Le Sénat US paie l’avortement
Mardi 5 avril, le Sénat américain a voté à 52 voix, contre 48, la levée des restrictions concernant les subventions fédérales à des organisations étrangères pratiquant ou défendant l’avortement.
Adoptée en 1984 par Ronald Reagan, la Mexico City Policy (ou Global Gag Rule) prévoit que les ONG étrangères qui, directement ou indirectement, sont impliquées dans des programmes ayant un rapport avec l’avortement ne peuvent prétendre à un financement du gouvernement américain. Cette politique a été reprise par George Bush père, abandonnée par Bill Clinton avant d’être de nouveau reprise par George W. Bush au lendemain de son élection.
La “séparation de l’Eglise et des media”
Une semaine après la mort de Jean-Paul II, le tableau est paradoxal : la joie et la paix sont du côté des cathos, et en particulier de la "Génération Jean-Paul II" (au fait, personne ne se souvient plus ni ne se réclame de la soi-disant "Génération Mitterrand" !); alors que l’affliction mauvaise et la frustration recuite sont du côté des laïcards, ceux qui avaient attendu la mort du pontife avec le plus d’impatience.
Ces derniers se plaignent maintenant d’avoir dû endurer que les médias parlent de l’Eglise et des catholiques autrement que pour les calomnier. Comme le remarque Georges-Paul Wagner dans Présent d’aujourd’hui, ils demandent : "A quand la séparation de l’Eglise et des media ?" (titre du Canard Enchaîné.)
Par l’arrogance des reproches faits, par exemple, aux chaînes du service public, on comprend que beaucoup de nos compatriotes croient que la laïcité, c’est le droit de n’être importuné par le spectacle de cathos ni dans les lieux publics, ni à la télé. (Un lecteur suggère d’écrire à France 2 pour dire que tous ne pensent pas ainsi.)
Répétons que ce débat dérisoire est une triste exception française. Une preuve parmi d’autres: ce recueil de dessins de presse consacrés à la mort du Pape sur un site de gauche américain. Sur une trentaine de dessins, seuls un ou deux sont modérément hostiles.
Deuils catholiques
Présent de demain rappelle le parcours de Marcel Clément (1921-2005) :
(…) En 1949, il devient professeur de philosophie à l’Université de Montréal. Il le restera jusqu’en 1962, où il rentre définitivement en France, et devient professeur de doctrine sociale à l’Institut catholique de Paris, avant de fonder, en 1969, la Faculté libre de philosophie comparée. Dans le même temps, il est conférencier dans diverses écoles militaires. (…)
En 1948, il est éditorialiste de l’hebdomadaire catholique Notre Temps. A partir de 1952, il collabore à la revue italienne Operare. En 1956, il fait partie du premier cercle d’Itinéraires que Jean Madiran vient de fonder (…). En 1962 il quitte Itinéraires pour rejoindre L’Homme Nouveau, où il est successivement éditorialiste, directeur et enfin président directeur général. (…)
Marcel Clément a publié plus de trente ouvrages (…) Il était officier de la Légion d’honneur, et Jean-Paul II l’avait fait Grand Officier de l’Ordre de saint Grégoire le Grand.
On apprend également la mort, ce week-end, du spécialiste de chant grégorien Yves Gire, connu pour son émission sur Radio courtoisie.
VGE et Jean-Paul II
Dans Paris-Match, Valéry Giscard d’Estaing raconte son entrevue avec le Pape en 1980. On ne sait s’il faut rire ou pleurer devant les efforts piteux de l’ancien président pour présenter l’entrevue à son avantage :
Il m’a tout de suite reproché d’avoir fait voter "une loi trop permissive sur l’avortement." Je lui ai expliqué que j’étais le chef d’un Etat laïque, que je devais faire face aux difficultés de la société civile, que les femmes étaient dans une situation très difficile lorsqu’elles avortaient, qu’elles étaient presque toujours victimes d’injustice et de répression. Il est resté sur sa position, moi sur la mienne, mais par la suite il n’a plus jamais remis en cause cette décision.
C’est qu’il avait dû être convaincu, alors !
Le conclave (bis)
Sur le conclave à venir, le lecteur intéressé pourra toujours étudier la « Constitution apostolique Universi dominici gregis sur la vacance du siège apostolique et l’élection du pontife romain », promulguée le 22 février 1996 par Jean-Paul II.
Il pourra également connaître un peu mieux les membres du collège cardinalice en se rendant sur le site du Vatican, mais aussi sur Catholic-Hierarchy qui consacre une page au conclave et enfin sur le site du Prof. Salvador Miranda, The Cardinals of the Holy Roman Church, qui fait le tour de la question.
À noter qu’en ce qui concerne le nombre des électeurs, en plus du cardinal philippin Jaime L. Sin, le cardinal Alfonso Antonio Suárez Rivera, archevêque de Monterrey (Mexique), ne pourra prendre part au conclave pour raison de santé (V.I.S.).
Paul Marty
Fin de non-recevoir pour Girbaud
La cour d’appel de Paris a confirmé vendredi 8 avril l’interdiction de l’affiche de la campagne publicitaire des créateurs de vêtements Marithé & François Girbaud, inspirée de "La Cène" de Léonard de Vinci, au motif qu’elle heurte le sentiment religieux des catholiques.
Le 31 mars dernier, l’avocate générale Brigitte Gizardin avait pourtant demandé à la cour de lever cette interdiction prononcée le 10 mars dernier par le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris. Elle avait estimé que l’affiche, qui s’inspire de "La Cène" du maître italien Léonard de Vinci, ne revêt "aucun caractère pornographique ou érotique".
"L’affiche critiquée constitue dans son ensemble une violation manifeste de l’esprit de tolérance qui doit caractériser, au même titre que la liberté d’expression, une société démocratique", avait noté le juge des référés qui avait été saisi par la Conférence des évêques de France.
Leur avocat, Me Thierry Massis, s’est dit "très content" de cet arrêt qui confirme "l’atteinte à la symbolique de la foi" des catholiques. "Il y a une ligne de jurisprudence qui est maintenant tracée", s’est-il félicité. De son côté, Me Bernard Cahen, avocat de la société GIP dont dépend Marithé et François Girbaud, a indiqué qu’un pourvoi en cassation était "envisagé". "Les motivations de l’arrêt sont encore plus raides que celles de l’ordonnance de référé", a-t-il déploré, estimant par ailleurs qu’il aurait été souhaitable que la cour rende sa décision un autre jour. "Le président de la cour aurait mieux fait d’attendre huit jours parce que là on a un peu l’impression que ça s’entrechoque avec la mort du pape", a souligné Me Cahen.
Ces gens là n’ont aucun respect. Même pour un mort.
“Continuez votre bonne bataille”
… avait dit Jean-Paul II au Dr Dor en 1998. Samedi dernier, des catholiques nantais, autour de SOS Tout-Petits, ont répondu à cette injonction en disant un nouveau rosaire public contre l’avortement.
Le divorce entre l’enseignement de l’Eglise et la société
… est un leitmotiv médiatique, le sous-entendu étant qu’un Pape "de progrès" devrait aligner son enseignement sur la pratique des hommes (mais alors, pourquoi enseigner ?)
National Review répond (ici,v.o.) de manière classique mais éloquente :
Les médias n’ont cessé de faire remarquer que de nombreux catholiques, surtout en Occident, dédaignent l’enseignement de l’Eglise sur l’avortement, la contraception et la moralité traditionnelle. C’est vrai; mais c’est à mettre en perspective. Plus nombreux encore sont les catholiques qui dédaignent l’enseignement de l’Eglise sur, mettons, l’obligation universelle de s’aimer les uns les autres ou l’immoralité du mensonge. Les chances que l’Eglise change son enseignement sur la charité ou le mensonge sont à peu près aussi élevées que les chances qu’elle approuve l’avortement ou les relations sexuelles hors du mariage (…)
Le conclave
Un lecteur nous écrit pour s’étonner que le Salon ne parle pas davantage du conclave. C’est tentant : nous sommes tous impatients de connaître le prochain Pape ! Mais entrer dans le jeu des "pronostics" n’est pas bien catholique. Et la "catégorisation" de cardinaux en différentes tendances (conservateur, néo-conservateur, libéral…) non plus. Alors désolé pour ce lecteur : sauf urgence, nous nous appliquerons la règle de discrétion que s’appliquent les cardinaux. Nous nous en tiendrons à une information factuelle et accompagnons les électeurs de nos prières (voir les deux propositions de neuvaines dans la colonne de gauche.)
Dossier sur le Pape
Le beau dossier spécial de Famille chrétienne sur le pontificat de Jean-Paul II, qu’ont reçu les abonnés, est disponible en format pdf sur cette page. On peut le compléter avec profit avec le "hors-série" du Figaro, qui a le mérite de prendre davantage de recul historique sur le pontificat. L’occasion de se rappeler l’état de l’Eglise en 1978, et, malgré la poursuite de la déchristianisation de l’Europe occidentale, le chemin parcouru…
JP II et le communisme nord-coréen
Une centaine de catholiques nord-coréens se sont rassemblés à Pyongyang pour une messe à la mémoire de Jean Paul II dans l’unique église catholique du pays.
Les fidèles, dont de nombreuses femmes portant des foulards blancs, ont chanté des cantiques et ont communié au cours d’une messe dimanche. L’office a été célébré par un prêtre américain d’origine coréenne. Selon le ministre sud-coréen chargé de la réunification, la Corée du Nord revendique 3.000 catholiques.
Le décès de Jean-Paul II réussira-t-il là où le Pape avait "échoué" ?
La Franc-maçonnerie en ébullition
Bernard Brandmeyer a démissionné de la tête du Grand Orient le 1er avril dernier. Ce retrait à mi-mandat est intervenu après de graves mises en cause sur ses capacités à gérer une obédience de 46 000 frères, dont le budget frôle les 10 millions d’euros. Alors qu’il sollicitait un vote de confiance, Bernard Brandmeyer n’a obtenu que 17 voix contre 18.
Gérard Pappalardo, 54 ans, éditeur à Arles d’un hebdomadaire diffusé dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse a écrit une missive «aux vénérables maîtres des loges» dans laquelle le nouveau patron du GO juge la médiatisation de cette tragédie «très dommageable pour nous tous», avant d’ajouter: «Notre obédience n’est pas suffisamment présente dans les grands débats républicains, il est temps de retrouver la place que nous n’aurions jamais dû abandonner.» Il a adressé sa première lettre à Jacques Chirac, pour critiquer, à l’occasion du décès du pape Jean-Paul II, la mise en berne des drapeaux aux édifices publics et la présence des plus hautes autorités de l’Etat à des messes ou à des offices religieux.
Le Salon Beige continuera donc à "médiatiser" cette ‘tragédie’ en expérant que la FM perde toute influence dans le ‘débat’ public…
Antipapisme protestant
La mort de Jean-Paul II a été un révélateur de l’aura qu’a gagnée le Pontife parmi les protestants : il s’est acquis, en particulier par ses combats pour le respect de la vie, le respect de bien des évangéliques américains. Billy Graham a ainsi rendu hommage au Pape qui était "la voix la plus influente de ces cent dernières années en faveur de la moralité et de la paix."
Mais l’antipapisme protestant, parfois agressif, n’est pas mort.
Le Financial Times remarque (ici, v.o.) que la famille régnante des Pays-Bas est la seule, en Europe occidentale, à n’avoir pas envoyé de représentant aux obsèques du Pape : "Les guerriers protestants de la Maison d’Orange ne cèdent pas."
Une minute de silence à la mémoire de Jean-Paul II, avant un match de football en Ecosse, a du être écourtée devant les sifflets et les huées d’une partie du public (ici, v.o.) L’incident est peut-être moins "théologique" qu’il n’en a l’air : un des clubs était en majorité protestant, l’autre catholique.
Dernier exemple, le portail fondamentaliste protestant Voxdei recycle de vieilles lunes antipapistes. Il n’hésite pas à ressortir une fable adventiste qu’il est bon de connaître : il prétend que la tiare papale porte l’inscription "Vicarius Filii Dei." Puis, en affectant aux lettres de cette inscription le chiffre latin leur correspondant (I=1; V=5…), montre que le total fait (surprise !) 666. C’est convainquant, sauf que… il n’y a aucune trace d’une tiare papale portant cette inscription, et que ce titre, s’il "sonne" plausible, n’a en fait jamais été un titre officiel du Pape (Vicarius Christi), ni même été mentionné dans aucun document officiel catholique (plus ici, en anglais.)
Ouverture du blog “référendum”
Nous avons ouvert une page spéciale consacrée au référendum sur le traité constitutionnel européen : le lien vers cette page figure dans la colonne de gauche.
Les lecteurs peuvent, sur cette page, ajouter un commentaire à un post en tapant sur la case "comments" en bas de ce dernier.
Sur le traitement médiatique
… de la mort de Jean-Paul II, il y aurait beaucoup à dire. Nous avons ici répertorié certaines des déformations les plus récurrentes qui parsemaient les émissions consacrées au sujet (le Pape et la repentance; le Pape centralisateur; le Pape, la peine de mort et la guerre en Irak; le Pape contre le préservatif; Jean-Paul II contre Jean XXIII…) Certes, la voix a été largement donnée sur les antennes à des pseudo-catholiques tels que Jacques Duquesne ou Golias, et ce n’est pas fini. Mais il faut reconnaître que le ton général de ce traitement médiatique a été respectueux, et qu’il y a même eu de belles choses (reportages, numéros spéciaux de magazines…) Le Père Guy Gilbert remarque dans un bel article:
Parmi la trentaine d’interviews qui m’a été demandée, j’ai noté ceci : la pudeur des interviewers et leur respect. Pour une fois, on ne m’a pas demandé en priorité ce que je pensais de la capote par rapport à la position du Pape.
On a par ailleurs encore vu surgir l’exaspérant refrain selon lequel les jeunes qui acclament le Pape n’adhèrent pas à son enseignement. Mais cette fois-ci, des journalistes ont remarqué aussi les jeunes qui ne correspondent pas à ce cliché, grâce à leur présence sur l’internet :
Les position du pape sur un "droit à la vie" sans concessions, qui lui ont valu de nombreux détracteurs, semblent parfaitement assumées par les catholiques qui lui rendent aujourd’hui hommage.
Et ces catholiques n’ont plus besoin de passer au filtre de Bayard-Presse, La Vie, ou Golias pour se faire entendre.
Les médias cherchent-ils à décourager les cathos ?
Carole et Lahire (et d’autres pélerins) nous ont dit le contraste entre ce qu’ils ont trouvé à Rome le portrait apocalyptique que peignaient les médias les jours précédents : "ce n’est pas la peine d’y aller, il y a déjà trop de monde, personne n’accédera à la place Saint-Pierre"…
Et on remarque que ce n’est pas la première fois : à Lourdes l’été dernier, mais aussi à Turin lors de l’exposition du Saint-Suaire il y a quelques années, la situation sur place était bien différente, par sa sérénité et la facilité d’accès, du message décourageant des médias.
S’agit-il d’un sabotage volontaire, pour éviter que les mouvements de foi catholiques soient des succès ? Apparemment non : si cela avait été le cas, les médias auraient, après avoir tenté de décourager les pélerins, prétendu que ces derniers avaient été moins nombreux que prévu. Or ils ne l’ont pas fait (exemple.)
Donc, de toute évidence, il n’y a pas de (trop) mauvaise intention derrière cette désinformation : sans doute les autorités civiles locales, soucieuses de ne pas avoir une foule trop importante à gérer, ont-elles pris l’habitude d’instrumentaliser les médias avant ces rassemblements.
Rien de grave alors… mais ne nous laissons pas berner lors du prochain événement !
La messe de funérailles du Pape
… peut être (re)vue sur KTO, et sera archivée sur C-SPAN (commentaires en anglais.) TF1 a ici une page consacrée à diverses archives vidéos relatives à Jean-Paul II.
EWTN a établi un bel album d’images des funérailles.
HV
Marcel Clément, RIP
L’écrivain et philosophe catholique est mort vendredi dernier, apprend-on sur le site de l’Homme nouveau. Ses obsèques auront lieu mercredi à Paris.
« Laïcité intégriste »
La « laïcité intégriste », n’est en réalité qu’un « antichristianisme primaire ».
Extrait du carnet de Gérard Gachet, dans Valeurs actuelles du 8 avril 2005.
« Le pire n’est jamais sûr, mais il est hélas fréquent. Qui aurait pensé que la simple mise en berne des drapeaux officiels, geste minimum lors de la disparition d’une exceptionnelle personnalité mondiale, qui plus est chef d’État ami de la France, provoquerait une polémique ? Qui aurait envisagé que des tenants de la « laïcité intégriste », selon la formule heureuse de Philippe Douste-Blazy, oseraient faire ainsi étalage de leur sectarisme et de leur mesquinerie ? Le coup est parti à l’initiative de M. Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, chargé de la culture, qui s’est déclaré « troublé » par « l’utilisation du symbole national », avec un argument qui mérite d’être relevé : « C’est un signe un peu ambigu envoyé aux jeunes générations, principalement (sic) issues de l’immigration. » Le mardi 15 mars, en présence du préfet de Seine-Saint-Denis (qui a fait un beau discours), du président de la région Ile-de-France, du président du conseil général, du maire de la commune et de la députée socialiste de l’arrondissement, Mme Guigou (qui avait pour l’occasion coiffé le foulard de rigueur), a été solennellement inaugurée la nouvelle mosquée de Bondy. Avez-vous entendu la moindre protestation contre cette “atteinte grave à la neutralité républicaine” ? Comme quoi la laïcité n’est chez certains qu’un nouvel habillage de l’antichristianisme primaire. Très primaire. »
Paul Marty
Sermon du Cardinal Ratzinger
Le sermon de la messe des funérailles du Pape Jean-Paul II est disponible ici.
Extrait :
"Suis-moi, dit le Seigneur ressuscité à Pierre. Telle est sa dernière parole à ce disciple, choisi pour paître ses brebis. Suis-moi. Cette parole lapidaire du Christ peut être considérée comme la clé pour comprendre le message qui vient de la vie de notre regretté et bien-aimé Pape Jean-Paul II, dont nous déposons aujourd’hui le corps dans la terre comme semence d’immortalité, le cœur rempli de tristesse, mais aussi de joyeuse espérance et de profonde gratitude".
Les Funérailles du Pontife
Avant le début de la Messe de funérailles de Jean-Paul II Place-St.Pierre, en présence de 300.000 fidèles et de plus de 200 souverains, chefs d’état et de gouvernement, le cercueil de cyprès contenant la dépouille du Pontife défunt est entré à dos d’hommes et déposé à terre devant l’autel.
Précédemment, il avait été procédé à la fermeture du cercueil en présence notamment du Cardinal Camerlingue Martínez Somalo, de l’ex Secrétaire d’Etat, le Cardinal Sodano, du Cardinal Doyen Ratzinger, du Cardinal Vicaire de Rome Ruini, du Cardinal Archiprêtre de St.Pierre Marchisano, de Mgr.Dziwisz, Secrétaire particulier du Saint-Père, et de Mgr.Harvey, Préfet de la Maison pontificale.
Le Cardinal Camerlingue avait présidé la cérémonie et Mgr.Marini, Maître des Cérémonies liturgiques, lu le Rogitus (brève biographie latine), dont les diverses copies ont été signées par les témoins. Après une antiphone, un psaume et une prière silencieuse Mgr.Marini a posé un voile de soie blanche sur le visage du Pape et le Cardinal Martínez Somalo a aspergé la dépouille d’eau bénite. On a ensuite placé la bourse contenant les médailles du pontificat et le tube métallique contenant le Rogitus".
Le Psaume 41 a été récité pendant l’opération de fermeture du cercueil papal. Puis il a été porté sur brancard jusqu’au parvis, et un évangéliaire a été posé dessus ouvert. La procession était composée de 164 Cardinaux et des Patriarches orientaux, vêtus de rouge et couverts de la mitre blanche en signe de deuil, conduits par le Cardinal Ratzinger, qui a présidé la concélébration eucharistique.
Les millions de fidèles arrivés à Rome pour les funérailles, et qui n’ont pu entrer Place-St.Pierre, ont suivi la cérémonie grâce à 27 écrans géants disséminés dans Rome: stades, esplanade universitaire de Tor Vergata, Cirque Maxime, places des trois autres Basiliques majeures, Colisée et Via della Conciliazione. A plusieurs moments durant la cérémonie, des fidèles ont crié que Jean-Paul II devait être proclamé saint, accompagnant leur pétition d’applaudissements interminables à la fin de l’homélie. Et des banderoles ont été dressées portant "Santo Subito" (Saint tout de suite).
Après l’oraison de la communion, le Cardinal Ratzinger a procédé aux rites du salut final au défunt auprès du cercueil, puis ce fut au tour du Cardinal Ruini. Au chant des litanies, il a conclu la supplique de l’Eglise de Rome par une prière spéciale.
Ensuite, les Patriarches, Archevêques majeurs et Métropolites des Eglises catholiques d’Orient ont chanté leur supplique et l’office byzantin des défunts. Après une prière commune silencieuse, le Cardinal Doyen a bénit le cercueil tandis que le choeur entonnait un répons.
La dépouille de Jean-Paul II a regagné la Basilique portée par dix Sediari au chant du Magnificat. Les personnes ayant assisté à la fermeture du cercueil l’ont accompagné jusqu’aux Cryptes vaticanes pour la sépulture.
Le cercueil de cyprès déjà clos a été scellé à l’aide de lacs de soie rouge portant les sceaux de la Chambre apostolique, de la Préfecture de la Maison pontificale, du Maître des Cérémonies et du Chapitre de St.Pierre. Puis le premier cercueil a été placé dans une cercueil métallique plombé et scellé comme précédemment, lui même déposé dans un cercueil de bois blanc portant la croix et les armes de Jean-Paul II.
Le Notaire du Chapitre vatican a rédigé le procès-verbal de la sépulture, qu’il a lu aux témoins.
A la Messe funéraire ont pris par 10 souverains, 57 chefs d’état, 3 princes héréditaires, 17 chefs de gouvernement, les dirigeants de 3 organisations internationales et les représentants de 10 autres, 3 épouses de chef d’état, 8 Vice-présidents, 6 vice-premiers ministres, 4 présidents de parlement, 12 ministres des affaires étrangères, 13 ministres et 24 ambassadeurs.
Les délégations religieuses regroupaient 140 personnes, représentant les Eglises orthodoxes, les anciennes Eglises de l’Orient, les différentes confessions protestantes et les religions non chrétiennes. (Source : VIS)
Encore et encore
A noter la mauvaise information des médias quant à la situation des pèlerins à Rome. De Paris, arriver à Rome intra muros semblait impossible : on imaginait déjà dans les aéroports et gares des cerbères déportant manu militari les arrivants vers Tor Vergata, les routes et autoroutes déviées et le Vatican en état de siège, rendant son accès impensable. Autant rebrousser chemin !
Eh bien non… Rien de tout ça, certains ont meme pu prier dans la basilique auprès du corps du Saint-Père jusqu’ à 19 h hier et la place Saint-Pierre ce matin fut remplie de vulgum pecus, sans passe-droit (autre que de la patience et des coudes solides). A se demander si, comme à pour Lourdes cet été, on n’essaierait pas de décourager les élans des cathos…
C.D.
From Rome
Voilà… Les images ont été diffusées, les commentaires faits… Ce soir, à Rome, il pleut des trombes, et après la non-nuit de clochardisation et les émotions de ce matin, on ne sait plus vraiment quel jour on est ni ce qui s’est passé.
Un simple cercueil de cyprès, tourné vers le monde (les pieds vers l’assemblée, comme il se doit pour les ecclésiastiques, à plus forte raison pour le Pape), frappé des initiales de la devise de Jean-Paul II, le livre des Evangiles fermé par le vent… Le successeur de saint Pierre s’est fait petit devant les puissants de ce monde, devant ses "chers jeunes", venus très nombreux, et devant tous, via les médias : serviteur des serviteurs.
Mais il manquait quelqu’un à Rome, au-delà de la personne si marquante de Jean-Paul II : il manquait le Pape, le chef de l’Eglise en son coeur et partout dans le monde, et ce vide appelle en meme temps une espérance, la joie anticipée d’un père que Dieu nous prépare et qui attend notre amour et nos prières…
Carole Dubois
L’imposture “Kinsey”
Un film américain intitulé Dr Kinsey, subtilement sous-titré "parlons sexe", est sorti mercredi sur les écrans de cinéma français. Il prétend raconter la vie du zoologue Alfred Kinsey, qui dans les années d’après-guerre a publié une série d’ouvrages sur la sexualité des Américains. Prétendant par exemple que 37% des hommes américains avaient eu une expérience homosexuelle, ses "études" ont contribué à légitimer un certain nombre de perversions et ont préparé les esprits à la "révolution sexuelle".
Le film, comme on pouvait s’y attendre, présente Kinsey comme un
"chercheur héroïque, proclamant sa noble mission. (…) Si (le réalisateur) admet que Kinsey a quelques défauts, comme ceux d’être trop méthodique ou émotionnellement sec, du point de vue de la noblesse de caractère, il vient juste après Mère Teresa." (source.)
Le Monde n’a pas beaucoup aimé le film, mais ne remet pas en cause le portrait qu’il fait de Kinsey. Il s’apitoie sur le pauvre docteur, "voué aux gémonies, traité d’immoral, suspecté d’être influencé par les communistes." Le Figaro fait bien état de "méthodes très controversées" et d’ "expériences condamnables", mais ne reprend pas moins la version du scientifique confronté aux "tabous" et au "puritanisme."
La vérité sur le "père de la révolution sexuelle" est ailleurs.
Daniel Hamiche, qui s’est démené l’an dernier pour défendre la Passion de Mel Gibson, met les choses au point (cité dans Présent du 31 mars, voir aussi l’Homme nouveau) :
"Cette oeuvre (…) n’est qu’une imposture : (…) Alfred C. Kinsey, en effet, était un pédomane, adepte du sadomasochisme (il en mourra…), machiste, raciste et antisémite (…) et fanatiquement antichrétien (ses "théories tordues sur la sexualité n’avaient, de son propre aveu, d’autre but que d’éradiquer la morale judéo-chrétienne de nos sociétés.)"
Pour aller plus loin, en particulier sur les méthodes aberrantes de ses prétendues "recherches" :
– Une brochure "Kinsey en quelques questions/réponses" est disponible à la librairie de l’Homme nouveau ici ou au 01 53 68 99 78.
– Le site (en anglais) du Docteur Judith Reisman est essentiellement consacré à dégonfler la baudruche Kinsey.
Brèves de Rome
Quelques nouvelles des convives du Salon qui ont pu aller à Rome :
Carole m’a appelé hier soir : son avion vers Rome était en escale à Genève, sous un orage. Aux (surtout jeunes) pélerins français partis de Paris se sont ajoutés évêques, dignitaires d’églises orientales, prêtres et soeurs… et d’autres jeunes. Vers 21H00 hier soir elle était à une veillée devant Saint-Jean de Latran, dans une grande foule déjà dont de nombreux Français, où a été installé un écran géant. Une procession devait mener cette foule au Cirque Maxime vers 23H00. L’accès à la Place Saint-Pierre, pour lequel un billet semble être nécessaire, devait être ouvert à partir de 03H00: Carole comptait donc y aller à l’issue de la veillée au Cirque Maxime.
Lahire est arrivé hier tard à Rome en voiture, sans encombre, ni embouteillage : le tableau apocalyptique dressé par les média (comme à Lourdes l’été dernier: "n’y allez pas, ça sera ingérable") semble à nouveau démenti. Il est actuellement Via de la Conzolazione, près de Saint-Ange : l’avenue est bondée de dizaines de milliers de gens. Il m’a dit être frappé par l’extraordinaire calme de la foule : dans un grand silence, on entend sonner les cloches; des écrans géants projettent des images de JMJ et du Jubilé; les forces de l’ordre sont discrètes et les secouristes sereins.
Lahire et Carole ne blogueront pas "en direct", mais nous raconteront leur expérience ce week-end.
En union de prières.
Testament (suite)
Le texte du Testament en français est disponible ici.
Extraits :
"Aujourd’hui je souhaite ajouter seulement ceci, que chacun de nous doit garder présent la perspective de la mort. Chacun doit être prêt pour se présenter devant le Seigneur et le Juge – et en même temps le Rédempteur et le Père."
"Les temps dans lesquels nous vivons, sont sans aucun doute difficiles et inquiets – tant pour les Fidèles, que pour les Pasteurs. Dans certains pays, l’Eglise se trouve dans une période de persécutions telles qu’elles ne sont pas moindres des persécutions des premiers siècles, elles les dépassent même par leur degré de cruauté et de haine".
"A tous je veux dire une seule chose: "Que Dieu vous récompense".
Intégralité du Testament
Le testament de Jean-Paul II n’est disponible qu’en italien pour le moment sur Zenith.
Calendrier des Novendiales
L’Office des Cérémonies liturgiques du Souverain Pontife a publié le calendrier des Novendiales en suffrage de Jean-Paul II fixé par la Congrégation des Cardinaux.
"Selon une antique tradition, des Messes sont dites pendant neuf jours consécutifs en suffrage du Pontife défunt, à commencer de la Messe de funérailles. Chaque cérémonie est d’accès libre mais réservée à l’un des groupes de fidèles liés tout particulièrement au Pape, ce qui symbolise en quelque sorte la variété de son ministère de Pasteur suprême et l’universalité de l’Eglise de Rome.
La Messe de funérailles du Pontife Romain sera célébrée le 8 avril à 10 h Place-St. Pierre. Du 9 au 16 se poursuiva en la Basilique vaticane la célébration des Novendiales en suffrage du Pape :
-Premier jour, vendredi 8 avril à 10 h, Messe de funérailles.
Réunion des Cardinaux de ce matin
A la conclusion de la V Congrégation générale des Cardinaux, M.Joaquín Navarro-Valls a fait diffuser la Déclaration suivante:
"Les Cardinaux nouvellement arrivés ont prêté serment après la prière d’ouverture de la Congrégation. Les Cardinaux présents étaient 140. Le Sacré Collège a confié au Cardinal Edmund C.Szoka l’autorité législative pour la frappe des monnaies et l’émission des timbres de la vacance du Siège apostolique.
Les Cardinaux ont également arrêté le programme suivant pour l’entrée en Conclave (18 avril) :
-A 10 h en la Basilique vaticane, Messe pro eligendo Summo Pontifice.
-A 16 h 30, rassemblement des Cardinaux électeurs dans la Salle des Bénédictions (la Chapelle Pauline étant en restauration) pour la procession vers la Chapelle Sixtine pour l’ouverture des travaux du Conclave.
Ils ont pris en considération plusieurs questions relatives à l’entrée en Conclave, désignant notamment les deux Prédicateurs chargés des exhortations prévues par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis. Le P.Raniero Cantalamessa, OFM.Cap., interviendra au cours de la Congrégation générale du 14, tandis que le Cardinal Tomas Spidlik, SJ, s’adressera au Sacré Collège en la Chapelle Sixtine le lundi 18.
Mercredi 13 avril, à 10 h dans l’Atrium de la Salle-Paul VI, les Cardinaux recevront les condoléances du Corps Diplomatique."
Le testament de Jean-Paul II
Le testament de Jean-Paul II a été rendu public jeudi. Il ne fait mention que de deux personnes vivantes: son secrétaire personnel et le grand rabbin de Rome. Le pape Jean Paul II ne laisse aucun bien matériel et demande que toutes ses notes personnelles soient brûlées.
Le document suggère que Jean Paul II a envisagé de démissionner en 2000, lorsque l’Eglise entrait dans le nouveau millénaire et qu’il était lui-même âgé de 80 ans. Karol Wojtyla a aussi un temps songé à se faire enterrer en Pologne mais il a ensuite décidé de laisser le collège des cardinaux choisir.
Un bulletin extraordinaire du Vatican Information Service, consacré au Testament spirituel de Jean-Paul II, sera diffusé en fin d’après-midi début de soirée.