Une proximité religieuse ?
Dans son discours sur l’UE prononcé à l’Elysée le 27 septembre 2017, Emmanuel Macron pose la question suivante : « [les pays européens] Peuvent-ils relever seuls chacun des défis du monde ? » Et y apporte la réponse suivante « La seule voie qui assure notre avenir, c’est une Europe souveraine, unie et démocratique. »
Un argument souvent cité par les pros UE pour justifier le besoin de cette entité extra-étatique est la masse de population pour peser sur l’échiquier mondial. Ainsi, la totalité des dirigeants favorable à l’UE nous explique que la France seule, ou l’Allemagne seule, ne sont pas en mesure de rivaliser sur les marchés mondiaux eu égard une taille critique trop faible. De facto, la seule solution viable est de se regrouper en appliquant le célèbre dicton qui veut que l’union fait la force.
Mais cette doctrine a du plomb dans l’aile et nous en avons un exemple flagrant ces derniers jours dans le cadre de la négociation du conflit Russie / Otan-Ukraine. En effet, la Russie qui revendique une population de « seulement » 140 millions d’habitants, face aux 450 millions de l’Union Européenne, traite d’égale à égale avec la première puissance mondiale que sont les USA. Et l’UE, avec pourtant une population totale supérieure à celle des USA est mise sur le banc de touche ! A telle enseigne que le président français court après les USA, et se fend même d’un twitte le 16 février pour expliquer qu’il s’est entretenu avec le prince d’Arabie Saoudite ! La belle affaire, puisqu’en définitive il n’a pu infléchir la décision quant à la non-participation de l’UE.
Même d’un point de vue économique, la Russie est parvenue à acquérir en quelques décennies une souveraineté presque totale, lui permettant de résister sans problème à des variations de marché ou à des sanctions. Malgré sa population trois fois inférieure à l’UE, elle est devenue un acteur économique majeur sur les marchés mondiaux principalement dans le cadre des Brics, ayant même réussi le tout de force d’imposer d’autres monnaies d’échange que le dollar. Selon la banque mondiale, en décembre 2023 la balance commerciale de la Russie est de + 11Md$, là où la France sur la même période a une balance de -7Md$.
Alors, comment expliquer que la doctrine de masse critique tant vantée par les thuriféraires de l’UE ne soit pas dans les faits gage de puissance au sein du monde ?
Au début de la guerre de Cent Ans, au milieu du XIVe siècle, nombre de Français parmi les élites, comme la faculté théologique de Paris, prennent fait et cause pour les Anglais. En effet, ces derniers ont des dirigeants majoritairement issus de la noblesse française (Guillaume Duc de Normandie), et surtout sont chrétiens… Dit autrement, même sang et même religion. Il faudra attendre un siècle, pour que, par une intercession divine, une petite Jeanne remette les choses dans l’ordre et redonne la couronne de France à l’héritier des Lys. C’est à cette époque que naîtra le sentiment nationaliste d’appartenance, qui viendra mettre dans l’équation sang et religion, la notion de culture, de frontière et de langue.
Or, il s’avère que ce que ne voient pas les responsables de l’UE, c’est que le rapprochement USA Russie est certes porté par des considérations géopolitiques et économiques, mais aussi par une proximité religieuse. Les orthodoxes sont des chrétiens, ils font même preuve d’une tradition bien plus solide que d’autres obédiences. Et cela parle à des personnalités comme Trump, Vance ou encore la majeure partie du Congrès américain. L’administration US est engagée dans une lutte contre le wokisme, qui, en plus d’être un principe de décadence de l’humanité, s’avère être profondément anticlérical. La Russie mène le même combat au nom des mêmes valeurs. Or, l’UE, où l’on trouve nombre de francs-maçons et d’anticléricaux primaires, va dans le sens contraire et ne cesse de promouvoir un agenda woke et islamiste.
Pour ces raisons, dont le pilier central est la religion chrétienne, les USA écarteront autant que possible l’UE de l’équation. Jusqu’à la chute de cette institution qui s’est construite au cours du temps sur du sable.
La France seule peut, à l’image de la Russie, ou encore à l’image de son passée, beaucoup sur le plan international. Nous sommes historiquement une terre d’ingénieurs, de diplomates et de guerriers (la France est le pays qui a le plus de victoire militaire au monde). Et notre culture chrétienne est un atout majeur. Mais, faudrait-il encore pour redonner une place importante à notre nation que nous gouvernants croient en la France. Or ce n’est pas le cas !
Que Dieu bénisse la France.
Jacques Laurentie
Auteur de :
Un autre son de cloche, éditions Téqui
Face aux Miracles, éditions Téqui
Climat de Peur, éditions du Bien communCet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Contemplez l’invisible avec Augustin Frison-Roche aux Bernardins jusqu’au 26 février
De Cyril Farret d’Astiès pour Le Salon beige :
L’art sacré est exsangue, comme le reste. Comme le reste cependant, il existe des bourgeons pleins de sève, quelques fleurs et des vieux chênes plantés profonds.
Augustin Frison-Roche qui expose aux Bernardins n’est pas un bourgeon ; sa main, son œil, sont déjà bien trop accomplis. Ce n’est pas non plus une fleur ; voilà plusieurs années qu’il enchante nos regards et, à contempler son œuvre, on sent bien qu’il n’est pas prêt de faner tant les thèmes et les inspirations qui l’animent sont aussi vastes et anciens que l’est notre civilisation. Ce n’est pas non plus un vieux chêne car, si ses racines sont incontestablement plantées profond, il est encore bien jeune et n’a probablement pas fini de croître pour nous émerveiller.
Augustin Frison-Roche utilise la matière, affronte les grandes planches de bois et les grandes toiles, le granite ou le calcaire et use avec munificence l’or à la mixtion pour nous montrer le Ciel ; voilà qui aurait plu à Henri Charlier qui disait « le joli n’est qu’agrément des sens, la beauté va à l’esprit. L’art doit suggérer de l’esprit avec de la matière. »
Parlant bien de ce qu’il fait admirablement, la mélancolie de son regard profond n’est-elle pas reflet de ce que nous cherchons tous un peu vainement ici-bas mais que l’art sacré nous fait entrevoir ?
De son exposition aux Bernardins, disons notre profonde admiration en particulier pour sa majestueuse et très douce Assomption qui rejoindra bientôt la cathédrale éponyme de Cambrai. Ah ! comme on perçoit la dévotion filiale de l’artiste dans cette composition pure et céleste… Et comme on voudrait être mécène !
Dernier fait notable, Augustin Frison-Roche nous réconcilie avec les Bernardins, « un lieu de dialogue ouvert à tous », institution souvent cuistre et mondaine contre laquelle je peste suffisamment, ce n’est pas rien non plus…
Voilà donc une bien belle idée de visite pour tous ceux qui passeraient par Paris dans les prochains jours. Exposition – Epiphanies – du 9 janvier au 26 février 2025 – Collège des Bernardins – 10h/18h – Entrée Libre
Cyril Farret d’Astiès
Après un avortement elle est amputée des 4 membres
L’affaire remonte à juillet 2011. Priscilla Dray, 36 ans, mère de trois enfants, dont un de quatre mois, se rend au CHU de Bordeaux pour subir un avortement. La jeune femme s’est retrouvée amputée de ses quatre membres.
Le CHU et deux médecins de l’hôpital comparaissent ce lundi 17 février devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Le procès doit déterminer si une faute médicale a été commise…
L’Agence française de développement : notre USAID à nous…
Sur CNews, ce lundi 17 février, le député Reconquête Sarah Knafo a pointé certains projets à l’international financés par l’argent public via l’Agence française de développement (AFD). Parmi ceux-ci, plusieurs ont lieu en Chine, pays aidé par la France à hauteur de 130 millions d’euros par an.
Vous voulez savoir comment votre argent sert à aider Gaza, la Chine, l’Albanie, la Jordanie, l’Afrique du Sud ?
Écoutez. ⤵️ pic.twitter.com/KRHeWl2liH
— Sarah Knafo (@knafo_sarah) February 17, 2025
Elle a mentionné quelques projets :
- « la restauration écologique du district de Pingnan, province du Fujian », pour « améliorer l’environnement écologique et le cadre de vie des habitants du district du Pingnan en ramenant la nature et la biodiversité dans la ville ». Coût de l’opération : 40 millions d’euros par an jusqu’en 2042.
- protéger la « source du fleuve Qianjiang et du développement urbain durable de Kaihua » afin de créer « une synergie entre le parc national de Qianjianyuan et la ville de Kaihua, fondée sur l’excellence environnementale ». Le tout pour 65 millions d’euros, sous forme de prêt.
- « institutionnaliser en Jordanie et mettre à l’échelle la budgétisation sensible au genre » pour 151 millions d’euros de 2022 à 2025.
- l’Albanie, via « un programme de renforcement de l’égalité de genre dans l’accès aux opportunités économiques » à hauteur de 51 millions d’euros – de 2021 à 2033.
- 44 millions d’euros envoyés par la France pour la « sécurisation hydrique et alimentaire à Gaza » en demandant « qui peut nous promettre à l’Agence française de développement que cet argent n’est pas intercepté par le Hamas ? ».
L’administration Biden a dépensé 100 millions de dollars pour promouvoir la diversité et l’antiracisme dans les écoles
Le ministère américain de la justice (DOJ) a consacré plus de 100 millions de dollars à des programmes de gauche sur la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI), la « justice réparatrice » et l’« apprentissage socio-émotionnel » pendant la présidence de Joe Biden, a révélé le groupe de surveillance des droits des parents Parents Defending Education (PDE).
Le site web du groupe détaille les 102 subventions distinctes, qui ont été accordées à 946 écoles primaires et secondaires dans 36 États différents, et qui ont toutes servi à promouvoir des idées de gauche sur la race, la justice et la sexualité.
Parmi les exemples, citons
- une subvention de 2 millions de dollars au département de l’éducation du Minnesota pour « créer des environnements d’apprentissage sûrs où les pratiques d’antiracisme et d’anti-oppression sont intégrées » (termes qui, dans le langage moderne de gauche, ne désignent pas simplement l’enseignement de l’égalité raciale, mais poussent les récits selon lesquels l’Amérique et ses institutions sont systémiquement racistes) ;
- près de 1. 8 millions de dollars à Penn State pour « l’équité dans la prévention de la violence pour les communautés historiquement mal desservies, marginalisées, affectées par l’inégalité et touchées de manière disproportionnée par le crime, la violence et la victimisation (les personnes de couleur, les femmes, les personnes handicapées et la communauté LGBTQIA+) » ;
- 1 million de dollars pour du matériel dans le Jurupa Valley Unified School District « sur les questions LGBTQIA+ alignées sur SB 857 [un projet de loi créant un “groupe de travail consultatif LGBTQ+”], la santé mentale/comportementale, la prévention de l’utilisation de substances et/ou la médiation des conflits. »
L’endoctrinement des enfants avec une idéologie de gauche sur la race, la sexualité et d’autres points de l’ordre du jour de la gauche est depuis longtemps une préoccupation majeure dans les écoles publiques américaines, qu’il s’agisse des bibliothèques, de la politique en matière d’athlétisme et de toilettes, des événements de drague, du matériel scolaire ou même de la « transition » sociale d’enfants en difficulté sans l’avis de leurs parents. De nombreuses écoles se sont également montrées hostiles aux droits et à l’emploi des enseignants qui refusent d’adhérer à ces programmes, quel que soit le traitement qu’ils réservent aux élèves souffrant de troubles du genre ou les rapports qu’ils entretiennent avec eux.
Le Pentagone a accordé 9 millions de dollars à Reuters pour un programme appelé « tromperie sociale à grande échelle ».
Le gouvernement fédéral a accordé plus de 100 millions de dollars de contrats à l’agence de presse Reuters, qui se dit « indépendante ». L’un de ces contrats relève de l’appellation « tromperie sociale à grande échelle ».
Reuters was paid millions of dollars by the US government for “large scale social deception”.
That is literally what it says on the purchase order! They’re a total scam.
Just wow. https://t.co/GGxoVQSwN8
— Elon Musk (@elonmusk) February 13, 2025
Elon Musk a partagé une capture d’écran de USAspending.gov montrant que le ministère de la Défense avait effectivement attribué un contrat à Thomson Reuters Special Services LLC, la société mère du groupe de médias Reuters, pour un projet intitulé « active social engineering defense » (ASED) et « large scale social deception » (tromperie sociale à grande échelle).
Il est étonnant de constater que, malgré les millions qu’elle reçoit en contrats gouvernementaux, Reuters prétend être un organe d’information « indépendant » et « apatride ». C’est ce que l’on peut lire sur son site web :
L’indépendance est l’essence même de notre réputation d’organe de presse mondial « apatride » et un élément fondamental de la confiance qui nous permet de rendre compte de manière impartiale de tous les aspects d’un conflit ou d’un différend. Elle est cruciale pour notre capacité à rendre compte des entreprises, des institutions et des individus sur les marchés financiers, dont beaucoup sont également nos clients, sans autre considération que l’exactitude, l’équilibre et la vérité. Notre indépendance découle non seulement de la structure de Reuters, mais aussi de notre devoir en tant que journalistes d’éviter les conflits d’intérêts ou les situations qui pourraient donner lieu à la perception d’un conflit.
L’USAID a versé 472 millions de dollars à un groupe de censure des médias soutenu par Soros
Les révélations s’enchaînent sur l’USAID.
Selon un récent rapport de Wikileaks, la très controversée Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a alloué plus de 472 millions de dollars à un média international à but non lucratif qui promeut des récits de gauche et soutient la censure de ce que l’on appelle la « désinformation ».
Le réseau Internews décrit sa mission comme étant de fournir à chacun « des nouvelles et des informations fiables pour prendre des décisions éclairées », en « formant des journalistes et des militants des droits numériques, en faisant progresser la liberté sur Internet et en offrant une expertise commerciale pour aider les entreprises de médias à devenir financièrement viables ». Elle se targue d’avoir des bureaux dans 30 pays et de soutenir les médias « indépendants » dans plus de 100 pays.
En 2014, NewsBusters a rapporté qu’Internews avait été « fondée par un manifestant anti-guerre qui se décrit comme marxiste » et qu’elle tirait la majeure partie de ses revenus de subventions gouvernementales par le biais de programmes tels que l’USAID, bien que le financier de gauche George Soros lui ait également fait don de millions de dollars.
Le 7 février, Wikileaks a rapporté qu’Internews avait reçu 472,6 millions de dollars de l’USAID en 2023, produisant cette année-là « 4 799 heures d’émissions touchant jusqu’à 778 millions de personnes » par le biais de 4 291 médias différents, ainsi que la formation de plus de 9 000 journalistes.
Lors d’une table ronde du Forum économique mondial (WEF) à Davos, en Suisse, la présidente-directrice générale d’Internews, Jeanne Bourgault, a déclaré que la « désinformation sexiste » était « l’un des types les plus terrifiants » de « désinformation » en ligne, que les plateformes avaient la responsabilité de contrôler par la « modération du contenu » et que les annonceurs avaient l’obligation de faire pression sur les plateformes pour qu’elles limitent cette désinformation au nom de l’« aide à la démocratie ».
Mme Bourgault a exprimé des sentiments similaires à Davos l’année suivante, affirmant que « la désinformation rapporte de l’argent et nous devons suivre cet argent et travailler avec, en particulier, l’industrie mondiale de la publicité ». Elle a préconisé l’établissement de « listes d’exclusion ou d’inclusion pour essayer de concentrer l’argent de la publicité sur » ce qu’elle a appelé « les bonnes nouvelles et les bonnes informations ».
L’AGRIF fête ses 40 ans au Palais du Luxembourg
A l’occasion de ses 40 ans, l’AGRIF organise un colloque au Sénat, sous la présidence du sénateur Stéphane Ravier :
Garcia Moreno (1821-1875) ou de l’importance des bonnes institutions
Depuis l’arrivée de la Révolution et la chute des monarchies chrétiennes, les catholiques cherchent désespérément un régime politique qui leur convienne. Sans pouvoir l’expliquer, il semble qu’ils aient décidé eux aussi de tourner le dos à l’expérience. Voguant vers l’utopie, ils scrutent l’histoire à la recherche d’un régime catholique. Qu’importe sa durée, son échec, son établissement. Il a existé, voilà tout. Ils nous présentent parfois l’un de ces rares régimes dont aucun n’a pu dépasser la cinquantaine, et tout frémissant d’admiration nous assènent : « voilà la civilisation chrétienne ! »
Dernièrement, c’est le modèle de Garcia Moreno, « président martyr de l’Équateur », qui nous est proposé. Or, la politique chrétienne de son gouvernement ne reposait sur aucune institution, mais sur les vertus d’un seul homme, qui ne fit d’ailleurs rien pour changer cela.
Finalement, combien est-il illogique de présenter un système naissant, tel l’Équateur du XIXe siècle, comme un symbole de restauration chrétienne ? N’est-ce pas faire table rase de quinze siècles d’expérience ? L’histoire ne nous apprend-elle pas en effet qu’il existe un régime qui, mieux que tout autre, apprend à servir ? Un régime chrétien qui, dans son histoire, incita la maison de Montmorency à donner 11 maréchaux à la France, qui incita 35 Choiseul, 25 Colbert, 22 Menou à mourir au combat, et qui incita la famille de Phélypeaux à fournir en moins de deux siècles dix ministres et secrétaires d’État ?
Garcia Moreno (1821-1875) ou l’inexpérience politique – YouTube
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Le pape hospitalisé
Le Bureau de presse du Vatican donne des nouvelles de la santé du Souverain pontife, toujours hospitalisé à la polyclinique Gemelli.
La dernière communication, dans la journée de lundi, sans être inquiétante, n’est pas vraiment rassurante :
« Les résultats des examens effectués ces derniers jours et aujourd’hui ont révélé une infection polymicrobienne des voies respiratoires qui a nécessité une nouvelle modification du traitement ».
« Tous les examens effectués jusqu’à présent indiquent un tableau clinique complexe qui nécessitera une hospitalisation appropriée ».
e communiqué précise que François, âgé de 88 ans, reste « sous contrôle hospitalier », a expliqué Matteo Bruni, en répondant aux questions des journalistes, et il a ajouté qu’il n’y a actuellement aucune prévision de sortie de l’hôpital. Enfin le Pape continue à être soumis à la règle de « repos absolu » établie par les médecins.
Pour l’heure, l’audience générale de mercredi prochain, le 19 février, est annulée.
Plaidoyer pour la peine de mort
Un article intéressant du général (2S) Henri Roure sur un sujet délicat et important:
Lorsque j’ai lu « le dernier jour d’un condamné », je me souviens avoir été ému. Hugo savait présenter ses idées avec la puissance d’un style inimitable. Quand j’ai lu « La ligne verte » j’ai été troublé par l’exécution de l’innocent John Coffey. Stephen King militait lui aussi contre la peine de mort. J’ai écouté les arguments de Robert Badinter et de quelques autres qui ont abouti à la suppression de cette sanction de notre droit pénal par la loi du 9 octobre 1981. Aucun ne m’a converti et mon émotion face aux récits bien présentés sur des cas exceptionnels pour convaincre de la nécessité de cette abolition se sont vite estompés face aux abominations que la France subit depuis de trop nombreuses années.
Les arguments avancés demeurent identiques. Ils sont simples à percevoir. Un pays civilisé ne peut pratiquer ce supplice. Le doute peut toujours subsister sur la culpabilité. L’amendement d’un assassin est toujours possible. Un moment de folie ne préjuge pas du caractère. La peine de mort n’est pas dissuasive. L’humanisme repose sur le respect de la vie…
Dans un de mes billets j’avais déjà évoqué ce sujet et manifesté mon incompréhension, ce qui m’avait valu, en retour, un message d’insultes d’un de mes correspondants, sans nul doute très ancré dans son idéologie. Un sectaire probablement. Il n’admettait pas que je ne glorifie pas Badinter. J’écrivais, alors, que nos politiques se montraient incohérents. Ils légiféraient sur l’avortement, puis l’introduisaient dans la constitution. Notre loi fondamentale, chargée pourtant de protéger et de structurer la Nation, prévoyait ainsi d’arrêter la vie. Nos législateurs poursuivant sur leur erre, envisageaient le suicide assisté, notamment pour les personnes handicapées et souffrantes. Ils ne prévoyaient que sous la pression, d’évoquer les soins palliatifs. Certains, parmi les plus médiatisés, sans le moindre sens moral et récusant le simple fait que le vieillissement les atteindrait eux aussi, proposaient même l’euthanasie pour équilibrer le régime des retraites! J’ignore s’ils ont des parents âgés et des grands-parents…
Toutefois, unanimement, ces mandatés du peuple refusaient l’exécution des pires criminels. Je voyais là une contradiction fondamentale; quelque chose d’illogique. Notre société tuait des innocents, achevait ses Anciens et ses malades, et protégeait les violeurs, les égorgeurs, les semeurs de malheur, les trafiquants de drogues et les terroristes surtout musulmans. Les faits sont indubitables, nous subissons, sous de fallacieux prétextes, une inversion des valeurs sur lesquelles repose la civilisation.
Dans un tel environnement idéologique, il n’est d’ailleurs nullement étonnant que les jeunes couples ne fassent plus d’enfants et que notre société souffre de l’ensauvagement de groupes qui lui sont hostiles et étrangers. Eux n’hésitent pas à tuer.
Ce rejet de la sanction ultime, s’inscrit dans une continuité idéologique. Il se trouve en absolue conformité avec l’engagement partisan d’une partie de l’autorité judiciaire, mais aussi avec le déversement de repentance et de culpabilisation, avec la condamnation de l’histoire, le déni du patriotisme et de la nation. S’ajoutent, comme justification à cet abandon de ce marqueur de la force de l’État, le souhait de fondre la France dans une masse européenne soumise et l’obéissance à des règles supranationales, y compris dans le domaine du Droit de la personne. Tant que nous accepterons cette dépendance, il sera impossible de revenir sur ces règles. et de légiférer selon les intérêts de la France.
Tout cela est, en vérité, complété par le laisser-faire migratoire, rendant craintifs nos gouvernants. C’est aussi une conséquence du renoncement à l’affirmation de l’identité du pays, à l’indigence éducationnelle et à la faiblesse morale voire intellectuelle de ceux qui nous dirigent. L’ensemble participe à ce mouvement de décadence que les Français ressentent. Deux mots peuvent résumer cette situation créée par nos politiques et intellectuels: lâcheté et trahison du peuple français.
Face aux horreurs que la France a subies et qu’elle subit toujours que valent ces arguments autant lénifiants que malhonnêtes?
Se réfugier derrière une philosophie mettant en avant l’humain est une absurdité face au déversement d’inhumanité que nous connaissons. Comment peut-on accepter de banalement condamner à une peine de prison aussi longue soit-elle, éventuellement assortie de l’incompressibilité, les plus odieux et dangereux criminels?Quelques-uns, parmi les plus sauvages, bénéficieront de l’excuse de minorité alors que leur dérive mentale est bien établie. Nous savons que le système offre des réductions de peine et qu’une fois libérés, ces barbares souvent récidiveront et constitueront toujours une menace. Comment peut-on admettre que les chefs des mafias de la drogue, semeurs de morts lentes ou violentes, ou les terroristes notamment islamistes, continuent à diriger leurs ténébreux réseaux à partir des centres pénitentiaires? aucune réforme du système aussi sophistiquée soit-elle, ne les empêchera de poursuivre leur existence criminelle. Certains iront même, très provisoirement, dans des établissements psychiatriques. Ils auront su influencer des médecins inaptes, malgré leur formation, à comprendre les ressorts de cultures étrangères et, en particulier, les fondements profondément violents d’une religion si éloignée de notre civilisation. Ou encore ils regarderont l’infime perspective d’évolution positive d’un criminel et le mettront en établissement de soin pour une période menant inéluctablement à son retour dans la société.
Comment peut-on oser imposer aux contribuables de loger, blanchir, nourrir, distraire et soigner ces rebuts de l’humanité et laisser persister de telles menaces sur leur vie? En substance le contribuable paie pour continuer à être en danger…
Louise, petite fille innocente a été poignardée par un garçon incontrôlé tout comme Philippine. Nicolas, Thomas, Killian…Inutile d’énumérer tous les morts que ces tueurs ont pu faire soit par rage, soit par mépris de la vie des autres, soit encore par idéologie religieuse. Ce serait trop long. Nous gardons en tête tous les attentats et les atrocités que notre peuple a subis. Ceux de ces tueurs qui ne sont pas morts à la suite de leur crime dans une action policière légitime, vivront et passeront quelques années en prison où ils bénéficieront d’un environnement protecteur. Ils sauront en profiter.
Le rétablissement de la peine de mort serait à même de grandement rassurer une population victime d’une insécurité qui croît en parallèle avec un déferlement migratoire, encouragé par la béance de nos frontières. Je rappelle que, selon un sondage de 2024, 55% des Français tous bords confondus et près de 80% des électeurs de Droite y sont favorables. Ils sont sans nul doute plus nombreux aujourd’hui. Si nous croyons ce qui est constant dans les constitutions de nos républiques, le peuple est souverain. Il doit être servi et obéi. L’adage ancien dit bien vox populi, vox Dei. Alors que la voix du peuple, qui serait celle de Dieu, s’applique .
Mais au delà de la protection qu’elle offrirait, une telle décision prouverait, aux yeux de tous,la volonté des autorités nationales, jusqu’ici flageolante, de rétablir la puissance d’un État aujourd’hui dépendant, outragé et ridiculisé. En outre elle rappellerait à l’autorité judiciaire la gradation des culpabilités et la nécessaire correspondance des peines à la nature des fautes et des crimes.
Il s’agirait ainsi de contribuer à la restauration de la sécurité de notre société et au retour du respect dû à l’État qui, je le rappelle, n’est que l’expression administrative et organisée de la France.
Le bon bilan de Meloni en Italie
Conflits dresse un rapide bilan des deux années de pouvoir de Meloni et en Italie. Extraits :
L’Italie a réduit son déficit public de 7,2% à 3,8% du PIB entre 2023 et 2024 et compte le ramener à 3,3 % du PIB en 2025, en réduisant la dépense publique et la cession de participation de l’État dans certaines grandes entreprises. En 2024, la dette est passée sous le niveau de 3 000 milliards d’euros. […]
Les montants de l’allocation unique ont été augmentés, avec des allocations pour les familles avec au moins trois enfants et un mois supplémentaire de congé parental payé à 80 % au lieu de 60 %. La mesure de cette année prévoit une prime de 1 000 euros pour les nouveau-nés pour les familles avec ISEE jusqu’à 40 000 euros. La gestation pour autrui (GPA), mieux connue sous le nom de maternité de substitution, est devenue un crime universel en Italie.
Les questions d’immigration ont sans aucun doute été un sujet clé de l’agenda politique du gouvernement Meloni.
Entre 2023 et 2024, une quarantaine de décrets gouvernementaux ont été publiés sur le sujet. De plus, il n’y a pas eu de sommet européen au cours duquel Giorgia Meloni n’a pas annoncé à l’avance qu’elle voulait parler de débarquement et de mesures de dissuasion. En outre, ce n’est pas seulement en Italie et pas seulement aujourd’hui que l’immigration et l’asile sont devenus des questions politiques saillantes, indépendamment de la consistance réelle des phénomènes. Et surtout, la défense affichée des frontières et l’hostilité envers ceux qui arrivent du Sud du monde ont ravivé le débat identitaire des forces politiques et des gouvernements souverainistes. Il suffit de penser à la campagne électorale de Donald Trump et à sa promesse de mettre en œuvre la plus grande expulsion de l’histoire, aux dépens des 11 millions d’immigrés illégaux vivant aux États-Unis, souvent depuis de nombreuses années.
Pour réduire les débarquements, le gouvernement a intensifié ses efforts pour externaliser les frontières. Les voyages répétés en Tunisie, ainsi que le refinancement des accords avec les Libyens, ont produit des résultats tangibles.
Selon les données fournies par le ministère de l’Intérieur, en 2022, les débarquements ont été de 105 131 ; en 2023 ils ont augmenté à 157 651 ; en 2024, les débarquements ont été de 66 317, soit une baisse de -57,9% par rapport à 2023 et de -36,9% par rapport à 2022.
Les migrants actuellement hébergés sur le territoire sont au nombre de 139 141, répartis en zones chaudes (0,3%), centres d’accueil (72,6%) et centres SAI (27,1%). Giorgia Meloni a également construit un centre de rétention en Albanie. Un dispositif qu’elle espère généraliser afin de mieux gérer le problème migratoire. […]
Fin de vie : vers deux textes avec une discussion commune
Il y aura bien deux textes sur la fin de vie, “avec deux votes distincts mais une discussion commune, c’est une proposition du président du Sénat Gérard LARCHER”, a précisé vendredi le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement Patrick MIGNOLA, dessinant une position de compromis entre celle du Premier ministre François BAYROU, qui souhaitait deux textes, l’un sur les soins palliatifs et l’autre sur l’euthanasie, et celle du ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine VAUTRIN, qui souhaitait que les deux sujets continuent d’être traités au sein d’un seul et même texte.
Les déclarations de Mgr Molinas lors des voeux du clergé de Toulon à Mgr Rey
Nous avions relayé, voici quelques semaines, un texte de Jean-Pierre Maugendre sur le départ de Mgr Rey. Dans ce texte, il était prêté à Mgr Molinas, ancien vicaire général et ancien directeur du séminaire du diocèse, des propos assez lestes. Depuis, Jean-Pierre Maugendre a corrigé ainsi:
Mgr Molinas avait noté dans un langage plus châtié que ce qui m’avait été rapporté dans un premier temps : « Nous ne sommes pas des enfants ni des canards sauvages nés de la dernière couvée. Nous sommes des hommes et de surcroît des prêtres (…) Il nous arrive d’aller nous promener dans nos villes, dans nos villages ou encore dans nos campagnes. Il arrive aussi que, ce faisant, nous mettions malheureusement le pied dans une…crotte ! Alors, que faire ? Continuer de marcher au risque d’être incommodé par la mauvaise odeur jusqu’au bout du chemin et de disperser la crotte tout au long de la route ? Non ! Il vaut mieux s’arrêter, nettoyer son pied aussi bien que possible et ensuite seulement reprendre sa marche. Je pense que c’est aujourd’hui une nécessité pour notre diocèse. »
A la demande de Mgr Molinas, je suis heureux de publier le texte complet de l’intervention qu’il avait faite à l’occasion des voeux du clergé à Mgr Rey, le 7 janvier 2025 (ce texte comprend plusieurs séquences successives, indiquées par les “m’adressant” ou “me tournant” qui sont naturellement de Mgr Molinas lui-même).
Guillaume de Thieulloy
M’adressant à l’ensemble de l’assemblée :
Vous savez qu’il m’est difficile de ne pas faire allusion, d’une manière ou d’une autre, à mon pays natal, l’Algérie. Aujourd’hui encore vous allez devoir supporter que je vous en parle. Tant pis pour ceux que ça dérangerait. (Rires dans l’assemblée).
Il y a peu, je me suis rendu compte que, plus ou moins consciemment, durant des années après le début de notre exode, je m’interdisais d’être heureux… Pourtant la France, notre mère-patrie comme nous l’appelions, est un beau pays. J’étais souvent séduit par ses paysages, ses villes, ses villages… mais alors même que j’étais sur le point de succomber à son charme, j’avais un mouvement de rejet. L’émigré que j’étais ne pouvait se permettre d’être heureux parce qu’il avait perdu son pays.
Les choses ont commencé à changer avec mon entrée au séminaire. Grâce à l’Eglise et entrainé par la vocation au sacerdoce auquel je me sentais appelé, je commençais à prendre racines. Cet enracinement ne fit plus aucun doute lorsque nommé curé de Barjols dès ma sortie du séminaire, je me retrouvais pasteur d’une petite portion du peuple de Dieu dans ce diocèse. Oui, désormais je me sentais provençal et… Pied-Noir toujours, bien sûr ! (Rires dans l’assemblée)
Il était donc possible de devenir, d’être prêtre provençal sans renier ses origines. En quoi donc l’accueil de vocations ou de prêtres étrangers au diocèse serait nocif ou dangereux ?
On a prétendu que les prêtres de ce diocèse étaient divisés. C’est faux ! Je revois tous ces rassemblements de prêtres œuvrant dans notre diocèse, les journées de formation, la marche annuelle des prêtres initiée par notre évêque Mgr Rey, les pèlerinages des prêtres selon les tranches d’âges et ces rassemblements occasionnés par les ordinations où tous les prêtres quelle que fut leur origine, leur spiritualité ou leur communauté se retrouvaient dans une joie fraternelle fruit de leur sacerdoce commun.
Que nous est-il arrivé ?
Recteur du séminaire j’ai eu à accueillir une première visite fraternelle. Mgr Aveline archevêque de Marseille et Métropolitain de la Province apostolique Provence-Corse-Côte d’Azur resta 24 heures dans notre séminaire. Au terme de sa visite il manifesta oralement sa satisfaction, même si quelques points devaient être repris. Nous eûmes ensuite la visite de Mgr Bataille accompagné du Frère Narcisse, dominicain. Ils sont restés parmi nous une semaine. Là encore les conclusions étaient positives, le frère Narcisse relevant dans son rapport écrit « l’excellence de l’enseignement donné à La Castille ».
Alors quoi ? Pourquoi nous enlève-t-on notre évêque ?
Nous ne sommes pas des enfants ni des canards sauvages nés de la dernière couvée. Nous sommes des hommes et de surcroît des prêtres.
M’adressant à l’ensemble de l’assistance : « Vous me connaissez, vous savez que j’ai un langage direct et imagé ».
Puis, me tournant vers Mgr Touvet : « Monseigneur, en conclusion de votre propos tout à l’heure, vous avez dit : « Maintenant l’Eglise reprend la route. » Oui, bien sûr, et c’est heureux. Mais, peut-être faut-il tenir compte, tout de même, de ce que nous avons vécu ces trois dernières années. Il m’est venu à l’esprit une sorte de métaphore. Il nous arrive d’aller nous promener dans nos villes, dans nos villages ou encore dans nos campagnes. Il arrive aussi que, ce faisant, nous mettions malencontreusement le pied dans… une crotte ! Alors, que faire ? Continuer de marcher au risque d’être incommodé par la mauvaise odeur jusqu’au bout du chemin, et de disperser la crotte tout au long de la route ? Non ! Il vaut mieux s’arrêter, nettoyer son pied aussi bien que possible et, ensuite seulement, reprendre sa marche. Je pense que c’est aujourd’hui une nécessité pour notre diocèse.
M’adressant toujours à Mgr Touvet : « Mgr, lors d’un entretien que vous m’aviez accordé peu de temps après votre arrivée dans notre diocèse, je vous ai dit que je vous serai loyal. Je tiendrai ma promesse, dans le vrai sens du terme. Et je ferai tout mon possible pour vous aider dans l’accomplissement de votre mission. »
Puis, me tournant vers Mgr Rey : « Monseigneur, nous sommes tristes de vous voir partir dans de telles conditions. Durant 16 ans j’ai œuvré à vos côtés comme vicaire général. Je vous remercie pour l’évêque que vous avez été à la tête du diocèse de Fréjus-Toulon. »
Mgr Jean-Yves MOLINAS
Prélat d’honneur de sa sainteté le Pape
Vicaire général émérite
Doyen du Chapitre cathédral
Le Sacre royal français, par le Pr. Franck Bouscau
Les chevaliers de Notre-Dame, observance des Saints Cœurs de Jésus et Marie, lancent sur leur chaîne une nouvelle émission quadrimestrielle.
Cette série d’émissions, intitulée « Chroniques & Critique », se fixe pour objectif de contribuer à une forme de reconquête politique, à travers l’étude de grands courants et idées politiques, analyses d’actualités et conseils de lecture.
Le premier numéro de cette émission, animée par le Pr. Franck Bouscau, porte sur le sacre royal français :
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Sainte Marie Madeleine, gloire de la Provence
De Marion Duvauchel pour Le Salon beige :
En 2017, les éditions Grégoriennes ont publié un ouvrage, aux illustrations superbes (et adroitement commentées), consacré à sainte Marie-Madeleine. Il se présente en deux volets : la première partie, du bibliste Jean-François Froger, développe les « implications théologiques et anthropologiques figurées dans la personne et les actes de Marie de Magdala » ; la seconde expose les fruits historiques de la présence de la sainte en Provence. Jean-Michel Sanchez y déroule un parcours de l’histoire cultuelle, décrit l’enracinement du christianisme dans la Gaule comme la dévotion qui n’a cessé de grandir à travers les siècles pour celle qu’il appelle sobrement « la gloire de la Provence ». On ne saurait mieux formuler.
Ceux que passionnent les faits, les dates, les évènements, les aléas du culte et les vicissitudes des reliques, le poids des grands de ce monde dans l’inscription de la sainte dans « ce coin enchanté »iront d’emblée au chapitre VIII qui ouvre cette seconde partie. Ils y trouveront l’exposé précis, circonstancié et exhaustif (pour autant qu’on puisse en juger) de ce que nous savons sur la sainte venue de Judée, comme aussi ces choses miraculeuses que les poètes de Provence racontaient encore il n’y a pas si longtemps :
« que Jésus toucha du doigt son front,
Ce dont les faux docteurs lui voulaient faire affront ;
Ce front touché du doigt porte encore une marque (Jean Aicard, la SainteBaume).
Cette marque, on l’a appelée le « noli me tangere », et au cours des siècles, avec les vols successifs, le dépeçage et la destruction de la relique, il a fini par disparaître.
Le culte de Marie-Madeleine, autrement dit sa mémoire, a cependant traversé les siècles : malgré le danger musulman, malgré la violence révolutionnaire – celle de Marat le sombre qui dispersa ses reliques ; malgré (pire encore peut-être) l’implacable rationalisme qui prétendit éradiquer les traditions provençales qui maintenaient le souvenir de ces évangélisateurs venus d’Orient, avec dans leur chair et dans leur cœur, au plus profond de leur conscience et de leur expérience, le souvenir de Jésus. Et son Amour.
La critique historique a fini par imposer l’idée que sous l’image de Marie-Madeleine, il y a trois femmes.
J.F. Froger pose d’emblée son choix de n’en voir qu’une seule. Sa méthode vise à comprendre la signification des textes par la critique interne, (en choisissant la version araméenne orientale des évangiles : la Pshitta) avec pour postulat que ces textes ne deviennent intelligibles qu’avec l’unité d’une seule personne : Marie de Béthanie. Le bibliste s’appuie au long de sa démonstration sur ceux qui l’ont précédé dans la compréhension de cette femme « si discrètement présente sur le chemin de Jésus, d’abord anonyme, puis nommée mais méconnue, et réhabilitée ». Nous trouvons là, avec une exégèse nouvelle, tout un trésor de citations et de références : du cardinal Bérulle, de saint Augustin, de saint Grégoire, pour n’en citer que quelques-uns.
Sept chapitres pour « entourer » le mystère d’une vie qui s’ouvre dans le moment où une prostituée vient publiquement rendre hommage à Celui qui lui a remis son péché, et lui couvrir les pieds de parfum et de larmes avant de les essuyer de ses cheveux :
Habille-toi de lin, Vénus, voici le Christ
Deviens la Madeleine, et laisse en toi descendre,
Mélancoliquement, sa grâce et son esprit,
Humble, ternis tes pieds dans de la cendre (Emile Verhaerent).
Une femme, prostituée notoire, riche et belle, entre un jour là où elle sait que se trouve Jésus, attablé chez des connaissances. Elle donne l’exemple de la déchéance à « l’état pur », « le fond luxurieux de toute l’humanité qui s’exprime là avec toute la force d’une ardeur sans raison, d’une passion sans justification » (p. 17). Marie Madeleine est la figure d’une corruption propre à toute l’humanité. Mais elle a rencontré Jésus, « un homme qui ne porte pas sur elle un regard, même furtif, de désir luxurieux », elle a croisé son regard (qui est l’ultime toucher) un « inoubliable abime de pureté ». De ce premier échange va surgir en retour un autre abîme d’amour et de gratitude dont les larmes sont le signe.
Comment dès lors, peut-on douter de l’unité de cette femme, et que Marie sœur de Marthe, réhabilitée et relevée, « convertie », est bien la même femme que la prostituée aux pieds de Jésus. Il faut oublier le poncif de l’active et de la contemplative. Martha, il est vrai, reçoit Jésus dans sa maison, elle doit organiser et diriger l’accueil de l’hôte de marque qu’Il est. La maison est une figure de l’intérieur, Martha reçoit Jésus dans son « intérieur ». Marie écoute la parole vivante, celle qu’elle a été rendue apte à recevoir dans « l’intérieur de l’intérieur », dans la nuit de sa conscience revisitée. De même rappelle le bibliste, on reçoit le pauvre dans sa maison. Et on reçoit Jésus dans les profondeurs de la vie secrète, cette vie qui a connu les premières purifications de l’intelligence.
Chacune des apparitions de Marie Madeleine dans les textes, chacun des actes relatés, sont autant d’occasion de révélation par Jésus : par une parabole (la première onction, lorsqu’elle entre pour pleurer aux pieds de Jésus) ; par un silence (celui du Crucifié qui ne laisse tomber de ses lèvres aucune parole pour la femme qui se tient là) ; par le refus apparemment incompréhensible (ne me touche pas).
C’est par cet interdit, dit le bibliste, que Jésus enseigne « une chose cachée depuis la fondation du monde, à savoir la réalité du corps spirituel » (p. 51). Entre la vision et l’audition, se dit toute une transformation. Celle qui permet à la jeune femme de reconnaître la nature du corps de Jésus : un corps ressuscité.
Marie-Madeleine est la grande figure de la révélation du corps ressuscité : elle « est au cœur de la transformation entre le dépouillement mortel et le corps nouveau du Ressuscité, que les quarante jours vont expliciter aux disciples (p.53). Si elle ne peut avoir un contact avec le corps ressuscité, c’est qu’ « il faut une capacité nouvelle qui ne relève pas du souvenir, d la mémoire de l’expérience nouvelle », mais « d’un acte de foi où l’intelligence devient le toucher de la réalité invisible ». Et la femme qui accourt au tombeau n’en est pas encore capable.
La vocation de celle qui a vu le Seigneur est unique ; son rôle ressemble à celui de ces deux anges du tombeau : l’un à la tête et l’autre aux pieds de l’endroit où Jésus a été déposé. Elle est la messagère unique du travail à faire par les apôtres : annoncer la Résurrection. Autrement dit, faire comprendre un « mouvement par lequel on passe de l’invisible divin au visible humain, puis du visible humain à l’invisible et visible divins ». Jésus ressuscité est à la fois visible et invisible car il est présence de signe. « Qui me voit, voit le Père ». L’Impure relevée de son péché, la femme qu’il a rachetée et arrachée à la fosse, nous conduit vers la contemplation des différents états du Verbe divin. Quatre états d’un corps unique dont le symbole des apôtres décrit le cheminement. Le chemin de révélation se clôt dans le moment où Jésus établit Marie Madeleine comme Femme pure, comme figure même dans la nature humaine, de ce pôle capable de recevoir l’inspiration » : « ce qu’elle doit à son tour révéler aux apôtres » et qui fait d’elle « l’apôtre des apôtres ».
Malgré la rage anti-chrétienne à travers les siècles, malgré Marat le sombre, rien ne peut effacer la lumière des trente années de contemplation, de pénitence et d’extase de cette sainte que la grâce a élevée à la même dignité que celle de la sainte Vierge. L’une née et demeurée pure, l’autre relevée par un acte divin par lequel elle a entrevu le Dieu de Miséricorde. La Grâce mais aussi une longue ascèse.
Nous autres, gens de la Provence, qui vivons sur ce « coin enchanté » réputé pour sa beauté et pour la lumière qui inonde ses champs de lavande, ses genêts, ses grands platanes et ses garrigues, ses paysages de vigne, d’olivier et de figuiers, caractéristiques du pourtour méditerranéen, nous autres, quand nous avons un peu lu, nous n’avons pas oublié l’antique unité de cette mare nostrum, fracturée sans retour par les hommes de Mahomet. Cette mer d’où sont venues ces disciples de Jésus pour évangéliser la Gaule. Même quand nous n’avons pas l’accent de Panisse ou de Marius, nous ouvrons le livre de souvenirs de Marcel Pagnol dans les collines du Garlaban et nous lisons et relisons avec délice « le plus grand rêveur de tous les temps » (selon Gaston Bachelard) : Henri Bosco. Nous les lisons et nous savons pourquoi la lumière de la Provence est une lumière unique au monde. C’est parce que la terre même de la Provence a gardé le souvenir des larmes que la sainte a versées dans sa « baume », parce que le ciel se souvient encore de ses extases, que la lumière qui tombe sur cette terre de cailloux et de fenouil fait surgir, mêlé au chant de la terre et au crissement des cigales, dans la nuit étoilée des profondeurs de notre conscience, le murmure de l’inoubliable Messagère :
« Habille-toi de lin et de bonté profonde,
Voici venir le Dieu de la douceur unique ».
Ce que le cœur des poètes sait d’intuition profonde, d’intuition sûre, nous pouvons le redécouvrir dans une autre lumière, celle de l’exégèse et de l’interprétation des textes, dans les sept premiers chapitres de ce livre des éditions Grégoriennes dans lequel nous est livré le suprême et sublime mystère de la sainteté de Madeleine, dont les trente années de pénitence sont le signe, trente ans de purifications drastiques de l’intelligence.
Trente ans pour « tisser en elle-même le corps du Ressuscité, par la pénitence pour elle, mais aussi pour tous les membres du corps du Christ ».
Texte intégral du discours de JD Vance à Munich
Retranscris en français sur le site Chrétiens dans la cité. Extrait :
Malheureusement, quand je regarde l’Europe aujourd’hui, je ne vois pas toujours très bien ce qui est arrivé à certains des vainqueurs de la guerre froide. Je regarde Bruxelles, où les commissaires européens avertissent les citoyens qu’ils ont l’intention de fermer les réseaux sociaux en cas de troubles civils dès qu’ils repèrent ce qu’ils considèrent comme étant, je cite, « du contenu haineux ». Je regarde mon propre pays, où la police a mené des descentes contre des citoyens soupçonnés d’avoir publié des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre, je cite, de « la lutte contre la misogynie sur Internet, une journée d’action ».
Je pense à la Suède, où le gouvernement a condamné il y a deux semaines un militant chrétien pour avoir participé à l’autodafé de Corans qui a entraîné le meurtre de son ami. Comme l’a fait remarquer de manière effrayante le juge dans son cas, les lois suédoises censées protéger la liberté d’expression ne donnent pas, en réalité, et je cite, « carte blanche pour faire ou dire n’importe quoi sans risquer d’offenser le groupe qui professe cette croyance ».
Et ce qui m’inquiète le plus, c’est peut-être le cas de nos chers amis du Royaume-Uni, où le recul des droits de conscience a mis en péril les libertés fondamentales des Britanniques religieux en particulier. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique a accusé Adam Smith-Connor, un physiothérapeute de 51 ans et ancien combattant de l’armée, du crime odieux d’avoir prié en silence pendant trois minutes à 50 mètres d’une clinique d’avortement.
Il n’a pas gêné personne, n’a pas interagi avec qui que ce soit, il a simplement prié en silence. Après que les forces de l’ordre britannique l’ont repéré et lui ont demandé pourquoi il priait, Adam a simplement répondu que c’était au nom de son fils à naître que lui et son ancienne petite amie avaient avorté des années auparavant.
Les policiers n’ont pas bougé. Adam a été reconnu coupable d’avoir enfreint la nouvelle loi gouvernementale sur les zones tampons, qui criminalise la prière silencieuse et d’autres actions susceptibles d’influencer la décision d’une personne à moins de 200 mètres d’un centre d’avortement. Il a été condamné à payer des milliers de livres sterling de frais de justice au ministère public.
J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’un coup de chance, d’un exemple unique et fou d’une loi mal rédigée adoptée contre une seule personne.
Mais non, en octobre dernier, il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à distribuer des lettres aux citoyens dont les maisons se trouvent dans des zones d’accès dites sûres, les avertissant que même une prière privée dans leur propre maison peut être considérée comme une infraction à la loi. Naturellement, le gouvernement a exhorté les lecteurs à signaler tout concitoyen soupçonné d’avoir commis un délit de pensée. En Grande-Bretagne et dans toute l’Europe, je crains que la liberté d’expression ne soit en recul.
La censure aux États-Unis
Et dans l’intérêt de la comédie, mes amis, mais aussi dans l’intérêt de la vérité, je dois admettre que parfois les voix les plus fortes en faveur de la censure ne viennent pas d’Europe, mais de mon propre pays, où le gouvernement précédent a menacé et intimidé les sociétés de médias sociaux pour qu’elles censurent ce qu’on appelle la désinformation. La désinformation, comme par exemple l’idée que le coronavirus avait probablement fuité d’un laboratoire en Chine, a poussé notre propre gouvernement à encourager les entreprises privées à faire taire les personnes qui osaient dire ce qui s’est avéré être une vérité évidente.
Je ne viens donc pas ici aujourd’hui avec une simple observation, mais avec une proposition. Tout comme l’administration Biden semblait désespérée de faire taire les gens qui s’exprimaient, l’administration Trump fera exactement le contraire, et j’espère que nous pourrons travailler ensemble sur ce sujet. À Washington, un nouveau shérif est en poste et, sous la direction de Donald Trump, nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, mais nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique, que vous soyez d’accord ou non.
L’embryon ce bouc émissaire de la société postmoderne
Tribune d’Antoine Chataignon dans Valeurs Actuelles à l’occasion des 50 ans de la loi Veil :
Sans être lecteur de René Girard, on connaît les grandes lignes de sa thèse : minées par le désir mimétique, toutes les sociétés ont réalisé leur unité en sacrifiant un innocent, le bouc émissaire, qui, chargé de toutes leurs fautes, restaurait ainsi l’unité. En endossant les péchés du monde, le Christ a mis fin à ce mécanisme.
Or, l’Occident est entré dans une société postchrétienne où, par définition, l’influence du christianisme est de moins en moins prégnante. Si Girard a raison, on peut donc s’attendre à un retour à la pratique du bouc émissaire.
Qu’en est-il ? L’avortement est sans doute devenu le sujet le plus clivant de la politique et de la société. Quiconque s’oppose au discours dominant ou émet des réserves morales ou pratiques sur ce sujet, quiconque ne fait pas allégeance à la doxa sait par avance qu’il est condamné à un ostracisme impitoyable et durable.
La République française a cru bon d’instaurer un délit d’entrave à l’avortement qui peut s’appliquer à des manifestants pacifiques dans la rue comme à des animateurs de site Internet. Au Royaume-Uni, des personnes isolées priant en silence sans signe extérieur de protestation à proximité d’un centre d’IVG ont pu être arrêtées par la police et être incarcérées. N’est-ce pas là la condition du bouc émissaire ?
Mais les adultes qui en sont chargés ne le sont que parce qu’ils épousent la cause de l’embryon ou du fœtus avorté. Placé sous nos yeux sans être identifié comme tel, à l’image de la lettre volée d’Edgar Poe, le bouc émissaire de notre société, c’est lui, l’embryon ou le fœtus.
Changeons de point de vue et tentons une utopie en imaginant que l’avortement n’ait été dépénalisé ni par la loi ni par la jurisprudence… Depuis 1975, 11 à 12 millions d’embryons n’ont pas vu le jour en France. Combien de talents, d’artistes, de scientifiques, pourquoi pas de Prix Nobel, de capitaines d’industrie, et même d’hommes d’État parmi eux ?
On sait que Sylvester Stallone est rescapé d’une tentative manquée d’avortement. Parmi cette foule, peut-être les hommes et les femmes qui devraient nous éviter le marasme dans lequel nous sommes contraints de vivre aujourd’hui… Jamais on ne pourra évaluer les conséquences qualitatives de la loi Veil pour notre société.
Mais en considérant la même réalité sous un jour quantitatif, il saute aux yeux qu’une France avec 12 millions de citoyens supplémentaires aurait un autre dynamisme de jeunesse et de consommation qu’elle n’en a, un bien meilleur équilibre des régimes sociaux et notamment de celui des retraites, un poids plus significatif en Europe et dans le monde et même une proportion différente des populations immigrées en son sein.
C’est certain, la France aurait une tout autre physionomie.
Nantes fête la journée de l’islam
Elle a bien changé la journée de la femme.
Assassinat de Louise : que souhaiter à la jeunesse ?
Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :
Owen L., 23 ans, a reconnu avoir assassiné la collégienne Louise à Epinay-sur-Orge. Le jeune âge du coupable atteste, s’il était encore besoin de le prouver, qu’une partie de la jeunesse actuelle vit sans cadre et sans repère.
Il était en BTS informatique en alternance. Elle était collégienne. L’un était désœuvré, livré à lui-même, l’âme abrutie devant des jeux vidéo. L’autre, plus jeune encore, joyeuse et candide, avait la vie devant elle. Le récit de la mortde la petite Louise par Owen L., mort ignoble parce que totalement injuste, serre le cœur de tout Français qui se soucie du destin de ses enfants.
A l’école de l’Evangile, nous savons que de l’ivraie a été semé dans le champ de blé de nos existences. Le mal, hélas, fait partie de la vie. « Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé de bonne semence dans son champ. Or, pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie au milieu du froment par-dessus, et il s’en alla. »Mais ce qui nous assomme devant un tel déchainement de violence, c’est la jeunesse du coupable, l’innocence de la victime, la gratuité d’un tel engrenage de barbarie. « Très énervé » contre un adversaire en ligne d’une partie de Fortnite, Owen a reconnu durant sa garde à vue avoir eu l’intention, pour se calmer, de racketter le premier passant. La suite est désormais connue, point de racket mais l’assassinat sauvage à coup de couteau de Louise, jeune élève qui rentrait paisiblement du collège pour rejoindre sa maison…
« Notre existence a ses étapes – et une société qui l’oublie nous conduit à les brûler. » François-Xavier Bellamy
Mot pour mot, nous pourrions reprendre les premières paroles de l’homélie de l’abbé Grosjean prononcée dans la cathédrale de Versailles lors des obsèques de la jeune Philippine, le 27 septembre dernier : « Devant le mystère du mal, devant l’injustice insupportable et la violence qui s’est déchaînée, nous sommes sidérés, comme écrasés. Bien sûr, la justice des hommes sera nécessaire. Son temps viendra. Mais aujourd’hui, nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer notre douleur, notre colère, notre incompréhension. »
Mais passé le temps des larmes, que faire ? Que dire et que souhaiter à la jeunesse d’aujourd’hui puisqu’ils seront les adultes de demain ? Ne nous y trompons pas, n’en déplaise au général Mac Arthur, la jeunesse est bien une période de la vie qui mérite toute l’attention des éducateurs : parents, enseignants, responsables d’associations sportives et bien entendu prêtres et religieuses. Dans la préface d’une anthologie de textes adressés à la jeunesse (A la jeunesse, Librio, 2016), le philosophe et professeur François-Xavier Bellamy rappelait cette vérité toute pure : « Notre existence a ses étapes – et une société qui l’oublie nous conduit à les brûler. » Combien de jeunes sont confrontés dès leur plus jeune âge à ce que la vie d’adulte présente d’écueils pervers : plaisir destructeur de la drogue, sexualité désordonnée, avidité de l’argent, ambitions mal placées ? Combien d’adultes, faute d’avoir été structurés durant leur jeunesse se retrouvent,passés trente ans, à se comporter comme des adolescents, les fameux adulescents dont l’immaturité empêche une société d’avancer.
Faire en sorte que « le vice rase les murs »
La vie sacerdotale mène le prêtre sur différents fronts : presbytère, sacristie, petits commerces, grandes avenues, galeries marchandes, hôpitaux, transports en commun : l’univers du prêtre n’a pas de frontières, son champ apostolique n’a pas de grilles. Partout, le contact des gens, partout le parfum du réel.
Au début de mon ministère, j’eus le grand bonheur d’assurer l’aumônerie du groupe scolaire Saint-Dominique-du-Pecq dans les Yvelines. Avant de prendre mes fonctions, alors que je discutais avec son Proviseur, Michel Valadier (désormais Directeur Général de la Fondation pour l’Ecole), je lui demandais ce qui, selon lui, manquait le plus à la jeunesse.Essayer de comprendre les attentes du prochain dont on a la charge, tenter d’en saisir les ressorts, les tourments et les défis, quoi de plus naturel ? J’avais 27 ans et le désir ardent de servir mes futurs lycéens sans faux semblant, sans fard et sans truchement. La réponse du chef d’établissement fusa, tel un acte réflexe affuté par sa connaissance des élèves : « Ce qui manque le plus à la jeunesse, me dit-il, ce sont des chefs. Un ou deux par classe. Des élèves qui par leur attitude, leur exemple et leur charisme font que le vice rase les murs ». Les mots avaient le mérite d’être clairs et concis. Ils étaient surtout imprégnés d’un solide bon sens doublé d’une longue expérience.
Ce ne sont donc pas tant les vertus qui manqueraient à la jeunesse, mais quelques hommes vertueux. Non pas des individus assénant des leçons, mais des personnes donnant le goût et l’exemple. Assurément, l’idéal voudrait que le désordre soit absent des salles de classes autant que des salles de réunion, des abris-bus, des travées des stades ou des queues au supermarché. Un certain réalisme nous fait cependant prendre conscience qu’il n’est pas possible d’avoir une classe, une société, des gouvernants, un conjoint ou une paroisse qui soient parfaitement à l’image de nos vœux. Et il n’est pas nécessaire de le rappeler seulement aux enfants. La perfection n’est pas de ce monde, bien que d’une manière toute à la fois mystérieuse et certaine, notre être dans son ensemble y aspire. Il y a en effet dans le cœur de l’homme quelque chose qui ressemble à un appel au sublime et dans le même temps une incapacité à l’atteindre seulement par ses propres forces. L’humain ou le social, inévitablement et par nature, relève dudécevant lorsque l’un et l’autre sont livrés à eux-mêmes.Charles Péguy disait très bien qu’on ne construira pas le Paradis sur la terre, mais que c’est déjà beaucoup d’empêcher l’enfer de redéborder. En somme de travailler à ce que « les vices rasent les murs ».
La meilleure façon d’avancer dans ce travail consiste certainement à se couper dans un premier temps de ses illusions. Si l’homme est capable de noblesse, il n’en est pas pour autant naturellement bon comme le mythe rousseauiste du bon sauvage et les tenants du vivre ensemble le laissent entendre. Nier les blessures qui traversent le cœur de l’homme – que la catholique résume sous le nom de « péché originel » – c’est se méprendre sur le réel. L’homme n’est certes pas toujours fameux individuellement, mais plus encore la conjonction de tous ses égoïsmes individuels, de toutes ses passions, de toutes ses misères peut hélas, socialement,conduire au pire.
Depuis trop longtemps, la légèreté des responsables politiques
Que faire alors ? Peut-être simplement commencer paroffrir à la jeunesse des idéaux nobles ! La courtoisie, la noblesse de cœur, l’esprit chevaleresque, la générosité à tout crin devraient devenir pour la jeunesse une priorité nationale en vue de l’avenir de notre pays. Ce mépris des humanités de nos grands-parents, des repères moraux d’autrefois, des murs porteurs solides de notre civilisation, nous en payons le prix amer aujourd’hui. Quand le pass culture offre la possibilité d’acheter des jeux vidéo mais non de se rendre à La Cité de l’Histoire à La Défense, il y a de quoi être écœuré devant tant de légèreté de la part des responsables politiques censés se comporter en adulte, et donc en transmetteurs. Ce drame de la rupture civilisationnelle, Gustave Thibon l’exprimait avec toute la clarté de ses aphorismes : « Ne voyez-vous pas que lorsque je pleure sur la rupture d’une tradition, c’est surtout à l’avenir que je pense ? Quand je vois se pourrir une racine, j’ai pitié des fleurs qui demain sécheront, faute de sève. ».Pleurer Louise, c’est en effet aussi pleurer toute cette atmosphère d’horizontalité que l’univers adulte propose, à tort, à la jeunesse.
Au début du XVIIe siècle, l’évêque François de Sales adressait à l’épouse du chancelier de France, Madame Brûlart, une de ses lettres fameuses. Cette dernière, écrite dans un français du Grand Siècle, portait sur le sujet de l’éducation : « Maintenant que leur intelligence commence à se déployer, il faut y fourrer doucement et suavement les premières semences de la vraie vertu, non pas en les reprenant avec des paroles aigres mais en les avertissant avec des paroles sages et aimables à tout propos, en leur répétant, et en leur procurant de bonnes amitiés. » A bon entendeur.
Magnificat d’Ermonia : confirmation d’une nouvelle orientation artistique
Au cœur du Morbihan, dans la commune de Muzillac, Gildas Maguern grandit entre les terres bretonnes et les rivages de l’Île-aux-Moines. Dès son plus jeune âge, il ressent un appel profond, mais il n’en parle à personne, ni à ses parents, ni à Anna, sa cousine dont il est secrètement épris. Pris entre ses sentiments et cette vocation silencieuse, il repousse l’instant du choix. La Grande Guerre vient cependant bouleverser son destin : envoyé sur le front, il rencontre un prêtre qui discerne en lui la trace d’un engagement plus grand. Dès lors, son combat intérieur prend une autre dimension.
Ermonia et Magnificat
Ermonia est une association loi 1901 créée en mai 2021 par des jeunes étudiants (principalement en histoire et en droit) dont l’objectif est la mise en valeur de l’Histoire de France à travers un prisme cinématographique, musical et littéraire. D’origine vendéenne, Ermonia en est aujourd’hui à sa cinquième production ; dernière en date, le projet Magnificat est sorti en avant-première en salle le 31 janvier 2025 à Paris. Il s’agit de la scénarisation du roman Magnificat (1931), ultime ouvrage de René Bazin, écrivain et académicien reconnu pour son attachement aux traditions rurales et aux valeurs spirituelles. Juriste de formation, René Bazin (1853-1932) s’est illustré par une œuvre romanesque marquée par un profond humanisme. Auteur de La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901) ou encore Le Blé qui lève (1907), il fut également biographe de figures majeures comme Charles de Foucauld et Saint Pie X. Élu à l’Académie française en 1903, il laisse une littérature imprégnée de foi, de devoir et de quête de sens.
1) Succès ou ralliement ?
Le 31 janvier 2025, Magnificat a été projeté en avant-première au cinéma Luminor à Paris, marquant le début d’une tournée de diffusions organisée avec méthode par Ermonia. Dès les premières séances, la stratégie de promotion s’est révélée efficace : des projections successives dans plusieurs villes de France (Paris, Angers, Tours, Toulouse, Nantes, Lyon, Bordeaux, Poitiers) et une présence médiatique assurée par des relais comme TV Libertés, qui a consacré une émission au film le 29 janvier 2025.
Le succès d’Ermonia en matière de diffusion n’est plus à démontrer. L’association sait mobiliser son réseau et garantir des salles bien remplies. Cependant, ce phénomène pose une question : assiste-t-on à un véritable engouement pour Magnificat en tant qu’œuvre cinématographique ou à un ralliement d’un public déjà acquis ? Comme pour Remissio (2023), l’affluence semble moins reposer sur l’attrait du film en lui-même que sur une adhésion de milieu. Le public est largement issu des cercles catholiques conservateurs, et le film, bien que bénéficiant d’une production soignée, n’échappe pas aux limites d’un certain entre-soi, même s’il est vrai, chose assez impressionnante, le public est redoutablement investi dans le soutien de la production, notamment sur le plan financier.
Il en sort que si le travail réalisé est indéniable – avec un tournage minutieux et un engagement fort des participants –, la réception critique pourrait s’avérer plus nuancée en dehors de ce cadre. Un regard extérieur, plus exigeant sur le plan cinématographique, pointerait sans doute des faiblesses inhérentes à une production portée avant tout par une vision idéologique. Ainsi, Magnificat semble s’inscrire dans la continuité de Remissio : un projet maîtrisé du point de vue logistique, mais dont l’écho dépasse difficilement les cercles déjà conquis.
2) Un choix d’adaptation décevant
Dès l’annonce du projet, une ambiguïté a pu naître quant à l’auteur adapté par Ermonia. Certains, en entendant le nom de Bazin, ont pu croire qu’il s’agissait d’une adaptation d’Hervé Bazin, auteur connu pour son tétanisant Vipère au poing (1948). Cette attente, née de l’association de jeunes catholiques à l’adaptation d’un auteur aussi iconoclaste, aurait été l’occasion de confronter une vision plus brutale de la famille à celle de l’Église, ce qui aurait constitué un choix audacieux et tout à l’honneur d’une équipe de jeunes catholiques. L’idée d’un regard cinématographique sur un roman aussi conflictuel et critique envers la figure paternelle avait de quoi intriguer. Mais il n’en était rien : Magnificat n’est pas une rupture, mais bien une continuité. Ermonia a choisi de porter à l’écran l’œuvre de René Bazin, en toute fidélité à sa ligne idéologique récente, soutenue par l’Association des Amis de René Bazin.
Ce choix d’adaptation n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une orientation idéologique claire : Ermonia se positionne dans une lignée où l’Histoire se raconte à travers la lumière de l’Église et des valeurs chrétiennes traditionnelles. En choisissant de porter à l’écran Magnificat de René Bazin, plutôt que l’œuvre plus subversive d’Hervé Bazin, l’équipe de production assume une vision où l’Église devient le phare éclairant le destin individuel et collectif. René Bazin, avec son regard empreint de foi et de rigueur morale, incarne cette perspective, inscrivant son œuvre dans une vision historique étroitement liée à l’Église. Pour lui, l’Histoire de France se dévoile principalement à travers la lumière des conciles, de Nicée à Vatican I, dans une continuité théologique qui tend à faire de l’Histoire un récit ecclésiastique plus qu’un tableau global des événements. En adaptant Magnificat, Ermonia poursuit donc la ligne tracée par Remissio, privilégiant une lecture de l’Histoire qui place l’Église au centre de toute dynamique historique. Ce choix reflète une vision conservatrice, où la vocation spirituelle devient le prisme à travers lequel se construit le récit, confirmant ainsi une direction assumée plutôt que proposant un renouvellement.
3) La critique positive
Le film présente une qualité visuelle remarquable, et le choix technique fait pour cette production se révèle particulièrement pertinent pour le grand écran. En effet, l’utilisation de la caméra Blackmagic, couplée à un 50mm, est un véritable atout. Cette combinaison permet de saisir des détails subtils tout en maintenant une esthétique notable. Pour un film à budget limité, la qualité des images sur grand écran est impressionnante, et la texture des plans a indéniablement gagné en profondeur par rapport à des travaux antérieurs comme le métrage Le Vœu de l’épée (2023).
La mise en scène respecte avec finesse les règles classiques du cinéma, notamment la règle des tiers, et la composition des plans est généralement réussie. Quelques exceptions subsistent, mais elles ne viennent pas nuire à la fluidité globale du film. C’est un travail vraiment abouti sur le plan visuel, bien maîtrisé, avec une attention particulière à chaque scène.
La bande originale, composée par Olivier QUIL, accompagne assez bien les scènes du film. Son travail sonore, présent, s’efforce de soutenir les émotions des personnages. La musique est il est vrai un élément incontournable du film, pouvant ajouter une bonne profondeur aux moments de tension comme aux scènes plus intimes.
Concernant l’utilisation des différentes focales, le 50mm est utilisé avec brio, et la transition entre la prise de vue à courte et longue focale est maîtrisée. Le choix d’une longue focale pour les plans serrés est une excellente décision, rendant ces moments particulièrement percutants. Cette optique donne une intensité particulière aux scènes les plus dramatiques, notamment lors des échanges de regards ou des moments de tension. Le travail sur les focales, et en particulier la manière dont elles aident à concentrer l’attention sur les personnages, est un bon atout esthétique. Comparé à l’utilisation précédente de la caméra épaule, ici l’usage de stabilisateurs comme le Zhiyun Crane 3S donne une fluidité bienvenue. Ce type de matériel, associé à une technique de prise de vue plus soignée, évite les effets de secousse, tout en offrant des mouvements de caméra dynamiques et immersifs.
Un autre aspect technique qui mérite d’être souligné est la mise en scène des tranchées. Bien que le budget ait été limité, le résultat est tout de même crédible. Le film parvient à créer une ambiance réaliste et authentique, avec des décors qui ne dénotent pas trop. En outre, la gestion du passage de nuit est une vraie réussite. Filmer de nuit demeure toujours un défi, mais ici, ils y arrivent ! Et ils proposent une ambiance visuelle vraiment convaincante, sans que l’on ait l’impression de voir des scènes éclairées de manière artificielle.
Les scènes d’action, en particulier celles impliquant la mitrailleuse à la fenêtre de la maison ou le plan de drone en plongée verticale au ras de la façade avec le placage du Poilu contre la façade sont il faut dire assez géniales. Ces petites séquences sont d’une grande efficacité technique et il est certain qu’elles monopolisent toute l’attention du spectateur. Idem, l’usage du son des coups de fusil, parfaitement mixé, rend la scène encore plus trippante. L’effet d’immersion serait presque à l’instar de celui que créé à chaque seconde le film américain Civil War (2024) en termes d’intensité et de violence de l’action, c’est dire.
L’interprétation des acteurs peut aussi être relevée. Swan PAILLOUSSE, dans le rôle du père de Gildas, incarne un personnage auquel le spectateur arrive à s’attacher. Il délivre une performance crédible et juste. Irène BOTON, dans le rôle de Marie, la mère de Gildas est plutôt convaincante. Domitille de LA PERRAUDIÈRE, qui même à jouer un rôle assez mineur de proche d’Anna, confirme le talent qu’elle avait déjà dans sa révélation dans Remissio s’agissant de sa capacité à s’approprier un rôle. Un autre moment notable est l’interprétation délivrée par Jean-Baptiste PANEL, qui joue le soldat agonisant dans une scène dénotant une certaine compréhension de la bonne manière de jouer ; assez touchante, sa prestation ajoute une profondeur émotionnelle à la scène. Mention honorable pour Aldric Boulangé qui dans le rôle du directeur du séminaire est suffisamment franc et pragmatique pour qu’on y croie ; ça fait du bien.
En somme, la critique pourrait dire que ce film avance notablement en termes de qualité visuelle, technique et artistique par rapport aux projets précédents. La mise en scène soignée, la performance d’une partie du casting et la solidité de la bande originale tentent un petit quelque chose et cela peut rapprocher le spectateur d’une certaine expérience cinématographique.
4) La diversité de la critique en provenance de l’extérieur
Sur le constat sociologique
Il est évident que, malgré la grande qualité de réalisation, certaines critiques soulignent un aspect sociologique et idéologique qui pourrait dérouter certains spectateurs, notamment ceux extérieurs à un univers plus traditionnaliste. Cela rappelle d’ailleurs les observations faites autour du film Remissio, où les spectateurs venus d’horizons différents ont perçu un certain marquage idéologique. L’image du public, composé de femmes et de jeunes filles en jupe, aucune en pantalon, en dit long sur une lecture sociologique qui semble infuser le film. Un public qui paraît ancré dans un univers catholique, voire rigoriste, pourrait être perçu comme homogène dans ses choix vestimentaires et culturels, et cela pourrait amener certains à voir le film sous un prisme idéologique. Le titre même, avec ses connotations religieuses et historiques, pourrait renforcer cette impression de combat idéologique.
Cela pose la question de l’approche cinématographique : à partir du moment où l’on aborde des sujets aussi liés à une vision du monde, à un certain message, est-ce encore possible d’élargir la portée du film au grand public ? Un film comme celui-ci, qui fait la promotion de l’Histoire de France à travers un prisme catholique et parfois conservateur, peut difficilement éviter d’être vu comme porteur d’une certaine vision du monde. C’est un aspect qui pourrait nuire à l’adhésion du plus grand nombre, particulièrement quand cette vision semble fermée, figée, ou trop marquée par un point de vue sociétal très spécifique. Cela soulève un dilemme constant dans l’industrie cinématographique : comment concilier un message artistique qui s’inscrit dans une vision historique tout en le rendant accessible à un public diversifié ? La question est d’autant plus pertinente ici, où la référence à l’œuvre de René Bazin et à la période historique qu’il évoque fait que l’on se trouve dans un univers presque à part.
Sur le film
Le film souffre effectivement d’une perception d’un manque de profondeur dans l’interprétation de certains personnages, notamment celui de Gildas. Ce jeune homme, qui semble manquer de vécu et d’expérience, est souvent perçu comme trop pur, trop naïf, pour incarner la complexité d’un personnage aussi introspectif. Ce manque d’intensité peut déstabiliser certains spectateurs, qui ont du mal à se connecter avec un protagoniste qui ne paraît pas porter en lui la lourdeur des épreuves qui, selon eux, devraient façonner un tel personnage. Comment incarner la force intérieure d’un jeune homme en quête de vocation religieuse sans avoir connu les tempêtes de la vie qui forgent cette résilience et cette profondeur ? Ce paradoxe, cette distance entre l’idéal du personnage et l’interprétation qu’en donne l’acteur, finit par poser une véritable question : peut-on jouer un rôle qui exige une telle intensité sans avoir soi-même traversé des épreuves semblables ? Imaginez un instant le janséniste Blaise Pascal. Comment dans un film prétendre incarner la profondeur de son engagement sans avoir, soi-même, traversé la brutalité de la vie ? Pascal, lui, n’a pas seulement observé la condition humaine de loin, il l’a vécue dans toute son acuité, avec la violence de ses tourments physiques, intellectuels et spirituels. Quel défi ce serait pour un acteur : incarner un tel esprit exigerait bien plus qu’une lecture passive de ses écrits, cela exigerait de s’être soi-même confronté à ce combat intérieur voire physique, de l’avoir vécu jusqu’au bout. En comparaison avec les autres films, comme Monsieur Henri : Le Pardon de La Rochejaquelein (2022), où Tristan DILAN incarnant Henri de La Rochejaquelein dégageait une force impressionnante même dans la chasteté qu’on sait être celle du jeune Henri de La Rochejaquelein, le protagoniste principal de Magnificat fait assez pâle figure. Voir encore Romain CINOTTI dans Remissio, dans le rôle de Joseph de Frénilly, jeune saint-cyrien plein d’ambition. Donc, dans Magnificat, le personnage de Gildas semble manquer de cette même puissance. La pureté, bien que crédible dans certains contextes, peut paradoxalement nuire à la crédibilité d’un personnage dont la vocation spirituelle exige une certaine robustesse intérieure. Le film pourrait alors souffrir d’une certaine déconnexion entre l’intention du réalisateur et la capacité de l’acteur à incarner la force et la conviction profondes que nécessite un tel rôle. La critique se pose donc en termes de profondeur psychologique et d’intensité émotionnelle. En définitive, cette critique extérieure semble souligner la difficulté d’adapter une vision idéologique et sociale à un format cinématographique qui veut plaire à un large public. Le public, parfois un peu réticent ou dubitatif face à ce marquage idéologique, pourrait alors avoir l’impression que la démarche, aussi noble soit-elle, ne parvient pas à s’affranchir de ce prisme idéologique trop marqué. L’acteur, lui, doit également faire face à cette exigence : comment jouer un personnage incarnant une vision radicale et forte de la vie sans avoir les instruments nécessaires pour traduire cette force intérieure à l’écran ? Voilà un questionnement fondamental qui reste ouvert pour ce film, et qui, pour certains spectateurs, est peut-être le point de friction principal.
La critique met en lumière plusieurs éléments qui peuvent perturber un spectateur contemporain. Le film plonge directement dans un univers où la dimension religieuse est omniprésente, avec une scène d’ouverture de prière familiale qui, bien que fidèle à l’époque, pourrait sembler trop directe et peu nuancée pour les spectateurs modernes. Cette approche sans détour peut, en effet, déstabiliser, car elle impose une vision très marquée de la pratique religieuse, sans laisser place à d’autres perspectives.
Un autre élément notable est le personnage du père de Gildas. Bien que le casting de Swan PAILLOUSSE soit globalement convaincant, l’âge du personnage ne correspond pas à celui d’un père crédible aux yeux du public. Il semble plus jeune que ce qu’on attendrait pour incarner une figure paternelle, ce qui, loin d’être un problème idéologique, représente simplement un nouveau point qui nuit à la crédibilité de cette relation familiale.
Concernant les aspects techniques, le son est parfois trop faible, notamment lors de quelques dialogues entre Anna et Gildas où les voix sont couvertes par la musique. Cela altère l’expérience de visionnage, car des scènes où les voix sont étouffées ou résonnent de manière excessive nuisent à l’immersion. Il convient également de souligner un problème avec l’autofocus, notamment lors de certaines scènes où le système « patine ». Si l’autofocus peut être efficace dans la majorité des cas, il est déterminant de savoir quand opter pour le mode manuel. Les scènes qui demandent une plus grande précision ne doivent pas souffrir de ce type d’imperfection. Le fait de ne pas avoir recours à une mise au point manuelle pour éviter ces hésitations de l’autofocus sur des mouvements peut sérieusement affaiblir la qualité de certaines scènes.
Pour la confrontation avec le soldat allemand, la critique ne porte pas sur un éventuel surjeu de l’acteur, mais sur la durée excessive de cette scène. Elle s’étire trop longtemps, et cela nuit à la tension qu’elle pourrait générer. En réduisant sa durée ou en apportant un meilleur rythme, cette scène pourrait être bien plus percutante.
Le maquillage, quant à lui, parfois maladroit, est particulièrement visible pour la blessure de Gildas, qui apparaît trop surfaite par rapport à la blessure du soldat agonisant, qui, elle, est bien plus maîtrisée. C’est un point qui laisse une impression de manque de cohérence dans la direction artistique. Il faut aussi noter que la relation entre les personnages de Marie, interprétée par Irène BOTON, et Anna, interprétée par Camille REPINÇAY, manque de crédibilité. Leur faible écart d’âge fait apparaître une dynamique un peu étrange, difficile à rendre crédible à l’écran. Typiquement, le « tu es comme ma fille », de Marie à Anna.
Dans l’ensemble, les problèmes de direction d’acteurs restent évidents. Si certains acteurs, comme Camille, font preuve de bonne volonté, leur jeu reste parfois trop peu nuancé, ce qui est compréhensible dans le cadre de premières apparitions à l’écran, mais cela nuit à la performance globale du film. La direction artistique dans certaines scènes semble également insuffisante, ce qui est encore plus évident dans les espaces vides, comme dans la chambre, où la dynamique de l’espace n’est pas bien exploitée, donnant une impression de froideur et de manque d’intensité.
En conclusion, même si la scène de consécration de Gildas est filmée de manière acceptable, le film dans son ensemble manque d’intensité dramatique. La fin paraît presque artificielle, car elle ne fait pas écho à une véritable évolution intérieure du personnage. Enfin, la mention « À la Sainte Vierge » à la fin du générique, bien qu’elle puisse avoir du sens pour un public ciblé, risque de donner au film une dimension trop centrée sur un milieu religieux spécifique, ce qui restreint sa portée et son universalité.
Ainsi, même si le film présente des qualités indéniables, son manque de rythme, de direction artistique précise et de profondeur dans les performances engendre un ensemble qui ne parvient pas à capter pleinement l’attention du spectateur.
La critique de spectateurs catholiques
Dans le cadre de la critique précédemment formulée par des spectateurs catholiques de Remissio (2023), plusieurs éléments sont jugés positivement, notamment l’authenticité dans la représentation de la pratique religieuse du XIXe siècle. Ce film, qui s’ancre dans une époque pré-Vatican II, évite les excès en ne mettant pas en avant de manière trop appuyée l’évolution de l’Église post-Concile. Cette approche permet aux spectateurs catholiques de percevoir le film comme relativement fidèle à l’histoire de l’Église sans tomber dans des critiques excessives ou trop réactionnaires. Cela correspond à une vision plus honnête, tout en contentant bien sûr les fidèles qui préfèrent l’aspect « traditionnel » de la pratique religieuse. Aujourd’hui, en France, de nombreux catholiques assistent à la messe dans le cadre du rite Paul VI, c’est-à-dire en français. Ils n’ont donc pas été particulièrement heurtés par une critique trop marquée de la messe en français dans le film Magnificat, contrairement à Remissio. Cette approche, loin d’être obsédée par une critique désobligeante du rite en français, est plutôt acceptable. En effet, souvent les critiques de la messe en français tombent dans une critique plus large et parfois injustifiée de la langue vernaculaire, notamment en se basant sur des arguments liés à une « perte de sacralité » ou à une rupture avec l’héritage liturgique historique.
Il est essentiel de rappeler que la popularisation du français par rapport au latin a été un combat majeur dans l’Histoire, porté par des figures comme Joachim du Bellay (La Défense et illustration de la langue française, 1549). Ce dernier défendait la langue française comme véhicule légitime de la culture et de la spiritualité, une vision qui, bien qu’ancienne, reste un élément clé du débat autour de la langue liturgique dans l’Église. Joachim du Bellay voyait le latin, trop lié à une élite intellectuelle et religieuse, comme un obstacle à l’accès à la culture pour le peuple. Ce combat pour la langue vernaculaire, dont la portée reste significative aujourd’hui, a permis de rendre la culture et la foi chrétienne accessibles à un public plus large, notamment avec l’édition de textes liturgiques en français et la diffusion des écrits de l’époque. De manière parallèle, des combats ont eu lieu au sein de l’Église pour préserver les rites traditionnels face à l’influence croissante du rite latin, particulièrement après le Concile de Trente (1545-1563). Ce dernier a renforcé le latin comme langue liturgique et imposé une uniformité dans le culte, menaçant les rites locaux, notamment le rite byzantin et le rite orthodoxe. Pour le rite byzantin, les figures emblématiques comme Saint Photius le Grand, patriarche de Constantinople au IXe siècle, ont vigoureusement défendu l’autonomie de l’Église orientale face à l’ingérence latine, particulièrement à l’égard de l’usage du latin dans les rites et de la domination romaine sur les affaires ecclésiastiques. Le combat pour le rite orthodoxe a également été marqué par des figures telles que Saint Théophane le Reclus, moine russe du XIXe siècle, qui a milité pour préserver la pureté des rites orientaux face à la modernisation et à la latinisation du culte. De même, Saint Nicétas de Paphlagonie, un autre défenseur fervent de l’orthodoxie au Xe siècle, a travaillé pour conserver la liturgie traditionnelle face aux pressions des réformes liturgiques imposées par les autorités latines et postconciliaires. Ainsi, tant dans le domaine linguistique que liturgique, ces luttes pour la préservation des traditions face aux évolutions imposées par des forces extérieures témoignent de la tension permanente entre le maintien de l’identité religieuse et culturelle et l’évolution des pratiques religieuses sous des pressions extérieures.
Dans ce contexte, les spectateurs catholiques d’aujourd’hui, qui sont bien souvent des pratiquants de la messe en français, peuvent se sentir quelque peu échaudés par la glorification d’un passé d’Église plus radicalement attaché au latin et à une forme de liturgie presque idéalisée. Ce retour au passé, perçu comme une position radicale, peut parfois agacer ceux qui privilégient une approche plus moderne et ouverte, sans pour autant renier les traditions. Ce décalage montre une tension persistante entre ceux qui aspirent à préserver certains rituels d’une époque révolue et ceux qui cherchent une Église plus connectée à son époque et à ses fidèles.
Du reste, une critique persiste quant à la figure de la Très Sainte Vierge, qui, dans ce contexte, est jugée comme le renouvellement d’un choix toujours aussi peu judicieux. Certains spectateurs catholiques estiment que cette focalisation sur la Vierge ne sert pas vraiment l’objectif d’universalité cher à l’Église catholique, qui se veut inclusive. Cette représentation peut être perçue comme trop exclusive, ancrée dans un symbolisme peut-être trop spécifique et peu en phase avec un message d’ouverture. Ce nouveau choix rappelle la dynamique manichéenne de Remissio, dans son opposition entre « grand croyant » et « petit mécréant », approche qui semble renforcer une dichotomie trop simpliste, pouvant nuire à une vision plus nuancée des valeurs chrétiennes.
Le film, même si en nette progression par rapport à l’approche simpliste de Remissio, s’éloigne ainsi toujours d’une approche réellement inclusive, que recherchent la plupart des spectateurs catholiques, et pourrait bénéficier d’une représentation plus subtile et moins polarisée des enjeux spirituels. Ce genre de critique souligne l’importance de ne pas enfermer la religion dans une vision réductrice, ce qui, selon certains spectateurs, nuit à l’universalité du message catholique.
5) La critique formule des conseils
La critique se positionne effectivement sur une note bienveillante en mettant en lumière l’idée que le manque de profondeur et de teneur dans la production pourrait résulter d’un cadre trop limité, trop attaché à un certain milieu. Elle soulève ainsi l’importance de diversifier les influences et de s’ouvrir à des experts externes, notamment des professionnels ayant travaillé sur des productions aux dynamiques différentes. Ces derniers apporteraient une expertise qui, même si elle peut se heurter à des contraintes budgétaires, serait essentielle pour mieux captiver le public moderne.
Il est suggéré que dans une époque où la société se caractérise par un constant flux d’informations, de distractions (comme le zapping, TikTok, etc.), aussi attristant cela soit-il, il devient impératif d’intégrer des mécanismes narratifs capables de maintenir l’attention du spectateur. C’est une forme d’adaptation aux nouveaux codes de consommation, à la culture du « scrolling », pour toucher un public plus large. L’idée est de répondre à une demande de contenu qui n’est plus seulement intellectualisé, mais aussi dynamique et immersif.
Dans cette optique, il pourrait être judicieux pour l’équipe d’Ermonia d’envisager l’intégration de talents extérieurs au cercle traditionnel, capables d’amener une perspective nouvelle et une vision plus percutante, tout en respectant les sujets importants qui les animent. Cela permettrait de mieux répondre aux attentes d’un large public sans sacrifier l’intégrité de la vision créative.
6) Sur la projection et l’organisation
La critique fait ici une remarque intéressante sur l’intervention de Joseph BOULANGÉ, le président de l’association, à la fin du film. Son apparition, visant à défendre et justifier le message du film, est perçue avec un certain sourire en coin, car elle laisse sous-entendre que le film aurait besoin d’une justification, ce qui, selon la critique, n’est pas idéal. En effet, si un film est bien réalisé et porte un message fort, il ne devrait pas avoir à se justifier ou à clarifier son contenu après la projection. Une œuvre qui parle d’elle-même et qui capte l’attention du spectateur ne nécessite pas de paroles supplémentaires pour « expliquer » sa validité. Ce manque d’autosuffisance perçu dans l’intervention du président souligne un possible défaut de communication du film, suggérant qu’il n’a pas su convaincre tout seul et que des explications supplémentaires sont nécessaires. La critique dénonce donc l’idée qu’un film qui nécessite une explication apparente pourrait être perçu comme un échec sur le plan artistique, surtout dans un contexte où le message aurait dû être clair et fort dès le début.
Du reste, la critique a été impressionnée par l’efficacité de la machine marketing mise en place par l’association, notamment avec la vente de DVD (disponibles avec des sous-titres en anglais, italien et espagnol) et les flyers, qui révèlent une stratégie de communication quasi professionnelle. L’argent circule. Cependant, un point est soulevé concernant l’accessibilité des films. Alors que des plateformes comme YouTube permettent une diffusion large et gratuite, la décision de ne pas rendre Remissio et Magnificat disponibles en streaming gratuit est perçue comme un manque de démocratisation de l’accès à ces œuvres. La critique fait une comparaison avec The Chosen (2017), une série sur la vie du Christ, qui a choisi de rendre ses épisodes disponibles gratuitement sur Internet, permettant ainsi une accessibilité maximale. Cela soulève la question de l’équilibre entre la valorisation du produit par la vente et la volonté de toucher un large public en offrant un accès gratuit, un aspect particulièrement important dans le monde d’aujourd’hui où les attentes vis-à-vis de la consommation culturelle changent rapidement.
Finalement, le renouvellement de l’approche artistique d’Ermonia a été amorcé avec Remissio, film marquant un tournant dans la ligne de l’association. Ce changement s’est poursuivi avec Magnificat, ce qui confirme que l’équipe artistique a souhaité maintenir cette nouvelle orientation. Bien que ce dernier film présente des nuances idéologiques par rapport à Remissio, il s’inscrit dans la même ligne générale, sans rupture majeure. Cette confirmation, tout de même portée par une volonté d’adaptation à de nouveaux enjeux artistiques et sociétaux, marque une évolution mais qui s’éloigne encore toujours très nettement des trois premiers films de l’association – La Lettre du Poilu (2021) Monsieur Henri : Le Pardon de la Rochejaquelein, et Le Vœu de l’Épée –, qui étaient plus ancrés dans des approches historiques et moins sujettes à débat sur le plan idéologique. Dans ces premiers films, l’association avait opté pour des récits profondément enracinés dans l’Histoire, traitant de sujets historiques d’une manière moins contestable, voire plus consensuelle. Les films évoquaient des événements marquants, mais sans volonté idéologique, ce qui les rendait accessibles à un plus large public. Cependant, à partir de Remissio, cette ligne a clairement évolué, s’inscrivant dans des choix plus risqués et plus personnels. Le film et son successeur, Magnificat, témoignent de cette volonté de persistance de l’approche idéologique de Remissio. Le large maintien de cap n’a pas manqué d’officialiser une certaine distance avec l’esprit originel de l’association, dont les premiers films étaient plus ancrés dans la tradition et l’Histoire. Cette rupture peut être perçue de manière mitigée, car elle implique une prise de risque qui n’est pas forcément partagée par tous. Toutefois, il apparaît que l’équipe soit prête à se démarquer de l’approche voulue pour ses deux précédents films et veuille sortir de sa zone de confort en cherchant la démocratisation (une communication LinkedIn assez importante est à relever en ce sens). Là-dessus, le projet d’un film sur la société stalinienne en Russie représente une direction intéressante et ambitieuse. Les spectateurs et critiques espèrent que l’équipe d’Ermonia saura tirer parti d’un tel projet pour proposer un film puissant et équilibré et revenir ainsi à la dynamique initiale de la création de l’association. Ils attendent une mise en œuvre soignée et un casting diversifié, afin de donner toute sa dimension à un sujet aussi complexe. Croyons que le film pourrait marquer une nouvelle étape dans l’adaptation des thèmes historiques par l’association, et les critiques souhaitent découvrir comment l’équipe parviendra à relever ce défi, avec l’espoir d’un franc retour aux traditions premières d’Ermonia.
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Kaloskaiagatos !
« Kaloskaiagatos » disaient les grecs, dans un mot unique qui en fusionne deux : bien et beau. « Et Dieu vit que cela était beau », dit la version des septante de la Bible, lorsque dans la Genèse Dieu contemple sa création après avoir travaillé.
Beauté et bonté vont toujours de pair ; lorsque nous rencontrons du bien, c’est toujours du beau que nous trouvons, précise Socrate dans un dialogue de Platon. Car la vérité, c’est que le Bien est Beau ; même quand les apparences semblent dire le contraire, comme lorsqu’au pied de la croix, les juifs voyaient le corps supplicié du Dieu qui n’avait plus figure humaine. Beau, c’est donc ainsi que se manifeste le Bien. Beauté : c’est le nom du hérault qui s’avance au-devant du Bien pour l’annoncer en portant ses couleurs.
Or, le Christ nous a révélé la puissante bonté de Dieu, dans l’Amour qu’il a eu pour nous en donnant sa vie sur la croix.
Ô Charité, comment t’appréhender, toi qui es l’essence même du Dieu invisible, sa sève divine ? En effet, Dieu, qui est Amour, personne ne l’a jamais vu, enseigne saint Jean, c’est pourquoi le Fils s’est incarné.
Alors, nous, êtres de chair, qui vivons vingt siècles après le passage du Sauveur, voulons-nous voir, entendre cet Amour ? Et voilà qu’au cours du mystère pascal qui se réactualise sur l’autel, dans nos églises, Il se rend perceptible à nos oreilles par l’intermédiaire du chant liturgique. Bien loin de nous Le cacher en l’enveloppant d’épaisses couches de latin et de modes antiques, le grégorien nous fait entendre que l’Amour n’évolue pas dans la sphère du plaisant, comme pourrait le faire croire un simple esthétisme, et il nous apprend que la Charité, réalité la plus surnaturelle qui soit, puisqu’identifiable à Dieu, s’enveloppe d’un voile de pudeur qu’on appelle beauté afin, paradoxalement, de se manifester. Ce chant, qui s’est construit patiemment au cours des siècles , a su recueillir et traduire quantité de vertus propres à nous révéler la profondeur de la bonté divine et à nous y faire pénétrer : sobriété, noblesse et simplicité, force et humilité, mystère, sentiment de sacré, paix, détachement, alternance d’action et de contemplation , au service d’une narration des merveilles de l’Histoire du salut.
Comme le formule Benoit XVI, toute la liturgie est là pour traduire dans la sphère du sensible les réalités spirituelles que constituent les sacrements et la prière de l’Eglise, l’office divin. C’est ce que fait admirablement le chant grégorien, associé, si Dieu veut, aux autres arts liturgiques : mouvements des ministres sacrés et servants d’autel, architecture, ornements et leurs couleurs, retables et fresques…
Pour mettre en œuvre ce pouvoir de transposition du spirituel dans le monde sensible, il faut des acteurs de la liturgie. Or on ne s’improvise pas acteur de la liturgie au pied levé. Il convient d’y être éduqué, patiemment, régulièrement. Toute la place d’une formation au grégorien dans un lycée tient ici.
Et comme le dit encore Benoit XVI, la liturgie est une synthèse du cosmos transformée en louange due au créateur. Un jeune homme éduqué à cela ne pourra qu’en tirer du fruit également dans sa vie personnelle, professionnelle ou familiale.
Pierre-Henri-Rousseau, professeur de Chant grégorien au Lycée Saint-Augustin.
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La foi donne-t-elle un sens à la souffrance ?
Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :
- Abbé Henri LEFER, Chapelain de Lourdes
- Charlotte SEINCE, auteur de “Le prix de la jubilation”
- Sœur Maylis, supérieure de l’abbaye de Faremoutiers
Chiraquisation : Le RN devient un parti de gauchistes
Le député Jean-Philippe Tanguy personnifie toutes les trahisons du RN :
🔴 Bruno Retailleau
🗣️ “M. Retailleau c’est Sarkozy, la trahison de toutes les valeurs, de tous les programmes, mais en plus contre le droit à l’avortement, le mariage pour tous, le droit des femmes.”
👉 Jean-Philippe Tanguy (@JphTanguy), député RN, invité de @mchantrait pic.twitter.com/EDgpcWyBOB
— LCI (@LCI) February 16, 2025
Terres de Mission : Qui détient le pouvoir aujourd’hui ?
Eglise universelle : Les acteurs du pouvoir et le pouvoir de l’engagement
Directeur général de l’ACEI (Association Culturelle d’Education Intégrale), Victor Aubert présente le colloque qui aura lieu le samedi 15 mars prochain à Paris sur le thème : Les acteurs du pouvoir et le pouvoir de l’engagement. Ce colloque convivial s’adresse à tous les amoureux du bien commun soucieux de se former et s’informer pour agir au service de la Cité.
Eglise en France : La doctrine sociale de l’Eglise face au réel
Directeur de la rédaction de la revue Permanences, Guillaume de Prémare en présente le N° 599 qui sous le titre : La doctrine sociale de l’Eglise face au réel, rassemble les conférences des mardis d’ICHTUS de l’année 2023-2024. Avec Thomas Schmitz, Bruno de Saint-Chamas, Joseph Thouvenel, Mathieu Detchessahar, etc.
Eglise en Marche : Session familiale Transmissio
Cofondatrice de la nouvelle association
Transmissio, Odile Téqui présente la session familiale qui aura lieu du 20 au 24 août en Sologne sur le thème : Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! Dans la continuité du pèlerinage de chrétienté à la Pentecôte, il s’agit de proposer un temps fort familial, convivial, intellectuel et festif après ce temps fort spirituel.
De Quas Primas à Dignitatis Humanae
Dans L’Homme Nouveau, l’abbé Barthe revient sur l’enseignement de la royauté sociale du Christ. L’encyclique Quas Primas avait pour but d’
armer les catholiques contre « la peste de notre époque », à savoir « le laïcisme, ainsi qu’on l’appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles » ; rappeler que les princes et gouvernants « légitimement choisis » sont des représentants du Christ-Roi ; et qu’ils lui doivent un culte public. «Quelle que soit la forme de gouvernement, avait dit Léon XIII dans Immortale Dei, rappelant un élément fondamental de la loi naturelle, […] les chefs d’État doivent donc tenir pour saint le nom de Dieu et mettre au nombre de leurs principaux devoirs celui de favoriser la religion, de la protéger de leur bienveillance, de la couvrir de l’autorité tutélaire des lois, et ne rien statuer ou décider qui soit contraire à son intégrité ». Et Pie XI précisait pour les nations ayant reçu l’Évangile :
« Les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. »
[…]
Vint Vatican II. Le n. 2 de la déclaration Dignitatis Humanae faisait désormais obligation à l’État de permettre (ne pas empêcher) à égalité la diffusion paisible du vrai et du faux, ce qui revenait à consacrer sa neutralité religieuse intrinsèque, sa laïcité. Selon Dignitatis Humanae, même si l’État se disait catholique, il devrait tout de même accorder des droits identiques à toutes les religions. Ce que confirmait le n. 6 de la déclaration :
« Si, en raison des circonstances particulières dans lesquelles se trouvent certains peuples, une reconnaissance civile spéciale est accordée dans l’ordre juridique de la Cité à une communauté religieuse donnée, il est nécessaire qu’en même temps, pour tous les citoyens et toutes les communautés religieuses, le droit à la liberté en matière religieuse soit reconnu et sauvegardé. »
La doctrine de la royauté du Christ était ainsi congédiée. Quant à la fête du Christ-Roi, « elle a pris un sens différent », dit le site des évêques de France. Déplacée au dernier dimanche de l’année liturgique et recevant le nom de « Solennité du Christ, Roi de l’Univers », elle célèbre désormais la royauté eschatologique du Christ.
Dimanche de la Septuagésime : “les derniers seront les premiers”
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
Le Temps de la Septuagésime qui marque un tournant important dans l’année liturgique et dont la première partie, la plus courte, le cycle de l’Incarnation, est maintenant terminée en ce dimanche. Nous abordons maintenant la deuxième partie, de beaucoup la plus longue, le cycle de la Rédemption ; et nous commençons à tourner nos regards vers la fête de Pâques, dont le temps de la Septuagésime, où nous sommes désormais, constitue la préparation du Carême.
Ce Temps comprend trois dimanches appelés Septuagésime, Sexagésime et Quinquagésime, ce qui veut dire soixante-dixième, soixantième et cinquantième jour avant Pâques. Ces désignations sont évidemment très approximatives, puisque les semaines ne sont pas de dix jours et que ces dimanches se situent exactement soixante trois, cinquante six et quarante neuf jours avant Pâques. Mais le chiffre de soixante-dix est beaucoup plus symbolique que mathématiquement exact. Il évoque les soixante-dix années de captivité du peuple d’Israël à Babylone, figure de la captivité où le péché nous retient ici-bas, et dont le temps de la Septuagésime nous invite à reconnaître la gravité avant le grand combat du Carême et la délivrance de Pâques. Ce n’est pas encore un temps de pénitence comme le Carême, mais c’est déjà un temps austère et cette austérité se traduit dans la liturgie par les ornements violets que revêt le célébrant, par la suppression du Gloria in excelsis Deo, le chant des Anges, et surtout par la suppression totale de l’Alléluia que nous ne retrouverons qu’à la Vigile pascale.
► Introït : Circumdederunt
Le chant de l’Introït du dimanche de la Septuagésime résume parfaitement en trois phrases les sentiments que l’Église veut nous inspirer durant ce temps liturgique : il est extrait du psaume 17, chant d’action de grâce du roi David, qui rappelle les épreuves dramatiques par lesquelles il est passé, la confiance qu’il a toujours gardée dans le Seigneur et la délivrance qu’il en a finalement reçu.
Première phrase :
Circumdederunt me gemitus mortis, dolores inferni circumdederunt me.
Les gémissements de la mort m’ont environné, les douleurs de l’enfer m’ont environné.
L’évocation du péché et de la misère dans laquelle il nous a plongés est traduite ici par une mélodie tourmentée, en particulier le deuxième circumdederunt me est entortillé comme les lacets dans lesquels l’esprit infernal nous tient prisonniers.
Deuxième phrase :
Et in tribulatione mea invocavi Dominum.
Mais au milieu de ma détresse, j’ai invoqué le Seigneur.
Ici le calme est revenu, c’est la confiance qui s’exprime avec un bel élan sur le mot invocavi.
Troisième phrase :
Et exaudivit de templo sancto suo vocem meam.
Et de son saint Temple, il a exaucé ma voix.
Le saint Temple de Dieu désigne ici le ciel d’où il exauce notre prière, et c’est la joie et la reconnaissance qui s’expriment dans cette dernière phrase d’une façon calme et bien affirmée. Cet Introït est accompagné du premier verset du psaume 17 exprimant la reconnaissance de David :
Diligam te Domine, fortitudo mea : Dominus firmamentum meum, et refugium meum, et liberator meus.
Je vous aime Seigneur qui êtes ma force, mon soutien, mon refuge et mon libérateur.
L’introït de ce dimanche de la Septuagésime est un des rares introïts des dimanches, parmi le répertoire de la forme extraordinaire, à n’avoir pas été repris dans celui de la forme ordinaire. Il se trouve relégué seulement au samedi de la 4e semaine de Carême. Son texte, tiré du psaume 17, a peut-être été jugé trop sombre, au moins dans sa première partie, avec l’évocation des gémissements de la mort et des douleurs de l’enfer.
► Graduel : Adjutor
Le chant du Graduel du dimanche de la Septuagésime est assez exceptionnel, d’abord par ses dimensions : c’est un des plus longs du répertoire et sa mélodie s’étend du « do grave » au « fa aigu », avec un va-et-vient continuel entre les parties basses et les partie élevées, ensuite par l’originalité de cette mélodie qui n’est pas faite, comme celle de la plupart des autres Graduels, de formules qui reviennent régulièrement. On en trouve quelques unes, mais assez peu. Le texte est tiré du psaume 9, chant de louange au Seigneur, protecteur des malheureux et défenseur des opprimés. On retrouve ici, comme dans l’Introït, la confiance des victimes du péché et de ses conséquences, exprimée avec de grands élans allant presque jusqu’à la véhémence.
Première partie :
Adjutor in opportunitatibus, in tribulatione : sperent in te, qui noverunt te : quoniam non derelinquis quærentes te, Domine.
Vous êtes le secours du malheureux dans les nécessités et dans la détresse : qu’ils espèrent en vous ceux qui vous connaissent, car vous n’abandonnez pas ceux qui vous cherchent, Seigneur.
Deuxième partie :
Quoniam non in finem oblivio erit pauperis : patientia pauperum non peribit in æternum : exsurge, Domine, non prævaleat homo.
Car le malheureux ne sera pas oublié jusqu’à la fin. La patience des malheureux ne sera pas déçue éternellement. Levez-vous Seigneur, que l’homme ne l’emporte pas.
L’homme dont il est question dans le psaume c’est le païen, celui qui ne reconnait pas le vrai Dieu et persécute ses fidèles. Il représente pour nous les ennemis de notre âme qui nous tiennent captifs ici-bas.
► Trait : De profundis
Au temps de la Septuagésime comme pendant le Carême, l’Alléluia est supprimé et remplacé par un Trait, un chant qui se chante d’un trait. C’est une psalmodie directe sans antienne, très ornée certes, avec beaucoup de vocalises, mais où l’on retrouve des éléments de la psalmodie avec ses formules d’intonation et de cadences qui reviennent régulièrement. Ces mêmes formules peuvent donc s’adresser à des textes différents, mais ici l’adaptation est parfaite. Le texte du Trait d’aujourd’hui est bien connu, puisqu’il s’agit des quatre premiers versets du psaume 129, De profundis, que l’on rencontre assez souvent dans la liturgie, notamment dans celle des défunts. Ils expriment très bien les sentiments du temps de la Septuagésime : du fond de notre misère nous nous tournons vers le Seigneur avec une grande espérance.
De profundis clamavi ad te, Domine : Domine, exaudi vocem meam. Fiant aures tuæ intendentes in orationem servi tui. Si iniquitates observaveris, Domine : Domine, quis sustinebit ? Quia apud te propitiatio est, et propter legem tuam sustinui te, Domine.
Du fond de l’abîme, je crie vers vous, Seigneur : Seigneur, écoutez ma voix. Que vos oreilles se fassent attentives à la prière de votre serviteur. Si vous considérez nos péchés, Seigneur, Seigneur qui subsistera ? Mais auprès de vous est le pardon, et à cause de votre promesse, j’ai confiance en vous, Seigneur.
► Offertoire : Bonum est
Comme c’est souvent le cas dans les Offertoires, celui du dimanche de la Septuagésime est assez différent des autres chants de cette messe. Il est plus intérieur, recueilli et contemplatif. Le texte est le début du psaume 91, chant de louange au Seigneur qui protège les bons et punit les méchants :
Bonum est confiteri Domino, et psallere nomini tuo, Altissime.
Il est bon de louer le Seigneur et de chanter un psaume à votre nom, O Très Haut.
On remarquera comment ce texte passe dans la même phrase de la deuxième à la troisième personne, ce qui arrive assez souvent dans les psaumes. Ce bonheur de louer Dieu s’appuie évidemment sur la confiance et la reconnaissance exprimées dans les autres chants de la messe. La mélodie le traduit d’une manière douce et paisible, mais affirmative.
► Communion : Illumina
Nous retrouvons dans la Communion du dimanche de la Septuagésime la prière suppliante mais confiante du pécheur du fond de sa misère. Elle est tirée du psaume 30, qui revient souvent dans la liturgie. C’est un de ceux où le roi David exprime le mieux son abandon total à la divine providence. C’est le psaume de l’In manus tuas.
Illumina faciem tuam super servum tuum, et salvum me fac in tua misericordia : Domine, non confundar, quoniam invocavi te.
Faites briller votre visage sur votre serviteur et sauvez moi dans votre miséricorde. Seigneur, que je ne sois pas confondu parce que je vous ai invoqué.
» Faites briller votre visage « , cela veut dire soyez favorable à ma demande. Lorsqu’on adresse une demande à quelqu’un, si l’on voit son visage s’éclairer d’un beau sourire c’est qu’il va nous répondre favorablement, mais si l’on voit son visage s’assombrir c’est le contraire. Cette première phrase est une prière très humble qui se tient totalement dans le grave comme prosternée ; la deuxième phrase au contraire s’élève en un grand élan suppliant mais plein de confiance en la divine miséricorde, et la troisième phrase revient dans le grave pour une cadence paisible.
Les complotistes font leur cinéma
Trois semaines après sa sortie, le film Toutes pour une, version des Trois Mousquetaires incarnée par des femmes, affiche une fréquentation calamiteuse: moins de 15 000 entrées, synonyme de débâcle commerciale, pour un film qui a coûté dix millions d’euros.
Selon la Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF) et l’Union des producteurs de cinéma (UPC), ce « flop » a une cause qui s’appelle la strème-droâte ! Dans un communiqué, ils déclarent :
« une fois de plus, un film français est attaqué par la fachosphère… c’est au tour du film de Houda Benyamina, Toutes pour une, d’être la cible d’une nouvelle offensive. »
Le communiqué évoque des « débats télévisés sans nuance » et « des insultes racistes, grossophobes et sexistes ».
Les coups d’épées «idéologiques» contre le film existent peut-être. Mais ils ne sauraient masquer les approximations d’une mise en scène qui manque cruellement de finesse. « Le scénario pèche par sa faiblesse. Cela part dans tous les sens, multiplie les dialogues gravés dans le marbre. On passe sans raison valable du noir et blanc à la couleur. On comble les vides par des ralentis. Les intermèdes comiques ne sont pas drôles. Les duels sont cafouilleux », écrit Éric Neuhoff dans sa critique publié dans Le Figaro .
Après cinq jours d’exploitation, Toutes pour une totalisait seulement 9 407 entrées pour 155 copies. C’est peut-être le pire bilan pour un film français ces dernières années.
Ne rigolez pas, ils ont tourné ce film avec notre pognon : 850 000 euros du CNC, 2,6 millions d’euros par France Télévisions et 550 000 euros par les régions de France dans lequel le film a été tourné.
Birmanie : la nouvelle cathédrale de Mindat bombardée par la junte
La cathédrale du Sacré-Cœur de Mindat a été bombardée le 6 février par la junte militaire birmane. Mindat est un nouveau diocèse créé le 25 janvier dernier par le pape François dans l’État Chin, dans l’ouest de la Birmanie. Il compte plus de 14 000 catholiques pour environ 360 000 habitants. Selon un prêtre local, les catholiques sont déterminés à reconstruire et à se relever malgré cette épreuve :
« C’est une blessure dans nos cœurs, mais nous ne nous laisserons pas abattre. Nous reconstruirons. »
Le 25 janvier, l’église du Sacré-Cœur était désignée par le pape François comme cathédrale pour le nouveau diocèse de Mindat. Elle a été bombardée seulement quelques jours plus tard, le 6 février.
Le nouveau diocèse compte une population totale de presque 360 000 habitants, dont plus de 14 000 catholiques pour 23 paroisses.