Prix des AFC 2025
Communiqué des AFC du 8e arrondissement :
Une foule nombreuse s’est pressée samedi 29 novembre à la Mairie du 8e arrondissement au Salon du Livre et de la Famille pour rencontrer les auteurs marquant une belle réussite pour ce 10e anniversaire organisé par les Associations Familiales Catholiques (AFC).
Et c’est Benoît de Blanpré, Président de l’AED (Aide à l’Eglise en Détresse) qui a reçu le Prix des AFC 2025 pour son livre « Lettre aux Pères de Famille ».
Noël le 25 décembre : la preuve par saint Luc
Dans son parcours de l’Avent, la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier revient sur la date de Noël.
Étude des indices scripturaires et historiques qui confirment la naissance du Christ le 25 décembre.
Chapitres :
- 0:00 : Noël le 25 décembre : la preuve par saint Luc
- 2:08 : Renseignements de saint Luc sur Zacharie
- 4:23 : Révélation d’un manuscrit de Qumran
- 6:41 : Jésus est-il né en hiver ?
6 décembre: Jubilé des premiers samedis du mois à Fatima
Lu sur le site du Jubilé:
Le samedi 6 décembre prochain, nous arriverons au douzième et dernier premier samedi du mois du Jubilé 2025 célébrant les cent ans de cette grande demande de Notre Dame de Fatima. Après avoir parcouru durant toute l’année de multiples sanctuaires à travers le monde, pour faire connaître partout les premiers samedis, le jubilé s’achèvera à Fatima.
En 1939, Sœur Lucie écrivait :
« Notre-Dame a promis de retarder le fléau de la guerre, si cette dévotion est propagée et pratiquée ».
Mais comme ses appels n’ont pas été entendus, quelques mois plus tard la deuxième guerre mondiale éclatait. Nous sommes de nouveau dans une situation relativement similaire. Ne recommençons pas les mêmes erreurs ! Agissons.
Venons nombreux à Fatima implorer Notre Dame lors de cet ultime premier samedi du Jubilé ! L’enjeu du monde se joue en ce moment. Mobilisons-nous. Ce court pèlerinage à Fatima ne prend que trois jours en tout (du vendredi 5, au dimanche 7 décembre 2025). Tout est organisé sur place – transfert aéroport inclus – est vous avez juste à réserver vous-même votre avion.
Réalisé avec Monseigneur Dominique Rey, ancien évêque de Fréjus-Toulon, le premier samedi se déroulera de la façon suivante :
- 14h00 Rosaire (mystères glorieux)
- 14h30 Méditation quinze minutes (Couronnement de la Saint Vierge dans le Ciel)
- 14h45 Procession pour déposer 1000 roses au pied de l’autel
- 15h00 Messe et communion du 1er samedi
- Toute la journée, confessions possibles
Pour les inscriptions et le programme complet, cliquez ici.
Calendrier 2026 : gardez le Jubilé romain sous les yeux
Les échos augustes des basiliques romaines résonnent-ils encore avec force au tréfonds de votre âme ? La ferveur exceptionnelle vécue en août 2025 ne saurait s’évanouir dans les brumes de l’oubli, happée par le tumulte délétère du monde moderne. Il est impératif, pour le salut de
nos mémoires, de conserver vivante la flamme de cette sainte pérégrination. C’est pour cristalliser cet insigne moment que le Calendrier mural 2026 a été conçu, s’imposant comme bien plus qu’un simple repère temporel.
Ce chef-d’œuvre au pratique en format A4, orné de clichés exclusifs, incarne la vitalité inaltérable de la Tradition catholique. Chaque mois, revivez l’émotion tangible du pèlerinage jubilaire à Rome organisé par la FSSPX en août 2025 ; laissez ces images sublimes transformer votre intérieur en un sanctuaire de mémoire. Cet objet devient alors un puissant souvenir spirituel, un rempart esthétique contre la tiédeur ambiante.
Ne permettez pas au quotidien profane d’étouffer les grâces reçues lors de ce pèlerinage historique. Saisissez dès à présent cette opportunité unique de sanctifier l’avenir : faites de votre année civile une véritable **Année Sainte** domestique.
PERPÉTUER LES GRÂCES DU PÈLERINAGE ROMAIN AU CŒUR DU FOYER
N’avez-vous pas craint, une fois rentrés de la Ville Éternelle, que cette ferveur indicible ne s’étiole face à la routine ?
Il est vital de faire de votre foyer une véritable « petite église ». En installant ce calendrier au centre de la vie familiale, vous créez un point d’ancrage quotidien. Ne le voyez pas comme un simple objet, mais comme une mémoire vivante : utilisez-le pour évoquer, lors des repas dominicaux, les souvenirs marquants de ce pèlerinage historique et maintenir l’esprit de croisade au sein de votre maison.
ROME, CŒUR DE LA CATHOLICITÉ ET LIEU DE PÈLERINAGE PROVIDENTIEL
Rome n’est pas une destination touristique ordinaire pour le catholique authentique. C’est le tombeau de Pierre, le lieu où coule le sang des martyrs, la cité qui a vu naître la chrétienté occidentale. Lorsque les fidèles de la FSSPX convergent vers ces basiliques séculaires, ils accomplissent un acte profondément contre-culturel : affirmer que la Tradition n’appartient pas au musée, mais irrigue le présent.
Vous n’êtes plus isolé dans votre combat spirituel : Rome demeure présente, palpable, nourrissante pour votre âme assoiffée d’authenticité catholique.
COMMENT INTÉGRER CE CALENDRIER DANS VOTRE QUOTIDIEN
Un calendrier ne doit pas végéter au fond d’un tiroir. Placez-le stratégiquement là où votre famille se rassemble chaque matin : près de la table du petit-déjeuner, dans le corridor menant aux chambres.
Feuilletez ensemble la nouvelle page, commentez l’image qui l’accompagne. Les enfants intériorisent ainsi que le temps appartient à Dieu.
Notez-y les fêtes traditionnelles, les neuvaines entreprises, les pèlerinages locaux. Transformez-le en chronique vivante de votre progression spirituelle collective.
TRANSMETTRE LA FOI CATHOLIQUE AUX GÉNÉRATIONS FUTURES
Pourquoi devriez-vous choisir entre l’esthétique sacrée et la praticité ? Avec son format A4 standard, ce calendrier s’intègre aussi bien dans une cuisine active que dans un bureau studieux, sans jamais encombrer l’espace.
Les cases sont suffisamment spacieuses pour y noter les anniversaires de baptême ou les devoirs d’état impératifs.
Offrez-vous la sérénité d’une organisation sans faille : commandez votre exemplaire pour planifier une année où l’ordre matériel soutient enfin votre élévation spirituelle.
En somme, ce Calendrier mural 2026 ne se contente pas d’égrener les jours ; il constitue un véritable trésor mémoriel pour tout fidèle attaché à la Tradition. Il allie la beauté impérissable des
souvenirs de notre pèlerinage jubilaire à la rigueur nécessaire d’une vie chrétienne bien ordonnée.
En l’acquérant, vous placez sous vos yeux, et ceux de vos proches, un rappel constant de notre appartenance à l’Église éternelle et de la ferveur vécue à Rome. Ne laissez pas cette année de grâce devenir une année ordinaire.
Commandez dès aujourd’hui votre exemplaire pour ancrer votre quotidien dans le beau, le vrai et le sacré.
https://www.luminasacra.com/calendrier-rome_2026_slb
Calendrier mural 2026 — Jubilé FSSPX Rome | Format A4 — 29,46 €
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Évangéliser en France
Le 3 mai 2025 j’ai été invité à donner une conférence sur la situation du catéchuménat des adultes en un pays sécularisé comme la France lors du symposium sur l’évangélisation organisé par l’Université philosophico-théologique Benoît XVI, la plus grande université de formation des prêtres dans le monde germanophone, intégrée à l’abbaye cistercienne de Heiligenkreuz, en Autriche.
Peut-être allez-vous deviner pourquoi l’organisateur et grand chancelier de l’université a refusé de me communiquer la vidéo de ma conférence … que je reprends donc dans celle-ci pour vous la faire connaître ….
Après avoir salué les éminences, les professeurs, le public, et m’être présenté, j’annonçai le thème de la conférence, et son plan : d’abord un résumé de l’histoire de la sécularisation en France, ensuite une brève présentation de la situation actuelle, et pour finir, quelques propositions me semblant au bénéfice de l’évangélisation.
I. De la sécularisation
On peut faire remonter la sécularisation de la société au moins au traité de Westphalie (1648) lorsque le mot « sécularisation » fut utilisé pour désigner le transfert de certains biens ecclésiastiques aux princes protestants, qu’Ernest Renan définira comme le « processus d’élimination progressive de tout élément religieux. (L’avenir de la science (1890), cf. CNRTL) » La sécularisation est ainsi l’action faisant passer une chose du domaine sacré au domaine profane. À la Révolution française, ce mot prit le sens de « laïcisation » pour désigner la guerre anticatholique, la « profanation » donc de la France catholique, puis de l’Europe, et jusqu’au bout du monde, pour instaurer « La religion de l’homme qui se fait Dieu » selon l’expression de Paul VI.

Cette subversion, de type naturaliste, vide la vie sociale de la Présence de Dieu, et de Son Église, ravalée au rang d’opinion, de superstition, confinée à la vie privée — ce que rend aisé le protestantisme.
Or, avec Dostoïevski, nous reconnaissons que « Si Dieu n’existe pas, alors tout est possible », c’est-à-dire le pire, et avec Chesterton, que si « l’on cesse de croire en Dieu, au Dieu de Jésus-Christ, ce n’est pas pour croire en rien, mais pour croire en n’importe quoi », au point que les individus finissent par perdre jusqu’au sens moral, comme le montre, par exemple, le « droit » à l’avortement, qui place, de facto, l’humanité à un niveau moral infra-animal, et donc démoniaque. Or, la vie divine offerte par l’évangélisation ne peut devenir celle de l’humanité que si celle-ci rejette son péché pour mener une existence honorant la raison, objet de l’appel à la conversion. Aussi, la reconnaissance de l’existence de Dieu et de Son incarnation dans le Christ n’est- elle pas facultative pour mener une vie digne de l’homme, et de cela l’État ne peut pas plus se désintéresser que des parents de l’éducation de leurs enfants.
Cela est souligné par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dans sa Note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation, parue en 2007, approuvée par Benoît XVI, laquelle met en évidence l’importance de la vie sociale, de la culture, et donc du régime politique d’une nation pour l’évangélisation :
« Il se trompe celui qui pense se fier uniquement à ses propres forces dans la recherche de la vérité, sans reconnaître le besoin que chacun a de l’aide d’autrui. L’homme, dès sa naissance, se trouve intégré dans différentes traditions, dont il reçoit non seulement son langage et sa formation culturelle, mais aussi de multiples vérités auxquelles il croit alors presque instinctivement […]. Dans la vie d’un homme, les vérités simplement crues demeurent beaucoup plus nombreuses que celles qu’il acquiert par sa vérification personnelle. La nécessité de s’en remettre, par sa culture, aux connaissances acquises par autrui enrichit l’homme à la fois de la vérité à laquelle il ne pourrait accéder tout seul, et de relations interpersonnelles et sociales qu’il développe.(N°5) »
Comment mieux dire l’importance d’un État catholique pour le salut des citoyens ? Le grand missionnaire français saint Jean Eudes n’ignorait pas cette importance du pouvoir politique lorsqu’il écrivait à la reine Anne d’Autriche :
« Je suis certain, Madame, que, si votre Majesté voulait employer le pouvoir que Dieu lui a donné, elle pourrait plus faire, à elle seule, pour la destruction de la tyrannie du diable et pour l’établissement du règne de Jésus-Christ, que tous les missionnaires et prédicateurs ensemble. (in La Vie Spirituelle, 1925, p.235) »
II. Hier
Cette année, 2025, marque en France le 120e anniversaire de la loi de séparation de l’Église et de l’État, promulguée en 1905 pour instaurer la laïcité, dans un contexte de tensions croissantes entre la République laïque et l’Église catholique, les gouvernements républicains cherchant à réduire l’influence de l’Église sur la société. En 1864 le pape Pie IX avait publié le Syllabus, un catalogue d’erreurs modernes, afin que les catholiques s’en gardent Voici, par exemple,
la 15ème de ces erreurs : « Chacun est libre d’embrasser et de professer la religion qu’il aura reconnue vraie à la lumière de la raison. » ;
la 16ème : « Les hommes peuvent trouver le chemin du salut éternel et obtenir ce salut éternel dans le culte de n’importe quelle religion. » ;
la 19ème : « L’Église n’est pas une vraie et parfaite société pleinement libre ; elle ne jouit pas de ses droits propres et constants qui lui ont été conférés par son divin Fondateur, mais il appartient au pouvoir civil de définir quels sont les droits de l’Église et les limites dans lesquelles elle peut les exercer. »,
et la 55ème : « L’Église doit être séparée de l’État et l’État séparé de l’Église. »
Vous avez noté combien cet enseignement pontifical est devenu aujourd’hui, même dans l’Église, totalement incompréhensible …
Le franc-maçon et homme d’État Jules Ferry, souhaita alors « organiser l’humanité sans roi ni Dieu », et pour cela « arracher l’âme de la jeunesse française » à l’Église.
Dans la revue de La Libre Pensée intitulée La Raison, qui militait, et milite toujours, pour la laïcité, on pouvait lire sous la plume du franc-maçon Laurent Tailhade, à la date du 21 décembre 1902, ceci :
« Le prêtre, par la honte de son état, par la hideur infamante de son costume, vit en dehors de la loi commune, de la solidarité. Contre lui tout est permis, car la civilisation est en droit de légitime défense ; elle ne lui doit ni ménagement ni pitié. C’est le chien enragé que tout passant a le devoir d’abattre, de peur qu’il ne morde les hommes et n’infecte les troupeaux. Le prêtre, dans une société basée sur la raison et la science, le prêtre survivant aux âges nocturnes dont il fut un des plus redoutables produits, le prêtre n’aurait d’autre place qu’à Bicêtre, dans le cabanon des fous dangereux. Exclusion, ostracisme, prison perpétuelle, bagnes et cachots, tout est bon, tout est légitime contre lui. Discuter avec ça ? Non ! Mais le museler, mais le mettre à mort ! Car la peine capitale, si odieuse qu’elle soit, n‘est pas trop forte pour cet empoisonneur plus effrayant que Borgia. Le respect de la vie humaine cesse envers ceux-là qui se sont mis volontairement hors de l’humanité. »
J’ai personnellement vérifié l’actualité de ce propos lorsque ayant porté plainte pour avoir été traité de pédophile sur les réseaux sociaux, j’ai vu mes insulteurs publics être relaxés en première instance au motif que j’avais été injurié non en ma qualité de catholique, mais en tant que prêtre …
Je reprends le fil de mon discours. Le franc-maçon et homme d’État français, Léon Gambetta, refusant de voir l’Église catholique jouer un rôle politique, la présenta commel’ennemie de la République, et inscrivit, dès 1869, la séparation de l’Église et de l’État dans son programme politique.
Le rapporteur de cette loi, Aristide Briand, aux anticléricaux radicaux qui se plaignaient de ce que la loi ne protégerait pas suffisamment les personnes « contre les méfaits de la liberté religieuse » répondit que la donner à l’Église catholique, loin de renforcer ses moyens de contester la République, allait créer au contraire les conditions pour que l’Église accepte d’elle-même les principes républicains.
Et de fait, au sortir de la deuxième guerre mondiale, l’Assemblée des évêques et cardinaux de France, tout en affirmant que seule l’Église catholique est source de vérité, admit la laïcité « comme souveraine autonomie de l’État », et après le concile Vatican II, les évêques de France admirent « sans réserve » la liberté de conscience et le pluralisme religieux. Or, comment la reconnaissance de cette souveraine autonomie de l’État par l’Église n’aurait-elle pas donné à celui-ci les coudées franches pour revendiquer sa liberté face à l’Église, la dessaisir de sa propre souveraineté, et réduire sa fonction prophétique à un silence complice ?
III. Aujourd’hui
La lutte à mort engagée contre l’Église par la Révolution ne s’est pas arrêtée avec la promulgation de cette loi de séparation de l’Église et de l’État, comme le juif et ex Ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, en témoigne dans son ouvrage ‘La Révolution française n’est pas terminée (le Seuil, 2008)’, ou il écrit :
« La Révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps , c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération, et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement, par un brusque saut de l’histoire, d’un homme nouveau. La Révolution est un événement métahistorique, c’est-à-dire un événement religieux. La Révolution implique l’oubli total de ce qui précède la Révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi. »
Vous avez peut-être noté, comment, dans ce propos, abondent, perverties, les références au message chrétien. La Révolution y est dite quelque chose n’appartenant pas au temps, mais hors du temps, il n’y a que l’éternité, c’est-à-dire Dieu ! De même, si la Révolution est un commencement absolu, Dieu seul étant absolu, alors elle est Dieu ! « Incarnation, régénération, engendrement, homme nouveau », autant de mots parodiant le mystère chrétien, tant il est vrai que le Démon ne peut que singer Dieu … Je note que la Révolution française est dite être « une expiation du peuple français ». Mais, de quelle faute le peuple français serait-il coupable ? Quel péché devrait-il expier ? Eh bien, de celle d’avoir été catholique ! C’est là son péché, véritablement originel, qui demande expiation et régénération, d’où sa mise à mort de toutes les façons possibles, et son remplacement par un autre peuple, à l’aide d’une autre religion. Apporté par une immigration de masse, l’islam (Ap 12.3) ne demande pas mieux que de jouer sa partition dans ce processus de remplacement où il voit s’accomplir la volonté hégémonique d’Allah de soumettre le monde à son abominable loi ! En effet : « Allah a envoyé Son messager avec l’islam, pour qu’il triomphe sur toute autre religion, quelque répulsion qu’en aient les chrétiens ! (Coran 9.33) »
Rappelons-nous que si la laïcité fut une nouveauté absolue apportée par le Christ dédivinisant César, le pouvoir politique, et spiritualisant la vie religieuse, la distinction de Dieu et de César n’invite pas à séparer leurs allégeances, mais à rendre possible leur complémentarité, dans le respect mutuel de leur différence, aussi vrai que l’on ne peut couper en deux les personnes vivant sous l’une et l’autre autorité ni souhaiter les voir devenir schizophrènes. Les ordres temporel et spirituel sont liés comme le sont le corps et l’âme. Un corps sans âme est un cadavre, et une âme sans corps n’existe pas … Le rôle de l’Église est de donner la connaissance de la Vérité révélée, d’indiquer le sens de la vie, d’enseigner la morale qui permet de vivre heureux, et le rôle de l’État est d’organiser la vie sociale en fonction de ces informations. Il n’y a pas de bonheur pour la société en dehors de cette complémentarité.
Le génie de la France a été d’en tenter la réalisation, qui fut, certes, imparfaite, comme tout ce qui est humain, mais dont les bienfaits et la fécondité se sont étendus dans le monde entier, et jusque dans l’éternité, d’où son titre de « Fille aînée de l’Église ».
La doctrine traditionnelle de l’Église est que l’État ne peut pas être neutre en matière religieuse, puisque la fin de celui-ci est le service du bien commun temporel, et que ce bien dépasse l’ordre public en impliquant d’autres biens très importants comme la vérité ou la vertu, et ce dans une société nécessairement hiérarchisée, d’autant plus riche et féconde, que chacun y vit en harmonie avec tous, devant Dieu, et pour l’amour de Dieu, auteur de la société, et rémunérateur de ceux qui Le cherchent (He 11.6). De fait, comme l’enseignait Pie XII :
« De la forme donnée à la société, en harmonie ou non avec les lois divines, dépend le bien ou le mal des âmes, c’est-à-dire que les hommes appelés tous à être vivifiés par la grâce du Christ, respireront dans les contingences terrestres du cours de leur vie, soit l’air sain et vivifiant de la vérité et des vertus morales, soit le virus morbide et souvent mortel de l’erreur et de la dépravation. (Radio message du 1er juin 1941, n. 5) »,
en sorte que, comme l’enseignait encore Pie XII (06.12.1953) :
« Ce qui ne répond pas à la vérité et à la loi morale n’a objectivement aucun droit à l’existence, ni à la propagande, ni à l’action »
Or, voilà que la Déclaration Dignitatis humanæ(n°2) affirme qu’un État ne doit pas interdire l’expression et la diffusion publique – dans de juste limites – d’erreurs contre la foi et les bonnes mœurs. Mais alors, comment peut-il ne pas contrevenir à l’obligation morale, s’imposant à tous, de se conformer à la vérité, et comme c’est le devoir de l’État de les y aider ? Ce refus de ne pas interdire la diffusion publique d’erreurs, n’est-il pas la cause de tant de malheurs que nous prétendons déplorer ?
Une chose est de rappeler à l’État son devoir de favoriser le salut de tous, tout en tolérant ce qui ne peut être évité, et autre chose de l’en déclarer dispensé « dès lors que demeure sauf un ordre public juste », car, qu’est-ce qu’« un ordre public juste » ? Ce qui l’est pour un État issu de la Révolution ne l’est pas nécessairement pour l’Église ! Mais le concile Vatican II, de fait, occulte la différence entre un État païen, ne connaissant pas le Christ, et l’État moderne, issu de la Révolution, basé sur le rejet du Christ. Comme si accueillir ou rejeter le Christ ne comptait pour rien ! Comme s’il existait un état de nature innocente dans lequel l’État moderne pouvait se trouver et agir justement, tout en rejetant le Christ ! Comme si le péché originel n’existait pas (cf. Rm 7.18-25) ! Pas même pour les législateurs et les dirigeants politiques !
La République française, volontairement ignorante de la réalité du péché originel et de la grâce donnée par le Christ pour nous permettre d’accomplir ici-bas notre destinée, se réclame de la laïcité pour prétendument garantir la liberté de conscience, d’expression, de croyance, de conviction, et la neutralité en matière religieuse et de culte. Comme s’il existait une neutralité possible face à LA vérité, raison pour laquelle (Jn 14.6) Jésus-Christ ne répond pas à une question aussi stupide que celle de Pilate demandant : « Qu’est-ce que la Vérité ? (Jn 18.38) » L’évidence de la Vérité est pareille à la lumière du soleil à midi par un splendide jour d’été ! Elle est telle que Qui n’est pas avec Jésus est contre Lui, que qui n’amasse pas avec Lui, dissipe. (Mt 12.30). C’est pourquoi la prétendue neutralité de la laïcité française n’est rien d’autre qu’un leurre destiné, notamment, à tromper les catholiques oublieux du Christ. Les juges de la Républiqueinterdisent les crèches de Noël dans l’espace public, mais ses ministres fêtent la fin du ramadan ! Ils commandent l’enlèvement des croix, mais autorisent le burkini ; ils font servir à la cantine de la viande halal par respect de la diversité, mais pas de poisson le vendredi par respect de la laïcité.
Aussi, Léon XIII annonce-t-il que :
« … le Christ accusera ceux qui L’ont expulsé de la vie publique, et ceux qui L’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les plus terribles; car Sa dignité royale exige que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse, qui doit respecter la saine doctrine et la pureté des mœurs. (Quas Primas, n°21) »
La Révolution française a introduit son « droit nouveau » en le fondant non plus sur l’autorité et l’amour impartial de Dieu, mais sur la volonté du peuple, comme si l’opinion de la majorité d’un jour était douée d’omniscience et d’infaillibilité ! Il faut bien voir qu’à la différence d’un État encore païen, ignorant donc encore le Christ, l’État moderne rejette, par principe, la souveraineté du Christ et le culte public dû à Dieu par la simple morale naturelle, en sorte que se voulant antichrétien, l’État moderne s’oppose à la vocation des chrétiens de « faire rentrer triomphalement le Christ-Roi dans les conseils de leurs gouvernements, et dans les relations sociales de leurs semblables ».
Affirmer que l’État pourrait pourvoir au bien de la société en raison de « sa souveraine autonomie» nie donc qu’en raison du péché originel, il est impossible à quiconque, y compris aux représentants de l’État, de fonder « un ordre public juste », c’est-à-dire orienté vers Dieu et le salut, comme c’est là son devoir, sans le secours de la Grâce, et donc sans l’aide de l’Église, fondée précisément pour donner celle-ci à tous …

Mais la République française a évacué la religion catholique de son horizon, non pas pour se retrouver dans une prétendue neutralité religieuse, comme elle ose l’affirmer, car cela est impossible, mais pour remplacer la seule vraie religion par la religion maçonnique, que tous les Papes ont dénoncé comme une «œuvre du démon (…) au service du royaume de Satan (cf. Léon XIII, Humanum Genus) ».
Pour la Franc-maçonnerie, en effet, il n’y a pas de vérité en soi, mais que des doctrines, des opinions, qui en rendent compte, si contradictoires qu’elles soient. Ainsi, parce que dans la société la capacité propre à l’être humain de connaître la vérité est niée, l’âme humaine est rendue aussi aride qu’une pierre, et la semence de la Parole de Dieu ne peut y prendre racine. Par les lois, l’enseignement, la culture, les média, la franc-maçonnerie, dont l’appartenance transcende partis politiques et frontières nationales, combat le Règne du Christ, et donc l’évangélisation.
Comment cette nouvelle norme de la prétendue neutralité de l’État pourrait-elle ne pas scandaliser les personnes en quête de vérité, et ce d’autant plus qu’elles en voient la contradiction avec le magistère pontifical antérieur, si bien exprimé par le cardinal Pie :
« Dire que Jésus-Christ est le Dieu des individus et des familles, et n’est pas le Dieu des peuples et des sociétés, c’est dire qu’Il n’est pas Dieu.
Dire que le christianisme est la loi de l’homme individuel et n’est pas la loi de l’homme collectif, c’est dire que le christianisme n’est pas divin.
Dire que l’Église est juge de la morale privée mais pas de la morale publique et politique, c’est dire que l’Église n’est pas divine. »
Nul ne peut mesurer l’étendue du traumatisme ainsi induit dans les consciences et les conséquences pour le salut des âmes que cette prétendue neutralité de l’État, devenu juge suprême du bien et du mal en raison de sa « souveraine autonomie ». La résistance du mouvement traditionaliste qui remplit ses séminaires, ses églises, ses écoles libres, et ses pèlerinages, avec une augmentation de 50 % entre 2010 et 2020, ne trouve pas ailleurs sa justification.
La Bête de l’Apocalypse a plusieurs têtes (12.3), ayant toutes en commun la haine du Christ et de l’Église, haine qui constitue donc l’essence de cette bête désireuse de dévorer la femme et l’enfant, l’Église et les chrétiens. L’une de ces têtes est le laïcisme, dénoncé par le Pape Pie XI, dans son encyclique Quas Primas, en 1925 :
« La peste de notre époque, disait-il, c’est le laïcisme, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles. […] On commença par nier la souveraineté du Christ sur toutes les nations ; on refusa à l’Église le droit – conséquence du droit même du Christ – d’enseigner le genre humain, de porter des lois, de gouverner les peuples en vue de leur béatitude éternelle. Puis, peu à peu, on assimila la religion du Christ aux fausses religions et, sans la moindre honte, on la plaça au même niveau. On la soumit, ensuite, à l’autorité civile, et on la livra pour ainsi dire au bon plaisir des princes et des gouvernants. Certains allèrent jusqu’à vouloir substituer à la religion divine une religion naturelle ou un simple sentiment de religiosité. (n°18) »

Or, n’est ce pas ce que nous avons vu à Abou Dhabi, en février 2019, lorsque le pape François et le Grand Imam d’Al-Azar ont co-signé la « Déclaration sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune », selon laquelle « le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains » ? En effet, en rangeant dans l’ordre naturel l’Église catholique avec toutes les religions, le Pape François a nié l’ordre surnaturel auquel, seule, appartient l’Église, de par sa relation avec le Christ, seul Dieu parmi les hommes. Si cette déclaration n’est pas une hérésie pour l’islam, qui ne distingue pas la culture (langue, religion) de la nature (race, sexe …), s’identifiant à cette dernière (Coran 30.30 ; 7.172) pour se prétendre ainsi aussi bon, nécessaire et évident que ce que l’est la nature, pour le christianisme, à l’inverse, la reconnaissance du pluralisme et de la diversités des religions ne peut pas découler d’« une sage volonté divine », qui fonderait « le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents », mais elle découle du péché !
Je le répète : la diversité religieuse découle du péché et non pas d’une sage volonté divine !
Dieu veut en effet que tous les hommes soient un comme le Fils et le Père sont un (Jn 17.23), tous unis sous un seul chef, le Christ (Jn 10.14-16). Jésus n’est pas venu rassembler les hommes (Jn 11.52 ; Jn 17.21) sur la base de leur commune nature humaine (cf. Mt 12.47-50), mais en leur donnant part à Sa filiation divine (Jn 1.12-13), par la seule vraie religion en laquelle tous doivent s’efforcer d’entrer et de demeurer (Mt 28.18-19 ; Lc 14.23) ! La division spirituelle et morale de l’humanité n’a rien à voir avec la diversité des couleurs de l’arc en ciel ! Lorsque en France, l’Église catholique accepte de siéger à égal avec le judaïsme, avec l’islam, etc. , au sein de la conférence des responsables religieux organisée par l’État, enseigne-t-elle ainsi qu’elle doit être tenue pour la seule vraie religion, ou bien qu’elle est une religion égale aux autres, avec elles membre de la nouvelle religion démocratique, mondialiste, humanitaire, écologique, égalitaire, et pour tout dire, maçonnique ?
De fait, la parole de l’Église est toujours plus mise au ban de la société, et sa présence visible à travers ses symboles est effacée (enlevés statues, crèches, sonneries de cloches, calvaires …), spécialement depuis les années 2000, de par l’action d’associations d’obédiences maçonniques, subventionnées, et, aussi, du fait de la violence de zélés disciples d’Allah.
Sait on, par exemple, qu’au moment du vote de la loi sur le mariage pour les invertis, et contrairement aux dispositions de la loi, l’Église catholique a été chassée du Comité consultatif national d’éthique par le président Hollande ? De même, en 2021, un rapport remis au Premier Ministre à l’occasion d’une loi organique modifiant la constitution du Conseil Économique, Social et Environnemental, troisième assemblée de la République, stipulait d’exclure la prise en compte des associations cultuelles par lesquelles l’Église a une existence légale en France (cf. Cyrille Dounot, L’Église, hors la loi ?Hora Decima, 2025) ! De nombreuses affaires judiciaires ou médiatiques montrent une hostilité grandissante à l’encontre de l’Église et de sa mission.
Je m’attends à ce que l’État républicain, en vienne bientôt à condamner l’évangélisation comme une atteinte à la liberté de chacun de croire librement et tranquillement sous la protection de l’état, au service des intérêts particuliers et non plus du bien commun. D’ailleurs, une telle monstruosité est déjà à l’œuvre avec le délit d’entrave à l’avortement qui condamne toute tentative de dissuader une femme d’avorter, ce que pourtant tout catholique et toute personne morale ne peut que faire pour répondre au devoir d’assistance à personne en danger. La garantie par l’État de cette monstrueuse liberté est aussi incluse dans le projet de loi sur l’euthanasie devant condamner qui cherchera à dissuader quelqu’un de mettre fin à ses jours. Autant dire que la simple vue d’un prêtre ou d’une église est devenue contraire à la loi … Ce sont des exemples, parmi d’autres, montrant que la morale de l’Église est devenue hors la loi.

Ainsi encore, le droit des parents, premiers éducateurs de leurs enfants, est sans relâche combattu. L’école libre est l’objet d’une guerre acharnée, qui débuta en 1888 avec l’expulsion hors de France des religieux, notamment enseignants. Vincent Peillon, l’ex-ministre de l’Éducation nationale, déjà cité, a encore affirmé :
« Le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel… (Journal du dimanche, 02.09.2012) »
Je suis toujours étonné que des gens passant pour intelligents profèrent de telles aberrations, comme si la liberté de conscience pouvait exister dans l’abstrait, hors de tout enracinement humain, et donc d’une culture particulière ! Mais cela permet de justifier la volonté idéologique de l’État de formater la jeunesse avec pour résultat l’abrutissement massif et généralisé que l’on constate aujourd’hui, l’éducation nationale bénéficiant pourtant du plus important budget de l’État. Bref, par une série de lois, la haine viscérale de l’Église est continuellement réactivée. Comme l’écrit Jean Saunier :
« Alors que depuis quelque temps l’école des quartiers revient aux méthodes traditionnelles et continue à recevoir une assistance préférentielle, l’école des petits Blancs est volontairement vouée à l’utopie pédagogique. Les enfants français de souche ne doivent pas apprendre, pas savoir, pas connaître. Il y a une volonté politique délibérée de les éliminer et de les remplacer.(in Riposte laïque, 24 mai 2025)»
Mais le pire en tout cela est lorsque l’Église s’autocensure … Simone Veil, auteur de la loi légalisant l’avortement en 1975, avait déjà remarqué : « Je n’ai pas rencontré de difficultés insurmontables avec les autorités religieuses(Simone Veil, Les hommes aussi s’en souviennent, Stock, 2004, p. 94-95) » …
Cette dramatique et incompréhensible cécité de l’Église à l’égard de l’État révolutionnaire, c’est-à-dire antichrétien par nature, se retrouve encore lorsque le concile ne distingue pas entre les religions d’avant la venue du Christ et celles d’après Sa venue … Comme si accueillir ou rejeter le Christ ne comptait pour rien dans l’évaluation du fait religieux ! Et cela de la part de chrétiens … J’avoue ne pas comprendre, ou devoir reconnaître que la doctrine maçonnique a influencé le concile, que les fumées de Satan ont pénétré l’Église (29.06.1972), et que son autodémolition (07.12.1968) est bien avancée, comme le déplorait, trop tard, Paul VI.
IV. De bonnes nouvelles ?
Avant de finir, il me faut évoquer ce qui dans l’Église en France a dernièrement suscité joie et espérance : les plus de 10 300 adultes et 7400 adolescents ayant reçu le baptême dans la nuit de Pâques. Une progression de 45 % par rapport à 2024 ! Une croissance observée depuis cinq ans qui se confirme, largement portée par les jeunes, et qui a vu le mercredi des cendres 2025 une affluence inattendue remplir les églises. Ce regain s’explique, certes, par la grâce du Christ, mais aussi par le besoin de trouver un sens à l’existence quand crise économique, réchauffement climatique, perspectives de guerre, insécurité, injustices, perversions morales institutionnalisées … assombrissent l’avenir.
Je relève que les nouveaux convertis disent tousl’importance qu’a constitué pour eux l’évangélisation faite sur internet ( merci islam et vérité.com !) mais aussi les réseaux sociaux, et les médias catholiques. Impossible, désormais, de penser notre apostolat sans l’envisager de façon prioritaire et massivement sur internet. 78%
des jeunes convertis considèrent que les réseaux sociaux ont joué un rôle dans la découverte ou l’approfondissement de leur foi ; 46 % estiment que cela a beaucoup compté pour eux. Mais les musulmans ont pris pied sur le continent numérique bien avant nous, et l’ont déjà largement islamisé … Il faut dire qu’ils sontcapables de prêcher maintenant, avec le Président de la Turquie, M. Erdogan, que ce sont les musulmans qui ont découvert le continent américain, bien avant Christophe Colomb … l’islam soit toujours avoir la primeur, c’est bien connu. Passons.
Si donc cette recrudescence des baptêmes d’adultes est un motif de joie, elle ne doit pas cependant faire oublier l’état de déliquescence dans lequel se trouve l’Église catholique en France. Depuis la séparation de l’État et de l’Église, la France ne dispose plus de statistiques officielles relatives aux communautés religieuses, aussi nos estimations en ce domaine ont -elles recours à des sondages.
Selon une enquête du Pew Research Center publiée ce 26 mars, 28 % des Français interrogés disent avoir quitté l’Église, et seulement 2 % l’avoir rejointe … De 1981 à 2018, le nombre des catholiques est passé de 70 % à 32 %. Le nombre de prêtres catholiques a été divisé par 10 entre 1950 et 1990, et par plus de 2 encore entre 2000 et 2023, passant de 25353 à 11644. 80 à 90 prêtres sont ordonnés chaque année, alors qu’il en meurt huit fois plus … Dès 1980, la célébration de la messe dominicale n’est plus assurée dans la moitié des paroisses de France. Le nombre de religieux et de religieuses a diminué de plus de la moitié entre 2000 et 2023. Le nombre des baptêmes d’enfants a, lui-aussi, diminué de plus de la moitié, passant de 400237 en l’an 2000 à moins de 200 000 en 2023. En 2006, sur l’ensemble des catholiques, seuls 5 % étaient fidèles à la messe dominicale, mais en 2021 ils n’étaient plus que 1,5 %. Le processus de sécularisation de la France est donc massif nonobstant la récente et limitée hausse du nombre des baptêmes d’adultes.
Il nous faut enfin aussi réfuter l’affirmation de l’explosion des conversions venues de l’islam, car leur nombre n’excède pas le pourcentage de la population musulmane par rapport à l’ensemble de la société. Par contre, selon un sondage récent (2025.03.28), 46 % des salariés de 18 à 24 ans jugent acceptable de refuser de s’asseoir là où une personne de l’autre sexe s’est précédemment assise … Un chiffre qui ne laisse aucun doute sur l’efficacité de l’islamisation. Sans surprise le même sondage (Harris Interactive pour le CRIF et l’Institut supérieur du travail) indique que 70 % des jeunes salariés sont favorables au port du voile dans l’entreprise, contre 20 % des plus de 50 ans.
De tels chiffres ne sont pas proportionnels à l’augmentation de la population musulmane en France … et impliquent une aide de la part de l’élite mondialiste au pouvoir dans les pays européens, capable de subventionner, par exemple, par l’Union Européenne, une campagne de communication intitulée « La liberté dans le hijab » qui présente le hijab comme un « un choix », « un droit humain », pour un coût de 439 millions d’euros ; ou bien, alors que l’influence du Coran sur les Européens a toujours été quasiment nulle : un programme de recherche visant à valoriser l’influence du Coran sur la culture et la religion en Europe au cours du dernier millénaire … pour un coût de 10 millions d’euros ! Ce sont là, parmi d’autres, quelques exemples de l’islamisation de l’Europe have à la caste des renégats et autres idiots utiles au pouvoir.
V. Conclusion
« Qui l’emportera : de la société fondée sur la volonté de l’homme, ou de la société fondée sur la Volonté de Dieu ? » Cette question posée au début du siècle passé par le franc-maçon et homme d’État français, René Viviani, exprime tout l’enjeu de l’évangélisation en un pays sécularisé comme la France. Pour relever ce défi, où est engagée sa survie, l’Église catholique doit sans doute s’interroger sur les points suivants :
• Comment les contradictions de son enseignement actuel, dit pastoral, avec sa doctrine pérenne, ne détruiraient-elles pas l’intérêt de devenir et de rester catholique ? Elle enseigne en effet maintenant, par exemple, que toutes les religions sont voulues par Dieu (05.02.2019), et mènent à Dieu (13.09.2024) … Dès lors, pourquoi se convertir ? Et pourquoi évangéliser ?
• L’apostasie enseignée de haut en bas de l’Église, telle la conviction que Dieu nous sauvera tous (15.09.2021), ou que le salut s’opère dans la mort, ne rend-elle pas inutile la conversion ?
• La perte de la foi en l’existence actuelle, et non virtuelle, de l’Enfer, n’est-elle pas une cause première de la torpeur et de la stérilité de l’Église ?
• La prétention d’avoir reçu la plénitude de la Révélation divine, est-elle vraiment synonyme d’intolérance et de bellicisme ?
• Le changement de morale pour complaire aux revendications du monde, au sujet par exemple de l’homosexualité, manifeste-t-il la miséricorde de Dieu, ou est-il une coupable compromission (1 Co 6.10 ; Ga 5.19-21 ; 1 Tm 1.10) attirant sur l’Église le mépris ?
• La perte du sens du sacré, notamment dans la liturgie, avec par exemple la communion dans la main – Dieu étant traité comme n’importe quel objet -, contribue-t-il à rendre gloire à Dieu et à proclamer la vérité à Sa présence réelle ?
• Pourquoi, face à sa progressive mise hors la loi, l’Église semble-t-elle vouloir continuer à croire naïvement à la native bonté de l’État, qui agirait toujours et nécessairement en vue du bien commun, et jamais pour nuire à l’Église ?
Daigne la Vierge Marie obtenir que ses enfants soient toujours plus « pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui se sauvent, et parmi ceux qui se perdent ; pour les uns, une odeur qui de la mort conduit à la mort ; et pour les autres, une odeur qui de la vie conduit à la vie. Et de cela qui est capable ? (2 Co 2.15-16) »
Je vous remercie.
Objectif 2000 confitures pour aider les sœurs d’Échourgnac à acheter une «doseuse»
Résumé de l’opération en cours
Installées au cœur de la Dordogne depuis 1923, les sœurs trappistines de l’abbaye d’Échourgnac vivent selon la fameuse devise de saint Benoît : “prière et travail”.
Pour vivre du travail de leurs mains, elles produisent notamment d’excellentes confitures depuis 1983, grâce à un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. De l’épluchage à l’étiquetage, toutes les sœurs mettent la main à la pâte !
Mais aujourd’hui, elles remplissent encore les pots à la main, avec un pichet, ce qui leur cause des tendinites régulières…
Elles ont donc besoin d’acheter une “doseuse”, un outil qui remplit les pots avec la bonne dose de confiture ! Plus rapide, plus précis, moins douloureux.
Et pour financer cet outil elles-mêmes, les sœurs se lancent le défi de vendre leurs confitures sur internet.
Objectif : vendre 2000 pots de confiture avant le 7 décembre !
Pour participer à l’opération, vous pouvez :
- passer commande ici : https://divinebox.fr/echourgnac/
- en parler autour de vous, notamment en partageant via ce lien Whatsapp (modifiable avant envoi)

Etiquetage et remplissage des pots, à la main ©Abbaye d’Échourgnac
En savoir plus sur l’abbaye d’Échourgnac
Tout commence en 1868, en plein milieu de la forêt de la Double, en Dordogne, lorsque des moines trappistes de l’abbaye du Port-du-Salut s’implantent sur cette parcelle. Ce lieu était alors insalubre et marécageux… Fidèles à la tradition cistercienne, ils en entreprennent donc l’assainissement, en drainant les marécages et en révélant la beauté de ces terres.
Malheureusement, les lois anti-religieuses de 1910 contraignent les moines à quitter l’abbaye. Les villageois s’organisent donc pour entretenir les bâtiments et perpétuer le savoir-faire des moines jusqu’à ce qu’une autre communauté religieuse prenne le relais.
Et ce jour-là arrive en 1923 ! Ce sont des moniales trappistines qui arrivent et relancent la machine. Elles redonnent vie au lieu, travaillent, prient, accueillent, et inventent deux trésors locaux : le fameux fromage au vin de noix ainsi que des confitures artisanales dont elles seules ont le secret.
Aujourd’hui, l’abbaye compte 19 moniales de 33 à 90 ans. Depuis les Vigiles à 4h45 jusqu’aux Complies à 20h, elles chantent sept offices par jour. Côté travail, elles sont bien occupées à la tisanerie, à la fromagerie, au magasin, à l’hôtellerie et bien sûr… à la confiturerie !
D’ailleurs, pour cette opération, les sœurs mettent à disposition une bonne partie de leur stock, avec dix parfums différents :
- des classiques, comme abricots, fraises, figues ou oranges amères
- d’autres plus originales, comme poires-gingembre, melon-framboises ou encore abricot-lavande
Régalez-vous et faites des heureux autour de vous pour Noël !

Abbaye d’Échourgnac vue du ciel © Abbaye d’Échourgnac
Ils seront au stand de LIVRES EN FAMILLE, à l’école Saint-Bernard – Villepreux
VENEZ NOMBREUX le 6 décembre !
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Corruption au sommet de l’Union européenne
Emmanuel Macron a dit lundi refuser de «donner des leçons» à l’Ukraine, secouée par une affaire de corruption qui éclabousse son gouvernement.
«Je constate qu’en tout cas, la lutte contre la corruption fonctionne puisqu’il y a des décisions qui sont ouvertes et des décisions aussi politiques qui sont prises».
La police belge a perquisitionné ce matin le Service européen pour l’action extérieure (les bureaux du « Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité »), et du Collège d’Europe (sorte d’ENA européenne privée qui forme les fonctionnaires de l’UE).
La directrice du Collège, Federica Mogherini, « Haut représentant » avant Kaja Kallas, a été arrêtée, ainsi que deux autres personnes dont un haut responsable de la Commission européenne.
Les infractions reprochées sont potentiellement : « fraude dans l’attribution des marchés publics, corruption, conflit d’intérêts et violation du secret professionnel » dans le cadre de la procédure d’appel d’offres du SEAE pour un programme de formation.
Christianophobie sur l’église des Chartreux à Marseille
Dénoncée par le sénateur Stéphane Ravier :
“La seule église qui illumine est celle qui brûle”.
La christianophobie s’affiche sur l’église des Chartreux en plein cœur de Marseille. Le même tag outrancier que celui des antifas au lendemain de l’incendie de ND de Paris.
Le maire doit retrouver et poursuivre ses auteurs. pic.twitter.com/DsyHB2hKc6— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) December 2, 2025
L’idée (malsaine) que l’entreprise est un acteur politique
De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, on observe des appels au boycott contre Leroy-Merlin, enseigne spécialisée dans le bricolage et propriété du groupe Auchan.
Lundi 17 novembre, l’enseigne a été interpellée par les Sleeping Giants : cette organisation d’extrême gauche s’indignait que Leroy-Merlin affiche des bandeaux publicitaires sur le site du média identitaire « Frontières » et, comme elle le fait systématiquement, elle pratiquait l’amalgame subliminal (puisque Leroy-Merlin ne s’indignait pas d’apparaître en publicité sur « Frontières », « site d’extrême droite », naturellement, la marque était suspecte de connivence avec ladite « extrême droite »). En d’autres termes, les méthodes des Sleeping Giants reposent sur la délation et l’amalgame – dont on nous serine à longueur de journée qu’elles sont caractéristiques de « l’extrême droite ». Comprenne qui pourra!
Je précise que Leroy-Merlin n’était évidemment pour rien dans le placement de ses publicités sur le site de « Frontières »: c’est l’algorithme de Google et des réseaux sociaux qui repère que les visiteurs de ce site sont également intéressés par les produits vendus par l’enseigne de bricolage. Il était donc absurde de reprocher à la marque un quelconque positionnement idéologique. Mais c’est au contraire la réaction (attendue par les Sleeping Giants) qui constitue un choix idéologique: en déclarant à Google (et autres plateformes de publicité digitale) qu’elle ne voulait plus apparaître sur le site de « Frontières », la marque Leroy-Merlin est entrée dans la sphère politique. S’en est suivie une polémique, à laquelle, probablement, ni Leroy-Merlin, ni même sans doute les Sleeping Giants (qui s’en contrefichent certainement, puisque ce ne sont pas eux qui paient les pots cassés): plusieurs personnes, y compris des élus, ont appelé au boycott de Leroy-Merlin. Cela créa un énorme « bad buzz »: le tweet de Leroy-Merlin annonçant son refus d’annoncer sur « Frontières » a été vu plus de 4 millions de fois en moins d’une journée. Comme on pouvait s’y attendre, les appels au boycott sont apparus aux commentateurs « bienpensants » comme typiques de la culture intolérante de « l’extrême droite ». Oubliant opportunément au passage que ce sont les Sleeping Giants qui ont lancé l’appel au boycott de « Frontières » et que l’appel au boycott de Leroy-Merlin n’était qu’une réponse au premier.
Cependant, le problème principal n’est pas là: le plus grave, c’est que ces injonctions contradictoires imposent l’idée (malsaine) que l’entreprise est un acteur politique. On le comprend de la part de l’extrême gauche qui considère que « tout est politique ». Mais c’est tout simplement faux : Dieu merci, bien des pans de notre vie échappent à la politique – et le totalitarisme (que vise justement l’extrême gauche) est précisément de tout unifier au sein de la politique, c’est-à-dire, en pratique, sous le contrôle du pouvoir politique. Au passage, rappelons que ces fantasmes d’extrême gauche sont hélas partagés bien au-delà: on l’a encore vu récemment avec les délires de Macron qui prétend labelliser la vérité. En tout cas, la meilleure façon de résister aux injonctions des Sleeping Giants (et, plus généralement, d’éviter ces appels au boycott aux conséquences économiques désastreuses), c’est de rappeler que l’entreprise n’est pas un acteur politique et qu’elle n’est nullement tenue de tenir sa partition dans l’orchestre wokiste!
La véritable révolte serait de devenir responsable
De Jean-Frédéric Poisson dans Le Nouveau conservateur :

Vous pouvez commander ou vous abonner au Nouveau conservateur ici ou le retrouver chaque mois sur Le Club de la Presse.
Promenade à Barbès avec Jean-Eudes Gannat
Jean-Eudes Gannat a récemment fait 48h de garde à vue pour une vidéo TikTok où il ne faisait que décrire ce qu’il voyait (des Afghans assis par terre devant un Leclerc, tout près de son village natal). Vincent Lapierre se promène avec Jean-Eudes, quartier Barbès à Paris :
La question de l’identité à la lumière de la tradition
Le thème du Camp Chouan de l’été 2025 était celui de l’Identité, son origine dans la tradition et son destin dans la modernité.
Les Cahiers du Camp chouan sont désormais téléchargeables sous format PDF à cette adresse : viveleroy.net/cahiers-politiques-du-camp-chouan
La question de l’identité est une préoccupation moderne : elle n’apparaît qu’au XIXe siècle et ne cesse de devenir de plus en plus pressante jusqu’à aujourd’hui. En effet, la disparition progressive des coutumes, des traditions et des rites, amorcée dès la Révolution française, suscite immédiatement une profonde inquiétude identitaire. En réponse, un vaste mouvement s’étend à toute l’Europe ce même siècle, qui voit émerger de nombreux collecteurs animés par le souci de préserver le patrimoine culturel menacé. Ceux-ci parcourent les campagnes, recueillent traditions, contes, chants, musiques et pratiques religieuses, témoignant de la singularité et de la richesse des sociétés traditionnelles.
Pour tenter d’expliquer pourquoi les identités disparaissent avec l’avènement de la modernité politique, il convient, au préalable, de comprendre comment elles se créent. Sont-elles le fruit d’une construction historique, le résultat d’une volonté collective, ou l’expression d’un ordre naturel, donc divin ?
Les Cahiers du Camp Chouan 2025 exposent une réponse traditionnelle : L’identité d’un peuple ne s’impose pas arbitrairement, mais s’enracine dans la loi naturelle. En effet, les besoins fondamentaux de la nature humaine engendrent des coutumes, qui varient selon les contextes, la religion, le climat, et bien d’autres circonstances. Lorsque la raison reconnaît l’utilité et la justesse de ces usages, ceux-ci, éprouvés par le temps, s’intègrent progressivement aux lois et aux institutions. C’est ainsi que se forgent les civilisations, qui sont autant de manières originales d’appréhender le monde et de bien se comporter.
Héritée d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin, cette conception identifie l’homme comme un animal rationnel et politique. La réalisation d’un être humain achevé repose sur une vie sociale organisée autour de la quête du juste — c’est-à-dire du droit naturel. C’est en effet le rôle de l’autorité de chercher le juste et de promulguer des lois conformes à la loi naturelle pour préserver le bien commun compte tenu des circonstances. L’autorité y réussit en valorisant chaque personne dont elle est responsable, en lui trouvant la place qui lui convient selon ses compétences dans le service du bien commun ; ce qui lui communique une part importante de son identité.
L’identité collective n’est pas une abstraction, mais le produit d’une histoire, d’une langue, d’une foi et d’un droit commun entretenus par l’effort continu d’autorités au service du bien commun. Ainsi, la France traditionnelle, forgée par la monarchie capétienne, incarne cette unité organique, où chaque province, chaque métier, chaque famille trouve sa place dans un tout harmonieux.
Pourtant, la modernité bouleverse cet équilibre. Avec les Lumières, puis la Révolution française, l’homme se proclame autonome, et rejette toute autorité supérieure à sa propre volonté. La vie sociale n’est plus organisée par le devoir de servir le bien commun, mais l’individu est valorisé quand il lutte pour ses droits, pour sa liberté à l’égard d’autorités désormais considérées comme aliénantes. La Déclaration des droits de l’homme de 1789 marque ce tournant : l’individu, libéré des hiérarchies traditionnelles, est devenu la mesure de toute chose. L’autorité abolie, la quête de l’égalité devient le corollaire de la liberté et le paradigme de la nouvelle société.
Mais cette émancipation se paye au prix d’un déracinement. En abolissant les privilèges — ces lois particulières qui structurent la société d’Ancien Régime —, la Révolution uniformise les hommes, les réduisant à des citoyens interchangeables. Les personnes deviennent alors des individus, et les peuples des masses d’individus formant des sociétés individualistes, sans ciment, sans liens, sans amour, autrement-dit : des dissociétés.
Rousseau avait cru résoudre le paradoxe de la liberté dissolvante par un contrat social, mais sa « volonté générale » n’a fait que remplacer une autorité légitime par une tyrannie, celle de l’État, de la majorité, ou de l’opinion. Comme le montre Louis de Bonald, le peuple n’est qu’une « fiction » : sans un principe supérieur qui l’anime (l’autorité de droit divin fondée sur la loi naturelle), il n’est qu’une foule sans cohésion, ballottée par les passions et proie des idéologies.
Pour juguler cette dissolution, la modernité érige la nation en nouveau cadre identitaire. Renan tente de la fonder sur un « plébiscite de tous les jours », Herder sur un « génie national », Maurras sur une « substance » quasi-organique et douée de volonté.
Mais ces constructions restent fragiles. La nation contractualiste de Rousseau mène à l’individualisme, la nation historiciste de Renan à un roman national artificiel effaçant les identités locales, et la nation essentialiste de Maurras à un culte païen et idolâtre de la nation. Aucune ne peut se substituer à la transcendance de Dieu et de sa loi naturelle.
La monarchie traditionnelle, en revanche, incarne un principe d’ordre vivant, très souple et non pesant, car elle trouve sa justification hors d’elle-même, dans la Divinité. Le roi, « lieutenant de Christ » — son ministre pour appliquer Sa loi naturelle —, unit les peuples sans les uniformiser. Robert le Fort, Hugues Capet et leurs successeurs bâtissent la France non par la contrainte, mais par la légitimité, en respectant les identités locales tout en les rassemblant sous une même couronne. Leur œuvre, patiemment construite sur huit siècles, fait de la France une nation à la fois multiple et unie.
Cependant, le XIXe siècle voit l’Église elle-même vaciller sur le principe de légitimité, cette nécessaire reconnaissance de la loi naturelle et de son origine divine par l’autorité. Le Ralliement de Léon XIII à la République (1892) marque, en effet, un compromis douloureux. Pour éviter une rupture totale, le Pape accepte la République pourtant fondée sur l’autonomie de l’homme et sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il espère ainsi préserver l’influence catholique. Malheureusement ce pragmatisme, non seulement ouvre la porte au modernisme d’un concile Vatican II, mais il précipite les catholiques dans les griffes des partis, tous imbus d’idéologie où Dieu est chassé : Libéralisme, Nationalisme et Socialisme. Saint Pie X et Pie XI condamneront plus tard les dérives trop manifestes du Sillon et de l’Action française, rappelant que la politique ne peut se passer de Dieu, Souverain de la Création.
En particulier, le nationalisme maurrassien, bien que séduisant par son apparente défense naturaliste du bien commun, se révèle un piège : en faisant de la nation une idole, il exige des catholiques de renoncer au droit divin — à l’autorité politique représentante du Christ-Roi — au profit d’un pouvoir représentant la nation.
Aujourd’hui, la France est plus que jamais tiraillée entre deux modèles.
– D’un côté, la modernité propose une identité fluide, fondée sur les droits individuels et le relativisme de l’autonomie humaine, dans une société principe d’elle-même.
– De l’autre, la tradition rappelle que seule l’hétéronomie de la loi naturelle — et la reconnaissance de Dieu son Auteur — peut fonder une société juste, durable et pérenniser, à la fois l’identité personnelle et l’identité sociale héritée.
Face aux crises contemporaines — individualisme, mondialisme, invasion migratoire, perte de repères —, cette voie offre une solution alternative ; non pas le repli nostalgique, mais la restauration de la société traditionnelle, où chaque homme, chaque famille, chaque province retrouve sa place et une identité dans un tout harmonieux au service du bien commun.
Le vrai changement, la véritable espérance ne se situe donc pas dans la course sans fin à l’égalitarisme des socialistes, ni dans l’instauration d’un pouvoir fort, cher aux conservateurs et aux nationalistes, ni dans le libre échange capitaliste — tous, en effet prônent l’autonomie de l’homme —, mais dans la restauration de la légitimité, naturellement garante des identités et de la justice qui sont ses raisons d’être.
Aussi, les Cahiers du Camp Chouan appellent-ils à un retour aux sources : une monarchie légitime, une Église fidèle à sa doctrine, et une identité enracinée dans l’histoire, la raison et la foi ; alors nous retrouverons notre identité. Le philosophe Blanc de Saint-Bonnet le rappelle magnifiquement avec cette phrase inspirée : « la légitimité des rois est l’anneau par lequel les nations se rattachent à Dieu pour demeurer vivantes et honorées ».
Olivier Cerverette et Marc Faoudel, pour campchouan.fr et viveleroy.net
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Le Vatican interdit le titre de Marie Co-rédemptrice
Mater Populi fidelis ! Tel est le nom du document rendu public le mardi 4 novembre dernier par le Dicastère pour la doctrine de la foi qui interdit l’usage des termes de Marie Co-rédemptrice et de Marie Médiatrice.
Un texte qui a déjà fait beaucoup parler de lui. Salué par les uns, comme un rééquilibrage concernant le rôle de la Vierge Marie dans l’économie du Salut et mis en cause par d’autres, ce document méritait d’être décrypté pour en saisir l’importance et la portée.
Au micro du Club des Hommes en noir, Philippe Maxence a réuni pour vous l’abbé Claude Barthe, l’abbé Grégoire Celier, Anne Le Pape et Philippe de La Briolle.
Le point d’ancrage pour persévérer dans l’engagement en faveur de la paix c’est le Christ Lui-même !
Extrait du discours prononcé par le pape Léon XIV aux jeunes libanais :
[…] Vous m’avez demandé où trouver le point d’ancrage pour persévérer dans l’engagement en faveur de la paix. Très chers amis, ce point d’ancrage ne peut être une idée, un contrat ou un principe moral. Le véritable principe d’une vie nouvelle c’est l’espérance qui vient d’en haut : c’est le Christ Lui-même ! Jésus est mort et ressuscité pour le salut de tous. Lui, le Vivant, est le fondement de notre confiance ; Il est le témoin de la miséricorde qui rachète le monde de tout mal. Comme le rappelle saint Augustin en faisant écho à l’apôtre Paul, « c’est toujours en Lui, par Lui que nous avons la paix » (Commentaire sur l’Évangile de Jean, LXXVII, 3). La paix n’est pas authentique si elle n’est que le fruit d’intérêts partisans, mais elle est vraiment sincère lorsque moi, je fais à l’autre ce que je voudrais qu’il me fasse (cf. Mt 7, 12). Bien inspiré, saint Jean-Paul II disait qu’il n’y a « pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon » (Message pour la 35e Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2002). Il en est ainsi : du pardon naît la justice qui est le fondement de la paix.
Votre deuxième question peut alors trouver sa réponse précisément dans cette dynamique. C’est vrai, nous vivons à une époque où les relations personnelles semblent fragiles et sont utilisées comme s’il s’agissait d’objets. Même chez les plus jeunes, quelques fois l’intérêt individuel s’oppose à la confiance dans le prochain, le profit personnel est préféré au dévouement envers l’autre. Ces attitudes rendent superficielles même les paroles aussi belles que celles de l’amitié et de l’amour qui, souvent, sont confondues avec un sentiment de satisfaction égoïste. Si au centre d’une relation d’amitié ou d’amour se trouve le moi, cette relation ne peut être féconde. De même, on n’aime pas vraiment si l’on aime à terme, tant que dure un sentiment. Un amour à durée déterminée est un amour de piètre qualité. Au contraire, l’amitié est véritable lorsqu’elle dit “toi” avant “moi”. Ce regard respectueux et accueillant envers l’autre nous permet de construire un “nous” plus grand, ouvert à la société tout entière, à toute l’humanité. Et l’amour n’est authentique et ne peut durer pour toujours que lorsqu’il reflète la splendeur éternelle de Dieu, Dieu qui est amour (cf. 1 Jn 4, 8). Des relations solides et fécondes se construisent ensemble sur la confiance réciproque, sur ce “pour toujours” qui palpite en toute vocation à la vie familiale et à la consécration religieuse.
Très chers jeunes, qu’est-ce qui exprime plus que tout autre chose la présence de Dieu dans le monde ? L’amour, la charité ! La charité parle un langage universel parce qu’elle parle à chaque cœur humain. Celle-ci n’est pas un idéal, mais une histoire révélée dans la vie de Jésus et des saints qui sont nos compagnons dans les épreuves de la vie. Regardez en particulier les nombreux jeunes qui, comme vous, ne se sont pas laissés décourager par les injustices et les contre-témoignages reçus, y compris au sein de l’Église, mais ont essayé de tracer de nouvelles voies à la recherche du Royaume de Dieu et de sa justice. Avec la force que vous recevez du Christ, construisez un monde meilleur que celui que vous avez trouvé ! Vous, les jeunes, vous êtes plus directs dans vos relations avec les autres, même avec ceux qui sont différents en raison de leurs origines culturelles et religieuses. Le véritable renouveau que désire un cœur jeune commence par des gestes quotidiens : en commençant par l’accueil du voisin ou de qui vient de loin, par la main tendue à l’ami ou au réfugié, par le difficile mais nécessaire pardon de l’ennemi. […]
L’Asie centrale, entre islamisme et capitalisme
D’Antoine de Lacoste pour Politique Magazine :
L’Asie centrale fut à la mode en cette année 2025. Ursula von der Leyen a ouvert le bal des visites en avril pour tenter de placer quelques pions européens, en bonne super présidente d’une Europe qui se fédéralise à grands pas sous sa houlette martiale. Xi Jinping lui a succédé en juin pour vérifier que ses marchés, ses routes de la soie et ses bases militaires se portaient bien. Vladimir Poutine a fait le déplacement en octobre pour s’assurer que l’influence russe, même déclinante, y était toujours forte. Donald Trump enfin, a clôturé les festivités en novembre : il ne s’est pas déplacé mais a reçu à la Maison Blanche les dirigeants des cinq pays qui composent la région et a annoncé des investissements colossaux dans les deux sens.
A chaque fois, le protocole fut immuable. Les représentants des quatre grands (par indulgence ou nostalgie nous rangerons encore quelques temps l’Europe dans cette catégorie) discutèrent économie et sécurité avec les présidents du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Turkménistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan (la terminaison stan vient du Perse et signifie « pays de »). Puis une photo solennelle fut prise avec les cinq présidents asiatiques entourant placidement le visiteur ou le visité du jour. Les photos sont assez distrayantes à regarder.
Le plus marquant de cet inédit chassé-croisé fut la rencontre avec Donald Trump. En effet, Ursula est encore une débutante dans la région, tandis que Poutine et Xi font figure de vétérans. Trump, à la fois novice en Asie centrale mais redoutable négociateur, avait beaucoup à gagner en entamant la conquête des très intéressants sous-sols de la région. Car même si la Chine et la Russie ont plusieurs longueurs d’avance, il y a de quoi satisfaire de nombreux appétits.
La Mer Caspienne abrite sous l’eau du gaz et du pétrole. Or, le Kazakhstan et le Turkménistan sont deux de ses cinq riverains, privilège providentiel qu’ils partagent avec l’Iran, la Russie et l’Azerbaïdjan. Ce même Kazakhstan, le plus grand des cinq stan avec 2 725 000 km2, dispose également de très importantes réserves d’uranium. Le Turkménistan est particulièrement bien doté en gaz dont les gisements pourraient en faire à terme le deuxième producteur mondial. Le Kirghizistan, malgré ses modestes 200 000 km2, recèle de l’or, du charbon et du fer. Le Tadjikistan est riche en or, en argent et en terres rares. L’Ouzbékistan enfin a du gaz, de l’or et des terres rares. Et les recherches sont globalement loin d’être terminées.
Conscients de l’attrait qu’ils suscitent, les cinq Etats jouent sur du velours. Bien disposés, malgré quelques à-coups, vis-à-vis de la Chine et de la Russie, ils ont le souci de diversifier leurs partenaires et les Etats-Unis ont incontestablement des perspectives prometteuses. La Turquie est également dans le peloton des prétendants et Erdogan y est presque chez lui : Turkmènes, Ouzbeks et autres sont en effet des Turcomans et l’islam règne sans partage.
Il a surgi au VIIIe siècle lors des fulgurantes conquêtes arabes qui ont suivi la mort de Mahomet en 632. Les porteurs de cette nouvelle religion se heurtèrent en 751 aux Chinois et les vainquirent à la bataille de Talas, situé dans l’actuel Kirghizistan. Les Chinois se le tinrent pour dit et l’islam prospéra. Mais les conquêtes russes du XVIIIe siècle les amenèrent en Asie centrale avant de se heurter aux Anglais en Iran et en Afghanistan, plus au sud. En 1868, ils prirent Samarcande (dans l’actuel Ouzbékistan), la ville emblématique des antiques routes de la soie. Dès lors, le destin des cinq stan fut lié à celui de la Russie puis de l’URSS et Staline, comme il fit pour l’Ukraine ou le Caucase, dessina des frontières dont une partie est franchement artificielle.
Ce fut pourtant à partir de ces frontières que les cinq Etats, alors républiques socialistes soviétiques, proclamèrent leur indépendance en 1991, lors de l’éclatement de l’Union soviétique. Certes, quelques modifications se produisirent pour tenir compte des aspirations ethniques de chacun et d’improbables enclaves ouzbeks furent créées au Kirghizistan. Ce fut un facteur de troubles et en 2010 de graves incidents éclatèrent entre Kirghiz et Ouzbeks faisant de nombreuses victimes.
Même si l’on parlait peu de l’Asie centrale, les grandes puissances s’y intéressaient de près, Chine et Russie tout d’abord, les proches voisins, mais aussi les Etats-Unis. Dans le cadre de leur stratégie anti-russe, les Américains multiplièrent les opérations de déstabilisation de plusieurs pays sous influence ou en tout cas proches de la Russie. Ce fut l’époque des « révolutions de couleur ». La Serbie fut la première cible en 2000 (peu après les honteux bombardements de l’OTAN). L’affaire ne réussit qu’à moitié, contrairement à celle de Géorgie (Révolution des Roses) en 2003, qui permit l’accession au pouvoir de personnalités pro-occidentales. Ensuite ce fut la Révolution orange en Ukraine, en 2004, première banderille précédant de dix ans le coup d’Etat de Maïdan. Enfin, en 2005, le Kirghizistan vit s’épanouir la Révolution des Tulipes. Le pouvoir dit pro-russe fut balayé et le nouveau président afficha une proximité occidentale prometteuse pour Washington. Mais les luttes de pouvoir sont complexes dans ces pays et une nouvelle révolution éclata, portant un autre clan aux affaires. On ne savait plus très bien vers qui il penchait. Les tempêtes s’apaisèrent ensuite, mais en apparence seulement. Les luttes furent plus souterraines.
L’émergence de l’islamisme manqua ensuite de déstabiliser la région plus gravement encore. Dès 1998, des islamistes créèrent le Mouvement islamiste d’Ouzbékistan. Le feu couvait sous la cendre depuis un moment lorsqu’éclata la guerre en Syrie en 2011. Cette guerre, dans laquelle les occidentaux jouèrent un rôle funeste, vit se construire le plus grand djihad international de l’histoire moderne. Des dizaines de milliers de combattants islamistes, venus du monde entier, vinrent prêter main forte à leurs frères Syriens sunnites.
L’Asie centrale y prit sa part. Derrière 4 000 Russes qui donnèrent l’exemple (Tchétchènes et Tatars principalement), le champ de bataille fut « enrichi » par 2000 Ouzbeks, 2000 Tadjiks, plus quelques centaines de Kirghiz, Kazakhs et Turkmènes. Les Chinois Ouïghours participèrent également à la fête avec, au minimum, 3000 djihadistes.
Ces Ouïghours étaient devenus à la mode dans les médias occidentaux depuis peu, car la Chine devint un ennemi de l’occident lorsque les Américains réalisèrent qu’elle pouvait les dépasser. Les Ouïghours passèrent ainsi soudainement du statut de l’indifférence à celui de peuple martyr victime des exactions du régime chinois. Cette peuplade d’origine turkmène, vit dans le Xinjiang, région de l’extrême est de la Chine, voisine de l’Asie centrale avec laquelle elle a une très ancienne proximité. Population largement musulmane, une partie d’entre elle versa progressivement dans l’islamisme et multiplia les attaques contre des soldats ou des policiers chinois. Le point d’orgue fut atteint en 2014 avec de nombreux attentats aveugles frappant des marchés dans plusieurs points du Xinjiang. En Syrie, les Ouïghours se signalèrent par leurs nombreuses exactions.
Les islamistes d’Asie centrale exportèrent ensuite leurs talents terroristes. Le 28 juin 2016, un Tchétchène, un Ouzbek, et un Kirghiz se firent sauter à l’aéroport d’Istanbul, faisant 39 morts ; en avril 2017, un kamikaze kirghiz fit 14 morts dans le métro de Saint Pétersbourg ; le 31 décembre 2017, un djihadiste ouzbek mitrailla une boîte de nuit d’Istanbul, tuant 39 personnes ; d’autres attentats se produisirent ensuite sporadiquement jusqu’au point d’orgue du 22 mars 2024 où quatre Tadjiks attaquèrent un concert de rock au Crocus, à Moscou tuant 143 personnes. Ce dernier attentat est toutefois moins islamiste qu’Ukrainien et les quatre terroristes, qui n’avaient pas du tout l’intention de se faire sauter, furent arrêtés tout près de la frontière de l’Ukraine.
Mais à tout moment, un attentat islamiste peut se produire à Moscou où les immigrés d’Asie centrale sont très nombreux ; on les voit d’ailleurs beaucoup travailler sur les chantiers de l’immense ville. Un autre épicentre du djihadisme se situe dans la Vallée du Ferghana, vallée très fertile à cheval sur le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. C’est un vivier inépuisable où se cachent les dirigeants islamistes historiques encore vivants.
Les dirigeants des cinq pays d’Asie centrale ne font preuve d’aucune complaisance vis-à-vis des islamistes et les travaux d’approche des grandes puissances ne peuvent qu’être accueillis favorablement. Bien sûr, c’est pour leur sous-sol, mais cela permettra une accélération du développement économique et sécuritaire qui tiendra peut-être le djihad à distance.
Antoine de Lacoste
Demande de retrait des CDI de collèges d’un livre inapproprié à l’âge des enfants
Communiqué des Juristes pour l’enfance :
Juristes pour l’enfance poursuit son rôle de veiller au respect des droits et besoins fondamentaux des enfants, en interpellant les autorités compétentes sur les contenus inadaptés mis à disposition des enfants.
Elle a ainsi saisi la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à la jeunesse pour lui demander de procéder en commission à l’examen de l’ouvrage “Le livre le plus important du monde” de Nathalie Simonsson, recommandé à partir de 9-10 ans, et ayant reçu une aide à l’édition de la région Bretagne.
La Commission, qui dépend du Ministère de la Justice, a pour mission de contrôler les publications qui apparaissent par leur caractère, leur présentation ou leur objet, comme étant principalement destinées aux enfants et aux adolescents.
Elle s’est saisie de la demande formée par Juristes pour l’enfance. Après l’examen de l’ouvrage en séance, elle a relevé que :
– si cet ouvrage ne contrevenait pas à l’article 2 de la loi du 16 juillet 1949,
– elle notait cependant qu’il « aborde certaines thématiques telles que l’identité de genre ou la sexualité qui nécessitent une maturité suffisante pour être comprises et contextualisées ».
En conséquence, « la Commission a recommandé à l’éditeur de rehausser la recommandation d’âge à 11-12 ans », « afin de mieux correspondre à la maturité attendue des jeunes lecteurs et en tenant compte de l’équilibre entre la nécessité d’informer les mineurs sur ces sujets importants et la protection de leur sensibilité ».
Juristes pour l’enfance remercie la Commission pour son travail et ce premier pas en faveur de la protection de la jeunesse que constitue cette recommandation faite à l’éditeur.
L’association souligne cependant que ce premier pas n’est pas suffisant, compte-tenu du caractère éminemment contestable notamment de certaines incitations ou suggestions contenues dans ce livre, comme celle de la suggestion de se masturber à plusieurs ou l’exposé détaillé incitatif de pratiques sexuelles adultes particulièrement inadapté pour des mineurs.
Elle rappelle que les violences sexuelles entre mineurs sont en hausse et concernent des mineurs de plus en plus jeunes. Les Tribunaux pour enfants voient très souvent devant eux de jeunes adolescents qui exposent avoir voulu tester ou mettre en pratique sur d’autres les « informations » de ce type qu’ils avaient glanées ou reçues.
Estimant en conséquence que la mise à disposition de l’ouvrage “Le livre le plus important du monde” ne remplit pas le devoir d’information ou d’éducation des enfants, mais au contraire qu’elle est susceptible de brouiller les repères nécessaires pour une éducation affective, relationnelle et sexuelle responsable, Juristes pour l’enfance a adressé un courrier au Ministre de l’Education nationale, lui demandant
– de bien vouloir faire procéder au retrait de l’ouvrage de l’ensemble des établissements publics d’enseignement secondaire (et a fortiori primaire s’il y figurait) ;
– au minimum, de ne pas laisser ces livres en accès libre à la destination des élèves ;
– à défaut, de faire apposer sur chaque exemplaire de l’ouvrage un bandeau portant une mention « à partir de 11-12 ans ; peut heurter la sensibilité ; pour des jeunes ayant une maturité suffisante compte-tenu de la nécessaire contextualisation à opérer du contenu ».
“Des centaines d’enfants sont otages au Nigeria, parce qu’ils sont chrétiens”
Intervention de François-Xavier Bellamy au Parlement européen :
Premier voyage du Pape : soutenir les chrétiens d’Orient – En quête d’esprit
Pour évoquer le voyage du pape en Turquie et au Liban, Aymeric Pourbaix a reçu dimanche :
- 𝐆𝐫𝐞́𝐠𝐨𝐫 𝐏𝐔𝐏𝐏𝐈𝐍𝐂𝐊 directeur de l’ECLJ
- 𝐏𝐞̀𝐫𝐞 𝐑𝐚𝐥𝐩𝐡 𝐂𝐇𝐀𝐌𝐎𝐔𝐍, prêtre maronite et vicaire à la paroisse Notre-Dame du Liban à Paris
- 𝐅𝐫𝐞́𝐝𝐞́𝐫𝐢𝐜 𝐏𝐎𝐍𝐒, journaliste, reporter de guerre et auteur de “Le martyre des chrétiens d’Orient”
Une célèbre religieuse croate poignardée
Une religieuse catholique croate a été hospitalisée vendredi après-midi après avoir été poignardée dans un quartier résidentiel de Zagreb, la capitale du pays, dans ce qui, selon les premiers rapports, pourrait être une attaque à motivation religieuse.
La police a ouvert une enquête criminelle, tandis que des sources ecclésiastiques, des journalistes et des responsables hospitaliers confirment que la sœur se rétablit et n’est plus en danger de mort.
L’agression a eu lieu le 28 novembre. La sœur, membre d’une communauté religieuse de Zagreb, a été frappée à plusieurs reprises à l’abdomen avec un objet tranchant avant de retourner brièvement à son couvent, puis d’être transportée aux urgences du Centre hospitalier universitaire des Sœurs de la Charité.
Selon des informations non officielles mais largement relayées, l’auteur de l’attaque était un immigré qui a crié « Allahu akbar » pendant l’agression.
Sœur Marija Tatjana Zrno, 34 ans, membre des Sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, originaire de Šujica en Bosnie-Herzégovine, réside au monastère de sa congrégation à Zagreb et enseigne la religion dans une école primaire locale. Ceux qui la connaissent la décrivent comme une personne joyeuse, enjouée et profondément mariale dans sa dévotion spirituelle.
Sœur Marija Tatjana est connue dans toute la Croatie pour sa passion pour le football, qu’elle a toujours vécue « ouvertement et avec le sourire ». Après des apparitions sur Laudato TV , elle a animé des émissions liées au football et a rapidement conquis le cœur des téléspectateurs. Elle a expliqué par le passé que le sport n’avait jamais été en conflit avec sa vocation, mais qu’il l’avait au contraire aidée à toucher les gens : « un moyen de créer des liens, de partager la joie et d’évangéliser ». Son enthousiasme pour les initiatives alliant foi et football a un jour attiré l’attention internationale. ACI Prensa et l’Agence de presse catholique ont publié une interview dans laquelle elle établissait des parallèles entre le sport et la vie spirituelle :
« Pour être un bon footballeur, il faut s’entraîner tous les jours. C’est la même chose pour la spiritualité : si l’on n’est pas persévérant et que l’on ne prie pas régulièrement, on deviendra paresseux, tiède, et sa vie ne portera pas de fruit. »
Grande admiratrice du joueur croate Luka Modrić, Ballon d’Or, qu’elle a félicité pour le port de protège-tibias à l’effigie de Jésus, elle a organisé, avec le père Ivan Dominik Iličić, l’initiative de prière « Le Rosaire pour le Feu » pour l’équipe nationale croate pendant la Coupe du monde. Cette action a mobilisé des personnes de tous âges à travers la Croatie, et même la grand-mère du joueur Ivan Perišić. Elle a personnellement informé l’entraîneur Zlatko Dalić de cette initiative, que l’équipe a accueillie avec enthousiasme. Elle a félicité les joueuses croates pour avoir consolé leurs adversaires vaincues, affirmant que de tels gestes permettaient de saisir une « occasion de faire preuve d’humanité ».
Devenez veilleur de prière pendant l’Avent : une belle mission sur Hozana
Nous venons d’entrer dans l’Avent, ce temps privilégié où l’Église nous invite à veiller dans l’espérance et à préparer la venue de Notre Seigneur.
Parmi les belles initiatives proposées en ligne, découvrez la fonctionnalité des “veilleurs de prière” proposée par Hozana, le premier réseau de prière gratuit sur internet. Le principe est simple : chaque veilleur s’engage à prier chaque jour pour trois intentions déposées par d’autres priants.
Une petite fidélité quotidienne, simple mais féconde, un exercice quotidien pour apprendre à ouvrir son cœur à la venue du Messie.
Devenir veilleur, c’est répondre à l’appel du Christ : « Veillez… soyez prêts ! »
C’est aussi faire l’expérience concrète de la communion des saints en portant dans la prière ceux qui souffrent ou demandent une grâce.
En ce début d’Avent, pourquoi ne pas choisir ce geste simple pour préparer votre âme à Noël ?
Devenez “veilleur de prière” en cliquant ici : https://urls.fr/QH-S-H
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Au Liban, le Pape Léon XIV a revêtu sa tenue de pèlerin et de père
De notre Envoyé spécial Antoine Bordier, auteur, biographe et consultant :
Il est sur tous les ponts. Il lui manque juste son bâton de pèlerin pour signifier encore plus qu’il vient au Liban en « pauvre et en pèlerin ». Lui, le religieux de l’ordre de Saint-Augustin, qui en fut le prieur de 2001 à 2013, n’a rien oublié de son ordre mendiant. Aujourd’hui, il a enchaîné les écoutes, les exhortations, les hommages, les prières, et les temps de partage fraternel, tel un coureur de fond. Son message principal, qu’il ne cesse de répéter depuis deux jours, avec un français parfait :
« Pour le monde, nous demandons la paix. Nous l’implorons tout particulièrement pour le Liban et pour tout le Levant. »
Reportage aux pas du pèlerin : du monastère Saint-Maroun, ce matin à Annaya, en passant par Notre-Dame du Liban, ce midi à Harissa, jusqu’à la rencontre œcuménique et inter-religieuse à 16h20, place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth.
« Je me suis levé à 5h00 du matin, pour être sûr d’arriver suffisamment tôt sur place », raconte Naji Farah, qui dirige une agence de voyage au Liban. « Oui, pour moi, c’est important d’être là, de participer, et de vivre cet évènement historique exceptionnel. Le Liban attendait ce moment depuis 10 ans. » Ce matin, en partant de Beyrouth, il arrive sur place, finalement, un peu avant 8h00. Il se gare à 2,5 km du monastère, et termine à pied, en empruntant, également, une navette. Il gravit la montagne qui monte jusqu’à 1200 mètres. L’air est frais, il fait moins de 15°. Les nuages sont de retour. La pluie est au rendez-vous, telle une fiancée parée pour son fiancé. Les pèlerins pavoisés de leurs drapeaux aux couleurs du Liban et du Vatican s’agglutinent de plus en plus tout au long du parcours, du dernier kilomètre. Ils sont plusieurs milliers.
Myriam, une jeune maman trentenaire, est accompagnée de son mari et de son fils qui porte le prénom de Charbel. « Nous avons tout prévu, contre le froid et la pluie », dit-elle. « Nous venons de Byblos, de Jbeil. » En terminant sa phrase, de nouvelles gouttelettes tombent du ciel. La pluie est fine, fraîche, une vraie bénédiction. Nous sommes à 10 mètres du portail du célèbre monastère où saint Charbel passa l’essentiel de sa vie monastique et érémitique. Avant d’attirer à lui la foule des hommes.
Le saint de l’Amour et du Vivre-Ensemble
Saint Charbel est méconnu des Français. Mais les Libanais le connaissent tous, sans exception, quelque soit leur religion. Quand on met les pieds la première fois dans l’enceinte de ce monastère perché sur son rocher, nul ne peut être indifférent au lieu. Un véritable havre de paix, comme si le doigt de Dieu avait touché cette roche pour en faire couler une source sainte qui ne s’est jamais tarie depuis.
A 1200 mètres d’altitude, les parfums des hauteurs se multiplient et attirent le pèlerin enivré. Sait-il que Youssef Makhlouf, en 1851, à l’âge de 23 ans, quitte tout sur la pointe des pieds et se rend au monastère de Notre-Dame de Mayfouk. Il parcourt dans la journée les 40 km qui séparent son village, Bqaa Kafra, du monastère. Il n’a rien dit. Sa mère, devenue veuve, n’est même pas mise dans la confidence. Ils mettront plusieurs jours avant de savoir où il s’est réfugié. Lors de leur dernière entrevue, à son insistance maternelle de le voir et de l’embrasser, le déjà saint prononce cette phrase christique terrible : « Ma mère … Nous nous reverrons et nous nous embrasserons au Ciel. » Un an plus tard, il entre à Annaya et se nomme désormais Charbel. Après avoir prononcé ses vœux, il devient prêtre en 1859. Puis, mystique authentique, marchant sur les pas des Pères du Désert, il demande, en 1875, à vivre comme un ermite. Direction l’ermitage Saint Pierre et Saint Paul, qui se situe à 200 mètres du monastère, caché dans les bois. Il meurt en 1898. Sa mort est, en fait, une nouvelle naissance où les évènements, les guérisons, les miracles et les phénomènes surnaturels se multiplient… jusqu’à nos jours !

Arrivée du Pape Léon XIV à Annaya
Alors que la pluie a repris de plus belle, Naji qui est là depuis deux heures pense à ses activités touristiques dans le sud, celles de Tyr et de Sidon. « Espérons que ce temps de paix que nous vivons depuis trois jours deviendra durable. Il faut que le tourisme reprenne. Nous sommes prêts. Le Pape est une bénédiction. Regardez toutes ces familles, tous ces visages… » L’homme ne vit pas seulement de pain !
Naji ne termine pas sa phrase. Les cloches du monastère se mettent à tintiller. Au loin, on entend des sirènes de la police, et l’on peut apercevoir les premières voitures du cortège du pape qui arrivent. Des chants de bienvenue s’entonnent. La foule qui était devenue silencieuse, à cause sans doute de la pluie et de l’émotion vécue, s’éveille. Les drapeaux volent et virevoltent dans les airs. Les applaudissements fusent. Près du clocher de l’église du monastère, des snipers de l’armée de terre viennent de prendre place. Le pape arrive. Il est là, le pèlerin en blanc, dans sa papamobile blindée. Assis, il salue, se tourne d’un côté, puis de l’autre. La voiture s’arrête devant les grilles grandes ouvertes. Il descend et se rend directement à l’intérieur du monastère, accueilli par le Président de la République, Joseph Aoun, et son épouse, Neemat. Il est 10h17, direction la tombe de l’ermite. Le pape a rendez-vous avec le saint !
Le message du Pape
A genoux devant sa tombe qui a été fleurie de fleurs blanches, le pape prie, tel un pèlerin. Le silence est total ; il rappelle celui du saint. Il se remplit du chant des anges. Puis, il se relève, toujours dans le silence, et rejoint dans la crypte-chapelle des figures de l’Eglise : le Cardinal Patriarche Béchara Boutros Raï, le Cardinal Pietro Parolin, Mgr Piergiorgio Zanetti, Mgr George Ayoub, Mgr, Edgard Ivan Rimaycuna Inga, etc. Il s’assoit et écoute attentivement le mot d’accueil du nouveau supérieur général de l’ordre des Maronites, le père abbé Hady Mahfouz.
« Très Saint Père, Grâce, sur grâce, nous ne cessons de recevoir de la plénitude de notre Seigneur Jésus-Christ… D’abord, la grâce de saint Charbel, le saint du Liban, dont l’intercession continue d’illuminer les âmes et de répandre sur le monde les merveilles du Ciel. Et voici une nouvelle grâce : celle de Votre présence, Très Saint Père. »
Puis, c’est au tour du pape de délivrer son message. Il commence par évoquer le saint qui a vécu « caché, silencieux, et dont la renommée s’est répandue dans le monde entier. »
Il continue sous la forme d’une exhortation douce et humble :
« Le Saint-Esprit l’a façonné, afin qu’il enseigne la prière à ceux qui vivent sans Dieu, qu’il enseigne le silence à ceux qui vivent dans le bruit, qu’il enseigne la modestie à ceux qui vivent dans le paraître, et qu’il enseigne la pauvreté à ceux qui recherchent les richesses. »
Son propos, il le prononce en français, comme s’il voulait rendre hommage à ce peuple de France si proche du peuple du Liban, si proche de Dieu. Les deux peuples sont frères. Son français est élégant et touchant.
La prière de saint Charbel
Sa visitation au monastère se termine par la prière de saint Charbel :
Ô Dieu, qui as donné à saint Charbel,
gardien du silence dans la vie cachée,
d’être éclairé par la lumière de la vérité
pour scruter les profondeurs de ton amour,
accorde-nous, qui suivons son exemple,
de mener dans le désert du monde
le bon combat de la foi,
et de marcher joyeusement
à la suite de ton Fils Jésus-Christ.
Que ton serviteur, qui a vécu dans le secret de la prière
et a vaincu les tentations par les armes de la pénitence,
nous montre la grandeur de ta miséricorde,
qu’il nous enseigne le silence des mots
et la force des gestes qui peuvent ouvrir le cœur.
Qu’il nous obtienne de Jésus-Christ, qui nous a libérés de tout mal,
la santé du corps et de l’esprit
et intercède toujours pour nous,
afin que nous puissions avoir part avec les saints au Royaume éternel.
À toi la gloire et la louange,
Père, Fils et Saint-Esprit.
Le pèlerin en blanc à Harissa
Il repart du monastère vers 10h55, montre en main. Direction Notre-Dame du Liban à Harissa. Là, dans la très belle basilique de verre, il prend un nouveau bain de foule avec des évêques, des prêtres, des responsables et des laïcs de la communauté ecclésiale. Le président et son épouse l’ont précédé. Ils sont encore présents. Ne seraient-ce pas eux, finalement, les « pèlerins » ?
Au-dessus de Jounieh, la ville la plus proche de Beyrouth, au nord, le ciel bleu rayonne désormais. Comme si cette rencontre où l’écoute du pape va être sollicitée était des plus importantes. Oui, le pèlerin en blanc écoute des témoignages de laïcs, de prêtres et de religieuses. L’une d’entre-elles témoignent : « Je n’ai pas fui lorsque la guerre a éclaté. A ce moment-là, j’ai tout donné au Seigneur. » On voit l’émotion gagner le visage du pape.
Les témoignages se multiplient. C’est au tour du Pape Léon XIV de s’exprimer. Il n’est pas venu les mains vides. Il est venu avec une Rose d’or qu’il remet à Notre-Dame du Liban. Puis, il prend la parole en évoquant à nouveau l’Esprit Saint : « L’esprit dans lequel nous nous efforçons de vivre chaque jour, est l’amour. »
Il repart, ensuite, vers la Nonciature où il déjeune.

L’œcuménisme et le dialogue inter-religieux au coeur
Vers 16h00, la Place des Martyrs, à Beyrouth, est totalement bouclée. La sécurité est à son maximum. Les dignitaires et invités commencent à arriver. Les 18 confessions religieuses formant la mosaïque libanaise prennent place. Derrière la statue des Martyrs, une grande tente est dressée. Elle peut accueillir 300 personnes.
A 16h23 le pape arrive à son tour. Il a l’air détendu, souriant. Parmi les interventions des différentes personnalités religieuses, retenons celle du patriarche des Syriens catholiques, Mar Ignace III Younan :
« La visite d’aujourd’hui a pour but de construire la paix et la stabilité dans la région, en particulier au Liban, petit sur la carte mais grand par son message, son rôle et sa mosaïque islamo-chrétienne. »
Une heure plus tard, c’est le representant du Conseil supérieur chiite, le CSC, le cheikh Ali el-Khatib, qui s’exprime devant l’homme en blanc : « Nous sommes heureux, en cette occasion, de vous accueillir et nous apprécions votre visite dans notre pays ainsi que vos positions en cette période difficile que traverse le Liban. »
Tous ont au Coeur les mots de paix et de vivre-ensemble qui résonnent à plusieurs reprises dans cette enceinte de toile que l’on pourrait appeler : « La tente de la rencontre ».
Le Pape Léon XIV continue à écouter. Il sourit. Il est, à la fois, pape, pèlerin et père !

Dernier jour de la visite du Pape Léon XIV au Liban à suivre…
Reportage réalisé par Antoine BORDIER
Copyright des photos A. Bordier
Rod Dreher sur le pèlerinage de Chartres
Le journaliste et écrivain américain Rod Dreher était au pèlerinage de Chartres 2025 ! Dans cette vidéo, il revient sur cette expérience extraordinaire, sur laquelle portera son prochain livre. Il rappelle que les membres de l’Église militante doivent vivre en “pèlerins” sur la Terre, pas en “touristes” selon la distinction proposée par le philosophe Zygmunt Bauman.
Cette vidéo constitue un appel clair adressé à la nouvelle génération pour qu’elle fasse confiance à l’Église, laquelle est « en pèlerinage sur la Terre depuis 2000 ans » et « connaît le chemin ».
La vidéo de Rod Dreher est disponible via ce lien:
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Saint Charbel enseigne des comportements à contre-courant
Lors de sa visite et prière sur la tombe de saint Charbel Maklūf ce matin, le pape Léon XIV a prononcé la prière suivante :
Extrait de son discours :
Chers amis, quel enseignement saint Charbel nous donne-t-il aujourd’hui ? Quel est l’héritage de cet homme qui n’a rien écrit, qui a vécu caché et silencieux, mais dont la renommée s’est répandue dans le monde entier ?
Je voudrais le résumer ainsi : le Saint-Esprit l’a façonné, afin qu’il enseigne la prière à ceux qui vivent sans Dieu, qu’il enseigne le silence à ceux qui vivent dans le bruit, qu’il enseigne la modestie à ceux qui vivent dans le paraître, et qu’il enseigne la pauvreté à ceux qui recherchent les richesses. Ce sont là des comportements à contre-courant, mais c’est précisément pour cela qu’ils nous attirent, comme l’eau fraîche et pure attire ceux qui marchent dans un désert.
En particulier, saint Charbel nous rappelle, à nous évêques et ministres ordonnés, les exigences évangéliques de notre vocation. Sa cohérence, radicale et humble, est un message pour tous les chrétiens.
Grande crèche régionale de Noël à l’église Saint-Étienne de Lille : un spectacle féérique pour petits et grands
Communiqué :
Afin de préparer la belle fête de la naissance de Jésus, la paroisse Saint Eubert a souhaité qu’une crèche régionale de Noël puisse voir le jour à l’église Saint-Étienne. C’est ainsi qu’avec le soutien du Père de Sinety, curé de la paroisse, a été réalisée et dévoilée pour la seconde année une crèche de Noël spectaculaire, conçue pour émerveiller les visiteurs de tous âges. Cette belle installation est le fruit du travail collaboratif passionné, minutieux et créatif d’un comité de bénévoles qui a mis tout son savoir-faire pour créer un véritable tableau vivant du mystère de la Nativité.
Constituée de plus de 40 santons minutieusement maquillés, décorés et habillés à la main, sur un décor végétalisé de près de 30 m2, cette crèche est une véritable immersion dans la culture régionale du XIXe siècle. Caractéristiques du Nord de la France, les santons incarnent les coutumes et les métiers d’autrefois. De l’ouvrier de la mine à la paysanne au houblon, chaque santon évoque cette période industrielle, avec des vêtements et des postures appropriés. Un vrai retour aux sources, dans un décor d’antan, qui fait écho à une époque particulière pour notre région du Nord.
Cette crèche féérique est décorée par un grand sapin, des éclairages chaleureux et une bande son soigneusement choisie, qui plongent les visiteurs dans une ambiance merveilleuse, tout en mettant en lumière le message chrétien de la Nativité, et en faisant redécouvrir la richesse de notre patrimoine local. Elle invite chacun à l’émerveillement, à la prière et à la joie de la fête de Noël.
La crèche sera visible du 1er décembre au 30 janvier, permettant aux visiteurs de découvrir cette magnifique réalisation au cœur de la ville de Lille, à deux pas du marché de Noël. Venez nombreux admirer cette belle tradition et faire vivre à vos proches une expérience inédite à l’église Saint-Étienne.
Informations pratiques :
- Lieu : Église Saint-Étienne, 47 rue de l’Hopital Militaire, Lille
- Dates : Du 1er décembre 2025 au 30 janvier 2026
- Accès aux horaires d’ouverture de l’église
- Entrée libre
Prix des AFC 2025 – Salon du Livre et de la Famille
Au 10e Salon du Livre et de la Famille qui a eu lieu samedi 29 novembre à la Mairie de Paris, c’est Benoît de Blanpré, Président de l’AED (Aide à l’Eglise en Détresse) qui a reçu le Prix des AFC 2025 pour son livre “Lettre aux pères de famille“.
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Lena Situations et Frédéric Beigbeder : de la difficulté d’être jeune
Chronique du père Danziec dans Valeurs Actuelles :
Quelques jours après son 28ème anniversaire, Léna Mahfouf, alias Lena Situations, a reçu un cadeau auquel elle pouvait s’attendre de la part de Frédéric Beigbeder. L’homme de lettres et présentateur de l’émission Conversation chez Lapérouse sur Radio Classique, s’est en effet fendu d’une lettre ouverte dans Le Figaro après que l’influenceuse lui a dédié son dernier ouvrage Encore mieux (Lena Editions).
« Merci de me dédier Encore mieux, mais votre titre est mensonger. Après lecture, votre nouveau machin devrait s’intituler Aussi nul. » Ambiance. Il faut dire qu’en 2020, à l’occasion de la sortie de son premier livre Toujours Plus (Robert Lafont), Beigbeder n’avait pas manqué de qualifier l’ouvrage de « 147 pages de vide ». Une sentence mordante et sans ambage que les flingueurs du PAF n’auraient pas démentie aux grandes heures d’On n’est pas couché avec Zemmour et Naulleau.
On l’aura compris, Frédéric n’aime pas son époque. Ou du moins certains contours qu’elle prend. C’est son droit. Et il est très certain qu’il ne soit pas le seul. Dans un autre style, et sur d’autres sujets, Franz-Olivier Giesbert pointait du doigt, dans sa chronique hebdomadaire du Point, le culte périlleux du TTDS, “Tout Tout De Suite”.
Le temps long sacrifié sur l’autel de la com’, qui peut raisonnablement s’en réjouir ? Ce conflit générationnel, ne nous y trompons pas, n’est pas seulement celui de la sempiternelle incompréhension entre les jeunes blancs-becs et les vieux fourneaux chantés par Brassens, il est hélas – et la chose est bien plus regrettable – le fruit d’une politique culturelle. L’absence actuelle de transmission est le fruit du refus d’héritage de la génération 68. La rencontre si précieuse de la jeunesse avec le monde adulte a été, depuis trop longtemps, avortée. Expliquons-nous.
« Quand tout se passe de plain-pied, l’appétit des hauteurs finit par se niveler au degré zéro »
Dans sa préface à un recueil de textes intitulé et dédié À la jeunesse (Librio, 2016), François-Xavier Bellamy insistait sur le grand enjeu que constitue cette période de l’existence tout-à-fait particulière. Le passage si singulier entre les deux états que sont l’enfance et l’âge adulte signifie – et suppose – effectivement une rencontre. La jeunesse est censée correspondre à ce moment. Un lieu de fondation où se rencontrent et se succèdent deux tranches de vie. Chaque jeune advient au monde avec le regard encore neuf de l’enfant qu’il n’est plus, et la raison quasi formée de l’adulte qu’il n’est pas encore. « C’est là toute la difficulté de ce passage ; on ne le dit pas assez, en effet, il est difficile d’être jeune ».
Accompagné de cette analyse, le diagnostic devient éclatant : Dieu qu’il est redoutable d’être jeune en 2025 ! Quels sont les jeunes qui connaissent aujourd’hui le grand bonheur de se mettre à l’école d’un maître ? Depuis que les estrades ont été supprimées, les chaires à prêcher désertées, les disciples en puissance se trouvent toujours plus orphelins. Point ou peu de rencontres entre néophytes et hommes d’expérience, entre un jeune qui sait avoir tout à apprendre et un sage prêt à transmettre son savoir, dont il mesure, l’âge avançant, qu’il est bien peu de chose. On se souvient du mot fameux de Socrate : « La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien ». L’horizontalité a fini par éteindre la flamme de la transmission. Quand tout se passe de plain-pied, l’appétit des hauteurs finit par se niveler au degré zéro. Au lieu d’exigence et de transcendance, les sirènes de la postmodernité préfèrent pianoter sur la gamme d’un marketing digital abrutissant : fard, paillettes, miroirs, selfies, luxe, priorité à soi-même… La voilà la déclinaison des promesses d’une vie heureuse : bonjour tristesse.
Offrir de la transcendance à la jeunesse
Le mensonge n’est pas permis et on ne peut refuser de voir qu’une partie non négligeable de la jeunesse succombe au piège de cet esclavage volontaire. Il est urgent de sonner l’alerte car il en va de l’éducation de l’âme et du cœur. Comment prétendre devenir libre quand tout son être est assujetti aux diktats d’influenceurs dépourvus de cette sagesse qui faisait écouter nos anciens ? Frédéric Beigbeder n’est pas le seul à penser que l’on ment à la jeunesse, mais profitant de son aura médiatique et de son goût du sabre au clair pour user de sa plume incisive, il a le mérite de le dire haut et clair. Au risque de passer pour un vieux c** ? On peut supposer qu’il s’en moque tout à fait.
Gustave Thibon, dans une réflexion sur le sens de l’histoire, constatait que seul l’homme méditant sur sa destinée éternelle est en mesure de voir sa marche sur les chemins de la terre s’alléger. « L’homme qui cherche l’absolu et l’infini où ils se trouvent évite, dans le fini et le relatif, cette démesure qui est la source de son malheur ». Offrir de la transcendance à la jeunesse – et à nous-mêmes ! –, là où elle se trouve, est sans aucun doute le commencement du début d’une solution. Cela tombe bien, Noël pointant à l’horizon, il n’y aurait qu’à pousser la porte de la crèche de Bethléem. Et d’y entrer.
Une neuvaine à saint Charbel pour retrouver paix et espérance
Alors que le pape Léon XIV visite ce matin la tombe de saint Charbel Maklūf, les éditions Life éditent, avec l’imprimatur de Mgr Aillet, une neuvaine pour Guérir avec Saint Charbel.
Ermite, Saint Charbel a choisi de ne vivre que pour le Christ. Il continue au ciel à guérir et aider ceux qui souffrent. Sa puissance d’intercession ne cesse de croître. Depuis sa mort en 1898, son rayonnement est immense : tant de grâces et de guérisons miraculeuses lui sont attribuées (29 349 selon les statistiques officielles de l’Eglise en 2023). Le prier, c’est entrer dans un chemin de renouvellement spirituel qui touche l’âme et le corps.

