Le management contre la dignité de l’homme
Le bulletin Les Deux Témoins (38 Quartier Marcasso – 20225 CATERI – Courriel : [email protected]) et son Directeur de publication, Marie-Thérèse Avon-Soletti, nous autorisent très aimablement à republier cet article d’Olivier Debesse, Secrétaire général du syndicat SM-TE (Syndicat de la Métallurgie – Travaillons ensemble). Le SM-TE, syndicat libre et indépendant des confédérations et des grands groupes industriels, dépend uniquement des salariés, ce qui le rend à la fois quasi unique dans le monde du travail et lui offre une véritable liberté pour défendre la dignité des salariés. Olivier Debesse est fidèle à la doctrine sociale de l’Église, il dévoile les dangers du management contraire à une notion chrétienne du travail en entreprise.
Management
Avec l’élection de notre nouveau Pape, Léon XIV, on ne peut que se réjouir du retour de la doctrine sociale de l’Eglise, que l’on en reparle, et que l’encyclique Rerum Novarum de 1891 soit remise au goût du jour.
Lorsque Rerum Novarum est sortie, voilà ce qu’en disait Georges Bernanos dans son Journal d’un curé de campagne (1936) :
« La fameuse encyclique de Léon XIII, Rerum Novarum, vous lisez ça tranquillement, du bord des cils, comme un mandement de carême quelconque. À l’époque, mon petit, nous avons cru sentir la terre trembler sous nos pieds. Quel enthousiasme ! J’étais, pour lors, curé de Norenfontes, en plein pays de mines. Cette idée si simple que le travail n’est pas une marchandise, soumise à la loi de l’offre et de la demande, qu’on ne peut pas spéculer sur les salaires, sur la vie des hommes, comme sur le blé, le sucre ou le café, ça bouleversait les consciences. »
A notre époque, ce n’est pas seulement le travail qui est une marchandise, mais l’homme lui-même
Le monde du travail se déshumanise quand on demande à des hommes d’être de simples exécutants de procédures rigides. L’obéissance aveugle, dispensant l’homme de sa réflexion, sauf dans de très rares cas, est dommageable. Même lorsqu’il utilise sa force physique, l’homme doit faire appel à sa réflexion qui en exerce le contrôle.
Nous sommes obligés d’observer que l’organisation du travail dans beaucoup de grandes entreprises accroît la déshumanisation qui a été accélérée à l’occasion d’une certaine crise dite sanitaire, occasion pour ces entreprises de recourir massivement au télétravail (facteur de désinsertion professionnelle) et aux bureaux partagés (facteurs de nomadisme et de déracinement).
Depuis longtemps, le management a remplacé le gouvernement des hommes et la responsabilité hiérarchique. Ce remplacement a été opéré par la technocratie et la gouvernance mondiale selon la vision de Saint-Simon (1760 – 1825) : « Remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses ».
Le management, c’est quoi ?
Ce que subissent beaucoup de salariés dans les grandes entreprises multinationales provient d’une conception erronée du travailleur, considérés comme une « ressource », d’où l’expression « Direction des Ressources Humaines », terme qui s’est généralisé au détriment de « Direction du Personnel ».
Le propre d’une ressource, comme la matière et l’énergie, c’est d’être exploitée. La ressource doit être « gérée », voire « ménagée », d’où le terme anglais « management ».
Le management moderne dans une conception matérialiste gère le « matériau humain » et puise dans le salarié parfois jusqu’à son épuisement, pouvant entraîner un burn-out, voire un suicide.
Le manager n’est jamais responsable si le salarié n’atteint pas les objectifs qu’il lui assigne. En cas du supposé échec du salarié, c’est trop souvent le plan de progrès individuel (qui ajoute des contraintes au salarié) ou l’application d’une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement.
Avec la mise en place de la mécanique managériale, la personne disparaît au profit de « l’entreprise », du « projet », au profit du « profit ». Et tant pis s’il faut supprimer des milliers d’emplois pour assurer le profit, c’est-à-dire éliminer des salariés jugés non rentables, non adaptables, dans un imaginaire social darwinien assumé.
Le management est renforcé par les nouvelles technologies qui permettent un traçage de l’activité de l’homme au travail dans les moindres détails et d’en conserver l’historique permettant de l’asservir.
Présenté au nom d’une fausse liberté, c’est le contrôle des moindres actions, voire des pensées de la personne au travail. Contrairement à d’autres époques privatives de libertés, les chaînes ne sont plus visibles mais à l’intérieur de notre esprit.
En réponse au management que les entreprises imposent, il faut en appeler aux responsabilités hiérarchiques
Comme bon nombre de simples salariés, beaucoup de responsables hiérarchiques comme des chefs d’Equipe et des chefs de Service, souffrent d’un sentiment d’abandon de leurs hauts dirigeants, induisant démotivation et découragement.
Ils souffrent d’être en situation de soumission au nom de la loyauté envers l’entreprise, alors que l’entreprise ne cesse d’agir contre les salariés au nom d’impératifs financiers.
La vraie loyauté avec l’entreprise ne consiste pas à être soumis sans réserve ni discernement à un supérieur hiérarchique.
La loyauté est due, d’abord, à la vérité, à la justice, au bien commun de l’Entreprise (comprise comme une communauté humaine). Il faut toujours se préserver la liberté de dire « non » lorsque l’on est dans son droit, que l’on est intimement convaincu que l’on a raison. « Chercher à comprendre, c’est commencer à désobéir » dit l’adage. Ne pas renoncer à exercer son intelligence, à chercher à comprendre.
Le rôle d’un chef est d’être au service des membres de son équipe, au service de son Service, et au servicede la communauté humaine de l’Entreprise. Comme dit Hyacinthe Dubreuil[1] dans un de ses livres Promotionpublié en 1963 : « Les chefs doivent être pénétrés de leur responsabilité sociale, et aimer sincèrement leurs collaborateurs ».
Chaque responsable hiérarchique et à tous niveaux devrait pouvoir :
- conduire et soutenir son équipe en agissant au niveau humain,
- amortir les contraintes de l’entreprise,
- rendre aux salariés la fierté de leur entreprise,
- mobiliser et élever chaque personne et permettre ainsi à l’entreprise de progresser.
Avec le management qui administre les hommes en les considérant comme des choses, les salariés sont devenus des « Equivalent Temps Plein ». A contrario, le commandement, c’est l’institution de la responsabilité (responsus : celui qui répond), on sait qui est responsable : c’est le responsable hiérarchique.
Que pouvons-nous faire ?
Au plan personnel, exerçons notre intelligence, notre pensée, notre esprit, au risque de contredire. Pratiquons la vertu de courage dans le respect de chaque personne.
Au plan collectif, ne craignons pas de donner de la visibilité à la communauté de travail par la représentation du personnel.
Selon le Préambule de la Constitution Française du 27 octobre 1946 : « Tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises » (alinéa 8).
Pour concrétiser cet alinéa 8 du Préambule, les salariés ont un fabuleux outil à leur disposition pour cela : c’est le syndicat.
A condition que le syndicalisme soit restauré dans ses missions originelles (préservation du lien social, entraide entre collaborateurs, formation des salariés, participation au système de protection sociale,décryptage des orientations de l’entreprise, action collective) et face à la machine qui broie, utilisons nos syndicats. Ou créons en d’autres.
Le nécessaire retour de la doctrine sociale de l’Eglise
A l’opposé des doctrines libérales et matérialistes qui ne savent plus ce qu’est l’homme et ne le respectent plus, retrouvons la doctrine sociale de l’Eglise qui est aussi la doctrine du droit naturel[2]. Dans la société civile et aussi dans nos entreprises.
Depuis longtemps, elle n’est plus enseignée ou évoquée qu’à de trop rares exceptions.
Ainsi en 1977, un étudiant d’André Piettre (1907 – 1996, économiste français et écrivain catholique) chargé d’un exposé sur le catholicisme social eut l’idée pour sa documentation d’aller frapper à la porte de l’archevêché de Paris, il lui fut répondu : « La doctrine sociale de l’Église ? Ça n’existe pas » Le Monde, 28 juillet 1977.
Avec le Pape Léon XIV, je crois que nous allons sortir de cette trop longue éclipse. L’Eglise doit reprendre la parole sur ces problèmes actuels et donner d’utiles indications aux fidèles catholiques, et au-delà, à toute personne investie d’une autorité pour reprendre en mains le Bien commun[3] dont il a la charge, tant de la société civile que des corps intermédiaires au nombre desquelles, les entreprises et les organisations professionnelles (chambres des métiers, chambres de commerce, syndicats professionnels).
Cette aspiration profonde demande à être satisfaite. Elle le sera d’autant plus que le fidèle fera, là où il est, tout ce qu’il peut pour correspondre à sa vocation qu’il tient de son baptême. Pour servir.
Olivier Debesse
Pour aller plus loin :
Johann Chapoutot, Les influences nazies du management moderne
https://www.youtube.com/watch?v=04LT2GUMpgs
L’Abbé, Le Glaive de la Colombe – De l’Eglise managériale : les Ressources Humaines
https://leglaivedelacolombe.fr/2023/05/29/de-leglise-manageriale-les-ressources-humaines/
Thomas Debesse, N’oubliez pas de vivre – Judas manager
https://illwieckz.net/journal/Judas_manager
Simone Weil, La Condition ouvrière (1951), Editions Gallimard
Michela Marzano, Extension du domaine de la manipulation, de l’entreprise à la vie privée (2008), Editions Grasset
Paul-Antoine Martin, Le temps des pervers, burn-out, l’épidémie du siècle (2025), Editions Max Milo
Alphonse Brégou, La doctrine sociale de l’Eglise (2006), Editions Unité, 38 Quartier Marcassu, 20225 CATERI
[1] Hyacinthe Dubreuil (1883-1971), fils d’un ouvrier-manœuvre, fait son apprentissage comme mécanicien serrurier chez les Compagnons du Devoir. Il s’inscrit au syndicat CGT dès 1900 et occupe divers postes et devint membre de la Commission exécutive de la Fédération des Métaux et permanent de l’Union des syndicats de la Seine de 1918 à 1920. Il quitte la CGT en 1931.
Il a travaillé un temps comme mécanicien chez Ford aux USA (à Détroit) et siégea de 1930 à 1938 au Bureau International du Travail.
Dubreuil publie de nombreux ouvrages dont : A chacun sa chance (1934), L’équipe et le ballon (1948), Si tu aimes la liberté (1962), Promotion (1963). En prônant le fédéralisme comme mode d’organisation, il exprime une pensée sociale proche de la doctrine des corps intermédiaires et du principe de subsidiarité. C’est pourquoi Hyacinthe Dubreuil est souvent cité dans les ouvrages exposant la pensée sociale chrétienne.
[2] Contrairement au droit positif (lois, décrets, règlements, accords d’entreprise), le droit naturel est l’ensemble des droits universels et inaltérables, que chaque personne possède du fait qu’elle fait partie du genre humain et non du fait de la société civile ou de l’entreprise dans lesquelles elle vit.
[3] Selon la définition donnée par Aristote : le bien commun est la cause finale d’une société, de tout groupe social, et pas seulement de la société civile. « Il y a le bien commun d’une famille, le bien commun d’une ville, le bien commun d’une entreprise, d’un métier, d’une école, d’une armée. A chacun de ces niveaux, le bien commun est le meilleur bien de la personne individuelle (meilleur pour elle que son bien particulier) ». Jean Madiran, Quotidien Présent N° 7672, 25 août 2012.
Vendée : génocide ou non ?
Dans un article paru cet été dans Conflits, Alban Wilfert conteste la notion de génocide vendéen, tout en reconnaissant la réalité des massacres :
[…] La notion de génocide vendéen est-elle fondée ? Revenons à Lemkin [qui a forgé la notion de génocide] : dans Axis Rule (1943), il entendait par là la destruction d’un groupe en tant que groupe, c’est-à-dire d’un collectif humain défini par une culture partagée, des « impératifs culturels », « aussi nécessaires à son existence que les besoins physiologiques de base ». Ces impératifs « trouvent une expression dans les institutions sociales ou, pour employer le terme anthropologique, l’éthos culturel. Si la culture d’un groupe est violemment sapée, le groupe se désintègre, et ses membres doivent soit se retrouver absorbés dans d’autres cultures, ce qui représente un processus déraisonnable et douloureux, soit succomber à la désorganisation personnelle et, peut-être, à la destruction physique ».
Surtout, le génocide est un « plan coordonné de différentes actions » attaquant le groupe « avec le dessein d’annihiler le groupe lui-même ». Outre la destruction physique par le massacre, ces actions peuvent être d’ordre économique – spolier les ressources du groupe –, politique – lui retirer l’autonomie –, culturel – le remplacement d’une langue par une autre… En Vendée, si des tueries de masse ont incontestablement été observées, aucune des autres méthodes énumérées par Lemkin ne l’a été : parler de génocide vendéen revient alors à réduire la notion de génocide au fait de tuer.
Par la suite, la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par l’ONU en 1948, énumère cinq actes pouvant constituer un génocide, parmi lesquels le meurtre de membres du groupe, précisant qu’un seul d’entre eux suffit à caractériser ce crime. Toutefois, selon ce même texte, pareil acte doit être « commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Pareil groupe doit donc, là encore, exister en tant que tel, et être visé en tant que tel.
Les Vendéens sont-ils l’un de ces groupes susceptibles de faire l’objet de destruction ? La Vendée étant un département créé en 1790 par la République, selon un tracé ne correspondant pas à celui des anciennes provinces, ni à une langue ou à une culture spécifique, on ne peut identifier de caractère national, ethnique, racial ou religieux vendéen préexistant à la Révolution, que celle-ci aurait cherché à détruire. […]
Malheureusement cet article omet de se pencher sérieusement sur les ordres donnés par la convention à partir du premier août 1793. Deux lois furent votées par la Convention en préparation du « génocide vendéen » : celle du 1er août 1793 : « Anéantissement de tous les biens… » et celle du 1er octobre 1793 :
« Il faut que tous les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d’octobre : le salut de la Patrie l’exige ; l’impatience du peuple français le commande ; mon courage doit l’accomplir ».
Le point de départ du génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire :
« Ici, le Comité, d’après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leurs récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C’est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c’est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L’humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L’humanité ne se plaindra pas; c’est faire son bien que d’extirper le mal; c’est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides… Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c’est ainsi que l’autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l’effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes. »
Le décret du 1er août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que :
« Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée… »
Article VI :
« Il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts. »
Article VII :
« Les forêts seront abattues ; les repaires des rebelles seront détruits ; les récoltes seront coupées par les compagnies d’ouvriers, pour être portées sur les derrières de l’armée et les bestiaux seront saisis. »
Article VIII :
« Les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l’intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l’humanité. »
Article XIV :
« Les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la République ; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu’ils auraient souffertes. »
Ce décret, malgré une déclaration de bonne conduite (« avec tous les égards dus à l’humanité »), était un véritable appel au meurtre, au vol institutionnalisé et à la déportation des non-combattants, ce que l’on pourrait qualifier de nos jours d’« épuration ethnique ».
Ce décret sera suivi par celui du 1er octobre 1793 – décliné sur le mode du discours de Caton auprès du Sénat romain (« delenda est Carthago ») :
« Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l’Autrichien. […] Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la République française; c’est là qu’il faut frapper. »
Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d’Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du onzième jour du deuxième mois, portera que
« toute ville de la République qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république ».
Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.
Le 9 frimaire an II (29 novembre 1793), le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :
« Vous savez comme moi citoyens que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la Convention. […] Je vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas où elles rentreraient dans la Vendée n’y trouvent plus qu’un désert. […] Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie… » 6
Le représentant Francastel écrit le 25 décembre 1793 au Comité de salut public :
« Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s’étaient échappés de l’armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu’au blanc. Il ne faut pas qu’il reste aucun germe de rébellion… »
En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l’armée de l’Ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L’ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée « la promenade militaire » alors qu’à cette date la Grande Armée catholique et royale n’est plus qu’un nom. Turreau divise l’armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d’exterminer la population. Ce sont les « colonnes infernales » qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L’ordre du jour du général Grignon, commandant la 2e division est très clair :
« Je vous donne l’ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d’être brûlé et de passer au fil de l’épée tout ce que vous rencontrerez d’habitants. »
Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites :
« Nous en tuons près de 2000 par jour. […] J’ai fais tué (sic) ce matin 53 femmes, autant d’enfants. […] J’ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j’ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions… »
Le général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, suite à l’extermination des Vendéens ayant survécu à la virée de galerne à Savenay, précisait que :
« Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. »
Lequinio, représentant du peuple dans la Charente et la Charente-Inférieure, est encore plus explicite dans sa lettre du 8 ventôse an II (26 février 1794) :
« Je crois que par séduction, argent, violence ou autrement, on avait pu s’emparer des chefs, il serait possible de n’exterminer que les étrangers, car quoique l’on puisse en croire, ce sont les hommes du pays même qui sont le moins dangereux ; ils seraient réduits à l’instant s’ils s’étaient laissés à eux-mêmes; mais ce sont les prêtres, les nobles, les étrangers et les déserteurs mêlés au milieu de nous qui rendent leur réduction impossible. Il faut donc nécessairement les égorger tous. C’est le parti que facilite l’arrêté que mes collègues Garrau, Hentz et Francastel viennent de prendre, en faisant retirer dans l’intérieur de la république tous les réfugiés de ce pays, réduits au désespoir, ainsi que le sont les habitants de se pays pervertis par les scélérats étrangers qui sont au milieu d’eux et qu’il n’eut pas été possible d’en séparer. Il est impossible maintenant qu’on use envers eux des moyens que l’on pouvait employer autrefois de concert avec la poursuite des étrangers. Il faut donc se décider à tout massacrer. »
Le décret du 2 ventôse an II (20 février 1794) ordonnait la déportation des innocents et des bons citoyens de manière à ne plus laisser dans les pays révoltés que « les rebelles que l’on pourra plus aisément détruire ».
Ces exemples montrent la volonté incontestable de la Convention d’anéantir une population; ce qu’explique en 1794 Gracchus Babeuf dans un pamphlet, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier, dans lequel il dénonce les exactions commises par Jean-Baptiste Carrie lors de sa mission à Nantes, dont il affirme qu’elles renvoient à un système de dépopulation qu’il nomme « populicide ». Comme le mot « génocide », forgé par Lemkin en 1944, il est employé pour désigner une forme de crime dont l’appréhension est inédite, le meurtre de masse visant un peuple dont le seul tort est son origine ethnique, raciale, religieuse ou politique. Pierre Chaunu, historien et membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1982, n’a pas hésité à parler de génocide franco-français dans l’avant-propos du livre de Reynald Secher qu’il a signé :
« Nous n’avons jamais eu l’ordre écrit de Hitler concernant le génocide juif, nous possédons ceux de Barrère et de Carnot relatifs à la Vendée. »
Les moyens utilisés pour ce faire, rapportés notamment par Reynald Secher ou par Michel Ragon (1793, L’insurrection vendéenne et les malentendus de la liberté, Albin Michel, Paris, 1992), ont été nombreux : épuration par mutilation sexuelle, création du premier camp d’extermination de l’histoire moderne à Noirmoutier, premiers essais de gazage de masse (insuccès, dû au gaz employé et à l’absence de confinement), premières crémations avec les fours à pain et les églises (exemple de l’église des Lucs-sur-Boulogne où furent brûlés vifs 563 villageois), noyades collectives avec les « noyades des galiotes » ou en couples avec les « mariages républicains dans la Loire, création au Ponts-de-Cé d’ateliers de tannage de peau humaine – peau dont se vêtissent les officiers républicains – et d’extraction de graisse par carbonisation des corps des villageois massacrés à Clisson. À force de tueries, des municipalités, pourtant républicaines, et des représentants du Comité de salut public finissent par s’émouvoir. Turreau est relevé de ses fonctions en mai 1794, puis décrété d’arrestation en septembre. Jugé en décembre 1795, il est acquitté à l’unanimité.
Statistiques des écoles indépendantes à la rentrée 2025 : 115 ouvertures d’établissements ou de niveaux
Selon une étude de l’association Créer son école, à la rentrée 2025, on compte 115 ouvertures d’établissements ou de niveaux (soit sensiblement le même niveau que l’an dernier). Cela représente 81 groupes scolaires. 77% des ouvertures d’établissements scolaires sont des créations pures, non des extensions de groupes scolaires déjà en activité. La croissance des écoles indépendantes reste soutenue en 2025. Elle est assez régulière (comptant, depuis 2017, environ 120 ouvertures d’écoles par an), si l’on excepte les deux pics des années 2018 et 2022. Depuis 15 ans, le rythme des créations d’école est soutenu. Si les fermetures d’école sont plus fréquentes depuis la COVID-19, l’augmentation nette reste importante : le paysage éducatif indépendant français compte 56 groupes scolaires en plus cette année, représentant 89 établissements. Le nombre total des écoles libres actuellement en activité s’élève ainsi à 2 542.

Dans le prolongement de la loi imposant la scolarisation dès 3 ans, continuent à se créer un nombre important de maternelles, qui représentent 31% des ouvertures en 2025.

La ruralité reste surreprésentée dans les créations d’école hors contrat. Ainsi, pour lutter contre la désertification rurale et assurer la continuité pédagogique dans les campagnes, les écoles associatives et solidaires, autrement dit les écoles privées hors contrat à but non lucratif mobilisant la communauté locale, ont un bel avenir devant elles.
Réduire l’immigration, ça fonctionne
La population immigrée aux États-Unis a baissé pour la première fois depuis cinquante ans, selon des données issues du dernier recensement fédéral, analysées par le Pew Research Center. Le nombre de personnes nées à l’étranger a diminué de 1,4 million entre janvier et juin 2025, soit depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. En juin, 51,9 millions d’immigrants vivaient aux États-Unis (15,4% de la population totale). Il s’agit du “premier déclin depuis les années 1960”, selon le Pew Research Center.
Les États-Unis ont été confrontés à une importante vague de migrations depuis 2020. 11 millions de personnes sont arrivées dans le pays en cinq ans, dont 3 millions pour la seule année 2023.
“Promesses faites. Promesses tenues. Migration nette négative pour la première fois en 50 ans !”, a-t-il écrit sur son réseau Truth Social début août.
En Allemagne, après avoir durci sa politique migratoire depuis son entrée en fonction en mai, le gouvernement a enregistré une chute de près de 60 % du nombre de nouvelles demandes d’asile en août, par rapport à la même période de l’année précédente. En août, 7.803 candidats à l’asile ont déposé une demande initiale, contre 18.427 pour le même mois de 2024, a confirmé le ministère de l’Intérieur soit une baisse d’environ 58 %. Sur les sept premiers mois de 2025, le pays avait déjà enregistré une baisse de 50 % de ses demandes d’asile initiales par rapport à la même période de 2024. “Notre virage en matière d’asile fonctionne. Nos mesures sont efficaces”, a commenté au journal Bild le ministre de l’Intérieur Alexander DOBRINDT, appelant l’Union européenne à renforcer son système commun d’asile pour “réduire encore la pression migratoire” sur les 27.
La soumission intellectuelle de la droite envers la gauche
Dans l’éditorial du dernier numéro de Conflits consacré aux Droites, Jean-Baptiste Noé neuf points saillants qui caractérisent la droite aujourd’hui, parmi lesquels la soumission à la gauche :
[…] En France, la droite est autant socialiste que la gauche, mais toujours avec retard ; ce qui donne quelque répit à ses électeurs. Ce qu’exprimait Jean-Louis Bourlanges quand il expliquait que le rôle de la droite était d’adopter les idées radicales de la gauche, mais en arrondissant les angles. On aura en effet du mal à trouver une différence de fond entre les mandats de François Mitterrand, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
6/ La soumission intellectuelle. De cette adhésion au socialisme découle, pour la plupart des partis de droite dans le monde, une soumission intellectuelle à la gauche qui est souvent le résultat d’une fascination. Après avoir opéré une véritable rupture sémantique et intellectuelle avec le chiraco-mitterandisme, et s’être fait élire sur un programme de droite, Nicolas Sarkozy a ainsi mené la même politique que son prédécesseur, en établissant une politique de gauche dans tous les postes clefs. Ce qui, au vu de ses résultats en 2012, semble avoir déplu à ses électeurs de 2007. Quel intérêt y a-t-il à réunir une majorité autour de promesses précises (stratégie réussie de l’électeur médian), si c’est pour ensuite mener une politique qui convient à la minorité qui a voté contre soi ? La soumission intellectuelle fait que, finalement, la droite a souvent peu d’idées, si ce n’est de promettre de réparer ce que la gauche a cassé. C’est pourtant quand elle a eu un programme intellectuel audacieux qu’elle est parvenue à gagner les élections : David Cameron avec sa Big Society a écrasé la concurrence en 2010 et 2015, quand Boris Johnson et son national-socialisme a été vaincu ; Javier Milei avec sa tronçonneuse a été le président argentin le mieux élu de la période récente, Donald Trump avec son programme de grandeur a réussi un retour qu’aucun président battu n’avait pu effectuer avant lui, Viktor Orban et son projet d’illibéralisme a gagné quatre élections générales depuis 2010. La soumission intellectuelle, qui consiste à citer des auteurs de gauche pour espérer gagner la gratitude du camp opposé et à ne pas avoir d’autre idée que la réparation, ne parvient pas à motiver suffisamment les électeurs. […]
En situation régulière…
L’auteur de l’attaque au couteau à Marseille, qui a fait 5 blessés hier, est un Tunisien “en situation régulière”.
Or, cet homme, Abdelkader D., est arrivé en France… clandestinement en 2018. Selon sa femme, l’homme, originaire d’un petit village tunisien situé non loin de la frontière algérienne, est arrivé clandestinement en France en 2018 depuis l’Italie en passant par les Alpes. Il serait passé par plusieurs centres de rétention administrative (CRA) en 2020 avant d’être libéré pendant la période du Covid. Sophie, 51 ans, s’est mariée avec Abdelkader D. en octobre 2020 en Charente-Maritime. Elle décrit un homme accro à la drogue, imprévisible et paranoïaque.
Il avait une carte de séjour jusqu’en 2032. Inscrit au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ, fichier de police judiciaire), Abdelkader D. était convoqué devant un tribunal dans une affaire de provocation à la haine après des propos antisémites tenus devant la mosquée de Sète, près de Montpellier. Il avait été évalué par le renseignement territorial (RT) comme non radicalisé mais nécessitant un suivi psychiatrique à cause de son état «instable». Selon son ex-femme il était «un musulman modéré qui faisait ses cinq prières par jour».
Un musulman modéré…
Ce criminel avait attaqué au couteau son neveu en mars 2023. Il a été condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, mais sans mandat de dépôt, en mai 2025. C’est-à-dire qu’il aurait du être en prison lorsqu’il a poignardé 5 personnes à Marseille. Quel est le juge qui a omis le mandat de dépôt ?
“La stratégie du «front républicain» ne marchera pas une deuxième fois”
Interrogé sur la crise politique (voire crise de régime), Nicolas Sarkozy déclare au Figaro :
[…] J’ai eu l’occasion de le dire au président de la République cet été : je suis persuadé qu’il n’y aura pas d’autre solution que la dissolution. Il serait curieux d’avoir choisi de dissoudre hier quand rien ne l’exigeait et de s’y refuser aujourd’hui quand la décision s’impose ! La politique doit respecter le bon sens et obéit à des règles auxquelles il faut se soumettre. Des élections législatives anticipées vont donc sans doute avoir lieu d’ici quelques semaines. C’est la seule clarification possible.
Si un nouveau « barrage » se remet en place, ne risque-t-on pas de s’enliser dans le blocage ?
Je suis persuadé que la stratégie du «front républicain» ne marchera pas une deuxième fois. Quand bien même ce front se reconstituerait, je pense que les Français ne suivront pas ceux qui le porteront. Est-ce à dire qu’il y aura une majorité absolue pour autant ? Je ne le crois pas. Mais s’il n’y a pas de «front républicain», comme je le pense, les conditions peuvent être réunies pour dégager une majorité, au moins relative. Ce qui serait mieux que la situation actuelle.
Une majorité RN ?
Sortons de l’hypocrisie et du mensonge ! En 2012, François Hollande a été élu président avec les voix de Marine Le Pen qui avait appelé à voter contre moi. Je n’ai pas souvenir qu’il les ait refusées alors. À l’époque, ces suffrages étaient donc républicains ! Durant toute ma vie politique, je n’ai jamais fait d’accord avec le Front national, ni avec les Le Pen père ou fille. Et ils m’ont toujours considéré comme leur principal adversaire. Ils avaient bien raison d’ailleurs, car les seules fois où ils n’ont pas été au deuxième tour de la présidentielle depuis 25 ans, c’est lorsque j’étais candidat ! Je n’ai donc aucune leçon à recevoir en la matière. Mais le RN est un parti qui a le droit de se présenter aux élections. Il peut donc aussi les gagner si c’est le choix des Français ! À mes yeux, ils appartiennent à l’arc républicain.
3 individus interpellés suite aux vols dans des églises des Landes et des Pyrénées-Atlantiques
Les mis en cause se trouvaient à bord d’un véhicule lorsqu’ils ont été arrêtés lundi soir. Ils sont suspectés d’avoir forcé les tabernacles de 27 églises, et subtilisé calices et ciboires.
Plusieurs objets religieux, volés le jour même dans une église des Pyrénées-Atlantiques, ont été retrouvés lors de la perquisition de la voiture.
Ils ont été placés en garde à vue.
“La mission de l’enseignement catholique demeure plus que jamais d’actualité”
Guillaume Prévost est le nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique. Il prend ses fonctions ce lundi 1er septembre. Extraits dun entretien à La Croix L’Hebdo :
[…] L’enseignement catholique est surtout le fruit d’une vision de l’éducation qui promeut, dans l’esprit de la doctrine sociale de l’Église, la participation des familles et l’initiative des personnes qui y travaillent. Dans un environnement éducatif bouleversé, il faut absolument préserver cette subsidiarité qui constitue la meilleure protection contre les replis et les sectarismes. […]
La mission de l’enseignement catholique demeure plus que jamais d’actualité : transmettre une espérance et dire ce qui justifie cette espérance. Si nous prenons le problème par le petit bout de la lorgnette, en disant que le caractère propre, c’est l’heure de catéchisme entre 18 et 19 heures, on ne va pas y arriver. Je crois qu’il faut au contraire approfondir le sens de notre association avec l’État, en permettant à l’enseignement catholique à la fois d’être plus pleinement chrétien et de répondre davantage aux besoins de la nation.
Pourquoi priver nos concitoyens, quelles que soient leur confession et leurs opinions, d’une ressource originale pour faire face à des problèmes que personne ne sait résoudre aujourd’hui ? Le vrai sujet, c’est la crise de transmission, les fragilités croissantes, les difficultés d’émancipation de la jeunesse, les défauts d’espérance d’une société qui voit le retour de la guerre, la crise écologique et la contestation de toutes les institutions. Ceux qui veulent rejouer la querelle de Peppone et Don Camillo se trompent d’époque.
Mais le narratif politique qu’on entend depuis plusieurs années, c’est plutôt que l’enseignement catholique a tendance à faire sécession, à faire de l’élitisme…
Ce procès en élitisme est très parisien et ignore la légitime recherche par les familles de garanties et de sécurité. Les parents plébiscitent d’abord un projet éducatif, qui se traduit par autant de réalités locales qu’il y a d’établissements. Les critiques ne tiennent d’ailleurs pas suffisamment compte des différences d’implantation de nos écoles, liées à l’héritage historique. L’enjeu est plus résidentiel que scolaire et appelle des moyens dédiés pour permettre à l’enseignement catholique de se déployer dans les zones prioritaires.
Ne nous laissons pas enfermer dans ces querelles stériles qui ne cessent de monter les uns contre les autres. La société n’est pas une somme de divisions, ni l’éducation un rapport de force. Les écoles chrétiennes sont ouvertes à toutes les familles qui adhèrent à ce projet, au-delà des différences de foi, de culture ou d’opinion.
Cependant, cet été, le lycée parisien Stanislas s’est vu mis en demeure de rendre facultatifs les cours de culture chrétienne qu’il dispense pour ne pas porter atteinte à la liberté de conscience de ses élèves…
Notre projet éducatif suppose de transmettre et partager un fond commun de culture, qui est celui de la révélation chrétienne dans l’histoire, et qui prend place dans des civilisations et des sociétés, juives, grecques, romaines, puis d’autres encore. Cette histoire de la révélation est universelle, dans l’art, dans la vie des idées, au travers du dialogue entre les grandes traditions spirituelles. Il ne s’agit pas d’instruction religieuse, qui s’adresse à la foi et prépare les enfants aux sacrements, mais d’un enseignement dans les strictes limites de la raison. Nous souhaitons pleinement investir l’éducation artistique et culturelle et l’enseignement moral et civique, comme nous y engagent d’ailleurs les programmes. Dans des écoles chrétiennes, on aurait le droit de parler de Gengis Khan mais pas du roi David, de Bourdieu mais pas de saint Augustin, de Confucius mais pas du Christ ? Soyons sérieux ! Soulignons d’ailleurs que cet enseignement n’entre pas dans le périmètre du contrat d’association et est strictement financé par l’établissement.
En revanche, nous restons pleinement à l’écoute des autorités académiques pour que cet enseignement s’accorde sans ambiguïté avec la liberté de conscience des enfants et de leurs familles. Les lois et règlements sont clairs sur ce point et nous n’entendons pas nous y soustraire. S’agissant de Stanislas, le dialogue est engagé sur ces bases avec la rectrice de Paris en vue de trouver un chemin commun. Je m’en réjouis.
Je voudrais aussi lever une incompréhension. La laïcité, c’est la neutralité des pouvoirs publics vis-à-vis des religions. Elle s’impose aux personnes publiques et ne s’oppose pas aux libertés fondamentales reconnues au citoyen, parmi lesquelles la liberté de conscience, dont la liberté religieuse constitue une dimension cruciale. Or, on prétend de plus en plus imposer cette neutralité aux citoyens tandis qu’inversement l’administration ne cesse d’investir le terrain des valeurs. Au bilan, la laïcité est pour tout le monde sauf pour l’État. Il faut sortir de cette pente liberticide.
Les contrôles dans les établissements privés sous contrat se sont multipliés depuis quelques mois, après que leur manque a été pointé par la Cour des comptes. Qu’en pensez-vous ?
Que la puissance publique se préoccupe davantage des écoles catholiques est une excellente chose. En revanche, la succession des polémiques favorise les confusions et les jugements hâtifs. Je me réjouis que nos établissements soient mieux pris en compte par les dispositifs de protection de la jeunesse dans un contexte d’évidentes déficiences de notre société dans ce domaine. L’affaire Bétharram nous commande de mieux articuler nos actions avec les pouvoirs publics, et nous serons au rendez-vous. Dans le cadre de l’association de l’enseignement catholique au service public de l’éducation, il est, en outre, légitime que l’éducation nationale s’assure du financement des heures d’enseignement dans le respect des programmes, et que Bercy puisse garantir le bon usage des deniers publics alloués à nos établissements.
Par ailleurs, nos écoles sont régulièrement évaluées dans le cadre des visites de tutelle. Plus récemment, le Conseil d’évaluation de l’école procède également à des évaluations particulièrement larges, dont la méthodologie nous semble bien calibrée à la diversité de nos écoles.
La difficulté est cependant d’articuler ces différents contrôles, qui relèvent de périmètres ministériels, de services déconcentrés et de règles distinctes. La charge administrative qui pèse sur les chefs d’établissement ne cesse de s’accroître, parfois au détriment du projet éducatif, du dialogue social avec les enseignants et les éducateurs, et de la relation avec les familles. On a atteint une limite sur ce sujet, dans le public comme dans le privé.
Quels retours avez-vous sur les contrôles de ces derniers mois ?
La pression médiatique a favorisé des comportements inappropriés et vindicatifs de certains inspecteurs dans nos écoles au mépris des règles déontologiques les plus élémentaires : questions personnelles sur la pratique religieuse, incitation à la délation, procès d’intention, etc. Nous allons signaler les nombreux incidents et comportements déplacés qui ont eu lieu dans les derniers mois. Il va falloir ajuster tout cela. La responsabilité doit primer l’idéologie. […]
Le paysage éducatif en France, c’est aussi le développement d’écoles catholiques hors contrat, notamment à l’initiative de fidèles engagés. Quel regard portez-vous sur cette réalité ?
Il y a des requêtes légitimes de la part des familles. Si la demande est que l’enfant reçoive une éducation chrétienne de qualité, puisse développer son intériorité, rencontre d’autres croyants, c’est bien sûr justifié et nous devons y répondre. En revanche, si le dessein est de former des clans, nous ne sommes pas compétents ni légitimes, parce que le catholicisme, c’est l’universel. […]
Cadavres repêchés dans la Seine : la piste de l’islam
En 2013, Libération titrait :
“Anti-mariage pour tous : homophobie manifeste”
Mais on n’entend pas Libération quand un Tunisien assassine plusieurs hommes homosexuels.
L’enquête progresse sur l’affaire des quatre corps repêchés dans la Seine. Un jeune homme d’une vingtaine d’années, de nationalité tunisienne, a été interpellé par la police. Il aurait tué ses victimes en raison de leur homosexualité. La zone de disparition était en effet réputée pour être un lieu de rencontre gay. Les forces de l’ordre ont découvert que le suspect est un musulman pratiquant, potentiellement radicalisé. Il fréquentait la mosquée de Vitry-sur-Seine. Il était connu de la justice pour un cambriolage, un vol avec dégradation et pour infraction à la législation sur les étrangers. Selon certains experts le suspect aurait peut-être assassiné ses victimes par homophobie.
L’indispensable “Kervizic” pour le mois de septembre : Mon Meilleur ami – Pour faire découvrir aux enfants leur Ange Gardien !
Les « Kervizic », ces livres indispensables dans les toutes bibliothèques familiales ! Pour le mois de septembre ” Mon meilleur ami”, fera découvrir aux jeunes lecteurs le trésor de l’amitié de son Ange Gardien.
DIEU NOUS A DONNÉ A TOUS, UN ANGE POUR NOUS SERVIR …
Avec ce petit livre, le jeune lecteur découvrira ce trésor, cette grâce d’avoir un compagnon fidèle à ses côtés. Cet Ange tout particulier est là pour nous guider, nous conseiller, nous consoler, nous aider à faire le bien, éviter le mal…
– Mon Meilleur Ami, septembre jour après jour avec les Anges
Voilà une collection de petits albums reliés tout à fait exceptionnelle.
Aurélie Kervizic a mis son talent merveilleux d’écrivain et de dessinatrice au service des plus jeunes, pour les aider à vivre sous le regard du Bon Dieu. Et quand la plume et le pinceau s’allient pour un tel idéal, c’est enchantement pour le cœur et l’âme. Pas seulement pour les plus jeunes, mais aussi pour les parents, les grands-parents réquisitionnés pour la lecture. Quelle douce obligation !
Ce sont toujours des histoires vraies. A la fin de chaque histoire, une parole, un rappel de la fête du saint du jour, ou une courte prière, parfois une strophe d’un cantique, ou un exemple d’effort à faire, de sacrifice, de prière. En regard de chaque texte, un dessin en pleine page, illustre le propos. Comment ne pas être captivé par “l’histoire d’un chapelet”, ou bien celle des petits souliers rouges de sainte Véronique Giuliani, lorsqu’elle était enfant, et les miracles du Saint-Sacrement exposé, ou lorsqu’une Hostie consacrée fut oubliée dans un tiroir, l’action miraculeuse d’un scapulaire, l’histoire de sainte Anne d’Auray, de Notre-Dame du Liban… et tant d’autres récits qui feront vibrer les âmes des jeunes lecteurs, les entrainant à la suite de ces modèles ordinaires et extraordinaires !
Déjà des milliers de petites mains ont tourné les pages de ces album ravissants. Dessins clairs, frais, illustrant à merveille des vies de saints, des anecdotes véridiques. Un texte aéré, des mots choisis pour accompagner l’enfant et lui faire lever les yeux vers le ciel. Un format à l’italienne permet une lecture partagée et animée en découvrant ces dessins fourmillants de détails.
Retrouvez tous les titres de Aurélie Kervizic sur LIVRES EN FAMILLE
https://www.livresenfamille.fr/3077_aurelie-kervizic
Vous pourrez y découvrir les illustrations, les sommaires, recensions et avis des lecteurs.
Albums en belle édition reliée, format à l’italienne, 100 pages, Editions Maélic, 17€.
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Vol dans l’église de Giberville
Le vol d’un tronc a été constaté dans l’église de Giberville (Calvados), à l’est de Caen, vendredi 29 août. Le tronc avait été vidé le matin même, donc le préjudice est minime.
Des traces de tentative d’effraction ont également été relevées sur la porte de la sacristie.
Le maire a déposé plainte et la police nationale a ouvert une enquête.
Avortement : la Commission européenne outrepasse son mandat
La Commission européenne s’est engagée à examiner la pétition “My Voice, My Choice : Pour un avortement sans danger et accessible”, exigeant que toutes les femmes du continent aient accès à des avortements.
Le but est encore de forcer la Pologne, ainsi que d’autres pays de l’UE à garantir l’accès à l’avortement.
Sauf que ce sujet n’entre pas dans les prérogatives de la Commission qui, en acceptant d’examiner cette pétition, outrepasse son mandat. Mais c’est devenu une habitude.
Pour contourner l’obstacle, la Commission a rappelé que toute action devra respecter l’article 168(7) du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui préserve la compétence des États pour définir leur politique de santé et encadrer l’organisation des soins.
L’initiative ne porte donc pas sur la reconnaissance d’un droit à l’avortement, mais sur un appui financier visant à réduire les inégalités d’accès… Sic
La Commission rencontrera les organisatrices dans les prochaines semaines, avant une audition publique au Parlement européen. Elle a jusqu’au 2 mars 2026 pour présenter sa réponse officielle et préciser les éventuelles mesures envisagées.
Ni fleur ni couronne
En juillet 2024, le Salon beige titrait :
“Pour les gouvernements, les lois sociétales sont des pierres tombales “
En effet, le gouvernement avait accéléré sur l’avortement, et avait disparu lors des Législatives de juin.
Cela se vérifie aussi en 2025.
Le gouvernement a accéléré sur l’euthanasie en mai :
L’Assemblée nationale adopte la loi légalisant le suicide assisté et l’euthanasie
Et le gouvernement Bayrou va disparaître en septembre.
Loto du patrimoine : la chapelle Notre-Dame la Brune du château du Barroux sélectionnée
Le projet de restauration de la chapelle Notre-Dame la Brune du château du Barroux (Vaucluse) a été retenu par le Loto du patrimoine porté par Stéphane Bern, parmi les 102 nouveaux monuments retenus.
Construite vers 1590, elle a besoin d’importantes rénovations à hauteur 1,2 millions d’euros. L’association des Amis du Château espère récolter 420.000 euros avec ce loto du patrimoine dont les tickets sont mis en vente par la Française des Jeux au prix de 15 euros.
Le 16 décembre 1794, la chapelle Notre-Dame la Brune fut vendue comme bien national. Elle conserve par la suite son activité religieuse tout en se transmettant de propriétaire en propriétaire. Les travaux d’entretien et d’embellissement continuèrent durant le XIXe siècle.
Au début XXe siècle, l’absence de document lié à la vie religieuse de la chapelle signe le déclin de la vie de l’édifice. En 1929, la famille Vayson de Pradenne rachète la chapelle en même temps que le château du Barroux.
Le 27 mai 1963, les peintures de la chapelle furent classées au titre des monuments historiques.
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Éducation à la sexualité : l’amateurisme du ministère de l’Éducation nationale laisse les familles dans le flou
Communiqué du Syndicat de la famille :
Alors que 6 millions d’écoliers, près de 3,4 millions de collégiens et 2,2 millions de lycéens font leur rentrée aujourd’hui, les zones d’ombre persistent sur la mise en œuvre du nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (EVARS). Le Syndicat de la Famille dénonce l’impréparation et le manque de transparence du ministère, qui s’ajoutent au contenu idéologique du programme.
Contrairement à ce qui était promis par Elisabeth Borne, aucune information claire n’a été donnée sur le nombre d’enseignants volontaires pour l’EVARS, sur la formation proposée aux instituteurs et aux professeurs, sur les critères d’agréments d’associations candidates et sur les modalités d’intervention dans les classes. Lors de sa conférence de rentrée, la ministre de l’Éducation nationale est restée muette sur ces points essentiels. « On ne s’improvise pas plus éducateur que conseiller en vie affective et relationnelle, surtout auprès de jeunes enfants et d’adolescents », alerte Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la Famille.
« Comme pour ceux qui veulent devenir conseillers dans ce domaine, une formation solide et pratique est indispensable pour aborder des sujets aussi sensibles sans risquer de heurter. »
Promouvoir le respect, la dignité et l’égalité homme-femme, prévenir le harcèlement, les discriminations et les violences sexistes et sexuelles, lutter contre la déferlante de la pornographie sont des objectifs évidemment partagés par tous. Mais le programme est très faible sur certains de ces objectifs (insuffisamment adapté aux âges des élèves, insuffisant sur la pornographie, sur le harcèlement et les réseaux sociaux) et contre-productif sur d’autres du fait de son idéologie (lutte des sexes en lieu et place d’égalité, banalisation de l’identité de genre et autres revendications militantes…). En outre, sa mise en œuvre est envisagée sans information et sans associer les parents, qui sont les premiers éducateurs de leurs enfants. A eux la responsabilité de l’éducation et à l’école celui de l’instruction.
Le caractère hautement contestable du programme, l’opacité du dispositif et l’absence d’information concrète sur sa mise en place inquiètent les familles. Il est indispensable de lever le voile au plus vite sur la réalité de l’EVARS.
« Si le Ministère se défie des parents, c’est qu’il est gêné par le contenu du programme ou cela révèle un problème majeur entre l’école et les parents » note Ludovine de La Rochère.
Le Syndicat de la Famille vient de solliciter en urgence un rendez-vous au Ministère. Il appelle d’ores et déjà les parents à être attentifs et à demander des précisions aux enseignants et chefs d’établissements.
La haine du catholicisme, intrinsèque à l’école publique
Le numéro d’été du Nouveau Conservateur était consacré à la laïcité et à son corollaire, le laïcisme. Parmi les articles, celui d’Anne Coffinier, présidente de Créer son école, est revenu sur l’hostilité de l’Education nationale à l’égard de la religion catholique. Extrait :

Vous pouvez commander ce numéro ici ou vous abonner au Nouveau Conservateur ici ou le retrouver chaque mois sur Le Club de la Presse.
Canada : les demandes d’euthanasie en forte croissance
Lu sur Gènéthique :
L'”aide médicale à mourir” représente 7,3 % de l’ensemble des décès au Québec. Dans la région de Lanaudière, au nord de Montréal, ce pourcentage s’élève à 12,4 %.
Le Dr Louis Daigle, qui pratique des euthanasies dans la région, indique que la demande augmente et “met les ressources sous pression”. Lui administre l'”aide médicale à mourir” environ 80 fois par an. Un nouveau “centre de soins palliatifs” a tout récemment ouvert ses portes à Saint-Charles-Borromée, dans la région de Lanaudière. Une salle y est “réservée pour l’aide médicale à mourir”. Elle peut accueillir jusqu’à 20 personnes venues assister au décès d’un proche. L’établissement a été construit majoritairement avec des fonds privés, mais il est géré par les autorités publiques.
Après avoir supprimé le terme “euthanasie” pour le remplacer par celui d'”aide à mourir”, ils utilisent les centres de soins palliatifs comme centres de mise à mort par euthanasie. Et c’est ce qu’ils comptent faire également en France…
9 jours avec Mère Teresa pour apprendre à aimer !
Canonisée le 4 Septembre 2016, sainte Mère Teresa est une missionnaire emblématique du XXIe siècle. Elle laisse un héritage spirituel fort, marqué par la joie, la confiance et l’espérance malgré l’épreuve de « l’obscurité de la foi » qu’elle traversera pendant cinquante ans.
En répondant à l’appel de Jésus auprès des plus pauvres, elle fut la messagère de l’amour de Dieu tout au long de sa vie. Par son souhait d’appartenir au Christ et d’étancher sa soif d’amour, elle est un visage poignant de la miséricorde du Père pour notre temps.
A l’approche de sa fête, le 5 septembre, l’application de prière Hozana vous propose de rejoindre cette neuvaine pour apprendre à aimer à l’école de Mère Teresa !
Inscrivez-vous ici pour débuter la neuvaine : https://urls.fr/E1yanw
Au programme :
Jour 1 – Faire des choses ordinaires avec un amour extraordinaire
Jour 2 – Accueillir ses responsabilités dans la joie
Jour 3 – Se donner aux plus pauvres
Jour 4 – Faire silence pour répondre à l’appel de Dieu
Jour 5 – Apprendre à prier
Jour 6 – Faire confiance à Dieu
Jour 7 – Chercher dans la nuit la lumière et l’espérance
Jour 8 – Désirer la sainteté
Jour 9 – Tout donner à Jésus
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La Sécurité sociale n’est pas une création des communistes
Dans le JDD, Joseph Thouvenel, ancien vice-président de la CFTC, démonte une intox des communistes :

La contre-église, une apostasie portant un col clérical
Voici un extrait de la préface de Vox Day du livre de Jon Del Arroz “Churchianity: How Modern American Churches Corrupted Generations of Christians” (La contre-église : comment les églises modernes américaines ont corrompu des générations de Chrétiens), traduite par Stanislas Berton :
[…] La contre-église est la subordination systématique de la doctrine chrétienne à l’idéologie dominante de la justice sociale. C’est l’élévation des préoccupations mondaines au-dessus des préoccupations spirituelles, le remplacement de l’autorité biblique intemporelle par le récit mainstream dynamique et la transformation de l’Église d’un phare de vérité éternelle à une chambre d’écho pour la politique terrestre. Plus accablant encore, elle représente l’inversion complète de la prémisse fondamentale du christianisme : au lieu d’être dans le monde mais pas de ce monde, la contre-église insiste pour être entièrement de ce monde tout en maintenant un vernis de légitimité théologique de moins en moins convaincant.
La contre-église n’est pas juste un conflit doctrinal de plus dans la longue histoire de l’Église. C’est une apostasie portant un col clérical, une hérésie drapée de vêtements liturgiques, et un blasphème proclamé depuis dix mille chaires chaque dimanche matin. La tragédie n’est pas que des loups soient entrés dans la bergerie — Jésus-Christ lui-même nous avait avertis qu’ils viendraient. La tragédie est que les brebis bêlent maintenant fièrement en chœur alors qu’elles sont égarées par ceux qui cherchent à les détruire.
Au fond, la contre-église représente une incompréhension fondamentale de la nature de Dieu et de l’homme. Alors que le christianisme proclame la nature déchue de l’humanité et la nécessité absolue de la rédemption divine, la contre-église prêche la perfectibilité de l’homme à travers le politiquement correct. Alors que le christianisme promet le Royaume des Cieux, la contre-église privilégie la justice terrestre. Et alors que le christianisme exige la repentance des péchés, la contre-église exige la repentance pour une multitude de péchés inventés par l’homme, y compris le fait de ne pas se prosterner suffisamment devant la classe de victimes actuellement au sommet de la hiérarchie intersectionnelle.
Le mécanisme de cette perversion théologique est d’une simplicité époustouflante : prenez n’importe quel commandement biblique, dépouillez-le de son contexte sotériologique [l’étude de la doctrine du salut], et réinterprétez-le à travers le prisme de la politique de justice sociale contemporaine. « Aime ton prochain » cesse d’être une question de charité individuelle pour devenir un mandat pour des frontières ouvertes et une immigration massive. « Prends soin des pauvres » transforme la nécessité d’une aumône personnelle en un plaidoyer pour des impôts plus élevés, des guerres étrangères et des États-providence. « Accueille l’étranger » passe de l’hospitalité de base à un commandement divin de faciliter le remplacement démographique de la nation. […]
Une église rénovée dans les Yvelines
Démarrés début 2022, les travaux de l’église Saint-Nicolas, à Bazainville (Yvelines, 1 500 habitants), près de Houdan, viennent de s’achever. Une inauguration du bâtiment rénové est prévue le 6 septembre 2025.
Le maire Daniel Férédie avait pris la décision en 2021 de fermer l’édifice inscrit au titre des Monuments historiques depuis près d’un siècle (1926) :
« Le clocher risquait de tomber, la cloche (restaurée dans la Manche à Villedieu-les-Poêles) était en mauvais état. On avait des gros problèmes d’humidité, de sécurité, de salubrité tout simplement. Au lieu de faire des travaux au compte-goutte, on a décidé de tout faire d’un coup. »
Les travaux ont coûté 1,7 M€. La commune, qui a bénéficié de subventions de l’État, de la Région ou encore du Département, y a contribué à hauteur de 40 %. Les menuiseries, la chaire, l’électricité et la sono ont été entièrement revues.
L’inauguration est prévue le samedi 6 septembre à 12 h, en présence de Monseigneur Luc Crépy, évêque de Versailles. Le soir, à 20 h 45, il y aura un spectacle avec quatre musiciens de Versailles qui joueront du Bach. Le dimanche 7 septembre, une messe sera célébrée par le curé de la paroisse.
“C’est la déchristianisation qui fait l’islamisation”
Le JDD a interrogé Bruno Guillot, prêcheur salafiste devenu catholique, qui publie son itinéraire (Adieu soulayman – itinéraire d’un imam salafiste). Extraits :

[…]

“Nous vivons actuellement la fin de la période de modernité et de rationalisme ouverte par les Lumières”
Artiste, sculpteur d’icônes orthodoxes, conférencier, écrivain, podcasteur, le Canadien Jonathan Pageau, issu d’une famille protestante, est un farouche critique de l’individualisme postmoderne. Mgr Robert Barron, évêque catholique de Winona-Rochester (États-Unis) et ardent évangélisateur sur Internet, le cite régulièrement dans ses conférences. Interrogé dans le JDD, Jonathan Pageau déclare :
On constate dans tous les domaines un retour de la verticalité, c’est-à-dire l’abandon des différentes approches réductionnistes comme explications suffisantes de la réalité. On voit donc une résurgence des identités, que ce soit dans la postmodernité ou bien dans un retour vers les traditions. Je pense que nous vivons actuellement la fin de la période de modernité et de rationalisme ouverte par les Lumières en Europe dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il y a un espace spirituel qui s’ouvre et une certaine forme de « réenchantement » général. Ce réenchantement n’est pas que positif : il englobe aussi la consommation de drogues psychédéliques et d’opioïdes, les croyances païennes, mais aussi – et c’est pour le coup un motif d’espoir – le retour du christianisme.
Justement, la France connaît un relatif réveil des consciences catholiques, lequel se traduit entre autres par une hausse importante des baptêmes d’adultes ou encore par les fréquentations record des pèlerinages de Chartres et de Saint-Jacques-de-Compostelle d’année en année. Est-ce une tendance que l’on constate également outre-Atlantique ?
Dans le monde anglophone, les statistiques montrent encore un certain déclin de la pratique religieuse en général. Mais les statistiques démontrent aussi une augmentation marquée du retour à l’église chez les jeunes gens souvent éduqués et instruits. Leur pratique est aussi davantage liturgique, parfois plus traditionnelle. Ceci est un exemple du retour à la verticalité dont je parlais précédemment. Il y a un désir de participation, notamment chez les jeunes générations, en particulier les hommes. Je dirais que c’est une génération qui a reçu un certain trop-plein : libération des mœurs, accès à la pornographie, divertissement jusqu’à l’excès. Ces jeunes hommes sont tellement « engorgés » et malades qu’ils se trouvent aujourd’hui dans une quête profonde de sens.
L’attirance pour le rite traditionnel se comprend très bien : depuis la seconde moitié du XXe siècle, les églises (évangéliques, protestantes et catholique) en Amérique et en Angleterre ont fait beaucoup d’efforts pour s’adapter au monde contemporain, espérant ainsi « fidéliser » les croyants. Mais une fois que ces derniers sont partis, ce genre de compromis n’a plus d’attrait. Si les croyants reviennent aujourd’hui à la pratique, ils veulent le rite authentique et traditionnel, l’encens et l’iconographie, et non un médiocre concert à la guitare. […]
Elisabeth Borne devrait demander la restitution du Panthéon à l’Eglise
Plutôt que de débiter des âneries, le ministre de l’Education nationale devrait demander à la République de rendre le Panthéon à l’Eglise.
Sept femmes sont honorées au Panthéon. Pour encourager les jeunes filles à suivre leur exemple, le ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, propose de dégenrer l’inscription sur le fronton du monument : “Aux grands hommes et femmes, la patrie reconnaissante” ?
Ayant l’art de créer des polémiques pour distraire les Français des vrais sujets politiques, le ministre de l’Education se ridiculise en ignorant que le mot français « Homme » est une évolution du latin hominem, accusatif de homo (« être humain »), et fait référence à l’espèce Homo sapiens dans son ensemble (le nominatif homo a donné en français le pronom indéfini « on »).
Construite au XVIIIe siècle par décision de Louis XV en tant qu’église dédiée à sainte Geneviève, destinée à abriter les reliques de la sainte, elle est transformée au début de la Révolution française en monument funéraire en l’honneur des grands personnages de l’histoire contemporaine, en premier lieu pour accueillir la dépouille du comte de Mirabeau, mort en 1791 (mais qui en sera retiré quelques mois plus tard à la suite de découvertes compromettantes).
A quand la restitution de ce bien volé ?
Profanations dans les églises des Landes
Communiqué de Mgr Souchu :
Depuis le printemps dernier, dans plusieurs églises du diocèse, nous avons constaté que :
- Des tabernacles ont été forcés ;
- Des ciboires ont été volés;
- Et que des hosties consacrées ont été dispersées ou ont disparu.
À ce jour, une vingtaine d’églises ont été profanées, d’abord sur le Pays Dacquois, puis en Chalosse, et maintenant un peu partout dans le diocèse.
Le 10 juin dernier, je relayais aux curés les recommandations de la Gendarmerie d’enlever le ciboire et de laisser le tabernacle ouvert. J’ajoutais que la réserve eucharistique devait être mise dans un endroit sécurisé, comme la sacristie par exemple.
Ces recommandations n’ayant pas toujours été observées partout, je renvoyais aux curés le même message le 20 août dernier.
À chaque fois que nous avons connaissance d’une profanation, nous insistons d’une part pour que le curé porte plainte à la Gendarmerie afin qu’une enquête soit menée, et d’autre part pour qu’un rite pénitentiel, et notamment une messe de réparation, soit célébrée dans l’église (cf. canon 1211).
En effet, nous ne connaissons pas les raisons exactes qui amènent des personnes à forcer le tabernacle d’une église, à voler le ciboire et/ou les hosties consacrées. Le parquet de Dax vient d’ailleurs d’être saisi pour cette enquête.
Gardons toujours en tête que la réserve eucharistique, destinée au début pour la communion aux malades, puis pour la prière d’adoration, est ce que nous avons de plus cher, d’autant que nous ne savons malheureusement pas ce que deviennent les hosties consacrées.
Prions pour ces personnes qui profanent ce que nous avons de plus sacré.
Restons vigilants, en respectant les consignes données par le diocèse et la Gendarmerie.
Et surtout, participons à l’eucharistie dominicale, source et sommet de la vie chrétienne, suivant l’enseignement du Concile Vatican II.
Nicolas Souchu
Évêque d’Aire et Dax
Dax, le 29 août 2025
La chrétienté en images – Terres de Mission
Eglise universelle : Hauts lieux de chrétienté
Gilles Bexon est l’illustrateur d’un très bel album : “Hauts lieux de chrétienté – De la Terre sainte aux confins de l’Occident”. Il nous présente ce travail préfacé par le cardinal Bustillo, évêque d’Ajaccio, qui reprend 75 présentations de lieux de chrétienté, rédigées par Defendente Génolini, et originellement parues dans l’hebdomadaire France catholique.
Eglise en France : Faillite ou renouveau ?
Rédacteur en chef de “Liberté politique”, revue d’idées chrétienne, Olivier Frèrejacques nous en présente le numéro 104 consacré à la situation de l’Eglise de France. Une enquête exclusive analyse la situation de crise du denier.
Eglise en Marche : Ils sont entrés dans l’Eglise…
Philippe Pellissier a recueilli les témoignages, écrits ou oraux, de 41 personnes qui ont rejoint l’Eglise ou ont renoué avec elle par le biais de la liturgie traditionnelle. Il nous présente ces témoignages, toujours émouvants, parfois bouleversants, jamais anodins rassemblés sous le titre : “Ils sont entrés dans l’Eglise… Par la voie de la liturgie latine”.
Léon XIV et les jeunes: premier rendez-vous réussi
Aymeric Pourbaix reçoit :
𝐂𝐡𝐫𝐢𝐬𝐭𝐨𝐩𝐡𝐞 𝐃𝐈𝐂𝐊𝐄̀𝐒, spécialiste de l’histoire de la papauté
𝐉𝐞𝐚𝐧-𝐌𝐚𝐫𝐢𝐞 𝐒𝐀𝐋𝐀𝐌𝐈𝐓𝐎, professeur à La Sorbonne, spécialiste de saint Augustin
𝐉𝐞𝐡𝐚𝐧𝐧𝐞, étudiante
La messe, trésor de la foi
Le 17 septembre, Claves, le site de formation de la Fraternité Saint-Pierre, commencera à publier chaque semaine une vidéo qui viendra expliquer en détails les différents éléments de la messe.
Il s’agit d’un travail de longue haleine, s’étalant sur plus d’un an afin de découvrir ou redécouvrir les richesses de la messe traditionnelle, trésor de l’Eglise.
Que vous découvriez cette liturgie depuis peu, ou que vous soyez des habitués de toujours, nous espérons que cette formation vous permettra de mieux comprendre le sens de ces gestes, des rites, des prières, de mieux saisir l’insaisissable mystère de la messe ; et comme nous croyons que la liturgie est en elle même le meilleur des catéchismes, nous avons décidé de ne pas nous lancer dans de grandes explications théologiques abstraites, mais de regarder, avec vous, la messe, les gestes du prêtre, les ornements, les cérémonies, tout en les expliquant : la liturgie elle-même nous enseigne ce qu’elle est, un vrai culte rendu à Dieu, l’offrande d’un sacrifice agréable, dans lequel Dieu se rend présent et se donne à nous pour nous sanctifier.
Au long des 23 vidéos de la série, publiées chaque semaine à partir du mercredi 17 septembre, vous suivrez pas à pas le prêtre célébrant les saints mystères, pour découvrir et comprendre la profondeur de chacun des gestes et paroles qui forment depuis des siècles l’écrin sublime du joyau de la messe.
Après deux épisodes consacrés à la découverte du lieu, des objets et des ornements sacrés, un épisode présentant de manière particulièrement innovante l’histoire du développement des rites et un épisode pédagogique à la découverte du missel et de son utilisation, vous entrerez de plein pied dans le déroulement immuable et solennel de la sainte liturgie, présentée selon les rites de la messe chantée, avec explication des particularités de la messe basse et de la messe solennelle.

