L’abbé Pierre est-il catholique ?
Trop c’est trop ! Combien de temps encore l’Eglise de France va-t-elle laisser certains de ses prêtres dire ou écrire le strict contraire de l’enseignement de l’Eglise et de ce qui dit notre Très Saint Père le Pape Benoît XVI ?
L’abbé Pierre, dans un livre intitulé Mon Dieu ….pourquoi ? , qui paraîtra jeudi, se dit favorable au concubinage pour les prêtres, à l’ordination des femmes et est ouvert aux unions homosexuelles et à l’homoparentalité.
Alors qu’au synode des évêques sur l’Eucharistie, le patriarche maronite, le cardinal Pierre Nasrallah Sfeir avait tenu à souligner que le célibat était " le joyau le plus précieux de l’Eglise catholique", l’abbé Pierre au contraire écrit : "(…) puisque l’Eglise catholique permet depuis des siècles à ses communautés orientales d’ordonner des prêtres mariés je vois mal pour quelle raison Jean Paul II a pu affirmer récemment qu’il était hors de question de revenir sur le célibat des prêtres pour le reste de l’Eglise catholique". Autre extrait concernant l’ordination des femmes : "pourquoi refuser à des femmes qui s’en sentent la vocation et les capacités l’accès aux ministères ?" Enfin, la révélation sur sa vie intime ("j’ai donc connu l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction") aurait toute sa place dans l’intimité d’un confessionnal mais ,publiée dans un livre, pourrait avoir des effets néfastes sur de jeunes séminaristes ou de jeunes prêtres.
On peut ségalement se demander si Frédéric Lenoir, directeur du Monde des religions et co-auteur de ce livre, n’est pas responsable de l’orientation progressiste et même anti-catholique des propos de l’abbé Pierre qui est agé de 93 ans.
Le plus grave dans cette pitoyable médiatisation des écrits de "la personnalité préférée des Français", qui vont à l’encontre de la foi catholique, c’est que des milliers de catholiques vont être influencés et vont douter d’autant plus qu’un journal comme La Croix, qui se dit pourtant chrétien, évoque la sortie de ce livre sans rappeller l’enseignement véritable de l’Eglise catholique.
le Salon Beige, ne jugeant pas les personnes mais seulement les propos tenus, suggère à tous les catholiques fidèles à Rome et à l’enseignement des Pères de l’Eglise de prier pour l’abbé Pierre.
Un président catholique pour la Pologne : réactions et perspectives
(Nous vous livrons ci-dessous l’analyse de notre lecteur Marek sur les réactions et les perspectives suite à l’élection dimanche de Lech Kaczynski à la tête de la Pologne)
"La Pologne a besoin de régler ses comptes mais elle a davantage encore besoin de paix … Monsieur le Président, la mission est accomplie". C’est en ces termes que peu après l’annonce des premiers résultats de l’élection présidentielle, Lech Kaczynski, nouveau Président de la république polonaise, s’adressa à ses militants ainsi qu’à son frère jumeau Jaroslaw, chef du parti Droit et Justice qui refusa de devenir premier ministre après les dernières législatives pour ne pas empêcher son frère Lech d’atteindre le poste suprême. Selon les sondages, des jumeaux à la tête de l’état auraient en effet été mal vus par les Polonais. Entouré de sa famille et de ses plus proches amis et collaborateurs mais également soutenu par ses nombreux militants, L. Kaczynski a été acceuilli par une ovation au sein du Palais de la culture de Varsovie. L’hymne national polonais "La Pologne n’est pas encore morte" a tout de suite été entonné suivi du célébre chant Sto lat ("Cent ans") pour souhaiter longue vie au nouveau Président.
Aprés avoir remercié les millions de polonais qui avaient voté pour lui, mais également sa maman et son épouse qui étaient présentes à ses côtés, sa famille, ses amis, les ténors du parti et bien évidemment son frère jumeau Jaroslaw, Lech Kaczynski s’est adressé à son rival malheureux Donald Tusk en le félicitant pour cette magnifique bataille qu’il a livré. Visiblement très ému, il passa la main à son frère jumeau qui poursuivit les nombreux remerciements et ceux en particulier destinés au père Rydzyk, le fondateur de Radio Maria, qui a en effet offert à Lech Kaczynski un appui constant sans doute décisif tout le long de la campagne. Une véritable course aux voix avait été entreprise. La "machine à gagner" s’était mise en marche au plus grand désespoir des post-communistes. Les gens étaient appelés à convaincre leur famille, leur voisin, leur collègues de travail à voter pour le seul candidat représentant les valeurs de la Pologne catholique Lech Kaczynski. A la propagande menée par les instituts de sondages et les médias s’opposait donc la force titanesque de Radio Maria, de la télévision catholique Trwam ("Je résiste") et du journal catholique Nasz Dziennik ("Notre journal"). C’est parce qu’elle était devenue un danger pour le pouvoir post-communiste que Radio Maria avait régulièrement été une cible à atteindre au travers des nombreuses campagnes diffamatoires à son encontre. Mais Dieu était toujours présent à ses côtés et il lui a permis d’atteindre son objectif, celui de donner à un homme de foi profondemment catholique la possibilité de siéger au poste suprême du pays. "C’est l’homme réel qui l’a emporté et non une certaine création marchande " poursuivit J. Kaczynski( http://wiadomosci.gazeta.pl/wybory2005/1,67805,2981865.html ) en faisant ici référence au fléau que représente la société libéral qui souhaitait voir D. Tusk représentait ses propres intérêts.
Parmi les réactions, nous avons celle du Président Kwasniewski qui félicita Lech Kaczynski et qui s’est dit persuadé qu’un juriste saurait faire régner la loi dans le pays. Jan Rokita, l’homme qui devait devenir premier ministre en cas de victoire de la Plate-forme civique (PO) lors des dernières législatives déclara pour sa part: "Lech Kaczynski est mon Président, je souhaiterais que sous ses gouvernements, la Pologne soit fière" (http://fakty.interia.pl/kraj/news?inf=678921 ).
Soutenu par les plus pauvres qui représentent les laissés-pour-compte du système libéral, Lech Kaczynski aura à coeur de mettre en place, avec son frère jumeau Jaroslaw, le futur premier ministre Kazimierz Marcinkiewicz, les cadres du parti Droit et Justice (PiS) ainsi qu’avec ses députés (155 sur 460) et sénateurs (49 sur 100), une véritable politique de protection sociale consistant à une intervention directe de l’état dans l’économie du pays. Les attentes sont en effet très grande dans une société touchée par un chômage qui s’éleve officiellement à 18 % de la population active. La mission consistera tout d’abord à former le nouveau gouvernement et à s’entendre avec l’allié de droite dont est issu Donald Tusk : la Plate-forme civique (PO) qui a obtenu 133 sièges au parlement. Un échec dans les négociations obligerait les frères Kaczynski soit à se tourner vers les partis minoritaires tels que Samoobrona d’Andrzej Lepper, la Ligue des familles polonaises (LPR) et le parti paysan (PSL) soit à provoquer de nouvelles élections législatives.
Marek
Les craintes émises par Marek dans les dernières lignes semblent pour le moment se réaliser car les négociations pour former un gouvernement ont toutes échouées aujourd’hui.
Un président catholique pour la Pologne
(Notre lecteur Marek nous livre quelques informations sur la victoire de Lech Kaczynki en Pologne qui a été peu relayée par les médias français)
Lech Kaczynki, 56 ans, est devenu dimanche le nouveau Président de la IIIème république de Pologne. Il succéde ainsi à Lech Walesa (1990-1995) et à Aleksander Kwasniewski (1995-2005) qui aprés deux mandats ne pouvait plus se représenter.
Aprés une campagne acharnée, parfois brutale et des instituts de sondages bien peu crédibles le candidat conservateur Lech Kaczynski est parvenu à devancer de manière très confortable le libéral Donald Tusk crédité pourtant depuis des mois d’une large avance. Les premières estimations sorties des urnes peu après 20h dimanche donnaient L. Kaczynski en tête avec 52,8 % et 53,5 % des voix contre respectivement 47,2 % et 46,5 % pour D.Tusk selon les différents instituts de sondage (Informations receuillies sur la chaîne Euronews). Le dépouillement des bulletins de vote durant la soirée n’a fait que confirmer et accroître l’avance du candidat ouvertement catholique. Son avance a même atteint jusqu’à 11 points (55,5 % contre 44,5 %). Les résultats officiels sont sans appel : 54,04 % pour L.Kaczynski contre 45.96 % pour le candidat libéral. Le taux de participation s’éleve quant à lui à 50,99 % (1er tour : 49,74 %) (http://wiadomosci.gazeta.pl/wybory2005/1,67805,2983090.html ).
Le report des voix du premier vers le second tour de la Présidentielle apparaît révélateur des soucis touchant la société polonaise. Ainsi, d’aprés les sondages, 83% des électeurs d’Andrzej Lepper (Samoobrona, 15,11% au 1er tour), 76 % de ceux de Jaroslaw Kalinowski (PSL, parti paysan) et même 29% des électeurs du social-démocrate Marek Borowski (Sdpl, 10,33 % des voix au 1er tour) auraient voté pour L.Kaczynski contre respectivement 17 %, 24 % et 71 % pour D. Tusk. Même les polonais qui s’étaient abstenus au 1er tour ont davantage assuré de leur soutien L.Kaczynski (54 % contre 46 %). En outre, parmi les chômeurs dont le taux s’élève en Pologne officiellement à 18 %, 53,7% ont voté pour L.Kaczynski alors que 58 % des entrepreneurs ont préféré plébisciter D.Tusk. (http://wybory2005.interia.pl/aktualnosci/news?inf=678905 )
Autre leçon du scrutin, les habitants des campagnes et des petites villes (jusqu’à 50 000 habitants) ont davantage voté en faveur de L.Kaczynski avec respectivement 68 % et 52 % des votants alors que le candidat libéral a plutôt bénéficié de l’apport des villes moyennes (de 50 à 200 000 hab.) et des grandes villes (plus de 200 000 hab.) avec successivement 52 % et 58 % des voix. Enfin plus généralement, le centre et l’est du pays ont voté pour L. Kaczynski tandis que l’ouest et la diaspora polonaise ont majoritairement soutenu le libéral D.Tusk.
Marek
Fin du synode des évêques sur l’Eucharistie
Le synode des évêques sur l’Eucharistie s’est achevé dimanche place Saint-Pierre par la canonisation de cinq bienheureux. Les évêques, au cours de ce synode, ont réaffirmé de manière ferme les positions de l’Eglise notamment sur des points comme la communion des divorcés remariés ou le mariage des prêtres. Un texte "non officiel" et "de travail" a été produit et contient cinquante propositions des évêques qui serviront de base pour un éventuel document pontifical.
Benoît XVI a prononcé des paroles très fortes à l’issue de l’Angélus où il a tenu à recentrer la vie catholique sur le mystère eucharistique : " Pour les laïcs également, la spiritualité eucharistique doit être le moteur intérieur de toutes leurs activités, et aucune dichotomie ne peut être admise entre la foi et la vie dans leur mission d’animation chrétienne du monde".
Nicolas Sarkozy pour le droit de vote des immigrés
Après avoir voulu "nettoyer certaines banlieues à l’aide d’un kärcher", Nicolas Sarkozy vient de se prononcer dans un entretien accordé au journal Le Monde pour le droit de vote des immigrés aux élections municipales : "je considère qu’il ne serait pas anormal qu’un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales".
Le résultat ne s’est pas fait attendre : critiques de la gauche qui y voit un double jeu électoraliste et division de son propre camp (Villepin est contre bien entendu). Enfin du côté de la droite nationale, les réactions sont unanimes de la part du MNR, du MPF et du FN : Bruno Mégret considère que "les agissements de M. Sarkozy représentent maintenant une menace pour la République. En préconisant de donner le droit de vote aux immigrés, le ministre de l’Intérieur s’attaque directement au fondement de notre République selon lequel la souveraineté, c’est-à -dire le vote, appartient au peuple", Philippe de Villiers déclare que "Nicolas Sarkozy se pose ainsi comme l’héritier politique de François Mitterrand, et l’UMP se veut comme le nouveau parti de l’étranger. Le masque est tombé : financement des mosquées par les contribuables français, vote des étrangers aux élections locales, discrimination positive,…. Avec Sarkozy, c’est la préférence étrangère qui s‘installe au sommet de l’Etat" et Jean-Marie Le Pen rappelle que "dans le cadre de la République française, ce sont les citoyens français qui ont le droit de vote (…) Discrimination positive, révision de la loi de 1905, droit de vote aux étrangers : Sarkozy s’éloigne des principes républicains d’une façon de plus en plus préoccupante".
Le nouveau souffle des AFC
Le début de l’année 2005 avait été marqué aux AFC par une certaine timidité d’engagement illustrée par des remous internes et la non-participation à la manifestation contre l’avortement et pour la Vie organisée par le collectif 30 ans ça suffit. Est-ce grâce aux nombreuses lettres reçues par son président, Paul de Viguerie, que les AFC semblent montrer depuis quelques mois une nouvelle vigueur ?
En tout cas, les AFC se sont engagés avec force et courage dans les combats chers aux catholiques comme lors du bac 2005 où un sujet justifiant l’avortement avait été proposé, lors de la campagne d’affichage homosexuel dans le métro ou encore plus récemment en soutenant l’OCH dans sa dénonciation du terrible arrêt Catalina.
Espérons donc que les AFC appelleront à participer à la marche unitaire pour la vie qui aura lieu à Paris le dimanche 22 janvier 2006.
Profanation d’Act-Up à Notre-Dame : suite
On se souvient que, sous le fallacieux prétexte que l’identité des agresseurs n’avait pû être déterminée, alors qu’une équipe de France 3 et de nombreux témoins étaient présents, la plainte déposée contre X suite à la profanation perpétrée par des militants d’Act-Up suivie de l’agression physique du recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, monseigneur Patrick Jacquin, avait été classée sans suite.
Ce dernier ne baisse pas les bras et maintient sa plainte en intentant une action au civil. Dans un communiqué, l’archevêché de Paris précise que "la liberté religieuse, le libre exercice du culte et l’affectation cultuelle des édifices religieux sont reconnus et protégés par le droit tant national que par la Convention européenne des droits de l’homme. Dans cet esprit, le recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en sa qualité de desservant, a décidé de poursuivre les actions nécessaires devant les juridictions civiles pour que de telles atteintes soient reconnues comme illégales et attentatoires à ces principes essentiels."
Espérons que la justice répondra favorablement à monseigneur Vingt-Trois et monseigneur Jacquin dans cette nouvelle démonstration de Christianophobie.
Le mensonge de “l’homoparentalité”
Les 25 et 26 octobre seront marqués par une triste manifestation qui illustre à quel point la culture de mort a gagné les esprits en France et Europe : la troisième conférence internationale sur "l’homoparentalité", organisée par l’Association des parents et futurs parents gais et lesbiens (APGL), à l’espace Reuilly, dans le XIIe à Paris.
"L’homoparentalité" est en soi un mensonge car elle est un non-sens et surtout une immoralité. Elle est un non-sens car jamais un enfant ne pourra avoir deux parents de même sexe mais cette notion est maintenant tolérée et même acceptée par la justice française qui ment à tous ces pauvres enfants et qui portera plus tard la responsabilité de leur souffrance. Elle est une immoralité car elle "normalise" l’homosexualité (CEC 2357-2359) et les parodies d’unions homosexuelles dénoncées par notre très saint père Benoît XVI.
Devant le déferlements d’horreurs médiatiques entendues ces derniers jours ( le coming-out des enfants d’homos…) et l’écho favorable qu’y accordent les journalistes, il serait bon pour un catholique soucieux de se former de se procurer Le lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques (éditions Pierre Téqui)et de lire notamment l’article de Xavier Lacroix sur l’Homoparentalité (pages 595 à 609). Dans la version française, le cardinal Lopez Trujillo, président du Conseil Pontifical pour la Famille, y déclare que "l’institution familiale, fondée sur l’engagement fidèle et définitif entre un homme et une femme (…) est le sanctuaire de la vie (…) et le lieu où les enfants peuvent grandir, s’épanouir et être socialisés".
Jacques Bompard et Philippe de Villiers
Jacques Bompard serait effectivement prêt à soutenir Philippe de Villiers en 2007 sans pour autant rejoindre le MPF. Il aurait ainsi déclaré : "Je me bats pour des idées. Même si j’ai l’intention de continuer à mener un combat local avec L’Esprit public, le cercle de réflexion que j’ai créé, je n’ai pas abandonné le combat national. Si j’envisage de donner mon parrainage à Philippe de Villiers, c’est parce que c’est le seul que je puisse soutenir. Il me semble qu’il est plutôt mieux que les autres". De son côté, Philippe de Villiers explique qu’il va " lui offrir de rejoindre la coordination nationale de terrain (qu’il va) mettre en place pour accueillir ceux qui soutiennent (sa) candidature et lui proposer de mener avec (lui) des actions sur l’immense problème de l’immigration et autour des délocalisations." Une rencontre ou une conférence de presse pourrait avoir lieu cette semaine pour fixer les modalités et les limites de ce soutien.
Jacques Bompard serait ainsi le premier cadre historique et localement implanté du FN à soutenir Philippe de Villiers. Les récents remous au FN pourraient inciter certains autres à imiter le maire d’Orange…
NB :18h20 Marie-France Stirbois vient de se faire suspendre provisoirement du FN après une conférence de presse tenue à Hyères avec Philippe de Beauregard, récemment démis de ses fonctions de secrétaire départemental du Var du fait de sa proximité avec Jacques Bompard.
Pologne : nette victoire de Lech Kaczynski
L’analyse de notre lecteur Marek sur les élections présidentielles polonaises s’est avérée exacte. Le candidat conservateur et catholique Lech Kaczinski l’a emporté en devançant son concurrent libéral avec 54% des voix.
Bien entendu, en France, les associations homosexuelles se déchainent contre Lech Kaczinski tandis que Jacques Chirac lui adresse des félicitations convenues. Le président de la commission européenne, José manuel Barroso, lui a également adressé ses félicitations malgré les réserves émises quelques jours avant par le porte parole de l’UE.
Service perturbé
Le blog va tourner au ralenti pendant dix jours: les blogueurs seront tous en déplacement ou dans des régions rurales où ils n’auront l’internet qu’occasionnellement. C’est à regret car, de la présidentielle polonaise à la clôture du Synode ou à Holywins, il va se passer bien des choses !
Mais nul n’est indispensable : notre absence est peut-être l’occasion d’explorer les liens suggérés dans notre colonne de gauche (par exemple la nouvelle formule de Bafweb) ou de découvrir ce nouveau blog catho à l’esprit proche du notre.
PS : Avant de prendre la route, il faut que je vous conseille cet article roboratif sur le "portail jeunes" de la Conférence des Evêques de France : les jeunes cathos se rebiffent !
Cour suprême américaine : Miers en mauvaise posture
Quand George Bush a désigné Harriet Miers à la Cour suprême américaine, les réactions ont été mitigées. Depuis, l’affaire n’a fait que s’empirer et donne lieu à une crise importante entre Bush et le mouvement conservateur.
Les grandes voix conservatrices demandent presque unanimement le retrait de Miers, dont la philosophie politique et judiciaire apparaît particulièrement superficielle et inconstante. Miers doit être confirmée par le Sénat : elle sera interrogée en commission, et beaucoup pensent qu’elle risque de faire la preuve de son incompétence en matière de droit constitutionnel. L’hypothèse d’un vote négatif du Sénat, des sénateurs démocrates étant rejoints par une partie des conservateurs, ne semble plus à exclure. La National Review, pilier de l’intelligentsia conservatrice, appelle les sénateurs à bloquer la nomination et Bush à remplacer Miers par quelqu’un de plus solidement conservateur et de plus compétent.
D’après le quotidien conservateur Washington Times, très bien informé quand les Républicains sont au pouvoir, la Maison Blanche envisagerait secrètement un tel retrait. L’hypothèse paraît encore moins improbable depuis quelques heures : on a appris que la famille de Miers a bénéficié en 2000 d’une indemnisation excessive pour un morceau de terrain, alors que Harriet Miers avait des liens avec des membres de la commission d’indemnisation (Source) : une affaire relativement mineure, mais qui affaiblit une candidature déjà fragile.
Le désaccord sur Miers a opposé de manière virulente les conservateurs à la Maison Blanche et au Parti républicain : les conservateurs parlent d’incompétence et de favoritisme dans le choix de Miers, les fidèles de Bush accusent ses détracteurs d’élitisme, voire de sexisme. Mais au-delà de cette crise, l’affaire révèle le caractère fondamentalement sain et mûr du mouvement conservateur américain : mouvement éminemment politique, "âme" idéologique du Parti républicain, il reste toutefois intellectuellement distinct de ce dernier. Sa loyauté va à des idées et des principes, et non à des structures ou à des personnalités. On aimerait parfois voir un peu plus de loyauté à des idées, et un peu moins à des hommes, au sein de la droite française…
UNESCO : l’autre déclaration
La large couverture accordée à l’adoption de la convention sur la diversité culturelle a occulté l’adoption par la conférence générale de l’UNESCO le 19 octobre, par acclamation, d’un autre texte important : une Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme. Il ne s’agit pas d’une déclaration impromptue ou précipitée, mais de l’aboutissement de dix ans de négociations et de deux ans de rédaction.
Cette adoption est un événement très positif. Le texte reste parfois vague, mais il énonce deux principes importants :
– Dans le domaine bioéthique, la dignité humaine et l’intérêt de l’individu doivent l’emporter sur l’intérêt de la science ou de la société (art. 3 à 8).
– La "diversité culturelle" ne doit pas servir d’excuse à un relativisme en matière de dignité humaine (art. 12).
Le Vatican a été actif dans l’élaboration de ce texte, et d’après son représentant "de nombreuses modifications" qu’il a proposées "ont été accueillies, signe de la nouvelle ouverture de différents pays de l’UNESCO et d’écoute vis-à -vis de l’Eglise catholique."
Quel impact aura ce texte – pratiquement ignoré par la presse française ? Le Dr Cameron, universitaire évangélique et conseiller sur les questions de bioéthique auprès de la délégation américaine, est optimiste :
Certes, le détail du document est dans l’ensemble peu palpitant […] mais le fait même qu’il a été adopté montre que chaque nation prend maintenant en considération les questions biopolitiques. Et si aux Etats-Unis des déclarations de ce genre n’ont sans doute pas beaucoup d’influence […], pour de nombreux petits pays et pour la plupart des pays en voie de développement elles ont une énorme importance. Beaucoup de pays se serviront de la déclaration comme base pour leur politiques nationales.
L’adoption de cette déclaration montre aussi qu’on ne peut pas porter de jugement global, positif ou négatif, sur l’ONU et ses organisations dérivées (parmi lesquelles l’UNESCO) : le Secrétariat général, le Conseil de Sécurité, l’Assemblée générale et chacune des organisations dérivées sont des lieux répondant à des dynamiques différentes, et variant dans le temps. Certaines instances, comme le Secrétariat général ou la FNUAP, sont gangrénées par la culture de mort, tandis que d’autres réservent de bonnes surprises – la déclaration de l’Assemblée générale contre le clonage reproductif en début d’année, par exemple.
UNESCO : la Convention sur la diversité culturelle, pour ou contre ?
Beaucoup se réjouissent de la Convention sur la diversité culturelle qu’a adoptée l’UNESCO cette semaine : le texte (un avant-projet est ici en pdf, je n’ai pas trouvé en ligne le texte adopté) exclut les biens culturels des accords de libre-échange, tels que ceux de l’OMC. L’esprit du texte semble en concordance avec l’exhortation, à l’UNESCO justement, de Jean-Paul II en 1980 :
"Veillez par tous les moyens sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-là comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la grande famille humaine."
Le Figaro éditorialise sur "l’écrasante victoire" du ministre Donnedieu de Vabres, puisque seuls deux pays (les Etats-Unis et Israël) ont voté contre; Le Monde nuance toutefois : le texte n’a pas de valeur contraignante et "n’engage pas à grand chose". Yves Daoudal, que personne n’accusera d’optimisme systématique, y accorde plus d’autorité :
Cette "Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles", lancée et promue par la France et le Canada, n’est pas un simple vÅ“u pieu, puisque son article 20 lui confère le même niveau juridique international que les traités bilatéraux et que le cadre même de l’Organisation mondiale du commerce, du jour où 30 pays l’auront ratifiée. […]
La Convention est "un véritable antidote contre la mondialisation", s’exclamait le représentant de la Mauritanie. Ce qui est pour le moins exagéré. Mais c’est un petit coin enfoncé dans le bétonnage mondialiste.
Mais le texte soulève également des inquiétudes, et de deux ordres : pour Jeanne Smits dans Présent d’aujourd’hui, certains passages pourraient servir de fondement à des revendications communautaristes. La culture protégée n’est pas seulement celle des nations dont parlait Jean-Paul II, mais aussi celle des minorités ("Toute personne a le droit à une éducation et une formation de qualité qui respectent pleinement son identité culturelle".)
Le Wall Street Journal s’inquiète de la censure que certains états pourraient exercer sous couvert de protection de leur culture :
La Chine et d’autres pays répressifs sont enthousiastes : la "convention" pourrait aisément justifier l’interdiction de chaînes de télévision par satellite ou la fermeture de journaux au nom – pour utiliser un terme délicieusement orwellien – de la "sécurité culturelle."
Marche pour la Vie : le discours de Jean-Pierre Maugendre
… prononcé sur la place Notre-Dame des Victoires samedi dernier est publié in extenso dans Présent d’aujourd’hui. Extraits :
[…] La béatification le 9 octobre dernier du cardinal von Galen, archevêque de Münster, ferme adversaire des pratiques eugénistes et de l’euthanasie, prônées par le régime national-socialiste allemand, nous rappelle que l’Eglise, par la voix de ses évêques et du pape, a toujours été le porte-parole des êtres humains les plus faibles : les malades, les vieillards, les enfants à naître…
C’est sans doute à cela que pensait Mgr André Vingt-Trois alors archevêque de Tours, aujourd’hui archevêque de Paris, lorsqu’il écrivait en mai 2004 : "Notre époque est fertile en procureurs zélés pour dénoncer les coupables silences du passé. Oserais-je vous dire que je m’interroge souvent devant Dieu sur les silences dont on pourra nous accuser dans quelques décennies ou quelques siècles. Quand je dis ‘nous’, je ne pense pas seulement aux intellectuels éclairés dont les opinions ont si souvent suivi le ‘politiquement correct’ ou le ‘médiatiquement correct’. Je pense à nous, chrétiens, et, premièrement, à nous évêques qui avons reçu mission de guider le peuple chrétien." […]
Je crois que c’est important d’entendre cette réflexion de Mgr Vingt-Trois, et celle, proche, du cardinal Barbarin – mais le risque serait de s’en servir comme excuse pour l’inaction de la masse des laïcs catholiques. Tous ne peuvent pas consacrer du temps à une des admirables associations pro-vie ou d’aide aux futures mères, mais beaucoup peuvent, et sans attendre que leur évêque marche en tête, témoigner publiquement de leur attachement au respect vie humaine en y consacrant un après-midi par an : par exemple le 22 janvier prochain à Paris.
Présidentielle polonaise : la dernière ligne droite
[Notre lecteur Marek nous permet de contourner la relative indifférence de la presse francophone devant l’élection présidentielle de demain en Pologne. HV]
L’avance du candidat libéral Donald Tusk (PO), donné longtemps en tête par les instituts de sondage, a fondu comme neige au soleil. Ayant eu jusqu’à 14 points d’avance, Tusk s’est vu hier doubler pour la première fois par le candidat conservateur Lech Kaczynski (PiS). Si l’institut OBOP continue à donner Donald Tusk en tête avec 50,9 % contre 49,1 % pour Kaczynski, l’institut PGB a donné vendredi Kaczynski en tête avec 50,2 % contre 49,8 %, avec une marge d’erreur d’environ 3 % (Source). On remarque que les sondages ont eu tendance à donner au début une grande avance au candidat libéral, comme pour faire pression sur l’opinion, avant de revoir leur résultat à la baisse au moment où s’approchait l’échéance électorale. Est-ce une simple prise de conscience des médias ou bien une manoeuvre empreinte de résignation ?
Le chef du parti Samoobrona ("Auto-défense") Andrzej Lepper (15,11 % des voix au premier tour de la présidentielle) a finalement apporté son soutien, qui pourrait être déterminant, à Lech Kaczynski (Source). Le candidat conservateur a en effet été le seul à répondre à la lettre du patron de la troisième force politique du pays, après les conservateurs et les libéraux. Andrzej Lepper s’est dit satisfait de la réponse que lui a transmise Lech Kaczynski et a demandé mardi dernier à ses électeurs de voter pour le candidat conservateur. Autres appuis importants à Lech Kaczynski : ceux du parti paysan (PSL) et de la Ligue des familles polonaises (LPR, proche de Philippe de Villiers), qui s’estime en symbiose avec certaines des idées du parti conservateur (Source).
L’appui d’Andrzej Lepper, diabolisé par les médias et traité de xénophobe, n’est évidemment pas passé inaperçu. Donald Tusk a demandé à Lech Kaczynski si la quatrième république de Pologne qu’il appelle de ses voeux aurait le visage d’Andrzej Lepper. Kaczynski a repliqué en demandant si Tusk comptait faire apparaître comme représentants de la troisième république les visages de Leszek Miller (premier ministre post-communiste jusqu’en 2004, qui avait 9 % d’opinions favorables) et de Jerzy Urban (ancien porte-parole de Jaruzelski, directeur du journal anti-clérical et communiste Nie et condamné en début d’année pour un article ordurier contre Jean-Paul II). Leszek Miller et Jerzy Urban ont en effet apporté leur soutien au candidat libéral, de même que le président post-communiste actuel Aleksander Kwasniewski (ministre des sports sous Jaruzelski). Donald Tusk apparaît donc à comme "particulièrement bien entouré".
Pourtant, l’un des faits étonnants pourrait être le soutien qu’entend apporter Maciej Plazynski à Lech Kaczynski. Maciej Plazynski est en effet l’un des trois fondateurs (avec Andrzej Olechowski et Donald Tusk) de la Plate-forme civique (PO). Il estime que Donald Tusk n’a pas l’expérience requise pour gouverner le pays. Au contraire, Lech Kaczynski, soutenu par le syndicat Solidarnosc pour lequel il a travaillé, a été successivement un excellent Ministre de la Justice et est toujours actuellement le maire de Varsovie, dont les habitants sont très satisfaits.
Marek
Le principal défi pour l’Europe, d’après The Economist : la démographie
Le dernier numéro de The Economist consacre sa chronique hebdomadaire sur l’Europe (sur abonnement) à remettre en cause la hiérarchie qu’établissent les dirigeants politiques entre les différents problèmes auxquels fait face le continent :
[…] La pierre d’angle de chaque discours sur l’avenir de l’Europe est la mondialisation et comment y faire face. […] Mais le plus grand problème auquel [les Européens et leur état-providence] sont confrontés [existerait] même si les Européens étaient seuls au monde. Le problème, c’est la démographie, le fait que le vieux continent est en train de devenir plus vieux encore. […]
Les pays européens entrent dans trois catégories différentes, selon la gravité que va atteindre leur problème de dépendance [des populations âgées].
Dans la catégorie simplement inquiétante il y a la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Norvège. Tous ont des taux de fertilité relativement élevés; leur taux [d’actifs par retraité] restera bien au-dessus de 2 jusqu’à au-delà de 2050. Dans la catégorie médiane – appelons-la "effroyable" – il y a l’Allemagne et la plupart des nouveaux membres de l’UE, tels que la Hongrie. Ici, le ratio tombera à entre 1,5 et 2. […] Dans la troisième catégorie – la "catastrophique" – se trouvent des états méditerranées tels que l’Italie et l’Espagne. Ils ont conservé les structures familiales traditionnelles plus tard que dans l’Europe du nord – puis les taux de fécondité se sont effondrés. Leurs taux […] tomberont à moins de 1,5 d’ici 2050. […]
L’hebdomadaire veut dédramatiser la situation : l’effet social du vieillissement peut être atténué en reculant l’âge de la retraite. Et il y a la "solution" de l’immigration, mais il en faudrait beaucoup :
Le gouvernement britannique a calculé que pour maintenir [son ratio actuel], le Royaume-Uni aurait besoin d’un million d’immigrés par an pendant les vingt prochaines années.
Des propos émouvants sur Jean-Paul II
Monseigneur Dziwisz avait demandé à Jean-Paul II d’enregistrer un message avant de subir une trachéotomie qui devait l’empêcher de parler correctement. Ces derniers mots de Jean-Paul II sont restés "secrets", ou plutôt sont restés dans la confidentialité.
Parlant du procès de béatification du défunt pape, monseigneur Dziwisz se dit de ceux qui souhaitent sa canonisation l’année prochaine. Il se livre également à des propos touchants parlant avec beaucoup d’amour sur son compatriote devenu pape et des grâces obtenues par son intercession :
"Le cas le plus impressionnant est arrivé dans un couvent en France. Une
religieuse, gravement malade, se trouvait désormais dans une situation
désespérée. Ses sœurs se sont rassemblées pour prier pendant de longues
heures en demandant cette grâce par l’intercession de Jean-Paul II. Eh
bien, quatre jours plus tard, la sœur était complètement guérie : les
médecins n’ont plus vu aucune trace de son terrible mal",
ou par sa seule personnalité :
"Je crois que ce jour-là la nouvelle évangélisation à laquelle Jean-Paul
II a dédié tout son ministère, a eu un nouvel élan. Cela semblera
étrange, mais de nombreux groupes de prière sont nés justement le 2
avril, non seulement en Pologne, mais dans le monde entier. Il s’agit
surtout de jeunes qui se sont réunis spontanément et ont décidé de
continuer à se rencontrer au nom de Karol Wojtyla".
Deo gratias.
L’Eglise n’est pas un état, le Pape n’est pas un président!
C’est la réponse que j’apporte à cette dépêche AFP. On est heureux d’apprendre que Benoît XVI attire beaucoup de monde à lui. Mais on n’a pas à comparer avec Jean-Paul II. Les papes étant choisis par le Saint Esprit, les Papes se succèdent dans une continuité voulue par Dieu et qu’ils plaisent aux hommes est un "plus" qui signifient que ces mêmes hommes sont bien inspirés.
Mais contrairement à un chef d’état, la côte de popularité du pape n’est d’aucun rapport avec sa légitimité ou la validité de son discours.
L’apparence et le regard des autres prennent aujourd’hui des mesures disproportionnées, il convient de garder un regard clair et de s’en détacher car "Dieu seul sonde les coeurs et les reins".
Pologne : une fin de campagne dans une ambiance délétère
[L’écart entre les deux candidats qui s’affronteront dimanche se resserre dans les sondages : le catholique conservateur Lech Kaczynski (PiS) ne serait plus qu’à 6 points derrière le libéral Donald Tusk, auquel le président sortant, communiste reconverti, vient d’apporter son soutien.
Notre "correspondant" Marek nous décrit l’ambiance délétère de la campagne.]
En Pologne, la Wehrmacht est venue prendre part aux élections présidentielles. L’un des lieutenants de Lech Kaczynski, Jacek Kurski, a en effet révélé que des sources sérieuses provenant des bords de la mer Baltique (région d’où est originaire Donald Tusk) ont été transmises au QG du parti Droit et Justice (PiS). D’aprés ces informations, le grand-père de Donald Tusk aurait servi l’armée allemande durant la seconde guerre mondiale sous l’uniforme de la Wehrmacht, et ce en tant que volontaire.
Cette nouvelle a provoqué un grand émoi au sein de la population d’un pays dont on sait combien il a souffert des nombreuses guerres et des partages au cours de son histoire, et en particulier des blessures provoquées par le Nazisme pendant la seconde guerre mondiale. Jacek Kurski a été désavoué pour ce geste jugé "peu courtois", y compris dans son propre camp, et expulsé du parti aprés un procés interne – mais un deuxième procès aura bientôt lieu.
En effet, s’il n’est pas encore confirmé que le grand-pére de Donald Tusk ait été volontaire pour servir la Wehrmacht, il l’a néanmoins bel et bien servie, d’après une enquête réalisée par la télévision polonaise TVP et TVN. Les services allemands qui gérent l’identité des soldats ayant servi Adolf Hitler refuseraient de collaborer à l’enquête, mais de nombreux témoins affirment que le grand-père du candidat libéral avait signé de manière volontaire.
Il pourrait paraître étrange, d’après le quotidien Nasz Dziennik ("Notre Journal") dans son édition du 15 octobre 2005, de voir que Donald Tusk, historien de formation, n’ait pas été au courant du passé de sa propre famille alors qu’il savait par ailleurs pertinemment que le frère de son grand-père avait servi la Wehrmacht, et ce tout en connaissant l’importance que joue l’histoire au sein de la population polonaise (Source).
L’hebdomadaire Gazeta Polska ("Gazette Polonaise") vient par ailleurs de révéler qu’une manipulation avait été mise en place pour discréditer aux yeux de l’opinion publique Lech Kaczynski ainsi que Zbigniew Wassermann, membre (PiS) d’une commission d’enquête sur une affaire de corruption liée au domaine pétrolier PKN Orlen, et donc au pouvoir post-communiste en place jusqu’à présent. Selon Zbigniew Ziobro (PiS), l’affaire, qui consistait à faire parler l’un des principaux témoins de la mafia du pétrole, Andrzej Czyzewski, a échoué (Source).
Comme le souligne le journaliste de la chaîne Polsat Tomasz Lis, aucun des deux candidats n’est à l’abri d’une révélation compromettante à quelques jours, voire à quelques heures, du second tour. Pour le journaliste, l’effet maximal serait obtenu en révélant une information "choc" juste avant le silence électoral qui prévaut le samedi, et pourquoi pas à 17h vendredi, pour ne pas donner le temps au candidat concerné de riposter. L’information passerait alors une dernière fois dans les journaux du soir à 20h et 21h, et les électeurs auraient toute la journée de samedi pour la digérer.
Tomasz Lis rappelle ainsi l’élection présidentielle américaine de 1980 : le Président démocrate Jimmy Carter avait été à cette époque en lutte contre le républicain Ronald Reagan alors qu’au même moment les otages de l’ambassade américaine étaient retenues par des terroristes iraniens. La libération des otages aurait sans aucun doute donné la victoire aux démocrates, mais c’est au moment de l’investiture du nouveau président républicain que les otages américains étaient libérés.
Finalement, il arrive souvent qu’une élection présidentielle se joue à peu de choses. Espérons que celle du 23 octobre en Pologne se joue dans un esprit sain malgré tout, en évitant des scandales empreints de calomnies…
Marek
Gay Games 2010 ?
Le ministère du Tourisme soutient le projet (ici, 4e brève) :
« C’est bien volontiers que je vous accorde mon parrainage », écrit ainsi Léon Bertrand dans un courrier aux organisateurs de Paris Games 2010, cité par le magazine Têtu. Un soutien moral mais aussi financier puisque le ministère devrait verser 5 000 euros pour financer le voyage du comité de candidature à Chicago, où la ville lauréate sera désignée le 13 novembre.
Nous, on est plutôt contre…
Avis du Comité d’Ethique sur la conservation des dépouilles de foetus
La Croix consacre un article à l’avis du Comité consultatif d’éthique (CCNE) sur la question de la conservation des cadavres d’enfants avortés ou morts-nés. Ce rapport avait bien sûr été motivé par la choquante affaire des 351 dépouilles découvertes à l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul fin juillet.
Ceux qui ont suivi le traitement médiatique de cette affaire ont remarqué qu’après le choc initial et un débat sur les bonnes questions les deux premiers jours (le respect dû aux dépouilles, le respect des parents), le discours médiatique avait ensuite fait dévier la problématique vers une justification de la pratique ("oui, cette conservation était illégale, mais n’est-ce pas la loi qui est trop dure ?"). On pouvait même s’inquiéter de ce qu’un rapport soit confié au CCNE : n’allait-il pas prôner un relâchement de la loi plutôt qu’un plus grand respect des dépouilles ?
Mais si les informations de la Croix sont exactes, la teneur de l’avis serait positive :
– "Le foetus doit faire l’objet du respect que l’on doit à son origine humaine. Il ne peut en aucun cas être considéré comme un déchet hospitalier"
– "Le désir des parents concernant le devenir du corps du foetus ou du nouveau-né doit toujours être respecté". Dans le cas où des autopsies doivent être pratiquées, elles doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation des parents".
– "Tout élément identifiant le foetus doit être incinéré ou inhumé […] dans des délais courts. Aucune conservation […] ne doit se faire en dehors d’une raison scientifique majeure, accompagnée alors du consentement des parents".Enfin, revenant sur l’affaire Saint Vincent de Paul, le CCNE conclut : "les collections sont désormais obsolètes et contraires à l’éthique".
Toutefois, un motif d’inquiétude est que l’avis devait être rendu public le 11 octobre : la conférence de presse a été annulée au dernier moment. Est-ce que des pressions en retardent la sortie ? On se doute qu’il ne plaît pas à tout le monde…
Des cellules souches embryonnaires éthiques ? Pas encore, pour des médecins chrétiens.
La Christian Medical Association, la plus importante des associations à caractère religieux de médecin, n’est pas convaincue par les récentes évolutions dans le domaine de la recherche sur les cellules souches embryonnaires : les "nouvelles" techniques ne sont pas éthiquement acceptables.
Commentant la technique du Transfert Nucléaire Altéré, un responsable de l’association déclare : "Ce n’est pas parce que des chercheurs ont créé une bombe à retardement génétique dans un embryon que cela change sa nature fondamentalement humaine. Si un chercheur retirait la plupart des intestins d’un nouveau-né, cette action causerait plus tard la mort du bébé. Mais cela ne lui donnerait pas le droit de tuer l’enfant pour transplanter ses organes."
Et concernant l’autre technique, dérivée de la FIV : "La cellule prise à partir de l’embryon pour créer une ligne de cellules souches embryonnaires […] peut en fait se développer en un organisme complet – un bébé humain. Ce processus est essentiellement la création d’un jumeau artificiel."
L’association plaide pour que la recherche cherche à suivre la piste des cellules souches adultes : "Des essais cliniques et des traitements utilisant des cellules souches adultes donnent lieu aujourd’hui à des progrès vérifiables dans le traitement des maladies que les chercheurs sur les cellules souches embryonnaires promettent de guérir dans 10 ans. Pourquoi les gens gravement atteints par Parkinson, la paraplégie, le diabète ou des attaques cardiaques massives devraient-ils attendre que la recherche sur les cellules souches embryonnaires essaye de rattraper, on ne sait comment, son retard par rapport aux cellules souches adultes ?
Le Monde ne veut plus de Mgr Le Gal
L’évêque aux Armées, Mgr Le Gal, doit être, ou non, reconduit dans ses fonctions en mai 2006.
Déjà sa désignation par Jean-Paul II en mai 2000 s’était faite malgré les réticences du ministre socialiste de la Défense Alain Richard. Sa reconduction fait l’objet d’une première tentative de déstabilisation par Xavier Ternisien dans Le Monde de demain. Dans cet article, les arguments à charge contre l’évêque défilent dans la plus grande incohérence : Mgr Le Gal a vendu son appartement de fonction et a utilisé l’argent pour (tenez vous bien !) "former des séminaristes"; 10 aumôniers sur 247 (les meilleurs, sans doute) sont partis "parce qu’ils ne supportaient plus de travailler" dans le diocèse; Mgr Le Gal organise des pèlerinages, qui ne seraient pas toujours des succès numérique etc…
Ternisien conclut gravement que "les plaintes s’accumulent sur le bureau du nonce apostolique" ! Si elles sont toutes de ce niveau, le nonce doit bien en rire.
Des cellules souches embryonnaires éthiques ?
La presse fait état de deux expériences, rapportées par des communications dans le journal scientifique britannique Nature. Elles ont en commun de prétendre créer des lignes de cellules souches embryonnaires sans détruire l’embryon d’origine. La théorie derrière ces techniques n’est pas nouvelle : ce qui l’est, c’est qu’elles viennent d’être expérimentées sur des souris, avec succès .
Malgré l’aspect ardu du sujet, essayons de comprendre de quoi il s’agit – faute de quoi on renoncerait à former une opinion sur ces évolutions. Voici ce que j’en ai compris :
– La première technique utilise la technique du prélèvement préimplantatoire dans une Fécondation In Vitro : quand l’embryon compte huit cellules, une des cellules est retirée et cultivée. Elle donne naissance à une ligne de cellules-souches embryonnaires, et l’embryon d’origine n’est pas détruit.
– La deuxième technique, le Transfert Nucléaire Altéré, est dérivé du clonage dit "thérapeutique" (voir ici, diapo N°4). Avant que le noyau de la cellule somatique soit transféré dans l’ovule énucléé, une manipulation génétique est opérée sur le premier pour l’empêcher de se développer au-delà du stade blacocyste.
La première technique soulève de graves problèmes éthiques : elle dépend de la FIV, elle-même sujette à caution; elle utilise un embryon comme matériau, avec des conséquences mal maîtrisées. Enfin, la cellule retirée pourrait elle-même dans certaines conditions donner naissance à un nouvel embryon… quel est son statut ? (Voir aussi LifeSite).
La deuxième technique semble convaincre davantage sur le plan éthique : le cardinal Levada, alors archevêque de San Francisco, aurait écrit à George Bush en faveur de la technique. Mais toute la question réside dans le statut de l’ "embryon" cloné : la manipulation génétique opérée avant l’implantation du noyau lui retire-t-elle légitimement tout statut ?
Ces questions sont, on le voit, complexes. Il y a, dans la culture de mort, des questions "faciles" : qu’il faille abolir l’avortement à 20, 12, 8 semaines va de soi pour qui n’a pas un sens moral anesthésié par le discours ambiant. Et il y a des questions plus difficiles, comme celles en jeu dans ces deux techniques.
Mais le fait même que des chercheurs développent des recherches sur les cellules souches dans des directions moins immorales que la destruction délibérée d’embryons est une bonne nouvelle. Pourquoi le font-ils ? Une des raisons principales est l’amendement Dickey : adopté par le Congrès américain en 1995, cet amendement interdit aux autorités fédérales de financer des recherches qui détruisent délibérément des embryons. Au lieu de se contenter de techniques plus simples et plus mortifères, les laboratoires sont ainsi amenés, pour bénéficier des fonds fédéraux, à suivre des pistes qu’ils auraient sans doute négligées sans cet amendement.
Témoignage de la maman d’une enfant trisomique
Une ancienne journaliste au Washington Post donnait hier dans ce quotidien de centre-gauche un témoignage personnel sur son expérience de mère d’un enfant trisomique. Et ce qu’elle dit sur le regard de ses pairs, dans l’élite intellectuelle qu’elle fréquente, a du en secouer quelques-uns. Extraits :
Dès que je suis en public avec Margaret, je suis consciente qu’elle représente un groupe dont les rangs se rétrécissent du fait de la large disponibilité de tests prénataux et de l’avortement. Je ne sais pas combien de grossesses sont interrompues à la suite d’un diagnostic prénatal de la trisomie, mais certaines études estiment entre 80 et 90 pour cent.
Imaginez. Alors que Margaret traverse sa vie avec enthousiasme, je vois la manière dont les gens la regardent, surtout ici [en Californie, NDT] au pays du corps parfait : curieux, parfois méfiants, à l’occasion réprobateurs ou inquiets. […]
Pour eux, Margaret entre dans la catégorie de la souffrance humaine évitable. Au mieux, une erreur tragique. Au pire, une incarnation du mouvement pro-vie. Quelque chose de moins qu’humain. Un poids pour la société. Que l’on considère ainsi un être aimé me fait mal au-delà des mots.
Cette opinion est probablement particulièrement prononcée ici, dans la Californie qui vote à gauche, mais je la rencontre partout, du monde universitaire jusqu’aux plus bas échelons. A un dîner en ville il n’y a pas longtemps, j’étais assise à côté du directeur d’un cursus d’éthique dans une des universités américaines les plus prestigieuses. Répondant à la question d’un autre convive, il a dit qu’il considérait que les parents avaient une obligation morale d’effectuer des tests prénataux et d’interrompre leur grossesse pour éviter d’amener à la vie un enfant handicapé, parce qu’il était immoral de soumettre un enfant au type de souffrance qu’il ou elle aurait à subir. (Quand j’ai commencé à parler de l’expérience de notre famille, il a souri poliment et s’est tourné vers la dame à sa gauche.)
Margot Wallström en V.F. !
Margot Wallström est vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la communication. En matière de communication, on se souvient surtout de sa maladresse lors de la campagne référendaire :
En visite dans la ville tchèque de Terezin, qui était le site d’un camp de concentration nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, la vice-présidente de la Commission européenne, Margot Wallstrom, a fait un lien entre le rejet possible de la constitution et le retour de l’Holocauste. Elle a déclaré qu "Ils (les opposants à la constitution) veulent l’Union Européenne de retourner à la vieille méthode purement intergouvernementale. Je dis à ces gens de venir à Terezin pour voir où mène cette vieille voie."
Mme Wallstrom, toujours pour "communiquer", tient un blog – malheureusement en anglais. Malheureusement, parce qu’il est une source d’hilarité régulière pour les souverainistes anglophones (même si certains français l’ont remarqué aussi). Le carnet de la vice-présidente est maintenant surtout connu pour les commentaires narquois qu’y inscrivent des eurosceptiques.
Les francophones ont toutefois la chance de pouvoir lire enfin du Wallström en V.F. : la vice-présidente signe une tribune dans le Figaro d’aujourd’hui. Son texte alterne joyeusement les truismes atterrants ("L’Europe évolue désormais dans un environnement mondial marqué par la concurrence et des changements rapides." – sans blague ?); les affirmations péremptoires ("l’intégration européenne […] a contribue à l’effondrement du bloc soviétique" – l’OTAN peut-être, mais l’UE ?); les bons conseils ("les parlements nationaux peuvent jouer un rôle majeur […] en exerçant un contrôle plus efficace sur les gouvernements nationaux"); et offre une solution à la crise de l’UE : le "plan D (D comme démocratie, dialogue et débat)" !
Avec Mme Wallström, on a l’impression de lire "l’après 29 mai expliqué aux enfants". Mais cette impression s’explique, ou se relativise, par deux faits :
– D’abord, Mme Wallström, sous son titre ronflant de "vice-présidente de la Commission", n’en est en fait que la porte-parole. Ce n’est pas à son niveau que se fait le vrai travail de la Commission. Les idées qu’elle lance à ses lecteurs (transparence, consultation, démocratie…) sont donc creuses, car Wallström ne définit pas une politique, elle fait de la communication.
– Ensuite, cette tribune ne sera pas réellement lue par grand monde. Un manuel destiné aux membres des cabinets ministériels britanniques estimait qu’une tribune publiée dans le prestigieux Financial Times n’était lu de bout en bout que par 20.000 personnes, tandis que 500.000 en lisaient le titre. La plupart des lecteurs du Figaro retiendront vaguement qu’une commissaire avec un nom bizarre veut "redéfinir les termes du débat sur l’Europe…", et se diront que c’est plutôt une bonne idée.
Des primaires à l’UMP ?
Nicolas Sarkozy poursuit ses efforts pour que la désignation des candidats de l’UMP se fasse par un système de "primaires auprès des adhérents." Je ne sais pas quelles sont les arrière-pensées du président de l’UMP dans cette tentative, mais je suis persuadé que le Parti Républicain américain ne serait pas le parti majoritairement pro-famille et pro-vie qu’il est aujourd’hui sans son système de primaires.
Ce système oblige un candidat à convaincre d’abord son propre camp avant de pouvoir en porter les couleurs : il doit donc la plupart du temps convaincre au moins une partie des militants conservateurs. Les primaires permettent souvent d’éliminer des candidats dont les valeurs ne reflètent pas celles de leurs électeurs :
Au-delà de Bush, les républicains modérés ont un problème à cause du système des primaires : la droite religieuse a le pouvoir de bloquer les candidats à la Maison Blanche, ce qui élimine des personnalités modérées comme Rudolf Giuliani. Même le vice-président ne peut pas être un candidat en faveur du droit à l’avortement. (source).
A l’inverse, le système français actuel d’une désignation par l’appareil central des partis a pour logique de d’investir le "meilleur candidat" pour le parti, qui est souvent un candidat pas trop marqué idéologiquement, ou marqué dans un sens qui plaît aux médias, ou qui satisfasse à un quota de femmes, de minorités, d’amis de l’appareil etc… La dérive vers la gauche des partis "de droite" est, à terme, mécanique. La logique du "meilleur candidat" conduit donc souvent à l’échec politique.
Le système américain n’est en rien parfait. Et celui que propose Sarkozy ne serait apparemment pas aussi large que ce dernier : il ne s’agirait pas de consulter les sympathisants mais seulement les adhérents. Surtout, le fait que l’UMP est concurrencé par d’autres partis "à droite" fait que la situation est différente. Mais cette initiative aurait probablement pour effet de redonner une voix à des courants (pro-famille, souverainistes…) mieux représentés parmi les militants que dans l’appareil central.
Ce débat sur les primaires, auxquelles s’opposent de nombreux caciques de l’UMP, est donc à suivre avec un grand intérêt : il pourrait changer sensiblement la dynamique politique à droite.
Ursula von der Leyen : plutôt sympathique !
Loin de nous la naïveté et l’immaturité politique d’attendre haletants l’arrivée d’un "nouveau Constantin", d’un homme providentiel ou d’une femme providentielle, pour rénover le paysage politique de tel ou tel pays d’Europe.
Mais certains responsables sont à première vue plus sympathiques que la moyenne : c’est le cas du nouveau ministre allemand de la famille, Ursula von der Leyen. On remarquera d’abord que la "Famille’" fait l’objet en Allemagne d’un ministère à part entière, sur 16, alors qu’en France la Famille n’est qu’une apposition au ministère délégué à la Sécurité sociale dans un gouvernement deux fois plus nombreux.
Ursula von der Leyen (photos) a un argument de poids pour occuper ce ministère : elle est mère de 7 enfants. On apprend en outre divers indices prometteurs sur la philosophie du ministre : d’après le magazine évangélique conservateur Spektrum, chez les von der Leyen on "chante de merveilleux cantiques" et "on prie à table." Le nouveau ministre occupait auparavant le même poste à un niveau régional, en Basse-Saxe, et y avait notamment co-signé une tribune contre l’euthanasie avec l’évêque luthérien local (source).