Profanation de l’église Saint-André de Sauveterre-de-Béarn
Communiqué de Mgr Marc Aillet concernant la profanation à Sauveterre-de-Béarn le 27 Août :
Après avoir déploré, lundi 25 août, le vol d’un calice, d’une patène et d’une croix dans l’église d’Oraàs qui dépend de la paroisse de Sauveterre de Béarn, les prêtres de cette même paroisse ont découvert avec consternation que le tabernacle de l’église Saint-André de Sauveterre-de-Béarn avait été fracturé dans la nuit du 25 au 26 août, le ciboire (dont les hosties avaient été répandues à l’intérieur du tabernacle) dérobé, et la lunule malheureusement emportée avec l’hostie qui y était placée.
L’hostie consacrée étant le Corps du Christ, il s’agit là d’une profanation qui nous afflige profondément.
Il va sans dire qu’une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie, qui compte tenu du nombre croissant de vols avec effractions dans les lieux de culte, invite les curés de paroisses et leurs équipes à la plus grande vigilance.
Le mobile de ce vol étant apparemment de nature pécuniaire, nous ne désespérons pas d’être entendus par ses auteurs, auxquels nous nous adressons pour les implorer de bien vouloir restituer à la paroisse cette hostie consacrée dont ils se sont emparés sans avoir conscience de ce qu’ils faisaient.
Quoi qu’il en soit, l’église Saint-André est actuellement fermée en attendant qu’une messe de réparation y soit célébrée. Celle-ci aura lieu samedi 30 août à 11h (et sera suivie d’un repas partagé qui rassemblera la communauté paroissiale bien éprouvée).
+Marc Aillet
évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
Disney LGBTQXYZ choque même les rappeurs
Dans un entretien au podcast américain “It’s Giving”, le rappeur américain Snoop Dogg, 53 ans, explique qu’il a “peur” d’emmener ses enfants au cinéma après avoir assisté à une séance de Buzz l’éclair, le film d’animation Disney-Pixar sorti en 2022, en compagnie de l’un de ses petits-fils. Une séquence consacrée au personnage d’Alisha Hawthorne, une ranger de l’espace qu’on découvre enceinte avant de la retrouver quelques années plus tard avec sa compagne et le petit garçon qu’elles élèvent ensemble, a choqué les spectateurs :
“On avait l’impression qu’elle avait eu un bébé avec une autre femme”. “Si bien qu’en plein milieu du film, mon petit-fils s’est tourné vers moi et m’a dit ‘Papa Snoop ? Comment a-t-elle fait pour avoir un bébé avec une femme puisque c’est une femme ?’. Là, je me suis dit que je n’étais pas venu pour cette m…. Je suis juste venu pour regarder un film (…) Ça m’a traumatisé et maintenant, j’ai peur d’aller au cinéma (…) On parle quand même d’enfants. On est obligé de leur montrer ça à leur âge ? Ils vont poser des questions. Et moi, je n’ai pas de réponse.”
Excellence Ruralités : Le Cours Vauban persécuté par des gauchistes
La Préfecture de Saône-et-Loire a mis en demeure l’association Excellence Ruralités, qui gère le Cours Vauban, nouveau collège privé d’Étang-sur-Arroux, dans le Morvan. Les travaux de construction sont donc suspendus.
Le 4 août, la préfecture du département a publié un arrêté donnant raison à l’association “Morvan Mobilisation Solidaire”, “Collectif citoyen contre l’Extrême Droite en Autunois Morvan”. Le préfet a mis en demeure Excellence Ruralités et suspendu tous les travaux sur le site, pour non-respect de la loi sur l’eau.
Excellence Ruralités a déposé un dossier de réclamation au titre de cette loi. L’instruction est en cours. Les travaux ne peuvent pas redémarrer avant l’achèvement de la procédure.
Excellence Ruralités affirme que la rentrée des classes aura bien lieu en septembre.
“La rentrée n’est pas remise en cause. Nous dialoguons de manière constructive avec les services de la DDT depuis plusieurs semaines, et nous sommes confiants quant à la possibilité de finaliser les travaux avant la fin du mois, de manière à accueillir les élèves dans de bonnes conditions début septembre.”
A la rentrée 2025, le Cours Vauban comportera une classe de 6ème et une classe de 5ème. La classe de 4ème ouvrira ses portes en septembre 2026, la classe de 3ème en 2027.
Au fond, ce qui gêne les gauchistes de “Morvan Mobilisation Solidaire”, c’est que les ressources du Cours Vauban proviennent de dons, parmi lesquels Le Fonds du Bien Commun, derrière lequel ils voient Pierre-Édouard Stérin. Marie de Séroux, directrice du Cours Vauban, assure que le Cours Vauban restera apolitique :


Meurtre en direct de Jean Pormanove : conséquence logique de la télé-réalité
De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
L’ensauvagement de notre société doit évidemment beaucoup à l’importation de cultures très éloignées des mœurs françaises. Mais il est, en réalité, beaucoup plus général (hélas !) – et il est urgent que nous en prenions collectivement la mesure.
Je n’en prendrai qu’un exemple, tiré de la sordide actualité récente.
Dans la nuit du 17 au 18 août, Raphaël Graven a rendu son dernier soupir en direct, devant des milliers d’internautes.
Plus connue sous le pseudonyme de Jean Pormanove, cette personne était l’un des Français les plus suivis sur différentes plateformes numériques – notamment la plateforme australienne Kick, où il intervenait au moment de sa mort.
Et, si j’ai bien compris, sur cette plateforme Kick, il était régulièrement l’objet d’humiliations et de sévices de la part de ses partenaires – moyennant rémunération des spectateurs.
Étant par ailleurs d’une santé fragile, « Jean Pormanove » n’aurait pas supporté un long « live » (plus de 300 heures en direct) et son cœur a lâché.
Je ne connaissais ni Kick, ni Jean Pormanove, et ce que j’ai lu depuis quelques jours sur ce fait divers répugnant ne m’a pas vraiment décidé à m’abonner à ce genre de « services ». Cependant, des milliers de personnes sont prêtes à regarder des heures durant une personne se faisant humilier par d’autres – et même à payer pour cela. C’est le comble de l’abjection.
Naturellement, personne n’est vraiment responsable : les plateformes peuvent dire qu’elles ne font que mettre en relation des voyeurs sadiques et des influenceurs masochistes ; et les spectateurs ne font que regarder.
La réalité, c’est que notre système médiatique, entièrement asservi à la publicité, et donc à l’audimat, pousse à des spectacles de plus en plus « trash ».
Je me souviens qu’il y a plus de vingt an, j’avais écrit un article contre la télé-réalité qui commençait à voir le jour. Nous avons simplement approfondi la logique.
D’ailleurs, pourquoi s’arrêter en « si bon chemin » ? Il paraît que des détraqués paient sur le darkweb des vidéos dans lesquelles des personnes sont réellement torturées. À quand ces récréatifs spectacles à une heure de grande écoute ?
Avec un assistanat généralisé et ces jeux du cirque numérisés, nous sommes ainsi retombés aux glorieux temps de la décadence de Rome : nous offrant « du pain et des jeux », les gouvernants sont assurés que la plèbe ne les renversera pas.
Pour ceux que ces dérives révoltent, il n’existe qu’une réponse : tourner résolument le dos au relativisme ambiant, où le bien et le mal sont des réalités changeantes, dépendant notamment des recettes que l’on peut en escompter. Non, la dignité humaine ne se monnaye pas et non, ce pays dans lequel on peut, en toute quiétude, se vautrer dans une telle perversion, n’est pas ma France !
Il y aurait encore des “cathos de gauche”
La Croix consacre un article au Festival des Poussières, association du collectif Anastasis qui rassemble des chrétiens de gauche de différentes confessions (catholiques, protestants). On apprend dans l’article qu’il s’agit d’ :
Un christianisme de gauche qui se régénère par la rencontre entre les marges de l’Église et des pratiquants assoiffés de cohérence.
Ne riez pas svp.
Concernant la cohérence, on se demande quelle définition est donnée à ce terme, puisque c’est visiblement le règne du relativisme dans les ateliers :
Chrétiennes militantes « dans un parti qui défend le droit à l’avortement », femmes qui s’interrogent sur « la banalisation de l’IVG », mères catholiques confrontées à l’avortement. Et dans tout ça, la foi et le rapport à l’Église. […] L’atelier « regards sur l’IVG : chrétiennes et féministes, l’introuvable positionnement ? » au Festival des Poussières illustre bien la vocation du festival […]. D’un côté, un hôpital de campagne pour des chrétiens – du révolutionnaire au réformiste – vivant des tensions avec l’institution ecclésiale. De l’autre, un laboratoire pour des catholiques « génération pape François » souvent plus ancrés dans l’institution, sensibles aux questions écologiques et de justice sociale et en quête d’approfondissement de la portée politique de l’Évangile.
[…] le festival propose de nombreux temps spirituels, des plus classiques – la liturgie des heures – aux plus originaux – une prière « queer », au jargon inclusif où flottent des drapeaux LGBT accrochés au christ de Taizé.
Pendant la messe du dimanche célébrée en plein air par le prêtre jésuite Marcel Rémon, l’homélie est prêchée par une laïque de la communauté de vie de La Viale en Lozère. Cette place nouvelle accordée au rite et à la prière s’expliquerait notamment, selon la sociologue Tiphaine Langlois, par « un besoin d’affirmation » dû à une « double condition minoritaire » de ces chrétiens « minoritaires dans la société comme catholiques, et minoritaires comme catholiques à gauche ».
De fait, le festival fonctionne comme un « hôpital de campagne », selon l’expression du pape François, accueillant ceux qui ont été blessés dans leur rapport à l’Église catholique. Des personnes LGBT ne trouvant pas leur place dans les paroisses, des femmes critiques de la place qui leur est accordée dans l’institution. Mais aussi, pour beaucoup, des chrétiens inquiets de la montée du vote à l’extrême droite des catholiques, comme des militants de gauche chrétiens isolés dans leurs espaces politiques… […]
Finalement qu’est-ce qui réunit ce mélange disparate ? C’est écrit sans détour :
Une certitude unit toutefois la plupart des participants : la lutte contre « l’extrême-droitisation du catholicisme » constitue un enjeu majeur. […]
Le programme du festival dénonce “La récupération identitaire des Chrétiens d’Orient” ou encore l'”écofascisme”, tandis qu’une intervention propose de “Construire la lutte chrétienne contre l’extrême droite”. Tout un programme… Des débats qui ne vont pas sans susciter quelques tensions. Certains festivaliers doutent de la pertinence d’une « théologie lesbienne » pour dépasser les discriminations. Ils en sont là.
Communion et excommunication dans l’Eglise
De Jean-Pierre Maugendre :
Comme un canard sans tête l’Eglise dite synodale poursuit sa course folle vers…l’abîme. Dernier exemple en date : l’hommage public, solennel et religieux rendu par les autorités ecclésiastiques, en l’occurrence Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres, à Olivier Marleix, ancien député d’Eure et Loire et ancien président du groupe LR à l’Assemblée nationale. Le catholique du bout du banc n’aura pas manqué d’être étonné par cet hommage public des autorités catholiques, en l’église paroissiale d’Anet, alors qu’Olivier Marleix avait publiquement exprimé son opposition à deux points majeurs de l’enseignement moral de l’Eglise : la condamnation du suicide ainsi que celle de l’avortement.
D’étranges paroissiens
En effet Olivier Marleix avait voté le 4 mars 2024 en faveur de l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution et son décès le 7 juillet dernier est la conséquence d’un suicide par pendaison. Chacun a loué « les vraies convictions du défunt ». Le drame est que ces convictions ne semblaient pas en adéquation avec ce que l’Eglise attend de ses fidèles. Le scandale n’est pas nouveau. Nous avions déjà observé le même type de comportements pour les enterrements de Jacques Chirac, promoteur de la loi dépénalisant l’avortement, et Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ministre de l’Intérieur, maçon notoire du Grand Orient de France. On pourrait également évoquer les funérailles religieuses de telle ou telle vedette de la société du spectacle en présence de ses épouses successives sans que le célébrant ne juge jamais utile de rappeler les grandes vérités sur la mort, le jugement, les fins dernières. Tout cela témoigne d’une affligeante, mais pas très nouvelle, soumission du clergé aux pouvoirs en place qui fait fi, pour bénéficier d’une cérémonie religieuse catholique dans une église des critères traditionnels de la communion avec l’Eglise soit : les sacrements, la foi, le gouvernement de l’Eglise.
Une des caractéristiques ecclésiales majeures de notre temps est que les critères mondains ou celui de la soumission à la hiérarchie ont pris le pas sur les deux autres. Ainsi, qui niera que de nombreux prêtres sont réputés en communion avec l’Eglise alors qu’ils ne croient ni au caractère sacrificiel de la messe ni à la présence substantielle du Christ sous les apparences du pain et du vin ? La participation à des messes concélébrées avec l’évêque vaut affirmation d’adhésion à la foi catholique pleine et entière. De la même manière Marine Rosset, présidente démissionnaire des Scouts et Guides de France, est toujours réputée en communion avec l’Eglise nonobstant son soutien à l’avortement, son lesbianisme et le fait qu’elle soit la mère d’un petit garçon élevé avec sa compagne. On attend toujours la réaction de Mgr Loïc Lagadec, évêque auxiliaire de Lyon et accompagnateur des mouvements scouts à la Conférence des Evêques de France.
Qu’est-ce que la communion avec l’Eglise ?
Dans l’encyclique Mystici corporis (29 juin 1943) de Pie XII l’enseignement de l’Eglise était très clair :
« Seuls sont à proprement parler des membres de l’Eglise ceux qui ont reçu le baptême de régénération et professent la vraie foi. Qui d’autre part ne se sont pas, pour leur malheur, séparés de l’ensemble du corps ou n’en ont pas été retranchés pour des fautes très graves par l’autorité légitime ».
Il n’est pas question de communion partielle ou pleine mais d’adhésion ou non, ce qui ne contredit pas l’enseignement classique selon lequel il peut exister une adhésion invisible à l’Eglise. Ceux-là ne sont pas en communion imparfaite avec l’Eglise, ils sont bien en communion avec l’Eglise quoiqu’invisiblement. Ce texte de Pie XII ne faisait que reprendre l’enseignement traditionnel de l’Eglise clairement exprimé dans le Catéchisme de saint Pie X :
Peut-on se sauver en dehors de l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine ?
Non, hors de l’Eglise Catholique, Apostolique, Romaine, nul ne peut se sauver comme nul ne peut se sauver du déluge hors de l’Arche de Noé qui était la figure de cette Eglise.
Mais celui qui, sans qu’il y ait de sa faute, se trouverait hors de l’Eglise pourrait-il être sauvé ?
Celui qui, se trouvant hors de l’Eglise sans qu’il y ait de sa faute ou de bonne foi aurait reçu le baptême ou en aurait le désir plus ou moins implicite ; qui chercherait en outre sincèrement la vérité et accomplirait de son mieux la volonté de Dieu, bien que séparé du corps de l’Eglise, serait uni à son âme et par suite dans la voie du salut.
Qui sont ceux qui se trouvent hors de la véritable Eglise ?
Ceux qui se trouvent hors de la véritable Eglise sont les infidèles, les juifs, les hérétiques, les apostats, les schismatiques et les excommuniés.
S’il ne s’agit pas là à proprement parler d’un acte magistériel, il s’agit néanmoins d’une formalisation précise de ce qui « toujours, partout et par tout le monde a été cru dans l’Eglise » (Commonitorium de Lérins).
Le décret conciliaire sur l’œcuménisme Unitatis redintegratio (21/11/1964) introduit une notion nouvelle : la gradualité dans la communion avec l’Eglise :
« des communautés considérables furent séparées de la pleine communion de l’Eglise catholique…ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le baptême, se trouvent dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l’Eglise catholique » (UR §3).
Promulguée le même jour, la constitution dogmatique Lumen Gentium rendait la même tonalité :
« Ceux-là sont pleinement incorporés à cette société qu’est l’Eglise ceux qui ayant l’Esprit du Christ, acceptent intégralement sa structure et tous les moyens de salut qui ont été institués en elle, et, en son organisme visible sont unis avec le Christ qui la dirige par le Souverain Pontife et les évêques unis par les liens de la profession de foi, des sacrements, du gouvernement ecclésiastique et de la communion » (LG § 14).
On se perd en conjectures sur le degré de communion de chacun : 90% pour les orthodoxes ? 80 % pour les anglicans ? 70 % pour les luthériens ? 60 % pour les calvinistes ? C’est comme pour la matière grasse dans les produits laitiers…
Il n’est pas nécessaire d’être théologien pour observer la nouveauté de cette notion de « pleine communion » en la rapprochant du Catéchisme de saint Pie X ou de l’enseignement de Pie XII dans Mystici corporis : l’Eglise est un corps mystique et physique parfaitement identifié, dont le Christ est la tête, le Saint-Esprit l’âme, hors duquel
« nul ne peut être sûr de son salut éternel car, même si par un certain désir et souhait inconscient ils se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur, ils sont privés de tant et de si grands secours et faveurs célestes dont on ne peut jouir que dans l’Eglise catholique. Qu’ils entrent donc dans l’unité catholique, et que, réunis avec Nous dans le seul organisme du Corps de Jésus-Christ, ils accourent tous vers le Chef unique en une très glorieuse société d’amour » (MC).
Les nouveautés théologiques conciliaires seront formalisées dans le code de droit canon de 1983 :
« Sont pleinement dans la communion de l’Eglise catholique sur cette terre les baptisés qui sont unis au Christ dans l’ensemble visible de cette Eglise, par les liens de la profession de foi, des sacrements et du gouvernement ecclésiastique »
et développées dans la Lettre aux évêques de l’Eglise catholique sur certains aspects de l’Eglise comprise comme communion (Congrégation pour la doctrine de la foi, 28/05/1992). Notons incidemment la cohérence qui existe à bannir l’utilisation des catéchismes ante conciliaires dans les structures ecclésiales qui se veulent fidèles au Concile Vatican II et à ses nouveautés. En réalité la communion, comme l’état de grâce, est ou n’est pas. Ce qui n’empêche pas que quand la communion est présente elle peut grandir, à l’instar de la foi.
Episcopat et communion
Le critère contemporain de pleine communion semble souvent, en définitive, aujourd’hui être devenu l’obéissance inconditionnelle et illimitée à l’autorité épiscopale. Des théologiens aux enseignements douteux, ou franchement hétérodoxes, sont maintenus dans la communion de l’Eglise car parfois sanctionnés mais jamais formellement excommuniés (Teilhard de Chardin -1881-1955 ; Karl Rahner – 1904-1984 ; Hans Kung -1928-2021 ; Leonard Boff – né en 1938 ; Eugen Drewermann – né en 1940). Les prêtres et les fidèles attachés à la liturgie romaine traditionnelle ne semblent pas bénéficier d’une bienveillance identique comme en témoignent les déboires, sans qu’aucune question de foi ne soit jamais invoquée, de la Fraternité Saint Pie X et des Franciscains de l’Immaculée ou les difficultés de la Fraternité Saint Pierre. Le code de droit canon semble avoir été modifié : Suprema lex, salus animarum est devenu : Suprema lex, obedientia episcopis (“La loi suprême est le salut des âmes” est devenu : “la loi suprême est l’obéissance aux évêques”). Le concile Vatican II a insisté sur le rôle, le pouvoir et la responsabilité des évêques (Lumen Gentium chap. III La constitution hiérarchique de l’Eglise et spécialement l’épiscopat). Pour nous éclairer, le docteur Philippe de Labriolle a heureusement extrait de sous le boisseau (Paix Liturgique No 1234 du 10 juillet 2025) une très éclairante conférence prononcée à Lourdes le 24 mars 2012 par Mgr de Moulins-Beaufort alors évêque auxiliaire de Paris. Nous y lisons que « le concile a défini la sacramentalité de l’épiscopat : il n’est pas qu’un degré d’organisation de l’Eglise, il la définit dans son être même ». Ubi episcopus, ibi ecclesia (“Là où est l’évêque, là est l’Eglise”). Et plus loin : « Chaque évêque en son diocèse n’est pas le délégué du pape, mais l’envoyé du Christ-Jésus lui-même (…) et c’est pour cela précisément qu’aucune initiative comme aucune autorité ne peuvent être fécondes totalement si elles ne conduisent pas vers une union des cœurs plus forte et plus confiante ; les fidèles laïcs (…) doivent accepter que leurs comportements correspondent à la figure de ceux à qui il appartient de les déterminer veulent pour l’Eglise à ce moment-là ». S’il est certain que les évêques ne sont pas les préfets du pape il est non moins certain que cette déclaration introduit une révolution copernicienne dans l’Eglise. L’unité autour de l’évêque devient l’alpha et l’omega de la nouvelle religion. Contre elle, il n’existe ni recours, ni échappatoire. Le concept de communion ne sert plus à décrire l’unité des baptisés dans la foi catholique reçue des apôtres mais l’adoption, sans barguigner, de l’idéologie épiscopale « unifiée », garantie par Dieu aujourd’hui, pour maintenant. La communion dans le temps avec la foi de l’Eglise devient ainsi facultative. Nul n’est plus tenu par le passé. Ne demeure que la soumission présente à l’autorité épiscopale actuelle dont la reconnaissance du caractère sacramentel ne pouvait, logiquement, que faciliter les dérives autocratiques. Hier, « gardien de la foi » qu’il avait reçu de l’Eglise et qu’il avait pour mission de transmettre, l’évêque est, aujourd’hui, devenu « garant de l’unité » autour des missions que lui a directement confiées le Christ pour servir l’Eglise de « ce moment-là », qui, par nature, n’est ni celle d’hier ni celle de demain. Ce qui est particulièrement sensible à propos des évêques peut valoir, bien sûr, pour le pape comme on l’a vu souvent. Comme l’enseigne benoîtement sur You tube le frère Paul-Adrien (o.p.) : « Si vous reconnaissez tout Vatican II et si vous obéissez au pape vous êtes catholique. Sinon vous n’êtes pas catholique ». N’est-ce pas un peu réducteur ?
Fondamentalement, le docteur de Labriolle note opportunément que la définition conciliaire de l’Eglise comme sacrement (cf Lumen Gentium § 1 « L’Eglise est en quelque sorte le sacrement », Sacrosanctum Concilium § 5 « admirable sacrement de l’Eglise tout entière » …), prise en son sens strict, fait de l’Eglise, en tant que telle, un signe sensible et efficace de la grâce. L’Eglise produit alors son effet : le salut du genre humain sans qu’il soit nécessaire de s’y incorporer. Etant « le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (LG §1) l’Eglise considère alors que l’autorité des évêques constitue le signe efficace de l’unité du genre humain au détriment des véritables sacrements, singulièrement du baptême. Le salut devient universel et il est produit par l’Eglise parce qu’elle est unie (en pleine communion) et que, peuple de prêtres (comme croient l’être les Juifs), elle sauve le monde malgré lui. De ce fait il devient nécessaire que ses membres soient unis, qu’ils soient en communion parfaite pour procurer aux autres la communion imparfaite qui mènera tout le monde au ciel. Donc, la désobéissance de quelques-uns (les traditionalistes) est plus grave que l’apostasie ou l’hérésie des autres.
Contre ces nouveautés de tous ordres se pose, plus que jamais, au service d’une authentique communion dans le temps et dans l’espace, avec l’Eglise du Christ la question cruciale d’une conception vraie de l’obéissance dans l’Eglise.
Jean-Pierre Maugendre
Christophe Colomb à la Cité de l’Histoire
À partir du 13 septembre, la Cité de l’Histoire inaugure une nouvelle expérience immersive inédite consacrée à l’une des figures les plus emblématiques des grandes découvertes : Christophe Colomb.
Pensé comme un voyage spectaculaire, ce nouvel épisode marque le lancement d’une programmation repensée, plus immersive, plus pédagogique et toujours aussi ambitieuse. Dans l’Ellipse 360°, les visiteurs découvriront une projection monumentale retraçant le parcours de l’explorateur génois, de ses rêves d’Indes aux rivages du Nouveau Monde. Un pré-show avec comédiens viendra plonger petits et grands dans l’ambiance du XVe siècle, au cœur des débats géographiques, politiques et scientifiques de l’époque.
Cette nouvelle production s’accompagne d’une exposition pédagogique sur l’âge des explorations, le contexte et les grandes figures qui le marquent.
Cette saison, la Cité de l’Histoire propose aussi une réflexion innovante : qu’est-ce qui façonne notre récit historique ? À travers trois temps forts immersifs, les visiteurs sont invités à découvrir une exposition à deux niveaux de lecture. Apprenez en plus sur trois temps de notre histoire puis croisez les points de vue, questionnez les causes, les acteurs et les conséquences des grands événements :
- La chute de la République et la naissance de l’Empire romain : César était-il un génie politique ou le fossoyeur de la démocratie ?
- Le Débarquement de Normandie et la Libération : Une victoire américaine ? européenne ? individuelle ? collective ?
- La découverte des Amériques : Un exploit personnel ou le fruit d’une époque propice aux bouleversements géopolitiques ?
Chacune de ces thématiques sera explorée à travers une Ellipse immersive à 360°, enrichie d’un espace d’exposition dédié mêlant maquettes, dispositifs tactiles, structures rétroéclairées et scénographie immersive.
À partir de septembre, la Cité de l’Histoire ouvre ses portes au grand public uniquement les weekends. En semaine, l’accès est réservé aux groupes scolaires ou privés, sur réservation uniquement auprès de : [email protected]
À NOTER
Fermeture du Couloir du Temps.
Photocall inédit en bas des escalators : objets iconiques, décors des expositions passées et visuel géant pour immortaliser votre visite.
Durée estimée de la visite : 3h30.
INFORMATIONS PRATIQUES
Horaires : Samedi et dimanche, de 10h à 19h. Dernière entrée à 16h30 (sauf le samedi jusqu’à 17h00).
Tarifs : à partir de 10,99€. Gratuit pour les enfants de moins de 7 ans.
Adresse : 1, parvis de la Défense, 92800 Puteaux (sous la Grande Arche de La Défense)
Site internet : https://www.cite-histoire.com
Franjo : Est-ce qu’on a le droit de mourir dans ce pays ou pas ?
Après sa vidéo sur l’avortement, Franjo publie une vidéo sur l’euthanasie :
A une semaine de la rentrée, nouvel acharnement contre un lycée hors contrat : appel à soutien
Appel du chef d’établissement :
La Maison d’éducation Pauline Marie Jaricot, située dans l’Ain, vient de recevoir un nouvel arrêté préfectoral de fermeture temporaire. Cette décision s’inscrit dans une série de pressions administratives qui, loin d’être des démarches isolées, traduisent une véritable volonté de mettre en péril notre établissement et, avec lui, l’avenir de nos élèves et de nos enseignants.
Depuis son ouverture il y a un an à peine, notre école a fait l’objet d’une attention administrative sans précédent : deux inspections, quatre mises en demeure et deux arrêtés préfectoraux. Cet acharnement nous frappe de plein fouet, alors même que nous avons toujours manifesté notre bonne volonté et notre souci de travailler dans la clarté et la conformité.
Derrière ce bras de fer administratif, c’est bien plus qu’un établissement qui est visé : c’est le droit des familles à choisir librement l’éducation de leurs enfants. Car nous le savons désormais, ce qui nous arrive aujourd’hui touchera tôt ou tard d’autres écoles hors contrat de la région. Nous sommes en première ligne, mais d’autres suivront si nous ne résistons pas collectivement.
Malgré ces attaques répétées, notre établissement reste debout et vaillant. Mais nous avons besoin de vous. Car, à une semaine de la rentrée, alors que notre équipe éducative se prépare à accueillir nos élèves avec sérieux et enthousiasme, nous devons en parallèle consacrer une énergie considérable à répondre aux attaques incessantes, à défendre notre droit d’exister et à garantir la continuité de notre mission éducative.
👉 Nous lançons un appel à l’entraide et à la médiatisation de cette situation injuste. Il est crucial que le public prenne conscience de cette tentative de mise au pas des écoles libres, qui menace directement une liberté fondamentale : la liberté d’enseignement.
Nous demandons à toutes les familles, à toutes les personnes attachées à la liberté scolaire et au respect du choix éducatif, de se tenir à nos côtés.
💡 Faites un don pour que nous puissions poursuivre notre défense en justice et continuer à faire entendre notre voix.
Chaque contribution nous aide à protéger cette liberté fondamentale qui appartient à tous.
➡️ Aidez-nous à défendre la liberté scolaire !
👉https://www.helloasso.com/associations/maison-d-education-pauline-marie-jaricot/formulaires/1
Clermont-Ferrand : des dealers se servaient d’une église pour cacher leur drogue
Lu sur le JDD :
À quelques centaines de mètres d’un important point de deal de la ville du Puy-de-Dôme, l’église Notre-Dame de Neyrat servait de planque à des trafiquants qui dissimulaient leur drogue dans les rebords de toit.
[…] Pour mettre un terme à cette activité, des grillages ont été entreposés autour de l’édifice. […] Le quartier de Neyrat, au nord de Clermont-Ferrand, est classé comme zone prioritaire. C’est à cet endroit que le 13 août, le corps d’un homme de 28 ans a été retrouvé calciné dans une voiture.
La mystique liturgique de Divo Barsotti
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« Je ne vois plus que Jésus : toute la vie des hommes est la génération du Christ. Le Christ se révèle à moi comme la Splendeur de la création qui en Lui possède sa vie, sa raison, son être. Nous ne vivons qu’en Lui. Comme si soudain une grande lumière s’ouvrait et remplissait le ciel, ainsi j’ai vu Jésus. Lui seul : chaque acte humain, chaque voix se recueille en Lui : une seule vie, une seule Parole. »
« Je suis africain. Je le dis clairement : la liturgie n’est pas le lieu pour promouvoir ma culture. C’est plutôt le lieu où ma culture est baptisée, où ma culture est assumée dans le Divin. »
Dans un texte qui rassemble certaines de ses méditations sur la Messe (La Messe), Divo Barsotti observe :
« Dans la liturgie orientale, particulièrement la slave, la Messe est vécue comme théophanie : Dieu se révèle à l’homme, Il se rend présent au milieu des hommes. Plus que le sentiment, l’expérience de la Passion, de la Mort du Christ qui continue et se rend présent dans la Messe, je dirais plutôt que c’est le sens d’une assumption des hommes dans le ciel. L’Église est le paradis et l’autel est le trône de Dieu, où Dieu se manifeste, se révèle aux hommes et les rend bienheureux dans la contemplation de cette vision ; les hommes sont comme transportés hors du monde, ils vivent une certaine anticipation de la vie future, de la vision de Dieu. Théophanie. La Messe n’est pas seulement la présence du Mystère de la Passion, elle est aussi l’anticipation de la seconde venue, elle est aussi une réalisation de la vie céleste, elle est aussi une vision de Dieu, une participation des hommes à la vie divine qui, en réalité, selon les textes de la Sainte Écriture, ne s’accomplit que par la vision. Si dans la Messe Dieu se communique réellement aux hommes, Il ne pourrait se communiquer à eux sans cette vision. »
Il semble donc vraiment important de garder en mémoire un message aussi essentiel que celui du père Barsotti, un message qui nous rappelle que la liturgie est le centre de notre vie chrétienne, et que nous y sommes en présence d’une Présence, et que sans cette Présence, notre participation à la liturgie devient un bavardage vide. L’enseignement du père Barsotti peut paraître sévère, mais en réalité, il nous rappelle constamment à la véritable réalité qu’est le Christ. Si nous ne parvenons plus à percevoir cette véritable réalité, nous devons alors méditer attentivement le message qui nous vient de penseurs comme Divo Barsotti, qui nous rappelle à nos devoirs de chrétiens dans un contexte religieux et social fortement sécularisé. Ses réflexions provoquent un court-circuit entre notre mentalité sécularisée et les exigences de notre foi, un combat intérieur que nous devons mener si nous voulons connaître les vérités de notre foi et, par conséquent, la vérité sur qui nous sommes et sur quel est notre destin éternel.
Colloque de l’Orient chrétien du 11 octobre 2025 : L’exil des chrétiens d’Orient est-il une fatalité ?
Les Chrétiens d’Orient sont-ils en voie de disparition ?
D’un point de vue purement arithmétique, la réponse est d’une simplicité alarmante : oui, les chrétiens d’Orient sont de moins en moins nombreux sur les terres qui ont vu naître le christianisme. Trois exemples peuvent illustrer cette affirmation. On compte en Irak 150 000 chrétiens, contre 1,2 million, il y a 25 ans. En Syrie, avant la guerre, les chrétiens étaient 1,5 million. Ils ne sont plus qu’entre 400 000 et 700 000… Il n’existe plus de chiffres fiables au Liban, mais chacun s’accorde à reconnaître que le poids des chrétiens y connaît également une inquiétante érosion. La pauvreté, les guerres, les persécutions sont passées par là, avec comme conséquence, notamment, l’exil, l’arrachement à la terre natale pour de nombreuses familles.
L’histoire montre d’ailleurs que ce n’est pas la première fois que les Chrétiens de ces contrées orientales sont forcés au départ définitif. Ainsi, à partir de 1915, des centaines de milliers d’Arméniens fuient leurs génocidaires turcs et fondent une puissante diaspora partout dans le monde.
Aujourd’hui comme hier, la question de l’avenir des populations chrétiennes en Orient se pose. L’exil est-il une fatalité ? Entre le désir du retour, rarement concrétisé, et l’acceptation résignée d’un éventuel martyre, existe-t-il une autre alternative ?
SOS Chrétiens d’Orient va donc réunir, à l’occasion du colloque de l’Orient chrétien, spécialistes, universitaires, diplomates, religieux mais aussi hommes et femmes de terrain…
Entre rappels historiques, analyses géopolitiques et témoignages, cette journée de réflexions et d’échanges, accessible à tous les publics – amis et donateurs de SOS Chrétiens d’Orient, étudiants, anciens volontaires de l’association, etc. – sera l’occasion d’esquisser une réponse à la question existentielle – au sens propre – des chrétientés orientales.
Programme prévisionnel
10 h Mot d’introduction par Charles de Meyer, président cofondateur de SOS Chrétiens d’Orient
10h15 Dans l’histoire du Moyen-Orient : les chrétiens comme bouc émissaire
10h 55 L’émigration des chrétiens d’Arménie au lendemain du génocide
11h15 Le départ des chrétiens d’Irak depuis la chute de Saddam Hussein
11h 35 Peut-on imaginer un Orient sans Chrétien
12h30 Pause
14h15 La diplomatie culturelle des chrétiens, force, faiblesse, intérêt
14h45 Revenir – témoignage
15h05 Pause et dédicaces
15h 30 Réagir en cas de crise : rester ou fuir, l’idéal du martyr
16h30 Témoignage d’un évêque oriental
16h50 Mot de fin par Benjamin Blanchard, directeur général et cofondateur de SOS Chrétiens d’Orient
Inscriptions et infos ici
Marie-Mad, illustratrice dans la lignée de Manon Iessel, Marie-Claude Monchaux, allait avoir 103 ans …
Lorsque Marie-Mad (Marie-Madeleine Bourdin) pose son crayon, c’est pour prendre ses pinceaux et partir dans la campagne avec sa palette et ses couleurs. Marie-Mad c’est toute la tendresse de l’enfance à travers des histoires heureuses, amusantes, vivantes. Mais ce 11 août 2025, Marie-Mad est partie pour le grand voyage dont on ne revient pas. Née le 27 novembre 1922, elle décédée à l’âge de 102 ans à Vernon dans l’Eure. C’était une illustratrice et scénariste française de bandes dessinées qui a marqué des générations de jeunes lecteurs avec son coup de crayon et ses histoires pleines d’humour et de tendresse. Et les jeunes lecteurs devenus grands ont la joie de retrouver ses albums réédités et de les faire découvrir à leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants !
Vivant une jeunesse à la campagne, Marie-Mad hérite de sa mère sa passion pour le dessin. Lectrice assidue des albums de Benjamin Rabier et d’Alain Saint-Ogan comme Zig et Puce, Bécassine, elle admire particulièrement l’illustratrice Manon Iessel dont elle recopie très jeune, les dessins.
En 1944, Marie-Madeleine Bourdin travaille pour les journaux Coeurs vaillants et Âmes vaillantes où la jeune dessinatrice se familiarise avec les travaux de rédaction et publiet ses premières créations : jeux, découpages, titres dessinés, petites histoires, bricolages ; « Je n’ai jamais manqué d’idées », assure-t-elle. Elle y fait également la connaissance de Manon Iessel dont le talent est reconnu. Etant passée avec joie par l’étape scoute, on retrouve dans ses albums la joie, le souci de l’autre et du service et la débrouillardise pour tous ses héros ! En 1950, dans Ames Vaillantes, parait son premier album Lumière dans la tour. Puis c’est l’aventure de Titounet et de Titounette – la petite sœur suggérée par l’abbé Courtois-. Les éditions Fleurus lancent en effet à partir d’octobre 1956 un nouvel hebdomadaire pour la jeunesse Perlin et Pinpin, après Cœurs vaillants, Âmes vaillantes et Fripounet et Marisette , qui s’adresse aux jeunes enfants du nom des héros créés par Maurice Cuvillier. Les histoires de ces deux petits héros avec leur vie pleine de rebondissements entourés de leurs compagnons à quatre ou deux pattes, aux dessins doux et colorés, rencontrent un succès total. Marie-Mad travaille également pour la Bonne Presse dans Bernadette. Elle illustre une dizaine de récits complets et crée la série Nicou, Niquette et le lutin Plic. « Ce petit lutin, évadé d’un livre, vit des aventures amusantes à différentes époques, seul ou avec les deux orphelins Nicou et Niquette. » Elle intervient également dans la revue Le Croisé destinée aux enfants de chœurs. Les éditions du Triomphe ont réédité avec bonheur une grande partie de son oeuvre, dans une édition soignée.
« J’ai beau être célibataire, grâce à mes bandes dessinées, j’ai des milliers de petits enfants »
En 1970, Marie-Mad revient sur ses pas et s’installe à Vernon, la ville où elle a grandi. En 1982, elle y prend une retraite bien méritée tout en restant active. Dans son atelier, elle s’adonne à la peinture et à la sculpture et dessine bénévolement pour des petits journaux paroissiaux.
On lui doit la décoration de la chapelle de Port-des-Barques en Charente-Maritime. – Clin d’oeil aux pèlerins de l’Île-Madame !
Son neveu, Dominique Galmard : « Le dessin était toute sa vie mais ces derniers temps, elle ne voyait plus très bien et ne pouvait plus exprimer son talent. Elle regardait ses mains, nostalgique, en me disant : j’ai fait des dessins et des peintures avec. Son plus grand malheur était de ne plus pouvoir dessiner. »
À l’occasion de son centenaire en 2023, deux expositions auxquelles elle participe lui rendent hommage à Vernon, l’une à la bibliothèque et l’autre au musée.
Ses obsèques ont eu lieu le 22 août 2025 dans la collégiale de Notre-Dame de Vernon. Que Dieu accueille bien vite au Ciel Marie-Mad, elle qui aimait tant les enfants et leur ressemblait !
Vous pouvez retrouver tous les ouvrages de Marie-Mad sur Livres en Famille :
https://www.livresenfamille.fr/3647_marie-mad
– Albums, coloriages, avec recensions et illustrations d’intérieur -.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Canada : l’intox sur l’existence de « fosses communes » dans les pensionnats fait pschiiit
Selon un sondage Angus Reid publié le 14 août, 63 % des Canadiens exigent une preuve de « tombes anonymes » avant de croire le récit des médias selon lequel des milliers d’enfants autochtones ont été secrètement assassinés et enterrés dans des pensionnats. En 2021, les médias grand public ont commencé à promouvoir des affirmations incendiaires et douteuses selon lesquelles des centaines d’enfants avaient été enterrés par des prêtres et des religieuses catholiques qui dirigeaient des pensionnats autrefois obligatoires.
À ce jour, aucun reste humain n’a été confirmé ou exhumé et les anomalies suspectées restent non vérifiées.
De même, la majorité des Canadiens (61 %) s’opposent à une loi visant à criminaliser la remise en question des allégations concernant les pensionnats indiens et les prétendues tombes anonymes.
Le système des pensionnats du Canada était une structure de pensionnats financée par le gouvernement canadien et gérée à la fois par l’Église catholique et d’autres églises, qui étaient ouvertes de la fin du XIXe siècle jusqu’à la fermeture de la dernière école en 1996. Bien que certains enfants soient décédés tragiquement dans les pensionnats, les preuves ont révélé que beaucoup d’entre eux sont décédés à cause de conditions insalubres dues au sous-financement du gouvernement fédéral, et non de l’Église catholique.
Aujourd’hui, quatre ans plus tard, aucune fosse commune n’a été découverte dans les pensionnats. Cependant, suite aux accusations attribuant ces décès au clergé catholique qui dirigeait ces pensionnats, plus de 100 églises ont été incendiées ou vandalisées partout au Canada, en guise de représailles. Depuis lors, le gouvernement canadien est discrètement revenu sur ses affirmations, refusant de reconnaître publiquement son erreur.
L’administration Trump condamne la « persécution de la prière silencieuse » au Royaume-Uni devant les usines d’avortement
Le Telegraph a rapporté que le Département d’État a publié une déclaration accusant l’un de ses plus proches alliés géopolitiques de « violation flagrante du droit fondamental à la liberté d’expression », citant spécifiquement « de nombreux cas de « zone tampon » au Royaume-Uni, ainsi que d’autres actes de censure dans toute l’Europe ».
« La persécution de la prière silencieuse par le Royaume-Uni constitue non seulement une violation flagrante du droit fondamental à la liberté d’expression et de religion, mais aussi un écart préoccupant par rapport aux valeurs communes qui devraient sous-tendre les relations entre les États-Unis et le Royaume-Uni ». « Il est de bon sens que rester silencieux et proposer une conversation consensuelle ne constitue pas un préjudice. »
Cette critique fait référence à la mise en place par le Royaume-Uni de zones « bulles » ou « tampons » autour des centres d’avortement, soi-disant pour protéger les personnes qui y entrent ou en sortent du harcèlement, des abus et de l’intimidation. En pratique, cependant, ces zones ont conduit à des amendes exorbitantes contre des militants pacifiques pro-vie.
Plus tôt cette année, Livia Tossici-Bolt, scientifique à la retraite, a été reconnue coupable et condamnée à payer 20 000 £ de frais de justice pour avoir brandi une pancarte indiquant « Ici pour discuter, si vous le souhaitez » à moins de 150 mètres du centre d’avortement BPAS de Bournemouth. Rose Docherty, une grand-mère écossaise de 75 ans, a été arrêtée dans des circonstances similaires, mais les poursuites ont été abandonnées face à l’indignation internationale.
Un porte-parole du gouvernement britannique a répondu par une brève déclaration selon laquelle « la liberté d’expression est vitale pour la démocratie, y compris ici au Royaume-Uni, et nous sommes fiers de défendre les libertés tout en assurant la sécurité des citoyens ».
En mai, l’administration Trump a envoyé une délégation du Département d’État en Angleterre pour enquêter sur la situation de la liberté d’expression, notamment en rencontrant Tossici-Bolt et Docherty ainsi que d’autres victimes similaires, et en rendant compte de ses conclusions afin d’« affirmer l’importance de la liberté d’expression au Royaume-Uni et dans toute l’Europe ».
L’attention, un remède à la modernité
Robert Redeker, agrégé de philosophie, victime d’une fatwa en 2006 pour avoir osé critiquer l’islam, vient de publier un ouvrage pour faire l’Eloge spirituel de l’attention. Dans cet ouvrage, il souligne que par l’attention, l’intériorité se dévoile à l’homme. Contre le mensonge de la réduction de l’homme à sa seule extériorité, se dresse le fait de l’attention spirituelle. Elle atteste l’existence de ce que notre siècle a cru devoir renier : la vérité, l’intériorité, l’âme, Dieu, l’homme, la beauté et la bonté.
Nous évoluons dans une civilisation de la distraction, qui conduit une guerre sans merci contre l’attention, vraisemblablement parce qu’elle identifie dans cette faculté la porte ouvrant sur la réalité qu’elle redoute le plus, la vie intérieure. La vie intérieure est l’ennemie absolue du monde moderne. Il voit en elle la possibilité qu’il faut empêcher de naître, ou de renaître, dont il faut provoquer l’avortement. Il n’y a qu’une seule chose devant laquelle le monde moderne tremble, comme devant son arrêt de mort : la vie intérieure. D’où, par exemple, sa chasse au silence, l’invasion des espaces de vie par l’empire du bruit. D’où, chez nombre de nos contemporains, cette frayeur panique devant le silence, cette recherche angoissée de tintamarre afin de pouvoir s’y noyer. S’épanouissant dans le silence, la vie intérieure était le ressort vital du vieux monde, celui que le monde moderne a voulu distancer à la course.
Georges Bernanos le disait avec vigueur :
On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration contre toute forme de vie intérieure.
Avec l’attention, il ne tient qu’à nous de cultiver cette vie intérieure. Le militantisme social, politique, économique, sont sans doute des oeuvres salutaires, mais dont on ne voit pas le bout et dont on peut, parfois, désespérer de l’efficacité. Or, la vie intérieure est à la portée de chacun, de l’artisan, du paysan, de l’écolier et de sa mère, de l’ouvrier, de l’infirmière… L’être humain s’y montre à son sommet, arraché et aspiré. Il laisse de côté, ne serait-ce que quelques instants, ses préoccupations médiocres, sa paresse, sa dilection pour les demi-engagements, le désordre et la dispersion de son esprit. Ici se dévoile le secret de l’attention, son trésor : elle est engagement total en faveur d’une issue qui l’aspire.
Philippe de Villiers raconte Saint Louis
“Saint Louis est un roi immense. Il incarne notre civilisation, qui est la civilisation chrétienne. Depuis des années, j’ai entrepris une quête personnelle afin de retrouver la trace et l’image d’un Saint Louis à l’humanité sensible. J’ai choisi aujourd’hui de vous emmener avec moi dans les pas de ce roi du XIIIᵉ siècle. Dans les pas de Saint Louis : un roi qui n’abandonna jamais ni son Dieu, ni son peuple.”
La sainteté en 3 jours avec Carlo Acutis : spéciale canonisation !
Le bienheureux Carlo Acutis qui deviendra, le dimanche 7 septembre, Saint Carlo Acutis, est un de nos contemporains, un jeune homme moderne du 21ème siècle, supporter du Milan AC et passionné de jeux vidéo. C’est une sacrée chance !
Pourquoi ?
Parce qu’il a vécu comme vous et moi dans une époque délicate où nous sommes tellement sollicités que nous n’arrivons plus à faire silence pour écouter Dieu qui veut nous parler. Dieu absent de nos vies, nous n’accédons plus au bonheur et ne trouvons plus de sens à notre existence.
Carlo lui n’est pas tombé dans ce piège ! C’est la raison pour laquelle nous pouvons le solliciter en toute confiance car il comprend immédiatement ce que nous ressentons.
Alors entamons bien volontiers avec lui ce parcours de 3 jours sur Hozana.org, les 29, 30 et 31 août !
Inscrivez-vous gratuitement ici : https://lc.cx/gsAW4R
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L’immense préjudice porté à l’image de la France comme pays de liberté
Pavel Durov, fondateur de Telegram, communique sur le traitement de son affaire judiciaire :
Il y a un an, la police française m’a placé en garde à vue pendant 4 jours parce que certaines personnes dont je n’avais jamais entendu parler utilisaient Telegram pour commettre des infractions. Arrêter le fondateur et dirigeant d’une grande plateforme pour les agissements de ses utilisateurs n’était pas seulement inédit — c’était juridiquement et logiquement absurde.
Un an plus tard, l’« enquête criminelle » menée contre moi peine toujours à établir une quelconque irrégularité de ma part ou de la part de Telegram. Nos pratiques de modération sont conformes aux normes du secteur, et Telegram a toujours répondu à toutes les demandes juridiquement contraignantes de la France.
Ironiquement, j’ai été arrêté en raison d’une erreur de la police elle-même : avant août 2024, en effet, elle ignorait les lois françaises et européennes et n’adressait aucune de ses demandes à Telegram via la procédure légale requise. Elle aurait pu connaître la procédure à suivre simplement en la cherchant sur Google ou en posant la question.
Un an après cette arrestation étrange, je dois toujours revenir en France tous les 14 jours, sans aucune date d’appel fixée. Malheureusement, la seule conséquence de mon arrestation jusqu’ici a été un immense préjudice porté à l’image de la France comme pays de liberté.
Une chose est sûre, toutefois : nous continuerons de nous battre — et nous gagnerons.
Pour information, le canal Telegram du Salon beige est ici.
« Le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur ! »
Le pape Léon XIV a reçu aujourd’hui des servants d’autel venus de France. Voici un extrait de son discours:
[…]
Et l’Église, de génération en génération, garde soigneusement mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur dont elle est témoin, comme son trésor le plus précieux. Elle la garde et la transmet en célébrant l’Eucharistie que vous avez la joie et l’honneur de servir. L’Eucharistie est le Trésor de l’Église, le Trésor des Trésors. Dès le premier jour de son existence, et ensuite pendant des siècles, l’Église a célébré la Messe, de dimanche en dimanche, pour se souvenir de ce que son Seigneur a fait pour elle. Entre les mains du prêtre et à ses paroles, “ceci est mon Corps, ceci est mon Sang”, Jésus donne encore sa vie sur l’Autel, Il verse encore son Sang pour nous aujourd’hui. Chers Servants d’Autel, la célébration de la Messe, nous sauve aujourd’hui ! Elle sauve le monde aujourd’hui ! Elle est l’événement le plus important de la vie du chrétien et de la vie de l’Église, car elle est le rendez-vous où Dieu se donne à nous par amour, encore et encore. Le chrétien ne va pas à la Messe par devoir, mais parce qu’il en a besoin, absolument !; le besoin de la vie de Dieu qui se donne sans retour !
Chers amis, je vous remercie de votre engagement : il est un très grand et généreux service que vous rendez à votre paroisse, et je vous encourage à persévérer fidèlement. Lorsque vous approchez de l’Autel, ayez toujours à l’esprit la grandeur et la sainteté de ce qui est célébré. La Messe est un moment de fête et de joie. Comment, en effet, ne pas avoir le cœur dans la joie en présence de Jésus ? Mais la Messe est, en même temps, un moment sérieux, solennel, empreint de gravité. Puissent votre attitude, votre silence, la dignité de votre service, la beauté liturgique, l’ordre et la majesté des gestes, faire entrer les fidèles dans la grandeur sacrée du Mystère.
Je forme aussi le vœu que vous soyez attentifs à l’appel que Jésus pourrait vous adresser à le suivre de plus près dans le sacerdoce. Je m’adresse à vos consciences de jeunes, enthousiastes et généreux, et je vais vous dire une chose que vous devez entendre, même si elle doit vous inquiéter un peu : le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur ! Un malheur pour l’Église. Puissiez-vous, peu à peu, de dimanche en dimanche, découvrir la beauté, le bonheur et la nécessité d’une telle vocation. Quelle vie merveilleuse que celle du prêtre qui, au cœur de chacune de ses journées, rencontre Jésus d’une manière tellement exceptionnelle et le donne au monde ! […]
La figure de saint Louis, à la fois souverain et homme de foi, continue de résonner à travers les siècles
Le 25 août, à l’Académie française, il était d’usage d’écouter un éloge du saint roi en assemblée. Cette tradition a duré près de cent ans et a permis d’écouter près de cent panégyriques exceptionnels du roi de France. Dans le registre judiciaire, au sein du palais de justice de Paris, lorsque celui-ci était sur l’île de la Cité, les jugés venaient souvent toucher les pieds de la statue du monarque, trônant en majesté au plus près des justiciables, pour espérer une bonne justice.
Pour cette belle fête, un livre a retenu mon attention : Saint Louis sur le chemin de la canonisation. Un ouvrage original qui vous plonge dans la vie et les vertus d’un des plus grands rois de France, Louis IX, un souverain dont la sainteté a illuminé le Moyen Âge. À travers ce livre, l’auteur Jean-Noël Toubon retrace minutieusement le processus complexe et fascinant qui mena ce roi pieux à sa canonisation, tout en dévoilant la profondeur de sa dévotion et de son rôle unique dans l’histoire de l’Église. Louis IX n’était pas grand par ses richesses et ses victoires mais, pour ses contemporains, il pouvait être compté parmi les plus grands monarques par son attitude face à la maladie, à l’échec, au deuil et à la prison. C’est dans l’adversité que nous reconnaissons les vertus d’un chef. Louis aidé par des clercs soucieux de son salut et de celui de son peuple a montré admirablement au monde comment un souverain pouvait oeuvrer à façonner un état puissant et influent grâce à une politique chrétienne.
Que nous apprend la sainteté de Saint Louis ? Elle nous apporte la preuve la plus éblouissante que lorsqu’un gouvernant est animé par l’intention de servir Dieu, plutôt que ses ambitions personnelles, les premiers bénéficiaires sont ses sujets. Louis XIV a fait construire le château de Versailles et François Ier le château de Chambord pour leur plus grande gloire valorisant ce que le génie humain pouvait faire de plus grandiose. Saint Louis a fait construire la modeste Sainte Chapelle, humble dans ses proportions mais fastueuse dans sa portée symbolique, pour la plus grande gloire de Dieu. Symbole de l’excellence humaine et de la justice chrétienne à travers les siècles et les frontières, le saint roi allait imprimer un souvenir impérissable dans l’esprit des peuples.
“Saint Louis, sur le chemin de la canonisation “, un livre original et complet qui en fait un ouvrage de référence :
Un portrait exceptionnel de Louis IX : Bien plus qu’un roi, Louis IX a incarné l’idéal chrétien du souverain juste et humble. Ce livre explore ses actions de charité, sa quête de la justice, ses prises de position face aux souffrances humaines et la manière dont il a gouverné selon les principes des Béatitudes.
Une immersion dans la procédure de canonisation : Découvrez les étapes détaillées et rigoureuses par lesquelles Louis IX a été reconnu comme saint. Ce livre nous explique le processus de la canonisation au fil des siècles, avec des témoignages, des miracles et des actions qui ont forgé sa réputation de sainteté.
Un modèle d’humilité et de sagesse : À travers des anecdotes touchantes, comme sa distribution d’aumônes ou sa dévotion pour les pauvres, vous serez inspiré par un roi qui ne se contentait pas de régner, mais qui s’efforçait de servir et d’élever son peuple.
Un sommaire engageant :
– Les vertus de saint Louis : Comment sa vie exemplaire a fait de lui un modèle de roi chrétien, attaché à la justice et à la miséricorde, et ce, au-delà des grandes victoires militaires.
– Le parcours de sa canonisation : Découvrez les raisons profondes qui ont conduit l’Église à reconnaître sa sainteté, ainsi que les miracles et les actes de piété qui ont jalonné sa vie.
– Une perspective historique fascinante : De la réforme grégorienne à la procédure papale, ce livre met en lumière les changements dans l’Église et la société médiévale qui ont permis à Louis IX de devenir un saint.
Que vous soyez passionné par l’Histoire de France, par la monarchie chrétienne ou que vous soyez en quête d’inspiration spirituelle, ce livre est un trésor d’enseignements. Un ouvrage de référence pour les passionnés d’Histoire et de spiritualité.
Plus d’informations, et commandes sur LIVRES EN FAMILLE :
https://www.livresenfamille.fr/biographies-temoins-saints/28113-saint-louis-sur-le-chemin-de-canonisation.html?ref=043193205
Saint Louis, sur le chemin de la canonisation, Jean-Noël Toubon, Editions Vox Gallia, 198 pages, 18€
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A propos de la tragédie de Gaza
Chers amis lecteurs,
Je sais que le sujet de ce qui se passe en Terre sainte est « explosif » – y compris en France – et que même parmi nous, amis du Salon beige, nous ne sommes pas tous d’accord, mais je tenais à vous signaler une tribune que j’ai signée avec quelques personnalités catholiques et que vous pourrez lire ici (pour être franc, je suis un peu abasourdi d’avoir, pour la première – et probablement dernière – fois de ma vie, été signataire d’une tribune parue dans « La Croix »…).
Selon moi, le cœur de cette déclaration se trouve dans les trois paragraphes suivants (ce sont eux, en tout cas, qui m’ont convaincu de signer) :
Les rédacteurs de ce manifeste font le triste constat d’une passivité totale devant l’horreur, dans les familles politiques où l’on devrait, par fidélité à l’histoire de France, entretenir la tradition généreuse de la monarchie, de l’Empire et de la République en faveur des chrétiens d’Orient et des peuples opprimés du Proche-Orient.
Attachés, par notre histoire personnelle et par notre pratique, à l’Église catholique, nous constatons, avec douleur, une réalité plus terrible encore : le silence de tant de chrétiens, que l’exercice d’une violence maximale contre une partie des habitants de la terre bénie où le Christ a vécu ne semble pas déranger.
Nous avons décidé d’utiliser le seul pouvoir dont nous disposons : prendre la parole, implorer le réveil des consciences assoupies, rappeler la France à son histoire, à ses devoirs, à sa vocation. Nous pensons qu’une France qui se tait et qui n’agit pas devant ce qui se passe plus particulièrement à Gaza perd son âme. Nous pensons qu’une France qui abandonne le Liban n’est plus fidèle à son histoire ni à sa mission.
Naturellement, n’hésitez pas à critiquer ou à commenter. Sur ces questions délicates, je me garderais bien d’avoir une doctrine tranchée et je suis très preneur d’arguments modifiant telle ou telle de mes opinions sur le sujet. Je suis d’autant plus hésitant que je sais pertinemment que les Israéliens ne sont pas tous d’accord avec leur Premier ministre, de même que le Hamas est loin de représenter l’ensemble des Palestiniens et qu’il est donc hors de question de tomber dans le manichéisme que tant de médias ou de partis promeuvent. Au passage, il me semblerait profondément inquiétant que l’extrême gauche islamo-gauchiste soit seule à parler pour les innocents qui meurent par milliers dans cette terrible tragédie. Par ailleurs, il me semble crucial de ne pas oublier les chrétiens d’Orient, pris cruellement entre l’enclume et le marteau. Leur exode, qui s’accélère, est une autre tragédie et nous ne pouvons pas accepter que ces lieux où Notre-Seigneur a vécu, où Il s’est incarné, a souffert et est ressuscité soit, d’ici quelques années, entièrement “purgés” de chrétiens – ce qui n’est, hélas, pas une prophétie délirante, mais une sinistre possibilité.
Guillaume de Thieulloy
Messe traditionnelle : Charisme d’exclusivité ou garantie d’identité ?
Article du Père Louis-Marie de Blignières paru dans le n. 172 de Sedes Sapientiæ en juin 2025, reproduit avec l’aimable autorisation de la Fraternité Saint Vincent Ferrier :
Ayant vécu de près l’épisode des sacres de Mgr Lefebvre en 1988 et celui de la reconnaissance canonique des instituts Ecclesia Dei, je souhaite faire part de diverses critiques par rapport à un article de La Nef paru dans le dossier sur la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) 1. Une partie de cet article vise les instituts Ecclesia Dei érigés en 1988. En voici l’ouverture :
À ce sujet, puisqu’on parle du respect de la « parole dite », on peut se demander si cette parole romaine n’a pas été extrapolée par certains « traditionalistes ». Nulle part, les papes Jean-Paul II et Benoît XVI n’ont jamais reconnu ni authentifié un « charisme d’exclusivité » rituelle, c’est-à-dire d’exclusion de la forme rituelle communément en vigueur dans l’Église latine.
1. Rappelons d’abord quelle a été l’intention du Saint-Siège lors de la reconnaissance canonique des instituts Ecclesia Dei. Après l’annonce des sacres sans mandat pontifical pour le 30 juin 1988, une Note d’information du Saint-Siège, datée du 16 juin, s’adressait aux catholiques attachés à la liturgie romaine traditionnelle qui ne voulaient pas suivre Mgr Lefebvre, « les assurant que toutes les mesures seront prises pour garantir leur identité dans la pleine communion de l’Église catholique 2 ».
Avec les fondateurs de la Fraternité Saint-Pierre (FSSP), j’étais début juillet 1988 à Rome. Le cardinal Ratzinger nous a dit : « La main que le Saint-Siège a tendue à Mgr Lefebvre reste ouverte pour ceux qui veulent la saisir. » Et le motu proprio Ecclesia Dei du 2 juillet 1988 précisait comment cela se ferait : « en conservant [nos] traditions spirituelles et liturgiques selon (juxta) le protocole signé le 5 mai [1988] par le cardinal Ratzinger et Mgr Lefebvre 3 ». Ce protocole n’a évidemment pu être signé que parce qu’il donnait à la FSSPX la faculté de s’en tenir aux anciens livres, ce qui était d’ailleurs l’intention notoire de cette dernière.
Et les fondateurs des instituts n’auraient pas demandé leur érection canonique s’ils n’avaient été assurés de pouvoir s’en tenir à la célébration selon la liturgie traditionnelle.
2. Cependant, une remarque importante doit être faite : le terme d’exclusivité employé par Pierre Louis paraît assez polémique et inadéquat. L’Église ne l’employait pas pour les ordres religieux qui, comme les dominicains et les grands carmes, étaient pourtant tenus à célébrer selon leur rite propre 4.
Ce terme n’avait donc pas à être mentionné dans les décrets des instituts alors érigés par la Commission pontificale Ecclesia Dei. En revanche, les décrets d’érection et les Constitutions approuvées (éléments essentiels du droit propre) reconnaissaient et garantissaient, conformément à la promesse du 18 juin 1988, une identité incluant le rite traditionnel comme « patrimoine des instituts ».
Il est remarquable que le Code de droit canonique stipule dans le canon 578 :
« La pensée des fondateurs et leur projet, que l’autorité ecclésiastique compétente a reconnus concernant la nature, le but, l’esprit et le caractère de l’institut ainsi que ses saines traditions, toutes choses qui constituent le patrimoine de l’institut, doivent être fidèlement maintenus par tous. »
Le « par tous » de cet important canon désigne aussi bien les membres des instituts que ceux qui n’en font pas partie, par exemple un publiciste catholique, l’ordinaire du lieu, un chef de dicastère ou même le pape 5.
La position soutenue dans l’article me semble relever d’un positivisme 6 qui va à l’encontre de la pratique et de l’esprit de l’Église. Comme si un entraîneur mal luné obligeait des footballeurs à jouer du ballon ovale, au motif que nulle part le règlement du club de football n’exclut de jouer au rugby… Pourquoi transformer une abstention respectueuse en une sorte d’exclusion agressive ? On peut évidemment s’abstenir de faire une action, sans estimer pour autant qu’elle est en soi illicite.
3. Pierre Louis cite le motu proprio Ecclesia Dei qui évoque « une symphonie que, sous l’action de l’Esprit Saint, l’Église terrestre fait monter vers le ciel ». Et il commente :
« On se situe bien là dans l’axe d’une pluralité et non d’un repliement unilatéral sur une forme liturgique donnée. »
L’auteur est sur ce point dans un malentendu. Il s’agit ici d’une diversité et d’une richesse qui sont vécues au niveau de l’Église universelle, non pas des individus ni des communautés particulières.
L’orchestre est diversifié, mais chacun joue de son instrument propre. Confondre l’unité et l’uniformité est une tentation moderne, mais qui n’est guère « catholique » (kath olon), le mot évoquant une unité de membres divers.
4. Lorsque Pierre Louis cite Benoît XVI dans sa Lettre accompagnant le motu proprio Summorum Pontificum (« L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté »), il fait une confusion. Exclure par principe la célébration d’un rite, c’est soutenir que sa célébration est illicite. On ne saurait dire que des prêtres qui, comme ceux de la FSSP et de la FSVF, assistent à la messe chrismale et y communient, sont dans ce cas 7. Sans « exclure par principe », on peut faire valoir la liberté de s’en tenir au rite reconnu comme le patrimoine de son institut.
Dans une lettre adressée le 22 septembre 2006 à l’abbé John Berg, supérieur général de la FSSP, le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, précisait :
« On ne saurait obliger un prêtre à célébrer ou concélébrer selon ce rituel [le rite romain actuellement en vigueur] quand il appartient à une société dont le patrimoine et la mission est de mener son apostolat selon la forme extraordinaire du même rite, celle dite de saint Pie V. »
Analogiquement, les prêtres célébrant le nouveau rite ne peuvent pas, sans cesser d’être catholiques, exclure par principe (c’est-à-dire considérer comme illicite) la célébration du rite romain traditionnel. Mais il ne serait pas juste d’exiger d’eux de le célébrer de fait, actu, pour prouver qu’ils ne l’excluent pas.
5. « Tout abonde – dit Pierre Louis – dans le sens d’une non-reconnaissance ecclésiale de la dite exclusivité/exclusion. » Mais ce qui est en cause, ce n’est pas un « droit d’exclure », c’est un droit de s’en tenir à son propre rite.
Pierre Louis, on l’a vu, insinue que la « parole romaine » a « été extrapolée par certains “traditionalistes” ». Les Constitutions de la FSVF, approuvées provisoirement le 28 octobre 1988, puis définitivement le 5 avril 1995, montrent qu’il n’y a aucune extrapolation :
« Dans la célébration de la Sainte Messe et de l’Office divin, les membres de la Fraternité sont tenus d’utiliser leurs livres liturgiques propres et approuvés, selon la norme du décret d’érection de la Fraternité (n. 4) 8. »
Pour le cas particulier de la concélébration, dans une lettre adressée le 2 février 2000 à l’abbé Joseph Bisig et à moi-même, le cardinal Ratzinger, tout en nous « recommandant de façon instante » de concélébrer, a affirmé très clairement que nous pouvions nous en tenir à la façon traditionnelle de manifester la communion ecclésiale :
« Sans aucun doute, vous avez raison (Sie haben ohne Zweifel recht) sur le fait que, en soi, assister à la messe chrismale en habit de chœur et communier de la main de l’évêque est suffisant comme signe de communion. »
Un souhait, une recommandation, même pressante, n’est pas une obligation. Les autorités romaines ont certes exprimé le souhait que les traditionalistes célèbrent le nouveau rite occasionnellement. Elles n’en font pas une condition à la communion ou à la reconnaissance canonique, sinon le protocole du 5 mai 1988 eût été un mensonge ou un piège. La personnalité de ce prélat parfaitement droit qu’a été le cardinal Ratzinger empêche d’adhérer à une telle supposition.
Le Saint-Siège est resté fidèle à la promesse de « garantie de leur identité » donnée il y a trente-sept ans aux traditionalistes fidèles à Rome. Cela contrairement aux pronostics de Mgr Lefebvre en 1988 9.
6. Pierre Louis écrit aussi :
« Les prêtres et les fidèles de la mouvance ex-Ecclesia Dei doivent veiller à conjurer la tentation de reconstituer, sous prétexte de cohérence entre la pastorale et la liturgie, des apostolats parallèles ou autonomes dans des milieux ecclésiaux séparés. »
Certes, la tendance au séparatisme est malheureusement toujours vivante durant les périodes de crise. Mais les supérieurs de la FSSP et de la FSVF ont largement donné, depuis l’érection canonique de leurs instituts, par leurs écrits et par leurs actes, la preuve qu’ils refusaient l’esprit de séparatisme.
Pour vivre leur charisme propre dans la communion hiérarchique avec le Saint-Siège et les diocèses, ils ont parfois payé et ils payent encore le prix fort 10. Mais ils n’avaient pas et ils n’ont pas la faculté d’offrir aux fidèles autre chose que ce pour quoi ils ont été fondés. Ni celle de déployer l’apostolat des membres de leurs instituts autrement que dans le respect des Constitutions sur lesquelles ils se sont engagés devant Dieu. Agir autrement constituerait un grave abus de pouvoir.
Pour cela, le respect des promesses faites en 1988 aux traditionalistes fidèles au Saint-Siège de « garantir leur identité » constitue la base indispensable. Cette identité comporte, selon le motu proprio Ecclesia Dei, l’ensemble des pédagogies traditionnelles de la foi : liturgie, spiritualité, apostolat, discipline…11 Il importe qu’elles puissent s’exercer paisiblement dans la communion hiérarchique, ce qui est quasiment impossible sans un cadre juridique. C’est à cela que servent les propositions de structures canoniques, comme l’administration apostolique personnelle instituée pour Campos en 2002, et comme l’idée relancée récemment d’une circonscription ecclésiastique dédiée au rite latin ancien 12.
Il est curieux que Pierre Louis ne voie pas l’importance de la « cohérence entre la pastorale et la liturgie », cette donnée ecclésiale fondamentale, explicitement reconnue dans le cas qui nous occupe par le motu proprio Ecclesia Dei 13. Il est étonnant aussi qu’il taxe d’« apostolats parallèles » des activités exercées selon un charisme enfin reconnu par la hiérarchie en 1988, après vingt ans de difficultés. Est-ce que l’Administration apostolique personnelle de Campos est un « apostolat parallèle » ?
Il faut enfin remarquer que, partout où les ordinaires des lieux se montrent des pasteurs bienveillants, l’apostolat des prêtres Ecclesia Dei, loin d’être un « apostolat parallèle », se déroule en harmonie avec les structures des diocèses et en bonne entente avec les prêtres diocésains. L’identité reconnue favorise et nourrit l’authentique communion :
Pour avoir une vision plus complète de cet aspect de la communion ecclésiale – unité dans la diversité–, il faut considérer qu’il existe des institutions et des communautés établies par l’Autorité Apostolique pour des tâches pastorales particulières. En tant que telles, elles appartiennent à l’Église universelle, leurs membres étant cependant aussi membres des Églises particulières où ils vivent et travaillent. Cette appartenance aux Églises particulières, caractérisée par la flexibilité, a des expressions juridiques diverses. Ce fait, loin d’entamer l’unité de l’Église particulière fondée sur l’Évêque, contribue au contraire à donner à cette unité la diversité interne qui est le propre de la communion 14.
7. À la fin de son article, Pierre Louis écrit :
« Il ne convient pas de faire dire à cette parole plus que ce qu’elle a promis et l’Église n’a jamais permis que l’on pût suspecter la réforme liturgique jusqu’à refuser d’en célébrer la messe et les autres sacrements. »
Ici, il y a deux erreurs, qui d’ailleurs mélangent deux plans distincts. D’abord, sur le plan spéculatif, les instituts ex-Ecclesia Dei ont signé le protocole d’accord du 5 mai 1988, qui n’exigeait d’eux que la reconnaissance de la validité des livres liturgiques réformés 15, et qui laissait la place à une critique non polémique 16. Ensuite, sur le plan pratique, comme nous l’avons montré, et contrairement à ce que dit Pierre Louis, les instituts ne vont nullement au-delà de la promesse du Saint-Siège lorsqu’ils s’en tiennent à leurs « livres liturgiques propres et approuvés ».
Le Saint-Siège dit en substance : « Si vous avez des difficultés et des critiques (on ne préjuge pas de leur contenu), communiquez-les, sans polémique. » Pierre Louis, de son côté, en rajoute. Il invente un curieux concept de « critique qui va jusqu’à ne pas célébrer ». Il télescope doctrine etpratique et rejoint ainsi malencontreusement le concept moderne très confus de la « communion 17 ».
Lorsqu’il parle de « suspecter la réforme liturgique », Pierre Louis emploie un terme inadéquat et polémique. Une critique exprimée clairement peut être parfaitement respectueuse de la validité du rite, de l’autorité qui l’a promulgué, de ceux qui le célèbrent ou le pratiquent. Dans l’Église, il y a d’ailleurs eu nombre de critiques du Novus Ordo Missæ (NOM) émises même par des célébrants de cette forme liturgique 18. Et il ne faut pas oublier que d’innombrables critiques ont été émises et sont encore émises contre l’ancien rite latin de la messe par ses opposants.
La hiérarchie a tenu compte de certaines des critiques émises à propos du NOM en modifiant l’Institutio generalis en 1970 et en corrigeant des traductions qui, au jugement d’Étienne Gilson et de Jacques Maritain notamment, favorisaient l’hérésie.
Le raisonnement de Pierre Louis paraît fondé sur deux positions erronées. La première est une thèse spéculative : l’impossibilité absolue qu’un pape puisse instituer une réforme qui, malgré sa valeur sacramentelle et sa sainteté, comporterait de sérieuses déficiences dans l’être liturgique 19. La deuxième est une attitude pastorale contraire à la pratique de l’Église : l’unique moyen pour les prêtres de prouver la vérité de leur communion ecclésiale serait de célébrer ou de concélébrer un rite qui ne correspond ni à leur histoire ni à leur droit propre.
Ce positionnement exige étonnamment des prêtres Ecclesia Dei ce que ni la théologie catholique de la communion ni la pratique du Saint-Siège ne requiert. Pierre Louis est-il plus catholique que le pape ?
Fr. Louis-Marie DE BLIGNIERES
1 Pierre Louis, « Traditionis custodes justifie-t-il a posteriori les sacres de 1988 ? », La Nef, n° 378, mars 2025, pp. 28-29.
2 Documentation Catholique, n° 1967, p. 739.
3 Ecclesia Dei, n° 6a, Documentation Catholique, n° 1967, p. 789.
4 Le droit propre de l’Ordre des prêcheurs rendait obligatoire partout l’usage du rit dominicain (Constitutions Gillet, 1954, n. 561). De même, le rite propre des carmes de l’antique observance devait « être observé par tous les religieux appartenant à cet Ordre, sans excepter ceux qui étaient choisis pour diriger des paroisses » (Décret de la Congrégation des rites, 24 mai 1905).
5 Cf. L.-M. de Blignières, « Le pape et le droit propre des religieux », Sedes Sapientiæ, n° 159, mars 2022, pp. 3-9.
6 Le positivisme est l’idée que le droit tire sa source de la seule volonté du législateur, telle qu’elle s’exprime dans une norme portée par l’autorité.
7 Cf. abbé Pierre Olivier, « Accueillir Summorum Pontificum. Libres réflexions », Sedes Sapientiæ, n° 101, septembre 2007, pp. 23-36.
8 Constitutions FSVF n. 24. Nous avions pris soin d’attirer spécialement sur ce point l’attention du cardinal Mayer, président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, avant l’approbation des Constitutions.
9 L’abbé Joseph Bisig se fait l’écho de ses prédictions, partagées par lui au début et démenties par les faits : « Je n’excluais pas du tout l’hypothèse, défendue par Mgr Lefebvre et de nombreux anciens confrères, que le motu proprio ne fût qu’un piège de Rome pour diviser et affaiblir la FSSPX, et que la nouvelle Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) serait supprimée au plus tard après trois ans » (« Les origines de la Fraternité Saint-Pierre : le témoignage d’un fondateur », Tu es Petrus, n° XXXIII, hiver 2022, pp. 39-40).
10 Jusqu’à perdre des apostolats florissants plutôt que de les continuer en dehors de la communion hiérarchique avec les ordinaires des lieux.
11 Le motu proprio Ecclesia Dei mentionne trois fois la liturgie (nn° 5c, 6a et 6c) ; deux fois la spiritualité (n° 5a et 6a) ; une fois l’apostolat (n° 5a) et une fois la discipline (n° 5c).
12 Cf. L.-M. de Blignières, « Une circonscription ecclésiastique dédiée au rite latin ancien », Sedes Sapientiæ, n. 165, septembre 2023, pp. 17-44 ; A.-M. de Araujo, « L’ordinariat traditionnel ; un risque de cloisonnement ? », Sedes Sapientiæ, n. 170, décembre 2024, pp. 24-27.
13 On peut aussi se reporter à ce que disait le cardinal Castrillon Hoyos : « Je n’aime pas les conceptions qui veulent réduire le “phénomène” traditionaliste à la seule célébration du Rite ancien, comme s’il s’agissait d’un attachement nostalgique et obstiné au passé. Cela ne correspond pas à la réalité qui se vit à l’intérieur de ce groupe de fidèles. En réalité, nous sommes ici souvent en présence d’une vision chrétienne de la vie de foi et de dévotion – partagée par beaucoup de familles catholiques, souvent riches de nombreux enfants – qui possède ses propres particularités » (Entretien à la revue The Latin Mass le 5 mai 2004).
14 Cf. Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi Communionis notio, aux évêques de l’Église catholique, sur certains aspects de l’Église comprise comme communion, 28 mai 1992, n° 16.
15 Partie doctrinale, Point n. 4 : « Nous déclarons en outre reconnaître la validité du sacrifice de la messe et des sacrements célébrés avec l’intention de faire ce que fait l’Église et selon les rites indiqués dans les éditions typiques du missel et des rituels des sacrements promulgués par les papes Paul VI et Jean-Paul II. »
16 Protocole d’accord, Partie doctrinale, Point n. 3 : « À propos de certains points enseignés par le concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, et qui paraissent difficilement conciliables avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude positive d’étude et de communication avec le Siège apostolique, en évitant toute polémique. »
17 Cf. L.-M. de Blignières, « La communion dans tous ses états. Pour une “communion dans la vérité” au service de l’évangélisation », Sedes Sapientiæ, n° 130, décembre 2014, pp. 9-29.
18 Celles de Louis Bouyer, Joseph Ratzinger et Klaus Gamber sont célèbres. Moins connue est celle de Jean-Marie Lustiger, Le Choix de Dieu, Paris, Éd. de Fallois, 1987, pp. 333-338.
19 Contre cette opinion, cf. Pie XII, Discours aux participants du Congrès international de pastorale liturgique, 22 septembre 1956 ; Concile Vatican II, Unitatis redintegratio, n° 6 ; Sacrosanctum concilium, n° 21.
17 millions d’euros pour des projets portant sur l’islam et ses représentations
Le Conseil européen de la recherche (CER), organisme de financement scientifique de l’Union européenne, a attribué au total plus de 17 millions d’euros à différents projets portant sur l’islam et ses représentations.
Suite aux critiques concernant ce gaspillage de l’argent des Européens, la commissaire européenne à la Recherche, Ekaterina Zaharieva a publié une réponse lundi 18 août. Elle a rappelé que les subventions avaient été attribuées au terme d’un processus indépendant et compétitif : « Le seul critère de financement est l’excellence scientifique de la proposition ». Parmi les projets cités, figure une recherche menée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français (2,5 millions d’euros) sur l’évolution de la charia, en cours jusqu’en 2029, ou encore une étude coordonnée par l’Université Bilgi d’Istanbul sur la montée du discours populiste et islamophobe en Europe (2018-2019, 2,3 millions d’euros). L’Université d’Oxford pilote de son côté un projet (2,7 millions d’euros) sur l’expérience de jeunes musulmans en Europe et au Royaume-Uni.
La Commission souligne que ces initiatives couvrent un champ large, allant de l’intégration des minorités dans les sociétés démocratiques à l’histoire de la philosophie islamique. « Ce sont des entreprises scientifiques de classe mondiale qui font avancer les frontières de la connaissance », a insisté Mme Zaharieva.
Onzième dimanche après la Pentecôte : le Dimanche du Sourd et Muet
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
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Les textes du propre de la messe du onzième dimanche après la Pentecôte sont encore extraits des psaumes, sauf celui de la Communion, qui est pris, nous le verrons, dans un autre livre de l’ancien testament. Et aujourd’hui un sentiment domine tous ces chants, celui de l’action de grâces et de la reconnaissance.
► Introït : Deus in loco
Le texte de l’Introït est tiré du psaume 67, cantique triomphal d’action de grâces pour toutes les victoires que le Seigneur a accordées à son peuple. Il est particulièrement utilisé aux fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, et nous avions dit à cette occasion qu’il évoque une grande procession liturgique, avec l’arche d’alliance en tête, depuis la sortie d’Égypte et le Sinaï jusqu’à la montée au mont Sion où sera bâti le temple. L’Introït de ce jour regroupe des versets pris au début et à la fin du psaume.
Deus in loco sancto suo : Deus, qui inhabitare facit unanimes in domo : ipse dabit virtutem et fortitudinem plebi suæ.
Dieu est présent dans son lieu saint ; c’est Dieu qui fait habiter dans sa maison ceux qui sont unis d’un seul cœur. C’est lui qui donnera à son peuple la puissance et la force.
Le lieu saint où Dieu réside, c’est l’arche d’alliance qui va être placée dans le temple de Jérusalem, figure de l’Église. Maintenant c’est dans notre église de pierres que nous venons nous rassembler et trouver l’unité, la force et le courage. C’est elle que nous chantons aujourd’hui pour remercier le Seigneur des bienfaits que nous y avons reçus. On remarquera que les trois phrases commencent par le nom de Dieu, ou le pronom le représentant, énoncé à chaque fois de façon très affirmative. La mélodie revêt ainsi un caractère joyeux et plein d’assurance, avec un beau crescendo vers le mot unanimes. Toutefois à la fin les mots fortitudem plebi suæ s’enveloppent d’une certaine douceur et presque de tendresse. Cet Introït est accompagné du premier verset du psaume 67.
Exsurgat Deus, et dissipentur inimici ejus : et fugiant, qui oderunt eum, a facie ejus.
Dieu se lève et ses ennemis sont dispersés, et ceux qui le haïssent s’enfuient devant sa face.
► Graduel : In Deo speravit
Le texte du Graduel du onzième dimanche après la Pentecôte est tiré du psaume 27, dont nous avions déjà entendu les derniers versets à l’Introït du sixième dimanche, et nous avions dit que David, revêtu de l’onction royale, y étendait sa prière aux dimensions de tout son peuple. Nous trouvons ici le verset précédent du psaume, qui termine la prière plus personnelle du roi prophète par un magnifique élan d’espérance et de reconnaissance :
In Deo speravit cor meum, et adjutus sum : et refloruit caro mea : et ex voluntate mea confitebor illi.
En Dieu mon cœur a espéré et j’ai été secouru, et ma chair a refleuri et de toute ma volonté je le louerai.
La belle image de la chair qui refleurit évoque la nouvelle jeunesse qui pénètre l’être tout entier lorsqu’on se sent exaucé. Mais on ne peut s’empêcher d’y voir une allusion à l’espérance de la résurrection finale.
La mélodie de cette première partie est assez originale avec un contraste marqué entre ses deux phrases. La première phrase exprime le bonheur d’être exaucé par une mélodie peu étendue, simple et légère. La deuxième phrase au contraire s’élève en un grand élan de reconnaissance avec une belle modulation, puis elle s’achève sur le mot illi, le pronom qui désigne le Seigneur, par une contemplation presque immobile restant suspendue sur deux notes comme une sorte d’extase. La deuxième partie de ce Graduel reprend le premier verset du psaume qui commence d’une manière suppliante :
Ad te, Domine, clamavi : Deus meus, ne sileas : ne discedas a me.
Vers vous Seigneur je crie. Mon Dieu ne restez pas silencieux, ne vous éloignez pas de moi.
On retrouve ici pour la mélodie les formules habituelles et les grandes vocalises du cinquième mode grégorien, qui avaient été utilisées par tous les Graduels successifs du quatrième au neuvième dimanche.
► Alléluia : Exsultate Deo
Comme la plupart de ceux des dimanches de ce temps liturgique, le texte de l’Alléluia du onzième dimanche après la Pentecôte est une acclamation de joie et de reconnaissance envers la bonté et la toute puissance divine. Il est formé encore une fois du début d’un psaume, le psaume 80 :
Exsultate Deo adjutori nostro, jubilate Deo Jacob : sumite psalmum jucundum cum cithara.
Exultez pour Dieu, notre secours, poussez des cris de joie pour le Dieu de Jacob ; entonnez un psaume joyeux avec la cithare.
La mélodie rend cette invitation pressante, insistante et assez appuyée, avec des formules d’intonation et de cadences que l’on retrouve parfois sur des textes de prières suppliantes. On est à l’opposé de la légèreté bondissante de l’alléluia Magnus Dominus du huitième dimanche. Cependant cette insistance reste pleine de joie, une joie contenue mais fervente.
► Offertoire : Exaltabo te
Comme c’est parfois le cas en ce temps liturgique (nous l’avons déjà constaté les deux dimanches précédents), l’Offertoire du onzième dimanche après la Pentecôte est emprunté à une autre messe de l’année. Ce n’est pas cette fois à une messe d’un dimanche mais à celle du mercredi des cendres au début du carême. Le texte est formé des premiers versets du psaume 29, encore un cantique d’action de grâces de David délivré des périls qui l’entouraient.
Exaltabo te Domine, quoniam suscepisti me, nec delectasti inimicos meos super me : Domine clamavi ad te, et sanasti me.
Je vous glorifierai Seigneur parce que vous m’avez relevé et que vous n’avez pas réjoui mes ennemis à mes dépens. Seigneur j’ai crié vers vous et vous m’avez guéri.
Le Mercredi de Cendres, c’est la prière du pécheur qui se repent et sait qu’il va être guéri de la blessure du péché. Ce sentiment est toujours d’actualité. Combien de fois avons-nous été pardonnés de nos infidélités et quelles actions de grâces ne devons-nous pas adresser sans cesse à Dieu pour cette délivrance ! La mélodie est assez solennelle avec de beaux élans pleins de ferveur, des tenues calmes et assurées, des cadences assez fermes avant de se terminer d’une façon plus intérieure et plus retenue.
► Communion : Honora
Le texte de l’antienne de Communion du onzième dimanche après la Pentecôte n’est pas tiré du livre des psaumes, mais d’un autre livre de l’Ancien Testament, le livre des proverbes, recueil de maximes et d’exhortations adressées par un sage à son disciple.
Honora Dominum de tua substantia, et de primitiis frugum tuarum : ut impleantur horrea tua saturitate, et vino torcularia redundabunt.
Fais hommage au Seigneur de tes biens et des prémices des fruits que tu en retireras, afin que tes greniers soient remplis à satiété et que tes pressoirs débordent de vin.
Le sens de ce texte est d’abord matériel. Si nous faisons hommage à Dieu de nos biens en lui consacrant une partie de nos revenus, il nous bénira et nous serons dans l’abondance. En ces mois d’été, période des moissons, il s’agissait d’abord d’appeler la bénédiction divine sur les récoltes, et nous retrouverons cette idée dans la Communion de dimanche prochain. Mais au moment de la communion ce texte possède un sens spirituel qui est encore plus important. Si nous nous offrons nous-mêmes au Seigneur pour nous mettre à son service dans tout ce qu’il nous demandera, il nous comblera de ses grâces.
La mélodie n’est pas sans parenté avec celle du Graduel que nous avons entendu tout à l’heure. La première phrase est simple et légère avec une belle cadence très expressive sur le mot substantia, puis la mélodie s’élève joyeusement, culminant sur horrea en une courbe élégante évoquant bien l’abondance. Enfin elle redescend dans le grave en un beau chant plein d’assurance, retrouvant sur torcularia la même formule que sur impleantur une quinte plus bas, et s’achevant par la même cadence expressive qui concluait la première phrase.
Saint Augustin a encouragé les chrétiens à infuser la société terrestre avec les valeurs du Royaume de Dieu
Extrait du discours prononcé par le pape Léon XIV aux membres du « International Catholic Legislators Network », aujourd’hui à Rome, propos qui résonnent comme en écho au dernier thème du pèlerinage de Chrétienté :
Je suis heureux de vous saluer, membres du Réseau international des législateurs catholiques. Et je vous remercie de votre visite, ici au Vatican et à Rome, pendant cette année du Jubilé, le Jubilé de l’Espoir.
Vous vous êtes réunis pour votre seizième réunion annuelle qui a un thème stimulant cette année : “Le nouvel ordre mondial : la politique du pouvoir majeur, les domaines des entreprises et l’avenir de l’épanouissement humain“. Dans ces mots, je sens à la fois une préoccupation et un songe. Nous sommes tous préoccupés par la direction que prend notre monde, et pourtant, nous aspirons à l’épanouissement humain authentique. Nous aspires à un monde où chaque personne peut vivre en paix, en liberté et en épanouissement selon le plan de Dieu.
Pour trouver notre pied dans les circonstances actuelles – en particulier vous en tant que législateurs catholiques et dirigeants politiques – je suggère que nous nous tournions vers le passé, vers cette figure imposante de Saint Augustin d’Hippone. En tant que voix de premier plan de l’Église à la fin de l’ère romaine, il a été témoin d’immenses bouleversements et de désintégration sociale. En réponse, il a écrit La Cité de Dieu, une œuvre qui offre une vision d’espoir, une vision de sens qui peut encore nous parler aujourd’hui.
Ce Père de l’Église a enseigné que dans l’histoire humaine, deux « villes » sont entrelacées : la Cité de l’Homme et la Cité de Dieu. Celles-ci signifient des réalités spirituelles – deux orientations du cœur humain et, par conséquent, de la civilisation humaine. La Cité de l’Homme, construite sur l’orgueil et l’amour de soi, est marquée par la poursuite du pouvoir, du prestige et du plaisir ; la Cité de Dieu, construite sur l’amour de Dieu à l’altruisme, se caractérise par la justice, la charité et l’humilité. En ces termes, Augustin a encouragé les chrétiens à infuser la société terrestre avec les valeurs du Royaume de Dieu, dirigeant ainsi l’histoire vers son épanouissement ultime en Dieu, tout en permettant une prospérité humaine authentique dans cette vie. Cette vision théologique peut nous ancrer face aux courants changeants d’aujourd’hui : l’émergence de nouveaux centres de gravité, le déplacement d’anciennes alliances et l’influence sans précédent des entreprises et des technologies mondiales, sans parler de nombreux conflits violents. La question cruciale qui se présente à nous, croyants, est donc la suivante : comment pouvons-nous accomplir cette tâche ?
Pour répondre à cette question, nous devons clarifier le sens de l’épanouissement humain. Aujourd’hui, une vie florissante est souvent confondue avec une vie matériellement riche ou une vie d’autonomie et de plaisir individuels sans restriction. L’avenir dit idéal qui nous est présenté est souvent celui de la commodité technologique et de la satisfaction des consommateurs. Pourtant, nous savons que ce n’est pas suffisant. Nous le voyons dans les sociétés aisées où de nombreuses personnes luttent contre la solitude, le désespoir et un sentiment de dénue de sens.
L’épanouissement humain authentique découle de ce que l’Église appelle le développement humain intégral, ou le plein développement d’une personne dans toutes les dimensions : physique, sociale, culturelle, morale et spirituelle. Cette vision pour la personne humaine est enracinée dans la loi naturelle, l’ordre moral que Dieu a écrit sur le cœur humain, dont les vérités profondes sont éclairées par l’Évangile du Christ. À cet égard, l’épanouissement humain authentique est observé lorsque les individus vivent de manière vertueuse, lorsqu’ils vivent dans des communautés saines, appréciant non seulement ce qu’ils ont, ce qu’ils possèdent, mais aussi de ce qu’ils sont en tant qu’enfants de Dieu. Il assure la liberté de chercher la vérité, d’adorer Dieu et d’élever des familles en paix. Il comprend également une harmonie avec la création et un sentiment de solidarité entre les classes sociales et les nations. En effet, le Seigneur est venu pour que nous « ayons la vie, et que nous l’ayons abondamment » (Jn 10:10).
L’avenir de l’épanouissement humain dépend de l’« amour » autour duquel nous choisissons pour organiser notre société – un amour égoïste, l’amour de soi ou l’amour de Dieu et du prochain. Bien sûr, nous connaissons déjà la réponse. Dans votre vocation de législateurs catholiques et de fonctionnaires, vous êtes appelés à être des bâtisseurs de ponts entre la Ville de Dieu et la Ville de l’Homme. Je voudrais vous exhorter ce matin à continuer à travailler pour un monde où le pouvoir est apprivoisé par la conscience et où la loi est au service de la dignité humaine. Je vous encourage également à rejeter l’état d’esprit dangereux et autodestructrice qui dit que rien ne changera jamais.
Je sais que les défis sont immenses, mais la grâce de Dieu à l’œuvre dans le cœur humain est encore plus puissante. Mon vénérable prédécesseur a noté la nécessité de ce qu’il a appelé une « diplomatie d’espoir » (aux membres du Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, 9 janvier 2025). J’ajouterais que nous avons également besoin d’une « politique d’espoir », d’une « économie d’espoir », ancrée dans la conviction que même maintenant, grâce à la grâce du Christ, nous pouvons refléter sa lumière dans la ville terrestre.
Merci. Merci à tous pour votre dévouement à apporter le message de l’Évangile dans l’arène publique. Soyez assurés de mes prières pour vous, vos proches, vos familles, vos amis, et surtout aujourd’hui pour ceux que vous servez. Que le Seigneur Jésus, le Prince de la Paix, bénisse et guide vos efforts pour le véritable épanouissement de la famille humaine.
Le rôle naturel et irremplaçable de la famille dans la société
Extrait du discours prononcé par le pape Léon XIV aux participants aux Chapitres généraux de : Missionnaires Filles de la Sainte Famille de Nazareth ; Institut des Apôtres de la Sainte-Famille ; Sœurs de la Sainte Famille de Nazareth ; Sœurs de la Charité de Sainte-Marie :
[…] il y a un aspect qui unit beaucoup d’entre vous : le désir de vivre et de transmettre aux autres les valeurs de la Sainte Famille de Nazareth, le foyer de la prière, la forge de l’amour et le modèle de la sainteté. J’aimerais réfléchir un instant à ce point.
Saint Paul VI, lors de son voyage en Terre Sainte, s’adressant aux fidèles à la Basilique de l’Annonciation, a exprimé l’espoir qu’en regardant Jésus, Marie et Joseph, nous pourrions comprendre de plus en plus profondément l’importance de la famille : sa communion d’amour, sa beauté simple et austère, son caractère sacré et inviolable, sa douce pédagogie et son rôle naturel et irremplaçable dans la société (cf. Discours à la Basilique de l’Annonciation à Nazareth, le 5 janvier 1964).
Encore aujourd’hui, il y a un grand besoin de tout cela. Plus que jamais, la famille a besoin d’être soutenue, promue et encouragée, par la prière, l’exemple et l’action sociale attentive. De cette façon, nous serons prêts à répondre à ses besoins. À cet égard, votre témoignage charismatique et votre travail en tant que femmes consacrées peuvent accomplir beaucoup. Je vous invite donc à réfléchir à tout ce que vos Instituts ont fait au fil du temps pour tant de familles – enfants, mères, pères, personnes âgées, jeunes – et à renouveler votre engagement, afin que, comme le décrit la liturgie, les mêmes vertus et la même charité qui caractérisent la Sainte Famille puissent s’épanouir dans nos foyers (cf.Missel romain, Messe pour la famille). Continuez les œuvres qui vous sont confiées en « étant la famille » et en restant proche de ceux que vous servez – avec la prière, l’écoute, le conseil et l’assistance – afin de cultiver et de diffuser, dans les différents contextes où vous travaillez, l’esprit de la maison de Nazareth. »
La Rapporteuse spéciale ONU sur les violences faites aux femmes demande l’interdiction de la GPA sous toutes ses formes !
Communiqué des Juristes pour l’enfance :
Comme en écho à l’annonce de Gabriel Attal en vue d’une GPA prétendument “éthique”, le rapport de Reem Alsalem, Rapporteuse spéciale ONU sur les violences faites aux femmes et aux filles, daté du 14 juillet 2025 mais qui vient d’être rendu public, appelle les Etats à une interdiction de la GPA sous toutes ses formes (voir le rapport ICI).
La Rapporteuse spéciale constate que :
« La pratique de la gestation pour autrui se caractérise par de l’exploitation et de la violence à l’égard des femmes et des enfants, y compris les filles. Elle renforce les normes patriarcales en traitant le corps des femmes comme une marchandise et un objet, et en exposant les mères porteuses et les enfants à de graves violations des droits humains » (§ 69).
Elle demande par conséquent aux États et aux autres parties concernées (§ 70) :
(a) au niveau international, prendre des mesures en vue d’éradiquer la maternité de substitution sous toutes ses formes. En attendant son abolition, les États doivent faire le nécessaire pour empêcher que des préjudices supplémentaires ne soient causés et pour mieux protéger les droits des femmes et des enfants concernés par des accords de gestation pour autrui ;
(b) travailler à l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant qui interdise toutes les formes de maternité de substitution
(c) adopter un cadre juridique et politique en matière de maternité de substitution qui s’inspire du modèle nordique utilisé pour la prostitution et ait pour piliers : la pénalisation des acheteurs, des cliniques et des agences, l’objectif étant d’éliminer la demande de gestation pour autrui ;[…]
(f) adopter des lois qui reconnaissent la mère gestationnelle d’un enfant né d’une GPA comme mère légale, en n’autorisant le transfert des droits parentaux qu’après la naissance et dans une période définie qui permette un délai de réflexion ;
(g) s’opposer à ce que les accords de gestation pour autrui, y compris ceux conclus à l’étranger, soient reconnus comme établissant la parenté juridique de toute personne n’ayant pas de lien génétique avec l’enfant, tout en veillant à ce qu’un rang de priorité élevé soit accordé aux décisions relatives à l’établissement des rapports de filiation. Dans l’intervalle, considérer les enfants nés de GPA abandonnés par leur mère gestationnelle comme des mineurs non accompagnés devant bénéficier d’une protection de remplacement dans l’attente de leur adoption, en privilégiant le placement en milieu familial. Lorsque cela est jugé être dans l’intérêt supérieur de l’enfant né d’une GPA, le ou la partenaire du père biologique pourrait être autorisé(e) à adopter l’enfant, ce qui permettrait d’éviter la normalisation de la maternité de substitution et de maintenir la filiation d’origine ;
(i) mettre en place des mécanismes de justice efficaces, dont des dispositifs de réparation et d’indemnisation pour les femmes et les enfants victimes de préjudices liés à des accords de gestation pour autrui;
(p) amener les agences spécialisées, les intermédiaires et les autres personnes ou entités qui tirent profit de la gestation pour autrui ou facilitent cette pratique à rendre des comptes, y compris au moyen de sanctions pénales et de confiscations des avoirs ;
[…]
Juristes pour l’enfance salue la clairvoyance et le courage de la Rapporteuse spéciale, qui prend la mesure de la gravité des atteintes aux droits humains résultant de la GPA, sous toutes ses formes et quelles que soient ses modalités.
La GPA “éthique” n’existe pas, car le principe même de la GPA méconnait la dignité humaine et les droits de l’enfant.
Juristes pour l’enfance remercie la Rapporteuse spéciale, se réjouit de la prise de conscience que son rapport va susciter en France et dans le monde, et demande à la France d’être elle aussi à la hauteur des enjeux.
• Nous demandons aux autorités de police et aux autorités judiciaires d’appliquer la loi pénale française et de sanctionner les agences étrangères de GPA qui démarchent leurs clients sur le territoire français dans une impunité incompréhensible
• Nous demandons au Parlement de compléter la loi française afin de sanctionner le recours à la GPA non seulement en France mais aussi à l’étranger, pour tenir compte de la dimension mondiale du marché.
• Nous appelons spécialement Monsieur Gabriel Attal à renoncer à sa proposition de GPA dite “éthique”, et à se rallier aux recommandations de la Rapporteuse spéciale en vue d’une protection réelle et efficace des femmes et des enfants.
Évêques, osez ! Osez guider la France !
Oui, Netanyahu a raison d’exiger de la France qu’elle se ressaisisse ! Oui, la France est veule et lâche quand elle croit intelligent d’abandonner Israël dans l’un des pires moments de sa jeune et pluri-millénaire histoire. Pire ! Plus même que l’abandon, elle le trahit. Elle le bannit des Salons du Bourget comme la Belgique le bannit de ses stades. Elle bannit ses fils de ses concerts et de ses salons du livre. Elle les bannit de ses universités avant que bientôt elle les banisse de sa fonction publique et lui impose de porter l’étoile jaune.
Exagération ? Qu’on y songe… On commencera par exiger des binationaux qu’ils renoncent à la nationalité que Dieu voulut. Bientôt ceux-là même qui disaient en blaguant dans les années Mitterrand que pour travailler à la télé, il fallait être juif, homosexuel ou socialiste, diront qu’ils sont trop nombreux dans les médias. Déjà on interdit ses enfants de séjour de vacances : Hier encore dans les Pyrénées. Sera-ce bientôt dans les écoles de la République qu’on le fera ?
Oui, nous avons honte des dirigeants de la France. Oui, nous avons honte des partis politiques qui autrefois défendirent Israël. Oui, nous avons honte du silence ou de la complicité des journalistes, des sociologues et des intellectuels. Oui, nous en avons assez que la Justice minimise les faits au lieu que de sévir. Oui, nous avons plus que honte du silence de nos évêques…
Ne devrait-on attendre qu’un évêque ou un cardinal se lève à nouveau ? Ne pourrait-on s’attendre à ce que la CEF somme les autorités d’agir ? N’y-a-t-il que des Liénart et aucun Saliège parmi vous ? Que direz-vous quand les juifs devront aller à la synagogue sous escorte policière ? Quand ils seront chassés de France et que les carrés juifs des cimetières Français seront détruits ? Irez-vous quémander une plus grande protection de nos lieux de culte à des autorités semi totalitaires comme l’Humanité demanda le droit de paraître aux autorités sous l’occupation ?
Évêques, réveillez-vous ! Réveillez-vous avant qu’une nouvelle Shoah ne soit ! Vous avez une autorité morale, religieuse, sociale. Qu’en aurez vous fait ?
Les millions de catholiques en France vous soutiendront et descendront dans la rue avec vous …si seulement vous osiez être vous-même !
Bertrand du Boullay
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L’ONU publie un rapport condamnant la GPA sous toutes ses formes
Communiqué du Syndicat de la famille :
Alors que Gabriel Attal vient de se prononcer en faveur de la GPA, au prétexte fallacieux que cette pratique pourrait être encadrée, un rapport de l’ONU recommande l’interdiction de la GPA « sous toutes ses formes » au nom de la défense des droits des femmes et des enfants.
Le rapport de l’ONU publié ce 23 août expose les violences auxquelles sont confrontés les mères porteuses et les enfants nés dans le cadre d’une GPA : violences économique, psychologique, physique, reproductive, notamment en lien avec l’asservissement et le trafic d’êtres humains générés par cette pratique. Le rapport souligne également que, comme dans toute traite humaine, le consentement à de tels traitements ne peux justifier la violation des droits humains.
Ainsi, indique le rapport au 69e alinéa, « la pratique de la maternité de substitution se caractérise par l’exploitation et la violence à l’égard des femmes et des enfants, y compris les filles. Elle renforce les normes patriarcales en marchandisant et en objectivant le corps des femmes et en exposant les mères porteuses et les enfants à de graves violations des droits humains. »
En conséquence, Reem Alsalem, la rapporteure spéciale sur les violences faites aux femmes et aux filles appelle l’ensemble des Etats membres de l’ONU à œuvrer à « l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant interdisant toutes les formes de maternité de substitution ». Elle détaille 19 mesures à prendre aux niveaux national et international pour protéger les femmes et les enfants vis-à-vis de cette pratique.
Validé le 14 juillet dernier, ce rapport confirme que l’abolition universelle de la GPA est la meilleure voie pour garantir durablement les droits et la dignité des femmes et des enfants. A la suite de ce rapport clair de l’ONU, Gabriel Attal n’a d’autre choix que de reconnaitre la réalité et de se mobiliser à son tour contre la GPA.
