Partager cet article

Culture de mort : Euthanasie

Fin de vie : Il y a de l’eau dans le gaz entre les médecins et le gouvernement

Fin de vie : Il y a de l’eau dans le gaz entre les médecins et le gouvernement

Dans Ouest-France, Jeanne Emmanuelle Hutin, patronne de la rédaction, signe une tribune contre la mise à mort des personnes malades :

Il y a de l’eau dans le gaz entre les médecins et le gouvernement qui prépare une loi sur la fin de vie : « C’est un dialogue de sourds » , déplorait en juin, l’ex-ministre de la santé Élisabeth Hubert qui préside la Fédération des établissements d’hospitalisation à domicile.

Beaucoup refusent de participer directement ou indirectement à l’euthanasie ou au suicide assisté. Car ils sont contraires à leur mission et à leur code : « La main qui soigne ne peut pas être celle qui tue », disait Claire Fourcade, présidente des Soins palliatifs (SFAP).

Cette frontière protège patients et soignants des pressions de l’entourage ou économiques face au coût du grand âge ! Elle est gardée depuis le IVe siècle, par le serment d’Hippocrate : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » que jurent les médecins. Le code de déontologie médicale l’a même réaffirmé en fin de vie :

« Le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments, assurer par des soins et des mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage. Il n’a pas le droit de lui donner délibérément la mort. »

En conséquence, 13 organisations professionnelles représentant près d’un million de soignants impliqués dans la fin de vie ont demandé « de laisser le monde du soin en dehors du projet de légalisation d’une mort administrée ». Car « donner la mort n’est pas un soin ».

Maintenant, le tocsin sonne chez les médecins généralistes : « À ce stade […], il est prévu que cette aide active à mourir soit médicalisée. Les médecins seraient les maîtres d’œuvre de la mort administrée […] Tous les médecins des spécialités cliniques seront très concrètement concernés, à l’hôpital comme en ville », explique le Docteur Samzun, président de l’association Claromed.

L’Académie de médecine refuse l’euthanasie qui « transgresse le serment d’Hippocrate ». Sa dépénalisation « risque de brouiller les repères » et « d’aviver la crise actuelle du manque de soignants […] plus encore dans les soins palliatifs ». Elle se dit favorable à certaines conditions au suicide assisté mais la contradiction reste : les médecins risquent d’y être impliqués puisqu’une clause de conscience est envisagée : « Une telle clause serait un leurre pour le médecin et une menace pour la cohésion des équipes de soin, explique le Docteur Samzun. La loi doit écarter clairement les soignants de toute forme de mort administrée, rendant ainsi la clause de conscience inutile ».

La plupart des soignants auprès des personnes en fin de vie refusent de participer à l’administration de la mort. Cela devrait nous alerter ! Ils demandent de différer le projet de loi pour « travailler à appliquer la loi » qui garantit à tous l’accès aux soins palliatifs encore inexistants dans vingt et un départements. Cette priorité fait consensus, de la Convention citoyenne à la Cour des Comptes. Elle rassemble le pays. Évitons de le diviser davantage et de fragiliser encore plus le système de santé.

Partager cet article

4 commentaires

  1. C’est très bien! Que cette “eau dans le gaz” bouille, bouillonne, tourbillonne, écume, affole, déborde, … montre l’exemple à tous les évêques…et crame drastiquement la culture de mort!

  2. Cette horreur qu’est l’euthanasie doit rester du domaine vétérinaire ! Les médecins sont là pour soigner et non pour tuer , comme il est stipulé dans le paragraphe coloré en beige dans l’article ci-dessus ! Et ceux qui administrent la mort pourraient tout-à-fait nous rappeler certains ” docteurs ” de sinistre mémoire , Mengele , Petiot …………………

  3. La république n’en a rien a foutre de ses médecins, comme du reste de ses citoyens.

    La loi sera promulguée, sauf si l’état s’effondre avant.

  4. Ce sont les mêmes qui assurent que l’euthanasie est une transgression du Serment d’Hippocrate et que le droit à l’avortement doit être inscrite dans la Constitution.
    Le rapprochement constitue le serment d’hypocrite.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services