Pèlerins lors de la marche de la Pentecôte vers Chartres en France – Sous l’inspiration du Saint-Esprit
Le Frankfurter Allgemeine Zeitung a consacré un long reportage avec de belles photos sur le pèlerinage de Chartres. Traduction :
Trois jours de chants, de confessions, de messes – et de douleurs dans les jambes : est-ce ainsi qu’on fait l’expérience de la grâce ? Et pourquoi les jeunes préfèrent-ils prier en latin ? Récit du pèlerinage de la Pentecôte de Paris à Chartres.
Mon couteau suisse reste introuvable. Il est peut-être resté dans la petite chambre que j’ai louée dans le Quartier latin à Paris, ou alors il s’est perdu dans les profondeurs de mon sac à dos déjà bien rempli. Plusieurs fouilles minutieuses dans les poches n’ont rien donné, et pourtant il va bien falloir découper les provisions pour les trois jours à venir. Mais parmi les 19 000 pèlerins auxquels je me joins aujourd’hui, en ce samedi précédant la Pentecôte, quelqu’un aura bien un couteau à me prêter. Il est cinq heures du matin, et il pleut. Pourtant, la place devant la troisième plus grande église de Paris, Saint-Sulpice, est sans doute l’endroit le plus animé de la métropole française à cette heure. Des bus y déposent sans cesse des catholiques, tandis que d’autres fidèles arrivent à pied par les ruelles étroites pour rejoindre le point de départ. Tous ont en tête le même but : la ville de Chartres, située à environ 86 kilomètres à vol d’oiseau, dont la cathédrale Notre-Dame abrite la relique du voile de la Vierge Marie. Le parcours à pied totalise 105 kilomètres.
Pour moi, c’est un premier pèlerinage. Je n’ai renoué avec l’Église que récemment, après m’en être longtemps tenu à distance. Pourquoi avoir choisi précisément celui de Chartres ? Pour une raison particulière : les messes célébrées au cours de ce pèlerinage suivent l’ancien rite, tel qu’il était pratiqué avant la réforme liturgique du concile Vatican II dans les années 1960. Ce qui signifie : les prières sont en latin, récitées principalement par le prêtre ; celui-ci tourne le dos aux fidèles, tourné vers le maître-autel et le tabernacle où sont conservées les hosties consacrées ; et la communion se reçoit à genoux, sur la langue. La « forme extraordinaire du rite romain », ainsi que l’on appelle officiellement l’ancienne messe, laisse peu de place à l’improvisation ou à la personnalité du célébrant — sauf dans l’homélie. Les ornements liturgiques y sont en général plus fastueux, et la messe est accompagnée du chant grégorien, plurimillénaire. Elle me paraît ancrée bien plus profondément dans le spirituel, là où le nouveau rite met davantage l’accent sur la personne humaine. Or ce n’est ni l’homme, ni le monde que je cherche dans l’Église, mais Dieu, à qui le prêtre s’adresse à voix basse pendant le sacrifice eucharistique. Pour moi, la messe ancienne — en raison de la langue latine et de sa durée nettement plus longue — me permet plus aisément de m’abandonner intérieurement à ce qui se joue. Le français de la nouvelle messe, lui, me ramène à chaque mot dans le monde d’ici-bas. Ce qui est étonnant dans ce rite rigide, fixé dans les missels de 1962, c’est qu’il exerce une fascination particulière… sur les jeunes. C’est ce que me confirme Frank, pèlerin né en 1968, venu comme moi d’Allemagne, et qui participe pour la deuxième fois au pèlerinage. « Ce sont mes enfants qui m’y ont conduit », dit-il quand je lui demande pourquoi il marche vers Chartres. Son fils l’accompagne aussi. « Il y a quelque chose à voir », lui ont dit ses enfants lorsqu’ils ont découvert la messe ancienne.
Selon l’association *Notre-Dame de Chrétienté*, qui organise le pèlerinage, l’âge moyen des participants cette année est à peine de 20 ans. De manière générale, le catholicisme semble connaître en France une petite renaissance, notamment parmi les jeunes. Ce printemps, à Pâques, 10 384 adultes s’y sont fait baptiser — soit une hausse de 45 % par rapport à l’an dernier. La moitié d’entre eux avaient entre 18 et 25 ans. Un fidèle d’une paroisse de Francfort, où cette forme de messe est célébrée dans l’église de l’ordre Teutonique, en est convaincu : « Tout cela, c’est grâce à la messe ancienne ! » Ce samedi, je me retrouve donc principalement entouré d’adolescents et de jeunes adultes, dont beaucoup appartiennent à des mouvements scouts catholiques. La majorité de mon groupe est venue en car depuis Wigratzbad, en Allgäu. Nos *chapitres* — c’est ainsi que l’on appelle les groupes d’environ 50 pèlerins — sont dirigés par Alexander et Andreas, deux habitués du pèlerinage vers Chartres depuis plusieurs années. Les nôtres portent les noms de saint Pierre et de Marie — cette dernière étant la sainte patronne officielle de la Bavière. Ces noms sont inscrits sur deux crucifix que nous porterons en tête du groupe pendant trois jours, aux côtés des drapeaux allemand et bavarois.
Dès le départ, nous manquons cependant la première messe, commencée à sept heures à Saint-Sulpice. Le car venu de Wigratzbad est arrivé en retard, et la remise des bagages a pris du temps en raison de l’affluence. « L’an prochain, il faudra faire partir les bus plus tôt », grognent les responsables. Les bagages volumineux et les tentes sont transportés dans des camions qui accompagnent la colonne des pèlerins ; chacun ne porte sur le dos qu’un léger sac pour la journée. Nous arrivons tout juste à temps pour la communion. L’église est trop petite pour accueillir tous les fidèles, aussi la messe est-elle retransmise sur des écrans dans les rues avoisinantes. Des prêtres y distribuent aussi le Corps du Christ, aux fidèles agenouillés à même le sol, qui se protègent de la pluie avec leurs parapluies. Le sol est fait de sable et de gravier, qui s’enfoncent douloureusement dans les genoux pendant la communion — mais chacun endure cette souffrance avec une pieuse dignité.
Peu après la messe, tout le cortège se met lentement en marche. « On démarrera d’ici une heure », nous crie Alexander, qui connaît notre position dans la colonne. Une heure ? En effet : le flot de pèlerins semble ne jamais finir. Ils passent devant nous en chantant, brandissant les drapeaux de différentes régions françaises et de nombreux pays. Alors que nous quittons progressivement la ville, les responsables de groupes entament le chapelet. Les pèlerins les relaient ensuite : tantôt en allemand, tantôt en latin ou en français. J’ai suivi des cours de latin en option au lycée, mais cela ne me vient pas aussi naturellement que chez d’autres du groupe. Pourtant, ici, personne ne trouve étrange de prier dans une langue prétendument morte. Le latin a acquis au fil des siècles une fonction sacrée dans l’Église — précisément parce qu’il n’est plus utilisé ailleurs. Gisela, une pèlerine venue de Bavière, me confie à propos de la liturgie et de l’action de Dieu : « Si tu comprends tout à la messe, alors tu n’as rien compris. » Elle fait le pèlerinage de Chartres chaque année depuis 1998. Je laisse passer entre mes doigts les grains argentés et noirs de mon chapelet, reçu il y a plus de vingt ans pour ma première communion. Grain après grain, pas après pas, je poursuis ma prière, m’enfonçant toujours plus dans les mystères de la vie et de la mort du Christ, que le rosaire nous fait méditer. Sans que je m’en aperçoive, arrive la fin de la prière : « Marie, douce mère de l’Enfant, / Donne à tous ton saint présent. »
Une demi-heure et quelques kilomètres ont déjà passé. Le pèlerinage n’est pas seulement une marche ponctuée de prières et de messes. Pendant le trajet, entre les chapitres, on croise aussi des prêtres en étole violette et en vêtements liturgiques, qui confessent les pèlerins. Tandis que les confessionnaux paraissent parfois vides et tristes dans nos églises modernes, ici, il ne se passe presque aucun moment sans qu’un prêtre ne soit sollicité. « Un pèlerinage sans confession, c’est comme un tir sans explosion », cite Andreas, responsable de chapitre, reprenant les mots d’un aumônier. Jeunes et vieux se pressent autour des prêtres ; certains entretiens, même avec de jeunes enfants, durent parfois une demi-heure. Pour préserver le secret de la confession, les chapitres s’arrêtent à bonne distance. Et il arrive régulièrement que l’on doive s’arrêter, lorsqu’un fidèle s’agenouille au bord de la route pour recevoir l’absolution. Chacun revient dans son chapitre avec le sourire. Les prêtres et les séminaristes qui marchent tout le long du parcours en aube blanche ou en soutane noire appartiennent pour la plupart à la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre. À Wigratzbad se trouve l’un des deux séminaires de cette fraternité, ce qui explique le lien particulier que les membres de mon chapitre entretiennent avec elle. Cette société de droit pontifical a reçu l’autorisation explicite d’utiliser les anciens livres liturgiques pour toutes ses messes et sacrements. Nombre de ces séminaristes semblent avoir moins de trente ans. « Pourquoi remet-on en cause ce qui porte du fruit ? », s’interroge Frank, un pèlerin, qui ne comprend pas pourquoi le pape François a restreint l’usage du rite ancien alors que tant de jeunes y sont attirés. Le pape, décédé le lundi de Pâques, craignait une division croissante dans l’Église, qu’il attribuait notamment à l’attachement de certains catholiques au rite traditionnel. Sur le chemin de Chartres, on entend cependant peu de plaintes concernant la situation actuelle de la messe. Sans doute aussi parce que chacun ici partage les mêmes convictions, et que presque tous connaissent les tensions.
Après plus de onze heures de marche, vers neuf heures du soir, nous arrivons au premier bivouac. Le campement est une mécanique bien rodée, dans laquelle les pèlerins, arrivant peu à peu, se voient attribuer un tas de sacs et une tente. C’est là que se révèle toute l’ampleur de la logistique prise en charge par les 1 300 bénévoles : aucun engorgement ne doit se produire, chacun doit pouvoir accéder au repas, installer son couchage et, pour finir la journée, réciter une prière avec les prêtres. Malgré toutes les prières, les chants et les enseignements des séminaristes pendant la marche, il m’a manqué ce premier jour un certain élan spirituel – celui qui me montrerait pourquoi je me suis lancé dans ce pèlerinage. La messe à Saint-Sulpice aurait sans doute été un bon départ ; il en reste heureusement deux autres à venir. À peine avons-nous récupéré nos bagages qu’une pluie persistante s’abat sur le bivouac. Plus la nuit tombe, plus l’air devient glacial. Des milliers de pèlerins exténués, enveloppés de ponchos et de coupe-vents, essaient de se réchauffer avec une soupe brûlante ; mais à chaque minute, à chaque goutte de pluie, leurs visages se font plus longs. Après avoir installé mon couchage sous la tente, je sors quelques saucisses de ma Bavière natale, soigneusement emballées sous vide, et fouille encore une fois mes sacs. La joie que je ressens en retrouvant mon couteau dans la poche des chaussures de rechange efface d’un coup tous les tracas de la journée.
À cinq heures du matin, chants et annonces au haut-parleur nous réveillent. Il faut faire vite, car aujourd’hui notre groupe est plus en tête de colonne. Départ à six heures. Je suis surpris de constater que toutes les douleurs aux pieds ont disparu après seulement quelques heures de sommeil agité. Ma fatigue s’est transformée en une énergie volontaire qui me pousse à faire mon sac, m’habiller et manger rapidement. C’est dimanche, et l’itinéraire traverse de longues forêts de chênes. Le rythme est bon, et bientôt, nous approchons du point culminant de la journée : la messe de la Pentecôte, célébrée dans un champ près de la petite ville de Rambouillet. Le célébrant est Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire du diocèse d’Astana, au Kazakhstan. Quiconque s’intéresse à la messe traditionnelle tombera tôt ou tard sur son nom : il est l’un des critiques les plus virulents du nouveau rite et du feu pape François. Dans son homélie de ce dimanche de Pentecôte, il qualifie le rite traditionnel de « véritable expression de la piété catholique envers le Saint-Esprit ». L’ordre et la sobriété de cette liturgie, dit-il, permettent aux fidèles de se tourner tout entiers vers Dieu. Pendant la liturgie de la Parole, l’assemblée est encore agitée, certains se lèvent, chuchotent, ou cherchent un prêtre pour se confesser avant la communion – nombreux sont ceux répartis dans le champ. Mais au moment de l’Eucharistie, un silence sacré descend sur la foule. Les fidèles s’agenouillent dans l’herbe humide. Tous les regards sont fixés sur l’autel, où Mgr Schneider consacre les saintes espèces. Au début de la prière eucharistique, il lance : « Sursum corda – Élevons notre cœur. » Et tous de répondre : « Habemus ad Dominum – Nous le tournons vers le Seigneur. » Dans la plupart des messes, cela sonne comme une promesse ; ici, dans ce champ empreint de recueillement, c’est presque une évidence.
Peu après la messe, la marche reprend. L’espérance grandit : ce soir, peut-être, verrons-nous déjà apparaître au loin les flèches de la cathédrale de Chartres. Mais la douleur et la fatigue se font de nouveau sentir, plus violemment que la veille. En fin d’après-midi, une dernière pause est accordée, à sept kilomètres du campement. Je m’allonge un instant dans l’herbe, mais à peine ai-je fermé les yeux que les encadrants appellent déjà à repartir. Dès que je me relève, mes jambes refusent de me porter. Après quelques pas, je dois m’asseoir à nouveau. Gisela applique de nouveaux pansements sur mes pieds, tandis que le flot des pèlerins passe devant nous. Elle m’encourage doucement, puis tente de rejoindre le chapitre. Elle m’impressionne par sa délicatesse et sa foi : elle est sans doute la personne qui m’a le plus marqué au cours de ce pèlerinage. Pour ma part, je ne peux plus qu’avancer à petits pas, m’interrompant sans cesse pour me reposer. Les derniers kilomètres jusqu’au bivouac sont le plus grand effort physique que j’aie jamais accompli. Les chants et les prières me soutiennent. Surtout la mélodie d’un Salve Regina, qui me tire presque des larmes, me redonne un sursaut d’énergie. Lorsque j’arrive à l’entrée du camp, accueilli par une haie d’honneur de scouts et de bénévoles applaudissant et acclamant les pèlerins, je peine à lever le bras pour leur montrer le bracelet qui prouve que je suis inscrit. Ce soir-là, je signale à notre chef de chapitre, Alexander, que je devrai me poser la question le lendemain matin : suis-je capable de continuer, ou dois-je prendre le bus prévu pour les pèlerins blessés ? « Chaque année, on se demande pourquoi on fait ça, » dit Alexander à propos de cette marche. « Mais la récompense, on l’a à Chartres », promet-il. Je m’enroule dans mon sac de couchage, sans me changer, tiraillé entre espoir et renoncement.
À cinq heures du matin, une nouvelle fois, un joyeux « Amis pèlerins, bonjour ! » retentit par haut-parleur dans le camp, où déjà l’agitation recommence. Malgré deux visites aux toilettes surchargées, j’ai plutôt bien dormi cette nuit ; mes forces semblent être revenues. Je change aussi de chaussures, ce qui m’aide énormément. Après deux jours à marcher quarante kilomètres, il n’en reste aujourd’hui plus que vingt-trois. Mais le départ, à sept heures, est pénible : la colonne piétine pendant longtemps. En attendant, les jeunes scouts chantent la comptine de la belle Laurencia, en enchaînant les flexions de genoux. Je demande à Johannes, un des plus âgés, qui accompagne les chants à la guitare, où il trouve la force de revenir chaque année. Il me répond qu’il espère par là obtenir une grâce particulière de la Vierge Marie — et je la lui souhaite aussi, à lui et aux siens, pour cette endurance qui entraîne tout le groupe.
En début d’après-midi, c’est enfin l’instant : les flèches de la cathédrale de Chartres se dessinent à l’horizon. La ville repose dans une cuvette, mais la cathédrale s’élève sur une colline. Pendant des kilomètres, on dirait qu’elle se tient seule, suspendue dans le paysage. Cette vision efface toute fatigue : le rythme du cortège s’accélère, et certains doivent courir pour ne pas se faire distancer. L’entrée dans la ville se fait sous les applaudissements des habitants. Et soudain, nous voilà arrivés : au bout d’une allée ombragée de platanes menant à la vieille ville, barrée de rubans. Une nouvelle fois, certains doivent suivre la messe sur des écrans extérieurs, la cathédrale ne pouvant contenir tous les pèlerins. Mais, debout sous les grands arbres et au pied d’une paroi rocheuse, nous avons presque l’impression d’être dans une église.
Dès que Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres, nous souhaite la bienvenue avant la messe, et proclame que la Vierge Marie elle-même nous accueille et nous protège en ce lundi de Pentecôte, les larmes me montent aux yeux. Elles reviendront encore par vagues — et lorsque le Sanctus s’élève sur la mélodie de la messe grégorienne VIII, je suis submergé. La douleur dans tout mon corps disparaît, balayée par l’un des plus beaux et solennels chants de la liturgie, repris par des milliers de voix autour de moi. Et je comprends pourquoi, avec tous ces autres pèlerins, j’ai poussé mon corps jusqu’à ses limites. Il fallait sans doute cette fatigue extrême pour pouvoir s’abandonner pleinement, à la fin, au mystère de la Pentecôte — celui qui réunit ici, dans une ville de France, des milliers de personnes venues de toutes les langues. Après la messe, la foule se disperse rapidement. Certains se rendent à la cathédrale, d’autres vont récupérer leurs bagages. Pour ma part, je m’arrête un instant devant le voile de la Vierge Marie pour la remercier de m’avoir accompagné, puis je prends moi aussi la direction de la gare. Je ne sens presque plus mes pieds. Mon esprit, lui, baigne dans la gratitude et la paix.
Dans le train en direction de Paris-Montparnasse, parmi les voyageurs ordinaires, on aperçoit encore beaucoup de pèlerins portant drapeaux et crucifix de chapitre. Le voyage se passe dans un grand silence. Mais sur le quai, à Paris, retentit soudain un chant : Laudate Dominum – Louez le Seigneur. La mélodie m’accompagne à travers la vaste gare jusque dans les couloirs du métro parisien. Je prends une ligne qui doit me conduire à l’aéroport. Sur le quai opposé, les chanteurs sont toujours là. Un instant, leurs voix traversent les vitres ouvertes de la rame avant que le tunnel n’engloutisse le train. L’écho de ce chant, encore puissant après trois jours d’épreuve, résonne dans ma mémoire.
Louez le Seigneur.
La tradition polyphonique romaine, un point de référence vers lequel se tourner pour la composition sacrée et liturgique
Léon XIV a reçu la Fondation Bartolucci à l’occasion du cinq centième anniversaire de Palestrina. Il a dit :
[…] Giovanni Pierluigi da Palestrina est, dans l’histoire de l’Église, l’un des compositeurs qui a le plus contribué à la promotion de la musique sacrée, pour « la gloire de Dieu, la sanctification et l’édification des fidèles » (Saint Pie X, Motu proprio Inter plurimas pastoralis officii sollicitudines, 22 novembre 1903, 1), dans le contexte à la fois délicat et passionnant de la Contre-Réforme. Ses compositions, solennelles et austères, inspirées du chant grégorien, unissent étroitement musique et liturgie, « donnant à la prière une expression plus douce et favorisant l’unanimité, et enrichissant les rites sacrés d’une plus grande solennité » (Ecum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, 112).
La polyphonie elle-même, d’ailleurs, est une forme musicale chargée de sens, pour la prière et pour la vie chrétienne. Tout d’abord, en effet, elle s’inspire du texte sacré, qu’elle se propose de « revêtir d’une mélodie appropriée » (Inter sollicitudines, 1) pour mieux atteindre « l’intelligence des fidèles » (ibid.). Il atteint d’ailleurs ce but en confiant les paroles à plusieurs voix, chacune les répétant de manière originale, avec des mouvements mélodiques et harmoniques variés et complémentaires. Enfin, il harmonise le tout grâce à l’habileté avec laquelle le compositeur développe et entrelace les mélodies, en respectant les règles du contrepoint, en les faisant se faire écho les unes aux autres, parfois même en créant des dissonances, qui trouvent ensuite leur résolution dans de nouveaux accords. Cette dynamique d’unité dans la diversité – métaphore de notre cheminement commun de foi sous la conduite de l’Esprit Saint – a pour effet d’aider l’auditeur à entrer toujours plus profondément dans le mystère exprimé par les mots, en y répondant, le cas échéant, par des répons ou des alternatim [alternance de l’orgue avec le chant du chœur].
C’est précisément en raison de cette richesse de formes et de contenus que la tradition polyphonique romaine, en plus de nous avoir légué un immense patrimoine artistique et spirituel, continue d’être aujourd’hui encore, dans le domaine de la musique, un point de référence vers lequel se tourner, avec les adaptations nécessaires, pour la composition sacrée et liturgique, afin que, par le chant, « les fidèles participent pleinement, consciemment et activement à la liturgie » (Sacrosanctum Concilium, 14), avec une profonde implication de la voix, de l’esprit et du cœur. De tout cela, la Missa Papae Marcelli, dans son genre, est un exemple par excellence, tout comme le précieux répertoire de compositions que nous a laissé l’inoubliable cardinal Domenico Bartolucci, illustre compositeur et directeur pendant près de cinquante ans de la Chapelle musicale pontificale « Sixtine ».
Je remercie donc tous ceux qui ont rendu cette rencontre possible : la Fondation Bartolucci, les orateurs, le chœur et vous tous. Je me souviens de vous dans mes prières. Saint Augustin, parlant du chant de l’Alléluia de Pâques, disait : “Chantons-le maintenant, mes frères […]. Comme le chantent les voyageurs, chantez mais marchez […]. Avancez, avancez dans le bien […]. Chantez et marchez ! Ne vous détournez pas de la route, ne regardez pas en arrière, ne vous arrêtez pas” (Sermo 256, 3). Faisons nôtre son invitation, en particulier en ce saint moment de liesse. Ma bénédiction à tous.
Voici cette messe de Palestrina à laquelle le pape a fait référence :
La Cour suprême des Etats-Unis valide une loi qui interdit les traitements « transgenres » pour les mineurs
La Cour suprême des Etats-Unis, par six voix contre trois, valide la loi du Tennessee qui interdit les traitements « transgenres » pour les mineurs. Elle était attaquée comme « discriminatoire ». La Cour suprême souligne que c’est une loi démocratique et qu’il ne lui appartient pas de se prononcer sur la sagesse, l’équité ou la logique du texte.
Cette décision valide par le fait les lois similaires déjà adoptées dans la moitié des Etats. Et elle conforte la politique de Donald Trump qui a interdit le financement fédéral des soi-disant transitions de genre des mineurs.
Fête du Très Saint Sacrement (Fête-Dieu) : “Voici le pain qui est descendu du ciel”
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
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Une grande solennité s’est levée sur le monde : la Fête-Dieu, ainsi l’ont appelée nos pères, vraiment fête de Dieu, mais aussi fête de l’homme, étant la fête du Christ-médiateur présent dans l’Hostie pour donner Dieu à l’homme et l’homme à Dieu. L’union divine est l’aspiration de l’humanité ; à cette aspiration, ici-bas même, Dieu a répondu par une invention du ciel. L’homme célèbre aujourd’hui cette divine merveille. (Dom Prosper Guéranger)
La fête du Très Saint Sacrement date du XIIIe siècle. Dans une vision, la bienheureuse Julienne, prieure du monastère de Mont-Cornillon, près de Liège, apprit que Dieu la chargeait de travailler de tout son pouvoir à l’établissement d’une fête en l’honneur du Saint Sacrement. Le pape Urbain IV la rendit obligatoire pour l’Église entière en 1264 et le pape Jean XXII, en 1318, ordonna de porter l’Eucharistie en procession dans les rues et sur les chemins.
On fait une procession solennelle le jour de la Fête-Dieu pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons de nos villes et de nos villages.
Les processions du Saint Sacrement exposé dans l’ostensoir n’ont pas commencé avant l’institution de la Fête-Dieu. Cependant, avant cette époque, il existait des processions dans lesquelles on transportait le saint Sacrement enfermé dans un tabernacle. Ce n’était pas le Saint Sacrement que l’on voulait spécialement honorer, mais Notre-Seigneur considéré dans quelqu’une des circonstances de sa vie terrestre.
C’est ainsi que, dès le VIIe siècle, dans quelques églises, on portait le Saint- Sacrement à la procession destinée à honorer l’entrée triomphale de Notre-Seigneur à Jérusalem, le jour des Rameaux.
La bulle du Pape Jean XXII, ordonnant « de porter l’Eucharistie en procession clans les rues et les places publiques », fut publiée en 1318 ; mais elle ne faisait sans doute que confirmer une coutume probablement aussi ancienne que la Fête-Dieu (1264).
Aussitôt que ces processions furent instituées, la piété des fidèles s’efforça de leur donner tout l’éclat possible. C’est au milieu des rues et des places richement pavoisées de draperies et de guirlandes, que s’avançait le Saint-Sacrement abrité sous un dais pour en souligner davantage la présence. Il était précédé d’une longue file d’enfants vêtus de blanc, qui balançaient des encensoirs ou jetaient des fleurs, pendant que la foule chantait les bienfaits de l’Eucharistie.
L’office du Très Saint Sacrement, composé par saint Thomas d’Aquin, est une admirable exposition de l’enseignement catholique sur l’Eucharistie.
Les hymnes Sacris solemniis des Matines, Verbum supernum des Laudes, Pange lingua des Vêpres et la prose Lauda Sion, qu’on a appelée le Credo du Saint Sacrement, sont des modèles par leur profondeur de doctrine, leur concision pleine de clarté et leur simplicité majestueuse.
Les mélodies, très belles aussi, existaient déjà avant saint Thomas.
Pour célébrer dignement la Fête-Dieu, les chrétiens contribuent à l’éclat des cérémonies, dans la mesure de leur pouvoir, en ornant les rues qui se trouvent sur le passage du saint Sacrement, assistent à la Messe et à la bénédiction du saint Sacrement, et prennent part à la Procession.
Introït : Cibavit eos
Cette fête comporte, en plus de la messe, la procession solennelle du Saint Sacrement dans les rues, aux chants d’hymnes et de cantiques, qui a valu à la fête son nom populaire de Fête Dieu, car on y adore le pain eucharistique sous l’apparence duquel Dieu se rend actuellement visible à nos yeux. Cette fête a été fixée au jeudi qui suit celle de la Sainte Trinité, en souvenir évidemment du Jeudi Saint et de l’institution du sacrement de l’Eucharistie. Mais en France depuis le concordat de 1801 ce jeudi n’est plus jour férié ni fête d’obligation, et la solennité de la fête a été reportée au dimanche suivant, supplantant ainsi le deuxième dimanche après la Pentecôte. On sait que l’office de cette fête, y compris la messe, a été composé entièrement par saint Thomas d’Aquin. Pour les chants du propre de la messe il a repris à l’Introït et au Graduel des pièces existantes. Les autres, Alléluia, Offertoire, Communion sont nouvelles.
Pour l’Introït saint Thomas d’Aquin a repris celui du Lundi de la Pentecôte, qui nous rappelle que dans les premiers siècles la fête de la Pentecôte était une fête baptismale comme celle de Pâques ; les chants des messes de la semaine de la Pentecôte, comme ceux de la semaine de Pâques, s’adressent tout particulièrement aux nouveaux baptisés, qui sont aussi des premiers communiants. C’est pourquoi il y est question de l’Eucharistie qu’ils ont reçue pour la première fois. Cette nourriture spirituelle est évoquée ici par un verset du psaume 80, invitation à célébrer une grande fête pour remercier le Seigneur de ses bienfaits.
Cibavit eos ex adipe frumenti, et de petra melle saturavit eos.
Il les a nourris de la fleur du froment, et Il les a rassasiés du miel du rocher...
La mélodie est peu développée, tournant simplement autour de quelques notes. Elle est douce et paisible avec seulement un accent plus marqué sur le mot saturavit qui évoque le bonheur d’être rassasié. Cet Introït est accompagné bien entendu du premier verset du psaume 80.
Exsultate Deo adjutori nostro : jubilate Deo Jacob.
Exultez pour Dieu qui est notre secours, poussez des cris de joie pour le Dieu de Jacob.
Graduel : Oculi omnium
Comme l’Introït, ce Graduel de la fête du Saint Sacrement est une pièce ancienne qui a été reprise pour cette messe : le Graduel du vingtième dimanche après la Pentecôte. Le texte est tiré du psaume 144, encore un chant d’action de grâces pour tous les bienfaits dont le Seigneur nous a comblés, et en particulier la nourriture qu’il nous accorde tous les jours, notre pain quotidien où nous voyons aujourd’hui une figure de l’Eucharistie.
Oculi omnium in te sperant, Domine, et tu das illis escam in tempore opportuno. Aperis tu manum tuam, et imples omne animal benedictione.
Les yeux de tous espèrent en vous, Seigneur, et vous leur donnez la nourriture en temps opportun. Vous ouvrez la main et vous comblez tout être vivant de vos bénédictions.
Le mot » animal » en latin désigne toutes les créatures vivantes, et en premier lieu les hommes. La mélodie comme c’est généralement le cas dans les Graduels est faite en grande partie de formules que l’on rencontre dans d’autres pièces, avec de grandes vocalises. C’est en particulier la même qui conclut la première et la deuxième partie. Cette mélodie est ample et enthousiaste avec des montées et des descentes bien équilibrées embrassant toute l’étendue de l’octave.
Alléluia : Caro mea
Le texte de l’Alléluia de la fête du Saint Sacrement est tiré de l’évangile de saint Jean, dans le discours sur le pain de vie.
Caro mea vere est cibus, et sanguis meus vere est potus : qui manducat meam carmen, et bibit meum sanguinem, in me manet, et ego in eo.
Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.
Si ces paroles du Christ scandalisèrent ses auditeurs au point qu’un grand nombre d’entre eux le quittèrent, elles nous sont devenues familières, et se passent de commentaires. La mélodie est celle d’un Alléluia existant auquel les nouvelles paroles ont été adaptées, mais d’une façon assez heureuse. Il y a un contraste entre la mélodie de l’Alléluia, qui se développe plus dans le grave que dans l’aigu, et celle du verset, qui se tient au contraire dans les hauteurs avec des envolées légères et enthousiastes, pour retrouver seulement à la fin la mélodie de l’Alléluia et sa profondeur.
Séquence : Lauda Sion
L’Alléluia de la fête du Saint Sacrement est suivi d’une Séquence, comme à Pâques et à la Pentecôte, mais celle d’aujourd’hui est beaucoup plus longue : c’est le célèbre Lauda Sion. Après une invitation à la louange, saint Thomas d’Aquin y procède à un exposé précis et détaillé de la foi catholique concernant la Sainte Eucharistie, avant de terminer par une invocation au Christ qui se donne à nous en nourriture pour qu’il nous conduise au ciel.
Cette Séquence se compose de vingt-quatre strophes dont les mélodies se répètent deux par deux (avec une exception : sept et huit répètent cinq et six) ; chaque strophe est formée de trois petits vers de huit, huit et sept pieds, mais à la fin elles s’élargissent : à partir de la dix-neuvième, les strophes ont quatre vers, trois de huit et un de sept pieds, et les deux dernières ont même cinq vers, quatre de huit et un de sept pieds. Comme cette pièce est très longue, nous n’en reproduisons pas ici le texte latin, et en donnons seulement la traduction :
Sion, loue ton sauveur, ton chef et ton pasteur par des hymnes et des cantiques.
Ose autant que tu le peux, car il est supérieur à toute louange, et tu ne peux suffire à le louer.
Aujourd’hui est proposé un thème spécial de louange : le pain vivant qui donne la vie.
C’est ce pain qui fût donné sans ambiguïté au groupe des douze frères sur la table de la sainte Cène.
Que ta louange soit pleine, sonore et joyeuse, magnifique jubilation de l’âme.
Voici en effet le jour solennel où nous fêtons la première institution de ce banquet.
Cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle loi met fin à l’ancienne pratique.
Le nouveau succède à l’ancien, la vérité chasse l’ombre, la lumière dissipe la nuit.
Ce que le Christ accomplit à la Cène, il ordonna de le faire en mémoire de Lui.
Instruits par cette institution sacrée, nous consacrons le pain et le vin en hostie pour notre salut.C’est un dogme pour les chrétiens : le pain est changé en chair et le vin en sang.
Ce que tu ne comprends et ne vois pas, une foi vive l’atteste au-delà de l’ordre des choses.
Sous des apparences changées, par des signes seulement et non des réalités, se cachent des choses sublimes.La chair est une nourriture et le sang une boisson, mais le Christ demeure entier sous chaque espèce.
Il n’est ni brisé, ni rompu, ni divisé par celui qui le prend, mais il est reçu tout entier.
Un seul le reçoit, mille le reçoivent, ceux-ci autant que celui-là, et il est absorbé sans être consumé.
Les bons le reçoivent, les méchants le reçoivent, mais quel sort différent ! la vie ou la mort.
La mort pour les méchants, la vie pour les bons : vois les effets opposés d’une même absorption.
Si le sacrement est divisé, n’hésite pas, souviens-toi qu’il se cache autant dans une parcelle que dans la totalité.Aucune division de la chose, seul le signe est rompu : ni la nature ni la grandeur de ce qui est signifié n’est diminué.
Et voici les quatre dernières strophes que l’on chante souvent en dehors de leur contexte au salut du Saint Sacrement :
Voici le pain des Anges devenu la nourriture des voyageurs, vrai pain des fils qui ne doit pas être jeté aux chiens.
Il est désigné en figure lorsque Isaac est immolé, l’agneau pascal sacrifié, la manne donnée à nos pères.
Bon pasteur, pain véritable, Jésus, ayez pitié de nous, nourrissez-nous, protégez-nous, faites nous voir le bien souverain dans la terre des vivants
Vous qui savez et pouvez tout, qui nous nourrissez ici bas, faites-nous là-haut les commensaux, cohéritiers et compagnons des citoyens du ciel.
La mélodie est entièrement syllabique et d’une grande amplitude, montant très haut et descendant très bas mais toujours très affirmative.
Offertoire : Sacerdotes
Pour l’Offertoire de la fête du Saint Sacrement, saint Thomas d’Aquin a choisi un passage du Lévitique, livre de l’Ancien Testament dans lequel Dieu donne des lois très précises et très détaillées au peuple d’Israël ; ce passage concerne la sainteté des prêtres :
Sacerdotes Domini incensum et panes offerunt Deo, et ideo sancti erunt Deo suo et non polluent nomen ejus.
Les prêtres du Seigneur offriront l’encens et les pains à Dieu ; c’est pourquoi ils seront saints pour leur Dieu et ne profaneront pas son nom.
Ce texte nous rappelle qu’en instituant l’Eucharistie, le Christ a également institué le Sacerdoce, et qu’il ne peut y avoir d’Eucharistie sans sacerdoce.
La mélodie comme c’est généralement le cas pour les Offertoires est calme et contemplative, mais en même temps très affirmative. On remarquera les longues tenues sur panem angelorum, les mots même repris par saint Thomas d’Aquin dans la Séquence Lauda Sion.
Communion : Quotiescumque
Pour la Communion de la fête du Saint Sacrement, saint Thomas a choisi un passage de l’Épître de saint Paul aux Corinthiens qui est lue à la messe :
Quotiescumque manducabitis panem hunc et calicem bibetis, mortem Domini annutiabitis donec veniat ; itaque quicumque manducaverit panem vel biberit calicem Domini indigne reus erit corporis et sanguinis Domini.
Toutes les fois que vous mangerez de ce pain et boirez à cette coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne ; c’est pourquoi quiconque mangera de ce pain ou boira à cette coupe sans en être digne sera coupable vis-à-vis du corps et du sang du Seigneur.
Malheureusement, comme à l’Offertoire, la mélodie a été calquée sur celle de la Communion de la Pentecôte, mais elle convient encore moins : la mélodie pleine de mouvement qui traduisait à merveille l’irruption du Saint Esprit dans le Cénacle s’adapte très mal à un texte didactique, et en outre beaucoup plus long.
L’observatoire français du catholicisme
L’Observatoire Français du Catholicisme a pour mission de produire des données fiables, régulières et accessibles sur le catholicisme en France, à destination du grand public comme des responsables religieux et civils.
L’Observatoire Français du Catholicisme est présidé par Ghislain Lafont, ancien Président du Conseil de surveillance du groupe Bayard, et dirigé par Aurélie Pirillo, qui gère les travaux du Groupe d’études sur les chrétiens d’Orient à l’Assemblée nationale. L’OFC est accompagné par des laïcs :
- Samuel Pruvot (Grand Reporter à Famille Chrétienne)
- Elisabeth Geffroy (co-fondatrice du café Dorothy et rédactrice en chef de la revue La Nef)
- Damien Thomas (directeur du pôle Croissance Humaine et Spirituelle du Fonds du Bien Commun)
- Arnaud Bouthéon (co-fondateur du Congrès Mission, d’HolyGames et engagé auprès des Chevaliers de Colomb)
L’OFC mobilisera régulièrement des experts (universitaires, chercheurs, sociologues laïcs et, religieux) pour les associer à ses réflexions et travaux. Il collaborera ponctuellement, selon les besoins des études menées, avec des diocèses, mouvements et associations catholiques, ainsi qu’avec des institutions publiques et privées.
Organisation indépendante, l’OFC agit en collaboration avec la Conférence des Évêques de France, représentée par Monseigneur Bruno Valentin, président de son Conseil pour la Communication.
Sa première étude « Identité, pratiques et perception du catholicisme en France » offre une analyse des évolutions et dynamiques du catholicisme en France.
Les députés britanniques dépénalisent l’avortement sans limite
Les députés britanniques ont très largement adopté hier, par 379 voix contre 137, un amendement qui dépénalise l’avortement sans aucune limite.
La loi actuelle stipule que l’avortement est illégal mais qu’il est dépénalisé jusqu’à la 24e semaine de grossesse. Quand l’amendement sera définitivement voté, cette limitation n’existera plus.
En revanche toute personne qui assiste une femme pour qu’elle recoure à l’avortement « en dehors du cadre juridique actuel » reste passible de poursuites.
La nouvelle disposition ne modifie pas les autres mesures en vigueur, notamment l’obligation d’obtenir l’accord de deux médecins.
La députée travailliste Stella Creasey avait proposé un deuxième amendement destiné à supprimer toutes les clauses relatives à l’avortement de la loi de 1861 et à « consacrer l’accès à l’avortement comme un droit de l’homme ». Il n’a pas été adopté.
L’amendement doit encore terminer son parcours législatif à la Chambre des Communes et à la Chambre des Lords avant d’entrer en vigueur.
L’argent de l’ADMD
Dans une enquête sur l’ADMD, La Vie s’est intéressée à son mode de financement :
Dʼun côté, lʼassociation perçoit les 81630 cotisations de ses membres (26 € pour une adhésion individuelle, 47 € pour un couple, montant pour lequel nʼest délivré aucun reçu fiscal). De lʼautre, elle a créé le fonds de dotation de lʼADMD fin 2011, habilité à recevoir legs, donations et assurances-vie. […] Il ne permet pas de financer le fonctionnement de lʼADMD mais des actions éducatives, dʼinformation, la gestion du fichier des directives anticipées pour laquelle elle a demandé au ministère de la Santé une délégation de service public, restée sans réponse, et sa cellule dʼécoute et dʼaccompagnement téléphonique. Ce système, toutefois, interroge. « Comme pour tout organisme militant, la question posée est celle de savoir si lʼactivité principale de lʼADMD correspond à la notion dʼintérêt général telle quʼelle est définie par le Code général des impôts », rappelle Lionel Devic, avocat spécialisé en fiscalité des associations, anciennement mobilisé contre le mariage pour tous. Il ne suffit pas de le dire pour pouvoir prétendre au titre dʼassociation dʼintérêt général. Il faut sʼinscrire dans un cadre « philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, familial, sportif, culturel, de mise en valeur du patrimoine ou de défense de lʼenvironnement naturel » selon le droit public. Et non pas activiste. Or on constate, à lʼaune des comptes 2023 de lʼADMD, que les charges dʼexploitation (2,4 millions dʼeuros) sont constituées, pour une petite moitié (1,1 million dʼeuros) par les frais de publicité, de relations publiques, de déplacements, missions, réceptions et des frais de communication. Le militantisme reste au cœur de son ADN.
Par ailleurs, ce sont les mêmes personnes qui dirigent lʼADMD et le fonds de dotation pour lʼADMD, ce qui ne semble pas permettre un contrôle transparent du fléchage des montants vers des actions dʼintérêt général. Certains contempteurs dénoncent même une gestion opaque. […] Fin 2024, le fonds de dotation était gratifié de 6,7 millions dʼeuros, plus de 4 millions des fonds provenant de la donation généreuse dʼun certain André Bly en 2015. Habitant de la banlieue sud de Paris, victime du syndrome de Diogène, il nʼétait pas connu de lʼADMD, selon Philippe Lohéac. Il avait laissé un testament olographe à son notaire désignant lʼassociation comme légataire universel de ses nombreux biens. Un bienfaiteur qui permet une sécurité financière totale à lʼassociation.
Qui est ce généreux donateur aujourd’hui décédé ?
Transidentité : un homme peut désormais être une femme sans opération selon la CEDH
Le 12 juin, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu un arrêt considérant la République tchèque coupable de « violation du respect de la vie privée » dans une affaire qui l’opposait à l’un de ses ressortissants se déclarant « non binaire ». Cet homme voulait faire modifier sa carte d’identité. Après un premier refus pour faire apparaitre la mention « neutre », il avait demandé à être reconnu comme une femme.
En 2012, le gouvernement tchèque avait accepté la modification de prénom du requérant. Le rejet de sa demande de changement de sexe sur sa carte d’identité était motivé par le fait qu’il n’avait pas subi d’intervention chirurgicale de « transition de genre ». Une opération qu’il avait refusé de crainte de devenir stérile.
La République tchèque devra verser 2000 euros au plaignant pour couvrir ses frais d’avocat. Lui exigeait 10.000 euros « au titre du préjudice moral subi en raison de souffrances psychologiques prolongées ».
Le gouvernement devra également lui permettre le changement de sexe sur sa carte d’identité, comme « à toutes les personnes qui le demanderaient ».
Alors qu’au mois de mai neuf Etats européens parmi lesquels l’Italie, la Belgique et la République tchèque, protestaient dans une lettre contre une interprétation jugée « extensive » de la Convention européenne des droits de l’homme par la CEDH, et notamment de l’article 8, cette dernière décision réaffirme la jurisprudence de la Cour sur ces sujets.
Nicolas Bauer, docteur en droit et chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice, revient sur le sujet dans Ligne Droite :
Plus de 200 chrétiens ont été tués au Nigéria
Dans la nuit du 13 au 14 juin, un groupe d’assaillants a attaqué le marché de Yelewata, dans l’État de Benue, ciblant des centaines de familles déplacées. Plus de 200 chrétiens ont été tués, dans une violence inimaginable : maisons incendiées, victimes égorgées ou abattues, y compris des enfants et des nourrissons.
Le père Ukuma Jonathan Angbianbee, curé de la paroisse locale, a décrit des scènes terribles, avec des corps calcinés et des familles brisées. De nombreux déplacés ont fui vers d’autres villages où l’Église tente d’apporter secours et réconfort.
Cette attaque s’inscrit dans une vague de violences répétées visant les communautés chrétiennes rurales de Benue. Face à cette tragédie, les responsables ecclésiastiques lancent un appel urgent à la solidarité internationale.
Chartres : un pèlerinage d’amitié surnaturelle…
Retour du quarante troisième pèlerinage à Chartres.
Réflexion d’un pèlerin lorrain :
« Chère jeune pèlerine,
Lorsque tu m’as demandé si je n’étais pas un peu las d’avoir fait autant de pèlerinage de Chartres depuis 35 ans, dont 20 ans chef de chapitre, j’ai un peu bafouillé et donné quelques évènements marquants de ces périodes. Je voudrais ici te répondre plus longuement car j’ai reçu hier la réponse à ta question de la part d’un autre pèlerin.
Il m’a écrit :
« Merci de m’avoir amené à Chartres, ce pèlerinage marque un tournant dans ma vie. »
Tu vois, ce message pourrait à lui seul résumer ce qui fait que je boucle mon sac tous les ans.
Car ce pèlerinage n’est pas une banale randonnée. Il n’est pas non plus tout à fait ce à quoi le raccourcissent certains en l’appelant « pèlerinage de Tradition ». Pour moi c’est plutôt un pèlerinage de Mission.
Chaque année ou presque, j’ai été témoin de choses et d’événements incroyables et qui me dépassent. Je voudrais ici t’en témoigner de quelques-uns.
Mais avant ça, avant l’extraordinaire, je souhaiterais te donner une image forte qui m’a frappé au coeur à la messe de Dimanche midi. J’ai vu un moine fendant la foule, à l’allure antique, comme venu du fond des âges, porter la communion à une jeune fille handicapée accompagnée en fauteuil par ses amis.
C’est là que j’ai eu l’autre réponse plus intime à ta question. Je ne viens pas au Pèlerinage, c’est Dieu qui vient à moi à travers le pèlerinage, malgré ma faiblesse et ma petitesse. Et même, je le crois à cause de celles-ci.
Je reviens au message de mon pèlerin d’hier. Incroyable parcours de ce quinquagénaire débarqué presque par hasard au pèlerinage. Lui dont je ne sais presque rien si ce n’est qu’il avait un sac plus chargé que moi et dont les sanglots en arrivant le soir dans mes bras et lors de sa confession m’ont touché et fait comprendre qu’il vivait ici une étape fondamentale de sa vie.
Ce matin encore, une anecdote me revient par un SMS comme un boomerang du pèlerinage (il faut savoir que le retour de Chartres provoque toujours un petit coup de blues). Ce texto m’annonce que, notamment suite au topo d’un abbé, un chemin vers le baptême vient de s’ouvrir chez un pèlerin inscrit in extremis ! Voici de quoi dissiper mes nuages !
Tu vois ce sont les trois images choc de cette édition 2024 pour moi.
Si je remonte un peu plus loin, je peux te parler de ce jeune homme arrivé un peu comme un ovni dans notre groupe en 2021. C’était une année sous la férule des lois Covid. Notre Dame de Chrétienté avait dû éclater le pèlerinage par régions. C’est-à-dire que chaque région devait faire le pèlerinage dans son secteur géographique. Nous nous sommes retrouvés un samedi matin au fin fond de la Meuse, entre lorrains. Arrive un gaillard, vêtu en civil avec manteau de costume et souliers de ville. Je me disais dans mon for intérieur qu’il allait rencontrer quelques difficultés à marcher. D’origine d’Europe centrale, il avait découvert le pèlerinage par hasard et ne s’était pas trop posé de questions, il avait décidé de nous rejoindre. Scientifique, plutôt intellectuel parlant couramment le français, il a suivi toute la marche, sans vraiment de difficulté mais aussi de façon plutôt discrète et effacée.
Un an plus tard, quelle ne fut pas ma surprise de le voir débarquer dans mon chapitre sur la route de Chartres. C’est là qu’il me demande de prendre la parole pour faire une méditation. Et lui de nous raconter des choses qui avaient contribué à sa vocation très récente et tardive. Résonne en moi encore cette phrase qu’il nous martela plusieurs fois : « Vous ne savez pas pourquoi vous priez ». Il estimait en effet que nos prières lors de la marche en Lorraine avaient certainement contribué à son engagement au séminaire tout récent ! Miraculeux fruit de ces trois jours à travers la campagne du pays de Jeanne d’Arc.
Je me demande parfois quel rôle a joué Chartres dans le parcours des nombreux jeunes garçons et filles, devenu prêtres ou sœurs et qui ont marché avec nous au fil des ans.
Il y a aussi les incroyables ouvriers de la dernière heure. Un matin de samedi de Pentecôte, un homme enivré passe devant Notre-Dame et entreprend l’aumônier général et le fameux Docteur Dor. Quelques temps après, il croise les jeunes de notre chapitre aux alentours du jardin du Luxembourg. Piqué au vif par leurs remarques ironiques, il se met à démarrer avec nous. Passe la pause de midi à laquelle nous le voyons arriver. Étant donné qu’il sortait de boîte de nuit, il n’avait évidemment rien sur lui, pieds nus en baskets sans chapeau, ni veste ni sac. Passe la journée sans que personne ne lui demande rien et que tout le monde lui donne, qui les chaussettes, qui un chapeau, qui un casse-croûte. Passe la nuit, et enfin passent les trois jours. Le matin du troisième jour, nous doublons tous les deux, le fameux Docteur Dor (dont il faut savoir qu’il est aveugle) en devisant sur la Foi. « Tu es là Zacharie ? lui dit-il, j’ai prié pour toi ce week-end ». Je te passe les détails de son incroyable parcours qui a suivi, mais quelques mois après, lors d’un déjeuner au restaurant, Zacharie, musulman, m’annonçait qu’il avait demandé le baptême.
Je pense qu’il y a plus de gens qu’on ne le croit qui rejoignent la colonne en la voyant passer.
Tiens, d’ailleurs, ça nous est arrivé une deuxième fois. Une africaine sortait de la supérette dans la banlieue ouest de Paris que nous traversons chaque année. Plutôt rondouillarde, en sandales avec juste un sac à main, elle me demande : « Où est-ce que vous allez ? – À Chartres ! ».
Elle n’avait pas besoin de beaucoup plus d’explications ! Elle aussi a fait les trois jours. Un matin, je la vois assise devant l’Oratoire du bivouac. Je lui demande naïvement où est-ce qu’elle a dormi. Elle me répond : « Eh bien, ici ! ». Elle m’a donné une bonne leçon sur ce qu’est accepter une certaine rusticité…
Comment oublier aussi le défunt Monsieur Miller ? Ancien du bataillon de Corée. Tu ne dois pas connaître cette époque ou quelques centaines de soldats français sont allés se battre pour aider les peuples d’Asie à lutter contre le communisme. Il est venu au Pèlerinage avec son drapeau et son placard de médaille, en tenue léopard. Il avait déjà un certain âge et le chef de chapitre de l’époque, lui demanda : « Vous n’êtes pas trop fatigué avec tous ces kilomètres ? ». Et lui de répondre du tac au tac : « J’ai fait 100 km en une journée avec les viets au cul en 24 heures dans la jungle. Je peux bien faire 100 km en trois jours pour le bon Dieu ! ». Ce vieux camarade de notre association de Pèlerins de Lorraine repose désormais au cimetière de Domrémy. Tous les ans, nous allons chanter sur sa tombe le chant de la Cavalcade. Parce qu’il n’est pas d’amitié sans mémoire.
Car il faut que tu le saches, il y a tous les marcheurs que tu vois, mais il y a aussi la cohorte du Ciel qui est avec nous. Comment pourrait-il en être autrement ?
Notre ami scout Etienne, fauché en pleine jeunesse dans un accident. Jean-Claude, rustique camarade, discret et attentionné. Et tous les autres.
Le panorama serait incomplet et malhonnête si je ne te parlais pas de mon propre chemin.
J’ai fait mon premier Chartres à l’âge de mes neuf ans. C’était une période plus conflictuelle qu’aujourd’hui encore dans l’Eglise Catholique.
La Messe eut lieu… devant les portes fermées de la Cathédrale.
J’aurais pu perdre la Foi, me révolter, rester dans l’incompréhension ou m’éloigner. Je suis pourtant revenu plus tard sur cette route, et maintenant sans discontinuer depuis 25 ans ou peut-être plus je ne sais pas. Pourquoi cette fidélité ? Je pense que je la dois à mes deux parents. À mon père qui a participé au pèlerinage avant moi. A ma mère qui n’a jamais été du genre à céder face à l’adversité ou à courber l’échine face aux diktats divers et variés.
Bref, cette route a contribué à me maintenir dans le droit chemin dans des périodes où j’aurais pu sombrer dans un nihilisme ou un activisme finalement destructeurs. Je suis persuadé que le pèlerinage m’amène des grâces que parfois je ne sais même pas percevoir.
Et toi mon amie, toi qui m’as demandé si j’avais des témoignages ? En as-tu reçu ?
Je comprends tout à fait que ta génération ait certes, besoin de doctrine, mais qu’elle ait aussi besoin d’exemples de proximité concrets qui te prouvent que la conversion des coeurs est possible. Il est vrai aussi que dans le milieu de la tradition, nous ne sommes pas toujours très doués pour les témoignages publics.
Il y a un autre dernier petit miracle que j’ai vu tous les ans et dont je voudrais te parler.
C’est l’amitié chrétienne.
A chaque fois, l’alchimie de cette amitié fonctionne. C’est comme un ciment à prise rapide. Je vois les gens de notre chapitre échanger, prier ensemble, souffrir parfois, forger une amitié quasi à chaque fois.
Avec les années, je forme des amitiés sincères avec des gens que je ne vois qu’à cette occasion, pour qui je prie au long de l’année et auxquels je pense avec tendresse.
Les écarts d’âges n’y jouent aucun rôle mon amie, toi que j’ose appeler ainsi et qui dois avoir 30 ans de moins que moi.
Voici donc ma vraie réponse à partir de souvenirs glanés dans ma mémoire.
C’est un bouquet de lys enivrant à déposer aux pieds de la Vierge Marie.
Se glisse un dernier événement ce matin.
Après avoir marché tout lundi sous la protection du bienheureux Carlos Acutis, j’apprends ce matin que sa canonisation est validée. Incroyable non ?
Je ne t’ai volontairement pas parlé de tous ces pèlerins qui viennent chargés de mille misères, problèmes, difficultés qu’eux seuls connaissent ou, parfois, qu’ils me partagent ou que je pressens.
N’oublie pas de prier avec moi pour eux comme je prierai pour toi, en toute amitié chrétienne.
A Dieu, va ! A l’an prochain ! »
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Profanation de la collégiale Saint-Quiriace à Provins : Messe de réparation
Suite à notre article le diocèse de Meaux réagit :
Les 14 et 15 juin derniers, la Ville de Provins, située dans le diocèse de Meaux, a célébré la 40e édition des Médiévales, grande fête populaire rassemblant quelque 700 participants costumés au cœur de la cité médiévale. Comme chaque année, la collégiale Saint-Quiriace, édifice emblématique de la Ville et lieu de culte catholique, a été ouverte à l’accueil du public et d’exposants, notamment littéraires.
Cependant, durant cette édition, le caractère sacré de ce lieu dédié à la prière et au recueillement a été gravement bafoué. Des comportements inappropriés, tant de la part de certains visiteurs que d’exposants, ont porté atteinte à la dignité spirituelle de la collégiale, dont le curé est affectataire.
Face à ces actes regrettables, Mgr Jean-Yves Nahmias évêque de Meaux, Mgr Guillaume de Lisle, évêque auxiliaire du diocèse de Meaux, ainsi que l’ensemble des prêtres du pôle missionnaire de Provins et les fidèles catholiques, expriment leur profonde tristesse et leur solidarité fraternelle envers toutes les personnes blessées dans leur foi par ces événements, sur place ou à travers les images diffusées.
En signe de réparation et de prière pour les profanations commises, Mgr de Lisle célèbrera une messe à la collégiale Saint-Quiriace, le dimanche 22 juin à 10h30. Tous ceux qui le souhaitent, croyants ou non, sont invités à y participer ou à s’y unir par la pensée ou la prière.
La collégiale, lieu de foi et d’histoire, mérite d’être respectée dans sa vocation première. Qu’en ce temps d’épreuve, le Seigneur nous accorde la grâce de la paix, du pardon et de la fidélité à l’Évangile.
Le Hellfest c’est vraiment l’enfer
France info a toujours été fan du Hellfest. Mais, c’est fini !
Les viols au Hellfest, France info peut accepter.
Les détournements d’argent, France info peut comprendre.
Mais, inviter un meurtrier homophobe ! C’est non ! Et pourquoi pas célébrer l’enfer au Hellfest pendant qu’on y est ?
Le festival qui s’ouvre jeudi à Clisson accueille cette année le batteur norvégien Bard Eithun, condamné en 1994 à 14 ans de prison pour avoir tué de 37 coups de couteau un homme gay. En 1992, dans le parc olympique de Lillehammer (Norvège), il avait tué Magne Andreassen, un homme gay qui lui aurait fait des avances. Il a été condamné à 14 ans de prison en 1994 pour ce meurtre, mais aussi pour avoir incendié des églises en compagnie du musicien néonazi Varg Vikernes, rappelle Mediapart. Il est sorti de prison en 2003 après avoir purgé sa peine, mais n’a jamais affiché de remords. Depuis, il a poursuivi sa carrière dans le milieu du black metal scandinave.
Sa présence à Clisson provoque la colère des associations LGBTQXYZ. Malgré les critiques, les organisateurs du Hellfest maintiennent l’invitation et le patron du festival, Benjamin Barbaud, reste discret.
D’autres noms au programme de ce Hellfest 2025 font polémique :
- Till Lindemann, le chanteur de Rammstein, groupe germanophone ayant vendu le plus d’albums au monde, est annoncé alors qu’il avait été soupçonné d’avoir agressé sexuellement des fans recrutées via les réseaux sociaux ou dans le public des concerts puis conviées en coulisses. En août 2023, le parquet de Berlin avait classé l’enquête sans suite, parce qu’aucune victime directe ne s’était manifestée.
- Ronnie Radke, leader du groupe américain Falling in Reverse, a notamment été condamné pour coups et blessures aggravés du fait de son rôle dans le meurtre de Michael Cook, un lycéen de 18 ans. En 2014, il a également été rattrapé par la justice pour des violences commises sur son ex-compagne, Sally Watts. Il s’est également démarqué par plusieurs publications et propos homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux.
Propagande gouvernementale pour congeler les ovocytes
Le ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine VAUTRIN a annoncé qu’une trentaine de nouveaux centres pourront congeler des ovocytes en France d’ici à 2027, afin que “chaque personne dispose d’un centre à moins d’une heure de chez elle”. Une quarantaine de centres sont actuellement autorisés à réaliser cette procédure. Pour combattre l’infertilité, Mme VAUTRIN mise également sur “la prévention et l’information”.
“Je souhaite que chaque Français, dans sa 29e année, reçoive un message de l’Assurance maladie sur ces sujets”.
Le gouvernement compte également intégrer le sujet de la santé reproductive au bilan prévention proposé aux 18-25 ans, pour informer sur cette thématique et repérer “un éventuel facteur de risque d’infertilité”, et déployer les plateformes “PREVENIR”, ces structures qui accompagnent les couples ayant des troubles de la fertilité, avec des créations à Rouen, Toulouse et Nantes.
Dans l’instruction Dignitas personae, la Congrégation pour la doctrine de la foi soulignait en 2008 :
20. Dans le but de résoudre les graves problèmes éthiques posés par la cryoconservation d’embryons, on a proposé, dans le cadre des techniques de fécondation in vitro, de congeler les ovocytes. Une fois prélevé un nombre conséquent d’ovocytes en prévision de plusieurs cycles de procréation artificielle, on féconde uniquement ceux qui seront transférés dans l’utérus de la mère ; les autres sont alors congelés pour être éventuellement fécondés et transférés en cas d’insuccès de la première tentative.
Sur ce point, il convient de préciser que la cryoconservation des ovocytes en vue de procéder à une procréation artificielle doit être considérée comme moralement inacceptable.
Le nombre de musulmans dans le monde augmente tandis que le christianisme recule
Selon le Pew Research Center, qui a récemment publié une vaste étude sur l’évolution du paysage religieux entre 2010 et 2020, méta-analyse réalisée sur la base de plus de 2700 études et recensements, la France compte
- 31 millions de chrétiens (-11 points),
- 6 millions de musulmans (+2,5 points)
- 460 000 juifs,
- 28 millions de non-croyants (+8 points).
Pour la première fois en France (comme au Royaume-Uni, en Australie et en Uruguay), le christianisme passe sous la barre des 50 % de la population et “les non-croyants représentent désormais 40 % ou plus de la population”, tandis que les autres croyants (musulmans, hindous, juifs…) pèsent ensemble “11 % ou moins”.
L’étude invoque “deux mécanismes primordiaux” pour expliquer cette évolution : la désaffection religieuse, “principal moteur du déclin de la proportion de chrétiens dans la population mondiale” et l’augmentation démographique.
Ainsi le nombre de musulmans dans le monde augmente “du fait d’une pyramide des âges relativement jeune et d’un taux de natalité relativement élevé”, ajoute cette analyse. Deuxième religion du monde avec 2 milliards de personnes (+347 millions), l’islam a en effet connu “la croissance la plus rapide de la décennie”, représentant 25,6 % de la population mondiale (+1,8 point).
Le christianisme a lui reculé d’autant, quoiqu’il reste la première religion avec 2,3 milliards de personnes (+122 millions), représentant 28,8 % de la population. C’est l’Afrique sub-saharienne (30,7 %), et non plus l’Europe (22,3 %) qui abrite désormais le plus de chrétiens. “De nombreux croyants dans le monde, essentiellement des chrétiens, ‘sortent’ de la religion”, une progression “frappante” pour le Pew Research Center qui évalue les non-croyants à 1,9 milliard de personnes, soit près d’un quart (24,2 %) de la population mondiale.
En dix ans, les Etats-Unis ont vu le nombre de non-croyants augmenter de 97 à 101 millions de personnes. Le monde comptait aussi 1,2 milliard d’hindous, 14,8 millions de juifs et 300 000 bouddhistes en 2020.
La messe traditionnelle au pèlerinage de Chartres : pourquoi ?
Vidéo avec Jean-Pierre Maugendre :
Les mutilations des mineurs s’arrêtent à Los Angeles
Lu sur le blog d’Yves Daoudal :
L’hôpital pour enfants de Los Angeles va fermer le 22 juillet son « Centre de santé et développement de la jeunesse trans », qui faisait « changer de sexe » aux enfants par bloqueurs de puberté et chirurgie mutilatoire.
L’hôpital déclare que cette décision « fait suite à une évaluation juridique et financière approfondie des répercussions de plus en plus graves des récentes mesures administratives et des politiques envisagées ».
En clair : le décret de Donald Trump supprimant le financement fédéral aux institutions faisant des « transitions de genre » sur les mineurs a conduit l’hôpital pour enfants de Los Angeles à supprimer ce « service » très coté par la pourriture idéologique mais désormais économiquement désastreux…
La décision-cadre dépassée et déraisonnable du Défenseur des droits du 16 juin
Communiqué des Juristes pour l’enfance :
Juristes pour l’enfance s’étonne de la publication par le Défenseur des droits le 16 juin 2025 de sa décision-cadre « relative au respect de l’identité de genre des personnes transgenres ». Sur bien des points, cette décision est en décalage complet avec les directives les plus récentes adoptées par des pays pionniers sur le sujet de la prise en compte du questionnement de genre, comme la Grande-Bretagne, la Suède, le Danemark, l’Italie, les Etats-Unis…
La décision du Défenseur des droits apparaît comme dépassée et hors-sol, fruit d’un point de vue trans-affirmatif défendant une idéologie très minoritaire au détriment du bien de toute la société, et en premier lieu de celui des enfants.
Juristes pour l’enfance rappelle tout d’abord que le sexe biologique est une réalité intangible pour toute personne, que le sexe biologique est strictement binaire et qu’il reste inscrit dans chaque cellule de la personne jusqu’à sa mort.
En conséquence, s’il est possible pour une personne de modifier son apparence physique, il n’est jamais possible de modifier son sexe biologique. La modification de la mention du sexe à l’état-civil n’est qu’une fiction juridique, elle ne correspond pas à une réalité des faits car il est impossible de changer de sexe.
S’agissant des mineurs, Juristes pour l’enfance regrette que la décision-cadre du Défenseur des droits n’ait pas tenu compte des études les plus récentes menées par des experts médicaux et scientifiques à travers le monde. Il ressort notamment de ces études que :
- la construction identitaire de l’enfant est un processus long et évolutif, et les difficultés rencontrées par un enfant ou un adolescent vis-à-vis de son sexe biologique sont transitoires pour l’immense majorité d’entre-eux qui souffrent en réalité d’une angoisse de sexuation pubertaire ;
- les mineurs en questionnement de genre doivent en priorité bénéficier d’une prise en charge psychothérapeutique et holistique, qui tient compte de leur état de santé global et de leurs difficultés, qu’elles soient médicales, sociales, familiales etc. ;
- avec une telle prise en charge, les mineurs ne sont pas plus en risque suicidaire ;
- la transition sociale constitue en soi une intervention non neutre, susceptible d’entraîner des conséquences iatrogènes et notamment d’enfermer l’enfant dans une identité de genre qui n’aurait été que transitoire en l’absence de transition sociale ;
- les parcours médicaux de transition devraient être reportés à la majorité, compte-tenu des enjeux de ces parcours pour la santé des mineurs qui y sont soumis ;
- en particulier, les dommages dénoncés par des personnes regrettant le parcours médical subi alors qu’elles étaient mineures, ne peuvent pas être passés sous silence.
Aussi, Juristes pour l’enfance désapprouve
- la recommandation n°6 qui recommande d’ouvrir la possibilité de la modification de la mention du sexe à l’état-civil pour les mineurs non émancipés,
- la recommandation n°16 qui appelle l’établissement d’un protocole national sur les parcours de transition de genre des mineurs,
- les recommandations n°23, 27, 28, 38, 42 qui veulent imposer la transition sociale des mineurs dans tous les établissements scolaires et dans les espaces péri-scolaires, de loisirs, culturels, et dans le cadre des activités sportives,
- la recommandation n°25 qui vise à instaurer une pression sur les parents qui appellent à la prudence leur enfant en questionnement de genre
- les recommandations n°26 et 40 qui abolissent la protection des enfants liée aux espaces d’intimité en disqualifiant le sexe biologique,
- les recommandations n°30 et 41 qui veut imposer un agenda trans-affirmatif en protection de l’enfance et dans le milieu sportif,
Par ailleurs, l’association soutient que l’enfant a droit à un état-civil qui reflète la réalité et non pas le ressenti des adultes ayant présidé à sa conception et à sa naissance. Imposer à un enfant le ressenti de ses parents constitue une forme de violence liée à l’impossibilité pour lui de faire entendre sa voix.
Aussi Juristes pour l’enfance désapprouve la recommandation n°9 qui veut imposer la prise en compte du ressenti dans l’établissement de la filiation d’un enfant né de parents s’identifiant dans un genre différent de leur sexe biologique.
De plus en plus de pays font le choix d’articuler la protection des personnes éprouvant une difficulté insurmontable à accepter leur sexe biologique, avec l’affirmation de la nécessité de conserver la référence au sexe biologique notamment pour l’organisation des règles de vie en société et pour la protection de l’enfant.
Il serait temps que la France se tourne vers l’avenir.
Dernière minute: conférence de l’abbé Guelfucci
Ce soir à 20 heures au Centre Saint-Paul (Paris), sur le thème du divorce.
Une ancienne candidate NUPES à la tête des Scouts et Guides de France
Samedi 14 juin, le Conseil d’Administration des Scouts et Guides de France a élu la nouvelle présidente du mouvement Scouts et Guides de France : Marine Rosset.
En 2022, elle était candidate aux élections législatives au titre de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES). Elle vit une relation homosexuelle et a un enfant dont on ignore si c’est le sien…
Israël-Iran, jusqu’où ?
D’Antoine de Lacoste sur Liberté politique :
Benjamin Netanyahou a finalement frappé l’Iran. L’attaque aérienne fut d’envergure avec plus de 200 avions utilisés en même temps, un chiffre sans doute inédit. Elle fut complétée par des attentats au sol visant notamment des ingénieurs nucléaires. L’Iran a riposté infligeant des dégâts importants à Israël. La situation est explosive.
C’est dans la nuit du 12 au 13 juin qu’Israël a mobilisé une grande partie de ses moyens aériens, aidé peut-être par des avions ravitailleurs américains. Plusieurs responsables iraniens ont été tués. Le mode opératoire et la précision des frappes démontrent, une fois de plus, que l’aviation israélienne est une des meilleurs au monde et que l’appareil sécuritaire iranien est gangrené par le Mossad, le service secret israélien.
La riposte iranienne fut à la mesure de l’attaque. Des drones bien sûr mais aussi des missiles hypersoniques qui ont facilement transpercé le dôme de fer israélien, décidemment bien en dessous de sa réputation.
Les victimes civiles sont importantes dans les deux pays mais il est bien trop tôt pour établir un bilan. Bien entendu, chaque camp crie victoire et menace l’autre d’une destruction totale.
Beaucoup d’observateurs occidentaux annoncent une grande victoire d’Israël et le début de la fin du régime iranien. L’affaire est plus complexe. Si l’attaque de l’Etat hébreu a confirmé que l’Iran n’avait plus de défense aérienne efficace, la riposte perse a montré la vulnérabilité d’Israël face aux missiles hypersoniques que l’Iran a lancés en grand nombre. Combien en a-t-elle ? C’est un secret bien gardé, mais il est probable que ce soit important : la guerre se prépare depuis longtemps. De plus, il semble bien qu’Israël ait gaspillé beaucoup de munitions sur des leurres, et se serait donc fait piéger à son tour.
Pour justifier son attaque, Netanyahou invoque l’imminence de la fabrication de l’arme nucléaire par son ennemi. Rien ne dit que ce soit vrai, et cela fait des années que le feuilleton est soigneusement entretenu.
En réalité, Netanyahou tente de profiter d’une conjoncture géopolitique favorable : après avoir affaibli le Hamas et le Hezbollah libanais, puis aidé à la chute du régime syrien, Israël n’a plus qu’un ennemi puissant dans la région : l’Iran. En l’attaquant, créant ainsi une inévitable escalade, il espère entraîner l’Amérique dans la guerre, ce qui pourrait provoquer la chute du régime des mollahs.
C’est un pari et il est bien risqué. Trump, malgré l’aide américaine constante à Israël, y compris dans les attaques des derniers jours, ne souhaite pas une guerre totale contre l’Iran. De plus il n’aime pas Netanyahou qui a ouvert une boîte de Pandore dangereuse et incertaine, y compris pour Israël.
Antoine de Lacoste
Euthanasie : la France va rejoindre Baal, Moloch, Tezcatlipoca, Viracocha…
D’Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine à propos de la proposition de loi sur l’euthanasie :
Si une telle loi est définitivement adoptée, voilà des enfants, bientôt des jeunes gens et des jeunes filles, des malades, des vieillards qui vont être sacrifiés à la divinité de la Mort. Comme jadis à Baal, à Moloch, à Tezcatlipoca, à Viracocha ou aux vieux dieux mésopotamiens, indiens, chinois, japonais… Cette vieillerie mortifère, c’est ce que Macron appelle « l’humanisme moderne » dont se repaît la République. L’avenir du monde, paraît-il ! L’horizon indépassable de Macron-la-Mort.
Le vice-président du Sénat reçoit un prix maçonnique
Pierre Ouzoulias, sénateur PCF des Hauts-de-Seine et vice-président du Sénat a reçu le Prix du Grand Orient de France 2025, remis par le Grand Maître Nicolas Penin, en raison de son action en faveur de la promotion et la défense de la laïcité.
Remise du Prix du @GODFOfficiel 2025 par le Grand Maître @peninnicolas à messieurs @OuzouliasP (Historien et Vice-Président du Sénat) et Michel Dumont (Président du Cercle Ferdinand Buisson). Un prix honorant leur action en faveur de la promotion et la défense de la laïcité. pic.twitter.com/r5L6f3B4x6
— GODF (Officiel) (@GODFOfficiel) June 16, 2025
La Cour suprême annule la décision qui obligeait les groupes religieux de New York à couvrir les frais d’avortement
Victoire pour les pro-vie : la Cour suprême des Etats-Unis a annulé lundi la décision d’un tribunal de New York qui maintenait l’obligation pour les groupes religieux de couvrir les frais d’avortement.
La Cour suprême des États-Unis s’est rangée lundi du côté des organisations religieuses de l’État de New York qui contestent l’obligation de couverture de l’avortement par l’État, en rejetant la décision d’un tribunal et en lui ordonnant de réexaminer la question à la lumière d’une décision récente qu’elle a rendue en faveur d’organisations caritatives catholiques dans le Wisconsin.
Depuis des années, divers groupes, dont le Becket Fund for Religious Liberty et le diocèse catholique romain d’Albany, contestent la politique du ministère des services financiers de l’État de New York selon laquelle les entités religieuses, y compris les églises, doivent couvrir les avortements dits « médicalement nécessaires » dans le cadre des régimes d’assurance maladie de leurs employés.
En mai dernier, la cour d’appel de New York a rejeté le recours, ce qui a incité les plaignants à faire appel devant la plus haute juridiction du pays.
Dans son ordonnance du 16 juin, la Cour suprême a annoncé sans plus de détails que le précédent « jugement est annulé et que l’affaire est renvoyée à la cour d’appel de New York pour un nouvel examen à la lumière de l’arrêt Catholic Charities Bureau, Inc. v. Wisconsin Labor & Industry Review Comm’n ». Dans cet arrêt, rendu en février dernier, la Cour avait décidé à l’unanimité que Catholic Charities Bureau, une filiale du diocèse de Superior (Wisconsin), n’aurait pas dû se voir refuser une exonération des taxes de l’État et avait reproché à la Cour suprême du Wisconsin d’avoir refusé l’exonération au motif que son travail n’était pas principalement religieux.
Face à la guerre
La dernière conférence des Eveilleurs sur les grands enjeux géopolitiques est désormais en ligne, avec deux vidéos :
1. Charles Millon, ancien ministre de la Défense, ouvre la conférence avec une analyse du rôle diplomatique de la France dans les conflits actuels et de sa place au sein de l’Union Européenne.
2. Un plateau passionnant avec Régis Le Sommier et le Colonel (er) Jacques Hogard, autour de :
- La guerre en Ukraine
- Le conflit Israël-Palestine
- L’influence déclinante de la France en Afrique
- Notre rapport à l’information
Ordinations et nouvelles implantations pour la Communauté Saint-Martin
Le 20 juin, Mgr Matthieu Dupont, évêque de Laval, ordonnera 13 diacres en vue du sacerdoce en la basilique Notre-Dame d’Évron, pour la Communauté Saint-Martin.
Le 21 juin, Mgr Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai, y ordonnera 9 prêtres.
Ces ordinations s’inscrivent dans la continuité de la mission de la Communauté : mettre ses prêtres au service des diocèses, au plus près des besoins pastoraux exprimés par les évêques.
Dès septembre 2025, la Communauté Saint-Martin répondra à l’appel de quatre évêques en France et en Autriche, en envoyant de nouvelles communautés de prêtres dans des territoires à forts enjeux missionnaires, souvent en milieu rural :
- En Lomagne, à Fleurance et Lectoure (diocèse d’Auch)
- À Alès (diocèse de Nîmes)
- À Honfleur (diocèse de Bayeux-Lisieux)
- À Thalgau (diocèse de Salzbourg, Autriche)
Mgr Bertrand Lacombe, évêque d’Auch, souligne :
« La qualité de la formation reçue par les prêtres de la Communauté Saint-Martin, leur jeunesse, leur expérience missionnaire, et leur engagement auprès des jeunes sont de véritables atouts pour les territoires où ils sont envoyés. Leur volonté de collaborer pleinement avec les équipes locales, notamment les membres des EAP, a également été très appréciée. »
À l’occasion de son jubilé des 50 ans en 2026, la Communauté Saint-Martin organise un grand pèlerinage à Tours, les 8, 9 et 10 mai 2026. Ce pèlerinage s’inscrit dans une tradition millénaire et permet de renouer avec la piété populaire en France : pendant des siècles, la basilique Saint-Martin de Tours a accueilli des foules venues vénérer celui que l’on considérait alors comme l’un des plus grands saints d’Occident. Patron de la Communauté, saint Martin continue d’inspirer aujourd’hui par sa figure de prêtre missionnaire, proche des pauvres, évangélisateur infatigable et homme de paix.
Vitraux contemporains de Notre-Dame de Paris : passage en force d’Emmanuel Macron et Mgr Ulrich
À contrecœur, la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture a pris acte, jeudi 12 juin, du remplacement de six vitraux de Viollet-le-Duc par une création contemporaine de Claire Tabouret.
En juillet dernier, cette instance, dont l’avis n’est que consultatif, s’était prononcée à l’unanimité contre ce projet souhaité par Emmanuel Macron et Mgr Ulrich, l’archevêque de Paris. 3,7 millions d’euros, c’est ce que coûte le remplacement des vitraux de six des chapelles de Notre-Dame, pourtant épargnés par l’incendie et en parfait état. Un bel exemple de gaspillage d’argent public, alors que tant de monuments historiques sont en souffrance.
Rappelant son opposition initiale, la commission a préféré se résoudre à cette irréfragable volonté politique et recommander des garanties : elle demande que la réversibilité du projet soit assurée et que les vitraux de Viollet-le-Duc soient restaurés, conservés et exposés au public.
Une pétition a recueilli plus de 285 000 signatures contre ce projet.
La collégiale Saint-Quiriace de Provins profanée par une “fête médiévale”
Lors des 40e médiévales de Provins qui ont eu lieu du 14 au 15 juin, les autorités organisatrices ont transformé la collégiale St Quiriace, à Provins, dans le diocèse de Meaux, en halles.
Le jeune tiktokeur Viens et Vois fait part de cette profanation dans une vidéo :
@.viens_et_vois Et ce n’est pas tout : 💸 À Provins, il faut indirectement payer pour pousser la porte de l’église. La ville facture l’entrée du centre-ville durant la fête médiévale… Ensuite ce n’est pas la première fois que je vois un lieu de culte actif devenir un marché : La cathédrale de Strasbourg abrite carrément une boutique “officielle” dans l’église qui vend … des bracelets d’ énergie. j’espère qu’ils ont cessé depuis mon mail au diocèse. #eglise #chretien #catholique #foi #verset ♬ When I See You – Gabriel Albuquerqüe & Piano House
Les “hommes enceintes” ça ne rapporte pas
Le Planning familial du Nord est en difficulté financière. Pour motiver les éventuels donateurs, le Planning familial rappelle ses missions, parmi lesquelles : “les personnes LGBTQIA+, en particulier les personnes transgenres“…
Pas sûr que cela incite les Français à les soutenir…
Claire Marchand, administratrice du Planning Familial du Nord revient sur les difficultés :
On fonctionne essentiellement grâce à des subventions. Il s’agit souvent de délégations de service public, parfois liées à des projets très ciblés — sur l’égalité femmes-hommes ou les droits des personnes LGBTQIA+ par exemple. La majorité de notre budget repose ainsi sur des appels à projets, qu’il faut remporter à chaque fois. À côté de ça, on a aussi quelques ressources propres, issues par exemple des consultations, de nos différentes interventions auprès de publics variés. Enfin, nous recevons aussi des subventions de fonctionnement, notamment de la ville de Lille, qui nous aide beaucoup. Sauf qu’en réalité, des subventions de fonctionnement, on en a très peu. En 2024, et surtout en 2025, on a subi la mise en place de la prime Ségur. On est évidemment ravis pour nos 35 salariés – soit 17 équivalents temps plein – qui la perçoivent. Mais le souci, c’est que les subventions n’ont pas été réévaluées en conséquence. Quand on fait les comptes, la prime représente 75 000 euros par an. Or, cet argent, on ne l’a pas dans notre trésorerie. Cela pose un vrai problème, déjà cette année, mais aussi pour 2026 et les années suivantes.
Le Planning pourrait être amené à réduire ses jours ou horaires d’ouverture. Voire à fermer.
De jeunes musulmans traduits en justice pour avoir projeté une attaque contre un adolescent surnommé “le chrétien”
Six jeunes, dont deux mineurs, vont être jugés à Paris pour avoir projeté une attaque contre un adolescent surnommé “le chrétien”, en raison de sa religion.
L’affaire débute en juillet 2023 par le contrôle d’un adolescent de 17 ans, au visage dissimulé, devant un magasin en région parisienne. Dans son téléphone, les enquêteurs découvrent un groupe Snapchat baptisé “Ikwan H” (“Frères de l’islam”), dans lequel il exprimait son intention de s’en prendre à un employé du magasin, surnommé “le chrétien”, connu pour ses vidéos liées à la religion catholique.
Le jeune homme, d’origine tchétchène, avait prêté allégeance au groupe État islamique. Selon l’ordonnance de renvoi, il était animé par une “recherche identitaire” et une volonté de “traduire son ancrage idéologique radical dans la réalité”. Il sera jugé à partir du 9 juillet par le tribunal pour enfants, tout comme un autre mineur impliqué dans les échanges.
Initialement poursuivis pour des faits criminels, les chefs d’accusation ont été requalifiés en délits, faute d’armes retrouvées. Ce choix de renvoi devant un tribunal correctionnel a suscité l’opposition de la partie civile.
Le courant « traditionaliste » témoigne, plutôt qu’il ne s’oppose
Dans Le Point, Jean-Yves Camus s’interrogé sur le succès de Notre-Dame de Chrétienté. Extrait :
[…] Le point de vue qui est le mien est celui d’un observateur, de surcroît non-catholique. C’est peut-être cette position de retrait qui me permet de dire que la réunion de tant de personnes, pour la plupart des jeunes, rassemblées sous le slogan de « Pour qu’Il règne, sur la terre comme au ciel », est un signe puissant que le courant « traditionaliste » témoigne, plutôt qu’il ne s’oppose.
Alors qu’il est confronté à des mesures restrictives de plus en plus fréquentes qui limitent l’usage du rite tridentin (pour quel objectif final ? le faire disparaître ?), certes avec des situations différentes selon les diocèses, n’est-il pas paradoxal que certains dans l’Église prennent le risque de se priver des forces vives que constituent les communautés qu’on appelait « Ecclesia Dei », auxquelles Jean-Paul II avait accordé une largesse certaine dans l’usage du rite ancien ?
Quelles sont ces forces vives ? Les enfants et adolescents des écoles catholiques, des mouvements de scoutisme catholique, les fidèles des paroisses, qui étaient à Chartres. Les vocations qui en sortiront. Les familles qui existent ou se constitueront. L’enquête « Identité, pratiques et perception du catholicisme en France », réalisée par l’Ifop pour l’Observatoire français du catholicisme (OFC), montre l’ampleur de la sécularisation de la société française.
Cependant, Jérôme Fourquet ajoute à cette constatation un commentaire qui change tout : le nombre record des baptêmes d’adolescents et d’adultes montre que nous sommes passés
« d’un catholicisme de conformisme social et d’héritage, majoritaire, à un catholicisme qui est minoritaire dans la société française mais qui procède de plus en plus d’une affirmation et d’un choix ».
En raison, précisément, de ce mouvement d’affirmation, est-il possible que l’Église prenne le risque de voir le fossé se creuser entre elle et les adeptes du rite ancien ? Pense-t-elle que ceux-ci finiront par, comme certains le font déjà, passer indifféremment d’un rite à l’autre, selon l’endroit où ils vivent, la disponibilité du rite ancien et la lassitude des restrictions ? Certains se satisferont sans doute du nouveau rite (Novus Ordo) en latin, messe dite le dos au peuple. Pas tous, pas la majorité.
Le risque est donc qu’en multipliant les restrictions au rite ancien, un fossé se creuse entre l’Église et des fidèles dynamiques, nombreux, qui se sentent brimés. Les organisateurs du pèlerinage de Chartres le réaffirment dans leur manifeste :
« Oui, nous recevons intégralement le concile Vatican II et le magistère récent de l’Église, nous l’étudions dans nos livrets de formations, nous l’interprétons, selon le voeu de Benoît XVI, à la lumière de la Tradition. »
Mais ils ajoutent :
« Nous savons que l’Église ne peut modifier, au nom du progrès ou de l’adaptation au monde, la doctrine de Jésus sur les points aussi essentiels que la théologie de la messe, la doctrine du sacerdoce, l’indissolubilité du mariage ou la morale catholique. »
Doctrinalement, les « traditionalistes » sont donc pleinement dans l’Église, mais il existe des attitudes qu’ils ne veulent pas avaliser. Ils les nomment : le relativisme doctrinal et le progressisme moral.
Qu’ils incarnent une sensibilité propre est une évidence, mais c’est le relativisme doctrinal qui est une erreur et ce que dit le pape sur les questions morales est-il, au fond, si éloigné de leur position ? Ce fossé qui peut s’agrandir au sein du monde catholique, il est sans doute temps, puisqu’un nouveau pape a été élu, de l’éviter par un dialogue sans faux-semblant et un statut clair, au sein de l’Église, pour les communautés traditionnelles.