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14 février: la Fondation Lejeune vous invite au cirque

Sous le Haut Patronage de
S.A.S. le Prince Albert II de Monaco

Sous le parrainage de
Ari Vatanen, Champion du monde des rallyes

Le 14 février 2025, 20h30 à Paris

GRANDE SOIREE POUR LA RECHERCHE SUR LES MALADIES DE L’INTELLIGENCE D’ORIGINE GENETIQUE

au profit de la Fondation Jérôme Lejeune

par la Compagnie Alexis Gruss

Durant près de 2 heures, venir admirer les 50 chevaux et 25 artistes (écuyers de haute-voltige et funambules) accompagnés par l’Orchestre des Folies Gruss.

https://www.fondationlejeune.org/nous-soutenir/reseau-benevoles/soiree-gruss/

RESERVEZ VOS PLACES :

https://folies-gruss-billetterie.tickandlive.com/reserver/soiree-au-profit-de-la-fondation-jerome-lejeune/101858

Vous pouvez également soutenir cette soirée en versant un don à titre personnel ou au nom de votre entreprise. (Reçu fiscal, informations et dossier mécénat sur demande auprès de [email protected]

Programme :

19h : restauration et animation par les acrobates

20h30 : accueil sous le chapiteau

21h00 : spectacle Les Folies Gruss (1h30)
22h30 : fin du spectacle et rencontre avec les artistes

La Fondation Jérôme Lejeune œuvre au service des personnes porteuses de déficiences intellectuelles d’origine génétique. Sa consultation médicale accueille plus de 14 000 patients depuis 30 ans. Elle est également le premier financeur privé en Europe et le principal incubateur de la recherche sur la trisomie 21 dans le monde. Ses programmes de recherche innovants et prometteurs entrent dans l’ère de la recherche à visée thérapeutique dans le but d’améliorer les capacités cognitives des personnes porteuses de trisomie 21.

CHERCHER, SOIGNER DEFENDRE.

Reconnue d’utilité publique, la Fondation Jérôme Lejeune poursuit ses missions au service des plus fragiles grâce à l’unique générosité de ses donateurs.

Retrouver l’unité de la foi et de la charité

Nous avons interrogé Philippe d’Iribarne, sociologue et directeur de recherches au CNRS, à propos de son dernier ouvrage: Au-delà des fractures chrétiennes.

L’Eglise contemporaine semble extrêmement fracturée. Est-ce une nouveauté ou bien l’Eglise a-t-elle toujours été divisée?

Effectivement, au cours de l’Histoire, l’Eglise s’est souvent divisée avec des conséquences souvent dramatiques. Pensons à la crise arienne, au grand schisme entre l’Orient et l’Occident, à l’apparition du protestantisme, aux guerres de religion, à l’hérésie cathare, à la crise janséniste, à l’opposition, en France, entre prêtres jureurs, acceptant la Constitution civile du clergé, et prêtres réfractaires, à la crise moderniste, à la condamnation de l’Action française. Chaque fois, on voit émerger un courant  qui se dit porteur d’un christianisme plus authentique, plus pur, débarrassé des tares de l’institution. Des causes temporelles peuvent être en cause, ou l’attachement à des cultures conduisant à des interprétations différentes de l’enseignement du Christ et des visions différentes de celui-ci. Ces divisions sont plus ou moins pérennes. On en voit disparaître avec le temps, du fait qu’un des camps en présence à été éradiqué, comme pour les cathares, ou que le sujet d’opposition a disparu, comme pour la Constitution civile du clergé, ou encore que les tenants de camps opposés se sont engagés dans une démarche de réconciliation, comme entre calvinistes et luthériens. Mais d’autres divisions réapparaissent.

De nos jours, la fracture dominante est liée à l’émergence d’un nouveau christianisme dont le cœur est la référence à un accueil inconditionnel de l’autre, qu’il soit immigré, homosexuel, fidèle d’une autre religion ou délinquant. Ce christianisme est en phase avec l’idéologie postmoderne qui défend une société « inclusive » reconnaissant l’égale valeur de toutes les cultures, de toutes les religions, de tous les choix de vie et affirme que tout le mal du monde vient de « dominants », hommes, blancs, hétérosexuels, coupables d’être racistes, sexistes, homophobes, islamophobes, etc., les « dominés » étant vus de leur côté de pures victimes. Une partie des chrétiens, dits « progressistes », se sont ralliés à cette vision. D’autres, au contraire, dits « traditionalistes », la refusent. Ils défendent une « civilisation chrétienne » menacée par la constitution d’une société « permissive »qui rejette la dimension exigente des enseignements du Christ, et dénoncent la tendance à brader ce qui est propre au christianisme, dont le caractère central de la Croix, au nom du « dialogue » entre religions. C’est avec cette fracture que nous avons à vivre de nos jours.

Sur quelles bases pensez-vous que l’unité pourrait se (re)faire?

Pour retrouver une certaine unité, il serait fondamental de mieux distinguer ce qui relève du cœur de la foi au Christ de ce qui dérive d’un attachement à une culture particulière conduisant à adopter son cadre de pensée, ou encore de l’engagement dans une causes temporelle qui conduit à retenir, dans les enseignements du Christ, ce qui est favorable à cette cause. Il serait bon de prendre exemple sur ce qu’a fait l’Eglise primitive quand elle a dû faire coexister les chrétiens issus du monde juif à ceux étaient issus du monde grec. Les premiers entendaient imposer aux seconds les prescriptions de la Loi juive, dont la circoncision, pendant que ceux-ci refusaient de s’y soumettre (Ac 15, 2). La tension a été vive (Ac 15, 7).

Le conflit a été surmonté grâce à une distinction entre deux plans. C’est dans l’ordre de la foi que tous sont semblables, et dans celui de la charité qu’ils se retrouvent : « Or voici qu’à présent, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous êtes devenus proches, grâce au sang du Christ. Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux n’a fait qu’un peuple, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine » (Ep 2,13-14). Dans cet ordre, « il n’est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d’incirconcision, de Barbare, de Scythe, d’esclave, d’homme libre : il n’y a que le Christ qui est tout et en tout » (Col 3, 11). Mais, simultanément, on a affaire à deux mondes qui n’ont pas à chercher à imposer l’un à l’autre leurs coutumes et leurs modes d’expression de la foi. L’attachement à l’Esprit plutôt qu’à la lettre a permis de raccorder ces deux ordres : « En effet ce n’est pas ce qui se voit qui fait le Juif, ni la marque visible dans la chair qui fait la circoncision, mais ce qui est caché qui fait le Juif, et la circoncision est celle du cœur, celle qui relève de l’Esprit et non de la lettre » (Rm 2, 28-29). Dès lors, affirme Paul, « L’un était-il circoncis quand il a été appelé ? Qu’il ne dissimule pas sa circoncision. L’autre était-il incirconcis ? Qu’il ne se fasse pas circoncire » (1 Co 7, 18).

Toute incarnation du christianisme dans une communauté ecclésiale conduit à rencontrer la forme d’ordre temporel qui fait référence dans le monde auquel celle-ci se rattache. Déjà, dans l’antiquité, la christianisation du monde grec a produit un christianisme hellénisé et celle du monde romain un christianisme romanisé, ne serait-ce que du fait des différences entre le grec et le latin. On trouve déjà cette attention à ce phénomène chez nombre de théologiens médiévaux à propos des différences d’expression entre « savants et sages, l’un Grec et l’autre Latin »[1]. De nos jours, des efforts sont faits par les confessions chrétiennes pour que les divergences de formulation ne constituent pas un obstacle insurmontable à un rapprochement œcuménique[2]. Ainsi, ayant en vue les chrétiens orientaux, le concile Vatican II a affirmé, dans le décret sur l’œcuménisme, que « ce qui a été dit de la légitime diversité en matière de culte et de liturgie doit s’appliquer aussi à la formulation théologique » (17). On trouve une telle évolution « en Orient, dans la révision actuelle, faite en commun avec les Eglises non-chalcédoniennes, des formulations christologiques sur lesquelles nous nous étions séparées au concile de Chalcédoine »[3].

Un point frappant dans les divisions que nous observons est la capacité de chacun des courants qui s’opposent à opérer une sélection au sein de l’Ecriture, en conservant ce qui s’accorde avec la vision temporelle qu’il défend et en passant sous silence (pour ne pas dire censurant) ce qui conduit à la questionner. Ceci est frappant, par exemple, dans la manière dont le courant « progressiste » se sert de l’Ecriture pour étayer l’exigence d’un accueil inconditionnel de l’étranger. Certains passages de l’Evangile sont invoqués : la parabole du Bon Samaritain (Lc 10, 25-37), l’évocation du jugement dernier « j’étais étranger et vous m’avez accueilli » (Mt, 25 35-40). Mais les passages de l’Ecriture qui invitent à faire preuve de discernement à l’égard des étrangers sont ignorés[4]. Les textes de la Bible hébraïque qui évoquent l’étranger en difficulté, lequel mérite la même sollicitude que la veuve et l’orphelin, sont mis en avant : « Si un étranger réside avec vous dans votre pays, vous ne le molesterez pas. L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte » (Lv 19, 33-34). Par contre les passages qui portent sur les membres d’un peuple qui veut imposer sa loi et dont il faut se protéger, sont ignorés : « Sauve-moi du gouffre des eaux, de l’emprise d’un peuple étranger » (Ps 143, 7) ; « notre héritage a passé à des inconnus, nos maisons à des étrangers » (Lamentations 5,2) ; « Mais si tu n’obéis pas à la voix de Yahvé ton Dieu, ne gardant pas ses commandements et ses lois que je te prescris aujourd’hui, toutes les malédictions que voici t’adviendront et t’atteindront. […] L’étranger qui est chez toi s’élèvera à tes dépens de plus en plus haut, et toi tu descendras de plus en plus bas. C’est lui qui fera de toi sa chose, et non toi de lui ; c’est lui qui sera à la tête, et toi à la queue. » (Dt 28, 15 ; 43-44). Réciproquement, le courant « traditionnaliste », dans sa défense d’une « civilisation chrétienne » face à une submersion migratoire tend à faire peu de cas des passages invitant à l’accueil. Une lecture partagée de l’Ecriture qui fasse toute sa place aux passages paraisant antagonistes serait de nature à favoriser un rapprochement.

Un point fondamental est sans doute que les représentants de chaque courant admettent qu’ils n’ont pas construit un super-christianisme de purs, indemne des limitations que l’on constate dans les courants concurrents, mais que tous sont marqués par l’imperfection humaine.

Ces divisions idéologiques conduisent souvent les observateurs à s’intéresser prioritairement aux “extrêmes”. Comment décririez-vous, au contraire, le “fidèle moyen”?

S’il n’est pas trop difficile de caractériser des « extrêmes », chez qui l’on trouve des visions claires de ce que c’est que d’être chrétien, et qui s’expriment de manière assurée et souvent véhémente, cela est beaucoup plus difficile pour les fidèles que l’on pourrait qualifier de « moyens ». Parmi ceux-ci, on trouve de multiples tendances. Certains ont des conceptions proches de celles des « progressistes » d’un côté ou des « traditionalistes » de l’autre, mais dans une version dépourvue de passion et parfois de cohérence. Ainsi ils peuvent affirmer, comme la moitié des catholiques pratiquants, que toutes les religions se valent, mais rester en fait très attachés à la valeur unique du christianisme. Ou encore, ils peuvent affirmer que la réforme liturgique qui a suivi Vatican II a été une catastrophe, tout en s’accommodant en fait de la forme de messe à laquelle elle a conduite. On voit aussi des catholiques engagés dans les courants charismatiques, d’autres très actifs dans des organisations caritatives, sans affirmer pour autant que l’action de celles-ci constitue l’alpha et l’oméga de l’expression de la foi chrétienne. D’autres encore vont à la messe de façon plus ou moins discontinue, font baptiser leurs enfants et les envoient au catéchisme, mais n’ont qu’une idée confuse de ce que signifie être chrétien. Ils ont souvent du mal à transmettre.

 On peut comprendre, dans cette situation de flou, le faible engagement de la majorité des catholiques dans leur foi. Peu d’entre eux déclarent avoir une « forte religiosité » ‒  seulement 9% en 2008 contre 49% pour les musulmans, 43% pour les juifs, 29% pour les protestants[5]. Depuis l’écart s’est encore creusé[6]. Juifs et musulmans sont beaucoup plus confiants que les catholiques dans la valeur de leur religion. Ainsi, d’après un sondage de 2023, 75% des Français musulmans estiment qu’« il y a une seule vraie religion », alors que ce n’est le cas que de 20% en moyenne chez les « adeptes des autres religions », de fait essentiellement catholiques sans qu’on ait des chiffres plus détaillés par religion. De même 66% des Français musulmans se disent « croyants et religieux », alors que ce n’est le cas que de 18% en moyenne « dans les autres religions », 65% de ceux qui s’en réclament se déclarant « croyants mais non religieux »[7].

Pour sortir de cette situation piteuse, le monde chrétien a un obstacle majeur à surmonter. Autant, au cours de son histoire, il a produit des trésors en matière de spiritualité autant il n’a fait que balbutier en ce qui concerne les rapports entre la foi et la vie de la cité, sujet majeur dans les fractures actuelles. Il est vrai que la parole du Christ « rendez-à César ce qui est à César » et son refus d’être roi, n’aident pas à voir clairement ce que doivent être ces rapports. Du coup l’Eglise tente, aux diverses périodes de l’Histoire, de christianiser des ordres temporels successifs. Elle l’a fait avec un ordre chevaleresque, un ordre bourgeois, tente de le faire maintenant avec un ordre postmoderne, en étant à chaque étape plus ou  moins happée par l’ordre qu’elle s’emploie à transformer. Comme l’attachement à des ordres anciens ne disparaît pas quand de nouveaux apparaissent, une fracturation du monde chrétien en résulte. De grands efforts sont à faire pour mieux comprendre et mettre en valeur l’influence que la construction de l’être intérieur qu’apporte la vie chrétienne exerce non seulement sur les rapports interpersonnels mais sur les rapports sociaux et sur la marche des institutions qui régissent la cité. Il est fort instructif, en la matière de comparer les sociétés marquées par un héritage chrétien et celles qui sont marquées par d’autres héritages, tel celui de l’islam[8].

[1] Hervé Legrand, « Une méthode nouvelle de dialogue théologique : le consensus différencié sur la doctrine de la justification (Augsbourg 1999) », p. 3-4.

[2] Ibid.

[3] Ibid., p. 7.

[4] Philippe d’Iribarne, « L’étranger dans la Bible comme personne et comme peuple », Société, droit et religion 2019/1.

[5] Trajectoires et origines. Enquête sur la diversité des populations en France, Sous la direction de Cris Beauchemin, Christelle Hamel et Patrick Simon, Ined éditions 2015, p. 566.

[6] Le Figaro, 31 mars 2023, rendant compte des résultats d’une nouvelle enquête « Trajectoires et origines » menée par l’INSEE et l’INED en 2019 et 2020.

[7] Ifop, Enquête auprès des Français musulmans sur les questions de religion et de laïcité, 7 décembre 2023.

[8] Philippe d’Iribarne, L’islam devant la démocratie, Gallimard, 2013.

Au-delà des fractures chrétiennes

 

Intelligence artificielle et intelligence déficiente

Communiqué de la Fondation Lejeune:

À l’occasion du Sommet de Paris pour l’action sur l’intelligence artificielle, la Fondation Jérôme Lejeune, fondation médicale et scientifique spécialiste de la déficience intellectuelle, lance un appel pour que l’intelligence artificielle soit mise au service de la recherche sur l’intelligence humaine.

Le temps est venu d’une super-intelligence dépassant les capacités cognitives humaines dans tous les domaines. Nous allons tous devenir déficients, d’une certaine manière, face à cette technologie. Nous devons considérer l’ensemble des enjeux éthiques, sans en oublier aucun. S’il existe un curseur d’humanité, admis de tous, c’est bien celui qui distingue l’homme de la machine.

Le potentiel de l’IA est énorme et fascine à juste titre. C’est une technologie de la promesse, en matière de santé notamment. Elle mérite d’être considérée, utilisée, maîtrisée et orientée. Avec elle, l’homme et la machine sont capables de fusionner jusqu’à un degré important. Elle soulève de nombreuses questions éthiques à mesure qu’elle s’intègre dans la vie sociale. Son développement touche directement la personne humaine dans son identité car il est ouvert à des projets d’amélioration du corps humain.

La Fondation Jérôme Lejeune est à l’avant-garde de la recherche éthique. Elle lance un appel pour qu’un cadre juridique et des lignes guides donnent des indications sur l’usage scientifique et clinique de l’intelligence artificielle. L’IA ne doit pas déshumaniser la science. On ne peut pas penser l’intelligence humaine comme un ordinateur ultracomplexe. L’homme a un registre de pensée beaucoup plus varié, vaste et subtil que la simple pensée calculatoire. Le génie relationnel des personnes porteuses de trisomie 21 en est une illustration. L’IA pose des questions qui touchent au cœur même de ce qui fait l’identité de l’espèce humaine dans sa nature d’être relationnel, rationnel, éthique et personnel.

Le cœur du sujet se situe donc dans la façon avec laquelle nous accueillons l’IA. Si ses bienfaits sont nombreux, son développement appelle à une plus grande responsabilité car elle peut mettre en jeu des éléments essentiels à la condition humaine.

Certes, on peut difficilement prédire les impacts d’une technologie tant qu’on ne l’a pas utilisée de manière intensive. On sait cependant que l’expérience peut rendre ces effets secondaires irréversibles à cause de leur enracinement dans les infrastructures de la société ou dans la culture humaine. Pour que ce dilemme ne se pose pas, agissons collectivement pour orienter le développement et l’usage de l’IA au service de la recherche sur l’intelligence humaine, quelle qu’elle soit. La gouvernance de l’IA sera vouée à l’obsolescence si elle se contente de répondre à des applications technologiques bien établies, déjà utilisées et disponibles sur le marché.

La promesse d’un changement rapide à l’échelle planétaire par l’IA soulève enfin des questions quant à l’orientation de ce changement : qui en profitera et qui en subira les inconvénients, le cas échéant ? L’IA pose incontestablement une question de pouvoir. Le risque n’est pas négligeable que la convergence de l’IA avec les nouvelles biotechnologies utilisées à des fins de diagnostic, aggrave encore la mécanique de sélection discriminatoire à l’encontre des personnes handicapées, au premier rang desquelles celles porteuses de déficience intellectuelle. L’IA vise-t-elle en effet à promouvoir le développement, la santé et les conditions de bien-être de tous les peuples et de tous les êtres humains ? Nul ne peut le garantir aujourd’hui. Non contrôlée, l’IA comporte le risque d’aggraver les inégalités et de créer de nouvelles formes de discrimination et de marginalisation. La Fondation Lejeune a développé un savoir pour promouvoir une approche de la recherche scientifique et du progrès fondée sur des repères essentiels qui permettent de respecter l’homme et ses droits fondamentaux. La personne humaine doit être la mesure de tout développement technologique.

La Fondation Jérôme Lejeune, experte médicale et scientifique sur les déficiences intellectuelles d’origine génétique, lance cet appel pour initier une action internationale en faveur de l’intelligence humaine. Le monde investit massivement sur l’intelligence artificielle. Peut-être pourrions-nous consacrer un peu de ces efforts pour investir dans l’intelligence humaine, au bénéfice des personnes fragilisées dans leur intelligence ? Les premiers essais cliniques visant à guérir la déficience intellectuelle sont en cours, la Fondation Jérôme Lejeune aura été pionnière en la matière. Les besoins sont immenses.

Le projet de loi visant emprisonner les prêtres pour ne pas avoir brisé le sceau de la confession progresse dans l’État de Washington

Le projet de loi visant à jeter les prêtres en prison pendant près d’un an pour ne pas avoir brisé le sceau du confessionnal progresse dans l’État de Washington. Toutefois, l’évêque Thomas Daly et un juriste ont critiqué les problèmes évidents de liberté religieuse que pose ce projet de loi.

Le projet de loi 5375 du Sénat et le projet de loi 1211 de la Chambre des représentants de l’État de Washington sont des projets de loi « sans exemption » qui suppriment toute protection pour ce que les prêtres entendent lors de la confession lorsqu’il s’agit d’abus. Le sénateur démocrate Noel Frame a déclaré que le projet de loi n’obligerait pas les prêtres à témoigner, mais seulement à signaler les abus. Toutefois, cela ne figure pas dans le texte de la loi. En outre, un prêtre devrait vraisemblablement révéler le nom de la personne qui admet l’abus dans le confessionnal afin d’alerter les autorités sur l’enfant qui pourrait être en danger.

Les deux projets de loi ont été adoptés par leurs commissions respectives la semaine dernière. Le projet de loi SB 5375 doit maintenant être soumis à la commission du règlement du Sénat de l’État pour un second vote. Toutefois, le vote de la loi n’a pas encore été programmé au sein de cette commission. Le projet de loi HB 1211 attend lui aussi d’être examiné.

L’évêque Daly s’est à nouveau opposé à la loi :

« Je tiens à vous assurer que vos bergers, évêque et prêtres, s’engagent à garder le sceau de la confession – même au point d’aller en prison », a écrit le prélat à ses fidèles la semaine dernière. « Le sacrement de pénitence est sacré et le restera dans le diocèse de Spokane ».

Il a réitéré toutes les autres directives que le diocèse a actuellement mises en place pour assurer la sécurité des enfants, faisant référence à sa « politique de tolérance zéro en matière d’abus sexuels sur les enfants ». Il a exhorté les fidèles à demander à leurs représentants de s’opposer à la législation.

«Avec deux textes, ceux qui ne veulent pas de la fin de vie voteront contre»

Invitée mardi matin sur France Inter, Catherine Vautrin s’est dite opposée à la scission du projet de loi sur la fin de vie, comme annoncé par François Bayrou en janvier. Le premier ministre souhaite un texte consacré aux soins palliatifs et un autre sur l’aide active à mourir.

La ministre de la Santé estime qu’un seul texte «permet de voter sur un ensemble complet». Cela serait un moyen de s’assurer de son adoption. «Avec deux textes, ceux qui ne veulent pas de la fin de vie voteront contre», souligne Catherine Vautrin. Visiblement elle n’apprécie pas trop la démocratie et souhaite faire culpabiliser ceux qui en refusant l’euthanasie, se verraient contraints de refuser en même temps les soins palliatifs.

Elle avoue ainsi que le volet soins palliatifs a uniquement pour objet de faire passer l’euthanasie.

« La question, pour moi, est beaucoup plus large que (le seul) le droit du sol : qu’est-ce que c’est d’être Français ? »

Interrogé dans Le Parisien, François Bayrou ne recule pas sur le sujet de l’immigration :

Evidemment, on attend des actes, mais ces déclarations permettent au moins de déplacer la fenêtre d’Overton.

La corruption selon Trump ou le retour de la loi de la jungle…

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

N’étant pas à une déclaration fracassante près, et disons le à une moralité près, le tout nouveau shériff américain accélère le rythme de ces réformes disruptives, pour reprendre un terme à la mode, avec en toile de fond son fameux slogan publicitaire MAGA auquel il ne manque plus que la lettre “F” pour nous rappeler combien la présence à ses côtés de ses milliardaires à la Tony Stark illustre la main mise des intérêts privés sur l’ensemble de la politique américaine.

Car il s’agit bien de cela : le hold-up pur et simple de milliardaires ayant décidés ni plus ni moins de prendre à leur compte la destinée de ce pays aujourd’hui à la dérive et asseoir leur hégémonie à la face du monde.

Accepterions nous, en France, un tel état de fait ? Accepterions nous, sans sourciller, nous patriotes, souverainistes, d’envisager pour notre pays une telle confusion, un tel amalgame entre les intérêts privés et le Bien Commun ? Pas le moins du monde.

Pire. Accepterions nous de voir édicter un ensemble de règles, de décisions contribuant à développer le plus légalement du monde (mais le plus illégitimement aussi) une corruption autorisant toutes les dérives mafieuses. Nous savions depuis la seconde guerre mondiale et l’aide apportée par Lucky Luciano dans le cadre du débarquement de Sicile d’une collusion entre le pouvoir politique et la mafia, nous avions pu mesurer la puissance de cette même mafia dans l’élection du Président Kennedy (et aussi dans son assassinat…), nous avions pu constater l’avènement d’une nouvelle forme de criminalité en col blanc, cette criminalité passée sur les bancs d’Harvard ou Stanford.

Trump, encore agent immobilier, n’avait il pas eu maille à partir avec des affaires de corruption ? Quoi de plus normal, nous sommes au pays du dollar roi, du dollar gangrénant toute forme de morale. J’ai raison car je suis riche. J’ai le pouvoir car je suis riche.

Voilà maintenant qu’en un claquement de doigt, le super-président de la super-puissance super-endettée vient d’annoncer la suspension d’une loi anticorruption promulguée en 1977. Pas n’importe quelle loi.

Celle-là interdisait la moindre tentative de corruption auprès des fonctionnaires, faute de quoi les amendes pouvaient être lourdes, très lourdes. Elles touchaient les entreprises étrangères aux US mais aussi les entreprises US à l’étranger. Afin de complaire à ses amis fortunés, Donald les autorise désormais à passer outre. Bienvenu aux pots-de-vin en tout genre, dessous-de-table grossiers, pourliches, bakchich et autres gracieusetés…

Ainsi, une entreprise américaine s’implantant en France ne sera pas répréhensible aux yeux de l’Oncle Sam si elle soudoie des fonctionnaires pour gagner un marché. Ce serait même plutôt conseillé.

C’est que, voyez vous, Donald, il a des idées. Simples mais ce sont tout de même des idées. L’efficacité est là et c’est ce qui compte. Quant à la moralité, on repassera.

Et puis, c’est dans les usages de beaucoup de pays non ? A commencer par la Chine, ou encore le Qatar (n’est ce pas M. Sarkozy ?). Et que dire de tous ces lobbys à Bruxelles, imposant leurs décisions, leurs produits, leurs textes déjà préimprimés à des fonctionnaires ou des députés européens en contrepartie de quelques menues piécettes. Franchement, les Américains auraient tort de se priver.

Ca en dit long sur la guerre économique qui s’annonce. Les chevaux sont lâchés. Après les tarifs douaniers surtaxés instaurant un protectionnisme tel un mur d’enceinte (infranchissable ?) autour des frontières US, tous les coups seront permis. Je me demande comment TRACFIN va pouvoir contrôler tous les flux financiers qui ne manqueront pas de transiter sur les comptes de ces malheureux fonctionnaires français, certes traitres à leur patrie, mais dont l’appât du gain sera forcément légitimé par les fins de mois difficiles.

Certains esprits forcément grincheux et hostiles au locataire de la Maison Blanche estiment que cette mesure est contreproductive, beaucoup “appréciant que le FCFA (loi anticorruption de 1977) leur permette de refuser fermement les pots-de-vin, car la plupart des entreprises du secteur privé considèrent la corruption comme un coût improductif » selon l’ancien responsable anti-corruption Richard Nephew.

En attendant, le décor est planté. Les acteurs entrent en scène. Côté jardin, une Amérique plus remontée que jamais et qui en veut à la terre entière, côté cour des pays en ordre dispersé réfléchissant à une riposte qui tarde à venir tout de même.

Le drame peut commencer.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON

Le Hamas, fidèle aux principes des Frères Musulmans

La Petite feuille verte de février est consacrée au Hamas. Extrait de l’article d’Annie Laurent :

[…] L’existence officielle du Hamas remonte à 1987. Son premier dirigeant, Ahmed Yassine, était l’un des cadres de l’organisation des Frères Musulmans (FM), fondée en 1928 par l’Égyptien Hassan El-Banna. Celui-ci a bâti son projet sur la restauration du « tout islam » en réaction à l’influence croissante de l’Europe au Proche-Orient, consécutive à l’abrogation du califat par Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne. Les FM ont été très actifs dans la bande de Gaza dès les années 1940, encadrant notamment les huit camps de réfugiés palestiniens qui s’y trouvaient. Leur intention était de développer dans la société une lecture rigoriste de l’islam.

Le nom officiel du Hamas, Mouvement de la Résistance islamique, illustre la volonté de ses fondateurs de marquer leur fidélité à l’un des principes de base des FM : la prédominance de la charia partout où vivent des musulmans. Il s’agit certes de défendre une Palestine indépendante et souveraine, mais sous une connotation religieuse clairement affichée alors que les autres organisations de la résistance locale donnent la priorité au combat national. « Il nous est impossible de troquer l’islamité actuelle et future de la Palestine pour l’adoption de l’idée laïque », affirme la charte du Hamas. Ce choix implique le rejet absolu de l’orientation plus ou moins sécularisée caractérisant les structures mises en place par l’OLP.

L’empreinte islamiste s’imposa d’ailleurs dès la mise en place de l’AP : le choix d’Arafat d’en installer le siège à Gaza entraîna une si forte contestation islamiste qu’il préféra le transférer à Ramallah en 1994. En 2005, son successeur Mahmoud Abbas abandonna complètement Gaza au Hamas.

Durant l’exercice de son pouvoir à la tête du Hamas, Ahmed Yassine (assassiné en mars 2004 par l’armée israélienne) a mis en œuvre un important programme d’islamisation de Gaza. En vingt ans (1966-1986), le nombre de mosquées sur le territoire est passé de 70 à 150.

Et, dans cette entreprise, le Hamas bénéficia du soutien de l’État hébreu prêt à tout pour affaiblir l’OLP, qui était ouverte à une solution à deux États, comme le démontre le politologue Mohamed Sifaoui dans son récent ouvrage, Hamas. Plongée au cœur du groupe terroriste (Editions du Rocher, 2024).

À partir de 1973, Israël, qui occupait le territoire depuis 1967, autorisa la création de services sociaux et culturels ainsi que des instituts d’enseignement religieux fondés sur la pensée frériste. Les dirigeants israéliens, qui percevaient alors l’islamisme comme un « simple intégrisme religieux » dépourvu de toute visée totalitaire et antidémocratique, y voyaient le moyen d’écarter la jeunesse palestinienne des milieux de la gauche. C’est aussi pour affaiblir l’OLP, rivale du Hamas, qu’ils laissèrent arriver à Gaza les aides financières arabes destinées aux islamistes. Le journaliste israélien Amir Tibon, rescapé du massacre du 7 octobre 2023, insiste sur ce point dans un livre récent, Les portes de Gaza (Christian Bourgeois éditeur, 2024).

Toutes ces mesures, expression du « grand aveuglement » d’Israël, explique Sifaoui, ont préparé l’islamisation systématique de la bande de Gaza programmée par le Hamas lorsque ce dernier en prit le contrôle en 2007, deux ans après son évacuation par les colons juifs et l’armée israélienne.

L’antisionisme du Hamas

Le deuxième objectif du Hamas concerne le refus d’un État juif en Palestine puisque, pour ses dirigeants, l’ensemble du territoire, du Jourdain à la Méditerranée, revient de droit au peuple palestinien. Cet antisionisme s’enracine très tôt (1928) dans la conception des FM alors que s’annonçait la création d’un État juif en Palestine. Dès ce moment, pour eux, la Palestine devient une cause non plus seulement arabe mais islamique. 

En son temps, Hassan El-Banna affirmait que la Palestine est une « terre d’islam » et elle l’est « pour toujours », ce qui rend obligatoire le recours au djihad pour la délivrer du sionisme. Après la création de l’État hébreu, il déclara : « Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé ». La doctrine de l’abrogation est un principe islamique selon lequel, par la dictée coranique, Dieu est censé annuler les révélations antérieures (judaïsme et christianisme notamment).

Cet antisionisme est présent dans la charte du Hamas. « Il n’y aura de solution à la cause palestinienne que par le djihad. Quant aux initiatives, propositions et autres conférences internationales, ce ne sont que pertes de temps et activités futiles » (art. 13). On y lit aussi : « Sortir du cercle du conflit avec le sionisme constitue une autre trahison qui entraînera la malédiction sur ses auteurs » (art. 32).

Ces positions se doublent d’un « antisémitisme pathologique » reposant sur l’enseignement du Coran où les Juifs sont qualifiés de « pervers » (3, 110) et sur un récit de la tradition islamique où Mahomet conditionne la fin du monde au massacre de tous les Juifs. Ce qui inspire cette remarque à Mohamed Sifaoui dans son livre précité :Ces positions se doublent d’un « antisémitisme pathologique » reposant sur l’enseignement du Coran où les Juifs sont qualifiés de « pervers » (3, 110) et sur un récit de la tradition islamique où Mahomet conditionne la fin du monde au massacre de tous les Juifs. Ce qui inspire cette remarque à Mohamed Sifaoui dans son livre précité : « Le Hamas ne veut pas d’une solution pacifique, mais d’une solution finale ».

Ahmed Yassine se montrait intransigeant envers les Palestiniens soupçonnés de collaboration avec l’État hébreu, donnant à ses proches la consigne suivante : « Tout informateur palestinien qui avoue coopérer avec les autorités israéliennes, tuez-le immédiatement ». L’un de ses plus proches militants, Yahya Sinouar, qui lui succèdera en 2024, appliqua cette exigence avec une énorme cruauté, ce qui inspirera aux autorités israéliennes le surnom de « boucher de Khan Younès » (son lieu de naissance).

La dimension religieuse de ce refus catégorique s’est illustrée lors du conflit qui s’est déroulé à partir du 13 mai 2021 autour de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, lieu doublement sacré : pour les Juifs car s’y trouvait autrefois le Temple détruit par les Romains en 70, et pour les musulmans en raison de la mosquée El-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam (après La Mecque et Médine). L’affrontement armé a démarré lorsque des Palestiniens musulmans, parmi lesquels des militants du Hamas, réunis sur place pour célébrer l’Aïd el-Fitr (fête religieuse marquant la fin du Ramadan), se préparaient à accueillir à coups de pierres la « Marche pour Jérusalem » organisée tous les ans dans le quartier à cette date par des sionistes religieux pour commémorer la prise de la cité par l’armée israélienne en 1967 et revendiquer la possession exclusive de l’esplanade.

L’évacuation de la mosquée par la police israélienne a aussitôt entraîné de violentes attaques armées de la part du Hamas, suivies par des bombardements de l’armée israélienne. Le Hamas entendait ainsi montrer qu’il est le champion de la défense d’El-Aqsa et ce faisant discréditer le président de l’AP, Mahmoud Abbas, pour regagner de la légitimité dans le champ national palestinien. La coïncidence de calendriers religieux et politiques à forte charge symbolique, ayant Jérusalem pour centre, a réveillé les instincts confessionnels qui ont entraîné des actes de haine réciproques entre juifs et musulmans dans plusieurs villes israéliennes où la cohabitation était jusqu’alors réputée réussie. […]

Les tordus ne perdent pas de temps

Le programme d’éducation à « la vie affective, relationnelle, et à la sexualité » (Evars) a été publié au Bulletin officiel de l’Education nationale le 6 février, pour une mise en œuvre à la rentrée de septembre 2025.

Selon le ministère, le texte se veut une « démarche progressive, adaptée à l’âge et la maturité des enfants ». Il sera « centré » sur « la vie affective et relationnelle » à l’école primaire et élémentaire. Au collège et au lycée, « la vie affective, relationnelle et sexuelle » sera abordée.

Les enseignants seront chargés de ces séances en maternelle et en primaire. Au collège, « ce pourra être soit des professeurs, dans le cadre de leurs cours (par exemple en cours de SVT), soit des infirmiers, des médecins scolaires ou encore des associations agréées ». Autrement dit, le Planning familial  où l’on croit que l’homme peut être enceinte.

La question du genre toujours présente

Les « différents types de familles » (sic) seront présentés aux enfants en primaire et la notion de « genre » apparait en cinquième. Le terme de « transphobie » a disparu du texte. « La rédaction “homophobie et autres” a été privilégiée permettant ainsi aux professeurs et aux personnels éducatifs d’aborder différentes situations de discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou le genre », précise le ministère.

« Ce programme comporte des aspects positifs comme l’apprentissage du respect de soi et des autres, ainsi que la prévention vis-à-vis des réseaux sociaux », considère Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la famille. Toutefois « l’idéologie du genre » reste présente, pointe-t-elle. « On demande aux élèves de cinquième, donc âgés de 11 ans, de “prendre conscience de leur orientation sexuelle” au moment où ils sont dans la construction de leur identité », s’indigne Ludovine de La Rochère.

Les parents seront informés en début d’année de la tenue de ces séances mais ni des dates précises ni de leur contenu détaillé. Retirez vos enfants de ces écoles.

Messe en latin : pourquoi séduit-elle les jeunes ?

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SOURCE: https://leconservateur-media.fr/2025/02/11/messe-en-latin-pourquoi-seduit-elle-les-jeunes/

Alors que l’on pourrait penser que la messe en latin, la messe de toujours, appartient au passé, un nombre croissant de jeunes catholiques redécouvrent cette forme ancienne du culte. Ce phénomène a pris de l’ampleur au cours des deux dernières décennies, notamment après le motu proprio Summorum Pontificum publié en 2007 par le pape Benoît XVI, qui a facilité l’accès à la messe tridentine. Dans plusieurs pays, notamment en France, aux États-Unis et en Italie, les célébrations selon le rite tridentin attirent de plus en plus de fidèles, souvent âgés de moins de 35 ans. Pourquoi cet engouement ? Qu’est-ce qui pousse ces jeunes à se tourner vers une liturgie qui semblait sur le point de disparaître dans l’esprit des générations baby boomers  ?

Un Besoin de Sacré et de Tradition

Dans un monde moderne marqué par l’instantanéité et le changement perpétuel, la messe en latin apparaît comme un ancrage spirituel solide. De nombreux jeunes, en quête de profondeur et de transcendance, trouvent dans cette liturgie une beauté et une solennité qui leur manquent parfois dans les messes en langue vernaculaire . Le chant grégorien, les gestes précis du prêtre, le silence recueilli, tout cela leur offre une expérience du sacré qu’ils jugent plus intense.

Une Réponse à la Perte de Repères

La société contemporaine est en constante mutation, et nombre de jeunes ressentent une forme de désorientation. Face à cela, la messe traditionnelle représente une continuité, une racine spirituelle qui les relie à des siècles de foi chrétienne. Certains y voient aussi une réponse au relativisme ambiant : la messe tridentine leur apparaît comme une expression claire et non équivoque de la doctrine catholique.

Vatican II : Une Réforme Qui Séduit Moins les Jeunes ?

Le Concile Vatican II (1962-1965) a introduit des réformes visant à rendre la liturgie plus accessible, notamment par l’usage des langues vernaculaires et une plus grande participation des fidèles. Pourtant, ces changements ne séduisent plus autant les jeunes qui se tournent vers la messe de toujours ou vers une célébration plus classique vernaculaire, dans le grand respect de la liturgie. Beaucoup estiment que la réforme liturgique a conduit à une perte de sacralité, avec des célébrations parfois perçues comme banalisées ou trop proches de la culture moderne voire à la limite du protestantisme du à l’influence idéologique que diffusent l’œcuménisme. De plus, la volonté d’adaptation de l’Église au monde contemporain, bien que guidée par de bonnes intentions — en apparence —, est un affaiblissement de la doctrine et de la discipline car l’Eglise n’a pas à ce tourner vers le monde, l’Eglise est intemporelle et universelle dans sa fondation et le Christ reste exclusif et non inclusif. Cela restera toujours à l’Homme pécheur de se convertir, non à l’Eglise de se convertir à nos péchés. En quête d’un catholicisme plus structurant et exigeant, ces jeunes préfèrent se tourner vers une liturgie plus authentique et enracinée dans la tradition séculaire de l’Église.

Les Communautés Charismatiques : Un Modèle Qui Séduit Moins

Si quelques jeunes catholiques sont attirés par le dynamisme des communautés charismatiques, une grande partie d’entre eux reste distante de ce modèle. Ils leur reprochent notamment une approche trop émotionnelle de la foi, centrée sur le ressenti personnel plutôt que sur la rigueur doctrinale et la contemplation. Le caractère spontané des célébrations, avec des prières libres, des chants modernes et des manifestations extérieures (imposition des mains, glossolalie), contraste fortement avec la solennité et le recueillement de la Sainte Messe. Beaucoup de jeunes y voient un risque de subjectivisme, où l’expérience individuelle de Dieu prend le pas sur l’objectivité des rites et du dogme, rendant fragile leur foi et malléable aux mouvements des modes du monde, donc une foi relier sans le savoir aux fleuves impétueux du capitaliste et du libéralisme. De plus, ils perçoivent une influence protestante dans ces pratiques, éloignée de l’héritage liturgique millénaire de l’Église catholique. En quête de sacré et de continuité avec la tradition, ils privilégient la messe en latin, qui leur offre une connexion plus profonde avec la foi des siècles passés.

Un Phénomène Amplifié par les Réseaux Sociaux

L’essor de la messe en latin chez les jeunes est aussi lié à internet. Sur YouTube, Instagram ou TikTok, des comptes influents diffusent des vidéos de cérémonies, des explications sur la liturgie traditionnelle et des témoignages de convertis. Des communautés en ligne se forment, permettant à ces jeunes de partager leur enthousiasme et de s’informer sur les lieux où la messe tridentine est célébrée.

Un Engagement Plus Profond

Ce retour au rite traditionnel va souvent de pair avec un engagement accru dans la foi. Beaucoup de ces jeunes participent activement aux activités de leur paroisse, s’intéressent aux textes du Magistère et développent une pratique plus assidue des sacrements. Ils ne se contentent pas d’assister à la messe : ils veulent en comprendre le sens et vivre pleinement et fièrement leur catholicisme.

Un Débat au Sein de l’Église

Toutefois, cette tendance suscite aussi des tensions. Le pape François, avec son motu proprio Traditionis Custodes (2021), a encadré strictement la célébration de la messe en latin, affirmant qu’elle ne devait pas être un instrument de division dans l’Église. Les partisans de cette restriction estiment que la messe tridentine risque de fragmenter l’unité liturgique et doctrinale, favorisant parfois une opposition au Concile Vatican II. Ils insistent sur l’importance de la réforme liturgique pour rapprocher l’Église des fidèles et éviter une perception élitiste du culte.

À l’inverse, les défenseurs de la messe traditionnelle y voient une richesse spirituelle à préserver. Ils estiment que la diversité liturgique a toujours existé dans l’histoire de l’Église et que l’interdiction progressive de la messe en latin est perçue comme une mise à l’écart injustifiée de ceux qui trouvent dans cette forme une expression plus profonde de leur foi. La situation s’est encore tendue lorsque le pape François a tenu des propos sévères à l’encontre des traditionalistes, les accusant parfois de rigidité ou de nostalgie passéiste. Ces déclarations ont renforcé le sentiment d’incompréhension et de marginalisation chez les fidèles attachés à la messe tridentine. Malgré ces divergences, la demande reste fortement croissante, et certaines paroisses continuent d’attirer de plus en plus de public et de plus en plus de jeune tous fervent !

Conclusion : Un Retour Durable ?

Loin d’être une mode passagère, l’intérêt des jeunes pour la messe en latin traduit une aspiration profonde à une spiritualité exigeante et enracinée. Dans un monde en quête de sens, la liturgie traditionnelle semble offrir un refuge et une source de stabilité. Toutefois, l’avenir de ce mouvement dépendra de plusieurs facteurs : l’attitude des autorités ecclésiastiques, la formation des prêtres pour célébrer selon le rite tridentin, ainsi que l’évolution des mentalités au sein de l’Église du à une génération précisement attachée à Vatican II.

Si certaines restrictions persistent, il est possible que cette ferveur se transforme en un mouvement de résistance ou de redécouverte clandestine de la tradition. À l’inverse, si l’Église reconnaît et encadre cette demande avec bienveillance, la messe en latin pourrait retrouver une place durable et officielle dans la vie liturgique des jeunes générations. Reste à voir comment cette dynamique évoluera dans les prochaines décennies.

Euthanasie au Canada, les chiffres !

1 Canadien sur 20 voit sa vie se terminer prématurément.

L’aide médicale à mourir (AMM) a causé la mort de 15 300 Canadiens en 2023, sur un total de 320 000 décès cette année-là.

4,1 % de ces hommes et femmes n’étaient même pas atteints d’une maladie en phase terminale. Ils ont été abattus comme des animaux parce que quelqu’un pensait qu’ils ne méritaient pas d’être aidés et soutenus.

Et le nombre de morts est en augmentation croissante chaque année.

Le taux de décès assisté en 2023 a augmenté de 15,8 % par rapport à 2022. Et entre 2019 et 2022, il y a eu une augmentation annuelle moyenne de 31 %.
Ceci est un extrait d’un article de la Société pour la Protection de l’Enfant à naître.

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Intelligence artificielle : le pape écrit à Emmanuel Macron « L’amour vaut plus que l’intelligence »

Message du Saint-Père à l’occasion du « Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle » :

Monsieur le Président, Excellences, distingués participants,

j’ai appris votre louable initiative de tenir un Sommet sur l’intelligence artificielle, à Paris, les 10 et 11 février 2025. J’ai su que vous, Monsieur le Président, vous avez voulu consacrer ce sommet à l’action sur l’intelligence artificielle.

Au cours de notre rencontre, dans les Pouilles, dans le contexte du G7, j’avais eu l’occasion de souligner l’urgence de « garantir et protéger un espace de contrôle significatif de l’être humain sur le processus de choix des programmes d’intelligence artificielle ». Je pensais en effet que sans ces mécanismes, l’intelligence artificielle, bien qu’étant un nouvel outil « fascinant », pourrait montrer son côté le plus « redoutable », en devenant une menace pour la dignité humaine (cf. Discours à la session du G7 sur l’intelligence artificielle).

Je me félicite donc des efforts entrepris, avec courage et détermination, pour entamer un parcours politique dans le sens de la protection de l’humanité contre une utilisation de l’intelligence artificielle « qui limite la vision du monde à des réalités exprimables en chiffres et enfermées dans des catégories préconçues, évinçant l’apport d’autres formes de vérité et en imposant des modèles anthropologiques, socio-économiques et culturels uniformes » (ibid.) ; et du fait qu’au Sommet de Paris, vous ayez voulu impliquer le plus grand nombre d’acteurs et d’experts dans une réflexion qui vise à produire des résultats concrets.

Dans ma dernière Lettre encyclique Dilexit nos, j’ai voulu distinguer la catégorie des algorithmes de celle du “cœur”, le concept-clé défendu par le grand philosophe et scientifique Blaise Pascal, auquel j’ai consacré une Lettre apostolique à l’occasion du quatrième anniversaire de sa naissance (cf. Sublimitas et miseria hominis, 2023), afin de souligner que, si les algorithmes peuvent être utilisés pour tromper l’homme, le “cœur”, entendu comme le siège des sentiments les plus intimes et les plus vrais, ne pourra jamais le tromper (cf. Lettre encyclique, Dilexit nos, nn. 14.20).

À tous ceux qui participeront au Sommet de Paris, je demande de ne pas oublier que c’est seulement du “cœur” de l’homme que provient le sens de son existence (cf. Blaise Pascal, Pensées). Je demande d’accepter comme axiomatique, le principe exprimé si élégamment par un autre grand philosophe français, Jacques Maritain : « L’amour vaut plus que l’intelligence » (Jacques Maritain, Réflexions sur l’intelligence, 1938).

Vos efforts, chers participants, sont un exemple brillant d’une saine politique qui veut inscrire les nouveautés technologiques dans un projet visant au bien commun pour « ouvrir le chemin à des opportunités différentes qui n’impliquent pas d’interrompre la créativité de l’homme et son rêve de progrès, mais de canaliser cette énergie de façon nouvelle » (Laudato si’, n. 191).

L’intelligence artificielle, j’en suis convaincu, peut devenir un puissant outil pour les scientifiques et les experts qui cherchent ensemble des solutions innovantes et créatives en faveur de l’éco-durabilité de notre planète. Sans ignorer que la consommation d’énergie associée au fonctionnement des infrastructures de l’intelligence artificielle est en soi hautement consommatrice d’énergie.

Déjà dans mon Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2024 consacré à l’intelligence artificielle, j’ai souligné que « dans les débats sur la réglementation de l’intelligence artificielle, il faudrait tenir compte de la voix de toutes les parties prenantes, y compris les pauvres, les marginalisés et d’autres qui restent souvent ignorés dans les processus décisionnels mondiaux » (Message pour la 57e Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2024). Dans cette perspective, je souhaite que le sommet de Paris avance pour qu’une plate-forme d’intérêt public sur l’intelligence artificielle soit créée ; et pour que chaque nation puisse trouver dans l’intelligence artificielle un instrument, d’une part, de développement et de lutte contre la pauvreté, et d’autre part, de protection des cultures et des langues locales. Ce n’est qu’ainsi que tous les peuples de la terre pourront contribuer à la création de données, qui seront utilisées par l’intelligence artificielle, représentant la véritable diversité et richesse qui caractérise l’humanité tout entière.

Cette année, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi et le Dicastère pour la Culture et l’Éducation ont travaillé ensemble sur une Note sur « Intelligence Artificielle et Intelligence Humaine ». Dans ce document, publié le 28 janvier dernier, ont été examinées plusieurs questions spécifiques relatives à l’intelligence artificielle que le sommet actuel est en train d’aborder et quelques autres qui me préoccupent plus particulièrement. À l’avenir, j’espère que les travaux des prochains Sommets qui devraient donner suite au présent, examineront plus en détail les effets sociaux de l’intelligence artificielle sur les relations humaines, sur l’information et sur l’éducation. La question fondamentale, cependant, reste et restera toujours anthropologique, à savoir : «si l’homme, comme homme » dans le contexte du progrès technologique « deviendra vraiment meilleur, c’est-à-dire plus mûr spirituellement, plus conscient de la dignité de son humanité. Plus responsable, plus ouvert aux autres, en particulier aux plus nécessiteux et aux plus faibles » (Lettre encyclique Redemptor hominis, n. 15). Notre ultime défi est l’homme et restera toujours l’homme ; ne l’oublions jamais. Merci, Monsieur le Président, et merci à vous tous qui avez travaillé durant ce Sommet.

Du Vatican, le 7 février 2025

Aidez l’Ecole Notre Dame des Champs à grandir

Nous avions évoqué en 2023 l’interdiction d’ouverture prononcé par le préfet de Maine-et-Loire de l’école Notre Dame des Champs.

Après plus d’un an de travaux et d’inspections, l’école Notre Dame des Champs a pu enfin ouvrir en septembre avec 16 enfants. Mais elle fait face à un autre problème :

Si vous souhaitez faire partie des personnes voulant les aider à grandir c’est par ici.

Succès de la Coordination rurale

Lu dans Les 4 Vérités :

Le 31 janvier dernier se clôturait un scrutin peu connu du grand public : les élections aux chambres d’agriculture (dont les résultats ont été connus le 7 février, même si certains départements n’ont pas encore terminé les opérations électorales). La grande nouveauté de ce scrutin réside dans la percée de la Coordination rurale. La FNSEA, syndicat majoritaire proche de feu le RPR, conserve certes – grâce à son alliance avec les Jeunes agriculteurs – le contrôle de l’immense majorité de ces chambres, mais la Coordination rurale vient d’obtenir la majorité dans 14 départements, au lieu de 3 précédemment.

Surtout, la coalition FNSEA-JA passe au-dessous de 50 % des voix en moyenne nationale (ce qui ne l’empêche pas de conserver une large majorité des chambres du fait du mode de scrutin qui donne une prime à la liste qui arrive en tête). Après les Gilets jaunes et bon nombre de mouvements populistes plus ou moins éphémères, cette élection devrait sonner comme une nouvelle alerte pour les « élites ». En effet, la Coordination rurale est, depuis plusieurs mois, l’incarnation de la colère des paysans – notamment contre le traité de libre-échange avec le Mercosur. Le rejet du syndicat dominant laisse supposer que cette colère est près d’exploser.

Sur le plan politique, il n’est pas non plus insignifiant que la Coordination rurale refuse systématiquement de condamner – comme c’est, en général, le cas dans le monde syndical qui joue à la neutralité « non partisane » – ses militants ou ses chefs qui militent au côté du RN. Certains cadres du RN sont d’ailleurs d’anciens cadres du syndicat, comme le député de l’Aude Christophe Barthès. Jean-François Copé a ainsi écrit que cette élection constituait une « nouvelle alerte ». Elle pourrait, inversement, constituer une belle opportunité pour le RN qui pourrait disposer ainsi de cadres expérimentés et enracinés – à condition d’abandonner la stratégie du « tout-national » et du « tout-proportionnel » qu’il affichait jusqu’aujourd’hui.

Les prochaines élections municipales (mars 2026) seront une excellente occasion pour voir si le RN et ses alliés cherchent à s’enraciner localement – et, corollairement, à acquérir des compétences de gouvernement et à bâtir des coalitions. Si oui, cette remarquable victoire de la Coordination rurale pourrait marquer le début d’une véritable stratégie de conquête du pouvoir pour une coalition de droite nationale emmenée par le RN. Sinon, elle pourrait bien n’être qu’un énième soubresaut de colère populiste sans lendemain.

Notre-Dame de Lourdes et la maladie comme rappel à la réalité

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

L’Église célèbre Notre-Dame de Lourdes le 11 février, une journée dédiée aux malades. Les pauvres, les malades, les souffrants… Ce ne sont pas des catégories auxquelles nous souhaitons appartenir ; ce sont des personnes en grande difficulté existentielle. Personne ne veut être pauvre, personne ne veut être malade et personne ne veut souffrir. Pourtant, si nous avons la chance d’échapper à la pauvreté, nous ne serons pas aussi chanceux pour éviter la maladie et la souffrance, car elles entrent inévitablement dans la vie de chacun, tôt ou tard.
Nous sommes des êtres périssables – c’est simplement un rappel de la réalité. La société nous fait croire que nous pouvons rester éternellement jeunes, toujours en bonne santé, efficaces et puissants même à un âge avancé. Mais en vérité, ce ne sont que de pures illusions, des choses que nous aimons croire pour ne pas affronter la réalité telle qu’elle est. Et la réalité, c’est que nous sommes des êtres périssables. La maladie fait donc partie du “package de notre existence”. Elle nous effraie, et c’est bien normal, car notre instinct nous pousse à survivre. Mais comme je l’ai mentionné plus tôt, elle nous permet aussi de voir la vie telle qu’elle est et de tout remettre en perspective. Sénèque disait :
« Si tu veux savoir, à chaque instant, ce qu’il faut éviter ou rechercher, regarde le souverain bien, le but suprême de toute ta vie. Chacune de nos actions doit s’y accorder : si une personne n’a pas déjà organisé sa vie dans son ensemble, elle ne pourra pas prendre les bonnes décisions dans les détails. Personne, même s’il dispose de toutes les couleurs, ne peut peindre un portrait fidèle s’il ne sait pas d’abord ce qu’il veut représenter. Nous prenons tous des décisions sur des épisodes de notre vie, mais pas sur son ensemble, et c’est là notre erreur. »
La maladie nous aide à voir la vie dans sa globalité. S’il est naturel de chercher à l’éviter à tout prix, lorsqu’elle se présente à nous, nous devons essayer d’en tirer un enseignement. Sénèque nous avertit encore :
« C’est une véritable honte pour un homme sensé que le seul remède à la douleur soit l’épuisement de souffrir : il vaut mieux que ce soit toi qui abandonnes la douleur, et non la douleur qui t’abandonne ; renonce immédiatement à une attitude que, même si tu le voulais, tu ne serais pas en mesure de soutenir longtemps. »
Un élément important dans les moments d’épreuve est la prière, qui nous aide à remettre entre les mains d’un Autre ce que nous ne pouvons supporter dans les instants de désespoir. L’attitude de prière ne nous fait pas seulement du bien spirituellement, mais aussi physiquement, car une disposition positive et confiante peut favoriser un éventuel processus de guérison. La maladie n’est pas seulement physique, elle est aussi spirituelle. Le corps et l’âme ne sont pas séparés : prendre soin de l’un influence également la guérison espérée de l’autre.
Je me souviens toujours d’une chose que mon maître, Giuseppe Agostini, me racontait. Il me disait que le grand organiste Girolamo Frescobaldi (1583-1643) se rendait à l’hôpital Santo Spirito in Sassia, près de Saint-Pierre, et jouait pour les malades. J’ai toujours aimé cette histoire, car j’ai toujours pensé que la musique avait une influence bénéfique sur notre esprit et notre corps.
Celui qui souffre pense à celui qui peut le consoler, et souvent cette figure est celle de la mère. Qui parmi nous ne voudrait pas sa mère terrestre à ses côtés dans l’épreuve ? Et combien plus encore notre Mère céleste ne serait-elle pas proche, elle qui stabat dolorosa au pied de la Croix ? Certains peintres la représentent debout sous la Croix, et cela nous rappelle la dignité et la retenue que nous devons chercher à conserver, même dans ces moments où tout semble s’effondrer. Il existe une belle dévotion à la Vierge qui secourt les miséreux, liée à une autre fête, celle de Notre-Dame du Secours. La belle antienne mariale (que l’on trouve sur le site latheotokos.it) peut nous être utile lorsque nous réfléchissons à la maternité de Marie :
“Sancta Maria, succurre miseris, iuva pusillanimes, refova flebiles, ora pro populo, interveni pro clero, intercede pro devoto femineo sexu: sentiant omnes tuum iuvamen, quicumque celebrant tuam sanctam commemorationem. Amen.”
(Sainte Marie, secours les misérables, aide les faibles, réconforte les affligés, prie pour le peuple, intercède pour le clergé, interviens pour toutes les femmes dévotes : que tous ceux qui célèbrent ta sainte commémoration ressentent ton aide. Amen.)
Cette antienne est attribuée à Fulbert de Chartres (951-1029) et montre clairement comment Marie est invoquée pour venir en aide au peuple chrétien qui se tourne vers elle pour trouver consolation. Dans le célèbre chant Italién Mira il tuo popolo, elle est également invoquée comme secourable. Souvenons-nous de nous tourner vers Marie dans les moments de joie comme dans les heures les plus sombres.
C’est précisément en cette fête de Notre-Dame de Lourdes que le pape Benoît XVI prononça son discours annonçant sa renonciation au ministère pétrinien. C’était en 2013. Dans ce discours, le pape déclara :
“Dans le monde d’aujourd’hui, soumis à des changements rapides et secoué par des questions d’une grande importance pour la vie de foi, pour gouverner la barque de Saint Pierre et annoncer l’Évangile, la force de l’esprit et du corps est nécessaire, une force qui, ces derniers mois, s’est détériorée en moi au point que j’ai dû reconnaître mon incapacité à remplir adéquatement le ministère qui m’a été confié.”
Beaucoup ont tenté de comprendre le sens profond de ces paroles, mais elles expriment sans aucun doute la fatigue qui, comme mentionné précédemment, accable non seulement notre corps, mais aussi notre esprit et, par conséquent, notre psychisme.
Ce même jour fut également promulgué le message préparé par le Pape pour la Journée mondiale du malade. On y lit notamment :
“Pour vous accompagner dans le pèlerinage spirituel qui nous conduit de Lourdes, lieu symbole d’espérance et de grâce, au sanctuaire d’Altötting, je voudrais vous proposer à la réflexion la figure exemplaire du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37). La parabole évangélique racontée par saint Luc s’inscrit dans une série de scènes et d’événements tirés de la vie quotidienne à travers lesquels Jésus nous aide à comprendre l’amour profond de Dieu pour chaque être humain, en particulier pour ceux qui sont affligés par la maladie ou la douleur. Avec les paroles finales de la parabole du Bon Samaritain, “Va et toi aussi, fais de même” (Lc 10, 37), le Seigneur indique aussi l’attitude que chacun de ses disciples doit avoir envers les autres, en particulier envers ceux qui sont dans le besoin. Nous devons puiser dans l’amour infini de Dieu, à travers une relation intense avec lui dans la prière, la force de vivre chaque jour avec une attention concrète, comme celle du Bon Samaritain, envers ceux qui souffrent dans leur corps et leur esprit et qui demandent notre aide, qu’ils nous soient connus ou non, et aussi pauvres soient-ils. Cela vaut non seulement pour les agents pastoraux ou les soignants, mais pour tous, même pour les malades eux-mêmes, qui peuvent vivre cette condition dans une perspective de foi : “Ce n’est pas en évitant la souffrance ou en s’enfuyant devant elle que l’on guérit, mais en acceptant de la traverser, en mûrissant grâce à elle et en trouvant un sens par l’union avec le Christ qui a souffert avec un amour infini” (Spe Salvi 37).”
Avec le pape Benoît XVI, nous espérons tous être capables de voir les choses sous cet unique regard qui les rend non seulement acceptables, mais aussi pleines de sens.

Il reste quelques places d’hommes pour le camp Pier Giorgio

L’abbé Clément Anouil, organisateur du camp Pier Giorgio organisé par l’église Saint-Georges de Lyon, nous demande de signaler qu’il reste quelques places masculines pour ce camp qui aura lieu du 24 février au 1er mars.

Le camp Pier Giorgio est un camp raquettes pour étudiants et jeunes pros. Au programme : randonnée, messe traditionnelle, enseignements et détente.
Il reste quelques places masculines. Toutes les informations sont là : https://eglisesaintgeorges.com/camp-pier-giorgio/

Richard Ferrand, favorable à un troisième mandat d’Emmanuel Macron, nommé au Conseil constitutionnel ?

Dans un entretien au Figaro en juin 2023, Richard Ferrand se prononçait en faveur d’un troisième mandat d’Emmanuel Macron

« A titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire », déplorant la « limitation du mandat présidentiel » qui « corsète notre vie publique ». « Changeons tout cela, en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques. »

Il n’y a donc pas de surprise sur le choix d’Emmanuel Macron de nommer l’ancien président de l’Assemblée Richard Ferrand pour succéder à Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel.

Richard Ferrand doit désormais surmonter l’épreuve des auditions parlementaires, incertaine dans le contexte politique.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, ont également procédé à une proposition de nomination chacun : l’ex-député MoDem et ex-magistrate Laurence Vichnievsky pour la première, le sénateur Les Républicains Philippe Bas pour le second. Ces derniers candidats doivent remplacer Corinne Luquiens et Michel Pinault qui, comme M. Fabius, achèvent leur mandat de neuf ans.

La Commission européenne a dépensé des millions d’euros pour promouvoir l’idéologie transgenre

Chronique des cinglés

L’année dernière, 10 millions de dollars de l’argent des contribuables ont été dépensés pour créer des animaux transgenres, selon une étude du White Coat Waste Project.

La députée Nancy Mace, a exposé l’utilisation abusive de l’argent des contribuables pour financer des « soins d’affirmation du genre » pour les animaux, lors des remarques préliminaires d’une audition de la sous-commission jeudi. L’audition, intitulée « Rats de laboratoire transgenres et chiots empoisonnés : Oversight of Taxpayer Funded Animal Cruelty » (Surveillance de la cruauté animale financée par les contribuables), a accueilli un témoin du White Coat Waste Project.

« L’année dernière, le White Coat Waste Project a révélé que plus de 10 millions de dollars de fonds publics avaient été dépensés pour créer des souris, des rats et des singes transgenres ». « Ces subventions de la DEI ont permis de financer des expériences transgenres douloureuses et mortelles qui ont contraint des animaux de laboratoire à subir des opérations chirurgicales invasives et des thérapies hormonales dans des universités de tout le pays.

M. Mace s’en prend au programme politique radical de l’administration Biden-Harris, qui permet de financer avec l’argent des contribuables des « mutations chirurgicales des organes génitaux d’animaux ».

« L’administration Biden-Harris a dépensé 2,5 millions de dollars pour étudier la fertilité de souris transgenres ». « L’administration Biden-Harris était tellement désireuse de propager son idéologie radicale du genre dans toutes les facettes de la société américaine qu’elle a procédé à des mutations chirurgicales des organes génitaux d’animaux. L’argent du contribuable a servi à cela ».

« Le gouvernement américain dépense plus de 20 milliards de dollars par an pour mener des expériences sur les animaux ». « Nous avons dépensé plus d’un million de dollars pour savoir si les rats femelles recevant un traitement à la testostérone étaient plus susceptibles de faire une overdose de drogue du viol. C’est à cela que servait l’argent de vos contribuables ».

 

Le Dakota du Nord reconnaitrait la royauté de Jésus-Christ

Les conservateurs ont déposé une résolution à la Chambre des représentants, qui affirme que l’État doit « reconnaître la royauté de Jésus-Christ sur le monde entier ». L’État du Nord Dakota entend reconnaitre dans sa constitution ” la Royauté de Jésus-Christ” (à partir de 1’20)

Limay : un Algérien squatte le presbytère et vole le curé

Un homme se serait introduit dans le presbytère de la paroisse de Limay (78) dans la matinée et se serait enfermé dans le logement du prêtre. Le prêtre a tenté de rentrer chez lui et d’ouvrir sa porte avec un pied de biche, en vain. Il a finalement célébré la messe à 11h, avant de constater, plus tard, que la porte du presbytère était ouverte et que plusieurs affaires lui avaient été volées: son téléphone, son ordinateur et sa montre. Le prêtre a également découvert plusieurs traces de matières fécales dans son logement.

Les soupçons se portent sur un SDF, de nationalité algérienne, âgé d’une soixantaine d’années.

Des milliers d’embryons bientôt détruits ?

Lu dans Généthique :

La loi de bioéthique de 2021 a consacré le droit des enfants issus d’une PMA réalisée avec un tiers donneur à accéder à leurs origines. Mais en raison des tensions sur le stock de gamètes générées par une « demande » très importante, les gamètes issus de l’« ancien régime » ont continué à être utilisés jusqu’à présent.

Cette situation doit prendre fin le 31 mars 2025 en vertu du décret du 16 août 2023. A compter cette date, seuls les gamètes pour lesquels les donneurs ont consenti à voir levé leur anonymat pourront être utilisés. Ainsi, les gamètes « ancien régime » devront être détruits. Une mesure qui concerne aussi les embryons qui ont été conçus. Une femme ayant recours à la PMA en février 2025 pourra se faire implanter un embryon issu d’un donneur anonyme, mais les autres embryons conçus à cette occasion devront en revanche être détruits au 31 mars. Elle ne pourra pas y recourir plus tard.

L’opposition des professionnels, l’embarras des autorités

« L’ensemble des sociétés savantes et des professionnels de l’AMP s’opposent à cette destruction », affirme le collectif BAMP sur facebook. L’association a participé à une réunion qui s’est tenue le 13 janvier dernier au sujet de cette échéance. Des propositions « rassurantes » auraient été faites par le ministère, précise le collectif.

Les autorités seraient en effet « en train d’évaluer, en lien avec l’Agence de la biomédecine, “les mesures nécessaires” pour respecter “les principes de la loi bioéthique”, mais aussi “les réalités des parcours de PMA”, sans oublier “le droit d’accès aux origines des enfants nés d’une PMA” ». S’agirait-il de permettre à certains couples de contourner la loi ? Ou seulement de reporter les délais légaux jusqu’au vote d’une nouvelle loi de bioéthique ?

Outre les embryons conçus avec un tiers donneur anonyme, les embryons donnés par des couples dans le cadre de l’« ancien régime » sont également visés par la destruction, si les donneurs n’ont pas consenti à la levée de leur anonymat. Selon le rapport médical et scientifique de l’Agence de la biomédecine, 307 398 embryons étaient conservés au 31 décembre 2022. Et des milliers d’entre eux pourraient être bientôt détruits.

La culture de mort en gants blancs!

La secte de la République appelle à légaliser la mise à mort des personnes impotentes

Nicolas PENIN, Grand Maître du Grand Orient de France, met la pression sur le Premier ministre en affirmant des mensonges sur la “complémentarité” entre euthanasie et soins palliatifs. A quand la séparation du GODF et de la France ?

Dans une récente déclaration, le Premier ministre a manifesté son souhait sur le sujet difficile de la fin de vie de dissocier la question des soins palliatifs de l’aide active à mourir.
Le Grand Orient de France s’inquiète de cette éventuelle disposition qui constitue un recul évident par rapport au texte qui avait été présenté lors de la précédente législature, et qui faisait l’objet d’un large consensus.

Pour des raisons à la fois scientifiques, sociétales mais aussi démocratiques, notre obédience appelle le Chef du Gouvernement à revoir sa position. Sur un plan scientifique, toutes les études et toutes les comparaisons internationales démontrent qu’il existe un continuum entre soins palliatifs d’un côté, et aide active à mourir de l’autre. Cette complémentarité est documentée ; elle doit évidemment s’accompagner d’un renforcement très soutenu des moyens palliatifs sur tout le territoire comme d’un respect de la conscience des soignants, minoritaires, qui refuseront de participer au processus de l’aide à mourir.

Sociétalement, la dissociation des deux textes a ceci de significatif qu’elle tend à mettre en doute le principe que le GODF entend défendre car conforme à sa philosophie humaniste et progressiste : celui de l’autonomie de l’individu et de sa capacité à décider in fine de son sort , dès lors que sa dignité en dépend.

Enfin politiquement et démocratiquement, il convient de rappeler que la convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée pour le droit à cette ultime liberté, que celle-ci est non seulement l’expression d’une demande des familles et des patients, mais aussi comme le démontre la plupart des études d’opinion d’une très large majorité de nos compatriotes. Ce droit qui n’enlève rien à ceux qui ne voudraient pas en user ne peut en aucun cas être distingué de toutes les politiques qui réduisent la souffrance au nom de l’humanité, de l’intégrité physique et du respect de la personne. Cette exigence citoyenne doit être éminemment respectée.

Fort de tous ces constats, le Godf appelle solennellement le Premier ministre à permettre de rétablir en l’état le texte proposé lors de la XVIème législature et d’assurer sa présentation devant le parlement dans les prochaines semaines.

180,24 euros par euthanasie

C’est une histoire belge :

Lundi 3 février, le Comité de l’assurance de l’Institut national d’assurance maladie invalidité (INAMI) a approuvé « l’instauration d’un code de nomenclature pour la réalisation d’une euthanasie ». Par conséquent, les praticiens seront rémunérés 180,24 euros pour la pratique de cet acte. Au-delà de l’acte lui-même, ces indemnités couvriront « les frais de matériel (hors médicaments) », la constatation du décès et l’établissement de l’acte de décès et « la rédaction du document d’enregistrement, comme prévu par l’article 5 de la loi sur l’euthanasie ».

Tiers payant obligatoire

En effet, « jusqu’à présent, l’assurance maladie obligatoire ne prévoyait pas d’indemnité pour le médecin pratiquant l’euthanasie ». Et l’INAMI ne dispose « d’aucune analyse sur la façon dont ces frais sont actuellement facturés ».

Les médecins ont indiqué regretter que « les médicaments ne soient pas inclus dans le forfait de l’acte, obligeant le praticien à les acheter lui-même auprès du pharmacien et rendant leur facturation au patient ou à la famille difficile ». L’Institut national d’assurance maladie a précisé qu’il examinerait une « solution alternative ».

Les médecins pourront en outre « cumuler ces nouveaux codes de nomenclature avec d’autres prestations, telles que les consultations, visites à domicile, avis médicaux ou psychothérapies ». Mais ils sont tenus « d’appliquer le régime du tiers payant ».

Un « budget annuel » de 627 055 euros

Pour évaluer le « budget annuel » dédié à cette nouvelle nomenclature, l’INAMI a « anticipé » une hausse de 5% des euthanasies, ce qui conduirait à un montant de 627.055 euros versés aux médecins pratiquant cet acte. En 2022, 2966 euthanasies avaient été recensées. Un chiffre qui s’est élevé à 3423 en 2023, selon le dernier rapport de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation.

L’entrée en vigueur de cette « nouvelle rémunération » requiert encore la publication d’un arrêté royal. « Ce n’est qu’après cette publication que la rémunération des médecins pour l’euthanasie pourra être officiellement appliquée. »

Un coup d’Etat serait en cours en Pologne, sous l’impulsion du premier ministre pro-européen Donald Tusk

C’est ce qu’a dénoncé le président de la Cour constitutionnelle Bogdan Święczkowski. Le pouvoir exécutif s’immiscerait dans les actions du pouvoir judiciaire, jusqu’au plus haut niveau. L’UE, toujours attentive aux abus de pouvoir, reste silencieuse dans cette affaire. Cela ne devrait pas nous surprendre.

Le président du Tribunal constitutionnel (CC), Bogdan Święczkowski, a annoncé lors d’une conférence de presse le 5 février qu’il avait déposé auprès de lui un avis de suspicion de coup d’État de la part du Premier ministre Donald Tusk et d’autres personnes. Il ne s’agit pas d’un coup d’État impliquant l’utilisation de l’armée dans les rues, mais d’un coup d’État rampant et systémique », a déclaré M. Święczkowski. Le président du TC a déclaré :

« J’ai reconnu qu’il y avait une obligation légale que je devais remplir. C’est pourquoi, le 31 janvier, j’ai signé une notification de 60 pages de soupçon raisonnable d’un crime commis par le Premier ministre, les ministres, le président de la Diète (chambre basse du parlement), le président du Sénat, les députés et les sénateurs de la coalition au pouvoir ».

Święczkowski explique que depuis le 13 décembre jusqu’à aujourd’hui, dans divers endroits de Pologne, ces personnes ont agi en tant que groupe criminel dans le but de « changer le système constitutionnel de la République de Pologne », et d’« empêcher l’action de l’organe constitutionnel, le Tribunal constitutionnel, et d’autres organes constitutionnels, y compris le Conseil national de la magistrature et la Cour suprême ».

Pour atteindre ces objectifs, « la violence et les menaces illégales sont utilisées pour empêcher le fonctionnement de la Cour constitutionnelle et d’autres organes constitutionnels, y compris le Conseil national de la magistrature et la Cour suprême ». Cela « porte également atteinte au statut constitutionnel et légal de la Chambre de contrôle et des affaires publiques de la Cour suprême » et « remet en question le statut des juges de la Cour constitutionnelle ». Le président du Tc dénonce également un autre fait grave : « l’arrêt de la publication des arrêts de la Cour constitutionnelle par le Centre législatif du gouvernement ».

« Nous parlons du crime de coup d’État ». « Par conséquent, étant donné l’importance d’informer les suspects, dont en premier lieu le Premier ministre Donald Tusk et le ministre de la Justice Adam Bodnar, j’ai demandé qu’une enquête sur l’affaire soit ouverte et menée par le procureur général adjoint légitime, Michał Ostrowski. » « J’espère que le procureur général présumé Adam Bodnar et la direction illégitimement nommée du bureau du procureur national et d’autres unités du bureau du procureur permettront au procureur Ostrowski de mener une enquête indépendante et ne l’empêcheront pas de le faire de quelque manière que ce soit », a déclaré le président de la Cour constitutionnelle. Il a ensuite lancé un appel aux journalistes : « J’en appelle à vous, journalistes, en tant que quatrième pouvoir, pour que vous fassiez tout ce qui est en votre pouvoir pour empêcher le pouvoir de bloquer cette enquête.

« Il est clair et évident qu’il s’agit d’un coup d’État en Pologne. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un coup d’État impliquant l’utilisation de l’armée dans les rues, (…) il s’agit d’un coup d’État rampant et systémique. Il s’agit d’un abus permanent des pouvoirs exécutif et législatif à l’encontre du pouvoir judiciaire et d’autres organes constitutionnels ».

Comme exemples de ces abus, le Président a cité « l’empêchement du versement de fonds pour le fonctionnement du Tribunal constitutionnel ou du Conseil national de la magistrature, ce qui est une violation de la loi et de la Constitution ».

« Je suis convaincu que les procureurs légalement nommés, y compris le procureur général adjoint Michał Ostrowski, mèneront cette enquête de manière rapide, efficace et fiable, en utilisant toutes les méthodes d’investigation disponibles. Bien entendu, le procureur général Adam Bodnar ne peut pas superviser ces procédures car il en fait ou en fera l’objet ».

Le président Andrzej Duda, s’adressant aux médias, a commenté la notification soumise par le président du Tribunal constitutionnel concernant un coup d’État présumé du Premier ministre Donald Tusk et des membres du gouvernement :

« Le président (Święczkowski) est un procureur très expérimenté et je pense qu’en ce qui concerne les caractéristiques de l’acte interdit, il n’a pas eu de problèmes pour formuler une telle notification. Il s’agit certainement de toute une série de violations flagrantes, répétées et continues de la loi par diverses personnes qui exercent aujourd’hui le pouvoir exécutif, c’est-à-dire des personnes qui sont membres du gouvernement. Je n’ai aucun doute sur ce fait ».

Mais où sont les défenseurs bruxellois de la démocratie, de la légalité et de la justice ? Pourquoi l’UE reste-t-elle silencieuse et autorise-t-elle tout cela, en soutenant l’exécutif de M. Tusk ?

« Word on Fire », une congrégation pour l’évangélisation en ligne

Mgr Robert Barron, créateur d’un apostolat multimédia très suivi dans les pays anglophones, annonce la création d’une congrégation dédiée au monde numérique.

Tout a commencé à la fin des années 1990 avec une série d’homélies du dimanche diffusées sur WGN, alors principale station de radio de Chicago. Le prédicateur était un prêtre d’une quarantaine d’années, Robert Barron, ordonné en 1986 dans l’archidiocèse de l’Illinois par le cardinal Joseph Bernardin. Un ami lui a fait remarquer que ses interventions à la radio le dimanche matin à 5h15 n’étaient pas le meilleur moyen d’atteindre un large public et que télécharger ses homélies sur un site Web dédié permettrait de les diffuser plus largement. Une idée banale, mais qui marqua le début d’une activité axée sur Internet qui s’est développée comme une graine de moutarde évangélique.

« Word on Fire » , le nom que cet apostolat a pris, a connu une telle croissance qu’il est aujourd’hui considéré comme l’un des projets multimédias les plus réussis au service de la nouvelle évangélisation aux États-Unis et au-delà. Le saut de niveau a eu lieu en 2011 avec « Catholicisme », un documentaire en 10 parties. Une production de haut niveau technique, comme l’est le style que Barron a toujours poursuivi, dans la conviction que l’attention à la forme est une condition nécessaire à la diffusion du message surtout parmi ceux qui sont éloignés, qui a gagné un consensus bien au-delà des frontières ecclésiastiques.

Les vidéos « Word on Fire », également créées par un réseau de collaborateurs et mises en ligne sur YouTube, qui reste la plateforme de référence, ont dépassé les 200 millions de vues. Barron compte désormais 3 millions d’abonnés sur Facebook et près de 2 millions sur YouTube, ce qui fait de lui le prélat catholique le plus « suivi » en ligne dans le monde anglophone après le pape. Sa présence sur le web est allée de pair avec son engagement pastoral hors ligne : en 2015, Barron a été nommé évêque auxiliaire de Los Angeles et en 2015, il s’est vu confier le diocèse de Winona-Rochester, une communauté de 136 000 baptisés dans le Minnesota. Il abrite également l’Institut Word on Fire, qui produit des livres, des podcasts, des catéchèses innovantes et des vidéos de débats entre Barron et diverses personnalités du monde de la culture.

Il y a quelques jours, le 15 janvier, un communiqué de presse a été publié sur le portail « Word on Fire » qui a suscité un intérêt considérable.

Nous sommes ravis d’annoncer que l’évêque Barron a l’intention de créer une congrégation de prêtres pour poursuivre son travail à l’avenir et assurer l’efficacité et l’expansion continue des efforts d’évangélisation de Word on Fire.

L’objectif est de recruter initialement trois à cinq prêtres et trois à cinq novices pour l’ordre. L’idée est de créer une véritable congrégation qui aurait pour charisme l’annonce dans le monde numérique.

Grâce à un généreux donateur, « Word on Fire » a obtenu un foyer à Rochester, dans le Minnesota, où les prêtres peuvent commencer à vivre en communauté selon la règle et recevoir une formation avancée pour apprendre à évangéliser selon l’éthique de « Word on Fire ». Le recrutement des prêtres va bientôt commencer, mais votre générosité est nécessaire pour financer les frais liés aux frais de subsistance, à la formation et à l’éducation, et finalement pour envoyer ces prêtres en mission d’évangélisation. L’objectif de la campagne de collecte de fonds est ambitieux, mais la réponse jusqu’à présent n’a pas déçu les attentes : en quelques jours, plus de 300 000 dollars ont été récoltés pour le projet.

« Nous prions pour que cet ordre existe à perpétuité, ouvrant la voie à l’évangélisation et conduisant les gens vers une relation plus profonde avec Jésus-Christ. »

Le vandalisme est bien souvent une catharsis

Jean-Paul Charbonneau, ancien consultant auprès de grandes entreprises françaises, diplômé de l’université, historien et conférencier, a publié une biographie de Prosper Mérimée, le faux cynique. Mérimée (1803-1870) fut à la fois écrivain, membre de l’Académie française, gardien du patrimoine français, fortement dégradé suite à la Révolution dite française, et proche de l’impératrice Eugénie, ce qui lui permit de parler à l’oreille de l’empereur. Inspecteur général des monuments historiques, il se prit de passion pour le patrimoine architectural :

Le patrimoine a connu bien des vicissitudes tout au long de l’histoire de France. Sans remonter aux grandes invasions où, dit-on, même l’herbe ne repoussait jamais après le passage de l’envahisseur, les conflits, les guerres civiles et les révolutions obtinrent d’honorables scores en matière de destructions. Le vandalisme est bien souvent une catharsis. Ne pouvant s’en prendre à la personne exécrée, on s’attaque à sa représentation. Pensée magique mais pensée consubstantielle à la nature humaine puisqu’aujourd’hui encore, des deux côtés de l’Atlantique, la cancel culture, dans sa haine de la civilisation occidentale, déboulonne, renverse et saccage les statues de ceux qui l’incarnent. Cette violence punitive, ce besoin irrépressible d’effacer tout individu, ou tout groupe d’individus, qui vous nuit ou vous empêche, a toujours et partout existé. C’est la face sombre de notre identité.

2025, l’année du nettoyage des écuries d’Augias ?

De Marion Duvauchel, Professeur de philosophie, Historienne des religions, pour Le Salon beige :

Après avoir disputé à l’Union soviétique l’hégémonie du monde tout au long de cette période singulière qu’on a appelé « la guerre froide », les États-Unis sont restés l’unique super-puissance. Les dirigeants américains en ont eu le jugement égaré. Leur approche des réalités internationales se résume depuis au sentiment d’être désignés pour régenter la planète. Les attentats du 11 septembre ne les ont pas seulement blessés dans la chair de leurs concitoyens mais dans leur orgueil national. On ne fait pas ça au maître du monde. On ne devrait faire ça à personne d’ailleurs…

En 2003, ils ont occupé l’Irak parce qu’il détenait prétendument des armes de destructions massives. Maurice Druon (Le Franc-parler) assure qu’on a argué d’un prétexte de dernière minute : la portée de missiles irakiens étaient de 180 km au lieu des 150 autorisés. « En vrai », les États-Unis ont voulu « déchouquer » Sadam Hussein parce qu’il régnait alors sur l’un des plus riches gisements pétroliers. Les plans sur la région des dirigeants américains sont restés flous, au moins dans les discours : occuper durablement l’Irak ou réorganiser la région pour en faire un proconsulat ?  Saddam Hussein avait sans doute des ressemblances avec Hitler, mais confiné dans son territoire, il n’en avait pas les moyens. Il faut faire un peu d’histoire ancienne : l’empire romain a fini par se briser sur de telles entreprises.

L’histoire des États-Unis est courte. On a dit longtemps que c’était un peuple jeune, on le dit encore quoique ce peuple a vieilli prématurément, trop vite et sans prendre le temps de mûrir, ce qui est toujours regrettable. Les bilans ne sont pas inutiles : sans parler de la tragédie du Vietnam, ils ont soutenu les colonels grecs avec pour résultat le drame chypriote dont le monde s’est accommodé ; ils ont trahi le shah d’Iran, et ont eu pour récompense le régime des Ayatollah ; ils ont favorisé l’Arabie saoudite, qui s’est révélée et se révèle toujours le réservoir humain et surtout le pourvoyeur financier du terrorisme islamique ; et enfin, ils ont fabriqué Ben Laden qui a fini par leur envoyer ses kamikazes. On ne joue pas impunément avec la poudre du Politique. Elle finit par vous exploser à la figure.

Au moment de l’entrée en guerre contre l’Irak, un front de sagesse s’était alors formé de Paris à Pékin : l’Ancien monde appelait le Nouveau à la retenue, au bon sens, à la raison prudentielle. On a voulu le dissuader de commettre une catastrophe. On avait alors Bush et Blair, le front anglo-saxon et sa double suffisance, l’ancienne et la nouvelle.

2003. C’est alors que la presse anglaise a donné libre cours à un sentiment nouveau : la haine de la France.

En 2003, on a vu la mondialisation de la diplomatie. La Turquie marchandait alors sa situation de dominion des États-Unis. C’était la preuve qu’elle n’avait rien à faire dans l’Union européenne. Elle ne marchande plus. Depuis 1920, elle veut un Caucase musulman et un grand espace turcophone. L’Arménie est sur leur trajet ; que Dieu lui vienne en aide : quand elles étaient de grandes puissances, les puissances européennes ont laissé les Turcs massacrer les Arméniens. Et là, c’était bien un génocide… L’Azerbaïdjan, ce protectorat de la Turquie, a depuis peu revu l’histoire caucasienne et il a fait de l’Albanie du Caucase, la troisième chrétienté du Caucase, disparue au VIIIe siècle, un ancien berceau azerbaïdjanais. (Marion Duvauchel, D’un Caucase chrétien au Caucase musulman, à paraître en février 2025). Quand on sait que la république d’Azerbaïdjan naît au XXe siècle, et que les hommes politiques qui émergent sont turcophiles, on est en droit de s’étonner de ces revendications sur une terre de christianisme ancien, abghanien puis arménien. Il n’y a rien de nouveau sous le noir soleil du politique. Gaza occupe tous les hauts parleurs et toutes les antennes. Hélas, la compassion des journalistes ne tourne pas leurs micros et leurs caméras vers la barre montagneuse du Caucase, là où les Anciens voyaient la limite de l’Europe et de l’Asie. On y enchaîna Prométhée. Mais qui connait encore la mythologie grecque ? Les mangas sont passés par là…

2003. Cette même année, dès qu’on prononçait le nom de Poutine, on hurlait : « les Tchétchènes, les Tchétchènes ». Il y a près de trois siècles que la Tchétchénie est une épine dans le pied de la Russie. Il est vrai qu’ils n’y sont pas allés de main morte. En face, ce n’était pas des enfants de chœur non plus. L’incendie se serait communiqué à toutes les Républiques musulmanes d’Asie. Poutine était alors en bonne entente avec Jacques Chirac et avec la France. La Gauche a modifié la donne. On peut voir le résultat.

Comme le disait Jean-Marie Zemb, philosophe nourri d’Aristote « comme la guerre est un recours coûteux qui de toute façon devra conduire à la table des négociations, le plus expédient serait de commencer par elles ». Mais lorsque même la table des négociations est « pipée », on sait que la guerre va continuer. Zélensky finira bien par s’asseoir à une table des négociations. Laquelle et qui va la régenter en sous-main ? Plus grave pour notre honneur national et pour la paix, la France pourra-t-elle peser sur les décisions, et pour une fois depuis les longues années de la Gauche au pouvoir, peser avec intelligence, bon sens et pour le bien de la Nation, sinon pour le Bien tout court.

Trump n’ignore sans doute pas que les États-Unis n’excellent pas dans les entreprises extérieures ou coloniales. Il n’a pas envie de faire la guerre. Quoi qu’on ait prétendu, il n’est pas idiot à ce point. Le motif en est peu glorieux, : ça n’est pas bon pour les affaires. Mais qu’est-ce que ça fait pourvu qu’il y mette un terme ? Cela ne dépend pas que de lui de toute manière… Il veut redonner à l’Amérique et aux Américains une gloire en berne et une économie souveraine ? On aimerait pareilles ambitions chez nous. Il pense le politique sur le mode économique, et le mode économique sur le mode guerrier ? Sans doute se calmera-t-il… Trump donne le sentiment d’écouter ce qui vient du peuple : le rejet du wokisme, de la tyrannie LGBT et de toutes les folies qui escortent cette nouvelle donne anthropologique qu’on prétend imposer en Europe. C’est pur calcul ? Peut-être. Et alors ? Le calcul en politique est une nécessité. Depuis Machiavel, on a fait de la devise « la fin justifie les moyens » une théorie du politique et un fait acquis. Ceux qui voudraient encore en discuter sont de pauvres niais. La Gauche française des derniers quinquennats prétend gouverner au nom de valeurs universelles qu’elle a su dévoyer et qu’elle a instrumentalisées à loisir. Pour elle aussi la fin justifie les moyens.

Toute une partie du monde européen se félicite du changement de cap en matière de mœurs opéré par le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique. Il était temps et c’était souhaitable. L’autre faction se mobilise pour résister à aux oukases de Donald Trump. Pendant ce temps, on sort les pro-vie des prisons, on stoppe net la propagande LGBT, on remet le seul drapeau américain dans les ambassades. Exit le drapeau arc en ciel. On met un peu d’ordre, pour faire bref, et on redonne à la vie ses droits écrasés et bafoués. Donald Trump manque de classe, il est plein d’outrecuidance, de forfanterie, il aime les belles femmes et il a une vie privée désordonnée… Je doute qu’il ait lu Hannah Arendt, mais nous avons bien l’inculte Emmanuel Macron à la tête d’un pays de vieille culture, (et pas seulement d’une culture technicienne). Trump convoite le Groenland. Je suis d’accord que ce n’est pas bien. Eh bien que l’Union Européenne défende le Danemark ! Elle cessera peut-être d’enquiquiner nos paysans et d’inventer de nouvelles tracasseries écologiques pour sauver la planète.

Nous voyons peut-être – peut-être – se désagréger sous nos yeux le mythe de la toute puissance américaine, voire la toute puissance américaine elle-même. Le président Poutine appelle cela le monde multipolaire. Je ne vois pas au nom de quoi on se scandaliserait de cette perspective.

Outre les faits divers consternants qui nous sont rapportés quotidiennement, le monde ubuesque qui est devenu le nôtre a des racines profondes. Qu’on en juge. En 2003, on a créé en France un Conseil de la jeunesse. Quatre-vingt associations en sont membres. On avait déjà alors les Verts et Alternatifs, on a désormais l’Association des Nanas beurs (sic), la Fédération nationale des maisons de potes, la MAG ( ?) des Jeunes gais et lesbiennes avec sa variante, les Scouts gais et lesbiens. Maurice Druon, qui communique cette information dans son livre Le Franc-parler, s’interroge en académicien qu’il est alors : cette liste est-elle passée sous les yeux du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation nationale ? Si oui, dit cet homme de droite et de bon sens, la République est folle.

Mais oui, la République était déjà folle. Et manifestement, l’Église lui avait déjà emboité le pas !

Il est bon de conseiller la jeunesse. Si on peut le faire dans le respect de la langue française, c’est mieux. Mais le problème est délicat : beur au féminin, cela devrait donner « beurre », ce qui est fâcheux, on a donc féminisé avec « beurette ». C’est donc un choix grammatical dicté par le bon sens et le sens du réel. Je suis une « beurre », ça sent un peu trop le p’tit Lu ou les galettes bretonnes. C’est anecdotique je le sais, mais je tenais à signaler le fait à l’Académie, au cas où un académicien lirait ma prose.

Montesquieu disait qu’un immense empire suppose une autorité despotique. La France n’a plus son empire colonial et elle n’est plus une grande puissance. Récemment sur les plateaux télé on osait (enfin) dire que l’Europe se comporte comme le valet des États-Unis. Ce qui est parfaitement vrai. Une interview de Poutine dans un taxi est à ce titre, éclatante : selon ce nouveau despote, nous allons nous coucher comme des chiens aux pieds de Trump. Cela n’a gêné personne qu’on soit les laquais de Biden et de son État-major. Pourquoi cela devrait-il nous scandaliser d’être les valets de Trump ? Nous sommes cependant en droit d’espérer que son mépris ouvertement affiché va susciter quelques réactions et que les pays de l’Europe qui ont encore un peu de fierté se redresseront et reprendront leur indépendance.

Il n’est que temps.

Peut-être un jour, dans quelques années, un journaliste écrira un article qui commencerait ainsi : 2025. Rêvons…

2025 : l’année du recul des tyrannies conjointes woke et LGBT ; l’année du retour au bon sens et au courage ; l’année du recul des prétentions musulmanes, des boucheries hallal et des coiffeurs points de deal ; celle où l’on a cessé de décapiter les professeurs et de sortir les armes blanches dès qu’on vous bouscule dans le métro.

2025 : l’année où les femmes ont repris leurs esprits et ont renoué avec les hommes et avec les pères des relations bienveillantes ; celle où l’on a pu voir de nouveau à l’affiche des films emprunts d’une grâce oubliée.

2025 : l’année encore où les publicités sont revenues en langue française, avec de la musique française ; l’année où ont enfin disparu les abjectes publicités montrant le sang des menstrues pour vendre des serviettes hygiéniques, avec des femmes de couleur encore plus grasses que dans les tableaux de Rubens ; l’année encore où l’on a cessé de programmer les pubs d’une révoltante vulgarité où une voix d’adolescent vante la bouche pleine les burgers-chose responsables de l’obésité galopante.

2025 : l’année où nos écoles ont enfin cessé d’être des mouroirs d’intelligence, où l’on a sanctionné les harceleurs puni les tricheurs et donné des notes méritées.

2025 – Une fédération de parents d’élèves a porté plainte contre AXA pour avoir lancé une publicité pour une assurance avec une clause de soutien en cas de harcèlement scolaire. Ils ont gagné leur procès. Plusieurs ministres de l’Éducation nationale ont dû indemniser toutes les familles d’enfants harcelés. Élisabeth Borne a dû vendre sa gentilhommière.

2025 Les écuries d’Augias, vous vous rappelez ?

C’était une tache dévolue aux esclaves et qui fut donnée à Hercule pour l’humilier. C’était moins glorieux que le lion de Némée ou l’hydre de Lerne, mais il en aurait fallu bien plus à ce Rambo du monde antique pour se sentir gêné d’avoir à se charger d’un pareil nettoyage.

Il lui fallut quand même détourner deux fleuves pour nettoyer toute cette saleté.

Et nous, il nous faudrait combien de fleuves ?

Réveillons-nous. Je rêvais…

Alain Juppé pose un vrai problème

Alain Juppé, membre du Conseil constitutionnel, a répondu à un long entretien dans Le Point sur sa foi. Un sommet de bêtises : il se prononce pour l’euthanasie, l’ordination des femmes… Choisir de s’exprimer sur des sujets qui feront l’objet de débats au Parlement est singulier pour un membre du Conseil constitutionnel, censé être impartial :

[…] Quelle est maintenant votre relation au spirituel ?

Comme Jean d’Ormesson, à qui j’emprunte la formule, je me définis comme un catholique agnostique. Je garde un lien très fort avec l’Église, c’est d’ailleurs parfois un sujet de discussion familiale, où l’on critique la liturgie, la pompe. Pour moi, tout cela est très important. Je suis assez sensible au sacré, aux ornements de la liturgie catholique, ces beautés intellectuelles mais aussi matérielles dont parle Chateaubriand. J’ai été ébloui par la renaissance de Notre-Dame de Paris. Le Vatican continue à me fasciner. Cette institution plus que millénaire est encore puissante, avec une diplomatie qui est une des meilleures du monde et des hommes – hélas, pas beaucoup de femmes – de qualité. C’est ce qui m’attache à l’Église, tout en étant parfaitement conscient des crimes qu’elle a commis au long de son histoire, y compris récente. C’est une institution très critiquable, mais très vénérable, vis-à-vis de laquelle j’ai du respect. Pas toujours facile à expliquer, c’est ainsi. Même si je me sens agnostique, pas athée, parce qu’aujourd’hui ma foi est très chancelante. Je suis en recherche. Et il ne me reste plus beaucoup de temps pour trouver. […]

En 2016, vous étiez opposé à François Fillon , qui avait fait alliance avec Sens commun, le mouvement catholique conservateur. Et, à l’époque, vous avez déclaré être plus proche du pape François que de Benoît XVI. C’est toujours le cas ?

À l’époque, j’avais lâché une phrase qui m’avait valu les critiques des purs et durs. Benoît XVI avait fait une déclaration contestée sur l’usage du préservatif en Afrique, et j’avais dit : « Ce pape, il commence à bien faire. » Ce commentaire m’a valu les foudres des plus conservateurs, mais je ne le regrette pas. J’ai été davantage fasciné par Jean-Paul II, que j’ai eu l’occasion de rencontrer à deux ou trois reprises. […]

Et vous avez rencontré Benoît XVI ?

Non, jamais. J’ai été très attentif à ce qu’il disait, à ce qu’il faisait. Mais j’aurais aimé qu’il ne soit pas prisonnier à ce point des conservateurs. Les femmes dans l’Église, par exemple, c’est une chose que je ne comprends pas, cette espèce de refus de leur donner une place qu’elles méritent et qui, à mon avis, sauvera l’Église. Vu la pénurie de prêtres, on a besoin de prêtres femmes. Qu’est-ce qui, dans les Évangiles, interdit de consacrer une femme prêtre ? […]

Le surnom « Ali Juppé » vous a-t-il vraiment coûté politiquement ?

C’est incontestable. Un jour, j’arrive à Sciences Po pour un topo devant un amphi de 3 000 étudiants. Et, dans la rue, une grande banderole m’accueille : « Bienvenue au grand mufti de Bordeaux ». La dernière chose que j’ai découverte, c’est qu’à la fin, dans mon entourage, certains me disaient : « Fais attention, cela a un impact électoral. Tu devrais répondre, parce que, dans les milieux conservateurs un peu extrémistes, on en fait des choux gras, de cette histoire. » Je le traitais par le mépris en disant : « C’est tellement grotesque, Ali Juppé ! Qu’est-ce que tu veux que je réponde ? » Cette attaque m’a fait énormément de tort.

C’est la raison de votre défaite ?

Je ne crois pas que ce soit la seule raison, pas vraiment, parce que l’écart avec Fillon était considérable. Mais cela a fait basculer la partie catho-conservatrice de mon électorat. J’ai réagi en disant : « À force de caricaturer, on va finir par dire que j’ai construit une grande mosquée à Bordeaux. » Qu’est-ce que c’est devenu, sur les réseaux sociaux ? « Juppé : j’ai construit une grande mosquée à Bordeaux. » Il est vrai que j’avais promis à Tareq Oubrou de trouver un terrain pour qu’il puisse construire une mosquée. Il me paraissait normal que les catholiques aient une cathédrale, que les juifs aient une synagogue, que les protestants aient un temple et que les musulmans aient une mosquée. On ne l’a pas fait, finalement. Ces attaques m’ont beaucoup coûté. Mais je ne regrette pas. […]

En 2017, vous vous étiez prononcé contre une nouvelle loi sur la fin de vie, en disant que la loi Claeys-Leonetti suffisait. Votre position a-t-elle évolué ?

C’est sur ces questions de société – comme le mariage pour tous ou la fin de vie – que l’on voit que j’ai encore des adhérences catholiques. J’ai toujours eu une certaine réticence. Pas sur l’homosexualité, parce que mon meilleur ami depuis le service militaire est homosexuel. J’ai vu la souffrance qui a été la sienne, y compris vis-à-vis de sa famille, qui l’a rejeté quand elle l’a appris. Donc, aujourd’hui, vis-à-vis de l’homosexualité, je suis dans une position de bienveillance, plus que de simple tolérance. En revanche, sur le mariage pour tous, ça peut paraître curieux, mais mon idée était : « OK, on peut reconnaître un couple homosexuel, mais pourquoi singer le mariage ? Imaginons autre chose. » Donc, j’étais réticent. Comme sur la fin de vie. Pour moi, la vie, c’est Dieu – s’il existe – qui la donne et qui la retire. C’est pour cela que j’ai été très réticent à l’idée qu’on puisse choisir la date de sa mort ou de sa fin de vie.

Vous avez changé d’avis ?

Oui. Aujourd’hui, si j’étais parlementaire, je voterais certainement une loi sur la fin de vie. Parce que je pense qu’effectivement, c’est une liberté. Ceux qui n’ont pas envie d’exercer ce droit n’ont qu’à ne pas l’utiliser. Pourquoi ai-je évolué sur cette question ? Parce que j’ai été marqué par la fin de vie de mon père. Il a été atteint d’un cancer qui a traîné pendant un an, deux ans, trois ans. C’était une force de la nature, il s’est retrouvé amaigri comme mon petit doigt. Et je l’ai vu, dans les derniers jours, se tordre de douleur sur son lit d’hôpital. J’ai dit aux médecins : « Ça suffit. » Il n’y avait pas de loi. Mais il s’est passé ce qu’il devait se passer ; entre la famille et les médecins, il y a des solutions. Et je me suis dit : « Dans certaines circonstances, la vie est certes sacrée, mais la dignité de la personne aussi. » Voilà pourquoi j’ai évolué sur ce sujet.

Et sur le mariage pour tous ?

Finalement, je l’aurais voté. J’ai célébré mon premier mariage pour tous, comme maire de Bordeaux, en unissant deux militaires. […]

Euthanasie : “Une fois la porte entrouverte, elle finit grande ouverte”

Bruno Retailleau a été longuement interrogé dans le JDD. Extrait sur la find e vie :

Sur la fin de vie, vous fixiez comme ligne rouge un projet de loi gouvernemental. Il n’y en aura pas a priori. Cela vous convient-il ?

Le Premier ministre a fait preuve de courage. J’ai toujours plaidé pour deux textes distincts : l’un sur les soins palliatifs, qui relève de l’État car il engage des moyens publics, l’autre sur la fin de vie, laissé à l’initiative parlementaire. Ne pas instrumentaliser les soins palliatifs pour imposer l’euthanasie était essentiel. Chaque jour en France, 500 personnes meurent dans la souffrance faute d’unités adaptées dans une vingtaine de départements. La priorité est de les soulager. C’est un devoir d’humanité.

Pourquoi restez-vous opposé à une loi sur la fin de vie ?

Partout où elle a été adoptée, les garde-fous ont fini par tomber un à un. Une fois la porte entrouverte, elle finit grande ouverte ! En commission à l’Assemblée nationale, toutes les protections ont d’ailleurs sauté en quelques heures. Mais surtout, ce n’est pas un texte de fraternité. Dès lors que l’euthanasie ou le suicide assisté sont légalisés, chacun peut se demander : « Suis-je une charge pour mes proches ou pour la société ? » Ce doute brise le lien entre celui qui va mourir et ceux qui l’entourent. Or, les soignants en témoignent : des demandes de mort existent, mais quand l’accompagnement est digne, elles disparaissent dans une immense majorité de cas. Voilà pourquoi je n’ai pas changé d’avis.

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