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Notre-Dame de qui ?

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Il y a les prises de vue où la beauté inouïe de Notre-Dame retrouvée se découvre. Et il y a, en négatif photographique, ce que renvoie à chacun de nous la cérémonie de réouverture de la merveille de l’île de la Cité. Laurent Dandrieu, l’impeccable rédacteur en chef des pages culture de Valeurs Actuelles, le résume en ces termes précis :

« La cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris témoigne que nous autres postmodernes sommes le contraire de ce que nous croyons être : nos propres créateurs, absolument libres de tout passé, alors que nous sommes enfants de Dieu et, comme l’ont souligné Macron et le pape, avant tout des héritiers ».

Le Président de la République affirmait en effet que la cathédrale de Paris témoigne qu’un passé, plus grand que nous, nous précède, quand le pape, dans sa lettre rédigée pour l’événement, appelait à se réapproprier l’héritage de notre foi. Comme si Notre-Dame, en mère et maitresse de bon sens, enseignait à tous et avec le tact d’une souveraine pédagogue que la tradition nous gouverne. Et que, bien plus, elle nous édifie.

« Qui veut l’aimer a sa place sous son manteau de pierre. »

Tel est l’immense paradoxe de la renaissance de Notre-Dame de Paris. Son incendie n’a pas seulement ravagé son sanctuaire, il a aussi provoqué des lésions dans le cœur des Français. Son colossal chantier a fait s’investir ouvriers et artisans comme jamais, en plaçant sous nos yeux ébahis des savoir-faire d’autrefois que l’on croyait oubliés. Et voici que les puissants se pressent dans sa nef, qu’un personnel politique plus habitué des loges que des églises se serre sur ses bancs. Marion Cotillard clame du Victor Hugo sous ses voutes. Vianney revisite l’Hallelujah de Leonard Cohen pour l’occasion tandis qu’un Garou grisonnant remonte le temps des cathédrales sur son parvis. La Vierge Mère est ainsi. Elle a toujours accueilli ses enfants, sans exclusive. Qui veut l’aimer a sa place sous son manteau de pierre. Il n’empêche, Michel De Jaeghere a bien raison dans son éditorial du Figaro Hors-Série sur Notre-Dame de mettre le doigt sur l’incohérence qui traverse le carré des VIP de la cérémonie de réouverture :

« Ceux qui se bousculent aujourd’hui devant les caméras sont ceux qui ont tourné le dos avec le plus d’enthousiasme à la France chrétienne dont elle est l’emblème ».

Car si sa flèche se plonge dans le ciel pour en infuser les grâces, de quelle Notre-Dame s’agit-il ? Celle d’un spectacle télévisé, fût-il léché ? Celle d’un entre-soi qui se regarde pour mieux se féliciter de lui-même ? D’une remise à niveau de notoriété présidentielle abimée ?

« Régente du pouvoir et des renversements (…) Nous n’avons plus de goût pour les départements/Ni pour la préfecture et pour la capitale » écrivait Péguy.

De qui Notre-Dame est-elle sinon celle des petits et des sans-grades. Des fragiles et des dépendants. Notre-Dame de tous ceux qui acceptent de recevoir son Fils comme Père. En un mot, elle est Notre-Dame des humbles, des discrets et des anonymes.

Evidemment que Notre-Dame est le témoin séculaire de notre histoire nationale ! « La paroisse de l’histoire de France » selon la jolie formule de Guillaume Cuchet. Mais elle est surtout – et au premier chef – la rampe de lancement d’une aventure spirituelle. Son terrain de jeu, c’est le sacré. Son occupation favorite, l’union à Dieu. D’un Claudel debout dans la foule, près du second pilier, frappé par la grâce un soir de Noël jusqu’à tous les inconnus qui, suffisamment perméables, se laisseront toucher à l’intime, dans le secret d’une visite, loin des écrans et des selfies.

Notre-Dame des humbles et des sans-grades

A cet égard, le pape François, en saluant le travail remarquable des nombreux corps de métier qui ont œuvré au relèvement de Notre-Dame soulignait ce qui échappe aux suffisants et aux superbes :

« Il est plus beau encore que nombre d’ouvriers et d’artisans aient témoigné avoir vécu cette aventure de la restauration dans une authentique démarche spirituelle. Ils se sont mis sur les traces de leurs pères dont seule la foi, vécue dans leur travail, a pu édifier un tel chef d’œuvre où rien de profane, d’inintelligible ni de vulgaire n’a sa place. »

Témoignage d’espérance

Sans doute est-ce la délicatesse de Notre-Dame de remémorer – ou d’apprendre – aux petits Français, par ce drame dépassé et le miracle de sa restauration, qu’elle est Notre-Dame des grands abandons et non des petits arrangements, Mère des espérances et non des fatalités, Gardienne de beauté et non repaire du médiocre, Tabernacle vivant de la divinité et non temple statique de pierres sculptées.

Que son témoignage, au-delà des flammes et son visage retrouvé renforcent le courage des battants et donnent au peuple de France la foi nécessaire en son redressement. « Un peu de feu dans quelque coin du monde et tous les miracles de grandeur restent possibles ». Oui, Notre-Dame de tous ceux qui vous aiment, soyez bénie.

Le destin de la France n’est pas dans la main des hommes

Henri d’Anselme était à Notre-Dame de Paris samedi soir, comme il l’avait demandé au président. Il vient de publier un ouvrage sur son chemin des cathédrales. Il l’a dédicacé à Emmanuel Macron :

En quête d’esprit : la réouverture de Notre-Dame

Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :

  • L’abbé Thierry Laurent, curé de la paroisse Saint-Roch à Paris
  • Christophe Dickès, historien et journaliste, spécialiste de l’Histoire de l’Eglise
  • Geoffroy Caillet, rédacteur en chef du Figaro Histoire

Euthanasie et histoire de gros sous

Les députés britanniques ont récemment voté pour légaliser l’euthanasie (pardon l’aide active à mourir, ça fait moins nazi!). Naturellement, comme à chaque fois qu’une transgression majeure est votée, on nous assurer qu’on a mis tous les “garde-fous” possibles. Mais un récent article du Telegraph, relayant les inquiétudes de spécialistes de la fiscalité, attire l’attention sur une conséquence possible de ce vote. La fiscalité sur les successions a été considérablement alourdie par l’actuel gouvernement travailliste et, désormais, tout ce qui est hérité est soumis à l’impôt sur le revenu et peut facilement atteindre 45% du montant reçu (et cela peut entraîner des factures fiscales de centaines de milliers de livres sterling car cela concerne souvent les montants stockés dans les fonds de pension pour le versement des retraites, d’où le nom de “six-figure tax”). Or, une franchise d’impôt est prévue dans le cas où le légataire meurt avant 75 ans. Par conséquent, certains experts font remarquer qu’il y aura logiquement une énorme pression sur une personne approchant de cet âge “fatidique” qui pourra être “tentée” de demander l’euthanasie plutôt que de laisser une énorme facture fiscale à ses héritiers.

Par exemple, dit l’article, si une personne décède à l’âge de 75 ans avec 500 000 livres sterling dans son fonds de pension, la personne qui en hérite pourrait payer 225 000 livres sterling d’impôt sur le revenu si elle le prenait sous la forme d’une somme forfaitaire. Toutefois, si le défunt était décédé avant son 75e anniversaire, la facture fiscale serait réduite à zéro.

Andrew Tully, de Nucleus Financial, a déclaré qu’il s’agissait d’une “considération supplémentaire” pour les personnes en fin de vie. Il a déclaré : “Avec les pensions, il y a un âge limite où le décès avant 75 ans est traité plus généreusement sur le plan fiscal que le décès à l’âge de 75 ans ou après. Il s’agit d’une situation critique et quelques jours dans l’une ou l’autre direction peuvent avoir un impact financier important. Dans certains cas, il peut s’agir de centaines de milliers de livres. Lorsqu’une personne est en phase terminale d’une maladie, la question des impôts et de la transmission de l’argent ajoute déjà un stress supplémentaire, en particulier lorsque des dynamiques familiales complexes sont impliquées. Ils sont à la fin de leur vie, mais se préoccupent en même temps de subvenir aux besoins de ceux qu’ils laisseront derrière eux.”

Il est vraiment enchanteur, ce nouveau monde!

Sortie d’un court-métrage sur Cotignac

On nous signale la sortie aujourd’hui du court-métrage “Aux portes de la vie” sur le sanctuaire de Cotignac, produit par Isabelle Daulphin et réalisé par Jean-Philippe Roger

Chute du régime de Bachar el Assad en Syrie

Communiqué de SOS Chrétiens d’Orient :

Au lendemain de la chute du gouvernement syrien, SOS Chrétiens d’Orient prend acte de l’évolution politique en Syrie.

Après 14 années de guerre, de divisions et de souffrances, alors que 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, que le pays est en ruine, épuisé par ces années de combats et de sanctions internationales, la guerre civile syrienne touche à sa fin. « Nous espérons bientôt pouvoir nous réjouir que la paix apparaisse à l’horizon pour le peuple syrien » ajoute Benjamin Blanchard, directeur général de SOS chrétiens d’Orient.

« Nous espérons que cette transition politique se fasse dans le calme, que la sécurité de tous, et notamment des chrétiens de Syrie, soit assurée par les futures autorités », continue-y-il. « Nous espérons que ce changement de gouvernement ne soit pas synonyme de persécutions, de représailles et de vengeance. Enfin, nous espérons que la reconstruction de la Syrie se fasse dans le respect de toutes ses composantes ».

Présente en Syrie depuis 2015, SOS Chrétiens d’Orient espère que le travail des ONG sera respecté et encouragé. Avec ses volontaires et fort du soutien de ses donateurs, SOS Chrétiens d’Orient entend poursuivre, en lien avec ses partenaires locaux, son travail auprès des chrétiens d’Orient.

Vendredi dernier, l’association avait quitté Alep :

« Vendredi matin à Alep, la vie suivait son cours habituel. Chacun était absorbé par ses activités quotidiennes. Mais, en fin d’après-midi, l’atmosphère a brusquement changé. Nous avons dû fermer le bureau. Une réunion d’urgence, organisée par la Direction des opérations de SOS Chrétiens d’Orient en France, a rassemblé les collaborateurs de l’équipe à Alep. C’est là que nous avons été informés de la gravité de la situation : les terroristes progressaient rapidement dans la campagne environnante, menaçant de faire tomber la ville à tout moment. Nous devions partir au plus vite.

À cet instant, la panique m’a envahie, accompagnée d’une peur viscérale. L’idée qu’Alep ne resterait plus l’Alep que j’avais toujours connue était inconcevable. Quitter nos maisons, nos souvenirs, nos familles et nos amis, partir sans rien emporter… Ce scénario semblait irréel. Quelques heures plus tard, la crainte est devenue réalité : les terroristes avaient pénétré dans nos quartiers. Nous étions confrontés à un dilemme déchirant : fallait-il rester ou fuir ? Incapables de trancher immédiatement, j’ai tout de même préparé un petit sac contenant des objets précieux et des documents importants, prêt à partir à tout moment. La nuit fut interminable. Nous ne pouvions fermer l’œil, scrutant les nouvelles, minute par minute, échangeant sans cesse avec nos proches pour vérifier qu’ils allaient bien. Le lendemain matin, l’incertitude persistait. Depuis la fenêtre, nous observions les rues. Des voitures circulaient, celles des terroristes mêlées à celles de civils, mais sans confrontation apparente. Mon mari a décidé d’aller à son magasin récupérer des papiers essentiels et quelques affaires de valeur. Inquiète pour sa sécurité, je l’ai accompagné. Nous avons pris la voiture et croisé plusieurs véhicules des terroristes sur notre route, mais ils ne nous ont pas interpellés. Nous avons réussi à récupérer ce dont il avait besoin et sommes retournés chez nous.

Le samedi après-midi, nous avons pris la décision difficile de partir. Abandonner toute une vie derrière soi est une épreuve, mais notre sécurité primait sur tout le reste. Ce qui a été le plus douloureux, c’est de laisser ma famille, qui refusait de quitter Alep. Mon mari et moi avons pris la route, accompagnés d’amis dans d’autres voitures, pour nous soutenir mutuellement en cas d’incident. Sur la route menant à l’aéroport d’Alep, nous avons croisé un important convoi des terroristes, environ une centaine de véhicules. Malgré leur présence oppressante, ils ne nous ont pas arrêtés, et nous avons poursuivi notre chemin. À Al-Safira, des habitants distribuaient des repas aux automobilistes. Mais peu après, à Khanaser, la route est devenue un cauchemar : des embouteillages colossaux, suivis d’explosions et de coups de feu. La peur était à son comble. Tandis que certaines voitures faisaient demi-tour, nous avons choisi d’avancer, convaincus que c’était notre seule chance. Après cette traversée éprouvante, nous avons atteint Athriya. La route était saturée, et les véhicules avançaient à pas de tortue. Nous sommes restés bloqués dans cette zone pendant quinze heures, sans accès à des toilettes, de l’eau ou de la nourriture. Ce n’est qu’au point de contrôle d’Athriya que nous avons trouvé un semblant de répit : des habitants distribuaient du carburant gratuitement pour permettre aux voitures de poursuivre leur route. Enfin, nous avons atteint Salamiyah, puis Homs, avant d’arriver à Damas. Le trajet entre Alep et Damas a duré 28 heures. À chaque étape, SOS Chrétiens d’Orient a été à nos côtés, nous soutenant et nous rassurant. À notre arrivée, l’équipe de Damas nous a accueillis avec une immense chaleur, comme si nous rentrions chez nous. Dans ces moments d’extrême détresse, je suis profondément reconnaissante envers SOS Chrétiens d’Orient, qui ne nous a jamais abandonnés. »

Terres de Mission : Dépasser les fractures entre chrétiens

Terres de Mission reçoit l’abbé Michel Viot qui présente son dernier livre, co-écrit avec Yohan Picquart : “L’Eglise au risque de la foi” (Via Romana).

Puis, Philippe d’Iribarne, directeur de recherches au CNRS, discute de son dernier livre : “Au-delà des fractures chrétiennes” (Salvator).

Enfin, l’abbé Michel Ouattara, prêtre ivoirien et docteur en droit canonique, évoque sa thèse sur “La basilique” (Cerf).

Effractions en série dans les églises en Gironde

Le quotidien Sud Ouest se penche sur les vols à répétition dans les églises de Gironde :

Ces derniers mois, plusieurs lieux de culte catholique ont subi des effractions, en Sud-Gironde, autour du bassin d’Arcachon, en Médoc et dans la métropole bordelaise. Une série des faits divers, dont certains voudraient tirer une interprétation politique – Reconquête Gironde évoque ainsi, dans un récent communiqué, des « actes de christianophobie », en récapitulant la litanie des lieux ciblés : en un mois, les églises de Brouqueyran, Saint-Aubin-de Médoc, La Réole et tout dernièrement, l’église Saint-Éloi à Bordeaux. En août, l’église de la Trinité de Bordeaux, Saint-Vincent de Mérignac et Lège-bourg. À quoi l’on peut ajouter Gajac, pour une affaire remontant à Noël dernier et dans laquelle un suspect a été interpellé en septembre.

Mais l’effet de nombre recouvre-t-il une même réalité ? Selon le père Samuel Volta, vicaire général du diocèse de Bordeaux, les événements récents « relèvent de registres différents d’un lieu à l’autre ». Parmi eux, une seule profanation avérée. « C’était cet été à Lège, une paroisse dont je suis l’administrateur. Le tabernacle a été fracturé et le Saint-Sacrement a été visé. Pour nous, c’est cela le plus grave. »

Le reste, ce sont des cas de vols, et là encore avec « des typologies différentes », analyse le père Volta. « Il y a eu notamment une concentration de cambriolages dans des églises de Sud-Gironde » : Brouqueyran, La Réole, Gajac… Concernent ces effractions, pas de profanation, ni de saccage « mais des vols d’objets cultuels. Par exemple, à La Réole, une croix a été emportée ». À Brouqueyran, c’est une table de baptême de 50 kilos. À Gajac, un porte cierges en laiton, un grand chandelier en bronze et des couronnes de lustre, pour une valeur de 1 500 euros, selon le maire de la commune.

Troisième typologie distinguée par le père Volta, après la profanation et le vol d’objets en milieu rural : le vol de numéraire en milieu urbain. Dernier exemple en date : l’église Saint-Éloi à Bordeaux, où, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, un malfaiteur a fait main basse sur l’argent contenu dans les troncs et dans le coffre de la sacristie. « Il a dû s’y laisser enfermer car il a cassé un vitrail pour sortir », suppose le vicaire général. […]

“Notre-Dame s’offre désormais à nous comme un apologue pour dire à notre monde désorienté que nul n’est enfermé dans la fatalité”

Extrait de l’éditorial de extrait de Michel De Jaeghere, dans Le Figaro Hors-série «Notre-Dame, Passion et résurrection» :

[…] Nombre de monuments illustres ont été détruits au cours de notre histoire. Certains ont disparu sans laisser de traces sur le sol. D’autres ont été reconstruits sans grand souci d’en reconstituer l’architecture avec fidélité ; leur destruction avait donné au contraire à leurs contemporains l’occasion de faire du nouveau : nos cathédrales gothiques ne s’élèvent elles-mêmes dans le ciel que sur les ruines des églises romanes qui les ont précédées et dont beaucoup avaient brûlé. Le Louvre de Philippe Auguste et de Charles V ne subsiste qu’à l’état de fondations, sous la somptueuse Cour carrée d’Henri II et de Louis XIV.

La Révolution fit disparaître, avec la Bastille, un intéressant exemple d’architecture militaire. Elle fit démanteler, après elle, nombre d’églises vénérables, de couvents, pour hâter l’avènement de la déesse Raison. Il ne reste rien du palais du commandeur du Temple non plus que de la tour dans laquelle Louis XVI se prépara à faire connaître sa grande âme sur l’échafaud. Haussmann détruisit, il y a un peu plus d’un siècle, le Paris du Moyen Age (pas moins de seize églises sur la seule île de la Cité), pour tracer les boulevards dont il attendait l’amélioration de l’hygiène de la capitale et la création de grands axes pour déployer des troupes qui tiendraient le populaire en respect. La IIIe République a rasé sans états d’âme, avec les Tuileries, le symbole de la royauté. Georges Pompidou fit détruire la gare Montparnasse pour doter Paris d’un gratte-ciel.

Nous pouvons parfois regretter certaines de ces disparitions. Aucune n’avait eu une portée comparable à ce qu’aurait représenté l’effondrement de Notre-Dame. Comme si avait été menacé de disparaître, avec elle, quelque chose de plus essentiel, de vital.

Nous avons bataillé pour que soient occultées nos racines chrétiennes. Nous avons répété que la laïcité était le cœur de notre identité républicaine. Nous avons classé la messe catholique, lors de la crise du Covid, dans la catégorie des « activités non essentielles » : avec la pratique des sports collectifs et les concerts de pop. Nous avons répudié les principes de la morale chrétienne, jusqu’à consacrer l’IVG comme une liberté constitutionnelle – Emmanuel Macron n’avait pas souhaité, alors, célébrer la nouvelle en prenant la parole sous les voûtes d’une cathédrale, il lui avait préféré, le 8 novembre 2023, le temple du Grand Orient de France, rue Cadet.

D’où vient, dès lors, que l’incendie du sanctuaire d’une religion abandonnée puisse nous apparaître comme une tragédie existentielle ? Pourquoi s’est-on battu en haut lieu pour avoir le privilège d’assister, le 8 décembre, au retour au culte de la cathédrale, quand les catholiques pratiquants pour lesquels la célébration du sacrifice de la Messe, à laquelle le bâtiment est dédié, revêt une signification essentielle ne représentent plus que 6,6 % de la population française ; quand moins de 25 % des nouveau-nés sont baptisés ? D’où vient que le président de la République ait fait de la tenue des délais de la reconstruction de Notre-Dame une affaire personnelle ? De son inauguration, l’occasion de se mettre en scène devant les caméras du monde entier ? […]

Mais il y a autre chose, et la clé du mystère est peut-être que, placée au centre de la capitale, Notre-Dame apparaît comme le sceau d’une histoire à laquelle nous avons tourné le dos : qu’elle est l’emblème de la France chrétienne.

Au rebours du discours convenu sur la place de la laïcité dans la tradition française, sa galerie des Rois témoigne de la longue alliance de l’Eglise et de l’Etat, et de la vocation des souverains à s’inspirer des rois de Juda, en même temps qu’elle souligne le caractère national pris dès le Moyen Age par le monument. Philippe le Bel y tint en 1302 les premiers états généraux avant, douze ans plus tard, de procéder sur son parvis à la condamnation des Templiers.

Sous ses voûtes, fut célébrée, à la fin de la guerre de Cent Ans, la victoire de Charles VII ; c’est dans son chœur que Louis XIII a consacré la France à la Vierge ; c’est dans sa nef que se tinrent les funérailles du Grand Condé comme le sacre de Napoléon ; c’est à son autel que la République ne craignit pas de faire chanter le 17 novembre 1918 un Te Deum pour la victoire, deux décennies avant que le dernier gouvernement issu de la Chambre du Front populaire ne vînt burlesquement demander, le 19 mai 1940, le secours de la Mère de Dieu contre la débâcle de ses armées, puis que De Gaulle n’y fête, le 26 août 1944, la libération de Paris par la 2e DB.

Notre-Dame est le compendium de notre passé, « la paroisse de l’histoire de France » (Guillaume Cuchet), mais elle vient, partant, nous rappeler que, selon le mot de Pierre Manent, « la longue phrase » de cette histoire fut chrétienne.

Nous ne voulons plus le savoir et nous entendons vivre comme si ce passé n’avait pas existé. Nous ne nous y sentons nullement liés. Le paradoxe est que nous tenons pourtant à conserver le décor prestigieux que la foi de nos pères avait édifié. Il nous paraît appartenir à notre identité. Nous voulons dorer le cadre de notre vie quotidienne des prestiges d’un culte et d’une culture que nous avons reniés. Nous ne nous soucions guère de la foi et des disciplines qui avaient conduit nos ancêtres à construire des églises, à placer au carrefour des routes des calvaires. Nous souhaitons jouir de l’image flatteuse qu’ils renvoient de notre passé.

Nous avons fait de l’individualisme et du culte de nos droits le dernier mot de la vie sociale, mais nous sentons confusément qu’un monde qui ne serait ouvertement dédié qu’à la satisfaction de nos appétits, de nos instincts primaires, n’aurait plus que la saveur décevante de nous-mêmes. « Ceux qui croient que le bien de l’homme est en la chair, et le mal en ce qui le détourne des plaisirs des sens, dit Pascal, qu’ils s’en soûlent, et qu’ils y meurent. » Nous ne voudrions pour rien au monde vivre dans le décor utilitaire de villes conçues par le cerveau malade de Le Corbusier.

Nous avons transformé les hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain en ministères et Versailles en musée, nous avons confisqué les collections princières pour les offrir à la délectation des touristes et nous sommes heureux de visiter des palais désertés par leurs propriétaires et transformés en monuments nationaux. Nous voulons, de même, que nos villages continuent de s’ordonner autour d’églises qui ne sont plus pour nous qu’un point de repère familier, l’abri de nos éloges funèbres, et des galeries dédiées au déploiement d’œuvres d’un art sacré qui nous est devenu assez largement étranger. Nous souhaitons que nos villes s’étendent sous l’ombre portée des clochers de nos cathédrales sans nous sentir tenus de partager les sentiments de ceux qui les ont édifiées, pour cela seul qu’elles nous offrent un spectacle autrement prestigieux que les zones commerciales où s’alignent nos supermarchés.

Or, ce que la perspective de l’effondrement de Notre-Dame a fait soudain passer devant nos yeux, c’est la mise en scène de nos reniements, la vision d’un monde rendu conforme à notre indifférence, à nos renoncements. L’image nous a, tout à coup, horrifiés.

Mais le prodige est que sa restauration ne se contente pas de dissiper en nous ces sentiments mêlés : qu’elle nous comble aujourd’hui d’un bonheur d’un autre ordre. Si après l’épopée des pompiers qui ont sauvé, par leur courage et leur abnégation, la cathédrale, l’aventure de la reconstruction, la foi des architectes, l’ardeur des artisans, tailleurs de pierre et charpentiers, équarrisseurs de poutre, fondeurs, maîtres verriers, nous bouleversent et nous enthousiasment, si la beauté du travail accompli nous apparaît comme un miracle, si la tenue des délais nous a remplis de fierté, ce n’est pas seulement pour le plaisir immense, la joie que procure la beauté d’une cathédrale qui s’offre désormais à nous comme aucune autre dans ses formes pures, sa lumière éclatante et sa blancheur immaculée.

C’est aussi que la passion qui a présidé à sa résurrection s’est manifestée comme un antidote aux poisons qui rendent inhumaines nos sociétés. A l’incurie de l’Etat a répondu la mobilisation impressionnante des mécènes privés qui ont financé la totalité des travaux, sans que l’argent public ne soit sollicité ; à la volonté de laisser prétentieusement une trace contemporaine voire de dénaturer le legs de l’histoire, a été préféré (grâces soient ici rendues à la fermeté de l’architecte en chef Philippe Villeneuve) le respect amoureux du passé ; à la jactance d’un personnel politique soucieux de parader pour faire oublier son impuissance et ses échecs, l’anonymat de bâtisseurs qui ont silencieusement porté leur pierre dans l’amour du travail bien fait.

Notre-Dame nous avait donné, au lendemain de l’incendie, un spectacle de désolation. Elle s’offre désormais à nous comme un apologue pour dire à notre monde désorienté que nul n’est enfermé dans la fatalité, et qu’au fond de l’abîme, demeure l’appel de la lumière. Elle nous en montre, plus encore, le chemin : un univers où la perspective de contribuer à ce qui est plus grand que soi est une invitation pressante à s’oublier soi-même, à s’accomplir dans la gratuité du don. Saint-Exupéry l’avait prophétisé dans Pilote de guerre en une formule lapidaire : « Quiconque porte dans le cœur une cathédrale à bâtir est déjà vainqueur. La victoire est fruit de l’amour. »

Le pape François demande que les portes de Notre-Dame soient largement ouvertes, et gratuitement

Message du pape François à Son Excellence Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Paris :

Je suis très heureux de m’unir à vous, Excellence, par la pensée et la prière, ainsi qu’à tout le peuple fidèle réuni, et à toutes les personnes présentes, en ce jour solennel où votre Cathédrale est rouverte au culte. Nous avons encore tous en mémoire le terrible incendie qui avait, il y a cinq ans, fortement compromis l’édifice. Nos cœurs s’étaient serrés devant le risque de voir disparaître un chef d’œuvre de foi et d’architecture chrétiennes, un témoin séculaire de votre histoire nationale. Aujourd’hui, la tristesse et le deuil font place à la joie, à la fête et à la louange.

Je salue tous ceux, en particulier les sapeurs-pompiers, qui se sont employés courageusement à sauver du naufrage ce monument historique. Je salue l’engagement déterminé des pouvoirs publics ainsi que le grand élan de générosité internationale qui ont contribué à la restauration. Cet élan est le signe non seulement d’un attachement à l’art et à l’histoire, mais plus encore – et combien cela est encourageant ! – le signe que la valeur symbolique et sacrée d’un tel édifice est encore largement perçue, du plus petit au plus grand.

Je salue aussi le travail remarquable des nombreux corps de métiers qui se sont investis, donnant généreusement le meilleur d’eux-mêmes pour rendre à Notre-Dame sa splendeur. Il est beau et rassurant que les savoir-faire d’autrefois aient été sagement gardés et améliorés. Mais il est plus beau encore que nombre d’ouvriers et d’artisans aient témoigné avoir vécu cette aventure de la restauration dans une authentique démarche spirituelle. Ils se sont mis sur les traces de leurs pères dont seule la foi, vécue dans leur travail, a pu édifier un tel chef d’œuvre où rien de profane, d’inintelligible ni de vulgaire n’a sa place.

Puisse donc la renaissance de cette admirable église constituer un signe prophétique du renouveau de l’Église en France. J’invite tous les baptisés qui entreront avec joie dans cette Cathédrale à ressentir une légitime fierté, et à se réapproprier leur héritage de foi. Chers fidèles de Paris et de France, cette demeure, que notre Père du Ciel habite, est vôtre ; vous en êtes les pierres vivantes. Ceux qui vous ont précédés dans la foi l’ont édifiée pour vous : les innombrables représentations et symboles qu’elle renferme vous sont destinés afin de vous guider plus sûrement vers la rencontre du Dieu-fait-homme et redécouvrir son immense amour.

Par ailleurs, Notre Dame sera bientôt de nouveau visitée et admirée par une foule immense de personnes de toutes conditions, provenances, religions, langues et cultures, pour beaucoup en recherche d’absolu et de sens à leur vie. Je sais, Excellence, que les portes leurs seront largement ouvertes, et que vous serez attachée à les accueillir généreusement et gratuitement, comme des frères et sœurs. Au témoignage de la Communauté chrétienne, puissent-elles percevoir la paix qui habite sa louange, pressentir la joie de connaître et d’aimer le Seigneur qui s’est fait proximité, compassion et tendresse. Puissent-elles, levant les yeux vers ces voutes qui ont retrouvé la lumière, partager son invincible espérance.

Implorant sur l’Église de France, et sur tout le peuple français, la protection de Notre-Dame de Paris, je vous donne de grand cœur, ainsi qu’à toutes les personnes présentes, la Bénédiction.

Saint-Jean-de-Latran, le 21 novembre 2024

“La beauté joue le rôle de manifester la vérité, la splendeur de la Vérité”

Une exposition des tableaux du Père Réginald Pycke aura lieu du 10 au 13 décembre, à Paris, à la Galerie Durev. Pour France catholique, Emilie Pourbaix a interrogé ce prêtre ermite qui vit de sa peinture. Extrait :

Un prêtre qui peint, ce n’est pas commun : quel lien faites-vous entre l’art, la peinture et le sacerdoce ?

Être prêtre, c’est monter chaque jour à l’autel « près du Dieu de ma joie », pour renouveler le sacrifice de Jésus sur la croix. Il y a de quoi trembler au regard de nos pauvretés et de la sainteté de ce que l’on célèbre. Pour la peinture mieux vaut ne pas trop trembler quand il s’agit de tenir un pinceau, de chercher les couleurs et les tons qui conviennent. J’aime bien ce bon mot de Jules Renard : « Le talent est une question de quantité… En littérature il n’y a que des bœufs. Les génies sont les plus gros, ceux qui peinent dix-huit heures par jour d’une manière infatigable. » Bon, pour le génie on repassera…mais j’essaie néanmoins de peindre comme saint Paul fabriquait ses tentes, pour vivre de mon travail.

Que voulez-vous dire, à travers la peinture ?

Ah ! Mais je ne veux rien dire du tout ! Il paraît que Georges Rouault citait souvent ce mot de Poussin : « Nous faisons un art muet. » Quand tout le monde parle, quand tout le monde a quelque chose à dire, il est peut être bon qu’il y ait la peinture, cet art muet, silencieux. Pour évoquer le silence de l’Enfant Dieu dans la crèche, Sylvie Germain écrit : « L’enfant au corps d’aube dans le berceau de la nuit, l’in-fans qui ne parle pas encore, irradiant de silence. Un silence où déjà se murmure le chant du monde, où doucement chante la voix du Verbe. » C’est peut-être de ce silence que le peintre pourrait se rapprocher. Un silence qui chante la voix du Verbe. Sans doute s’agit-il davantage de partager que de transmettre… Je n’ai aucun message à transmettre mais je suis heureux de partager mon travail, de montrer aux autres ce que j’ai essayé de faire dans le silence pour eux. Car on peint pour les autres en définitive. Et si tel ou tel tableau apporte un peu de joie, un peu de silence dans la nuit, alors on a réussi.

Quels sont les sujets qui vous inspirent ?

Ceux qui inspirent le plus de confiance et d’amitié émerveillée : la Passion du Seigneur et la tendre patience du Bon Pasteur, les paysages du Chemin des Dames, où j’ai mon atelier. Les autres chemins, ceux de la forêt de Vauclair, le vaste ciel du Soissonnais, les objets dans l’atelier…

Quel est, selon vous, le rôle de la beauté ?

Si la beauté a un rôle, elle le joue à la manière dont la Sagesse joue dans la Bible. Et il me semble que c’est un second rôle, le premier étant tenu par la Vérité. Et la beauté discrètement joue le rôle de manifester la vérité, la splendeur de la Vérité. On ne cherche pas la beauté pour elle-même me semble-t-il.

Ernest Hello, à la fin de son livre L’homme, écrit ceci :

« Il est temps que l’Art proclame la beauté, la puise où elle est et dise où il la puise. Qu’ainsi il soit hardi et simple, vrai et puissant…Pour que l’Art soit beau et que sa beauté soit vraie, je veux que l’Art désormais dise les choses comme elles sont. »

Cela rejoint le message du pape Paul VI aux artistes, du 8 décembre 1965 :

« Le monde dans lequel nous vivons a besoin de beauté pour ne pas sombrer dans le désespoir. La beauté de la Vérité, c’est ce qui apporte la joie au cœur des hommes. » […]

Fête de l’Immaculée Conception : “Je vous salue, pleine de grâces”

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

Les dimanches 8 décembre ne sont pas courants. Le dernier était en 2019, et auparavant en 1996, en 2002 et 2013. Ce 8 décembre 2024, dans le rit traditionnel romain, prévaut la fête de l’Immaculée Conception. On fait mémoire du deuxième dimanche de l’Avent, et on lit son Évangile comme dernier Évangile. Dans l’Office on fait mémoire du dimanche aux deux vêpres, aux laudes et on prend la neuvième leçon du dimanche aux matines de la fête. La messe du dimanche (qui est un dimanche majeur, mais de deuxième classe) est reportée au lundi 9, avec mémoire de l’octave et la troisième oraison du Saint-Esprit. Tout cela est expliqué dans le Code des Rubriques de 1960 (qui régit les livres liturgiques de 1962) : On y lit : Un dimanche de Ire classe, en cas d’occurrence, l’emporte sur n’importe quelle fête. Cependant la fête de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie l’emporte sur le dimanche occurrent de l’Avent.

Précisons que le mot conception ne fait nullement allusion, comme nous l’avons déjà entendu par erreur, à la façon dont Notre Dame devint la mère de Jésus. L’Immaculée Conception désigne l’état de sainteté dans lequel fut conçue notre Mère du Ciel parce que son âme n’eut jamais la souillure du péché originel. C’est un sublime privilège que ce jour de joie célèbre, ce jour de fête élevé par l’Église à une fête de 1e classe qui l’emporte sur le dimanche et qui permet au prêtre de quitter les ornements violets de l’Avent pour la couleur blanche. Dom Pius Parsch écrivait dans son « guide dans l’année liturgique » de 1935 :

« Dans son origine et son principe, cette grande fête de l’Église n’avait aucune relation avec l’Avent. Elle fut fixée au 8 décembre pour tenir compte des 9 mois qui la séparent de la Nativité de la Sainte Vierge (Le 8 septembre). Cependant, il est facile de faire rentrer cette fête dans les pensées de l’Avent. En ce temps où nous attendons le Sauveur, cette fête est comme l’aurore du soleil de Noël qui se lève. C’est pour nous une vraie fête de l’Avent ».

C’est le 8 décembre 1854 que le Bienheureux Pape Pie IX proclamait officiellement ce dogme de l’Immaculée Conception. En ces temps difficiles que nous vivons, il est consolant à nos cœurs de chrétiens et de Français que par deux fois sur notre terre de France, la Sainte Vierge ait voulu révéler elle-même son Immaculée Conception.

– le 27 novembre 1830 à sainte Catherine Labouré
– le 25 mars 1858 à sainte Bernadette à Lourdes, 4 ans après la définition du dogme qui, faut-il le préciser, ne fut pas une doctrine nouvelle. Elle était implicitement contenue dans la croyance des chrétiens de tous temps à la maternité divine et à la parfaite pureté de Marie.

► Introït : Gaúdens gaudébo.

Le propre grégorien de la fête de l’Immaculée Conception a été composé après la proclamation du dogme en 1854. C’est Dom Joseph Pothier qui le composa. Entré à l’Abbaye de Solesmes en 1860, il mourut en Belgique en 1923, – clin d’œil de la Providence ! – le 8 décembre à 88 ans. C’est de nouveau le prophète Isaïe que nous trouvons souvent en ce temps de l’Avent, qui inspire le texte de l’introït Gaúdens gaudébo. En voici la traduction :

Je me réjouirai d’une grande joie dans le Seigneur et mon âme exultera en mon Dieu car il m’a revêtu des vêtements du salut et il m’a entouré du manteau de la justice, comme une épouse parée de ses bijoux.

Il est intéressant de noter que, comme le rapporte saint Luc, Notre Seigneur lut ce passage du prophète à la synagogue et il conclut : « Aujourd’hui vos oreilles ont entendu l’accomplissement de cet oracle ». L’on songe aussi bien sûr à la joie qu’exprima la très Sainte Vierge, presque dans les mêmes termes, en son Magnificat.

La mélodie de cet introït est en grande partie calquée sur celle de l’introït du Ve dimanche après Pâques, Vocem jucunditátis. Y sont exprimés le même enthousiasme, la même joie intérieure, le même souffle ardent.

Le calque est très réussi, comme l’écrit Dom Baron.

Cet introït est accompagné par le premier verset du psaume 29, cantique d’action de grâces au Seigneur pour le remercier d’un grand bienfait :

Exaltábo te, Dómine, quóniam suscepísti me
Je vous glorifierai Seigneur car vous m’avez relevé

Nec delectásti inimícos meos super me.
Et vous n’avez pas laissé mes ennemis se réjouir à mes dépens.

► Graduel : Benedícta es tu

Le texte du graduel de la fête de l’Immaculée Conception nous vient du livre de Judith. L’Église y applique à la Vierge Marie les louanges et les acclamations que le peuple d’Israël avait adressées à cette femme courageuse et inspirée qui l’avait délivré de son cruel ennemi.

Benedícta es tu, Vírgo María, a Dómino Deo excélso, præ ómnibus muliéribus super terram.
Vous êtes bénie Vierge Marie par le Seigneur Dieu Très-Haut avant toutes les femmes qui sont sur la terre.

Tu glória Jerúsalem,
Vous êtes la gloire de Jérusalem,

Tu lætítia Ísrael,
Vous êtes la joie d’Israël,

Tu honorificéntia pópuli nostri.
Vous êtes l’honneur de notre peuple.

Sainte Élisabeth, au jour de la Visitation, fut la première à reprendre pour la Sainte Vierge cette parole que nous lui répétons chaque jour dans l’Ave María : vous êtes bénie entre toutes les femmes. Bien entendu Jérusalem, Israël, ou « notre peuple » c’est toujours l’Église.

La mélodie est calquée note pour note sur celle du graduel Constítues eos de la fête des saints Pierre et Paul. Son caractère joyeux, bien affirmé et en même temps très gracieux, convient tout à fait à ce texte.

► Alléluia : Tota púlchra es, María

Après le prophète Isaïe et le livre de Judith, c’est un troisième livre de l’Ancien Testament que l’Église utilise dans le texte de l’alléluia de la fête de l’Immaculée Conception : le Cantique des cantiques, poème d’amour qui symbolise l’union mystique de l’âme avec son Dieu.

C’était un compliment de l’époux à l’épouse.

Tu es toute belle mon amie et il n’y a pas de défaut en toi.

Il suffit de remplacer « mon amie » par « Marie » et rajouter « originelle » à mácula ≈ tache, défaut pour obtenir le texte suivant :

Tota púlchra es, María
Vous êtes toute belle, ô Marie,

Et mácula originális non est in te.
Et il n’y a pas en vous de tache originelle.

La mélodie est celle d’un ancien alléluia qui avait disparu du répertoire et qui a été heureusement ressorti pour la circonstance, car elle est d’une beauté légère et gracieuse tout à fait digne de celle à qui elle s’adresse.

► Offertoire : Ave María

Poursuivons, après l’alléluia, l’écoute des chants de la fête de l’Immaculée Conception avec l’offertoire, dont le texte bien connu est l’Ave María, mais sans le Et benedíctus fructus ventris tui pour mieux valoriser la seule beauté sans tache de Notre Dame.

Et c’est bien sûr ce passage de saint Luc qui vient d’être lu à l’Évangile.

Dom Pothier a cette fois composé une mélodie originale. Il a mis en valeur les deux mots grátia plena : pleine de grâce et il l’écrit d’ailleurs dans la Revue du Chant Grégorien tome 16.

« Il était bon de faire valoir cet objet principal du mystère ».

► Communion : Gloriósa

L’antienne de communion de la fête de l’Immaculée Conception unit dans ses deux phrases l’Ancien et le Nouveau Testament.

Gloriósa dicta sunt de te, María
Des choses glorieuses ont été dites de vous Marie ;

Quia fecit tibi magna qui potens est.
Car le Tout-Puissant a fait pour vous de grandes choses.

On a reconnu dans la deuxième phrase un verset du Magnificat ; on y retourne à la Sainte Vierge ce qu’elle disait d’elle-même en renvoyant toute la gloire à Dieu pour les merveilles accomplies en elle. Ce sont d’ailleurs 2 versets de ce Magnificat que les Bénédictines vont psalmodier avant de reprendre à chaque fois l’antienne.

Quant à la première phrase, elle utilise un verset du psaume 86 à la gloire de Jérusalem, la cité sainte, figure de l’Église, et nous retrouvons ici la même inspiration que dans l’introït Gaúdens gaudébo.

La mélodie a été reprise, à peu de chose près, à la communion Dico autem vobis de la messe de plusieurs martyrs. C’est une antienne toute simple, légère, très gracieuse.

L’accord avec le Mercosur et les filières énergétiques européennes

On a bien compris que l’accord avec le Mercosur consistait à ouvrir les marchés sud-américains à l’industrie automobile allemande en sacrifiant l’agriculture française – et Mme von der Leyen n’est, en ce sens, qu’une excellente négociatrice allemande (dont seul M. Macron croit encore qu’elle défend les intérêts “européens” qui n’existent pas!).

Mais un intéressant article paru sur le site L’Energeek montre qu’en outre, cet accord menance les engagements climatiques de l’Union européenne, tout en fragilisant les filières énergétiques de nos pays:

Les pays du Mercosur, notamment le Brésil et l’Argentine, figurent parmi les principaux producteurs mondiaux d’énergies fossiles. Ces deux nations exploitent massivement leurs réserves de pétrole et de gaz naturel pour alimenter à la fois leur marché domestique et leurs exportations. Cet accord commercial, en facilitant l’importation de produits issus de ces économies, risque de renforcer la dépendance européenne aux énergies fossiles importées. […]

Le marché européen des énergies renouvelables pourrait également souffrir d’un effet de distorsion. Les entreprises européennes spécialisées dans les solutions énergétiques innovantes risquent de perdre en compétitivité face à des produits moins coûteux, mais non alignés sur les normes environnementales européennes.

Tout ceci est parfaitement rationnel et cohérent! Nous sommes vraiment gouvernés par des fous…

“Le monde est en proie à une obscurité morale qui va croissant”

Le cardinal Raymond Burke a été interrogé par Jeanne Smits, rédactrice en chef de RiTV, au sujet d’une neuvaine qu’il a organisé à Notre Dame de Guadalupe, pour la supplier d’intercéder en faveur d’une intervention divine dans notre monde si troublé. Il ne manque plus que quelques jours avant le 12 décembre, fête liturgique commémorant les apparitions de la Vierge à saint Juan Diego en 1531 – et le prodigieux miracle de son image laissée sur la tilma de l’humble converti indigène. 

Se consacrer au Sacré-Coeur

Le sanctuaire de Paray-le-Monial lance une grande “campagne” de consécration au Sacré-Coeur à l’occasion des 350 ans des apparitions à sainte Marguerite-Marie:

Pour soutenir cette campagne, c’est ici.

Un débat public sur l’authenticité du Linceul de Turin

Olivier Bonnassies, directeur de Marie de Nazareth, nous demande de relayer ce message sur la dispute publique qu’il organise à propos du Saint-Suaire, ce que nous faisons bien volontiers:

En 2018, nous avons publié sur la chaîne YouTube de Marie de Nazareth une vidéo sur le Linceul de Turin qui a eu un bon succès mais depuis beaucoup d’éléments nouveaux sont venus accréditer la thèse qu’il s’agit bien d’un témoignage extraordinaire de la Passion et de la Résurrection de Jésus.

Comme de nombreuses vidéos continuent à être publiées sur Internet pour dire le contraire, j’ai lancé  le 20 septembre dernier, un petit défi sur X et je l’ai transmis à tous les contradicteurs connus qui nient l’authenticité de cette relique du Christ.

Les opposants possibles se sont consultés (par ex. ici à 1h17’00) et ils ont coopté deux personnes, Noé Gouttès (dit Absinners sur YouTube) et Benjamin Driquez (dit Techniquement), qui sont en lien avec les contradicteurs les plus connus dans le monde (Andrea Nicollotti, Nicolas Sarzeau, etc) pour défendre la thèse du faux du Moyen-âge.

De notre côté, je serai présent avec Tristan Casabianca, qui est à mon avis le meilleur spécialiste francophone du Linceul de Turin, et nous avons beaucoup travaillé pour présenter quelque chose de très convaincant.

Voici la bande annonce de ce débat : https://youtu.be/8Jq16oKOKz0?si=AnQNC0qIeK3S1ZgH

N’hésitez pas à la diffuser très largement et à vous inscrire pour assister à ce débat qui aura lieu :

Le 16 décembre à 20h00
au Théâtre Saint Léon
11 Place du Cardinal Amette
75015 Paris

Voici le lien pour l’inscription indispensable (500 places seulement) : 
https://my.weezevent.com/resurrection-du-christ-faux-du-moyen-age-qui-a-cree-le-linceul-de-turin?

Le Linceul nous semble vraiment une des 1000 raisons de croire au Christ et il sera intéressant de le démontrer et d’en débattre en profondeur : merci de votre attention et à bientôt peut-être !

Saint Ambroise, la leçon d’un grand évêque

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Lorsque nous parlons des Pères de l’Église, nous faisons référence à des personnes issues de tous les horizons de la vie. Certains ont contribué au développement de la doctrine chrétienne, d’autres ont apporté une contribution plus pastorale, et d’autres encore étaient de grands hommes de foi, à tel point qu’ils ont été canonisés par l’Église. L’un des géants du christianisme est sans aucun doute saint Ambroise (337-397).
Beaucoup de gens ne le connaissent qu’en relation avec un autre géant, saint Augustin, car l’évêque Ambroise a joué un rôle décisif dans la conversion d’Augustin. Pourtant, il y a beaucoup plus à dire sur lui. Comme Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse et Basile, il fut un ardent opposant à l’arianisme, une hérésie qui bouleversa profondément l’Église au cours des premiers siècles.
Issu d’une riche famille chrétienne, son histoire est plutôt singulière : au début, il occupa une responsabilité politique, étant gouverneur de plusieurs régions. Mais à la mort de l’évêque de Milan, favorable à l’arianisme, le peuple l’acclama comme le nouvel évêque. Il fut alors ordonné prêtre, puis consacré évêque le 7 décembre de l’an 374.
Il donna la majeure partie de sa richesse aux pauvres. Dans le but de convertir un plus grand nombre de personnes à la vraie foi, il étudia attentivement les Écritures et les Pères de l’Église, afin de ramener le plus grand nombre possible à la vérité (y compris Augustin), ceux qui, auparavant, étaient perdus dans l’erreur. Il écrivit de nombreuses œuvres, principalement des textes exégétiques.
Saint Ambroise est également connu comme le père de l’hymnologie latine. On lui attribue la création de plusieurs hymnes pour les fidèles, qui étaient fortement persécutés pour leur fidélité à la vraie Eglise. Il serait merveilleux, encore aujourd’hui, d’avoir des auteurs d’hymnes qui, par leurs compositions, pourraient aider les personnes à rester sur le droit chemin. L’une de ses hymnes les plus célèbres est l’hymne du matin Splendor Paternae Gloriae, qui commence ainsi :
“Splendor paternae gloriae, luce lucem proferens, lux lucis et fons luminis, diem dies illuminans”
(Ô splendeur de la gloire radieuse de Dieu, Ô Toi qui portes la lumière née de la lumière, Ô Lumière de la Lumière, Source vivante de lumière, Ô Jour qui illumine tous les jours).
Benoît XVI, lors de son audience générale du 24 octobre 2007, a déclaré à propos de ce grand saint :
Chers frères et sœurs, je voudrais vous proposer encore une sorte d’“icône patristique”, qui, interprétée à la lumière de ce que nous avons dit, représente efficacement “le cœur” de la doctrine ambrosienne. Dans son sixième livre des Confessions, Augustin raconte sa rencontre avec Ambroise, une rencontre sans aucun doute d’une grande importance dans l’histoire de l’Église. Il écrit textuellement que, lorsqu’il se rendait chez l’évêque de Milan, il le trouvait régulièrement occupé par des catervae de personnes chargées de problèmes, pour les nécessités desquelles il se prodiguait; il y avait toujours une longue file qui attendait de pouvoir parler avec Ambroise, pour chercher auprès de lui le réconfort et l’espérance. Lorsqu’Ambroise n’était pas avec eux, avec les personnes (et cela ne se produisait que très rarement), il restaurait son corps avec la nourriture nécessaire, ou nourrissait son esprit avec des lectures. Ici, Augustin s’émerveille, car Ambroise lisait l’Écriture en gardant la bouche close, uniquement avec les yeux (cf. Confessions, 6, 3). De fait, au cours des premiers siècles chrétiens, la lecture était strictement conçue dans le but de la proclamation, et lire à haute voix facilitait également la compréhension de celui qui lisait. Le fait qu’Ambroise puisse parcourir les pages uniquement avec les yeux, révèle à un Augustin admiratif une capacité singulière de lecture et de familiarité avec les Écritures. Et bien, dans cette “lecture du bout des lèvres”, où le cœur s’applique à parvenir à la compréhension de la Parole de Dieu – voici “l’icône” dont nous parlons –, on peut entrevoir la méthode de la catéchèse ambrosienne : c’est l’Écriture elle-même, intimement assimilée, qui suggère les contenus à annoncer pour conduire à la conversion des cœurs. Ainsi, selon le magistère d’Ambroise et d’Augustin, la catéchèse est inséparable du témoignage de la vie.
Ces paroles nous invitent, comme Ambroise, à être cohérents avec notre foi, tout en reconnaissant nos indignités. Le Pape poursuivait :
Comme l’Apôtre Jean, l’Évêque Ambroise – qui ne se lassait jamais de répéter : “Omnia Christus est nobis!; le Christ est tout pour nous!” – demeure un authentique témoin du Seigneur. Avec ses paroles, pleines d’amour pour Jésus, nous concluons ainsi notre catéchèse : “Omnia Christus est nobis! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin; si la fièvre te brûle, il est la source; si tu es opprimé par l’iniquité, il est la justice; si tu as besoin d’aide, il est la force; si tu crains la mort, il est la vie; si tu désires le ciel, il est le chemin; si tu es dans les ténèbres, il est la lumière… Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon : bienheureux l’homme qui espère en lui!” (De Virginitate, 16, 99). Mettons également notre espérance dans le Christ. Ainsi, nous serons bienheureux et vivrons dans la paix.
Oui, telle est la grande leçon de ce saint : remettons nos préoccupations et nos problèmes entre les mains du Seigneur, et Il saura les alléger.

L’étrange prétexte d’Amnesty International pour expliquer son silence sur Boualem Sansal

Le compte francophone de l’ONG a expliqué sur X n’avoir pas pu «vérifier de façon indépendante» les informations sur l’arrestation de l’écrivain franco-algérien, qu’elle refuse donc de condamner officiellement.

La même ONG vient en revanche de publier un rapport attestant l’existence d’un «génocide» à Gaza.

Si Amnesty International reconnaît que «les informations selon lesquelles il serait détenu uniquement en lien avec l’exercice de son droit à la liberté d’expression sont très préoccupantes», l’ONG précise qu’elle n’a «malheureusement, pour l’heure […] pas encore été en mesure de vérifier de façon indépendante les éléments relatifs à l’arrestation de l’écrivain franco-algérien». Et se contente donc d’appeler «les autorités algériennes à indiquer clairement les raisons de sa détention et à l’inculper rapidement d’une infraction légitime reconnue par le droit international ou bien à le libérer immédiatement».

Pourtant l’agence de presse publique algérienne, Algérie Presse Service, a confirmé le 22 novembre l’arrestation de Boualem Sansal «en plein délire révisionniste» avant de lui reprocher plus bas «sa tentative de nier l’existence même de la Nation algérienne».

L’avocat de Boualem Sansal a confirmé que son client est en détention provisoire car il est poursuivi sur le fondement de l’article 87 bis du Code pénal algérien pour, entre autres, « atteinte à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du pays » et « complot contre la sûreté de l’État ».

Mercosur : L’UE choisit de déléguer son approvisionnement alimentaire au marché mondial

Une chapelle dédiée aux chrétiens d’Orient dans la cathédrale Notre-Dame de Paris

Communiqué de l’Oeuvre d’Orient :

À l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris et ordinaire des catholiques orientaux de France, a souhaité qu’une chapelle soit dédiée aux chrétiens d’Orient, témoignant de leur lien profond avec la France. Ce lieu, dont la réalisation a été confiée à L’Œuvre d’Orient, met à l’honneur les Églises orientales en s’inscrivant dans le projet global de la cathédrale.

Cette chapelle sera inaugurée le 25 mai 2025 à l’occasion de la Journée des chrétiens d’Orient.

Conçue comme un témoignage de la richesse et de la diversité des Églises orientales, la chapelle accueillera des icônes spécialement créées pour l’occasion par des iconographes français et orientaux. Ces œuvres, véritables « fenêtres ouvertes sur l’éternité » selon la tradition orientale, incarnent la profondeur spirituelle et culturelle des Églises d’Orient.

Chaque icône représentera un saint fondateur, en lien avec des berceaux historiques du christianisme : Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem, Bagdad, mais aussi des territoires plus lointains tels que l’Arménie, l’Éthiopie et l’Inde. Cette diversité souligne la richesse de l’Église universelle et rappelle aux pèlerins chrétiens, ainsi qu’aux visiteurs, les racines orientales du christianisme.

Le lien étroit entre Notre-Dame de Paris et les Églises orientales s’est renforcé depuis l’incendie de 2019.

Lors de la première messe célébrée après ce tragique événement, Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient, avait remis à l’archevêque de Paris une croix (réplique miniature de celle de Marc Couturier) de la part de l’archevêque maronite d’Alep, Mgr Tobji, en signe d’amitié. Cette croix avait été taillée par un sculpteur musulman, dans une pierre soutenant l’ancienne charpente de la cathédrale effondrée en août 2012 suite à des tirs d’obus. La cathédrale d’Alep est désormais reconstruite grâce à des dons de particuliers français.
Parmi les huit iconographes retenus pour écrire les icones, l’un d’eux travaille à Alep, au cœur du conflit qui fait rage en Syrie.

Alors que l’actualité demeure marquée par des conflits et des défis pour les chrétiens d’Orient, la chapelle de Notre-Dame réaffirme l’amitié durable qui unit la France et ces communautés.

Conclave : Edward Berger surfe sur la vague porteuse d’une Eglise décadente

De Bruno de Seguins Pazzis à propos du film Conclave :

Alors que le pape vient de mourir d’une crise cardiaque, le cardinal Lawrence est chargé — malgré ses réticences — de superviser le prochain conclave. Il va ainsi devoir mener un groupe de cardinaux venus du monde entier dont la mission est de sélectionner le candidat à la succession du défunt pape. Ce poste de chef de l’Église catholique attire les convoitises et va intensifier les stratagèmes politiques au sein de la Curie. Lawrence va par ailleurs découvrir un secret bien caché par le précédent souverain pontife.

Avec : Ralph Fiennes (le cardinal Thomas Lawrence), Stanley Tucci (le cardinal Bellini), John Lithgow (le cardinal Tremblay), Isabella Rossellini (Sœur Agnes), Lucian Msamati (le cardinal Adeyemi), Carlos Diehz : le cardinal Benitez, Sergio Castellitto (le cardinal Tedesco), Brían F. O’Byrne (monseigneur Raymond O’Malley), Merab Ninidze (cardinal Sabbadin), Jacek Koman (archevêque Wozniak), Rony Kramer (le cardinal Mendoza), Thomas Loibl (archevêque Mandorff), Loris Loddi (le cardinal Villanueva). Scénario : Peter Straughan, d’après le roman « Conclave » de Robert Harris. Directeur de la photographie : Stéphane Fontaine. Musique : Volker Bertelmann.

Turpitudes cléricales et crise de foi… Le cinéaste allemand Edward Berger s’est fait connaître en-deçà du Rhin avec une seconde adaptation en 2022 du roman pacifiste d’Erich Maria Remarque après celle de Lewis Milestone (1930), A l’Ouest rien de nouveau. Et pour cause, puisque le film « ramasse » en 2023 quatre oscars, neuf BAFA (British Academy Film Awards) et huit Deutscher Filmpreis. Toute aussi pacifiste que le roman et que les adaptations précédentes, le cinéaste n’hésitait pas à en faire plus dans la description de l’horreur et seule la mise en images très aboutie esthétiquement et techniquement était à remarquer.

Pour son nouveau long métrage, il choisit de nouveau de mettre en scène l’adaptation d’un roman « Conclave » (2016) du britannique Robert Harris, écrivain surtout de romans historiques et de « thrillers », mais aussi journaliste et producteur de télévision. Ce faisant, Edward Berger s’appuie sur du solide : l’auteur ayant déjà six romans adaptés au cinéma dont deux par Roman Polanski, The Ghost Writer (2010) et J’accuse (2019). Le cinéaste quitte le genre du film de guerre pour passer au « thriller » politico-religieux. Cela tombe plutôt bien puisqu’il dit lui-même

«Je veux faire des choses qui me mettent au défi et me sortent de ma zone de confort. J’aime faire un nouveau film qui qui est très différent de ce que j’ai fait auparavant.»

Il choisit donc un univers totalement différent, celui feutré du Vatican qui sert déjà de cadre à une bonne quarantaine de films avant le sien. La question qui se pose est donc de savoir ce que nous apporte cette intrigue totalement romanesque qui donne pendant de longs moments l’impression de visionner un documentaire sur le déroulement d’un conclave ? Le film décrit longuement et de façon caricaturale les jeux d’influence et de pouvoirs qui s’installent et se développent autour d’un conclave entre le parti traditionaliste et le parti progressiste. Mais cela ne va pas bien loin dans l’analyse. De même, certains sujets sont présentés comme la corruption, les dérives sexuelles, le rôle des femmes dans l’église… mais sans jamais vraiment les développer ou les argumenter. Mais ce n’est qu’un « thriller » diront certains ! Admettons ! Mais alors un « thriller » bien peu haletant, construit sur une intrigue bien mince constituée de pseudos retournements de situation destinés à essayer de maintenir autant que faire se peut l’attention du spectateur. Le rythme est lent, les scènes sont longues, sans aucunes surprises comme celles des votes pour aboutir à un final dont l’improbabilité le dispute à une stupidité confondante en introduisant lourdement la question de l’ordination des femmes et celle de la place des personnes intersexes dans l’Eglise ! L’impression générale, on ne peut plus désagréable, qui se dégage très vite est que l’objet du film est de montrer des hommes d’églises peu exemplaires, remplis d’ambition, en proie au doute, bref que l’Eglise est une institution peu recommandable. Cela tourne parfois au grand ridicule comme lorsqu’on nous montre un cardinal africain qui pleure de ne pouvoir prétendre à être élu à cause d’un scandale qui le rattrape, lorsqu’un on voit un autre cardinal, celui-là, traditionaliste, auquel on prête des propos stupidement caricaturaux et violents, ou lorsqu’encore le doyen des cardinaux, personnage central du film, expose avec tout le sérieux qui convient une théorie fumeuse sur le péché de certitude et la vertu du doute.

Après avoir surfé avec A l’Ouest rien de nouveau sur la vague du pacifisme, voilà qu’Edward Berger surfe sur la vague porteuse d’une Eglise décadente qui ouvre fait le lit à un humanisme séculier post-chrétien. Autant dire qu’il faut bien toute la beauté des décors et la pourpre de ces « princes de l’église » pour dissimuler la vacuité et la mauvaise foi de l’ensemble dans de belles images du français Stephane Fontaine (De battre mon cœur s’est arrêté en 2005 et Un prophète en 2009, De rouille et d’os en 2012 de Jacques Audiard) qui n’ont toutefois rien d’extraordinaire sur le plan stylistique. Tout comme la mise en scène qui est on ne peut plus sage et classique. Le cinéaste a cependant tendance à forcer la dose et son symbolisme n’est pas des plus subtils par exemple lorsqu’une petite partie du toit de la Sixtine explose durant un vote, façon de faire entrer la lumière de Dieu au conclave ! Sans amoindrir la contribution dans des rôles de cardinaux de Stanley Tucci (Le Diable s’habille en Prada de David Frankel en 2006), de John Lithgow (Obsession de Brian De Palma en 1976) ou encore de Sergio Castellitto ( Le Sourire de ma mère de Marco Bellocchio en 2002), il faut également tout le talent de Ralph Fiennes (La Liste de Schindler de Steven Spielberg en 1993, Le Patient anglais d’Anthony Minghella en 1996, The Constant Gardener de Fernando Meirelles en 2005, Noureev de lui-même en 2018) qui porte littéralement le film sur ses épaules (à partir du troisième plan, il est de tous ou presque). Dans ce rôle de doyen du collège chargé de diriger le conclave, beaucoup auraient pu sombrer dans le ridicule. Lui, trouve toujours la bonne tonalité, ne surjoue pas ses doutes comme sa sincérité, parvient à exprimer beaucoup de choses sans avoir beaucoup de dialogue, fait deviner ses pensées sur son visage. Finalement, l’interprétation de Ralph Fiennes et une bande originale légèrement oppressante, ouvertement dramatique et parfois subtilement syncopée du pianiste et compositeur allemand Volker Bertelmann déjà à l’œuvre dans A l’Ouest rien de nouveau (2022) sont les deux éléments qui permettent d’empêcher l’assoupissement total du spectateur. Et au bout du bout, Conclave, médiocre et manichéen « thriller » papal, montre surtout que l’Eglise catholique, sa divinité et son humanité, restent une obsession et un sujet intriguant pour les cinéastes.

Bruno de Seguins Pazzis

Notre-Dame et la fin du progressisme

D’Aymeric Pourbaix dans France catholique :

Le christianisme à Gaza

Lu dans le hors-série de la revue Historia, consacré aux chrétiens d’Orient :

Ce numéro propose aussi cette frise historique :

Grand remplacement : en Angleterre aussi

Selon l’Office for National Statistics, Muhammad est le prénom le plus donné aux nouveaux-nés en Angleterre et au Pays de Galles en 2023, avec plus de 4 600 garçons enregistrés.

Si, depuis 2016, il fait partie des dix prénoms les plus populaires, il a détrôné l’année dernière Noah, jusqu’à présent grand favori des Anglais. Les prénoms Mohammed et Mohammad figurent également dans le top 100. L’Office for National Statistics fait, en effet, le choix de considérer chaque orthographe comme un prénom distinct. Chez les filles, Olivia, Amelia et Isla restent le choix le plus populaire.

En 2022, le pays a connu des chiffres records en termes d’immigration, avec 606 000 entrées nettes.

En France, on observe le même phénomène. En 2023, le prénom Mohammed se classe à la 20e position, avec 26 654 enfants enregistrés. Gabriel, Raphaël et Léo sont toujours privilégiés par les parents. Cependant, selon les départements, le prénom d’origine arabe gagne en popularité. En Seine-Saint-Denis, Mohamed reste de loin le prénom le plus populaire chez les petits garçons, devant Ibrahim et Adam.

Un ancien Black bloc témoigne : “Ces gens sont dans une vision romanesque du djihad”

Après vingt-cinq années acquises à la cause de l’extrême gauche au sein des black blocs, il s’est repenti et témoigne dans Le Figaro :

Gaspard est un pseudonyme qu’il s’est lui-même attribué pour les besoins de cette interview. Il tient à faire référence, non sans une petite note d’humour et de sarcasme, à ses anciens camarades de «lutte».

«Il n’y a qu’un antifa ou un black bloc pour s’appeler Gaspard, s’amuse-t-il. Durant toutes ces années dans ce milieu, je n’ai côtoyé presque que des Gaspard, des gosses de bourges. Les autres sont les rejetons d’anciens soixante-huitards, d’enseignants et de syndicalistes. Ils vivent dans le confort et cherchent à s’encanailler en jouant aux révolutionnaires. Ils brûlent des façades de McDo, mais n’ont aucun problème à aller manger un Big Mac quand ils se sont défaits de leurs tenues de casseur… Tous les mecs de gauche, lâche-t-il dans un éclat de rire, bouffent du McDo! »

Gaspard, lui, n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Il a grandi en banlieue au cœur d’une cité. Son engagement pour la cause anticapitaliste, il le décrit lui-même comme sincère et hérité d’un milieu familial à la conscience politique très enracinée à gauche.

«Je n’ai connu que ça. Je suis tombé dans l’extrême gauche quand j’étais tout petit. C’était un passage inévitable. J’ai passé beaucoup de temps auprès de mon grand-père qui, lors des réunions familiales, nous racontait l’histoire du Front populaire. À chaque déjeuner du dimanche, on ne parlait que de la gauche, c’est tout juste si on ne consacrait pas une prière à Léon Blum. Il n’y avait pas de débat sur le vote. Il fallait qu’il soit le plus rouge possible. Si quelqu’un avait le malheur de dire que la droite pouvait avoir de bonnes idées, cette personne était assurée de se prendre l’entrecôte en pleine figure !»

Biberonné à ces valeurs, l’adolescent grandit convaincu de la nécessité de s’inscrire dans la lutte contre l’oppresseur capitaliste. Il tâtonne au début, ne sachant comment intégrer cette nébuleuse qu’il ne connaît pas très bien. Il commence par le graffiti en vandalisant des murs ou des devantures, puis il accompagne quelques-uns de ces militants pour saccager des distributeurs de billets de banque. À la fin, il se retrouve encagoulé dans les manifestations.

«Le glissement s’est fait tout doucement d’une action à l’autre, explique-t-il. Ça s’est mis en place lorsque j’ai eu 14 ans et que je commençais à être un peu plus structuré idéologiquement et politiquement. J’étais un black bloc et ma mission consistait dorénavant à me concentrer sur la destruction des symboles du capitalisme ou à créer des TAZ (Temporary Autonomous Zones) en occupant des lieux. J’ai fait ça pendant vingt-cinq ans, et j’étais sincèrement convaincu de la justesse de mon engagement. »

Depuis près d’un an, Gaspard s’est retiré de ce milieu. Il se décrit comme réveillé brutalement d’un état de torpeur, comme s’il avait été sous l’emprise d’une secte. L’émotion le submerge. Il lui faut, pendant de longues minutes, retenir ses larmes pour expliquer ce cheminement. L’ampleur de la secousse de la rupture est, selon lui, à la hauteur de «la trahison».

« Au lendemain du 7 octobre et des attaques du Hamas en Israël, je me suis pris un mur en pleine figure, celui de l’antisémitisme qui s’est exprimé. Le plus grave, c’est la soumission à l’islamisme. Ces gens sont dans une vision romanesque du djihad avec les yeux qui brillent de fascination. Ils sont dingues. Les entendre dire que ces actes de barbarie s’apparentaient à ceux de la Résistance, c’était intolérable. »

Le choc est tel que son seul retrait de cette nébuleuse violente d’extrême gauche ne suffit pas. Il ressent le besoin de faire un travail d’introspection pour se reconstruire. Il ne s’agit pas pour Gaspard de renier son passé. Au contraire, il le regarde en face pour mieux avancer. Son honnêteté est à la fois touchante et déroutante. Il ne tente pas de minimiser les actes de violence auxquels il a participé lors des manifestations. Il décrit d’ailleurs, avec force détails, la façon dont chaque action est organisée.

« Je n’étais pas un antifa, insiste Gaspard : eux, leur spécialité, c’est la chasse aux fachos d’extrême droite. Ces mecs sont dangereux et m’ont toujours fait peur. Ils sont capables de suivre quelqu’un pour le coincer et se mettre à dix sur lui pour le tabasser. Cette nébuleuse antimondialiste, anticapitaliste se divise en réalité en divers groupes affinitaires : les antifas, les trotskistes , les black blocs, les écolos radicaux, etc.»

Il reprend :

« Moi, j’étais un black bloc. À force de casser et de me prendre pour le Che, j’ai fini par être validé et je me suis retrouvé à des sommets du G20 où se réunissaient des groupes venus de toute l’Europe. Les opérations, lors de ces événements, sont particulièrement organisées. Il y a du repérage en amont. Les leaders, qui n’ont jamais plus d’une trentaine d’années, se réunissent dans un lieu jalousement gardé. Là, toutes les décisions stratégiques sont prises. Ils désignent les personnes et les lieux à cibler. Je me suis souvent interrogé sur l’éventualité de fuites venant des milieux politiques. Car ils sont trop bien informés. Ils savent très bien où certaines personnalités importantes sont logées. Ils visent leurs hôtels pour arriver avant elles, taguer les lieux ou parfois y mettre le feu. Il s’agit pour eux de marquer symboliquement le périmètre. »

Gaspard raconte aussi comment la vie d’un black bloc nécessite une certaine organisation logistique et vestimentaire.

Pour cela, la mise à sac des magasins est essentielle, mais pas anarchique. Si les boutiques de luxe, lors des manifestations, sont souvent saccagées, elles ne sont pas pillées. Cette seconde phase, selon lui, serait l’œuvre d’opportunistes.

«Un black bloc, s’il part avec un sac Vuitton sous le bras, c’est pour y mettre le feu, filmer la scène et la poster sur les réseaux sociaux. Les hommes en noir, affirme-t-il, pillent, mais avec un code d’honneur. Il faut que le vol serve à la cause. On cible les enseignes de sport pour les vêtements car en manif on porte plusieurs couches pour pouvoir se défaire de nos tenues et ne pas être identifiés par la police. On peut dévaliser un supermarché car la nourriture va nous servir. On prend dans les magasins de bricolage pour s’équiper en outillage nécessaire à la casse, comme des marteaux ou des pinces pour forcer les devantures. Les extincteurs nous sont aussi très utiles. S’ils sont vidés sur tous les lieux des exactions, ce n’est pas pour s’amuser ou éteindre les incendies mais pour nettoyer la scène de crime. Cela empêche toute prise d’empreintes digitales ou d’ADN. »

Derrière ces scènes de chaos et de violence retransmises en boucle par les chaînes d’information lors des débordements en marge des manifestations, Gaspard décrit une mécanique bien huilée, une méthodologie et même une discipline. Après avoir cassé, frappé, saccagé et mis le feu, les casseurs obéissent aux meneurs lorsque ceux-ci décident que l’opération est terminée. Le message passe par un cri de ralliement qu’eux seuls reconnaissent.

«À ce moment, tout le monde se débarrasse de ses vêtements pour ne pas être reconnu par la police ou piégé par les traces de paintball balancé par les flics pour marquer les casseurs. On brûle tout. On marche tranquillement pour se retrouver, comme si de rien n’était, à côté des mecs de la CGT avec leurs merguez . »

Transgression ultime dans son chemin vers la rédemption et le rejet de cette idéologie d’extrême gauche, Gaspard a créé une entreprise. Il est devenu, comme il le dit avec humour, « un affreux capitaliste » et assume pleinement sa décision de rompre.

« L’extrême gauche, LFI en tête, a fait tomber les digues de la laïcité en s’alliant avec les islamistes. Ces mecs sont un danger pour le pays. Je ne leur pardonnerai jamais cette trahison. »

Abbé Claude Barthe : Pour une vraie réforme de l’Église

Dans cet entretien passionnant réalisé par Victor Aubert, Directeur général de l’Association Culturelle d’Education Intégrale (ACEI), l’abbé Claude Barthe, prêtre et expert reconnu de l’Église, partage sa vision des défis actuels et des réformes nécessaires pour l’avenir du catholicisme. Auteur de nombreux ouvrages, dont L’Église Demain – Pour une vraie réforme, il aborde des thèmes essentiels tels que la liturgie, la crise de l’Église, Vatican II, et le rôle des catholiques dans le monde d’aujourd’hui.

Quelques sujets abordés :

  • Pourquoi la liturgie est-elle le cœur battant de l’Église et en quoi est-elle malade aujourd’hui ?
  • Le “ralliement” : un concept clé pour comprendre l’évolution de l’Église face à la modernité.
  • Vatican II : un tournant historique, mais aussi le symptôme d’une faiblesse face au monde moderne.
  • La coexistence difficile entre le rite tridentin et le rite ordinaire.
  • Comment redonner vie à la liturgie dans une société sécularisée ?
  • Le rôle politique des catholiques aujourd’hui : entre engagement et fidélité à la vision chrétienne.
  • Un message d’espérance pour les jeunes générations.

L’abbé Barthe, connu pour ses analyses précises et sans concession, nous invite à réfléchir sur l’avenir de l’Église, avec un regard critique mais toujours tourné vers l’espérance chrétienne.

  • 0:00 Introduction
  • 1:49 Pourquoi la liturgie est-elle si importante ?
  • 7:48 Le concept de “ralliement” et ses implications.
  • 19:24 Vatican II : crise ou basculement inévitable ?
  • 30:53 Les deux rites et l’unité de l’Église.
  • 38:36 Redonner vie à la liturgie : des conseils concrets.
  • 40:16 Les catholiques et la politique : défis contemporains.
  • 50:49 Une liturgie unique à l’avenir (vers la réforme de la réforme) ?
  • 53:27 Message d’espérance pour les jeunes catholiques.

Mais qu’est-il vraiment reproché aux catholiques identitaires ?

Dans La Nef, Elisabeth Geffroy s’en prend à ce nouveau péché, affublé à certains catholiques. Extrait :

Mais qu’est-il vraiment reproché aux catholiques identitaires ? D’être « le symbole d’une dérive », celle d’un catholicisme de fermeture, de repli, par opposition au « catholicisme d’ouverture » (si l’on en croit un article de Libération publié en mars 2022 sur la Communauté Saint-Martin – nos chasseurs d’identitaires ne semblent d’ailleurs pas trop perturbés à l’idée de parler dans les termes initialement imposés par des ennemis revendiqués de la foi chrétienne; c’est fort dommage, cela aurait pu leur mettre la puce à l’oreille). Les « catholiques identitaires » sont aussi accusés d’absolutiser leur appartenance nationale et/ou religieuse au point de perdre la notion du relatif, au point de déconsidérer les autres cultures ou croyances, au point d’en faire l’unique objet de leur combat politique. Ou d’instrumentaliser la foi dans le Christ ou de la réduire à une défense civilisationnelle, à la promotion de la culture qui est fille du christianisme. Ou parfois simplement de défendre les racines chrétiennes de notre continent. Le spectre est large – et largement arbitraire. Et le problème manifeste.

La grosse part de ces usages renvoie en fait à la méthode habituelle d’une certaine gauche: invectiver pour criminaliser ou culpabiliser une opinion qui relève de la contingence et devrait faire l’objet de débats, non de blâme moral. Et au-delà même du fait que cette disqualification coupe l’herbe sous le pied de l’argumentation (qui n’a même plus besoin d’exister), les mots ne manquent pas si l’on tient tant à pointer certains défauts qui peuvent réellement exister: idolâtres, cœurs endurcis, égoïstes, esprits confus, hypocrites, fanatiques… Mais non, certaines voix et certaines plumes préfèrent le « mot-signal » qui clignote en rouge, et nous trouvent des « identitaires » derrière chaque pierre. C’est une paresse intellectuelle terrible que de succomber à un terme fourre-tout qui regroupe dans le même concept infamant des positions très différentes et fait obstacle à l’exercice normal de la pensée. En analysant le procès d’Eichmann, Hannah Arendt avait remarqué qu’il s’exprimait beaucoup par des clichés de langage, des expressions toutes faites utilisées mécaniquement, et que cela paralysait son imagination, l’enfermait d’autant plus dans son refus d’interroger la nature de ses actes. Renoncer au juste mot, c’est déjà préparer la défaite de la pensée. Toutes choses égales par ailleurs, sa leçon est claire: si l’on veut faire œuvre de pensée, on ne peut jamais se résoudre à confier notre discours à des mots qui ne sont qu’une lâche facilité de langage, une façon d’obscurcir la réalité au lieu de l’éclairer. À quoi bon prendre la plume si c’est pour reprendre à son compte et alimenter les confusions et simplifications qui abîment déjà le débat public ?

Quand on songe à tout ce que le beau mot d’identité charrie, on se dit que l’urgence devrait être à sauver son adjectif plutôt qu’à le salir. Car l’identité est chose noble et estimable, elle est ce qui nous permet de nous situer dans le grand monde des hommes, de ressaisir notre part d’héritage, d’appréhender ce qui nous singularise, ce qui nous est essentiel, ce qui demeure par-delà les changements continus, de tracer nos contours de façon à n’être pas un rien, ni un magma indéterminé: autant de choses qui devraient nous faire chérir l’identité et ne pas céder le monopole du terme à ceux qui la conspuent (ou la dévoient). Et ce d’autant plus quand on se dit de gauche et soucieux des pauvres qui nous entourent. Z. Bauman l’avait fort bien expliqué: l’élite anywhere tendanciellement « extra-territoriale » et « sécessionniste » peut jouer avec différentes identités et piocher les ingrédients de l’une ou de l’autre à sa guise, se servant dans le grand supermarché mondial des identités; les somewhere, les « gens du coin », ceux qui n’ont pas bougé quand tout a bougé autour d’eux, n’ont, pour leur part, qu’une seule identité disponible, celle de leur lieu, elle est tout à quoi ils peuvent se raccrocher, elle est tout ce qu’il leur reste d’un peu stable et permanent dans la liquéfaction de notre monde et tout ce par quoi ils peuvent se sentir appartenir à une communauté humaine finie. Dès lors, pourquoi dépenser autant d’efforts à mépriser les « tendances identitaires » au lieu d’œuvrer à consolider et réhabiliter nos identités (nationale, religieuse, culturelle) bien mal en point, actuellement fort peu conquérantes ou arrogantes, et qui sont le trésor le plus précieux des petites gens et de chacun? Mais il est vrai que cela requiert davantage d’imagination.

L’Université du Minnesota propose des “poupées de genre” avec l’argent des contribuables

Le Centre national pour la Santé du Spectre de Genre (NCGSH) de l’Université du Minnesota, financé par les contribuables, a lancé un projet visant à affirmer que “toutes les identités de genre et les expressions de genre sont valides”. Le site web du projet décrit ces “poupées de genre” comme des “poupées en papier classiques” pour lesquelles “les enfants peuvent choisir des corps, des organes génitaux, des vêtements et d’autres accessoires pour visualiser leur anatomie et leurs genres”. “Ces poupées ont été conçues par des artistes transgenres et de genres divers”, se vante l’activiste Ashley Finch, qui qualifie les poupées de “outil thérapeutique pour les enfants transgenres et de genres divers pour explorer comment ils se voient ou comment ils aimeraient se voir en termes d’identité de genre et d’expression de genre”. Le compte de médias sociaux Libs of TikTok a posté la vidéo sur X le lundi.

Source

La République macroniste dans ses oeuvres

Les démissions s’enchaînent au Conseil départemental de la Somme.

Mercosur : Emmanuel Macron doit interrompre la participation de la France aux négociations sur le prochain budget annuel de l’UE

La Commission européenne a annoncé l’aboutissement des négociations avec le Mercosur sur un accord de libre-échange. Ursula von der Leyen a salué un texte équilibré répondant aux préoccupations agricoles européennes.

Emmanuel Macron et son gouvernement ont jugé l’accord “inacceptable en l’état”. L’opposition politique française, de LFI au RN, accuse le président de ne pas défendre suffisamment les intérêts agricoles nationaux. Le secteur agricole français, par la voix de la FNSEA, dénonce un “coup de poignard” porté aux agriculteurs et envisage un durcissement de sa mobilisation contre cet accord controversé.

Marine Le Pen a déclaré sur X :

Alors même que l’Assemblée nationale a rejeté le traité de libre-échange avec le Mercosur, la Commission européenne, s’essuyant les pieds sur le vote souverain des députés, impose son diktat. Ce coup de poignard dans le dos du peuple français est une menace sans précédent contre notre démocratie et une fuite en avant autoritaire que la France ne peut tolérer.

Marion Maréchal estime que la France doit bloquer le prochain budget de l’Union européenne pour répondre à la provocation d’Ursula von der Leyen :

Ursula von der Leyen vient d’annoncer, depuis l’Uruguay, la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.

La présidente de la Commission européenne a choisi de mépriser la parole de la France qui n’a cessé de répéter qu’elle s’opposerait à cet accord. Un défi politique qui s’ajoute au déséquilibre commercial d’un texte qui sacrifie l’agriculture française pour exporter des voitures allemandes.

C’est un rapport de force politique qu’elle engage contre tous les Français, massivement hostiles à l’ouverture de nos marchés à une concurrence déloyale, mortifère pour notre secteur agricole et périlleuse pour notre santé publique.

Les partis politiques français s’opposent unanimement à la conclusion de ce traité. S’il s’inclinait devant la pression d’Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron approuverait un véritable coup de force en faveur du centralisme bruxellois.

Contributrice nette au budget de l’UE, la France a tous les moyens d’empêcher la ratification de cet accord au Conseil. Emmanuel Macron doit interrompre toute participation de la France aux négociations sur le prochain budget annuel de l’Union européenne.

Alors que la Commission européenne entend bafouer l’intérêt, la souveraineté et la place de la France, le chef de l’État n’a pas d’autre choix que de ne rien céder dans le rapport de force politique qui nous est imposé par Bruxelles.

D’un accord commercial déjà désastreux, Ursula von der Leyen a décidé de faire du traité avec le Mercosur une étape supplémentaire d’asservissement des nations européennes à un super État bruxellois.

Pour une fois en sept ans, Emmanuel Macron doit être à la hauteur de sa mission. C’est l’avenir politique de toute la France qui est en jeu.

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