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Pays : Arménie

La chorale Notre-Dame d’Arménie en tournée

La chorale Notre-Dame d’Arménie en tournée

Troisième partie de notre trilogie sur la Congrégation des Sœurs Arméniennes de l’Immaculée Conception

Elle a été fondée en janvier 2005 par Sœur Arousiag, la Mère Supérieure de la Congrégation des Sœurs Arméniennes de l’Immaculée Conception. Confinée, comme toutes les autres, la chorale Notre-Dame d’Arménie se prépare pour partir bientôt en tournée.

Une trentaine de jeunes filles a pris place dans la grande salle de musique, qui se situe à l’étage du couvent de Gyumri, la deuxième ville du pays, située au nord-ouest de la capitale, Erevan. Dans ce couvent, qui est aussi un foyer de vie pour les enfants orphelins et pauvres de la région, les jeunes filles sont comme chez elles. Certaines y vivent encore. Elles ont pour la plupart entre 12 et 21 ans. Etudiantes, elles viennent principalement de Gyumri et des villages environnants. Sur le côté droit de la salle se tient leur pianiste, Lilia Manoukyan, et, au milieu leur Directeur artistique, Maestro Robert Milkeyan. Le chant et la musique ? Comme il le dit lui-même,

« ce sont mes deux passions. Je connaissais, déjà, la congrégation et Sœur Arousiag. J’avais suivi de près la construction du couvent, de la salle de spectacle, du centre de jeunesse, et du lycée professionnel [lire la deuxième partie de notre trilogie déjà diffusée]. J’ai, tout de suite, adhéré à sa proposition, quand elle m’en a parlé. Les sœurs sont formidables, et, Sœur Arousiag a un dynamisme incroyable. Depuis le tremblement de terre de Spitak, en décembre 1988, elle remue terre et ciel pour cette enfance, cette jeunesse blessée. Avec la chorale, nous leur donnons le moyen d’exprimer leurs talents artistiques. Elles ont des voix magnifiques. »

Des tournées mondiales

Depuis sa création en 2005, la chorale a entrepris une tournée en France, en Belgique, en Suisse, au Liban, à Rome, au Vatican, à Florence.

« Nos meilleurs souvenirs sont d’avoir pu chanter devant le Pape François en Italie, et, ici à Gyumri, quand il est venu en 2016. Nous avons chanté devant lui du Mozart, du Haendel. C’est un souvenir que nous n’oublierons pas de sitôt. »

15 ans après la venue de saint Jean-Paul II, le pape François se rend du 24 au 26 juin 2016 à Erevan et à Gyumri. Il y prononce une homélie importante sur la paix et l’unité. Il y dénonce une nouvelle fois le génocide de 1915. Au couvent, il déjeune avec les sœurs. Sœur Rebecca, qui est la Supérieure, se souvient très bien de sa venue :

« Il était fatigué par son voyage et les célébrations. Il s’était reposé dans une petite chambre toute simple. Puis, il avait déjeuné et prié avec nous. Nous n’avons rien touché dans sa chambre. Nous avons juste ajouté des photos de son passage. »

Avant de repartir, le pape François, entouré des sœurs, prie dans la chapelle du couvent. Dehors, la foule et la chorale l’attendent pour lui dire au-revoir et lui chanter un dernier chant. L’année d’avant, en avril 2015, la chorale s’était rendue en France, à Paris. Elle avait chanté dans la Cathédrale Sainte Croix, et, dans les Eglises Saint Philippe du Roule et Saint Thomas d’Aquin.

Liana et Siranush aiment le chant sacré

Robert Milkeyan évoque la pandémie et la guerre en Artsakh. Si ces épreuves ont éprouvé l’ensemble du peuple arménien, les blessures sont toujours ouvertes. Il n’a pas cessé les cours et les répétitions. Le chef de chœur prépare toute la chorale a son premier concert de l’année qui se déroulera le 31 mars à l’Opéra d’Erevan.

« Nous serons présents lors de la semaine de la Francophonie, et, nous allons chanter du Charles Aznavour ».

Il y a quelques jours, la chorale avait chanté pour les martyrs de la guerre. Il souhaite, aussi, retourner le plus tôt possible en France. Lianna a 26 ans, elle est passionnée par la musique. Elle passe sa vie entre Erevan, la semaine et Gyumri le week-end. Elle travaille dans un restaurant.

« J’ai commencé à chanter dans la chorale à 9 ans. J’aime le chant sacré, explique-t-elle. En chantant, nous prions beaucoup, finalement. Je me souviens des tournées en France, en Belgique et en Italie. C’était très impressionnant de chanter devant le pape. »

Siranush a 20 ans, et, elle est étudiante en droit. Elle fait partie de la chorale depuis ses 8 ans. Elle a été recueillie par les sœurs quand elle avait 4 ans.

« Je me souviens de mon premier chant, c’était le Stabat Mater. Mon meilleur souvenir est notre tournée en Italie à Rome, en 2015. »

La pause-interview prend fin. Les autres choristes rejoignent Lianna et Siranush. Lilia joue les premières notes sur son piano. Le Maestro se lève et lance la chanson de Charles Aznavour : Pour toi Arménie. Les voix sont belles, elles sont pures. Du sacré au profane, il n’y a qu’une voix. Chapeau les artistes !

Reportage réalisé par notre envoyé spécial Antoine BORDIER

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