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Résultats 2025 de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens : 380 millions de chrétiens confrontés à la persécution

Ce 15 janvier, l’ONG Portes Ouvertes France et Belgique (réseau Open Doors International), vient de rendre publics les résultats 2025 de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens. Ils interpellent sur l’augmentation de la persécution, portée par la violence en Afrique Subsaharienne et un durcissement du contrôle des églises en Asie Centrale.

Avec plus de 30 ans d’expertise, l’Index fait le classement des pays où les chrétiens, de toutes dénominations, sont le plus persécutés. Près de 4000 personnes participent à la collecte des données de terrain jusqu’au niveau du village, et les analysent pour établir une mesure chiffrée et documentée du degré de persécution. L’Index 2025 fait le constat d’une augmentation de la persécution des chrétiens dans le monde pour la 12ème année consécutive.

Les chiffres clefs
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­ 380 millions de chrétiens sont fortement persécutés et discriminés dans 78 pays ­
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Les chrétiens ciblés par la déferlante de violence djihadiste en Afrique

Les groupes extrémistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique profitent de l’instabilité croissante et du vide du pouvoir pour proliférer. Les chrétiens constituent pour eux des «infidèles», cibles privilégiées. Au moins 4192 chrétiens ont été tués pour leur foi en Afrique Subsaharienne sur la période d’étude, soit 93% sur un total de 4476 martyrs dans le monde.

L’étau se resserre sur les églises en Asie Centrale

Le Kazakhstan (+9 places), le Tadjikistan (+7 places) et le Kirghizistan (+14 places) montent fortement dans le classement. Les régimes autoritaires accentuent leurs actions contre les églises: descentes de police contre des églises protestantes dans le Sud du Kazakhstan, nonnes catholiques accusées de «répandre leur idéologie» à Talas au Kirghizistan…

Guerres civiles: les minorités chrétiennes payent le prix fort

Au Yémen (3ème au classement), les rencontres secrètes de chrétiens sont traquées par les Houtis et les groupes extrémistes. Au Soudan (5ème), on profite de l’impunité générale pour attaquer les chrétiens, tandis que les églises sont bombardées ou occupées par les groupes armés. Quant au Myanmar (13ème), la junte militaire, soupçonnant les chrétiens d’être du côté de l’opposition, attaque les églises.

Pour rappel, la période d’étude allant du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024, les dernières évolutions en Syrie ne se reflètent pas dans l’Index 2025.

Les églises forcées à la clandestinité

L’Index 2025 alerte sur l’isolement accru des chrétiens, lié à l’invisibilisation de l’Église, contrainte de devenir «souterraine» dans de nombreux pays.

Si les talibans affirment qu’il n’y a «pas de chrétiens en Afghanistan» et que l’Iran traque ses convertis jusque dans leurs maisons pour les jeter en prison, l’Algérie vient d’arriver au bout de sa campagne contre les églises protestantes: désormais, les 47 églises de l’EPA (Église Protestante d’Algérie) ont été forcées de cesser leurs activités. Cela signe la mort de la liberté religieuse pour les convertis d’arrière-plan musulman qui composent l’essentiel de l’EPA.

La crise de la natalité n’est pas une fatalité

Communiqué du Syndicat de la famille :

Alors que la France s’approche dangereusement de l’abîme de la dénatalité, le Syndicat de la Famille appelle à un sursaut. Si dans son discours de politique générale, François Bayrou s’est bien gardé d’aborder cet enjeu, pourtant central dans l’équation de l’avenir de notre modèle social et de nos retraites, il y a des pistes aussi prometteuses que peu couteuses pour sortir la France de cette trajectoire dans laquelle elle s’enlise depuis 2015.

Avec 663.000 naissances pour 646.000 décès l’an dernier, l’équilibre démographique est plus que jamais malmené en France. Le nombre d’enfant par femme (1,62) atteint son plus bas niveau depuis 1919, au lendemain de l’armistice de la Grande guerre. Le plus grave est le décalage croissant avec le nombre d’enfants désirés (2,39 en 2023). C’est aussi le plus grand signe d’espérance. Loin des délires d’une minorité radicalisée des « no kids », les Français sont fermement attachés à la famille et à la transmission de la vie, y compris les jeunes (sondage Opinion Way pour Vers le Haut, publié le 10 janvier 2025 dans le quotidien La Croix). Bien que honteusement caricaturée et exclue de toutes les préoccupations de politique familiale ces dernières années, la famille « papa, maman et les enfants » concerne 7 enfants sur 10.

5 propositions prioritaires pour relever le défi démographique

  • Libérer, revaloriser et garantir la durée de 3 ans du congé parental pour donner le choix aux parents, s’ils le souhaitent, d’être présents à temps partiel ou à temps complet auprès de leur enfant. Cette proposition permet de réduire la dépense publique liée aux modes de garde. Actuellement, le congé parental est de 449 €/mois alors qu’une place en crèche coûte près de 2000 €/mois aux finances publiques. Il y a urgence à sortir de cette situation ubuesque.
  • Le recours au travail à temps partiel doit être assoupli. Vilipendé par un néo-féminisme déconnecté de la vie réelle, il ne cesse de se réduire en France alors qu’il permet de ne pas s’éloigner de l’emploi tout en conciliant vie familiale et vie professionnelle.
  • Valoriser culturellement la maternité, la paternité, la famille, l’éducation, qui sont les piliers de la vie sociale et qui assure l’avenir de tous.
  • Revenir à l’universalité des allocations familiales, mesure de justice pour les familles, en particulier des classes moyennes, dont l’investissement dans l’accueil et l’éducation des enfants bénéficient à tous les Français, y compris sur le plan économique et financier.
  • Faire connaître l’existence, dans tous les départements, des établissements d’accueil mère-enfant. Ces structures destinées aux femmes enceintes et au mères isolées offrent un soutien matériel et psychologique précieux.

Le Syndicat de la Famille propose de nombreuses autres mesures, disponibles sur le site www.lesyndicatdelafamille.fr

« Il y urgence à répondre au désir d’enfant qui est particulièrement élevé dans notre pays. C’est une chance. Les Français croient en la famille et la plébiscite. Il ne faut pas les décevoir sous peine de franchir le cap d’un déficit naturel négatif dès l’an prochain. Il n’y a aucune fatalité et des mesures efficaces sont possibles. Elles sont simples à mettre en place, produisent des effets rapidement et ne grèvent pas les finances publiques. L’heure est au pragmatisme pour relever le défi démographique et apporter le soutien attendu par tant de familles » résume Ludovine de La Rochère, Présidente du Syndicat de la Famille.

Le presbyterium du diocèse de Fréjus-Toulon n’est pas dupe de la sanction contre Mgr Rey

Jean-Pierre Maugendre révèle l’acharnement contre Mgr Rey :

Ainsi donc, par un communiqué du 7 janvier 2025 Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a informé ses diocésains qu’un an après que le pape lui eut personnellement demandé, le 23 décembre 2023, de ne pas démissionner, suite à la nomination de Mgr Touvet comme évêque coadjuteur, le même pape François lui demandait, désormais, par l’intermédiaire du nonce à Paris, Mgr Migliore, et des instances romaines de remettre sa démission. Ce qu’a immédiatement fait Mgr Rey manifestant, cependant, sa surprise devant ce revirement « sans que je n’ai eu connaissance d’éléments nouveaux », écrit-il.

Les raisons d’un acharnement

Beaucoup s’interrogent sur les raisons de cet acharnement contre le diocèse le plus dynamique de France, et son évêque. En effet, cas unique, le diocèse de Fréjus-Toulon compte aujourd’hui plus de prêtres en activité (250) qu’au moment du concile Vatican II. Toutes les paroisses ont un curé, Mgr Rey ayant lui-même ordonné 164 prêtres. Ces résultats sont le fruit du labeur apostolique continu de deux évêques : Mgr Madec, de 1983 à 2000 puis Mgr Rey depuis 2000. L’un et l’autre ont répondu généreusement à la demande que faisait Mgr Lefebvre à Paul VI : « Laissez-nous faire l’expérience de la Tradition ». Mgr Madec avait ainsi ordonné prêtre le père Jean-Paul Argouarc’h qui fut longtemps prieur de la Sainte Croix de Riaumont et Mgr Rey a accueilli dans son diocèse de nombreuses communautés et prêtres célébrant habituellement la messe romaine traditionnelle. Dès 1983 Mgr Madec avait réouvert un séminaire diocésain au domaine de La Castille. Séminaire particulièrement prospère, avec 7/ 8 ordinations annuelles jusqu’à l’arrivée de Mgr Touvet, en 2023, puis qu’il n’y a eu aucune rentrée en propédeutique en 2023 et en 2024.

Dans un entretien avec le journaliste du Figaro (7/01/2025) Jean-Marie Guenois, Mgr Rey a donné les véritables raisons de cet acharnement romain : 

« Les griefs visent l’accueil trop large de groupes, de prêtres, de vocations, de communautés, avec un manque de prudence particulièrement dans l’accueil du monde dit tradi ».

 Ainsi que « des dysfonctionnements dans la gestion économique et financière du diocèse ». S’il fallait virer les évêques dont les diocèses sont en situation financière critique il ne resterait plus grand monde !

Un représentant en mission

Tel les représentants en mission envoyés par l’Assemblée législative pour mettre au pas les provinces et villes récalcitrantes à l’ordre révolutionnaire nouveau (Fouché à Lyon, Carrier à Nantes) Mgr Touvet a reçu, il y a deux ans, les pleins pouvoirs pour faire rentrer le diocèse de Fréjus-Toulon dans le nouvel ordre conciliaire et synodal. Nous sommes, aujourd’hui, loin du discours d’intronisation de Mgr Touvet en novembre 2023 dans lequel il s’engageait à ne pas être instrumentalisé contre Mgr Rey. Le pacificateur semble être devenu l’éradicateur avec l’appui du nonce apostolique et la complicité de la Conférence des Evêques de France, dont le communiqué prenant acte de cette démission est un chef d’œuvre de froideur administrative sans un mot de remerciement ni de compassion pour celui qui fut membre de cette CEF pendant près de 25 ans. Parmi les procédés ignobles utilisés contre Mgr Rey, Mgr Giraud ancien évêque de Sens n’a pas hésité à appeler des étudiants pour savoir comment les dîners de Mgr avec des jeunes se terminaient. Les étudiants furent scandalisés devant de tels soupçons.  N’oublions pas, aussi, que Mgr Hérouard, évêque de Dijon, chargé de la visite apostolique de février-mars 2023 livrait ses informations à Timothée de Rauglaudre journaliste luttant pour la cause LGBT et auteur d’une série à charge en dix épisodes de juin à septembre 2023 : Tempête sur le diocèse.  Mgr Hérouard s’est ensuite intéressé au diocèse de Bayonne où il a effectué, à la demande du nonce, en juin et juillet 2024 une « visite fraternelle ». Rappelons que Mgr Rey n’est pas un évêque traditionaliste, puisqu’il est lui-même issu de la communauté charismatique de l’Emmanuel, mais qu’il avait simplement répondu aux consignes des papes Jean-Paul II dans la lettre apostolique Ecclesia Dei afflicta (2 juillet 1988puis Benoît XVI dans le motu proprio Summorum Pontificum (7 juillet 2007d’accorder « un accueil large et généreux » aux fidèles attachés aux pédagogies traditionnelles de la foi. Avec l’heureux résultat que l’on sait. Après avoir pris en otage les dix séminaristes dont l’ordination avait été bloquée par décision romaine Mgr Touvet a enfin les mains totalement libres pour normaliser le diocèse. On notera incidemment que sur les dix candidats au sacerdoce neuf ont été finalement ordonnés ce qui a donc validé leur formation et leur vocation.

Une séance de vœux houleuse

On ne peut pas dire que cette démission forcée ait soulevé beaucoup d’enthousiasme parmi le presbyterium du diocèse. La séance de vœux du 8 janvier rassemblant les deux évêques a été tendue. Chacun a fait un bref discours. L’un annonçant son départ, l’autre informant l’assistance qu’un jeune prêtre accusé de comportement déviant avait été finalement innocenté. Les prêtres présents ont pu exprimer leur gratitude à leur évêque démissionné et démissionnaire. Un prêtre diocésain en civil a fait l’éloge de Mgr Rey, de sa dimension missionnaire et de ses initiatives. Le père Aguilla, fondateur de la Société des Pères de la Fraternité Missionnaire Jean Paul II a rappelé que l’unité avec la communauté traditionnelle se vivait bien. Un prêtre allemand s’est interrogé sur les raisons de la destitution de Mgr Rey en rappelant qu’en Allemagne des évêques, toujours en poste, s’opposent au magistère et bénissent des unions homosexuelles ». L’abbé Loiseau, fondateur des Missionnaires de la Miséricorde Divine, qui se veut toujours obéissant, a rappelé comment Rome avait encouragé sous Jean Paul II et Benoît XVI l’accueil des prêtres, et des fidèles, attachés à la Tradition de l’Eglise. Un prêtre a rappelé la vitalité et l’unité du diocèse. Cependant l’intervention la plus marquante fut celle de Mgr Molinas ancien vicaire général et ancien directeur du séminaire. Il a affirmé que ceux qui disaient que le diocèse était divisé mentaient et qu’il ne fallait pas « nous prendre pour des cons ou des canards « . « Certains ont de la merde à leurs chaussures » a- t- il proclamé avec force, loin de la langue de buis habituelle. Il fut longuement applaudi. A la fin Mgr Rey fut ovationné par les 200 prêtres présents pendant une longue minute.

Où est le souci des âmes ?

La normalisation, pour laquelle un nouveau vicaire général très opposé aux traditionalistes, le père Mallard, a été nommé, ne sera pas aussi simple que prévu. Les prochaines étapes du processus de normalisation-éradication sont parfaitement identifiées :

  • fermeture du séminaire de la Castille, les séminaristes étant envoyés au séminaire interdiocésain d’Aix-en-Provence, qui sans cela pourrait bien être contraint de fermer ses portes tant il y a peu de séminaristes.
  • pression maximale sur le pèlerinage Nosto Fe afin qu’y soit célébrée la liturgie réformée. Rappelons que les 5 et 6 octobre derniers ce pèlerinage a rassemblé plus de 2 000 marcheurs, pour sa première édition, de Cotignac à Saint Maximin- la Sainte Baume.
  • maintien du refus d’ordonner, conformément à leurs constitutions, selon le rite traditionnel six diacres des Missionnaires de la Miséricorde Divine, les futurs prêtres n’ayant pas l’assurance d’avoir l’autorisation de célébrer, ensuite, la messe romaine traditionnelle.

Ce qu’il y a d’objectivement terrifiant c’est que ce processus de normalisation est un processus assumé de destruction.

Les vocations qui auraient pu rejoindre le séminaire de la Castille ne rejoindront pas un séminaire inter diocésain à Aix en Provence ou ailleurs.

Le pèlerinage Nosto Fe perdrait toute raison d’exister par l’adoption de la liturgie réformée qui comme l’affirmait benoîtement le cardinal Roche, préfet du dicastère pour le culte divin, en mars 2023 sur la BBC, est le témoignage d’une autre théologie et donc d’une autre foi.
Quant à la société des Missionnaires de la Miséricorde Divine, la négation de son attachement à la messe romaine traditionnelle par des ordinations selon le nouveau rite la conduirait à une inéluctable implosion.

Autrefois, le beau titre de curé renvoyait au souci du soin des âmes : cura animarum. Le cardinal Merry del Val, qui fut secrétaire d’Etat de Saint Pie X avait pour exaltante devise : « Da mihi animas, tolle cetera, donnez-moi les âmes, prenez le reste ». Où est le souci des âmes dans ces ukases de fonctionnaires ecclésiastiques, préfets violets, attachés par carriérisme, peur, conformisme ou idéologie à persécuter les prêtres et les laïcs dont le seul tort est de vouloir croire et prier comme leurs anciens le firent pendant des siècles ? Comme de Rama montait le cri de Rachel pleurant ses enfants, du peuple abandonné et trahi par ses pasteurs monte le cri des enfants qui ne demandent à l’Eglise que des miettes : les paroles et les instruments du salut.

Jean-Pierre Maugendre

Spera : n’y a-t-il personne à la curie pour relire le « travail » du pape ?

Franchement les extraits du nouvel ouvrage du pape laissent à désirer. Nous pourrions l’oublier au vu de la médiocrité du fond, qui recalerait un étudiant de première année, mais il s’agit de l’ouvrage du Souverain Pontife. Lequel place saint Vincent de Lerins au XVe siècle et réduit l’attachement à la messe traditionnelle aux pompons et dentelles…

Il y pourtant de nombreux ouvrages pour comprendre ce phénomène, pour analyser l’opportunité et les fruits de la réforme liturgique, sur l’importance du latin, qui est normalement toujours la langue de l’Eglise, sur la place de l’autel, sur le sens du sacré, sur l’importance de l’offertoire, sur l’occultation de certains passages de l’Ecriture, sur l’appauvrissement des oraisons… Bref il y a de la matière pour qui veut effectuer un travail sérieux, charpenté, rationnel.

Voici les passages à pleurer :

L’union Lex Orandi a déjà réagi :

Le Pape François vient de publier en italien un livre autobiographique intitulé Spera (l’Espérance). Notre confrère Tribune Chrétienne s’est procuré en exclusivité des passages de cet ouvrage qui sort en France ce 15 janvier. On y découvre quel regard porte le Saint Père sur les jeunes pèlerins de Chartres qui prient pendant trois jours au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise : « C’est curieux, cette fascination pour ce que l’on ne comprend pas, qui a un air un peu occulte, et qui semble parfois intéresser même les générations les plus jeunes. Souvent, cette rigidité s’accompagne de toilettes recherchées et coûteuses, de dentelles, de rubans, de chasubles. Non pas un retour au sacré, mais tout le contraire : une mondanité sectaire. Parfois, ces déguisements dissimulent des déséquilibres, des déviations affectives, des problèmes comportementaux, un malaise personnel qui peut être instrumentalisé…»

Voilà ce qu’écrit notre Père Commun… On n’imagine pas Jean-Paul II ou Benoît XVI oser de tels amalgames. Mais François, depuis Traditionis Custodes, nous a habitué au principe de l’accusation sans fondement et de la punition collective. Ces propos de Spera ne doivent donc pas nous étonner. Ils peuvent, en revanche nous affliger. Ils doivent, à certains égards, nous interroger : comment comprendre le subjectivisme qui guide ces propos, comme si le point de vue du Pape sur l’attachement à la liturgie traditionnelle ne pouvait se construire que par auto-référence, sans considération du mystère sacré qui est en jeu ou de ceux qui s’en nourrissent ? Comment comprendre le recours à de telles caricatures et de tels amalgames ? Comment comprendre la référence exclusive à ce qui est transitoire, fugitif, en mouvement, et cette condamnation de ce qui est enraciné, stable, permanent : « Si on n’avance pas, écrit le Pape, si on ne bouge pas, la vie, qu’elle soit végétale, animale ou humaine, meurt. Cheminer veut dire changer, affronter des paysages nouveaux, accepter des défis nouveaux. » Cette dernière citation de Speran’a-t-elle aucune parenté de pensée avec cette autre citation : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières ; ce qui importe, c’est de le transformer »(Karl Marx, Thèses sur Feuerbach, 1845) ?

Union Lex Orandi

L’Algérie persécute les convertis

En mai 2024, 4 des 47 églises de l’EPA (l’Église protestante d’Algérie) étaient encore ouvertes. Depuis, aucune n’est accessible selon Portes ouvertes :

«C’est la fin d’une exception. L’Algérie était le seul pays de cette région du nord de l’Afrique où des chrétiens convertis pouvaient se réunir dans leurs propres églises. »

«Il y a deux situations très différentes pour les chrétiens. Les églises catholiques sont tranquilles parce que seuls les expatriés les fréquentent, ils sont 7 000. Mais les églises protestantes, constituées par des Algériens convertis de l’islam, ne sont plus tolérées. Les protestants évangéliques doivent désormais fonctionner en mode clandestin en raison d’un tour de vis très sévère des autorités. »

«Une vingtaine de chrétiens convertis sont actuellement aux prises avec la justice».

Élisabeth Borne veut finaliser d’ici la fin du mois le programme d’éducation sexuelle à l’école

De Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la famille :

Le Syndicat de la Famille aborde avec détermination cette nouvelle année pour agir au bénéfice de la famille, de l’enfance et de l’éducation.

Dans les jours qui ont suivi sa nomination, le 23 décembre, nous avons adressé à Élisabeth Borne, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, une demande de rendez-vous au sujet du projet de programme d’éducation sexuelle à l’école. Bien nous en a pris car dès ce 6 janvier, elle a déclaré vouloir finaliser ce texte d’ici la fin du mois. Nous vous tiendrons bien sûr informés de la suite.

Par ailleurs, le Syndicat de la Famille qui avait envoyé en décembre un courrier d’alerte sur ce projet de programme aux chefs d’établissement des 6.872 collèges publics et privés de France, vient de faire partir aussi un courrier aux 49.082 directeurs d’écoles primaires (établissements des classes maternelles et élémentaires). Ce courrier leur indique quels sont les points inacceptables du projet et leur explique pourquoi ils doivent eux aussi les dénoncer et contester.

D’autres actions sont en phase de lancement, sur lesquelles nous vous informerons très prochainement.

Donald Trump soutient l’éducation par la famille

Il propose une exonération fiscale de 10 000 $ par enfant pour l’école à domicile et l’accès des enfants instruits à la maison aux mêmes opportunités que ceux des écoles traditionnelles : sports, clubs, activités.

C’est une révolution éducative : liberté pour les parents, choix pour les enfants, et fin du monopole des systèmes scolaires rigides. Trump prouve une fois de plus qu’il met les familles américaines en priorité. L’éducation ne doit pas être une cage, mais une opportunité.

Les Etats-Unis font figure de monde libre en regard de notre système éducatif monopolistique, étatique, verrouillé, dispendieux et inefficace.

Pas d’enfant, pas de retraites

Lors de son discours de politique générale, François Bayrou a très longuement évoque le problème insoluble du financement des retraites. Insoluble car le financement des retraités d’aujourd’hui repose sur les cotisations des actifs et que la France connaît un crash démographique. Alors évidemment, on peut tourner le problème des retraites dans les tous les sens, sans actifs en nombre suffisants, il n’y aura pas de solution pour financer les retraités. Et le malheur c’est que François Bayrou n’a pas parlé du tout de la politique familiale, de la natalité, de la démographie :

La première urgence est de répondre à la question des retraites qui occupe le débat public depuis longtemps. Nous voyons combien cette question continue de tarauder notre pays. Le déséquilibre du financement du système de retraites et la dette massive qu’il a creusée ne peuvent être ignorés ou éludés. Je résume les chiffres que nous avions établis au commissariat au plan en 2021, en rappelant que la situation s’est probablement aggravée depuis. Notre système de retraite verse chaque année quelque 380 milliards d’euros de pensions. D’après le principe du système par répartition que nous affichons, chaque année, les actifs devraient assumer le versement de ces pensions. Or les employeurs et les salariés privés et publics versent à peu près 325 milliards par an.

Cette somme s’obtient en additionnant les cotisations salariales et patronales du privé et du public, estimées au même taux, et les impôts versés par les contribuables et affectés aux retraites. Faites le calcul, restent 55 milliards, versés par le budget des collectivités publiques, au premier chef le budget de l’État, à hauteur de quelque 40 ou 45 milliards. Or, ces 40 ou 45 milliards annuels, nous n’en avons pas le premier centime. Chaque année, cette somme, le pays l’emprunte. Autrement dit, il a choisi de mettre à la charge des générations qui viennent ou qui viendront une partie du montant des pensions que nous versons aux retraités actuels.

Les retraites représentent 50 % des plus de 1 000 milliards de dette supplémentaires accumulés par notre pays ces dix dernières années. […]

Ce problème social et moral, le gouvernement n’entend pas le laisser sans réponse. La réforme des retraites est vitale pour notre pays et notre modèle social : bien des gouvernements successifs s’y sont engagés, depuis Michel Rocard jusqu’aux efforts courageux du gouvernement d’Élisabeth Borne. Je note dans ce débat passionnel un progrès considérable : plus personne ne nie qu’il existe un lourd problème de financement de notre système de retraites. […]

Je vais demander à la Cour des comptes une mission flash de quelques semaines, afin de nous donner l’état actuel et précis du financement du système de retraites. Le gouvernement communiquera son résultat à tous les Français. La loi de 2023 a prévu que l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026. Une fenêtre de tir s’ouvre donc. Je souhaite fixer une échéance à plus court terme : celle de notre automne, où sera discutée la prochaine loi de financement de la sécurité sociale. J’ai la conviction que nous pouvons rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem ni tabou – pas même l’âge de la retraite –, à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée : nous ne pouvons pas laisser dégrader l’équilibre financier que nous cherchons et sur lequel presque tout le monde s’accorde. Ce serait une faute impardonnable contre notre pays. […]

Le 3 février pour voter la loi sur l’euthanasie ?

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a demandé au gouvernement, à l’occasion de ses vœux aux parlementaires, que le texte sur la fin de vie soit examiné à partir du 3 février :

« Sur la fin de vie, nous avons déjà perdu six mois alors que ce texte important aurait dû être voté le 18 juin dernier ».

« Le gouvernement précédent s’était engagé à inscrire ce texte à l’ordre du jour le 3 février prochain. J’attends que le gouvernement honore cet engagement ». « Les Français nous attendent depuis d’ores et déjà trop longtemps ».

Le Premier ministre, François Bayrou, a renvoyé le sujet à l’initiative de l’assemblée nationale.

C’est le jour où la France qui est Charlie célébrait la liberté d’expression qu’était rappelé à Dieu celui qui avait cru pouvoir user de cette liberté

De Jean-Pierre Maugendre :

Le rappel à Dieu de Jean-Marie Le Pen est-il le symbole, glaçant, de la fin d’un monde, l’ultime clou dans le cercueil de notre civilisation ou le dernier pied de nez d’un homme libre à la face d’une bien-pensance en déroute ?

Un amoureux passionné de la France

Issu d’un milieu populaire, pupille de la Nation à 14 ans, engagé volontaire en Indochine et en Algérie dans une des plus prestigieuses unités de l’armée française : les parachutistes de la Légion étrangère, ce fils d’un marin-pêcheur de La Trinité sur mer témoignait, par sa seule existence et son discours, d’une société aujourd’hui disparue. Un monde dans lequel les taches roses de l’Empire colonial français sur les planisphères, faisaient rêver les petits garçons épris d’aventures. Un monde dans lequel les mots France, honneur, devoir, famille, patrie, fidélité, nation n’étaient pas que des effets oratoires de meetings électoraux, remis à l’honneur par le candidat Nicolas Sarkozy lors de sa campagne électorale de 2007. Un monde dans lequel on croisait dans les rues de notre pays plus de Marie et de Pierre que de Fatima ou de Mohamed. Incontestable réalité dont témoignent les récents travaux de Jérôme Fourquet dans « Métamorphoses françaises ». Un monde, enfin, marqué par un christianisme qui réglait les mœurs et rappelait à l’homme qu’il n’était, ici-bas, que de passage.

C’est « ce monde ancien » selon la belle expression de Patrick Buisson que Jean-Marie Le Pen s’était engagé à défendre. Il était devenu au fil du temps, servi par un incontestable talent oratoire et une immense culture, le « tribun du peuple ». Ce fils du peuple qui avait senti, avant bien d’autres, que la disparition du peuple français, de souche essentiellement gauloise et celte, de culture chrétienne était au programme des tenants d’un mondialisme apatride pour lesquels chaque personne, réduite à sa condition d’individu, n’était plus qu’une unité de production ou de consommation. Contre les tenants d’une conception libertarienne des droits de l’homme qui conçoivent tout déterminisme sexuel, familial, national, linguistique … comme une atteinte à une liberté humaine illimitée il rappelait le rôle des communautés naturelles, protectrices des plus faibles, dans lesquelles s’épanouissent les vertus civiques et familiales, fruit d’une amitié politique qui n’est possible que dans une conception partagée du Vrai, du Beau et du Bien. Enfin, en ces temps où la mode était à la table rase Jean-Marie Le Pen dans ses réunions publiques et tout particulièrement lors de la fête annuelle des BBR (Bleu-Blanc-Rouge) partageait avec des foules immenses et enthousiastes son amour passionné de la France, de son histoire, de sa terre, de son peuple. Il chantait, avec lyrisme et ardeur les grandes heures d’une nation, meurtrie, qui ne voulait pas mourir. Il était à rebours du Credo des pseudo élites mondialisées qui avaient fait leur le constat de Bernard-Henri Lévy, la coqueluche des médias et le conseiller des princes (Mitterrand, Hollande, Sarkozy) : « Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, « franchouillard » ou cocardier, nous est étranger, voire odieux ».

Pétri de culture gréco-romaine et de tradition catholique, Jean-Marie Le Pen ne se croyait pas obligé de ravaler son discours au niveau de celui d’un animateur d’émissions de TV réalités mais, au contraire, il conduisait son public à la suite des héros et des saints qui ont fait notre histoire et citait abondamment les auteurs qui ont le mieux illustré le génie singulier de la langue française.

Les ironies de l’histoire

Jean-Marie Le Pen parce qu’il était un homme libre, comme breton et comme marin, fut pendant des décennies le paria de la vie politique française, le bouc émissaire de tous nos maux. Il fut fustigé pour un antisémitisme dont il se défendit toujours même quand les paroles malheureuses lui avaient été arrachées au terme d’un harcèlement mené par des journalistes avides de les lui arracher. Il fut, ainsi, la victime la plus célèbre des lois mémorielles liberticides Gayssot-Rocard-Pleven qui tranchent, par voie législative, de faits historiques sous le couvert d’antiracisme.  Ironie de l’histoire c’est le jour même où la France qui est Charlie célébrait la liberté d’expression qu’était rappelé à Dieu celui qui avait cru pouvoir user, sans limites, de cette même liberté. Selon l’adage orwellien bien connu inspiré de La ferme des animaux : « Tous les crimes contre l’humanité sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres ». Concernant l’antisémitisme attribué à Jean-Marie Le Pen il est aujourd’hui reconnu que la profanation antisémite du cimetière juif de Carpentras s’est avérée être un acte abominable dans lequel ni Jean-Marie Le Pen ni le Front national n’étaient en cause. Peu importent les faits : la manifestation du 14 mai 1990 avait permis au président de la République, François Mitterrand, de rassembler autour de lui les vrais républicains face à la montée d’un antisémitisme largement fantasmé. Un mannequin de Jean-Marie Le Pen, empalé, était, alors, présent au cœur de la manifestation sans que personne n’y trouve à redire. Autre ironie de l’histoire : la communauté juive de France dont les dirigeants ont toujours été à la pointe du combat politique contre Jean-Marie Le Pen sont aujourd’hui les premières victimes d’une immigration arabo-musulmane incontrôlée à laquelle le principal opposant fut … Jean-Marie Le Pen. Tragique réalité dont a bien dû convenir Serge Klarsfeld. Un sort analogue frappa le député conservateur et ancien ministre, Enoch Powell, alors considéré comme un possible futur premier ministre en Grande-Bretagne. Ayant mis en garde dans un discours du 20 avril 1968, dit des « fleuves de sang », sur l’immigration en provenance du Commonwealth qui risquait de submerger le Royaume-Uni, il fut immédiatement voué aux gémonies, ostracisé, marginalisé. Sa carrière s’interrompit là. La récente médiatisation de viols massifs de jeunes anglaises blanches, issues des classes populaires, par des gangs de Pakistanais en Grande-Bretagne depuis les années 90 vient malheureusement justifier les craintes de l’ancien député britannique. Il est parfois cruel d’avoir raison trop tôt et le rôle de Cassandre n’est guère confortable !

Rassembler au service de la France

Pace qu’il était un amoureux passionné de la France, tourné vers l’avenir, Jean-Marie Le Pen s’est toujours attaché à cautériser les blessures de l’histoire. Dans un pays qui n’a pas toujours été économe de guerres civiles, ouvertes ou larvées, et cela particulièrement ces dernières décennies (période 39-45, fin de l’Algérie française) le fondateur du Front national s’était attaché à rassembler ceux qui, animés par le même amour de la France, avaient fait des choix ponctuels différents voire antagonistes. Ainsi se retrouvèrent au FN l’ancien militant du RNP (Rassemblement National Populaire) collaborationniste Roland Gaucher, l’ancien milicien François Brigneau et le Compagnon de la libération Michel de Camaret. Animés par la même angoisse de la Patrie, ils se rejoignaient dans le constat que : « Le sang qui a coulé n’est jamais qu’un sang pur, Et le voici mêlé le sang des adversaires » (Poèmes de Fresnes). A travers le temps, les voyous gauchistes et iconoclastes qui dansaient sur le cadavre de Jean-Marie Le Pen au soir du 7 janvier étaient bien dans la lignée de leur ancêtre révolutionnaire le député Antoine Barnave s’interrogeant à l’Assemblée après l’assassinat, en juillet 1789, de l’intendant Foulon et de son gendre Berthier de Sauvigny : « Ce sang était-il donc si pur ? ».

Enfin, quasiment seul, avec son adversaire Michel Debré et les démographes Alfred Sauvy et Jacques Dupaquier ce fils unique avait tôt discerné que la terre appartient aux vivants et qu’il était illusoire de croire que des zones prospères de faible pression démographique pourraient durablement faire face à des zones déshéritées de haute pression démographique. Un authentique sursaut démographique lui paraissait la condition nécessaire de la pérennité de la France. « Soyez des géniteurs heureux » lançait-il, avec une certaine truculence, à des jeunes du FNJ (Front National de la Jeunesse) rassemblés pour leur université d’été.  Ayant souffert dans sa chair et ses affections des horreurs de la guerre, il savait que les relations internationales ne sont pas faites de bons sentiments mais de rapports de force. Les injonctions « Vous n’aurez pas ma haine » et les bouquets de fleurs sont aussi efficaces contre le terrorisme islamiste qu’un cataplasme sur une jambe de bois ! Sur tous ces sujets, qui furent longtemps tabous une prise de conscience semble en cours : certains semblent se rappeler que l’histoire est tragique, que la paix des sociétés est toujours instable. Des nations revendiquent le droit de rester maîtresses de leur destin. Les questions migratoires font chaque jour la une de l’actualité.

S’il ne fut pas une grenouille de bénitier Jean-Marie Le Pen avait mis au coeur de son combat politique la défense de la civilisation chrétienne tant il estimait que le catholicisme était indissociable de l’identité de la France. Doté par la nature d’une énergie et d’une intelligence hors du commun l’ancien officier du 1er REP s’est maintenant présenté devant le juste Juge qui seul sonde les reins et les coeurs. Nous espérons qu’il retrouvera là-haut un autre grand français qui résumait ainsi ses combats pour la France de Dame Jeanne et Messire St Michel :

Seigneur, endormez-moi dans votre paix certaine

Entre les bras de l’Espérance et de l’Amour.

Ce vieux cœur de soldat n’a point connu la haine

Et pour vos seuls vrais biens a battu sans retour.                                                                                              

(Charles Maurras, Prière de la fin)

Ron DeSantis, tête d’affiche de la Marche pour la vie après la défaite de l’amendement sur l’avortement en Floride

La March for Life a annoncé la liste des orateurs de la 52e édition de la Marche pour la vie dans la capitale américaine, dont la tête d’affiche sera le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis, suite à la défaite d’un amendement majeur en faveur de l’avortement. Ron DeSantis s’exprimera sur le thème « La vie : Pourquoi nous marchons ».

L’organisation a déclaré :

« Notre objectif cette année est de rappeler et de raviver la vérité que chaque vie, née ou à naître, a une dignité, une signification et une valeur inhérentes, et qu’à ce titre, elle mérite toujours d’être défendue ». « Nos orateurs serviront de témoins pour souligner la joie et la beauté de la vie, ainsi que le dévouement du mouvement pro-vie.

Depuis son passage au Congrès jusqu’à son poste de gouverneur, M. DeSantis a toujours été favorable à la vie, notamment en menant la charge contre une proposition d’amendement qui aurait fait de l’avortement un « droit » dans la Constitution de la Floride, en surmontant plus de 40 millions de dollars de dépenses de la part d’activistes extérieurs à l’État.

Pour faire échouer l’amendement, M. DeSantis a enquêté sur les fraudes signalées lors de la collecte des signatures qui ont permis d’inscrire l’amendement sur le bulletin de vote, a fait pression sur d’autres républicains de Floride pour qu’ils s’expriment, a demandé au département de la santé de l’État de diffuser les faits réels concernant la loi actuelle et l’amendement, et a déclaré une journée de prière à l’échelle de l’État pour les protections pro-vie de la Floride.

Le Dr Michael New, statisticien à l’Institut Charlotte Lozier, a souligné :

« Le mouvement pro-vie américain a beaucoup à apprendre de l’exemple du gouverneur DeSantis ». « Il a fait preuve du meilleur leadership de tous les élus pro-vie confrontés à une proposition de vote sur l’avortement.

Parmi les autres intervenants figurent le représentant républicain Chris Smith du New Jersey et le Congressional Pro-Life Caucus, la surfeuse pro-vie Bethany Hamilton, l’obstétricienne Catherine Wheeler, le survivant de l’avortement Josiah Presley, la présidente de Live Action Lila Rose, la directrice générale de Mama Bear Care Beverly Jacobson, la future présidente de la Marche pour la vie Jennie Bradley Lichter.

La Marche pour la vie, lancée il y a un demi-siècle pour protester contre l’arrêt Roe v. Wade, entame sa 52e année dans une période d’incertitude. L’annulation de l’arrêt Roe a donné au mouvement pro-vie une occasion sans précédent de faire avancer la cause, mais les républicains ont essuyé des revers lors des élections de 2022 et le président Donald Trump, de retour au pouvoir, s’est brusquement détourné de la position pro-vie qu’il avait adoptée lors de son premier mandat.

L’élection de 2024 ayant fortement remis en cause l’accent mis par les démocrates sur l’avortement, il reste à voir comment les républicains poursuivront exactement les objectifs fédéraux en faveur de la vie au cours de l’année à venir.

«Ce n’est donc pas faute de désir d’enfant que les naissances baissent !»

Selon le dernier bilan de l’Insee, 663 000 bébés sont nés l’an dernier, soit 2,2 % de moins qu’en 2023. L’indicateur conjoncturel de fécondité recule, lui, à 1,62 enfant par femme. Il n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la Première Guerre mondiale.

Le «réarmement démographique» de Macron ressemble à une déroute.

En parallèle, la mortalité est en hausse, car la France devient un pays de vieux qui meurent, c’est-à-dire l’arrivée des générations du baby-boom à des âges de forte mortalité.

Toutefois, en 2024, le nombre de mariages, estimé à 247.000 – dont 7000 simulacres entre personnes de même sexe – augmente légèrement (+2 %). La tendance était plutôt à la baisse.

L’UNAF déclare :

«Les bébés ne tombent pas du ciel !»

L’association invite

«les pouvoirs publics à s’emparer de cette question sous l’angle du coût de l’enfant et des difficultés de conciliation rencontrées par les jeunes parents». «Les personnes en couple et en âge de procréer (18-44 ans) déclaraient en 2023 souhaiter dans l’idéal 2,27 enfants. Ce n’est donc pas faute de désir d’enfant que les naissances baissent ! Bien sûr, de meilleures conditions d’emploi, un meilleur accès au logement et une inflation maîtrisée sont des conditions déterminantes. Mais comme le prouve la remontée durable de la fécondité à la suite des mesures favorables décidées dans les années 1990, relancer une politique familiale à part entière est indispensable».

Le prochain recensement démarre jeudi 16 janvier. Neuf millions de Français y seront soumis. Trois nouvelles questions seront posées, dont une concerne le lieu de naissance des parents. Les gauchistes s’étranglent. La Ligue des droits de l’homme dévoile la crainte :

Aujourd’hui, c’est l’extrême droite qui veut faire lire la réalité du pays au travers d’une identité liée à une origine géographique. Non pas pour lutter contre les discriminations, mais pour faire croire à un « grand remplacement » avec des territoires qui « sortiraient de la République » du fait de telles origines. On a là le seul usage certain des comptages que la question permettra.

Euthanasie : François Bayrou laisse le champ libre aux députés

A l’occasion de son discours de politique générale aujourd’hui, le Premier ministre François Bayrou a indiqué laisser le sujet de la fin de vie au « pouvoir d’initiative » du Parlement. Il n’y aura donc pas de projet de loi du gouvernement, il s’agira d’une proposition de loi d’un ou plusieurs groupes parlementaires. Celle du député Falorni est déjà enregistrée. Elle reprend le projet rendu caduc suite à la dissolution. Bayrou n’a toutefois donné aucune indication en termes de délais d’examen du texte.

Le Parlement a « des prérogatives qui doivent être pleinement respectées ». Et il « ne manquera pas de [les] exercer sur des sujets importants dans notre société, comme la fin de vie ».

Russie : la conversion des chrétiens orthodoxes au catholicisme a été multipliée par 4

C’est ce que l’on peut lire sur ce site orthodoxe :

Les chrétiens orthodoxes qui fréquentent les églises catholiques ont déclaré vouloir prier pour la paix,  et non pour la « victoire de l’armée russe ». A Moscou, il existe deux églises qui accueillent les catholiques: l’église Saint-Louis-des-Français et la cathédrale de L’Immaculée Conception.

Lors de la liturgie de Noël dans la cathédrale catholique romaine de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, qui a eu lieu le 25 décembre, non seulement des catholiques, mais aussi beaucoup de croyants orthodoxes étaient présents.

L’une des chrétiennes orthodoxes a expliqué son choix : « Ici, ils prient pour la paix, hélas dans nos églises, ils prient pour la « victoire de l’armée russe » dans la guerre fratricide ! – l’un des chrétiens orthodoxes a expliqué son choix pour Sota .

« L’Église orthodoxe russe défie Dieu avec tant d’audace, crie si fort que cela va à l’encontre des commandements de Dieu, que personnellement, je ne peux plus aller dans nos églises orthodoxes, car elles sont toutes sous les ordres de  Cyrille !  Avec le clergé, ils prient tous pour sa santé et celle du criminel de guerre Poutine, qu’il bénit. Il n’y a plus Dieu dans ces églises ; Il en a été chassé, remplacé par l’idéologie de la guerre.  Mais en tant que membre d’église depuis longtemps, il m’est difficile de rester sans offices  religieux, sans confession, sans communion… Sans la vie paroissiale habituelle, qui m’a vraiment manqué pendant ces presque trois années de guerre .»

L’un des paroissiens orthodoxes a également ajouté qu’il est interdit aux chrétiens orthodoxes de prier avec des chrétiens non orthodoxes, y compris des catholiques. Pendant leurs offices, vous ne pouvez prier que pour  leurs « âmes perdues » et pour quelque chose de personnel, mais répéter même le « Notre Père » après eux est considéré comme un péché. Malgré cela, les orthodoxes venus à la cathédrale le jour de Noël ont prié avec les catholiques. « Oui, je sais, Seigneur, que je pèche maintenant, mais une telle prière vaut mieux qu’une guerre », a expliqué l’interlocuteur de Sota. « Et vous ne pouvez pas du tout vivre sans prière. »

Comme l’a déclaré l’un des vicaires paroissiaux de la cathédrale, depuis le début de l’année 2022, le nombre de chrétiens orthodoxes souhaitant se convertir au catholicisme a quadruplé.

« Avant le début de l’année 2022, environ 50 à 60 personnes se sont inscrites pour nous rejoindre, et aujourd’hui, 200 à 250 chrétiens orthodoxes souhaitent observer le catholicisme. C’est 4 fois plus ! Les motivations du départ de l’Église orthodoxe russe ont également changé. Si auparavant il s’agissait d’un désaccord avec les principes fondamentaux de l’Orthodoxie, c’est désormais un désir humain ordinaire de faire partie d’une Église où les valeurs chrétiennes sont prêchées et où les lois de l’Évangile sont suivies.

« Tous les actes liés à l’avortement sont couverts à 100 %, tandis que certains soins pendant la grossesse ne sont remboursés qu’à 70 % »

Dans le JDD, Elisabeth Caillemer écrit :

Depuis l’adoption de la loi Veil le 17 janvier 1975, il y a cinquante ans cette semaine, le nombre annuel d’IVG en France a, selon les données de l’Institut national d’études démographiques (Ined), fluctué entre 200 000 et 215 000, atteignant 242 000 en 2023, soit un ratio d’un avortement pour trois naissances. « Considérant l’IVG comme un ultime recours, les législateurs espéraient que le développement parallèle de la pratique contraceptive conduirait à une diminution progressive du recours à l’avortement. Trente ans après la promulgation de la loi, l’IVG reste pourtant aussi fréquente qu’à la fin des années 1970 », constatait en 2004 Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans une étude publiée dans le bulletin d’information de l’Ined.

Malgré ces statistiques significatives, peu d’études se sont penchées sur les raisons profondes conduisant les femmes à recourir à une IVG. Dans un contexte de baisse alarmante du taux de natalité, mais surtout, dans un souci d’accompagner au mieux ces femmes, il serait pourtant utile de mieux comprendre leurs motivations. Car avorter n’est pas un acte banal. Comme le souligne Nathalie Bajos,

« l’interruption volontaire de grossesse reste un acte médical particulier en ce qu’il engage des questions éthiques et philosophiques spécifiques : le droit à la vie, le droit de disposer de son corps, la relation à la maternité et au désir d’enfant, les rapports du couple ».

Un sondage Ifop commandé en 2020 par l’association pro-vie Alliance Vita révèle d’ailleurs que 51 % des Français trouvent « préoccupant » le recours à l’avortement, le considérant comme un acte à éviter, tandis que 49 % le perçoivent comme une éventualité normale dans la vie d’une femme. 73 % des sondés estiment en outre que la société devrait plus activement aider les femmes à éviter le recours à l’IVG. Plus concrètement, et bien que cela reste un tabou, un nombre croissant de femmes qui ont eu recours à un avortement rapportent des séquelles psychologiques et physiques graves et persistantes.

Si l’on sait que la majorité des interruptions volontaires de grossesse résultent de grossesses non désirées, cette explication ne rend pas pleinement compte des multiples facteurs personnels, familiaux, sociaux et économiques qui influencent une telle décision. Quelques enquêtes offrent cependant certaines perspectives. L’étude de cohorte Cocon, menée entre 2000 et 2004, révèle que les raisons d’avorter varient selon l’âge : les jeunes femmes interrompent souvent leur grossesse en raison de leurs études ou de leur célibat ; entre 25 et 34 ans, les femmes invoquent une taille de famille déjà suffisante, et les plus âgées des conflits entre maternité et carrière professionnelle, ou l’instabilité de leur relation de couple.

Une étude réalisée en 2020 par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) indique que « les femmes aux revenus les plus faibles ont plus souvent recours à l’IVG » et que les femmes en couple ont 37 % moins de chances de subir une IVG que celles qui ne le sont pas. Réalisé en juillet 2024, un sondage Ifop pour le Planning familial a montré que 29 % des femmes avaient ressenti une pression pour avorter.

À cela s’ajoutent des raisons que les enquêtes ne mettent pas en lumière. Pour Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie, le recours à l’avortement est également influencé par l’insuffisance des politiques familiales. Il pointe par exemple le fait que « tous les actes liés à l’IVG sont couverts à 100 %, tandis que certains soins pendant la grossesse ne sont remboursés qu’à 70 % ». Caroline Roux, directrice générale adjointe d’Alliance Vita, observe qu’

« avec la généralisation des avortements médicamenteux, qui constituent 79 % des IVG en 2023, et leur possibilité jusqu’à la septième semaine, les décisions sont souvent prises dans la précipitation. De plus, depuis la loi de 2001, les femmes ne sont plus informées des aides aux femmes enceintes lors des consultations d’IVG ».

[…]

1er du TOP 10 des étrangers qui viennent se faire soigner en France : l’Algérie, ce pays qui insulte la France

Dans un entretien au Parisien, le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez a évoqué les dépenses liées à l’immigration :

 “On débat beaucoup de l’AME (aide médicale d’État), mais nous avons identifié un dispositif dont on parle peu et qui coûte très cher”

Il souligne l’existence du “titre de séjour pour soins”. Celui-ci

“permet de venir se faire soigner gratuitement en France, y compris pour des étrangers venant de pays riches comme la Suisse ou les États-Unis. Son coût se chiffre en centaines de millions d’euros.”

Dans un rapport rendu au Parlement, le Service médical de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) a rappelé la vocation du dispositif de titre de séjour pour soins, qui

“s’adresse à des étrangers qui présentent des pathologies dont l’absence de soins accessibles dans leur pays d’origine entraînerait des conséquences d’une exceptionnelle gravité”.

L’OFII précise que les soins fournis aux “étrangers malades” dans le cadre de cette procédure sont “sans limitation, avec un coût invisible”.

Dans un rapport d’information parlementaire datant de 2023, il était fait état d’un “coût difficile à estimer, mais pouvant s’élever à plus de 100 millions d’euros”. Quelques paragraphes plus loin, il était indiqué qu’environ “30 000 titres de séjour pour soins” étaient en circulation. 

“En se fondant sur le coût moyen d’un bénéficiaire de l’AME, le coût de ce dispositif pourrait s’élever à 90 millions d’euros”, notaient les auteurs.

Avant de noter qu’il s’agit “d’une estimation probablement fortement sous-estimée puisque les pathologies soignées sont par principe graves et donc souvent coûteuses”.

Et les Français qui ne parviennent pas à se soigner en France ?

« Je mets mes intérêts financiers au service de mes idées »

Si Vincent Bolloré avait osé faire cette déclaration, nos médias subventionnés joueraient aux indignés, se scandaliseraient face à cette intrusion de la haute finance dans la liberté d’expression, etc.

Mais comme il s’agit de Matthieu Pigasse et que c’est dans Libé, c’est démocratique :

Une réponse à la “démythologisation”

Une passionnante recension du P. Edouard-Marie Gallez sur un livre important :

Inquiesta sulla storia dei primi secoli della Chiesa / Enquête sur l’histoire des premiers siècles de l’Eglise,
Roma, IBS (Libreria Editrice Vaticana), 2024, 737 pages
dir. Enrico dal Covolo & Maxime K. Yevadian

Ce livre magnifique reprend les diverses contributions en italien, en français et parfois en anglais, qui ont été données lors du colloque qui s’est tenu au Vatican en octobre 2021 sous l’égide de Mgr Bernard Ardura, président du Conseil Pontifical pour la Science Historique ; celui-ci en a donné la préface (p. I-IV).

Un des intérêts majeurs de cet ouvrage est de porter officiellement à la connaissance du monde universitaire un certain nombre de découvertes ou redécouvertes faites ces dernières années relativement aux premiers siècles de l’Eglise.

Comme on peut s’y attendre en pareil cas, à l’exemple de la campagne virulente faite par Voltaire contre la stèle de Si-Ngan-Fu (Chine) découverte en 1528 par les Jésuites, certains jugent par principe impossibles les traces d’un christianisme oriental ancien en Inde ou en Chine ‒ et ici, il est question non du VIIIe mais du Ier et du IIe siècle ! De telles attitudes préconçues concernent également des documents occidentaux, car il en existe de cette époque, comme les vestiges chrétiens trouvés à Herculanum et à Pompéi, donc antérieurs à l’an 79 : il s’agit de graffiti chrétiens ou mentionnant les cristiani, une croix que la chaleur a pour ainsi dire figurée sur un mur au-dessus d’un petit banc qui semble destiné à s’agenouiller, et trois exemplaires du cryptage appelé « carré Sator » (ces questions ont été présentées au colloque par Danilo Mazzoleni avec illustrations, p.375-392).

Sans doute la contestation de tout ce qui relève de la foi chrétienne commence dès les débuts du christianisme, mais depuis au moins le temps de Voltaire, elle a pris la forme de l’idée d’une fabrication tardive du christianisme et en particulier des évangiles ; en vertu de cette idée, ce que Jésus a dit de lui-même selon les évangiles ne peut pas être vrai, ni sa Résurrection être un fait historique (la sublimation de son corps) en même temps qu’elle est transhistorique. Tout document sera alors regardé en vertu de ce type de cercle vicieux par principe, comme le latiniste Paul Mattéi le sous-entend assez clairement dans la seconde conclusion de l’ouvrage : « Est-il vraisemblable que, à une époque où, dans l’Empire romain, le christianisme était encore en un état embryonnaire, et la littérature évangélique canonique encore largement en gestation, soit dans le dernier tiers du Ier siècle, il ait été si présent en Extrême-Orient, à la cour des Han, et dans l’Inde du sud ? ». La réponse est donnée dans les présupposés de la question, qui, eux, méritent justement d’être questionnés : ne reposent-ils pas surtout sur une méconnaissance ou une connaissance sélective des recherches ? Comme l’atteste cet ouvrage, celles-ci en effet ont éminemment progressé depuis trente ans en archéologie, en compréhension de l’oralité araméenne (et donc de la fixation des évangiles), et dans d’autres domaines encore.

Ces précautions de lecture étant posées, parcourons les contributions, hormis celle de Mazzoleni déjà abordée. Elles sont regroupées en six parties.

Partie I : Aux origines de l’histoire de l’Eglise : état de l’historiographie

Dans son introduction magistrale, Maxime Yevadian (p. V-XXII) rappelle que les historiens disposent aujourd’hui d’outils bien plus vastes et performants qu’il y a quelques années encore. Par ailleurs, la connaissance de l’histoire de l’Eurasie leur est nécessaire pour apprécier le rayonnement des apôtres ; ne serait-ce une importante raison pour laquelle ceux-ci sont encore les « grands oubliés de l’histoire », selon la question qu’il pose (p. XII) ?

Les contributions s’ouvrent avec Josep-Ignasi Saranyana (Université de Navarre ‒ p. 1-15) sur l’histoire des spéculations relatives au rapport entre foi et raison (en gros, les problèmes de ce qu’on appelle la « théologie fondamentale », qui est effectivement une spéculation autour du « concept de Dieu » ; face à cela, il (re)met en évidence le « rôle providentiel de l’histoire », en référence à Dei Verbum.

Mgr Antonio Pitta (ⴕ 01-10-2024), président de l’Association biblique italienne et pro-recteur de l’Université Pontificale du Latran, laisse une courte analyse (p. 17-23) sur l’apport de Rudolph von Harnack à l’intérêt pour le proto-christianisme.

  1. Eurasie : un monde d’échanges entre la Méditerranée et la Chine

Claudia Moatti, professeur émérite de Paris 8, met en lumière l’importance des déplacements dans l’Empire Romain, favorisant une diffusion cosmopolite des idées et des cultures dans un monde en mouvement. Il s’agit d’un facteur essentiel qui permet de comprendre l’expansion si rapide du christianisme en des régions tr ès éloignées de la Judée (p. 27-44).

Pour sa part, Yves Roman, professeur d’histoire ancienne à Lyon II, souligne l’ouverture de l’empire romain vers la Chine par les « routes de la soie », en particulier celle maritime, par l’Inde et le port de Muziris. Sans de tels routes d’échanges, nombreuses et fréquentées, le christianisme n’aurait pas pu s’étendre de Jérusalem vers le monde de l’Orient (p. 44-58).

La contribution considérable de Maxime Yevadian, arménologue mondialement reconnu (p. 59-112 avec cartes et photos), traite de la question des colonies hébraïques en Chine à l’époque Han au long des routes de la soie, dont la plus centrale passe par le Ferghana (Uzbekistan-Kyrgyzstan actuels) ; en passant, il souligne le rôle des Arméniens, maîtres de la route du nord, hivernale. « Les communautés hébraïques jalonnaient l’ensemble de ces routes […] Ainsi, dès les premières années de notre ère, la structuration du réseau était à son apogée et doit être prise en comte si l’on souhaite comprendre la rapidité de la diffusion de la prédication évangélique, au travers du support apporté par les communautés hébraïques ».

Federico De Romanis (Université de Rome II) se focalisa sur « le christianisme de l’Inde méridionale à la lumière de l’évolution du commerce romain dans l’océan indien ». Les textes gréco-latins donnent une idée de la richesse de ce commerce, qui permis à des chrétiens de se rendre en Inde (p.113-131 avec deux illustrations).

III. Origine et développement de l’Église

Pour sa part, Bruno Bioul, archéologue (Université de Bourgogne), se centra sur « la Palestine à l’époque d’Hérode le Grand » (p.135-203). Après un survol historique, il nous donne une vaste description multidisciplinaire, soulignant l’entremêlement des populations juives et non juives, quoique dans des lieux généralement séparés.

Anthony Giambrone, o.p., vice-directeur de l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem, regarde le contexte social de « l’Eglise primitive ». Soulignant à son tour la prospérité économique à cette époque, il évoque les discussions relatives aux synagogues de cette époque (p. 205-232, avec illustrations).

Francisco José López Sáez (Universités Comillas et San Dámaso), aborde la question des « damiers », anciennement appelés structures en filet c’est-à-dire lorsque les perles de la récitation peuvent être dites en ligne ou en vis-à-vis (par exemple 1-2-3-4-5-6 ou 1-4, 2-5, 3-6). L’évangile de Jean est à lui seul un (vaste) damier, un des 17 colliers formant le corpus évangélique mis en lumière en 2003 par Pierre Perrier dans Les colliers évangéliques. A titre d’exemple, voici la structure probable de Marc (p. 265) :

Il s’agit d’une structure pour ainsi dire en trois dimensions, dont le centre est la Transfiguration. Les structures en damiers sont souvent plus simples (à deux dimensions), d’autres exemples sont donnés. Toujours, elles révèlent que leurs auteurs ne peuvent être ni grecs ni tardifs (p. 233-269 avec illustrations).

  1. La littérature comme source pour l’histoire de l’Église

Contrairement au P. López Sáez qui montre que les douze premiers chapitres des Actes des Apôtres (1,2b-12,24) ou « Chronique de Jérusalem » forment un damier de 5 triplets de perles (cf. fig. 16 p. 266), Daniel Marguerat (université de Lausanne, théologien protestant) pense que ces Actes empruntent à l’historiographie gréco-romaine « ses procédures littéraires » ‒ ils sont en même temps une « proclamation kérygmatique » quant au fond. Bref, il s’agit d’une œuvre mémorielle « destinée à canoniser le passé » et où la Parole-Logos joue un rôle déterminant (p. 273-287).

« L’épideixis ou la forme narrative de la règle de la foi » est le sujet traité par Elie Ayroulet (Institut Catholique de Lyon). Il s’agit de La démonstration de prédication apostolique, le second livre connu d’Irénée de Lyon, dont la structure a été exposée plus haut (p. 268). La règle de la foi qu’elle donne sous forme de narration est axée sur « l’économie du salut : la Création de la part du Père, l’épopée réalisée par le Fils l’action illuminatrice de l’Esprit prophétique » (p. 289-298).

Dans le Satyricon de Pétrone, datant du tout début du IIe siècle, Stéphane Ratti (Université de Bourgogne) étudie « l’empreinte chrétienne » sous la forme des parodies portant sur la parabole du fils prodigue (43), l’onction à Béthanie (71) et le signe du Tau (62 ‒ le Tav d’Ezéchiel qui peut être écrit comme un +, donc similaire à la croix) (p. 299-314). On peut lire des études préliminaires sur le sujet ici et ici.

  1. Approches régionales de la mission chrétienne et du développement de l’Église

Rome et l’Italie

Ilaria Ramelli, spécialiste mondialement connue de l’Antiquité romaine, n’a pas pu se rendre au colloque mais a envoyé sa contribution (en anglais) : « La Gens Annae et le christianisme primitif : problèmes et recherche » (p. 319-373). Il y est question notamment de Flavius Clément et de Flavia Domitilla, très probablement chrétiens. Ce long article argumente de manière très fouillée cette conclusion : « Même si on n’accepte pas l’authenticité de la correspondance entre Sénèque et Paul (qui, même pseudépigraphique, pourrait dater d’avant le IVe siècle), il est possible que Sénèque en vint à connaître Paul et très probable qu’il connaissait le mouvement de Jésus. Le christianisme est sans doute entré dans la famille impériale au temps de Domitien et, outre une évidence littéraire intéressante comme le Satyricon de Pétrone et Hercules Oetaneus du Ps. Sénèque, l’évidence épigraphique atteste d’un Annaeus Paulus Petrus qui a dû être un chrétien et, homme libre ou non, appartenait à la gens Annaea, se situant entre la fin du Ier siècle et le IIe ou IIIe de notre ère ».

Le monde parthe et arménien

Après la contribution de Danilo Mazzoleni (cf. supra) vient celle de Cornelia Horn (université de Halle-Wittenberg, Allemagne) : « Etablir quelque évidence relative à l’expansion du christianisme dans l’empire parthe » ‒ l’empire parthe devenant celui des Sassanides en 224, ce qui amena des persécutions contre les chrétiens. Dans ses analyses, l’auteur semble négliger le fait que les chrétiens de cet empire étaient majoritairement d’ascendance juive, partageant avec les juifs la manière de prier les psaumes, etc. Elle offre un aperçu des discussions académiques, notamment à propos de la Chronique d’Arbela publiée en 1907 par Mingana. Relevons le présupposé dangereux selon lequel ce dont on ne trouve qu’une trace écrite tardive est inventé à ce moment-là : « L’assertion que Thomas vint en Inde comme but ultime de ses voyages vint d’auteurs tardifs écrivant en syriaque, par exemple Salomon de Basra et Elie de Damas » (p. 422) : les auteurs grecs ou latins devaient-ils être au courant de tout ? (p. 396-438 avec illustrations).

Dans « Chrétienté en Arménie avant son institutionnalisation comme religion d’État, entre histoire et tradition littéraire », Grigor Grigoryan (Université de Yerevan) se réfère à des sources arméniennes encore trop peu connues. Bien sûr, ces sources sont postérieures à l’an 406 quand le moine Mesrop Mashtos inventa l’alphabet arménien. C’est l’occasion de rappeler que l’histoire se transmet aussi par des traditions orales, selon des procédés assurément différents de ceux de l’écriture. Ces traditions sont relatives à l’Arménie chrétienne avant 300 et en particulier relatives à l’évangélisation par Addaï/Thadée et par Barthélemy qui laissèrent des évêques après eux. Une persécution eut lieu vers la fin du IIe siècle-début IIIe (p. 439-451).

Sherly Avedian, architecte et directrice du département des églises iraniennes (Téhéran), n’ayant pu venir, sa contribution fut lue : « Histoire de la chrétienté en Iran ». Elle rappelle la vacance du siège épiscopal de Séleucie-Krésiphon, la capitale, de 379 à 383, à cause de la persécution de Shapur II, et il y en eu d’autres par après, ce qui décida les évêques à adopter les positions de Nestorius et à prendre leurs distances d’avec l’Occident, sous la pression du roi des rois (p. 453-463).

Le monde indien

La contribution de Pierre Perrier (Académie des Sciences, Paris) sur « l’Hymne de la perle » que l’on trouve seulement au cœur de deux manuscrits des Actes de Thomas révolutionne les études antérieures : il s’agit d’un « madrashâ » à remettre dans le contexte hébréo-babylonien. Une traduction nouvelle est donnée, comparée à celle de La Pléiade, et expliquée. Elle révèle un condensé spirituel de la mission de Thomas à Taxila, mission mal préparée qu’il doit corriger, et son retour à Jérusalem par Maïshan. Ce madrashâ aurait inspiré 1 P, réellement écrite par Pierre depuis Babylone (5,13) en 52, et aussi la frise de Kong Wang Shan dont il sera question ci-après (p. 467-516 avec illustrations).

Thattunkal Zachariah Mani (Kerala) étudie depuis des années le papyrus recto-verso Charition désigné par Oxyrhynchos 413 (trouvé dans cette ancienne ville en Egypte en 1897). Ce papyrus faisait partie d’un mime pour les citoyens et probablement aussi pour un public de voyageurs et de marins, d’où l’enchevêtrement de mots grecs, sanscrits, malayalam (langue du sud-ouest de l’Inde), araméens ou hébreux. Or, au moins 31 de ces mots ou expressions relèvent du vocabulaire typiquement chrétien. Le passage de la comédie fait allusion (de manière moqueuse) à un culte chrétien se tenant dans un port de l’Inde, sans doute Muziris. Le papyrus remonte au tout début du IIe siècle. D’où le titre de la contribution : « La pièce grecque Charition du Ier siècle et les chrétiens de Saint Tomas du Kerala » (p. 517-540 avec illustrations).

Dans « Les Actes de Thomas : la date de composition et les structures du texte », Jiphy Francis Mekkattukulam (Marymatha Major Seminary, Kerala) relève les nombreux manuscrits grecs (21) et syriaques (9) du texte. A la page 555, l’auteur donne un plan de ces Actes en fonction des déplacements de Thomas, à comparer avec les structures en pendentifs indiquées par Pierre Perrier en p. 510. Ce texte n’est connu en Occident que depuis Epiphane de Salamine (Panarion, vers 375) mais il signale qu’il est utilisé par des « encratites » et des « apostoliques » ‒ sans préciser depuis quand ; les érudits le datent parfois de la fin du IIesiècle (p. 541-567).

Le monde chinois

Il revient à François-Régis Moreau (Séminaire Saint Martin, France) d’aborder la question du primo-christianisme en Chine (p. 571-598), à la suite du professeur Wang Wei Fan, décédé depuis peu, sous le titre : « L’ornementation des tombes de Xuzhou ». Les représentations à caractère chrétien que l’on pouvait regarder au Han Stone Curvings Museum de Xuzhou sont toutes « en restauration » actuellement et pour un temps indéfini. Il faut être obtus pour ne pas y voir la patte du PC chinois, et il faudra y revenir. L’auteur analyse également une tombe située près de Yinan (Shandong) et un disque en bronze représentant deux poissons et cinq pains : les illustrations sont données en noir et blanc et on distingue beaucoup moins bien la représentation de ce disque que dans ce PDF (ou ici).

« Un miroir rendant grâce à la Vierge Marie ? » : tel est le titre de la contribution de David Linxin He (Max Planck Institut, Munich) relative à un disque-miroir en bronze de 13,4 cm (collection privée). Il doit remonter à une « période assez brève qui va de la fin des Han postérieurs au début des Trois Royaumes ». On y lit clairement une inscription circulaire en blocs de rois idéogrammes dont la lecture immédiate est : fabriquer un miroir divin, vénérer le Dieu unique, la vertueuse mère regarde le Fils de l’homme, il y a un jade/roi resplendissant, le but est important [et] il faut [l’]élever (ce dernier bloc contient en petit un caractère ajouté précisant « il faut »). Une lecture plus subtile (voir ici) ne fait que renforcer le caractère indubitablement chrétien de cette inscription du IIe siècle : l’expression « Fils de l’Homme » que Jésus s’attribue à lui-même et qu’il reprend au prophète Daniel n’a aucun d’équivalent ailleurs, et, bien sûr, la mention d’un Dieu unique en plein milieu polythéiste est typiquement judéo-chrétienne (p. 599-611 avec illustrations).

Réflexions sur une partie de la tradition de l’Église : la vénération des reliques

Parmi les nombreux témoignages que la France peut apporter (ou voir ici), Jean-Michel Sanchez, docteur en histoire de l’art, traita des « Reliques, reliquaires et culte de sainte Marthe à Tarascon ». Après avoir passé en revue des détracteurs du XIXe siècle, l’auteur indique la convergence des indices prouvant la présence du corps sans corruption de Ste Marthe à Tarascon, dont beaucoup des morceaux furent répartis comme reliques dans diverses églises. Le buste reliquaire de la sainte fut détruit en 1794 mais un nouveau fut fabriqué en 1805, contenant d’autres restes prélevés du sarcophage de la crypte (p. 615-644 avec illustrations).

L’ouvrage se termine sur la sœur de sainte Marthe : « Enquête historique et anthropologique sur les principales reliques attribuées à sainte Marie-Madeleine en France », par Stéphane Morin (archiviste du Diocèse de Fréjus-Toulon) et Philippe Charlier (médecin légiste). Comme pour sa sœur, des prélèvements nombreux ont eu lieu sur le corps conservé à Saint-Maximin en vue de fournir les reliques demandées un peu partout (y compris à l’église de la Madeleine à Paris, via l’Italie). Ph. Charlier a reconstitué le visage probable de Marie-Madeleine d’après son crâne, selon les techniques actuelles (p. 645-677 avec illustrations).

Conclusions : bilan d’une recherche en cours (p. 681-690)

D’abord, Angelo Di Bernardino (Institut Patristique Augustinienne, Rome) résume neuf des contributions, celles qu’il présidait le mercredi du colloque (p. 681-685). Puis vient une conclusion générale, celle de Paul Mattéi (spécialiste de littérature latine, Lyon), qui joue (?) à l’hyper-criticisme agnostique. Nous avons relevé en introduction le cercle vicieux de sa position ; elle pose question quand il écrit ‒ comme s’il n’avait pas eu l’occasion d’interroger les contributeurs du colloque sur ses objections ‒: « L’investigation qui nous a été proposée sur « la frise de Kong Wang Shan » (Shueh)Ying Liao) ne saurait conclure trop vite au caractère chrétien du monument sans qu’aient été envisagées d’une manière autant que possible exhaustive les interprétations que pourraient inspirer les traditions religieuses et philosophiques autochtones ‒ je veux dire proprement chinoises ». Justement, aucune autre interprétation que chrétienne n’a réussi à rendre compte de la signification de cette frise aux 107 personnages, sinon de celle d’une petite gravure grossière ajoutée plus tard dans le coin droit et qui est bouddhiste : plusieurs contributeurs le savaient très bien.

Il redit cette « objection identique touchant le « miroir de Xuzhou » (David Linxin He). Il en va de même, mutatis mutandis […] des questions qui se posent à propos du papyrus Oxyrhynque 413 (Thattuntal Mani). Dit autrement, ce qui a souvent été développé dans ce colloque relève avant tout de l’hypothèse ». N’est-ce pas là justement une hypothèse, et sophistique de surcroît ? Car on peut toujours imaginer qu’une interprétation viendrait contredire ce qui a été établi à divers degrés selon des critères rigoureux ‒ les scientifiques savent que ce qui est démontré peut se voir relativisé dans une compréhension plus vaste, mais précisément pas renié, à la manière dont Michel Onfray nie l’existence même de Jésus. La science n’est pas idéologique, le scientisme l’est.

Cependant, cette curieuse conclusion offre un intérêt : elle signale une contribution qui a été donnée mais ne se retrouve pas dans les Actes : celle de Shueh-Ying Liao (linguiste originaire de Taïwan, Université de Bordeaux). Le dogme communiste actuel concernant cette fameuse frise est, sans explications, qu’elle serait bouddhiste ou pré-taoïste (ce qui ne veut rien dire) ; il n’est pas bon en Chine de se poser des questions. Est-ce pour cette raison que l’auteur a demandé que sa contribution soit retirée ? En effet, le PC chinois actuel interdit de dire que le christianisme remonte au temps des apôtres, jusqu’à soustraire des objets de musée au regard du public, comme on l’a signalé plus haut ‒ Mattéi ignorerait-il cette situation ? Heureusement, une ébauche est consultable sur le web, et si celle-ci est effacée de hal.science, on pourra la retrouver ici ou ici. Cette frise remonte à l’an 69 selon les archives impériales chinoises : on comprend donc la fébrilité du PC chinois et des Voltaire d’aujourd’hui. Pour en savoir plus.

Les apôtres auraient-ils donné leur vie pour une invention ? Certes non, sauf si l’on postule que leur existence est hypothétique puisqu’on n’a pas étudié toutes les possibilités du contraire. « Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute », a prédit Jésus (Lc 7,23).

Mgr Jérôme Beau nommé archevêque de Poitiers

Le Pape François a nommé aujourd’hui Mgr Jérôme Beau, archevêque de Poitiers, où il succède à Mgr Wintzer nommé en août archevêque d’Auxerre. Mgr Beau est ancien évêque auxiliaire de Paris, archevêque de Bourges depuis 2018. Il prendra ses fonction le 2 mars 2025.

Né le 24 décembre 1957 à Paris, il a été ordonné prêtre le 23 juin 1984 pour l’archidiocèse de Paris.

” Dieu, venez à mon aide !” – L’abbé Gaston Courtois vous donne les clés pour comprendre la souffrance

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Gaston Courtois (21 novembre 1897 à Paris – 23 septembre 1970 à Rome) est un prêtre catholique français, membre de la congrégation des Fils de la Charité ; mais aussi auteur, éditeur, journaliste. Une figure sacerdotale discrète et pourtant hors du commun qui a laissé un héritage immense.

Qui n’a pas connu Les BHBV, les Belles Histoires Belles vies, constamment rééditées, Fripounet et Marisette pour les plus anciens et sans compter que ce bâtisseur a été l’un des premiers à faire découvrir au grand public le père de Tintin, Hergé !

Des études supérieures de lettres et de psychologie, 1915 la guerre,1916 le Front,1917 gravement blessé il est démobilisé, en 1919 le Séminaire de Saint-Sulpice, puis Les Fils de la Charité en 1921. Ordonné prêtre en 1925, nommé en 1929 à l’Union des Oeuvres, il en devient le Directeur de 1937 à 1957. En 1930, le journal Cœurs Vaillants paraît. Son succès immédiat donnera naissance, en 1936, au Mouvement des Cœurs Vaillants, qu’il fonde avec Jean Pihan, puis en 1937 les Âmes Vaillantes. Il reprendra le célèbre « A cœurs vaillants rien d’impossible » sous le pseudonyme de Jacques Cœur. A l’origine de nombreuses initiatives, il monte entre autres : les Éditions Fleurus en 1946, la revue Familial Digest, qui deviendra la revue Panorama Chrétien en 1949. En 1955, il est élu procureur général de son Institut à Rome. En 1960, il est nommé Secrétaire Général et Directeur du Secrétariat international de l’Union Pontificale Missionnaire du clergé. L’abbé Gaston Courtois meurt le 23 septembre 1970.

Les éditions Sainte-Madeleine ont entrepris la réédition de l’œuvre du père Courtois. Sont déjà parus :
– L’art d’être chef. Cet « art des arts », disait saint Grégoire le Grand –, qui inspire encore le haut commandement dans l’armée (Pierre de Villiers).
– L’Ecole des chefs
– Pour « réussir » auprès des enfants
VIENT DE PARAÎTRE :
– Dieu venez à mon aide ! Un petit guide spirituel destiné aux âmes qui souffrent.
Ce volume rassemble deux volumes de spiritualité du Père Courtois. Dans la première partie de ce livre, intitulée” L’âme face à a la souffrance” on retrouvera le texte intégral de la plaquette “Quand l’âme est dans le tunnel” édité par Fleurus en 1952. Quant à la seconde partie, “La souffrance chemin de sainteté”, elle correspond au texte “Quand on souffre” édité aussi par Fleurus en 1964.

Puissent ces ouvrages de spiritualité « pratiques » vous aider à bien tenir vos résolutions de début d’année, puis vos résolutions de carême dans la joie et l’espérance.
Vous retrouverez tous les livres de l’abbé Gaston Courtois sur LIVRES EN FAMILLE, la librairie au service de la famille.
https://www.livresenfamille.fr/1459_abbe-gaston-courtois

Magnificat, une adaptation de l’œuvre de René Bazin au cinéma

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Au mois de septembre, l’Association Ermonia présente, avec tous les membres de l’équipe :

Magnificat, un moyen-métrage de quarante cinq minutes retraçant le discernement vocationnel du jeune Gildas Maguern envoyé au front.


Ne manquez pas de vous abonner à la chaîne YouTube d’Ermonia !

Ermonia propose de plonger son public dans la Bretagne du début du XXe siècle. Entre amour pour sa bien-aimé Anna et vocation sacerdotale, que va choisir le jeune Gildas Maguern. Sur
le front il va faire la rencontre d’un prêtre qui va l’aider à discerner sa vocation. Ce moyen métrage met en lumière les vertus du courage, du sens de l’engagement et du devoir.

Cette réalisation d’Ambroise Boulangé propose une adaptation de l’œuvre de René Bazin et inspirée de faits réels. sous la production de Stanislas Monin, avec une composition musicale
originale d’Olivier Quil.

En août 2023, cinquante bénévoles se sont retrouvés en Bretagne, au manoir de La Bégassière, à Yvignac-la-Tour, pour tourner l’intégralité des scènes.

Depuis juin 2021 Ermonia fait vivre l’Histoire de France à l’écran, dans des réalisations qui choisissent d’unir à la véracité un œil artistique, retraçant l’histoire d’un poilu de la 1ère Guerre Mondiale, dans « La Lettre du Poilu » (2021), celle des Guerres de Vendée dans Monsieur Henri, « Le pardon de La Rochejaquelein » (2022), et celle du vœu de Louis XIII dans « Le Vœu de l’Épée » (2023).

Le film sera projeté au cinéma:
– les 31 janvier à 18h au cinéma le Luminor Hôtel de Ville (20 rue du Temple) à Paris
– le 15 février à 17h et 19h au cinéma le Luminor Hôtel de Ville (20 rue du Temple) à Paris

Pour réserver vos places: https://ermonia-productions.fr/billetterie-magnificat/#billetterie

Vous pouvez aider Ermonia et ainsi soutenir le cinéma indépendant ici: https://www.helloasso.com/associations/ermonia/formulaires/1

« Travail, discipline, respect, politesse » : A l’heure où Mme Borne est ministre de l’Education, c’est trop

Un enseignant de l’école Ligré, près de Chinon, a été déplacé par la direction de l’académie, car ses méthodes “à l’ancienne” ne plaisaient pas, au grand regret des parents qui ont tenté de se mobiliser pour le faire rester.

Les écoliers de CM2 ont dit au revoir à leur enseignant le 10 janvier. Il a reçu une mesure de déplacement de la part de la direction académique.

« Une décision brutale » selon des parents d’élèves et anciens parents d’élèves qui se sont mobilisés. Un instituteur aux « méthodes à l’ancienne » où « travail, discipline, respect, politesse » sont des valeurs cardinales.

« Aujourd’hui, on ne pense que bien-être des enfants. À plus de 30 élèves par classe, il faut obligatoirement de la discipline. Deux, trois parents n’acceptent pas ces méthodes d’enseignement qu’ils jugent trop strictes, trop sévères. »

Selon les parents mobilisés, cette façon d’enseigner porte ses fruits. Ils évoquent des entrées en 6e facilitées ou un goût des élèves pour l’apprentissage.

« Mes trois enfants ont réussi grâce à Jean-Paul. Mon fils dyslexique s’en est sorti, il est pompier volontaire, veut devenir infirmier. »

“L’agonie, la dégénérescence de l’être aimé ne doivent pas conduire à la facilité de l’euthanasie”

Interrogé dans Le Point, David Lisnard déclare à propos de la loi sur l’euthanasie :

C’est un sujet difficile et délicat. J’ai été confronté récemment chez moi à cette situation bouleversante de fin de vie très douloureuse pendant plusieurs mois. Cela a forgé ma conviction : je ne suis pas favorable à une telle loi. Introduire un droit à l’aide active à mourir ne serait pas une simple modification législative, mais un basculement anthropologique majeur. Les exemples étrangers montrent que même avec les meilleures intentions, ces dispositifs engendrent des dérives inquiétantes (en Belgique, au Canada, en Suisse) et, je crois, graves. La loi Claeys-Leonetti offre un cadre équilibré. Elle garantit un respect fondamental de la dignité humaine, sans pour autant franchir des frontières éthiques dangereuses, comme l’euthanasie ou le suicide assisté qui en est une forme.

Aujourd’hui, l’urgence est de répondre à une carence dramatique : seulement 50 % des besoins en soins palliatifs sont couverts. Avec 7 500 lits dédiés et un déficit d’au moins 4 000 lits spécialisés, des milliers de familles voient leurs proches privés d’un accompagnement digne. À cela s’ajoutent des disparités territoriales inacceptables : à la fin de 2023, 21 départements n’étaient toujours pas dotés d’unités de soins palliatifs. Investir dans l’accompagnement humain, le soulagement de la douleur et la recherche médicale est une responsabilité sanitaire et éthique que nous ne pouvons esquiver.

Permettez-moi une dernière réflexion : je n’apprécie pas du tout l’expression « droit à mourir dans la dignité » qu’ont réussi à imposer dans le débat les promoteurs de l’euthanasie – terme d’ailleurs qu’ils ne prononcent jamais. Quand j’ai accompagné un de mes parents à l’agonie en fin de vie, quand aussi je vois dans les Ehpad de ma ville des personnes âgées en dégénérescence physique ou en état de démence, je ne vois pas des personnes indignes, mais des personnes humaines, à soutenir. L’indignité n’est pas là, elle est dans nos lâchetés quotidiennes ou nos comportements de duplicité. Et pour revenir à la fin de vie, ce qui est indigne est de ne pas traiter la souffrance, et là-dessus ceux qui proposent une nouvelle loi ont été utiles en nous obligeant à regarder cette réalité. Techniquement, nous pouvons supprimer la souffrance de la personne en fin de vie, et nous le devons moralement. Ce que permet la législation actuelle.

L’agonie, la dégénérescence de l’être aimé ne doivent pas conduire à la facilité de l’euthanasie. Et puis, qui décide d’appuyer sur le bouton ? J’ai vu un malade âgé demander au summum de ses souffrances à ce qu’on l’aide à partir, puis être de façon inattendue en rémission et dire à ses enfants qu’il avait retrouvé la joie et le goût de vivre. C’est la souffrance de la personne à l’agonie, le problème.

Notre devoir est de construire une société qui honore la dignité humaine, non en abandonnant ses membres dans leur vulnérabilité, mais en les entourant de soin et de soutien.

Le positionnement à gauche d’Elisabeth Borne ne semblait pas offrir de garanties sur le traitement de l’enseignement supérieur

Patrick Hetzel, ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, explique au Figaro pourquoi il n’a pas suivi François Bayrou :

J’ai considéré que les conditions pour une poursuite de mon action n’étaient pas réunies. J’avais été en contact direct avec le premier ministre Michel Barnier et j’avais toujours considéré ce contact direct comme une nécessité pour exercer une mission ministérielle. La volonté de François Bayrou était de créer un grand ministère mais je ne partageais pas cette analyse. C’est pour cela que j’avais indiqué ma disponibilité mais seulement pour un ministère de plein exercice.

Pourquoi la nomination d’Élisabeth Borne en position de ministre de tutelle à l’Éducation nationale vous posait-elle problème ?

Connaissant très bien cette maison de l’Éducation nationale, je sais que lorsqu’il y a des arbitrages à prendre entre l’éducation d’une part et l’enseignement supérieur ou la recherche d’autre part, ces arbitrages se font très souvent au détriment des seconds. Cela est lié au volume représenté par le nombre d’environ 1 million de fonctionnaires compris au sein de l’Éducation nationale. C’est pourquoi cette idée de grand ministère ne me semblait pas bonne. D’un point de vue politique, une autre question s’est posée.

Laquelle ?

Mme Borne avait laissé une image très négative auprès de nos concitoyens et son retour au sein de gouvernement ne m’apparaissait pas comme étant une bonne nouvelle. Aussi, son positionnement à gauche ne me semblait pas offrir de garanties sur le traitement de l’enseignement supérieur ou sur la place que nous devrions accorder à la science et à la recherche. Depuis toujours, je me bats pour une stratégie d’excellence dans ces domaines comme pour la prise en compte de l’insertion professionnelle. Je ne suis pas certain que Mme Borne soit sur la même ligne. Quand on commence à aborder de tels sujets sous l’angle de l’excellence, en orientant l’offre de formation en fonction des besoins du marché, on sait que la gauche n’aborde pas les choses naturellement de la même manière.

Quelles sont les priorités concernant les deux domaines sur lesquels vous aviez commencé à travailler ?

Ma crainte majeure est la dilution de l’enseignement supérieur au sein d’une problématique éducative alors que cet enseignement, étroitement lié à la recherche, impose la prise en compte d’un contexte global. Car nous sommes dans une compétition mondiale du savoir. C’est là-dessus que tout va se jouer. Cette réalité exige des politiques publiques de plus en plus offensives, y compris à l’échelle européenne. C’est pour cela que j’étais allé très tôt à Bruxelles pour préparer les prochains financements cadre de la recherche.

Comment Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur dont vous êtes proche, a-t-il accueilli votre renoncement ?

Bruno Retailleau, lui, avait obtenu des garanties concernant son périmètre ministériel. Il a eu des assurances que je n’avais pas. Il s’est aussi battu jusqu’au bout pour avoir un maximum de LR au sein de ce gouvernement mais les équilibres ont été fixés par le premier ministre. Les nouvelles conditions étaient très différentes pour la droite et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les Républicains devront rester très vigilants. Car d’une part le nouveau premier ministre n’est plus LR et d’autre part, le nombre de ministres LR est significativement moindre que lors du précédent gouvernement. Nous représentions un quart des portefeuilles contre moins d’un cinquième aujourd’hui. […]

“La censure est dans les gênes de la démocratie européenne”

De nombreux démocrates ont pris parti pour Trump, en voyant comment les démocrates censuraient à tour de bras les réseaux sociaux :

 

Depuis Elon Musk a racheté Twitter et Mark Zuckerberg est en train de libérer META…

“Quand on ne respecte pas la vie, comme le font les délinquants, on ne respecte pas non plus la mort”

Extraits d’une entretien donné par Marine Le Pen au JDD :

[…]

Vous avez donc appris la mort de votre père alors que vous reveniez de votre déplacement à Mayotte. De nombreuses spéculations ont circulé à ce sujet. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez réellement appris cette nouvelle ?

À Nairobi, dans l’avion, pendant une escale. Mon attaché de presse est venu me voir en disant qu’il y avait une rumeur sur la mort de mon père. Honnêtement, j’avais déjà vécu ça dix fois. Je rappelle que les journalistes l’avaient déjà annoncée à tort à de nombreuses reprises. Sur le moment, je n’y ai pas cru. Puis, par acquit de conscience, sachant qu’il avait une santé très fragile, j’ai appelé ma sœur pour savoir ce qu’il en était. Et c’est elle qui me l’a appris. J’ai appris la nouvelle à Nairobi, ce qui, finalement, me fait au moins un point commun – sans doute le seul – avec la reine d’Angleterre, qui avait appris la mort de son père au même endroit.

Un magazine a publié sur internet une photo de vous en larmes au moment où vous apprenez la mort de votre père. Comment jugez-vous cela ?

Je trouve ça immonde. Ce qui est impardonnable, ce n’est pas de commettre une erreur, mais de le faire délibérément. Et là, ce n’était pas une erreur. Lorsque Jordan [Bardella], profondément choqué par cette publication, a téléphoné à la rédaction, le directeur de ce journal semblait fier de son coup. Dieu merci, sa direction est finalement intervenue pour retirer cette photo. Mais cela me donne le sentiment qu’aujourd’hui, on vit dans un pays où tout semble permis. Pourtant, tout n’est pas permis.

Est-ce que vous avez le sentiment que, lorsqu’il s’agit de vous, tout semble permis ?

Pardon, mais enfin, certains journalistes ont osé photographier le fils de Romy Schneider sur son lit de mort… Et pourtant, elle ne faisait même pas de politique. Cela relève d’une question de morale, vous comprenez ? Ce n’est même pas une affaire de légalité ou de droit. C’est une question de décence, de respect, de valeurs fondamentales. C’est exactement la même chose que ces manifestations d’extrême gauche organisées après la mort de Jean-Marie Le Pen. C’est le symptôme d’un ensauvagement. Quand on ne respecte pas la vie, comme le font les délinquants, on ne respecte pas non plus la mort. Or, le respect de la vie va de pair avec celui de la mort. Ne plus respecter la mort, c’est s’éloigner de la civilisation telle que nos aïeux et les générations précédentes l’ont bâtie. Et c’est révélateur : ce manque de respect, on le retrouve toujours, curieusement, dans le même camp politique.

Votre père avait dit à propos de Chirac, après sa mort : « Même l’ennemi a droit au respect. » Ce droit, on le lui a dénié ?

Mon père était pétri de cette civilisation et de cette décence. Pour lui, cela allait de soi. Il disait aussi : « D’un mort, on ne dit rien ou on n’en dit que du bien. »

À l’exception de l’extrême gauche, le reste de la classe politique s’est globalement bien comporté. Cela vous a-t-il surprise ?

Honnêtement, je ne pensais pas qu’ils en étaient capables. Nous avons été tellement maltraités, soumis à un traitement de défaveur si systématique, que j’ai été agréablement surprise. D’ailleurs, il est important que ceux qui ont adopté ce comportement sachent que cela me touche, que cela touche ma famille, mais aussi tous nos électeurs. Les gens sont émus de voir qu’on peut, à un moment donné, reconnaître qu’il y a des adversaires politiques, mais que ce ne sont pas pour autant des ennemis qu’on peut déshumaniser. Considérer que des adversaires ne sont plus des êtres humains, c’est tout simplement inacceptable.

Et qu’avez-vous pensé de la réaction d’Emmanuel Macron ?

Je trouve cette déclaration aussi ambiguë que le personnage. Si c’était une pique, je peux vous assurer que le « jugement de l’histoire » sera bien plus sévère pour Emmanuel Macron que pour Jean-Marie Le Pen. Quoi qu’on pense de Jean-Marie Le Pen, même ses adversaires politiques reconnaissent qu’il a détecté, avec une persévérance héroïque pour l’époque, le problème de l’immigration et qu’il a permis à d’autres de défendre ces idées. L’histoire retiendra cela de lui. Et Emmanuel Macron ? L’histoire retiendra qu’il n’a rien vu et, surtout, rien fait.

Au-delà des polémiques, les archives de l’INA ont révélé un véritable corpus politique autour de Jean-Marie Le Pen. Pensez-vous que, pour les Français, ce sera cet aspect qui finira par dominer leur jugement ?

Sur de nombreux sujets, et pas seulement l’immigration, il a été un visionnaire. On parle souvent de l’immigration, mais il faut aussi évoquer la mondialisation, qu’on appelait encore « globalisation » à l’époque. L’un de ses premiers textes sur le sujet, que j’ai relu il y a quelques années, est d’une actualité stupéfiante. Il y expliquait que l’effondrement des frontières entraînerait une aggravation des flux migratoires, car la main-d’œuvre à bas coût deviendrait indispensable face à la concurrence des coûts de production entre pays. Il évoquait déjà la concurrence internationale déloyale et ses conséquences. Et tout cela, il l’avait analysé dès le début des années 1990.

Votre relation avec votre père est bien connue. La fin de sa vie a-t-elle marqué un moment d’apaisement entre vous ?

Marie-Caroline, Yann et moi avions pour mon père un amour infini, et je crois qu’il en avait un tout aussi immense pour nous. Dans une famille, il y a toujours des disputes, des trahisons, des réconciliations… C’est normal. Mais notre famille a été sous les projecteurs pendant 60 ans. Ça, à part les familles royales, ça n’existe pas. Nous, nous avons traversé six décennies avec tout ce que cela implique : mariages, divorces, disputes, retrouvailles… Cela peut donner l’impression d’une saga extraordinaire. Mais en réalité, nous sommes une famille normale. Une famille normale qui fait de la politique, ce qui multiplie forcément les occasions de s’engueuler. Pourtant, nous sommes aussi la preuve de ce qui fait la magie d’une famille. Malgré tout, nous nous sommes toujours aimés. Je sais qu’il a toujours été fier de nous. Et quand l’essentiel est en jeu – et pour nous, l’essentiel a été sa santé –, la famille se ressoude. Les différends s’effacent, les querelles s’oublient, et on se soutient. Parce que finalement, tout le reste n’a pas vraiment d’importance.

Est-ce pour cette raison que vous avez écrit ce tweet : « Un âge vénérable avait pris le guerrier mais nous avait rendu notre père. La mort est venue nous le reprendre » ?

En vieillissant, en quittant en quelque sorte la vie politique, on nous a rendu un père qu’on nous avait toujours pris. La politique nous a tout pris, elle nous a volé notre père. Il était bien plus un dirigeant politique qu’un père dans sa vie quotidienne. Mais avec l’âge, en quittant progressivement la scène politique, il s’est recentré sur ce qui était vraiment important. Et pour lui, quoi qu’on en dise, ce qui comptait, c’était sa femme et c’était nous. Le reste n’avait plus d’importance. L’âge nous a permis de retrouver et de profiter de notre père. (Silence) Et nous étions heureuses de cela.

Après son décès, certains soulignent que c’est vous qui avez, en quelque sorte, tourné la page en l’excluant du parti en 2015.

(Marine Le Pen interrompt.) Ce n’est pas aussi simple. C’est plus compliqué que cela. Mais il faudra qu’on en parle plus longuement, un jour.

Quel est, selon vous, le bilan de cette vie marquée par la provocation ?

C’est un peu injuste de le juger uniquement à l’aune de ces polémiques. Pourquoi ? Parce que la longévité politique, c’est toujours la même chose. Lui, c’est presque 80 ans de vie politique. Et sur 80 ans, sauf si vous êtes une sorte d’ectoplasme sarkozyste ou socialiste, il est inévitable d’avoir des sujets qui suscitent des polémiques. Ce qui est malheureux, c’est qu’il se soit enferré dans ces provocations. En réalité, son côté rebelle et provocateur a fini par prendre le dessus sur tout le reste.

Pourtant, il a confié à plusieurs personnes qu’il était conscient de commettre une erreur.

Le problème, c’est qu’il recommençait. Et c’est là où, moi, à un moment donné, j’ai dit stop. Parce que ce n’était plus possible. Vous ne pouvez pas donner de l’espoir à des gens, leur promettre un avenir meilleur, tout en leur imposant de vivre ce combat politique avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Prendre cette décision a été l’une des plus difficiles de ma vie. Et jusqu’à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question : est-ce que j’aurais pu faire autrement ? C’est la grande interrogation qui m’habite. Est-ce que j’aurais pu éviter cela ?

Et est-ce que vous vous l’êtes pardonné ?

Non, je ne me le pardonnerai jamais. (Silence)

Pourquoi ?

Parce que c’était son parti, mais en même temps, ce n’était plus seulement à lui. C’est toute l’ambiguïté. C’était son bébé, il l’avait créé, façonné, construit. Mais il n’en était plus le seul propriétaire. Ce parti appartenait à l’avenir du pays, à tous ceux qui y croyaient. Il n’avait plus le droit de le mettre en danger par provocation, orgueil ou je ne sais quoi. Il n’en avait plus le droit. Et c’est moi qui ai décidé qu’il n’en avait plus le droit. Prendre cette décision a été terriblement difficile. Je ne l’ai pas prise pour moi, car mon confort personnel aurait été de partir du mouvement.

Aviez-vous déjà envisagé de partir ?

Oui, à de nombreuses reprises. J’ai dit plusieurs fois : « J’arrête, je pose ma démission, je quitte le bureau exécutif, je pars, je ne continue pas dans ces conditions. » Je ne voulais pas mener ce combat en permanence avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête, à me demander ce qui allait encore nous tomber dessus. On avait déjà suffisamment de problèmes extérieurs, il n’était pas question qu’on en crée nous-mêmes. À chaque fois, il m’a rattrapée. Mais je ne me pardonnerai jamais cette décision, parce que je sais que cela lui a causé une immense douleur. Mais papa avait aussi un profond respect pour ceux qui prenaient des décisions.

C’est la première fois que vous l’appelez « papa » dans une interview. D’ordinaire, vous dites plutôt « Le Pen » ou « Jean-Marie Le Pen ».

Oui, mais c’est fini, ça. Il n’est plus dans mon esprit l’homme politique, c’est mon père. Depuis sa mort, je pense que Marie-Caroline, Yann et moi ne sommes pas les seuls à nous sentir un peu orphelins. Beaucoup de gens ressentent aussi cette perte, même ceux qui ne l’ont pas connu personnellement. C’était un personnage hors norme, extraordinaire, au sens littéral : hors de l’ordinaire. Tout dans son parcours était exceptionnel. Il a fait des choses dans sa vie qui témoignent de valeurs profondes, des valeurs qui ont parfois été abîmées ou invisibilisées par les polémiques. Mais ce sont des choses que l’on retrouve rarement dans le monde politique.

Pensez-vous qu’il faisait partie des derniers géants d’une génération d’hommes politiques d’un autre calibre ?

Je ne veux pas croire à cela, parce que ce serait admettre que les valeurs françaises ont disparu. Or, elles n’ont pas disparu, elles ne sont simplement plus mises en valeur, plus glorifiées. Mais elles existent encore : le courage, la droiture, l’honnêteté, la culture. Prenez un militant du RN qui habite à Drancy, dans un quartier islamisé, et qui milite malgré tout. Ce type-là a plus de courage que nous tous réunis. Quant à la culture classique, on ne peut pas reprocher aux générations suivantes de ne pas l’avoir, car on ne leur a pas transmis. Lui, même lorsque sa mémoire s’effaçait, pouvait encore réciter du Victor Hugo pendant vingt minutes. C’était profondément ancré en lui. Et c’est là qu’on voit la force de ce qui a été transmis : quand la mémoire disparaît, tout ce qui n’a pas été ancré s’efface.

Comment décririez-vous son rapport aux Français ?

Il était profondément attaché aux Français, affectivement. Je l’ai vu faire des choses très révélatrices. En 2000, je lui demande : « C’est quoi cette alliance que tu portes à gauche ? » Et il me répond : « C’est une vieille dame qui me l’a donnée. Je la garde jusqu’à la fin de la campagne, car c’était son seul trésor, et elle est venue me l’offrir. » Honnêtement, beaucoup de responsables politiques n’auraient rien ressenti face à cela. Il avait une immense affection pour les Français. Quand il parlait, au second tour de 2002, des petits, des sans-grade, de ceux qui ne peuvent pas se défendre, c’était ça, son combat. Il aimait les Français passionnément. Sinon, il n’aurait jamais supporté tout ce qu’il a dû endurer.

Se reconstruire après un avortement

Sandra Dubi est psychologue de formation et pasteur. Ce témoignage s’inscrit dans la suite des témoignages sur la chaîne Youtube de l’ECLJ de femmes ayant avortés, pour présenter une initiative positive d’aide à celles-ci :

 

La Croix gommée tente de donner des leçons de catholicisme

Stéphane François, Historien spécialiste des droites radicales, professeur en sciences politiques à l’université de Mons (Belgique), est l’expert trouvé par La Croix pour expliquer que

« Le catholicisme de Jean-Marie Le Pen n’était pas celui de l’Église »

Fichtre.

Le catholicisme de La Croix est-il pour autant celui de l’Eglise ?

Néanmoins, cet expert écrit notamment :

Mgr Marcel Lefebvre est mort le 25 mars 1991.

L’avortement, une régression de plusieurs siècles

Jean-Marie Le Pen ne craignait pas de dénoncer l’avortement :

 

Souvenez-vous du 13 janvier 2013

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