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Quel avenir pour le Liban ?

D’Annie Laurent dans La Petite Feuille verte :

Après avoir examiné le statut des réfugiés palestiniens au Liban où ils ont été accueillis lors de la création d’Israël en 1948 et la décision du gouvernement de Beyrouth de procéder au désarmement de leurs camps, activité qui a démarré en août 2025 avec la collaboration de l’OLP et du Fatah, sans pour autant être achevée, surtout en raison du refus des mouvements palestiniens islamistes (cf. PFV n° 104 et 105), il convient d’actualiser une autre priorité déjà esquissée dans la PFV n° 103, mais non aboutie : le désarmement du parti chiite Hezbollah.
Ces deux types d’armement, reconnus illégaux par le gouvernement libanais, continuent de menacer l’exercice de sa souveraineté.

Ainsi, « le front de soutien au Hamas », instauré par le Hezbollah en octobre 2023 sans aucune autorisation des dirigeants de Beyrouth, s’est traduit par le déclenchement d’une guerre contre Israël dont les représailles continuent de ravager le pays du Cèdre. Ce dernier connaît actuellement une division profonde et mortifère entre un État faible qui tente de restaurer ses prérogatives légitimes et une milice réfractaire soutenue par l’Iran.

PRIORITÉ AU DÉSARMEMENT DU HEZBOLLAH 

Depuis le printemps 2025, l’actualité libanaise est largement centrée sur le statut et le rôle du Hezbollah (« Parti de Dieu »), dans sa triple dimension politique, militaire et géopolitique. L’engagement officiel du président de la République, Joseph Aoun, élu le 9 janvier 2025, consistant à réserver à l’armée et à la police le monopole de la sécurité sur l’ensemble du territoire, implique le désarmement de toutes les milices, « libanaises et non libanaises » comme il l’a précisé. Cette démarche est soutenue avec constance par le Premier ministre Nawaf Salam.

Autrement dit, tout en étant reconnu comme parti politique et en participant aux divers pouvoirs étatiques (exécutif, législatif et judiciaire), le Hezbollah doit renoncer à s’octroyer le label de « résistance » au prétexte de lutter contre les ingérences israéliennes au Liban (cf. PFV n° 101).

Son désarmement répond à l’une des clauses du « Document d’entente nationale » adopté en 1990 par les députés libanais alors réunis à Taëf (Arabie-Séoudite) pour mettre un terme à la guerre qui secouait le pays du Cèdre depuis 1975. Or, parmi tous les partis armés (souvent associés à des communautés confessionnelles), le Hezbollah est le seul à avoir conservé sa milice. L ’Accord de Taëf a d’ailleurs servi de référence à la résolution 1701 adoptée par l’ONU en 2006 pour mettre un terme à un conflit de plusieurs mois ayant opposé le Hezbollah à Tsahal (l’armée israélienne) et à laquelle se réfère le cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024 sous l’égide des États-Unis et de la France mais aussitôt violé par Tsahal, l’armée israélienne (cf. PFV n° 103).

Ce programme n’a toujours pas abouti malgré l’insistance du président Aoun à le réaliser avec précaution et en privilégiant la voie du dialogue avec les dirigeants du parti chiite, ceci afin de préserver l’unité du Liban et d’éviter toute atteinte à la paix civile.

Il s’y est attaché dans un discours-phare prononcé le 30 juillet à l’occasion de la fête de l’ Armée, structure qu’il connaît bien pour l’avoir commandée avant son élection. Dans une approche équilibrée, dont l’essentiel s’adressait au Hezbollah et à ses partisans, il les a invités à « faire le pari de l‘État libanais », et a exhorté ses détracteurs à éviter « la provocation et la surenchère ».

Il a insisté sur deux autres points : « L’heure de vérité commence à sonner : la région est en ébullition et aujourd’hui il nous faut choisir : l’effondrement ou la stabilité […]. Aucune faction ne doit chercher sa force à l’extérieur, ni par les armes, ni par un axe, ni par un prolongement ou un appui étranger, ni en misant sur un renversement d’équilibres […]. La fidélité aux martyrs, à leurs sacrifices et à la cause pour laquelle ils sont tombés nous impose à tous de mettre fin à la mort sur notre terre, à la destruction et au suicide ».

Enfin, il a justifié son programme par la nécessité d’obtenir la confiance de la communauté internationale dont il attend « un soutien financier d’un milliard de dollars par an » pour renforcer l’armée (L’Orient-Le Jour, OLJ, 31 juillet 2025).

Ce discours a été très bien accueilli dans des milieux sunnites, chrétiens et druzes (OLJ, 1er août 2025).

LES PROGRAMMES GOUVERNEMENTAUX 

La planification du désarmement du Hezbollah a été au menu de plusieurs séances du Conseil des ministres.

Première séance

Réuni les 5 et 7 août pour statuer sur cette question, le Conseil des ministres a officiellement fixé à la fin 2025 la date définitive pour le désarmement du Hezbollah et a demandé à l’armée de lui soumettre un plan concret pour la fin août. Ceci sans l’accord des quatre ministres chiites (trois membres des partis Amal et Hezbollah et un indépendant, Fadi Makki) qui ont refusé de participer aux votes correspondants sans pour autant démissionner du gouvernement.

Le texte adopté s’appuie sur une feuille de route présentée par un émissaire américain, Tom Barrack, venu plusieurs fois à Beyrouth au cours des derniers mois. Outre la mise en œuvre de l’Accord de Taëf et de la résolution 1701 par l’État à qui doit revenir le monopole des armes sur l’ensemble du territoire libanais, ce qui implique la dissolution des milices, y compris celle du Hezbollah (cité nommément), le document aborde les points relatifs aux rapports avec Israël : son retrait complet du territoire libanais, donc des cinq sites stratégiques qu’il occupe dans le sud, et son arrêt de toutes les hostilités, terrestres, aériennes et maritimes ; la délimitation permanente et visible de la frontière internationale entre les deux pays (OLJ, 7 août 2025).

Au moment où se déroulait la première de ces réunions, dont le programme avait été annoncé, le secrétaire général du « parti de Dieu », Naïm Kassem, a prononcé un discours télévisé pour le rejeter avec fermeté. « Alors que nous nous attendions à un débat autour d’une stratégie de sécurité nationale voilà que la remise des armes est devenue le sujet principal. […] Nous devons discuter entre nous de ce qui concerne le Liban, et mettre de l’ordre dans notre situation interne dans un esprit de coopération et de compréhension. C’est un pays où des sacrifices et du sang ont été versés, et nous ne permettrons à personne de nous imposer des diktats ». Et d’ajouter : « Si nous remettons nos armes, l’agression ne cessera pas. Ce sont les responsables israéliens eux-mêmes qui le disent. […] La solution est de posséder la force, pas de s’en défaire ». Rappelant la responsabilité d’Israël dans la violation du cessez-le-feu du 27 novembre 2024 et le bilan du côté Hezbollah (5 000 combattants tués, 13 000 blessés), il a accusé T. Barrack de vouloir « servir entièrement les intérêts » du voisin du sud.

Et il a conclu en ces termes : « La résistance est en bonne santé, forte, fière, pleine de foi et de volonté, déterminée à être maîtresse dans son pays […]. Nous traversons une étape dangereuse dans l’histoire de l’indépendance du Liban, mais nous sommes plus forts grâce au triptyque armée-peuple-résistance et à l’unité » (OLJ, 5 août 2025).

Kassem a aussitôt reçu le soutien explicite du régime iranien, selon lequel « le plan de désarmement ne fonctionnerait pas » et qu’il s’y opposait, position à laquelle le ministre libanais des affaires étrangères, Joe Raggi, a répliqué en ces termes : « Nous avons plusieurs fois informé les Iraniens que nous rejetons toute ingérence dans nos affaires, qu’exprimer une opinion n’est pas un problème mais que le soutien à la rébellion contre l’État en est un ». Quelques jours après, suite à une visite à Beyrouth d’un émissaire iranien, Ali Larijani, venu appuyer le Hezbollah, Kassem a déclaré que son parti était prêt à « l’affrontement » si un désarmement lui était imposé (OLJ, 20 août 2025).

Quant à la Syrie, depuis la chute du régime de Bachar El-Assad (décembre 2024), qui était l’un des « parrains » du Hezbollah, elle ne se mêle plus de cette affaire.

Au sein de la population chiite, les avis sur le désarmement sont partagés : certains s’inquiètent de son inefficacité face à Israël, d’autres se réjouissent du renforcement de l’armée et de l’État qui en résultera (OLJ, 7 août 2025). Le quotidien pro-Hezbollah Al-Akhbar a dénoncé « un coup d’État » et une « capitulation face aux diktats américano-séoudiens » (allusion aux engagements économiques de l’Arabie-Séoudite pour soutenir le Liban). Pour sa part, Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a considéré le désarmement comme « un suicide » (Le Figaro, 11 août 2025). Hussein Hajj Hassan, député de ce parti, a qualifié de « catastrophiques » les décisions du gouvernement, l’accusant de plier face aux pressions israéliennes et américaines. « Que faites-vous de ces menaces alors que vous prétendez être un gouvernement souverainiste ? » (OLJ 26 août 2025).

Après avoir réitéré à plusieurs reprises le refus absolu de son parti de livrer son arsenal, Kassem a cependant appelé à une coopération entre l’armée libanaise et le Hezbollah. « La résistance ne remplace pas l’armée, mais elle la soutient et l’aide […]. Elle est un facteur auxiliaire […]. Quiconque veut nous désarmer sera en train d’arracher notre âme » (OLJ, 25 août 2025).

Deuxième séance

Le 5 septembre, le Conseil des ministres a examiné le plan élaboré par l’armée (les quatre ministres chiites se sont néanmoins retirés de la séance après l’arrivée du général Rodolphe Haykal, commandant en chef de l’armée). Sans comporter un calendrier précis, surtout du fait de l’occupation prolongée du Liban-Sud par Tsahal, mais en demandant à l’armée des rapports mensuels, le plan privilégie le démantèlement total des armes présentes au sud du fleuve Litani (à une trentaine de kms de la frontière israélienne) qui devra être achevé avant la fin de 2025. L’armée indique avoir démantelé 80 % des positions du Hezbollah dans cette région, information confirmée par la FINUL.

Une fois ce résultat acquis, l’armée prendra en charge la sécurisation des frontières libano-syriennes, la fermeture des passages illégaux, la lutte contre la contrebande d’armes et de stupéfiants, le transport et le port d’armes sur tout le territoire, ainsi que la poursuite du processus de collecte des armes dans les camps palestiniens (OLJ, 5 septembre 2025). Pour rassurer le Hezbollah, et éviter une guerre civile, le gouvernement a fait des concessions : la date limite du 31 décembre n’a pas été retenue compte tenu du refus des Israéliens d’adopter la feuille de route présentée par Tom Barrack.

Dans un rapport destiné au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a approuvé les décisions du gouvernement libanais (OLJ, 12 octobre 2025).

Que reste-t-il de l’arsenal du Hezbollah ? 

Selon des informations fournies par un expert militaire libanais, lorsque, en octobre 2023, « le Parti de Dieu » a ouvert le feu contre Israël en soutien au Hamas, il disposait d’un large éventail de roquettes d’artillerie non guidées et de missiles balistiques, anti-aériens, antichars et antinavires.

Puis, « il a été lourdement dégradé », à la fois par les deux mois de guerre ouverte qui l’ont opposé à l’Etat hébreu durant l’automne 2024 (cf. PFV n° 103) et « par les frappes israéliennes répétées visant ses dépôts d’armes » en violation du cessez-le-feu du 27 novembre dernier (cf. supra), lequel prévoyait un retrait total de Tsahal du Liban-Sud et le désarmement du Hezbollah, en priorité au sud du fleuve Litani puis dans tout le pays. Les pertes proviennent en outre de la découverte par la FINUL d’un réseau de tunnels désormais comblés et scellés par l’armée libanaise. Celle-ci aurait aussi démantelé plus de 500 positions militaires et dépôts d’armes. Le Hezbollah a en outre subi les retombées de la chute du régime syrien de Bachar El-Assad, son principal allié, dont le successeur a coupé les routes d’approvisionnement avec le Liban. Mais il dispose encore d’ateliers où il peut fabriquer des armes, notamment des drones. La formation aurait perdu « environ 70 % de ses capacités » (OLJ, 8 août 2025).

LE DÉMARRAGE DU DÉSARRAOUCHÉ : QUAND LE HEZBOLLAH DÉFIE L’ÉTAT LIBANAIS MEMENT

Le 24 septembre 2025, le Liban a été secoué par une initiative du Hezbollah, qui entendait honorer la mémoire de son ancien secrétaire général, Hassan Nasrallah, et de son successeur désigné, Hachem Safieddine. Tous deux avaient été assassinés un an avant lors d’attaques israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth (siège du parti), dans le contexte de la guerre de Gaza au cours de laquelle le Hezbollah s’était allié militairement au mouvement palestinien Hamas (cf. PFV n° 103).

Pour le déroulement de cette commémoration, les responsables actuels du Parti de Dieu avaient choisi un secteur de la zone occidentale de Beyrouth, la corniche de Raouché. Le grand rassemblement populaire prévu devait être animé par diverses manifestations (drapeaux partisans, chants patriotiques, discours, hymnes religieux à la gloire des deux « martyrs »).

Tout en autorisant le projet, le gouverneur (mohafez) de Beyrouth, Marwan Abboud, en avait cependant réduit l’ampleur en limitant à 500 le nombre de participants pour ne pas encombrer la corniche. Il avait aussi interdit ce qui était considéré par le Hezbollah comme le point central de l’événement : l’illumination du rocher de la Grotte aux pigeons sur laquelle devaient être projetés les portraits de Nasrallah et Safieddine. Pour le mohafez, il s’agissait d’une provocation partisane sur un lieu considéré comme un symbole national. Cette interdiction a été approuvée par le Premier ministre, Nawaf Salam, chef d’un gouvernement qui comporte des ministres du Hezbollah (cf. supra).

Des milliers de partisans – certains étaient équipés de machines de laser servant à illuminer la grotte -, se sont donc retrouvés à Raouché, bloquant la circulation, entravant le travail des forces de l’ordre et lançant des insultes contre l’État libanais « criminel » et ses dirigeants. « Vous pouvez vous le garder votre rocher, vous irez vous y cacher bientôt comme des cafards, ô toi Nawaf et ton copain Joseph [le président de la République] », entendait-on dans la foule (OLJ, 25 septembre 2025).

L’éditorialiste Issa Goraïeb a tiré de cet épisode le constat suivant : Le Hezbollah « a défié le souhait de l’écrasante majorité des Libanais de voir enfin réalisé le processus de reconstitution de l’État. Il a voulu montrer à Israël et à l’Amérique qu’il est loin d’avoir disparu de la carte politique, qu’il reste même le maître à bord de la galère libanaise. » (OLJ, 26 septembre 2025).

La non intervention de l’armée pour empêcher la projection a été justifiée par le ministre de la Défense, Michel Menassa, comme le moyen « d’éviter les troubles, d’empêcher la situation de glisser vers l’abîme de la confrontation, de dissuader ceux qui menacent la paix civile et de renforcer les fondements de l’unité nationale » (OLJ, 26 septembre 2025). Sa position a été confirmée par le président Joseph Aoun : « Il est inacceptable de critiquer ou cibler l’armée et les forces de sécurité et elles constituent une ligne rouge qu’il n’est pas permis de franchir », d’autant plus « qu’elles travaillent en parfaite coordination pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue » (OLJ, 29 septembre 2025).

Le Premier ministre, Nawaf Salam, qui a aussi bénéficié d’un vaste élan de solidarité, notamment dans les milieux politiques sunnites, a réaffirmé son attachement au monopole des armes par l’État. « Les citoyens ne peuvent pas se sentir égaux tant que certains groupes possèdent des armes ». Annonçant sa ferme intention de faire exécuter le plan conçu par l’armée le 5 septembre, il a déclaré : « Je n’ai pas emprunté et n’emprunterai jamais une autre voie : un seul État, une seule loi, une seule armée » (OLJ, 2 octobre 2025). ntion de ces droits par les Palestiniens n’est pas « une condition reliée au désarmement », mais « si nos conditions de vie sont améliorées, plus personne ne sera encore attaché aux armes », a précisé un proche de l’OLP (OLJ, 2 juin 2025).

L’événement de Raouché a indéniablement affecté l’orientation stratégique de l’équipe gouvernementale concernant sa volonté de restaurer l’autorité intégrale de l’État sur l’ensemble du territoire, principal moyen de reconstituer l’unité abîmée entre ses communautés confessionnelles, mais également d’établir sa stabilisation géopolitique aussi bien dans son voisinage avec Israël que dans sa place au sein du Proche-Orient. Ces sujets seront abordés dans les deux prochaines Petites Feuilles Vertes.

Mettons en œuvre la loi sur le développement des soins palliatifs qui fait l’unanimité et posons un moratoire sur l’euthanasie et le suicide assisté

Jeanne Emmanuelle Hutin, directrice de la recherche éditoriale à Ouest-France, écrit dans un éditorial :

La France traverse une période de grande incertitude. L’économie du pays est à l’arrêt. La dette s’emballe. L’instabilité et les chantages politiques couvent. La société se tend face aux difficultés de toutes natures : sociales, insécurité, violence, éducation, santé.

Les représentants de la nation au Parlement et le gouvernement peuvent jouer un rôle pacificateur s’ils visent à mettre en œuvre, tout d’abord, les mesures ayant obtenu un consensus général. Deux domaines sont particulièrement concernés. En premier lieu, le statut des maires. Ce sont eux qui représentent sans relâche la République au plus près des Français. On sait dans quelles conditions difficiles l’immense majorité d’entre eux travaille. Mettre en œuvre ce statut rassurerait et dynamiserait la démocratie des communes.

L’autre domaine est celui de la fin de vie. La loi en faveur des soins palliatifs a été votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale. Alors, pourquoi ne pas se concentrer sur son achèvement au Sénat et sa mise en œuvre rapide ?

Rappelons que près de 500 personnes meurent chaque jour sans bénéficier de ces soins auxquels la loi leur donne droit. Rappelons aussi la scandaleuse inégalité entre les départements qui en sont pourvus et les autres. Inégalités qui s’accroissent encore dans les villes moyennes ou petites davantage touchées par la fermeture d’unités de soins palliatifs, comme La Roche-sur-Yon, en Vendée.

En revanche, la proposition de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté divise de plus en plus les acteurs. Des voix s’élèvent pour demander une pause. Ainsi, de nombreuses organisations nationales de soignants directement concernées (gériatres, Société française du cancer, infirmiers…) ont demandé « au gouvernement de surseoir pour le moment à la poursuite de ce projet […] »

Moratoire sur l’euthanasie

L’Académie nationale de médecine recommande « d’écarter l’euthanasie au regard de sa forte portée morale et symbolique […] » Le syndicat Unité Magistrats, SNM FO, pointe dans ce texte, le « risque majeur pour les personnes particulièrement vulnérables ».

Alerte aussi du côté des grands malades. Ainsi le jeune Louis Bouffard, souffrant de myopathie, écrit : « La liberté de choisir sa mort ne consiste pas à choisir sa mort faute d’avoir été suffisamment aidé à vivre. »

On ne peut ignorer l’expérience des pays qui pratiquent l’euthanasie depuis longtemps. Théo Boer, professeur d’éthique néerlandais, prend désormais du recul : « Je ne suis pas un adversaire acharné de l’euthanasie […] Mais je suis convaincu que sa législation n’apaise pas la société : elle l’inquiète, la transforme, la fragilise. Elle modifie notre rapport à la vulnérabilité, à la vieillesse, à la dépendance. Elle introduit l’idée que certaines vies dans certaines conditions ne valent pas la peine d’être vécues – ni même d’être soignées. »

ll serait donc sage de revenir à la recommandation du Comité national d’éthique : développer les soins palliatifs partout et pour tous, avant de légiférer sur l’euthanasie et le suicide assisté. Cela apaiserait notre société.

Il faut « bâtir des compromis », disait le Premier Ministre. Alors mettons en œuvre la loi sur le développement des soins palliatifs qui fait l’unanimité et posons un moratoire sur l’euthanasie et le suicide assisté. Rassembler pour la vie plutôt que pour « un droit à la mort » est une voie que l’Histoire ne démentira pas et qui honorera ses acteurs.

5 jours pour approfondir le mystère de la mort et de l’éternité

La mort reste l’un des grands mystères de la vie humaine. Et pourtant, l’Évangile n’a cessé de nous le dire : ce n’est pas la fin. Nous sommes faits pour la Vie éternelle. « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » (Jean 11, 25)

À l’approche de la Toussaint, (re)découvrez ce que l’Église enseigne en laissant un prêtre exorciste répondre, en vérité et avec foi, aux grandes questions sur l’au-delà, le Ciel, le purgatoire, la prière pour les morts…

À travers ce parcours de 5 jours, l’application de prière Hozana vous invite à entrer dans le mystère de l’éternité, guidés par une série de vidéos de l’abbé Christophe Beaublat, prêtre exorciste du diocèse de Fréjus-Toulon.

Au moment de vous inscrire, choisissez de commencer le parcours le 29 octobre, pour le terminer le 2 novembre, jour de prière pour les défunts.

Pendant 5 jours, recevez :
• Une courte vidéo pour éclairer une grande question sur la mort,
• Un texte d’approfondissement,
• Une prière spéciale pour les défunts.

👉 Inscrivez vous en cliquant ici : https://urls.fr/H23MwG

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Un autre musée cambriolé

Au lendemain du spectaculaire cambriolage du Louvre, un second vol vient frapper le monde culturel français. Lundi 20 octobre, les agents municipaux de Langres (Haute-Marne) ont découvert qu’une partie du trésor numismatique exposé au musée de la Maison des Lumières Denis Diderot avait disparu.

Les agents ont constaté que la porte coulissante d’entrée avait été forcée, et qu’une vitrine contenant des pièces d’or et d’argent avait été brisée. Selon le communiqué de la mairie,

“les forces de l’ordre ont immédiatement été alertées et se sont rendues sur place. Accompagnées de la responsable du site, elles ont procédé à une inspection complète des lieux. Selon les premières observations, une partie du « trésor du musée », un ensemble de pièces d’argent et d’or découvert lors des travaux de rénovation de l’Hôtel du Breuil qui abrite aujourd’hui le musée, a disparu. La vitrine qui le protégeait a été retrouvée brisée au sol. Les équipes du Musée font actuellement un inventaire précis des éléments qu’ils remettront aux forces de l’ordre.”

Ce « trésor » avait été trouvé en novembre 2011, lors des travaux de rénovation de l’ancien musée de l’Hôtel du Breuil-de-Saint-Germain. Les ouvriers, chargés de transformer le lieu en Maison des Lumières Denis Diderot, avaient alors découvert derrière des boiseries près de 2 000 pièces de monnaie, dont 1 633 en argent et 319 en or, frappées entre 1790 et 1840.

Les enquêteurs privilégient la piste d’un vol ciblé et préparé, survenu dans la nuit de dimanche à lundi, alors que le pays s’émeut encore du cambriolage survenu la veille au musée du Louvre.

Des hôpitaux prélèvent des organes sur des personnes vivantes avant de les euthanasier

Le département américain à la santé avait publié le 21 juillet un communiqué dénonçant un mépris systématique du caractère sacré de la vie :

Le ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS), sous la direction du secrétaire Robert F. Kennedy, Jr., a annoncé aujourd’hui une initiative majeure visant à entamer la réforme du système de transplantation d’organes à la suite d’une enquête menée par son Administration des ressources et des services de santé (HRSA) qui a révélé des pratiques inquiétantes de la part d’une importante organisation d’approvisionnement en organes.

« Nos conclusions montrent que les hôpitaux ont laissé le processus de prélèvement d’organes commencer alors que les patients présentaient des signes de vie, ce qui est horrifiant », a déclaré le secrétaire Kennedy. « Les organismes de prélèvement d’organes qui coordonnent l’accès aux greffes devront rendre des comptes. L’ensemble du système doit être repensé afin de garantir que la vie de chaque donneur potentiel soit traitée avec la dignité qu’elle mérite. »

La HRSA a ordonné au Réseau d’approvisionnement et de transplantation d’organes (OPTN) de rouvrir un dossier préoccupant concernant un préjudice potentiellement évitable causé à un patient neurologiquement blessé par l’organisme d’approvisionnement en organes (OPO) financé par le gouvernement fédéral et desservant le Kentucky, le sud-ouest de l’Ohio et une partie de la Virginie-Occidentale. Sous l’administration Biden, le Comité des adhésions et des normes professionnelles de l’OPTN a classé ce même dossier sans suite.

Sous la direction du secrétaire Kennedy, la HRSA a exigé un examen approfondi et indépendant de la conduite de l’OPO et du traitement des patients vulnérables dont elle s’occupe. L’enquête indépendante de la HRSA a révélé une négligence manifeste, le précédent conseil d’administration de l’OPTN ayant affirmé n’avoir relevé aucun problème majeur lors de son examen interne.

La HRSA a examiné 351 cas où le don d’organes avait été autorisé, mais finalement non réalisé. Elle a constaté :

    • 103 cas (29,3%) ont présenté des caractéristiques préoccupantes, dont 73 patients présentant des signes neurologiques incompatibles avec le don d’organes.
    • Au moins 28 patients n’étaient peut-être pas décédés au moment où le prélèvement d’organes a été lancé, ce qui soulève de graves questions éthiques et juridiques.
    • Les preuves ont mis en évidence des évaluations neurologiques médiocres, un manque de coordination avec les équipes médicales, des pratiques de consentement douteuses et une mauvaise classification des causes de décès, en particulier dans les cas de surdose.

Les vulnérabilités étaient plus importantes dans les hôpitaux de petite taille et ruraux, ce qui témoigne de lacunes systémiques en matière de surveillance et de responsabilisation. Face à ces constatations, la HRSA a imposé des mesures correctives strictes à l’OPO et des changements systémiques afin de protéger les donneurs d’organes potentiels à l’échelle nationale. L’OPO doit procéder à une analyse complète des causes profondes de son manquement aux protocoles internes – notamment le non-respect de la règle d’observation de cinq minutes après le décès du patient – ​​et élaborer des politiques claires et applicables pour définir les critères d’admissibilité des donneurs. De plus, il doit adopter une procédure formelle permettant à tout membre du personnel d’interrompre un don en cas de problème de sécurité du patient.

Le secrétaire Kennedy décertifiera l’OPO s’il ne se conforme pas à ces exigences de mesures correctives.

La HRSA a également pris des mesures pour garantir la sécurité des patients de tout le pays lors du don d’organes, en demandant à l’OPTN d’améliorer les garanties et la surveillance à l’échelle nationale. Conformément à cette directive, les données relatives à tout arrêt de don d’organes pour des raisons de sécurité, demandé par les familles, les hôpitaux ou le personnel de l’OPO, doivent être signalées aux autorités de réglementation. L’OPTN doit également mettre à jour ses politiques afin de renforcer la sécurité du prélèvement d’organes et de fournir aux familles et aux hôpitaux des informations précises et complètes sur le processus de don.

Ces conclusions du HHS confirment les avertissements lancés depuis longtemps par l’administration Trump : des bureaucraties enracinées, des systèmes obsolètes et un mépris irréfléchi de la vie humaine n’ont pas réussi à protéger nos citoyens les plus vulnérables. Sous la direction du secrétaire Kennedy, le HHS rétablit l’intégrité et la transparence de la politique d’approvisionnement et de transplantation d’organes en accordant la priorité à la vie des patients. Ces réformes sont essentielles pour rétablir la confiance, garantir un consentement éclairé et protéger les droits et la dignité des donneurs potentiels et de leurs familles.

Le HHS reconnaît le travail bipartisan du président du Comité de la Chambre sur l’énergie et le commerce, Brett Guthrie (KY-02), pour améliorer le système de transplantation d’organes et se réjouit de travailler avec lui et d’autres champions de ce domaine au Congrès pour mettre en œuvre des réformes.

Cette déclaration fait suite à un article du New York Times  soulignant plusieurs cas de donneurs d’organes non décédés. L’article portait sur une pratique de prélèvement d’organes appelée « don après mort circulatoire », ou DDC. Les donneurs DDC ne sont pas en état de « mort cérébrale », mais leur pronostic est sombre : leur survie est limitée ou leur qualité de vie est jugée inacceptable. Les décès DDC sont un événement planifié, coordonné pour se produire à un moment et un endroit précis afin de permettre le prélèvement d’organes.

Voici comment cela fonctionne : avant de procéder au don d’organes, les donneurs DCD reçoivent une ordonnance de non-réanimation (NPR). Cette mesure est nécessaire car ces patients pourraient être réanimés, mais il a été décidé de ne pas le faire. Leur traitement passe alors d’une prise en charge centrée sur le patient à une prise en charge centrée sur l’organe, comprenant souvent la pose de cathéters intraveineux de gros calibre et la perfusion de médicaments pour le bien des organes, et non du patient.

Le dernier jour, les donneurs DCD sont conduits en salle d’opération et débranchés de l’assistance respiratoire. Une fois le pouls apaisé, les médecins observent une période d’abstinence de deux à cinq minutes afin d’observer un éventuel retour spontané de la circulation sanguine. Le prélèvement des organes commence ensuite le plus rapidement possible, car les organes chauds deviennent rapidement impropres à la transplantation en l’absence de circulation.

Mais ces personnes sont-elles réellement mortes après seulement deux à cinq minutes d’absence de pouls ? Il est bien établi que les personnes sont systématiquement réanimées dans ce délai, mais dans le cas des donneurs DCD, il a été décidé de ne pas le faire.

Une revue de la littérature médicale montre que des patients ont spontanément retrouvé un rythme cardiaque après dix minutes d’arrêt cardiaque, certains se rétablissant même complètement. Ainsi, on ne sait pas si les donneurs DCD sont décédés après seulement deux à cinq minutes d’absence de pouls. Si les médecins n’attendent pas plus longtemps, c’est parce qu’après dix minutes d’absence de pouls, la plupart des organes ne seraient plus viables pour la transplantation. Ainsi, grâce à la rapidité des interventions, les patients se réveillent pendant le prélèvement de leurs organes.

L’un des cas décrits dans l’ article du New York Times  était celui de Misty Hawkins, donneuse d’organes DCD. Après un accident d’étouffement, Hawkins a subi une lésion cérébrale et est tombée dans le coma, sous respirateur artificiel. Elle n’était pas en état de mort cérébrale, mais les médecins ont prévenu ses parents qu’elle ne se réveillerait jamais. Sa mère ne voulait pas que Misty souffre et, espérant que quelque chose de positif pourrait résulter de leur tragédie, elle a consenti à ce que sa fille soit donneuse d’organes DCD.

Misty a été emmenée au bloc opératoire, où un médecin a débranché son respirateur et lui a administré des médicaments pour son confort. Son cœur s’est arrêté 103 minutes plus tard. Après cinq minutes d’attente, l’opération a commencé. Mais lorsque les chirurgiens ont scié son sternum, ils ont constaté que le cœur de Misty battait et qu’elle respirait à nouveau. Le prélèvement d’organes a été interrompu et, 12 minutes plus tard, le décès de Misty a été constaté une seconde fois.

On ignore si elle a reçu une anesthésie. Pire encore, ses parents n’ont jamais été informés de ce qui s’était passé : un coordinateur de prélèvement d’organes a téléphoné à la mère de Misty pour lui annoncer que, malheureusement, Misty n’avait pas pu devenir donneuse d’organes. Ce n’est que plus d’un an plus tard, lorsque le New York Times a contacté la famille  pour obtenir des commentaires, qu’elle a appris la suite de l’histoire.

Lors d’une récente audition de la sous-commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants des États-Unis, la représentante de Floride Kat Cammack a cité le cas d’une donneuse de DCD de l’Illinois qui s’est auto-réanimée sur la table d’opération. Cette malheureuse jeune femme subissait une ablation de ses reins lorsque les chirurgiens ont constaté que le pouls avait repris dans son aorte et ses artères rénales et qu’elle haletait. On lui a administré de fortes doses de lorazépam et de fentanyl, après quoi elle est décédée. Le comté a conclu à un homicide.

En 2019, Larry Black Jr. a été admis au don d’organes par DDC et conduit au bloc opératoire une semaine seulement après son traumatisme crânien. Sa famille a déclaré avoir consenti au don de ses organes sous la pression de l’équipe de prélèvement. En chemin, Black a tenté de cligner des yeux et de faire des signes pour montrer qu’il était éveillé et conscient, mais ses tentatives ont été écartées, considérées comme des « réflexes ». Heureusement, son neurochirurgien a pu stopper le prélèvement et Black s’est rétabli : il est aujourd’hui musicien et père de trois enfants.

La sociologue Renee C. Fox a vivement critiqué le protocole DCD, le qualifiant de « forme ignoble de cannibalisme médicalement rationalisé » qui « frôle le macabre ». Elle a déploré le fait de mourir loin de sa famille, au bloc opératoire, une « mort désolée, profane et hautement technologique », où le patient meurt sous les lumières du bloc opératoire, au milieu d’inconnus masqués, en blouse et gantés. » 

Des supporters roumains de football arborent une banderole « Défendons les chrétiens nigérians »

Les supporters de l’équipe nationale roumaine de football ont déployé une immense banderole sur laquelle on pouvait lire « DÉFENDEZ LES CHRÉTIENS NIGÉRIANS » lors d’un match de qualification pour la Coupe du monde à Bucarest.

Cette démonstration publique de solidarité intervient dans un contexte d’attaques brutales et souvent meurtrières perpétrées par des groupes terroristes islamistes contre les communautés chrétiennes de ce pays africain. 

La persécution des chrétiens au Nigeria a commencé à s’intensifier après 1999, lorsque 12 États du nord ont adopté la charia. L’essor du groupe terroriste Boko Haram en 2009 a également marqué une escalade dramatique. Le groupe a notamment enlevé des centaines d’écolières en 2014 ; 87 d’entre elles sont toujours portées disparues. Les récentes attaques dans le pays ont entraîné l’enlèvement, voire le meurtre, de prêtres et de séminaristes catholiques. Dans un communiqué de presse publié en juillet , le diocèse d’Auchi, dans l’État d’Edo, a signalé que plusieurs hommes armés avaient attaqué le petit séminaire de l’Immaculée Conception, tuant un agent de sécurité et enlevant trois séminaristes.

La semaine dernière, le sénateur Ted Cruz (R-Texas) a déclaré que :

La situation au Nigéria s’est tellement détériorée que le rapport 2025 de la Liste rouge du Global Christian Relief (GCR) a classé le Nigéria parmi les pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens. La Société internationale pour les libertés civiles et l’État de droit a rapporté au printemps 2023 que plus de 50 000 personnes ont été tuées dans le pays en raison de leur foi chrétienne depuis 2009.

Dans son rapport de 2025 , l’USCIRF a exhorté le gouvernement américain à désigner le Nigéria comme « pays particulièrement préoccupant ». Il a également constaté avec regret que « le gouvernement nigérian tarde à réagir à ces violences, voire semble parfois réticent à le faire, créant ainsi un climat d’impunité pour les agresseurs ».

Il faut prendre conscience d’une France à majorité africaine et musulmane, bien avant la fin de ce siècle

Vingt ans après les émeutes qui avaient éclaté à Clichy-sous-Bois puis dans toutes les banlieues, l’ancien directeur général de la DGSE Pierre Brochand dresse dans Le Figaro un constat dramatique. Extraits :

[…] Depuis les années 1980, s’était dessiné un paysage inédit : des émeutes ethniques, jamais vues, fusaient ponctuellement en zones urbaines, sur fond de délinquance, d’islamisation et de séparation. La vague d’octobre, en étendant l’incendie à plusieurs villes simultanément, a sonné un réveil en fanfare. Deux tiers de nos compatriotes en ont déduit qu’il fallait « arrêter l’immigration ». Ceux qui détenaient le pouvoir ne les ont pas écoutés. Résultat : rien n’a été fait. Ce qui nous amène directement aux angoisses d’aujourd’hui, que résume la prophétie de « guerre civile  ». Je doute que celle-ci se réalise à court terme. En revanche, je tiens pour certaines les affirmations suivantes :

– Si nous restons bras croisés, nous irons vers le pire.

– Ce pire sera la régression de notre pays en tous domaines, à commencer par la sécurité de ses habitants et, plus généralement, leur bonheur de vivre.

– L’épicentre en sera la débâcle de la confiance sociale, clé de voûte des peuples heureux, dont la perte disloque non seulement les sociétés « multi » mais aussi les fondements de l’État-providence.

– Je ne vois pas d’autre ferment à ces ébranlements que l’irruption d’une immigration de masse, aux caractéristiques antagoniques des nôtres.

[…] Nos immigrés sont entrés avec de lourds bagages culturels, religieux, historiques, qu’ils n’ont pas abandonnés à la frontière. Ces bagages étaient même si pesants qu’une partie de leurs arrière-petits-enfants continuent à les porter.

Énumérons-les, une fois encore, puisque tout en découle : origine du tiers-monde, mœurs communautaires, majorité musulmane, culture de l’honneur, passé colonisé, démographie dynamique, endogamie élevée, faible niveau culturel, productivité et employabilité inférieures, coagulation en isolats géographiques et, surtout, donc, aggravation de ces dispositions au fil des générations dans un contexte global de vengeance du Sud sur le Nord. De ce point de vue, la distinction entre guerre « civile » et « étrangère » ressort brouillée.

Nous sommes, au minimum, dans un cas hybride, qui efface, dès le départ, la dimension fratricide des luttes entre Armagnacs et Bourguignons, catholiques et protestants, et où la géopolitique intervient au moins autant que la politique. C’est pourquoi je préfère parler de confrontation interne, vulnérable à des ingérences extérieures. Dans ce tableau, il faut toutefois réserver un sort particulier à l’outre-mer, héritier lui aussi de l’ère coloniale, et doté d’une géographie lointaine et insulaire : on peut y voir des « laboratoires », où des débuts d’insurrection ont déjà opposé des citoyens français, selon leur origine ethnique.

[…] Le raz-de-marée migratoire, s’il persiste, va produire un enchaînement de dégradations, à la fois sous-jacentes dans la durée et explosives dans l’instant. L’immigration actuelle est un fait social total dont les ondes de choc se font sentir partout. Pour les schématiser, elles raniment, d’abord, les clivages non négociables, c’est-à-dire non solubles en procédures, que nous pensions derrière nous : discorde religieuse, inimitié coloniale, fléau racial, gouffre culturel, allégeances nationales incompatibles, auxquels s’ajoute, pour faire bonne mesure, inadéquation économique. […]

À mon avis, il faut commencer par prendre conscience du point d’arrivée, lui, irrécusable : une France à majorité africaine et musulmane, bien avant la fin de ce siècle. Bouleversement que je défie quiconque d’espérer paisible et débonnaire. La logique conduit, donc, d’abord à identifier les acteurs de cette tragédie. Si l’on en croit la grille de lecture en vigueur, ils sont en nombre illimité, puisque tout n’est que cas particuliers. Ce n’est pas mon approche. Mon expérience professionnelle m’incite à commettre le péché d’amalgame. Les groupes restent des agents historiques déterminants, et le redeviennent encore plus quand refont surface les casus belli d’antan. Pour moi, ces groupes sont au nombre de quatre.

Le plus proactif est constitué de « ceux venus d’ailleurs ». Le critère pertinent, pour l’analyser, est celui de l’acculturation. Faute de statistiques, je m’en tiendrais à l’intuition. Sur un effectif qui atteint désormais 25 à 30% des résidents (sur trois générations), les « assimilés » ne sont plus, à mon sens, que 5 à 10%, les « intégrés » comptent pour 30 à 40% et le reste flotte de la non-adhésion à la haine sur fond d’assistanat.

La jeunesse masculine en représente le fer de lance. C’est à travers cette dernière strate que sont ravivés, dans l’espace public, les us et coutumes des pays de départ, avec lesquels nous n’avons jamais demandé à cohabiter. J’attire l’attention sur le fait que l’intégration, « espoir suprême et suprême pensée », n’est qu’un CDD (le respect de la loi contre l’emploi, chacun gardant son quant-à-soi) : en période de basculement, les intégrés pèseront naturellement dans ce sens.

Restent « ceux d’ici », les « déjà-là », rejoints par la frange des assimilés. Là aussi, en usant d’une sociologie de la hache, j’y distinguerai trois sous-groupes. « Ceux d’en haut » forment un noyau dur minoritaire, à l’abri des métropoles, à partir desquelles ils font rayonner l’idéologie du « laissez passer, laissez tomber », apothéose prétendue de la « civilisation ». Métropoles où se nouent, d’autre part, des relations pragmatiques de connivence, au moins matérielles, avec « ceux d’ailleurs », rassemblés alentour.

« Ceux d’en bas » (65 à 70% du grand total) n’ont pas la même vision : soumis en permanence à des chocs avec des « civilisations » (minuscules, plurielles) aux pratiques antithétiques des leurs, ils n’acceptent plus cette situation et cherchent à le faire savoir poliment, sans y parvenir. Néanmoins, le haut et le bas se retrouvent pour rejeter l’autodéfense et se blottir derrière un quatrième agent : les forces de l’ordre, seule formation armée autorisée sur le territoire français.

[…] L’accélérateur décisif est, bien sûr, la démographie, indicateur le plus fiable des temps futurs. On ne le répétera jamais assez : nous nous acheminons vers une inversion de majorité, ethnique et religieuse, dans notre pays. Ce n’est plus l’épaisseur du trait. De surcroît, ce chassé-croisé, hors de contrôle, tend à l’exponentialité : il se nourrit des droits opposables, dont se prévalent les immigrés, mais aussi de l’auto-engendrement des diasporas, qui génèrent un fort excédent naturel, disparu chez « ceux d’ici ».

En outre, l’immigration est une grandeur non scalable, dont la qualité mute avec la quantité. D’où la notion de masse critique, au-delà de laquelle ce qui était possible en deçà ne l’est plus. Les quartiers où tous ces seuils sont dépassés sont la vitrine de ce qui nous attend. On y retrouve les réminiscences des pays de départ, dont aucun n’est démocratique, développé et égalitaire : incivisme, xénophobie, intolérance, banditisme, omerta, consanguinité, corruption, clientélisme, etc. Ce chamboulement, annoncé par l’arithmétique, ne peut se dérouler sans convulsions. […]

Espagne : un prêtre, poursuivi pour islamophobie, a été acquitté

Le P. Custodio Ballester, prêtre catholique de 61 ans originaire de Barcelone, risquait trois ans de prison et une interdiction d’enseigner pendant huit ans pour des propos critiques à l’encontre de l’islam tenus en 2016 et 2017. Il vient d’être acquitté.

Le prêtre avait déjà fait l’objet de plaintes pour des homélies anti-avortement, toutes classées sans suite.

C’est une publication de décembre 2016 qui a mis le feu aux poudres : un article intitulé « Le Dialogue impossible avec l’islam », paru dans la revue catholique Germinans Germinabit. Ce texte répondait à une lettre pastorale de l’archevêque de Barcelone, le cardinal Juan José Omella : « Le Dialogue nécessaire avec l’islam », où l’auteur appelait les catholiques à favoriser la compréhension mutuelle face à l’augmentation des migrations : un écho religieux du pape François.

Dans son essai, le P. Ballester argue que le véritable dialogue interreligieux est impossible avec la doctrine islamique. Il cite des exemples historiques et contemporains de persécutions contre les non-musulmans dans les pays à majorité islamique, comme le Pakistan, le Nigeria et la Syrie.

« L’islam n’admet pas le dialogue. Ou l’on croit, ou l’on est un infidèle qui doit être soumis d’une manière ou d’une autre », écrit-il, en se référant aux versets du Coran légitimant la violence contre les non-croyants. Et de demander au cardinal Omella : « De quel dialogue parle-t-on quand il existe des pays où ceux qui ne professent pas l’islam sont assassinés ? »

En 2017, le P. Ballester réitère ses propos lors d’un entretien en ligne sur l’émission La Ratonera. Accompagné du P. Jesus Calvo, un prêtre âgé de 80 ans, la discussion évoque les menaces que le djihadisme fait peser sur l’Europe. Ces échanges, ainsi que l’article initial, sont incorporés au dossier par les procureurs de Malaga, où est domiciliée la plateforme d’hébergement du débat en ligne.

Une plainte est déposée en mars 2017 par l’association Musulmans contre l’islamophobie de Barcelone, liée aux milieux de gauche. Subventionnée par le gouvernement régional de Catalogne, l’organisation accuse Ballester de promouvoir la discrimination et l’incitation à la haine contre l’islam. Le parquet de Malaga requiert trois ans de prison ferme et huit ans d’interdiction d’enseignement.

Le procès s’est tenu le 1er octobre 2025. Après une quinzaine de jours, la décision est tombée : la Cour a estimé que les éléments objectifs du délit n’étaient pas réunis, « aussi méprisable et pervers que soit le message », ont ajouté les magistrats.

Le P. Ballester dénonce un « climat de terreur » destiné à faire taire les dissidents. « Ils veulent faire un exemple pour que les autres s’auto-censurent ».

« Mes déclarations n’ont jamais été discriminatoires ou haineuses et avaient pour but d’alerter les fidèles sur les menaces qui pèsent contre le christianisme, sans viser les individus. »

La Conférence des évêques d’Espagne n’a publié aucune déclaration, et l’archidiocèse de Barcelone opte pour un « silence discret ».

La messe : un trésor remarquablement expliqué en série vidéo

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Le site Claves – « les clefs » en latin – vient de lancer une série de vidéos ouvrant les portes sur la messe catholique. Produite par les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre pour mieux en expliquer les mystères, la qualité du texte et des images impressionne. Véritable fresque historique, esthétique, culturelle et spirituelle de la messe, la pédagogie en est le chef d’orchestre pour un résultat bluffant !

Qui n’a jamais rêvé d’explorer le monde avec Jules Verne ou Sylvain Tesson ? D’apprendre le football avec Platini ou Zidane ? La musique avec Karajan ou Morricone ? Le charme des tutoriels en ligne réside dans la possibilité de convoquer chez soi les meilleurs pour découvrir, à leur suite, les sentiers que l’on n’a soi-même pas encore battus. Tel grand chef nous apprend à faire des cocktails, tel as de la boite à outils nous initie au bricolage, tel chanteur célèbre nous familiarise avec les accords d’une guitare. Ainsi, le parcours La messe, trésor de la foi dévoile les richesses de la liturgie de la messe tridentine. En compagnie des meilleurs auteurs spirituels, des commentaires de papes, des témoignages de saints, d’écrits de pères de l’Eglise, de références au patrimoine architectural, ornemental ou musical de la tradition ecclésiale, de liens avec la liturgie juive de l’Ancien Testament, cette série singulière ouvre l’accès à une connaissance inouïe de la messe. Dans la droite ligne du concile Vatican II, les vidéos réalisées avec soin par les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre sont ainsi mues par une unique ambition : rendre plus accessible le message de l’Eglise.

La profondeur et la beauté confondantes des rites séculaires de la messe

D’une petite dizaine de minutes – un nouvel épisode (sur un total de 25) est mis en ligne chaque mercredi depuis la mi-septembre – les vidéos de la série La messe, trésor de la foi proposées par Claves viennent heureusement combler un vide. Dans une mise en scène léchée, il est donné aux spectateurs de suivre, pas à pas, le prêtre dans la célébration des saints mystères. Mieux, tenu par la main, le public se trouve accompagné comme jamais par une foule d’explications et d’éclaircissements sur ce qui peut paraître, de prime abord, innocent ou suranné, mais qui possède en réalité une charge symbolique formidable.

Alors que depuis près d’un siècle le phénomène de la « paganisation des masses » semble irrésistible en Occident, la révolution numérique des années 2010 conjointe à la démocratisation des moyens digitaux permet désormais de réaliser films, supports et autres shorts ou réels sur les réseaux avec une virtuosité qui, autrefois, n’était réservée qu’à des professionnels du cinéma. Forts de ce constat, les amoureux de la messe latine et grégorienne auraient tort de passer à côté de ces progrès techniques quand il s’agit de diffuser la profondeur et la beauté confondantes des rites séculaires de la messe.

Entrer dans la messe comme on ne l’avait jamais vue : par le Ciel !

Qu’est-ce donc que la messe ? Le catéchisme de l’Eglise catholique la définit à la fois comme la source et le sommet de la vie chrétienne. Dit autrement, un catholique, c’est d’abord quelqu’un qui va à la messe, parce qu’il en comprend le sens et qu’il souhaite en vivre. Du reste, l’expression “catholique non pratiquant” relève du même non-sens que l’évocation d’un “parachutiste non pratiquant”. Ce qui fait le parachutiste, c’est justement qu’il saute en parachute, qu’il en comprend la technique et qu’il savoure ses chutes libres ! Ne point pratiquer ce dont on se prévaut pourtant, quelle incohérence et quelle impasse !

Des générations de petits chrétiens ont en effet appris au catéchisme du mercredi que, depuis le fait historique du Golgotha et jusqu’à la fin des temps, la sainte messe renouvelle le sacrifice du Christ mort sur la croix. Ce sacrifice, il l’avait d’ailleurs lui-même préfiguré lors du fameux dernier repas, la sainte cène du Jeudi Saint. Ce point est notablement oublié aujourd’hui. Or comprendre la messe n’appartient pas au domaine du superficiel. Posséder une plus grande intelligence de ce qu’accomplit le prêtre sur l’autel, dans les églises du monde entier, est un véritable enjeu pour la qualité du maintien et de la transmission de la foi. Un vieil adage médiéval affirmait « Lex orandi, lex credendi » : la loi de la prière fixe la loi de la foi. Ce qui se passe de surnaturel dans le mystère de la messe se trouve comme signifié par les rites extérieurs qui se déploient sous les yeux des fidèles. Cet ensemble de signes, de prières, de gestes et de paroles, comme un écrin entourant un joyau, vient en rehausser l’éclat. Oui, la manière dont on prie oriente la façon dont on croit. Aussi, mieux comprendre les cérémonies de la messe conduit à se laisser non seulement porter par elles, mais mieux encore à s’élever et s’extraire des oripeaux du monde. De ce fait, la série vidéo réalisée par Claves offre l’immense mérite d’entrer dans la messe comme on ne l’avait jamais vue : par le Ciel. Car ce qui impressionne, c’est la profusion de détails, dans la veine du livre de l’abbé Claude Barthe La messe une forêt de symboles (Via Romana), qui est explicitée. Une exposition éblouissante qui donne à saisir l’insondable enracinement des rites dont la tradition de l’Eglise peut seule se prévaloir.

La vitalité de la Tradition, une réponse par le haut à l’islam

Dans son livre publié tout récemment, Adieu Souleyman (Nour Al Aalam), Bruno Guillot, ancien imam repenti de l’islam, raconte son enfance en Belgique et combien les églises lui semblaient froides, les liturgies résolument plates, les homélies particulièrement insignifiantes et le message démesurément horizontal. Ce parcours vidéo de Claves, tout à l’inverse, parce qu’il plonge le spectateur dans le développement organique de la liturgie, montre la vitalité de l’enseignement constant de l’Eglise.

Au XIXe siècle, le curé d’Ars, humble prêtre du pays lyonnais dont le rayonnement fut prodigieux, avait prédit : « Enlevez un prêtre d’une paroisse et revenez vingt ans plus tard, ils adoreront les bêtes ! ». Nous y sommes. A l’heure où l’image des ministres du Christ ne cesse d’être dégradée par les scandales liés à certains d’entre eux, mais aussi par un appareil médiatique trop heureux de trouver un bouc émissaire pour mieux s’exonérer de faire son propre examen de conscience, cette série pédagogique redore le blason du sacerdoce catholique et du culte que la messe rend à Dieu. Et qui sait si ces épisodes vidéo éveilleront chez de jeunes garçons un appétit jusqu’ici inconnu : celui de se mettre au service de l’Eglise en célébrant une liturgie verticale et soignée. Et en partageant autour d’eux le véritable trésor de la foi qu’est la messe catholique.

«Cet événement odieux apparaît bel et bien comme un signe funeste : celui du lent démembrement mémoriel de la France»

Louis de Bourbon, duc d’Anjou, réagit au vol des bijoux au Louvre :

«Le vol commis hier au Louvre n’est ni une crise politique, ni une crise économique ou sociale. C’est une crise morale». «Ce vol spectaculaire par sa méthode comme par son objet a une dimension symbolique importante. Notre patrimoine commun, ce fruit de l’alliance entre le goût de l’élite d’une époque et du savoir-faire admirable du peuple français disparaît ici, peut-être à jamais».

Certaines pierres dataient de l’époque de Mazarin ou ont été portées par la reine Marie-Antoinette avant son exécution brutale sous la Révolution.

«Par le passé, il m’est arrivé bien des fois de prendre la parole afin d’alerter les autorités publiques et le peuple français sur la menace que constitue le fait de négliger notre histoire et de ne pas entretenir notre mémoire commune dans ce qu’elles ont de plus incarné : notre patrimoine». «La culture française, l’enseignement et la recherche sont bradés. Logiques comptables ? Raisonnement post-national ? Émancipation à tout crin ? En tout cas, la dette française est là pour nous prouver, si besoin en était, que les économies faites sur notre patrimoine n’ont pas pour autant aidé la France à se sortir du marasme financier dans lequel nous nous trouvons».

«La classe politique porte une responsabilité énorme dans la dilapidation de nos trésors français». «Elle devra rendre des comptes à notre génération et aux futures à qui elle transmettra des ruines et des cendres». «Cet événement odieux apparaît bel et bien comme un signe funeste : celui du lent démembrement mémoriel de la France».

«Plus que jamais le patrimoine doit être l’objet de nos soins, de nos attentions. Nous devons le protéger et le rendre vivant afin qu’il incarne de manière manifeste notre Histoire, et qu’il continue d’être source de saines inspirations. Rien de solide ne pourra être bâti sans ce socle historique si nécessaire aux pays et à leurs peuples».

Le bilan des premiers mois de Léon XIV

Cinq mois après élection de Léon XIV, les invités de Philippe Maxence dressent un premier bilan de l’action du nouveau souverain pontife, qui reste encore énigmatique aux yeux de beaucoup de catholiques. Sa première exhortation apostolique, Dilexi te, consacrée à la pauvreté, permet-elle de lever un coin du voile ?

L’abbé Grégoire Celier, l’abbé Marc Guelfucci, Jean-Pierre Maugendre et Richard de Seze apportent plusieurs éléments pour saisir l’action du pape Léon XIV et comprendre l’importance de sa première exhortation apostolique, Dilexi te. Tout cela, sans langue de bois ni langue de buis.

En fin d’émission, Philippe Maxence présente aussi la réédition enrichie d’annexes du Grand catéchisme de saint Pie X, dans un format de poche, extrêmement pratique. Un condensé, toujours indispensable, des grandes données de la foi catholique, pour le prix dérisoire de 10 €.

3000€ la vente d’embryon

De SOS Mamans, ce message terrible :

Malheureusement encore une fois : âmes sensibles s’abstenir ! Nous avons 30 ans d’expérience dans le sauvetage des bébés, mais là nous restons atterrés.

Voici R., une jeune fille que nous suivions déjà, puisque nous avions sauvé tout récemment son bébé en gestation.

Nous l’approchons pour avoir des nouvelles, mais cette fois-ci elle est comme distante, non intéressée. En insistant, elle nous avoue qu’elle a “trop de dettes”, en fait 1500 Euro.

Et un peu plus tard : “Je ne peux pas continuer ma grossesse”. Et encore : “Je vais vendre mon embryon pour 3000 €, cela me soulagera énormément, mais j’ai un problème.”

Nous connaissions déjà un peu ces situations, mais là c’est glaçant : elle nous esquisse au crayon un petit tableau avec 2 colonnes verticales “H” et “F”, puis 4 ou 5 colonnes horizontales avec “2 mois”, “3 m”, “4m” etc. Dans le carré “H” “3 m”, elle écrit “3000 €”, et dans le suivant (4 m) : “4000 €”. Un tableau de vente des embryons ! Elle poursuit : “J’aimerais bien attendre un peu pour avoir les 4000 € au 4e mois, mais là je n’en peux plus, on me presse de rembourser. Je dois trouver de l’argent tout de suite, tant pis pour les 4000 €…”

L’horreur absolue ! Nous avons beau lui dire qu’une telle vente ne serait pas seulement illégale en France, mais mène à l’enfer éternel pour elle-même. Rien à faire. Elle ne croit pas en Dieu. Elle n’a que sa dette en tête. Nous négocions le sauvetage du bébé en lui proposant 1000€ tout de suite, puis 1000 en novembre et 1000 en décembre. En plus un papier par lequel elle s’engage à garder son bébé. Elle accepte. Deo gratias. Dieu fera le reste en lui suscitant un coeur de maman, comme les bébés savent le faire admirablement.

Permettez-nous une réflexion après cette expérience horrible.

Où allons-nous? Nous avons découvert un marché obscur et abject qui devient de plus en plus attirant pour les jeunes femmes enceintes en se répandant localement comme un feu de forêt. Imaginez-vous, le tableau contient aussi les “prix” pour “coeur”, “cordon ombilical”, “entier vivant”… Qui organise cela ? Qui prélève ces embryons ? Où ? Qui est l’utilisateur final ? Pour quoi faire ? C’est le marché pervers du diable. Le plus cynique et hypocrite dans cela, c’est l’État, qui n’hésite pas à institualiser, solenniser, constitutionnaliser et même rembourser la main scélérate qui s’introduit dans l’utérus pour découper en morceaux la VIE innocente à peine conçue. Qu’il ne s’érige pas maintenant en baudruche moralisatrice pour condamner certaines pratiques qui découlent tout droit de son mépris affiché des embryons ! Jésus a déjà jugé les responsables : “Ils sont des tombeaux vides, peints en blanc.” Et Pie X : “Le cri des innocents monte jusqu’au ciel !”

Combien de fois nous l’avons dit : vu d’en haut, cela doit être horrible de contempler notre terre couverte d’une couche de sang des bébés, sur tous les continents.

Soyons du côté de la VIE, du côté de notre Bon Dieu Créateur ! Oui, nos donateurs sont du bon côté. Par leur prières et leurs oboles, ils aident à sauver des vies naissantes, en se distançant ainsi clairement des “insensés” dont parlait Jésus.

Condamné pour n’avoir pas détecté le trisomie d’un bébé

Le couple a affirmé à la justice avoir perdu des gains professionnels pour s’occuper de leur enfant handicapé. La Cour de cassation leur a donné raison.

Le médecin échographiste qui n’avait pas diagnostiqué la trisomie 21 d’un enfant durant la grossesse a dû indemniser ses parents à hauteur de 3000 euros, notamment car ils ont dû réduire leur activité professionnelle pour s’en occuper, a confirmé la Cour de cassation.

La Cour avait été saisie par le médecin, qui contestait le montant des sommes accordées aux parents pour leur préjudice.

L’enfant a été diagnostiqué comme atteint de trisomie 21 à la naissance. Les parents auraient sans doute préféré l’exterminer, conformément à l’eugénisme ambiant.

La mère a dû prendre un congé parental de la naissance jusqu’aux quatre ans de l’enfant. Puis elle a repris un emploi à temps partiel moins qualifié, ce qui a occasionné une perte de revenus. Le père a lui aussi subi une perte de revenus pour s’occuper de son enfant. La Cour de cassation a estimé le 15 octobre que

«le préjudice des parents ouvrant droit à réparation (…) peut inclure des pertes de gains professionnels et une incidence professionnelle lorsqu’ils se trouvent contraints, pour prendre en charge leur enfant handicapé, de cesser ou modifier leur activité professionnelle».

Clause de conscience en péril : le Collège des gynécologues cède-t-il à la pression militante ?

Depuis le 18 juillet 2025, le CNGOF propose la suppression de la clause de conscience spécifique au refus de partiquer l’ivg, assortie d’un renforcement de l’obligation d’adressage dans les plus brefs délais vers un soignant pratiquant l’IVG.

Cette clause protégeant l’intégrité morale de nos médecins, serait, selon ses détracteurs, “juridiquement superflue”, puisqu’il existe déjà une clause de conscience générale.

Cette demande ne serait pas plutôt née d’un acharnement militant que d’une réflexion apaisée ?

Le constat est que depuis la légalisation de l’avortement, on s’acharne à déshumaniser l’enfant à naître.
Cet être innocent et sans défense est devenu méprisable, détruisable en toute bonne conscience s’il n’est pas désiré comme on attend son cadeau de noël…

Mais pour certains, cela n’est pas assez…

Le CNGOF affirme que cette clause spéciale protégeant le droit de liberté de conscience des médecins, « stigmatise » l’accès à l’IVG.

Mais si tel est le cas, ne serait-il pas tout aussi aisé d’affirmer que le simple droit de ne pas pratiquer l’acte devient, lui aussi, « stigmatisant » et, en toute logique, de supprimer purement et simplement ce droit ?

Selon le “baromètre IVG” du Planning familial, la clause de conscience spécifique serait un frein culpabilisant ” à ne pas sous-estimer “.
Cette culpabilisation ne stoppe pas l’augmentation des ivg, mais ce qui les exaspère vraiment, c’est qu’un médecin puisse, en conscience, refuser de considérer l’IVG comme un soin.

C’est bien là le cœur du problème : ce que redoutent (et détestent) les militants qui œuvrent pour de telle propositions liberticides, n’est pas tant l’existence de la clause en elle-même, que la possibilité même de refuser l’acte.

La suppression de la clause spécifique apparaît donc comme une première étape pour contester, demain, la clause de conscience générale sensée protéger encore la liberté de conscience des médecins.

On retrouve ici le même mécanisme que dans les lois sur l’aide à mourir : au départ, des garanties très strictes, un cadre présenté comme exceptionnel ; puis, à mesure que les barrières tombent, une banalisation progressive, comme l’ont montré les expériences belge ou québécoise.
Derrière les discours de « compassion » ou de « lutte contre la stigmatisation », il s’agit en réalité d’effacer peu à peu toute limite à des pratiques qui mettent fin à la vie.

D’abord, on a supprimé le délai de réflexion avant l’avortement : tant pis pour celles qui doutent, qui auraient eu besoin d’un temps pour choisir en paix.

Puis, on a allongé le délai pour se faire avorter — mais cela, semble-t-il, ne suffit pas encore.

Au lieu de s’attaquer aux causes réelles qui poussent tant de femmes à avorter — précarité, pressions de l’entourage, manque de soutien — le Collège des gynécologues préfère brandir de grands principes.
La prévention, pourtant essentielle, est reléguée au second plan, car elle est moins spectaculaire que les discours complaisants.

Or prétendre que chaque IVG est le fruit d’un choix libre et éclairé revient à ignorer la souffrance de celles qui n’y recourent que par dépit ou contrainte.
Favoriser toujours plus d’avortements, ce n’est pas « libérer » les femmes : c’est masquer l’absence de véritables alternatives.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

L’Université catholique doit sans cesse se faire prévaloir d’un droit à l’existence et à l’autonomie

L’Université catholique de l’Ouest (UCO) a décidé de se séparer du Fonds John Henry Newman, au motif qu’il comptait le Fonds du bien commun parmi ses mécènes. Dominique Vermersch, recteur émérite de l’UCO et président du Fonds John Henry Newman, regrette cette décision dans une tribune publiée dans Le Figaro :

Le 15 novembre prochain, les cinq instituts et universités catholiques (les Cathos) entreront dans le 150e anniversaire de leur fondation, engagée sitôt adoptée la loi du 12 juillet 1875 sur la liberté de l’enseignement supérieur. Cette restauration de la liberté académique, suite à son abolition lors de la Révolution, fut fortement écornée dès 1880 avec l’interdiction pour les Cathos de prendre le titre d’Université et d’attribuer des grades de leur propre chef… Une exception mondiale détenue par la France qui excelle parfois à légiférer pour empêcher les êtres et les choses de vivre et de s’appeler par leur nom. Qu’à cela ne tienne, c’est par l’inauguration de l’Université catholique d’Angers que le coup d’envoi des Cathos fut donné le 15 novembre 1875 par Mgr Freppel. Alsacien d’origine (depuis 4 ans, l’Alsace est alors allemande), l’évêque d’Angers consacrera toute son énergie et tous ses biens à ce qui est devenu aujourd’hui l’Université catholique de l’Ouest (UCO), avec ses 13.000 étudiants répartis sur dix campus, d’Angers à Nantes en passant par Brest et Tahiti.

150 ans d’Esprit libre est l’accroche choisie par l’UCO pour célébrer cet anniversaire… Accroche de circonstance puisque sous la pression d’une cabale médiatique malignement orchestrée, l’institution a décidé de se délester du Fonds de dotation qu’elle-même avait contribué à créer : le Fonds John Henry Newman ; et ce, au motif que celui-ci incluait le Fonds du bien commun (FdBC) comme l’un de ses mécènes. Certes, il faut un peu de bon sens et du courage pour dénoncer l’actuelle chasse à l’homme qui a pris pour cible l’initiateur du FdBC ; mais le dommage symbolique dans cette affaire est aussi à l’encontre de St John Henry Newman, docteur de la conscience morale, principal inspirateur de la tâche universitaire catholique… et proclamé le 1er novembre prochain Docteur de l’Église par le pape Léon XIV.

Avec raison, cette malheureuse cabale médiatique pourrait se résumer par la sentence énoncée en 1733 par l’écrivain irlandais Jonathan Swift, ô combien actualisable à l’ère des réseaux sociaux : « Le mensonge vole, et la vérité ne le suit qu’en boitant, de sorte que, lorsque les hommes sont détrompés, il est trop tard ; la farce est finie et la fable a fait son effet. » Mais parce qu’en effet il est question de vérité (mot tabou), notre raison alliée à la foi fournit un autre écho de cet épisode : celui d’un kairos, d’une mise à l’épreuve impromptue du corps universitaire à l’école de la vérité. Cette épreuve révèle et relève de la vocation fondamentale de toute Université : garantir sa liberté de recherche et d’enseignement. Et quelle est cette vocation, si ce n’est d’apparier liberté et vérité sur les chemins de la connaissance, de l’apprentissage des savoirs, avec et sous le regard avisé des jeunes consciences et intelligences étudiantes. « Vérité et liberté, en effet, vont de pair ou bien elles périssent misérablement ensemble » rappelait Jean-Paul II dans l’Encyclique Fides et ratio ; brandir l’une sans l’autre s’avère in fine mensonger, et le saint pontife en savait quelque chose ! Autrement dit, chercher et se laisser saisir par le vrai découle d’une préoccupation éthique – l’apprentissage de la liberté – qui s’en nourrit en retour. C’est cela même qui constitue la vie universitaire, une vie reçue du rapport que l’Université entretient avec la vérité : la liberté en est un fruit, pour l’institution elle-même, mais aussi et surtout pour les étudiants qui lui sont confiés. Car il s’agit en définitive de former des êtres libres et responsables.

De fait, l’histoire des Universités (catholiques ou non) est émaillée de rendez-vous manqués, de kairos qui n’ont pu être pleinement saisis ; et c’est probablement pour cette raison que le cardinal Lustiger me confiait, voilà plus de vingt-cinq ans déjà, que les Cathos en France étaient selon lui irréformables ! Pour autant, la Providence continue de veiller, ces kairos inaperçus s’avérant toujours riches d’enseignement. Tel l’exemple de John Henry Newman, nommé en 1854 recteur fondateur de l’Université catholique d’Irlande, établie sur l’initiative du cardinal Cullen, archevêque de Dublin. L’expérience fut de courte durée (4 ans), Cullen jugeant Newman trop indépendant… du pouvoir ecclésiastique ! C’est pourtant durant cette même période que l’anglican passé au catholicisme donna sa célèbre série de conférences collectées dans The idea of a university, ouvrage devenu pierre angulaire du magistère ecclésial concernant la question universitaire. Permettez-moi un dernier exemple encore plus savoureux avec les propos suivants : « Certes, La Sapienza était autrefois l’Université du pape, mais aujourd’hui c’est une Université laïque avec l’autonomie qui, en fonction du concept même de sa fondation, a toujours fait partie de la nature de l’Université, laquelle doit exclusivement être liée à l’autorité de la vérité. C’est dans sa liberté à l’égard de toute autorité politique et ecclésiastique que l’Université trouve sa fonction particulière, même pour la société moderne, qui a besoin d’une institution de ce genre ». De qui sont ces propos ? Des enseignants et étudiants protestant, au nom de la laïcité, à la venue de Benoit XVI prévue le 17 janvier 2008 à La Sapienza de Rome ? Non, ces propos sont en fait ceux du pape lui-même qui a préféré ne pas s’y rendre… tout en lui communiquant le texte de sa leçon magistrale de laïcité ! Bref, seule la tâche de se lier à l’autorité de la vérité elle-même peut véritablement libérer l’Université du brouhaha tant politique, médiatique qu’ecclésiastique ; telle est sa vocation ; tel est le courage qui lui est demandé.

De tout cela, il en résulte que l’Université catholique doit sans cesse se faire prévaloir d’un droit à l’existence et à l’autonomie. Le monopole d’État de collation des grades est à ce propos emblématique. Les Universités publiques en recevant délégation, celles-ci capturent la rente inhérente à toute situation de monopole, sous la forme de frais de conventionnement facturés aux universités catholiques ; ces frais représentent jusqu’à 20% de la subvention publique allouée à ces dernières. Et malgré cela, quand le nouveau Secrétaire général de l’enseignement catholique se prévalait récemment et à juste titre qu’un élève de l’Enseignement catholique coûte 50% moins cher au contribuable qu’un élève du public…, le rapport est plutôt d’un à dix par étudiant pour les Universités catholiques. CQFD.

Ceci posé, l’autonomie universitaire se joue encore ailleurs et, cette fois, de manière décisive. Des sciences empirico-formelles aux sciences humaines et sociales, la formation de docteurs, futurs enseignants, constitue le cœur du réacteur de l’Université, autrement dit la capacité de celle-ci à se perpétuer. C’est en effet en son sein qu’émergent de nouvelles forma mentis, que se structurent des courants de pensée inédits et que se façonnent les idéologies à venir, pour le meilleur comme pour le pire. Celles-ci imposent fréquemment leur marque de fabrique dans les orientations et méthodologies de recherche ; ce qui se retrouve de facto dans le recrutement des futurs enseignants chercheurs. Les thématiques de recherche et donc d’enseignement qui se permettent, ne serait-ce qu’un « petit pas de côté », s’avèrent dès lors doublement ostracisées.

Il n’est pas étonnant dès lors que la catholicité de l’Université soit entrée d’une certaine manière en résistance. Celle-ci se cristallise désormais dans des consciences enseignantes et étudiantes, dans des vies offertes qui donnent précisément chair et vie à ce rapport existentiel entre liberté et vérité. Espérons qu’elles puissent être soutenues – sans crainte d’être dénoncées – au sein d’humbles collégialités, inspirées par notre docteur de la conscience morale, St John Henry Newman. Tel est ce à quoi souhaite se rendre toujours disponible le Fonds de dotation John Henry Newman.

Oui, « Vérité et liberté, en effet, vont de pair ou bien elles périssent misérablement ensemble » ; en définitive, le chemin de l’Université catholique ne peut être autre que celui du fils prodigue (Lc 15, 11-32), de cette raison prodigue toujours tentée de quitter la demeure sapientielle pour une aventure périlleuse mais qui peut s’avérer salutaire. À charge alors pour l’institution universitaire catholique, non pas d’imposer la foi ou quoi que ce soit d’autre, mais d’en appeler, humblement et sans tapage, au courage de la vérité, dans cette quête insatiable qui réjouit le cœur humain.

Grand remplacement dans les associations de parents d’élèves ?

Mediapart s’inquiète car plusieurs associations de parents d’élèves (APE), locales ou nationales, connaissent les vertus du remplacement par des militants de droite, notamment dans le sud de la France.

Estelle Roudier figure dans le nouvel organigramme de la Peep (fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public) du Gard. Fille du fondateur de la Ligue du Midi, Estelle Roudier a compté parmi les fidèles d’Éric Zemmour lors de la dernière élection présidentielle. Membre active du bureau de Reconquête dans le Gard, elle avait été personnellement remerciée par Éric Zemmour « pour son accueil », après un repas et un meeting organisés près de Nîmes. Estelle Roudier vient d’être nommée au Conseil national des associations éducatives complémentaires à l’Éducation nationale. Au nom de la Peep, elle peut donc siéger dans le seul organisme ministériel chargé de délivrer les agréments aux associations qui interviennent en milieu scolaire, et notamment pour les fameuses sessions d’éducation à la vie affective.

À Gignac, dans l’Hérault, Amélie Drevet est une militante FN (puis RN) de longue date. Adhérente à la FCPE depuis cinq ans, elle avait l’intention de se représenter au conseil d’école, mais l’association locale l’a exclue.

À Aniane, à 5 kilomètres, une ex-militante de Génération identitaire a tenté d’intégrer la FCPE en 2022.

Leur république ne protège plus rien

Communiqué de Yann BALY, Président de Chrétienté-Solidarité

Des enfants assassinés sous le couteau des nouveaux barbares aux joyaux dérobés du Louvre, l’État ne protège plus rien en France. Pire ! Par sa léthargie endémique et son inaction coupable, il est devenu un danger pour les honnêtes gens.

Écrin du prestige national et vitrine de la magnificence française, le Louvre est désormais le triste symbole d’une France ouverte aux quatre vents, où chacun peut entrer pour se servir en humiliant notre peuple.

Ce sont des joyaux de l’ancienne monarchie et des pièces remarquables du Second Empire qui ont été dérobées hier. Ils ont évidemment plus de valeur que le drapeau de Valmy et la clé de la Bastille, que le chapeau de Camille Chautemps ou le képi du général De Gaulle…

« Quand il n’y a plus de Patrie, on se contente du patrimoine », écrivait Jean de Viguerie dans son maître-livre Les Deux Patries.

Leur république, après avoir bien amoché la Patrie, est en train de détruire notre patrimoine.

Après tout, n’y a-t-il pas meilleur gardien des bijoux de la Couronne qu’une monarchie qui les protégerait d’autant mieux qu’ils sont des trésors familiaux ? N’y a-t-il pas mieux qu’un monarque, indépendant des coteries, placé au-dessus de la mêlée politicienne, pour assurer la continuité de l’État et la stabilité des institutions ?

Face à l’incurie politique qui menace la France et devant le vol du Louvre qui humilie la Nation française, il est peut-être temps de se poser, paisiblement mais sérieusement, la question de la nature du régime.

Après une trentaine de vols dans des églises, 3 hommes arrêtés

Les deux auteurs présumés d’une trentaine de vols et de dégradations dans des églises du nord de la France, ainsi qu’un receleur présumé, ont été interpellés mercredi dans l’Aisne.

Les auteurs présumés ont volé «des calices, ciboires, patènes, ostensoirs, châsses et autres objets de culte revêtant une forte valeur morale et religieuse». Ils ont dégradé des portes de sacristies et des tabernacles. Les deux auteurs présumés des vols, âgés de 28 et 34 ans, ainsi qu’un receleur présumé âgé de 73 ans, ont été placés sous contrôle judiciaire et doivent être jugés le 9 décembre.

«Les enquêteurs ont pu découvrir lors des interpellations de nombreux objets religieux, dont certains d’ores et déjà formellement identifiés comme provenant des vols», selon la préfecture.

Durant le «circuit d’écoulement des objets», certains «ont été brisés ou fondus», selon le parquet.

Le spectaculaire cambriolage au musée du Louvre n’est pas le fruit du hasard

Ce dimanche 19 octobre, au moment de son ouverture, le musée du Louvre a connu un vol par effraction dans la galerie d’Apollon qui abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne. Deux vitrines de haute sécurité ont été prises pour cible et huit objets d’une valeur patrimoniale inestimable ont été dérobés dont :

  • Diadème de la parure de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense ;
  • Collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense ;
  • Boucle d’oreille, d’une paire de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense ;
  • Collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise ;
  • Paire de boucles d’oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise ;
  • Broche dite broche reliquaire ;
  • Diadème de l’Impératrice Eugénie ;
  • Grand noeud de corsage de l’impératrice Eugénie (broche).

Les malfaiteurs ont pénétré dans le musée en utilisant une nacelle sur un camion, armés d’une disqueuse ils ont ouvert des vitrines puis ont abandonné dans leur fuite la couronne de l’impératrice Eugénie dont l’état est en cours d’examen.

Un rapport explosif adressé au ministre de la Culture en janvier dernier dévoilait l’état alarmant du Louvre. Dans cette note confidentielle, datée du 13 janvier, Laurence des Cars, la présidente du musée parisien, alerte sur une «multiplication d’avaries» et souligne la nécessité de grands travaux. En mars, on apprenait que la présidente du Louvre avait préféré dépenser l’argent du musée pour réaliser une cuisine à 500 000€ :

Emmanuel Macron s’était rendu au musée le 28 janvier pour y annoncer un vaste plan de modernisation. Mais la priorité c’était de pouvoir sa baigner dans la Seine, quoi qu’il en coûte…

Selon Didier Rykner, journaliste et fondateur du magazine La Tribune de l’art :

« l’alarme liée à la porte-fenêtre par laquelle les cambrioleurs sont rentrés était hors-service le mois dernier. Elle avait été coupée suite à des déclenchements intempestifs. »

Enfin, ce n’est pas une première :

  • le 3 septembre 2025, le musée Adrien-Dubouché de Limoges se fait voler des pièces de porcelaine rares, estimées à 9,5 millions d’euros
  • dans la nuit du 15 au 16 septembre 2025, des malfaiteurs dérobent 6 kg de pépites d’or (600 000 €) au Muséum d’Histoire Naturelle, à Paris.
  • en novembre 2024, c’est le trésor national du musée du Hiéron qui avait été volé

Profanation à l’église de Saint-Hilaire-du-Harcouët (50)

Une statue du Sacré-Cœur de Jésus d’1m70 et de près de 40kg a été détruite en mille morceaux.

Vendredi 17 octobre, le père Lemieux, venu fermer l’église de Saint-Hilaire vers 19h, a constaté ces dégradations. Il s’agit de la seule statue détruite dans cette église qui en compte pourtant plusieurs.

Gascogne : pèlerinage Arrebastir vers Lourdes

Environ 500 pèlerins ont participé au pèlerinage traditionnel Arresbastir vers Lourdes, qui a commencé hier au bivouac avec une veillée et une adoration. Les pèlerins ont rejoint Loufrs où ils ont assisté à la messe dans la basilique supérieure, célébrée par l’abbé Cayla (FSSP), assisté d’un diacre de l’Institut du Bon Pasteur et d’un sous-diacre de l’Institut du Chris-Roi.

 

“La classe politique – l’ensemble des partis confondus – ne croit plus vraiment en la France”

Extrait de l’entretien donné par Philippe de Villiers dans le JDD à propos de son ouvrage Populicide :

Que s’est-il passé, selon vous, dans la tête de nos élites pour qu’elles laissent faire – ou qu’elles accompagnent – ce déclin que vous décrivez ?

Tout est dit dans L’Étrange Défaite de Marc Bloch. Je me souviens d’un jour où mon père m’a dit : « Si tu veux savoir quoi penser, garde à ton chevet L’Étrange Défaite de Marc Bloch. » Il m’avait lu cette phrase qu’il avait soulignée : « Le drame de nos chefs en juin 1940, c’est qu’ils ne croyaient plus en la France. » Cette phrase fait écho à un mot célèbre de Fustel de Coulanges qui, quelques jours avant de mourir, en 1889, s’adressa aux Français en leur disant : « Vous avez perdu le fil de vos affections. » Voilà, tout est dit. Depuis Maastricht, la classe politique – l’ensemble des partis confondus – ne croit plus vraiment en la France. Elle l’aime encore, peut-être, mais comme on aime un souvenir perdu : une tendresse affectée, le cœur résigné et l’esprit distrait. Nous avons perdu deux choses : les clés de la maison et les murs porteurs. Les clés de la maison, c’est la souveraineté. Ce ne sont plus les Français qui décident pour la France. La France est devenue un protectorat, c’est-à-dire un pays qui se laisse conduire par d’autres. Le pouvoir est ailleurs. Et quand le pouvoir n’a plus le pouvoir, les hommes politiques deviennent des ludions et des histrions. Ils font du nominalisme orwellien. Deuxièmement, on a démoli les murs porteurs, c’est-à-dire toutes les références communes sans lesquelles une société ne peut ni tenir debout, ni transmettre, ni donner à ses enfants le goût de vivre, de survivre et d’espérer.

La loi sur l’euthanasie repoussée en 2026

Dans les prochaines semaines, les sénateurs devront travailler sur un programme bien chargé. Mais parmi les nombreux textes inscrits à l’ordre du jour de la Chambre haute d’ici au 6 novembre, aucune trace des deux propositions de loi sur la fin de vie – l’une visant à « garantir l’égal accès de tous à l’accompagnement et aux soins palliatifs » ; l’autre, bien moins consensuel, à ouvrir un « droit à l’aide à mourir ».

Toutes deux ont été adoptées fin mai en première lecture à l’Assemblée nationale. Initialement, elles devaient donc être examinées au Sénat à partir de début octobre.

Mardi 14 octobre, la conférence des présidents du Sénat a finalement renoncé à mettre les propositions de loi sur la fin de vie au plus vite à l’agenda. Un des participants à la réunion, interrogé par l’AFP, a raconté que le nouveau ministre des Relations avec le Parlement, l’ex-député (Liot) Laurent Panifous, s’était dit « personnellement attaché » à leur examen, tout en mentionnant que celui-ci était « reporté » en raison du « contexte budgétaire ».

Il est vrai que les examens des projets de loi de finances (PLF) et du financement de la Sécurité sociale (PLFSS) vont occuper les sénateurs à partir de mi-novembre. Les débats devraient s’étirer jusqu’à la fin de l’année, le budget devant être adopté à tout prix avant le 31 décembre.

L’examen des deux projets est donc repoussé en 2026…

Convertis de l’islam : une soif de Dieu qui réveille

Aymeric Pourbaix reçoit :

  • l’abbe Dedieu, curé d’une paroisse missionnaire et auteur de “Être parrain ou marraine” (Éditions Artège Le Sénevé)
  • 𝐁𝐫𝐮𝐧𝐨 𝐆𝐔𝐈𝐋𝐋𝐎𝐓, ex-imam salafiste et auteur de “Adieu Soulayman”
  • 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐍𝐄𝐘𝐌𝐎𝐍, directeur de Mission Ismerie

 

Terres de Mission – Georges de La Tour : ombres et lumières

Eglise universelle : La messe, trésor de foi

Depuis septembre 2025, la chaîne YouTube du site Claves diffuse chaque semaine un épisode de 10′, d’une série de 23, consacrée à l’explication et à l’histoire de la messe. L’abbé Jean de Massia nous présente cette initiative d’une grande qualité visuelle, pédagogique et doctrinale. Chacun y découvrira de nouvelles merveilles sur le mystère de la messe. Pour aimer, il faut connaître.

Eglise en France : Georges de La Tour. Ombres et lumières

A l’occasion de l’exposition au musée Jacquemart-André à Paris du 11 septembre au 25 janvier “Georges de La Tour – Entre ombre et lumière”, Isabelle Schmitz, directrice adjointe de la rédaction des Hors-Série du Figaro, nous présente ce numéro : “Georges de La Tour – Ombres et lumières”. Un régal pour les yeux et un délice pour l’intelligence. Une superbe iconographie au service du peintre de la condition humaine et du partage des âmes entre grâce et déréliction.

Eglise en Marche : A l’automne, les pèlerinages poussent comme des champignons

Dans la filiation spirituelle et intellectuelle du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté se multiplient en France et à l’étranger les pèlerinages qui se reconnaissent dans la devise : Tradition – Chrétienté – Mission. Jean de Tauriers, délégué général, nous présente un tableau de ces initiatives, en France : Feiz e Breizh (Bretagne), Nosto fe (Provence), Arrebastir (Bigorre), Dex Aïe (Normandie), etc. et à l’étranger : Covadonga (Espagne), Lujan (Argentine).

De l’importance de la Théologie Naturelle pour l’Église

A l’heure où l’on célèbre les 800 ans de la naissance de Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), il est important de rappeler l’importance de la théologie naturelle ou théologie philosophique ou théodicée. Il s’agit de «la science de Dieu, acquise à la lumière de la raison» (Cf. Farges, A. et Barbedette, D., «Cours de philosophie scolastique», T. II, Berche et Tralin Libraires, Paris, 1905, p. 241). Cette science s’acquiert, entre autres, grâce à l’observation de la nature qui nous conduit à l’affirmation de l’existence de Dieu. Et malheureusement, pour diverses raisons que nous verrons plus loin, cette science a été délaissée durant ces dernières décennies par une bonne partie des catholiques.

Et pourtant l’Église reconnaît la capacité de l’homme à connaître Dieu grâce à raison naturelle. Dans le §36 du Catéchisme on lit :

«” La Sainte Église, notre mère, tient et enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées ” (Cc. Vatican I : DS 3004 ; cf. 3026 ; DV 6). Sans cette capacité, l’homme ne pourrait accueillir la révélation de Dieu. L’homme a cette capacité parce qu’il est créé ” à l’image de Dieu ” (Gn 1, 27). «

Cet enseignement du Catéchisme a des liens avec ce qu’écrivaient déjà Saint Paul et Saint Augustin. Le §32 du Catéchisme nous enseigne :

«Le monde : A partir du mouvement et du devenir, de la contingence, de l’ordre et de la beauté du monde, on peut connaître Dieu comme origine et fin de l’univers.
S. Paul affirme au sujet des païens : ” Ce qu’on peut connaître de Dieu est pour eux manifeste : Dieu en effet le leur a manifesté. Ce qu’il y a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité ” (Rm 1, 19-20 ; cf. Ac 14, 15. 17 ; 17, 27-28 ; Sg 13, 1-9).
Et S. Augustin : ” Interroge la beauté de la terre, interroge la beauté de la mer, interroge la beauté de l’air qui se dilate et se diffuse, interroge la beauté du ciel (…) interroge toutes ces réalités. Toutes te répondent : Vois, nous sommes belles. Leur beauté est une profession (confessio). Ces beautés sujettes au changement, qui les a faites sinon le Beau (Pulcher), non sujet au changement ? ” (Serm. 241, 2 : PL 38, 1134).

«A cours des siècles, la théologie naturelle s’est beaucoup développée, notamment grâce aux apports de Saint Thomas d’Aquin dans sa «Somme contre les Gentils» et sa «Somme Théologique». Et pendant des siècles son enseignement a été transmis aux prêtres et laïcs, surtout dans les universités.

Suite à des événements comme la Révolution Française, la théologie naturelle n’a plus été enseignée dans les universités laïques. Elle s’est maintenue dans les universités et instituts catholiques. Cet enseignement était obligatoire pour les prêtres et théologiens jusqu’au Concile Vatican II.

Or, il y a eu un malentendu suite au Concile Vatican II. Quoiqu’il y avait plus de liberté après, cela ne voulait pas dire qu’il fallait abandonner complètement l’enseignement de Saint Thomas d’Aquin. D’ailleurs la déclaration «Optatam Totius» sur la formation des prêtres rappelait que pour la théologie il fallait continuer avec «Saint Thomas pour maître» (§16). Et pour Saint Thomas d’Aquin la théologie naturelle était très importante.

Et Saint Jean-Paul II rappelait cela dans «Fides et Ratio», §61 :

«Si, en diverses circonstances, il a été nécessaire d’intervenir sur ce thème, en réaffirmant aussi la valeur des intuitions du Docteur Angélique et en insistant sur l’assimilation de sa pensée, cela a souvent été lié au fait que les directives du Magistère n’ont pas toujours été observées avec la disponibilité souhaitée. Dans beaucoup d’écoles catholiques, au cours des années qui suivirent le Concile Vatican II, on a pu remarquer à ce sujet un certain étiolement dû à une estime moindre, non seulement de la philosophie scolastique, mais plus généralement de l’étude même de la philosophie. Avec étonnement et à regret, je dois constater qu’un certain nombre de théologiens partagent ce désintérêt pour l’étude de la philosophie. «

La situation est telle qu’actuellement beaucoup de prêtres et théologiens n’ont pas beaucoup étudié la philosophie naturelle, qui est importante pour donner des raisons de notre espérance, comme l’écrivait Saint Pierre dans sa première épître (1P 3:15, Bible de Jérusalem) : «Au contraire, sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous.». Et comme ils ne l’ont pas beaucoup étudiée, beaucoup ne vont justement pas l’encourager auprès des laïcs.

Par contre, comme beaucoup l’ont remarqué, la philosophie naturelle a été beaucoup étudiée par des philosophes qui se sont spécialisés en philosophie médiévale ou qui ont beaucoup étudié l’oeuvre de Saint Thomas d’Aquin, en suivant toutes les parties nécessaires à sa compréhension : logique, cosmologie, psychologie, métaphysique, etc.

En ces temps où beaucoup demandent des raisons de notre espérance, il est important que les laïcs s’intéressent à la théologie naturelle comme le demande la Bible et le Catéchisme. Pour cela ils doivent s’adresser aux prêtres qui ont étudié la philosophie de Saint Thomas d’Aquin, ou aux laïcs qui l’ont étudiée.

Jaime V. Torres-Heredia Julca

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Dix-neuvième dimanche après la Pentecôte : “beaucoup sont appelés, mais peu élus”

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

► Introït : Salus populi

Les chants du propre de la messe du dix-neuvième dimanche après la Pentecôte sont tous tirés des psaumes, à l’exception cette fois de l’Introït, qui est d’ailleurs assez exceptionnel.
C’est le seul Introït de tous les dimanches de l’année dont le texte ne soit pas strictement scripturaire, bien qu’on trouve des textes voisins en de nombreux passages de la Sainte Écriture.  Ensuite, c’est un des rares Introïts (il n’y en a que deux ou trois) où c’est Dieu qui parle ; la plupart des autres étant des prières que nous adressons au Seigneur ou des affirmations de notre adoration ou de notre confiance.

Salus populi ego sum, dicit Dominus : de quacumque tribulatione clamaverint ad me, exaudiam eos : et ero illorum Dominus in perpetuum.
Je suis le salut du peuple, dit le Seigneur. De quelque détresse qu’ils crient vers Moi, je les exaucerai, et Je serai pour eux le Seigneur à jamais.

On voit que Dieu parle ici en des termes très consolants et très encourageants pour le peuple élu et à travers lui pour nous tous qui en sommes les héritiers, nous incitant à une prière confiante, quelles que soient les épreuves que nous avons à traverser. En ces derniers dimanches de l’année liturgique, marqués par l’approche de la fin du monde qui sera un temps d’épreuves (nous nous en apercevons déjà), Il nous invite à la patience et à la persévérance finale. La mélodie de cet Introït est très douce. Le Seigneur nous parle ici avec la tendresse d’un père pour ses enfants. Cependant la deuxième phrase, très affirmative, a davantage de mouvement avec trois cadences qui se répètent pleines d’assurance. On retrouve la douceur dans la dernière phrase avec la calme descente de Dominus et la belle montée contemplative de in perpetuum. Cet Introït est accompagné du premier verset du psaume 77, dans lequel le psalmiste raconte au peuple d’Israël toutes les merveilles que le Seigneur a accomplies en sa faveur, malgré ses infidélités :

Attendite popule meus legem meam : inclinate aurem vestram in verba oris mei.
Mon peuple, soyez attentif à mon enseignement, Tendez l’oreille aux paroles de ma bouche.

► Graduel : Dirigatur

Le texte du Graduel du dix-neuvième dimanche après la Pentecôte est tiré du psaume 140, prière suppliante de David entouré d’ennemis et levant les mains vers le ciel pour supplier le Seigneur.

Dirigatur oratio mea sicut incensum in conspectu tuo, Domine.
Elevatio manuum mearum sacrificium vespertinum.
Que ma prière monte comme l’encens en votre présence, Seigneur, et que mes mains de lèvent comme un sacrifice du soir.

Le sacrifice du soir chez les hébreux était précisément le sacrifice de l’encens, dont la fumée s’élevant vers le ciel est une belle image de notre prière montant vers Dieu. Comme David et comme le prêtre à l’autel, nous pouvons répéter ces paroles exprimant l’intensité des demandes que nous adressons à Dieu. La mélodie très expressive évoque bien cette prière qui monte vers Dieu comme la fumée de l’encens, par une grande montée progressive culminant sur l’accent du mot incensum planant dans les hauteurs, puis elle redescend calmement s’abaissant en une profonde adoration sur le mot Domine. La deuxième partie comprend encore deux grandes montées à l’aigu souples et élégantes, puis la dernière phrase évoque le sacrifice du soir de façon plus grave et paisible quoique suppliante.

► Alléluia : Confitemini

Nous retrouvons dans l’Alléluia du dix-neuvième dimanche après la Pentecôte le premier verset d’un psaume, comme pour presque tous les Alléluias de ce temps liturgique avec quelques exceptions comme celui de dimanche dernier. Et nous retrouvons également comme pour la plupart de ces Alléluias un chant de louange et d’acclamation au Seigneur pour sa bonté et sa toute puissance. C’est ici le début du psaume 104, grand cantique d’action de grâces, reprenant tous les bienfaits dont le Seigneur a comblé son peuple tout au long de son histoire.

Confitemini Domino, et invocate nomen ejus : annuntiate inter gentes opera ejus.
Célébrez le Seigneur et louez son nom, Annoncez ses œuvres parmi les nations.

La mélodie de l’Alléluia courte et ramassée se termine par une grande montée à l’aigu très enthousiaste. Le verset léger, joyeux et plein d’allant se conclut également par cette finale.

► Offertoire : Si ambulavero

Le texte de l’Offertoire du dix-neuvième dimanche après la Pentecôte est tiré du psaume 137, chant d’action de grâces de David, exprimant sa reconnaissance au Seigneur qui l’a toujours protégé.

Si ambulavero in medio tribulationis, vivificabis me, Domine : et super iram inimicorum meorum extendes manum tuam, et salvum me fecit dextera tua.
Même si je m’avance au milieu des dangers, vous me gardez en vie, Seigneur. Vous étendez la main au-dessus de mes ennemis en fureur et votre droite me sauve.

C’est une prière magnifique, pleine de reconnaissance et de confiance, avec la belle image de la main du Seigneur étendue au-dessus de nous pour nous protéger. Nous l’invoquons en cette fin d’année liturgique, tournée vers la fin des temps, pour nous préparer à affronter le jugement dernier. La mélodie très développée est d’un bout à l’autre très affirmative et pleine d’assurance. On retrouve à la troisième phrase sur les mots extendes manum tuam une mélodie de l’Offertoire Angelus Domini du dimanche de Quasimodo. Elle décrivait alors l’ange du Seigneur descendant du ciel pour annoncer la Résurrection ; ses belles courbes très élégantes évoquent maintenant la protection qui nous vient aussi du ciel. Enfin on remarquera pour finir les longues tenues répétées représentant la droite du Seigneur étendue au-dessus de nous.

► Communion : Tu mandasti

L‘antienne de Communion du dix-neuvième dimanche après la Pentecôte, comme celle des deux dimanches suivants, est tirée du psaume 118, souvent utilisé dans la liturgie et particulièrement à cette période de l’année. C’était déjà celui de l’Introït du dix-septième dimanche, il y a deux semaines. On sait qu’il est le plus long du psautier, entièrement consacré à une méditation prolongée sur la loi de Dieu, sa volonté et le bonheur que l’on éprouve à s’y soumettre. Cette loi divine y est désignée par une dizaine de substantifs, à peu près synonymes, qui reviennent presque sans exception dans chacun des 176 versets du psaume, et que l’on peut traduire par loi, enseignement, commandement, ordonnance, précepte, etc. L’antienne d’aujourd’hui est prise dans les premiers versets du psaume :

Tu mandasti mandata tua custodiri nimis : utinam dirigantur viæ meæ, ad custodiendas justificationes tuas.
Vous avez commandé d’observer totalement vos commandements. Faites que mes voies soient dirigées vers l’observation de vos préceptes.

En ces jours où nous méditons sur la fin des temps, ou tout au moins sur la fin de notre vie, qui approche, quel que soit notre âge, nous prions pour que notre conduite demeure jusqu’au bout fidèle à la volonté divine. La mélodie de cette antienne est simple et légère, pleine de délicatesse avec des accents bien soulignés. Elle se fait plus suppliante dans la deuxième phrase, se terminant par un balancement répété autour des mêmes notes qui reviennent avec une insistance de plus en plus marquée.

« “Dieu premier servi” est la devise sur laquelle ils ont bâti toute leur existence »

Message du pape Léon XIV à l’occasion du 10e anniversaire de la canonisation des saints Louis et Zélie Martin :

À Son Excellence Monseigneur Bruno Feillet
Évêque de Séez

Je suis heureux de vous rejoindre par la pensée et la prière, ainsi que tout le clergé et le peuple fidèle réuni, alors que vous célébrez le 10ème anniversaire de la Canonisation de Louis et Zélie Martin, sur les lieux mêmes où ils se sont sanctifiés dans leur vie conjugale. Premier couple en tant que tel à avoir été canonisé, cet évènement revêt une particulière importance puisqu’il met en relief le mariage comme chemin de sainteté. Parmi les vocations auxquelles les hommes et les femmes sont appelés par Dieu, le mariage est des plus nobles et des plus élevées. « Louis et Zélie ont compris qu’ils pouvaient se sanctifier non pas malgré le mariage mais à traversdans et par le mariage, et que leurs épousailles devaient être considérées comme le point de départ d’une montée à deux » (Card. Martins, Homélie de Béatification). Le Saint Couple d’Alençon est donc un lumineux et enthousiasmant modèle pour les âmes généreuses qui se sont engagées dans cette voie, ou qui ont le projet de le faire, avec le désir sincère de mener une vie belle et bonne sous le regard du Seigneur, dans la joie comme dans l’épreuve.

Je forme ainsi le vœu que cet anniversaire soit une occasion de faire mieux connaître la vie et les mérites de ces époux et parents incomparables, afin que les familles, si chères au cœur de Dieu mais aussi parfois si fragiles et éprouvées, puissent trouver auprès d’eux, en toutes circonstances, le soutien et les grâces nécessaires pour continuer la route.

Louis et Zélie n’ont pas mis en œuvre leur volonté de devenir des saints et d’éduquer leurs enfants à la sainteté en se retirant du monde. Ils ont assumé leur devoir d’état dans l’ordinaire de la vie de tous les jours ; ils font partie de cette foule immense des saints de la porte d’à côté dont a souvent parlé le Pape François. Il n’est pas difficile aux pèlerins se rendant à Alençon – qui en conserve l’émouvante mémoire – de saisir le cadre concret et quotidien dans lequel les parents Martin ont vécu, engagés qu’ils étaient dans la société normande de leur époque à travers leur paroisse, leurs activités professionnelles, leurs œuvres caritatives, leurs cercles de relations amicales et, bien sûr, leur vie en famille. Cependant il ne faut pas s’y tromper : cette vie “ordinaire” en apparence était habitée d’une présence pour le moins “extraordinaire” de Dieu qui en était le centre absolu. “Dieu premier servi” est la devise sur laquelle ils ont bâti toute leur existence.

Voici donc le modèle de couple que la Sainte Église présente aux jeunes qui souhaitent – peut-être avec hésitation – se lancer dans une si belle aventure : modèle de fidélité et d’attention à l’autre, modèle de ferveur et de persévérance dans la foi, d’éducation chrétienne des enfants, de générosité dans l’exercice de la charité et de justice sociale ; modèle aussi de confiance dans l’épreuve… Mais surtout, ce couple exemplaire témoigne du bonheur ineffable et de la joie profonde que Dieu accorde, dès ici-bas et pour l’éternité, à ceux qui s’engagent sur ce chemin de fidélité et de fécondité. En ces temps troublés et désorientés, où tant de contre-modèles d’unions, souvent passagères, individualistes et égoïstes, aux fruits amers et décevants, sont présentés aux jeunes, la famille telle que le Créateur l’a voulue pourrait sembler périmée et ennuyeuse. Louis et Zélie Martin témoignent qu’il n’en est rien : ils ont été heureux –­ profondément heureux ! – en donnant la vie, en rayonnant et transmettant la foi, en voyant leurs filles grandir et s’épanouir sous le regard du Seigneur. Quel bonheur que celui de se réunir le dimanche après la messe, autour de la table où Jésus est le premier invité et partage les joies, les peines, les projets et les espérances de chacun ! Quel bonheur que celui de ces moments de prières en commun, de ces jours de fête, de ces événements familiaux qui marquent le temps ! Mais aussi quel réconfort d’être ensemble dans l’épreuve, unis à la Croix du Christ lorsqu’elle se présente ; et enfin quelle espérance de se retrouver un jour réunis dans la gloire du ciel !

Chers couples, je vous invite à persévérer courageusement sur la voie, parfois difficile et laborieuse, mais lumineuse, que vous avez entreprise. Avant tout, mettez Jésus au centre de vos familles, de vos activités et de vos choix. Faites découvrir à vos enfants son amour et sa tendresse sans limites, et efforcez-vous de Le faire aimer en retour comme Il le mérite : voilà la grande leçon que Louis et Zélie nous donnent pour aujourd’hui, et dont l’Église et le monde ont tellement besoin. Comment Thérèse aurait-elle pu tant aimer Jésus et Marie – et ensuite nous transmettre une si belle doctrine – si elle ne l’avait appris de ses saints parents dès son plus jeune âge ?

Je vous confie toutes, chères familles, à la protection de Louis et Zélie Martin et de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face. Implorant pour vous l’intercession de la Vierge Marie, je vous accorde, de grand cœur, ainsi qu’à vous, Excellence, et à toutes les personnes présentes, la Bénédiction Apostolique.

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