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Le pouvoir corrompt, mais ils n’ont plus de pouvoir

Lu dans Daoudal Hebdo :

"Le scandale des notes de frais des députés britanniques secoue le Royaume- Uni, au point que le président de la chambre des Communes a été contraint de donner sa démission : une première depuis plus de 300 ans… […] Et il n’y a pas que les députés: 12 ministres sont épinglés. […] Le Premier ministre Gordon Brown s'est déclaré «atterré» et a fulminé que «ce type de comportement ne serait pas toléré»… Or il est lui-même épinglé pour avoir attribué le nettoyage de ses bureaux à la société de son frère. Mais est-ce bien le problème ? Ce n’est pas l’avis de Camilla Cavendish [photo], qui écrit ceci :

C "Le pouvoir corrompt, nous plaisons-nous à dire. (…) Mais c’est l’absence de pouvoir, il me semble, qui est une partie importante du scandale public. Les députés de Westminster ont abandonné tellement de pouvoir – à l’Europe, aux ONG, aux juges – que les gens se demandent à quoi ils sont payés. La moitié du temps, quand un gros problème se pose, les hommes politiques disent que ce n’est pas de leur responsabilité… 

L’empressement des hommes politiques à renoncer à leurs pouvoirs me stupéfie. Prenez la Constitution européenne, rebaptisée traité de Lisbonne. J’ai lu tous les avant-projets de ce document, j’en ai parlé avec des juristes, et j’en suis arrivée à la conclusion que son opacité calculée est ce qui devait permettre la mainmise rampante des bureaucrates et des juges sur la politique nationale. Il y a de brillants députés qui pouvaient débattre sur chaque détail (…), mais j’en ai rencontré d’autres qui n’avaient même pas lu le document, et qui me regardaient avec incrédulité quand je disais que je l’avais fait. (…)

Je ne signe pas de contrats quand je ne les comprends pas, particulièrement quand ils engagent l’argent d’autres personnes. C’est pourquoi je ne peux pas comprendre que dans une affaire d’une telle importance, pour leur propre rôle aussi bien que pour la nation, les députés n’aient pas fait leur travail. Quand la cotisation annuelle de membre de l’UE est de 6,5milliards de livres, quand les directives européennes sont à l’origine de près de la moitié de la réglementation adoptée ici depuis 1988, et quand la mise en oeuvre de cette réglementation a coûté 106milliards de livres, il n’est pas surprenant que les gens se demandent ce que font les députés. […]

La machine de l’UE envahit tout, imposant des contraintes sur tout, depuis l’avenir de la Poste jusqu’aux vitamines que nous pouvons prendre. Le référendum qui avait été promis sur le traité de Lisbonne a été abandonné. L’Etatnounou des ONG a pris sa propre dynamique. Les hommes politiques ont laissé tomber les pouvoirs que le peuple leur avait confiés. Ils ne peuvent pas être surpris que le peuple, dans sa fureur impuissante, les mette tous dans le même sac."

L’intérêt de ces propos est qu’ils ne sont pas publiés dans un journal populiste et eurosceptique, mais dans le Times, par Camilla Cavendish, qui est une éditorialiste vedette de ce très conformiste quotidien."

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2 commentaires

  1. A lire

  2. “j’en suis arrivée à la conclusion que son opacité calculée est ce qui devait permettre la mainmise rampante des bureaucrates et des juges sur la politique nationale”.
    Exact, le traité de Lisbonne, de part de son illisibilité, constitue une quittance pour les juges européens : on leur donne quasiment carte blanche. C’est un mécanisme similaire à celui des diverses chartes de “Droits de l’Homme”, dans lesquelles les magistrats peuvent piocher à leur guise, en faisant prévaloir tel ou tel droit selon le résultat qu’ils ont envie d’obtenir, en établissant la pondération qui leur convient, au nom d’un principe dit de “proportionnalité”.
    La seule limite – théorique – à cela serait que les magistrats, une fois leur première interprétation donnée, leur première pondération établie, se tiennent à leur position première. Obtenir des juges français qu’ils respectent une telle discipline est déjà difficile, mais alors, attendre cela des juges européens, placés comme ils sont dans la dépendance de l’exécutif communautaire, c’est complétement illusoire.

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