Des livres pour résister
Le 9 novembre, Terres de mission reçoit Tristan de Carné, directeur des éditions Téqui, l’une des plus vieilles maisons d’édition catholiques. Ce dernier vient présenter un certain nombre d’ouvrages consacrés à l’euthanasie – sujet que l’actualité parlementaire a placé au premier plan –, notamment un récent ouvrage de l’historien Charles Vaugirard sur “La face cachée du lobby de l’euthanasie” (qui exhume des déclarations clairement eugénistes des fondateurs du lobby euthanasique).
Puis Guillaume de Thieulloy présente à son tour quelques ouvrages à découvrir.
Défendre le christianisme… et le laïcisme
Dans L’Incorrect, Rémi Carlu évoque le dernier ouvrage d’Eric Zemmour, La Messe n’est pas dite. Extrait :

Vous pouvez commander ou vous abonner à L’Incorrect ici ou le retrouver chaque mois sur Le Club de la Presse.
Christianophobie à Moissac : la communauté « Marie Mère de l’Église » demande qu’on respecte sa vie de prière
Communiqué de la Communauté Marie Mère de l’Église à Moissac, suite à l’agression commise par un musulman :
Dimanche 26 octobre, vers 9h15 du matin, un homme est entré dans l’abbatiale de Moissac s’avançant vers l’autel et le retable. Une sœur de notre communauté qui préparait la messe s’est alors interposée, lui demandant de sortir du chœur et de quitter l’espace sacré.
L’homme a ensuite formulé des menaces inintelligibles et poussé des cris. Menaçant la sœur de son poing, celle-ci l’a repoussé de ses deux bras. L’homme a ensuite quitté l’église, toujours en criant. Une vidéo de ce regrettable évènement a été publiée sans que nous soyons consultées.
Dès le lendemain, la sœur a porté plainte. Celle-ci a été classée par le Procureur.
Près de dix jours après l’évènement, alors que la vidéo fait le tour des réseaux sociaux laissant présager le pire, nous tenons à dire que notre sœur est en parfaite santé.
La communauté « Marie Mère de l’Église » remercie tous ceux qui lui ont manifesté son soutien et sa prière à cette occasion. Elle fait confiance aux forces de l’ordre pour assurer la protection
des croyants, dans et autour des lieux de culte. Elle demande qu’on respecte sa sérénité et sa vie de prière et ne communiquera pas davantage. Elle prie pour l’homme à l’origine de cet incident qui, selon nos informations, a été interné.
L’abbatiale reste ouverte pour ceux qui veulent y prier et s’y recueillir.
Léon XIV convoque un consistoire extraordinaire: un nouveau souffle d’unité pour l’Église
Le canon 353 du Code de droit canonique établit que les cardinaux
« offrent une assistance principale, de manière collégiale, au Pasteur suprême de l’Église en consistoires , qui peuvent être ordinaires ou extraordinaires ».
Les consistoires ordinaires traitent de questions récurrentes ou solennelles ; les consistoires extraordinaires, quant à eux, sont convoqués pour discuter de « questions particulièrement graves » ou de « besoins particuliers de l’Église ». C’est précisément ce dernier type de consistoire qui caractérise la convocation que le pape Léon XIV entend tenir au début de l’année prochaine. Dans une communication confidentielle adressée le 6 novembre par le Secrétariat d’État aux membres du Sacré Collège, il est indiqué que « le Saint-Père Léon XIV entend convoquer un consistoire extraordinaire les 7 et 8 janvier 2026 ». La note précise simplement que le doyen du Collège des cardinaux communiquera en temps voulu les détails officiels. Rien n’a encore été révélé quant au thème de la réunion, mais cette annonce suffit à susciter attente et interrogations. Après des années où la gouvernance de l’Église s’est exercée par des cercles restreints et des instances parallèles – comme le Conseil des Neuf Cardinaux institué par le pape François et surnommé au Vatican « le Conseil du Roi » –, Léon XIV semble désormais déterminé à redonner au Collège des Cardinaux son rôle originel : conseiller le pape de manière collégiale et universelle. Le 21 avril 2025, le Conseil a été dissous et les théologiennes invitées à s’exprimer sur l’ordination des femmes et autres sujets mineurs sont rentrées chez elles. Avant François, Benoît XVI préférait remplacer ces instances par des réunions informelles à la veille de la création de nouveaux cardinaux, tandis que saint Jean-Paul II convoqua six consistoires extraordinaires : trois concernant la réforme de la Curie et les finances du Vatican, et trois consacrés à la doctrine et des thèmes pastoraux de grande portée — de la défense de la vie à la préparation du Jubilé de l’an 2000, et enfin la réflexion sur la mission de l’Église au XXIe siècle à la lumière de l’encyclique Novo Millennio Ineunte (2001). Le premier consistoire extraordinaire du pape François remonte aux 20 et 21 février 2014, lorsque les cardinaux se sont réunis pour discuter de la famille, en préparation des deux synodes de 2014 et 2015. Les 29 et 30 août 2022, malgré la mention d’une « réunion de cardinaux » par le Bureau de presse du Saint-Siège, il s’agissait en réalité d’un consistoire extraordinaire convoqué pour « informer les cardinaux » de la nouvelle constitution apostolique Praedicate Evangelium concernant la réforme de la Curie romaine. À cette occasion, plusieurs cardinaux ont déploré d’avoir été convoqués seulement après la publication du document, un texte qui restructurait l’ensemble de la Curie.
Un signe de méthode, avant même toute question de contenu.
Ce geste de Léon XIV revêt une signification qui dépasse le sujet qui sera abordé. La forme même du consistoire symbolise un retour à la collégialité ecclésiale, après une longue période durant laquelle de nombreux cardinaux ont déploré leur exclusion des processus décisionnels. Ce n’est pas un hasard si, lors des congrégations générales précédant le conclave, plusieurs cardinaux avaient exprimé le désir d’un pape capable d’écouter et d’ associer l’ensemble du cardinalat. Léon XIV semble déterminé à répondre à cette attente, en choisissant de convoquer tous les cardinaux, et non seulement un petit groupe de conseillers de confiance ou de « théologiens ». Dans l’attente du thème, on a le sentiment que ce consistoire extraordinaire pourrait marquer un tournant, non pas tant par ce qui sera dit, mais par ce qu’il représente. Une Église qui retrouve le droit de délibérer ensemble, en présence de son Pasteur, est déjà une Église qui respire à nouveau pleinement.
Bienvenue en Absurdie
Editorial de Richard de Seze dans Politique Magazine :
J’aurais aimé commencer cet éditorial par une statistique d’élite, un de ces chiffres sérieux qui posent un homme et assoient la discussion sur des bases solides : nombres d’immigrés de troisième génération au chômage ou montant exact des intérêts de la dette, par exemple.
Mais ces chiffres changent tout le temps, rien n’est plus fluide et fugace que la statistique politique, il faut traquer ce gibier au fin fond des pages des rapports parlementaires – qui précisent tous à quel point les chiffres sont sujets à caution puisque les administrations ne les ont donnés qu’à contre-cœur, après des mois de silences revêches et de rappels à l’ordre étonnés et douloureux de la part des représentants de la nation, très étonnés que les fonctionnaires ne leur obéissent pas et se comportent avec eux comme envers leurs concitoyens. Enfin, bref, en guise de solide et de certain, je ne vois pour bien commencer cet éditorial que les toilettes embarquées sur les embarcations d’ostréiculteurs de moins de douze mètres.
Il était certain qu’elles étaient devenues obligatoires par décret, par arrêté gouvernemental, par un de ces textes officiels garantissant au peuple qu’il est gouverné par des gens qui connaissent ses désirs secrets et les voies sûres du bien commun. Il était certain que les ostréiculteurs devaient embarquer des chiottes (le texte officiel précise « water-closet » mais c’est laid) sur leurs barcasses, et bien distinguer celles réservées aux hommes – ou en tout cas s’identifiant tels – et celles réservées aux femmes, pourvu qu’elles assument leur genre. Prudent, le législateur ne disait rien des chiottes neutres car, comme moi, il avait vainement cherché un chiffre certain lui indiquant quelle part exacte de la population des ostréiculteurs ne s’identifiait ni homme, ni femme. Prenant le double parti d’invisibiliser les ostréiculteurs transgenres et non-binaires et de virtualiser leurs latrines, le législateur pouvait à bon droit réclamer la reconnaissance des pêcheurs d’huîtres enfin pourvus de sanitaires règlementaires, ressort secret du bonheur républicain. Ne boudons pas notre plaisir et citons l’annexe II, division 215 : habitabilité, chapitres 1er, article 215.1, point 4 qui autorise des dérogations à l’installation de ces doubles cagoinces non mixtes « dans le cas des navires où il y a lieu de tenir compte […] des intérêts des gens de la mer ayant des pratiques religieuses ou sociales différentes et distinctes » : m’est avis qu’on parle des mahométans, nombreux chez les ostréiculteurs d’Arcachon (là aussi, les statistiques officielles font défaut). Ce souci des « pratiques religieuses ou sociales différentes et distinctes » aurait dû animer le législateur européen qui s’étonnait naguère que les Martiniquais ne fumassent pas leur poisson au bois de hêtre, contrairement à la législation en vigueur. Le fait qu’il faille importer du hêtre en Martinique est un point que les experts examinent.
Quand on part en mer, on fait pipi avant
Il est non moins certain que l’arrêté de la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche, gravé dans le marbre du Journal officiel électronique authentifié n° 0192, a été assoupli, en attendant d’être modifié. Les dérogations vont devenir la règle (un peu comme pour les prestations sociales à destination des étrangers). Reste une vraie question : a-t-on besoin de toilettes pour faire pipi ? L’ADEME ne s’est pas prononcé définitivement sur la question, ni le Conseil économique, social et environnemental, mais Jana Rose, ostréicultrice sur l’île de Ré, affirme que « Quand on part en mer, c’est pour quelques heures. On fait pipi avant. Et si on a besoin, nous aussi, on peut faire pipi dans la mer, on fait ça à l’ancienne » (20 minutes). Oui, un journaliste a posé cette question, pour aller au fond des choses et les établir avec certitude.
Voilà donc l’état des choses certaines en France, fin octobre 2025 : on peut faire pipi dans la mer depuis une barge ostréicole sans être hors-la-loi. Pour le reste, le budget, la dette, l’immigration, la sécurité, la guerre contre la Russie, on verra plus tard, l’important n’est pas là. L’important est que la ministre de la transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature, le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, la ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, le ministre des transports et le ministre de la ville et du logement, se soient mis d’accord, par arrêté en date du 16 octobre 2025, pour qu’il y ait désormais un référent laïcité commun pour l’Établissement public du Marais poitevin (EPMP), le Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire (GPM Nantes) et l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), entre autres établissements. Qu’on ne vienne pas nous dire que la France est à l’arrêt.
Marie co-rédemptrice : le débat n’est pas clos
Analyse d’Aymeric Pourbaix dans France catholique :
En réalité, la réflexion n’est pas nouvelle. Le terme de « co-rédemption » de Marie apparaît au Moyen Âge, dans le prolongement de saint Bernard, et fait – déjà – l’objet de discussions âpres entre franciscains, très favorables, et dominicains, plus réservés. Il en va de même d’ailleurs pour le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, défini des siècles plus tard, en 1854, après un développement laborieux… Le débat sur la co-rédemption, lui, rebondit à la veille de Vatican II, entre ceux qui sont accusés de « mariolâtrie » et de vouloir diviniser la Sainte Vierge, et ceux qui se voient reprocher de « protestantiser » l’Église en mettant Marie sous le boisseau. Le concile choisit de ne pas choisir, en n’évoquant pas la notion.
Le débat est-il clos ?
Dernier développement en date, cette note, qui n’est ni un décret, ni un motu proprio, et encore moins une encyclique, affirme que « l’utilisation du titre de co-rédemptrice pour définir la coopération de Marie est toujours inopportune ». C’est donc tirer le texte de manière abusive et déséquilibrée que de considérer, comme l’ont fait certains médias, qu’il met fin au débat. Si, « compte tenu de la nécessité d’expliquer le rôle subordonné de Marie au Christ dans l’œuvre de la Rédemption » (note MPF n° 22), le temps n’est peut-être pas venu, ou l’étude du sujet pas assez approfondie – ce que veut dire précisément le terme « inopportun » –, la question de Marie co-rédemptrice n’est en tout cas pas tranchée définitivement. De la même façon que le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI et Préfet de la même congrégation, avait considéré, en 1996 et en 2002, que la doctrine n’était « pas mûre », car elle risquait de provoquer « des malentendus ». Notre obéissance à l’Église doit être absolue pour tous les articles de foi. Et toute « question disputée » doit permettre de prendre en compte les contributions diverses, pour une doctrine plus pure.
Ce qui est certain, c’est que Marie n’en garde pas moins une place « unique » – le mot est répété à neuf reprises dans la note – dans le Sacrifice de son Fils. En tant que Mère de Dieu, elle est la « première et la plus grande collaboratrice dans l’œuvre de la Rédemption » (n° 42). Déjà au Ve siècle, saint Augustin utilisait le terme de « coopératrice de la Rédemption ». Et à ce titre, la prière de Marie pour nous a « une efficacité » (n° 38) incomparables.
« L’idéal de l’union la plus intime au Sauveur souffrant »
Question de vocabulaire donc ? Laissons les théologiens contribuer encore à la réflexion. Il reste que la dévotion mariale n’est pas facultative dans la foi catholique, car Marie est un modèle, l’« expression la plus parfaite de [l’] action [du Christ] qui transforme notre humanité » (n° 1). Ainsi, à sa suite, « nous pouvons tous être, d’une certaine manière, des coopérateurs de Dieu » (n° 28). Selon le jésuite Jean Galot, Marie demeure « l’idéal de l’union la plus intime au Sauveur souffrant (…) car elle brûlait du désir d’amener des âmes à son Fils ». Saint Paul lui-même, dans sa Lettre aux Colossiens, résume d’un trait : « Je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église. »
Parce que nous bloquons l’immigration clandestine en Hongrie, nous devons payer chaque jour un million
Révélation hallucinante de Viktor Orban :
« Pour information, en Hongrie, le nombre d’immigrés clandestins est de zéro. Parce que nous avons un système clair comme de l’eau de roche des entrées et des sorties. Si une personne souhaite entrer en Hongrie, elle doit d’abord en faire la demande. Une fois la demande accordée elle peut entrer sur le territoire de la Hongrie. Nul ne peut fouler le sol hongrois sans en avoir l’autorisation des autorités hongroises. Telle est la réglementation, simple et efficace. Quelles sont les conséquences ? Nous sommes sous sanctions financières de l’Union européenne, parce que nous bloquons l’immigration clandestine en Hongrie et dans l’Union européenne aussi. Donc nous devons payer chaque jour un million, en punition du blocage des migrants. Tel est le monde absurde dans lequel nous vivons en ce moment en Europe. »
Donald Trump a exhorté, vendredi 7 novembre 2025, l’Union européenne à «respecter» la Hongrie et son premier ministre Viktor Orbán, qui s’est plaint au côté du président américain des sanctions financières imposées par l’UE sur Budapest pour ses politiques migratoires. pic.twitter.com/HByTuw9Ycm
— Le Figaro (@Le_Figaro) November 8, 2025
Dédicace de l’Archibasilique du Très-Saint-Sauveur, à Rome, plus connue comme la basilique Saint Jean de Latran
Cette fête est célébrée le 9 novembre et a préséance sur le dimanche. Ce sera le cas cette année 2025, comme ce le fut en 1997, 2003, 2008 et 2014 !
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
► Introït: Locus iste
Le texte de l’Introït est tiré du livre de la Genèse dans le récit qui relate la première consécration, non pas encore d’un édifice, mais d’un autel au Seigneur. Jacob fuyant devant la colère de son frère Esaü, auquel il avait ravi le droit d’aînesse, s’arrêta pour dormir en un lieu qu’il appela Béthel (maison de Dieu), et c’est là qu’il eut le fameux songe où il voyait une échelle unissant le ciel et la terre avec les Anges montant et descendant, tandis que Dieu s’adressait à lui en lui promettant son assistance et une postérité innombrable. Il consacra alors au Seigneur la pierre sur laquelle il avait posé la tête pour dormir, en prononçant les paroles que nous chantons aujourd’hui.
Terribilis est locus iste : hic domus Dei est, et porta cæli : et vocabitur aula Dei.
Ce lieu est redoutable : c’est la maison de Dieu et la porte du ciel, et on l’appellera le Temple de Dieu.
Ce qui est déjà une belle définition de ce que seront nos églises.
La mélodie malgré sa sobriété et son peu d’amplitude est grave et solennelle. Elle exprime bien les sentiments de crainte révérencielle et d’adoration qui furent ceux de Jacob, et que nous devons ressentir chaque fois que nous entrons dans une église. Le verset est le début du psaume 83 dans lequel le peuple juif exilé exprimait son désir de revoir le temple de Jérusalem, maison de Dieu :
Quam dilecta tabernacula tua, Domine virtutum ! Concupiscit et deficit anima mea in atria Domini
Que vos demeures sont aimées, Seigneur des armées célestes ; mon âme soupire et languit après vos parvis.
► Graduel : Locus iste
Le texte du Graduel de la dédicace n’est pas tiré de la Sainte Écriture, ce qui est assez exceptionnel pour un Graduel.
Locus iste a Deo factus est, inæstimabile sacramentum, irreprehensibilis est. Deus, cui adstat Angelorum chorus, exaudi preces servorum tuorum.
Ce lieu a été fait par Dieu, c’est un symbole d’un grand prix, il est irréprochable. Ô Dieu, devant qui se tient le chœur des Anges, exaucez les prières de vos serviteurs.
Le mot sacramentum, que nous avons traduit, faute de mieux, par symbole, ne signifie pas sacrement au sens théologique du terme, mais la figure qui représente une réalité sacrée et invisible, la présence de Dieu parmi les hommes. La mélodie de cette première partie bien qu’assez ornée est relativement peu développée pour un Graduel. On n’y trouve pas de grandes vocalises, elle exprime le respect et la vénération pour la sainteté du lieu.
La deuxième partie est très différente ; c’est une prière qui s’élève vers Dieu mais avec confiance et même enthousiasme. Comment ne serait-on pas exaucé en un tel lieu ? L’évocation des chœurs des anges introduit la perspective céleste qui s’impose, puisque ce lieu, comme chantait l’Introït, est la porte du ciel. La mélodie retrouve ici les grandes vocalises habituelles des Graduels, s’élevant à l’aigu d’une façon légère et aérienne pour chanter avec les chœurs célestes.
► Alléluia : Adorabo
L‘Alléluia est la seule pièce de la messe de la dédicace dont le texte est tiré d’un psaume. Il s’agit du psaume 137 qui est un cantique d’action de grâces. C’est pour le remercier de ses bienfaits que le psalmiste s’engage à venir adorer le Seigneur dans son temple.
Adorabo ad templum sanctum tuum: et confitebor nomini tuo.
Je viendrai Vous adorer dans Votre saint temple et je célébrerai Votre nom.
Il faut noter que cette phrase n’est que la deuxième partie du verset du psaume dont le début disait : « Je chanterai en présence des Anges ». Les Anges sont réellement présents, bien qu’invisibles, dans nos églises qui sont vraiment la figure du ciel. S’il est vrai qu’on est plus sûr d’être exaucé lorsqu’on s’adresse à Dieu dans sa demeure, comme le chantait le Graduel, quel meilleur lieu peut-il y avoir pour venir Le remercier,
La mélodie présente un contraste assez net entre l’alléluia et le verset. L’alléluia est calme et peu développé ; on se tient devant le Seigneur avec respect et humilité. Si le verset commence dans la même ambiance sur le mot adorabo qui s’incline jusqu’à terre, ce verset devient ensuite beaucoup plus mouvementé avec de grands élans vers l’aigu très enthousiastes.
► Offertoire : Domine Deus
Le texte de l’Offertoire de la dédicace d’une église est tiré du Livre des Chroniques dans l’Ancien Testament, qui raconte l’histoire du roi David. Il s’agit ici d’un extrait de la grande prière que David a adressée au Seigneur avant de mourir, en contemplant et en offrant à Dieu toutes les richesses qui avaient été amassées pour la construction du Temple que son fils Salomon allait mener à bien. Tout le peuple d’Israël avait participé à cette collecte et s’était rassemblé pour cette offrande, sacrifiant volontiers une partie de ses biens pour que la maison de Dieu soit plus belle. Voici donc ce que dit David :
Domine Deus, in simplicitate cordis mei lætus obtuli universa : et populum tuum, qui repertus est, vidi cum ingenti gaudio : Deus Israël, custodi hanc voluntatem, Domine Deus.
Seigneur mon Dieu, dans la simplicité de mon cœur, je suis heureux de Vous offrir tout cela. C’est avec une grande joie que je vois Votre peuple ici rassemblé. Dieu d’Israël, gardez ces bonnes dispositions, Seigneur mon Dieu.
Au moment où nous offrons à Dieu le Saint Sacrifice qui va se renouveler sur l’autel, et où nous nous offrons nous-mêmes en union avec Lui, nous pensons à notre église où nous sommes rassemblés, et pour la beauté de laquelle nous ne devons pas hésiter à offrir tout ce que nous pouvons. La mélodie simple et paisible exprime parfaitement la joie pure et légère de celui qui a tout donné.
► Communion : Domus mea.
Le texte de l’Antienne de Communion de la dédicace réunit deux passages de l’Évangile, deux paroles de Notre Seigneur. La première a été prononcée quand Il a chassé les vendeurs du temple en disant : « Ma maison est une maison de prière et vous en avez fait une caverne de voleurs ». La deuxième appartient à la parabole de l’ami importun sur la nécessité de la prière : « demandez et vous recevrez ».
Domus mea, domus orationis vocabitur, dicit Dominus : in ea omnis, qui petit, accipit : et qui quarit, invenit, et pulsanti aperietur.
Ma maison est une maison de prière, dit le Seigneur. En elle, celui qui demande reçoit, celui qui cherche trouve et à celui qui frappe on ouvre.
La liturgie a habilement relié les deux passages par les deux petits mots in ea – en elle. C’est dans la maison de Dieu, qui est une maison de prière, que, plus qu’ailleurs, celui qui demande avec insistance est exaucé. Cette certitude est affirmée par la mélodie d’une façon joyeuse et pleine d’allant, mettant bien en valeur tous les accents du texte.
La Basilique du Latran est la cathédrale du Pape en tant qu’évêque de Rome. Elle a été érigée par Constantin vers 320. C’est la plus ancienne des églises de Rome (Saint Pierre sera construite 10 ans après). Elle est la mère de toutes les églises. Au IVe siècle, à la fin des persécutions, la mère de l’empereur Constantin donna à Melchiade, l’évêque de Rome, successeur de saint Pierre, une partie de la propriété de sa famille, les Laterani, pour s’y établir. Depuis, l’église qu’il édifia est restée la cathédrale de Rome, malgré tous les remaniements qu’elle a subis. Même si, après son «exil» à Avignon, le pape préféra s’installer près de Saint-Pierre à cause des fortifications qui entouraient ce quartier et lui offraient une protection plus sûre, la basilique reste «mère et maîtresse de toutes les églises».
Le Conseil d’Etat tue… la liberté d’expression
Vous pouvez dire que la police tue ou que l’immigration est une chance pour la France, mais il y a des choses qu’il est interdit de dire :
Audiovisuel : Le @Conseil_Etat valide une sanction de @CNEWS (50 000 €) par l’@Arcom_fr.
Du fait des propos discriminatoires du directeur du @leJDD, qui a imputé à « l’immigration arabo-musulmane » des agissements gravement délictuels.
Sans débat, ni contradiction à l’antenne. pic.twitter.com/JoWpHAuqSj
— Nicolas Hervieu (@N_Hervieu) November 7, 2025
Audiovisuel : Une énième sanction de @CNEWS (60 000 €) validée par le @Conseil_Etat.
Deux « chroniqueurs » ont affirmé que l’« immigration tue », incitant ainsi à la haine & à la discrimination envers tous les étrangers.
Le tout, sans aucun débat, ni contradiction à l’antenne. pic.twitter.com/EUMUEhOuU0
— Nicolas Hervieu (@N_Hervieu) November 8, 2025
Saint Henri, un empereur chrétien
Les Belles figures de l’Histoire sur CNews, avec Aymeric Pourbaix, le père Jean-François Thomas et Véronique Jacquier :
L’élue LFI Obono assimile le député RN Philippe Ballard à un chien
Communiqué de Yann BALY, Président de l’AGRIF :
Hier, sur le plateau de BFMTV, alors que le député du RN Philippe Ballard demandait à sa collègue LFI Danièle Obono si elle considérait le Hamas comme un mouvement terroriste, cette dernière, acculée, lui a haineusement répondu : « Allez monsieur Ballard, à la niche ! » avant de lui lancer avec virulence : « Arrêtez d’aboyer ! ».
L’AGRIF condamne fermement ces injures faites à un député et apporte son soutien à Philippe Ballard.
Chacun sait que l’animalisation de l’adversaire est une pratique habituelle des régimes communistes et une constante dans les discours d’extrême-gauche.
Par ailleurs, ces propos ne sont pas sans rappeler ceux de l’Algérienne Houria Bouteldja, présidente du Parti des Indigènes de la République (P.I.R) prononçait, en 2007, sur France 3 avec une très révélatrice expression de mépris : « Il faut bien leur donner un nom à ces blancs, moi, je les appelle des sous-chiens ! »
Poursuivie par l’AGRIF et Bernard Antony pour racisme antiblanc, elle allait invoquer pour sa défense qu’elle n’avait pas utilisé l’insulte de « sous-chiens » mais avait usé d’un néologisme : « souchiens » désignant…les Français de souche ! Grosse ficelle évidemment, car pourquoi voulait-elle donc donner un nom aux blancs en général et ne pas trouver mieux que de les affubler de l’appellation « souchiens » ?
Les juges, hélas n’allaient pas suivre la demande de l’AGRIF de condamner ces propos, laissant ainsi libre cours à des attaques comme celle que Philippe Ballard vient de subir.
Dédicace du livre d’Eric Zemmour à Bordeaux le 14 novembre
Ceux qui ne peuvent pas venir et voudraient un livre dédicacé, peuvent le commander sur LIVRES EN FAMILLE, en le précisant dans la commande !
Ces gentilhommes de l’intelligence nous parlent encore aujourd’hui pour demain !
Pourquoi ce livre d’“entretiens impertinents” ?
Sous ce titre provocateur, j’ai recueilli et compilé les propos plus ou moins oubliés d’une dizaine de personnalités historiques de notre famille de pensée au début du quotidien Présent quand j’y collaborais comme jeune journaliste (dans les années 80-90 au siècle dernier !).
Figures intellectuelles diverses, religieuses, littéraires, scientifiques ou politiques… puisque cela va du professeur Jérôme Lejeune à Jean-Marie Le Pen en passant par Mgr Marcel Lefebvre, Michel de Saint Pierre, Jean-Marie Paupert, Pierre Debray-Ritzen, le P. Bruckberger, Gustave Thibon, Louis Salleron, Jean de Viguerie. Sans oublier Dom Gérard pour la conclusion.
Malgré leur état de vie varié et leur diversité littéraire, il y a une certaine similitude entre eux. Ils nous parlent encore aujourd’hui pour demain ! Dans leur domaine respectif, ce sont ce qu’on appellerait aujourd’hui des lanceurs d’alerte, dans l’incrédulité générale de leurs contemporains.
Et relire leurs propos prémonitoires, voire prophétiques, a non seulement un intérêt historique mais aussi une valeur pédagogique pour notre combat d’aujourd’hui. Nonobstant leurs différences et parfois même leurs antagonismes, ils sont l’ADN de notre résistance intellectuelle : des repères pour nos nouveaux influenceurs, comme on dit maintenant, les veilleurs ou éveilleurs qui émergent. Il est toujours bon de revenir aux précurseurs…
C’est ce que souligne très bien la belle préface du P. Danziec : en dépit de leurs défauts inévitables, ils impressionnent tous et chacun par leur authentique liberté intérieure et leur recherche courageuse de la vérité : « Aux plus jeunes de tendre désormais l’oreille en vue des défis futurs. »
Au-delà de leur diversité, quel est le point commun de ces entretiens ?
Entretiens impertinents donc parce que politiquement ou religieusement incorrects. Mais paradoxalement pertinents par leur « vertu d’insolence » (comme disait Brasillach à propos de Jeanne d’Arc) à l’égard des nouveaux (évêques) Cauchons ou des nouveaux Créon (politiciens) au pouvoir. Vertu d’insolence à l’égard du faux respect des fausses vénérations, des grandeurs illusoires.
Ces témoins sont en effet du côté d’Antigone (appelant à ne pas transgresser les lois supérieures) et non de Créon (préférant l’opportunisme). Ils sont nés pour l’amour et la concorde et non pour la haine et le désordre, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire dans une dialectique inversion accusatoire, plus que jamais à l’œuvre de nos jours avec le funeste wokisme.
Loin d’être des « extrémistes », comme on a voulu et on veut toujours les faire passer, ils sont au cœur, au centre de la civilisation française. Ce sont des héritiers et des passeurs de culture, des transmetteurs créatifs, parfois inventeurs, mais aussi souvent des prophètes, du côté de Cassandre également, très peu entendus. Car les vrais prophètes, à cause de la réalité du péché originel, sont rarement des prophètes de bonheur faits pour complaire aux oreilles du monde comme on en a trop vu depuis le dernier Concile. C’est la raison pour laquelle on cherche à les lapider médiatiquement : on les « extrémise » selon la technique nouvelle du terrorisme intellectuel issue de la dialectique communiste…
Ce sont enfin des réalistes (en religion, en philosophie, en science…) pour une une véritable “méthode expérimentale” de l’épreuve au contraire des idéologues. Quand Mgr Lefebvre, ancien missionnaire, demande par exemple : « Laissez-nous faire l’expérience de la Tradition », il réclame simplement, empiriquement, un espace de vie et de liberté. Comme Jean Madiran quand il demande : – Rendez-nous l’Ecriture, le catéchisme et la messe ! Ils ne font pas de longues théories, systématiques et abstraites, sur les textes novateurs imposés, par exemple sur la liberté religieuse. Sans verbalisme idéologique, ils réclament avant tout le B-A BA, les fondamentaux de la foi et de la philosophie, avec bon sens. Laissez-nous prier, laissez-nous vivre ! “Laissez-les vivre” : c’est du reste aussi le mot d’ordre du Pr. Lejeune pour le mouvement provie qu’il initie avec d’autres…
Lesquels de ces interlocuteurs vous ont le plus marqué ?
Deux plus particulièrement :
Le professeur Jérôme Lejeune dont la cause de béatification est en cours, parce que, précisément, il alliait le génie avec la sainteté, la cohérence de l’intelligence et du cœur. Avec son ami le pape Jean-Paul II (appuyé par le cardinal Ratzinger), il aura dénoncé la dictature du relativisme dans la science. Je me souviens quand il citait pour s’en désoler le premier président du Comité d’éthique Jean Bernard : « Les sciences nouvelles, proférait ce dernier, suscitent des essais thérapeutiques moralement nécessaires et nécessairement immoraux » C’est l’affirmation revendiquée, assumée, de la transgression de la loi morale naturelle en science – « Science sans conscience… » – . Dans un autre registre (politique) cela rappelle ce qu’avait dit (à la même époque) le député socialiste André Laignel : « Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires ! » Foin de la loi naturelle et du principe de non-contradiction ! C’est le primat accordé à l’arbitraire individuel ou collectif. Nous sommes en plein dedans.
L’autre personnalité qui m’a marqué par son altitude intellectuelle et spirituelle est Gustave Thibon. Un aphorisme célèbre le résume : « Deux sortes d’être que je ne peux supporter : ceux qui ne recherchent jamais Dieu, ceux qui s’imaginent l’avoir trouvé. » Tout est dit.
Dans un autre genre, Bruckberger et Paupert m’ont frappé par leur aspect franc-tireur assez ressemblant du reste. Ce côté “mauvais élève” perturbateur (comme disait Péguy) qui peut plaire à Dieu, ce côté provocateur non dénué de grand talent. Tandis que Mgr Lefebvre et Michel de Saint Pierre m’ont impressionné par la détermination de leur foi, une foi fidèle à celle de leur enfance.
Tous demeurent pour moi des gentilhommes de l’intelligence.
La Californie, cette dictature trans
Elon Musk a rapporté qu’un de ses amis avait dû fuir la Californie pour empêcher que l’on fasse de sa fille de 14 ans un faux garçon.
« J’avais un ami qui vivait dans la baie de San Francisco, et ils ont essayé de transgenrer sa fille. L’école a littéralement envoyé la police chez lui pour lui enlever sa fille. »
La Californie est officiellement un « sanctuaire » pour les traitements transgenres. La loi donne aux tribunaux une compétence d’urgence si un mineur veut suivre ces traitements et en est empêché. Dans ce cas, c’est l’école qui a alerté la police.
« L’école et l’État de Californie ont conspiré pour monter sa fille contre lui et la forcer à prendre des médicaments qui auraient changé sa vie, l’auraient stérilisée et auraient eu des effets irréversibles. »
« Mais il a réussi à convaincre la police de ne pas lui retirer sa fille immédiatement, et cette nuit-là, il a pris un avion pour le Texas. »
Un an après, l’adolescente est normale et à l’aise dans son sexe.
Jeff Younger a décrit ce qu’il a ressenti quand son fils lui a été enlevé pour « changer de sexe » :
« Savoir ce qui est fait à son enfant et être incapable d’intervenir, c’est comme être attaché à une chaise pendant qu’il est victime d’abus sexuels, incapable de réagir. En bref, c’est une souffrance propre à notre culture folle, captive des LGBT. »
La famille habitait au Texas. Lorsque la Californie est devenue un « sanctuaire » transgenre, la mère a enlevé son fils et l’a conduit dans cet Etat pour qu’il devienne une fille. L’affaire a fait du bruit au Texas, car il y avait eu plusieurs décisions de justice donnant raison à la mère et lui confiant la garde de son fils. En 2022, le gouverneur du Texas Greg Abbott a ordonné aux services de protection de la famille de considérer tout traitement transgenre de jeunes comme un abus sur mineur.
Samedi 29 novembre à Paris : colloque “Science et Conscience” organisé par le Centre Charlier
Le samedi 29 novembre, le Centre Charlier et Chrétienté-Solidarité organiseront, rue des Renaudes, un colloque de réflexion pour une science chrétienne avec des intervenants de premier plan.
Nous avons posé quelques questions sur ce projet à Anne Figueras, Vice-présidente du Centre Henri et André Charlier :
Pourquoi un colloque sur la science ?
Il est évident que le transhumanisme, l’intelligence artificielle, plus généralement l’homme face au progrès technique, sont des débats qui passionnent, que ce soit au niveau parlementaire ou pour une réflexion plus personnelle. Ce sont vraiment des sujets sur lesquels tout le monde éprouve le besoin de se former, qu’ils nous ramènent finalement à une question fondamentale : qu’est-ce que l’homme ?
C’est donc vraiment un sujet universel ?
La science dans sa dimension anthropologique et philosophique pose vraiment les bases de la conception de l’homme et de l’organisation sociale. De là découlent les législations, les combats militants et même nos comportements individuels pour agir moralement face à tout cela. Il est donc intéressant d’étudier les problèmes de notre monde post-moderne par le biais de notre rapport à la Vérité et à la connaissance. Joël Hautebert ouvrira le colloque en nous exposant comment depuis la révolution copernicienne les rapports entre philosophie et science ont évolué et impacté également la politique.
Comment en est-on arrivé là ?
La place de la science dans notre société est le fruit d’une longue évolution historique qu’il est fondamental de connaître et de comprendre. Parmi d’autres, le grand écrivain visionnaire Bernanos le constatait déjà dans La France contre les robots où il écrivait :
« Nous n’assistons pas à la fin naturelle d’une grande civilisation humaine, mais à la naissance d’une civilisation inhumaine, qui ne saurait s’établir que grâce à une vaste, une immense, à une universelle stérilisation des hautes valeurs de la vie. »
A nous catholiques revient évidemment le devoir de faire face à cette civilisation inhumaine, de réfléchir à la manière de s’en émanciper et de rendre sa dimension spirituelle à l’homme. Par exemple Jeanne Smits nous fera étudier le grand combat de Chesterton contre la mentalité eugéniste prégnante qui a fait suite au Darwinisme.
Y aura-t-il une place pour la médecine dans ce colloque ?
Oui évidemment, parce qu’une grande partie de ces questionnements sont induits par nos propres expériences avec la médecine. D’un côté, est-il encore possible d’être un médecin catholique, un chercheur catholique ? De l’autre, il y a bien sûr une méfiance pour le corps médical, conséquence d’une pratique souvent inhumaine et matérialiste, sans même parler des dérives sanitaires appliquées pendant la crise du covid. Tout le monde est touché et c’est aussi à ce genre de problématique que ce colloque tentera de répondre: Aude Dugast nous présentera la figure du professeur Lejeune, ce grand scientifique qui est resté fidèle envers et contre tous à sa vocation de médecin. Joseph Le Bosquet de son expérience en tant qu’enseignant chercheur en biologie. Le Père Thibaut apportera un éclairage sur les médecines dites “alternatives” et nous proposera quelques outils de discernements quant à y recourir en tant que chrétiens.
Un dernier argument pour nous convaincre d’assister à ce colloque ?
En plus d’interventions de grande qualité, vous aurez l’occasion de poser directement des questions aux conférenciers, de vous faire dédicacer des livres, de mieux connaître le Centre Charlier et ses activités, et de profiter d’une ambiance très conviviale. André Charlier lui-même pourrait nous convaincre : « La règle la plus importante de la vie spirituelle est qu’il faut sans cesse rafraîchir le regard que nous devons porter sur les choses essentielles. »
Pour venir au colloque, inscription obligatoire avec ce lien : https://my.weezevent.com/centre-charlier-colloque-science-et-conscience
Pour plus d’informations : https://chretientesolidarite.fr/colloque/
Ou renseignements à l’adresse courriel : [email protected]
Islamo-gauchisme en Espagne : un député communiste soutient les revendications musulmanes sur la cathédrale de Cordoue
Enrique Santiago, communiste, avait saisi l’occasion de l’incendie qui a frappé la cathédrale de Cordoue pour tenter de « nationaliser » le bâtiment. Pour mémoire, le vendredi 8 août 2025, un incendie s’est déclaré dans le célèbre monument, qui a gravement endommagé une chapelle, dont le toit s’est écroulé sous le poids de l’eau utilisée par les pompiers.
Santiago avait demandé si le gouvernement allait
« prendre des mesures pour reconnaître juridiquement la propriété publique de la mosquée, garantir une gestion publique et transparente et rédiger un code de bonnes pratiques entre les administrations publiques, les universités, les citoyens et l’Unesco afin d’éviter toute action susceptible de nuire à l’image et à la signification du monument, comme le demandent la Plateforme Mosquée de Cordoue et d’autres collectifs citoyens ».
Le gouvernement espagnol a répondu qu’il n’existait aucun fondement juridique permettant de remettre en cause la propriété du chapitre de la cathédrale de Cordoue sur le monument.
« Dans le cadre des procédures préliminaires d’enquête menées à la suite de la plainte déposée par un particulier alléguant l’usurpation par l’évêché de Cordoue du bien immobilier connu sous le nom de Mosquée-Cathédrale, et sur la base du rapport du service juridique de l’Etat à Cordoue du 9 avril 2014, il a été conclu qu’il n’existait aucune preuve que le bâtiment puisse être la propriété de l’administration générale de l’Etat ».
Depuis 1236, l’édifice est officiellement une église, et est juridiquement propriété de l’Eglise catholique. Elle a le titre canonique de cathédrale. Cette cathédrale fait l’objet de « revendications » de la part de certaines instances musulmanes. Le culte musulman y est formellement interdit.
La Commission islamique d’Espagne, « soutenue par le parti socialiste espagnol », a réclamé en 2004 l’autorisation d’y « prier ». En 2007, la Ligue arabe fait de même, à l’OSCE, et la Commission Islamique d’Espagne lança un appel en ce sens en 2008 à l’UNESCO, demandes rejetées par les deux derniers évêques de Cordoue. Il y a eu plusieurs tentatives d’intrusion violente de musulmans.
Un « groupe de pression » a contesté et continue de contester la propriété légale de l’Eglise catholique, quoiqu’elle soit historiquement et juridiquement établie, souhaitant une « gestion publique » du monument.
Vandalisme dans une église en Saône et Loire
Les statues de Ste Thérèse de Lisieux et du Sacré Coeur de Jésus ont été brisées à l’église de Montcenis mercredi 5 novembre.
Thierry Buisson, maire de Montcenis et le Père Godefroy de Suremain, curé de la paroisse Saint-François d’Assise, dont dépend Montcenis, ont fait part de leur consternation.
Les policiers du Creusot ont ouvert une enquête et ont procédé à différents relevés.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
La crise de l’institution judiciaire participe de la crise de notre civilisation
De Thibaud Collin dans L’Appel de Chartres :
La panthéonisation de Robert Badinter est riche d’enseignement sur notre société. Ce rite est une sorte de canonisation laïque effectuée par la République proposant ainsi des modèles incarnant ses valeurs. Le motif invoqué pour justifier une telle cérémonie est qu’il aurait été porteur d’une « vision humaniste de la justice », référence faite à sa lutte pour l’abolition de la peine de mort.
Or celle-ci apparaît comme l’arbre qui cache la forêt du laxisme judiciaire. Celui-ci repose sur l’idée que l’institution judiciaire a pour principale finalité de permettre au criminel de s’amender afin de se réinsérer dans la société. Dans un débat en 1977 avec le philosophe Michel Foucault et le psychanalyste Jean Laplanche, Robert Badinter à la question provocante de celui-ci le poussant dans ses retranchements : « On pourrait même se demander pourquoi il faut absolument punir certains criminels si l’on est sûr qu’ils se sont amendés avant d’être punis » répond ceci : « Il ne le faudrait pas. Mais le public réclame le châtiment. Et si l’institution judiciaire n’assouvissait pas le besoin de punition, cela produirait une frustration formidable, qui se reporterait alors sur d’autres formes de violence. Cela dit, une fois la dramaturgie judiciaire accomplie, la substitution du traitement à la punition permet la réinsertion sans toucher au rituel. Et le tour est joué (1) ». Badinter considère ainsi que le désir de justice est réductible à une pulsion malsaine qu’il s’agit de contrôler socialement en lui concédant le minimum de ce qu’elle exige. La justice serait censée par-là casser le cycle de la violence. Cela présuppose que la punition infligée au coupable serait de même nature que la violence qu’il a fait subir à sa victime. Cette conception utilitariste et pragmatique de l’institution judiciaire est une négation de l’authentique sens de la justice. Il convient de redécouvrir celui-ci, principe de toute institution judiciaire digne de ce nom.
La justice avant d’être une institution est une vertu morale par laquelle il s’agit d’attribuer ou de rendre à chacun ce qui lui est dû, sa juste part (jus en latin qui se traduit en français par droit). Dans le cas d’un conflit entre deux individus, le juge cherche la vérité des faits afin de discerner comment rétablir l’ordre que le crime ou le délit a rompu. Le symbole de la justice est la balance car elle cherche à rétablir l’équilibre entre les deux plateaux. Cela passe par le fait de punir le coupable. Punir, c’est-à-dire frapper d’une peine celui qui a commis un crime ou un délit, d’ une peine proportionnelle à l’acte injuste posé. Considérer la peine non pas comme une punition mais uniquement comme un moyen de corriger le coupable n’honore pas la totalité de l’ordre de la justice. Le déni de la punition engendre l’impunité, inspirant une indignation légitime.
D’aucuns objecteront, à la suite de Badinter, que punir est un acte de régression satisfaisant un désir cruel de vengeance. Or il faut distinguer deux sens au mot vengeance. Aujourd’hui, dans le langage courant, celui-ci est connoté péjorativement et signifie le désir et la jouissance de voir souffrir l’autre en lui faisant immédiatement subir ce qu’il nous a infligé. C’est dans cette acception que des parents vont apprendre à leur enfant « à ne pas se venger ». Mais le sens premier du mot est « dédommagement moral de l’offensé par punition de l’offenseur » (Le Petit Robert). Ainsi le désir de vengeance est le désir de justice ; désir qui ne doit pas être satisfait par la victime elle-même, car personne ne peut être juge et partie. C’est au juge impartial de déterminer, après une enquête et un procès contradictoire, où les droits de l’accusé sont honorés, si l’accusé est réellement coupable et si oui quelle est la peine qu’il doit subir en réparation. La justice repose sur la connaissance des faits et des biens engagés dans le litige opposant les parties. Sans vérité, pas de justice. Sans justice pas de paix. La crise de l’institution judiciaire participe de la crise de notre civilisation ayant perdu son fondement moral et anthropologique.
“Retrouver la royauté du Christ, c’est admettre que l’homme n’est pas sa propre mesure”
Dans un numéro consacré au Christ-Roi, France catholique a interrogé Thibaud Collin. Extrait :
[…]
La crise politique que nous vivons est-elle la conséquence de la négation de la royauté du Christ?
La crise politique est le symptôme d’une crise bien plus profonde, morale et spirituelle, qui a des effets très concrets. Par exemple, la dette abyssale de notre pays est liée en grande partie à la désagrégation des anciennes solidarités : par ses interventions, l’État-Providence cherche désespérément à compenser la rupture des liens sociaux qu’avait tissés la chrétienté. Je pense notamment à la déliquescence de la famille. Nous payons le prix de la liberté sans entrave revendiquée naguère par les individus, et des droits sans limite exigés par des minorités innombrables, dont nous commençons à mesurer les effets délétères: la société se désagrège, la démographie s’effondre. Qui en paie le prix? Les femmes isolées, les enfants des couples divorcés – et ceux qui ne verront jamais le jour –, les personnes âgées « invisibilisées » et bientôt menacées d’euthanasie… Et, finalement, la collectivité financièrement mise à contribution pour panser ces plaies, et les générations à venir obligées de solder les dettes de notre inconséquence. L’effondrement de l’autorité est également lié à la perte des solidarités et des repères chrétiens: crise de l’éducation, crise de la justice, faillite de la sécurité… Or le fondement ultime de l’autorité, c’est bien l’autorité divine, supérieure à toute autre. Nier cette réalité au nom d’une liberté sans autre limite que la liberté de son voisin, c’est aller vers une société où l’on ne cesse de transgresser la loi naturelle et les interdits fondateurs. C’est aller vers le chaos, à rebours de la création ordonnée. C’est retourner au néant. Retrouver la royauté du Christ, c’est admettre que l’homme n’est pas sa propre mesure et que le bien commun n’est pas la somme des libertés ni des intérêts individuels. Il y a un bien objectif, qui n’est pas relatif.
Comment les chrétiens peuvent-ils agir pour rétablir cet ordre chrétien, conforme à la royauté sociale du Christ ?
D’abord, en accomplissant humblement leur devoir d’État. Chacun peut s’engager, selon ses compétences, dans le domaine familial, éducatif, associatif, communal… S’investir dans la « société civile », comme on dit, en ayant cependant conscience qu’on ne peut pas faire l’économie d’une réflexion politique critique. Bon nombre de chrétiens s’engagent généreusement dans l’action sociale mais récusent toute critique du système politique. Or se contenter de déployer une action charitable dans le cadre actuel, c’est assurer la pérennité d’un système intrinsèquement mauvais puisqu’il rejette la royauté du Christ, avec les conséquences qu’on a évoquées. Il faut que les chrétiens acceptent désormais d’agir dans le champ politique en tant que chrétiens, en montrant que seule la foi peut sauver la raison et seule la grâce peut sauver l’ordre naturel.
Ne risque-t-on pas d’accuser les chrétiens de fidéisme, ou de repli confessionnel ?
Je crois vraiment qu’il faut oser déployer les implications sociales et politiques de notre foi. S’ils s’y refusent, par excès de prudence ou par timidité, les chrétiens seront « cornérisés » – comme on l’a vu lors des débats sur la loi Taubira – mais surtout la société continuera de se déliter. La déconstruction de la raison et de la nature humaine est si avancée, et périlleuse pour l’homme, qu’il faut engager la réflexion sur les racines de la crise, donc sur le rejet de Dieu. Dans une société « post-chrétienne », il faut montrer l’actualité civilisationnelle, politique, sociale, anthropologique, éthique de la foi: la foi vient au secours de la raison, et la grâce au secours de la nature. Les chrétiens doivent s’en persuader et convaincre ceux qui ne le sont pas qu’elles vont de pair, pour le bien de la société. Mais ne soyons pas iréniques: cela n’ira jamais sans difficultés, ni tensions qu’il ne faut pas craindre d’assumer. Il ne s’agit pas de transiger avec la vérité, d’accepter une paix de compromis qui n’en serait pas une. La paix du Christ est une paix exigeante: elle est fondée sur la justice, et la justice est fondée sur la vérité. Pie XI le souligne dans son encyclique: « Si les hommes venaient à reconnaître l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique, des bienfaits incroyables – une juste liberté, l’ordre et la tranquillité, la concorde et la paix – se répandraient infailliblement sur la société tout entière. » Cela vaut la peine d’essayer, non?
La Marche pour la vie recrute ses bénévoles
Chers amis de la Marche pour la Vie,
Cette année encore nous avons besoin de vous dans l’organisation de la plus grande manifestation Pro-Vie de France !
Cette année, la marche aura lieu le 18 janvier, au Trocadéro (Paris), et il nous faut recruter de nombreux bénévoles pour assurer une bonne organisation le jour-j. Dans un contexte où l’euthanasie est au au cœur des débats sociétaux et alors que les avortements sont toujours plus nombreux, voici une belle occasion de défendre la vie, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle.
Pour nous aider, donnez nous votre disponibilité au plus vite, il vous suffit de vous inscrire ici.
Le Monde découvre ces immigrés qui viennent profiter de la Sécurité sociale française
Pour le moment Le Monde ne dénonce que ces voyous d’Américains :
Il ne se passe pas un mois sans que la chaîne d’info en continu CNN diffuse des sujets mettant en avant l’accueil à la française. Moins pour ses paysages et son art de vivre que pour les soins qui y sont prodigués gratuitement aux retraités américains. Ces derniers, protégés depuis 1995 par une convention entre leur pays d’origine et la France, n’y payent pourtant pas leur impôt sur le revenu.
Fin août, Chiara Adorno racontait au média américain combien elle était comblée de vivre à Marseille. « Ici je suis traitée comme un œuf de Fabergé. Je ne suis pas riche du tout, je vis grâce aux prestations de la Sécurité sociale. » Aux Etats-Unis, cette retraitée de 66 ans originaire du Connecticut et atteinte d’une maladie chronique, s’inquiétait constamment de « s’endetter pour ses frais médicaux ».
Carole Carson (80 ans) s’est, elle, installée dans l’Hérault. « J’ai consulté certains des meilleurs médecins au monde, je trouve que les soins médicaux sont meilleurs ici. » Aux Etats-Unis, Debra et Eric Stillwell payaient chacun 500 dollars mensuels pour soigner leur diabète. Désormais, ils vivent sans bourse délier.
Bientôt un article sur les profiteurs Algériens ou Afghans ?
Ce que nous avons lu du pape Léon XIV sur la Croix
Réagissant à la tribune libre publiée hier par BarthelemyLP, un prêtre m’envoie une sélection de textes de Léon XIV sur la Croix :
9 juin 2025 – Homélie du Pape Léon XIV lors de la Messe en la fête de Marie Mère de l’Eglise. Jubilé du Saint-Siège
[…] Commençons par le récit fondamental, celui de la mort de Jésus. Jean, le seul des Douze présent au Calvaire, a vu et témoigné que sous la croix, avec les autres femmes, se trouvait la mère de Jésus (v. 25). Et il a entendu de ses oreilles les dernières paroles du Maître, parmi lesquelles celles-ci : « Femme, voici ton fils ! », puis, s’adressant à lui : « Voici ta mère ! » (v. 26-27).
La maternité de Marie, à travers le mystère de la Croix, a fait un bond en avant inimaginable : la mère de Jésus est devenue la nouvelle Ève, car le Fils l’a associée à sa mort rédemptrice, source de vie nouvelle et éternelle pour tout homme qui vient en ce monde. Le thème de la fécondité est très présent dans cette liturgie. La « collecte » l’a immédiatement mis en évidence en nous invitant à demander au Père que l’Église, soutenue par l’amour du Christ, « soit toujours plus féconde dans l’Esprit ».
La fécondité de l’Église est la même que celle de Marie ; elle se réalise dans l’existence de ses membres dans la mesure où ils revivent “en petit” ce qu’a vécu la Mère, c’est-à-dire qu’ils aiment selon l’amour de Jésus. Toute la fécondité de l’Église et du Saint-Siège dépend de la Croix du Christ. Autrement, ce ne serait qu’apparence, voire pire. Un grand théologien contemporain a écrit : « Si l’Église est l’arbre qui a poussé à partir du petit grain de sénevé de la croix, cet arbre est destiné à produire à son tour des grains de sénevé, et donc des fruits qui répètent la forme de la croix, car c’est précisément à la croix qu’ils doivent leur existence » (H.U. von Balthasar, Cordula ovverosia il caso serio, Brescia 1969, 45-46).
Dans la Collecte, nous avons également demandé que l’Église se réjouisse « de voir grandir en sainteté » ses enfants. En effet, cette fécondité de Marie et de l’Église est inséparablement liée à sa sainteté, c’est-à-dire à sa configuration au Christ. Le Saint-Siège est saint comme l’Église, dans son noyau originel, dans la fibre dont elle est tissée. Ainsi, le Siège apostolique conserve la sainteté de ses racines tout en étant gardé par elles. Mais il n’en est pas moins vrai qu’il vit aussi de la sainteté de chacun de ses membres. C’est pourquoi la meilleure façon de servir le Saint-Siège est de s’efforcer d’être saint, chacun selon son état de vie et la tâche qui lui est confiée.
Par exemple, un prêtre qui porte personnellement une lourde croix en raison de son ministère, et qui pourtant se rend chaque jour à son bureau et s’efforce de faire son travail du mieux qu’il peut avec amour et foi, ce prêtre participe et contribue à la fécondité de l’Église. De même, un père ou une mère de famille qui vit une situation difficile à la maison, un enfant qui a des soucis, ou un parent malade, et qui poursuit son travail avec engagement, cet homme et cette femme sont féconds dans la fécondité de Marie et de l’Église.
Nous en arrivons maintenant à la deuxième icône, celle écrite par saint Luc au début des Actes des Apôtres, qui représente la mère de Jésus avec les apôtres et les disciples au Cénacle (1,12-14). Il nous montre la maternité de Marie à l’égard de l’Église naissante, une maternité « archétypale » qui reste d’actualité en tout temps et en tout lieu. Surtout, elle est toujours le fruit du mystère pascal, du don du Seigneur crucifié et ressuscité.
L’Esprit Saint qui descend avec puissance sur la première communauté est le même que celui que Jésus a rendu dans son dernier souffle (cf. Jn 19,30). Cette icône biblique est inséparable de la première : la fécondité de l’Église est toujours liée à la Grâce qui a jailli du Cœur transpercé de Jésus avec le sang et l’eau, symbole des Sacrements (cf. Jn 19, 34).
Marie, au Cénacle, grâce à la mission maternelle reçue au pied de la croix, est au service de la communauté naissante : elle est la mémoire vivante de Jésus et, en tant que telle, elle est, pour ainsi dire, le pôle d’attraction qui harmonise les différences et rend d’un seul cœur la prière des disciples. […]
30 juillet 2025 – Enseignement du Pape Léon XIV lors de l’Audience Générale
[…] Pour vraiment connaître Jésus, il faut accomplir un cheminement, il faut rester avec Lui et passer aussi par sa Passion. Quand nous l’aurons vu humilié et souffrant, quand nous aurons fait l’expérience de la puissance salvifique de sa Croix, alors nous pourrons dire que nous l’avons vraiment connu. Pour devenir disciples de Jésus, il n’y a pas de raccourcis. […]
15 août 2025 – Homélie du Pape Léon XIV lors de la Messe de l’Assomption
[…] Sur la croix, Jésus a librement prononcé le “oui” qui devait vider de son pouvoir la mort, cette mort qui sévit encore lorsque nos mains crucifient et que nos cœurs sont prisonniers de la peur, de la méfiance. Sur la croix, la confiance a vaincu, l’amour qui voit ce qui n’est pas encore a vaincu, le pardon a vaincu.
Et Marie était là : elle était là, unie à son Fils. Nous pouvons aujourd’hui deviner que Marie, c’est nous quand nous ne fuyons pas, c’est nous quand nous répondons par notre “oui” à son “oui”. Dans les martyrs de notre temps, dans les témoins de la foi et de la justice, de la douceur et de la paix, ce “oui” vit encore et continue de lutter contre la mort. Ainsi, ce jour de joie est un jour qui nous engage à choisir comment et pour qui vivre. […]
15 août 2025 – Message du Pape Léon XIV aux Cad Schonborn à l’occasion du 350 ans du sanctuaire de la Vierge Noire à Cologne
Nous invoquons la Mère de Dieu, la Vierge Noire, afin qu’en cette Année Sainte elle obtienne pour nous tous une foi sincère, forte et inébranlable en Jésus-Christ, son Fils et notre Seigneur. De lui, né de la Mère, a resplendi sur la terre une étoile nouvelle ; né du Père, il a façonné le ciel et la terre. En naissant, une lumière nouvelle a brillé dans l’étoile ; en mourant sur la croix, l’ancienne lumière fut voilée dans le soleil (cf. saint Augustin, Sermon 199). Dans les ténèbres et les incertitudes, nous implorons donc cette foi patiente et constante que l’apôtre saint Jean déclare être notre victoire, celle qui triomphe du monde (cf. 1 Jn 5, 4).
17 août 2025 – Homélie du Pape Léon XIV lors de la Messe célébrée dans le sanctuaire marial Santa Maria della Rotonda (Albano)
Nous recherchons la paix mais nous avons entendu : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division » (Lc 12, 51). Et nous lui répondrions presque : “Comment cela, Seigneur ? Toi aussi ? Nous avons déjà trop de divisions. N’est-ce pas toi qui as dit lors de la dernière Cène : “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ? ” “Oui – pourrait nous répondre le Seigneur – c’est moi. Mais souvenez-vous que ce soir-là, mon dernier soir, j’ai immédiatement ajouté au sujet de la paix : « ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé » (cf. Jn 14, 27)”.
Chers amis, le monde nous habitue à confondre la paix avec le confort, le bien avec la tranquillité. C’est pourquoi, afin que sa paix, le shalom de Dieu, vienne parmi nous, Jésus doit nous dire : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12, 49). Peut-être que nos propres familles, comme l’annonce l’Évangile, et même nos amis, seront divisés à ce sujet. Et certains nous recommanderont de ne pas prendre de risques, de nous ménager, car il est important d’être tranquilles, et les autres ne méritent pas d’être aimés. Jésus, au contraire, s’est plongé courageusement dans notre humanité. C’est le “baptême” dont il parle (v. 50) : le baptême de la croix, une immersion totale aux risques que comporte l’amour. Et lorsque, selon l’expression, “ nous communions”, nous nous nourrissons de son don audacieux. La Messe nourrit cette décision. C’est la décision de ne plus vivre pour nous-mêmes, d’apporter le feu dans le monde. Non pas le feu des armes, ni celui des paroles qui réduisent les autres en cendres. Cela non. Mais le feu de l’amour, qui s’abaisse et sert, qui oppose à l’indifférence le soin et à l’arrogance la douceur ; le feu de la bonté, qui ne coûte pas comme les armes, mais qui renouvelle gratuitement le monde. Cela peut coûter l’incompréhension, la moquerie, voire la persécution, mais il n’y a pas de plus grande paix que d’avoir en soi sa flamme.
Ne laissons pas le Seigneur hors de nos églises, de nos maisons et de notre vie. Dans les pauvres, au contraire, laissons-le entrer et alors nous ferons aussi la paix avec notre pauvreté, celle que nous craignons et que nous refusons lorsque nous recherchons à tout prix la tranquillité et la sécurité. […]
20 aout 2025 – Enseignement du Pape Léon XIV lors de l’Audience Générale
Arrêtons-nous sur l’un des gestes les plus bouleversants et lumineux de l’Evangile : le moment où Jésus, lors de la Dernière Cène, tend une bouchée à celui qui s’apprête à le trahir. Ce n’est pas seulement un geste de partage, c’est bien plus : c’est l’ultime tentative de l’amour de ne pas se rendre.
Saint Jean, avec sa profonde sensibilité spirituelle, nous décrit ainsi ce moment : «Au cours d’un repas, alors que déjà le diable avait mis au cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, le dessein de le livrer […] Jésus, sachant que son heure était venue […] les aima jusqu’à la fin» ( Jn 13, 1-2). Aimer jusqu’au bout : telle est la clé pour comprendre le cœur du Christ. Un amour qui ne s’arrête pas face au rejet, à la déception, ni même à l’ingratitude.
Jésus connaît l’heure, mais ne la subit pas : il la choisit. C’est lui qui reconnaît le moment où son amour devra endurer la blessure la plus douloureuse, celle de la trahison. Et au lieu de se retirer, d’accuser, de se défendre… il continue d’aimer : il lave les pieds, imbibe le pain et l’offre.
«C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper» (Jn 13, 26). Par ce geste simple et humble, Jésus montre pleinement son amour. Non pas qu’il ignore ce qui se passe, mais précisément parce qu’il voit clairement. Il a compris que la liberté des autres, même quand on se perd dans le mal, peut encore être atteinte par la lumière d’un geste doux. Car il sait que le véritable pardon n’attend pas le repentir, mais s’offre d’abord, comme don gratuit, avant même d’être reçu.
Judas, malheureusement, ne comprend pas. Après la bouchée — dit l’Evangile — «Satan entra en lui» (v. 27). Ce passage nous frappe : comme si le mal, jusque-là caché, se manifestait après que l’amour eut montré son visage le plus désarmé. Et c’est précisément pour cela, frères et sœurs, que cette bouchée est notre salut: parce qu’elle nous dit que Dieu fait tout — absolument tout — pour aller vers nous, même à l’heure où nous le rejetons.
C’est ici que le pardon se révèle dans toute sa puissance et manifeste le visage concret de l’espérance. Il n’est ni oubli, ni faiblesse. Il est la capacité de laisser l’autre libre, tout en l’aimant jusqu’au bout. L’amour de Jésus ne nie pas la vérité de la douleur, mais il ne permet pas au mal d’avoir le dernier mot. Tel est le mystère que Jésus accomplit pour nous, auquel nous aussi, parfois, nous sommes appelés à participer.
Combien de relations se brisent, combien d’histoires se compliquent, combien de non-dits restent suspendus. Pourtant, l’Evangile nous montre qu’il y a toujours une façon de continuer à aimer, même lorsque tout semble irrémédiablement compromis. Pardonner ne signifie pas nier le mal, mais l’empêcher d’engendrer un autre mal. Il ne s’agit pas de dire qu’il ne s’est rien passé, mais de tout faire pour que le ressentiment ne décide pas de l’avenir.
Quand Judas quitte la pièce, «il faisait nuit» (v. 30). Mais aussitôt après, Jésus dit: «Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié» (v. 31). La nuit est encore là, mais une lumière a déjà commencé à briller. Et elle brille parce que le Christ reste fidèle jusqu’au bout, et ainsi son amour est plus fort que la haine. […]
24 août 2025 – Méditation du Pape Léon lors de la prière mariale de l’Angelus
Au cœur de l’Évangile d’aujourd’hui (Lc 13, 22-30), nous trouvons l’image de la “porte étroite”, utilisée par Jésus pour répondre à quelqu’un qui lui demande si peu de gens seront sauvés. Jésus dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas » (v. 24).
À première vue, cette image soulève quelques questions : si Dieu est le Père de l’amour et de la miséricorde, qui reste toujours les bras ouverts pour nous accueillir, pourquoi Jésus dit-Il que la porte du salut est étroite ?
Certes, le Seigneur ne veut pas nous décourager. Ses paroles servent surtout à ébranler la présomption de ceux qui pensent être déjà sauvés, de ceux qui pratiquent la religion et qui, par conséquent, se croient déjà en règle. En réalité, ils n’ont pas compris qu’il ne suffit pas d’accomplir des actes religieux si ceux-ci ne transforment pas le cœur : le Seigneur ne veut pas d’un culte séparé de la vie et n’apprécie pas les sacrifices et les prières s’ils ne nous conduisent pas à vivre l’amour envers nos frères et à pratiquer la justice. C’est pourquoi, lorsqu’ils se présenteront devant le Seigneur en se vantant d’avoir mangé et bu avec Lui et d’avoir écouté ses enseignements, ils entendront cette réponse : « Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice » (v. 27).
La provocation qui nous vient de l’Évangile d’aujourd’hui est belle : alors que nous jugeons parfois ceux qui sont éloignés de la foi, Jésus remet en question “la sécurité des croyants”. En effet, Il nous dit qu’il ne suffit pas de professer la foi avec des mots, de manger et de boire avec Lui en célébrant l’Eucharistie ou de bien connaître les enseignements chrétiens. Notre foi est authentique lorsqu’elle embrasse toute notre vie, lorsqu’elle devient un critère pour nos choix, lorsqu’elle fait de nous des femmes et des hommes qui s’engagent pour le bien et qui risquent dans l’amour, tout comme Jésus l’a fait. Il n’a pas choisi la voie facile du succès ou du pouvoir, mais, pour nous sauver, Il nous a aimés jusqu’à franchir la “porte étroite” de la Croix. Il est la mesure de notre foi, Il est la porte que nous devons franchir pour être sauvés (cf. Jn 10, 9), en vivant son amour et en devenant, par notre vie, des artisans de justice et de paix.
Parfois, cela signifie faire des choix difficiles et impopulaires, lutter contre son égoïsme et se dépenser pour les autres, persévérer dans le bien là où la logique du mal semble prévaloir, etc. Mais, une fois ce seuil franchi, nous découvrirons que la vie s’ouvre devant nous d’une manière nouvelle et, dès à présent, nous entrerons dans le cœur immense de Dieu et dans la joie de la fête éternelle qu’Il a préparée pour nous.
Invoquons la Vierge Marie afin qu’elle nous aide à franchir avec courage la “porte étroite” de l’Évangile, afin que nous puissions nous ouvrir avec joie à la largeur de l’amour de Dieu le Père.
25 août 2025 – Discours du Pape Léon XIV aux 360 Servants d’autel français venus à Rome
[…] Il y a une preuve certaine que Jésus nous aime et nous sauve : Il a donné sa vie pour nous en l’offrant sur la croix. En effet, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (cf. Jn 15, 13). Et voilà la chose la plus merveilleuse de notre foi catholique, une chose que personne n’aurait pu imaginer ni espérer : Dieu, le créateur du ciel et de la terre, a voulu souffrir et mourir pour les créatures que nous sommes. Dieu nous a aimés à en mourir ! Pour le réaliser, Il est descendu du ciel, Il s’est abaissé jusqu’à nous en se faisant homme, et Il s’est offert sur la croix en sacrifice, l’évènement le plus important de l’histoire du monde. Qu’avons-nous à craindre d’un tel Dieu qui nous a aimés à ce point ? Que pouvions-nous espérer de plus ? Qu’attendons-nous pour l’aimer en retour comme il le mérite ? Glorieusement ressuscité, Jésus est vivant auprès du Père, il prend désormais soin de nous et nous communique sa vie impérissable.
Et l’Église, de génération en génération, garde soigneusement mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur dont elle est témoin, comme son trésor le plus précieux. Elle la garde et la transmet en célébrant l’Eucharistie que vous avez la joie et l’honneur de servir. L’Eucharistie est le Trésor de l’Église, le Trésor des Trésors. Dès le premier jour de son existence, et ensuite pendant des siècles, l’Église a célébré la Messe, de dimanche en dimanche, pour se souvenir de ce que son Seigneur a fait pour elle. Entre les mains du prêtre et à ses paroles, “ceci est mon Corps, ceci est mon Sang”, Jésus donne encore sa vie sur l’Autel, Il verse encore son Sang pour nous aujourd’hui. Chers Servants d’Autel, la célébration de la Messe, nous sauve aujourd’hui ! Elle sauve le monde aujourd’hui ! Elle est l’événement le plus important de la vie du chrétien et de la vie de l’Église, car elle est le rendez-vous où Dieu se donne à nous par amour, encore et encore. Le chrétien ne va pas à la Messe par devoir, mais parce qu’il en a besoin, absolument ! ; le besoin de la vie de Dieu qui se donne sans retour ! […]
27 août 2025 – Paroles du Pape Léon XIV dans la Basilique Saint Pierre, au terme de l’Audience Générale
Souvent dans la vie, nous aimerions recevoir une réponse immédiate, une solution immédiate, et pour une certaine raison, Dieu nous fait attendre, et il y a beaucoup à apprendre. Cependant, comme Jésus lui-même nous l’enseigne, nous devons avoir cette confiance qui vient uniquement du fait que nous savons que nous sommes fils et filles de Dieu, et que Dieu nous donne toujours sa grâce. Il ne nous enlève pas toujours la douleur, il n’enlève pas toujours la souffrance, mais il nous dit qu’il est près de nous. Dieu est toujours avec nous, et nous devons renouveler cette foi. Dieu est toujours avec nous, et c’est pourquoi nous sommes heureux.
3 septembre 2025 – Enseignement du Pape Léon XIV lors de l’Audience Générale
Au cœur du récit de la Passion, au moment le plus lumineux et en même temps le plus sombre de la vie de Jésus, l’Évangile de Jean nous livre deux mots qui renferment un immense mystère : « J’ai soif » (19,28), et aussitôt après : « Tout est accompli. » (19,30). Ultimes paroles, mais chargées d’une vie entière, qui révèlent le sens de toute l’existence du Fils de Dieu. Sur la croix, Jésus n’apparaît pas comme un héros victorieux, mais comme un mendiant d’amour. Il ne proclame pas, ne condamne pas, ne se défend pas. Il demande humblement ce qu’il ne peut en aucun cas se donner à lui-même.
La soif du Crucifié n’est pas seulement le besoin physiologique d’un corps meurtri. Elle est même, et surtout, l’expression d’un désir profond : celui d’amour, de relation, de communion. C’est le cri silencieux d’un Dieu qui, ayant voulu tout partager de notre condition humaine, se laisse aussi traverser par cette soif. Un Dieu qui n’a pas honte de mendier une gorgée, car dans ce geste, il nous dit que l’amour, pour être vrai, doit aussi apprendre à demander et pas seulement à donner.
J’ai soif, dit Jésus, et c’est ainsi qu’il manifeste son humanité et la nôtre. Aucun de nous ne peut se suffire à soi-même. Personne ne peut se sauver seul. La vie “s’accomplit” non pas lorsque nous sommes forts, mais lorsque nous apprenons à recevoir. Et c’est précisément à ce moment-là, après avoir reçu des mains étrangères une éponge imbibée de vinaigre, que Jésus proclame : Tout est accompli. L’amour s’est fait nécessiteux, et c’est précisément pour cela qu’il a accompli son œuvre.
C’est là le paradoxe chrétien : Dieu sauve non pas en agissant, mais en se laissant faire. Non pas en vainquant le mal par la force, mais en acceptant jusqu’au fond la faiblesse de l’amour. Sur la croix, Jésus nous enseigne que l’homme ne se réalise pas dans le pouvoir, mais dans l’ouverture confiante à l’autre, même lorsqu’il nous est hostile et ennemi. Le salut ne réside pas dans l’autonomie, mais de reconnaitre avec humilité son propre besoin et de savoir l’exprimer librement.
L’accomplissement de notre humanité dans le dessein de Dieu n’est pas un acte de puissance, mais un geste de confiance. Jésus ne sauve pas par un coup de théâtre, mais en demandant quelque chose qu’il ne peut se donner à lui-même. Et c’est là que s’ouvre une porte sur la véritable espérance : si même le Fils de Dieu a choisi de ne pas se suffire à lui-même, alors notre soif – d’amour, de sens, de justice – n’est pas un signe d’échec, mais de vérité.
Cette vérité, apparemment si simple, est difficile à accepter. Nous vivons à une époque qui récompense l’autosuffisance, l’efficacité, la performance. Pourtant, l’Évangile nous montre que la mesure de notre humanité n’est pas donnée par ce que nous pouvons conquérir, mais par notre capacité à nous laisser aimer et, quand cela est nécessaire, aussi aider.
Jésus nous sauve en nous montrant que demander n’est pas indigne, mais libérateur. C’est le moyen de sortir de la dissimulation du péché, pour retourner dans l’espace de la communion. Dès le départ, le péché a engendré la honte. Mais le pardon, le vrai, naît lorsque nous pouvons regarder en face notre besoin et ne plus craindre d’être rejetés.
La soif de Jésus sur la croix est donc aussi la nôtre. C’est le cri de l’humanité blessée qui cherche encore l’eau vive. Et cette soif ne nous éloigne pas de Dieu, elle nous unit plutôt à Lui. Si nous avons le courage de la reconnaître, nous pouvons découvrir que notre fragilité est aussi un pont vers le ciel. C’est précisément en demandant – et non en possédant – que s’ouvre une voie de liberté, car nous cessons de prétendre nous suffire à nous-mêmes.
Dans la fraternité, dans la vie simple, dans l’art de demander sans honte et de donner sans calcul, se cache une joie que le monde ne connaît pas. Une joie qui nous ramène à la vérité originelle de notre être : nous sommes des créatures faites pour donner et recevoir de l’amour.
Chers frères et sœurs, dans la soif du Christ, nous pouvons reconnaître toute notre soif. Et apprendre qu’il n’y a rien de plus humain, rien de plus divin, que de savoir dire : j’ai besoin. N’ayons pas peur de demander, surtout quand nous pensons ne pas le mériter. N’ayons pas honte de tendre la main. C’est précisément là, dans ce geste humble, que se cache le salut.
6 septembre 2025 – Enseignement du Pape Léon XIV lors de l’Audience Générale
[…] La grande « invention » d’Hélène fut de retrouver la Sainte Croix. Voici le trésor caché pour lequel tout vendre ! La Croix de Jésus est la plus grande découverte de la vie, la valeur qui modifie toutes les valeurs.
Hélène put le comprendre, peut-être, car elle avait porté sa propre croix pendant longtemps. Elle n’était pas née à la cour : on dit qu’elle était une aubergiste d’origine modeste, dont le futur empereur Constance tomba amoureux. Il l’épousa, mais pour des jeux de pouvoir, il n’hésita pas à la répudier, l’éloignant pendant des années de son fils Constantin. Devenu empereur, Constantin lui-même lui causa beaucoup de peines et de déceptions, mais Hélène resta toujours elle-même : une femme qui cherche. Elle avait décidé de devenir chrétienne et pratiquait toujours la charité, n’oubliant jamais les humbles dont elle était issue.
Une telle dignité et fidélité à la conscience, chers frères et sœurs, changent encore aujourd’hui le monde : elles rapprochent du trésor, comme le travail de l’agriculteur. Cultiver son cœur demande des efforts. C’est le plus grand travail qui soit. Mais en creusant, on trouve, en s’abaissant, on se rapproche toujours plus de ce Seigneur qui s’est dépouillé lui-même pour devenir comme nous. Sa Croix est sous la croûte de notre terre.
Nous pouvons marcher fièrement, piétinant distraitement le trésor qui se trouve sous nos pieds. Si, au contraire, nous devenons comme des enfants, nous connaîtrons un autre Royaume, une autre force. Dieu est toujours sous nos pieds, prêt à nous soulever vers les hauteurs.
10 septembre 2025 – Enseignement du Pape Léon lors de l’Audience Générale
Contemplons le sommet de la vie de Jésus dans ce monde : sa mort sur la croix. Les Évangiles attestent un détail très précieux, qui mérite d’être contemplé avec l’intelligence de la foi. Sur la croix, Jésus ne meurt pas en silence. Il ne s’éteint pas lentement, comme une lumière qui s’éteint, mais il quitte la vie avec un cri : « Jésus, poussant un grand cri, expira » (Mc 15, 37). Ce cri résume tout : la douleur, l’abandon, la foi, l’offrande. Ce n’est pas seulement la voix d’un corps qui cède, mais le signe ultime d’une vie qui se donne.
Le cri de Jésus est précédé d’une question, l’une des plus déchirantes qui puissent être prononcées : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». C’est le premier verset du Psaume 22, mais sur les lèvres de Jésus, il porte une gravité unique. Le Fils, qui a toujours vécu en communion intime avec le Père, fait maintenant l’expérience du silence, de l’absence, de l’abîme. Il ne s’agit pas d’une crise de foi, mais de la dernière étape d’un amour qui se donne jusqu’au bout. Le cri de Jésus n’est pas un cri de désespoir, mais de sincérité, de vérité poussée à l’extrême, de confiance qui résiste même lorsque tout fait silence.
À ce moment-là, le ciel s’assombrit et le voile du temple se déchire (cf. Mc 15, 33.38). C’est comme si la création elle-même participait à cette douleur et révélait en même temps quelque chose de nouveau : Dieu n’habite plus derrière un voile, son visage est désormais pleinement visible dans le Crucifié. C’est là, dans cet homme déchiré, que se manifeste le plus grand amour. C’est là que nous pouvons reconnaître un Dieu qui ne reste pas distant, mais qui traverse jusqu’au bout notre douleur.
Le centurion, un païen, le comprend. Non pas parce qu’il a écouté un discours, mais parce qu’il a vu Jésus mourir de cette manière : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mc 15, 39). C’est la première profession de foi après la mort de Jésus. C’est le fruit d’un cri qui ne s’est pas perdu dans le vent, mais qui a touché un cœur. Parfois, ce que nous ne pouvons pas dire avec des mots, nous l’exprimons avec la voix. Quand le cœur est plein, il crie. Et ce n’est pas toujours un signe de faiblesse, cela peut être un acte profond d’humanité.
Nous avons l’habitude de considérer le cri comme quelque chose de désordonné, à réprimer. L’Évangile confère à notre cri une valeur immense, en nous rappelant qu’il peut être une invocation, une protestation, un désir, un abandon. Il peut même être la forme extrême de la prière, lorsque nous n’avons plus de mots. Dans ce cri, Jésus a mis tout ce qui lui restait : tout son amour, toute son espérance.
Oui, car il y a aussi cela dans le cri : une espérance qui ne se résigne pas. On crie quand on croit que quelqu’un peut encore entendre. On crie non par désespoir, mais par désir. Jésus n’a pas crié contre le Père, mais vers Lui. Même dans le silence, il était convaincu que le Père était là. Et ainsi, il nous a montré que notre espérance peut crier, même quand tout semble perdu.
Crier devient alors un geste spirituel. Ce n’est pas seulement le premier acte de notre naissance – lorsque nous venons au monde en pleurant – : c’est aussi une façon de rester en vie. On crie quand on souffre, mais aussi quand on aime, quand on appelle, quand on invoque. Crier, c’est dire que nous sommes là, que nous ne voulons pas nous éteindre dans le silence, que nous avons encore quelque chose à offrir.
Dans le voyage de la vie, il y a des moments où tout garder à l’intérieur peut nous consumer lentement. Jésus nous enseigne à ne pas avoir peur du cri, pourvu qu’il soit sincère, humble, orienté vers le Père. Un cri n’est jamais inutile s’il naît de l’amour. Et il n’est jamais ignoré s’il est confié à Dieu. C’est un moyen de ne pas céder au cynisme, de continuer à croire qu’un autre monde est possible.
Apprenons aussi cela du Seigneur Jésus : apprenons le cri de l’espérance lorsque vient l’heure de l’épreuve extrême. Non pas pour blesser, mais pour nous confier. Non pas pour hurler contre quelqu’un, mais pour ouvrir le cœur. Si notre cri est sincère, il peut être le seuil d’une nouvelle lumière, d’une nouvelle naissance. Comme pour Jésus : quand tout semblait fini, en réalité, le salut était sur le point de commencer. Si elle se manifeste avec la confiance et la liberté des enfants de Dieu, la voix souffrante de notre humanité, unie à la voix du Christ, peut devenir source d’espérance pour nous et pour ceux qui nous entourent.
10 septembre 2025 – Paroles du Pape Léon XIV aux pèlerins venus d’Allemagne, au terme de l’Audience Générale
Regardant la Croix, reconnaissons le Mystère de l’Amour de Dieu qui a donné sa vie pour nous. N’ayons pas peur de proclamer au monde la foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu et notre Sauveur.
10 septembre 2025 – Paroles du Pape Léon XIV aux pèlerins de langue portugaise, au terme de l’Audience Générale
Il n’y a d’amour plus grand que celui de Jésus sur la Croix, s’offrant au Père pour chacun de nous. Ouvrons sans peur nos cœurs à cet amour qui est la raison de notre Espérance.
10 septembre 2025 – Paroles du Pape Léon XIV aux pèlerins de langue arabe, au terme de l’Audience Générale
Je vous invite à transformer votre cri des moments d’épreuves et de tribulations en une prière confiante, parce que Dieu écoute toujours ses enfants et répond au moment le meilleur nous nous.
14 septembre 2025 – Méditation du Pape Léon lors de la prière de l’Angelus
Aujourd’hui, l’Église célèbre la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, qui commémore la découverte du bois de la Croix par Sainte Hélène, à Jérusalem, au IVe siècle, et la restitution de la précieuse relique à la Ville sainte, par l’empereur Héraclius.
Mais que signifie pour nous, aujourd’hui, la célébration de cette fête ? L’Évangile que nous propose la liturgie (cf. Jn 3, 13-17) nous aide à le comprendre. La scène se déroule de nuit : Nicodème, l’un des chefs des Juifs, homme droit et ouvert d’esprit (cf. Jn 7, 50-51), vient rencontrer Jésus. Il a besoin de lumière, de conseils : il cherche Dieu et demande de l’aide au Maître de Nazareth, car il reconnaît en lui un prophète, un homme qui accomplit des signes extraordinaires.
Le Seigneur l’accueille, l’écoute et lui révèle finalement que le Fils de l’homme doit être élevé, « afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle » (Jn 3, 15), et ajoute : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (v. 16). Nicodème, qui peut-être ne comprend pas pleinement le sens de ces paroles à ce moment-là, le comprendra certainement lorsqu’après la crucifixion, il aidera à enterrer le corps du Sauveur (cf. Jn 19, 39) : il comprendra que Dieu, pour racheter les hommes, s’est fait homme et est mort sur la croix.
Jésus en parle à Nicodème, en rappelant un épisode de l’Ancien Testament (cf. Nb 21, 4-9), lorsque dans le désert, les Israélites, attaqués par des serpents venimeux, se sauvaient en regardant le serpent d’airain que Moïse, obéissant au commandement de Dieu, avait fait et placé sur une hampe.
Dieu nous a sauvés en se manifestant à nous, en s’offrant comme notre compagnon, notre maître, notre médecin, notre ami, jusqu’à devenir pour nous le Pain rompu dans l’Eucharistie. Et pour accomplir cette œuvre, il s’est servi de l’un des instruments de mort les plus cruels que l’homme ait jamais inventé : la croix.
C’est pourquoi nous célébrons aujourd’hui son “exaltation” : pour l’amour immense avec lequel Dieu, l’embrassant pour notre salut, l’a transformée d’un moyen de mort en instrument de vie, nous enseignant que rien ne peut nous séparer de Lui (cf. Rm 8, 35-39) et que sa charité est plus grande que notre péché (cf. François, Catéchèse, 30 mars 2016).
Demandons donc, par l’intercession de Marie, la Mère présente au Calvaire près de son Fils, que son amour salvateur s’enracine et grandisse en nous aussi, et que nous sachions nous donner les uns aux autres, comme Lui s’est donné tout à tous.
14 septembre 2025 – Paroles du Pape Léon XIV lors de la Commémoration des martyrs et témoins de la foi du XXème siècle, en la Basilique Saint Paul Hors les Murs
« Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde » (Gal 6, 14). Ces paroles de l’apôtre Paul, près de la tombe duquel nous sommes réunis, nous introduisent à la commémoration des martyrs et des témoins de la foi du XXIème siècle, en cette fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.
Aux pieds de la croix du Christ, notre salut, décrite comme “l’espérance des chrétiens” et la “gloire des martyrs” (cf. Vêpres de la Liturgie byzantine pour la Fête de l’Exaltation de la Croix), je salue les Représentants des Églises Orthodoxes, des Anciennes Églises Orientales, des Communions chrétiennes et des Organisations œcuméniques, que je remercie d’avoir accepté mon invitation à cette célébration. À vous tous ici présents, mon accolade de paix.
Nous sommes convaincus que le martyre jusqu’à la mort est « la communion la plus vraie avec le Christ qui répand son sang et qui, dans ce sacrifice, rend proches ceux qui jadis étaient loin (cf. Ep 2, 13) » (Lett. enc. Ut unum sint, n. 84). Aujourd’hui encore, nous pouvons affirmer avec Jean-Paul II que, là où la haine semblait imprégner chaque aspect de la vie, ces audacieux serviteurs de l’Évangile et martyrs de la foi ont démontré de manière évidente que « l’amour est plus fort que la mort » (Commémoration des Témoins de la foi au XXème siècle, 7 mai 2000).
Nous nous souvenons de ces frères et sœurs le regard tourné vers le Crucifié. Par sa croix Jésus nous a révélé le vrai visage de Dieu, son infinie compassion pour l’humanité ; il a pris sur lui la haine et la violence du monde, pour partager le sort de tous ceux qui sont humiliés et opprimés : « c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé » (Is 53, 4).
Aujourd’hui encore, de nombreux frères et sœurs, à cause de leur témoignage de foi dans des situations difficiles et des contextes hostiles, portent la même croix du Seigneur : comme Lui, ils sont persécutés, condamnés, tués. Jésus dit d’eux : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi » (Mt 5, 10-11). Ce sont des femmes et des hommes, des religieuses et des religieux, des laïcs et des prêtres, qui paient de leur vie leur fidélité à l’Évangile, leur engagement pour la justice, leur lutte pour la liberté religieuse là où elle est encore violée, leur solidarité avec les plus pauvres. Selon les critères du monde, ils ont été “vaincus”. En réalité, comme nous le dit le Livre de la Sagesse : « Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait » (Sa 3, 4).
Frères et sœurs, au cours de l’Année jubilaire, nous célébrons l’espérance de ces témoins courageux de la foi. C’est une espérance pleine d’immortalité, parce que leur martyre continue à diffuser l’Évangile dans un monde marqué par la haine, la violence et la guerre ; c’est une espérance pleine d’immortalité, car, bien qu’ayant été tués dans leur corps, personne ne pourra étouffer leur voix ou effacer l’amour qu’ils ont donné ; c’est une espérance pleine d’immortalité, parce que leur témoignage demeure comme une prophétie de la victoire du bien sur le mal.
Oui, leur espérance est désarmée. Ils ont témoigné de leur foi sans jamais recourir à la force et à la violence, mais en embrassant la faible et douce force de l’Évangile, selon les paroles de l’apôtre Paul : « C’est très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en mois sa demeure. […] Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Cor 12, 9-10). […]
15 septembre 2025 – Méditation du Pape Léon XIV lors du Jubilé de la Consolation, dans la Basilique Saint-Pierre
« Consolez, consolez mon peuple » (Is 40, 1). Telle est l’invitation du prophète Isaïe, qui nous interpelle aujourd’hui de manière exigeante : elle nous appelle à partager la consolation de Dieu avec tant de frères et sœurs qui vivent des situations de faiblesse, de tristesse, de douleur. Pour ceux qui sont dans les larmes, le désespoir, la maladie et le deuil, résonne clairement, fortement, l’annonce prophétique de la volonté du Seigneur de mettre fin à la souffrance et de la transformer en joie. Toute douleur peut être transformée par la grâce de Jésus-Christ. Cette Parole compatissante, incarnée dans le Christ, est le bon Samaritain dont nous parle l’Évangile : c’est Lui qui apaise nos blessures, c’est Lui qui prend soin de nous. Dans les moments sombres, même contre toute évidence, Dieu ne nous laisse pas seuls ; au contraire, c’est précisément dans ces moments-là que nous sommes appelés plus que jamais à espérer en la proximité du Sauveur qui ne nous abandonne jamais.
Nous cherchons quelqu’un pour nous consoler et souvent nous ne le trouvons pas. Parfois, la voix de ceux qui, sincèrement, veulent partager notre souffrance nous devient même insupportable. C’est vrai. Il y a des situations où les mots ne servent à rien et deviennent presque superflus. Dans ces moments, il ne reste peut-être que les larmes, si elles ne sont pas encore épuisées.
Les larmes sont un langage qui exprime les sentiments profonds d’un cœur blessé. Les larmes sont un cri muet qui implore compassion et réconfort. Mais avant tout, elles sont libération et purification des yeux, des sentiments, des pensées. Il ne faut pas avoir honte de pleurer ; c’est une façon d’exprimer notre tristesse et notre besoin d’un monde nouveau ; c’est un langage qui parle de notre humanité faible et mise à l’épreuve, mais appelée à la joie.
Là où il y a de la souffrance, la question se pose inévitablement : pourquoi tout ce mal ? D’où vient-il ? Pourquoi cela m’est-il arrivé à moi ? Dans ses Confessions, saint Augustin écrit : « je cherchais d’où, vient le mal […] Quelle est sa racine et quel est son germe? […] D’où vient donc le mal, puisque Dieu a fait toutes ces choses bonnes, lui qui est bon? […] Telles étaient les pensées que je roulais dans un cœur misérable […] Cependant, solidement était fixée en mon cœur dans l’Église catholique, la foi de ton Christ, notre Seigneur et Sauveur; en bien des points sans doute, elle était encore vague et fluctuante » (VII, 5).
Le passage des interrogations à la foi est celui auquel nous éduque la Sainte Écriture. Il y a en effet des questions qui nous replient sur nous-mêmes et nous divisent intérieurement et par rapport à la réalité. Il y a des pensées qui ne peuvent rien engendrer. Si elles nous isolent et nous désespèrent, elles humilient aussi notre intelligence. Mieux vaut, comme dans les Psaumes, que la question soit une protestation, une plainte, une invocation de cette justice et de cette paix que Dieu nous a promises. Alors, nous jetons un pont vers le ciel, même lorsqu’il semble muet. Dans l’Église, nous recherchons le ciel ouvert, qui est Jésus, le pont de Dieu vers nous. Il existe une consolation qui nous atteint alors, lorsque cette foi qui nous semble “vague et fluctuante” comme un bateau dans la tempête reste “solide et fixé”.
Là où il y a le mal, nous devons rechercher le réconfort et la consolation qui en triomphent et ne lui laissent aucun répit. Dans l’Église, cela signifie : jamais seuls. Poser sa tête sur une épaule qui vous console, qui pleure avec vous et vous donne de la force, est un remède dont personne ne peut se priver, car c’est le signe de l’amour. Là où la douleur est profonde, l’espérance qui naît de la communion doit être encore plus forte. Et cette espérance ne déçoit pas. […]
17 septembre 2025 – Enseignement du Pape Léon XIV lors de l’Audience Générale
Dans notre cheminement de catéchèse sur Jésus, notre espérance, nous contemplons aujourd’hui le mystère du Samedi Saint. Le Fils de Dieu repose dans le tombeau. Mais cette “absence” n’est pas un vide : c’est une attente, une plénitude retenue, une promesse gardée dans l’obscurité. C’est le jour du grand silence, où le ciel semble muet et la terre immobile, mais c’est précisément là que s’accomplit le mystère le plus profond de la foi chrétienne. C’est un silence lourd de sens, comme le sein d’une mère qui garde son enfant non encore né, mais déjà vivant.
Le corps de Jésus, descendu de la croix, est soigneusement enveloppé, comme on le fait avec ce qui est précieux. L’évangéliste Jean nous dit qu’il a été enterré dans un jardin, dans « un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne » (Jn 19, 41). Rien n’est laissé au hasard. Ce jardin rappelle l’Eden perdu, le lieu où Dieu et l’homme étaient unis. Et ce tombeau jamais utilisé parle de quelque chose qui doit encore arriver : c’est un seuil, pas une fin. Au début de la création, Dieu avait planté un jardin, maintenant la nouvelle création commence aussi dans un jardin : avec un tombeau clos qui, bientôt, s’ouvrira.
Le Samedi Saint est également un jour de repos. Selon la Loi juive, on ne doit pas travailler le septième jour : en effet, après six jours de création, Dieu se reposa (cf. Gn 2, 2). Maintenant, le Fils aussi, après avoir accompli son œuvre de salut, se repose. Non pas parce qu’il est fatigué, mais parce qu’il a terminé son travail. Non pas parce qu’il a abandonné, mais parce qu’il a aimé jusqu’au bout. Il n’y a plus rien à ajouter. Ce repos est le sceau de l’œuvre accomplie, la confirmation que ce qui devait être fait a vraiment été porté à terme. C’est un repos rempli de la présence cachée du Seigneur.
Nous avons du mal à nous arrêter et à nous reposer. Nous vivons comme si la vie n’était jamais suffisante. Nous courons pour produire, pour prouver, pour ne pas perdre de terrain. Mais l’Évangile nous enseigne que savoir s’arrêter est un geste de confiance que nous devons apprendre à accomplir. Le Samedi Saint nous invite à découvrir que la vie ne dépend pas toujours de ce que nous faisons, mais aussi de la façon dont nous savons nous détacher de ce que nous avons pu faire. […]
20 septembre 2025 – Message du Pape Léon XIV à “WALK FOR LIFE”, promue par “LES TURNER ALS FOUNDATION”
Vous avez reçu un lourd fardeau à porter. Comme j’aimerais qu’il n’en soit pas ainsi. Cependant, vos souffrances vous offrent l’occasion de découvrir et d’affirmer une vérité profonde : la qualité de la vie humaine ne dépend pas des résultats obtenus. La qualité de notre vie dépend de l’amour. Dans votre souffrance, vous pouvez expérimenter une profondeur de l’amour humain qui vous était auparavant inconnue. Vous pouvez grandir dans la gratitude pour tout ce qui a été et pour les personnes qui prennent maintenant soin de vous. Vous pouvez maintenant développer un sens profond de la beauté de la création, de la vie dans ce monde et du mystère de l’amour.
Je prie pour vous. Je prie pour qu’au lieu de vous laisser submerger par la frustration, le désespoir ou le désespoir, vous vous abandonniez au mystère de l’existence humaine, à l’amour de vos soignants et à l’étreinte du Divin.
Et enfin, quelques mots à ceux qui sont en deuil. Après avoir pris soin de vos proches atteints de la SLA, vous pleurez maintenant leur disparition. Vous ne les avez pas oubliés. Et, en fait, votre amour a été purifié par votre service, puis par votre deuil. Vous avez appris, et chaque jour, vous pénétrez plus profondément dans le mystère le plus profond : la mort n’est pas la parole définitive. L’amour triomphe de la mort. L’amour triomphe de la mort. L’amour triomphe de la mort.
1er octobre 2025 – Enseignement du Pape Léon XIV lors de l’Audience Générale
Le centre de notre foi et le cœur de notre espérance sont fermement enracinés dans la résurrection du Christ. En lisant attentivement les Évangiles, nous réalisons que ce mystère est surprenant non seulement parce qu’un homme – le Fils de Dieu – est ressuscité des morts, mais aussi pour la manière choisie pour le faire. En effet, la résurrection de Jésus n’est pas un triomphe pompeux, ce n’est pas une revanche ou une vengeance contre ses ennemis. C’est le merveilleux témoignage de la capacité de l’amour à se relever après une grande défaite pour continuer son irrépressible chemin.
Lorsque nous nous relevons après un traumatisme causé par d’autres, la première réaction est souvent la colère, le désir de faire payer à quelqu’un ce que nous avons subi. Le Ressuscité ne réagit pas ainsi. Sorti des enfers de la mort, Jésus ne se venge pas. Il ne revient pas avec des gestes de puissance, mais manifeste avec douceur la joie d’un amour plus grand que toute blessure et plus fort que toute trahison.
Le Ressuscité n’éprouve aucun besoin de rétablir ou d’affirmer sa supériorité. Il apparaît à ses amis – les disciples – et il le fait avec une extrême discrétion, sans les forcer leur capacité à l’accepter. Son unique désir est d’être à nouveau en communion avec eux en les aidant à surmonter leur sentiment de culpabilité. Nous le voyons très bien au cénacle, où le Seigneur apparaît à ses amis enfermés dans la peur. C’est un moment qui exprime une force extraordinaire : Jésus, après être descendu dans les abîmes de la mort pour libérer ceux qui y étaient emprisonnés, entre dans la chambre fermée de qui est paralysé par la peur, en apportant un don que personne n’aurait osé espérer : la paix.
Sa salutation est simple, presque ordinaire : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20,19). Mais elle s’accompagne d’un geste si beau qu’il en est presque inconvenant : Jésus montre aux disciples ses mains et son côté avec les marques de sa passion. Pourquoi dévoiler ces blessures devant qui, en ces heures dramatiques, l’a renié et abandonné ? Pourquoi ne pas cacher ces signes de douleur et éviter de rouvrir la blessure de la honte ?
Pourtant, l’Évangile dit que, voyant le Seigneur, les disciples se réjouirent (cf. Jn 20, 20). La raison en est profonde : Jésus est maintenant pleinement réconcilié avec tout ce qu’il a souffert. Il n’y a pas d’ombre de rancœur. Les blessures ne servent pas à faire des reproches, mais à confirmer un amour plus fort que toute infidélité. Elles sont la preuve qu’au moment même de notre échec, Dieu n’a pas reculé. Il ne nous a pas abandonnés.
Ainsi, le Seigneur se montre nu et désarmé. Il n’exige rien, il ne fait pas de chantage. C’est un amour qui n’humilie pas, c’est la paix de celui qui a souffert par amour et qui peut finalement affirmer que cela en valait la peine. […]
1er octobre 2025 – Message du Pape Léon XIV à l’occasion du 10ème anniversaire de la canonisation de Louis et Zélie Martin
[…] Voici donc le modèle de couple que la Sainte Église présente aux jeunes qui souhaitent – peut-être avec hésitation – se lancer dans une si belle aventure : modèle de fidélité et d’attention à l’autre, modèle de ferveur et de persévérance dans la foi, d’éducation chrétienne des enfants, de générosité dans l’exercice de la charité et de justice sociale ; modèle aussi de confiance dans l’épreuve… Mais surtout, ce couple exemplaire témoigne du bonheur ineffable et de la joie profonde que Dieu accorde, dès ici-bas et pour l’éternité, à ceux qui s’engagent sur ce chemin de fidélité et de fécondité. En ces temps troublés et désorientés, où tant de contre-modèles d’unions, souvent passagères, individualistes et égoïstes, aux fruits amers et décevants, sont présentés aux jeunes, la famille telle que le Créateur l’a voulue pourrait sembler périmée et ennuyeuse. Louis et Zélie Martin témoignent qu’il n’en est rien : ils ont été heureux – profondément heureux ! – en donnant la vie, en rayonnant et transmettant la foi, en voyant leurs filles grandir et s’épanouir sous le regard du Seigneur. Quel bonheur que celui de se réunir le dimanche après la messe, autour de la table où Jésus est le premier invité et partage les joies, les peines, les projets et les espérances de chacun ! Quel bonheur que celui de ces moments de prières en commun, de ces jours de fête, de ces événements familiaux qui marquent le temps ! Mais aussi quel réconfort d’être ensemble dans l’épreuve, unis à la Croix du Christ lorsqu’elle se présente ; et enfin quelle espérance de se retrouver un jour réunis dans la gloire du ciel !
4 octobre 2025 – Paroles du Pale Léon XIV aux jeunes, malades et nouveaux époux, au terme de l’Audience Générale
Aujourd’hui, nous célébrons la fête de Saint François d’Assise. Pour vous, jeunes, qu’il soit un modèle de vie évangélique. Pour vous, malades, un exemple d’amour de la Croix de Jésus. Pour vous, jeunes mariés, une invitation à avoir toujours confiance dans la Providence Divine.
7 octobre 2025 – Message du Pape Léon XIV pour la 40ème Journée Mondiale de la Jeunesse, solennité du Christ Roi, le 23 novembre 2025
[…] Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de témoigner. Dans les Évangiles, nous trouvons souvent la tension entre l’accueil et le rejet de Jésus : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1, 5). De même, le disciple-témoin fait l’expérience directe du rejet et parfois même de l’opposition violente. Le Seigneur ne cache pas cette douloureuse réalité : « Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi » (Jn 15, 20). C’est précisément cela qui devient l’occasion de mettre en pratique le commandement suprême : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44). C’est ce qu’ont fait les martyrs depuis les débuts de l’Église.
Chers jeunes, cette histoire n’appartient pas seulement au passé. Aujourd’hui encore, dans de nombreux endroits du monde, les chrétiens et les personnes de bonne volonté souffrent de persécutions, de mensonges et de violences. Peut-être avez-vous vous aussi été touchés par cette expérience douloureuse et peut-être avez-vous été tentés de réagir instinctivement en vous mettant au niveau de ceux qui vous ont rejetés, en adoptant des attitudes agressives. Mais rappelons-nous le sage conseil de saint Paul : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Rm 12, 21).
Ne vous laissez donc pas décourager : comme les saints, vous êtes appelés vous aussi à persévérer avec espérance, surtout face aux difficultés et aux obstacles.
[…]
Chers jeunes, face aux souffrances et aux espérances du monde, fixons notre regard sur Jésus. Alors qu’il était sur le point de mourir sur la croix, il a confié la Vierge Marie à Jean comme mère, et lui à elle comme fils. Ce don extrême d’amour est pour chaque disciple, pour nous tous. Je vous invite donc à accueillir ce lien sacré avec Marie, Mère pleine d’affection et de compréhension, en le cultivant en particulier par la prière du Rosaire. Ainsi, dans chaque situation de la vie, nous ferons l’expérience que nous ne sommes jamais seuls, mais toujours des fils aimés, pardonnés et encouragés par Dieu. Témoignez-en avec joie !
8 octobre 2025 – Enseignement du Pape Léon XIV lors de l’Audience Générale
Je voudrais vous inviter à réfléchir sur un aspect surprenant de la Résurrection du Christ : son humilité. Si nous réexaminons les récits évangéliques, nous réalisons que le Seigneur ressuscité ne fait rien de spectaculaire pour s’imposer à la foi de ses disciples. Il ne se présente pas avec une armée d’anges, il ne fait pas de gestes d’éclat, il ne prononce pas de discours solennels pour révéler les secrets de l’univers. Au contraire, il s’approche avec discrétion, comme un simple passant, comme un homme affamé qui demande à partager un peu de pain (cf. Lc 24, 15.41).
Marie de Magdala le prend pour un jardinier (cf. Jn 20, 15). Les disciples d’Emmaüs le prennent pour un étranger (cf. Lc 24, 18). Pierre et les autres pêcheurs le prennent pour un simple passant (cf. Jn 21, 4). Nous aurions attendu des effets spéciaux, des signes de puissance, des preuves flagrantes. Mais le Seigneur ne cherche pas cela : il préfère le langage de la proximité, de la normalité, de la table partagée.
Il y a là un message précieux : la Résurrection n’est pas un coup de théâtre, c’est une transformation silencieuse qui remplit de sens chaque geste humain. Jésus ressuscité mange une portion de poisson devant ses disciples : ce n’est pas un détail marginal, c’est la confirmation que notre corps, notre histoire, nos relations ne sont pas un emballage à jeter. Ils sont destinés à la plénitude de la vie. Ressusciter ne signifie pas devenir des esprits évanescents, mais entrer dans une communion plus profonde avec Dieu et avec nos frères, dans une humanité transfigurée par l’amour.
Dans la Pâque du Christ, tout peut devenir grâce. Même les choses les plus ordinaires : manger, travailler, attendre, s’occuper de la maison, soutenir un ami. La Résurrection ne soustrait pas la vie au temps et à l’effort, mais elle en change le sens, la “saveur”. Chaque geste accompli dans la gratitude et dans la communion anticipe le Règne de Dieu. […]
[…] La prière de l’Église nous rappelle que Dieu fait justice à tous, en donnant sa vie pour tous. Ainsi, lorsque nous crions au Seigneur : “Où es-tu ?” nous transformons cette invocation en prière, et reconnaissons alors que Dieu est là où souffre l’innocent. La croix du Christ révèle la justice de Dieu. Et la justice de Dieu c’est le pardon : Il voit le mal et le rachète, en le prenant sur lui. Lorsque nous sommes crucifiés par la souffrance et la violence, par la haine et la guerre, le Christ est déjà là, sur la croix pour nous et avec nous. Il n’y a pas de pleurs que Dieu ne console ; il n’y a pas de larmes qui restent loin de son cœur. Le Seigneur nous écoute, nous étreint tels que nous sommes, pour nous transformer tel qu’il est. Ceux qui refusent la miséricorde de Dieu, en revanche, restent incapables de miséricorde envers leur prochain. Ceux qui n’accueillent pas la paix comme un don ne sauront pas donner la paix.
Chers amis, nous comprenons maintenant que les questions de Jésus sont une invitation vigoureuse à l’espérance et à l’action : quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi en la providence de Dieu ? C’est cette foi, en effet, qui soutient notre engagement pour la justice, précisément parce que nous croyons que Dieu sauve le monde par amour, nous libérant du fatalisme. Demandons-nous donc : lorsque nous entendons l’appel de ceux qui sont en difficulté, sommes-nous témoins de l’amour du Père, comme le Christ l’a été envers tous ? Il est l’humble qui appelle les tyrans à la conversion, le juste qui nous rend justes, comme en témoignent les nouveaux saints d’aujourd’hui : non pas des héros ou des chantres d’un idéal quelconque, mais des hommes et des femmes authentiques.
Les médias du système minimisent les attaques contre les chrétiens au Nigéria
Samedi, le gouvernement nigérian a été pris au dépourvu par une publication sur Truth Social du président américain Donald Trump.
« Si le gouvernement nigérian continue de tolérer le massacre de chrétiens, les États-Unis cesseront immédiatement toute aide au Nigéria et pourraient bien intervenir dans ce pays désormais déshonoré, armes au poing, afin d’anéantir complètement les terroristes islamistes responsables de ces atrocités ». « Je donne par la présente instruction à notre département de la Guerre de se préparer à une éventuelle action. »
« Je donne pour instruction à notre ministère de la Guerre de se préparer à une éventuelle intervention. Si nous attaquons, ce sera rapide, brutal et efficace, tout comme les terroristes s’en prennent à nos chers chrétiens ! AVERTISSEMENT : LE GOUVERNEMENT NIGÉRIAN A INTÉRÊT À AGIR VITE ! »
Le secrétaire à la Guerre, Pete Hegseth, a répondu à la publication : « Oui, monsieur. » Dimanche, Trump a précisé sa pensée :
« Ils tuent un nombre record de chrétiens au Nigéria. Ils tuent les chrétiens, et en très grand nombre. Nous ne laisserons pas cela se produire. »
Comme prévu, la presse traditionnelle s’est immédiatement emparée d’un argument qu’elle répète depuis des années : il n’y a pas de massacres ciblés de chrétiens au Nigéria, et il n’y a certainement pas de génocide en cours. La BBC a publié en couverture que « des allégations de génocide contre les chrétiens du Nigéria circulent depuis quelques semaines et quelques mois dans certains milieux d’extrême droite américains ».
Il s’agit là d’une tromperie manifeste. De nombreux journalistes et organisations chrétiennes s’efforcent depuis des années d’alerter la communauté internationale sur le massacre des chrétiens au Nigéria. Un long rapport intitulé « Le génocide au ralenti des chrétiens du Nigéria » pour The European Conservative date de 2021. Certains se souviendront peut-être également des enlèvements massifs d’écolières chrétiennes par Boko Haram et des horreurs qu’elles ont subies de la part de leurs ravisseurs islamistes. Certaines sont toujours portées disparues.
La BBC, dans son reportage sur les propos de Trump, a rapporté que « les groupes de surveillance des violences affirment qu’il n’existe aucune preuve suggérant que les chrétiens soient tués plus souvent que les musulmans au Nigeria, pays où la population est répartie de manière à peu près égale entre les adeptes des deux religions ». Ce point de vue n’est guère surprenant, étant donné que la BBC avait justement consacré un article à l’un des principaux groupes responsables de massacres de chrétiens, les Peuls, en 2021, sous le titre : « Les bergers branchés du Nigeria : les Peuls originaux ». Cet article ne faisait qu’une brève mention de la propension des Peuls à attaquer les chrétiens et à incendier des églises.
En réalité, un simple examen des reportages en provenance du Nigéria au cours de l’année écoulée montre clairement que, contrairement à ce qu’affirme la BBC, les chrétiens sont systématiquement pris pour cible, enlevés et tués. Au total, 7 800 chrétiens avaient été enlevés en août.
« Plus de 7 000 chrétiens ont été tués au Nigéria durant les 220 premiers jours de 2025, selon une organisation de défense des droits humains », rapportait récemment Newsweek . « Cela représente en moyenne 35 meurtres par jour, d’après un rapport publié par l’ONG nigériane de défense des droits humains Intersociety (Société internationale pour les libertés civiles et l’État de droit)… Ces violences ont déplacé au moins 12 millions de chrétiens depuis 2009, année qui a marqué le début de l’insurrection de Boko Haram visant à établir un califat au Nigéria et dans l’ensemble du Sahel. »
Depuis 2009, ce groupe estime que 125 000 chrétiens et 60 000 musulmans libéraux ont été tués. Affirmer que chrétiens et musulmans sont tués en nombre « à peu près égal » est totalement faux ; si les médias avancent cette affirmation, c’est précisément pour masquer la réalité de la situation sur le terrain. En effet, nombre d’entre eux ont maintes fois imputé les attaques islamistes contre les chrétiens au changement climatique, insistant sur le fait que ces massacres sont avant tout des conflits pastoraux liés aux pâturages, et non motivés par des raisons religieuses ou idéologiques.
Malgré cela, la BBC est allée jusqu’à affirmer que
« Trump avait précédemment annoncé avoir déclaré le Nigéria “pays particulièrement préoccupant” en raison de la “menace existentielle” qui pèse sur sa population chrétienne. Il a déclaré que des “milliers” de personnes avaient été tuées, sans fournir la moindre preuve. »
La BBC aurait pu trouver ces preuves en effectuant une simple recherche en ligne, et je soupçonne qu’elle a également la capacité de mener des entretiens sur le terrain.
Que l’administration Trump mette ou non sa menace à exécution, ses propos en défense des chrétiens du Nigeria ont eu un impact immédiat. « La menace de Trump a semé l’inquiétude au Nigeria », a noté la BBC. « Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont exhorté le gouvernement à intensifier sa lutte contre les groupes islamistes afin d’éviter l’envoi de troupes étrangères dans le pays. » Les porte-parole du gouvernement se sont empressés d’assurer à la presse internationale que la lutte contre les violences islamistes était une priorité absolue.
« Alors que les chrétiens n’étaient autrefois vulnérables que dans les États du nord à majorité musulmane, ces violences continuent de s’étendre à la région du Centre et même plus au sud », a récemment constaté Portes Ouvertes, qui surveille la persécution des chrétiens dans le monde .
« Les attaques sont d’une brutalité effroyable. De nombreux croyants sont tués, notamment des hommes, tandis que les femmes sont souvent enlevées et victimes de violences sexuelles. C’est au Nigéria que l’on compte le plus grand nombre de croyants tués en raison de leur foi au monde. »
« Ces militants détruisent également des maisons, des églises et des moyens de subsistance. Plus de 16,2 millions de chrétiens en Afrique subsaharienne, dont un grand nombre au Nigéria, ont été chassés de leurs foyers par la violence et les conflits. Des millions vivent désormais dans des camps de déplacés. »
Mark Houck, militant pro-vie visé par une perquisition du FBI, remercie le cardinal Müller pour son soutien
Le samedi 1er novembre, solennité de la Toussaint, le cardinal Gerhard Müller a célébré une messe au sanctuaire Notre-Dame de Czestochowa à Philadelphie, en Pennsylvanie, pour Mark Houck, en remerciement de son acquittement des accusations qui avaient conduit à un raid du FBI en septembre 2022.
Lors de ce raid, des agents du FBI ont arrêté Houck sous la menace d’une arme, devant sa femme et ses sept enfants, qui se trouvaient dans la maison familiale. Le cardinal Müller a rendu visite à la famille Houck le 12 octobre 2022. Houck et sa famille avaient été perquisitionnés au motif que Houck avait repoussé une escorte pro-avortement qui harcelait son fils, que le père tentait simplement de « protéger ».
Houck a été acquitté de deux chefs d’accusation de crime après qu’il a été établi qu’il n’avait pas enfreint la loi sur la liberté d’accès aux entrées des cliniques (FACE).
Après la messe, Houck a parlé du cardinal Müller :
« Quelques semaines après cette épreuve [le raid du FBI] qui nous était imposée – je ne sais pas comment il l’a su, mais il l’a su – il est venu chez nous, il a béni nos enfants. Il a réclamé notre maison pour notre famille au nom de Jésus. Et ensuite ? À l’église, en tant que prêtre, il nous a réconfortés. Il nous a fortifiés. Il a pris soin de nous pastoralement. » « Et ma femme et moi nous sommes dit : ne serait-il pas juste de le ramener parmi nous ? »
Au terme d’un parcours judiciaire qui a abouti à l’acquittement de Houck, les Houck ont invité le cardinal Müller chez eux et ont souhaité le remercier publiquement.
Houck a également souligné la présence de l’évêque Joseph Coffey à la messe, le qualifiant d’« ami cher » et le remerciant de son soutien. « Il a été le premier évêque à nous contacter ».
L’autre évêque qui avait pris contact à l’époque, en 2022, était Mgr Joseph Strickland, qui avait été invité mais n’avait pas pu assister à la messe.
Brian Brown, un des soutiens de Mark Houck, a publié sur Instagram une courte vidéo du cardinal Müller bénissant les enfants de la famille Houck et a écrit :
Lors de la messe d’action de grâce pour la liberté du héros pro-vie Mark Houck, célébrée au sanctuaire Notre-Dame de Czestochowa par le cardinal Müller et l’évêque Coffey, j’ai eu la joie d’accompagner le cardinal Müller auprès de Mark Houck et de sa famille après son arrestation et son raid injustes menés par le FBI sous l’administration Biden en 2022. Je suis si heureux que Mark ait été reconnu innocent et soit libre, et que le cardinal Müller ait pu revenir en Pennsylvanie trois ans plus tard pour célébrer son acquittement.
Après son acquittement début 2023, Houck a tenté en 2024 de poursuivre le ministère de la Justice pour le préjudice subi par sa famille et lui-même, et de défendre les droits civiques des militants pro-vie. Cependant, l’affaire a été classée sans suite début 2025.
“Je crois profondément au dialogue et à la confrontation d’idées, et je déplore le cloisonnement intellectuel”
À l’occasion des 10 ans du Congrès Mission, Academia Christiana devait tenir un stand, mais une polémique née dans le journal Libération a poussé les organisateurs à congédier cette organisation catholique. Alors que le catholicisme connaît un léger renouveau avec une augmentation du nombre de baptêmes d’adultes et l’organisation croissante de pèlerinages, l’épisode témoigne de tensions persistantes dans l’Église. Alors, sommes-nous vraiment tous « Fratelli tutti » ? Pour Liberté politique, Olivier Frèrejacques a interrogé le président d’Academia Christiana, Victor Aubert :
Quand a été créée Academia Christiana et quel est le but de cette organisation ?
Nous sommes des enfants de « La Manif pour tous ». À l’époque étudiants, certains convertis, d’autres nés dans des familles chrétiennes, nous prenions conscience du fait que les catholiques, ayant déserté l’espace public, avaient perdu toute influence dans le débat public. Nous avons donc créé Academia Christiana en 2013 pour inviter notre génération et les suivantes à s’engager au service du bien commun, en assumant notre foi.
Vos détracteurs dénoncent une porosité avec ce qu’ils nomment la « nouvelle droite ». Qu’est-ce que cette « nouvelle droite » et que leur répondez-vous ?
La « Nouvelle Droite » est née dans les années 1970, c’est avant tout un mouvement intellectuel qui s’attache à défendre la civilisation européenne, à critiquer le capitalisme et l’influence américaine, mais qui considère le christianisme comme responsable du déclin de l’Occident, et propose donc un retour au paganisme. Il est vrai que nous avons toujours voulu être un lieu de rassemblement et de dialogue, et donc que nous avons, à plusieurs reprises, invité des figures intellectuelles de la Nouvelle Droite pour s’exprimer sur des sujets politiques, entourés aussi évidemment d’intervenants issus des sphères catholiques. Notre volonté n’était pas de subvertir la jeunesse chrétienne avec des idées païennes, mais d’engager un débat, plutôt que de s’ostraciser mutuellement. À titre personnel, je crois profondément au dialogue et à la confrontation d’idées, et je déplore le cloisonnement intellectuel, surtout à « droite ».
S’agit-il d’un conflit de génération ?
En effet, notre génération n’a pas vécu certains combats, mais surtout elle a été confrontée beaucoup plus tôt aux nouveaux enjeux qui touchent notre pays, à commencer par les tensions ethniques, culturelles et religieuses, mais aussi la précarisation, la faiblesse du marché du travail et la crise de la transmission. La figure des « déshérités », dépeints par François-Xavier Bellamy, illustre parfaitement la situation des jeunes générations. Nous n’avons rien reçu, ni à l’école, ni à l’Église, et l’islam représente une altérité qui nous renvoie à notre déracinement. Voilà pourquoi une partie de la jeunesse française d’aujourd’hui cherche dans le vide spirituel ambiant une religion de substitution qu’elle place dans l’amour de la France.
Vous êtes évincés du Congrès Mission : comment avez-vous pris cette décision ?
Suite à un article totalement diffamatoire paru dans Libération, le Congrès Mission a pris peur et nous a demandé de renoncer à tenir un stand pour éviter la polémique. Dans le fond, cette affaire ne nuit pas outre mesure à notre travail auprès de la jeunesse. Nous n’avons pas attendu d’aller au Congrès Mission pour toucher plusieurs milliers de jeunes à travers nos événements chaque année. Néanmoins, cette affaire est révélatrice d’un malaise dans l’Église. D’une part, on peut constater, encore une fois, que la sidération que provoque Libération chez la droite républicaine est la même dans les rangs des catholiques conservateurs. Si Libé grogne, ils sont terrorisés et ne veulent surtout pas être amalgamés à une prétendue extrême droite. Qu’avons-nous fait du fameux « n’ayez pas peur » ?
D’autre part, on peut déplorer aussi une sorte de néo-pharisaïsme, à l’œuvre dans l’Église : les convertis qui viennent de la France périphérique sont d’abord tombés amoureux de la France avant de tomber amoureux du christianisme, puis du Christ. Mais ce sont des infréquentables, ils votent RN, ce sont des beaufs qu’on caricature facilement comme des débiles haineux et racistes. Et s’ils se convertissent, ils resteront toujours suspects aux yeux de ceux qui ont acquis une position de notables respectables dans l’Église. On mettra en doute leur sincérité et on leur reprochera d’instrumentaliser la foi à des fins politiques et d’alimenter « l’extrême droite ». Tout cela, malheureusement, renforce les fractures au sein de l’Église de France et entretient le dialogue de sourds.
Que diriez-vous à vos détracteurs au sein de l’Église ?
Nous parlons à une jeunesse que l’Église de France ne parvient pas à toucher, c’est-à-dire ces fameux « déshérités ». Academia Christiana n’est ni un mouvement, ni un parti politique, mais d’abord un institut de formation. Notre rôle est donc à la fois d’aiguiller la jeunesse catholique vers des engagements dans la vie publique, mais aussi de parler à cette jeunesse qualifiée par Libération d’« identitaire », afin de répondre à ses questionnements spirituels. Évidemment, cela implique de mettre les mains dans le cambouis, d’oser parler avec ceux que les médias parisiens, politiquement corrects, désignent comme des infréquentables. Mais venez et voyez, osez sortir de l’entre-soi, vous serez surpris de constater que cette jeunesse a réellement soif de Dieu et qu’elle est souvent très éloignée des caricatures que l’on fait d’elle. Osez nous rencontrer et dialoguer avec nous, nous sommes aussi prêts à écouter vos conseils.
Quels sont les projets d’AC pour les mois et les années à venir ?
Nous vivons une phase de développement qui a parfois tendance à nous dépasser, puisque nous avons créé l’an dernier le label « Communitas Christiana » qui permet de créer, dans sa région, un petit cercle local autour des 5 piliers de l’éducation intégrale que nous promouvons : les mains (redécouverte des savoir-faire manuels), le corps (sport et hygiène de vie), la tête (formation philosophique, historique et littéraire), le cœur (sens du service) et l’âme (pèlerinages et vie spirituelle). Nous recevons des demandes de partout : Toulouse, Lyon, Paris, Versailles, Bordeaux, Vannes, Tarbes, Clermont-Ferrand, Brive-la-Gaillarde… et nous espérons pouvoir recruter une équipe de permanents pour accompagner ce développement. Nous organisons aussi, au cours de l’année, un « Congrès du Bien Commun » à Paris qui aura pour thème en 2026 : « Le monde qui vient : enjeux, périls et motifs d’espérance », ainsi que deux universités d’été en Provence et en Anjou auxquelles vos lecteurs sont les bienvenus.
Marie Co-Rédemptrice : fidélité au Calvaire
La récente note Mater populi fidelis invite à ne plus employer le titre de « Co-Rédemptrice ». On comprend l’intention d’éviter toute confusion. Mais l’Église ne progresse jamais en renonçant aux vérités reçues de la Tradition. Il ne s’agit pas ici d’une dévotion secondaire, mais d’un regard sur la Croix elle-même : comment Dieu a-t-Il voulu accomplir le Salut ? Et quelle place a tenue la Vierge dans cette œuvre unique ? Rappelons avec calme et certitude ce que l’Église a toujours enseigné.
Marie Co-Rédemptrice : ce que la Tradition affirme
La note doctrinale Mater populi fidelis, publiée le 4 novembre et approuvée par le pape Léon XIV, recommande de ne plus employer le titre de « Co-Rédemptrice », par crainte « d’obscurcir l’unique médiation salvifique du Christ ». Le cardinal Víctor Manuel Fernández et Mgr Armando Matteo proposent ainsi une clarification pastorale.
Nous accueillons cette note avec respect. Mais pour la vérité et la paix des consciences, rappelons sereinement l’enseignement constant de la Tradition. Car la véritable piété mariale jaillit de la contemplation de l’Incarnation et du Calvaire. Et c’est précisément là que se fonde le titre de Marie Co-Rédemptrice.
Le Christ est l’unique Rédempteur
La foi catholique affirme que seul le Christ sauve :
« Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus. »
(1 Tm 2, 5)
Jésus est Rédempteur par nature, car Il est le Verbe incarné, Prêtre et Victime. Aucune créature ne partage sa dignité divine ni son pouvoir rédempteur.
La question est donc : Dieu a-t-Il voulu associer une créature à l’offrande rédemptrice du Christ ?
La Tradition répond : oui.
« Par l’obéissance de la Vierge, le genre humain a été délié de la chaîne du péché. »
Saint Irénée, Adversus Haereses, III, 22.
« Elle offrit son Fils sur l’autel de la Croix, participant à l’œuvre du salut. »
Saint Bernard, Sermon sur la Vierge Mère, 14.« La Bienheureuse Vierge a coopéré à l’œuvre de la rédemption par un mérite de convenance. »
Saint Thomas d’Aquin, ST III, q. 48, a. 1, ad 3.
La voix constante des papes
Marie coopère non par puissance, mais par amour et offrande.
« Nul n’a coopéré autant qu’elle à la rédemption du genre humain. »
Léon XIII, Iucunda Semper, 1894.
« On peut dire qu’elle a racheté le genre humain avec le Christ. »
Saint Pie X, Ad Diem Illum, 1904.
« Elle a racheté le genre humain avec le Christ. »
Benoît XV, Inter Sodalicia, 1918.
Nous sommes ici dans l’enseignement ordinaire, sûr et répété.
Le cœur du mystère
« Stabat Mater juxta crucem » (Jn 19, 25)
La Mère n’est pas spectatrice : elle est unie au Sacrifice. Son cœur s’offre avec le Cœur du Fils.
Là où se tient la Sainte Église de Dieu
Confesser Marie Co-Rédemptrice, ce n’est ni égaler la Vierge au Christ ni multiplier les médiations. C’est reconnaître la manière même dont Dieu a voulu sauver le monde.
Là où se tient le Rédempteur, se tient la Mère : sans confusion, mais sans distance.
Nous gardons donc ce titre, non par attachement polémique, mais par fidélité reconnaissante au Calvaire.
Avec gratitude, fidélité et paix.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Il est interdit de critiquer l’immigration. En revanche l’Eglise, pas de souci…
Alors qu’à Moissac, le procureur a décidé de ne pas poursuivre l’islamiste provocateur, dans le Maine et Loire, Jean-Eudes Gannat est en garde à vue, suspecté d’« incitation à la haine raciale » pour avoir filmé des « réfugiés afghans » à Segré (49). Il sera jugé en comparution immédiate.
Voici l’objet du délit :
CONVOQUÉ À LA DEMANDE DU PARQUET dès cet après-midi pour cette vidéo anodine postée hier soir sur Tiktok. Possiblement pour une garde à vue d’après mon interlocuteur.
Décrire le réel est interdit !
Puisque la vérité dérange, je vous demande de la faire tourner au maximum et me… pic.twitter.com/1UTXx135zV
— Jean Eudes Gannat 🐝 (@gannat_JEG) November 5, 2025
Les lois sur l’euthanasie se heurtent aux libertés de conscience et de religion
Tribune de Grégor Puppinck, Juriste, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), dans La Croix à propos de la proposition de loi sur la fin de vie, qui porte une atteinte considérable à la liberté des établissements confessionnels :
La proposition de loi relative au « droit à l’aide à mourir », telle qu’adoptée par l’Assemblée, porte une atteinte considérable à la liberté des établissements confessionnels. Si elle était définitivement, aucune législation au monde ne serait aussi sévère, en prévoyant expressément l’obligation pour tout établissement d’accueillir au son sein l’euthanasie et le suicide assisté. Cette obligation s’appliquerait à tous les établissements de santé et médico-sociaux, publics comme privés, financés ou non par l’argent public.
Par ailleurs, aucun autre texte au monde ne serait aussi répressif. La proposition de loi prévoit que les responsables de maisons de retraite ou d’établissements de santé qui refuseraient la pratique de l’euthanasie et du suicide assisté au sein de leurs établissements se rendraient coupables de délit d’entrave et seraient passibles à ce titre de deux ans de prison et de 30 000 € d’amende. Un établissement qui refuserait ces pratiques s’exposerait en outre aux sanctions de l’Agence régionale de santé (ARS).
Certes, le texte reconnaît le droit à l’objection de conscience des médecins et du personnel de santé face à l’euthanasie et au suicide assisté. Mais elle ignore volontairement la liberté des établissements de refuser ces pratiques en leur sein.
Or cette liberté est essentielle, en particulier pour les établissements confessionnels fondés et dirigés par des congrégations religieuses. Sans le respect de cette liberté, ces établissements seraient obligés d’agir contre leurs convictions religieuses, et leur raison d’être. Ce serait une grave injustice et une atteinte à leur liberté religieuse.
Certains pays l’ont bien compris. C’est le cas des États-Unis où les États fédérés concernés protègent explicitement le droit de tout établissement de refuser la pratique du suicide assisté.
La législation de l’Oregon a d’ailleurs inspiré une résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe de 2010 affirmant que
« nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister (…) une euthanasie (…), quelles qu’en soient les raisons ».
C’est aussi le cas des Pays-Bas, où l’euthanasie a été dépénalisée en 2002, mais sans constituer un « droit » individuel. Dès lors, aucun établissement n’est tenu d’y procéder. De même, en Nouvelle-Zélande, la Haute Cour a jugé que la loi « n’oblige pas les hospices ou autres organisations à fournir des services d’aide à mourir. Ils ont le droit de choisir de ne pas fournir ces services. » Le gouvernement ne peut pas contraindre, ni sanctionner financièrement, des établissements refusant cette pratique. Dans ces pays, il est suffisant de permettre le transfert vers d’autres établissements des patients désirant mourir.
Dans d’autres pays, en revanche, la liberté des établissements est moins explicitement garantie. Au Portugal, par exemple, la loi de mai 2023 est silencieuse sur la liberté des établissements. Cela a conduit la Conférence des évêques à réclamer cette liberté dans une lettre pastorale du 1er mai 2025. Les évêques y soulignent que « la liberté de conscience a aussi une dimension communautaire et institutionnelle. Une institution fondée sur une éthique (comme un hôpital catholique) ne devrait pas être contrainte à pratiquer des actes contraires à son identité éthique fondatrice ». La situation est encore incertaine.
En Espagne, la situation est aussi confuse. Alors que l’euthanasie a été légalisée en 2021, de grands établissements catholiques ont déclaré refuser d’accueillir cette pratique, après que le tribunal constitutionnel a validé la loi en mars 2022.
En Suisse, la situation varie selon les cantons. Dans celui de Neuchâtel par exemple, seuls les établissements financés par l’État ont alors l’obligation d’accueillir les organisations d’aide au suicide, mais uniquement lorsqu’il est impossible de déplacer ou de renvoyer chez elles les personnes désirant mourir. Cette « solution » fut acceptée par le tribunal fédéral le 13 septembre 2016 au motif qu’un tel établissement peut encore se soustraire à l’obligation litigieuse en renonçant à son financement public.
Dans un troisième groupe de pays, enfin, l’accès à l’euthanasie est devenu une arme, utilisée contre les établissements catholiques pour les obliger à renoncer à leurs valeurs. C’est le cas de la Belgique et du Canada.
Alors que le silence de la loi belge de 2002 sur cette question permettait aux établissements confessionnels d’éviter la pratique de l’euthanasie et du suicide assisté, une loi de 2020 est venue leur interdire de demander à leurs employés de ne pas réaliser ces pratiques en leur sein. Au même moment, 15 hôpitaux psychiatriques des Frères de la Charité ont perdu leur caractère catholique, sur décision du Vatican, pour avoir accepté l’euthanasie.
Au Canada, la situation est tendue. Alors que « l’aide à mourir » a été légalisée en 2016, une juge de la Cour supérieure du Québec a jugé le 1er mars 2024 que le droit à l’euthanasie prime sur la liberté de religion des établissements catholiques. Saisie en référé par l’archevêque de Montréal, Christian Lépine, elle a dénié à la Maison St-Raphaël, un centre de soins palliatifs installé dans une ancienne église, le droit de refuser « temporairement » d’accueillir la pratique de la mort volontaire en son sein, le temps que l’affaire soit jugée sur le fond. L’affaire serait encore pendante.
En Colombie-Britannique, le Home Irene Thomas, un autre établissement qui accueillait des personnes en fin de vie, a perdu son financement public, soit 94 % de son budget, en raison de son refus de l’euthanasie. Quant au grand hôpital Saint-Paul de Vancouver, également en Colombie-Britannique, il est actuellement poursuivi en justice. Il lui est reproché de refuser l’euthanasie alors qu’il est financé par l’État, après avoir transféré un patient désireux de mourir dans un autre établissement acceptant l’euthanasie.
Les lois sur l’euthanasie sont relativement récentes, et elles se heurtent aux droits anciens que sont les libertés de conscience et de religion. Les législateurs feraient bien de regarder la jurisprudence des Comités des Nations unies et de la Cour européenne des droits de l’homme, qui reconnaissent la liberté des établissements confessionnels et protègent leur « autonomie ».
Les gouvernements américain et européens s’affrontent au sujet de la censure dans une résolution de l’ONU
Une résolution actuellement débattue à l’Assemblée générale de l’ONU inclut la lutte contre la désinformation et les discours de haine. L’administration Trump considère cette résolution comme une incitation à la censure. Cette formulation avait initialement été ajoutée aux résolutions de l’ONU avec le soutien de l’administration Biden.
Les Européens et d’autres gouvernements occidentaux soutiennent ce texte sur la censure. La résolution engage les gouvernements et les agences internationales à imposer des normes de censure à toutes les plateformes technologiques et à concevoir l’intelligence artificielle de manière à ce qu’elle ne produise que des résultats politiquement corrects sur des sujets tels que le genre, le climat et les migrations.
Même si l’administration Trump a réalisé des progrès dans le démantèlement du complexe de la censure aux États-Unis, il reste encore beaucoup à faire pour mettre fin aux efforts de censure à l’échelle mondiale.
Les programmes internationaux de censure continuent d’être mis en œuvre sous l’égide d’accords de l’ONU précédemment soutenus par l’administration Biden, notamment le Pacte pour l’avenir, le Pacte numérique mondial et plusieurs résolutions de l’ONU, dont une résolution sur les droits de l’homme et les technologies numériques qui est en cours de renégociation et devrait être adoptée dès la semaine prochaine.
La résolution sur les droits humains et les technologies numériques appelle les entreprises technologiques à concevoir les médias sociaux et l’intelligence artificielle de manière à éviter que « les algorithmes et les systèmes de classement n’amplifient la désinformation et les discours de haine », et les exhorte à adopter des « politiques de contenu et de publicité visant à lutter contre la désinformation ». La résolution proposée stipule que les États ont la responsabilité d’adopter des lois sur la censure qui « contrent la diffusion de la désinformation, laquelle peut être conçue et mise en œuvre de manière à induire en erreur, à violer et à bafouer les droits humains ». Elle exige également des gouvernements qu’ils collaborent avec les Nations Unies, les entreprises technologiques et le monde universitaire à la mise en place d’un dispositif de censure complet.
Le langage de la résolution est très proche du système de censure élaboré de l’Union européenne. La directive européenne sur les services numériques et la directive européenne sur l’intelligence artificielle régissent la censure en Europe. Ces lois européennes obligent les entreprises technologiques à censurer toute opinion qui remet en cause les priorités politiques de la Commission européenne en matière de climat, d’égalité des sexes et de migration. Les outils de censure comprennent la modération des contenus, la démonétisation, la vérification des faits et la contre-information.
L’administration Trump a critiqué à plusieurs reprises ce système de censure en raison de son impact potentiel sur les Américains et les entreprises technologiques américaines. L’été dernier, Reuters a rapporté que l’administration envisageait même des sanctions contre les responsables européens chargés de l’application des lois draconiennes de l’UE en matière de censure.
Les politiques de modération des contenus inscrites dans la directive européenne sur les services numériques et les politiques de l’ONU en matière d’intégrité de l’information sont similaires à celles utilisées par l’administration Biden pour censurer les Américains jusqu’à très récemment. Selon les informations révélées par la sous-commission spéciale de la Chambre des représentants sur l’instrumentalisation du gouvernement fédéral, des dizaines de millions d’Américains ont été censurés pour avoir partagé des opinions jugées politiquement défavorables à l’administration Biden.
Parmi les opinions censurées figuraient les critiques formulées à l’encontre de Biden lors de l’élection présidentielle américaine de 2020 et les inquiétudes concernant le bien-fondé des politiques relatives à la COVID-19, notamment l’obligation vaccinale. Le système de censure mis en place par l’administration Biden comprenait des pressions directes sur les réseaux sociaux pour censurer les Américains, ainsi qu’une censure indirecte via les agences de notation, les agences de publicité et les partenariats entre entreprises technologiques et universités. Ces politiques de censure ont finalement conduit à l’exclusion de Donald Trump de toutes les principales plateformes de médias sociaux en janvier 2020.
Un fond européen pour financer l’avortement
La commission des Droits de la femme du Parlement européen a voté par 26 voix contre 12 en faveur de la création d’un mécanisme permettant « d’aider les femmes contraintes de se rendre à l’étranger pour interrompre leur grossesse ».
Le Parlement européen votera en décembre une résolution sur le sujet. Laquelle sera transmise à la Commission.
