Il reste quelques places d’hommes pour le camp Pier Giorgio
L’abbé Clément Anouil, organisateur du camp Pier Giorgio organisé par l’église Saint-Georges de Lyon, nous demande de signaler qu’il reste quelques places masculines pour ce camp qui aura lieu du 24 février au 1er mars.

Richard Ferrand, favorable à un troisième mandat d’Emmanuel Macron, nommé au Conseil constitutionnel ?
Dans un entretien au Figaro en juin 2023, Richard Ferrand se prononçait en faveur d’un troisième mandat d’Emmanuel Macron
« A titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire », déplorant la « limitation du mandat présidentiel » qui « corsète notre vie publique ». « Changeons tout cela, en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques. »
Il n’y a donc pas de surprise sur le choix d’Emmanuel Macron de nommer l’ancien président de l’Assemblée Richard Ferrand pour succéder à Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel.
Richard Ferrand doit désormais surmonter l’épreuve des auditions parlementaires, incertaine dans le contexte politique.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, ont également procédé à une proposition de nomination chacun : l’ex-député MoDem et ex-magistrate Laurence Vichnievsky pour la première, le sénateur Les Républicains Philippe Bas pour le second. Ces derniers candidats doivent remplacer Corinne Luquiens et Michel Pinault qui, comme M. Fabius, achèvent leur mandat de neuf ans.
La Commission européenne a dépensé des millions d’euros pour promouvoir l’idéologie transgenre
⚠️ Un véritable scandale : nous découvrons aujourd’hui que la Commission européenne a dépensé des millions d’euros dans notre dos pour financer des dizaines de projets pour promouvoir l’idéologie transgenre ! pic.twitter.com/rQCWQ2WyDd
— Laurence Trochu (@LaurenceTrochu) February 10, 2025
Chronique des cinglés
L’année dernière, 10 millions de dollars de l’argent des contribuables ont été dépensés pour créer des animaux transgenres, selon une étude du White Coat Waste Project.
La députée Nancy Mace, a exposé l’utilisation abusive de l’argent des contribuables pour financer des « soins d’affirmation du genre » pour les animaux, lors des remarques préliminaires d’une audition de la sous-commission jeudi. L’audition, intitulée « Rats de laboratoire transgenres et chiots empoisonnés : Oversight of Taxpayer Funded Animal Cruelty » (Surveillance de la cruauté animale financée par les contribuables), a accueilli un témoin du White Coat Waste Project.
« L’année dernière, le White Coat Waste Project a révélé que plus de 10 millions de dollars de fonds publics avaient été dépensés pour créer des souris, des rats et des singes transgenres ». « Ces subventions de la DEI ont permis de financer des expériences transgenres douloureuses et mortelles qui ont contraint des animaux de laboratoire à subir des opérations chirurgicales invasives et des thérapies hormonales dans des universités de tout le pays.
M. Mace s’en prend au programme politique radical de l’administration Biden-Harris, qui permet de financer avec l’argent des contribuables des « mutations chirurgicales des organes génitaux d’animaux ».
« L’administration Biden-Harris a dépensé 2,5 millions de dollars pour étudier la fertilité de souris transgenres ». « L’administration Biden-Harris était tellement désireuse de propager son idéologie radicale du genre dans toutes les facettes de la société américaine qu’elle a procédé à des mutations chirurgicales des organes génitaux d’animaux. L’argent du contribuable a servi à cela ».
« Le gouvernement américain dépense plus de 20 milliards de dollars par an pour mener des expériences sur les animaux ». « Nous avons dépensé plus d’un million de dollars pour savoir si les rats femelles recevant un traitement à la testostérone étaient plus susceptibles de faire une overdose de drogue du viol. C’est à cela que servait l’argent de vos contribuables ».
Le Dakota du Nord reconnaitrait la royauté de Jésus-Christ
Les conservateurs ont déposé une résolution à la Chambre des représentants, qui affirme que l’État doit « reconnaître la royauté de Jésus-Christ sur le monde entier ». L’État du Nord Dakota entend reconnaitre dans sa constitution ” la Royauté de Jésus-Christ” (à partir de 1’20)
Limay : un Algérien squatte le presbytère et vole le curé
Un homme se serait introduit dans le presbytère de la paroisse de Limay (78) dans la matinée et se serait enfermé dans le logement du prêtre. Le prêtre a tenté de rentrer chez lui et d’ouvrir sa porte avec un pied de biche, en vain. Il a finalement célébré la messe à 11h, avant de constater, plus tard, que la porte du presbytère était ouverte et que plusieurs affaires lui avaient été volées: son téléphone, son ordinateur et sa montre. Le prêtre a également découvert plusieurs traces de matières fécales dans son logement.
Les soupçons se portent sur un SDF, de nationalité algérienne, âgé d’une soixantaine d’années.
Des milliers d’embryons bientôt détruits ?
Lu dans Généthique :
La loi de bioéthique de 2021 a consacré le droit des enfants issus d’une PMA réalisée avec un tiers donneur à accéder à leurs origines. Mais en raison des tensions sur le stock de gamètes générées par une « demande » très importante, les gamètes issus de l’« ancien régime » ont continué à être utilisés jusqu’à présent.
Cette situation doit prendre fin le 31 mars 2025 en vertu du décret du 16 août 2023. A compter cette date, seuls les gamètes pour lesquels les donneurs ont consenti à voir levé leur anonymat pourront être utilisés. Ainsi, les gamètes « ancien régime » devront être détruits. Une mesure qui concerne aussi les embryons qui ont été conçus. Une femme ayant recours à la PMA en février 2025 pourra se faire implanter un embryon issu d’un donneur anonyme, mais les autres embryons conçus à cette occasion devront en revanche être détruits au 31 mars. Elle ne pourra pas y recourir plus tard.
L’opposition des professionnels, l’embarras des autorités
« L’ensemble des sociétés savantes et des professionnels de l’AMP s’opposent à cette destruction », affirme le collectif BAMP sur facebook. L’association a participé à une réunion qui s’est tenue le 13 janvier dernier au sujet de cette échéance. Des propositions « rassurantes » auraient été faites par le ministère, précise le collectif.
Les autorités seraient en effet « en train d’évaluer, en lien avec l’Agence de la biomédecine, “les mesures nécessaires” pour respecter “les principes de la loi bioéthique”, mais aussi “les réalités des parcours de PMA”, sans oublier “le droit d’accès aux origines des enfants nés d’une PMA” ». S’agirait-il de permettre à certains couples de contourner la loi ? Ou seulement de reporter les délais légaux jusqu’au vote d’une nouvelle loi de bioéthique ?
Outre les embryons conçus avec un tiers donneur anonyme, les embryons donnés par des couples dans le cadre de l’« ancien régime » sont également visés par la destruction, si les donneurs n’ont pas consenti à la levée de leur anonymat. Selon le rapport médical et scientifique de l’Agence de la biomédecine, 307 398 embryons étaient conservés au 31 décembre 2022. Et des milliers d’entre eux pourraient être bientôt détruits.
La culture de mort en gants blancs!
La secte de la République appelle à légaliser la mise à mort des personnes impotentes
Nicolas PENIN, Grand Maître du Grand Orient de France, met la pression sur le Premier ministre en affirmant des mensonges sur la “complémentarité” entre euthanasie et soins palliatifs. A quand la séparation du GODF et de la France ?
Dans une récente déclaration, le Premier ministre a manifesté son souhait sur le sujet difficile de la fin de vie de dissocier la question des soins palliatifs de l’aide active à mourir.
Le Grand Orient de France s’inquiète de cette éventuelle disposition qui constitue un recul évident par rapport au texte qui avait été présenté lors de la précédente législature, et qui faisait l’objet d’un large consensus.Pour des raisons à la fois scientifiques, sociétales mais aussi démocratiques, notre obédience appelle le Chef du Gouvernement à revoir sa position. Sur un plan scientifique, toutes les études et toutes les comparaisons internationales démontrent qu’il existe un continuum entre soins palliatifs d’un côté, et aide active à mourir de l’autre. Cette complémentarité est documentée ; elle doit évidemment s’accompagner d’un renforcement très soutenu des moyens palliatifs sur tout le territoire comme d’un respect de la conscience des soignants, minoritaires, qui refuseront de participer au processus de l’aide à mourir.
Sociétalement, la dissociation des deux textes a ceci de significatif qu’elle tend à mettre en doute le principe que le GODF entend défendre car conforme à sa philosophie humaniste et progressiste : celui de l’autonomie de l’individu et de sa capacité à décider in fine de son sort , dès lors que sa dignité en dépend.
Enfin politiquement et démocratiquement, il convient de rappeler que la convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée pour le droit à cette ultime liberté, que celle-ci est non seulement l’expression d’une demande des familles et des patients, mais aussi comme le démontre la plupart des études d’opinion d’une très large majorité de nos compatriotes. Ce droit qui n’enlève rien à ceux qui ne voudraient pas en user ne peut en aucun cas être distingué de toutes les politiques qui réduisent la souffrance au nom de l’humanité, de l’intégrité physique et du respect de la personne. Cette exigence citoyenne doit être éminemment respectée.
Fort de tous ces constats, le Godf appelle solennellement le Premier ministre à permettre de rétablir en l’état le texte proposé lors de la XVIème législature et d’assurer sa présentation devant le parlement dans les prochaines semaines.
180,24 euros par euthanasie
Lundi 3 février, le Comité de l’assurance de l’Institut national d’assurance maladie invalidité (INAMI) a approuvé « l’instauration d’un code de nomenclature pour la réalisation d’une euthanasie ». Par conséquent, les praticiens seront rémunérés 180,24 euros pour la pratique de cet acte. Au-delà de l’acte lui-même, ces indemnités couvriront « les frais de matériel (hors médicaments) », la constatation du décès et l’établissement de l’acte de décès et « la rédaction du document d’enregistrement, comme prévu par l’article 5 de la loi sur l’euthanasie ».
Tiers payant obligatoire
En effet, « jusqu’à présent, l’assurance maladie obligatoire ne prévoyait pas d’indemnité pour le médecin pratiquant l’euthanasie ». Et l’INAMI ne dispose « d’aucune analyse sur la façon dont ces frais sont actuellement facturés ».
Les médecins ont indiqué regretter que « les médicaments ne soient pas inclus dans le forfait de l’acte, obligeant le praticien à les acheter lui-même auprès du pharmacien et rendant leur facturation au patient ou à la famille difficile ». L’Institut national d’assurance maladie a précisé qu’il examinerait une « solution alternative ».
Les médecins pourront en outre « cumuler ces nouveaux codes de nomenclature avec d’autres prestations, telles que les consultations, visites à domicile, avis médicaux ou psychothérapies ». Mais ils sont tenus « d’appliquer le régime du tiers payant ».
Un « budget annuel » de 627 055 euros
Pour évaluer le « budget annuel » dédié à cette nouvelle nomenclature, l’INAMI a « anticipé » une hausse de 5% des euthanasies, ce qui conduirait à un montant de 627.055 euros versés aux médecins pratiquant cet acte. En 2022, 2966 euthanasies avaient été recensées. Un chiffre qui s’est élevé à 3423 en 2023, selon le dernier rapport de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation.
L’entrée en vigueur de cette « nouvelle rémunération » requiert encore la publication d’un arrêté royal. « Ce n’est qu’après cette publication que la rémunération des médecins pour l’euthanasie pourra être officiellement appliquée. »
Un coup d’Etat serait en cours en Pologne, sous l’impulsion du premier ministre pro-européen Donald Tusk
C’est ce qu’a dénoncé le président de la Cour constitutionnelle Bogdan Święczkowski. Le pouvoir exécutif s’immiscerait dans les actions du pouvoir judiciaire, jusqu’au plus haut niveau. L’UE, toujours attentive aux abus de pouvoir, reste silencieuse dans cette affaire. Cela ne devrait pas nous surprendre.
Le président du Tribunal constitutionnel (CC), Bogdan Święczkowski, a annoncé lors d’une conférence de presse le 5 février qu’il avait déposé auprès de lui un avis de suspicion de coup d’État de la part du Premier ministre Donald Tusk et d’autres personnes. Il ne s’agit pas d’un coup d’État impliquant l’utilisation de l’armée dans les rues, mais d’un coup d’État rampant et systémique », a déclaré M. Święczkowski. Le président du TC a déclaré :
« J’ai reconnu qu’il y avait une obligation légale que je devais remplir. C’est pourquoi, le 31 janvier, j’ai signé une notification de 60 pages de soupçon raisonnable d’un crime commis par le Premier ministre, les ministres, le président de la Diète (chambre basse du parlement), le président du Sénat, les députés et les sénateurs de la coalition au pouvoir ».
Święczkowski explique que depuis le 13 décembre jusqu’à aujourd’hui, dans divers endroits de Pologne, ces personnes ont agi en tant que groupe criminel dans le but de « changer le système constitutionnel de la République de Pologne », et d’« empêcher l’action de l’organe constitutionnel, le Tribunal constitutionnel, et d’autres organes constitutionnels, y compris le Conseil national de la magistrature et la Cour suprême ».
Pour atteindre ces objectifs, « la violence et les menaces illégales sont utilisées pour empêcher le fonctionnement de la Cour constitutionnelle et d’autres organes constitutionnels, y compris le Conseil national de la magistrature et la Cour suprême ». Cela « porte également atteinte au statut constitutionnel et légal de la Chambre de contrôle et des affaires publiques de la Cour suprême » et « remet en question le statut des juges de la Cour constitutionnelle ». Le président du Tc dénonce également un autre fait grave : « l’arrêt de la publication des arrêts de la Cour constitutionnelle par le Centre législatif du gouvernement ».
« Nous parlons du crime de coup d’État ». « Par conséquent, étant donné l’importance d’informer les suspects, dont en premier lieu le Premier ministre Donald Tusk et le ministre de la Justice Adam Bodnar, j’ai demandé qu’une enquête sur l’affaire soit ouverte et menée par le procureur général adjoint légitime, Michał Ostrowski. » « J’espère que le procureur général présumé Adam Bodnar et la direction illégitimement nommée du bureau du procureur national et d’autres unités du bureau du procureur permettront au procureur Ostrowski de mener une enquête indépendante et ne l’empêcheront pas de le faire de quelque manière que ce soit », a déclaré le président de la Cour constitutionnelle. Il a ensuite lancé un appel aux journalistes : « J’en appelle à vous, journalistes, en tant que quatrième pouvoir, pour que vous fassiez tout ce qui est en votre pouvoir pour empêcher le pouvoir de bloquer cette enquête.
« Il est clair et évident qu’il s’agit d’un coup d’État en Pologne. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un coup d’État impliquant l’utilisation de l’armée dans les rues, (…) il s’agit d’un coup d’État rampant et systémique. Il s’agit d’un abus permanent des pouvoirs exécutif et législatif à l’encontre du pouvoir judiciaire et d’autres organes constitutionnels ».
Comme exemples de ces abus, le Président a cité « l’empêchement du versement de fonds pour le fonctionnement du Tribunal constitutionnel ou du Conseil national de la magistrature, ce qui est une violation de la loi et de la Constitution ».
« Je suis convaincu que les procureurs légalement nommés, y compris le procureur général adjoint Michał Ostrowski, mèneront cette enquête de manière rapide, efficace et fiable, en utilisant toutes les méthodes d’investigation disponibles. Bien entendu, le procureur général Adam Bodnar ne peut pas superviser ces procédures car il en fait ou en fera l’objet ».
Le président Andrzej Duda, s’adressant aux médias, a commenté la notification soumise par le président du Tribunal constitutionnel concernant un coup d’État présumé du Premier ministre Donald Tusk et des membres du gouvernement :
« Le président (Święczkowski) est un procureur très expérimenté et je pense qu’en ce qui concerne les caractéristiques de l’acte interdit, il n’a pas eu de problèmes pour formuler une telle notification. Il s’agit certainement de toute une série de violations flagrantes, répétées et continues de la loi par diverses personnes qui exercent aujourd’hui le pouvoir exécutif, c’est-à-dire des personnes qui sont membres du gouvernement. Je n’ai aucun doute sur ce fait ».
Mais où sont les défenseurs bruxellois de la démocratie, de la légalité et de la justice ? Pourquoi l’UE reste-t-elle silencieuse et autorise-t-elle tout cela, en soutenant l’exécutif de M. Tusk ?
« Word on Fire », une congrégation pour l’évangélisation en ligne
Tout a commencé à la fin des années 1990 avec une série d’homélies du dimanche diffusées sur WGN, alors principale station de radio de Chicago. Le prédicateur était un prêtre d’une quarantaine d’années, Robert Barron, ordonné en 1986 dans l’archidiocèse de l’Illinois par le cardinal Joseph Bernardin. Un ami lui a fait remarquer que ses interventions à la radio le dimanche matin à 5h15 n’étaient pas le meilleur moyen d’atteindre un large public et que télécharger ses homélies sur un site Web dédié permettrait de les diffuser plus largement. Une idée banale, mais qui marqua le début d’une activité axée sur Internet qui s’est développée comme une graine de moutarde évangélique.
« Word on Fire » , le nom que cet apostolat a pris, a connu une telle croissance qu’il est aujourd’hui considéré comme l’un des projets multimédias les plus réussis au service de la nouvelle évangélisation aux États-Unis et au-delà. Le saut de niveau a eu lieu en 2011 avec « Catholicisme », un documentaire en 10 parties. Une production de haut niveau technique, comme l’est le style que Barron a toujours poursuivi, dans la conviction que l’attention à la forme est une condition nécessaire à la diffusion du message surtout parmi ceux qui sont éloignés, qui a gagné un consensus bien au-delà des frontières ecclésiastiques.
Les vidéos « Word on Fire », également créées par un réseau de collaborateurs et mises en ligne sur YouTube, qui reste la plateforme de référence, ont dépassé les 200 millions de vues. Barron compte désormais 3 millions d’abonnés sur Facebook et près de 2 millions sur YouTube, ce qui fait de lui le prélat catholique le plus « suivi » en ligne dans le monde anglophone après le pape. Sa présence sur le web est allée de pair avec son engagement pastoral hors ligne : en 2015, Barron a été nommé évêque auxiliaire de Los Angeles et en 2015, il s’est vu confier le diocèse de Winona-Rochester, une communauté de 136 000 baptisés dans le Minnesota. Il abrite également l’Institut Word on Fire, qui produit des livres, des podcasts, des catéchèses innovantes et des vidéos de débats entre Barron et diverses personnalités du monde de la culture.
Il y a quelques jours, le 15 janvier, un communiqué de presse a été publié sur le portail « Word on Fire » qui a suscité un intérêt considérable.
Nous sommes ravis d’annoncer que l’évêque Barron a l’intention de créer une congrégation de prêtres pour poursuivre son travail à l’avenir et assurer l’efficacité et l’expansion continue des efforts d’évangélisation de Word on Fire.
L’objectif est de recruter initialement trois à cinq prêtres et trois à cinq novices pour l’ordre. L’idée est de créer une véritable congrégation qui aurait pour charisme l’annonce dans le monde numérique.
Grâce à un généreux donateur, « Word on Fire » a obtenu un foyer à Rochester, dans le Minnesota, où les prêtres peuvent commencer à vivre en communauté selon la règle et recevoir une formation avancée pour apprendre à évangéliser selon l’éthique de « Word on Fire ». Le recrutement des prêtres va bientôt commencer, mais votre générosité est nécessaire pour financer les frais liés aux frais de subsistance, à la formation et à l’éducation, et finalement pour envoyer ces prêtres en mission d’évangélisation. L’objectif de la campagne de collecte de fonds est ambitieux, mais la réponse jusqu’à présent n’a pas déçu les attentes : en quelques jours, plus de 300 000 dollars ont été récoltés pour le projet.
« Nous prions pour que cet ordre existe à perpétuité, ouvrant la voie à l’évangélisation et conduisant les gens vers une relation plus profonde avec Jésus-Christ. »
Le vandalisme est bien souvent une catharsis
Jean-Paul Charbonneau, ancien consultant auprès de grandes entreprises françaises, diplômé de l’université, historien et conférencier, a publié une biographie de Prosper Mérimée, le faux cynique. Mérimée (1803-1870) fut à la fois écrivain, membre de l’Académie française, gardien du patrimoine français, fortement dégradé suite à la Révolution dite française, et proche de l’impératrice Eugénie, ce qui lui permit de parler à l’oreille de l’empereur. Inspecteur général des monuments historiques, il se prit de passion pour le patrimoine architectural :
Le patrimoine a connu bien des vicissitudes tout au long de l’histoire de France. Sans remonter aux grandes invasions où, dit-on, même l’herbe ne repoussait jamais après le passage de l’envahisseur, les conflits, les guerres civiles et les révolutions obtinrent d’honorables scores en matière de destructions. Le vandalisme est bien souvent une catharsis. Ne pouvant s’en prendre à la personne exécrée, on s’attaque à sa représentation. Pensée magique mais pensée consubstantielle à la nature humaine puisqu’aujourd’hui encore, des deux côtés de l’Atlantique, la cancel culture, dans sa haine de la civilisation occidentale, déboulonne, renverse et saccage les statues de ceux qui l’incarnent. Cette violence punitive, ce besoin irrépressible d’effacer tout individu, ou tout groupe d’individus, qui vous nuit ou vous empêche, a toujours et partout existé. C’est la face sombre de notre identité.
2025, l’année du nettoyage des écuries d’Augias ?
De Marion Duvauchel, Professeur de philosophie, Historienne des religions, pour Le Salon beige :
Après avoir disputé à l’Union soviétique l’hégémonie du monde tout au long de cette période singulière qu’on a appelé « la guerre froide », les États-Unis sont restés l’unique super-puissance. Les dirigeants américains en ont eu le jugement égaré. Leur approche des réalités internationales se résume depuis au sentiment d’être désignés pour régenter la planète. Les attentats du 11 septembre ne les ont pas seulement blessés dans la chair de leurs concitoyens mais dans leur orgueil national. On ne fait pas ça au maître du monde. On ne devrait faire ça à personne d’ailleurs…
En 2003, ils ont occupé l’Irak parce qu’il détenait prétendument des armes de destructions massives. Maurice Druon (Le Franc-parler) assure qu’on a argué d’un prétexte de dernière minute : la portée de missiles irakiens étaient de 180 km au lieu des 150 autorisés. « En vrai », les États-Unis ont voulu « déchouquer » Sadam Hussein parce qu’il régnait alors sur l’un des plus riches gisements pétroliers. Les plans sur la région des dirigeants américains sont restés flous, au moins dans les discours : occuper durablement l’Irak ou réorganiser la région pour en faire un proconsulat ? Saddam Hussein avait sans doute des ressemblances avec Hitler, mais confiné dans son territoire, il n’en avait pas les moyens. Il faut faire un peu d’histoire ancienne : l’empire romain a fini par se briser sur de telles entreprises.
L’histoire des États-Unis est courte. On a dit longtemps que c’était un peuple jeune, on le dit encore quoique ce peuple a vieilli prématurément, trop vite et sans prendre le temps de mûrir, ce qui est toujours regrettable. Les bilans ne sont pas inutiles : sans parler de la tragédie du Vietnam, ils ont soutenu les colonels grecs avec pour résultat le drame chypriote dont le monde s’est accommodé ; ils ont trahi le shah d’Iran, et ont eu pour récompense le régime des Ayatollah ; ils ont favorisé l’Arabie saoudite, qui s’est révélée et se révèle toujours le réservoir humain et surtout le pourvoyeur financier du terrorisme islamique ; et enfin, ils ont fabriqué Ben Laden qui a fini par leur envoyer ses kamikazes. On ne joue pas impunément avec la poudre du Politique. Elle finit par vous exploser à la figure.
Au moment de l’entrée en guerre contre l’Irak, un front de sagesse s’était alors formé de Paris à Pékin : l’Ancien monde appelait le Nouveau à la retenue, au bon sens, à la raison prudentielle. On a voulu le dissuader de commettre une catastrophe. On avait alors Bush et Blair, le front anglo-saxon et sa double suffisance, l’ancienne et la nouvelle.
2003. C’est alors que la presse anglaise a donné libre cours à un sentiment nouveau : la haine de la France.
En 2003, on a vu la mondialisation de la diplomatie. La Turquie marchandait alors sa situation de dominion des États-Unis. C’était la preuve qu’elle n’avait rien à faire dans l’Union européenne. Elle ne marchande plus. Depuis 1920, elle veut un Caucase musulman et un grand espace turcophone. L’Arménie est sur leur trajet ; que Dieu lui vienne en aide : quand elles étaient de grandes puissances, les puissances européennes ont laissé les Turcs massacrer les Arméniens. Et là, c’était bien un génocide… L’Azerbaïdjan, ce protectorat de la Turquie, a depuis peu revu l’histoire caucasienne et il a fait de l’Albanie du Caucase, la troisième chrétienté du Caucase, disparue au VIIIe siècle, un ancien berceau azerbaïdjanais. (Marion Duvauchel, D’un Caucase chrétien au Caucase musulman, à paraître en février 2025). Quand on sait que la république d’Azerbaïdjan naît au XXe siècle, et que les hommes politiques qui émergent sont turcophiles, on est en droit de s’étonner de ces revendications sur une terre de christianisme ancien, abghanien puis arménien. Il n’y a rien de nouveau sous le noir soleil du politique. Gaza occupe tous les hauts parleurs et toutes les antennes. Hélas, la compassion des journalistes ne tourne pas leurs micros et leurs caméras vers la barre montagneuse du Caucase, là où les Anciens voyaient la limite de l’Europe et de l’Asie. On y enchaîna Prométhée. Mais qui connait encore la mythologie grecque ? Les mangas sont passés par là…
2003. Cette même année, dès qu’on prononçait le nom de Poutine, on hurlait : « les Tchétchènes, les Tchétchènes ». Il y a près de trois siècles que la Tchétchénie est une épine dans le pied de la Russie. Il est vrai qu’ils n’y sont pas allés de main morte. En face, ce n’était pas des enfants de chœur non plus. L’incendie se serait communiqué à toutes les Républiques musulmanes d’Asie. Poutine était alors en bonne entente avec Jacques Chirac et avec la France. La Gauche a modifié la donne. On peut voir le résultat.
Comme le disait Jean-Marie Zemb, philosophe nourri d’Aristote « comme la guerre est un recours coûteux qui de toute façon devra conduire à la table des négociations, le plus expédient serait de commencer par elles ». Mais lorsque même la table des négociations est « pipée », on sait que la guerre va continuer. Zélensky finira bien par s’asseoir à une table des négociations. Laquelle et qui va la régenter en sous-main ? Plus grave pour notre honneur national et pour la paix, la France pourra-t-elle peser sur les décisions, et pour une fois depuis les longues années de la Gauche au pouvoir, peser avec intelligence, bon sens et pour le bien de la Nation, sinon pour le Bien tout court.
Trump n’ignore sans doute pas que les États-Unis n’excellent pas dans les entreprises extérieures ou coloniales. Il n’a pas envie de faire la guerre. Quoi qu’on ait prétendu, il n’est pas idiot à ce point. Le motif en est peu glorieux, : ça n’est pas bon pour les affaires. Mais qu’est-ce que ça fait pourvu qu’il y mette un terme ? Cela ne dépend pas que de lui de toute manière… Il veut redonner à l’Amérique et aux Américains une gloire en berne et une économie souveraine ? On aimerait pareilles ambitions chez nous. Il pense le politique sur le mode économique, et le mode économique sur le mode guerrier ? Sans doute se calmera-t-il… Trump donne le sentiment d’écouter ce qui vient du peuple : le rejet du wokisme, de la tyrannie LGBT et de toutes les folies qui escortent cette nouvelle donne anthropologique qu’on prétend imposer en Europe. C’est pur calcul ? Peut-être. Et alors ? Le calcul en politique est une nécessité. Depuis Machiavel, on a fait de la devise « la fin justifie les moyens » une théorie du politique et un fait acquis. Ceux qui voudraient encore en discuter sont de pauvres niais. La Gauche française des derniers quinquennats prétend gouverner au nom de valeurs universelles qu’elle a su dévoyer et qu’elle a instrumentalisées à loisir. Pour elle aussi la fin justifie les moyens.
Toute une partie du monde européen se félicite du changement de cap en matière de mœurs opéré par le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique. Il était temps et c’était souhaitable. L’autre faction se mobilise pour résister à aux oukases de Donald Trump. Pendant ce temps, on sort les pro-vie des prisons, on stoppe net la propagande LGBT, on remet le seul drapeau américain dans les ambassades. Exit le drapeau arc en ciel. On met un peu d’ordre, pour faire bref, et on redonne à la vie ses droits écrasés et bafoués. Donald Trump manque de classe, il est plein d’outrecuidance, de forfanterie, il aime les belles femmes et il a une vie privée désordonnée… Je doute qu’il ait lu Hannah Arendt, mais nous avons bien l’inculte Emmanuel Macron à la tête d’un pays de vieille culture, (et pas seulement d’une culture technicienne). Trump convoite le Groenland. Je suis d’accord que ce n’est pas bien. Eh bien que l’Union Européenne défende le Danemark ! Elle cessera peut-être d’enquiquiner nos paysans et d’inventer de nouvelles tracasseries écologiques pour sauver la planète.
Nous voyons peut-être – peut-être – se désagréger sous nos yeux le mythe de la toute puissance américaine, voire la toute puissance américaine elle-même. Le président Poutine appelle cela le monde multipolaire. Je ne vois pas au nom de quoi on se scandaliserait de cette perspective.
Outre les faits divers consternants qui nous sont rapportés quotidiennement, le monde ubuesque qui est devenu le nôtre a des racines profondes. Qu’on en juge. En 2003, on a créé en France un Conseil de la jeunesse. Quatre-vingt associations en sont membres. On avait déjà alors les Verts et Alternatifs, on a désormais l’Association des Nanas beurs (sic), la Fédération nationale des maisons de potes, la MAG ( ?) des Jeunes gais et lesbiennes avec sa variante, les Scouts gais et lesbiens. Maurice Druon, qui communique cette information dans son livre Le Franc-parler, s’interroge en académicien qu’il est alors : cette liste est-elle passée sous les yeux du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation nationale ? Si oui, dit cet homme de droite et de bon sens, la République est folle.
Mais oui, la République était déjà folle. Et manifestement, l’Église lui avait déjà emboité le pas !
Il est bon de conseiller la jeunesse. Si on peut le faire dans le respect de la langue française, c’est mieux. Mais le problème est délicat : beur au féminin, cela devrait donner « beurre », ce qui est fâcheux, on a donc féminisé avec « beurette ». C’est donc un choix grammatical dicté par le bon sens et le sens du réel. Je suis une « beurre », ça sent un peu trop le p’tit Lu ou les galettes bretonnes. C’est anecdotique je le sais, mais je tenais à signaler le fait à l’Académie, au cas où un académicien lirait ma prose.
Montesquieu disait qu’un immense empire suppose une autorité despotique. La France n’a plus son empire colonial et elle n’est plus une grande puissance. Récemment sur les plateaux télé on osait (enfin) dire que l’Europe se comporte comme le valet des États-Unis. Ce qui est parfaitement vrai. Une interview de Poutine dans un taxi est à ce titre, éclatante : selon ce nouveau despote, nous allons nous coucher comme des chiens aux pieds de Trump. Cela n’a gêné personne qu’on soit les laquais de Biden et de son État-major. Pourquoi cela devrait-il nous scandaliser d’être les valets de Trump ? Nous sommes cependant en droit d’espérer que son mépris ouvertement affiché va susciter quelques réactions et que les pays de l’Europe qui ont encore un peu de fierté se redresseront et reprendront leur indépendance.
Il n’est que temps.
Peut-être un jour, dans quelques années, un journaliste écrira un article qui commencerait ainsi : 2025. Rêvons…
2025 : l’année du recul des tyrannies conjointes woke et LGBT ; l’année du retour au bon sens et au courage ; l’année du recul des prétentions musulmanes, des boucheries hallal et des coiffeurs points de deal ; celle où l’on a cessé de décapiter les professeurs et de sortir les armes blanches dès qu’on vous bouscule dans le métro.
2025 : l’année où les femmes ont repris leurs esprits et ont renoué avec les hommes et avec les pères des relations bienveillantes ; celle où l’on a pu voir de nouveau à l’affiche des films emprunts d’une grâce oubliée.
2025 : l’année encore où les publicités sont revenues en langue française, avec de la musique française ; l’année où ont enfin disparu les abjectes publicités montrant le sang des menstrues pour vendre des serviettes hygiéniques, avec des femmes de couleur encore plus grasses que dans les tableaux de Rubens ; l’année encore où l’on a cessé de programmer les pubs d’une révoltante vulgarité où une voix d’adolescent vante la bouche pleine les burgers-chose responsables de l’obésité galopante.
2025 : l’année où nos écoles ont enfin cessé d’être des mouroirs d’intelligence, où l’on a sanctionné les harceleurs puni les tricheurs et donné des notes méritées.
2025 – Une fédération de parents d’élèves a porté plainte contre AXA pour avoir lancé une publicité pour une assurance avec une clause de soutien en cas de harcèlement scolaire. Ils ont gagné leur procès. Plusieurs ministres de l’Éducation nationale ont dû indemniser toutes les familles d’enfants harcelés. Élisabeth Borne a dû vendre sa gentilhommière.
2025 Les écuries d’Augias, vous vous rappelez ?
C’était une tache dévolue aux esclaves et qui fut donnée à Hercule pour l’humilier. C’était moins glorieux que le lion de Némée ou l’hydre de Lerne, mais il en aurait fallu bien plus à ce Rambo du monde antique pour se sentir gêné d’avoir à se charger d’un pareil nettoyage.
Il lui fallut quand même détourner deux fleuves pour nettoyer toute cette saleté.
Et nous, il nous faudrait combien de fleuves ?
Réveillons-nous. Je rêvais…
Alain Juppé pose un vrai problème
Alain Juppé, membre du Conseil constitutionnel, a répondu à un long entretien dans Le Point sur sa foi. Un sommet de bêtises : il se prononce pour l’euthanasie, l’ordination des femmes… Choisir de s’exprimer sur des sujets qui feront l’objet de débats au Parlement est singulier pour un membre du Conseil constitutionnel, censé être impartial :
[…] Quelle est maintenant votre relation au spirituel ?
Comme Jean d’Ormesson, à qui j’emprunte la formule, je me définis comme un catholique agnostique. Je garde un lien très fort avec l’Église, c’est d’ailleurs parfois un sujet de discussion familiale, où l’on critique la liturgie, la pompe. Pour moi, tout cela est très important. Je suis assez sensible au sacré, aux ornements de la liturgie catholique, ces beautés intellectuelles mais aussi matérielles dont parle Chateaubriand. J’ai été ébloui par la renaissance de Notre-Dame de Paris. Le Vatican continue à me fasciner. Cette institution plus que millénaire est encore puissante, avec une diplomatie qui est une des meilleures du monde et des hommes – hélas, pas beaucoup de femmes – de qualité. C’est ce qui m’attache à l’Église, tout en étant parfaitement conscient des crimes qu’elle a commis au long de son histoire, y compris récente. C’est une institution très critiquable, mais très vénérable, vis-à-vis de laquelle j’ai du respect. Pas toujours facile à expliquer, c’est ainsi. Même si je me sens agnostique, pas athée, parce qu’aujourd’hui ma foi est très chancelante. Je suis en recherche. Et il ne me reste plus beaucoup de temps pour trouver. […]
En 2016, vous étiez opposé à François Fillon , qui avait fait alliance avec Sens commun, le mouvement catholique conservateur. Et, à l’époque, vous avez déclaré être plus proche du pape François que de Benoît XVI. C’est toujours le cas ?
À l’époque, j’avais lâché une phrase qui m’avait valu les critiques des purs et durs. Benoît XVI avait fait une déclaration contestée sur l’usage du préservatif en Afrique, et j’avais dit : « Ce pape, il commence à bien faire. » Ce commentaire m’a valu les foudres des plus conservateurs, mais je ne le regrette pas. J’ai été davantage fasciné par Jean-Paul II, que j’ai eu l’occasion de rencontrer à deux ou trois reprises. […]
Et vous avez rencontré Benoît XVI ?
Non, jamais. J’ai été très attentif à ce qu’il disait, à ce qu’il faisait. Mais j’aurais aimé qu’il ne soit pas prisonnier à ce point des conservateurs. Les femmes dans l’Église, par exemple, c’est une chose que je ne comprends pas, cette espèce de refus de leur donner une place qu’elles méritent et qui, à mon avis, sauvera l’Église. Vu la pénurie de prêtres, on a besoin de prêtres femmes. Qu’est-ce qui, dans les Évangiles, interdit de consacrer une femme prêtre ? […]
Le surnom « Ali Juppé » vous a-t-il vraiment coûté politiquement ?
C’est incontestable. Un jour, j’arrive à Sciences Po pour un topo devant un amphi de 3 000 étudiants. Et, dans la rue, une grande banderole m’accueille : « Bienvenue au grand mufti de Bordeaux ». La dernière chose que j’ai découverte, c’est qu’à la fin, dans mon entourage, certains me disaient : « Fais attention, cela a un impact électoral. Tu devrais répondre, parce que, dans les milieux conservateurs un peu extrémistes, on en fait des choux gras, de cette histoire. » Je le traitais par le mépris en disant : « C’est tellement grotesque, Ali Juppé ! Qu’est-ce que tu veux que je réponde ? » Cette attaque m’a fait énormément de tort.
C’est la raison de votre défaite ?
Je ne crois pas que ce soit la seule raison, pas vraiment, parce que l’écart avec Fillon était considérable. Mais cela a fait basculer la partie catho-conservatrice de mon électorat. J’ai réagi en disant : « À force de caricaturer, on va finir par dire que j’ai construit une grande mosquée à Bordeaux. » Qu’est-ce que c’est devenu, sur les réseaux sociaux ? « Juppé : j’ai construit une grande mosquée à Bordeaux. » Il est vrai que j’avais promis à Tareq Oubrou de trouver un terrain pour qu’il puisse construire une mosquée. Il me paraissait normal que les catholiques aient une cathédrale, que les juifs aient une synagogue, que les protestants aient un temple et que les musulmans aient une mosquée. On ne l’a pas fait, finalement. Ces attaques m’ont beaucoup coûté. Mais je ne regrette pas. […]
En 2017, vous vous étiez prononcé contre une nouvelle loi sur la fin de vie, en disant que la loi Claeys-Leonetti suffisait. Votre position a-t-elle évolué ?
C’est sur ces questions de société – comme le mariage pour tous ou la fin de vie – que l’on voit que j’ai encore des adhérences catholiques. J’ai toujours eu une certaine réticence. Pas sur l’homosexualité, parce que mon meilleur ami depuis le service militaire est homosexuel. J’ai vu la souffrance qui a été la sienne, y compris vis-à-vis de sa famille, qui l’a rejeté quand elle l’a appris. Donc, aujourd’hui, vis-à-vis de l’homosexualité, je suis dans une position de bienveillance, plus que de simple tolérance. En revanche, sur le mariage pour tous, ça peut paraître curieux, mais mon idée était : « OK, on peut reconnaître un couple homosexuel, mais pourquoi singer le mariage ? Imaginons autre chose. » Donc, j’étais réticent. Comme sur la fin de vie. Pour moi, la vie, c’est Dieu – s’il existe – qui la donne et qui la retire. C’est pour cela que j’ai été très réticent à l’idée qu’on puisse choisir la date de sa mort ou de sa fin de vie.
Vous avez changé d’avis ?
Oui. Aujourd’hui, si j’étais parlementaire, je voterais certainement une loi sur la fin de vie. Parce que je pense qu’effectivement, c’est une liberté. Ceux qui n’ont pas envie d’exercer ce droit n’ont qu’à ne pas l’utiliser. Pourquoi ai-je évolué sur cette question ? Parce que j’ai été marqué par la fin de vie de mon père. Il a été atteint d’un cancer qui a traîné pendant un an, deux ans, trois ans. C’était une force de la nature, il s’est retrouvé amaigri comme mon petit doigt. Et je l’ai vu, dans les derniers jours, se tordre de douleur sur son lit d’hôpital. J’ai dit aux médecins : « Ça suffit. » Il n’y avait pas de loi. Mais il s’est passé ce qu’il devait se passer ; entre la famille et les médecins, il y a des solutions. Et je me suis dit : « Dans certaines circonstances, la vie est certes sacrée, mais la dignité de la personne aussi. » Voilà pourquoi j’ai évolué sur ce sujet.
Et sur le mariage pour tous ?
Finalement, je l’aurais voté. J’ai célébré mon premier mariage pour tous, comme maire de Bordeaux, en unissant deux militaires. […]
Euthanasie : “Une fois la porte entrouverte, elle finit grande ouverte”
Bruno Retailleau a été longuement interrogé dans le JDD. Extrait sur la find e vie :
Sur la fin de vie, vous fixiez comme ligne rouge un projet de loi gouvernemental. Il n’y en aura pas a priori. Cela vous convient-il ?
Le Premier ministre a fait preuve de courage. J’ai toujours plaidé pour deux textes distincts : l’un sur les soins palliatifs, qui relève de l’État car il engage des moyens publics, l’autre sur la fin de vie, laissé à l’initiative parlementaire. Ne pas instrumentaliser les soins palliatifs pour imposer l’euthanasie était essentiel. Chaque jour en France, 500 personnes meurent dans la souffrance faute d’unités adaptées dans une vingtaine de départements. La priorité est de les soulager. C’est un devoir d’humanité.
Pourquoi restez-vous opposé à une loi sur la fin de vie ?
Partout où elle a été adoptée, les garde-fous ont fini par tomber un à un. Une fois la porte entrouverte, elle finit grande ouverte ! En commission à l’Assemblée nationale, toutes les protections ont d’ailleurs sauté en quelques heures. Mais surtout, ce n’est pas un texte de fraternité. Dès lors que l’euthanasie ou le suicide assisté sont légalisés, chacun peut se demander : « Suis-je une charge pour mes proches ou pour la société ? » Ce doute brise le lien entre celui qui va mourir et ceux qui l’entourent. Or, les soignants en témoignent : des demandes de mort existent, mais quand l’accompagnement est digne, elles disparaissent dans une immense majorité de cas. Voilà pourquoi je n’ai pas changé d’avis.
“Emile est assurément auprès de Dieu où il adore sans fin la glorieuse Trinité”
Samedi 8 février en la Basilique de la Sainte Beaume (83), l’abbé Louis Le Morvan, de la Fraternité Saint-Pierre, a célébré les obsèques du petit Emile Soleil disparu en juillet 2023 et dont les restes ont été retrouvés le jour de Pâques 2024. Voici son homélie :
Au nom du Père et du Fils et du St-Esprit. Ainsi soit-il.
Cher Colomban, chère Marie, chère famille et vous tous leurs amis, leurs proches, chers frères et sœurs venu les entourer de votre prière et de votre affection,
Aujourd’hui, l’Eglise accompagne un père et une mère à la mise en terre de leur petit garçon, Emile, devenu depuis son baptême, il y a hélas si peu de temps, un fils chéri de Dieu, un enfant aimé de l’Eglise, un frère de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le bonheur de le savoir au Ciel ne fait bien sûr pas disparaître la douleur de ce tragique arrachement, mais il permet aux chrétiens que nous sommes de ne pas devenir fous de tristesse en cette vallée de larmes. C’est donc en chrétiens que nous abordons cette difficile journée, et les éléments de joie, de véritable joie, que nous manifestons au milieu de notre douleur sont à vrai dire un peu incompréhensibles par bien des gens, y compris de bonnes personnes, et des personnes de bonne volonté. Et pourtant, il est bien vrai que tout n’est pas que malheur et tristesse puisque la foi et l’espérance nous donnent des certitudes heureuses, et vous pouvez même témoigner, Colomban et Marie, de la délicatesse du Ciel tout au long de cette épreuve. Le Christ, Notre-Dame et quelques saints du Ciel vers lesquels vous vous êtes tournés ont vécu avec vous ce drame, et vous ont aidé à porter votre croix.
Nous fêtions dimanche dernier la purification de Marie et la présentation de Jésus au Temple, selon la loi de Moïse, et cette fête tout à la fois joyeuse et triste en quelque sorte, vient particulièrement accompagner l’enterrement d’Emile.
S. Joseph et Notre-Dame étaient venus, joyeux, se soumettre aux cérémonies exigées par la loi juive 40 jours après la naissance de l’Enfant-Jésus, offrant en particulier deux petites colombes en rachat d’un garçon premier-né dont le Seigneur réclamait la propriété depuis la libération des Hébreux du pays d’Egypte. Le prophète S. Siméon rendit alors grâce à Dieu d’avoir vu le Messie attendu par tout Israël, lumière pour éclairer les nations païennes, nous l’avons entendu à l’instant, puis l’évangile continue au-delà de l’extrait que nous avons entendu à la messe. Siméon avertit la mère de Jésus qu’un glaive de douleur transpercerait plus tard son cœur, car ce fils bien aimé vient accomplir les Ecritures et racheter l’humanité fautive par le sacrifice de la Croix librement consenti, par amour. Cette fête liturgique vient ainsi clore le cycle de Noël, encore rappelé par la préface de la messe, clore le temps de l’innocence de l’enfance en quelque sorte, pour nous introduire dans le mystère de la Croix rédemptrice, raison de la naissance de Jésus, motif de l’Incarnation de Dieu au milieu de nous.
Cher Colomban, chère Marie, le choix de cette messe votive a été facilité par quelques frappantes similitudes avec ce que vécurent S. Joseph et la Vierge Marie. C’est aussi pour vous, aujourd’hui, la fin du cycle de l’enfance d’Emile. Vous allez porter en terre son petit corps, ce corps retrouvé hélas partiellement le 31 mars dernier, jour de Pâques, jour donc où vous avez appris que son âme était déjà parvenue tout entière au bonheur éternel du Ciel. Depuis s’entrechoquent en vous le plus grand malheur pour des parents, la séparation terrestre définitive d’avec un enfant, et le plus grand bonheur en quelque sorte, à savoir la certitude absolue que ce fils chéri est auprès de Dieu où il vous attend. Ô mon Dieu, que vos mystères sont insondables, que les glaives de douleur sont aigus en ce monde, que votre plan nous échappe !
On ne peut bien sûr pas tout dire, tout communiquer, de cette délicatesse du Ciel qui vous accompagna. Néanmoins, notons que le calendrier liturgique va vous délivrer bientôt un autre petit message personnel. Le 11 février, dans trois jours, nous fêterons l’apparition à Lourdes de Notre-Dame à Ste Bernadette, et c’est une fête qui vient comme répondre, comme compléter la fête de la Purification de la Vierge dont nous parlions à l’instant. Car en effet, si Marie s’est soumise humblement à la loi de Moïse, elle n’avait pourtant pas à offrir, elle, de sacrifice pour le péché, et elle viendra le proclamer à Lourdes avec ce titre d’Immaculée Conception que l’Eglise a déposé sur son front comme l’une de ses plus précieuses couronnes. Mais le message personnel dont je vous parlais n’est pas celui-là.
Ce message que vous devez prendre pour vous, c’est la promesse qui fut faite à Ste Bernadette : Je ne vous promets pas le bonheur de ce monde mais de l’autre. La Ste Vierge ne lui dit pas qu’elle ne sera pas heureuse en ce monde, elle lui dit que le bonheur dans la vie ne peut pas venir uniquement des joies purement terrestres, et même qu’il est donc au milieu des épreuves de cette vie. Elle lui rappelle que Jésus promet à ses disciples un vrai bonheur, une joie que nul ne peut leur ravir, mais qui se distingue des joies de ce monde, si nobles qu’elles puissent être. Alors, lorsque que ces joies terrestres nous font défaut, parfois si cruellement que nous avons du mal à voir l’expression de l’amour que Dieu continue de nous porter, alors, il nous faut nous souvenir que Jésus est toujours là, souffrant, avec nous. Oui, il nous demande de porter des croix en ce monde. Mais Celui qui fait les croix, ou qui laisse les hommes les charger sur nos épaules, Celui-là fait aussi les épaules pour les porter, et il vient les porter avec nous.
Cher Colomban, chère Marie, trois jours après la mise au tombeau d’aujourd’hui, la Vierge de Lourdes, mère du Ressuscité, va donc se tourner vers vous. Vous tous qui assistez ces parents de votre présence et de votre prière, demandez je vous prie à Notre-Dame la force dont ces parents ont besoin pour continuer à vivre avec les deux autres petits enfants que Dieu leur a confiés dans sa bonté et qu’il leur revient d’élever, entourés de la délicatesse des saints et de l’affection de leur famille. Et vous, parents d’Emile, puisque le bon Dieu vous a demandé, à votre tour, d’accepter le sacrifice d’un fils premier né, songez qu’il vous a donné en retour un intercesseur particulier auprès de Lui. Il y a deux mille ans, le vieillard Siméon portait avec gravité dans ses bras le Créateur du monde entier, la faible créature n’ayant plus qu’un souffle de vie portait ce Tout-Puissant qui le soutenait en fait depuis sa conception. Dans quelques instants, le prêtre va élever l’hostie consacrée, visiblement portant l’hostie pour la présenter à l’adoration de l’assemblée et en réalité s’y accrochant de toute son humaine fragilité.
Ce petit Emile que vous avez porté autrefois est à présent un soutien pour vous deux. Avec sa courte vie depuis son baptême et son rappel à Dieu avant l’âge de raison, il n’est pas le plus grand saint du Paradis, mais il est assurément auprès de Dieu où il adore sans fin la glorieuse Trinité en compagnie des anges et de la foule des saints, et où il intercède pour ceux qu’il a connu ici-bas. Oui, avec le départ d’Emile pour le Paradis, votre vie a pris de la hauteur. Pour reprendre l’heureuse expression d’un père dominicain, en ce lieu marqué de la présence de cet ordre religieux, depuis ce dernier jour de Pâques, le ciel est pour vous encore moins un lieu lointain uniquement peuplé d’anges, de saints connus ou inconnus et du Dieu mystérieux. Le ciel vous est devenu plus familier, vous y connaissez maintenant Emile, vous y voyez mieux la maison de famille de tout chrétien, l’étage supérieur de votre maison où vous pouvez héler ce fils, et du haut en bas, le souvenir, les secours, les appels se répondent.
Mes bien chers frères qui êtes venus prier avec la famille, recevez les remerciements de Marie et de Colomban, vous manifestez encore aujourd’hui un des aspects de la communion des saints. La messe va être suivie immédiatement par l’inhumation d’Emile dans l’intimité familiale, moment le plus poignant de la journée, difficile moment où nous aurons bien besoin de l’élan de cette belle messe. En particulier, Émile n’ayant rien dans sa vie dont il doive être absout, la messe ne s’achèvera pas par une absoute pendant laquelle on aurait prié pour sa délivrance et son entrée dans la gloire céleste et à laquelle toute l’assistance viendrait se joindre en bénissant le cercueil. Seuls les plus proches parents vont bénir le cercueil. Puis ensemble nous chanterons le psaume 23, chant triomphal de l’Église se réjouissant de compter un saint de plus dans le Ciel, avant de clore la cérémonie par une dernière prière rappelant la raison de tout ce mystère de la joie chrétienne au milieu de l’épreuve humaine : cet enfant qui nous a été retiré est entré dans le Paradis, et l’espérance chrétienne nous invite à tout mettre en œuvre pour l’y retrouver.
Qu’est-ce qu’être Français ? L’échec d’une évidence
Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :
Interrogé sur l’opportunité d’un débat national à propos du droit du sol, le Premier Ministre a annoncé sur RMC vouloir élargir la question. Une énième réflexion sur l’identité nationale qui en dit long sur la faillite de nos marqueurs identitaires.
L’académicien Jacques Bainville aimait à souligner qu’il en est de certains peuples comme de certains hommes : on s’aperçoit assez vite qu’ils ont un bel avenir derrière eux. Qu’en sera-t-il pour l’interrogation « Qu’est-ce qu’être Français ? » mise sur la table par François Bayrou et qui sent le réchauffé après l’inabouti débat sur l’identité nationale, initié sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy ?
Déjà en 2009, le Premier Ministre d’alors, François Fillon, s’était appuyé sur la pensée Bainvillienne :
« Bainville disait que ce qui était remarquable chez Jeanne d’Arc, ce n’était pas d’avoir délivré Orléans, mais d’avoir reconnu le Dauphin et d’être tombée à genoux devant lui. Je crois que l’identité française se reconnaît à ce dialogue de l’orgueil et de l’abnégation, à cette alternance entre les guerres intestines et les élans d’unité, à ce tiraillement bien Français, et finalement fécond, entre la passion du “je” et la nécessité du “nous” ».
Plus de quinze ans ont passé et cette nécessité du “nous” est devenue plus problématique que jamais dans son incarnation. Le dernier dossier de Valeurs Actuelles en témoigne : les chiffres de l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie montrent en effet combien le phénomène de submersion migratoire ne relève en rien d’un sentiment mais d’une réalité visible et quantifiable. Or, comment faire peuple et dessiner ce “nous” au sein d’une telle disparité de mœurs et de repères ? Lorsque François Bayrou s’interroge sur le plateau des Grandes Gueules :
« Vous voyez bien ce qui fermente depuis des années. Ce qui fermente, c’est : “Qu’est-ce qu’être Français ? Qu’est-ce que ça donne comme droit ? Qu’est-ce que ça impose comme devoir ? Qu’est-ce que ça procure comme avantage et en quoi ça vous engage d’être membre d’une communauté nationale ?” »,
l’observation a le mérite d’être honnête. Mais, surtout, elle mériterait d’être aussitôt prolongée par une lucide introspection, dans la veine de l’Angor Patriae – l’angoisse de la partie – qu’exprimait feu Léon Daudet.
Depuis Madrid où se tient un important rassemblement des droites nationales et des souverainistes ce week-end, Marine Le Pen n’a pas manqué de grincer contre cette énième annonce de débat sur l’immigration, la citoyenneté et l’identité : « Ça fait 25 ans qu’on débat de ça, ça commence à bien faire », appelant de ses vœux « à arrêter de blablater ».
« Blablater », le mot n’est pas choisi par hasard. Nous le savons avec Boileau, ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement. A cet égard, pour définir ce qu’est le véritable sentiment national, Ernest Renan recourait à la formule, ramassée et indépassable, du Chant spartiate : « “Nous sommes ce que vous fûtes, nous serons ce que vous êtes”, voilà dans sa simplicité l’hymne abrégé de toute patrie. » Les Athéniens, les Spartiates, les Thébains, les Eginois, les Milésiens et les citoyens des autres cités ne se pensaient pas nécessairement Grecs mais ils se savaient Hellènes face aux Barbares commentera judicieusement Jean-Yves Le Gallou.
Dans le village global et le développement sans frein du multiculturalisme, le pape François soulignait lui-même, dans l’encyclique Fratelli Tutti, qu’il n’y a pas pire aliénation que celle de faire l’expérience de ne pas avoir de racines. Quant à Jean-Paul II, dans son testament politique Mémoire et identité, il priait déjà « pour que l’esprit de Dieu renouvelle en chacun la conscience que la fidélité à l’identité nationale possède aussi une valeur religieuse ».
Prêtre je suis. Cette identité française, j’aspire à la transmettre, à ma place, de toutes les fibres de mon être sacerdotal. Homme de Jésus-Christ, l’angoisse de la Patrie me traverse de part en part. Depuis les 40 ans de ma courte existence, de Saint-Germain-en-Laye à Béziers, de Sainte-Anne-d’Auray au centre de la France, j’assiste à la lente confusion identitaire de mon pays. Quelle que soit la nature de ce bouleversement considérable, peut-on, en chrétien, se résoudre à l’impuissance ? Michel De Jaeghere prévient de ce risque dans l’un des chapitres de sa magistrale Compagnie des Ombres. Oui, des Français désespérés, dépossédés de leurs quartiers, de leur sécurité, de leurs coutumes poussent parfois ce cri de désespoir : « On est chez nous ! ». Mais pour être « chez nous » et prétendre en demeurer maîtres, encore faudrait-il être « nous » souligne-t-il. Pour le directeur du Figaro Histoire, il ne s’agit pas de former un simple syndicat de locataires. L’enjeu vital consiste à
« être liés par une communauté de foi, d’espérance ou de culture, par ce “souvenir de grandes choses faites ensemble” sans quoi ne peut apparaître la volonté d’en accomplir de nouvelles, parce qu’il est seul susceptible de nous inspirer cet amour de préférence qui donne consistance et vie à une philanthropie condamnée à rester, sans lui, théorique, nébuleuse impuissante. Avoir au cœur le sentiment de la dette que nous avons contractée à l’égard des ancêtres, la volonté de nous comporter en passeurs des trésors que nous avons reçus ».
Contribuer à la paix civile reviendra donc aussi à rappeler les conditions qui la permettent. Innombrables, et étroitement liées les unes aux autres, il y aurait beaucoup à dire sur chacune d’elles. S’il fallait en choisir une pour conclure cette chronique, je choisirais la politesse. « On ne perd rien à vivre généreusement, noblement, courtoisement, et avec un cœur royal, égal et raisonnable » écrivait saint François de Sales. On ne perd rien et l’on peut même gagner beaucoup. C’est du moins ce que suggérait le philosophe Henri Bergson.
Dans un merveilleux discours de remise de prix, prononcé au lycée Henri-IV en 1892, le professeur qu’il est rappelle alors à ses jeunes élèves les charmes inouïs de la politesse. Loin d’être une vertu de luxe, elle joint opportunément la grâce à la force, selon lui. Elle substitue partout la discussion à la dispute. Elle amortie le choc des opinions contraires et conduit les citoyens à une certaine cordialité. La beauté sauvera le monde dit-on, et la politesse ? Sauvera-t-elle la France ? Le final de son intervention pourrait avoir valeur de boussole pour une jeunesse en perte de repères identitaires :
« Dites-vous bien qu’en cultivant votre intelligence, en élargissant votre pensée, en vous exerçant, pour tout dire, à la politesse supérieure de l’esprit, vous travaillez à resserrer ces liens et à fortifier cette union d’où dépendent l’avenir et la grandeur de la Patrie. »
Les conséquences néfastes de l’antijuridisme dans l’Église : la facilitation de l’immigration clandestine et les abus sexuels
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, des tensions sont apparues entre des laïcs catholiques, et aussi entre des laïcs et une partie de la hiérarchie ecclésiastique, à cause du problème des immigrants illégaux. Récemment le vice-président J. D. Vance, catholique, a dû réagir face aux critiques de la conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) à propos des mesures prises contre les clandestins (https://www.lifesitenews.com/news/jd-vance-defends-traditional-catholic-teaching-on-immigration-sparking-leftist-outrage/). Le but de cet article est de rappeler que ces tensions sont dues à l’antijuridisme qui s’est développé au sein de l’Église depuis les années 1960. Cet antijurisdisme n’a pas seulement contribué à faciliter l’immigration clandestine aux Etats-Unis, en Europe et ailleurs depuis la fin des années 1980, mais en plus elle est l’une des causes de la crise de abus sexuels au sein de l’Église Catholique.
Dans un article publié en 1970 et intitulé «Le droit canonique dans l’Église d’aujourd’hui» , Mgr Henri Wagnon (1906-1983), professeur émérite à la Faculté internationale de droit canonique de l’Université catholique de Louvain, expliquait que le droit canonique pouvait être réformé et qu’il y avait eu quelques dérives qui devaient être corrigées. Le problème qui est apparu est que beaucoup de catholiques sont passés de la critique pour signaler certaines dérives du droit à une critique du droit tout court. Tout cela s’est passé sans discussions sur les termes utilisés. Dans son article, il définit ce que c’est que le légalisme, le juridisme et l’antijuridisme (https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1970_num_1_2_1011) . En ce qui concerne l’antijuridisme, il écrit (p. 132) :
«Le droit, prétend-on, est incompatible avec l’esprit de l’Évangile. Le Christ n’a apporté au monde d’autre loi que celle de l’Amour : il y a antinomie entre l’Église de la charité et l’Église du droit. En effet, selon l’enseignement de Vatican II, l’Église est le sacrement du salut : elle est le peuple de Dieu, œuvrant à son salut sous la conduite de l’Esprit-Saint. Or le droit paralyse la docilité à l’Esprit, il contient les aspirations, contrecarre les initiatives, entrave les possibilités. Dans l’Église les ministères ne sont que des services tout imprégnés de charité ; or le droit leur a conféré un autoritarisme et un triomphalisme justement condamnés. L’Église n’a du reste pas besoin de droit pour remplir sa mission ; elle se doit de respecter la « sainte liberté des enfants de Dieu», qui, selon la doctrine paulinienne, marque la victoire de la Croix sur la loi. «
C’est cet antijuridisme qui a conduit, en autres autres, à «réhabiliter» des religieux qui avaient été condamnés avant les années 1960 (https://lesalonbeige.fr/les-causes-de-la-crise-des-abus/). Certains d’entre eux ont pu même créer des «communautés nouvelles» dans lesquelles il y a eu beaucoup d’abus sexuels.
En réalité on ne peut pas éviter les règles et le droit, et Mgr Wagno écrivait plus loin (p. 133) :
«2. Un droit canonique est nécessaire
La nécessité d’un droit canonique se fonde sur l’interdépendance, la solidarité des chrétiens dans l’Église. S’il est vrai que l’Église communauté est sacrement de salut, le chrétien ne peut se sauver que dans et par la communauté : ce qui suppose plus que l’exercice de la liberté individuelle. Du reste, seuls les fidèles qui sont parvenus à une certaine maturité et ont été éduqués à la responsabilité pourraient prétendre à la liberté spirituelle. «
Il faut donc un droit canonique et il faut aussi appliquer les sanctions.
L’autre problème qui s’est posé vers la fin des années 1980 est que cette attitude antijuridique vis-à-vis du droit canonique a eu son pendant vis-à-vis du droit civil. C’est ainsi que beaucoup de laïcs, beaucoup de religieux et beaucoup d’associations caritatives catholiques aux Etats-Unis, en Europe et ailleurs, ont commencé à soutenir les immigrés clandestins de diverses manières. Et cela a contribué à créer un appel d’air et il n’est pas étonnant qu’il y ait des millions d’immigrés clandestins aux États-Unis et ailleurs. Ils ont soutenu des immigrants clandestins qui ne fuyaient pas les guerres ou d’autres situations catastrophiques, ceux qu’on appelle aussi des migrants économiques. En faisant cela, ils ont fait le choix d’ignorer les exigences de l’intégration dans une société, dans un pays. Ces exigences sont bien codifiées dans les lois qui demandent, par exemple, un visa pour entrer et/ou un contrat de travail avant de s’y établir. Ces exigences sont même rappelées dans le Catéchisme de l’Église Catholique, au §2241. Mgr Wagon écrivait en 1970 (p. 134) :
«3. Le rôle du droit dans la société
Le droit doit informer toute la vie sociale. a. Le droit a pour tâche primordiale d’organiser la société elle-même : définir le but ou la raison d’être du groupe, les membres qui seront appelés à en faire partie, ainsi que leurs droits et devoirs fondamentaux, l’autorité sociale, les moyens à mettre en œuvre en vue de réaliser le but poursuivi. Tel est le rôle des constitutions et des lois d’organisation et de cadre dans les États ; le rôle des statuts et programmes dans les associations et sociétés de droit privé. «
Ces catholiques ont fait aussi le choix d’ignorer les devoirs que ces immigrants clandestins ont envers leurs pays d’origine. Beaucoup d’entre eux ont dû falsifier aussi des papiers. Ils quittent leur pays et une bonne partie de leurs familles. Et ils disent du mal de leurs pays dans les pays où ils arrivent afin de se victimiser. Et souvent ils sont mus par la jalousie envers leurs compatriotes qui sont se sont établis légalement dans d’autres pays pour diverses raisons. C’est cette jalousie qui a conduit beaucoup de Latino-américains à aller vers les Etats-Unis et l’Europe depuis la fin des années 1980, alors que la situation dans leurs pays, pour la grande majorité d’entre eux, n’était pas catastrophique.
Ces catholiques ont aussi créé une fiction concernant la personne humaine. Ils parlent beaucoup de la dignité de la personne, de ses droits fondamentaux, mais oublient que les immigrés clandestins sont nés d’une mère et d’un père dans leurs pays, y ont appris une langue et font partie d’une société où ils ont dû apprendre à vivre en société. Pour leur construction ils ont besoin des autres et ils ont besoin de respecter les lois. Certains, bien sûr, peuvent aller dans d’autres pays, mais pour cela ils doivent aussi respecter les règles des pays où ils veulent aller. Et le respect de ces règles est important pour leur développement civique ailleurs. La personne humaine doit respecter les règles sociales pour bien se développer.
Et l’immigration clandestine favorise aussi l’augmentation des agressions sexuelles, comme le rappelait récemment Tom Homan, catholique et responsable actuel des frontières des Etats-Unis (https://www.lifesitenews.com/news/trump-border-chief-blasts-pope-francis-hypocrisy-on-illegal-immigration/). Ce problème se voit aussi beaucoup en France.
Il y a quelques jours on a même appris que la conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) et la Catholic Charities ont reçu 449 millions de dollars durant des années pour aider des mineurs non accompagnés (https://www.lifesitenews.com/analysis/usccb-catholic-charities-received-449-million-for-unaccompanied-migrant-children-report/). Or, on sait que les mineurs non accompagnés peuvent être victimes de trafiquants. Ces enfants mineurs doivent être plutôt aidés pour qu’ils retournent dans leurs pays.
Heureusement des laïcs, des religieux, et même des évêques, sont en train de rappeler que l’enseignement catholique ne favorise pas les frontières ouvertes, comme Mgr Michael Burbidge, de Virginie (https://www.lifesitenews.com/news/virginia-bishop-catholic-teaching-does-not-support-an-open-border-policy/). Le Père Gerald Murray a réagi aussi face aux critiques du Père James Martin concernant les mesures contre les clandestins (https://www.lifesitenews.com/news/fr-gerald-murray-debunks-fr-james-martin-usccb-claims-on-immigration-and-deportations/). Le Père James Martin s’est d’ailleurs distingué pour son antijuridisme concernant les relations homosexuelles. Il y a 10 ans Julio Loredo rappelait aussi que, selon Saint Thomas d’Aquin, l’accueil indiscriminé est une erreur (https://www.bastabugie.it/it/articoli.php?id=4044).
Au vu des conséquences catastrophiques de cet antijuridisme depuis 60 ans, il est important que les laïcs et aussi les religieux rappellent l’importance des règles et des lois. Il est important de rappeler l’importance du droit canonique et aussi celle du droit civil.
De la Nouvelle Religion
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Cet été, une cheftaine scout déclarait que devenir musulmane ne lui faisait en rien renoncer à la foi catholique, à l’instar de l’imam de la mosquée de Millau qui l’accueillait, lui-même un catholique apostat. Le dimanche 15 Décembre 2024, dans l’émission musulmane de la chaîne de télévision France 2, le père Antoine Guggenheim, délégué pour les relations avec l’Islam du diocèse de Paris, déclarait reconnaître Mahomet comme un envoyé de Dieu. Pour ne citer que deux exemples attestant que, tranquillement, la France s’islamise … Quel rôle y joue l’Église ?
L’Église a validé le dialogue interreligieux (DIR), et islamo-chrétien (DIC) en particulier, dans sa déclaration Nostra Aetate du concile Vatican II, au motif qu’
« À notre époque le genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni et [que] les relations entre les divers peuples se multiplient », et parce qu’elle estime avoir la « tâche de promouvoir l’unité et la charité entre les hommes [en examinant] ce qu’ils ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée (…) tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes ».
Nous notons qu’il y est encore question « de témoigner de la foi et de la vie chrétiennes » – ce qui ne sera bientôt plus le cas, comme on va le voir. Puis vient dans cette déclaration la mention des musulmans, distingués, avec les juifs, des membres des autres religions non-chrétiennes, en raison de ce qu’ils auraient en commun avec l’Église … et non en raison du fait que venant APRÈS le Christ, ils rejettent explicitement le Christ et Son Église. Comme si l’accueil ou le rejet de la foi chrétienne comptaient pour rien dans l’évaluation du fait religieux !
Alors que les religions d’avant la venue du Christ s’expliquent par la recherche de ce qui fait la grandeur de l’homme, et leurs erreurs par leur possible ignorance invincible, judaïsme et islam, venant APRÈS le Christ, n’ont, théologiquement, pas d’autre raison d’être que leur refus de la Révélation chrétienne. Ce qui les définit littéralement comme antichrists (1 Jn 2.22). C’est ce que nous enseigne la grille de lecture de l’histoire offerte par le Christ dans la parabole de l’ivraie, en laquelle Il distingue : le monde, l’Église, et la génération diabolique qui la suit et la persécute (Mt 13.36-43). Difficile d’être plus clair.
Malheureusement, pour fonder son dialogue avec juifs et musulmans, l’Église passe sous silence l’incompatibilité absolue posée par le Christ dans cette parabole entre Lui-même et Satan, entre « les fils du Royaume » et « les fils du Mauvais », pour rendre juifs et musulmans non pas seulement semblables aux membres des religions d’avant la venue du Christ, mais participants de sa propre grâce ! Comme dans d’autres textes du concile Vatican II, apparaît ici un fléchissement libéral, une nouveauté, conduisant à concéder qu’il y a des réalités surnaturelles « imparfaites » en dehors de l’unique réalité surnaturelle qu’est l’Église, bâtie par le Christ sur Pierre. Or, on ne peut pas être un peu ou même beaucoup à Jésus, mais seulement tout entier ou pas du tout.
Pour le cardinal Arinze, qui fut président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux (CPDI),
« le DIR n’est ni l’histoire comparative des religions, ni une discussion démonstrative ou apologétique, ni une tentative de convertir l’autre à sa propre religion. »1
Propos que n’a pas démenti le cardinal Tauran, un de ses successeurs à la présidence du CPDI, pour qui :
« Le dialogue n’est pas une stratégie ou un moyen pour convertir, bien qu’un tel dialogue puisse favoriser la conversion. Le dialogue, pour être sincère, doit être mené sans arrière-pensée. (( Conférence sur le dialogue islamo-chrétien, Vatican, 4-6 nov. 2008 )) »
Pour ces deux éminences, il n’est plus question de témoigner de la foi chrétienne, et le désir de convertir est exclu de la pratique du DIR… Or, si la fin de l’Église est le salut des âmes, est-il possible à un chrétien de renoncer à l’idée de convertir ? Si Dieu veut le salut de tous (1 Tm 2.4), et si un chrétien se caractérise par sa communion avec Lui, un chrétien peut-il ne pas avoir toujours l’« arrière-pensée » du salut de son prochain ? Est-il possible à la lumière mise sur le lampadaire de ne pas éclairer tous ceux qui la voient ? Est-il loisible à un chrétien de ne pas vouloir toujours le salut de son prochain, en toute circonstance et de façon efficace ? Le canon 211 du Code de Droit canonique en fait un devoir :
« Tous les fidèles ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l’univers. », et le canon 225 ajoute : « cette obligation est encore plus pressante lorsque ce n’est que par eux que les hommes peuvent entendre l’Évangile et connaître le Christ. »
Dès lors, le DIR est-il encore chrétien ? Comment ne pas avoir compris que ce refus public d’évangéliser allait finir par gangrener tout le corps ?
L’Église catholique qui est en France, sur son site internet, promeut :
« Le dialogue entre les chrétiens et les autres religions réalisé dans un respect de liberté, d’ouverture, d’écoute afin d’apprendre à se connaître, à apprécier à la fois nos différences et les valeurs communes qui nous lient les uns aux autres. 2 »
Outre l’amalgame encore fait ici entre personnes et religions, ce propos fait le lit du funeste relativisme en appelant à estimer « les différences » entre religions. En effet, le sens du verbe apprécier est bien ici celui d’estimer, puisqu’il est question d’apprécier aussi les valeurs communes, et que l’on ne peut pas ne pas estimer ses propres valeurs … Aussi le père de la Hougue, directeur de l’Institut de science et de théologie des religions (ISTR) à l’Institut catholique de Paris, milite-t-il pour que les chrétiens aient « une vraie estime de la foi des musulmans (( NURT SVD 2 (2015) s. 242-255 )) » … C’est ainsi que nous sommes très religieusement et doctement invités à estimer la foi qui blasphème la Sainte Trinité, et tous les mystères de la Révélation chrétienne … Faut-il s’étonner dès lors que les églises se vident ? Cet amour des différences a été particulièrement promu par Mgr Américo Aguiar, qui déclara peu avant l’ouverture des JMJ 2023, dont il était le responsable à Lisbonne, que leur « message principal » était le respect des différences, car « la différence est une richesse ». La différence de l’islam haïssant rien tant que la foi chrétienne (Coran 4.48 ; 9.28-33) serait donc « une richesse » … Or, si les différences sont une richesse dans l’ordre naturel, les contradictions s’opposant à la Vérité révélée sont des hérésies ! Et les hérésies conduisent en Enfer ! Mais pour Mgr Américo Aguiar, depuis lors fait cardinal, la conclusion logique de cet amour des différences excluant Jésus-Christ est que : « Nous ne voulons pas convertir les jeunes au Christ, ni à l’Église catholique …3 » Faut-il s’étonner que les églises se vident, et que pullulent sectes et hérésies, malheurs et damnations ?
Un des malheurs du DIR est d’avoir été présenté comme une nouveauté du Concile, et bientôt comme une fin en soi, déconnectée de la fin dernière de toute activité de l’Église : la recherche du salut des âmes. Les chrétiens n’avaient pas attendu Vatican II pour dialoguer, que ce soit pour évangéliser – la Foi étant une adhésion libre de l’intelligence, ou dans la vie courante, voulue la plus paisible et religieuse possible. Mais jamais, jamais ! il n’avait été officiellement demandé, ni même imaginé, qu’en toutes ces occasions, il eût fallu rejeter l’« arrière-pensée » de la conversion d’autrui !
On dira que le dialogue sert à maintenir la paix civile, en permettant à chacun d’exprimer sa pensée aussi rationnellement que possible, délesté de l’influence des passions. C’est certes un art difficile que de savoir parler de choses qui fâchent sans se fâcher, de ne pas trahir l’Évangile pour complaire à ses ennemis, mais lorsqu’en France l’Église catholique participe à la Conférence des Responsables de culte (CRCF), quel message envoie-t-elle à la société ? Celui d’être l’unique voie de salut instituée par Dieu pour le salut de tous, ou bien celui d’être une religion parmi d’autres, dans le grand marché libéral des spiritualités et superstitions ? En ne siégeant pas à cette assemblée, que perdrait-elle ? L’estime du monde ? Mais serait-ce trop cher payé pour rester fidèle à Dieu (Jc 4.4 ; 1 Jn 2.15) ? Et que gagnerait-elle, sinon la reconnaissance de sa mystérieuse différence ?
La paix civile ne relève pas, directement, de la mission de l’Église, mais de celle du pouvoir politique. L’oubli de cette vérité et la confusion qui s’en suit ne peuvent qu’avoir de graves conséquences, à commencer, pour les chrétiens, par le malheur de devenir eux-mêmes des apôtres de la Tolérance, pour qui le Christ, venu apporter en ce monde « non la paix mais la division (Lc 12.51) », ne peut qu’être insupportable … Comment le DIR pourrait-il ne pas bannir la liberté de secouer la poussière de ses sandales (Mt 10.14 ; Jn 6.67 ; Tt 3.10) ?
Je ne dis pas qu’il ne faille pas dialoguer avec des musulmans ou avec les représentants de l’État laïc, mais qu’il faut se garder de jamais cautionner l’un et l’autre, si peu que ce soit, car l’un et l’autre ne se sont forgés qu’en haine de la chrétienté et que pour régner sur ses ruines.
La recherche de l’unité entre tous les hommes promue par Nostra Aetate et portée par le DIR a produit un enseignement de contre-vérités toujours plus énormes, et des actes toujours plus scandaleux visant à colmater la béance tenant lieu de communion imparfaite entre qui est au Christ et qui Le refuse. Ainsi, par exemple, Nostra Aetate loue la vie morale des musulmans, alors qu’elle en est une parfaite négation (nonobstant ce que peut être tel comportement individuel), aussi vrai que l’islam ne se réfère pas à la loi naturelle, aux notions de bien et de mal accessibles à la raison humaine, mais aux notions de licite et d’illicite, décrétées arbitrairement par Allah, révélées par le Coran, et explicitées par la charia. De même, le Concile loue leur attente du jugement, alors qu’il en est une monstrueuse caricature : Allah ayant prédestiné la fin de chacun (Coran 6.39 ; 7.178,179,186 ; 13.27 ; 14.4 ; 17.97 ; 18.17 ; 30.29 ; 32.13 ; 35.8 ; 39.23 ; 40.33 ; 74.31). Et ainsi en va-t-il pour chaque aspect de l’islam loué par le Concile ! Comment ces faussetés ne fausseraient-elles pas les esprits endormis ? Jusqu’à leur demander « d’oublier le passé » … Quel meilleur moyen de les vouer à répéter les erreurs et connaître les mêmes malheurs ?
En affirmant que « Dieu nous sauvera tous (15.09.2021) », le Pape François a résolu tous les problèmes débattus par le DIR : rien n’étant finalement grave, il n’y a plus lieu d’œuvrer au salut d’autrui, non plus qu’à organiser la société pour que chacun y fasse facilement son salut, et les musulmans non pas à devenir chrétiens, mais à suivre l’enseignement du Coran (20.01.2014) …
Un point culminant du DIC a certainement été atteint à Abou Dhabi en février 2019 par le pape François et le Grand Imam d’Al-Azar avec la signature de la « Déclaration sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune ». Passons sur le pléonasme de la coexistence commune, cette déclaration, comme vous savez, affirme que « le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains ». Si cette phrase est une hérésie pour la foi chrétienne, elle ne l’est pas pour l’islam, qui ne distingue pas la nature (race, sexe …) de la culture (langue, religion), car il s’identifie à la nature (Coran 30.30 ; 7.172) … pour se rendre ainsi aussi bon, nécessaire et évident que ce que l’est la nature. La schizophrénie d’Allah crée effectivement plusieurs religions (Coran 7.16 ; 22.66) … pour que l’islam les détruise (Coran 2.193 ; 9.30,33) ! En islam la division spirituelle et morale de l’humanité est voulue par Allah (Coran 7.168 ; 22.66), qui est l’auteur du bien et du mal (Coran 15.40 ; 32.13 ; 38.82 ; 91.8 ; 113.2). Mais en régime chrétien, la division spirituelle de l’humanité est due au péché de l’humanité (Gn 11), non à Dieu ! Mais ce rejet de la précieuse distinction entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel apparaît aussi dans le discours du pape François lorsque ce jour-là, aux membres du Conseil musulman des Anciens à la Grande Mosquée du cheikh Zayed, il dit : « La fraternité certainement exprime aussi la multiplicité et la différence qui existent entre les frères, bien que liés par la naissance et ayant la même nature et la même dignité. La pluralité religieuse en est une expression. ». Si la pluralité religieuse est une expression de la fraternité liée à la naissance, alors Jésus en est exclu, car Il ne connaît d’autre fraternité que celle de l’obéissance à la Volonté divine (Mc 3.32-35). La reconnaissance du « pluralisme et les diversités de religion » qui découleraient d’« une sage volonté divine » fondant « le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents », a pour corollaire l’impossibilité pour l’Église d’affirmer qu’elle est la seule vraie religion voulue par Dieu en laquelle tous doivent s’efforcer d’entrer (Mt 28.18-19 ; Lc 14.23) … N’est-ce pas trop cher payé pour elle de ne plus pouvoir dire que la division spirituelle de l’humanité ne vient pas de Dieu, mais du péché, et qu’au prix de Sa croix Jésus est venu rassembler les enfants de Dieu dispersés (Jn 11.52 ; Jn 17.21) ? La division spirituelle et morale de l’humanité n’a rien à voir avec la diversité des couleurs de l’arc en ciel !
Un peu plus tard, en 2021, en Irak, le Pape François chercha encore en dehors de Jésus un lieu commun où bâtir la fraternité universelle … en proposant Abraham comme figure d’un monothéisme supra-confessionnel : « Aujourd’hui, nous, juifs, chrétiens et musulmans, avec nos frères et sœurs d’autres religions, nous honorons notre père Abraham en faisant comme lui. (…) » Quelle est cette foi commune que juifs, chrétiens, musulmans et membres d’autres religions auraient en Abraham ? Jésus n’a-t-Il pas dit aux Juifs qui refusaient de L’adorer qu’ils étaient non pas enfants d’Abraham, mais du Diable (Jn 8.44) ? Saint Paul, pour évangéliser, renonça « à la sagesse du langage », c’est-à-dire aux arguties, au double-sens, aux compromissions « afin de ne pas rendre vaine la croix de Christ (1 Co 1.17 ; 2.1-16 ; 1 Co 3.18-19) », car il ne connaissait, lui, « que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1 Co 2.2) », « scandale pour les juifs et folie pour les païens (1 Co 1.23) ». Le Pape continua : « Celui qui a le courage de regarder les étoiles, celui qui croit en Dieu, n’a pas d’ennemis à combattre. […] D’où le chemin de la paix peut-il alors commencer ? Du renoncement à avoir des ennemis. » Or, Jésus a eu des ennemis. Ne croyait-Il donc pas en Dieu ? Et n’avait-Il pas le courage de regarder les étoiles ? Outre qu’avoir des ennemis ne dépend pas nécessairement de soi, Jésus, qui a commandé d’aimer ses ennemis (Mt 5.44), a donc si bien supposé que nous en aurions, qu’Il a même déclaré maudits ceux qui n’en ont point (Lc 6.26) … C’est dire si nos pires ennemis ne sont pas là où on les imaginerait …
L’inauguration de la Maison de la famille d’Abraham à Abou Dhabi le 21 février 2023, a matérialisé l’avènement de cette fraternité universelle, ayant pour but déclaré de prendre soin de la maison commune, la Terre-Mère. Cette fraternité terrestre est la religion de la franc-maçonnerie, une religion sans Jésus-Christ, sans Son Dieu, sans vérité absolue, sans dogmes ni sacrements pour recevoir la grâce salvifique … C’est pourquoi l’Église a toujours dénoncé la franc-maçonnerie comme satanique. Les perspectives du DIC sont donc claires : tel un fleuve se jetant dans la mer, il conduit à devenir membre de la fraternité universelle prêchée par l’encyclique Fratelli tutti, encyclique accueillie avec enthousiasme par tous les francs-maçons du monde, lesquels travaillent à établir « une religion universelle, sur laquelle tous les hommes sont d’accord, consistant à être bons, loyaux, modestes, gens d’honneur, quelle que soit la dénomination ou la croyance particulière qui les distingue4 ». Sur leur site de partage ledifice.net, ils se font gloire « de rechercher ce qui nous rapproche et non de polémiquer sur nos différences, ce qui nous autorise à réellement considérer Abraham comme le précurseur des trois religions monothéistes révélées, et le père des peuples croyants, en nous permettant de nous retrouver tous pour former une grande fraternité universelle. » Ce langage est-il différent de l’enseignement donné par François en septembre dernier à Singapour : « Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. » ?
Ainsi donc, l’Église a commencé par justifier sa pratique du DIR sur la base de ce que les hommes ont déjà en commun, pour en arriver à célébrer leur fraternité en Abraham, fraternité par laquelle l’islam se définit lui-même (Coran 2.135 ; 3.67-68,95 ; 4.125 ; 6.161 ; 16.123), et que promeut la franc-maçonnerie. Cette évolution de l’Église vis-à-vis de l’islam suit celle qu’elle a connue vis-à-vis des États nés de la Révolution : l’affirmation de la Vérité révélée et la revendication de ses droits s’est transformée en simple défense de « valeurs » communes … aussi équivoques, douteuses et discutables que ce que l’État moderne et l’islam rejettent tous deux aussi bien l’autorité de Jésus-Christ que la loi naturelle.
Le pape Pie XI, dans l’encyclique Mortalium animos (1928), nous avait prévenus :
« Convaincus qu’il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l’espoir qu’il serait possible d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences religieuses à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C’est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, […] invitant tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, y compris ceux […] qui nient la divinité de Sa nature et de Sa mission. De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables […]. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient […]. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. »
Le Beau : chemin vers l’invisible
Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :
- Abbé Philippe de MAISTRE, curé de St-André de l’Europe à Paris
- Pierre HENRI-ROUSSEAU, artiste-peintre, spécialisé dans l’art sacré
- Frédéric GUILLAUD, philosophe
Saint Colomban : les racines chrétiennes de l’Europe
Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent le père Jean-François Thomas :
Terres de Mission : Le roman de la fin des temps
Eglise universelle : Le maître de la terre – La crise des derniers temps
Les éditions Téqui viennent de rééditer le célèbre ouvrage de Robert Hugh Benson, préfacé par Mgr Rougé, évêque de Nanterre : “Le maître de la terre – La crise des derniers temps”. Jean-Pierre Maugendre nous présente ce passionnant roman prophétique écrit en 1907 qui met en scène un monde totalitaire, à prétention humaniste, menant une lutte féroce contre l’Eglise catholique et la papauté.
Eglise en France : Les adieux de Mgr Rey à son diocèse
Contraint à la démission par le pape François, Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, après 25 ans d’épiscopat, a fait ses adieux à ses diocésains le samedi 1er février au séminaire de la Castille. Jean Rivière, président de l’association Nosto Fe, était présent à cet événement. Il nous rend compte de cette belle et émouvante cérémonie qui laisse néanmoins un diocèse meurtri entre les mains de Mgr Touvet qui s’est, cependant, engagé publiquement à oeuvrer dans la continuité de l’action de Mgr Rey.
Eglise en Marche : Le mystère de Camblain au Théâtre Saint-Léon
L’école Saint Jean-Baptiste de la Salle est une école de garçons située au nord d’Arras. L’abbé du Fayet y est professeur. Il nous présente, avec verve et enthousiasme, une pièce écrite pour l’occasion qui sera jouée par des élèves de l’école le jeudi 13 février au théâtre saint Léon à Paris. Alors que s’annonce une inspection académique, le directeur de l’école, l’abbé Héon a disparu. Des enquêteurs recherchent le directeur disparu…
Cinquième dimanche après l’Épiphanie : parabole du bon grain et de l’ivraie
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
Nous sommes toujours ce dimanche, selon les livres liturgiques de 1962, pour le Cycle Temporal, au Temps après l’Épiphanie qui commence au lendemain de l’octave de cette fête et va jusqu’à la Septuagésime, mais ce Temps allait jusqu’au 2 février, fête de la Purification pour le Cycle Sanctoral.
Nous compterons cette année cinq dimanches après l’Épiphanie, mais en fait quatre (nous avons célébré la semaine dernière la fête de la Présentation au Temple du 2 février). Les chants du IIIe dimanche de la messe après l’Épiphanie Adoráte Deum seront donc répétés quatre fois cette année 2025.
► Introït : Adorate Deum
L‘Introït est tiré du psaume 96 Dominus regnavit : Le Seigneur est Roi, dont nous retrouverons le début à l’Alléluia. Il chante la souveraineté du seul vrai Dieu sur toute la création et sur toutes les divinités et idoles païennes. Comme dans la messe de dimanche dernier, ce sont toutes les créatures de la terre qui sont invitées L’adorer.
Adorate Deum omnes Angeli ejus : audivit et lætata est Sion : et exsultaverunt filiæ Judæ.
Adorez Dieu tous ses anges ; Sion a entendu et s’est réjouie et les filles de Judas ont exulté.
Sion, c’est-à-dire Jérusalem, les filles de Juda, c’est-à-dire toutes les cités d’Israël, c’est le peuple élu, et c’est comme toujours la figure de l’Église. Qu’a-t-elle donc entendu qui la mette ainsi dans la joie ? C’est la proclamation de cette souveraineté universelle de Dieu : ici, dans la liturgie du temps après l’Épiphanie, c’est la manifestation de la divinité et de la royauté du Messie que nous acclamons.
La mélodie commence par un grand élan d’adoration et monte dans les hauteurs pour invoquer les Anges. Puis elle s’apaise et exprime une joie contenue mais bien affirmée. Cet Introït est accompagné bien entendu du premier verset du psaume 96, celui que nous retrouverons dans l’Alléluia.
Dominus regnavit, exsultet terra : lætentur insulæ multæ.
Le Seigneur est Roi, la terre exulte, les îles innombrables se réjouissent.
► Graduel : Timebunt gentes
Le chant du Graduel du troisième dimanche après l’Épiphanie est tiré du psaume 101, qui est, dans son ensemble, une grande supplication douloureuse du peuple d’Israël en butte aux persécutions des ses ennemis, emmené en captivité loin de la ville sainte de Jérusalem et du temple détruit ; mais il contient aussi une partie pleine d’espérance, prophétisant la victoire du Seigneur sur ses ennemis et la reconstruction du temple.
Timebunt gentes nomen tuum, Domine, et omnes reges terræ gloriam tuam. Quoniam ædificavit Dominus Sion, et videbitur in majestate sua.
Les nations craindront votre Nom, Seigneur, et tous les rois de la terre craindront votre gloire, car le Seigneur a rebâti Sion, et Il y paraîtra dans Sa majesté.
On retrouve ici Sion déjà mentionnée à l’Introït, la cité sainte de Jérusalem, une fois encore figure de l’Église dont Isaïe déjà, le jour de l’Épiphanie, avait annoncé le triomphe et la gloire quand tous les peuples et les rois de la terre, qu’ils le veuillent ou non, devront se soumettre au règne du Christ Roi. La mélodie reprend encore des formules connues que nous avons déjà entendues les deux précédents dimanches mais qui s’adaptent parfaitement bien au texte du jour dans une tonalité de joie très affirmée.
► Alléluia : Dominus regnavit, exsultet
Nous retrouvons à l’Alléluia du troisième dimanche après l’Épiphanie le début du psaume 96 qui figurait déjà comme verset de l’Introït.
Dominus regnavit, exsultet terra : lætentur insulæ multæ.
Le Seigneur est Roi, la terre exulte, les îles innombrables se réjouissent.
C’est donc encore la divinité et la royauté de notre Seigneur qui provoquent la joie de tous les hommes, ceux qui habitent le continent et ceux qui habitent dans les îles, c’est à dire tout l’univers connu.
La mélodie légère, fluide, aux grandes vocalises, exprime à merveille cette joie. C’est encore, comme les deux derniers dimanches, une mélodie type que nous avons déjà entendue, notamment celle-ci à la messe de minuit de Noël.
► Offertoire : Dextera Domini
L‘Offertoire du troisième dimanche après l’Épiphanie est un magnifique chant d’action de grâce.
Dextera Domini fecit virtutem, dextera Domini exaltavit me : non moriar, sed vivam, et narrabo opera Domini.
La droite du Seigneur a exercé sa puissance, la droite du Seigneur m’a relevé, je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur.
On retrouvera ce chant pendant la Semaine sainte où il sera placé alors dans la bouche du Christ. D’ailleurs le psaume 117 d’où il est tiré est par excellence un psaume pascal qui est largement utilisé dans la liturgie de Pâques. C’est un des grands psaumes qui commencent par : » Louez le Seigneur car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle « , comme celui que nous avons trouvé au Graduel de dimanche dernier. Et ici encore c’est l’œuvre de la Rédemption pour laquelle l’âme fidèle remercie et glorifie le Seigneur. Cette action de grâce se termine comme celle de l’Offertoire de dimanche dernier avec le même mot narrabo, je raconterai tout ce que le Seigneur a fait pour moi : mais la mélodie est très différente de celle de ce dernier qui était tout à fait exceptionnelle par son ampleur et son enthousiasme. Celle-ci est assez solennelle mais dans une ambiance contemplative. Elle exprime admirablement les sentiments du texte. Les mots dextera Domini, qui désignent la main droite du Seigneur symbole de sa puissance, reviennent deux fois, la première fois d’une façon très solennelle, la deuxième fois avec une insistance joyeuse et pleine d’assurance. L’affirmation non moriar je ne mourrai pas, est lancée avec une inébranlable certitude, tandis que la finale narrabo opera Domini je raconterai les œuvres du Seigneur, s’épanouit en un épanchement mystique et assez doux.
► Communion : Mirabantur
Le texte de la Communion du troisième dimanche après l’Épiphanie est un passage de l’Évangile, mais il ne s’agit pas de l’Évangile du jour. Il est pris ici en saint Luc au chapitre IV.
Mirabantur omnes de his quæ procedebant de ore Dei.
Tous étaient stupéfaits des paroles qui sortaient de la bouche de Dieu.
Bien entendu saint Luc n’a pas écrit » de la bouche de Dieu » mais simplement » de sa bouche « , celle du fils de Joseph qui venait de prendre la parole pour la première fois dans la synagogue de Nazareth, laissant entendre nettement, après avoir lu un passage d’Isaïe, que le Messie annoncé par le prophète c’était lui. On comprend la stupéfaction des auditeurs. La liturgie a modifié le texte pour affirmer, en ce temps après l’Épiphanie, que nous croyons à la divinité de Jésus. Nous qui savons qu’Il est Dieu, nos sentiments ne sont plus de stupéfaction comme ceux des habitants de Nazareth, mais d’admiration, d’adoration et de louange. C’est ce qu’exprime la mélodie ce cette petite antienne, qui bien que courte, est très ornée et chargée de neumes.
Jean-Yves Le Gallou nous invite à son procès le 18 février
A-t-on encore le droit de critiquer une décision de justice qui concerne des millions de Français ? Les juges doivent-ils assumer les décisions collégiales ? Un procès pour 2 – deux – tweets commentant une décision de justice, est-ce bien prioritaire ? Faut-il protéger la liberté d’expression ou interdire X ? Doit-on pouvoir critiquer d’autant plus librement que celui que l’on critique a le plus de pouvoir ?
Jean-Yves Le Gallou nous invite à suivre son procès devant la 17 e chambre correctionnelle de Paris le mardi 18 février 2025 à 13h30.
L’influence chinoise sur le canal de Panama
Lu dans Conflits :
Ouvert en 1914 et modernisé à plusieurs reprises, le canal de Panama est aujourd’hui un passage maritime incontournable. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), il représente environ 3 % du commerce maritime mondial. Il est particulièrement stratégique pour le transport des hydrocarbures, des conteneurs et des céréales entre les États-Unis, l’Asie et l’Europe. D’après l’Autorité du Canal de Panama, près de 14 000 navires empruntent cette voie chaque année, représentant plus de 300 millions de tonnes de marchandises.
Élargissement de 2016 et nouveaux défis
Face à la croissance du commerce maritime et à l’augmentation de la taille des navires, un programme d’expansion a été initié et achevé en 2016. Cette modernisation a inclus la création d’une nouvelle voie de navigation, permettant le passage des porte-conteneurs Neo-Panamax, capables de transporter jusqu’à 14 000 EVP (équivalents vingt pieds), contre 5 000 EVP pour les navires Panamax traditionnels. L’Autorité du Canal de Panama indique que cette expansion a permis d’augmenter de 50 % la capacité de transit.
Cependant la raréfaction de l’eau douce, essentielle au fonctionnement des écluses, est un véritable défi pour le canal. En effet, le changement climatique et les sécheresses récurrentes affectant les bassins du lac Gatún et du lac Alajuela compliquent l’approvisionnement en eau du canal. En 2023, ces conditions ont contraint l’Autorité du Canal de Panama à réduire le nombre de transits quotidiens de 36 à 24, impactant ainsi le trafic maritime mondial.
Trump et l’influence chinoise
Sous la première présidence de Donald Trump, la relation entre Washington et Panama avait déjà évolué, notamment en raison des tensions commerciales avec la Chine, l’un des principaux utilisateurs du canal. Les États-Unis ont ainsi exprimé leurs inquiétudes quant à l’implication croissante des entreprises chinoises dans l’économie panaméenne, y compris dans des projets portuaires liés au canal. Le renforcement des relations entre Panama et Pékin après l’établissement de relations diplomatiques en 2017 a conduit à des pressions diplomatiques américaines pour limiter l’influence chinoise sur le canal.
Tout juste investi pour son 2e mandat, Donald Trump a une nouvelle fois annoncé son intention de réévaluer les relations commerciales avec Panama, critiquant une influence chinoise jugée grandissante sur le canal et une surtaxation des navires américains qui empruntent le canal. Il a menacé de réduire les accords commerciaux avec Panama et de renforcer la présence américaine dans la région – voire prendre le contrôle du canal – pour sécuriser les routes commerciales vitales des États-Unis. Cette annonce a suscité une réaction immédiate du gouvernement panaméen, qui a réaffirmé son engagement envers la neutralité du canal et son autonomie totale dans la gestion de cette infrastructure stratégique.
Un espoir pour le Liban ?
D’Antoine de Lacoste dans Politique magazine :
Aimer le Liban, observer tristement son déclin apparemment inexorable, peser ses chances de survie, réclament l’exercice permanent de la vertu d’Espérance.
A vue humaine, le Liban semble perdu. Ruiné par une crise financière qui a dépossédé ses habitants de leurs économies, fracturé par le communautarisme, pris en otage par une classe politique corrompue, aucune porte de sortie ne semble possible. Alors beaucoup de jeunes, chrétiens notamment, fuient. Ils vont retrouver familles et amis en France, au Canada, en Australie, en Afrique même. Rien ne semble pouvoir arrêter cette descente aux enfers.
Mais depuis quelques jours, une petite musique nouvelle se fait entendre. Et si Joseph Aoun était différent des autres ? Et si le nouveau président de la République libanaise allait parvenir à s’élever au-dessus du marigot ?
Elu le 9 janvier par 99 voix sur 128 par le Parlement, il a réussi à rallier sur son nom une large partie des multiples tendances du Parlement. Même le Hezbollah, tenté par Frangié, a fini par se faire une raison.
Le chef d’Etat major de l’armée va donc succéder à son homonyme, sans lien de parenté, Michel Aoun, lui-même ancien patron de l’armée. Michel Aoun a déçu le peuple libanais. Il s’était concilié la Syrie et le Hezbollah mais n’a pas su convaincre les sunnites. Honni par une partie de la communauté chrétienne, il ne fit rien pour s’en rapprocher. Son triste mandat s’est achevé en octobre 2022. Il n’en restera rien.
Joseph Aoun fut très habile au cours de la campagne auprès des députés, où il ne donna jamais l’impression de s’engager à fond. Point de petits arrangements entre amis, pas de promesses inconsidérées, le nouveau président s’est comporté comme s’il était l’ultime recours après deux ans et trois mois de vacance du pouvoir présidentiel.
La campagne fut menée pour lui par trois puissances étrangères : Etats-Unis, France et Arabie Saoudite. Bien décidées à imposer leur candidat, elles n’ont pas lésiné sur les démarches. « C’est une des rares fois où nous subissons ce niveau de pressions internationales » a déclaré Nabih Berri, le président chiite du Parlement libanais.
Si les chiites, représentés par Nabih Berri et sa milice Amal d’un côté, et le Hezbollah de l’autre, ont fini par céder, c’est qu’ils n’avaient plus le choix. Depuis l’invasion du Liban par Israël, le Hezbollah est affaibli. Certes, les Israéliens sont loin d’être en terrain conquis au Liban sud, ont subi des pertes non négligeables et devront sans doute partir sous la pression américaine, Trump n’étant pas Biden. Mais, contrairement aux invasions précédentes, le Hezbollah n’a cette fois pas réussi à résister au point d’impressionner les opinions publiques libanaises et israéliennes. Surtout, sa direction a été décapitée par les bombardements israéliens qui ont, encore une fois, ravagé le sud Liban et une partie de Beyrouth.
UN PREMIER MINISTRE PRESTIGIEUX
Le premier acte de Joseph Aoun fut bien sûr de nommer un premier ministre. Conformément à la règle non écrite, issue du Pacte de 1943, c’est à un sunnite qu’échoit ce poste (en complément d’un président chrétien et d’un président de l’assemblée chiite). Son choix s’est porté sur Nawaf Salam. Brillant fonctionnaire international, il était juge à la Cour Internationale de Justice depuis de nombreuses années, et en avait été nommé président en 2024. Un poste prestigieux et très convoité.
Comme Joseph Aoun, il a la réputation d’être incorruptible, chose rare au Liban. L’avenir dira si cela est vrai mais il est certain que rien n’est venu entacher sa réputation sur ce plan-là. Issu de la gauche, Salam est un chaud partisan de la cause palestinienne. Cela rassure les Hezbollah qui, bien que n’ayant pas voté pour lui au parlement, va adopter une position neutre dans un premier temps.
Malgré tout, la voie de Joseph Aoun et de Nawaf Salam est étroite. Depuis les accords de Taëf de 1989 qui ont affaibli les pouvoirs du président et donc des chrétiens, on sait que même un président désireux de réformer le pays ne peut réussir que s’il est soutenu par l’ensemble de la classe politique. Or, c’est aujourd’hui à peu près impossible. Il y a trop d’intérêts occultes, de corruptions collectives et individuelles, d’arrangements douteux. Le pacte de 1943 est devenu, depuis la fin de la guerre, un pacte de corruption. Celui qui voudra faire bouger les lignes se heurtera à une résistance passive infranchissable. Dans le pire des cas, il risque de se faire assassiner. Une longue liste a ensanglanté le Liban.
UN SOUTIEN INTERNATIONAL DECISIF
Alors pourquoi espérer cette fois ? Parce que les Etats-Unis ont décidé de saisir une opportunité : l’affaiblissement du Hezbollah et, par-delà, de la communauté chiite. La victoire des islamistes sunnites en Syrie, les pertes importantes dues aux bombardements israéliens puis aux combats dans le Liban sud et enfin (et peut-être surtout) la disparition de son commandement ont fait reculer de plusieurs années la puissance de la milice chiite. Elle se reconstituera, soyons en sûrs, mais cela prendra du temps. Alors c’est le bon moment pour Washington de pousser son candidat. Car Joseph Aoun est très proche des Américains. Il est diplômé de l’université américaine de Beyrouth et a effectué plusieurs séjours aux Etats-Unis où il a notamment été formé à la lutte contre le terrorisme.
Son alignement n’est toutefois pas complet et il ne faudrait pas le voir comme une marionnette de Washington : entre un Américain et un Libanais, il y aura toujours le hiatus israélien. Les ravages provoqués par les bombardements israéliens depuis des années indignent les Libanais. Joseph Aoun a déjà évoqué « l’agression israélienne » depuis son élection.
Cependant, les Américains sont en confiance avec le nouveau président et cela ouvrira la voie à un soutien financier fourni à l’armée dans un premier temps puis à la reconstruction et la modernisation du pays dans un second temps, une fois que les Etats-Unis seront certains que leurs dollars ne se perdront pas dans les sables de la corruption.
Les motivations saoudiennes sont un peu différentes. Contrairement aux Américains qui se sont réjouis de la chute de Bachar el-Assad et ont probablement donné un coup de main aux islamistes de HTC, le prince héritier Mohamed ben Salman (MBS) est mécontent de ce changement de régime. Il avait normalisé sa relation avec Damas et ne voulait surtout pas voir la Turquie mettre la main sur la Syrie. Ce n’est pas vraiment le cas bien sûr mais les ambitions d’Erdogan dans la région sont bien connues et l’avenir en Syrie est plus qu’incertain. MBS est d’autant plus vigilant que les réseaux turcs sont très actifs dans la communauté sunnite du Liban.
Il vaut donc mieux sécuriser le Liban avec un homme qui s’entendra certainement avec l’Arabie Saoudite dont les moyens financiers seront précieux pour reconstruire le pays.
La France quant à elle représente l’Europe et sa capacité à distribuer de l’argent. Cela nous changera du puits sans fond de l’Ukraine.
Les mots et les actes de Joseph Aoun vont être maintenant disséqués. Le peuple libanais espère en lui, il ne doit pas le décevoir.
Antoine de Lacoste
Gaza : la proposition de Donald Trump arrange beaucoup de monde
Lu dans la lettre hebdomadaire de la revue de géopolitique Conflits :
La diplomatie façon Trump vient de prendre tout le monde de court. Sa dernière proposition de déplacer les Gazaouis et de faire de la bande de Gaza une Côte d’Azur du Moyen-Orient a suscité une vive réaction.
Le sujet des Gazaouis gêne tout le monde, surtout les pays arabes qui leur rappellent pourtant sans arrêt leur « indéfectible soutien ». Mais ils craignent tous – surtout les voisins – la bombe démographique plus ou moins à retardement de Gaza. En 1950, ils étaient 200 000. Aujourd’hui ils sont 2 millions (+ 1 000% en 70 ans) pour 45 km2. La situation n’est pas tenable et que D. Trump aborde le sujet arrange beaucoup de monde.
Outre l’alimentation de la guerre, l’explosion démographique pourrait provoquer une marche du retour de centaines de milliers de femmes et d’enfants (avec parmi eux des combattants) qu’Israël serait incapable de repousser. Mais ils peuvent aussi partir à l’est, en Jordanie, ou au sud, en Égypte. Et ces deux pays redoutent l’arrivée de Gazaouis pétris d’idées du Hamas qui renverseraient leur fragile stabilité.
L’Égypte a déjà fait l’expérience des Frères musulmans, dont le Hamas est une émanation. Ils sont arrivés au pouvoir (2012-2013) avec les Printemps arabes puis ont été rejetés par la rue après un virage autoritaire et des résultats économiques catastrophiques. Pour rien au monde les Égyptiens ne voudraient les revoir.
Mais pour Fabrice Balanche, l’un des meilleurs spécialistes du Moyen-Orient, on ne peut exclure l’hypothèse égyptienne. Le clan d’al-Sissi tire des profits considérables de l’économie clandestine dans le Sinaï. Les passages d’hommes et de matériels entre Gaza et l’Égypte alimentent un circuit court entre les tribus locales et le gouvernement. L’Égypte est en crise économique ; il faut faire rentrer de l’argent.
« Le Caire pourrait accepter d’accueillir une partie des Palestiniens, pense-t-il. Sûrement pas dans le Sinaï, au risque de déclencher une guerre avec Israël, mais peut-être pour les installer à l’ouest, à El-Alamein. Le gouvernement égyptien ne refuserait pas de capter les fonds américains. Alors bien sûr il faudrait tout construire, mais les Égyptiens sont des bétonneurs, ça ne leur fait pas peur. »
La cause palestinienne, et surtout gazaouie, ne rassemble plus personne au Moyen-Orient. Alors que la plupart des pays sont ruinés par des décennies de conflit, la priorité est de se nourrir puis de se reconstruire. Il n’y a guère plus qu’en Occident qu’on s’en soucie. Provocateurs, les Israéliens ont proposé d’envoyer des Gazaouis en Espagne et Irlande, ce que l’UE ne pourra refuser au nom du droit des réfugiés… Les Européens ferment toute porte à la discussion.
Pourquoi voit-on tant d’oeuvres modernes si laides dans les églises ?
Dans un numéro de France catholique consacré à l’art et au beau, Emilie Pourbaix a interrogé Pierre-Henri Rousseau. Extrait :
“Guerre de Géants”, des vitraux racontent leur histoire, la Guerre de Vendée.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Pour ne pas oublier les souffrances endurées pendant la guerre de Vendée, et pour honorer la bravoure et le courage de ses héros, souvent anonymes, les vitraux des églises de l’ancienne « Vendée militaire » leur rendent hommage.
Dans cet ouvrage de Daniel Durandet, près de 220 décors enchâssés dans les pierres des murailles, dans un magnifique jeu de lumières aux couleurs de l’arc-en-ciel, vous sont proposés, pour la première fois, en grand format et dans leur intégrité.
Une œuvre monumentale mettant sous vos yeux, comme vous n’avez jamais pu la contempler jusque-là, cette imagerie guerrière et sa double identité, à la fois religieuse et historique. Ce véritable drame en six actes et soixante scènes prenant les allures d’une sublime bande dessinée d’images populaires, est accompagné d’un récit passionnant, imagé et compréhensible par tous, décrivant minutieusement le message porté par ces vitraux.
En faisant « parler ces vitraux » l’objectif est d’interpréter l’histoire qu’ils racontent à leur manière, à savoir les événements de cette guerre ancrés dans la mémoire collective, que leurs créateurs ont voulu transmettre à travers ce travail d’art, afin que les générations futures se souviennent et n’oublient pas ces faits à la fois glorieux et tragiques.
On retrouvera avec émotion, la représentation d’une des premières victimes dès les répressions précoces de mai 1791. Aux soldats menaçants qui lui disaient : « Rends-toi ! » il répondit : « Rends-moi mon Dieu ! ». Puis les scènes de pardon avec le Pater de d’Elbée et le cri de Bonchamps mourant : « Grâce, grâce aux prisonniers ! ». Magnifique. Bouleversant.
Dans ce « catéchisme », il ne faudrait pas oublier d’y associer les maitres verriers, véritables magiciens qui ont su par leur sensibilité et leur art nous permettent de communier avec ce glorieux passé en y créant les décors immortels de ce théâtre du Souvenir.
Que ces témoignages réunis dans une très belle édition, nous aide à porter toujours plus haut, pour les générations à venir, la mémoire de ces hommes qui se sont levés pour défendre leur foi chrétienne au risque de leur vie.
Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE
Album relié de 265 pages, Préface de Mgr Jacolin, évêque de Luçon, Edition La Geste, 39 €.