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Terres de Mission : Immersion dans la Russie de Poutine

Eglise universelle : Je reviens de Russie

Président de l’agence de voyages culturels et historiques Clio, Christian Marquant, effectue depuis de nombreuses années des séjours réguliers en Russie. Il nous décrit ici ce qu’est la vie quotidienne en Russie loin des propagandes des uns et des autres. Une vie somme toute normale, malgré la guerre en Ukraine et les sanctions internationales, dans un pays de vieille civilisation chrétienne.

Eglise en France : Les mystères du Saint Suaire de Turin

Scénariste d’une bande dessinée intitulée “Les mystères du Saint Suaire de Turin – L’odyssée du Linceul du Christ”, Thomas Oswald revient d’abord sur le périple du linceul : Jérusalem, Edesse, Constantinople, Paris, Lirey, Chambéry, Turin avant de présenter l’état des recherches scientifiques à propos de ce linceul.

Eglise en marche : Odeia : voyages et pèlerinages pour l’année jubilaire

Directrice de l’agence de voyages culturels et de pèlerinages Odeia (de odos : le voyage, la route), Sophie Magerand nous présente le programme des nombreux voyages et pèlerinages proposés dans les mois à venir, en particulier à Rome à l’occasion de l’année jubilaire.

Présentation : “La Servante” en DVD, l’émouvante histoire de la fondatrice, au XIXème siècle en Espagne, des Sœurs de Marie-Immaculée, Vincenta Maria Lopez, au service des femmes fragilisées en ayant quitté leurs campagnes natales.

Nefarious : Un psychiatre rationaliste devant se prononcer, le jour de son exécution, sur la responsabilité d’un tueur en série découvre que celui-ci est, en réalité, possédé par un démon : Nefarious. Captivant !

Le Triduum sur CNews

Le Dernier sacre : exposition du 11 avril -20 juillet

Du 11 avril au 20 juillet 2025, le Mobilier national propose un regard inédit sur Le Dernier Sacre français.

La Galerie des Gobelins plonge le visiteur dans les coulisses des préparatifs de la fastueuse cérémonie du Dernier Sacre français.

Le 16 septembre 1824, le roi Louis XVIII s’éteignait après de longues semaines de maladie. Le sacre de son successeur Charles X a lieu huit mois plus tard, le 29 mai 1825, à Reims : c’est une cérémonie grandiose.

Du 11 avril au 20 juillet 2025, le Mobilier national raconte cet événement dans le cadre d’une exposition riche en couleur et en décors, sous le commissariat général de Stéphane Bern, assisté pour la scénographie de Jacques Garcia : préparatifs, costumes, carrosse, décors, cérémonie, festin, cadeaux diplomatiques, commandes officielles, produits dérivés d’époque… Revivez le dernier sacre comme si vous y étiez !

Informations pratiques

Galerie des Gobelins, 42 avenue des Gobelins, 75013 Paris
Métro : Gobelins (ligne 7), Place d’Italie (lignes 5, 6)

Horaires d’ouverture

  • Du mardi au dimanche de 11h à 18h.
  • Dernière entrée 17h15.
  • Fermé le 1er mai 2025.
  • Ouvert le samedi 17 mai 2025 en nocturne de 19h à 23h à l’occasion de la Nuit des musées.

Tarifs

Visite libre sans réservation préalable, paiement sur place.

Plein tarif : 8 euros
Tarif réduit : 7 euros (étudiant et groupes à partir de 20 personnes)

Gratuit pour les enfants de moins de 18 ans, pour les 18-25 ans ressortissants de l’Union européenne, les demandeurs d’emploi.

Louis de Bourbon était à l’inauguration :

Une présence abondante de sang sur la tunique d’Argenteuil

Le numéro de France catholique est consacré à la tunique d’Argenteuil.  À l’occasion de l’Année sainte, la Sainte Tunique de la basilique Saint-Denys d’Argenteuil (Val-d’Oise) sera exceptionnellement exposée au public du 18 avril au 11 mai. À cette occasion, le cardiologue italien Franco Serafini, auteur d’Un cardiologue rencontre Jésus, revient sur les derniers enseignements scientifiques de cette tunique portée par le Christ lors de sa Passion. Extrait :

Le Lavement des pieds au Collège des Frères Mont La Salle : pour le bien de la jeunesse du Liban

Par Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince

Ah, cette colline qui se situe entre 300 et 350 mètres d’altitude et qui surplombe tout Beyrouth. Il faut y vivre quelques jours pour bien assimiler, comprendre et tenter de rejoindre le doigt de Dieu qui a marqué de sa croix et de ses grâces cette Terre Sainte. Ces 8 et 9 avril au matin, alors que la veille le bruit d’un drone israélien se faisait entendre, le Collège des Frères ouvre grandes les portes de la chapelle pour commémorer la scène du Lavement des pieds du Christ, avant sa Passion. Une foule de jeunes se tient debout dans un silence quasi religieux… Reportage lumineux au cœur de l’Education, de la Foi, de la Francophonie, de la Jeunesse et de l’Espérance !

Les ignorants sont nombreux sur le sujet, moi le premier. La Terre Sainte n’est pas seulement à Bethléem, à Jérusalem ou encore à Nazareth. Elle est, également, en Egypte, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Oui, le Christ, avec ses parents, puis, avec ses premiers disciples et ses apôtres, a foulé de ses pieds ces terres devenues saintes. Il y a vécu ; et, il a enseigné à des milliers de juifs. Un grand nombre se sont convertis. Jésus aimait tout particulièrement se rendre au sud de Beyrouth, dans les cités de Sidon et de Tyr. Il y a fait des miracles et de nombreuses conversions.

Longtemps après, comme si son enseignement ne devait jamais s’éteindre, mais plutôt s’étendre, et parce que la France a une vocation particulière sur le sujet, des centaines d’écoles françaises y ont fleuri au fil des siècles. Les premières écoles ? Elles furent ouvertes pendant les croisades, lorsque les chrétiens d’Occident décidèrent de défendre les chrétiens d’Orient et de sauver les lieux saints en péril, menacés par le sabre des conquêtes musulmanes. Puis, c’est à partir du 16è siècle, que l’école française s’enracina jusqu’à aujourd’hui, en Terra Sancta. Pensez : plusieurs centaines de milliers d’élèves se sont assis sur les bancs de ses établissements !

La première pierre vivante de l’enseignement qui perdure encore ? Elle fut posée par des franciscains en 1550, à Bethléem.

Et, au Liban ?

Il y a 490 ans…

Nous sommes en 1536. Le roi François Ier et Soliman le Magnifique, le sultan ottoman, se rapprochent presque fraternellement. Le second accorde au premier le privilège de commercer librement dans tous les ports ottomans. Cet accord est une première entre un empire chrétien et un empire musulman. En plus, le roi de France devient, après saint Louis, le protecteur officiel et exclusif des chrétiens d’Orient.

Dans cette haute-dynamique qui s’enracine pendant plusieurs siècles, des congrégations catholiques (comme les capucins, les carmes, les dominicains, les jésuites, les lazaristes, les sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition, les Filles de la Charité, etc.) sont envoyées au Levant pour construire des églises, fonder des monastères, des écoles et des hôpitaux. C’est, également, dans ce contexte favorable que le pape Grégoire XIII fonde le Collège maronite de Rome en 1585. Des jeunes gens du Mont-Liban s’y rendent l’âme en fête pour acquérir une formation religieuse et intellectuelle. Ils retournent ensuite au pays pour assurer des fonctions au sein du patriarcat et pour fonder des écoles… Oui, la jeunesse est au cœur de leur vocation !

Grâce à cet échange politique, commercial, religieux et culturel, une fenêtre éducative francophone s’ouvre sur le Levant.

Le 29 octobre 1886 et le 10 octobre 1972

Ce jour-là, ce 29 octobre, trois frères des Ecoles lassaliennes (des Ecoles chrétiennes) embarquent à bord d’un bateau à vapeur qui rallie Alexandrie à Tripoli (dans le nord du Liban) en quelques jours. Ils y posent la première pierre des 7 futurs établissements (à ce jour) lassaliens. Le nom du premier collège s’appelle Collège Français de la Sainte Famille.

Plus de 85 ans plus tard, le Collège des Frères Mont La Salle ouvre ses portes, le 10 octobre 1972. Il accueille pour sa première rentrée près de 2000 élèves disséminés entre la 4è et la Terminale.

Ce collège est une véritable institution officielle, selon le décret ministériel libanais n° 4004 du 25 septembre 1972. « C’est un “établissement ouvert” car, tout en s’affichant comme établissement catholique, fidèle à ses origines, il accueille les jeunes de tous les milieux sociaux et de toutes les confessions. La formation qu’il donne veut ouvrir l’esprit des jeunes au respect des grands courants culturels et spirituels. Tout en étant trilingue, son enseignement s’enracine particulièrement dans les cultures arabe et française. L’enseignement du français y est approfondi ; le grand nombre d’élèves qui sont régulièrement admis à continuer leurs études dans les universités francophones en est une preuve éclatante. »

Cet esprit, ces valeurs, cette vocation, s’expliquent par la volonté d’un seul homme : Jean-Baptiste de La Salle.

« Un inventeur génial… »

Difficile de « résumer » la vie d’un tel saint. Surtout lorsque l’on sait que sa sainteté ne s’est pas arrêtée à la porte de sa mort. Elle est encore, aujourd’hui, diffusée. Elle suinte, telle une statue miraculeuse, sur les murs de ses établissements. De ses pierres vivantes, elle exhale, en plus, un parfum qui se répand dans tout le Liban.

Orphelin très tôt, né à Reims le 30 avril 1651, et décédé le 7 avril 1719, alors qu’il est, déjà, chanoine depuis l’âge de 16 ans, Jean-Baptiste de La Salle compte mettre entre parenthèse sa vocation sacerdotale pour s’occuper de ses 6 frères et sœurs.

Oui, c’est bien dans son terreau familial et dans cette épreuve terrible de la perte de ses parents que va naître sa magnifique vocation de saint prêtre-éducateur. Il devient prêtre en 1678 et se passionne pour la jeunesse. D’autant plus que la poussée démographique de ces années-là, en France, entraîne une croissance importante de la pauvreté. C’est pour cela qu’il fonde des écoles gratuites ; puis, sa propre congrégation : les Frères des Ecoles chrétiennes, qui portent, aussi, le nom de « lassaliennes ».

Il est canonisé en 1900. Le pape François dit de lui : « Saint Jean Baptiste de la Salle, est un inventeur génial et créatif dans sa vision pour l’école, dans sa conception de l’enseignement et de la pédagogie ».

Tel un pionnier, il invente une spiritualité et une pédagogie nouvelles. C’est ainsi que l’apprentissage de la lecture se fait dans ses écoles, non sur le latin, mais sur le français ! C’est, d’ailleurs, pour cela qu’il est devenu le saint patron des enseignants et des éducateurs.

Un lavement des pieds à Mont La Salle

Chaque matin, au Collège des Frères Mont La Salle, ils sont plus de 3000, de la petite section à la terminale à gravir la colline francophone pour y recevoir une instruction digne de ce nom. Du centre de Beyrouth, il faut compter 20 mn en temps normal pour rejoindre le site. Une forêt de pins, de cyprès et de chênes, annonce l’arrivée.

A l’entrée, la photo d’un ancien élève attire le regard : celle de Joseph Aoun. Le 9 janvier 2025, il est devenu le 14è Président de la République libanaise (depuis 1943) ! Le président est un ancien élève.

La barrière se lève. Nous entrons dans le haut-lieu – l’un des premiers par son nombre – de l’éducation au Liban francophone. Là, dans la verdure des pins, la dizaine de bâtiments se faufilent. Il y a le bâtiment de la Communauté des Frères, les salles de classe, le gymnase, la grande chapelle, le bâtiment de l’administration et les terrains de sport, le centre équestre, la piscine, etc. Mont La Salle est un observatoire qui domine Beyrouth.

Dans une des allées menant aux classes, 450 élèves de terminale sont en place. Ils sont vêtus d’un uniforme impeccable, bleu azur. Le lendemain, ce seront les collégiens qui se rendront à la grande chapelle.

« Aujourd’hui, nous fêtons le Lavement des pieds du Christ à ses apôtres », indique le nouveau directeur, Gilbert Hallal, qui a succédé il y a un an à Edouard Spanioli.

Dans l’église, au pied du grand autel, la scène est reconstituée : le prêtre maronite représentant le Christ s’est drapé d’un linge et s’agenouille devant chacun des 12 élèves (12 comme les 12 apôtres). « Nous signifions, ainsi, commente le directeur, que nous sommes au service de tous les élèves sans exception. » Sans exception ? Oui, car même Juda est représenté !

Le frère Emile : au service de la Jeunesse 

Il est là, avec son expérience et son amour, sa vocation dédiée à la jeunesse. Son talent de pédagogue, sa passion de la musique et des textes, celle des chansons et des poésies.

Le frère Emile Akiki est une pierre vivante qui synthétise l’esprit et les valeurs lassaliennes. Imaginez : à 15 ans, il frappe à la porte du Juvénat, du petit noviciat de Beit-Méry. Sa vocation ? C’est, d’abord, l’histoire d’une rencontre dans son village familial de Kfardebian avec le frère Bernard Rock, Lassalien. La rencontre a lieu à 1700 m d’altitude. Elle va le mener pendant plus de 70 ans du Liban à Bethléem (le noviciat), en passant par Jérusalem (où il est professeur de français et responsable de la petite section au Collège de La Salle, il a alors 25 ans). Puis, il revient au Liban à Tripoli où il est nommé responsable d’une école gratuite. Il y reste 3 ans (entre 1969 et 1972). Les guerres du Liban ne font pas encore rage. Mais les Palestiniens sont, déjà, là… Pendant un an, il fait une parenthèse pour parfaire sa formation en France (entre 1972 et 1973). Puis, il dirige le Collège Sainte-Marie à Beit-Méry. Le frère Emile est un francophone-francophile, qui aime jouer du Mozart à… l’harmonica.

Une sur-vie !

Son parcours est semé d’embûches à partir des Guerres du Liban, où il a failli perdre la vie à 5 reprises. Blessé, il continue son ascension. Premier de cordée, il n’est pas seul. Derrière-lui, toute une jeunesse, tout un peuple… Le serviteur ne veut pas se reposer. Son repos, c’est d’être au service de la jeunesse. Kidnappé deux fois, il en réchappe… grâce à Dieu et grâce à son flegme de montagnard aguerri.

Ensuite, il est nommé pour une mission très délicate dans le village de Zgharta qui a subi de plein fouet les atrocités des guerres. Il y restera 18 ans. Très délicate mission ? Oui, car beaucoup de familles avaient perdu leurs maisons, et des élèves étaient devenus orphelins. Nous sommes, alors, en 1981.

De guerres lasses, les tragédies du Liban se terminent en 1990. 35 ans après, le frère est là, toujours debout, malgré toutes ces épreuves. Il est resté ancré dans la confiance et le service. Il se rappelle de ses anciens élèves tombés sur le champ d’honneur. « C’était très dur. Et, je me souviens même que pendant les funérailles de 6 élèves, ils nous ont tiré dessus… » Ils ? Les Syriens et leurs alliés.

Direction le… désert

Entre 1996 et 2007, il parcourt… la Jordanie. Là, il respire la paix au milieu du désert, et dirige le Collège de La Salle à Amman. Il y rencontre même le roi Hussein et la reine Nour. « Le roi aimait la France. Je me souviens quand il a reçu Jacques Chirac, il m’avait également invité. Une sorte de complicité sur la langue française avait été nouée lors de ces rencontres. » Parmi ses autres souvenirs : celui d’un ambassadeur qui venait à la messe régulièrement. Ses souvenirs remontent à la surface…

Il oublie de raconter que, comme saint Jean-Baptiste de La Salle, il a innové. Notamment, en créant un jardin dans le… désert. « Nous n’avions pas le droit de creuser des puits », explique-t-il en souriant. Comment a-t-il fait ? Mystère. Le frère ressemble à un rocher, celui de la Bible d’où jaillit l’eau.

« A jamais ! »

Le frère Emile a refusé dans les années 2000 de recevoir l’Ordre du Mérite. Finalement, sur l’insistance de l’ambassadeur de France, il l’accepte au nom de l’Institut des Frères des Ecoles.

Aujourd’hui, le frère Emile approchant des 90 ans reste très actif, il est le coordinateur des Frères au Liban. Mélomane et musicien, il est aussi un compositeur. Comme si son âme, éternelle jeunesse, aimait virevolter au-dessus de Mont La Salle où il vit depuis 2007. Il aime fredonner des chants dédiés à la maman, au papa, à la jeunesse, à la famille et aux enfants. Et, c’est pour cela qu’il est rempli d’espérance pour le Liban. Il croit beaucoup en sa jeunesse, qu’il confie tous les jours à la Vierge Marie… en chantant ! Comme le Christ, il est un serviteur infatigable.

Terminons avec la belle apostrophe de saint Jean-Baptiste de La Salle qui résume bien cette vie donnée à la jeunesse du Liban, de la France et du monde entier (les 3116 frères sont présents, aujourd’hui, dans plus de 80 pays, et scolarisent plus de 1 million d’élèves).

« Vive Jésus dans nos cœurs. A jamais ! »

De notre envoyé spécial Antoine Bordier, consultant et journaliste indépendant. Auteur de la trilogie Arthur, le petit prince (d’Arménie, du Liban, d’Egypte).

Contact : [email protected]

Dimanche des Rameaux : Glória, laus, et honor tibi sit, Rex Christe, Redémptor

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

Nous entrons maintenant en ce dimanche dans la semaine qui précède Pâques et qui va nous faire revivre directement les douloureux souvenirs de la Passion. C’est la Semaine sainte. En ces jours, aucune fête ne peut supplanter l’office du temps. Le dimanche des Rameaux est la porte d’entrée monumentale qui nous y introduit. Il est ainsi appelé parce qu’à la Procession qui précède la Messe on porte des palmes et des rameaux bénits.

1- Ce dimanche rappelle et célèbre l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem quelques jours avant sa Passion.
C’était un dimanche. Le Divin Maître venait de Béthanie, monté sur un ânon, et entouré de ses disciples. Il s’avançait vers Jérusalem.
La Sainte Église veut que nous renouvelions chaque année le souvenir de ce triomphe de l’Homme-Dieu et qu’en ce jour Jésus soit acclamé par nous comme notre Roi.

2- La liturgie du dimanche des Rameaux est empreinte de joie et de tristesse. Elle exprime d‘un côté la joie à la vue du triomphe du Sauveur figuré par la procession des Rameaux, et, de l’autre, la tristesse à l’émouvant récit de la Passion selon l’Évangile de Saint Matthieu.
Les cérémonies du dimanche des Rameaux constituent comme un drame sacré en trois actes : 1) la bénédiction des Rameaux, 2) la procession, 3) la célébration de la messe pendant laquelle a lieu le chant de la Passion.

Première partie : la bénédiction des rameaux

Les chants de la bénédiction des Rameaux commencent par une petite antienne légère et joyeuse, dont le texte reprend les acclamations des Hébreux saluant l’entrée du Christ à Jérusalem, en citant un verset du psaume 117, psaume que l’on retrouve à Pâques. Ce verset est répété à la messe dans le Sanctus :

Hosánna fílio David benedíctus qui venit in nómine Dómini, Rex ĺsrael, hosánna in excélsis.
Hosanna au fils de David, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël, hosanna dans les hauteurs.

*****

La cérémonie de la Bénédiction des Rameaux a été considérablement réduite par Pie XII en 1956.

Pendant la distribution des rameaux, on chante deux autres petites antiennes qui reflètent bien la joie recueillie et quelque peu naïve des juifs à l’entrée de Notre Seigneur à Jérusalem.

Púeri Hebræórum, portántes ramos olivárum, obviavérunt Dómino, clamántes et dicéntes : « Hosánna in excélsis ».
Les enfants des Hébreux portant des rameaux d’olivier allèrent à la rencontre du Seigneur en s’écriant : « Hosanna dans les hauteurs ».

Les moines psalmodient les deux premiers versets du psaume, reprennent l’antienne puis les versets 7 et 8.

Deuxième partie : La Procession

La deuxième cérémonie de ce jour est la Procession qui fait suite à la bénédiction solennelle des rameaux.

Elle a pour objet de représenter la marche de Jésus vers Jérusalem et son entrée dans cette ville et c’est afin que rien ne manque à l’imitation du fait raconté dans l’Évangile que les rameaux qui viennent d’être bénits sont portés à la main par tous ceux qui prennent part à la Procession.

Le célébrant accompagné de ses ministres revient au pied de l’autel et, après la révérence convenable, met de l’encens et le bénit. Ensuite le diacre [ou le célébrant] se tournant vers le peuple dit :

Procedámus in pace
Avançons en paix.

Tous répondent :

In nómine Christi
Au nom du Christ. Ainsi soit-il

 La Procession commence.

Occúrrunt turbæ cum flóribus et palmis Redemptóri óbviam…
Les foules accourent avec des fleurs et des palmes au-devant du Rédempteur, et rendent au vainqueur dans son triomphe les hommages qui lui conviennent ; les nations acclament le Fils de Dieu et dans les airs leurs voix, à la louange du Christ, disent comme un tonnerre : « Hosanna ».

Cum Ángelis et púeris fidéles inveniámur…
Avec les anges et les enfants, ayons assez de foi pour acclamer le vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux !

C’est la 2e antienne qui peut accompagner la Procession.

Le Benedíctus si joyeux de l’Hosanna d’entrée se trouve dans la 3e antienne. Tempérée de gravité et de ferveur respectueuse, elle est tirée d’un manuscrit du Xe siècle:

Coepérunt omnes turbæ descendéntium gaudéntes laudáre Deum voce magna…
Dans sa joie, toute la foule qui descendait (de Jérusalem) se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus.

Ils disaient : « Bénit soit le Roi qui vient au nom du Seigneur !

La paix descend du ciel, gloire au plus haut des cieux !

Au Moyen Âge, la Procession était un hommage solennel à Jésus Roi. On sortait en ville, portant à la main des palmes ; Jésus était représenté dans le cortège soit par la croix, soit par le livre des Évangiles porté solennellement, soit, comme en Angleterre et en Normandie, par le Saint-Sacrement lui-même.

Aujourd’hui, la Procession des rameaux n’est qu’esquissée ; on sort simplement de l’église. En certains pays, on va encore jusqu’au cimetière.

Jusqu’à la réforme de la Semaine sainte sous le Pape Pie XII en 1956, la fin de la procession était marquée par une cérémonie tout à fait symbolique. Que les anciens se souviennent. Que les autres imaginent la scène :

Le cortège revient à la porte de l’église. Les chantres et les enfants de la maîtrise pénètrent seuls dans l’église et on ferme la grande porte derrière eux. Le clergé et les fidèles qui ont pris part à la Procession restent dehors devant la porte fermée. Alors, les chantres, ou de préférence les enfants, entonnent à l’intérieur de l’église une hymne de louange au Christ-Roi, et le clergé et le peuple qui sont au dehors répètent toujours le même refrain d’une belle gravité.

Glória, laus, et honor tibi sit, Rex Christe, Redémptor,
Gloire, louange et honneur à vous, Christ-Roi, Rédempteur,

Cui pueríle decus prompsit Hosánna pium.
Pour qui l’hommage des enfants fit jaillir un pieux Hosanna.

Cette hymne merveilleuse est toujours chantée. Elle est l’œuvre de Théodulphe, évêque d’Orléans au IXe siècle.

La tradition rapporte que vers 821 le roi Louis le Débonnaire assistait à la Procession des Rameaux à Angers. La Procession passa près de la tour où était alors prisonnier l’évêque Théodulphe qui avait encouru la disgrâce du roi. Théodulphe se mit à chanter le Glória Laus dont il était l’auteur.

En entendant ce chant, le roi en fut si touché qu’il fit remettre Théodulphe en liberté.

En voici la traduction :

1) Vous êtes le roi d’Israël, le noble fils de David, ô Roi béni, qui venez au nom du Seigneur.
2) L’armée angélique tout entière, au plus haut des cieux, les hommes mortels et toutes les créatures vous adressent ensemble leurs louanges.
3) Le peuple hébreu vint au-devant de vous avec des palmes ; nous voici avec des prières, des vœux et des cantiques.
4) Vous alliez souffrir lorsqu’il vous offrit le tribut de sa louange ; à vous qui régnez maintenant, nous adressons ces hymnes.

Quand le chant est terminé, le sous-diacre frappe trois fois à la porte de l’église avec le pied de la croix de Procession ; la porte s’ouvre et le cortège entre dans l’église.

*****

Le texte du répons Ingrediénte que l’on chante en rentrant dans l’église est tout à fait analogue à celui des petites antiennes de la bénédiction des rameaux ; il est inspiré de l’Évangile, mais la mélodie est évidemment beaucoup plus ornée, faite de formules que l’on rencontre dans d’autres répons : elle est calme et douce, nous préparant déjà à l’ambiance toute différente de la messe.

Voici la traduction du texte :

Comme le Seigneur entrait dans la cité sainte, les enfants des Hébreux, annonçant par avance la résurrection de celui qui est la vie, tenant des rameaux de palmiers, criaient : Hosanna au plus haut des cieux.

Comme tous les répons celui-ci comporte un verset après lequel est reprise la dernière phrase :

Cumque audísset pópulus quod Jesus veníret Jerosólymam…
Lorsque le peuple apprit que Jésus venait à Jérusalem, ils sortirent au devant de lui.

*****

Troisième partie : la Messe

Après l’entrée triomphale à Jérusalem, toute la messe sera consacrée à cette douloureuse Passion qu’exprime parfaitement le messianique psaume 21 d’où est pris le texte de l’introït :

Dómine, ne longe fácias auxílium tuum a me, ad defensiónem meam áspice.
Seigneur, n’éloignez pas de moi votre secours, veillez à ma défense.

Líbera me de ore leónis, et a córnibus unicornuórum humilitátem meam.
Délivrez-moi de la gueule du lion, protégez ma faiblesse des cornes des licornes.

La mélodie commence d’une façon grave et sombre puis elle s’élève progressivement dans la deuxième phrase jusqu’à l’aigu en un cri douloureux sur le mot áspice = veillez, préparé par un grand crescendo. La troisième phrase est plus calme et plus assurée, introduisant une note de confiance qui n’est pas dans le texte. Le verset est bien entendu le premier du psaume 21, celui que Notre Seigneur a récité sur la croix :

Deus, Deus meus, respíce in me, quare me dereliquísti ?
Mon Dieu, mon Dieu, regardez-moi. Pourquoi m’avez-vous abandonné ?

Longe a salúte méa verba delictórum meórum.
La voix de mes péchés éloigne de moi le salut.

Et, comme dimanche dernier, on ne chante pas le Glória Pátri et on reprend aussitôt l’introït.

*****

Le graduel Tenuísti et le Trait du dimanche des Rameaux sont tout à fait exceptionnels par leurs dimensions. Le graduel d’abord est le plus long du répertoire ; de plus sa mélodie est très originale : elle n’est pas faite de formules qui reviennent souvent comme c’est habituellement le cas des graduels. Enfin il est un peu à part dans les chants de cette messe : s’il peut très bien être placé dans la bouche du Christ, il n’exprime aucune souffrance.

Le texte est tiré du psaume 72, qui est précisément une méditation sur la confiance que le juste doit toujours garder dans le Seigneur malgré la tranquillité dont semblent jouir les pécheurs. On trouvera le début de ce psaume dans la deuxième partie du graduel, tandis que la première partie exprime l’abandon à la volonté divine et l’espérance de la résurrection en des termes qui font penser à ceux de l’introït Resurréxi du dimanche de Pâques, pourtant tiré d’un autre psaume :

Tenuísti manum déxteram meam
Vous me tenez par la main droite

In voluntáte tua deduxísti me
Vous me conduisez selon votre volonté

Et cum glória assumpsísti me
Et vous m’élevez dans la gloire

Quam bonus Ísrael Deus rectis corde…
Oui, Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur droit, et pourtant mes pieds ont failli être ébranlés, mes pas ont failli hésiter, car j’étais jaloux des pécheurs en voyant la paix où se trouvent les pécheurs.

La mélodie est très ornée mais ne comporte pas de grandes vocalises ; elle reste calme et paisible d’un bout à l’autre.

*****

Pour la dernière fois cette année, en ce dernier dimanche du Carême, le graduel est suivi d’un Trait. Nous y retrouvons le psaume 21, le grand psaume prophétique de la Passion d’où était tiré l’introït, et dont il reprend 14 versets sur 34. C’est donc le Christ qui parle.

7. Tractus. Ps. 21, 2-9, 18, 19, 22, 24 et 32. 7. Trait.
Deus, Deus meus, réspice in me : quare me dereliquísti ? Mon Dieu, mon Dieu, tournez vers moi votre regard, pourquoi m’avez-vous abandonné ?
V/. Longe a salúte mea verba delictórum meórum. La voix de mes péchés éloigne de moi le salut.
V/. Deus meus, clamábo per diem, nec exáudies : in nocte, et non ad insipiéntiam mihi. Mon Dieu, je crie pendant le jour et vous ne m’écoutez pas ; la nuit, et je n’obtiens pas de soulagement.
V/. Tu autem in sancto hábitas, laus Israël. Pourtant vous habitez dans votre sanctuaire et vers vous montent les louanges d’Israël.
V/. In te speravérunt patres nostri : speravérunt, et liberásti eos. Nos pères ont espéré en vous et vous les avez délivrés.
V/. Ad te clamavérunt, et salvi facti sunt : in te speravérunt, et non sunt confusi. Ils ont mis en vous leur confiance et ils n’ont pas été trompés.
V/. Ego autem sum vermis, et non homo : oppróbrium hóminum et abiéctio plebis. Mais moi, je suis un ver de terre et non un homme, l’opprobre des hommes et le rebut du peuple.
V/. Omnes, qui vidébant me, aspernabántur me : locúti sunt lábiis et movérunt caput. Tous ceux qui me voient me méprisent. Ils ouvrent les lèvres et branlent la tête, en disant
V/. Sperávit in Dómino, erípiat eum : salvum fáciat eum, quóniam vult eum. « Il a mis sa confiance dans le Seigneur, qu’il le sauve, puisqu’il l’aime. »
V/. Ipsi vero consideravérunt et conspexérunt me : divisérunt sibi vestiménta mea, et super vestem meam misérunt sortem. Ils m’observent et me regardent. Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique.
V/. Líbera me de ore leónis : et a córnibus unicórnium humilitátem meam. « Seigneur, délivrez-moi de la gueule du lion et des cornes des buffles. »
V/. Qui timétis Dóminum, laudáte eum : univérsum semen Iacob, magnificáte eum. Vous qui craignez le Seigneur, louez-le, vous tous, descendants de Jacob, chantez ses louanges.
V/. Annuntiábitur Dómino generátio ventúra : et annuntiábunt cæli iustítiam eius. On parlera du Seigneur à la génération future. Et les cieux annonceront sa justice.
V/. Pópulo, qui nascétur, quem fecit Dóminus. Au peuple qui naîtra, ils diront ce qu’il a fait.

La mélodie reprend une des deux formules de psalmodie ornée que l’on trouve dans les Traits, celle du premier dimanche de Carême : calme, douce et très priante, avec de beaux élans vers l’aigu.

*****

L’offertoire Impropérium, un des grands chefs d’œuvre du chant grégorien, est le plus douloureux des chants de cette messe, et peut-être le plus douloureux de tout le répertoire. Le texte est tiré du psaume 68 qui est, comme le psaume 21, un des grands psaumes prophétiques de la passion, annonçant tout spécialement la solitude du Christ et l’abandon de tous ses amis :

Voici la traduction de son texte :

Mon cœur s’est attendu à l’outrage et au malheur ; j’ai espéré quelqu’un qui s’attristât avec moi, mais il n’y a eu personne ; j’ai cherché un consolateur et je n’en ai pas trouvé ; pour nourriture ils m’ont donné du fiel, et pour étancher ma soif ils m’ont abreuvé de vinaigre.

La mélodie exprime parfaitement cette souffrance. Tous les mots sont soulignés par des neumes longs et lourds : de nombreuses cadences en demi-ton sonnent douloureusement ; Cette mélodie culmine à l’aigu dans la dernière phrase sur le mot sítila soif, qui éclate comme un cri ; Ce n’est pas seulement la soif physique dont il est question ici, mais la soif d’une réponse généreuse à l’amour infini dont Notre Seigneur a fait preuve en mourant pour nous.

*****

Le texte de l’antienne de Communion qui suit maintenant provient de l’Évangile. Ce ne sont plus les paroles des psaumes que nous mettons dans la bouche du Christ, mais ce sont celles qu’il a lui-même prononcées que nous répétons. Il s’agit ici de la prière qu’il a adressée à son Père, dans son agonie au jardin des Oliviers :

Pater, si non potest hic calix transíre nisi bibam illum ;
Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive ;

fiat volúntas tua.
Que votre volonté soit faite.

Cette prière résume en quelques mots les sentiments du Christ dans sa Passion, la souffrance qu’il doit endurer, et sa soumission à la volonté de son Père. Bien que cette antienne soit beaucoup plus courte que le chant de l’offertoire et la mélodie beaucoup plus dépouillée, elle exprime pourtant la même souffrance. Cependant les derniers mots fiat volúntas tua sont plus paisibles et assurés.

Pie VII : le pape qui défia Napoléon

Dans l’émission Les Belles figures de l’Histoire, sur CNews, Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent le père Jean-François Thomas, jésuite :

 

Saint Jules et la souffrance des hérétiques

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

l y a quelques mois, une nouvelle parue dans les journaux italiens a suscité beaucoup de commentaires — à juste titre. Un jeune homme a tué un autre garçon de son âge parce qu’il ne supportait pas que cette personne soit « heureuse ». Le meurtrier a déclaré : « J’ai choisi de le tuer parce qu’il semblait trop heureux, et je ne supportais pas son bonheur. » Je sais, en lisant quelque chose comme cela, on peut penser que ce jeune homme est non seulement un assassin, mais aussi un déséquilibré. Oui, c’est peut-être le cas. Mais il ne faut pas sous-estimer la puissance de la frustration chez les personnes qui n’arrivent pas à s’ajuster à une certaine réalité. Parfois, je pense que certaines personnes sont simplement incapables d’accepter la réalité telle qu’elle est, et qu’elles essaient donc de la détruire d’une manière ou d’une autre — dans ce cas précis, en tuant quelqu’un qui « semblait heureux ».
Le plus grand problème de ce jeune homme, c’est qu’il ne comprend pas qu’il a tué une personne — ce qui est déjà horrible —, mais qu’il n’a pas tué le bonheur. Le bonheur sera toujours là, même s’il a « supprimé » du monde quelqu’un qui lui rappelait son propre malaise. On ne peut pas tuer la réalité.
Je crois que le problème est semblable, bien que différent dans la forme, à celui des hérétiques. Le sens du mot « hérétique, hérésie » renvoie à quelque chose qui concerne le choix. N’est-ce pas curieux ? Cela semble en réalité quelque chose de bon et noble, que quelqu’un ait le courage de faire un choix. Mais ici, le choix ne se fait pas entre deux alternatives, mais contre la réalité de la vérité éternelle et immuable de l’Église catholique romaine — vérité qui peut être approfondie, mais non changée. Les hérétiques ne pensent pas ainsi. Ils croient que la vérité peut et doit être changée pour s’adapter à leur idée de la réalité — une idée qui n’a pas de fondement dans l’enseignement constant de l’Église.
Ce problème m’est revenu à l’esprit en méditant sur saint Jules (pape de 337 à 352), que l’Église fête le 12 avril. Il faut d’abord rappeler ceci : ce pape romain fut élu en février de l’année 337. Cette même année, trois mois plus tard, l’empereur Constantin mourut au mois de mai. Comme nous le savons, l’empereur Constantin a joué un rôle central dans l’histoire du christianisme, car il fut l’empereur qui, en 313 avec l’édit de Milan, permit enfin à l’Église — et à d’autres religions — de ne plus être persécutée.
Mais, comme toujours, les choses ne sont pas si simples. La culture de Rome était païenne, et l’opposition au christianisme était forte. Les chrétiens étaient vus comme des « ignorants », comme des personnes peu fiables. Même si le IVe siècle fut probablement le plus grand siècle pour l’histoire de la littérature chrétienne, le christianisme était constamment menacé — de façon compréhensible par l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. À l’époque du pape Jules, l’une des pires hérésies (donc une menace interne) fut l’arianisme, la doctrine du prêtre Arius (250–336), qui, fondamentalement, ne reconnaissait pas pleinement la divinité du Christ. Ce n’était pas une opinion innocente, car cela remettait en cause le cœur même de la doctrine chrétienne établie. L’un des grands problèmes de cette époque concernait Athanase (296–373), évêque d’Alexandrie, ardent défenseur de l’orthodoxie chrétienne, et à ce titre violemment combattu par les hérétiques. Le pape Jules le rétablit dans sa charge légitime d’évêque d’Alexandrie, bien que le problème ne s’arrêtât pas là.
Le pape convoqua un concile pour trancher l’affaire d’Athanase, et il affirma clairement la primauté du siège de Pierre :
« Lorsqu’il y a des accusations contre l’évêque d’Alexandrie et d’autres évêques, il faut avant tout, selon la coutume, nous écrire pour que l’affaire puisse être réglée équitablement ici. »
Car le siège de Rome, lorsqu’il adhère à l’enseignement immuable de l’Église — que nul pape ne peut changer, mais seulement interpréter —, est appelé à gouverner les questions concernant la foi du peuple de Dieu.
Le pape considérait qu’il ne suffisait pas d’avoir une approche amicale envers les ariens ; il savait qu’il fallait leur faire comprendre clairement qu’ils couraient un grave danger, car leurs actions contre l’Église du Christ pouvaient les conduire à la damnation éternelle. Il faut toujours se rappeler qu’un pape — tous les papes — ne sont pas les propriétaires de l’Église. Ils ne peuvent pas agir de leur propre initiative, comme dans une entreprise commerciale. Ils ne sont que les gardiens du dépôt de la foi, chargés de le préserver pour le bien des fidèles, et ils doivent le transmettre à leurs successeurs, fondamentalement inchangé dans son contenu.
Le pape Benoît XVI, dans l’audience générale du 3 mai 2006, a déclaré :
« Le Concile Vatican II commente : “Ce que les Apôtres ont transmis contient tout ce qui contribue à une conduite sainte du Peuple de Dieu et à l’accroissement de la foi ; ainsi, dans l’Église, la doctrine, la vie et le culte perpétuent et transmettent à chaque génération tout ce qu’elle est elle-même, tout ce qu’elle croit” (Dei Verbum, n. 8). L’Église transmet tout ce qu’elle est et tout ce qu’elle croit, elle le transmet par le culte, par la vie et par la doctrine. Ainsi, la Tradition est l’Évangile vivant, annoncé dans son intégrité par les Apôtres, sur la base de la plénitude de leur expérience unique et non répétable : par leur activité, la foi est transmise aux autres, jusqu’à nous, et jusqu’à la fin du monde. La Tradition est donc l’histoire de l’Esprit qui agit dans l’histoire de l’Église par la médiation des Apôtres et de leurs successeurs, dans une continuité fidèle avec l’expérience des origines. C’est ce que disait saint Clément de Rome à la fin du Ier siècle : “Les Apôtres”, écrivait-il, “nous ont prêché l’Évangile de la part du Seigneur Jésus-Christ ; Jésus-Christ a été envoyé par Dieu. Le Christ vient donc de Dieu, les Apôtres du Christ. L’un et l’autre ont été envoyés selon l’ordre de Dieu… Nos Apôtres ont connu, par Notre Seigneur Jésus-Christ, qu’il y aurait des disputes autour du nom de l’épiscopat. C’est pourquoi, ayant reçu une parfaite connaissance de l’avenir, ils désignèrent les ministres déjà mentionnés et, par la suite, établirent une règle selon laquelle, après leur mort, d’autres hommes éprouvés devaient leur succéder dans leur ministère” (Ad Corinthios, 42, 44 : PG 1, 292, 296). Cette chaîne du service a continué jusqu’à aujourd’hui ; elle continuera jusqu’à la fin du monde. En effet, le mandat que Jésus a confié aux Apôtres a été transmis par eux à leurs successeurs. En allant au-delà de l’expérience du contact personnel avec le Christ, unique et non répétable, les Apôtres ont transmis à leurs successeurs le mandat solennel reçu du Maître d’aller dans le monde. “Apôtre” vient précisément du mot grec apostéllein, qui signifie “envoyer”. Le mandat apostolique — comme le montre le texte de Matthieu (Mt 28, 19s) — implique un service pastoral (“allez donc, de toutes les nations faites des disciples”), liturgique (“baptisez-les”) et prophétique (“enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit”), garanti par la proximité du Seigneur, jusqu’à la fin des temps (“et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde”). Ainsi, même si c’est différemment des Apôtres, nous avons aussi une expérience vraie et personnelle de la présence du Seigneur ressuscité. Par conséquent, à travers le ministère apostolique, c’est le Christ lui-même qui atteint ceux qui sont appelés à la foi. La distance des siècles est surmontée, et le Ressuscité se rend présent pour nous, dans l’Église et dans le monde d’aujourd’hui. C’est notre grande joie. Dans le fleuve vivant de la Tradition, le Christ n’est pas à 2 000 ans de nous, mais il est réellement présent parmi nous et nous donne la Vérité, il nous donne la lumière qui nous fait vivre et trouver le chemin de l’avenir. »
Je crois qu’un vrai catholique — malgré ses limites et ses échecs — ne peut que se réjouir lorsque l’Église défend son dépôt de foi avec courage, sans faire de compromis avec un monde qui s’égare. Des papes comme Jules ont choisi la voie la plus difficile, parce qu’ils comprenaient à quel point il était dangereux de céder aux erreurs graves. Ils savaient que l’erreur n’a pas de droits. Car un pape — tous les papes — doit toujours écouter le commandement de Notre Seigneur Jésus-Christ, que l’on trouve dans l’Évangile selon saint Jean :
« Pais mes brebis. »

Le collège Notre Dame de l’Aurore a besoin de votre soutien

Reçu d’un lecteur :

Chers lecteurs,

Nous savons combien l’enjeu éducatif pour nos jeunes est grand et le chantier est vaste.

Le collège Notre Dame de l’Aurore a besoin de votre soutien. Proche de Toulouse, indépendant et résolument ancré dans la campagne lauragaise, il a déjà formé 245 jeunes depuis sa fondation en 2018.

Cela n’aurait pas pu se faire sans la générosité des anges gardiens que vous êtes.

Ancré dans l’Espérance, le collège vous remercie pour votre don de carême qui lui permettra de poursuivre sereinement sa mission jusqu’à la rentrée prochaine.

Ensemble, construisons l’avenir !

J-1 avant le 50è anniversaire des Guerres du Liban : deux guerriers… racontent

Par Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince

Le 13 avril 1975 commençaient les Guerres du Liban. Pourtant, elles n’auraient jamais dû débuter. Effectivement, en 1972, Soleimane Frangié, le Président, tente de désarmer les camps palestiniens. Le grand nettoyage a lieu. Mais, avant qu’il ne soit total, les pays arabes lui donnent l’ordre de retirer l’armée des deux derniers camps qui restent à pacifier. 3 ans plus tard, démarre la première des guerres du Liban : celle des Palestiniens de Yasser Arafat. Fouad Abou Nader et Tony Fata s’engagent encore plus pour défendre et sauver le Liban. 50 ans plus tard, ils racontent… Suite de notre trilogie : Il y a 50 ans, les Guerres du Liban.

Fouad Abou Nader et Tony Fata sont des fidèles. Fidèles de leur foi chrétienne, de leurs engagements et de leur pays si convoité. Ils portent, encore, sur eux des traces indélébiles : celles qui ont marqué leur chair, leur esprit et leur volonté. Ce sont des hommes entiers, racés. Ils n’ont jamais renoncé à sauver et servir leur pays. Les attentats, les complots, les guerres, les influences et les trahisons… ils connaissent. En 50 ans, ils ont relevé tous les défis et ont failli mourir plus de 100 fois.

Aujourd’hui, après avoir combattu pendant des années, ils ont tourné, définitivement, les pages ensanglantées des guerres de 1975, en oeuvrant pour la paix, la réconciliation et la renaissance de leur Etat souverain et indépendant.

Les deux hommes ont presque le même âge : Fouad est né en 1956, Tony en 1957. Le premier est un montagnard, originaire de Baskinta. Il est un premier de cordée. Le second, également, même s’il est né à Tripoli. Sa famille est originaire d’un petit village du Mont-Liban proche de Bikfaya : Beit Chabab.

En 1975, les deux hommes ne se connaissent pas encore. Ils sont étudiants lorsque la guerre éclate.

A 14 ans, ils s’engagent !

Ils n’ont pas attendu le « jour noir » du 13 avril 1975 pour servir leur pays, comme le raconte Fouad.

« Oui, je me suis engagé à 14 ans au sein du parti Kataëb. Mes parents ne le savaient pas. Ils l’ont su 4 ans plus tard, vers l’âge de 18 ans, lorsque la guerre a commencé. Je n’étais pas seul. Des milliers de jeunes s’engageaient. Il y avait un dynamisme, un élan, une ferveur incroyable, dans ce parti politique qui s’occupait de la jeunesse. J’avais envie de défendre l’identité libanaise menacée par l’afflux massif de Palestiniens, dont les chefs voulaient faire du Liban leur nouvelle Palestine. »

C’est le temps de l’effervescence au Liban, où les mots patriotisme et souveraineté du pays s’écrivent en lettres d’or.

Tony, lui aussi, se souvient : « Déjà, en 1969, ils ont bombardé l’aéroport de Beyrouth. » Pour Tony, c’est le bombardement de trop.

« Je me suis, alors, engagé, comme beaucoup de mes concitoyens chrétiens au Kataëb, le parti fondé par Pierre Gemayel. »

Pour bien comprendre leur engagement, il faut reculer un peu dans le temps. Et remonter au mandat français de 1920 à 1943 qui prépare le Liban à devenir indépendant. Ce qui sera effectif le 22 novembre 1943. 7 ans auparavant, en 1936, Pierre Gemayel et des proches ont fondé le parti.

Cette indépendance, les Libanais ne le savent pas encore, sera remise en question trente ans plus tard. Et, la création de l’Etat d’Israël en 1948, n’y est pas étrangère. Le nouvel Etat entre en guerre, dès le lendemain de son indépendance, pour chasser les Palestiniens de leurs terres ancestrales. Chassés « comme des chiens », ils trouvent refuge au Liban, en Jordanie et en Egypte, surtout. Puis, la guerre des Six Jours, de 1967, menée par Israël contre l’Egypte, la Jordanie et la Syrie, suivie de la guerre en Jordanie où les Palestiniens ont essayé de renverser le pouvoir royal (lors du septembre noir de 1970), inondent le Liban de nouveaux réfugiés palestiniens. Ces derniers avaient, dès lors, trois objectifs : vivre, faire du Liban leur base-arrière, et reconquérir leur terre.

« Je ne pensais pas que la guerre allait venir »

C’est ce que déclare Tony, en 2025 :

« Je ne pensais pas que la guerre allait venir. Nous étions des enfants. Nous ne pensions pas à la guerre. Nous nous entraînions au cas-où. Notre armée légale et notre souveraineté étaient bien présentes. Mais, elles se sont révélées trop fragiles, impuissantes. Comme si, en plus, certains pays arabes avaient voulu nous affaiblir, jusqu’au point de non-retour. Jusqu’à notre chute et à notre disparition totale. Je me souviens que tous les après-midis, après l’école (NDLR : qui se termine à 15h30), je me rendais au parti, dans le quartier Aïn el-Remmaneh ».

Pourtant, comme Fouad, en 1973, Tony participe à une première guerre entre l’armée libanaise et les camps palestiniens. « Nous étions chargés de défendre leurs arrières », raconte-t-il. En 1974, au Liban, les jeunes, comme Tony, sont près de 15 000 à s’engager.

Et, Fouad ?

Fouad pressent que la guerre va venir :

« Au Liban, entre l’armée nationale et les fedayins de Yasser Arafat, les clashs se sont multipliés depuis 1970, après les accords secrets du Caire de 1969. Tony a raison, 1973 est comme un premier tocsin qui sonne fort pour le Liban. »

Face à une armée libanaise composée de 10 000 militaires, les fedayins de Yasser Arafat sont 3 à 4 fois plus nombreux. C’est pour cela que l’armée reçoit le renfort des milices chrétiennes.

Premier fait d’armes

Fouad fait partie de la milice des étudiants. Certains sont très jeunes et n’ont pas 18 ans. Avec eux, il est prêt à monter au front. Il est tellement prêt qu’il sait manier la kalachnikov et qu’il a, déjà, son premier fait d’armes.

« A l’été 1974, le 30 juillet, il y a un conflit entre le camp palestinien de Tall Zaatar et nous. Je fais, alors, partie de la milice BJ, les Bejins. C’est l’élite de la milice des étudiants. Quelques mois plus tard, en mars 1975, je me retrouve face à Yasser Arafat, car je me suis fait arrêter par sa propre milice, à Beyrouth. Je me souviens qu’il a appelé le Premier ministre de l’époque, et lui a dit : “ Je t’envoie 3 petits chrétiens.” Et puis, il nous a dit : “ Vous les chrétiens, vous allez apprendre ce que c’est que vivre sous la tente…” »

Le jeune homme, les yeux bandés, a eu la première peur de sa vie. Vivre à la dure ? Il s’y est préparé.

Tony, de son côté, a remarqué une chose : « la multiplication et la position des camps palestiniens a été clef dans le déclenchement de la guerre, car ils entouraient Beyrouth, tel un verrou ». Oui, les camps de Sabra et Chatila, de Dbaych, de Tal el-Zaatar, de Jisr el-Bacha et de la Quarantaine (liste non exhaustive), forment une sorte de ceinture autour de Beyrouth qui s’est urbanisée de façon galopante.

Le 13 avril 1975

Au cours de ces guerres, Fouad, leader dans l’âme, va devenir le chef des Forces Libanaises.

« Les guerres ont commencé le 13 avril 1975. J’ai dit à mes parents : “Je descends combattre.” Les Palestiniens ont tiré le matin sur une église en pleine cérémonie d’inauguration où se trouvait Pierre Gemayel. Puis, un bus palestinien, dans l’après-midi, qui passe dans la rue, est pris en représailles. C’est le début de la guerre. »

Ah, terrible 13 avril 1975 ! Il rappelle un autre 13 avril : celui de 1919 où les colons britanniques massacrent des manifestants indiens… Ce dimanche 13 avril 1975, Tony, lui, est aux premières loges. Il assiste à la tragédie du haut de son balcon, sans pouvoir rien faire ; et, entend les coups de feu avant d’arriver sur le terrain.

« Oui, la guerre est devenue inévitable ce 13 avril 1975. Dans l’après-midi, après l’attentat avorté contre Pierre Gemayel, un bus palestinien, passant par Ain el-Remmaneh et se dirigeant vers le camp palestinien de Tal Al-Zaatar, est sous le feu des miliciens de Kataëb… »

Tony s’en souvient comme s’il revivait la scène. L’adolescent est aux avant-postes.

« J’ai pris les armes, et je me suis rendu à l’église en courant. Je suis arrivé trop tard. Les Palestiniens voulaient assassiner Pierre Gemayel. Ils l’ont loupé. Et, il y a ce bus… Ce jour-là, je fêtais mes 18 ans ! »

Trois jours plus tard, le nombre de morts a été multiplié par 15. Le conflit va durer 15 ans. On évoque même le terme de « guerres sans fin ». Entre 1975 et 1990, 150 000 à 250 000 victimes vont mourir, sans compter les blessés, les disparus et les exilés.

La paix ?

Dans la Bible, dans le Livre d’Isaïe, au chapitre 40, verset 16, il écrit : « Le Liban ne pourrait suffire au feu, ni ses animaux, suffire à l’holocauste. » Le Liban, où ruisselle l’eau, le lait, le miel, les neiges éternelles et le vin de Dionysos, recherche inlassablement la Paix !

Le 11 mai 1997, plus d’un million de Libanais, chrétiens et musulmans, accueillaient dans la ferveur et dans la joie le pape Jean-Paul II qui lançait son appel en faveur de la paix, de la réconciliation et de la souveraineté du Liban.

Les 12 et 13 août 1982, c’était mère Teresa qui s’était rendue au Liban, à Jounieh exactement, sous les bombes !

Quant à Fouad et Tony, ils se retrouvent ce jour avec 5000 personnes, et d’autres leaders comme le Président actuel du parti Kataëb, Samy Gemayel. Il est le petit fils de Pierre Gemayel, le fils d’Amine Gemayel, Président de la République de 1982 à 1988, neveu de Bachir Gemayel, le Président de la République, assassiné le 13 septembre 1982, avant son investiture officielle.

Ce samedi 12 avril 2025, ils commémorent le « dimanche noir » 13 avril 1975.

De notre envoyé spécial Antoine Bordier, consultant et journaliste indépendant. Auteur de la trilogie Arthur, le petit prince (d’Arménie, du Liban, d’Egypte).

URGENT : pour le collège SFJF à Lyon – Aidez-nous à rénover notre toit

AIDEZ-NOUS A RENOVER LE TOIT du collège Saints François et Jacinthe de Fatima à Lyon.

En effet, suite à des fuites récurrentes, il nous faut entreprendre les travaux dès cet été et nous cherchons urgemment 65 000€ pour financer le projet.

Vous pouvez le faire dès maintenant sur le lien suivant: https://www.helloasso.com/associations/association-cours-prive-francois-de-fatima/formulaires/1

Nous comptons sur chaque bonne âme. Même les petits dons sont les bienvenus.

In Christo Rege per Mariam

Benoist DEBAY

Président du collège SFJF

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Un homme se filme en train de détruire une statue de la vierge Marie

Dans la Nièvre, un homme en véhicule s’est arrêté à hauteur d’un calvaire, l’homme s’est approché de la croix où se situait une statue de vierge, a saisi la statue, pour la jeter au sol plus loin.

Un voisin l’a alors interpellé par la fenêtre et la personne a pris la fuite en voiture. Cette personne semblait se filmer.

Une plainte a été déposée par la commune.

Les Pénitents noirs de Toulon : la sanctification des laïcs

Alors que nous nous apprêtons à entrer dans la Semaine Sainte et à suivre Notre Seigneur dans Sa Passion, la Fraternité Saint-Ephrem vous propose une interview d’Alain Vignal, recteur des Pénitents Noirs de Toulon.

En effet, les confréries de pénitents, comme la Fraternité Saint-Ephrem, ont pour but de se sanctifier au quotidien tout en gardant l’état laïc. La fraternité y est vécue pleinement, et la sanctification passe par l’amitié.

Cette interview répond à certaines questions que l’on peut se poser en voyant les pénitents dans le chœur de nos églises méridionales comme lors des processions. Mais elle nous permet aussi d’aller plus loin, par exemple en interrogeant la pratique biritualiste des Pénitents Noirs de Toulon, à une époque où les querelles liturgiques sont monnaie courante. Ou encore, de nous émerveiller de la complémentarité des états de vie au sein de la confrérie pénitente, alors que les interrogations sur le rôle et la place des laïcs dans l’Église sont plus que jamais d’actualité.

L’interview d’Alain Vignal par les pénitents sera aussi, on l’espère, une vitrine pour les jeunes catholiques qui souhaitent découvrir les confréries de pénitents. Et peut-être, qui sait, suscitera-t-elle des vocations pénitentes dans la ville de Toulon… ou ailleurs en France !

https://www.youtube.com/watch?v=6JCDbt-MPts

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“Le parti de l’étranger, c’est un parti qui appelle au populicide français”

43ème pèlerinage de Chartres : 3 anniversaires et une Année Sainte pour qu’Il règne

Communiqué de Notre-Dame de Chrétienté :

Comme chaque année, Notre-Dame de Chrétienté ouvrira en la fête des Rameaux les inscriptions à son 43ème Pèlerinage de Pentecôte. Pour répondre à l’affluence croissante de ces dernières années, l’association a mis en place de nouveaux lieux de bivouac et restructuré la colonne pour optimiser les parcours, les flux et la sécurité des pèlerins marcheurs et des bénévoles de l’organisation.

Cette année, le pèlerinage aura pour thème Pour qu’Il règne sur la terre comme au ciel à l’occasion du centenaire de l’encyclique du pape Pie XI sur la Royauté universelle de Jésus-Christ. En 1925, le Saint Père a institué la célébration liturgique de la fête du Christ-Roi et proposé la Paix du Christ par le Règne du Christ. Dans notre société marquée par le triomphe de l’individualisme sur le respect de la loi naturelle et pétrie d’une interprétation réductrice de la laïcité, il est nécessaire et salutaire d’approfondir le magistère qui engage chaque fidèle à s’investir au quotidien pour que notre vie terrestre devienne « l’image et le commencement et le corps et l’essai de la cité de Dieu » (Charles Péguy). Loin de tout engagement partisan, Notre-Dame de Chrétienté invite ses pèlerins à méditer sur leur pèlerinage de la terre vers le ciel porté par les principes et les vertus de la chrétienté. Qu’ils trouvent pendant trois jours les grâces pour faire rayonner la souveraineté du Christ dans leur vie personnelle, familiale, professionnelle et associative.

Unis par le Credo institué par le Concile de Nicée dont nous fêtons le 17 ème centenaire, les pèlerins passeront en cette année jubilaire la Porte Sainte de la Cathédrale de Chartres qui célèbre son millénaire. Puis, au début de la messe, ils s’uniront à la prière de consécration de Notre-Dame de Chrétienté au Sacré Coeur de Jésus qui sera prononcée en ce 350 ème anniversaire des apparitions de Paray-le-Monial.

Notre-Dame de Chrétienté remercie tout particulièrement

  • Mgr Chauvet, représentant de Mgr Ulrich, du mot d’accueil qu’il adressera aux pèlerins au début de la Messe d’envoi le samedi 7 juin 2025 à St Sulpice,
  • Mgr Schneider de venir du Kazakhstan pour célébrer la messe du dimanche de Pentecôte,
  • Mgr Christory de son accueil pour la célébration de la Messe de clôture le lundi 9 juin dans la Cathédrale de Chartres et de l’homélie qu’il donnera aux pèlerins.

Nous remercions aussi M. le Maire de Chartres pour tous les moyens déployés afin que sa ville, dont le nombre d’habitants est démultiplié le temps d’une journée, accueille notre ferveur dans la paix.

Que tous soient assurés des prières des pèlerins marchant vers Chartres et des pèlerins anges gardiens qui prient chez eux à leurs intentions.

L’Ordre des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens… refusent une clause de conscience sur l’euthanasie

Les pharmaciens n’ont déjà pas le droit de refuser de vendre la pilule abortive.

Cette fois l’Ordre des pharmaciens s’oppose au “Serment de Galien” (serment ou “jurande” des Apothicaires), l’équivalent du serment d’Hippocrate. Ce serment impose :

“de ne donner jamais à boire aucune sorte de poison à personne et ne conseiller jamais à aucun d’en donner, non pas même à ses plus grands ennemis.”

En  juin dernier, le Professeur Gilles Aulagner, président des Entretiens de Galien et président honoraire de l’Académie nationale de Pharmacie, s’est opposé à la loi sur l’euthanasie, en invoquant le Serment de Galien, la jurande des Apothicaires.

La proposition de loi sur la fin de vie, aujourd’hui scindée en deux textes (l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur la fin de vie) a fait son retour cette semaine à l’Assemblée nationale. La question de la clause de conscience a de nouveau été mise sur la table par certains pharmaciens, notamment hospitaliers. Un point sur lequel les syndicats de la profession et le Conseil national de l’Ordre ont tranché.

Un pharmacien pourra-t-il faire valoir sa clause de conscience s’il ne souhaite pas être impliqué dans la préparation ou la délivrance du médicament ou de la substance létale, qui sera administré à un patient pouvant bénéficier d’une aide active à mourir, dans les conditions qui seront prévues par la future loi ?

Auditionné en mars par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a abordé cette problématique le 11 avril lors d’un point hebdomadaire, rappelant premièrement que son syndicat avait pris position en faveur du texte.

« Les pharmaciens se sont engagés à délivrer le produit. Pour l’instant, ce dernier n’est pas qualifié. On ne sait pas si cela sera une substance létale ou un médicament. On ne connaît pas encore son statut, préparation hospitalière ou substance produite industriellement. Tout cela, c’est le texte de loi qui le déterminera. Le monopole des pharmaciens et le fait que cette substance sera donnée à un autre professionnel font que nous ne solliciterons pas de clause de conscience sur ce sujet. L’ensemble du réseau sera donc engagé, notre monopole et notre éthique professionnelle l’exigent. Cette position, c’est celle du Conseil national de l’Ordre et des deux syndicats professionnels ».

Lors de son audition devant les députés de la commission spéciale le 22 avril 2024, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), s’était déjà montrée ferme sur le sujet :

« Le pharmacien se doit de respecter la volonté exprimée par le patient et ne peut être un frein ou un obstacle à la volonté du patient et à la bonne exécution de la loi. Chaque pharmacien peut avoir une opinion personnelle, une conscience sur cette question, fondée sur des motifs d’ordre philosophique, moral, religieux ou autre (…) mais en entrant dans la profession, le pharmacien accepte et intègre la dimension collective de sa fonction et en assume les responsabilités et les conséquences. La dimension collective prime pour l’Ordre ».

Une mortalité infantile en augmentation est le signe d’une société en déclin

Dans les années 1970, le démographe Emmanuel Todd prophétisait la fin de l’URSS en raison de la hausse de la mortalité infantile.

Le taux de mortalité infantile en France continue d’augmenter, avec 2700 enfants de moins d’un an décédés en 2024

  • Le taux de mortalité infantile en France a augmenté, passant de 3,5 pour 1.000 en 2011 à 4,1 pour 1.000 en 2024, ce qui signifie selon l’Insee qu’« un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire ».
  • Plusieurs facteurs expliquent ce taux, notamment le sexe (les garçons étant plus à risque), les naissances multiples, l’âge et la catégorie socioprofessionnelle de la mère, ainsi que le lieu de naissance (DOM vs métropole).
  • Face à cette tendance inquiétante, la ministre de la Santé Catherine Vautrin souhaite « créer un registre national de la mortalité infantile » pour mieux comprendre les causes de cette augmentation.

Et c’est sans parler de l’avortement. Mais, à l’heure des débats sur l’euthanasie, cette hausse indique qu’une société ne peut pas avoir en même temps une politique de mort et une politique de vie.

Depuis 2015, le taux de mortalité infantile en France est supérieur à la moyenne de l’Union européenne : en 2023, il a atteint 3,3 pour mille en moyenne dans l’UE, contre 4 pour mille en France, selon l’Insee. En 2022, la France se classait au 23e rang sur les 27 Etats de l’Union européenne en matière de mortalité infantile, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée en mars.

Pélerinage de Chartres et dynamisme du monde traditionnel

Conférence de Jean de Tauriers donnée en conclusion des 3e Assises de la Tradition organisées par Renaissance Catholique :

L’ouverture des inscriptions au pèlerinage de Chartres débute le dimanche des Rameaux.

Jésus, mythe ou réalité ?

Seigneur, écoute notre prière : Attende Domine (Domenico Bartolucci)

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Le 25 janvier 1959, le pape Jean XXIII prononça ces paroles :
« Vénérables Frères et Très Chers Fils ! Nous proclamons devant vous, certes en tremblant un peu d’émotion, mais en même temps avec une humble résolution, le nom et le projet de la double célébration : d’un Synode diocésain pour la Ville de Rome, et d’un Concile œcuménique pour l’Église universelle. »
C’était l’annonce de ce qui deviendra le Concile Vatican II. Ce jour-là, on fêtait la conversion de saint Paul, et le Pape avait demandé au maître de chapelle, Domenico Bartolucci, un motet au ton pénitentiel. Le Maître lui-même s’en souvient dans une interview accordée à Paolo Mattei en 2010 :
« Mgr Capovilla me transmettait les désirs du pape Roncalli, et je composais des messes, des offertoire et des motets pour les liturgies qu’il présidait. J’écrivais en continu, même pour des occasions particulières : je me souviens du Tu es Petrus pour le couronnement du pape Jean, de l’Attende Domine, lorsque, en 1959, le même Pontife annonça la convocation du Concile, et de la Missa pro defunctis pour les funérailles tant de Pie XII que de Jean XXIII. »
C’est ainsi qu’à cette occasion, le Maître composa Attende Domine, pour soprano soliste et chœur à cinq voix a cappella. L’un des plus beaux motets du célèbre compositeur, basé sur la mélodie du chant grégorien. Le chant Attende Domine est l’un des plus populaires du répertoire grégorien, aussi grâce aux nombreuses versions en langues vernaculaires apparues ces dernières décennies. Son origine semble remonter au Xe siècle, dans le répertoire mozarabe de la péninsule ibérique, même si sa forme actuelle pourrait avoir été fixée au XIXe siècle en France. Le chant exprime la reconnaissance de notre état de pécheurs mais aussi la grande miséricorde de Dieu. Dans une traduction non littérale mais fidèle, on lit :
« Vers toi, Seigneur, qui nous as rachetés,nous élevons nos yeux en pleurant ;écoute, ô Christ, notre humble plainte.Fils de Dieu, chef de l’Église,tu es le chemin, tu es la porte du ciel ;avec ton sang, purifie nos cœurs.Tu es grandeur, amour absolu ;nous sommes poussière que tu as façonnée :recrée en nous ton image.Nous confessons notre infidélité,mais notre cœur s’ouvre sincèrement à toi ;toi, Rédempteur, regarde-le et pardonne.Tu t’es revêtu de notre péché,tu t’es offert comme Agneau pur :tu nous as rachetés, ne nous abandonne pas, ô Christ. »
Le texte exprime clairement la filiation de la créature envers le Créateur, la reconnaissance d’une dépendance absolue pour le salut. Le motet de Domenico Bartolucci est un chef-d’œuvre absolu. Il parvient à utiliser le thème grégorien et à le recréer en polyphonie, avec l’usage d’un soprano soliste (qui était un enfant de la Chapelle Sixtine, non une femme) qui, notamment dans la dernière reprise du refrain, confère à l’œuvre une saveur de poésie liturgique inégalable. Cela nous rappelle le grand enseignement de saint Pie X dans son motu proprio de 1903 :
« Le chant grégorien a toujours été considéré comme le modèle suprême de la musique sacrée, et l’on peut établir la règle générale suivante : plus une composition pour l’église s’approche, dans son mouvement, son inspiration et sa saveur, du chant grégorien, plus elle est sacrée et liturgique ; plus elle s’en éloigne, moins elle est digne du temple. Il faut donc largement rétablir l’ancien chant grégorien traditionnel dans les fonctions du culte, avec la conviction ferme que la solennité d’une cérémonie ecclésiastique n’en pâtit en rien lorsqu’elle n’est accompagnée que de ce seul chant. Il faut notamment s’employer à rendre au peuple l’usage du chant grégorien, afin que les fidèles prennent à nouveau une part plus active à l’office ecclésiastique, comme il était d’usage dans l’antiquité. »
Dans cet usage du chant grégorien, le Maître Bartolucci fut insurpassable, dans la lignée des grands maîtres de la Renaissance. Une véritable recréation des mélodies, qui demeurent les mêmes mais deviennent de monodiques, polyphoniques. Le chant dont nous avons parlé est une magnifique méditation sur la relation entre la créature et Dieu, à une époque où l’homme ose parfois s’élever jusqu’à la hauteur de son Créateur et, comme Icare, tombe inévitablement.

Messe interdite pour le pèlerinage Via Lucis à Lyon

Depuis quelques mois, un groupe de laïcs travaillait à l’organisation d’un Pèlerinage régional de Chrétienté en région lyonnaise : Via Lucis, à la manière de ceux organisés en Bretagne ou en Provence. Ce pèlerinage devait partir de Vienne pour rallier Lyon, au mois d’octobre.

Les organisateurs ont rencontré de l’archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay, qui a refusé la célébration de la messe traditionnelle, dans le rite lyonnais (celle du saint curé d’Ars).

Dans une lettre aux bénévoles, les organisateurs annoncent renoncer à l’édition 2025 de ce pèlerinage :

« Quand une société cesse de croire à la vie éternelle, elle commence à trahir les vivants. »

L’équipe d’Academia Christiana a récemment publié un entretien de fond avec Jean-Frédéric Poisson, ancien député, philosophe, président du Parti Chrétien-Démocrate, consacré à un enjeu moral et politique majeur : l’euthanasie.

Thèmes abordés :

  • Quelle différence entre euthanasie, suicide assisté et sédation terminale ?
  • Pourquoi le « libre choix » est-il un piège dans une société déréligiosée ?
  • Les soins palliatifs sont-ils vraiment une alternative crédible ?
  • La légalisation de l’euthanasie est-elle inévitable ?
  • Quelle espérance transmettre dans une civilisation qui ne croit plus en l’au-delà ?

Entre islam et islamisme, une différence de degré et non de nature

De Rémi Brague dans L’Incorrect du mois de janvier :

Vous pouvez commander ou vous abonner à L’Incorrect ici ou le retrouver chaque mois sur Le Club de la Presse.

Où sont passés les 7 milliards d’euros de subventions versés par l’Union européenne ?

Tandis que l’UE traîne le RN en justice pour 4 millions d’euros, 7,4 milliards de fonds de l’UE sont introuvables.

C’est le montant des subventions (4,8 milliards gérés directement ou indirectement par la Commission européenne, et 2,6 milliards distribués par les États membres) versées par l’UE aux ONG entre 2021 et 2023. Un rapport dresse un constat alarmant sur l’opacité autour de l’utilisation de ces fonds.

Après le Qatargate et le scandale des fonds détournés pour influencer le Pacte vert, un rapport de 61 pages de la Cour des comptes européenne, publié le 7 avril, tente de dresser un état des lieux précis des fonds distribués : bénéficiaires mal identifiés, concentration des fonds au profit de quelques-uns, campagnes de sensibilisation floues….

« On veut des soins, pas l’euthanasie ! »

Face à l’offensive pour légaliser l’euthanasie, Alliance VITA lance une campagne nationale « On veut des soins, pas l’euthanasie ! »

La crise du système de santé affecte les Français au quotidien et suscite une inquiétude croissante négligée par les pouvoirs publics. Pourtant les députés vont examiner à partir du 12 mai une proposition de loi visant à légaliser le suicide assisté et l’euthanasie !

Pendant les prochaines semaines, les équipes d’Alliance VITA seront présentes dans près d’une centaine de villes par des actions d’information et de tractage pour :

  • Réclamer une politique publique ambitieuse pour l’égalité d’accès aux soins.
  • Réaffirmer leur opposition à l’euthanasie et au suicide assisté.

Lundi 12 mai, des happenings auront lieu dans une cinquantaine de villes en France pour réclamer des soins et refuser l’euthanasie.

Tous ceux qui souhaitent exprimer leur opposition à la proposition de loi légalisant l’« aide à mourir » sont invités à nous rejoindre dans la ville la plus proche de chez eux.

Au début de l’examen du texte en séance plénière à l’Assemblée nationale, ce happening entend interpeller les passants et les Français par une image forte pour redire : « On veut des soins, pas l’euthanasie ! ».

Le Mouvement politique chrétien européen (ECPM) devient le Parti politique chrétien européen (ECPP)

Le Mouvement politique chrétien européen a officiellement changé de nom pour devenir le Parti politique chrétien européen et a lancé un nouveau site web : ecpp.eu. Ce changement de nom vise à renforcer la position de l’ECPP dans la politique européenne et à souligner son statut officiel de parti politique européen. Ces développements reflètent la croissance et l’impact continus du parti.

Valeriu Ghileţchi, Ancien vice-président du Parlement moldave et président de l’ECPP, explique :

« Comme la plupart des partis politiques, nous avons commencé par être un mouvement. Au cours des vingt dernières années, nous sommes devenus un parti politique à part entière. Notre nouveau nom reflète cette évolution et renforce notre engagement dans la politique européenne d’un point de vue chrétien, fondé sur la dignité humaine et la pensée relationnelle enracinée dans le fait d’être créé à l’image de Dieu. En tant que parti politique chrétien européen, nous aspirons à une Europe qui préserve la justice et la paix, où les gens sont libres et en sécurité, et où les gouvernements sont au service de leurs citoyens ».

Le secrétaire général Maarten van de Fliert, néerlandais, ajoute :

« Le changement de nom ne modifie pas ce que nous sommes, mais il renforcera notre coopération au niveau européen avec les députés européens, les partis membres, les associés et les personnes et organisations partageant les mêmes idées. C’est un pas en avant pour rendre ECPP plus professionnel et plus efficace ».

Le parcours du ECPP a commencé en 2002 lors de la conférence « Pour une Europe chrétienne » à Lakitelek, en Hongrie, où des dirigeants politiques chrétiens ont exploré les possibilités de s’unir pour promouvoir les valeurs chrétiennes en Europe. Cela a conduit à la création d’une plateforme pour les partis et organisations chrétiens, avec l’adoption du document de vision « Valeurs pour l’Europe » en 2003.

Officiellement enregistrée en 2005 sous le nom d’ECPM aux Pays-Bas, l’alliance a obtenu le statut de parti politique européen en 2010. Depuis lors, elle est représentée au Parlement européen. Actuellement, quatre députés européens représentent l’ECPP au niveau européen.

Le Parti politique chrétien européen (PPCE) est le seul parti politique européen à promouvoir explicitement les valeurs chrétiennes en politique. Sa mission est d’élever la voix des chrétiens de toute l’Europe, de leur fournir des outils, des ressources et des contacts afin qu’ils puissent s’engager efficacement et avec succès auprès de leurs gouvernements et de leurs communautés et avoir un impact. Notre parti rassemble des individus, des partis et des organisations partageant les mêmes idées et provenant de toute l’Europe.

Cartographie de l’extrême-gauche

Réalisée par Frontières :

Ainsi donc, des néoféministes aux islamogauchistes, des écologistes radicaux aux anarchistes, des activistes LGBT aux associatifs pro-migrants, des trotskistes aux insoumis, qu’ils soient journalistes, associatifs, influenceurs, élus, militants, intellectuels, universitaires, ou simples nervis ; tous communient dans un antifascisme militant, revendiqué, assumé, et parfois violent.

Tous veulent, chacun à leur manière, « du passé faire table rase », et, en dépit parfois d’antagonismes internes, savent, leçon intéressante, se retrouver côte à côte face à « l’ennemi fasciste ».

Cette cartographie, de près de 500 entités, vise à l’exhaustivité, mais est également interactive. Cela signifie que vous, chers lecteurs de Frontières, pouvez y contribuer si vous détenez une information susceptible de pouvoir l’enrichir.

Parce que l’extrême gauche française à une nette tendance à se radicaliser ces dernières années, flirtant parfois avec « l’action directe », c’est-à-dire la violence pure et simple, il apparait d’utilité publique de la connaître, de comprendre son histoire, son fonctionnement, et surtout, ses acteurs, en profonde mutation depuis environ une dizaine d’années.

Cette cartographie est donc un outil, réalisé en open source, c’est-à-dire en sources ouvertes, car l’extrême gauche a, pour une large partie d’entre elle, pignon sur rue, et ne cache nullement son activisme, parfois d’ailleurs grassement subventionné par un État qu’elle assume de piller pour mieux le subvertir, voir le détruire.

Cet outil, donc, est un contrepoids indispensable au droit à l’information de la société sur ceux qui ne renonceront probablement jamais à vouloir sa perte.

On y trouve notamment le Secours catholique :

17 700 personnes adultes et adolescents seront baptisées en 2025

Plus de 10 300 adultes et plus de 7 400 adolescents seront baptisés cette année, soit une croissance respective de 45% et 33 %, selon des chiffres officiels publiés par la Conférence des évêques de France. C’est 5 000 baptêmes supplémentaires par rapport à 2024 (+ 45%).

L’an dernier, le nombre de catéchumènes avait déjà atteint un record, avec plus de 12 000 baptêmes célébrés à Pâques, dont 7 135 adultes et plus de 5 000 adolescents. Cette progression marquait une hausse de plus de 30 % par rapport à 2023, avec 5 463 adultes.

Treize diocèses enregistrent une progression supérieure à 100 %. À l’inverse, onze petits diocèses connaissent une légère baisse. Les jeunes adultes, et notamment les 18-25 ans, représentent la tranche d’âge la plus dynamique. Ils sont 4 000 à demander le baptême, soit deux fois plus qu’il y a quelques années. Le diocèse de Saint-Denis se distingue avec une progression de 66 % des demandes dans cette catégorie.

Les étudiants représentent 26 % des catéchumènes, contre 17 % il y a cinq ans.

  • 52 % des catéchumènes ont grandi dans une tradition familiale chrétienne, sans avoir été baptisés enfant.
  • 18 % des catéchumènes n’ont reçu aucune éducation religieuse.
  • 550 personnes proviennent d’autres religions, dont 4 % de tradition musulmane, et 1 % d’autres confessions comme les traditions orientales, les Témoins de Jéhovah ou les Mormons.

Yael Braun-Pivet à la remorque de LFI

La présidente de l’Assemblée nationale donne tort à Frontières, dont les journalistes ont été pris à partie par des députés LFI :

Le Rassemblement national annonce que le parti refusera de reprendre les travaux à l’Assemblée nationale après ce communiqué.

Les fidèles catholiques face à l’hérésie

Nous avons interrogé Karen Darantière, traductrice de “Fuyez l’hérésie”, le dernier ouvrage de Mgr Schneider, récemment édité par Renaissance catholique:

  1. Vous avez traduit en français le dernier livre de Mgr Schneider « Fuyez l’hérésie ». Pouvez-vous nous le présenter?

Fuyez l’hérésie, un guide catholique des erreurs anciennes et modernes (Éditions Contretemps, 2025) est un répertoire complet des hérésies dans l’histoire de l’Église. Après nous avoir donné Credo, Compendium de la foi catholique (Éditions Contretemps, 2024), qui répond à un besoin urgent de clarté dans la transmission de la foi catholique, Mgr Schneider nous offre aujourd’hui ce guide facile à consulter pour trouver rapidement une définition concise et claire de toutes les hérésies majeures auxquelles l’Église a été confrontée. Mgr Schneider commence par expliquer le sens du mot hérésie, qui désigne d’abord toute erreur de foi ou de morale. Dans ce cas, on parle d’« hérésie matérielle », qui est nuisible à l’âme, mais qui est moins grave que « l’hérésie formelle », qui est un péché mortel, par lequel on nie obstinément une vérité de foi, ce qui entraîne la perte de la grâce sanctifiante et de toute espérance de salut si l’on meurt dans cet état.

Le plan de l’ouvrage suit un ordre clair et simple. D’emblée, Mgr Schneider explique ce que l’on entend par hérésie, puis il présente un catalogue d’erreurs doctrinales, d’abord suivant l’ordre chronologique, depuis les premiers siècles jusqu’à aujourd’hui, puis suivant un ordre thématique. Ensuite, il présente le remède providentiel pour notre temps : la Sainte Vierge comme Destructrice des Hérésies. Enfin, en annexe, le lecteur trouvera des documents du Magistère visant à lutter contre les hérésies, tels que le Syllabus des erreurs de Pie IX, celui contre les modernistes de saint Pie X, ainsi qu’une Déclaration des Vérités que Mgr Schneider a lui-même publiée avec le Cardinal Burke et quelques autres évêques en 2019.

  1. Un manuel antimoderniste a-t-il encore un sens au XXIe siècle ?

Oui ; un guide catholique contre les hérésies, et spécialement contre une forme de néo-modernisme qui s’est infiltrée dans l’Église, est tout à fait opportun aujourd’hui.  Comme le dit Mgr Schneider : « De nos jours, L’Église traverse une crise où toute personne intellectuellement honnête peut reconnaître une anarchie doctrinale, morale et liturgique presque totale : situation que l’on peut qualifier de réservoir d’hérésies, de contradictions, de sophismes et d’acrobaties mentales… Le modernisme philosophique et théologique, que le pape Pie X a condamné il y a plus de cent ans, a réalisé toutes ses conséquences dévastatrices dans la vie de l’Église de notre temps. De plus, même les hautes autorités ecclésiastiques de notre époque propagent ce modernisme par diverses déclarations et actes officiels. Un excellent exemple en est le document Fiducia supplicans, qui autorise la bénédiction des couples adultères et sodomites qui cohabitent dans une union publique et objectivement pécheresse. Et, dans tout cela, des responsables du Saint-Siège essaient de faire croire que, malgré l’expression « bénédiction d’un couple », on ne bénit pas une relation, mais les deux personnes qui constituent ce couple, défiant ainsi la logique, outrageant la raison et trompant toute l’Église et le monde. »[1]

Fuyez l’hérésie est un antidote au modernisme actuel dont les racines sont le modernisme d’hier que saint Pie X, dans l’Encyclique Pascendi, appelait « la synthèse de toutes les hérésies» et qui, comme Mgr Schneider le définit avec clarté et concision, « soutient que le dogme chrétien est historiquement contingent, continuellement évolutif, finalement inexprimable dans des formules rationnelles. » Que ce soit dans le domaine de la foi, de la morale ou de la liturgie, nous sommes confrontés à un effondrement. Pour les modernistes de jadis, la doctrine évolue, chez ceux d’aujourd’hui elle se dissout.

  1. Pourriez-vous nous donner quelques exemples d’hérésies contemporaines?

D’abord, il y a le relativisme, dont les racines sont anciennes, comme l’indique Mgr Schneider : « L’hérésie primordiale de notre époque est le relativisme de type hégélien. Il prétend qu’il ne peut y avoir de vérité qui soit objectivement, toujours et partout vraie en elle-même. La vérité est finalement faite par l’homme et par le développement historique. La vérité est en constante évolution ; il peut par conséquent y avoir une coexistence de la vérité et de son contraire, et la contradiction finit par devenir une nouvelle synthèse. En dernière analyse, une telle attitude mentale est une révolte contre la réalité et contre Dieu Créateur, qui est la Vérité. »[2]

Une autre erreur contemporaine, nous dit Mgr Schneider, consiste d’abord dans un renversement de l’ordre hiérarchique entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, puis dans la perte de l’amour de Dieu : « La forme la plus dangereuse de l’anthropocentrisme apparaît lorsque l’homme se met à la place de Dieu, méprisant la majesté de Dieu et, pour ainsi dire, fait du monde un temple dans lequel lui-même doit être adoré… Une forme déformée d’anthropocentrisme est devenue caractéristique du mouvement moderniste à l’intérieur de l’Église, où l’amour et le culte de Dieu sont réduits à l’amour et au culte de l’homme. Le premier commandement, « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur », est ainsi transformé en deuxième commandement : « Tu aimeras ton prochain », qui devient alors non pas le deuxième, mais l’unique commandement. »[3]

Enfin, un autre exemple est l’hérésie que dénonce Mgr Schneider dans sa Déclaration des vérités où, affirmant la vérité de l’unicité du salut en Jésus-Christ, il dénonce l’erreur contraire : « La religion née de la foi en Jésus-Christ, le Fils incarné de Dieu et le seul Sauveur de l’humanité, est la seule religion positivement voulue par Dieu. Est donc erronée l’opinion affirmant que de même que Dieu veut positivement la diversité des sexes masculin et féminin et la diversité des nations, de même Il voudrait aussi la diversité des religions. »[4]

  1. Dénoncer l’hérésie est la mission du Pape et des évêques. Quel rôle les fidèles laïcs peuvent-ils jouer dans ce domaine?

Il revient en effet au Pape et aux évêques d’enseigner la foi et d’écarter l’hérésie, et aux fidèles laïcs d’écouter la voix des pasteurs fidèles à la foi catholique, en embrassant la vérité et en fuyant l’erreur. Le rôle que peut jouer le fidèle laïc consiste d’abord à s’instruire soi-même, pour bien connaître les vérités de la foi ainsi que les erreurs qui lui sont contraires, afin de les éviter, et à aider son prochain à faire de même.  C’est justement le but de ce livre de Mgr Schneider, qui s’adresse d’abord aux laïcs. Grâce à ce livre, tous les fidèles seront à même de reconnaître les erreurs doctrinales et ainsi de les éviter, en suivant l’exhortation de saint Ignace d’Antioche, qui dit : « Fuyez ces hérésies impies, car elles sont des inventions du diable ».

Ensuite, le fidèle laïc devrait cultiver une grande dévotion mariale, en invoquant spécialement Notre Dame comme « Destructrice des Hérésies », comme le fait Mgr Schneider dans Fuyez l’hérésie et dans Credo. En effet, dans ces deux livres, il invoque la Sainte Vierge sous ce titre, comme l’avait fait déjà le Bienheureux Pie IX qui, dans Ineffabilis Deus, proclame: « La bienheureuse Vierge, qui, toute belle et immaculée, a brisé la tête venimeuse du cruel serpent et a apporté le salut au monde, qui… a toujours détruit les hérésies,… fera par son puissant patronage que,… toutes les erreurs vaincues, la sainte Eglise catholique, notre Mère, se fortifie … et qu’il n’y ait qu’un troupeau et qu’un pasteur. »  La dévotion mariale a toujours été la marque des défenseurs de la Foi, depuis saint Irénée, au IIème siècle, honorant Notre Dame comme la Nouvelle Ève tout en réfutant l’hérésie gnostique, jusqu‘à saint Dominique, au XIIème siècle, vainqueur des Albigeois grâce au Saint Rosaire que la Vierge Marie lui a donné, et à saint Maximilien Kolbe, au XXème siècle, combattant la franc-maçonnerie par la médiation de l’Immaculée. Et aujourd’hui, Mgr Schneider, tout en invoquant Notre Dame comme Destructrice des Hérésies, nous offre ce livre, Fuyez l’hérésie, qui est un antidote au modernisme ambiant. Pour cela, les simples fidèles lui sont très reconnaissants.

[1] Extrait d’une interview publiée sur LifeSiteNews le 16 juillet 2024.

[2] Ibid.

[3] Fuyez l’hérésie, Éditions Contretemps, 2025, p. 61.

[4] Fuyez l’hérésie, Éditions Contretemps, 2025, p. 228.

Fuyez l’hérésie: Un guide catholique des erreurs anciennes et modernes

 

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