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L’Arcom veille sur la propagande

Le 12 août 2024, lors de son journal de 20 heures, TF1 diffusait un reportage comparant trois types de véhicules – un modèle thermique, un hybride et un électrique – dans le cadre d’un trajet de 311 kilomètres entre Villeneuve-d’Ascq et Étretat.

Dans ce reportage, trois véhicules ont été mis à l’épreuve :

  • La DS 7 Diesel qui a réalisé le trajet sans encombre.
  • Le Hyundai Tucson Hybride qui n’a rencontré aucun problème particulier.
  • Le Volkswagen ID.4 Électrique pour lequel le conducteur a dû s’arrêter pour recharger entraînant un retard important.

TF1 précise que le conducteur de la voiture électrique a rencontré des difficultés avec une station de recharge en panne. Une solution de rechange a ensuite été trouvée avec une borne de faible puissance, allongeant ainsi considérablement le temps nécessaire pour terminer le trajet.

Lors de sa réunion du 23 octobre 2024, l’Arcom a émis un rappel à l’ordre à l’intention de TF1. L’Arcom a invité la chaîne à aborder les sujets relatifs à l’écologie et au développement durable avec « toute la rigueur et la mesure requise », soulignant l’importance d’un traitement équilibré de ces questions pour éviter tout malentendu auprès du public…

Syrie : la chute d’Assad illustre à quel point l’implication de la Russie en Ukraine a fragilisé sa position ailleurs

Article d’Henrik Werenskiold paru sur Geopolitika et traduit par Conflits :

L’obsession de Poutine pour l’Ukraine a conduit la Russie à canaliser pratiquement toutes ses forces militaires et ses ressources dans ce pays. il est difficile de prétendre que l’invasion s’est déroulée comme prévu par le Kremlin. La Russie a subi d’énormes pertes, affaiblissant progressivement son armée, ce qui rend de plus en plus difficile la défense de ses intérêts géopolitiques ailleurs.

Non seulement Moscou a redéployé ses forces depuis des les frontières de son immense territoire vers le front ukrainien, mais Moscou a également négligé d’autres régions où le pays a des intérêts stratégiques cruciaux, en particulier la Syrie d’Assad. Les récents événements militaires dans ce pays illustrent à quel point l’implication de la Russie en Ukraine a fragilisé sa position ailleurs.

Avec l’effondrement du régime d’Assad, l’emprise militaire russe en Syrie disparaîtra, entraînant des conséquences géopolitiques majeures pour le Kremlin. Particulièrement critique est la perte de la base maritime stratégique russe en Méditerranée orientale, un développement aux répercussions géopolitiques dépassant largement la région immédiate.

Offensive éclair

L’offensive fulgurante des groupes jihadistes contre l’armée syrienne ces dernières semaines a provoqué un effondrement du régime d’Assad plus rapide que personne ne pourrait prévoir. Contre toute attente, les insurgés ont également progressé dans les bastions alaouites de la province de Lattaquié, rencontrant peu de résistance.

C’est dans cette province que se trouvent les bases militaires russes en Syrie. Ces installations sont des cibles militaires évidentes. Les jihadistes ont à plusieurs reprises déclaré la Russie comme leur ennemi juré, et il n’y a donc aucune raison de croire que ces bases seront épargnées.

La base navale stratégique russe de la ville côtière de Tartous, ouverte sous l’ère soviétique en 1971, est donc perdue. Et sans Tartous, la Russie perd son seul point logistique maritime en Méditerranée, ce qui aura de graves répercussions sur la capacité du Kremlin à projeter sa puissance militaire au Moyen-Orient et sur le continent africain.

Un point logistique géostratégique essentiel

La base navale russe de Tartous a longtemps été un point logistique central et stratégique pour la marine russe en Méditerranée. C’est là que les navires de guerre russes pouvaient se ravitailler et être entretenus sans devoir retourner à leurs bases en mer Noire.

Cependant, compte tenu de la guerre en Ukraine et des récents événements géopolitiques, la base navale de Tartous est désormais plus stratégique que jamais pour le Kremlin. La fermeture du détroit du Bosphore par la Turquie, conformément à la convention de Montreux de 1936, empêche les navires russes d’accéder aux bases de la mer Noire.

La base de Tartous est donc devenue essentielle pour maintenir une présence navale militaire russe en Méditerranée. Elle offre un accès fiable et illimité à des installations de radoub, un chantier naval et une infrastructure de ravitaillement en carburant.

Sans cette base et avec le détroit du Bosphore fermé, la viabilité de la présence navale militaire russe en Méditerranée est gravement compromise. Les navires de guerre ont besoin d’un tel port non seulement pour le ravitaillement, mais aussi pour un entretien régulier. Sans ces infrastructures, maintenir une présence militaire prolongée devient pratiquement impossible.

Une perspective élargie

L’installation navale de Tartous joue un rôle crucial dans le soutien aux intérêts stratégiques du Kremlin bien au-delà de la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient. La base offre un accès vital et ininterrompu à tout le bassin méditerranéen et sert également de point logistique clé pour les opérations militaires et commerciales russes en Afrique du Nord, au Sahel et en Afrique subsaharienne.

La base de Tartous facilite le transport de personnel, d’équipements et de fournitures vers les pays où opèrent les forces russes et des groupes affiliés tels que le groupe Wagner. Ce soutien est essentiel pour maintenir les opérations militaires russes en Libye, en République centrafricaine (RCA), au Mali et au Soudan, où la présence militaire russe a été significative.

Sans la base navale de Tartous, la capacité du Kremlin à projeter sa puissance sur tout le continent africain, où la Russie a réalisé des avancées géopolitiques majeures au détriment des puissances occidentales ces dernières années, sera gravement affaiblie. Il est loin d’être certain que la Russie pourra poursuivre ses projets d’exploitation des ressources dirigés par Wagner, ses projets de soutien aux juntes militaires et ses autres aventures militaires en Afrique à la même échelle qu’auparavant.

La Russie aurait-elle pu maintenir le régime d’Assad au pouvoir si la guerre en Ukraine n’avait pas eu lieu ? C’est bien sûr spéculatif, mais tout porte à croire que les forces armées russes en auraient eu la capacité si elles n’avaient pas été massivement engagées en Ukraine. Cette situation constitue donc une défaite stratégique majeure pour le Kremlin, conséquence directe de son invasion de l’Ukraine.

Creil : les prêtres et paroissiens de l’église Saint-Joseph visés par les dealers

L’église Saint-Joseph, située sur le Plateau de Creil, un quartier sensible classé QRR (quartier de reconquête républicaine), dans l’Oise (60), est perturbée par les trafiquants qui tiennent le point de deal voisin.

Plusieurs signalements ont été effectués auprès de la police dénonçant des menaces, intimidations, brimades, insultes, ainsi que d’autres agissements plus graves, émanant de ces délinquants. Le véhicule de l’un des prêtres aurait même fait l’objet d’un début d’incendie récemment.

Craignant pour leur intégrité physique, les prêtres ont alerté leur hiérarchie, ce que le diocèse de Beauvais confirme à Valeurs actuelles, tout en précisant que plusieurs plaintes ont été déposées de la part des ecclésiastiques.

Malgré les passages fréquents des polices municipale et nationale, l’église continue d’être la cible des trafiquants. Dimanche 8 décembre, la police nationale a été appelée pour chasser des perturbateurs aux abords de l’église. Ces derniers auraient menacé les prêtres et paroissiens qui leur demandaient de partir. Ils auraient également menacé de brûler l’église. À des témoins qui leur ont signifié qu’il s’agissait d’un lieu de culte, ces derniers auraient rétorqué que cela n’avait pas d’importance pour eux, puisqu’ils étaient musulmans.

Contrôlés par la police, et incapables de fournir un justificatif d’identité, les deux perturbateurs ont été interpellés, placés en garde à vue, puis déférés pour être présentés aujourd’hui en comparution immédiate, indique la préfecture de l’Oise. Il s’agit d’un certain Ahmed B., âgé de 21 ans, et d’un dénommé Saidou K., âgé de 19 ans. Les deux sont déjà connus de la justice.

Peut être que Europe 1 devrait demander d’avoir autant de fréquences que France Inter, au nom de l’égalité de traitement

De Christine Kelly dans le JDD :

[…] Selon les chiffres de l’Arcom, France Inter couvre, avec son nombre de fréquences record par rapport aux autres radios, 59 % de la population, lorsque Europe 1 couvre 38 %, RTL 37 % ou RMC 33 %.

Il y a trois raisons à ce décalage en termes de fréquences et de couverture.

  • Le facteur économique et stratégique : les radios de service public, longtemps financées majoritairement par la redevance, se sont attachées à avoir une couverture la plus large possible de la population et du territoire pour répondre à leurs obligations de toucher le plus large public. Elles ont mis en service de nombreux émetteurs pour couvrir des zones très faiblement peuplées ; a contrario, les radios privées, financées par la publicité, ont avant tout cherché à maximiser le ratio couverture/coûts de diffusion. De ce fait, elles ont privilégié des développements dans des bassins urbains denses et n’ont pas été candidates systématiquement à l’exploitation de fréquences en zone rurale ou de montagne où ce ratio est potentiellement très dégradé.
  • Le facteur juridique : le gouvernement dispose d’une faculté de réservation prioritaire des fréquences pour Radio France. Cette réservation prioritaire a permis de développer plus rapidement les réseaux historiques de Radio France (France Inter, France Musique, France Culture) à un moment où le spectre FM n’était pas saturé.
  • Le facteur historique : la diffusion de France Inter en FM a débuté dans les années 60, celle d’Europe 1 est beaucoup plus tardive et n’a commencé qu’en 1986. Les radios dites « périphériques », Europe 1, RTL, RMC, qui émettaient alors en grandes ondes, n’ont pas cru dans un premier temps à la FM et n’ont demandé à utiliser cette bande de fréquence que cinq ans après la libéralisation de la bande FM.
Si on analyse ce qu’il se passe sur les chaînes d’information, celles qui n’ont pas cru en la TNT gratuite, reléguées aux canaux 26 et 27 pour LCI et France Info TV, vont être « sauvées » par une numérotation des chaînes qui va, plusieurs années plus tard, les avantager. Peut être que Europe 1 devrait demander aujourd’hui, voire exiger d’avoir autant de fréquences que France Inter, au nom de l’égalité de traitement.

L’assassin de Samuel Paty était en contact avec le groupe islamiste qui a renversé Bachar el-Assad

Mohammed al-Joulani, ancien fondateur du Front al-Nosra, affilié à al-Qaida, ex-compagnon de route d’al-Baghdadi, chef sanguinaire de l’État islamique, serait devenu modéré… Avec son groupe de rebelles islamistes Hayat Tahrir al-Sham (HTS), fondé en 2017, il a renversé le régime de Bachar el-Assad dimanche.

Quelques minutes après avoir décapité Samuel Paty, le terroriste tchétchène Abdoullakh Anzorov envoie une photo de la tête tranchée à un certain «Dnevnik_71» sur Instagram, accompagné d’un message audio : «J’ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France». Son interlocuteur lui répond : «Allah Akbar ! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soit sur toi». Il sera identifié plus tard comme un membre actif de Hayat Tahrir al-Sham et localisé en Syrie. L’homme est un dénommé Faruq Shami, originaire du Tadjikistan, qui se faisait passer pour un reporter indépendant couvrant l’activité des groupes djihadistes en Syrie. En réalité, d’après le procès-verbal des policiers de la sous-direction antiterroriste, il tenait un «rôle dans le djihad médiatique et dans la propagande de Hayat Tahrir al-Sham». L’étude de ses comptes «professionnels» a démontré qu’il conversait régulièrement avec de jeunes radicalisés en France. Selon le FBI, qui a partagé des informations avec la police française à l’occasion de l’enquête, les dernières connexions IP de son compte Instagram ont toutes borné à Idlib, bastion de HTS depuis 2017. C’est dans cette région que le groupe islamiste a assis son autorité, et commencé son opération réhabilitation.

Abdoullakh Anzorov était en lien avec un autre djihadiste syrien, utilisant le pseudonyme «12.7X108» sur Instagram, en référence à une mitrailleuse lourde soviétique. Lui aussi aurait évolué au sein de HTS en tant que «sniper». L’assassin de Samuel Paty semblait avoir une vraie fascination pour Hayat Tahrir al-Sham. Le 4 octobre 2020, soit 12 jours avant l’attentat, il avait publié sur Snapchat une véritable ode à HTS :

«Il n’y a pas de doutes que ce qui se passe à Idlib est le vrai djihad où Allah choisit parmi ses serviteurs les shuhada (les martyrs, NDLR), et le meilleur groupe actuel à rejoindre, c’est Hayat Tahrir al-Cham».

Chronique des cinglés

Trouvé dans Le Parisien :

Et ce n’est pas un GAG :

L’université d’Orléans renforce son engagement contre les discriminations liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle en signant une convention avec le GAGL45, l’association Gay et Lesbienne du Loiret. Ce partenariat vise à consolider des actions existantes et à pérenniser des mesures inclusives au sein de l’établissement.

[…] Parmi les mesures mises en place figurent des formations pour le personnel administratif, des campagnes de sensibilisation et la possibilité pour les élèves de choisir un prénom d’usage sur tous les documents internes. Par exemple, Ludovic pourra s’appeler Ludivine si il ou elle le souhaite. « Ce dispositif est désormais opérationnel en 48 heures, garantissant une réactivité optimale », assure Didier Chavrier. […]

Si l’université a déjà pris plusieurs initiatives concrètes, comme l’organisation de stands d’information et de sensibilisation, d’autres projets restent en réflexion. L’installation de toilettes non genrées, par exemple, est à l’étude. […]

La messe au prochain pèlerinage de Chartres : pas de débat sur le rite

Communiqué de Notre-Dame de Chrétienté :

« Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise, et de leur donner leur juste place. » Benoît XVI

L’association Notre-Dame de Chrétienté confirme n’être à ce jour au courant d’aucune interdiction de célébration de la messe tridentine lors de notre prochain pèlerinage, du 7 au 9 juin 2025, comme certaines rumeurs médiatiques l’ont évoqué.

Notre pèlerinage se prépare activement, l’association communiquera prochainement les noms des célébrants 2025. Un de nos prochains grands événements sera la Journée d’Amitié Chrétienne du 18 janvier 2025 à Paris.

Si une interdiction de messe tridentine dans la cathédrale de Chartres devait avoir lieu, nous pouvons déjà annoncer que le pèlerinage 2025 aura bien lieu, la messe tridentine étant alors célébrée à l’extérieur. Nous sommes des pèlerins de chrétienté adaptés à tous les temps et toutes les circonstances. Nous montrerons le même courage et la même détermination en venant encore plus nombreux au pèlerinage prier pour le Saint Père, la sainte Eglise et le salut de nos âmes.

Jean de Tauriers, président.

Requiem pour la Syrie

D’Antoine de Lacoste pour Liberté Politique :

Après des années d’une guerre meurtrière et une victoire chèrement acquise, il n’a fallu que quelques jours aux islamistes précédemment vaincus pour balayer l’armée syrienne.

Que s’est-il passé ? Pour le comprendre, il faut partir d’un constat simple : l’armée syrienne n’a jamais valu grand-chose et beaucoup de ses meilleurs éléments sont morts dans les premiers mois de la guerre. Ce n’est donc pas elle qui avait gagné. Les vainqueurs ont été les Russes dans les airs, le Hezbollah libanais, les gardiens de la révolution iraniens et des milices chiites irakiennes au sol. A ces trois forces, il faut ajouter une multitude de petits groupes chrétiens ou alaouites qui avaient pris l’initiative de défendre leurs villages ou leurs quartiers face aux islamistes venus du monde entier (plus de 100 nationalités représentées). On ne le rappellera jamais assez : ce fut le plus grand jihad international de l’histoire. Nous avons rencontré ces combattants chrétiens de Sqalbieh ou Mhardeh, ils n’ont jamais reculé et ont perdu des centaines d’amis : plus de 800 noms entourent la petite église Sainte Sophie construite pour fêter la victoire et remercier la Vierge dont ils ont tous des images chez eux.

Depuis 2017-2018, et après cinq ans de guerre, la situation s’était figée dans une mosaïque complexe. Les islamistes qui s’étaient rendus avaient été regroupés au nord-ouest dans la région d’Idleb. Le plus gros contingent était constitué du Front al-Nosra, dont le nom, associé à de multiples crimes devint encombrant, et il se rebaptisa (si l’on ose dire) Hayat Tharir al-Cham. L’armée turque occupait une partie du nord pour surveiller les Kurdes et les Américains le nord-est pour voler les puits de pétrole et de gaz dont ils confièrent la gestion aux mêmes Kurdes qui se payaient ainsi sur la bête. Déjà écrasée par les sanctions occidentales, la Syrie ne pouvait même plus bénéficier des revenus de ses matières premières.

Les Américains, toujours eux, installèrent de surcroît une vaste base militaire appelée al-Tanf dans le sud du désert syrien, le long de la frontière jordanienne. Le prétexte était de surveiller l’approvisionnement en armes du Hezbollah libanais par l’Iran. Les Américains en avaient profité pour recueillir, armer et entraîner des centaines d’islamistes, requalifiés de rebelles modérés, mensonge relayé à l’infini par les médias occidentaux. Notons que ces islamistes ont quitté le camp il y a quelques jours pour attaquer l’armée syrienne à Palmyre.

Si l’on ajoute à cela l’occupation du plateau du Golan, au sud-ouest, par l’armée israélienne et des restes non négligeables de groupes de l’Etat islamique dans le désert, on mesure le caractère explosif d’un tel chaudron.

Il a fallu deux évènements géopolitiques majeurs pour rompre le fragile équilibre : la guerre en Ukraine qui a accaparé l’effort militaire et stratégique russe et la guerre d’Israël contre le Hezbollah. Les troupes de la milice chiite n’étaient plus en Syrie pour contenir les premiers assauts des islamistes venus d’Idleb à l’instigation d’Erdogan. Les renforts envoyés par l’Irak et l’Iran ont été bloqués à la frontière car Israël avait clairement averti qu’ils seraient détruits par son aviation. Celle-ci a d’ailleurs bombardé les milices chiites ces derniers mois et même l’armée syrienne ces derniers jours dans le sud.

Le chaos s’installe en Syrie, l’axe chiite perd une pièce maîtresse, les sunnites prennent le pouvoir. Chacun à sa façon, Tel Aviv, Washington et Ankara remportent une victoire stratégique.

Le Linceul de Turin est-il un témoin de la Résurrection du Christ?

Voici la bande-annonce du débat public sur l’authenticité du Linceul de Turin qui aura lieu le 16 décembre (renseignements et inscription ici):

La gauche allemande se mobilise pour que l’avortement soit totalement légal en Allemagne

La gauche se mobilise en Allemagne en faveur d’une pleine légalisation de l’avortement, faisant de ce sujet un argument de campagne électorale en vue des législatives de février.

En Allemagne, l’avortement reste illégal en principe conformément au paragraphe 218, adopté dans le code pénal sous l’Empire allemand, en 1871. Il est toutefois impuni si pratiqué au cours des douze premières semaines de grossesse. Un peu plus de 100 000 avortements sont pratiqués chaque année en Allemagne. Les femmes doivent se soumettre à une consultation, puis un délai de réflexion de trois jours est prévu avant l’intervention.

Le projet de loi des députés de gauche préconise la légalisation jusqu’à la douzième semaine de grossesse, la fin du délai de réflexion et la prise en charge des coûts par l’assurance maladie.

Les conservateurs de la CDU et du parti bavarois allié CSU, plus grand groupe d’opposition et grand favori des sondages aux élections du 23 février avec 32 % des intentions de vote, s’y opposent catégoriquement. Le chef de la CDU Friedrich Merz avait qualifié l’initiative de « scandaleuse ».

Le député CSU Dorothee Bär a reproché aux partisans de la nouvelle réglementation de mener un « combat culturel qui divise ». « Avec nous, la protection de la vie n’est pas négociable ».

Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), donné deuxième derrière les conservateurs dans les sondages (18 %), a lui placé ce sujet au cœur de sa campagne électorale. Il réclame d’autoriser les avortements seulement après un viol ou en cas de danger pour la santé de la mère. Le parti dit vouloir établir une « culture de bienvenue pour les enfants ».

ND de Paris, un peu de modestie Monsieur Macron

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Macron très content de son succès : restaurer ND de Paris en 5 ans. Pourtant, un peu de modestie SVP (mais Macron en est-il capable ?). En juin 1836 la charpente de la cathédrale de Chartres a entièrement brûlé ; les dégâts étaient au moins aussi considérables que ceux de ND de Paris en avril 2019. La cathédrale de Chartres a pu être restaurée (avec les moyens de l’époque, incomparablement moins puissants que ceux d’aujourd’hui), restaurée en combien d’années ? …… 5 ans (en 1841 c’était fait). Lien : https://www.chartres.fr/incendie-cathedrale

L’incendie avait éclaté en milieu d’après midi et a pu être maitrisé le lendemain en début de matinée soit près de deux fois plus de temps que pour ND de Paris mais avec quels moyens (des pompes à bras, des seaux d’eau) et avec une situation très défavorable (la rivière l’Eure coule à 500 m de la cathédrale et 50 m plus bas ; à Paris la Seine coule à quelques dizaines de mètres de la cathédrale et à quelques mètres plus bas seulement). A Chartres une chaîne humaine spontanée de toute la population s’est organisée pour amener des seaux d’eau, des tonneaux, etc… jusqu’à la cathédrale plus les pompes (à bras) de la ville et des communes voisines (tirées par des chevaux) et le feu a été maitrisé avant que l’irréparable ne se produise.

Un immense merci et toute notre gratitude aux pompiers, aux artisans, aux donateurs, qui ont donné le maximum d’eux-mêmes de 2019 à 2024 comme de 1836 à 1841 mais que les hommes politiques du 21ème siècle qui pensent avoir piloté cette grande œuvre restent modeste face à nos maitres d’il y a près de deux siècles.

eausouterraine21

Une cérémonie mondaine… et Hugo dans tout ça ?

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La réouverture de la cathédrale de Notre-Dame à Paris en ce samedi 7 décembre 2024 restera t-elle à jamais gravée dans l’Histoire de l’humanité ?

Certes la ferveur populaire est là, démonstrative, authentique, quand bien même nos églises sont désertées sur à peu près l’ensemble du territoire.

Oui, l’implication des grandes fortunes de ce monde et des politiques certainement soucieux de redorer leur image a permis la reconstruction de l’édifice endommagé dans une opération « téléthon » déclenchée en moins de temps qu’il ne faut pour craquer une allumette et financer les réparations pharaoniques.

Les paradoxes ne manquent pas depuis cet incendie aux origines pour le moins obscures encore aujourd’hui. Ne manque plus qu’un Victor Hugo pour romancer en vers et en prose et laisser à la postérité de l’humanité cette saga étalée sur cinq petites années et ponctuée par un épilogue heureux : tous les grands de ce monde ont pu s’installer confortablement dans la nef de Notre-Dame et écouter, religieusement, dans une union sacrée, l’archevêque Laurent Ulrich, affublé pour la circonstance d’une chape conçue pour l’occasion par le créateur français Jean-Charles de Castelbajac, aux couleurs primaires particulièrement vives et rappelant selon les générations, Google, Microsoft, le jeu UNO ou encore le rubiks’cube. Frollo est loin…

Toute cette mise en scène, réussie reconnaissons le, traduirait elle un retour de la France et des Français vers le spirituel comme l’avait pressenti Malraux (« Le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas ? ») ? Rien n’est moins sûr…

D’abord, la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques et les symboles dégradants plus ou moins visibles déclinés tout au long de cette fresque (satanique ?) me sont restés quelque peu en travers de la gorge. J’ai d’ailleurs été surpris que notre Louis XI présidentiel n’ai pas eu le bon goût d’inviter Philippe Katherine pour l’occasion.

Ensuite, il est tout de même étonnant de constater autant d’acharnement présidentiel, de pognon de dingue dans la rénovation d’un édifice respecté par l’ensemble des croyants, symbole de leur foi, quand, dans le même temps, il s’acharne à détruire ce pour quoi l’ensemble de la communauté chrétienne croit au plus profond de son être : la Vie. Entre la constitutionnalisation de l’avortement, (première cause de décès tout de même) et la prochaine loi sur l’euthanasie, les atteintes à la Chrétienté comme les agressions, destructions matérielles, vols, réguliers et répétés sur l’ensemble de notre territoire, cette réouverture de la cathédrale ne serait-elle pas l’arbre qui cache la forêt ?

La proposition hallucinante de la non moins hallucinée Esméralda, pardon Rachida de tarifer les entrées à Notre -Dame a t-elle pour but de nous préparer à la mutation de cet endroit hautement cultuel en destination commerciale ? Une transition de genre en somme…

Il semble là aussi que le Macronisme, fidèle à ce dogme du « en même temps », véritable foutoir d’idées et actions incohérentes s’emmêle quelque peu les pinceaux.

Alors si samedi dernier, le centre de Paris semblait être le dernier endroit à la mode, il manquait néanmoins un invité de taille, qui, lui, a poliment décliné cette invitation : le Pape.

En choisissant la Corse et la proximité du peuple, des petites gens, d’une église certes moins glorieuse mais à l’âme toute aussi chaude, le chef de l’Eglise catholique nous enseigne que la foi chrétienne doit se diffuser partout et en nous, que le rôle de l’Eglise est « de se déplacer tel un hôpital de campagne dans les périphéries géographiques existentielles, là où les gens souffrent. »

En choisissant la Corse, il nous fait davantage rapprocher de l’oeuvre d’Hugo, oubliée, car trop fantasmée.

Où était Quasimodo ?

Amitiés Patriotes

P.MAGNERON

Président IDNF

Un jour d’avortement en France c’est un peu plus qu’un tas de restes de bébés grecs antiques

Un reportage involontairement significatif : un tas de bébés jetés dans un puits c’est choquant !

 

Il s’agit de bébés jetés dans un puits à Athènes dans l’antiquité. Un reportage diffusé sur Histoire TV hier soir évoque ce sujet.

Et l’étude archéologique de ce puits écarte l’idée d’infanticides directs, mais suggère que des bébés morts dans la première semaine après la naissance n’étaient pas reconnus comme membres de la communauté humaine par la cérémonie de l’amphidromie… et que leurs restes étaient jetés sans trop de cérémonies.

Un peu comme les avortoirs en France, qui se débarrassent des restes humains sans trop de cérémonies. Avec des proportions angoissantes (plus de 600 bébés par jour).

C’est un véritable dialogue que nous avons tous voulu instaurer…

Nous avons interrogé Tristan Casabianca, l’un des défenseurs de l’authenticité du Saint-Suaire, avant le débat public contradictoire

« Résurrection du Christ ou faux du Moyen-âge : qui a créé le Linceul de Turin »

qui aura lieu le 16 décembre 2024 à 20 heures

au théâtre Saint Léon, 11 Palce du Cardinal Amette, 75015 Paris

(PAF : 10 € / 500 places seulement : réservation obligatoire)

Qu’est-ce qui vous a conduit à vous intéresser au Linceul de Turin ?

Je n’ai pas été élevé dans la religion. La première fois que j’ai entendu parler du Suaire de Turin, j’avais 17 ans, et je pensais alors que c’était un faux du Moyen Age. C’est progressivement, au fil de mes études et de mon cheminement spirituel, que j’ai repensé à cet objet et que j’ai été attiré par lui. Mon intérêt intellectuel a coïncidé avec la multiplication des connaissances disponibles en ligne à ce sujet. Je suis devenu convaincu par la thèse de l’authenticité – c’est-à-dire que l’image de cette homme crucifié est celle de Jésus, et qu’elle est due à un phénomène surnaturel. Cette conviction m’a aidé dans mon parcours de foi, me montrant notamment combien la science et la religion se renforçaient mutuellement. J’ai été baptisé en 2016, à 33 ans.

Pourquoi le Suaire de Turin fascine-t-il autant, croyants mais aussi non-croyants ?

On dit souvent que c’est un des objets faits de main d’homme les plus étudiés au monde. Il y a sûrement du vrai à en juger par le nombre de livres, d’expositions, et de publications académiques chaque année. C’est une image qui parle à notre époque : elle séduit grâce à l’image de Jésus et grâce à la possibilité de l’étudier scientifiquement. En ceci, le Suaire de Turin est notre contemporain, il répond à une demande biblique lancinante, « voir la face de Dieu », et s’insère dans une époque voulant des preuves tangibles et reproductibles. Mais selon moi, le Suaire de Turin est moins un mystère qu’une énigme archéologique. Le mystère, c’est celui de la Résurrection dont on n’aura jamais fini d’épuiser le sens ; l’énigme archéologique, c’est savoir la date de fabrication drap et arriver à déterminer le processus de formation de l’image. Cette énigme peut bien sûr nous conduire à ouvrir des portes théologiques.

Que vous ont appris vos recherches sur le Linceul de Turin ?

Ma première publication académique sur le linceul de Turin remonte à 2013. J’y défendais déjà en m’appuyant sur des critères historiographiques traditionnels, l’hypothèse de formation de l’image par la Résurrection de Jésus. Depuis, nos connaissances du Suaire ont progressé, et les miennes aussi j’espère, et je suis convaincu de la solidité de cette thèse. En 2019, en découvrant et en analysant des données brutes, j’ai pu montrer avec mes coauteurs Emanuela Marinelli, Giuseppe Pernagallo et Benedetto Torrisi, que la célèbre conclusion de la datation radiocarbone 1260-1390 après Jésus-Christ n’était pas valide. Dans mon tout dernier article publié il y a quelques jours, je montre que la croyance en un drap ayant enveloppé le corps de Jésus se justifie tout à fait. En partant d’une attitude neutre, et en analysant la littérature académique récente, on atteint sans difficulté 99% de certitude que le Suaire a enveloppé le corps de Jésus.

Pourquoi avoir accepté de participer à ce débat ?

D’abord pour éclairer le public. Il est vraiment difficile dans ce maquis d’opinions contradictoires de se forger une opinion. Qui croire ? On peut très bien être un « bon catholique » et être convaincu que le Linceul de Turin est un faux médiéval. Ce n’est donc pas une question de foi. Devant cette montagne de dates, de faits, de contradictions, de polémiques, il est compréhensible de ne savoir quelle voie emprunter. L’objectif premier est donc d’exposer au public un état de l’art, avec les meilleurs arguments possibles, en confrontant les deux principales thèses : celle d’une image due à la Résurrection, ou créée au Moyen Âge. C’est une modernisation de la disputatio médiévale, et pour ceux plus versés dans l’apologétique contemporaine, un format voisin des débats académiques qui se déroulent dans les pays anglo-saxons sur l’existence de Dieu. A titre personnel, ces derniers m’ont beaucoup aidé dans ma conversion, en me montrant qu’il y a avait des preuves solides en faveur de l’existence de Dieu. C’est pour cela que je me réjouis de l’initiative d’Olivier Bonnassies et que j’ai accepté avec plaisir de relever ce défi.

La deuxième raison est la volonté de dialoguer. C’est un événement rare qui va se produire lundi soir, y compris au niveau international : les échanges publics entre partisans et opposants de l’authenticité du linceul de Turin sont très peu fréquents. C’est donc un véritable dialogue que nous avons tous voulu instaurer, riche, serein, respectueux, et j’espère fructueux.

Enfin, je crois que la troisième raison d’accepter est plus intra muros, une réponse à une petite musique qui monte dans le microcosme universitaire français. Il n’y aurait plus de débat académique sur l’authenticité du linceul. Affaire classée ! Notre argumentaire va facilement démontrer le contraire. Je laisse au public intéressé l’occasion de le découvrir lundi 16 décembre.

Bande annonce du débat : https://youtu.be/8Jq16oKOKz0?si=AnQNC0qIeK3S1ZgH

Réservations sur : https://my.weezevent.com/resurrection-du-christ-faux-du-moyen-age-qui-a-cree-le-linceul-de-turin

La bataille politique se déplace sur le terrain culturel : du Puy du Fou à la cérémonie des JO

Depuis De Gaulle, la droite avait abandonné la culture, laissée à la gauche, qui a pu ainsi faire prospérer ses idées, aboutissant à la révolution culturelle de Mai 68. Les temps changent et désormais, c’est la droite qui est créatrice sur le terrain culturel. Voici des extraits d’un article intéressant du quotidien Le Monde, qui s’inquiète du succès du Puy du Fou :

L’affrontement idéologique se déroule sur le terrain esthétique. L’opposition entre progressistes et nationalistes se joue à travers des mises en scène spectaculaires du patrimoine et de la culture populaire. Du Puy du Fou à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, le conflit des imaginaires politiques se livre désormais à travers de gigantesques scénographies historiques. A tel point que le défilé olympique du 26 juillet sur la Seine fut qualifié de « troisième tour esthétique » par la philosophe Sandra Laugier. Comme si cette parade fluviale était un condensé des valeurs du front républicain en 3D. Une réplique esthétique à la guerre culturelle menée par la droite conservatrice, réactionnaire et identitaire qui étend son emprise dans la sphère médiatique. […]

Concepteur du Puy du Fou, inauguré en 1978, parc à thème consacré notamment à l’histoire vendéenne et attaché à figurer les racines chrétiennes de la France, Philippe de Villiers ne s’y est pas trompé. Dans Mémoricide (Fayard, 384 pages, 21,90 euros), ouvrage suscité par la « rage » éprouvée lors de cette soirée de cérémonie olympique, le président du Mouvement pour la France évoque une « blessure esthétique » provoquée par cette « bascule » vers le « grand renversement », celui de la « défrancisation » et de l’ « expatriation mémorielle ». Ce défilé fut globalement considéré par l’extrême droite comme une « propagande woke », selon le mot de Marion Maréchal. Et, si Jordan Bardella salue la « réussite » des Jeux olympiques dans Ce que je cherche (Fayard, 324 pages, 22,90 euros), le président du Rassemblement national (RN) regrette la « privatisation idéologique d’un événement mondial » par « des mises en scène militantes ». […]

Y a-t-il une politisation de l’art humaniste ? « C’est notre défi », reconnaît Patrick Boucheron après ce pari réussi. « La cérémonie d’ouverture a montré qu’une monumentalité républicaine et inclusive était possible », ajoute Thomas Jolly. Mais l’heure n’est plus à la fanfaronnade. La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques fut une incontestable victoire idéologique. Mais le couvercle ne s’est-il pas refermé ? « La gauche gagne les grandes batailles culturelles, mais elle ne sait pas les exploiter, ni gérer la guérilla d’usure qui abîme l’éclat d’un moment de concorde et de joie », constate Patrick Boucheron. Il y eut bel et bien un « troisième tour esthétique » , mais aussi un « quatrième tour de reprise en main idéologique », observe Sandra Laugier. « Cette cérémonie nous a fait plaisir, mais la bataille des idées est loin d’être gagnée », renchérit Mathilde Larrère. En résumé, déclare Patrick Boucheron, « les Jeux sont faits, mais qu’est-ce qu’on fait » ?

L’envie est grande de transformer l’essai. D’où la volonté de l’historien de créer, avec le metteur en scène Mohamed El Khatib, un son et lumière en dix tableaux consacrés à l’histoire de France au château de Chambord, à l’été 2027. […]

Si le soufflé des cérémonies comme celle des Jeux olympiques retombe rapidement, explique-t-il, c’est parce qu’elles s’absorbent « comme du sucre rapide », alors que l’art travaille « comme une taupe » dans les consciences, par infusion lente. Sans parler de la façon contemporaine d’envisager la scène comme un espace de réparation et de réconciliation, alors que « la théâtralité met en jeu le négatif et la conflictualité », fait-il observer : « On ne peut pas opposer aux images d’une France éternelle et identitaire celles d’une France des Lumières consensuelle sans donner l’impression qu’une bourgeoisie sociale-démocrate fait la leçon. » […]

Thomas Jolly estime, de son côté, qu’il faut « repartir à la conquête des publics, investir de nouveaux lieux, toucher les gens plus largement, comme les pionniers de la décentralisation théâtrale l’ont fait, à l’image de Jean Vilar, directeur du Théâtre national populaire, qui jouait pour le public des usines Renault » . « On ne peut pas continuer à jouer nos pièces devant des cercles d’habitués en attendant que le RN monte inexorablement, il faut œuvrer à davantage de mixité sociale », poursuit Mohamed El Khatib.

D’autant que d’autres productions grand public ne cessent de voir le jour. A l’image de Raconte-moi la France, nouveau spectacle mis en scène par le scénariste Bruno Seillier, qui considère, dans Le Figaro Magazine du 11 octobre, nécessaire non seulement de recourir au fil chronologique afin de faire comprendre et aimer l’histoire de France, mais aussi de « mesurer la force de nos racines chrétiennes que certains voudraient aujourd’hui oublier ou moquer ». Créé le 21 octobre au Zénith d’Auvergne, à Clermont-Ferrand, ce show qui réunit 100 comédiens, cavaliers, cascadeurs et danseurs avec la voix d’André Dussollier et un final musical conçu par Vianney tournera dans 42 grands lieux de diffusion.

Afin de faire du plateau de Gergovie une « destination touristique de premier plan », Laurent Wauquiez, ancien président (Les Républicains) de la région Auvergne-Rhône-Alpes et député de l’Assemblée nationale, souhaite développer ce « site mythique », notamment avec un spectacle immersif destiné à « rendre hommage à la civilisation gauloise ».

[…]

La bataille culturelle ne se livre pas uniquement sur le terrain des spectacles grandioses ou présentés devant de petites jauges. Les séries télévisées sont toujours des « vecteurs d’inclusivité », avec des héros gay, trans ou issus de l’immigration, analyse Sandra Laugier, mais on observe un « backclash venu de la contre-offensive trumpiste », qui a, notamment, conduit Hollywood et Disney à « mettre de l’eau dans leur vin sur la question des minorités », sans compter que le livre autobiographique du futur vice-président des Etats-Unis, J. D. Vance, Une ode américaine, fut porté à l’écran par Amy Adams et Glenn Close, et reste disponible sur Netflix, fait-elle remarquer. En France, une série documentaire de Canal+ adaptera Le Suicide français (Albin Michel, 2014), d’Eric Zemmour.

Après des années de domination culturelle de la gauche, les répliques esthétiques humanistes sont aujourd’hui fortement concurrencées par les représentations nationalistes. Nous ne sommes plus au temps où la Confédération générale du travail pouvait financer La Marseillaise(1938), un film de Jean Renoir aussi bien consacré à la Révolution française qu’au Front populaire, observe Mathilde Larrère. Mais nous assistons à la volonté de réinventer non seulement un théâtre, mais aussi un art « élitaire pour tous », comme disait le dramaturge Antoine Vitez, même si celui-ci passe désormais par d’autres formes, comme celles des musiques urbaines ou de la bande dessinée, d’autant que, poursuit l’historienne, « le monde de la culture reste majoritairement mû par le souci d’accompagner les nouvelles vagues de l’émancipation face aux ritournelles de la réaction ». La guerre culturelle est déclarée, mais la résistance esthétique est en train de s’organiser. Car la bataille des imaginaires ne fait que commencer.

Crise démographique : la bombe de la surpopulation a fait pschiiit

François Lenglet, journaliste économique, écrit dans Le Parisien :

À la fin du siècle dernier, le cauchemar d’une terre surpeuplée, épuisée par les hordes d’humains se disputant l’eau et la nourriture était vraisemblable. Ce mauvais rêve ne se réalisera pas. Alors qu’on prévoyait le pic de la population mondiale pour 2080, avec plus de dix milliards de Terriens, le point d’inflexion devrait arriver trente ans plus tôt, avec seulement 9 milliards d’habitants.

Car le monde entre dans une phase de déclin démographique, un événement sans précédent depuis l’épidémie de grande peste, au XIVe siècle, qui avait tué la moitié des Européens. Certains experts comme Nicholas Eberstadt voient même le commencement de l’« ère du dépeuplement », alors qu’au cours du XXe siècle, la population mondiale avait été multipliée par quatre, un rythme jamais atteint depuis l’apparition des hommes. C’est dire la force du retournement.

Partout, les bébés manquent. En France, longtemps épargnée par le déclin, le nombre des naissances de l’année dernière était identique à celui de 1806 ! L’Italie a perdu deux millions d’habitants en cinq ans, et même si l’émigration joue, c’est l’écart entre nombre de décès et de naissances qui reste la première explication. La Corée du Sud connaît un taux de fécondité de 0,7 enfant par femme, soit trois fois moins que le seuil permettant le renouvellement des générations… Deux tiers des Terriens vivent désormais dans des pays dont la population diminue, selon l’ONU. Car il s’est produit un phénomène qu’on est bien en peine d’expliquer : la chute de la natalité dans les pays pauvres et à revenu intermédiaire. Naguère, la fécondité ne diminuait que dans les pays parvenus à un stade de développement élevé, où les femmes travaillent et où la mortalité infantile est très faible.

C’est fini. La Turquie fait proportionnellement moins d’enfants que l’Allemagne, le Mexique moins que les États-Unis ! Et dans certaines régions d’Inde, pays dont le niveau de vie est encore plus faible, il y a tout juste un enfant par femme.

Il n’y a guère que l’Afrique subsaharienne qui échappe à la tendance, avec 4,3 enfants par femme. Et, au sein même des pays développés, persiste un autre îlot de fécondité : les États-Unis, dont la population pourrait continuer à croître au cours du XXIe siècle, alors que celle de la Chine serait divisée par deux sur la même période. Mais il est possible que la planète, globalement, soit déjà en dessous du seuil de renouvellement. […]

L’Eglise catholique reconnaît un 71e miracle à Lourdes

Communiqué du sanctuaire de Lourdes :

Le Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes accueille la proclamation officielle post-mortem du 71e miracle de Lourdes, par Mgr Malcolm McMahon, archevêque de Liverpool. Il s’agit de la guérison de John Jack Traynor, grièvement blessé pendant la première guerre mondiale, survenue à Lourdes en 1923 à l’occasion du premier pèlerinage du diocèse de Liverpool.

Le soldat miraculeusement guéri des blessures de guerre en 1923

Né à Liverpool en 1883, de mère irlandaise, il s’engage dans la Royal Navy au début de la première guerre mondiale. D’abord blessé le 8 octobre 1914 près d’Anvers (Belgique), il est frappé par des tirs de mitrailleuse le 8 mai 1915 au cours de la bataille de Gallipoli (actuelle Turquie). De nombreuses opérations médicales échouent. Il perd l’usage de son bras droit, mais refuse l’amputation, et souffre de fortes crises épileptiques. En 1920, un chirurgien de Liverpool tente de guérir l’épilepsie par trépanation, entrainant la paralysie partielle des deux jambes. Son état est tel, qu’au début de l’été 1923, « il est désigné pour l’hospice des incurables où il doit entrer le 24 juillet 1923 » (procès verbal de guérison du Bureau des Constatations Médicales, signé par le président, Docteur Auguste Vallet, 2 octobre 1926).

Au mois de juillet 1923, il se rend à Lourdes à l’occasion du premier pèlerinage de l’archidiocèse de Liverpool au Sanctuaire. Il guérit, le 25 juillet, après avoir été immergé aux piscines du Sanctuaire puis avoir participé à la procession eucharistique et bénédiction des malades. Le même jour, les médecins accompagnant le pèlerinage constatent son état. Il quitte Lourdes le lendemain.

Il se rendra au Bureau des Constatations Médicales le 7 juillet 1926 pour déclarer sa guérison.

John Traynor revient chaque année à Lourdes comme brancardier, jusqu’en 1939. Il est membre de l’Hospitalité « Liverpool Brancardier Association ». Il est dit au Royaume-Uni qu’il est le premier catholique britannique a être guéri à Lourdes. Il meurt le 8 décembre 1943 d’une toute autre affection.

La reconnaissance officielle de sa guérison par l’Église n’intervient qu’en 2024. Le miracle est proclamé un siècle après sa guérison.

Législative partielle : le RN perd un député

Le groupe Rassemblement national (et apparentés) comptait 124 députés jusqu’à dimanche soir. Désormais, ils ne sont plus que 123. Le RN a perdu un siège de député lors de l’élection législative partielle dans la première circonscription des Ardennes, remportée par l’ancien député Renaissance Lionel Vuibert. Elu député de la majorité présidentielle en 2022 puis battu en juillet par le jeune candidat Rassemblement national (RN) Flavien Termet, il a été élu dimanche avec 50,89 % des voix, contre 49,11 % pour son opposant du RN Jordan Duflot. Seules 372 voix ont séparé les deux candidats. Le taux de participation n’a atteint que 30,86 %.

Cette élection législative partielle avait été organisée après la démission surprise de Flavien Termet « pour des raisons personnelles d’ordre médical ».

Le candidat LR Guillaume Maréchal, qui avait obtenu 16,04 % au premier tour, a appelé à voter contre le RN, tout comme le candidat du NFP.

Notre-Dame de qui ?

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Il y a les prises de vue où la beauté inouïe de Notre-Dame retrouvée se découvre. Et il y a, en négatif photographique, ce que renvoie à chacun de nous la cérémonie de réouverture de la merveille de l’île de la Cité. Laurent Dandrieu, l’impeccable rédacteur en chef des pages culture de Valeurs Actuelles, le résume en ces termes précis :

« La cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris témoigne que nous autres postmodernes sommes le contraire de ce que nous croyons être : nos propres créateurs, absolument libres de tout passé, alors que nous sommes enfants de Dieu et, comme l’ont souligné Macron et le pape, avant tout des héritiers ».

Le Président de la République affirmait en effet que la cathédrale de Paris témoigne qu’un passé, plus grand que nous, nous précède, quand le pape, dans sa lettre rédigée pour l’événement, appelait à se réapproprier l’héritage de notre foi. Comme si Notre-Dame, en mère et maitresse de bon sens, enseignait à tous et avec le tact d’une souveraine pédagogue que la tradition nous gouverne. Et que, bien plus, elle nous édifie.

« Qui veut l’aimer a sa place sous son manteau de pierre. »

Tel est l’immense paradoxe de la renaissance de Notre-Dame de Paris. Son incendie n’a pas seulement ravagé son sanctuaire, il a aussi provoqué des lésions dans le cœur des Français. Son colossal chantier a fait s’investir ouvriers et artisans comme jamais, en plaçant sous nos yeux ébahis des savoir-faire d’autrefois que l’on croyait oubliés. Et voici que les puissants se pressent dans sa nef, qu’un personnel politique plus habitué des loges que des églises se serre sur ses bancs. Marion Cotillard clame du Victor Hugo sous ses voutes. Vianney revisite l’Hallelujah de Leonard Cohen pour l’occasion tandis qu’un Garou grisonnant remonte le temps des cathédrales sur son parvis. La Vierge Mère est ainsi. Elle a toujours accueilli ses enfants, sans exclusive. Qui veut l’aimer a sa place sous son manteau de pierre. Il n’empêche, Michel De Jaeghere a bien raison dans son éditorial du Figaro Hors-Série sur Notre-Dame de mettre le doigt sur l’incohérence qui traverse le carré des VIP de la cérémonie de réouverture :

« Ceux qui se bousculent aujourd’hui devant les caméras sont ceux qui ont tourné le dos avec le plus d’enthousiasme à la France chrétienne dont elle est l’emblème ».

Car si sa flèche se plonge dans le ciel pour en infuser les grâces, de quelle Notre-Dame s’agit-il ? Celle d’un spectacle télévisé, fût-il léché ? Celle d’un entre-soi qui se regarde pour mieux se féliciter de lui-même ? D’une remise à niveau de notoriété présidentielle abimée ?

« Régente du pouvoir et des renversements (…) Nous n’avons plus de goût pour les départements/Ni pour la préfecture et pour la capitale » écrivait Péguy.

De qui Notre-Dame est-elle sinon celle des petits et des sans-grades. Des fragiles et des dépendants. Notre-Dame de tous ceux qui acceptent de recevoir son Fils comme Père. En un mot, elle est Notre-Dame des humbles, des discrets et des anonymes.

Evidemment que Notre-Dame est le témoin séculaire de notre histoire nationale ! « La paroisse de l’histoire de France » selon la jolie formule de Guillaume Cuchet. Mais elle est surtout – et au premier chef – la rampe de lancement d’une aventure spirituelle. Son terrain de jeu, c’est le sacré. Son occupation favorite, l’union à Dieu. D’un Claudel debout dans la foule, près du second pilier, frappé par la grâce un soir de Noël jusqu’à tous les inconnus qui, suffisamment perméables, se laisseront toucher à l’intime, dans le secret d’une visite, loin des écrans et des selfies.

Notre-Dame des humbles et des sans-grades

A cet égard, le pape François, en saluant le travail remarquable des nombreux corps de métier qui ont œuvré au relèvement de Notre-Dame soulignait ce qui échappe aux suffisants et aux superbes :

« Il est plus beau encore que nombre d’ouvriers et d’artisans aient témoigné avoir vécu cette aventure de la restauration dans une authentique démarche spirituelle. Ils se sont mis sur les traces de leurs pères dont seule la foi, vécue dans leur travail, a pu édifier un tel chef d’œuvre où rien de profane, d’inintelligible ni de vulgaire n’a sa place. »

Témoignage d’espérance

Sans doute est-ce la délicatesse de Notre-Dame de remémorer – ou d’apprendre – aux petits Français, par ce drame dépassé et le miracle de sa restauration, qu’elle est Notre-Dame des grands abandons et non des petits arrangements, Mère des espérances et non des fatalités, Gardienne de beauté et non repaire du médiocre, Tabernacle vivant de la divinité et non temple statique de pierres sculptées.

Que son témoignage, au-delà des flammes et son visage retrouvé renforcent le courage des battants et donnent au peuple de France la foi nécessaire en son redressement. « Un peu de feu dans quelque coin du monde et tous les miracles de grandeur restent possibles ». Oui, Notre-Dame de tous ceux qui vous aiment, soyez bénie.

Le destin de la France n’est pas dans la main des hommes

Henri d’Anselme était à Notre-Dame de Paris samedi soir, comme il l’avait demandé au président. Il vient de publier un ouvrage sur son chemin des cathédrales. Il l’a dédicacé à Emmanuel Macron :

En quête d’esprit : la réouverture de Notre-Dame

Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :

  • L’abbé Thierry Laurent, curé de la paroisse Saint-Roch à Paris
  • Christophe Dickès, historien et journaliste, spécialiste de l’Histoire de l’Eglise
  • Geoffroy Caillet, rédacteur en chef du Figaro Histoire

Euthanasie et histoire de gros sous

Les députés britanniques ont récemment voté pour légaliser l’euthanasie (pardon l’aide active à mourir, ça fait moins nazi!). Naturellement, comme à chaque fois qu’une transgression majeure est votée, on nous assurer qu’on a mis tous les “garde-fous” possibles. Mais un récent article du Telegraph, relayant les inquiétudes de spécialistes de la fiscalité, attire l’attention sur une conséquence possible de ce vote. La fiscalité sur les successions a été considérablement alourdie par l’actuel gouvernement travailliste et, désormais, tout ce qui est hérité est soumis à l’impôt sur le revenu et peut facilement atteindre 45% du montant reçu (et cela peut entraîner des factures fiscales de centaines de milliers de livres sterling car cela concerne souvent les montants stockés dans les fonds de pension pour le versement des retraites, d’où le nom de “six-figure tax”). Or, une franchise d’impôt est prévue dans le cas où le légataire meurt avant 75 ans. Par conséquent, certains experts font remarquer qu’il y aura logiquement une énorme pression sur une personne approchant de cet âge “fatidique” qui pourra être “tentée” de demander l’euthanasie plutôt que de laisser une énorme facture fiscale à ses héritiers.

Par exemple, dit l’article, si une personne décède à l’âge de 75 ans avec 500 000 livres sterling dans son fonds de pension, la personne qui en hérite pourrait payer 225 000 livres sterling d’impôt sur le revenu si elle le prenait sous la forme d’une somme forfaitaire. Toutefois, si le défunt était décédé avant son 75e anniversaire, la facture fiscale serait réduite à zéro.

Andrew Tully, de Nucleus Financial, a déclaré qu’il s’agissait d’une “considération supplémentaire” pour les personnes en fin de vie. Il a déclaré : “Avec les pensions, il y a un âge limite où le décès avant 75 ans est traité plus généreusement sur le plan fiscal que le décès à l’âge de 75 ans ou après. Il s’agit d’une situation critique et quelques jours dans l’une ou l’autre direction peuvent avoir un impact financier important. Dans certains cas, il peut s’agir de centaines de milliers de livres. Lorsqu’une personne est en phase terminale d’une maladie, la question des impôts et de la transmission de l’argent ajoute déjà un stress supplémentaire, en particulier lorsque des dynamiques familiales complexes sont impliquées. Ils sont à la fin de leur vie, mais se préoccupent en même temps de subvenir aux besoins de ceux qu’ils laisseront derrière eux.”

Il est vraiment enchanteur, ce nouveau monde!

Sortie d’un court-métrage sur Cotignac

On nous signale la sortie aujourd’hui du court-métrage “Aux portes de la vie” sur le sanctuaire de Cotignac, produit par Isabelle Daulphin et réalisé par Jean-Philippe Roger

Chute du régime de Bachar el Assad en Syrie

Communiqué de SOS Chrétiens d’Orient :

Au lendemain de la chute du gouvernement syrien, SOS Chrétiens d’Orient prend acte de l’évolution politique en Syrie.

Après 14 années de guerre, de divisions et de souffrances, alors que 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, que le pays est en ruine, épuisé par ces années de combats et de sanctions internationales, la guerre civile syrienne touche à sa fin. « Nous espérons bientôt pouvoir nous réjouir que la paix apparaisse à l’horizon pour le peuple syrien » ajoute Benjamin Blanchard, directeur général de SOS chrétiens d’Orient.

« Nous espérons que cette transition politique se fasse dans le calme, que la sécurité de tous, et notamment des chrétiens de Syrie, soit assurée par les futures autorités », continue-y-il. « Nous espérons que ce changement de gouvernement ne soit pas synonyme de persécutions, de représailles et de vengeance. Enfin, nous espérons que la reconstruction de la Syrie se fasse dans le respect de toutes ses composantes ».

Présente en Syrie depuis 2015, SOS Chrétiens d’Orient espère que le travail des ONG sera respecté et encouragé. Avec ses volontaires et fort du soutien de ses donateurs, SOS Chrétiens d’Orient entend poursuivre, en lien avec ses partenaires locaux, son travail auprès des chrétiens d’Orient.

Vendredi dernier, l’association avait quitté Alep :

« Vendredi matin à Alep, la vie suivait son cours habituel. Chacun était absorbé par ses activités quotidiennes. Mais, en fin d’après-midi, l’atmosphère a brusquement changé. Nous avons dû fermer le bureau. Une réunion d’urgence, organisée par la Direction des opérations de SOS Chrétiens d’Orient en France, a rassemblé les collaborateurs de l’équipe à Alep. C’est là que nous avons été informés de la gravité de la situation : les terroristes progressaient rapidement dans la campagne environnante, menaçant de faire tomber la ville à tout moment. Nous devions partir au plus vite.

À cet instant, la panique m’a envahie, accompagnée d’une peur viscérale. L’idée qu’Alep ne resterait plus l’Alep que j’avais toujours connue était inconcevable. Quitter nos maisons, nos souvenirs, nos familles et nos amis, partir sans rien emporter… Ce scénario semblait irréel. Quelques heures plus tard, la crainte est devenue réalité : les terroristes avaient pénétré dans nos quartiers. Nous étions confrontés à un dilemme déchirant : fallait-il rester ou fuir ? Incapables de trancher immédiatement, j’ai tout de même préparé un petit sac contenant des objets précieux et des documents importants, prêt à partir à tout moment. La nuit fut interminable. Nous ne pouvions fermer l’œil, scrutant les nouvelles, minute par minute, échangeant sans cesse avec nos proches pour vérifier qu’ils allaient bien. Le lendemain matin, l’incertitude persistait. Depuis la fenêtre, nous observions les rues. Des voitures circulaient, celles des terroristes mêlées à celles de civils, mais sans confrontation apparente. Mon mari a décidé d’aller à son magasin récupérer des papiers essentiels et quelques affaires de valeur. Inquiète pour sa sécurité, je l’ai accompagné. Nous avons pris la voiture et croisé plusieurs véhicules des terroristes sur notre route, mais ils ne nous ont pas interpellés. Nous avons réussi à récupérer ce dont il avait besoin et sommes retournés chez nous.

Le samedi après-midi, nous avons pris la décision difficile de partir. Abandonner toute une vie derrière soi est une épreuve, mais notre sécurité primait sur tout le reste. Ce qui a été le plus douloureux, c’est de laisser ma famille, qui refusait de quitter Alep. Mon mari et moi avons pris la route, accompagnés d’amis dans d’autres voitures, pour nous soutenir mutuellement en cas d’incident. Sur la route menant à l’aéroport d’Alep, nous avons croisé un important convoi des terroristes, environ une centaine de véhicules. Malgré leur présence oppressante, ils ne nous ont pas arrêtés, et nous avons poursuivi notre chemin. À Al-Safira, des habitants distribuaient des repas aux automobilistes. Mais peu après, à Khanaser, la route est devenue un cauchemar : des embouteillages colossaux, suivis d’explosions et de coups de feu. La peur était à son comble. Tandis que certaines voitures faisaient demi-tour, nous avons choisi d’avancer, convaincus que c’était notre seule chance. Après cette traversée éprouvante, nous avons atteint Athriya. La route était saturée, et les véhicules avançaient à pas de tortue. Nous sommes restés bloqués dans cette zone pendant quinze heures, sans accès à des toilettes, de l’eau ou de la nourriture. Ce n’est qu’au point de contrôle d’Athriya que nous avons trouvé un semblant de répit : des habitants distribuaient du carburant gratuitement pour permettre aux voitures de poursuivre leur route. Enfin, nous avons atteint Salamiyah, puis Homs, avant d’arriver à Damas. Le trajet entre Alep et Damas a duré 28 heures. À chaque étape, SOS Chrétiens d’Orient a été à nos côtés, nous soutenant et nous rassurant. À notre arrivée, l’équipe de Damas nous a accueillis avec une immense chaleur, comme si nous rentrions chez nous. Dans ces moments d’extrême détresse, je suis profondément reconnaissante envers SOS Chrétiens d’Orient, qui ne nous a jamais abandonnés. »

Terres de Mission : Dépasser les fractures entre chrétiens

Terres de Mission reçoit l’abbé Michel Viot qui présente son dernier livre, co-écrit avec Yohan Picquart : “L’Eglise au risque de la foi” (Via Romana).

Puis, Philippe d’Iribarne, directeur de recherches au CNRS, discute de son dernier livre : “Au-delà des fractures chrétiennes” (Salvator).

Enfin, l’abbé Michel Ouattara, prêtre ivoirien et docteur en droit canonique, évoque sa thèse sur “La basilique” (Cerf).

Effractions en série dans les églises en Gironde

Le quotidien Sud Ouest se penche sur les vols à répétition dans les églises de Gironde :

Ces derniers mois, plusieurs lieux de culte catholique ont subi des effractions, en Sud-Gironde, autour du bassin d’Arcachon, en Médoc et dans la métropole bordelaise. Une série des faits divers, dont certains voudraient tirer une interprétation politique – Reconquête Gironde évoque ainsi, dans un récent communiqué, des « actes de christianophobie », en récapitulant la litanie des lieux ciblés : en un mois, les églises de Brouqueyran, Saint-Aubin-de Médoc, La Réole et tout dernièrement, l’église Saint-Éloi à Bordeaux. En août, l’église de la Trinité de Bordeaux, Saint-Vincent de Mérignac et Lège-bourg. À quoi l’on peut ajouter Gajac, pour une affaire remontant à Noël dernier et dans laquelle un suspect a été interpellé en septembre.

Mais l’effet de nombre recouvre-t-il une même réalité ? Selon le père Samuel Volta, vicaire général du diocèse de Bordeaux, les événements récents « relèvent de registres différents d’un lieu à l’autre ». Parmi eux, une seule profanation avérée. « C’était cet été à Lège, une paroisse dont je suis l’administrateur. Le tabernacle a été fracturé et le Saint-Sacrement a été visé. Pour nous, c’est cela le plus grave. »

Le reste, ce sont des cas de vols, et là encore avec « des typologies différentes », analyse le père Volta. « Il y a eu notamment une concentration de cambriolages dans des églises de Sud-Gironde » : Brouqueyran, La Réole, Gajac… Concernent ces effractions, pas de profanation, ni de saccage « mais des vols d’objets cultuels. Par exemple, à La Réole, une croix a été emportée ». À Brouqueyran, c’est une table de baptême de 50 kilos. À Gajac, un porte cierges en laiton, un grand chandelier en bronze et des couronnes de lustre, pour une valeur de 1 500 euros, selon le maire de la commune.

Troisième typologie distinguée par le père Volta, après la profanation et le vol d’objets en milieu rural : le vol de numéraire en milieu urbain. Dernier exemple en date : l’église Saint-Éloi à Bordeaux, où, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, un malfaiteur a fait main basse sur l’argent contenu dans les troncs et dans le coffre de la sacristie. « Il a dû s’y laisser enfermer car il a cassé un vitrail pour sortir », suppose le vicaire général. […]

“Notre-Dame s’offre désormais à nous comme un apologue pour dire à notre monde désorienté que nul n’est enfermé dans la fatalité”

Extrait de l’éditorial de extrait de Michel De Jaeghere, dans Le Figaro Hors-série «Notre-Dame, Passion et résurrection» :

[…] Nombre de monuments illustres ont été détruits au cours de notre histoire. Certains ont disparu sans laisser de traces sur le sol. D’autres ont été reconstruits sans grand souci d’en reconstituer l’architecture avec fidélité ; leur destruction avait donné au contraire à leurs contemporains l’occasion de faire du nouveau : nos cathédrales gothiques ne s’élèvent elles-mêmes dans le ciel que sur les ruines des églises romanes qui les ont précédées et dont beaucoup avaient brûlé. Le Louvre de Philippe Auguste et de Charles V ne subsiste qu’à l’état de fondations, sous la somptueuse Cour carrée d’Henri II et de Louis XIV.

La Révolution fit disparaître, avec la Bastille, un intéressant exemple d’architecture militaire. Elle fit démanteler, après elle, nombre d’églises vénérables, de couvents, pour hâter l’avènement de la déesse Raison. Il ne reste rien du palais du commandeur du Temple non plus que de la tour dans laquelle Louis XVI se prépara à faire connaître sa grande âme sur l’échafaud. Haussmann détruisit, il y a un peu plus d’un siècle, le Paris du Moyen Age (pas moins de seize églises sur la seule île de la Cité), pour tracer les boulevards dont il attendait l’amélioration de l’hygiène de la capitale et la création de grands axes pour déployer des troupes qui tiendraient le populaire en respect. La IIIe République a rasé sans états d’âme, avec les Tuileries, le symbole de la royauté. Georges Pompidou fit détruire la gare Montparnasse pour doter Paris d’un gratte-ciel.

Nous pouvons parfois regretter certaines de ces disparitions. Aucune n’avait eu une portée comparable à ce qu’aurait représenté l’effondrement de Notre-Dame. Comme si avait été menacé de disparaître, avec elle, quelque chose de plus essentiel, de vital.

Nous avons bataillé pour que soient occultées nos racines chrétiennes. Nous avons répété que la laïcité était le cœur de notre identité républicaine. Nous avons classé la messe catholique, lors de la crise du Covid, dans la catégorie des « activités non essentielles » : avec la pratique des sports collectifs et les concerts de pop. Nous avons répudié les principes de la morale chrétienne, jusqu’à consacrer l’IVG comme une liberté constitutionnelle – Emmanuel Macron n’avait pas souhaité, alors, célébrer la nouvelle en prenant la parole sous les voûtes d’une cathédrale, il lui avait préféré, le 8 novembre 2023, le temple du Grand Orient de France, rue Cadet.

D’où vient, dès lors, que l’incendie du sanctuaire d’une religion abandonnée puisse nous apparaître comme une tragédie existentielle ? Pourquoi s’est-on battu en haut lieu pour avoir le privilège d’assister, le 8 décembre, au retour au culte de la cathédrale, quand les catholiques pratiquants pour lesquels la célébration du sacrifice de la Messe, à laquelle le bâtiment est dédié, revêt une signification essentielle ne représentent plus que 6,6 % de la population française ; quand moins de 25 % des nouveau-nés sont baptisés ? D’où vient que le président de la République ait fait de la tenue des délais de la reconstruction de Notre-Dame une affaire personnelle ? De son inauguration, l’occasion de se mettre en scène devant les caméras du monde entier ? […]

Mais il y a autre chose, et la clé du mystère est peut-être que, placée au centre de la capitale, Notre-Dame apparaît comme le sceau d’une histoire à laquelle nous avons tourné le dos : qu’elle est l’emblème de la France chrétienne.

Au rebours du discours convenu sur la place de la laïcité dans la tradition française, sa galerie des Rois témoigne de la longue alliance de l’Eglise et de l’Etat, et de la vocation des souverains à s’inspirer des rois de Juda, en même temps qu’elle souligne le caractère national pris dès le Moyen Age par le monument. Philippe le Bel y tint en 1302 les premiers états généraux avant, douze ans plus tard, de procéder sur son parvis à la condamnation des Templiers.

Sous ses voûtes, fut célébrée, à la fin de la guerre de Cent Ans, la victoire de Charles VII ; c’est dans son chœur que Louis XIII a consacré la France à la Vierge ; c’est dans sa nef que se tinrent les funérailles du Grand Condé comme le sacre de Napoléon ; c’est à son autel que la République ne craignit pas de faire chanter le 17 novembre 1918 un Te Deum pour la victoire, deux décennies avant que le dernier gouvernement issu de la Chambre du Front populaire ne vînt burlesquement demander, le 19 mai 1940, le secours de la Mère de Dieu contre la débâcle de ses armées, puis que De Gaulle n’y fête, le 26 août 1944, la libération de Paris par la 2e DB.

Notre-Dame est le compendium de notre passé, « la paroisse de l’histoire de France » (Guillaume Cuchet), mais elle vient, partant, nous rappeler que, selon le mot de Pierre Manent, « la longue phrase » de cette histoire fut chrétienne.

Nous ne voulons plus le savoir et nous entendons vivre comme si ce passé n’avait pas existé. Nous ne nous y sentons nullement liés. Le paradoxe est que nous tenons pourtant à conserver le décor prestigieux que la foi de nos pères avait édifié. Il nous paraît appartenir à notre identité. Nous voulons dorer le cadre de notre vie quotidienne des prestiges d’un culte et d’une culture que nous avons reniés. Nous ne nous soucions guère de la foi et des disciplines qui avaient conduit nos ancêtres à construire des églises, à placer au carrefour des routes des calvaires. Nous souhaitons jouir de l’image flatteuse qu’ils renvoient de notre passé.

Nous avons fait de l’individualisme et du culte de nos droits le dernier mot de la vie sociale, mais nous sentons confusément qu’un monde qui ne serait ouvertement dédié qu’à la satisfaction de nos appétits, de nos instincts primaires, n’aurait plus que la saveur décevante de nous-mêmes. « Ceux qui croient que le bien de l’homme est en la chair, et le mal en ce qui le détourne des plaisirs des sens, dit Pascal, qu’ils s’en soûlent, et qu’ils y meurent. » Nous ne voudrions pour rien au monde vivre dans le décor utilitaire de villes conçues par le cerveau malade de Le Corbusier.

Nous avons transformé les hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain en ministères et Versailles en musée, nous avons confisqué les collections princières pour les offrir à la délectation des touristes et nous sommes heureux de visiter des palais désertés par leurs propriétaires et transformés en monuments nationaux. Nous voulons, de même, que nos villages continuent de s’ordonner autour d’églises qui ne sont plus pour nous qu’un point de repère familier, l’abri de nos éloges funèbres, et des galeries dédiées au déploiement d’œuvres d’un art sacré qui nous est devenu assez largement étranger. Nous souhaitons que nos villes s’étendent sous l’ombre portée des clochers de nos cathédrales sans nous sentir tenus de partager les sentiments de ceux qui les ont édifiées, pour cela seul qu’elles nous offrent un spectacle autrement prestigieux que les zones commerciales où s’alignent nos supermarchés.

Or, ce que la perspective de l’effondrement de Notre-Dame a fait soudain passer devant nos yeux, c’est la mise en scène de nos reniements, la vision d’un monde rendu conforme à notre indifférence, à nos renoncements. L’image nous a, tout à coup, horrifiés.

Mais le prodige est que sa restauration ne se contente pas de dissiper en nous ces sentiments mêlés : qu’elle nous comble aujourd’hui d’un bonheur d’un autre ordre. Si après l’épopée des pompiers qui ont sauvé, par leur courage et leur abnégation, la cathédrale, l’aventure de la reconstruction, la foi des architectes, l’ardeur des artisans, tailleurs de pierre et charpentiers, équarrisseurs de poutre, fondeurs, maîtres verriers, nous bouleversent et nous enthousiasment, si la beauté du travail accompli nous apparaît comme un miracle, si la tenue des délais nous a remplis de fierté, ce n’est pas seulement pour le plaisir immense, la joie que procure la beauté d’une cathédrale qui s’offre désormais à nous comme aucune autre dans ses formes pures, sa lumière éclatante et sa blancheur immaculée.

C’est aussi que la passion qui a présidé à sa résurrection s’est manifestée comme un antidote aux poisons qui rendent inhumaines nos sociétés. A l’incurie de l’Etat a répondu la mobilisation impressionnante des mécènes privés qui ont financé la totalité des travaux, sans que l’argent public ne soit sollicité ; à la volonté de laisser prétentieusement une trace contemporaine voire de dénaturer le legs de l’histoire, a été préféré (grâces soient ici rendues à la fermeté de l’architecte en chef Philippe Villeneuve) le respect amoureux du passé ; à la jactance d’un personnel politique soucieux de parader pour faire oublier son impuissance et ses échecs, l’anonymat de bâtisseurs qui ont silencieusement porté leur pierre dans l’amour du travail bien fait.

Notre-Dame nous avait donné, au lendemain de l’incendie, un spectacle de désolation. Elle s’offre désormais à nous comme un apologue pour dire à notre monde désorienté que nul n’est enfermé dans la fatalité, et qu’au fond de l’abîme, demeure l’appel de la lumière. Elle nous en montre, plus encore, le chemin : un univers où la perspective de contribuer à ce qui est plus grand que soi est une invitation pressante à s’oublier soi-même, à s’accomplir dans la gratuité du don. Saint-Exupéry l’avait prophétisé dans Pilote de guerre en une formule lapidaire : « Quiconque porte dans le cœur une cathédrale à bâtir est déjà vainqueur. La victoire est fruit de l’amour. »

Le pape François demande que les portes de Notre-Dame soient largement ouvertes, et gratuitement

Message du pape François à Son Excellence Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Paris :

Je suis très heureux de m’unir à vous, Excellence, par la pensée et la prière, ainsi qu’à tout le peuple fidèle réuni, et à toutes les personnes présentes, en ce jour solennel où votre Cathédrale est rouverte au culte. Nous avons encore tous en mémoire le terrible incendie qui avait, il y a cinq ans, fortement compromis l’édifice. Nos cœurs s’étaient serrés devant le risque de voir disparaître un chef d’œuvre de foi et d’architecture chrétiennes, un témoin séculaire de votre histoire nationale. Aujourd’hui, la tristesse et le deuil font place à la joie, à la fête et à la louange.

Je salue tous ceux, en particulier les sapeurs-pompiers, qui se sont employés courageusement à sauver du naufrage ce monument historique. Je salue l’engagement déterminé des pouvoirs publics ainsi que le grand élan de générosité internationale qui ont contribué à la restauration. Cet élan est le signe non seulement d’un attachement à l’art et à l’histoire, mais plus encore – et combien cela est encourageant ! – le signe que la valeur symbolique et sacrée d’un tel édifice est encore largement perçue, du plus petit au plus grand.

Je salue aussi le travail remarquable des nombreux corps de métiers qui se sont investis, donnant généreusement le meilleur d’eux-mêmes pour rendre à Notre-Dame sa splendeur. Il est beau et rassurant que les savoir-faire d’autrefois aient été sagement gardés et améliorés. Mais il est plus beau encore que nombre d’ouvriers et d’artisans aient témoigné avoir vécu cette aventure de la restauration dans une authentique démarche spirituelle. Ils se sont mis sur les traces de leurs pères dont seule la foi, vécue dans leur travail, a pu édifier un tel chef d’œuvre où rien de profane, d’inintelligible ni de vulgaire n’a sa place.

Puisse donc la renaissance de cette admirable église constituer un signe prophétique du renouveau de l’Église en France. J’invite tous les baptisés qui entreront avec joie dans cette Cathédrale à ressentir une légitime fierté, et à se réapproprier leur héritage de foi. Chers fidèles de Paris et de France, cette demeure, que notre Père du Ciel habite, est vôtre ; vous en êtes les pierres vivantes. Ceux qui vous ont précédés dans la foi l’ont édifiée pour vous : les innombrables représentations et symboles qu’elle renferme vous sont destinés afin de vous guider plus sûrement vers la rencontre du Dieu-fait-homme et redécouvrir son immense amour.

Par ailleurs, Notre Dame sera bientôt de nouveau visitée et admirée par une foule immense de personnes de toutes conditions, provenances, religions, langues et cultures, pour beaucoup en recherche d’absolu et de sens à leur vie. Je sais, Excellence, que les portes leurs seront largement ouvertes, et que vous serez attachée à les accueillir généreusement et gratuitement, comme des frères et sœurs. Au témoignage de la Communauté chrétienne, puissent-elles percevoir la paix qui habite sa louange, pressentir la joie de connaître et d’aimer le Seigneur qui s’est fait proximité, compassion et tendresse. Puissent-elles, levant les yeux vers ces voutes qui ont retrouvé la lumière, partager son invincible espérance.

Implorant sur l’Église de France, et sur tout le peuple français, la protection de Notre-Dame de Paris, je vous donne de grand cœur, ainsi qu’à toutes les personnes présentes, la Bénédiction.

Saint-Jean-de-Latran, le 21 novembre 2024

“La beauté joue le rôle de manifester la vérité, la splendeur de la Vérité”

Une exposition des tableaux du Père Réginald Pycke aura lieu du 10 au 13 décembre, à Paris, à la Galerie Durev. Pour France catholique, Emilie Pourbaix a interrogé ce prêtre ermite qui vit de sa peinture. Extrait :

Un prêtre qui peint, ce n’est pas commun : quel lien faites-vous entre l’art, la peinture et le sacerdoce ?

Être prêtre, c’est monter chaque jour à l’autel « près du Dieu de ma joie », pour renouveler le sacrifice de Jésus sur la croix. Il y a de quoi trembler au regard de nos pauvretés et de la sainteté de ce que l’on célèbre. Pour la peinture mieux vaut ne pas trop trembler quand il s’agit de tenir un pinceau, de chercher les couleurs et les tons qui conviennent. J’aime bien ce bon mot de Jules Renard : « Le talent est une question de quantité… En littérature il n’y a que des bœufs. Les génies sont les plus gros, ceux qui peinent dix-huit heures par jour d’une manière infatigable. » Bon, pour le génie on repassera…mais j’essaie néanmoins de peindre comme saint Paul fabriquait ses tentes, pour vivre de mon travail.

Que voulez-vous dire, à travers la peinture ?

Ah ! Mais je ne veux rien dire du tout ! Il paraît que Georges Rouault citait souvent ce mot de Poussin : « Nous faisons un art muet. » Quand tout le monde parle, quand tout le monde a quelque chose à dire, il est peut être bon qu’il y ait la peinture, cet art muet, silencieux. Pour évoquer le silence de l’Enfant Dieu dans la crèche, Sylvie Germain écrit : « L’enfant au corps d’aube dans le berceau de la nuit, l’in-fans qui ne parle pas encore, irradiant de silence. Un silence où déjà se murmure le chant du monde, où doucement chante la voix du Verbe. » C’est peut-être de ce silence que le peintre pourrait se rapprocher. Un silence qui chante la voix du Verbe. Sans doute s’agit-il davantage de partager que de transmettre… Je n’ai aucun message à transmettre mais je suis heureux de partager mon travail, de montrer aux autres ce que j’ai essayé de faire dans le silence pour eux. Car on peint pour les autres en définitive. Et si tel ou tel tableau apporte un peu de joie, un peu de silence dans la nuit, alors on a réussi.

Quels sont les sujets qui vous inspirent ?

Ceux qui inspirent le plus de confiance et d’amitié émerveillée : la Passion du Seigneur et la tendre patience du Bon Pasteur, les paysages du Chemin des Dames, où j’ai mon atelier. Les autres chemins, ceux de la forêt de Vauclair, le vaste ciel du Soissonnais, les objets dans l’atelier…

Quel est, selon vous, le rôle de la beauté ?

Si la beauté a un rôle, elle le joue à la manière dont la Sagesse joue dans la Bible. Et il me semble que c’est un second rôle, le premier étant tenu par la Vérité. Et la beauté discrètement joue le rôle de manifester la vérité, la splendeur de la Vérité. On ne cherche pas la beauté pour elle-même me semble-t-il.

Ernest Hello, à la fin de son livre L’homme, écrit ceci :

« Il est temps que l’Art proclame la beauté, la puise où elle est et dise où il la puise. Qu’ainsi il soit hardi et simple, vrai et puissant…Pour que l’Art soit beau et que sa beauté soit vraie, je veux que l’Art désormais dise les choses comme elles sont. »

Cela rejoint le message du pape Paul VI aux artistes, du 8 décembre 1965 :

« Le monde dans lequel nous vivons a besoin de beauté pour ne pas sombrer dans le désespoir. La beauté de la Vérité, c’est ce qui apporte la joie au cœur des hommes. » […]

Fête de l’Immaculée Conception : “Je vous salue, pleine de grâces”

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

Les dimanches 8 décembre ne sont pas courants. Le dernier était en 2019, et auparavant en 1996, en 2002 et 2013. Ce 8 décembre 2024, dans le rit traditionnel romain, prévaut la fête de l’Immaculée Conception. On fait mémoire du deuxième dimanche de l’Avent, et on lit son Évangile comme dernier Évangile. Dans l’Office on fait mémoire du dimanche aux deux vêpres, aux laudes et on prend la neuvième leçon du dimanche aux matines de la fête. La messe du dimanche (qui est un dimanche majeur, mais de deuxième classe) est reportée au lundi 9, avec mémoire de l’octave et la troisième oraison du Saint-Esprit. Tout cela est expliqué dans le Code des Rubriques de 1960 (qui régit les livres liturgiques de 1962) : On y lit : Un dimanche de Ire classe, en cas d’occurrence, l’emporte sur n’importe quelle fête. Cependant la fête de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie l’emporte sur le dimanche occurrent de l’Avent.

Précisons que le mot conception ne fait nullement allusion, comme nous l’avons déjà entendu par erreur, à la façon dont Notre Dame devint la mère de Jésus. L’Immaculée Conception désigne l’état de sainteté dans lequel fut conçue notre Mère du Ciel parce que son âme n’eut jamais la souillure du péché originel. C’est un sublime privilège que ce jour de joie célèbre, ce jour de fête élevé par l’Église à une fête de 1e classe qui l’emporte sur le dimanche et qui permet au prêtre de quitter les ornements violets de l’Avent pour la couleur blanche. Dom Pius Parsch écrivait dans son « guide dans l’année liturgique » de 1935 :

« Dans son origine et son principe, cette grande fête de l’Église n’avait aucune relation avec l’Avent. Elle fut fixée au 8 décembre pour tenir compte des 9 mois qui la séparent de la Nativité de la Sainte Vierge (Le 8 septembre). Cependant, il est facile de faire rentrer cette fête dans les pensées de l’Avent. En ce temps où nous attendons le Sauveur, cette fête est comme l’aurore du soleil de Noël qui se lève. C’est pour nous une vraie fête de l’Avent ».

C’est le 8 décembre 1854 que le Bienheureux Pape Pie IX proclamait officiellement ce dogme de l’Immaculée Conception. En ces temps difficiles que nous vivons, il est consolant à nos cœurs de chrétiens et de Français que par deux fois sur notre terre de France, la Sainte Vierge ait voulu révéler elle-même son Immaculée Conception.

– le 27 novembre 1830 à sainte Catherine Labouré
– le 25 mars 1858 à sainte Bernadette à Lourdes, 4 ans après la définition du dogme qui, faut-il le préciser, ne fut pas une doctrine nouvelle. Elle était implicitement contenue dans la croyance des chrétiens de tous temps à la maternité divine et à la parfaite pureté de Marie.

► Introït : Gaúdens gaudébo.

Le propre grégorien de la fête de l’Immaculée Conception a été composé après la proclamation du dogme en 1854. C’est Dom Joseph Pothier qui le composa. Entré à l’Abbaye de Solesmes en 1860, il mourut en Belgique en 1923, – clin d’œil de la Providence ! – le 8 décembre à 88 ans. C’est de nouveau le prophète Isaïe que nous trouvons souvent en ce temps de l’Avent, qui inspire le texte de l’introït Gaúdens gaudébo. En voici la traduction :

Je me réjouirai d’une grande joie dans le Seigneur et mon âme exultera en mon Dieu car il m’a revêtu des vêtements du salut et il m’a entouré du manteau de la justice, comme une épouse parée de ses bijoux.

Il est intéressant de noter que, comme le rapporte saint Luc, Notre Seigneur lut ce passage du prophète à la synagogue et il conclut : « Aujourd’hui vos oreilles ont entendu l’accomplissement de cet oracle ». L’on songe aussi bien sûr à la joie qu’exprima la très Sainte Vierge, presque dans les mêmes termes, en son Magnificat.

La mélodie de cet introït est en grande partie calquée sur celle de l’introït du Ve dimanche après Pâques, Vocem jucunditátis. Y sont exprimés le même enthousiasme, la même joie intérieure, le même souffle ardent.

Le calque est très réussi, comme l’écrit Dom Baron.

Cet introït est accompagné par le premier verset du psaume 29, cantique d’action de grâces au Seigneur pour le remercier d’un grand bienfait :

Exaltábo te, Dómine, quóniam suscepísti me
Je vous glorifierai Seigneur car vous m’avez relevé

Nec delectásti inimícos meos super me.
Et vous n’avez pas laissé mes ennemis se réjouir à mes dépens.

► Graduel : Benedícta es tu

Le texte du graduel de la fête de l’Immaculée Conception nous vient du livre de Judith. L’Église y applique à la Vierge Marie les louanges et les acclamations que le peuple d’Israël avait adressées à cette femme courageuse et inspirée qui l’avait délivré de son cruel ennemi.

Benedícta es tu, Vírgo María, a Dómino Deo excélso, præ ómnibus muliéribus super terram.
Vous êtes bénie Vierge Marie par le Seigneur Dieu Très-Haut avant toutes les femmes qui sont sur la terre.

Tu glória Jerúsalem,
Vous êtes la gloire de Jérusalem,

Tu lætítia Ísrael,
Vous êtes la joie d’Israël,

Tu honorificéntia pópuli nostri.
Vous êtes l’honneur de notre peuple.

Sainte Élisabeth, au jour de la Visitation, fut la première à reprendre pour la Sainte Vierge cette parole que nous lui répétons chaque jour dans l’Ave María : vous êtes bénie entre toutes les femmes. Bien entendu Jérusalem, Israël, ou « notre peuple » c’est toujours l’Église.

La mélodie est calquée note pour note sur celle du graduel Constítues eos de la fête des saints Pierre et Paul. Son caractère joyeux, bien affirmé et en même temps très gracieux, convient tout à fait à ce texte.

► Alléluia : Tota púlchra es, María

Après le prophète Isaïe et le livre de Judith, c’est un troisième livre de l’Ancien Testament que l’Église utilise dans le texte de l’alléluia de la fête de l’Immaculée Conception : le Cantique des cantiques, poème d’amour qui symbolise l’union mystique de l’âme avec son Dieu.

C’était un compliment de l’époux à l’épouse.

Tu es toute belle mon amie et il n’y a pas de défaut en toi.

Il suffit de remplacer « mon amie » par « Marie » et rajouter « originelle » à mácula ≈ tache, défaut pour obtenir le texte suivant :

Tota púlchra es, María
Vous êtes toute belle, ô Marie,

Et mácula originális non est in te.
Et il n’y a pas en vous de tache originelle.

La mélodie est celle d’un ancien alléluia qui avait disparu du répertoire et qui a été heureusement ressorti pour la circonstance, car elle est d’une beauté légère et gracieuse tout à fait digne de celle à qui elle s’adresse.

► Offertoire : Ave María

Poursuivons, après l’alléluia, l’écoute des chants de la fête de l’Immaculée Conception avec l’offertoire, dont le texte bien connu est l’Ave María, mais sans le Et benedíctus fructus ventris tui pour mieux valoriser la seule beauté sans tache de Notre Dame.

Et c’est bien sûr ce passage de saint Luc qui vient d’être lu à l’Évangile.

Dom Pothier a cette fois composé une mélodie originale. Il a mis en valeur les deux mots grátia plena : pleine de grâce et il l’écrit d’ailleurs dans la Revue du Chant Grégorien tome 16.

« Il était bon de faire valoir cet objet principal du mystère ».

► Communion : Gloriósa

L’antienne de communion de la fête de l’Immaculée Conception unit dans ses deux phrases l’Ancien et le Nouveau Testament.

Gloriósa dicta sunt de te, María
Des choses glorieuses ont été dites de vous Marie ;

Quia fecit tibi magna qui potens est.
Car le Tout-Puissant a fait pour vous de grandes choses.

On a reconnu dans la deuxième phrase un verset du Magnificat ; on y retourne à la Sainte Vierge ce qu’elle disait d’elle-même en renvoyant toute la gloire à Dieu pour les merveilles accomplies en elle. Ce sont d’ailleurs 2 versets de ce Magnificat que les Bénédictines vont psalmodier avant de reprendre à chaque fois l’antienne.

Quant à la première phrase, elle utilise un verset du psaume 86 à la gloire de Jérusalem, la cité sainte, figure de l’Église, et nous retrouvons ici la même inspiration que dans l’introït Gaúdens gaudébo.

La mélodie a été reprise, à peu de chose près, à la communion Dico autem vobis de la messe de plusieurs martyrs. C’est une antienne toute simple, légère, très gracieuse.

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