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Chine : Il sera difficile d’inverser la baisse de la fécondité

Analyse parue dans Conflits :

Au cours de la décennie qui a suivi l’abandon de la tristement célèbre politique de l’enfant unique, le nombre de naissances annuelles a chuté de 40 % et le nombre de nouveaux mariages a été divisé par deux. Cette tendance désastreuse a entraîné une refonte substantielle de la politique, le gouvernement approuvant désormais l’augmentation des subventions et des programmes sociaux visant à réduire les coûts supportés par les familles avec de jeunes enfants.

Ces changements promis seront certainement bien accueillis par de nombreux Chinois et pourraient bien rendre la création d’une famille plus attrayante. Pourtant, ce qui fait baisser les taux de fécondité en Chine aujourd’hui n’est plus la politique gouvernementale, mais le même ensemble de changements sociaux et économiques qui conduisent à des mariages plus tardifs et à moins d’enfants dans le monde. Il sera difficile, même avec les meilleures subventions, d’inverser la baisse de la fécondité.

[…] Il est vrai que, selon le Bureau national des statistiques, le nombre de nouvelles naissances a augmenté de 6 % en 2024 pour atteindre 9,54 millions, la première augmentation des naissances depuis 2016. Mais ce chiffre n’est pas le signe d’une réelle amélioration de la tendance sous-jacente de la fécondité, mais simplement le reflet d’une vague de nouveaux mariages en 2023. C’est à ce moment-là que de nombreux couples qui avaient reporté la formalisation de leur mariage pendant la pandémie se sont finalement mariés, ce qui a entraîné une hausse annuelle ponctuelle. Compte tenu des normes sociales fortes en Chine qui poussent à reporter les naissances jusqu’au mariage, cette hausse du nombre de mariages a ensuite été suivie d’une hausse du nombre de naissances.

Mais étant donné que les mariages enregistrés ont de nouveau diminué pour atteindre un nouveau creux de 6,1 millions en 2024, le rebond des nouvelles naissances sera probablement de courte durée, et les naissances devraient très probablement reculer en 2025. En fait, la tendance des mariages pourrait être l’indicateur le plus important de la dynamique sous-jacente du déclin de la fécondité en Chine. […]

Les politiques gouvernementales en cours d’élaboration visent davantage les facteurs qui empêchent les couples déjà mariés d’avoir des enfants, plutôt que les facteurs qui poussent les gens à retarder ou à éviter le mariage. Si le gouvernement consacre beaucoup plus de ressources fiscales à l’expansion des services de garde d’enfants, à l’éducation de la petite enfance et au soutien financier aux familles, cela pourrait améliorer la vie de nombreux parents et inciter davantage de familles à avoir plus d’enfants. Mais il est moins évident que ces politiques contribueraient à inverser la tendance à long terme vers un âge plus avancé au mariage et des taux de nuptialité plus faibles, qui fait baisser la fécondité globale (se marier plus tard signifie que les femmes ont moins d’années de fertilité restantes et plus de risques d’infertilité).

Dans le meilleur des cas, en réduisant certains des sacrifices économiques associés à la parentalité, les politiques de fécondité pourraient rendre la formation d’une famille plus attrayante à la marge, ce qui contribuerait à augmenter le taux de mariage. Mais les forces économiques et sociales plus larges qui encouragent les femmes et les hommes à investir plus de temps dans leur carrière avant de fonder une famille seront plus difficiles à faire évoluer.

Le recrutement de la prochaine promotion de l’Institut CAP Sud Méditerranée est lancé

Fondé en septembre 2019, le Centre Anthropologique de Provence (CAP Sud Méditerranée) accueille les jeunes entre 18 et 25 ans qui souhaitent effectuer une année de césure après le bac, la licence ou le master afin de se former aux humanités classiques et à l’anthropologie chrétienne, discerner sur leur avenir professionnel et vocationnel, et évangéliser aux côtés des Missionnaires de la Miséricorde dans le cadre de la paroisse saint François de Paule de Toulon.

Le CAP est une école d’éducation intégrale qui vise à faire grandir les étudiants sur les plans intellectuel, humain et spirituel :

-Ils reçoivent une formation diplômante à raison de 15 heures de cours par semaine en philosophie, anthropologie, bioéthique, histoire de la philosophie, histoire de l’Église, histoire de France, sciences politiques, littérature, théologie des religions, islamologie, géopolitique, histoire de l’art et histoire de la musique ;

-Ils partagent une colocation étudiante dans le centre-ville de Toulon, fondée sur le respect d’une charte de vie prévoyant prière, vie commune et activités culturelles ;

-Ils sont investis dans la vie missionnaire aux côtés de la communauté des Missionnaires de la Miséricorde et de la paroisse saint François de Paule, située en centre-ville de Toulon. Ils s’investissent au sein des principales activités missionnaires de la paroisse : scoutisme, patronage, chorale, groupe de prière, catéchisme, maraudes et accueil paroissial. Ils sont également invités à participer une fois par mois aux évangélisations de rue organisées dans le cadre paroissial.

Le CAP est enfin une année de discernement personnel et professionnel sur le modèle d’une école de vie. Les étudiants peuvent être accompagnés par un coaching individualisé pour apprendre à connaître leurs talents et mieux s’orienter dans la vie professionnelle. Ils peuvent également être accompagnés spirituellement pour discerner un éventuel appel de Dieu dans le cadre d’une vocation religieuse. Le coût total de la scolarité, incluant le logement et les frais de scolarité, est de 3 000 €.

À côté de l’engagement au CAP dans le cadre d’une école de vie incluant une colocation étudiante, s’ajoutent des auditeurs libres qui suivent les cours donnés au CAP, soit dans le cadre de la formation initiale avec délivrance d’un diplôme, soit à la carte en fonction des matières sélectionnées, et qui exercent, en parallèle, une activité professionnelle ou suivent un autre cursus étudiant délivrant un diplôme d’État. Le coût de cette formule, qui n’inclut pas le logement, s’élève à 1 500 €, les cours du CAP occupant l’équivalent d’un mi-temps.

Depuis sa fondation en 2019, le CAP a accueilli plus de 90 étudiants, les promotions sont à taille humaine (environ 20 étudiants). La formation du CAP donne une solide culture générale et permet d’appréhender le monde d’aujourd’hui en tant que chrétien et en tant que citoyen.

Les inscriptions ne sont pas encore closes pour l’année 2025-2026 ; pour candidater, envoyez CV et lettre de motivation à [email protected].

Plus informations sur le site du CAP ou en vidéo.

Mission conclave : prier pour un cardinal

Mission conclave est portée par l’association Lights in the Dark, qui s’inscrit dans la continuité d’un certain Carlo Acutis :

Lancée peu après le retour à Dieu du pape François, l’initiative Mission conclave rassemble 26.000 participants qui ont reçu chacun le nom d’un cardinal-électeur.

Le but est de prier non pas pour qu’il soit élu pape, mais pour qu’il soit inspiré pendant le conclave à faire la volonté de Dieu.

Sur la plateforme, une rubrique dédiée répond au nombreuses questions sur le conclave.

Mission conclave est portée par l’association Lights in the Dark, qui s’inscrit dans la continuité d’un certain Carlo Acutis.

RN et euthanasie : Jean-Philippe Tanguy s’oppose à Jordan Bardella

Tandis que Jordan Bardella, président du parti, s’est publiquement opposé à la loi sur l’euthanasie, le député Jean-Philippe Tanguy, invité sur Europe 1/CNews a affirmé être favorable à l’euthanasie :

 

Vols à la basilique de Nantes, un homme arrêté

La police a placé dimanche en garde à vue un individu de 36 ans suspecté d’être l’auteur du vol de mobilier liturgique signalé le 2 avril à la basilique Saint-Nicolas, dans le centre-ville de Nantes.

Identifié par les caméras de vidéosurveillance, le trentenaire «très bien connu des services de police» portait autour du cou l’un des deux objets de dévotion dérobés.

La paroisse Notre-Dame de Nantes s’est émue du vol de la lampe du tabernacle.

La légalisation de l’euthanasie, une loi maçonnique

Comme l’a rappelé hier Emmanuel Macron, dans un discours devant la Grande Loge de France :

 

Fidèle à l’idéologie révolutionnaire, il affirme que la France est la fille de la République (et non plus de l’Eglise) :

Sur CNews, Pascal Praud évoque une organisation clandestine :

Aide à mourir: la loi décryptée avec G. Puppinck

Le vendredi 2 mai, les députés de la Commission sociale de l’Assemblée nationale ont terminé l’examen de la proposition de la loi d’Olivier Falorni qui légaliserait le suicide assisté.

Dans cet entretien du mois, Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, fait le point sur ce que contient réellement cette proposition de loi : ce qu’elle prévoit comme procédure, ce qu’elle interdit et permet à ce stade, si elle prévoit une objection de conscience pour tous, etc.

Il évoque également l’initiative de l’ECLJ de saisir plusieurs organes de l’ONU pour qu’ils rappellent que l’euthanasie est fondamentalement contraire aux droits de l’homme. Chapitres:

  • 00:00 Teaser
  • 00:54 L’ONU saisie sur l’euthanasie
  • 05:01 Euthanasie: un mot mal connoté ?
  • 09:37 Une loi par et pour l’ADMD?
  • 13:24 Le délit d’entrave à l’aide à mourir
  • 17:00 Les conditions d’accès à l’aide à mourir
  • 24:24 Les pharmaciens
  • 27:28 Une clause de conscience spécifique
  • 29:12 Qu’en dit la CEDH?
  • 35:49 Le nouveau président de la CEDH.

Parrainer un enfant chrétien du sud Liban avec Chrétienté solidarité

Communiqué de Chrétienté Solidarité :

Yann Baly était hier aux confins du Liban, non loin de la frontière avec Israël, à Marjeyoun et Kawkaba pour apporter les 50 parrainages scolaires que Chrétienté-Solidarité a d’ores et déjà mis en place auprès des familles chrétiennes touchées par la guerre au sud-Liban. Aux côtés de l’ONG libanaise Nawraj, en lien avec les sœurs des Saints Cœurs et la municipalité de Kawkaba (dirigée par son très efficace maire Élie Abou Nakoul), Chrétienté-Solidarité entend faire monter en puissance cette œuvre dans les prochains mois.

Pour parrainer un enfant chrétien du sud Liban et devenir ainsi un ambassadeur de la France fidèle à la promesse de Saint Louis :  https://chretientesolidarite.fr/parrainage/

Conférence de mobilisation en ligne : Sauvegardons l’interdit de tuer – aujourd’hui lundi à 21h00

Il reste des places pour la visio de ce soir :

Inscription sur : https://toutmaispasca.org/mobilisation/

Intervenants :

  • Grégoire François-Dainville, directeur de la Fondation Jérôme Lejeune,
  • Pascale Morinière, présidente des  Associations familiales catholiques (AFC)
  • Franck Meyer, président du Comité Protestant Évangélique pour la Dignité Humaine (CPDH)
  • Louis Bouffard, auteur d’un livre témoignage est atteint un degré avancé dans sa myopathie. Lourdement appareillé, il ne peut désormais plus bouger. Nous fait l’honneur de témoigner.

Points clés de la conférence :

  • Point sur la situation politique et le fonctionnement parlementaire : calendrier, définitions, contenu du texte en discussion.
  • Raisons de s’opposer : enjeux collectifs, arguments éthiques et sociétaux.
  • Comment se mobiliser : espérance, prière, lettres aux députés, outils concrets.
  • Témoignage inspirant.

Cette conférence vous donnera les clés pour comprendre les enjeux politiques actuels et agir concrètement. En tant que citoyens, nous avons la responsabilité de faire entendre une voix ferme pour le respect de la vie.

Au moment où beaucoup de politiques français saluent les positions du Pape François, rappelons leur qu’il voyait dans l’euthanasie «un échec de l’amour, reflet d’une “culture du rejet”»

Le Café Enchanté : un coup de jeunes pour les Frères Jacques

De jeunes garçons se mettent en scène au théâtre Saint-Léon pour réinterpréter les chansons du fameux quatuor à moustache. Un résultat épatant dont le souffle poétique qui les anime n’y est pas pour rien selon le père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Des articles en tout genre. Des invitations sur les plateaux du service public. Un grand renfort de publicité. Une série documentaire sur Canal + plongeant les téléspectateurs dans les coulisses du spectacle. Trente ans après sa sortie en salle, la mise en scène du film iconique La Haine de Matthieu Kassovitz, transformé par ce dernier en comédie musicale, a rencontré son public. Mêlant chansons originales (avant tout du rap) et danses hip-hop, le tout dans le cadre d’un show visuel et immersif rendu possible grâce à un jeux d’écrans derrière les jeunes acteurs qui occupent la scène, Le Parisien qualifie la performance scénique comme « Le spectacle le plus réussi de l’année ». Le triomphe fut bien au rendez-vous l’automne dernier, à la Seine Musicale, avant que la troupe enchaîne une tournée en province depuis janvier 2025.

Il n’en reste pas moins que le bon mot de saint François de Sale nous rappelle une évidence : si « Le bruit ne fait pas de bien », le plus souvent « le bien ne fait pas de bruit. » Au théâtre Saint-Léon, dans le XVe, à Paris, se produisait hier soir une petite troupe, partie de rien et inconnue de tous, venue offrir un spectacle dont on aurait tort de se priver. Ils seront d’ailleurs encore sur les planches ce dimanche 4 mai à 18h30 ; et on l’espère pour d’autres dates à venir.

Au socle de leur amitié : l’amour du chant et de la langue française

Le Café Enchanté – c’est le titre du spectacle – se propose de redonner vie aux célèbres chansons des Frères Jacques, quatuor de l’après-guerre dont le style unique passe les générations. Derrière ce Café Enchanté se cache la troupe des Enlumineurs, joyeuse bande d’une quinzaine de jeunes gens à la moyenne d’âge de 22 ans. Amateurs mais d’un professionnalisme épatant, structurés en association mais bénévoles au grand cœur (la troupe ne cherche pas à “faire de l’argent”, le bénéfice réalisé couvrant les frais de fonctionnement, le reste étant reversé à des œuvres), les Enlumineurs se sont lancés sur les planches il y a un an. A l’origine, il s’agit d’un groupe d’amis, lycéens dans les Yvelines et membres des petits-chanteurs de l’école Saint-Dominique-du-Pecq. Au socle de leur amitié : la culture du chant et l’amour de la langue française. Loin de se vautrer dans des canapés, consoles à la main durant leur week-end, ou de se laisser piéger par le narcissisme de Tik-Tok, ils préfèrent à l’occasion de leurs virées du samedi soir amuser la galerie. Devant leurs connaissances et leurs proches, ils se prennent à interpréter à plusieurs voix les tubes intemporels des Frères Jacques. Rapidement, l’un d’eux propose d’aller plus loin. « Pourquoi ne pas mettre en valeur de façon spectaculaire ce patrimoine de la chanson spectaculaire ? » se demande Jacques de Villiers, à peine âgé de 20 ans. Il se lance alors dans l’écriture, rédige un scénario et imagine sa mise en scène. Hors de question de tomber dans la facilité d’un copier-coller des Frères Jacques. Il s’agit, mieux encore, d’augmenter la dimension poétique de leurs chansons en les insérant dans une histoire, un conte français propre à emporter l’auditoire.

Un toupet monstre pour un résultat bluffant

« Le culot, ça ne s’invente pas », cette réplique de l’un des acteurs/chanteurs au début de la représentation résume à elle seule l’aventure de la troupe des Enlumineurs. Avec un toupet monstre, cette bande d’amis de l’Ouest-parisien s’est donc constituée en troupe de café-théâtre, en plus de mener en parallèle leurs études. Cinq chanteurs et trois musiciens sous les feux des projecteurs et le même nombre en coulisse pour les travaux invisibles, mais ô combien indispensables, allant des décors à l’administratif. Au début de chaque représentation, tout ce groupe se trouve d’ailleurs sur scène, l’air de rien, vaquant à d’ultimes préparatifs. Tandis que le public est installé et discute, plus ou moins bruyamment, dans la salle en attendant le début du spectacle, une voix off résonne « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs… ». Les acteurs, présents sur l’estrade, se figent alors, offrant un tableau digne de La Guinguette ou du Déjeuner des canotiers de Renoir. La suspension au-dessus du temps commence. Pendant près de deux heures, le spectacle du Café Enchanté captive l’assistance en dévoilant sous ses yeux une promenade musicale où s’épousent légèreté et profondeur, rires et larmes. Le fond du sujet ? Un thème des plus universels : trois amis remontent le moral d’un quatrième compère qui se trouve au plus bas. Il est minuit, la fin du service approche et le garçon de café veut légitimement baisser le rideau. Rien n’y fera, l’amitié vaut bien une nuit à discuter et à chanter. Tous les conseils sont bons pour redonner goût à la vie à celui dont le cœur et le portefeuille sont en berne. C’est sur ce fil rouge que viendront s’intercaler les grands classiques des Frères Jacques. Les jeunes chanteurs redonnent ainsi vie au Fric, à La photographie, aux Tics, au Chasseur, à M. William pour le plus grand bonheur des connaisseurs comme des néophytes. Mais ce qui frappe et saisit dans cette comédie chantante du Café Enchanté réside dans son exceptionnelle capacité à emporter les spectateurs là où ils ne s’attendent pas. Bien sûr, cette histoire d’amitié, comme toutes les véritables sollicitudes, est faite d’esprit potache et de grand cœur, de franches rigolades et de silences complices. Le Tango des perceurs de coffre-fort, le fameux Shah Shah Persan et la mythique chanson de La Ceinture – dont on ne peut que saluer la remarquable chorégraphie originale – arrachent bien entendu des rires aux grands comme aux plus jeunes. Pour autant, grâce à une mise en scène subtile et délicate, cela n’empêche pas les chanteurs d’émouvoir le public en interprétant La lune est morte ou La branche. Des esclaffements, le public passe subitement à un silence méditatif.

Si le bien ne fait pas de bruit, les Enlumineurs ont le grand mérite, le temps d’une soirée, de le mettre en mélodie. Comment ne pas se réjouir devant cette France bien élevée ! Le spectacle du Café Enchanté constitue un délicieux bol de jeunesse et d’air frais. Il nous rappelle opportunément que la bonne éducation, la culture du beau et l’élégance du verbe portent en germe les meilleures moissons d’espérance. Celles-là même dont notre pays a besoin pour aller de l’avant. Et se remettre debout, le cœur plein d’étoiles.

La promotion de l’euthanasie au 20e siècle [Rediffusion]

[Article publié en février 2024, rediffusé aujourd’hui en raison de l’actualité]

Cette enquête historique de l’ECLJ offre un éclairage sur l’origine et la pensée des mouvements occidentaux militant pour la légalisation de l’euthanasie. Elle retrace l’évolution de ce courant de pensée à travers le XXe siècle, permettant ainsi de mieux comprendre les enjeux des débats actuels sur l’euthanasie et le suicide assisté.

Voici la présentation de cette enquête, rédigée par Grégor Puppinck, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice :

L’euthanasie, ou les diverses formes « d’aide médicale à mourir », est devenue une pratique courante dans plusieurs pays occidentaux depuis le début du XXIe siècle, à tel point qu’elle y est en voie de normalisation. Cette situation est l’aboutissement d’une histoire qui trouve sa source principale au tournant du XIXe et du XXe siècle.

Matérialisme, malthusianisme, eugénisme, progressisme, etc., les mouvements de pensée qui ont promu l’euthanasie ont changé de discours ces dernières années, mais l’idéologie mortifère est toujours bien là, cachée sous le voile de la bienveillance et de la compassion.

Un rapport à télécharger en ligne.

Manifeste pour l’unité rituelle

Alors que le pontificat du pape François est achevé et que les cardinaux vont entrer en conclave, il est évident que la place accordée à la liturgie traditionnelle sera un dossier important pour le prochain pontife.

En 2021, l’archidiocèse de Chicago précisait la manière dont il entendait appliquer le motu proprio Traditionis Custodes : parmi différentes mesures restrictives, il interdisait les livres liturgiques traditionnels pour le Triduum pascal. Depuis des mois on apprend avec toujours plus de consternation et de tristesse les arrangements rituels mesquins imposés ici et là (arrangements acceptés malheureusement parfois ici et là…). C’est une idée véritablement saugrenue, moderne et peut-être même areligieuse de vouloir à toutes forces tout mélanger : accoler le nouveau rite d’ordination à une messe traditionnelle (Toulon et Carcassonne si l’on a bien compris), alterner les missels de dimanche en dimanche (Pontcalec), tolérer la messe mais interdire baptême, mariage, extrême-onction, confirmation (les diocèses et les cas abracadabrants ne se comptent plus), chercher à imposer la coexistence des deux missels au pèlerinage de Chartres, ou encore interdire la célébration traditionnelle de certaines fêtes (Chicago donc, avec d’autres)…

Dans le contexte de Traditionis custodes et des responsa ad dubia qui suivirent, la pression a été grande, venant de toutes parts, pour tenter de faire rentrer dans le rang les récalcitrants. L’objectif n’était pas occulte, nul complot, l’action se passait au grand jour : les livres liturgiques promulgués par Paul VI sont la seule expression du rit romain estimait feu le pape François. Législation, menaces, contraintes, chantages ont été tour à tour brandis pour nous décourager. Récemment, es qualité de président de la conférence des évêques de France[1], monseigneur de Moulins-Beaufort, dans un entretien dédaigneux et blessant faisait sentir tout sa superbe vigilance. De son côté dans une autre interview encore plus lunaire, monseigneur Jordy, es qualité de vice-président de la conférence des évêques de France[2], laissait jaillir sa profonde défiance et son absolue mésestime pour le monde traditionnel. Il n’est pas toujours évident de se sentir aimés par nos pasteurs ! Mais laissons là ces avanies, elles passeront. D’autant que tous les évêques et tous les cardinaux ne sont pas coulés au même moule, loin s’en faut et Dieu merci !

Pourquoi ne céderons-nous jamais un centimètre de terrain liturgique ? Ni baptême, ni dimanche, ni calendrier, ni lectionnaire, pas plus de mariage que d’obsèques, aucun saint, aucune rubrique, pas le moindre iota ? Et pas plus demain qu’il y a cinquante ans ?

On pourrait aborder la question sous différents biais :

  • Pastoral avec Jean de Tauriers[3], « Qui osera regarder en face le désastre et en tirer les conséquences ? Les chiffres parlent pourtant d’eux-mêmes. »
  • Spirituel avec Benoît XVI[4], « Ce qui a été sacré pour les générations précédentes ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. »
  • Juridique avec le père Réginald-Marie Rivoire[5], « Ce qui est choquant, ce n’est pas tant que François contredise son prédécesseur, mais qu’il traite un rite liturgique multiséculaire comme s’il s’agissait d’une matière purement disciplinaire. »
  • Doctrinal avec un groupe de théologiens[6], « On est fondé à craindre que, ne mettant plus en évidence le Sacrifice de Jésus, l’ordo Missæ ne le voue en fait à l’oubli ; car ce Sacrifice est une réalité trop surnaturelle pour que l’homme puisse, sans signe, s’en souvenir et en vivre. »

On pourrait. Et il faudrait ; et depuis soixante ans on l’a amplement entrepris sans presque jamais recevoir de réponse autre que celle du doigt tendu et des sourcils froncés en appui de l’injonction : obéissez !

Je voudrais aujourd’hui l’aborder sous un angle simplement rituel.

La liturgie est-elle un matériau disponible que l’on peut modeler à loisir, pétrir, transformer, retrancher, réinitialiser, raboter, découper, adapter ? A-t-elle comme premier effet de favoriser la pastorale qui elle-même se réduirait à du lien social ? N’est-elle pas plutôt la prière que le Christ rend à son Père par l’intermédiaire de l’Église ? Un culte incessant, toujours identique et toujours renouvelé car illuminé de l’intérieur par les paroles du Verbe, les prières des saints, les gestes antiques et patinés ? En ce cas il est alors évident que prendre un bout de ceci et un bout de cela (quel qu’il soit) n’a aucun sens, est littéralement insensé.

Comment peut-on espérer croître dans la vie spirituelle, comment peut-on pénétrer en profondeur les mystères, comment peut-on approfondir la contemplation des choses divines en papillonnant d’un rit à l’autre ? La vie spirituelle est trop exigeante pour cela ; accessible à tous, certes, mais exigeante. Saucissonner c’est au contraire renoncer à rendre à Dieu la perfection (humaine j’en conviens, mais si peu humaine cependant) du culte qui lui est dû, et renoncer tout autant à la puissance de la sanctification qui en jaillit naturellement et nous désaltère. Et si certains, pour se rassurer, se réjouissent que les plus jeunes passent sans difficulté d’un rit à l’autre, je voudrais leur adresser deux remarques ; premièrement pour mettre chacun en garde contre cette bougeotte qui ne permet pas le juste approfondissement spirituel qu’offre la fidélité rituelle ; je crois que l’on ne peut s’en satisfaire, ni s’en réjouir, même si l’on doit momentanément s’en accommoder. Deuxièmement, l’observation montre qu’avec le temps (le mariage, les exigences de l’éducation des enfants) vient la stabilité qui, bien souvent, est en faveur de la liturgie traditionnelle.

Il faut une vie entière pour pénétrer un rit. Les contemplatifs bénédictins qui se nourrissent de liturgie (je pense spontanément à Dom Guéranger, à Dom Delatte, à Dom de Monléon, à Dom Gérard…) nous l’ont dit, ils l’ont expérimenté de tout leur être, plusieurs heures par jour ; c’est pourquoi d’ailleurs les moines se méfient des gyrovagues. Car il en va pour un rit comme pour une règle : on ne peut être dominicain le matin et visitandine le soir, chartreux le dimanche et carmélite le restant de la semaine… La liturgie, celle qui mérite pleinement ce nom, ne se laisse pénétrer que lentement, par la répétition qui touche progressivement l’âme embuée, éclaire notre intelligence, ouvre nos yeux sur la réalité de la création et du monde dans lequel nous nous mouvons avec quelques difficultés. C’est parce qu’elle vient de loin et qu’elle est un édifice total qu’elle répond à sa double finalité : d’abord louer Dieu, ensuite nous sanctifier. La vie intérieure n’est pas une mince affaire. Elle nécessite persévérance, silence, recommencement, exploration, décantation. Par l’intériorisation et l’approfondissement de la prière liturgique on entre toujours plus dans les mystères de notre foi. La liturgie est la voie royale pour cela. C’est la voie royale parce que c’est ce qu’a voulu Dieu lui-même, et c’est une mission essentielle qu’il a confié à son Église. A force de côtoyer le rit, à condition d’être patients, humbles et persévérants, le rit nous ouvre pleinement son sens. Immolant souhaits et préférences, sans aller chercher ici et là ce qui nous satisfait immédiatement, nous rejoignons la haute et sainte et vénérable prière de l’Église qui, en un certain sens, n’est pas faite de main d’homme. Les réalités que recouvrent l’œuvre liturgique, l’opus Dei, sont si profondes, mystérieuses, terribles, qu’il faut user de tous ses trésors pour que l’âme en tire profit. Le rit et son noble cortège de rubriques nous aident à aller des choses visibles aux choses invisibles. Ainsi les vêpres répondent à la messe dans l’unité de calendrier qui les lie intimement ; les sacrements s’appuient les uns sur les autres et les sacramentaux les escortent ; les diacres qui proclament l’Évangile pour toute la création sont préalablement ordonnés pour le chanter por vis quam pro defunctis ; les évangiles du dernier et du premier dimanche de l’année liturgique se répondent et nous rappellent notre fin. La trame dense et drue de la liturgie tisse le plus inextricable et le plus extraordinaire ouvrage. Comme pour la pratique des vertus, c’est la force de la fidélité aux petites choses d’imprimer lentement une grande idée, de créer une habitude. « Bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle en peu de chose, je vous établirai sur beaucoup d’autres : entrez dans la joie de votre Seigneur. » (Saint Matthieu.)

Écrivant cela je ne prétends pas que le nouveau rit ne possède aucune disposition au culte et à la sanctification : il en possède autant qu’il conserve de vestiges de l’ancien. De même, je ne prétends pas qu’il soit impossible de se sanctifier avec la liturgie réformée, mais par analogie avec les promesses de Notre Seigneur à ceux qui témoignent d’une dévotion à son Sacré-Cœur, je crois bien que par la fréquentation de la liturgie traditionnelle, les âmes tièdes deviendront ferventes et les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.

Le pape François que nous confions à la miséricorde divine est mort, la liturgie traditionnelle est toujours là. Puisse le futur pape acter que la liturgie ne se morcelle pas.

Cyril Farret d’Astiès

[1] Il ne l’est plus depuis.

[2] Et responsable du suivi des catholiques de tradition.

[3] https://www.lesalonbeige.fr/atheisme-catholique/

[4] Motu proprio Summorum pontificum.

[5] Sedes Sapientiae n°171, mars 2025, La rationalité des normes canoniques.

[6] La pensée Catholique n°122, 1969.

Sainte Jeanne d’Arc au programme de Gloria

Le numéro de mai du magazine Gloria est consacré à sainte Jeanne d’Arc, avec aussi un article sur le Cœur Immaculé de Marie.

Découvrez la vie de sainte Jeanne d’Arc, héroïne historique et patronne secondaire de la France. Des prières et méditations complètent cet article illustré d’œuvres d’art.

Gloria vous emmène dans la magnifique cathédrale Sainte-Croix. Lieu de pèlerinage depuis des siècles, la cathédrale d’Orléans a une place particulière dans l’histoire de France.

Côté littérature, Jeanne d’Arc a inspiré de nombreux livres, mais si un écrivain a été marqué par cette sainte héroïne, c’est bien Charles Péguy. Focus sur Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc.

L’Etat de Washington viole le secret de confession

Dans l’Etat de Washington, la loi supprimant le secret de la confession, sous peine de prison, a été signée par le gouverneur Bob Ferguson, pro-avortement et pro-LGBT, qui a osé mettre en avant sa « foi catholique » et l’avis de son oncle prêtre jésuite.

Le projet de loi a été adopté par les sénateurs le 28 février par 28 voix contre 20, et par les députés le 11 avril par 64 voix contre 31.

Le lendemain du jour où Trump met en place une commission pour la liberté religieuse.

Déroute des européistes en Roumanie

George Simion, chef du parti de droite souverainiste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), est arrivé, dimanche 4 mai, largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie avec plus de 40 % des voix. Il sera opposé au second tour, le 18 mai, au maire de Bucarest, le centriste et pro-européen Nicusor Dan, arrivé deuxième avec 21 % des voix.

Malgré l’acharnement du système, qui a écarté Călin Georgescu de l’élection, « c’est la victoire de ceux qui veulent que la Roumanie soit un pays libre et respecté », selon M. Simion. Avec ses partisans, il a chanté « Dégagez les voleurs, les patriotes arrivent ». Le candidat des partis pro-européens de la coalition gouvernementale, Crin Antonescu, n’est arrivé que troisième, avec 20 % et se retrouve éliminé.

Călin Georgescu pourrait devenir Premier ministre, de quoi susciter l’ire d’Ursula von Der Leyen… Il avait obtenu 23% lors du premier tour annulé fin 2024. Sa persécution a permis d’obtenir l’effet inverse puisque le parti AUR passe donc de 23 à 40% au premier tour !

Née en 2019, l’Alliance pour l’unité des Roumains a prospéré durant la crise du Covid et, à la surprise des sondeurs, a fait son entrée au Parlement en 2020, en recueillant 9 % des suffrages. A l’hiver 2024, aux élections parlementaires – législatives et sénatoriales –, AUR double son score avec 18 %, et devient la deuxième formation du pays.

Euthanasie : le double-jeu de François Bayrou

Comme à son habitude sur les sujets sociétaux, le “catholique” François Bayrou cherche à nous enfumer. Interrogé dans le JDD sur la loi visant à légaliser l’euthanasie, il ne change pas de refrain “démocrate-chrétien” :

J’ai pris la décision de séparer le débat sur les soins palliatifs des débats sur l’euthanasie. Cela ne m’a pas valu que des amis, je le sais bien. Mais ma démarche est simple. Il y a d’abord un devoir national : les soins palliatifs. Sur ce point, deux principes formulés par Jean Leonetti résument tout : « Je ne te laisserai pas seul » et « Je ne te laisserai pas souffrir ». Voilà, selon moi, l’engagement qu’un pays doit prendre envers ceux qui arrivent au terme de leur vie. Et pourtant, encore aujourd’hui, près de 30 % des départements n’ont aucune structure de soins palliatifs. C’est une honte. Et puis, il y a la question de la fin de vie elle-même, de l’aide active à mourir, de l’euthanasie, pour employer le mot juste. Cette question touche à la conscience la plus intime. Je comprends que l’on puisse être pour, contre, ou simplement dans le doute. C’est une question éthique majeure, qu’on ne peut trancher à la légère et sur laquelle chacun doit prendre en conscience sa responsabilité.

Et vous, intimement, êtes-vous favorable ou défavorable à l’euthanasie ?

Je suis spontanément du côté du soin et de la défense de la vie. La vie, c’est unique, fragile et irremplaçable. Mais je ne suis pas aveugle. Il existe des situations extrêmes, des cas de souffrance et de désespoir que nul ne peut ignorer. C’est désormais au Parlement de conduire le travail de discernement. Ce n’est pas une question technique, c’est une question d’humanisme. Une question de civilisation. Ce débat mérite gravité et respect. Parce qu’il touche à ce qu’il y a de plus sacré dans notre condition humaine.

Le texte actuel ne comporte plus certains garde-fous. Cela ne vous inquiète-t-il pas ?

Faire sauter les garde-fous, ce n’est pas ma sensibilité, ni comme citoyen, ni comme chef du gouvernement. Mais j’ai confiance dans notre démocratie. L’Assemblée nationale, dans sa diversité, et le Sénat veilleront à l’équilibre. Je ne crois pas que cette pluralité mène aux excès. Et je serai vigilant, de toutes mes forces. Je me souviens d’une lettre bouleversante, reçue il y a quelques années. Une mère me parlait de sa fille trisomique : « Elle est si douce, disait-elle. Elle veut toujours faire plaisir. Quand je ne serai plus là, il suffira de peu pour la convaincre que ce serait mieux de venir me rejoindre. » Je n’ai jamais oublié cette phrase. Je sais que, pour beaucoup, l’euthanasie active est un combat de liberté. Je respecte cela. Mais on peut, avec la même force, défendre une autre idée de la dignité humaine.

Voilà l’entourloupe : Bayrou se déclare du côté de la vie mais sur l’euthanasie, ce n’est pas une question “qu’on ne peut trancher à la légère”, il est du côté du soin “mais il n’est pas aveugle face aux situations extrêmes”… Ou comment donner son aval à l’euthanasie. Faire sauter les garde-fous ? Mais c’est ne pas avoir confiance en la démocratie. Sic. “Le Parlement veillera à l’équilibre. Re-sic.

Le conclave, une élection pas comme les autres

Véronique Jacquier reçoit

  • L’𝗮𝗯𝗯𝗲́ 𝗖𝗵𝗿𝗶𝘀𝘁𝗶𝗮𝗻 𝗩𝗘𝗡𝗔𝗥𝗗, responsable de la communication du Diocèse de Monaco
  • 𝗟’𝗮𝗯𝗯𝗲́ 𝗧𝗵𝗶𝗲𝗿𝗿𝘆 𝗟𝗔𝗨𝗥𝗘𝗡𝗧, curé de la paroisse Saint-Roch à Paris
  • 𝗣𝗵𝗶𝗹𝗶𝗽𝗽𝗲 𝗣𝗜𝗖𝗛𝗢𝗧-𝗕𝗥𝗔𝗩𝗔𝗥𝗗, historien

Et Aymeric Pourbaix en duplex de Rome

“Nous devons toujours être une nation sous Dieu”

Le 1er mai, Donald Trump a célébré la Journée nationale de prière dans le jardin des Roses de la Maison Blanche. Il a déclaré notamment :

Aujourd’hui, alors que le peuple américain se tourne vers Dieu dans la prière, nous perpétuons une tradition plus ancienne que notre indépendance elle-même. Il y a près de 250 ans, le 12 juin 1775, le Congrès continental a décrété un jour de jeûne et de prière afin que les Américains qui luttaient pour leur liberté puissent demander l’aide du Tout-Puissant. Aujourd’hui, plus de deux siècles et demi plus tard, au cœur d’une Amérique libre et fière, nous nous réjouissons que Dieu ait répondu à ces prières. Et je pense que Dieu a répondu à d’autres prières, car il a mis en place une administration pour diriger ce pays qui vous rendra à nouveau fiers, qui vous fera croire et croire encore plus. Et qu’Il continue d’entendre nos prières pour guider nos pas et édifier notre nation bien-aimée vers des sommets encore plus élevés.

Nous ramenons la religion dans notre pays, et nous la ramenons rapidement et avec force, car pour que l’Amérique soit une grande nation, nous devons toujours être une nation sous Dieu (« One nation under God », serment au drapeau).

Alors que nous inclinons la tête en ce beau jour, une fois de plus, nous devons faire confiance à notre Dieu, car notre Dieu sait exactement où nous allons, ce que nous faisons, il connaît chaque instant de notre vie.

Voilà qui nous change du laïcisme de nos élites politiques, de la Libre Pensée, LDH et autres franc-maçons.

Puis il a signé le décret créant la Commission pour la liberté religieuse, chargée de produire

« un rapport complet sur les fondements de la liberté religieuse en Amérique, les stratégies visant à mieux faire connaître et à célébrer le pluralisme religieux pacifique de l’Amérique, les menaces actuelles qui pèsent sur la liberté religieuse et les stratégies visant à préserver et à renforcer la protection des générations futures ».

Et il nomme président de la commission le lieutenant-gouverneur du Texas, Dan Patrick (l’adjoint du gouverneur Greg Abbott), chrétien évangélique 100% pro-vie, anti LGBT, anti-woke, anti-immigration, pour la liberté scolaire, contre la dictature covidienne, etc.

Réforme de l’OMS: attention, danger!

Nous avons interrogé Jean-Frédéric Poisson, président de Via I Parti chrétien-démocrate, à propos de la plaquette qu’il vient de publier sur l’OMS:

Vous venez de publier une plaquette sur l’OMS. Pourquoi?

Parce que dans une opacité totale, l’Organisation Mondiale de la Santé est en train de récupérer l’intégralité des pouvoirs opérationnels, en cas de pandémie, et la capacité dans ces circonstances d’imposer aux Etats leur politique sanitaire. Autrement dit, si la réforme statutaire de l’OMS, qui est actuellement en cours devait aboutir, cette organisation pourrait de plein droit obliger les Etats membres, dont la France, à décider d’une vaccination obligatoire, et même d’imposer la marque et le type du vaccin à administrer à l’ensemble du peuple français.

Dans cette circonstance, l’État, notre gouvernement, et notre volonté populaire seraient complètement effacés. La crise sanitaire de 2020 a déjà montré les limites du contrôle parlementaire sur l’action du gouvernement : en éloignant un peu davantage le lieu de décision nous prenons le risque de laisser définitivement les laboratoires pharmaceutiques et les intérêts financiers dicter aux États leur politique sanitaire. Inutile de dire que nous nous éloignerions sensiblement – et durablement – de l’idée même d’agir dans l’intérêt des peuples et de leur santé…

En quoi les États seraient-ils écartés de ces décisions ?

Parce que l’OMS a décidé de mettre en chantier une révision très significative de ses textes fondateurs (constitution et règlement intérieur). Les dirigeants de l’OMS, après la crise du COVID, ont considéré que le caractère de la coopération internationale en cas de pandémie était insatisfaisante, et que cette situation nécessitait un renforcement des pouvoirs et une centralisation des décisions. Jusqu’ici, l’OMS était conçue comme une instance d’échanges et de coordination. Demain, elle deviendrait une instance politique chargée de définir seule les politiques sanitaires applicables en cas de pandémie : le directeur général de l’OMS, selon les modifications proposées par l’OMS elle-même, deviendrait en cas de pandémie le décideur en dernier ressort : non pas un super-exécutant, chargé d’appliquer les décisions des Etats membres, mais un décideur à part entière. Les Etats jusqu’ici ont laissé faire cette évolution, de la même manière qu’en Europe, les gouvernements européens ont confié à la coalition de Bruxelles, contre la lettre des traités européen, une compétence sanitaire qu’elle ne devrait pas pouvoir exercer. C’est donc d’abord la faute des gouvernements si cette organisation internationale voit son pouvoir renforcé.

Par ailleurs, les sources de financement de l’Organisation Mondiale de la Santé sont de deux natures : les contributions des Etats, calculées comme une part infime de leur produit intérieur brut, et des contributions libres de donateurs privés, personnes physiques ou morales. Il se trouve que les dons des personnes privées représentent une part considérable des ressources de l’OMS. Et par ailleurs ces personnes peuvent demander à ce que leur contribution soit fléchée, donc dirigée au financement des programmes sanitaires en fait imposés à l’OMS ! Autant dire que des doutes très réels peuvent être portés sur l’indépendance de l’OMS et sa vocation à se mettre au service des peuples et des Etats : c’est pourtant l’esprit de sa fondation.

N’est-il pas souhaitable de disposer d’un organisme international pour faire face aux épidémies mondiales?

Si bien sûr ! D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, répond à des objectifs tout à fait beaux et louables : l’idée que pour améliorer la santé des peuples dans les pays en voie de développement, de l’humanité toute entière, il faut mutualiser ses connaissances, ses moyens financiers, ses ressources humaines, et déployer dans les pays nécessiteux des programmes de santé publique adaptés à leurs besoins. Cette marque de solidarité, de fraternité universelles est parfaitement conforme à ce qu’on doit attendre de la coopération entre les Etats.

Pensez-vous que les problèmes que vous pointez du doigt étaient en germe dès la fondation de l’OMS ? Et, sinon, qu’est-ce qui a changé et explique ces dérives ?

Malheureusement, assez rapidement, l’Organisation Mondiale de la Santé est devenue le jouet d’un certain nombre de lobbys davantage préoccupés par le contrôle démographique des populations et la propagation de la culture de mort que par la réelle santé des peuples. Dès le milieu des années 1950, soit quelques années seulement après sa création (1948), l’OMS lance des programmes sanitaires dont le but est le contrôle démographique des populations.

Derrière les programmes, décidés par l’OMS, on trouve cette idée très malthusienne qu’une croissance non maîtrisée de la population nuit au développement économique et à sa stabilité, au point de l’empêcher. De sorte que, dans les décénnies qui viennent de s’écouler, l’OMS s’est à la fois occupée à combattre les maladies graves qui impactent les populations, ce qui est sa mission d’origine ; mais elle a également renforcé considérablement la part de ses projets idéologiques, qui provoquent non pas le bien-être et la santé des peuples, mais leur asservissement et leur mutilation.

Pensez-vous qu’il serait envisageable de sortir de l’OMS, tout en conservant une coopération internationale pour les politiques sanitaires ? 

C’est possible, et éminemment souhaitable. D’abord, aucun pays ne devrait accepter d’être privé de pouvoir dans le pilotage de sa politique de santé publique en cas de pandémie. Du reste, la définition même de la notion de pandémie fait l’objet d’une évolution significative dans les nouveaux documents de l’OMS. Dans les textes actuels, cette notion est caractérisée par un risque mortel avéré et susceptible d’être largement transmis par contagion. Dans les textes proposés, la pandémie est caractérisée par un risque éventuel de contagion, même d’une affection dont le caractère létal n’est pas établi… Ce qui veut dire qu’à peu près n’importe quelle maladie peut être contagieuse. Aucun Etat ne doit pouvoir accepter de telles ambiguïtés, surtout si la conséquence consiste à être privé de toute autorité.

Ceci n’induit pas qu’en cas d’affection contagieuse mondialisée, les Etats ne doivent pas travailler ensemble. Chaque pays doit pouvoir décider pour lui-même, mais en concertation avec ses voisins et le reste du monde, au besoin. Or, dans beaucoup de domaines, la coopération internationale est intense, en dépit de l’absence d’une organisation mondiale, pilotée de manière supranationale, sans réel contrôle démocratique, avec des pouvoirs opérationnels étendus (ce qui sera le cas de l’OMS de demain) ! La recherche, ou les projets industriels, ou encore les échanges universitaires eux-mêmes fonctionnent parfaitement en dehors de toute organisation mondiale. Et par ailleurs, n’oublions pas qu’une grande partie de la solidarité sanitaire mondiale est le fait d’organisations bénévoles comme Médecins sans Frontière ou Médecins du Monde, de la Croix-Rouge, du Croissant Rouge. Et également, bien sûr, de l’Eglise, que l’on oublie trop souvent. Tous ces acteurs agissent sans doute fréquemment en lien avec l’OMS, mais de leur propre chef et sans son autorisation préalable ! Les Etats sont assez « grands » (il faut le souhaiter) pour s’organiser intelligemment en cas de besoin. Si l’OMS menace à l’avenir la liberté de notre peuple, il faut en sortir.

Pour commander la plaquette, cliquez ici.

Agenda pour un nouveau Pape

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

À l’approche d’un Conclave, il est important d’exprimer certaines suggestions que l’on espère voir considérées comme pertinentes par les Cardinaux appelés à élire le successeur de Pierre. En réalité, étant donné l’importance et la centralité de ces sujets, on ne devrait même pas douter qu’ils soient tenus pour essentiels pour un futur Pontife ; mais vu les temps que nous vivons, repetita iuvant.
Dieu.
Le discours sur Dieu doit redevenir central dans la prédication. Le mal dans le monde, qui rend difficile pour certains de croire en un Dieu miséricordieux et infiniment bon, doit être vu dans la perspective de Dieu lui-même, et non à travers des catégories sociologiques, anthropologiques ou psychologiques. Ces disciplines peuvent aider à la réflexion, mais uniquement si elles sont éclairées par la lumière de la foi, et non suivies avec soumission. Il faut remettre Dieu au centre de tout.
Liturgie.
Il faut avoir le courage d’affronter la profonde crise de la liturgie et de la musique sacrée. Il faut reconnaître où l’on a échoué et chercher à reconstruire à partir des ruines. Nous ne devons pas, comme beaucoup le font malheureusement aujourd’hui dans l’Église, glorifier les ruines comme si elles étaient notre demeure naturelle. Elles sont le signe d’un échec qui, comme le montrent les chiffres, n’a certainement pas retenu les fidèles dans l’Église. Ne blâmez pas les jeunes qui cherchent un réconfort spirituel dans les formes liturgiques traditionnelles ; demandez-vous pourquoi.
Tradition.
La “tradition” doit redevenir un beau mot, et non être associée à des troubles mentaux ou à des problèmes psychologiques. Elle est l’une des sources de la Révélation et nous donne accès à l’éternité. Il ne devrait même pas être nécessaire d’ajouter ce mot à “catholique”, car un catholique est, par définition, “traditionnel”. Le mauvais usage du mot “tradition” découle de la crise du concept de “catholique” et de l’identité catholique. Tout simplement, un catholique contre la tradition cesse d’être catholique.
Argent.
Attention aux dangers du paupérisme. Dans notre civilisation, l’argent est nécessaire, et il l’est aussi pour l’Église, qui sans lui ne pourrait pas accomplir correctement sa mission dans le monde, ni entretenir ses églises, écoles, hôpitaux, etc. Il faut comprendre que l’argent est nécessaire, qu’il peut être une tentation, et qu’une éducation à son usage est donc indispensable. Ne diabolisons pas l’argent ou le sexe, mais leur abus.
Apologétique.
Nous devons revenir à une apologétique saine ; nous devons être capables de rendre compte de l’espérance qui est en nous dans une société de plus en plus indifférente au Christ. Reconsidérons la catéchèse, qui est devenue dans bien des cas de la sociologie. Il faut revenir à l’enseignement des fondements de la foi et pouvoir les défendre dans une société de plus en plus hostile.
Identité.
Nous devons redécouvrir en quoi consiste l’identité catholique, qui a été de plus en plus diluée ces dernières décennies. Il faut retrouver le courage de suivre la via pulchritudinis, le chemin de la beauté. C’est par la grande art que l’Église a construit son identité, que le monde nous enviait. Reprenons sans complexe notre identité catholique.
Mission.
La mission ne consiste pas à se faire des amis, mais à amener de nouvelles âmes au Christ. Les grands missionnaires ont tout quitté non pas pour admirer d’autres cultures, mais pour convertir les peuples et les pousser à suivre le Christ. Il faut retrouver un sens fort de la mission.
Sacerdoce.
Il faut affronter la crise du sacerdoce, la crise d’identité du prêtre, qui en a fait une sorte de conseiller psychologique plutôt qu’un pasteur d’âmes. Et ces dernières années, la crise s’est également accentuée au niveau des évêques et de leur rôle dans le gouvernement de l’Église universelle en communion avec le Souverain Pontife. Revenons à une saine ecclésiologie.
Monde.
Nous sommes dans le monde mais non du monde. Nous devons être dans le monde comme le sel ; nous ne devons pas diluer le potage servi par les puissances de ce monde. Il faut avoir le courage de nos convictions et ne pas craindre le jugement des autres. Le seul jugement qui compte est celui de Dieu.
Fins dernières.
Il faut parler de la mort, de la vie éternelle, de l’espérance chrétienne. N’ayons pas peur d’effrayer les gens : ils le sont déjà. Il est nécessaire de rappeler à tous la vérité de notre existence et d’expliquer pourquoi l’espérance chrétienne n’est ni irrationnelle ni vaine.

Le RN s’engage contre la légalisation de l’euthanasie

Jordan Bardella, président du RN, publie cette tribune dans le JDD :

L’Assemblée nationale s’apprête à débattre d’un texte qui engage la conscience de notre nation. Ce projet, scindé en deux volets, aborde une question fondamentale entre toutes : la fin de vie.

Le premier volet, que je salue, vise à renforcer l’accès aux soins palliatifs. Le second, bien plus périlleux, entend légaliser ce que l’on nomme pudiquement « l’aide à mourir », soit le suicide assisté et l’euthanasie. En réalité, il s’agit d’un basculement historique de notre droit, d’un tournant anthropologique majeur. Je mesure pleinement les raisons qui poussent nombre de nos compatriotes à voir dans la mort provoquée une forme d’avancée. Face à des souffrances extrêmes, à la solitude, à la peur, la tentation d’abréger la vie peut sembler humaine. Certains y voient une ultime liberté, un dernier acte de souveraineté sur son propre corps. Je comprends cette douleur, je respecte ce désespoir, mais je refuse pour autant d’en faire un fondement juridique.

Je ne m’oppose pas à ce texte par dogmatisme. Je connais la réalité de cette France qui prend de l’âge, de ces familles épuisées par la maladie, de ces aidants qui portent au quotidien un fardeau immense. Mais c’est précisément parce que je connais cette réalité que je m’y oppose en conscience. Car une société ne se définit pas seulement par ce qu’elle autorise, mais d’abord par ce qu’elle protège. Et je crois profondément que notre devoir collectif est de protéger la vie, surtout quand elle devient fragile.

Depuis 2005, la loi Leonetti trace un chemin d’humanité : celui qui refuse l’obstination déraisonnable, sans jamais franchir le seuil ultime qui ferait de la mort une solution. Ce chemin est aujourd’hui compromis. Non parce qu’il aurait échoué, mais parce que l’État a failli. Actuellement, seuls 50 % des patients qui en auraient besoin accèdent à des soins palliatifs. Vingt départements n’ont toujours aucune unité dédiée. Ce n’est pas la loi qu’il faut changer, c’est la réalité qu’il faut affronter, avec des moyens à la hauteur de l’ambition que nous nous sommes donnée.

Et pourtant, plutôt que de corriger cette injustice, on nous propose de la contourner. Plutôt que de soigner, on nous suggère d’accélérer la fin. Cette proposition de loi n’est pas seulement une réponse inadaptée : elle est un aveu de renoncement. Une société qui n’a plus les moyens d’accompagner la vie jusqu’à son terme ne se grandit pas en légalisant la mort comme une solution par défaut.

À ceux qui affirment que des garde-fous seront posés, je réponds que l’histoire d’un tel projet de société sera celle d’une digue qui cède. Les débats récents ont montré le jusqu’au-boutisme de certains députés : un « délit d’entrave à l’aide à mourir » a été adopté – avec l’avis favorable du gouvernement ; la notion de « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » a été supprimée. Peu à peu, l’exception devient norme. Le droit devient incitation. Et le regard porté sur les plus vulnérables s’altère insensiblement.

L’expérience étrangère doit nous alerter. Aux Pays-Bas, l’euthanasie a été légalisée pour des cas extrêmes. Elle concerne désormais des personnes âgées lassées de vivre, des patients déments ou dépressifs, des couples ou des proches qui demandent à mourir ensemble. En 2024, près de 10 000 euthanasies y ont été pratiquées, soit 5,4 % des décès. Même ceux qui furent à l’origine de cette dérive en dénoncent aujourd’hui les conséquences… Le professeur Theo Boer, ancien membre des commissions de contrôle néerlandaises, confie aujourd’hui son désarroi : « J’ai cru qu’un cadre rigoureux pouvait prévenir les dérives. Je n’en suis plus si sûr. »

La vérité est simple : une fois la porte ouverte, il devient impossible de la refermer. Et ce que nous normalisons aujourd’hui au nom de la liberté, nous le verrons demain se retourner contre les plus vulnérables.

On ne le dit pas assez : les soins palliatifs ne sont pas une médecine de l’abandon, mais une médecine du lien, de l’accompagnement, de la dignité. Grâce à des protocoles éprouvés, nous savons soulager la douleur, apaiser l’angoisse, accompagner les derniers instants sans souffrance, sans solitude, sans jamais attendre passivement la fin.

Ce que réclament les soignants, ce ne sont pas des textes pour donner la mort, mais des moyens pour prendre soin : des unités renforcées, des équipes formées, une reconnaissance à la hauteur de leur engagement.

Les soins palliatifs, comme le disait le professeur Jean Bernard, c’est « ajouter de la vie aux jours quand on ne peut plus ajouter de jours à la vie ». Le médecin est et doit rester celui qui protège.

Ce débat touche à l’intime, à ce que nous avons de plus humain. Il exige de la pudeur, du respect, de la hauteur de vue. La République ne se fonde pas sur des cas extrêmes : elle se fonde sur des principes. Et parmi ces principes, il y a celui-ci : une vie humaine, jusqu’à son terme, mérite d’être entourée, honorée, soutenue. Surtout lorsqu’elle devient fragile. Faisons des soins palliatifs une grande cause nationale. Car l’honneur d’un pays ne se mesure pas à sa capacité à écourter la vie, mais à la dignité avec laquelle il en accompagne la fin.

Droit à l’aide à mourir : un texte violent pour les plus vulnérables

Communiqué des Associations Familiales Catholiques :

Les Associations Familiales Catholiques (AFC) dénoncent un texte violent qui va à l’encontre de toute notre tradition de soin et d’attention aux plus faibles. Elles s’inquiètent des ruptures profondes qui pourront se produire à l’intérieur des familles dont l’un des membres y recourrait. Elles appellent les députés à discerner en conscience et à rejeter cette proposition de loi.

La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a approuvé le 2 mai la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir, qui viole délibérément la définition de la mort naturelle.

Votée par 28 députés contre 15, elle sera examinée en séance plénière pour 2 semaines à partir du 12 mai, en même temps que la proposition de loi relative aux soins palliatifs et d’accompagnement.

La proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir constitue en l’état le texte le plus transgressif au monde.

En effet cette proposition de loi prévoit :

– Le libre choix par la personne entre suicide assisté et aide à mourir.

– Des conditions médicales d’accès (Affection grave et incurable, pronostic vital engagé, phase avancée ou terminale, souffrance physique ou psychologique réfractaire ou insupportable) qui permettent d’y inclure de très nombreuses pathologies dès le diagnostic ce d’autant qu’il n’existe pas de définition précise de ce qui constitue la phase avancée d’une maladie. Pourront par exemple être concernés les cancers, les maladies neuro dégénératives (Parkinson, Alzheimer, chorée, sclérose latérale amyotrophique…), l’insuffisance cardiaque, rénale, le diabète et les maladies endocriniennes, la sclérose en plaques et les maladies auto-immunes etc…

– De maintenir le « secourisme à l’envers » puisque le professionnel de santé « doit se trouver à une proximité suffisante pour pouvoir intervenir en cas de difficultés »

– Des contrôles qui ne pourront avoir lieu qu’à posteriori, c’est-à-dire une fois la personne décédée.

– Une judiciarisation de toute opposition au suicide assisté ou à l’euthanasie qui seraient punies d’un an de prison et 15 000€ d’amende mais, en revanche aucun délit d’incitation à recourir à l’aide à mourir n’a été prévu.

– Aucune clause de conscience explicite n’est envisagée, en particulier pour les infirmiers, les aides-soignants ou les pharmaciens, moins protégés que les médecins.

– Et le texte ne prévoit pas que la personne bénéficie systématiquement au préalable de soins palliatifs.

Il est effarant de constater que les mises en garde et demandes de précautions émises par les professionnels de la fin de vie ont toutes été rejetées du débat démocratique alors que ce sont les médecins et soignants de soins palliatifs qui connaissent le mieux cette expérience ultime.

Une telle transgression va à l’encontre de la bientraitance des malades et des personnes fragilisées, de la paix dans les familles et dans l’ensemble de la société.

Nous invitons chacun à écrire à son député pour lui faire part de son opposition https://ensemblepourlavie.afc-france.org

Euthanasie : Mettre le pied dans la porte et étendre la loi chaque année

Stratégie expliquée par le Professeur Jean Louis Touraine à propos de l’euthanasie, et qui a bien fonctionné concernant l’avortement :

 

L’histoire des garde-fous a toujours été du bla-bla pour endormir l’adversaire.

Il y a un mois, j’étais « otage » du Hezbollah

Par Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince

Cette mésaventure s’est déroulée à Tyr, dans un quartier défiguré par les frappes chirurgicales de Tsahal. Pris pour un espion, molesté, ma vie a été mise entre parenthèse par la milice du Hezbollah. Je me suis, après, plongé dans les années noires des Otages français du Liban, auxquels je veux rendre hommage ici. Ces noms étaient à la une (ou presque) : Christian Joubert, Marcel Fontaine et Marcel Carton, Gilles Sidney Peyroles, Michel Seurat et Jean-Paul Kauffmann, Aurel Cornéa, Georges Hansen, Jean-Louis Normandin et Philippe Rochot. Le dernier sera Roger Auque. Il y a 40 ans, entre 1984 et 1991, la vie de ces 11 otages français – sur une quarantaine au total – rythmait les actualités. Immersion en eaux troubles.

Nous sommes le week-end des 5 et 6 avril 2025. Pour la première fois, depuis le 7 octobre 2023, je me rends dans une région qui est totalement déconseillée par la diplomatie française. J’en suis conscient, je sais que je prends des risques, que j’espère limités. Limités, car les frappes d’Israël, qui ne respecte pas le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, sont très ciblées. Ou presque. En outre, je ne suis pas seul, je suis accompagné d’un guide francophone qui connait bien la région comme sa poche, pour y vivre en partie.

A une semaine de la fête des Rameaux pour les chrétiens, qui représentent entre 30 et 33% de la population du Liban, ceux du sud que nous allons rencontrer sont en pleins préparatifs. Ils sont disséminés entre les gouvernorats du Liban-Sud et de Nabatieh. Les villes principales du Liban-Sud sont Jezzine, Saida, Sour et Tyr. Celles de Nabatieh se nomment Bent Jbeil, Hasbaiya, Marjaayoun et Nabatieh. La population globale y est estimée à 650 000 habitants (sur une population globale de 5,1 millions), dont plus ou moins 110 000 chrétiens.

Notre premier objectif est de nous rendre à Maghdouché, une petite ville sur les hauteurs, entre Saida (Sidon) et Tyr, située à 50 km au sud de Beyrouth. Phénicienne, avant de devenir chrétienne, elle est connue pour son sanctuaire marial juché sur une colline à 300 mètres d’altitude, et ses grottes, où auraient séjourné la Vierge Marie et ses amies, attendant Jésus qui évangélisait la région avec ses disciples.

A Tyr, dans l’ancienne capitale

Direction, plus au sud, vers Tyr. Les paysages regorgent de soleil et de paysages à couper le souffle. Mon guide, tel un conteur, transforme la petite voiture bleue à machine à remonter le temps : « Le Liban est un vieux pays. Ici, vous êtes dans le berceau de l’humanité, dans le lit des civilisations. Notre pays a 9 000 ans d’histoire. Il nous reste des textes, des traces, des vestiges qui nous expliquent qui nous sommes. Des experts, des scientifiques ont fait des prélèvements d’ADN sur des squelettes. Et, nos origines remontent à 7 000 ans avant Jésus-Christ. Nous sommes des Cananéens. Nous sommes, également des Phéniciens et des Tyriens. Là les périodes oscillent entre 2 500 et 500 avant Jésus-Christ. Le Royaume de Tyr s’étendait entre Sidon et le Mont Carmel… » Difficile de l’arrêter. Dans cette capitale phénicienne vivait 1 million de personnes !

Avant d’y arriver, des kilomètres de bananeraies s’étalent entre terre et mer. La presqu’île de Tyr apparaît au loin, lumineuse, presque majestueuse. Le guide se gare au niveau du vieux port de pêche. Nous sommes dans le quartier des grecs-melkites-catholiques, des maronites et des orthodoxes. Le lendemain, nous retrouverons l’évêque Mgr Georges Iskandar, et sa sœur, la juge Hélène Iskandar. Elle est très connue au Liban. Notamment, parce qu’à la veille de prendre sa retraite, en janvier dernier, en tant que Directrice du contentieux de l’État, elle a présenté, une plainte au TGI de Beyrouth contre l’ex-gouverneur (en prison) Riad Salamé, le titulaire du poste par intérim Wassim Manssouri, et une dizaine de membres de la Banque du Liban (BDL). Ainsi va le Liban, balloté entre de multiples crises.

Nous dormons à l’hôtel Al-Fanar, vidé de ses touristes à cause de la guerre.

Pris en « otage » ?

Le dimanche 6, nous repartons dans l’après-midi vers Beyrouth. Le guide décide de longer la corniche de la presqu’île, en plein quartier chiite. Dehors, l’ambiance est incroyable, presque festive. Les gens se promènent en famille le long de la mer. On se croirait, dans les années 80, à Nice, sur la promenade des Anglais. Cette ambiance dénote par rapport aux immeubles du front de mer, défigurés par les frappes des drones israéliens. Je prends quelques vidéos et photos de ceux qui ont des trous béants, indiquant la précision du tir à l’étage près. Puis, mon guide décide de faire demi-tour et d’entrer dans un quartier qui longe l’hippodrome et le site archéologique, « pour aller voir les dernières frappes ». Là, il s’arrête au pied d’un immeuble totalement détruit. Il n’y a plus qu’un monticule de gravats et de béton, de barres d’acier désarticulées. Je descends pour faire quelques photos, pas plus d’une minute. Je m’éloigne de 10 mètres, puis, je retourne vers la voiture. Le guide est resté à l’intérieur. Avant de remonter, je suis interpellé par un passant. Je me retourne vers un jeune homme de 25 ans, qui visiblement me suivait. Il m’a vu prendre des photos et me dit que c’est interdit. Il me tutoie et me parle en français. « Je suis franco-libanais. C’est interdit de prendre des photos et des vidéos ». Le chauffeur sort et discute en arabe avec lui. Puis, les deux restent silencieux. Le jeune tapote sur son portable et semble envoyer des messages. Je dis à mon guide que nous repartons. « Non, nous restons. C’est le Hezbollah. » Le jeune, qui était seul, me retient avec la collaboration du guide… Je blêmis. Et remonte dans la voiture, laissée ouverte.

La milice arrive…

10 mn plus tard, une demi-douzaine de miliciens arrivent. Je ressors de la voiture. Ils nous encerclent. C’est vraiment le Hezbollah. Mon guide me dit qu’une personne de la municipalité va venir. Il rajoute : « Ils sont armés. On ne peut pas partir. » C’est trop tard. Il fallait partir tout de suite et ne pas collaborer avec le jeune.

Le type de la municipalité, coiffé d’une casquette, finit par se pointer 15 longues minutes plus tard. Il s’adresse à moi. Je suis remonté dans la voiture, le guide est resté à l’extérieur. L’homme à la casquette me parle en anglais : « Give me your phone and your passeport ». Je lui réponds : « Who are you ?». Il ne me répond pas, devient agressif et essaye à plusieurs reprises de prendre mon téléphone et d’ouvrir la porte de la voiture, la fenêtre étant restée ouverte. La voiture n’est pas sécurisée. Un autre type louche, les cheveux en bataille, le visage marqué, bloque l’autre portière, prêt à intervenir et à faire le coup de main. Il ressemble à un assassin des séries noires.

 C’est l’engrenage

A force d’être molesté, le guide se mettant de leur côté me réclame, à son tour, de vive voix, mon passeport et mon téléphone. Je cède, paniqué, et finit par leur donner, voyant que l’engrenage de l’agression risque de déraper vraiment. Là, leur chef (l’homme à la casquette) supprime mes photos et vidéos et prend mon passeport en photographie. Il me demande sous la menace de m’éloigner, car je suis ressorti de la voiture. Une demi-heure plus tard arrive un policier de la municipalité. Il ne récupère pas tout de suite mon téléphone et mon passeport. Je vois l’homme à la casquette passer plusieurs coups de téléphone une cinquante de mètres plus loin. Il fait les 100 pas dans un terrain vague. Il appelle sans doute sa hiérarchie. Deux hommes du Hezbollah sont restés proches de la voiture. Je ressors et pars marcher un peu vers l’hippodrome. Ils essaient de me barrer la route. Je les évite et l’un d’eux ramasse un bâton par terre. Mon guide revient vers moi. Il me rassure en me disant que la situation va s’améliorer dans 2 minutes. Les minutes passent… interminables. Puis, il me dit : “1 minute”. Cela a duré, en tout, près de 3 heures. Au fil des heures, je blêmis de plus en plus.

Avant qu’ils me prennent mon téléphone, j’ai pu envoyer des messages de SOS à quelques personnes sur Tyr, et sur Beyrouth.

Finalement, le policier récupère mon passeport et mon téléphone. Puis, le guide me dit que nous allons à la sûreté générale de Tyr. Avant de repartir, le chef de la milice et ses sbires fouillent la voiture et nos bagages. En fouillant le bagage du guide, je comprends que celui-ci leur dit : “C’est le mien…”. Ils le fouillent quand même.

A la sûreté, les responsables s’excusent : « Nous nous excusons. Nous vous souhaitons un bon séjour. Vous êtes le bienvenu au Liban. » L’échange est rapide, en anglais. Je leur demande, retrouvant ma “liberté” : « Est-ce que j’avais le droit de prendre des photos et des vidéos ? » Ils me répondent : « Oui, vous pouvez prendre toutes les photos et vidéos que vous voulez ». Et, je leur dis : « Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire, c’est à eux ! ».

Nous rentrons sur Beyrouth. Je suis “libre” ou presque. Plus tard, quelqu’un que j’avais rencontré la veille, à Tyr, me dira : « L’important c’est que tu es sauf ».

1984-1991 : les 11 otages français

Remontons le fil du temps… des otages du Liban.

Le 15 février 1984, Christian Joubert, qui travaille pour le compte de la société Bornhauser-Molinari est enlevé alors qu’il sort de l’ambassade de France. Il sera libéré le 15 avril, dans l’indifférence la plus totale. Il est l’un des grands oubliés de la République. Il avait témoigné : « Je portais un bandeau sur les yeux et on me réveillait le matin en manipulant un pistolet automatique tout près des oreilles : Clic clac ». Il est décédé en 2014, à la suite d’une longue maladie. Il est le premier otage français du Hezbollah, du Jihad islamique.

Le 22 mars 1985, c’est au tour de Marcel Carton et de Marcel Fontaine, deux diplomates, d’être enlevés par les « partisans de Dieu ». Ils seront libérés le 4 mai 1988.

Le lendemain, c’est Gilles Sidney Peyroles, directeur du centre culturel français de Tripoli, dans le nord du Liban, qui est kidnappé le 23 mars 1985. La liste des otages s’allonge… Il est libéré le 2 avril 1985.

Le 22 mai 1985, Jean-Paul Kauffmann, journaliste de la presse écrite, est en compagnie du chercheur Michel Seurat, lorsque les deux hommes sont enlevés. Michel Seurat, malade, meurt en captivité le 5 ou 6 mars 1986.

Deux jours après, le 8 mars, Aurel Cornéa, Georges Hansen, Jean-Louis Normandin et Philippe Rochot, 4 journalistes d’Antenne 2, sont, à leur tour, kidnappés. Georges Hansen et Philippe Rochot seront libérés le 20 juin 1986, les autres le 24 décembre 1986 et le 27 novembre 1987.

A partir du 29 mars 1986, telle une litanie, au journal télévisé de 20 heures est rappelé la liste des otages et leur durée de détention. Une détention sans fin…

Du 13 janvier au 27 novembre 1987, le dernier otage français s’appelle Roger Auque, un journaliste accusé de travailler pour la DGSE.

Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine sont libérés à Beyrouth le 4 mai 1988. Ils sont accueillis le lendemain à l’aéroport de Villacoublay par Jacques Chirac et Charles Pasqua. Un mystère demeure : leur libération a-t-elle été retardée dans le but de servir à des fins politiques ? A des fins politiques ? Oui, dans le cadre du second tour des élections présidentielles, qui voient s’opposer François Mitterrand à Jacques Chirac. Auraient-ils pu être libérés plus tôt ?

©International Pictures/MAXPPP ;
Files Photo of the French hostage Michel SEURAT
this photos taken in his home in Beirut before kidnapping in Beirut 1985.

M comme Michel Seurat

Cette personnalité est une belle figure de la sociologie et de la recherche académique. Michel est né à Bizerte, en Tunisie, le 14 août 1947. Trente ans plus tard, il s’installe définitivement à Beyrouth en 1974, où il enseigne l’histoire à l’Ecole supérieure des lettres de Beyrouth. En 1979, il épouse Marie Maamar Bachi, une romancière d’Alep. En 1981, il intègre le CNRS et continue ses travaux sur l’islam, le Moyen-Orient et la politique.

Il est, donc, enlevé le 22 mai 1985 à Beyrouth, en compagnie de Jean-Paul Kauffmann. Il tombe, hélas, malade en captivité. Sa lente agonie se terminera le 5 ou 6 mars 1986.

Relisons le témoignage de Jean-Paul Kauffmann : « [Pour moi] les premières semaines de détention furent affreuses. Michel, lui, était tout-à-fait… il prenait les choses avec une certaine philosophie. Il prenait des notes, il écrivait, etc. Il disait : ” Moi, tu sais, je suis prêt à attendre 3 ans pour revoir mes 2 filles “. Mais, je lui disais : ” 3 ans, mais, tu es fou. Tu te rends compte “. Et, finalement, c’est lui qui a disparu. La dernière fois, nous l’avons vu le 28 décembre 1985. Il n’arrivait plus à tenir debout… Il toussait effroyablement. C’était terrible… Il aurait pu mourir auprès des siens. Et, il est mort tout seul… »

Jean-Paul Kauffmann finit son témoignage en parlant des conditions de détention par cette phrase qui veut tout dire : « On était enchaîné. Mais, on s’y habitue, on ne revient pas des camps de la mort. »

Le Hezbollah et les chrétiens ?

Ce « parti d’Allah », que certains appellent « les fous de Dieu », est né en 1982, en réponse à l’invasion du Liban par Israël. Il est accusé, avec le Jihad islamique et d’autres factions comme l’Organisation de la justice révolutionnaire (OJR), d’être responsable de la prise d’otages des 11 Français et de nombreux autres. A son actif mortifère, il faudrait ajouter de nombreux attentats comme ceux du 23 octobre 1983, à Beyrouth, en pleine guerre du Liban (1975-1990), qui ont fait 305 victimes, dont les 58 militaires français.

Dans les rues de Beyrouth ouest et sud, et dans tout le sud du Liban, le drapeau du Hezbollah flotte, plus que jamais, aux 4 vents. Il ne passe pas inaperçu et symbolise plus que n’importe quel emblème son action, son idéologie et sa ligne politique : sur fond jaune, est inscrit « Hezbollah », en arabe. Le mot se déplie accompagné d’une kalachnikov surmontée d’un extrait du Coran écrit en rouge : فإن حزب الله هم الغالبون . Ce qui veut dire : « [Et quiconque prend pour alliés Allah, Son messager et les croyants, réussira] car c’est le parti d’Allah qui sera victorieux. ». En bas, on trouve en écriture rouge المقاومة الإسلامية في لبنان : « la résistance islamique au Liban ». Le globe terrestre, le rameau, le poing tenant une AK-47 sont directement liés aux Gardiens de la révolution islamique d’Iran.

Le Hezbollah a, donc, du sang, beaucoup de sang sur les mains. C’est pour cela qu’il est considéré par beaucoup de pays comme une organisation terroriste. Un petit bémol néanmoins, et cette petite nuance a son importance au Liban : lors du Printemps arabe en Syrie (à partir de 2011) Daech a essayé d’envahir à plusieurs reprises le nord du Liban ; et a attaqué des villages chrétiens. « Certains ont été défendus par la milice du Hezbollah », avouent des chrétiens de Tyr et de Beyrouth.

Le Hezbollah en France et en Europe

La France, de son côté, considère le Hezbollah comme un parti politique et sa branche armée, sa milice (à laquelle j’ai eue à faire), comme une organisation terroriste.

D’ailleurs, récemment, Emmanuel Macron, en janvier dernier, n’appelait-il pas ce parti chiite à « faciliter le consensus » politique au Liban pour l’élection du président libanais ? Depuis, le Liban, après deux ans de vacance et de crise institutionnelle, a élu Joseph Aoun à la tête du Pays du Cèdre.

Un « en même temps » opportun, qui dérange et qui ne plait pas à tout le monde. Il pose question.

D’autant plus qu’en France et en Europe, il n’en reste pas moins que les services de sécurité sont sur le qui-vive. Depuis un an, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en France, des opérations clandestines menées par « un réseau de soutien logistique au Hezbollah » étaient dans le collimateur des cellules et des parquets anti-terroristes. Selon certaines sources, comme celle du Figaro, « ce réseau s’adonnait à l’achat de matériel pour la fabrication de drones… L’ensemble des éléments acquis auraient pu permettre la fabrication de plusieurs centaines, peut-être jusqu’à un millier, d’engins de mort. » Attention danger !

Le rôle de l’ambassade et du consulat de France

De mon côté, dans les jours qui suivirent « mon 6 avril », j’ai contacté l’ambassade et le consulat de France, pour savoir s’ils pouvaient m’aider d’une façon ou d’une autre. 12 jours plus tard, je rencontrais le Consul, Monsieur Eric Amblard, arrivé au Liban en septembre 2024. Depuis, nous continuons nos échanges.

A ce jour, je reste, néanmoins, déçu par leurs services. Certes, ils m’ont reçu pendant plus d’une heure (le consul était accompagné de 3 fonctionnaires). Ils m’ont écouté. Mais, ils m’ont surtout posé beaucoup de questions. Ils m’ont, également, donné quelques informations : il y aurait « 50 000 franco-libanais vivant dans le sud du Liban ». Ce qui voudrait dire que la moitié d’entre-eux, voire plus, sont plus ou moins proches du Hezbollah. Le jeune franco-libanais qui m’a agressé et qui à la fin de ma prise d’otage m’a menacé en disant : « Si on te revoit dans le quartier, on te casse la tête » est l’un d’eux.

Une autre information, passée sous les radars médiatiques : je ne serais pas le premier – toujours selon la diplomatie française – à avoir subi une telle mésaventure, qui aurait pu mal se terminer. « D’autres Français l’ont vécue ».

Au final, sur le sujet d’un dépôt de plainte éventuel contre X, ils peuvent m’accompagner sur Beyrouth mais pas sur Tyr. Le Consul avoue qu’il ne s’est pas encore rendu dans le sud du Liban. Déposer plainte à Tyr ? La plupart des avocats contactés me le déconseillent. En outre, tous s’accordent pour me dire que « la gendarmerie, la municipalité, la police et la sûreté générale sont aux mains du… Hezbollah » !

Un Etat dans l’Etat…

Austin TICE, le dernier otage

Si au Liban, il n’y a plus d’otage, en Syrie, c’est autre chose. Austin Tice est le dernier otage de la région. Arrêté le 13 août 2012, le photo-journaliste américain serait toujours en vie. Sa maman, Debra Tice, a tenu en janvier dernier une conférence de presse à Damas, organisée par l’ONG Hostage Aid Worldwide. Elle a dit que le nouveau pouvoir était « déterminé » à retrouver son fils.

« J’ai eu le privilège de rencontrer les nouveaux dirigeants de la Syrie », a-t-elle ajouté, en pleine conférence. « J’ai été ravie d’apprendre qu’ils (étaient) déterminés à ramener mon fils. »

Au moment où j’écris ces quelques lignes, le Liban, Beyrouth et sa banlieue, ainsi que le Liban-Sud et Tyr, sont de nouveau bombardés par Israël.

Alors qu’il n’y a plus d’otages au Liban, le Liban, par endroit, vit une guerre sans fin. Espérons la Paix. Vite la Paix pour Tous !

Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince (d’Arménie, du Liban, d’Egypte).

Terres de Mission : Bilan d’un pontificat et défis à relever

Eglise universelle : In memoriam, le pape François

A l’occasion du décès du pape François le 21 avril, l’abbé Barthe revient sur les axes majeurs d’action de ce pontificat ainsi que sur les éléments de bilan qui peuvent être dressés. Il présente les principaux acteurs du conclave à venir ainsi que les défis que le nouveau souverain pontife aura à relever.

Eglise en France : IRVIN : former des jeunes à la vie active

Irvin, racine en breton, est un centre de formation à la vie active. Fondée il y a 15 ans par un ancien légionnaire, Patrice Valentin, aujourd’hui engagé dans le génie écologique, cette association aide des jeunes à se reconstruire au contact de la nature, dans l’exigence, la mixité sociale et l’anonymat. Jacques Bert nous présente cette œuvre au service de la jeunesse perdue de France.

Eglise en Marche : Pèlerinage de Saint-Malo au Mont-Saint-Michel

En partenariat avec la Communauté Saint-Martin, qui assure la présence spirituelle à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, il est organisé un pèlerinage de 4 jours de Saint-Malo au Mont-Saint-Michel du 8 au 11 mai. Brieuc Clerc, président de l’association organisatrice, nous présente les raisons de cette démarche ainsi que les modalités pratiques d’inscription.

De mauvaise foi : En salle à partir du 7 mai, ce film est une comédie, drôle et pas méchante, qui nous plonge dans l’univers, surprenant pour le néophyte, des sessions de la communauté de l’Emmanuel à Paray-le-Monial.

Conversion à la chapelle des Franciscaines à Saint-Germain-en-Laye

Cyril Farret d’Astiès relaie le témoignage d’une conversion :

Depuis deux ans la messe traditionnelle est célébrée chaque dimanche et fête d’obligation à 11h30 à la chapelle des Franciscaines à Saint-Germain-en-Laye (excepté juillet et août) après un accord passé entre des fidèles et le diocèse.

Comme de plus en plus d’adultes en France depuis quelques temps, un fidèle a été baptisé cette année lors de la vigile pascale dans une autre église (la semaine sainte n’est pas assurée pour l’instant aux Franciscaines). Il livre son témoignage emblématique dans la lettre mensuelle de l’association Les Franciscaines (disponible sur demande à [email protected] ) :

Âgé de 25 ans et originaire de Toulouse, je suis né d’un père certes baptisé, mais non pratiquant, et d’une mère musulmane, qui m’a donné, par la grâce de Dieu, un frère jumeau, lui aussi musulman. Peu de choses me prédisposaient donc à demander le baptême. J’étais incroyant aussi loin que je m’en souvienne et j’ai toujours perçu les religions comme irrationnelles, dénuées de sens et pleines de contradictions.

Mon cheminement vers le baptême a commencé durant l’été précédant ma dernière année de Master en droit du travail. Cet été là, j’ai fait un constat : mes grands-parents et arrière-grands-parents étaient tous catholiques (du moins du côté paternel), et la société française elle-même était profondément marquée par le catholicisme. Pourquoi donc étais-je si éloigné de cette religion, comme étranger à elle ?

J’ai alors entamé des recherches sur la foi catholique. Je me suis aperçu qu’un esprit cartésien comme le mien ne pouvait qu’y adhérer, tant sa cohérence et sa vérité peuvent être démontrées. Je pense notamment à l’existence historique de Notre Seigneur Jésus-Christ, à la fiabilité de la Sainte Écriture d’un point de vue historique, à l’identité bien connue des auteurs des quatre Évangiles, aux nombreux miracles attestés, à la vie des saints, et à la mort en martyre des apôtres etc.

C’est notamment le livre Soyez rationnels, devenez catholiques de Matthieu Lavagna qui m’a conforté dans la conviction que la religion catholique est la seule et unique religion.

En mars 2024, je suis monté à Paris pour un stage de fin d’études. En avril de la même année, j’ai poussé pour la première fois les portes de la chapelle des Franciscaines à Saint-Germain-en-Laye. Je ne connaissais rien de cette chapelle, ni de ce que j’allais y trouver, sinon une chose : la messe tridentine, celle que mes ancêtres avaient connue, aimée, et à laquelle ils avaient participé durant des siècles. C’est précisément cette tradition qui m’attirait. Non pas par goût du passé ou par esthétique (même si la beauté de cette liturgie m’a profondément touché), mais parce qu’elle portait en elle un témoignage de continuité, de fidélité et d’universalité que je cherchais tant.

C’est dans ce cadre que j’ai eu la grâce d’assister à ma première messe. Cette rencontre avec Notre Seigneur, réellement présent dans la Sainte Eucharistie, a scellé mon désir de recevoir le baptême.

Si je devais dire une seule chose à quelqu’un qui ignore tout du Christ, je me contenterais de paraphraser le titre du livre qui m’a tant aidé : Soyez rationnels, devenez catholiques.

Un hymne à la vie par les Petites Sœurs des Maternités Catholiques

Les Petites Sœurs des Maternités Catholiques sont des religieuses qui œuvrent au service de la vie naissante et de la famille, dans le quotidien de leurs différents lieux de mission et en particulier dans leurs maternités.

Pour témoigner de la beauté et de la grandeur de chaque vie humaine, les Petites Sœurs des Maternités Catholiques viennent de réaliser un clip, avec le concours de l’agence Cifral. Son nom porte un message : « Un mystère si précieux ». Elles témoignent :

« La vie est un don si merveilleux de Dieu que nous avons donné nos vies pour elle, à travers notre consécration religieuse ».

« Dans un monde qui a du mal à croire à la beauté de la vie, de l’amour humain, de l’accueil d’un enfant, nous souhaitions :

  1. Inviter le monde à une espérance : la vie est précieuse
  2. Dire à chacun : tu as du prix aux yeux de Dieu et à nos yeux
  3. Offrir ainsi une raison d’espérer et de retrouver confiance en la famille et la vie.

Ce clip est aussi un hommage à tous ceux qui nous aident, dans nos établissements, à servir la vie et la famille au quotidien : soignants, administratifs, services techniques, bénévoles, administrateurs, bienfaiteurs… : toute une chaine humaine qui voudrait rappeler à notre société que prendre soin de la vie et de la famille est une mission pour tous… car chacun de nous un jour a été accueilli, soigné, aimé… parce que chacun est unique, à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ce clip a pu être réalisé avec la participation des parents présents dans nos maternités : il est aussi un Merci à toutes les mamans et tous les papas qui donnent la vie. Nous leur redisons notre proximité dans leurs joies et aussi dans leurs larmes, car la vie est belle et fragile. C’est le désir de mettre nos vies au service de la vie qui est au commencement de notre appel. »

Pour les besoins du tournage, seules deux de leurs maternités sur trois ont été sollicitées, le rayonnement de leur mission dépasse le seul cadre de la maternité, tant en France qu’au Sénégal.

Le clip sortira le 31 mai 2025 sur YouTube, sur le site internet et la page Instagram de la congrégation.

“Seule une identité bien enracinée permet la souplesse, l’adaptation, la vie”

L’abbaye de Sept-Fons a élu son nouveau Père Abbé en août 2024. Dom Thomas Getti a été interrogé dans La Nef du mois de mai. Extrait :

[…] La crise actuelle de la vie religieuse en Occident est multiforme, à l’image des évolutions profondes de notre civilisation. Deux éléments me paraissent particulièrement décisifs : la question de l’identité et celle de la transmission. Toute vie humaine, y compris la vie monastique, est fragile et complexe. Elle suppose une conscience claire de ce que l’on est et de ce que l’on veut vivre. Aujourd’hui, on tend parfois à confondre identité et rigidité. En réalité, c’est l’inverse: seule une identité bien enracinée permet la souplesse, l’adaptation, la vie. À défaut, on risque de se crisper sur des détails et de perdre de vue l’essentiel. Cette identité suppose une transmission vivante: avoir quelque chose à transmettre, savoir le transmettre, et être capable de le recevoir. C’est un défi majeur à notre époque. Quant à l’exigence de notre Règle, elle ne rebute guère les candidats. Ceux-ci ont souvent déjà rencontré les exigences de la vie ordinaire, et seraient plutôt surpris de ne pas en trouver ici. L’important est que les exigences soient justes, et que leur finalité soit claire. Le seul « secret » est peut-être celui-ci: garder la conscience vive de la finalité poursuivie, et faire confiance à Dieu, qui appelle et donne ce qu’il faut pour répondre à son appel, quelles que soient nos pauvretés. […]

Vœu du cardinal Müller : «Que le nouveau Pape contrecarre le lobby gay»

En ce moment où le Conclave approche, il faut saluer l’appel du cardinal Gerhard Müller à freiner les avancées de ceux qui veulent faire accepter, au sein de l’Église, des pratiques qui sont en réalité des actes peccamineux. Et cela doit être aussi la tâche du nouveau Pape, comme il le souhaite. Il l’a fait lors d’une interview qui a été publiée lundi 28 avril 2025 par le journal italien La Stampa.

Le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, souhaite que le nouveau Pape ait une foi forte, qu’il ait de l’autorité, qu’il soit ferme, respectueux. Il souhaite aussi que le Pape soit fort en matière de doctrine, indépendant face aux pressions, «déterminé à contrecarrer les lobbies idéologiques, y compris celle gay».

Il est important de rappeler tout cela au moment où il y a, effectivement, au sein de l’Église, une pression plus grande pour faire accepter certaines pratiques. Et il faut déplorer justement que ces dernières années il n’y ait pas eu de lutte claire contre ces pratiques. Ces dernières années on a vu beaucoup d’agents pastoraux, de prêtres, d’évêques et même de cardinaux suivre les injonctions du «lobby gay» mentionné par le cardinal Müller. Cette situation a créé énormément de confusion au sein du catholicisme.

Comme l’explique le cardinal Müller, il ne s’agit pas d’une lutte entre des «conservateurs» et des «progressistes». Il s’agit de protéger et de transmettre la saine doctrine reçue des Apôtres, le Magistère authentique, etc. Il s’agit aussi notamment de suivre les enseignements de la Bible en matière de morale sexuelle. Et d’ailleurs on observe une continuité de l’enseignement sur l’homosexualité entre l’Ancien et le Nouveau Testament.

Continuons à prier pour l’Église et pour que nous puissions avoir un Pape fort en matière de doctrine, comme le souhaite le cardinal Müller.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

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