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France : Politique en France / Liberté d'expression

Le “débat public” : quand cela les arrange

De Simone Veil et Michel Rocard :

"rien n'est plus essentiel que de favoriser le dialogue entre tous ceux qui, de droite, de gauche ou du centre, ont en charge l'intérêt public. Et rien n'est pire que l'anathème lorsqu'il prétend en tenir lieu. Sans dialogue, il n'existe pas de débat, pas d'échange d'idées, donc pas de démocratie. […] Chacun d'entre nous a des convictions, et les défend avec force. Mais en vrai démocrate, c'est-à-dire avec l'ardente obligation de se montrer aussi honnête vis-à-vis de ses adversaires qu'on peut être loyal avec ceux de son camp. Etre démocrate, c'est refuser de céder à la tentation partisane, c'est rejeter l'intolérance, repousser la facilité de l'amalgame. […] Cette attitude d'indépendance d'esprit et cette exigence de respect du débat démocratique, nous avons l'un et l'autre essayé, au-delà de nos différences, de les démontrer tout au long de nos parcours respectifs. C'est d'une certaine manière notre règle de vie, notre exigence, notre éthique politique. […]

Comprenons-nous bien : chacun a parfaitement le droit, et même le devoir démocratique, de dénoncer, ou de défendre, telle ou telle situation de cumul de responsabilités, tel ou tel risque de conflit d'intérêts, tel ou tel motif de confusion des genres. Rien de plus normal, ni de plus sain, que cela : c'est l'essence même du débat politique en démocratie. Mais débattre est une chose, vouloir à tout prix abattre l'adversaire en est une autre. Attaquer ad hominem, harasser sans relâche, dénoncer sans preuves, d'un côté comme de l'autre, ce n'est pas servir le débat, c'est desservir la démocratie, l'affaiblir et finalement l'asservir au nom même des principes que l'on croit si bien défendre. C'est porter atteinte à la dignité de la personne, c'est porter un coup à la politique, à la République. N'oublions pas que le mot "république" vient de la res publica latine, la "chose publique", qui désigne l'intérêt général et le fonde en principe supérieur à tous les autres. Aussi, reprenons quelque hauteur, ne cédons pas aux facilités rhétoriques et aux emportements à visée scénique, cessons les excès de tous ordres et débattons. Dignement."

Il ne s'agit pas ici de débattre "dignement" et "courtoisement" avec les militants pro-vie ou encore avec les responsables du Front National. Non, il s'agit ici de l'affaire Bettencourt.

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5 commentaires

  1. Bel canto…C’est le célèbre air des clochettes:Digne,digne,digne…O dignité que de crimes on commet en ton nom!

  2. Quel torrent de paroles creuses !

  3. De toute façon qu’ils se rassurent, nous ne discuterons pas non plus avec eux…
    Bon dimanche à vous tous.

  4. “attaquer ad hominem, harasser sans relâche, dénoncer sans preuves, ce n’est pas servir le débat, c’est desservir la démocratie, l’affaiblir et finalement l’asservir au nom même des principes que l’on croit si bien défendre.”
    En tout cas, lorsqu’il s’agit de multiplier les attaques ad hominem contre Lepen, par exemple, ces beaux messieurs font peu de cas de tous ces beaux principes.

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