La joie de Pâques : Regina caeli
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« Cette prière joyeuse est adressée à Marie, mère du Ressuscité, et depuis 1742, elle est traditionnellement chantée ou récitée durant le temps pascal, c’est-à-dire du dimanche de Pâques jusqu’au jour de la Pentecôte, en remplacement de l’Angelus. Sa composition remonte au Xe siècle, mais son auteur demeure inconnu. Selon la tradition, le pape Grégoire le Grand, un matin de Pâques à Rome, aurait entendu des anges chanter les trois premières lignes du Regina caeli, auxquelles il aurait ajouté la quatrième. Une autre théorie attribue l’antienne au pape Grégoire V. La mélodie en usage remonte au XIIe siècle, mais a été simplifiée au XVIIe. » (gregorianum.org)
« Il est clair que cet événement n’est pas un quelconque miracle du passé, dont l’existence pourrait nous être, en définitive, indifférente. Il s’agit d’un saut qualitatif dans l’histoire de l’évolution et de la vie en général, vers une vie future nouvelle, vers un monde nouveau qui, en partant du Christ, pénètre déjà continuellement dans notre monde, le transforme et l’attire à lui. Mais comment cela se produit-il ? Comment cet événement peut-il effectivement m’arriver et attirer ma vie vers lui et vers le haut ? Dans un premier temps, la réponse pourrait sembler surprenante, mais elle est tout à fait réelle: un tel événement me rejoint à travers la foi et le Baptême. C’est pourquoi le Baptême fait partie de la Veillée pascale, comme le souligne aussi, au cours de cette célébration, le fait que soient conférés les Sacrements de l’Initiation chrétienne à quelques adultes provenant de différents pays. Le Baptême signifie précisément ceci, qu’il ne s’agit pas d’un événement du passé, mais qu’un saut qualitatif de l’histoire universelle vient à moi, me saisissant pour m’attirer. Le Baptême est quelque chose de bien différent qu’un acte de socialisation ecclésiale, qu’un rite un peu démodé et compliqué pour accueillir les personnes dans l’Église. Il est encore bien plus que le simple fait d’être lavé, qu’une sorte de purification et d’embellissement de l’âme. Il est vraiment mort et résurrection, renaissance, transformation en une vie nouvelle. »
Mariage blanc : bras de fer entre un maire et la justice
Le maire de Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, refuse de marier deux personnes, dont un Tunisien en situation irrégulière, car il suspecte une union « de complaisance ». Mais le parquet lui impose de célébrer le mariage.
Le maire LR Marlène Mourier assure au procureur de Valence que l’homme avait « avoué » lors d’un entretien préalable, qu’il « veut se marier pour les papiers ».
Le parquet lui a répondu que l’enquête de police n’ayant pas permis de démontrer l’insincérité de ce mariage, il ne pouvait s’y opposer, invoquant « la liberté de se marier qui est reconnue comme une liberté fondamentale ».
Marlène Mourier rétorque :
« Il n’y a pas eu d’enquête de police » ou alors « bâclée », « en le célébrant, je me rendrais complice de violation d’une règle de droit et de manipulation de l’institution du mariage ». « Le procureur m’a dit que si je ne les mariais pas, je serais poursuivie », « qu’il poursuive ! » « On ira s’expliquer devant les tribunaux, il faut que ça permette de libérer la parole d’autres maires ».
Face au maire de Béziers, Robert Ménard, qui va être jugé en correctionnelle pour avoir refusé un mariage à un Algérien sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), Emmanuel Macron a jugé que ce cas était « ubuesque parce que le droit est mal fait ».
21 mai: conférence sur l’euthanasie à Bruxelles
On nous prie d’annoncer la prochaine conférence organisée par Identité et Libertés sur l’euthanasie à Bruxelles:
Pour s’inscrire, c’est ici.
I-Média : Macron sur les rails médiatiques d’une communication à haut risque
Cette semaine, Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin analysent la stratégie médiatique d’Emmanuel Macron, entre mises en scène controversées et interviews polémiques. Au programme :
L’image de la semaine : Le “narcogate” diplomatique
L’occasion de revenir sur la vidéo devenue virale où Emmanuel Macron cache un mouchoir lors d’une réunion internationale : une polémique artificielle pour masquer les vrais enjeux !
Le dossier du jour : Macron sur TF1, le show de la dernière chance ?
Retour sur l’interview marathon face à des influenceurs et des membres de la société civile comme Tibo InShape, Robert Ménard ou Salomé Saqué. Un spectacle innovant certes, mais pénible même pour la presse habituellement acquise à la cause du président et surtout une chute vertigineuse des audiences avec seulement 5,78 millions de téléspectateurs.
Les pastilles de l’info :
– 3ème mandat pour Delphine Ernotte : France Télévisions enterre le pluralisme
– Pompiers lynchés en Haute-Savoie : le député LFI Coquerel met la faute sur les films d’action !
– Tentative d’enlèvement à Paris : faut-il une rubrique “insécurité” dans les médias ?
– Des marches “LGBT” repeintes en blanc : quand l’immigration efface le wokisme
Portrait piquant : François Bousquet
Le journaliste et auteur du livre “Le racisme antiblanc” (éd. La Nouvelle Librairie) démasqué par l’Observatoire du journalisme.
15 mai 1891 : publication de l’encyclique Rerum Novarum par le pape Léon XIII
Elle est à lire ici. En voici un extrait :
Aussi bien que la société civile, la famille, comme Nous l’avons dit plus haut, est une société proprement dite, avec son autorité propre qui est l’autorité paternelle. C’est pourquoi, toujours sans doute dans la sphère que lui détermine sa fin immédiate, elle jouit, pour le choix et l’usage de tout ce qu’exigent sa conservation et l’exercice d’une juste indépendance, de droits au moins égaux à ceux de la société civile. Au moins égaux, disons-Nous, car la société domestique a sur la société civile une priorité logique et une priorité réelle, auxquelles participent nécessairement ses droits et ses devoirs. Si les citoyens, si les familles entrant dans la société humaine y trouvaient, au lieu d’un soutien, un obstacle, au lieu d’une protection, une diminution de leurs droits, la société serait plutôt à rejeter qu’à rechercher.
C’est une erreur grave et funeste de vouloir que le pouvoir civil pénètre à sa guise jusque dans le sanctuaire de la famille. Assurément, s’il arrive qu’une famille se trouve dans une situation matérielle critique et que, privée de ressources, elle ne puisse d’aucune manière en sortir par elle-même, il est juste que, dans de telles extrémités, le pouvoir public vienne à son secours, car chaque famille est un membre de la société. De même, si un foyer domestique est quelque part le théâtre de graves violations des droits mutuels, il faut que le pouvoir public y rétablisse le droit de chacun. Ce n’est point là empiéter sur les droits des citoyens, mais leur assurer une défense et une protection réclamées par la justice. Là toutefois doivent s’arrêter ceux qui détiennent les pouvoirs publics’ la nature leur interdit de dépasser ces limites.
L’autorité paternelle ne saurait être abolie ni absorbée par l’Etat, car elle a sa source là où la vie humaine prend la sienne. ” Les fils sont quelque chose de leur père. ” Ils sont en quelque sorte une extension de sa personne. Pour parler exactement, ce n’est pas immédiatement par eux-mêmes qu’ils s’agrègent et s’incorporent à la société civile, mais par l’intermédiaire de la société familiale dans laquelle ils sont nés. De ce que ” les fils sont naturellement quelque chose de leur père, ils doivent rester sous la tutelle des parents jusqu’à ce qu’ils aient acquis l’usage du libre arbitre. ” (7) Ainsi, en substituant à la providence paternelle la providence de l’Etat, les socialistes vont contre la justice naturelle et brisent les liens de la famille.
Mais on ne voit que trop les funestes conséquences de leur système: ce serait la confusion et le bouleversement de toutes les classes de la société, l’asservissement tyrannique et odieux des citoyens. La porte serait grande ouverte à l’envie réciproque, aux manoeuvres diffamatoires, à la discorde. Le talent et l’esprit d’initiative personnels étant privés de leurs stimulants, la richesse, par une conséquence nécessaire, serait tarie dans sa source même. Enfin le mythe tant caressé de l’égalité ne serait pas autre chose, en fait, qu’un nivellement absolu de tous les hommes dans une commune misère et dans une commune médiocrité.
De tout ce que Nous venons de dire, il résulte que la théorie socialiste de la propriété collective est absolument à répudier comme préjudiciable à ceux-là mêmes qu’on veut secourir, contraire aux droits naturels des individus, comme dénaturant les fonctions de l’Etat et troublant la tranquillité publique. Que ceci soit donc bien établi : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l’inviolabilité de la propriété privée.
Pfizergate : Mauvaise nouvelle pour Ursula von der Leyen
Dans l’affaire des échanges de SMS entre la présidente de la Commission européenne et l’entreprise pharmaceutique Pfizer au sujet des vaccins, la justice vient de donner tort à Ursula von der Leyen dans son litige avec un journaliste du New York Times.
L’affaire a pour origine le refus pour la correspondante du New York Times de l’époque, Matina Stevis-Gridneff, d’avoir accès aux SMS échangés entre la numéro un de la Commission européenne et Albert Bourla, le PDG du groupe pharmaceutique.
La Cour de Justice de l’UE a annulé la décision de la Commission européenne qui avait refusé au New York Times l’accès à tous les messages échangés entre la présidente Ursula von der Leyen et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, entre le 1er janvier 2021 et le 11 mai 2022. Selon le Tribunal de première instance, les réponses fournies par la Commission tout au long de la procédure concernant les SMS demandés « sont fondées soit sur des suppositions, soit sur des informations mutables ou inexactes », outre le fait que la Commission « n’a pas fourni d’explications plausibles pour justifier la non-possession des documents demandés ».
A l’heure actuelle, la Commission peut décider de contester cette décision devant la Cour dans un délai de deux mois et dix jours ou décider de respecter le principe de l’accès aux documents demandés. Pour la présidente von der Leyen, la décision de la Cour est certainement une sorte de « gifle » sur le plan personnel et politique.
Propagande LGBTQXYZ envers les enfants à Nice
Une vidéo tournée lors du Rainbow Festival, organisé samedi par le Centre LGBTQIA+ Côte d’Azur avec le soutien de la mairie, dénonce un «événement scandaleux». Christian Estrosi et les organisateurs fustigent une «entreprise de désinformation» et annoncent des poursuites.
🔴 ALERTE INFO | « Gorge profonde, livres pornographiques, propagande… » Le collectif Éros de Yohan Pawer a infiltré un pique-nique de DRAGQUEENS à destination des enfants dans la ville de Nice.
pic.twitter.com/UZ5CkTUGos— SIRÈNES (@SirenesFR) May 11, 2025
Le Rainbow Nice Festival visait à promouvoir l’inclusion et la lutte contre les discriminations. Un « village arc-en-ciel » en plein centre-ville. La section niçoise du collectif Eros, qui se présente comme un groupement d’«homosexuels de droite», indique que derrière cette cause, c’est un véritable entreprise de propagande immonde, mêlant enfants et contenus inadaptés. Ainsi un stand du Planning familial proposait des brochures abordant notamment les infections sexuellement transmissibles ou la diversité de genre, ainsi que des préservatifs en libre accès. La vidéo évoque également un «pique-nique drags» et un stand de livres sur lequel des ouvrages pornographiques étaient mis en avant.
Pour se défendre, l’association ne nie pas les faits mais affirme que les contenus scandaleux étaient présentés sur des stands séparés de l’espace enfants… De leur côté, les membres du collectif Eros maintiennent leurs accusations.
Pour les enfants il y avait un espace “Rainbow Pitchouï” avec des jeux, des histoires et même une vraie licorne gonflable (rose, évidemment). Deux papas, deux mamans, un tonton cool ou une mamie rock’n roll… La librairie, avec les livres pour enfants qui montrent pourquoi c’est mieux d’avoir deux papas ou deux mamans, et qui expliquent aux plus grands « comment sortir de l’hétérosexualité ». Et le stand du Planning familial, qui fait sa propagande non seulement pour l’avortement des femmes mais aussi pour l’accouchement des hommes.
🚨DragQueens avec des gosses de 5 ans, Christian Estrosi qui porte plainte contre moi…
Mon coup de gueule sur Sud Radio pic.twitter.com/u2KVeTlL30
— Yohan Pawer (@YohanPawerF) May 13, 2025
Ce qui explique l’attirance des jeunes pour le pèlerinage de Chrétienté
Le président de l’association Notre-Dame de Chrétienté, Philippe Darantière, a été interrogé dans France catholique pour présenter le 43e pèlerinage de Pentecôte de Paris à Chartres. Extrait :
Il y a toujours beaucoup de jeunes parmi ces marcheurs. Comment expliquez-vous ce succès ?
Ce qui explique, en partie, leur attirance pour ce pèlerinage, c’est qu’il permet de vivre une expérience multiforme. D’abord, c’est une ascèse, une pénitence même : un véritable effort qui n’a de sens que parce qu’il est porté spirituellement.
Pour les jeunes, c’est aussi un moment intense d’amitié chrétienne ! L’effort d’une marche de 100 kilomètres ne serait pas tenable par le plus grand nombre s’il n’y avait pas cette dimension de fraternité vécue pendant ces trois jours. J’ajouterais aussi la formation : pendant trois jours, ils peuvent approfondir un thème, se former, réfléchir…
Ensuite, il y a évidemment l’expérience de la prière, qui est le cœur nucléaire de ce pèlerinage, et qui revêt sur la route vers Chartres la forme de la liturgique traditionnelle, qui est aussi un enrichissement. Que l’on en soit familier ou qu’on la découvre, l’expérience est marquante.
Les inscriptions des pèlerins sont bouclées. Mais on me signale que les Soutiens cherchent toujours quelques bénévoles, au pôle santé (un médecin, deux kinés ou ostéopathes, et un pharmacien), des titulaires du permis BE (permettant de tirer des remorques), quelques personnes ayant un peu d’expérience en sono et vidéo…. Ecrire à rh@nd-chretiente.com
“Refusons de vivre dans une société qui tue les plus faibles”
Appel de l’abbé Raffray à la mobilisation contre l’euthanasie :
La CPAM du Bas-Rhin condamnée à rembourser l’opération d’une femme qui se prend pour un homme
Une femme, qui contestait en justice le refus de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Bas-Rhin de prendre en charge sa mastectomie (l’ablation des seins), a obtenu gain de cause.
Cet étudiante strasbourgeois, de sexe féminin à la naissance, a commencé sa transition en 2017. D’abord une transition sociale, en l’annonçant à ses proches, puis une transition administrative avec un changement de prénom et d’état civil, enfin une transition médicale, avec la prise d’un traitement hormonal en juin 2022 puis la mastectomie.
Elle a déposé une demande d’affection longue durée afin de bénéficier d’une prise en charge totale de soins, notamment chirurgicaux. Mais elle s’est vu opposer un refus partiel du médecin-conseil et a saisi la commission de recours amiable en novembre 2022, qui a refusé sa demande en janvier 2023.
Lors de l’audience, la représentante de la CPAM a fait valoir que la décision de la caisse se fondait sur un « avis médical ».
Le juge a finalement ordonné à la CPAM de prendre en charge l’intervention chirurgicale de mastectomie.
Des centaines de juristes se mobilisent contre l’euthanasie
Une tribune collective a été signée par 575 juristes (universitaires, avocats comme l’excellent Jérôme Triomphe, magistrats, notaires etc.) hostiles à l’euthanasie et à l’aide à mourir. Elle a été publiée hier dans Le Figaro. C’est l’une des tribunes de juristes ayant reçu le plus de signatures depuis fort longtemps :
Depuis plusieurs années, la situation tragique de compatriotes confrontés à des maladies incurables, à de grandes souffrances ou à des fins de vie éprouvantes a légitimement ému l’opinion publique. Face à de tels drames et de telles blessures, qu’elles touchent des proches ou des inconnus, nul ne saurait demeurer insensible. En de telles circonstances, la puissance publique a le choix entre deux solutions : donner au corps médical les moyens satisfaisants pour accompagner la vie souffrante ou finissante et en soulager les douleurs (ce que l’on appelle les «soins palliatifs»), ou bien permettre que ces vies abîmées soient écourtées, c’est-à-dire que la mort soit administrée au patient, soit par le requérant lui-même (suicide assisté) soit par un soignant (euthanasie). Si la France fut précurseur en matière de soins palliatifs, elle souffre aujourd’hui d’un manque criant de moyens permettant à chacun d’en bénéficier et s’engage sur le chemin de la régression.
En effet, une nouvelle proposition de loi ouvrant «l’aide à mourir» a été déposée, discutée et adoptée en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale le 2 mai 2025. Le texte est discuté en hémicycle avant d’être envoyé au Sénat. Professionnels du droit – universitaires, magistrats, avocats, notaires, juristes –, nous alertons nos concitoyens sur l’injustice qui consisterait à qualifier la mort de soin, et les graves conséquences qu’un tel bouleversement de notre ordre juridique ne saurait manquer de susciter dans notre société déjà fracturée.
En son principe, la proposition de loi ouvrant «l’aide à mourir» constitue une rupture sociale et anthropologique majeure. Le suicide assisté et l’euthanasie deviendraient un «droit» opposable. La vocation des médecins et des infirmiers est de soigner, d’accompagner, de soulager ; non de donner la mort. Ce texte met en péril le caractère irremplaçable et précieux de chaque vie humaine et modifie la perception que la société a du médecin. En effet, administrer la mort, c’est subvertir le geste médical, en le rendant mortifère.
En outre, cette légalisation du «suicide assisté» interroge quant aux contours de l’assistance à personne en danger. Du reste, si la volonté de mourir devient cardinale, au nom de quoi pourrait-on continuer à s’opposer au suicide tout court ? Qu’adviendra-t-il, demain, du délit de provocation au suicide (actuellement puni de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende aux termes de l’art. 223-13 du Code pénal) ? Pis, deviendrait-on soi-même fautif en tentant de sauver un candidat au suicide (quelqu’un se jetant d’un pont), au prétexte que l’on ferait obstacle à l’accomplissement de sa volonté ? Il existe ici une aporie majeure. Et parce qu’il sera avalisé par l’État, ce choix de mourir nous concernera tous.
Nos législateurs sont si conscients de l’injustice de leur proposition qu’ils n’osent nommer ce dont ils parlent. Le terme de «mort» n’est que très peu employé : une seule fois dans l’exposé des motifs, mais aussi dans un amendement orwellien adopté en commission, réputant «décédée de mort naturelle la personne dont la mort résulte d’une aide à mourir» ! Quant aux expressions de «suicide» ou d’«euthanasie», réputées effrayantes, elles sont absentes. C’est à pas feutrés que se prépare l’administration de la mort. Mort qui, pourtant, devient une option «thérapeutique» parmi d’autres.
Certes, en l’état du texte, les médecins ne seraient pas forcés de pratiquer l’euthanasie, l’objection de conscience leur étant garantie (aux termes de l’article 14, qui oblige néanmoins le médecin objecteur à orienter le patient vers un médecin pratiquant l’euthanasie). Néanmoins, cette clause de conscience est déniée aux pharmaciens. Concrètement, un pharmacien serait forcé de préparer la substance létale pour un patient. Applaudis il y a peu pour leur dévouement, certains professionnels de santé seront donc privés d’une liberté essentielle dans un État de droit : la liberté de conscience.
Injuste en son principe, la proposition de loi ouvrant «l’aide à mourir» démontre par ses modalités qu’il ne saurait y avoir d’«euthanasie éthique». Quant aux conditions d’accès d’abord (article 4) : pourra être euthanasié un Français majeur souffrant d’une «affection grave et incurable, qui engage le pronostic vital, en phase terminale ou avancée». Or une maladie telle que le diabète entre dans le champ de cette définition. Les dérives sont donc immédiatement perceptibles. Par ailleurs, en commission, un amendement tendant à interdire le recours à l’euthanasie ou au suicide assisté aux personnes déficientes intellectuellement a été tout simplement rejeté.
Le texte se distingue en outre par le peu de rigueur entourant les modalités de contrôle des euthanasies et suicides assistés. Ubuesque, l’article 12 de la proposition de loi dispose ainsi que «la décision du médecin se prononçant sur la demande d’aide à mourir ne peut être contestée que par la personne ayant formé cette demande, devant la juridiction administrative, selon les dispositions de droit commun». Attend-on que le patient décédé aille ester en justice post-mortem ? D’autant que la commission des affaires sociales a rejeté un amendement tendant à ce que la demande d’euthanasie soit exprimée par écrit. De même, l’article 15 institue un contrôle assumé par une «commission de contrôle et d’évaluation». Mais ce contrôle est réalisé a posteriori, c’est-à-dire après l’administration de la mort. Espère-t-on que cette commission puisse ressusciter les morts ? En pratique il n’y a aucun garde-fou.
Juristes, nous sommes particulièrement inquiets à la lecture de l’article 17 de la proposition de loi («Dispositions pénales»). Cet article institue un délit d’entrave (adopté en commission). Celui-ci se distingue par son caractère répressif (un an d’emprisonnement, 15 000 euros d’amende). Surtout, le délit d’entrave est fort largement entendu :
«est puni […] le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur l’aide à mourir par tout moyen, y compris par voie électronique ou en ligne, notamment par la diffusion ou la transmission d’allégations ou d’indications de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur les caractéristiques ou les conséquences médicales de l’aide à mourir».
Concrètement, alerter sur «les conséquences médicales de l’acte» – c’est-à-dire sur la mort – serait constitutif d’un délit d’entrave. Demain, sera-t-on condamné pour avoir osé rappeler que l’euthanasie constitue une mort provoquée ? Ou pour avoir voulu dissuader un être aimé ?
Preuve du déséquilibre de ce texte idéologique et liberticide, le délit d’incitation au suicide assisté est, quant à lui, absent du texte. Proposée par un amendement, son introduction a été rejetée en commission. Preuve supplémentaire d’un libéralisme à géométrie variable, la liberté d’expression ne devrait jouer in fine qu’en faveur des partisans zélés de «l’aide à mourir». Ce texte s’inscrit dans un contexte plus large. Depuis une vingtaine d’années, des pays voisins ont ouvert ce «droit à mourir». Légalisée en Belgique depuis 2002, l’euthanasie a ensuite été ouverte aux mineurs (2014). Peuvent y recourir les personnes atteintes de «souffrance physique ou psychique», de sorte que l’on observe une croissance des euthanasies de personnes dépressives. Le texte français emboîte d’ailleurs le pas à nos voisins belges, la «souffrance psychologique» étant prévue à l’article 4.
Demain, la vie abîmée ou souffrante pourra être supprimée. Quid, après-demain, de la vie jugée improductive ou trop coûteuse ? L’ouverture de ce «droit» constitue ainsi une profonde et irréparable injustice. La cohésion de la société et la dignité de toute personne en sortiraient meurtries. Notre droit ne peut considérer que la vie serait d’une valeur relative, car elle est la condition de tous les autres biens. Professionnels du droit, attachés à la mesure et à la prudence, défenseurs des plus vulnérables et de la dignité intrinsèque de chaque être humain, il est de notre devoir d’alerter nos concitoyens devant l’ouverture de cette «aide à mourir», dangereuse à tous égards et porteuse d’abus. Plutôt que d’ouvrir la boîte de Pandore, aidons les médecins à demeurer fidèles au serment d’Hippocrate : «je ne provoquerai jamais la mort délibérément». Donnons-leur les moyens de soigner et de soulager les souffrances, contribuant à la construction d’une société vraiment fraternelle et humaine par l’attention et le soin qu’elle porte à ses membres les plus fragiles.
Euthanasie : les personnes handicapées bientôt concernées ?
Chronique de Nicolas Bauer, docteur en droit et chercheur associé au Centre européen pour le droit et le justice (ECLJ), sur Ligne droite :
Et la suite avec le député UDR Hanane Mansouri, durant laquelle ils abordent en particulier trois dispositions du texte de loi, qui seraient uniques au monde :
- le fait que la demande d’euthanasie puisse être formulée oralement et non par écrit,
- la création d’un délit d’entrave à l’euthanasie
- l’absence de clause de conscience pour les pharmaciens.
“Combien nous avons besoin de retrouver le sens du mystère, si vivant dans vos liturgies”
Tandis que Donald Trump annonce une levée des sanctions contre la Syrie, le pape Léon XIV recevait ce matin les participants au jubilé des Eglise orientales. Il leur a dit :
[…] Vous êtes précieux. En vous regardant, je pense à la diversité de vos origines, à l’histoire glorieuse et aux dures souffrances que beaucoup de vos communautés ont endurées ou endurent encore. Et je voudrais répéter ce que le Pape François a dit à propos des Églises orientales : « Ce sont des Églises qu’il faut aimer : elles préservent des traditions spirituelles et sapientielles uniques, et ont beaucoup à nous dire sur la vie chrétienne, la synodalité, la liturgie ; pensons aux Pères anciens, aux conciles, au monachisme : ce sont des trésors inestimables pour l’Église » (Discours aux participants à l’Assemblée de la ROACO, 27 juin 2024).
Je voudrais également citer le Pape Léon XIII qui fut le premier à consacrer un document spécifique à la dignité de vos Églises, en raison du fait que “l’œuvre de la rédemption humaine a commencé en Orient” (cf. Lett. ap. Orientalium dignitas, 30 novembre 1894). Oui, vous avez « un rôle unique et privilégié, dans la mesure où il constitue le cadre originel de l’Église naissante » (S. Jean-Paul II, Lett. ap. Orientale lumen, n. 5). Il est significatif que certaines de vos liturgies – que vous célébrez solennellement ces jours-ci à Rome selon les différentes traditions – utilisent encore la langue du Seigneur Jésus. Mais le Pape Léon XIII lança un appel émouvant afin que « la légitime diversité de la liturgie et de la discipline orientales […] redonne […] une grande dignité et une grande valeur à l’Église » (Lett. ap. Orientalium dignitas). Sa préoccupation d’alors est très actuelle, car aujourd’hui, beaucoup de nos frères et sœurs orientaux, dont plusieurs d’entre vous, contraints de fuir leur terre d’origine à cause de la guerre et des persécutions, de l’instabilité et de la pauvreté, risquent, en arrivant en Occident, de perdre, outre leur patrie, leur identité religieuse. C’est ainsi qu’au fil des générations, le patrimoine inestimable des Églises Orientales se perd.
Il y a plus d’un siècle, Léon XIII remarquait que « la conservation des rites orientaux est plus importante qu’on ne le croit » et, à cette fin, il prescrivait même que « tout missionnaire latin, du clergé séculier ou régulier, qui, par ses conseils ou son aide, attirait un Oriental vers le rite latin » serait « destitué et exclu de sa charge » (ibid.). Nous accueillons l’appel à préserver et à promouvoir l’Orient chrétien, en particulier dans la diaspora, où il y est nécessaire de sensibiliser les Latins ; en plus de la création, lorsque cela est possible et opportun, de circonscriptions orientales. En ce sens, je demande au Dicastère pour les Églises Orientales, que je remercie pour son travail, de m’aider à définir des principes, des normes, des lignes directrices grâce auxquels les Pasteurs latins pourront concrètement soutenir les catholiques orientaux de la diaspora afin de préserver leurs traditions vivantes et d’enrichir par leur spécificité le contexte dans lequel ils vivent.
L’Église a besoin de vous. Quelle contribution importante peut nous apporter aujourd’hui l’Orient chrétien ! Combien nous avons besoin de retrouver le sens du mystère, si vivant dans vos liturgies qui impliquent la personne humaine dans sa totalité, chantent la beauté du salut et suscitent l’émerveillement devant la grandeur divine qui embrasse la petitesse humaine ! Et combien il est important de redécouvrir, même dans l’Occident chrétien, le sens de la primauté de Dieu, la valeur de la mystagogie, de l’intercession incessante, de la pénitence, du jeûne, des larmes pour ses propres péchés et pour ceux de toute l’humanité (penthos), si typiques des spiritualités orientales ! Il est donc fondamental de préserver vos traditions sans les édulcorer ne serait-ce que par commodité, afin qu’elles ne soient pas corrompues par un esprit consumériste et utilitariste.
Vos spiritualités, anciennes et toujours nouvelles, sont un remède. Le sens dramatique de la misère humaine s’y confond avec l’émerveillement devant la miséricorde divine, de sorte que nos bassesses ne provoquent pas le désespoir mais invitent à accueillir la grâce d’être des créatures guéries, divinisées et élevées aux hauteurs célestes. Nous devons louer et remercier sans cesse le Seigneur pour cela. Avec vous, nous pouvons prier avec les paroles de saint Éphrem le Syrien et dire à Jésus : « Gloire à toi qui as fait de ta croix un pont sur la mort. […] Gloire à toi qui t’es revêtu du corps de l’homme mortel et l’as transformé en source de vie pour tous les mortels » (Discours sur le Seigneur, 9). C’est un don à demander que de voir la certitude de Pâques dans chaque épreuve de la vie et de ne pas perdre courage en se rappelant, comme l’écrivait un autre Père oriental, que « le plus grand péché est de ne pas croire aux énergies de la Résurrection » (Saint Isaac De Ninive, Sermons ascétiques, I, 5).
Qui donc, plus que vous, pourrait chanter des paroles d’espérance dans l’abîme de la violence ? Qui plus que vous, qui connaissez de près les horreurs de la guerre, au point que le Pape François a qualifié vos Églises de « martyres » (Discours à la ROACO, cit.) ? C’est vrai : de la Terre Sainte à l’Ukraine, du Liban à la Syrie, du Moyen-Orient au Tigré et au Caucase, quelle violence ! Et sur toute cette horreur, sur les massacres de tant de jeunes vies qui devraient provoquer l’indignation car ce sont des personnes qui meurent au nom de la conquête militaire, se détache un appel : non pas tant celui du Pape, mais celui du Christ, qui répète : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20, 19.21.26). Et il précise : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne » (Jn 14, 27). La paix du Christ n’est pas le silence de mort après le conflit, elle n’est pas le résultat de l’oppression, mais un don qui concerne les personnes et réactive leur vie. Prions pour cette paix qui est réconciliation, pardon, courage de tourner la page et de recommencer.
Je mettrai tout en œuvre pour que cette paix se répande. Le Saint-Siège est disponible pour que les ennemis se rencontrent et se regardent dans les yeux, pour que les peuples retrouvent l’espérance et la dignité qui leur reviennent, la dignité de la paix. Les peuples veulent la paix et, la main sur le cœur, je dis aux responsables des peuples : rencontrons-nous, dialoguons, négocions ! La guerre n’est jamais inévitable, les armes peuvent et doivent se taire, car elles ne résolvent pas les problèmes, elles les aggravent ; ce sont ceux qui sèment la paix qui passeront à la postérité, pas ceux qui font des victimes ; les autres ne sont pas d’abord des ennemis, mais des êtres humains : pas des méchants à haïr, mais des personnes avec qui parler. Fuyons les visions manichéennes typiques des récits violents qui divisent le monde entre bons et méchants.
L’Église ne se lassera pas de répéter : que les armes se taisent. Et je voudrais remercier Dieu pour tous ceux qui, dans le silence, dans la prière, dans le don de soi, tissent des liens de paix, ainsi que les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d’abandonner ces terres. Il faut donner aux chrétiens la possibilité, et pas seulement en paroles, de rester sur leurs terres avec tous les droits nécessaires à une existence sûre. Je vous en prie, engagez-vous pour cela !
Et merci, merci à vous, chers frères et sœurs d’Orient, où est né Jésus, Soleil de justice, d’être “lumières du monde” (cf. Mt 5, 14). Continuez à briller par la foi, l’espérance et la charité, et par rien d’autre. Que vos Églises soient un exemple, et que les Pasteurs promeuvent avec droiture la communion, surtout dans les Synodes des Évêques, afin qu’ils soient des lieux de collégialité et d’authentique coresponsabilité. Veillez à la transparence dans la gestion des biens, témoignez d’un dévouement humble et total au saint peuple de Dieu, sans attachement aux honneurs, aux pouvoirs du monde et à votre propre image. Saint Siméon le Nouveau Théologien en donnait un bel exemple : « De même que quelqu’un qui jette de la poussière sur la flamme d’un fourneau allumé l’éteint, de même les soucis de cette vie et tout attachement à des choses mesquines et sans valeur détruisent la chaleur du cœur enflammé au commencement » (Chapitres pratiques et théologiques, 63). La splendeur de l’Orient chrétien demande aujourd’hui plus que jamais d’être libérée de toute dépendance mondaine et de toute tendance contraire à la communion, afin d’être fidèle à l’obéissance et au témoignage évangéliques. […]
Euthanasie : fracture au Rassemblement national
Sur les sujets essentiels, comme la famille et la vie, le Rassemblement national n’a plus de colonne vertébrale. Ainsi, Sébastien Chenu, vice-président du RN, expliquait que les députés du RN auront une liberté de vote sur la loi de la fin de vie. Lui-même se dit prêt à voter un texte mais pas n’importe lequel :
Les députés du @RNational_off auront une liberté de vote sur la loi de la fin de vie. Je suis prêt à voter un texte mais pas n’importe lequel. Il est hors de question d’ouvrir l’euthanasie à des mineurs comme le veut la gauche ! #Les4V pic.twitter.com/NRdnUR1t22
— Sébastien Chenu (@sebchenu) May 12, 2025
De son côté la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen a indiqué hier, “à titre personnel”, qu’elle ne voterait pas la proposition de loi relative à la fin de vie, quels que soient par ailleurs les amendements qui pourraient être adoptés en séance, considérant que “les gardes fous ont été pulvérisés en commission”.
Selon un cadre du groupe, environ 80 % des députés RN sont opposés au texte. Jean-Philippe Tanguy fait partie des députés favorables à l’euthanasie :
Fin de vie : “J’ai toujours été favorable à l’euthanasie et à la fin de vie” affirme @JphTanguy #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/pgnzNfk3Ej
— Europe 1 (@Europe1) May 5, 2025
L’avocat du diable contre le roi Baudouin
En décembre dernier, lors de sa visite apostolique en Belgique, le pape François a annoncé l’ouverture du processus de béatification du bien-aimé roi des Belges, Baudouin, décédé en 1993. Il a félicité le défunt roi pour avoir refusé de signer « une loi meurtrière », la loi autorisant l’avortement, que le monarque était censé ratifier en 1990. Au lieu de cela, le parlement l’a déclaré incapable de gouverner – en raison de sa crise de conscience – laissant le trône vacant. Le Parlement a ensuite adopté la loi sans l’approbation du roi, le rétablissant dans ses fonctions le jour même.
Il est certain que le roi Baudouin, connu pour son bon caractère et sa foi solide, a eu raison de refuser de donner son approbation à l’avortement légal en Belgique. Il s’est trouvé dans une situation difficile pour des raisons habilement décrites par le père John J. Conley, SJ (Life and Learning XIV Proceedings, 2004), qui dépeint la gestion de la situation par le roi comme entièrement louable.
Cependant, même Conley décrit la manœuvre comme « un compromis qui a permis à chacun de sauver la face et de suivre des consciences diamétralement opposées ». Et, plus important encore, il affirme que le stratagème juridique a été effectué « avec l’acquiescement tacite du roi ».
Maintenant, nous devons nous demander : est-ce que se retirer, permettre à un tel projet de loi d’être adopté, est vraiment un choix louable ? Par la Divine Providence, le roi Baudouin s’est retrouvé être un obstacle à l’adoption d’une loi inique. Tant qu’il refusait de bouger, elle ne pouvait pas aller de l’avant. Ce fait a créé la pression sur lui : pour obtenir son but, le parlement aurait pu le destituer ou même abolir la monarchie. Mais le fait demeure : s’il acceptait de se retirer, il permettrait sciemment que le crime ait lieu. Cela signifie coopérer avec le mal non obstans (cf. saint Thomas d’Aquin, ST II-II q. 62, a. 7) en ne l’empêchant pas, alors qu’on le pouvait.
Puisque le roi n’a pas fait d’objection publique à sa déclaration d’incapacité, nous devons conclure qu’il a effectivement coopéré avec ce grand mal. La question demeure : sa coopération était-elle justifiée ? La réponse serait certainement négative, si sa coopération était considérée comme formelle, non pas, bien sûr, parce qu’il souhaitait que la loi soit votée – ce n’était clairement pas le cas – mais en raison de la nature intrinsèque de l’action qu’il a accomplie. Dans ces circonstances, son choix – se laisser déclarer incapable – a été ordonné à permettre le vote ; ce n’était pas quelque chose qu’il allait faire de toute façon, pour une autre raison, malgré la prévision d’une conséquence indésirable. (Pour plus d’informations sur cette question, voir mon livre, The Servant and the Ladder: Cooperation with Evil in the 21st Century, Gracewing, 2014).
Même si sa coopération est jugée matérielle, elle ne serait toujours pas justifiable. La perte de la monarchie, ou même des mois d’émeutes sanglantes, ne seraient pas à la hauteur des dégâts causés par l’adoption de la loi. D’ailleurs, une attitude plus ferme aurait pu avoir beaucoup de bien. Elle aurait même pu mener la monarchie belge à une fin glorieuse, en inscrivant à jamais dans les livres d’histoire de la nation un témoignage de la sainteté de la vie.
Il ne semble donc pas que le roi Baudouin, malgré ses nombreux mérites, possède la vertu héroïque requise des personnes canonisées. Les dons de l’Esprit Saint, notamment ceux de conseil et de courage, ont fait défaut dans ce grand moment d’épreuve. Ce serait une erreur de la part du Saint-Siège de béatifier l’homme, car sa décision en cette matière serait par conséquent présentée comme un exemple de résistance héroïque, alors qu’elle ne l’était pas.
C’est plutôt l’occasion pour les dirigeants de l’Église catholique, en Belgique et ailleurs, d’admettre, humblement et candidement, que notre résistance à la culture de mort a fait défaut. Nous avons trouvé des moyens de faire le minimum, ou ce que nous considérons comme le minimum, par une compréhension trop indulgente de la doctrine de la coopération avec le mal. Combien de fois entend-on parler de catholiques qui paient des prix élevés plutôt que de coopérer ? Rares sont les occasions de faire écho aux louanges des premiers chrétiens que l’on trouve dans la lettre aux Hébreux : « Vous avez même participé aux souffrances des prisonniers et vous avez accepté avec joie la confiscation de vos biens, sachant que vous possédiez des biens meilleurs et qui durent » (Hébreux 10, 34). Et ce, malgré les milliers de personnes croyantes qui sont censées distribuer des contraceptifs, aider à l’euthanasie, approuver les mariages homosexuels, etc. chaque jour.
De nombreux catholiques sont mis au défi d’abandonner leur travail plutôt que de coopérer avec la culture de la mort. Le roi Baudouin était l’un d’eux. Bien que sa coopération ait été plus cachée – non obstans – nous avons eu trente-cinq ans pour la reconnaître pour ce qu’elle était et pour nous réveiller pour faire mieux.
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Mgr Andrew McLean Cummings, de l’archidiocèse de Baltimore, a exercé son ministère à Baltimore et dans l’archidiocèse de Marie Mère de Dieu à Moscou, ainsi qu’à la Congrégation pour les Églises orientales du Vatican. Il est actuellement coordinateur de la formation spirituelle au séminaire Mount Saint Mary à Emmitsburg, dans le Maryland. Sa thèse de doctorat a été publiée en 2014 sous le titre The Servant and the Ladder: Cooperation with Evil in the 21st Century (Gracewing, Ltd.).
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
L’Angleterre s’inquiète de son grand remplacement
«Nous risquons de devenir une île d’étrangers»
«Nous risquons de devenir une île d’étrangers», a déclaré le premier ministre travailliste du Royaume-Uni, Keir Starmer, lundi 12 mai, en dévoilant un plan «radical» pour réduire l’immigration légale de son pays. pic.twitter.com/dVgv3fvplO
— Le Figaro (@Le_Figaro) May 13, 2025
Alors que le parti Reform UK de Nigel Farage vient d’effectuer une percée électorale, le premier ministre travailliste a dévoilé lundi un plan « radical » pour faire baisser les chiffres de l’immigration légale.
« Tous les aspects du système d’immigration, y compris les visas de travail, de regroupement familial et d’étudiants seront soumis à des conditions renforcées. La mise en œuvre sera plus stricte que jamais »
Cela ne risque pas de plaire à tout le monde… Grâce à l’afflux de demandeurs d’asile, Graham King, fondateur de Clearsprings Ready Homes, une société fournissant des logements aux migrants, est entré dans le club des milliardaires britanniques. La courbe de ses gains a suivi celle de l’immigration. Sur la dernière année, le solde migratoire a atteint les 728.000 personnes, après avoir tutoyé le million en 2024. Et le nombre de demandeurs d’asile a grimpé de 91.811 à 108.138.
Levée des sanctions en Syrie : une triple bonne nouvelle
Communiqué de SOS Chrétiens d’Orient :
Le 13 mai, Donald Trump a annoncé vouloir lever au moins une partie des sanctions américaines qui frappent la Syrie depuis quatorze ans. « Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur » a-t-il déclaré.
Pour Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, association présente en Syrie depuis 2013, la levée des sanctions serait une triple bonne nouvelle pour le peuple syrien :
- « Maintenir les sanctions, c’est courir vers une catastrophe humanitaire sans précédent, quand 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté », explique-t-il.
- « Maintenir les sanctions, c’est interdire toute reconstruction d’un pays entièrement détruit par quatorze années de guerre ».
- « Maintenir les sanctions, c’est, enfin, fermer tout avenir aux Syriens, encourager leur émigration, notamment vers l’Europe ».
« Les sanctions internationales ont affaibli la Syrie et finissent d’appauvrir les Syriens », continue-t-il. « Certes, les sanctions qui visent nommément des personnalités ou des dirigeants politiques peuvent être des moyens de pression diplomatiques, mais, dans la plupart des cas, ce sont les familles les plus pauvres qui en subissent les conséquences les plus dramatiques ».
Depuis sa création, SOS Chrétiens d’Orient a toujours réclamé la levée des sanctions.
La levée des sanctions américaines serait donc une excellente nouvelle ! Cela permettrait le retour des transactions financières vers la Syrie, la reprise des échanges commerciaux ou encore les investissements d’entreprises étrangères en Syrie. Cela renforcerait enfin la livre syrienne et pourrait faire baisser l’inflation, avec des conséquences directes sur le pouvoir d’achat des Syriens.
Alors, réjouissons-nous pour les Syriens et avec les Syriens.
“Le député Vannier a décidé de faire la guerre à l’enseignement privé en général et bien entendu catholique en particulier”
Le député Patrick Hetzel (LR) est interrogé dans Le Figaro sur les travaux de la commission d’enquête parlementaire sur les violences et les contrôles de l’État dans les établissements scolaires. Extraits :
Avant tout, je suis très surpris de ce que fait le député LFI Paul Vannier, corapporteur de ladite commission. En effet, je trouve qu’il instruit très souvent à charge et la manière dont il interroge les personnes au cours des auditions montre qu’il fonctionne, et je pèse mes mots, tel un inquisiteur. Il a un tropisme très particulier. Lorsque la personne interrogée lui répond, souvent il va reformuler la réponse à sa façon, tout en introduisant un biais interprétatif systématiquement critique sur ce que vient de dire la personne. Je vais le dire tel que je le pense, je trouve que sa façon de procéder est malhonnête et ne rend absolument pas service à l’institution parlementaire. D’ailleurs, il n’en est pas à son galop d’essai puisqu’il est déjà l’auteur d’un rapport parlementaire en 2024 sur l’enseignement privé dont le contenu m’avait fortement choqué. À tel point que le second rapporteur, à côté du député Vannier, s’était désolidarisé de toute une partie du rapport, et beaucoup de recommandations n’étaient pas partagées entre eux. C’est dire… Ce travail était donc partiel et partial. […]
Monsieur Vannier nuit gravement à l’Assemblée nationale et au pays tout entier. Son approche est tout sauf objective. Il a clairement deux visées politiques très précises : remettre en cause la loi Debré d’une part ; et mettre en difficulté le premier ministre au sujet de l’affaire Bétharram pour fragiliser le gouvernement. Avec lui, LFI veut ranimer la guerre scolaire car c’est le fonds de commerce de son parti tout entier. Je crois qu’il est difficile d’avoir des mots assez durs pour qualifier sa démarche. […]
Les difficultés de notre système éducatif sont nombreuses et, d’ailleurs, cette obsession à attaquer le privé sous contrat est inquiétante. Mais je crois que, hélas, les choses sont très simples : Monsieur Vannier a décidé de faire la guerre à l’enseignement privé en général et bien entendu catholique en particulier. Je pense que son objectif est de vouloir remettre en cause la loi Debré. […]
Peut-on réellement craindre une relance de la guerre scolaire en France, entre enseignement public et enseignement privé ?
Oui, mais je reste persuadé qu’en la matière, il y aurait une gigantesque mobilisation en faveur de l’enseignement privé car, ce qui serait en jeu, ce serait une liberté fondamentale, et je suis très confiant : beaucoup de concitoyens mesureraient le danger et se mobiliseraient. Les conséquences seraient une potentielle remise en cause de la loi sur les rapports entre l’État et les établissements d’enseignement privés (Debré, décembre 1959). Toutefois, cette bataille, la gauche radicale ne sera pas en mesure de la gagner. Heureusement pour notre pays !
La Syrie et le retour de l’islam
De l’archevêque maronite de Damas, Mgr Samir Nassar, à Pâques :
La Syrie Nouvelle vit depuis le 8 Décembre 2024 un temps de renouveau à deux vitesses :
1) Effort considérable pour tourner la page et sortir de l’ancien régime (libération des prisonniers, dissolution du parti gouverneur al Baas) adoptant le visage et le style d’un gouvernement à distance égale de tous les citoyens.
2) Sur une autre longueur d’ondes certains groupes armés qui soutiennent le nouveau régime agissent autrement sur le terrain soulignant le caractère islamique d’un pays à 75 % musulman.
Ces deux lignes doivent cohabiter dans l’avenir et les Chrétiens doivent s’habituer à un Islam longtemps retenu, qui refait surface et exprime ses couleurs et sa présence visible au niveau public et sociétaire.
Les festivités de Pâques sont un signe d’un Islam qui respecte la liberté de tous les citoyens. Puisse la Lumière de Pâques éclairer la suite de cette Fraternité humaine voie de paix et de salut.
L’Histoire de France au quotidien
Agrégé de l’Université en économie et diplômé en droit de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, professeur de chaire supérieure, Laurent Izard enseigne actuellement les sciences juridiques en classe préparatoire aux grandes écoles et travaille parallèlement pour l’ESSEC et l’ENS Rennes. Il vient de publier 365 raisons d’aimer la France… et les Français ! Dans cet ouvrage, il raconte, pour chaque jour de l’année, un évènement historique célèbre ou plus anecdotique, avec par exemple le parcours de scientifiques, explorateurs, inventeurs, écrivains, artistes, bienfaiteurs, religieux, pionniers ou sportifs français.
Certaines dates s’imposent, comme le 8 mai avec la victoire de Jeanne d’Arc à Orléans, ou le 25 décembre avec le baptême de Clovis. Le 14 juillet est rapidement évoqué l’épisode peu glorieux de La Bastille, mais aussi le physicien Augustin Fresnel, fondateur de l’optique moderne, décédé le 14 juillet 1827. Plus étonnant, le 6 janvier, on découvre la création de la CNIL.
Et puisque nous sommes le 14 mai, l’auteur évoque ce jour de 1643, lorsque Louis XIV succède à Louis XIII, de façon nostalgique :
Puissions-nous avoir un jour à nouveau en France un chef d’Etat qui ait à ce point à coeur la grandeur de notre pays…
Léon XIV, le pape de l’espérance ?
« On n’a pas deux fois l’occasion de faire une première bonne impression ! » L’adage est connu et recèle une bonne part de vérité. Sous cet aspect le nouveau pape Léon XIV semble accomplir un parcours sans faute. Quelques minutes après son élection il est apparu au balcon de la basilique Saint-Pierre revêtu de la mozette rouge, de l’étole pontificale et d’une croix pectorale dorée, manifestement conscient du sens de la dignité pontificale dont il était désormais revêtu. Emu, le visage éclairé d’un bon sourire, le pape a lu un texte bref, ce qu’il a également fait lors de la conférence de presse du 12 mai avec les journalistes. Le temps semble heureusement révolu des improvisations pontificales plus ou moins réussies.
Se positionner dans l’histoire longue de l’Eglise
En choisissant le nom de Léon XIV le nouveau pape renoue avec l’histoire longue de l’Eglise, par-delà les noms des papes (Jean XXIII et Paul VI) du concile Vatican II et de l’après concile (Jean-Paul I et II), la lignée des François étant, à ce jour, sans postérité. Le pape a expliqué qu’en choisissant ce nom il faisait surtout référence à Léon XIII, le pape de l’encyclique Rerum novarum (15 mai 1891) qui constituait la réponse de l’Eglise certes à la révolution industrielle mais également à la montée en puissance du libéralisme et du socialisme à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de l’Eglise. Les premières prises de parole publiques du nouveau Pontife ont frappé par leur envergure intellectuelle, leur verticalité, leur caractère surnaturel et leur tonalité résolument christocentrique, n’hésitant pas à traiter de l’Eglise comme arche du salut ce qui n’a, bien sûr, rien à voir avec le fait que la diversité des religions serait une sage disposition de la volonté divine.
Chacun, maintenant, s’efforce de savoir quelles seront les orientations majeures du pontificat. Si certains points semblent acquis (bienveillance vis-à-vis des migrants néanmoins sans les outrances de son prédécesseur, exercice d’un pouvoir pontifical moins solitaire, volonté d’écoute, dévotion mariale) de nombreux autres sujets restent ouverts. Tous les cardinaux se réjouissent publiquement de cette élection qui semble avoir été un véritable plébiscite. Inévitablement il y aura des déçus. Car on ne peut à la fois être celui qui poursuit et amplifie la révolution conciliaire – comme le fit le pape François, – celui qui cherche à la canaliser dans l’ordre – comme le fit Napoléon pour la Révolution française et ses principes- et celui qui s’attache à une forme de restauration dans la continuité avec toute la Tradition de l’Eglise, comme s’efforça de le faire Benoît XVI.
Il est beaucoup question d’une rencontre qui aurait eu lieu, avant l’entrée en conclave, entre l’alors cardinal Prevost et le cardinal Burke, auteur de dubia adressées au pape François sur la bénédiction des unions homosexuelles, la synodalité et l’ordination des femmes. Ces deux personnalités ont de nombreux points communs. Ils sont tous deux américains, très dévots de la Sainte Vierge et canonistes réputés, chacun étant docteur en droit canon. L’avenir nous dira si d’autres convergences se sont faites jour, en particulier sur les questions liturgiques, le cardinal Burke étant très attaché à la liturgie romaine traditionnelle tandis que l’on ignore la position du cardinal Prévost sur ce sujet.
Prendre en compte la réalité de la situation
Fondamentalement personne ne semble savoir quelle perception a Léon XIV de l’acuité de la crise que vit l’Eglise, de ses causes et des remèdes à y apporter. Ce qui est certain c’est que lui seul a les grâces d’état pour gouverner la barque de Pierre et que vaut pour l’Eglise ce que le père Calmel (1914-1975) écrivait de la société civile :
« Celui qui veut dans la société civile, non seulement la justice, mais toute la justice et tout de suite, celui-là n’a pas le sens politique. Il ne comprend pas que la vie de la cité se développe dans le temps et qu’une certaine durée est indispensable pour corriger et améliorer ; surtout il ne comprend pas l’inévitable intrication de bien et de mal à laquelle, de fait, la cité humaine se trouve condamnée depuis le bannissement définitif du Paradis de justice et d’allégresse. Vouloir détruire immédiatement toute injustice c’est déchaîner des injustices pires » (Sur nos routes d’exil. Les Béatitudes).
Mgr Lefebvre, interrogé par un journaliste pour savoir ce qu’il ferait s’il était pape répondit simplement : « Je nommerais de bons évêques. »
L’histoire de l’Eglise manifeste également que le passé d’un pape ne détermine pas toujours son exercice du ministère pétrinien. Ainsi le cardinal Mastai Ferratti, aujourd’hui bienheureux et élu pape sous le nom de Pie IX en 1846 commença son pontificat comme « le pape des droits de l’homme » selon l’expression de Victor Hugo et le finit comme le pape du Syllabus, document qui en 1864 condamna les « erreurs modernes ».
En cette année jubilaire placée sous le signe de l’espérance nous avons la certitude que l’avenir est entre les mains de Dieu et nous lui faisons confiance. Nous prions le Saint-Esprit qu’il accorde au pape Léon XIV, vicaire du Christ, la foi, le courage, la lucidité et la sagesse qui lui permettront de restaurer l’Eglise dans sa grandeur et d’en faire une arche toujours plus sûre et efficiente pour le salut des âmes.
Jean-Pierre Maugendre
Pétition contre l’euthanasie sur le site de l’Assemblée nationale
Une pétition contre le texte de Loi sur l’euthanasie vient d’être validée sur l’Assemblée Nationale.
Faites circuler et signer : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/2863
Jusqu’où obéir ?
Jean-Pierre Maugendre, directeur de l’association Renaissance catholique, vient de publier un livre petit mais dense sur l’obéissance. L’ouvrage commence par l’évocation du procès d’Adolf Eichmann, condamné pour avoir obéi aux ordre du régime nazi. C’est le paradoxe de l’obéissance : elle ne nous retire pas notre responsabilité, car elle doit être appliquée avec prudence et non avec servilité. L’obéissance à l’autorité est malheureusement l’ultime argument opposé à ceux qui s’inquiètent des ruptures qu’ils observent entre l’enseignement traditionnel de l’Église et les pratiques contemporaines, au point que certains évêques veulent une certaine unité à tout prix, plutôt que de garder et enseigner le dépôt de la foi : il est plus important de concélébrer tous ensemble autour de l’évêque et tant pis si les prêtres qui concélèbrent ne croient pas en la même foi…
À la lumière de la philosophie, de l’histoire et de l’enseignement de l’Église l’auteur s’est attaché à discerner les véritables motifs de l’obéissance, mais aussi les limites à cette obéissance qui peuvent parfois justifier, dans la société civile comme dans l’Église, d’apparentes désobéissances. L’auteur rappelle les propos de Jean-Paul II dans Evangelium vitae, à propos des lois légalisant l’avortement et l’euthanasie :
“Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience”.
Et Jean-Pierre Maugendre souligne :
Il serait léger, enfantin, puéril et irresponsable de dénoncer une dictature, fût-ce celle du relativisme, prétendre y résister et croire que cette résistance pourrait être indolore.
L’auteur développe aussi la notion d’épikie :
L’épikie est un principe moral et juridique qui consiste à tempérer l’application stricte de la loi en tenant compte des circonstances particulières et des intentions des individus. Le terme trouve son origine dans la philosophie arostotélicienne, où Aristote définit l’épikie comme une forme de justice supérieure qui corrige les imperfections et les rigueurs excessives des lois générales. En d’autres termes, l’épikie permet d’ajuster la loi pour atteindre un résultat plus juste et plus équitable lorsque son application rigide serait injuste ou inappropriée.
Odette Thibault, cofondatrice de l’ADMD: «Tout individu ne possédant plus ses facultés peut être considéré dans un état sous-humain ou infra-humain»
De L’ECLJ :
L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) s’enorgueillit – avec raison – d’être à l’origine du débat sur l’euthanasie et le suicide assisté en France, d’avoir su imposer ses idées et jusqu’à son vocabulaire. Elle a l’oreille du gouvernement et tient la plume de parlementaires ; connaître sa pensée est donc essentiel pour comprendre le débat sur l’euthanasie. La proposition de loi adoptée par la Commission des affaires sociales le 2 mai 2025 prévoit même de donner un rôle à l’ADMD pour assurer sa mise en œuvre. Il est donc impératif d’exposer publiquement l’idéologie radicale et la stratégie de cette organisation.
Le double discours de l’ADMD
Si l’ADMD se limite aujourd’hui à réclamer la légalisation de l’euthanasie volontaire des adultes malades, sa retenue actuelle sur l’euthanasie des mineurs, des personnes handicapées ou âgées est purement stratégique, et relève de la technique du double discours.
Interrogé durant l’Assemblée Générale de l’ADMD de 2022 sur l’opportunité « d’aller plus loin » que le texte de loi discuté alors et de réclamer l’extension de l’euthanasie aux mineurs, aux personnes âgées et aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, Jean-Luc Romero – président emblématique de l’ADMD jusqu’en 2021 – répondit qu’il y a un débat interne sur cette question mais que l’association « n’avait pas souhaité aller plus loin, en disant, stratégiquement, ce n’est pas le moment ». L’important serait déjà de faire adopter « le socle » de la loi autorisant le principe de l’euthanasie. Plus tard, dans un second temps, « comme les Belges ont amélioré leur texte, on l’améliorera » ; la Belgique a, en effet, largement étendu l’accès à l’euthanasie aux mineurs et aux personnes dépressives depuis la loi initiale. Cette retenue de l’ADMD ne serait donc qu’une simple stratégie de dissimulation pour ne pas « donner un chiffon rouge » aux opposants suivant l’expression de Jean-Luc Romero, mais celui-ci ajoute que si sa proposition de loi ne passe pas, alors il faudra réfléchir à une autre proposition, « et là, peut-être, être dix fois plus radical ».
Le député franc-maçon Jean-Louis Touraine, auteur d’une proposition de loi pour légaliser l’euthanasie en 2017 et régulièrement invité par l’ADMD, partage exactement et explicitement cette stratégie lors d’une une réunion avec l’association pro-euthanasie Le Choix le 30 novembre 2024[1] :
« une fois qu’on aura mis le pieds dans la porte, il faudra revenir tous les ans et dire « on veut étendre ça. » […] [d]ans la première loi, il n’y aura pas les mineurs, il n’y aura pas des maladies psychiatriques, dans la première loi, il n’y aura même pas les maladies d’Alzheimer. Donc tout ça ne viendra pas tout de suite. Mais dès qu’on aura au moins obtenu une loi […] on pourra étendre les choses, […] il faudra introduire cette égalité, mais je pense que ce sera un combat important et que nous devrons continuer aussi au moment de l’application de la loi. »
L’actuel président de l’ADMD, Jonathan Denis, ne dit pas autre chose lorsqu’il écrit en 2022 :
« Comme la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse, telle que votée en 1975, était très incomplète, nous devons craindre que la loi qui sera proposée au vote des parlementaires, en 2023 nous dit-on, ne réponde pas à l’ensemble de nos revendications […]. Nous devrons accepter des concessions qui ne seront que temporaires, transitoires. Car dès lors que le principe même de l’aide active aura été voté, le front des anti-choix aura été brisé et nous pourrons enfin avancer rapidement et faire évoluer la loi vers ce que nous souhaitons tous : une loi du libre choix qui ne comporte aucune obligation pour quiconque.[2] »
Cette façon de manier le double discours n’est pas récente à l’ADMD. Déjà en 1985, Paul Chauvet, président de l’ADMD, écrivait alors :
« Il conviendra donc toujours d’avancer sur deux plans : celui de la demande acceptable aujourd’hui, et celui affirmé, confirmé, de l’idéal recherché, pour faire progresser notre objet[3] ».
L’ADMD cherche à rassurer et à cacher le radicalisme de son idéologie.
Le radicalisme de l’ADMD
Une recherche dans les Bulletins de l’ADMD révèle le radicalisme de cette organisation. Sa position à l’égard de l’euthanasie forcée fut encore débattue en 1988, lorsque le bureau de l’association proposa de modifier ses statuts pour déclarer explicitement qu’elle « s’oppose à l’euthanasie qui ne serait pas l’expression d’une volonté libre et réfléchie de la personne ». Il s’agissait alors de mettre un terme à toute ambiguïté sur la question. Pudiquement, le bulletin suivant de l’association indique que cette proposition suscita de grandes difficultés et fut finalement rejetée[4].
Certes, plus tard, l’ADMD a déclaré s’opposer « à toute euthanasie pratiquée sans demande de la personne concernée », mais tout en soutenant des personnes poursuivies en justice pour avoir euthanasié des patients sans leur consentement. Ce fut le cas dès les années 1980, lorsque l’ADMD se réjouissait de l’acquittement de Pierre Thébault, un infirmier ayant tué une femme de 86 ans ayant une fracture du col du fémur[5], ou encore en 2013 lorsque l’ADMD soutenait le Dr Bonnemaison poursuivi en justice pour avoir empoisonné sept patients hors d’état d’exprimer leur volonté[6].
La pratique de l’euthanasie forcée trouve une justification théorique dans la conception de la dignité humaine portée par des fondateurs et responsables historiques de l’ADMD. Le fait que cette association insiste aujourd’hui sur l’importance du principe d’autonomie individuelle n’est pas contradictoire avec l’euthanasie forcée, car le principe du respect de l’autonomie individuelle résulte de la conviction selon laquelle la dignité réside dans la maîtrise de soi, la conscience et la volonté individuelles. Dès lors, la mort serait préférable à « l’indignité » de la perte d’autonomie. Dans son Bulletin, des responsables de l’ADMD citent cette phrase de Nietzsche : « on devrait mourir fièrement, quand il n’est plus possible de vivre avec fierté[7]. » Il est vrai que l’idéal supérieur de l’ADMD n’est pas l’euthanasie des personnes mourantes ou inconscientes, mais le suicide volontaire des personnes qui craignent de se voir dépérir. Pour Odette Thibault, théoricienne et cofondatrice de l’ADMD, le suicide « est le seul moyen de mourir… vivant »[8], c’est « la suprême autonomie, celle qui définit l’être humain… avant qu’on ne la perde tout à fait. »[9] Quant au sénateur Henri Caillavet, un ancien président de l’ADMD, « le suicide conscient est l’acte unique authentique de la liberté de l’homme[10] ». Cette apologie du suicide comme acte de liberté s’exprime en contrepoint d’une peur tout aussi extrême de la déchéance physique et de la dépendance. Pour Caillavet, « Lorsque nous sommes – morts en nous-mêmes – pourquoi maintenir une flamme vacillante ne permettant plus qu’une existence végétative, sinon proche de la sénilité ? Est-ce vivre que de ne plus être autonomes, de dépendre d’autrui, de ne plus être capable d’intégrer le monde extérieur et d’être parfois soumis à un acharnement thérapeutique illusoire ? Certainement pas[11]. »
De ce point de vue, un être privé d’autonomie et de capacités relationnelles ne serait pas ou plus vraiment humain ; ils auraient perdu toute dignité. Comme l’écrit Odette Thibault, « Tout individu ne possédant plus ces facultés peut être considéré dans un état sous-humain ou infra-humain, poussé à l’extrême dans le cas du débile profond[12] ». Dès lors, ajoute-t-elle, « beaucoup d’individus sont des morts-vivants, déjà morts à l’humain bien avant la fin de leur vie organique[13] ». Les tuer ne serait donc pas un meurtre, puisqu’ils seraient déjà morts à l’humanité ; et cela ne violerait pas leur autonomie individuelle puisqu’ils en sont démunis. Odette Thibault va jusqu’à écrire : « Prolonger cette déchéance est, à mon avis, une des plus graves atteintes qu’on puisse porter à la dignité humaine[14] ».
À ces arguments sur l’indignité et l’inhumanité de la fin de vie s’ajoutent des considérations économiques, sur la charge sociale des personnes handicapées et séniles. Odette Thibault écrit encore à propos des personnes âgées : « Dès qu’ils sont inutiles, ou qu’ils représentent une charge supplémentaire, comme c’est le cas dans les périodes de pénurie, on est content de les voir disparaitre[15] ». Un autre administrateur historique de l’ADMD, Albert Cuniberti, ajoute, dans le bulletin de l’association : « l’acharnement que l’on met à conserver une dérisoire caricature de vie à un nombre croissant de vieillards qui ne le souhaitent pas, coûte de plus en plus cher et devient pour la société une charge de moins en moins supportable[16]. »
De telles citations donnent une idée de ce à quoi pourrait ressembler une proposition de loi « dix fois plus radicale » de l’ADMD, ainsi que de la direction de la « pente glissante » dans laquelle ce lobby veut pousser la société française.
Vladimir Poutine, 25 ans de pouvoir et de popularité
D’Antoine de Lacoste dans Politique Magazine :
Les oligarques russes sont parfois étranges. Ils ont favorisé l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir pensant le manœuvrer à leur guise pour continuer à piller la Russie. En commettant une telle erreur de jugement sur la personnalité d’un homme, ils ont directement mis fin à leur toute puissance, à la grande satisfaction du peuple russe. Un taiseux n’est pas nécessairement un falot, un travailleur acharné n’est pas toujours un rouage docile.
Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut revenir aux années terribles de la décennie qui a suivi la chute du Mur et l’éclatement de l’Union soviétique.
Lorsque Mikhaïl Gorbatchev arriva au pouvoir en 1985, l’URSS était à bout de souffle. Il n’y avait plus d’argent, la course aux armements était perdue face aux Etats-Unis qui l’avait financée à coups de déficits budgétaires, gentiment abondés par l’ensemble du monde occidental. Il fallait faire quelque chose, tout changer pour que rien ne change selon la vieille formule du Prince Salinas, le Guépard (il faut lire ce superbe roman).
Mais Gorbatchev devait le savoir, le communisme c’est la terreur, la répression, les camps. En affirmant que dorénavant tout cela était terminé mais que le communisme continuerait quand même, il a accéléré la destruction d’un système vermoulu. Il a tenté en vain la Perestroïka, la reconstruction en Russe. Une sorte de « communisme à visage humain » : l’oxymore a son charme, mais il a ses limites quand il atteint les frontières de l’absurde.
Boris Eltsine prit les choses en main. Il obligea Gorbatchev à lire à la tribune de la Douma (l’assemblée) un texte mettant fin au système. Le pâle Mikhaïl s’exécuta, le tonitruant Boris prit sa place.
L’Amérique, qui n’avait rien anticipé, s’adapta très vite et les réseaux du mondialisme heureux se mirent à l’ouvrage. Ils surent flatter Eltsine et le convaincre de libéraliser l’économie à grande vitesse. On vit beaucoup Soros à Moscou et de nombreux économistes américains expliquant au pouvoir russe dépassé comment il fallait procéder. Tandis que les Républiques socialistes soviétiques proclamaient leur indépendance les unes après les autres, la grande fédération de Russie s’enfonçait dans la crise.
L’anarchie s’installa. Les mafias russes organisèrent le pillage du pays. Les règlements de compte furent sanglants : le gâteau à partager était considérable. Les plus habiles, les plus violents aussi, firent des fortunes en volant usines et matières premières, en assassinant leurs concurrents. Les oligarques étaient nés. Eux et leurs hommes représentaient 1% du peuple russe. Les 99% autres sombrèrent dans la pauvreté, l’alcoolisme et, chose incroyable, la faim. Le déclin démographique fut vertigineux et l’espérance de vie s’effondra.
Il faut savoir tout cela pour comprendre pourquoi Poutine fut fêté comme un libérateur et pourquoi sa popularité reste immense dans ce pays où le patriotisme est la règle de vie commune numéro un. Nos journalistes et nos « élites » occidentales ne comprennent pas cette mentalité, pourtant inhérente à la Russie. Le « dissident » Navalny fut un artifice occidental, Poutine est une réalité russe.
Eltsine signait tout, s’enrichissait aussi et buvait trop de vodka. Il arrivait saoul à des réunions internationales et, parfois ne pouvait même pas sortir de sa voiture. Le comble fut atteint lorsqu’à la sortie d’une réunion et d’un repas à la Maison Blanche, Eltsine fut pris d’un fou rire, bientôt imité par Bill Clinton. Mais l’un était ivre et l’autre pas. Le monde entier vit ces images, la Russie était ridiculisée, son peuple humilié.
De plus, la révolte d’islamistes tchétchènes, discrètement soutenus par l’occident, provoqua une guerre que l’armée russe, en pleine déliquescence, perdit (1994-1996).
Des émeutes se produisirent dans plusieurs villes du pays. Les Russes voulaient le retour de l’ordre et manger à leur faim. Ils ne voulaient plus du « supermarché américain », selon l’heureuse formule de Giovanni da Empoli dans Le mage du Kremlin. En 1998, une grave crise financière acheva de déconsidérer le pouvoir.
Les oligarques comprirent le danger, d’où la recherche d’un homme d’ordre mais sans envergure que l’on pourrait manœuvrer afin que les bonnes affaires se poursuivent. Boris Eltsine, dans ses moments de lucidité, était sur la même ligne et joua d’ailleurs un rôle essentiel.
Vladimir Poutine semblait avoir le profil. Ancien du KGB, en poste en Allemagne de l’Est, il fit preuve de sang-froid lorsque la foule allemande, après la chute du mur, voulut attaquer les locaux des services secrets de Dresde que Poutine dirigeait. Il rejoignit ensuite sa ville natale de Saint Pétersbourg. Attiré par la politique il se rapprocha d’Anatoli Sobtchak, nouveau maire de la ville, dont il devint le bras droit. Il noua des relations à Moscou où il fut appelé en 1996 pour occuper des fonctions dans la sécurité. En 1998, il fut nommé directeur des services de sécurité de la Russie et c’est ainsi que les oligarques pensèrent à lui : un homme d’ordre qui rassureraient les Russes.
La suite est bien connue. Les oligarques furent rapidement mis au pas, certains connurent la prison et tout le monde comprit qui était le nouveau patron. Après 10 ans d’anarchie, la Russie était enfin dirigée. (« Il y a un nouveau sheriff en ville » aurait pu dire JD Vance).
Le nouveau président, élu face à un communiste (c’est dire le rejet de la classe politique des années Eltsine), ne perdit pas de temps. Il réforma l’armée, limogea des milliers d’officiers et gagna la deuxième guerre de Tchétchénie. Il remit de l’ordre dans l’économie et nomma des proches à la tête des grandes entreprises. Il restaura la sécurité en s’attaquant durement à la criminalité.
En politique extérieure, Poutine, on l’a oublié, tenta de se rapprocher de l’Europe et des Etats-Unis. Les Américains firent semblant de trouver l’idée excellente mais, fidèles à leur vieille doctrine géopolitique d’isolement de la Russie, ils firent tout pour couper l’Europe de la Russie.
Parallèlement, ce furent les grandes manœuvres des guerres impériales de l’OTAN. On bombarda la Serbie en 1999 pour qu’elle lâche sa province historique du Kosovo. Les Américains y ont ensuite construit leur plus grande base d’Europe. Après le 11 septembre, les Américains envahirent l’Afghanistan puis l’Irak en 2003. Parallèlement, les pays d’Europe centrale adhéraient à l’Europe et à l’OTAN, les deux marchant de pair.
Les réseaux mondialistes, Soros et USAID (récemment démantelé par Donald Trump) multipliaient les opérations de déstabilisation des voisins de la Russie : « révolutions de couleur » en Géorgie (2003), en Ukraine (2004), au Kirghizistan (2005). La CIA était également à la manœuvre.
A Munich, en 2007, Poutine se fâcha et avertit : la Russie se sent menacée et devra réagir. Georges Bush répondit en annonçant la prochaine adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN, chiffon rouge absolu pour la Russie. C’était l’époque du néo-conservatisme dominant en Amérique, tendance reléguée dans les poubelles de l’histoire par Trump et Vance.
Sagement, Angela Merkel s’opposa à cela. Elle savait que les Russes n’accepteraient jamais l’adhésion de ces deux pays à l’OTAN. De plus, elle connaissait bien Vladimir Poutine, avec qui elle échangeait directement en allemand.
L’affaire géorgienne fut réglée lors d’une guerre de cinq jours en 2008. Un tout petit pays, éloigné de l’Europe, l’affaire était facile. L’Ukraine, c’est autre chose. Les grandes manœuvres commencèrent en 2014 avec le coup d’Etat de la place Maïdan. Depuis, l’Amérique prépare sa guerre contre la Russie par Ukraine interposée.
Malgré ses défauts et son consternant tropisme immigrationniste, Angela Merkel est la seule à avoir lu le jeu américain et s’y opposer. Après son départ, il n’y eut plus de frein.
L’Amérique néo-conservatrice a eu sa guerre, espérant déstabiliser la Russie. Mais c’est le contraire qui s’est produit. Certes, la Russie espérait une guerre courte. Mais le peuple russe a fait bloc derrière son chef dont la popularité reste immense. Pour une raison simple : Poutine a rendu sa fierté à tout un pays et cela compte plus que tout le reste.
Antoine de Lacoste
Excuse impossible : face aux rodéos urbains, Eric Cocquerel pointe la responsabilité de Tom Cruise
Rodéos urbains : Éric Coquerel pointe la responsabilité de Tom Cruise et du film Mission impossible pic.twitter.com/FYikw0NYQu
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De mauvaise foi
La société Saje vient de produire son premier film avec cette comédie intitulée De Mauvaise foi, au cinéma depuis le 7 mai. Un notaire vieille France, Réginald, pratiquant mais pas croyant comme le lui dit Arthur dans le film, doit impérativement sauver son château délabré et empêcher le mariage de sa fille avec un golden boy prétentieux, qui ne croit en rien sinon en l’argent. La fortune promise par une comtesse mourante à un jeune artiste bohème, pourrait régler tous ses problèmes. À condition que le futur héritier devienne un bon catholique, et tombe amoureux de la jolie fiancée… Et c’est pourquoi Réginald emmène tout ce petit monde à une session à Paray-le-Monial.
Cette histoire est tirée du roman «Les Pieuses Combines de Réginald», dont le producteur Hubert de Torcy avait acheté les droits. Albéric Saint-Martin en a assuré la réalisation, signant ainsi son premier long-métrage. La rencontre de deux mondes fait penser aux comédies La Vie est un long fleuve tranquille ou Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Le producteur est allé filmer à Paray-le-Monial pendant les sessions d’été.
Même L’Humanité diffuse une tribune contre l’euthanasie
Le collectif Jusqu’au Bout Solidaires (JABS), citoyens et soignants de gauche contre l’euthanasie, écrit dans le quotidien communiste :
[…] Historiquement, la gauche s’est construite sur un socle clair : lutter contre les rapports de domination et d’exploitation et garantir à toutes et tous l’accès à des conditions de vie dignes. C’est pourquoi, nous, membres du collectif JABS, soignantes et citoyens, appelons solennellement les députés de gauche à rejeter ce texte.
Alors que l’hôpital est à l’agonie, que les aides humaines et matérielles à domicile sont dramatiquement insuffisantes, que le handicap, la vieillesse, la dépendance conduisent à la relégation ou à la ségrégation dans des institutions spécialisées, la légalisation de « l’aide à mourir » – animée des meilleures intentions – aura pour effet inévitable de mener à la mort des personnes qui auraient dû bénéficier de soins somatiques et psychiques, de moyens pour favoriser leur autonomie, de soutien et de solidarité. Voilà ce que nous montrent les contre-modèles belges, canadiens, hollandais.
En 2016, le Canada votait une loi avalisant l’euthanasie d’exception, pour des patients mourants – un cadre strict, comme celui de la proposition de loi Falorni. En 2021, le Canada l’élargissait à toute personne atteinte de souffrances réfractaires voulant mourir, sans condition d’engagement de pronostic vital. À partir de 2027, le seul critère de maladie mentale permettra de demander l’euthanasie. Ne nous y trompons pas : l’euthanasie restreinte ne pourra le rester longtemps. Au nom de quoi serions-nous plus modérés que les Canadiens ? Ce n’est qu’une question de temps avant que la jurisprudence ou le parlement, une fois l’interdit fondamental levé, lève aussi ses à-côtés.
Nous en appelons spécifiquement aux députés de gauche, ne vous alignez pas sur des sondages flatteurs, et par ailleurs faussés mais sur des valeurs humanistes : R. Badinter n’aurait pas demandé l’abolition de la peine de mort s’il s’en était tenu aux sondages. Être de gauche, c’est regarder en face les conséquences sociales des lois, et refuser qu’un droit à décider puis donner la mort vienne masquer un devoir collectif d’aider à vivre bien.
Refuser cette loi, ce n’est pas refuser la compassion. C’est l’accorder plus largement qu’à ceux qui demandent qu’on les tue : c’est l’accorder à toutes les personnes qui veulent vivre alors même que le discours médiatique mainstream établit à zéro la valeur de leur vie.
La volonté de mourir ne tombe pas du ciel en un jour, ni ne surgit purement de l’individu : il s’agit d’un discours intériorisé, dans une société qui dévalorise certaines vies, qui « pèseraient » sur les autres car moins productives, moins « indépendantes ». Pourtant, nous sommes toutes et tous pris dans des réseaux relationnels et sociaux d’interdépendance, et la militante handie Rizzo Boring le rappelle bien : « vos corps valides sont éphémères ». […]
Nous voulons un modèle social qui permette la vie digne. Nous voulons plus de ressources pour soulager la douleur et la souffrance jusqu’au bout de la vie : l’accompagnement psychologique, la prise en charge de la douleur, plus globalement les soins palliatifs. L’accès égalitaire au soin est inscrit dans la loi, pourtant dans la réalité, ce n’est toujours pas le cas, menant à des situations tragiques qui pourraient être évitées. Nous voulons plus de moyens pour prévenir le suicide pour tous, pas en faire la promotion pour quelques-uns !
Députés de gauche, vous avez entre les mains plus qu’un vote : vous avez le pouvoir de faire en sorte que la France reste un modèle de solidarité. Ne laissez pas la société s’accoutumer à l’idée que certains « vivent trop », que d’autres « coûtent trop », que la mort puisse devenir un « soin ». Ne légiférez pas l’accès à la mort alors que l’accès aux soins n’est pas assuré ! Députées de gauche, nous vous demandons de faire barrage à cette proposition de loi, par fidélité à ce que la gauche a de plus précieux : la défense indiscutable de la solidarité et de la dignité humaine. […]
« Récitez le chapelet tous les jours, afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »
Gloria fait découvrir un article du magazine à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Fátima : découvrez le récit des apparitions. Extrait :
Plusieurs mois après la dernière appariton de l’ange, le 13 mai 1917, vers midi, les enfants voient un éclair éblouissant dans le ciel. Ils craignent un orage pour leur troupeau et commencent à partr plus loin avec les brebis. Une deuxième éclair survient puis les bergers se trouvent dans une grande lumière. Au-dessus d’un petit chêne vert, encore un arbuste, ils voient une dame qui leur dit : « Je suis du Ciel. » Lucie a tenté de décrire la Vierge telle qu’elle est apparue :
« Il me semble que, si je savais peindre, sans être capable de la décrire telle qu’elle est, puisque c’est impossible et qu’on ne peut même pas la décrire avec les mots de la terre, je mettrais seulement une robe, aussi simple et aussi blanche que possible, la “mante” tombant du sommet de la tête jusqu’au bas de la robe. Et comme je ne pourrais pas peindre la lumière et la beauté qui l’ornaient, je supprimerais toutes les parures, à l’excepton d’un mince flet doré sur les bords de la mante. Cet ornement brillait sur le fond de lumière comme si c’eut été un rayon de soleil brillant plus intensément que le reste. Cete comparaison demeure bien en deçà de la réalité, mais je ne sais comment mieux l’exprimer. » (Lettre de sœur Lucie à l’évêque de Leiria, citée par le chanoine Barthas, dans Les Apparitons de Fátima)
La dame leur demande de revenir chaque 13 du mois pendant six mois. Lucie dialogue avec elle, Jacinthe entend et voit l’appariton, alors que François la voit seulement. La Vierge demande aux bergers :
« Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? »
Les enfants acceptent et Marie les prévient :
« Vous aurez alors beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort. »
Lucie racontera :
« C’est en prononçant ces dernières paroles (la grâce de Dieu, etc.) qu’elle ouvrit pour la première fois les mains, et nous communiqua, comme par un reflet qui émanait d’elles, une lumière si intense que, pénétrant notre cœur et jusqu’au plus profond de notre âme, elle nous faisait nous voir nous-mêmes en Dieu qui était cette lumière, plus clairement que nous nous voyons dans le meilleur des miroirs. Alors, par une impulsion intérieure qui nous était communiquée, nous tombâmes à genoux et nous répétons intérieurement : – Ô, Très Sainte Trinité, je vous adore. Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime dans le très Saint Sacrement. »
Puis la Vierge demande aux enfants de prier :
« Récitez le chapelet tous les jours, afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »
Les bergers ne voulaient rien dire de cette apparition, mais Jacinthe, toute joyeuse, ne peut s’empêcher de raconter l’événement. Les familles des enfants ont du mal à la croire, mais la nouvelle va se répandre et les voyants seront interrogés de nombreuses fois et souvent de façon malveillante. Ils offriront les calomnies et les accusations qu’ils subissent au Seigneur.
Pennsylvanie : une chapelle endommagée à la dynamite
La police de Mahanoy City a annoncé que Kyle Kuczynski, 32 ans, a été placé en garde à vue après avoir placé de la dynamite à l’intérieur de la chapelle d’adoration de l’église Sainte-Thérèse de Calcutta le 6 mai. Des images de surveillance ont montré un homme entrant dans la chapelle et déposant l’explosif avant de s’enfuir en courant. Quelques instants plus tard, l’explosif a explosé, endommageant l’ostensoir, trois vitraux et une partie de la statue de la Vierge Marie, et faisant tomber quelques stations du chemin de croix du mur.
Le père Kevin Gallagher, curé de Blessed Teresa, a déclaré au Herald que l’incident l’avait attristé.
« [Kuczynski] savait exactement ce qu’il faisait ».
Mgr Alfred Schlert, évêque du diocèse d’Allentown, a souligné :
“La croyance en la présence réelle de Jésus-Christ dans la Sainte Eucharistie est au cœur de la foi catholique. Utiliser un engin explosif pour détruire le Saint-Sacrement est un acte du mal le plus sombre”.
Tout en remerciant Dieu que personne n’ait été blessé et que le suspect ait été arrêté, l’évêque a souligné la gravité de ce crime odieux.
“J’ai le cœur brisé qu’un acte aussi odieux, haineux et maléfique se soit produit à Sainte-Thérèse de Calcutta. Cet acte de haine religieuse est un affront à la longue et pieuse histoire de foi des habitants de Mahanoy City”.
« Tout en offrant mon pardon, je prie pour que la personne qui a perpétré ce crime reçoive l’aide nécessaire et la justice requise pour ses actes ».