne purgávit. Hæc nox est, quæ hódie per univérsum mundum in Christo credéntes, a vítiis sǽculi et calígine peccatórum segregátos, reddit grátiæ, sóciat sanctitáti. Hæc nox est, in qua, destrúctis vínculis mortis, Christus ab ínferis victor ascéndit. Nihil enim nobis nasci prófuit, nisi rédimi profuísset. O mira circa nos tuæ pietátis dignátio ! O inæstimábilis diléctio caritátis : ut servum redimeres, Fílium tradidísti ! O certe necessárium Adæ peccátum, quod Christi morte delétum est ! O felix culpa, quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem ! O vere beáta nox, quæ sola méruit scire tempus et horam, in qua Christus ab ínferis resurréxit ! Hæc nox est, de qua scriptum est : Et nox sicut dies illuminábitur : Et nox illuminátio mea in deliciis meis. Huius ígitur sanctificátio noctis fugat scélera, culpas lavat : et reddit innocéntiam lapsis et mæstis lætítiam. Fugat ódia, concórdiam parat et curvat imperia. Il est véritablement juste et équitable de chanter de tout notre cœur et de toute notre âme le Dieu invisible, Père tout-puissant et son Fils unique notre Seigneur Jésus-Christ. C’est lui qui, pour nous, a payé au Père éternel la dette d’Adam, et a effacé par ses souffrances la rançon de l’antique péché. Voici en effet ces fêtes pascales pendant lesquelles a été immolé l’Agneau, véritable dont le sang consacre les portes des fidèles. C’est cette nuit dans laquelle vous avez fait traverser à pied sec la Mer Rouge à nos pères, les enfants d’Israël, sortant de l’Égypte. C’est donc cette nuit qui a extirpé les ténèbres des péchés par l’illumination de la colonne de feu. C’est cette nuit qui, dans tout le monde arrachant aux vices du siècle et aux ténèbres du péché, ceux qui croient au Christ, les a aujourd’hui rendus à la grâce et réunis aux saints. C’est cette nuit, dans laquelle le Christ est remonté victorieux des enfers après avoir rompu les liens de la mort ; car rien en effet ne nous eût servi de naître si nous n’avions été rachetés. Ô combien admirable votre bonté envers nous ! Ô incompréhensible dilection de votre charité par laquelle vous avez livré votre Fils pour racheter l’esclave ! Ô nécessité du péché d’Adam qui a été effacé par la mort du Christ ! Ô heureuse faute qui nous a valu un tel et si grand Rédempteur. Ô nuit vraiment bienheureuse qui seule a connu le temps et l’heure en lesquels le Christ est ressuscité des enfers. C’est cette nuit de laquelle il est écrit : La nuit sera illuminée comme le jour, la nuit sera illuminée pour éclairer mes délices. C’est pourquoi la sainteté de cette nuit efface les crimes, lave les fautes, et rend l’innocence aux coupables, la joie aux affligés. Elle dissipe les haines, rétablit la concorde et assujettit les empires.
In huius ígitur noctis grátia, súscipe, sancte Pater, incénsi huius sacrifícium vespertínum : quod tibi in hac Cérei oblatióne sollémni, per ministrórum manus de opéribus apum, sacrosancta reddit Ecclésia. Sed iam colúmnæ huius præconia nóvimus, quam in in honórem Dei rútilans ignis accéndit. C’est pourquoi, en cette nuit de grâce, recevez, Père saint, l’encens de ce sacrifice du soir, que la sainte Église vous offre par les mains de ses ministres dans l’oblation solennelle de ce Cierge, œuvre des abeilles. Mais déjà nous connaissons la gloire de cette colonne de cire qu’une flamme éclatante va faire brûler en l’honneur de Dieu.
Qui licet sit divísus in partes, mutuáti tamen lúminis detriménta non novit. Alitur enim liquántibus ceris, quas in substántiam pretiósæ huius lámpadis apis mater edúxit. O vere beata nox, quæ exspoliávit Ægýptios, ditávit Hebrǽos ! Nox, in qua terrenis cæléstia, humánis divína iungúntur. Cependant cette lumière, bien qu’elle soit divisée en parties, n’est aucunement diminuée en se communiquant ; en : effet elle est alimentée par la cire que la mère abeille a produite pour former la substance précieuse de cette lampe. Ô nuit vraiment bienheureuse, qui a spolié les Égyptiens et enrichi les Hébreux ! Nuit dans laquelle le ciel est lié à la lierre, les choses divines sont unies aux choses humaines !
Orámus ergo te, Dómine : ut Céreus iste in honórem tui nóminis consecrátus, ad noctis huius calíginem destruéndam, indefíciens persevéret. Et in odórem suavitátis accéptus, supérnis lumináribus misceátur. Flammas eius lúcifer matutínus invéniat. Ille, inquam, lúcifer, qui nescit occásum. Ille, qui regréssus ab ínferis, humáno géneri serénus illúxit. Precámur ergo te, Dómine : ut nos fámulos tuos, omnémque clerum, et devotíssimum pópulum : una cum beatíssimo Papa nostro N. …, et Antístite nostro N. …, quiéte témporum concéssa, in his paschalibus gáudiis, assídua protectióne régere, gubernáre et conserváre digneris. Réspice étiam ad eos qui nos in potestáte regut, et, ineffábili pietátis et misericórdiæ tuæ múnere, dírige cogitatiónes eórum ad iustítiam et pacem, et de terréna operositáte ad cæléstem patriam pervéniant com omni pópulo tuo. Per eúndem Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum : Qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti Deus : per ómnia sǽcula sæculórum. C’est pourquoi, nous vous prions, Seigneur, afin que ce Cierge consacré en l’honneur de votre nom brûle sans cesse pour dissiper les ténèbres de cette nuit. Que sa lumière, reçue comme un suave parfum, se mêle aux lumières célestes. Que l’Étoile du matin trouve encore sa lumière ; cette Étoile, dis-je, qui ne connaît pas de soir, celle qui sortie des ténèbres, éclaire de sa lumière sereine le genre, humain. Maintenant donc, nous vous supplions, Seigneur, de vouloir nous assister, par votre continuelle protection, nous gouverner et nous conduire, nous vos serviteurs, tout le clergé et tout le peuple chrétien avec notre très saint Père le Pape N. et notre Évêque N. et de nous accorder la paix dans ces joies pascales. Daignez aussi regarder favorablement ceux qui ont autorité pour nous gouverner, et par le don ineffable de votre miséricorde et de votre bonté, orientez leur pensée vers la justice et vers la paix, pour que des labeurs de cette terre ils parviennent avec tout votre peuple à la patrie du ciel. Par le même Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils, qui, avec vous, vit et règne en l’unité du Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles.
R/. Amen. R/. Ainsi soit-il.

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