Conférence sur le Sacré-Coeur ce soir au Centre Saint-Paul
Par Bernadette Bourbon, historienne et membre de la Société Francaise d’Etudes Mariales.
Entre Trump et Musk, rien ne va plus
Lu dans Conflits :
L’extravagant patron de Tesla et de X avait apporté un soutien décisif à la candidature de Trump. Il devait être la pierre angulaire de coupes conséquentes dans l’administration du pays. Mais les taxes imposées par le président américain et le projet de loi « Big Beautiful Bill » ont rompu le lien.
Ce texte clé du projet économique trumpiste adopté de justesse par la Chambre des représentants vise à baisser les impôts du pays, baisser certaines dépenses, comme sur l’accueil des immigrés, et à en augmenter d’autres, par exemple sur la lutte contre l’immigration illégale. Il est fortement critiqué, y compris dans le camp républicain, pour ne pas tenir la route budgétaire et creuser inévitablement le déficit fédéral.
Elon Musk a vivement critiqué la « Big Beautiful Bill », qualifiant ce projet de loi de « disgusting abomination » (« abomination dégoûtante ») sur sa plateforme X (anciennement Twitter). Il a dénoncé un texte « outrageux, truffé de dépenses inutiles » qui, selon lui, creuserait massivement le déficit fédéral, le qualifiant de « Debt Slavery Bill » (« loi de l’esclavage par la dette »).
Musk a également exhorté ses plus de 200 millions de followers à faire pression sur le Congrès pour rejeter le projet, allant jusqu’à publier une image du film Kill Bill avec le message « KILL the BILL ». Il a accusé les partisans du texte de « trahir le peuple américain » et a menacé de soutenir des candidats opposés aux élus républicains ayant voté en faveur du projet.
Dernièrement, toujours sur X, il a même accusé le président américain de bloquer la publication du rapport Epstein… parce qu’il se trouve être sur la liste.
L’idylle ne pouvait pas durer. Si elle reposait en partie sur une fascination mutuelle entre les deux hommes, elle concrétisait surtout une alliance de circonstance entre deux forces : les authentiques conservateurs comme la Heritage Foundation ou J.D. Vance et les techno-futuristes de la Silicon Valley. Certains personnages de la tech américaine, comme Musk, ont abandonné leur préférence démocrate pour des raisons économiques, par dégoût envers le wokisme, et pour combattre l’enfer administratif. Mais les points de désaccord sur l’éthique, l’immigration, le protectionnisme, avec les principales forces trumpistes étaient trop profonds pour que l’entente fût durable.
L’inquiétude des moines de Sainte-Catherine en Égypte
Le 28 mai, le tribunal d’Ismaïlia a déclaré l’État égyptien propriétaire du monastère Sainte-Catherine, dans le Sinaï. Des moines l’occupent depuis le VIe siècle, ce qui en fait le plus ancien monastère perpétuellement occupé au monde. Actuellement 20 moines grecs-orthodoxes résident dans ce lieu retiré, au cœur du désert. Selon la tradition, c’est là que Dieu se serait manifesté à Moïse sous la forme du buisson ardent.
Pour les Grecs-orthodoxes, la décision du tribunal d’Ismaïlia, qui fait perdre l’autonomie administrative au monastère, est vécue comme un traumatisme. « C’est un peu comme si les catholiques découvraient qu’une cour séculière avait déclaré l’Italie propriétaire de la Cité du Vatican », analyse Luke Coppen pour The Pillar.
Cependant, le gouvernement égyptien a aussitôt réagi afin d’apaiser les inquiétudes suscitées par la décision judiciaire. Assurant que le caractère spirituel du site serait respecté, il a notamment démenti les « rumeurs » selon lesquelles les moines finiraient par être expulsés. Plusieurs responsables égyptiens justifient cette mesure en la présentant comme un acte de protection du patrimoine culturel du monastère et de ses environs. Ils sont soutenus par l’archéologue Abdel Rahim Rihan, qui assure que la décision de la Cour permet la valorisation du site au profit du « patrimoine mondial et des moines ».
La Cour a émis un document de 160 pages, disponibles seulement en arabe. Selon l’interprétation dominante des commentateurs qui se sont attelés à cette lecture, les moines seraient effectivement expropriés, même si leur présence sur les lieux ne semblait pas immédiatement remise en cause.
Pèlerinage à Chartres : le Christ roi des cœurs ?
Dans l’émission En quête d’esprit, Aymeric Pourbaix reçoit
- Abbé Jean de MASSIA, aumônier général du 43e pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté de Paris à Chartres
- Père Cyrille, moine au monastère du Barroux (Vaucluse)
- Arnaud Le CLERE, entrepreneur, participe au pèlerinage en famille avec ses filles
- Julia TORRAS, biochimiste
“Nous ne sommes vraiment l’Église du Ressuscité […] que s’il n’y a ni frontières ni divisions entre nous, si, dans l’Église, nous savons dialoguer et nous accueillir mutuellement en intégrant nos différences”
Extrait de l’homélie de Pentecôte prononcée par le pape Léon XIV :
Le Saint-Esprit, quant à lui, fait mûrir en nous les fruits qui nous aident à vivre des relations authentiques et bonnes : « Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). De cette manière, l’Esprit élargit les frontières de nos relations avec les autres et nous ouvre à la joie de la fraternité. Et cela est également un critère décisif pour l’Église : nous ne sommes vraiment l’Église du Ressuscité et les disciples de la Pentecôte que s’il n’y a ni frontières ni divisions entre nous, si, dans l’Église, nous savons dialoguer et nous accueillir mutuellement en intégrant nos différences ; si, en tant qu’Église, nous devenons un espace accueillant et hospitalier pour tous.
Terres de Mission : Aux racines de la déconstruction de notre société
Eglise universelle : Cohérence de la déconstruction
En arrière-plan du chaos postmoderne, des sources intellectuelles communes ont formé la trame du détricotage progressif des fondements de notre civilisation. Joël Hautebert, responsable de la nouvelle collection Critères aux Editions Hora Decima, nous présente son petit livre : “Cohérence de la déconstruction”, qui analyse les clés anthropologiques, philosophiques et politiques de ces révolutions intellectuelles.
Eglise en France : L’Esprit-Saint, grand oublié de la vie spirituelle
A l’occasion de la fête de la Pentecôte, qui commémore la descente du Saint-Esprit sur les apôtres rassemblés dans le cénacle, le père Danziec nous rappelle le rôle du Saint-Esprit dans notre vie spirituelle ainsi que dans la vie de l’Eglise.
Eglise en marche : Restaurer la chapelle Notre-Dame de Consolation
Le 4 mai 1897, un incendie qui fit 125 morts ravagea le bazar de la charité à Paris. Sur les lieux du sinistre, une chapelle fut érigée. Aujourd’hui, une vaste campagne de restauration des bâtiments est en cours, que nous présente le chapelain, l’abbé Grégoire Célier.
A lire : “Les croisades au risque de l’histoire”, un hors-série de L’Homme Nouveau, clair, synthétique et animé de l’amour de la vérité et de l’Eglise (132 pages, 16 €).
Messe de clôture du pèlerinage de Chrétienté, en direct de Chartres
Émission en direct de Chartres avant la messe solennelle célébrée par l’abbé Jean de Massia, aumônier général de l’association Notre-Dame de Chrétienté, avec homélie de l’évêque de Chartres :
Le Nouvel Empire Européen. Ce que l’on vous cache !
Un peuple, un empire, un chef. C’est par ses mots qui résonnent dans notre histoire que nous pouvons cerner le futur de cette Europe qui nous a été vendu comme l’âge de la prospérité et de la paix durable.
Or, la mission de cette Europe nous mène à la confrontation avec le peuple russe qui nous a tant donné, et même sauvé du nazisme.
Klaus Schwab, directeur du World Economic Forum de Davos, nous avait prévenu : « On devrait reconstruire l’Europe, et naturellement, le président Macron c’est celui qui est le guide (führer en allemand) pour ce processus de renouvellement ».
L’Europe fédérale pointe le bout de ses bottes avec la destruction programmée des nations qui la composent.
La chronologie des faits, notamment de ces trois dernières années, démontre que nos chefs de guerre occidentaux veulent nous précipiter dans une troisième guerre mondiale. De la création de SAFE – Security Action For Europe -, le 20 mars 2025, – qui est un programme voulant donner à l’Europe son autonomie militaire, « face à la menace russe » dixit les dirigeants de l’UE -, à la création, le 30 mai 2025, d’une banque de défense européenne, initiée par la perfide Albion au capital de 100 millions de livres sterling, les européistes va-t-en-guerre travaillent d’arrache-pied. Pas d’argent pour la santé, les retraites ou les salaires de base, mais pour l’armement, pas de limites ! https://www.profession-gendarme.com/lue-cree-une-banque-de-defense-pour-financer-son-rearmement/
Pour Emmanuel Macron, la période troublée que nous traversons doit être reliée « à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance ». « C’est l’époque des grandes peurs, des phénomènes qui forgent un peuple, je dirais même de la réinvention d’une civilisation. C’est aussi un moment de tensions (…) entre un Etat central et des féodalités, (…) sans oublier le rapport entre les religions ».
Les grandes priorités pour Emmanuel Macron sont : « L’Europe doit être au rendez-vous des grands défis économiques, éducatifs, migratoires et militaires.»
Il était naïf de croire que l’Europe deviendrait un poids lourd politique mondial. Pendant des années, on a cru à une Europe puissante et autonome sur la scène internationale.
Depuis les années 90 des rapports de force internes ont tout changé avec le schéma anglo-saxon qui nous a été imposé pour nous transformer en une zone de libre-échange transatlantique au sein de laquelle le modèle européen a cédé devant le concept ultralibéral.
Cette Europe appartient plus à l’OTAN et au mondialisme qu’aux peuples qui la composent. L’Union européenne est co-responsable de la guerre dans les Balkans, de l’élargissement de l’OTAN à l’Est, du nouveau concept d’intervention de l’OTAN de 1999 (qui se démarque de la Charte des Nations Unies), et des invasions de l’Irak, de la Syrie, de l’Afghanistan et de l’Ukraine. Toutes ces invasions sont, bien évidemment, contraires au droit international.
Les projections montrent que la dette française va exploser pour financer ce projet européiste qui n’est ni plus ni moins que la suite du PNAC, – Projet pour un Nouveau Siècle Américain -. Les néoconservateurs sont en train de migrer en Europe depuis leur tentative avortée de faire échouer l’élection de Donald Trump.
Le plan de Mario Draghi, qui s’est exprimé à ce sujet le 18 mars 2025 devant le Sénat de la République Italienne, porte sur le financement de la Fédération Européenne. Ceci est inclus dans le Projet pour un Nouveau Siècle Européen. – PNEC -.
Nos « élites » s’expriment sur le Nouvel Empire Européen. Raphaël Glucksmann, que je ne présente pas, a déclaré il y a peu : “C’est en affrontant la possibilité de la mort du projet démocratique européen que nous le redresserons et que nous lui donnerons la vigueur qui lui manque aujourd’hui”.
Emmanuel Macron, qui se pose en chef de guerre incontesté de l’UE, a déclaré il y a quelque temps : « On est en train de réinventer un modèle. C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit. »
Un nouvel ordre mondial est en cours d’élaboration. L’Europe reste une construction inachevée et son avenir est soumis aux zones économiques et politiques des trois nouveaux acteurs que sont la Chine, la Russie et les États-Unis.
Elle ne peut pas se positionner dans ce futur monde multipolaire si elle entend se transformer en république fédérale. L’Europe doit réfléchir à son positionnement dans le multilatéralisme afin de continuer à exister dans les relations internationales en actant la paix durable comme elle nous l’avait promis.
Si la Commission européenne peut prendre des mesures exceptionnelles dans des situations occasionnelles avec l’article 122, elle endossera la responsabilité de mener une dictature comme le Politburo de l’ex Union Soviétique.
Le « Nouvel Empire Européen » s’effondrera comme l’Empire Soviétique en 1990. Il faut maintenant penser à une union des peuples et non à une union des capitaux de dette commune, pour payer la construction fédérale de Bruxelles. Vaincre sa peur devrait être le leitmotiv de chacun. Car la peur et la lâcheté engendrent le maintien dans la conformité et l’étroitesse d’esprit. Rester dans la conformité imposée par les États félons ne peut amener que l’effondrement de tout un chacun. Les civilisations ont disparu à cause du manque de courage des peuples à s’élever contre les tyrannies.
Claude Janvier. Écrivain, essayiste, auteur d’ouvrages sur les relations entre la politique et la grande finance. Connu pour ses « coups de gueule », il intervient sur de nombreux médias libres tels que GPTV, RT France, anime l’émission « Libres Paroles » sur TV ADP, et est partenaire de nombreux blogs et sites d’information.
Note : ce texte est un petit extrait de mon recueil, préface de François Lagarde et postface de Philippe Broquère, publié récemment, en réponse au manuel de survie qui sera envoyé, sous fond de menace de guerre hypothétique, à chaque Français par Emmanuel Macron.
Pour commander le recueil : https://www.thebookedition.com/fr/#307a/fullscreen/product/m=and&q=claude+Janvier
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Une victoire d’étape contre le porno
De l’ECLJ :
Mardi dernier, nous avons appris une grande nouvelle ! Le groupe Aylo, propriétaire les sites YouPorn, PornHub et RedTube annonçait bloquer la diffusion de ses contenus sur ces trois sites en France. Une nouvelle qui nous a grandement réjouis. Par cette décision, Aylo expliquait lutter pour la liberté d’expression et l’anonymat de ses consommateurs.
Sous cette justification philanthropique se cachent bien sûr des intérêts plus pragmatiques. Pornhub est le 5e site le plus visité en France, avec 7 millions d’utilisateurs quotidiens. La France est le 2e plus gros consommateur de contenus pornographiques, après les Etats-Unis.
Le cœur du modèle de cette industrie, ce sont les jeunes. Et ça fonctionne puisque les mineurs constituent 12% de l’audience des sites porno et qu’un garçon de 12 ans sur 2 y va chaque mois.
Au-delà de la part de marché actuelle, exposer les mineurs à la pornographie, c’est stratégique. Plus l’exposition a lieu tôt, plus la dépendance est forte et durable. Le cerveau se construit pendant l’enfance et l’adolescence, et le porno a une action sur lui. Il suractive le système des pulsions, et à l’inverse, freine l’empathie et le discernement.
Cette première étape est le résultat d’un travail de longue haleine, que nous menons avec d’autres associations engagées. Il a été marqué par la publication de notre rapport “Lutter contre la pornographie”, qui propose cette solution du contrôle d’âge par CNI. Pour porter notre combat contre la pornographie, nous organisons également des rencontres régulières avec des députés ainsi que des conférences pour éveiller les acteurs politiques à la nécessité de restreindre l’accès à la pornographie. Nous avons, par exemple, travaillé auprès des députés à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), ou encore auprès des députés européens pour faire inclure des sites pornographiques dans la liste des plateformes en ligne particulièrement surveillées par l’Union européenne.
Ce n’est pas la première fois que le groupe Aylo décide de stopper ses diffusions sur une zone géographique. Il a déjà opéré des blocages sélectifs dans plusieurs états américains imposant un contrôle de l’âge.
Une chose est sûre, une réaction aussi radicale, qui va faire perdre énormément d’argent au groupe Aylo prouve que la vérification de l’âge est une mesure efficace, qui peut faire chuter drastiquement la consommation des mineurs.
Cette décision est une victoire d’étape qui en annonce encore beaucoup d’autres : le combat continue.
Même Jacques Attali s’inquiète de la proposition de loi sur l’euthanasie
Jacques Attali, d’abord favorable à l’euthanasie, commence à s’inquiéter :
J’aurais voulu pouvoir prendre parti en faveur du texte que vient de voter l’Assemblée nationale sur les conditions de fin de vie et le droit à l’aide à mourir. Et je ne le peux pas.
Je l’aurais voulu parce que rien ne serait plus naturel que de permettre à chacun, en toute liberté, de mettre fin à sa vie, comme il l’entend, et d’y être accompagné, s’il ne sait, ou ne peut, le faire lui-même d’une façon douce. Et parce que, lorsque certaines douleurs sont irrémédiablement insupportables, je suppose qu’on peut légitimement vouloir en finir. Même si personne ne sait comment il réagira quand et s’il y est, un jour, confronté, il est compréhensible qu’une loi ouvre ce droit à chacun. Et le moyen de l’utiliser. Telle était l’intention, louable, de ce texte.
Je ne peux cependant pas le soutenir en l’état, pour une raison, au moins : rien ne garantit, dans le texte tel qu’il a été voté en première lecture, et malgré tous les débats qui l’ont préparé, et l’intégrité indiscutable de ses promoteurs, qu’on ne connaîtra pas en France la même évolution que celle qui semble se dessiner dans d’autres pays où une telle loi existe, en particulier au Canada et aux Pays-Bas, où cette faculté semble être utilisée en ce moment surtout par les gens les plus pauvres et les plus fragiles.
On aurait pu penser que l’évolution aurait été différente ; et que les classes sociales les plus favorisées, les plus libres de tout, auraient souhaité profiter en priorité de cette liberté nouvelle. En réalité, il n’en est rien :
Au contraire, quand on est pauvre, et plus encore quand on est pauvre et seul, et en particulier quand on n’a pas à proximité de chez soi un centre bien équipé pour assurer des soins palliatifs de qualité, on peut vouloir en finir au plus vite. Plus même quand on est non seulement pauvre, mais aussi handicapé, ou mentalement diffèrent, on peut même être poussé à demander à mourir par un entourage, social ou familial, qui peut y trouver un intérêt, au moins psychologique. De plus, dans le projet de loi, tel que voté par l’Assemblée nationale, il est considéré comme condamnable de tenter de convaincre quelqu’un de ne pas en finir, alors qu’à l’inverse, la « provocation au suicide » n’est punie par l’article 223 du Code pénal que si et seulement s’il y eu passage à l’acte.
Tout cela m’amène à avoir quelque suspicion sur la philosophie et la dynamique d’une telle réforme. On peut craindre de la voir évoluer en quelques décennies, sinon quelques années, vers l’organisation sociale plus ou moins explicite d’une euthanasie de malades mentaux, d’handicapés, de personnes fragiles, ou démunies, pour des raisons d’embarras familiales ou de coût social. […]
Tentative d’assassinat contre un candidat conservateur à la présidentielle colombienne
Le sénateur conservateur et candidat à la présidentielle colombienne (qui doit se tenir en 2026) Miguel Uribe a été atteint de deux balles dans la tête, lors d’un meeting tenu hier à Bogota. A l’heure actuelle, on ignore l’identité et les motivations de l’assassin. Mais Miguel Uribe se débat actuellement entre la vie et la mort. Prions pour lui.
Veni Sancte Spiritus, le souffle de l’Esprit Saint
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« Après la réforme du Concile de Trente, sur les quelque 5 000 séquences connues, seules les suivantes restèrent en usage : Victimae paschali laudes pour le jour de Pâques, Veni Sancte Spiritus pour la Pentecôte, Lauda Sion Salvatorem pour la Fête-Dieu, Dies irae, dies illa pour la messe des défunts ; une cinquième, Stabat Mater dolorosa, pour le Vendredi saint, fut introduite dans la liturgie par Benoît XIII en 1727 » (treccani.it).
« La séquence et le trope, ces formes de la seconde époque du chant grégorien, reflètent la fatigue créative survenue dans le chant chrétien après la codification liturgique réalisée par Grégoire le Grand, qui avait naturellement découragé et paralysé l’invention, désormais superflue, de nouveaux chants. En s’appliquant à commenter des chants déjà existants, et en s’y agrippant comme des plantes parasites, la séquence et le trope se rapprochent de la nature juridique, typiquement médiévale, de la glose et de la postille. »
« Viens, Esprit Saint, envoie du ciel un rayon de ta lumière.
Viens, père des pauvres, viens, donateur des dons, viens, lumière des cœurs.
Consolateur parfait, hôte doux de l’âme, rafraîchissement suave.
Dans la fatigue, le repos, dans la chaleur, l’ombre, dans les larmes, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse, pénètre jusqu’au fond des cœurs de tes fidèles.
Sans ton secours, il n’y a rien dans l’homme, rien qui ne soit coupable.
Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui saigne.
Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, redresse ce qui est faussé… »
« Au cours de la célébration solennelle de la Pentecôte, nous sommes invités à professer notre foi dans la présence et dans l’action de l’Esprit Saint et à en invoquer l’effusion sur nous, sur l’Église et sur le monde entier. Faisons donc nôtre, et avec une intensité particulière, l’invocation de l’Église elle-même : Veni, Sancte Spiritus ! Une invocation si simple et immédiate, mais dans le même temps extraordinairement profonde, jaillie avant tout du cœur du Christ. En effet, l’Esprit est le don que Jésus a demandé et demande constamment au Père pour ses amis ; le premier et principal don qu’il nous a obtenu avec sa Résurrection et son Ascension au Ciel. Le passage évangélique d’aujourd’hui, qui a pour cadre la Dernière Cène, nous parle de cette prière du Christ. Le Seigneur Jésus dit à ses disciples : “Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais” (Jn 14, 15-16). Ici nous est dévoilé le cœur en prière de Jésus, son cœur filial et fraternel. Cette prière atteint son sommet et son accomplissement sur la Croix, où l’invocation du Christ ne fait qu’un avec le don total qu’Il fait de lui-même, et sa prière devient donc pour ainsi dire le sceau même de son don en plénitude par amour pour le Père et pour l’humanité : invocation et don de l’Esprit Saint se rencontrent, s’entremêlent, deviennent une unique réalité. “Et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais”. En réalité, la prière de Jésus – celle de la Dernière Cène et celle sur la croix – est une prière qui demeure également au Ciel, où le Christ siège à la droite du Père. En effet, Jésus vit toujours son sacerdoce d’intercession en faveur du peuple de Dieu et de l’humanité et prie donc pour nous tous, en demandant au Père le don de l’Esprit Saint. »
Messe de la Pentecôte en direct du pèlerinage de Chrétienté
Messe pontificale célébrée par Mgr Schneider, évêque d’auxiliaire d’Astana, sur la prairie des Courlis, non loin de Rambouillet :
La royauté du Christ est encore concevable dans une société sécularisée
Interrogé dans France catholique, l’abbé Jean de Massia, aumônier général de Notre-Dame de Chrétienté, dont le pèlerinage a pour thème: « Pour qu’Il règne, sur la terre comme au ciel. », évoque la doctrine du Christ-Roi. Extraits :
Cent ans après, que reste-t-il des erreurs dénoncées par Quas primas?
Ce que le Pape dénonce à l’époque demeure vrai aujourd’hui, comme le naturalisme, c’est-à-dire une conception purement horizontale de l’univers, sans Dieu, qui rejette le surnaturel. Cette hérésie est liée aussi au libéralisme, c’est-à-dire l’idée selon laquelle la liberté est la règle de tout, au point d’être exaltée et de devenir un absolu qui oublie la loi naturelle: l’ordre des choses voulu par Dieu. Enfin, l’encyclique critique le laïcisme, à ne pas confondre avec la « saine laïcité » développée par Pie XII et ses successeurs. La laïcité est une notion ancienne, qui exprime la saine distinction entre le temporel et le spirituel. Il ne s’agit pas de faire de l’Évangile la loi des États et de mettre le Vatican à la tête du gouvernement français! Le temporel doit être géré par les laïcs. Pour autant, il ne s’agit pas d’une séparation: si l’Église se charge du salut des âmes et l’État du bien-être temporel et du bien commun, les deux sont connectés. Car un homme ne se coupe pas en deux et il est fait à la fois pour vivre heureux ici-bas et pour aller au Ciel! Dès lors, il faut au moins un dialogue entre spirituel et temporel, ainsi qu’une vraie liberté du spirituel au sein du temporel. Cela, le laïcisme le refuse. Cela étant, il faut souligner que l’encyclique a été écrite dans un contexte particulier: une grande partie des pays d’Europe étaient composés de catholiques baptisés et si les États étaient certes en train de devenir laïcs, la société restait chrétienne dans son fond – ce qui n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui. Aussi, d’une certaine manière, l’encyclique a besoin d’être réactualisée dans une certaine part, car la place du christianisme dans la société a changé: il n’y avait pas, par exemple, la dimension multiconfessionnelle comme on la connaît maintenant aujourd’hui en France, notamment avec l’islam, etc.
[…]
La royauté du Christ est-elle encore concevable dans une société sécularisée?
La société a beau être sécularisée, les hommes n’ont pas changé: ils ont toujours besoin du bon Dieu. Il y a un appel à la sainteté chez tous les hommes, pas simplement chez les catholiques. Ça n’a pas changé depuis 2000 ans! À nous d’œuvrer pour que cette rencontre avec le Christ puisse se faire plus facilement, en essayant d’assainir toujours plus les structures de la société pour détruire ce que Jean-Paul II appelait les « structures de péché » qui emprisonnent de manière structurelle les hommes. Cela se fait notamment avant tout dans tout ce qui touche à la loi naturelle.
En quoi la royauté sociale du Christ diffèret-elle de l’avènement dès ici-bas de la Jérusalem céleste?
Ce point est capital. D’ailleurs, nous mettons en garde les pèlerins contre cette tentation qui est réelle: on ne cherche pas à remplacer le Ciel par une société terrestre parfaite! Même irriguée par la loi de Jésus-Christ, une société a des défauts, parce que nous restons des hommes et des pécheurs. Si nous pensons qu’une société dans laquelle le Christ est connu et accessible est préférable à une société dans laquelle il est oublié, sa loi combattue et la culture de mort mise en avant, ce mieux est loin d’être la perfection du Ciel! Dom Gérard Calvet disait: « Si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n’est pas pour remplacer le Ciel, c’est pour lui servir d’escabeau. »
[…]
L’Esprit Saint à l’honneur dans Gloria
Monseigneur Grégoire Drouot, évêque de Nevers, explique ce qu’est le sacrement de la Confirmation. Dom Prosper Guéranger, premier abbé de Solesmes et restaurateur de la vie bénédictine en France, décrit et explique les sept dons de l’Esprit Saint.
Dimanche de la Pentecôte : Veni Sancte Spiritus
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
Le Temps Pascal a commencé le Samedi saint et ne se terminera que le samedi après la Pentecôte. Le dimanche de la Pentecôte en fait donc partie.
Introït : Spiritus Domini
La fête du dimanche de la Pentecôte célèbre, on le sait, la descente du Saint Esprit sur les Apôtres sous la forme de langues de feu, cinquante jours après Pâques, et après une retraite de dix jours au Cénacle sous la conduite de la Vierge Marie, faisant d’eux les témoins de la résurrection du Christ et du salut apporté à tous les hommes jusqu’aux extrémités de la terre.
Les chants du propre de la messe expriment admirablement cette invasion du monde par l’Esprit Saint.
Le texte de l’Introït est tiré de l’Ancien Testament, et plus précisément du livre de la Sagesse dont c’est un des premiers versets.
Spiritus Domini replevit orbem terrarum, et hoc quod continet omnia scientiam habet vocis.
L’Esprit du Seigneur emplit l’univers, et lui, qui fait tenir ensemble toutes choses, a la connaissance de toute parole.
A noter que le pronom hoc se rapporte à Spiritus, qui est pourtant masculin, mais on a gardé le neutre du grec Pneuma.
Dans l’Ancien Testament l’Esprit du Seigneur ne désignait pas une personne distincte, puisqu’on n’avait pas encore reçu la révélation du mystère de la Sainte Trinité ; Spiritus, c’est le souffle créateur, c’est une manière de désigner Dieu qui est pur esprit, qui est présent partout, fait exister toute chose dans une cohésion parfaite. Il sait tout, il voit tout, il entend tout même nos moindres paroles. Dans la liturgie de la Pentecôte ce texte s’applique au Saint Esprit, troisième personne de la Sainte Trinité, qui envahit en ce jour tous les cœurs, assurant l’unité des esprits dans la diversité des langues. La mélodie exprime à merveille ce souffle impétueux de l’Esprit s’élevant comme un vent violent, nous dit l’Écriture. Elle part mystérieusement du grave, puis monte progressivement en un immense crescendo jusqu’à l’extrême aigu, et y revient une deuxième fois avant de s’apaiser lentement sur les trois derniers Alléluias. Cet Introït est accompagné du premier verset du psaume 67, acclamation triomphale dont nous avions déjà trouvé des extraits dans la messe de l’Ascension, au deuxième Alléluia et à la Communion, et dont nous allons retrouver un passage dans l’Offertoire de ce jour.
Exsurgat Deus, et dissipentur inimici eus : et fugiant qui oderunt eum a facie ejus.
Dieu se lève et ses ennemis sont dispersés, et ceux qui le haïssent s’enfuient devant sa face.
Alléluia : Emitte Spiritum
Pour la dernière fois de l’année, puisque ce dimanche de la Pentecôte est le dernier du temps pascal, il n’y a pas de Graduel mais deux Alléluias, et comme les dimanches précédents ces deux Alléluias sont assez différents, le deuxième étant nettement plus long. Le premier utilise exactement la même mélodie que le premier Alléluia de la fête de l’Ascension, une mélodie type qui revient assez souvent au cours de l’année. Le texte du verset est tiré du psaume 103, grand cantique de louange et d’action de grâces pour les merveilles de la création.
Emitte Spiritum tuum et creabuntur, et renovabis faciem terræ.
Envoyez votre Esprit et ils seront créés, et vous renouvellerez la face de la terre.
» Ils » ce sont tous les êtres vivants, mais dans le psaume le verbe est à l’indicatif, c’est une affirmation. Après avoir dit au Seigneur » Vous retirez votre souffle et tous tombent dans le néant » le psalmiste ajoute : » Vous envoyez votre souffle et ils sont créés de nouveau. » La liturgie de la Pentecôte en mettant le verbe à l’impératif fait de ce verset une prière, et le souffle que l’on supplie Dieu d’envoyer c’est le Saint Esprit ; c’est lui qui fera toute chose nouvelle. La mélodie assez douce et calme convient bien à une prière suppliante.
Alléluia : Veni Sancte Spiritus
Le deuxième Alléluia du dimanche de la Pentecôte est nettement différent du premier. Ici nous n’avons ni mélodie type, ni texte scripturaire, c’est une composition originale. Elle est attribuée au roi de France Robert le Pieux, fils d’Hugues Capet, qui vivait au début du XIe siècle. Cela n’a rien d’étonnant : le roi de France à cette époque était un personnage liturgique, c’était l’évêque du dehors. Le sacre était considéré comme un sacrement, et lorsque le roi avait reçu, comme c’était le cas de Robert le Pieux, une éducation soignée dans un monastère, il remplissait volontiers la fonction de chantre. Le texte de cet Alléluia est devenu très célèbre. C’est la prière type au Saint Esprit que l’on récite souvent pour l’invoquer au début d’une réunion importante.
Veni Sancte Spiritus, reple tuorum corda fidelium ; et tui amoris in eis ignem accende.
Venez Saint Esprit, emplissez les cœurs de vos fidèles, et allumez en eux le feu de votre amour.
La mélodie très développée est vraiment expressive et suppliante. Cet Alléluia se chante à genoux.
Séquence : Veni Sancte Spiritus
Le verset du deuxième Alléluia de la messe du dimanche de la Pentecôte est suivi immédiatement d’une Séquence, qui en développe les thèmes littéraires et musicaux, mais qui est postérieure. En effet elle est généralement attribuée à Étienne Langton, archevêque de Cantorbery, qui vivait au début du XIIIe siècle. Elle comporte dix strophes, dont les mélodies se répètent deux par deux, et dont chacune est composée de trois petits vers de sept pieds. Le texte en est très poétique et la mélodie, assez lyrique, et inspirée de celle de l’Alléluia, le met parfaitement en valeur.
Veni Sancte Spiritus, Et emite cælitus Lucis tuæ radium. Veni pater pauperum, Veni dator munerum, Veni lumen cordium.
Consolator optime, Dulcis hospes animæ, Dulce refrigerium. In labore requies, In æstu temperies, In fletu solatium.
O lux beatissima, Reple cordis intima tuorum fidelium. Sine tuo numine, Nihil est in homine, Nihil est innoxium.
Lava quod est sordidum, Riga quod est aridum, Sana quod est saucium. Flecte quod est rigidum, Fove quod est frigidum, Rege quod est devium.
Da tuis fidelibus, In te confidentibus, Sacrum septenarium. Da virtutis meritum, Da salutis exitum, Da perenne gaudium.Venez Esprit Saint, envoyez du ciel un rayon de votre lumière, venez père des pauvres, venez dispensateur des dons, venez lumière des cœurs.
Consolateur très bon, doux hôte de l’âme, doux rafraîchissement, repos dans le labeur, modération dans la chaleur, consolation dans les larmes.
O lumière bienheureuse, emplissez jusqu’au fond les cœurs de vos fidèles ; sans votre secours il n’y a rien en l’homme, rien qui soit sans défaut.
Lavez ce qui est souillé, arrosez ce qui est sec, guérissez ce qui est blessé, assouplissez ce qui est raide, réchauffez ce qui est froid, redressez ce qui est tordu.
Donnez à vos fidèles qui ont confiance en vous vos sept dons sacrés. Donnez-leur la récompense de leurs vertus, le salut final et la joie éternelle.
Offertoire : Confirma hoc
Le texte de l’Offertoire du dimanche de la Pentecôte est tiré du psaume 67, dont nous avons trouvé le premier verset à l’Introït et qui figurait déjà deux fois dans la messe de l’Ascension. C’est un cantique triomphal d’action de grâces pour les victoires accordées par le Seigneur à son peuple, évoquant notamment la conquête de la terre promise depuis le Sinaï jusqu’à Jérusalem. Nous sommes ici vers la fin du psaume, lorsque le peuple, arrivé sur la montagne sainte, demande au Seigneur de confirmer les merveilles qu’il a accomplies en établissant son règne sur toutes les nations.
Confirma hoc, Deus quod operatus es in nobis : a templo tuo quod est in Jerusalem tibi offerent reges munera.
Confirmez, ô Dieu, ce que vous avez accompli en nous. En votre temple, qui est à Jérusalem, les rois vous offriront des présents.
Ces rois qui offrent des présents font évidemment penser à l’Épiphanie ; ce n’est pas fortuit. Il y a entre Noël et l’Épiphanie le même rapport qu’entre Pâques et la Pentecôte, entre le mystère qui s’accomplit dans le secret et sa manifestation à tous les peuples. Le mystère de la Rédemption qui s’est accompli à Pâques est aujourd’hui manifesté par les apôtres, à qui la descente du Saint Esprit a donné la lumière pour comprendre enfin ce qui s’était passé et la force pour le proclamer. En chacun de nous ce mystère s’est accompli par la grâce du baptême, et c’est le sacrement de confirmation qui le parachève par les dons du Saint Esprit en faisant de nous des apôtres et des témoins. Il y a ainsi un rapport entre ce mot de » confirmation » et le premier mot de l’Offertoire Confirma. La mélodie médite calmement les richesses de ce texte en ce style contemplatif qui est le plus souvent celui des Offertoires. Elle ressemble beaucoup en particulier à celle de l’Offertoire de la messe de minuit de Noël.
Communion : Factus est repente
Le texte de la Communion du dimanche de la Pentecôte est tiré du récit des Actes des Apôtres.
Factus est repente de cælo sonus advenientis spiritus vehementis, ubi erant sedentes, et repleti sunt omnes Spiritu Sancto, loquentes magnalia Dei.
Il arriva soudain du ciel un bruit comme celui d’un vent violent, envahissant le lieu où ils étaient assis, et tous furent remplis de l’Esprit Saint, racontant les merveilles accomplies par Dieu.
Ce texte se passe de commentaires. La mélodie très mouvementée en suit parfaitement les différentes inflexions. Les grands intervalles du début évoquent l’arrivée impétueuse du vent ; un crescendo enthousiaste s’élève au début de la deuxième phrase, puis la mélodie s’étale avec complaisance pour annoncer les merveilles de Dieu.
Les athées, la science et Dieu
Nous avions annoncé la conférence de ce soir sur les miracles eucharistiques. Le directeur de 1000 Raisons de croire (la revue qui organise l’événement), Olivier Bonnassies, nous précise que cette conférence avait été initialement prévue comme un débat entre les deux orateurs (Matthieu Lavagna, jeune essayiste spécialisé dans l’apologétique, et Franco Serafini, cardiologue) et des athées. Mais ces derniers se sont tous défilés. Intéressante conception du débat contradictoire…
Mais, manifestement, le problème des athées, non seulement avec les miracles (ce qui se comprendrait aisément), mais aussi avec le débat rationnel, est plus large.
A l’occasion de la parution du livre du physicien Yves Dupont: “L’empreinte de Dieu dans le monde quantique” (dont nous avons parlé ici, et qui est disponible là), “Charlie Hebdo” a publié un article disons poliment fantaisiste et intitulé en toute sobriété: “La science au secours de Dieu: le braquage continue”, où “1000 Raisons de croire” et Oliviers Bonnassies sont particulièrement visés, notamment pour leur entreprise d’apologétique présentant, non pas des preuves scientifiques de l’existence de Dieu comme on l’entend parfois, mais des indices scientifiques de la crédibilité de la foi catholique. Et, naturellement, pour nos laïcards militants, il n’est pas possible d’imaginer que les catholiques puissent être doués d’une quelconque raison. Peut-être pensent-ils que l’on perd la raison par le baptême (ce qui, après tout, serait une forme de miracle…). En tout cas, cela leur impose de prétendre que les scientifiques qui s’associent à cette entreprise d’apologétique (Olivier Bonnassies lui-même, mais aussi Matthieu Lavagna, Franco Serafini ou Yves Dupont) sont soit des pseudo-scientifiques (pas facile à affirmer quand on parle de scientifiques reconnus par leurs pairs!) ou, plus amusant encore, d’ex-scientifiques (espèce tout à fait nouvelle pour moi: j’ignorais que l’on pouvait perdre la science, comme on perd une chaussette!):
Une stratégie de prosélytisme de masse qui repose sur une vieille discipline théologique : l’apologétique. Pour faire simple, selon Bonnassies, ex-scientifique, l’existence de Dieu peut être prouvée. Et pour ce faire, il s’appuie, principalement, sur les mystères que la science contemporaine n’a pas encore élucidés, comme la physique quantique, la complexité du vivant ou l’ADN…
Il n’en fallait pas plus pour encourager toute une génération de pseudo- ou d’ex-scientifiques à se lancer dans la même entreprise.
Naturellement, courageux mais pas téméraire, le rédacteur se garde bien de dire où sont les erreurs dans ces discours apologétiques. Dommage, on aimerait que ces “rationalistes” soient un peu plus confiants dans les capacités de la raison!
Guillaume de Thieulloy
Votre pèlerinage est un témoignage du refus de s’agenouiller devant les maîtres de cette terre
Voici le mot d’envoi du 43e pèlerinage de Chrétienté prononcé ce matin par le père Jean-François Thomas en l’église Saint-Sulpice :
Chers Pèlerins,
Vous partez pérégriner sous le regard bienveillant et protecteur de toutes les armées célestes et de la cour des saints. La Très Sainte Vierge est émue de tant d’ardeur et de dévotion. Comme le chante Charles Péguy, votre illustre prédécesseur sur les chemins de la Beauce, lorsqu’il s’adresse à Notre Dame :
« Vous nous voyez marcher sur cette route droite, / Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents. […] Nous allons devant nous, les mains le long des poches, / Sans aucun appareil, sans fatras, sans discours, / D’un pas toujours égal, sans hâte, ni recours […] / Vous nous voyez marcher, nous sommes la piétaille. / Nous n’avançons jamais que d’un pas à la fois. » (La Tapisserie de Notre Dame. Présentation de la Beauce à Notre Dame de Chartres)
Vingt siècles de France chrétienne vous précèdent, peuples et rois, saints et pécheurs, martyrs et soldats, pauvres et riches, puissants et petits. Sur vos épaules repose cet héritage de tant de prière, de tant de sacrifice, de tant de charité. Il y a de quoi trembler en recevant à votre tour un tel trésor, aussi lancez-vous sans crainte, avec respect, en laissant sa juste place au silence, à la contemplation, en évitant les bavardages, en écartant une attitude superficielle car le divertissement n’a pas ici sa place. Vos souliers soulèveront la poussière ou s’enfonceront dans la boue, le ciel vous enverra pluie et soleil, et vos pieds endoloris deviendront peut-être la première preuve de votre amour de Dieu. Vous méditerez sur le règne de Notre-Seigneur au ciel et sur la terre. Vos douleurs, votre effort, vos mortifications seront des petites pierres participant modestement à la construction de cet édifice.
La grande falsification du monde ne date pas d’aujourd’hui, même si nous possédons plus de moyens pour commettre le mal que nos lointains aïeux. Cette procession, qui va relier la Très Sainte Vierge de Paris, patronne de la France en son Assomption, et Notre Dame au milieu des champs et des blés, s’inscrit à la suite de ce que proclamait déjà le prophète Isaïe :
« Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds du messager, qui publie la bonne nouvelle de la paix ; de celui qui annonce le bonheur, qui publie le salut ; de celui qui dit à Sion : “Ton Dieu règne !” » (Isaïe, LII. 7)
À notre époque poly-hérétique,- temps de déconstruction de tout le message chrétien, résistance diabolique à la Révélation-, chaque pas effectué par une simple sentinelle contribue au règne de Dieu, qui est effectif même s’il n’est pas reconnu et accepté. Il dépend de chacun d’entre vous de prendre son élan en ces jours de marche joyeux et spartiates. Il ne faudrait pas ensuite faiblir dans cet envol et beaucoup va se jouer en ces heures qui vous attendent, dans la façon dont vous intérioriserez chaque instant, dont vous offrirez chaque désagrément, chaque inconfort.
Emmagasinez les forces spirituelles et les nourritures de l’âme pour résister dans un monde souvent hostile qui veut diviniser l’homme, qui cherche à unifier tous les peuples en une Tour de Babel et qui rêve de construire sur terre un Paradis à l’opposé de Dieu. Votre pèlerinage, bien vivant, est un témoignage du refus de s’agenouiller devant les maîtres de cette terre et leurs œuvres de mort. Mais ne vous y trompez pas : le Malin saisit chaque occasion, même les plus saintes, pour essayer d’avancer ses pions. Alors demeurez sur vos gardes, par l’attention du cœur, par la fréquentation des sacrements, par l’ancrage dans la prière, par l’exercice de la pénitence. Saint Pierre ne cesse de nous avertir :
« Soyez sobres, veillez ; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi […] » (Ire Épître de saint Pierre, V. 7)
Charles Baudelaire, ce torturé du surnaturel, avait bien résumé la situation de nos siècles malades en précisant que la plupart des gens croient en Dieu mais ne L’aiment pas, tandis qu’ils aiment le diable auquel ils ne croient pas.
Au cours de votre pèlerinage, serviteurs du règne de Dieu, reprenez la méditation des deux étendards dans les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola car il s’agit de l’éternel combat de l’histoire des hommes et de chaque histoire personnelle : le souverain et vrai capitaine, le Christ Notre-Seigneur, se tient en humble place avec l’armée des pécheurs repentants que nous sommes, tandis que Lucifer, avec son aspect terrifiant, réunit, avec ses troupes de démons, tous les hommes soucieux d’honneurs, de plaisirs et de gloire mondaine. Il faut choisir un camp, celui de Dieu bien sûr, et s’y fixer cahin-caha, clopin-clopant.
Saint Augustin, rescapé du péché et de l’hérésie, ne regarde plus que la Cité de Dieu, et il nous conseille ainsi :
« Nous sommes des voyageurs. Qu’est-ce que voyager ? Je le dis d’un mot : avancer. Que toujours te déplaise ce que tu es, pour parvenir à ce que tu n’es pas encore… Avance toujours, marche toujours, ajoute toujours. Ne demeure pas en chemin, ne recule pas, ne sors pas de la route. Il demeure immobile celui qui n’avance pas. Mieux vaut un boiteux sur la route qu’un coureur hors de la route. » (Sermons)
Les ténèbres qui sont tombées sur la terre, comme le soulignait Pie XII en 1939, ne sont pas une fatalité tant que des âmes humbles et fidèles demeureront, même comme un petit reste. Ne nous égarons pas et demeurons dans ce cortège incessant en route vers le Paradis. Que ces trois jours vous fassent déboucher sur la Résurrection.
Chers Pèlerins, serrez dans votre besace les richesses de la Tradition et glissez-y aussi les intentions pour l’Église et pour le Souverain Pontife Léon XIV. Soyez des boiteux paisibles, enthousiastes, tout tournés vers le Ciel.
Que la Très Sainte Vierge vous protège dans son manteau de miséricorde, que les anges et tous les saints accompagnent vos chants et soutiennent vos pas.
Que le règne de Dieu envahisse vos cœurs.
P. Jean-François Thomas s
Gueules cassées, histoire d’un “Preneur d’âmes” – Vive Dieu, Vive la France et vive le 4ème Colonial
Le père Louis Lenoir est un prêtre jésuite né le 14 février 1879 à Vendôme en Loir-et-Cher. Lorsque la guerre éclate, il est professeur à Marneffe, en Belgique, exilé par les lois anti-congrégationistes de la République. Répondant à l’appel aux armes, il rentre en France pour s’engager comme aumônier militaire « afin de mettre Jésus-Christ dans la vie et l’âme de ceux qui allaient se battre ». Souhaitant être au plus près des combattants, il est affecté auprès de la 2e division d’Infanterie coloniale.
Durant plus de trente mois, il ne cessera d’accompagner sa division sur tous les champs de bataille : en Champagne, dans la Somme et à Salonique. Inlassablement, il n’hésite pas à monter en première ligne ni à multiplier les kilomètres pour venir en aide aux blessés et orienter les âmes de chacun vers « le Bon Dieu », comme il aimait l’appeler. Son message était d’autant mieux accepté par tous qu’il se montrait à la hauteur de ce qu’il exigeait. Un soldat aurait dit du père Louis Lenoir, pour le décrire à sa famille : « Notre aumônier a le diable au corps pour faire aimer le bon Dieu ! ».
En novembre 1916, le Père Lenoir rejoint le front d’Orient, puis en 1917, les coloniaux montent en ligne à l’est de Monastir et s’installent face aux positions bulgares, dominées par le Piton Jaune (1.055 mètres d’altitude). Le 9 mai 1917, alors qu’il s’en va porter secours à des blessés tombés près des lignes ennemis, l’abbé Lenoir prend le risque de se mettre à découvert et se fait faucher par la mitraille bulgare. Sur sa dépouille, deux lettres sont retrouvées. Dans la première, adressée à ses parents, il écrit : « si cette lettre vous parvient, c’est que notre Divin Maître vous aura fait un très grand honneur : après avoir donné à votre fils les grâces de la vocation religieuse et du sacerdoce, Il lui aura donné de mourir en servant à la fois Dieu et la France ». La deuxième lettre est adressée aux hommes de son régiment. « De tout mon coeur de Français, je leur demande de continuer à faire vaillamment leur devoir, à maintenir les traditions d’héroïsme du régiment, à lutter et à souffrir tant qu’il faudra, sans faiblir, pour la délivrance du pays, avec une foi inconfusible dans les destinées de la France », écrit-il.
Mort au service de la France et de l’Église, l’abbé Lenoir a laissé derrière lui un Livre de prières du soldat catholique. « Vous êtes fiers d’être soldats, soldats de la France, soldats de tel régiment dont le drapeau évoque tant de gloire , soyez plus fiers encore d’être catholiques, c’est-à-dire soldats de Jésus-Christ et de l’Église sous le drapeau de la Croix qui rallie tous les élus », y affirme-t-il. « Soyez fiers d’aller à l’Église, de prier Dieu, de vous approcher de Lui dans la communion ».
Un bel album poignant. Le père Hadevis a les mots choisis pour parler d’un prêtre en service. Les mos pour décrire ce message d’amour. Les mots pour parler du sacrifice jusqu’à offrir sa vie. Les illustrations collent au texte, nous figent sur les Gueules cassées, nous pressent quand il faut courir devant la mitraille, et nous émeuvent aux larmes devant tant de morts et de sang. A la fin de l’ouvrage, Petite dossier : Gueules cassées, leur vie, leur courage – Hommages – Prière du Père Lenoir.
Vive Dieu, Vive la France et vive le 4ème Colonial !
Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE
Gueules cassées – Histoire du “Preneur” d’âmes du Père Christophe Hadevis, Illustrations de Christoph Hénin, Editions Osmose, 56 pages, 16€
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Les arianismes contemporains
Dans le numéro de La Nef de juin, avec un dossier consacré à l’arianisme et au Concile de Nicée, l’abbé Étienne Masquelier évoque les “arianismes contemporains” :
[…] Aujourd’hui, ceux que nous pouvons désigner comme des ariens contemporains, sont également des « sympathisants » de Jésus. Ils souhaitent souvent dire leur admiration pour lui, pour ses enseignements et la sainteté de sa vie. Nous pensons évidemment aux musulmans qui sont les plus nombreux à avoir de l’estime pour Jésus tout en niant la divinité, croyant ainsi défendre la transcendance et l’unité de Dieu. Mais, ici, regardons plutôt, à l’intérieur de la civilisation occidentale, comment et pourquoi prospèrent les néo-arianismes.
Jésus de l’histoire et Christ de la foi
Il y a d’abord eu, au début du XXe siècle, une entreprise de dédivinisation de Jésus dans le sillage d’Ernest Renan et de sa Vie de Jésus. L’idée que l’Église des premiers siècles, saint Paul d’abord, les conciles christologiques ensuite, aurait inventé la divinité du Christ, a construit une factice opposition entre le « Jésus de l’histoire » et « le Christ de la foi ». Idée qui demeure encore, malheureusement, dans l’esprit de certains chrétiens occidentaux. Nous avons pu voir fleurir dans les bonnes librairies des livres faisant de Jésus un sage parmi d’autres. Bien sûr, ces ouvrages oublient les déclarations de Jésus sur sa divinité dans les Évangiles, qui montrent bien aussi que ses adversaires ont compris et acté son étonnante prétention à se faire l’égal de Dieu – raison pour laquelle, précisément, il fut condamné à mort par le Sanhédrin. Les lettres de saint Paul ou des autres auteurs du Nouveau Testament, en affirmant la divinité du Christ, sont parfaitement cohérentes avec les récits évangéliques. Ainsi, une lecture rigoureuse des Évangiles nous oblige à conclure que, soit Jésus est Dieu, soit il est un imposteur ou un fou. L’hypothèse d’un homme saint, bon et sage, mais sans prétention divine, ne tient pas. Pourquoi donc cette hypothèse est-elle toujours appréciée aujour – d’hui ?
Jésus sans l’Église
Il est toujours heureux de constater la fascination et la sincère admiration du monde pour Jésus. En revanche, l’Église est souvent critiquée, sinon pour ses péchés – souvent bien réels – du moins pour ses prises de position dérangeantes. Dire que Jésus n’est pas Dieu et n’a pas eu cette prétention permet de faire le procès de l’Église. Cette dernière aurait fabriqué la divinité du Christ pour asseoir son autorité et aurait aussi récupéré un peu de la divinité de son fondateur pour elle-même. Pour un monde individualiste et qui ne tolère aucun discours anthropologique ou moral, affirmer que l’Église a inventé la divinité de Jésus revient à la décrédibiliser et l’empêcher de nuire.
Un Jésus qui ne nous dérange pas
Si Jésus est un sage, ou même le plus grand des sages et des prophètes, sans pour autant être Dieu, alors son enseignement reste extérieur, et son œuvre de salut se réduit à un exemple, que l’on accepte de suivre ou non. Jésus seulement homme me laisse libre. Sa mort ne peut me sauver réellement. La Passion est, certes, un acte de courage, d’abnégation et d’amour, mais qui demeure dans le passé. Mais, au contraire, la foi orthodoxe nous rappelle que, par son humanité, Jésus a pu mourir d’amour et que, par sa divinité, il a pu le faire pour chacun – en particulier pour moi qui naîtrai vingt siècles après lui. Refuser la divinité de Jésus permet de l’admirer sans qu’il ait d’impact réel sur nous, de l’aimer en maintenant une distance de sécurité.
Une civilisation chrétienne à sauver sans la foi ?
À l’inverse, nous trouvons aussi des néo-ariens qui sont reconnaissants vis-à-vis de l’Église. Dans une société très ouverte, multiculturelle et multireligieuse, certains continuent de préférer l’héritage chrétien et occidental, mais sans avoir la foi. Ils se disent athées ou agnostiques et ne veulent ou ne peuvent souscrire à la divinité du Christ, mais ils voudraient sauver une civilisation en affirmant la supériorité des enseignements de Jésus sans pour autant le reconnaître Dieu. En fêtant l’anniversaire du concile de Nicée, nous avons l’occasion de retrouver le cœur de notre foi, et la seule clé d’explication cohérente de l’histoire de l’Église et de notre civilisation. Jésus a eu cette prétention et il est bien vrai homme et vrai Dieu.
Messe de la Vigile de Pentecôte en direct du pèlerinage de Chrétienté, à Saint-Sulpice
Suivez en direct la messe d’envoi du 43e pèlerinage de Paris à Chartres, célébrée par le père Jean-François Thomas :
Manifeste de Notre-Dame de Chrétienté : la liturgie au pèlerinage
Suite à la polémique à propos de l’usage liturgique du Vetus Ordo (ou liturgie tridentine) au pèlerinage de Chrétienté, l’association publie une longue déclaration, reprise dans le JDD. En voici un extrait :
[…] Une certaine simplification médiatique laisse à croire que toute la question se résumerait à autoriser ou non certains prêtres à célébrer le Novus Ordo pour leurs messes personnelles au pèlerinage. Mais en fait, ce n’est pas d’abord de cela dont il s’agit. Les courriers reçus par l’association sont très clairs : il nous est demandé de transformer en profondeur l’esprit de notre pèlerinage traditionnel, en faisant du Novus Ordo la norme, et du Vetus Ordo l’exception tolérée, soumise à l’autorisation de l’évêque du lieu ou du dicastère pour le culte divin. Or, c’est cette même mutation qui est exigée depuis quatre ans à toute notre famille spirituelle que l’on désigne (assez mal d’ailleurs) par le mot de « traditionalistes ». Car il faut replacer cette récente polémique, qui peut sembler anecdotique pour beaucoup, dans la perspective d’autres évènements que nous avons refusé de médiatiser pour ne pas durcir le dialogue que nous espérons avoir avec les autorités hiérarchiques. Cette année, pour le pèlerinage de Chartres comme pour de nombreux pèlerins venus de toutes nos provinces, des restrictions à l’usage de la liturgie tridentine se multiplient pour endiguer l’élan formidable des apostolats qui veulent œuvrer au service de l’évangélisation missionnaire des régions de France. L’accès à certains sacrements selon l’ancien rituel est limité voire interdit dans une partie des diocèses. Bien sûr, la portée de ces restrictions varie, selon la bienveillance de l’évêque du lieu, preuve en est qu’une lecture tolérante de Traditionis Custodes est possible. Mais dans certains diocèses pleuvent les décrets et les interdits, selon une application ultrarestrictive du Motu Proprio, avec une froideur juridico-canonique bien éloignée du « soin pastoral et spirituel des fidèles » qu’évoque ce même texte (art 3, § 4). Ce que l’on nous dit aujourd’hui en fait, c’est que la liturgie tridentine, en son unité rituelle, sacramentelle et spirituelle est un mal, une anomalie, dont il faut que l’Église guérisse et se purifie.
« Vous ne pouvez pas être dans la communion de l’Église, si vous n’adoptez pas le Novus Ordo, partiellement ou totalement. Dura lex, sed lex. Rentrez dans le rang : l’Église a parlé, obéissez. » Mais nous avons souvenir, quant à nous, d’une autre parole, certaine, de l’Église, qui plus est une promesse, dans laquelle notre famille spirituelle a mis toute sa confiance. En 1988, alors que Mgr Lefebvre sacrait quatre évêques contre l’avis de Rome, les laïcs organisateurs du pèlerinage de Chrétienté ont pris la décision profondément douloureuse de s’écarter de cette voie pour rester unis de façon visible au Saint-Siège. C’est au nom de l’unité de l’Église, qu’on nous accuse aujourd’hui de mettre à mal, que ces laïcs et ces prêtres, profondément attachés aux pédagogies traditionnelles de la foi, se sont tournés vers le saint pape Jean-Paul II. Ce jour-là, le Saint Père leur a dit que leur attachement était « légitime » ; il a évoqué la beauté et la richesse de ce trésor de l’Église ; et pour faire honneur à cette démarche filiale, il a fait la promesse de garantir et de protéger, de manière large et généreuse, les aspirations des fidèles attachés aux formes liturgiques et disciplinaires antérieures de la tradition latine, sans aucune contrepartie d’ordre liturgique, sinon de reconnaître le Concile Vatican II et la validité du Novus ordo. L’Église catholique, prenant en considération les personnes, et leur histoire, nous a dit que nous sommes en communion avec l’Église en faisant le choix de la liturgie tridentine comme chemin véritable de sanctification. Nous ne pouvons douter de cette parole, dont la valeur demeure car elle dépasse les douloureuses contingences historiques de 1988.
Aujourd’hui encore, malgré les vexations multiples, notre famille spirituelle conserve une paisible espérance dans cette parole de l’Église, de qui elle a appris qu’en justice naturelle, pacta sunt servanda (la parole donnée doit être tenue). On nous dit que nous avons rompu le pacte, en durcissant nos positions, en refusant les mains tendues. Mais depuis 1988, nous n’avons rien changé de ce délicat équilibre entre fidélité envers le Siège de Pierre et attachement aux pédagogies traditionnelles de la Foi.
On a peu approfondi en quoi consistait cet « attachement » aux pédagogies traditionnelles de la foi. Certains le minimisent, le réduisant à une sensibilité, à une catégorie politique, à une nostalgie craintive ou une peur de la modernité qui passera avec le temps et la génération suivante. D’autres l’exagèrent, nous reprochant de faire de la liturgie une fin en soi, ou de l’instrumentaliser telle une arme au service d’un combat. Nous savons bien pourtant, nous pèlerins, que la fin c’est le Ciel, qu’il ne faut pas confondre le but d’avec la route qui y conduit, et qu’il y a plusieurs chemins qui mènent au Sanctuaire de tout repos. Mais nous croyons en l’importance des médiations dans l’ordre du Salut, en la valeur intrinsèque de celles-ci. Nous croyons en la liberté des enfants de Dieu pour user, selon leurs besoins et leur prudence, des richesses que l’Église leur propose depuis 2000 ans. Or, pour notre famille spirituelle, la liturgie traditionnelle est purement et simplement le milieu surnaturel de notre rencontre avec le Christ. Ses mots, ses sacrements, sa messe, ses offices, sa catéchèse ont été pour beaucoup d’entre nous la matière première de notre foi, le vecteur de la grâce, l’expression instinctive de notre relation à Dieu : en un mot, notre langue maternelle pour parler au Seigneur, mais aussi pour l’entendre. Pour d’autres, ces harmoniques ont été la cause, seconde mais providentielle, d’une conversion, ou d’un renouvellement radical de la foi. Pour beaucoup de prêtres, cette liturgie est devenue “viscérale”, au sens biblique, pénétrant de façon totalisante chaque fibre de leur être sacerdotal. Il n’est pas question-là de vague sentimentalité esthétique, mais de vie, de respiration, d’expression incarnée de la foi. Qui croit que le christianisme est une religion de l’Incarnation comprend que ces médiations ne sont nullement accidentelles, accessoires ou interchangeables à coup de décrets et d’interdits.
Le pèlerinage est un lieu, dans l’Église, où des laïcs et des prêtres viennent pour faire l’expérience de cette respiration et de ce langage particuliers dans l’Église. Il n’est d’ailleurs pas que cela : il est aussi une occasion formidable pour 19000 pèlerins de proposer à nos contemporains un témoignage lumineux de la beauté de la foi catholique, de ferveur spirituelle, à travers ses processions, ses adorations, ses confessions, ses messes. Il est aussi un lieu d’amitié chrétienne internationale, de vie de chapitres, de retrouvailles, de dépouillement, de pénitence joyeuse. Il est enfin ce lieu de l’expérience d’une chrétienté, les pèlerins partageant la conviction qu’il est urgent de promouvoir la royauté sociale de Notre Seigneur sur les sociétés temporelles. Il est tout cela à la fois, dans une harmonie qui n’est pas une fin en soi, mais qui n’est en aucun cas secondaire à nos yeux lorsque l’on considère les fruits spirituels qu’elle porte. Certes, on nous le rappelle avec force, les laïcs n’ont pas d’autorité en matière de liturgie. Mais ils demeurent libres en droit de fonder des associations, d’y inviter qui ils souhaitent, et de choisir de valoriser certains thèmes comme moyens privilégiés de mettre en œuvre la finalité de tout apostolat laïc : « le renouvellement chrétien de l’ordre temporel » (Apostolicam actuosem, 7). Nous citons à dessein ce texte de Vatican II qui reconnaît une juste autonomie de l’apostolat des laïcs et de ses choix d’actions, le protégeant du danger toujours menaçant d’un dangereux cléricalisme. Nous ne trompons personne ; nous n’avons jamais masqué nos spécificités ; et nous savons que ces thèmes sont loin d’être partagés par tous les chrétiens. Mais le pèlerinage de Chartres ne convient pas à tous les chrétiens ! Nous n’avons jamais eu l’audace de nous considérer comme apportant une réponse universelle qui parle à tout le peuple de Dieu. Nous sommes nous-mêmes surpris par l’attractivité de cette œuvre, pourtant si spéciale à de multiples égards. Et fort heureusement, il existe d’autres œuvres dans l’Église, qui valorisent d’autres expressions de la foi, utilisant des moyens qui leurs sont propres et qui ne sont pas les nôtres, mais qui apportent une complémentarité, avec un dynamisme missionnaire ou un élan caritatif qui peut forcer l’admiration. Nous entretenons d’ailleurs avec certaines d’entre elles d’excellentes relations de collaboration, et jamais il n’a été exigé entre nous que, pour travailler ensemble, il fallait être tous pareil et diluer nos particularismes. Car le mystère du Verbe Incarné est trop riche pour être dit en un seul langage ; et, pour reprendre les propos pertinents d’un théologien qui n’appartient certainement pas à notre famille d’esprit, « il n’y a rien de plus contraire à la véritable unité chrétienne que la recherche de l’unification. Celle-ci consiste toujours à vouloir rendre universelle une forme particulière, à enfermer la vie dans une de ses expressions. »
Cette expression particulière de la foi dont nous faisons l’expérience à Chartres est aujourd’hui à nouveau menacée. Aujourd’hui une partie du peuple chrétien suffoque, parce qu’on cherche à entraver la respiration de son âme par une sorte de violation de sa conscience. On sait pourtant les dégâts qui peuvent se produire dans une âme, lorsqu’on veut la priver autoritairement de la médiation connaturelle et sensible à travers laquelle elle a appris à toucher le Dieu invisible : c’est ce qui s’est passé en 1969 par exemple. Rien n’est plus violent, spirituellement, que de s’entendre dire que notre « langue » ne pourra plus désormais être parlée que de façon exceptionnelle au cœur même du pèlerinage de Chartres. Ou de sentir, comme plusieurs nous l’ont affirmé directement, qu’elle est suspecte d’hérésie, que ses sacrements seraient de fait invalides, que la célébration de cette messe devrait être interdite. Car tout cela nous a été dit. En revanche, rarement est reconnue la valeur intrinsèque de la liturgie traditionnelle, et les bienfaits positifs qu’apportent ces pédagogies aux pèlerins l’espace de trois jours. Notre spécificité est masquée, voire niée, considérée comme anecdotique ou accessoire à l’esprit du pèlerinage ou à son succès ; elle serait la fixette d’une vieille génération qui n’est aucunement partagée par la jeune selon le slogan mainte fois entendu : « Les jeunes ne viennent pas pour cela ». Toujours est-il que c’est « cela » que nous proposons pendant trois jours depuis 43 ans, et que nous n’inscrivons personne de force. Nous entendre dire qu’une messe selon le Vetus Ordo peut aisément être remplacée par une messe selon le Novus Ordo en latin, ad orientem, avec de l’encens et du grégorien : cela témoigne douloureusement du peu de considération qui est fait du lien vital et spirituel qui lie harmonieusement les pédagogies traditionnelles de la foi. On nous dit que le pèlerinage sera enfin pleinement « d’Église » lorsqu’il s’ouvrira au Novus Ordo. Nous recevons cela avec la même violence que lorsque l’on dit à une minorité qu’elle sera enfin acceptée par la majorité lorsqu’elle renoncera à sa culture, lorsqu’elle diluera sa richesse pour se fondre dans la masse. Ce que la société civile est parvenue à faire pour protéger l’identité des minorités au nom de la justice naturelle et du respect des personnes et des cultures, nous avons la certitude que l’Église peut aussi y parvenir sans ruiner son unité.
Contrairement à ce qui a été écrit, nous ne posons pas d’interdits liturgiques au pèlerinage : nous en subissons nous-même suffisamment. Mais nous souhaitons que le pèlerinage continue d’être un lieu ou la liturgie traditionnelle est aimée et mise en avant, notamment par les cadres, et donc par les prêtres. Cette année encore, plusieurs prêtres nous disent qu’ils sont heureux d’apprendre cette liturgie pour venir au pèlerinage. Nous avons un contact direct avec chacun en amont de leur inscription, et nous leur demandons deux choses : de se mettre au service de tous les pèlerins et non de leurs propres fidèles, pour être tout à tous et pour qu’aucun chapitre ne manque du ministère de la confession, et de valoriser auprès des pèlerins le thème de la chrétienté et la liturgie tridentine. Nous leur demandons de jouer le jeu de l’esprit propre à ces trois journées d’amour et de mise en avant de ces trésors spirituels, et non pas d’essayer de changer le pèlerinage. Nous distinguons bien entre ceux qui ne veulent pas partager ces fondamentaux et ne manifestent pas d’intérêt pour eux – ceux-là ne viennent pas d’eux-mêmes – et ceux qui apprécient sincèrement le pèlerinage et ses piliers mais ne peuvent pas encore célébrer la forme tridentine, soit par manque de temps pour l’apprendre, soit parce qu’ils sont interdits de la célébrer. Pour eux, aussi rares soient-ils, nous avons toujours essayé de trouver des solutions pour exercer l’hospitalité liturgique et leur permettre de venir.
Pour poser des bases saines au dialogue que nous appelons de nos vœux, il faut encore dire ceci. Si nous sommes attachés aux pédagogies traditionnelles de la foi dans leur intégralité, ce n’est pas uniquement parce que nous avons pour elles un attachement viscéral ; mais c’est aussi parce nous constatons que l’Église traverse depuis trop longtemps une crise majeure, une crise doctrinale et liturgique. Il y a là une difficulté dont nous sommes conscients : l’existence des communautés traditionnelles apparaît à certains comme un « reproche vivant » vis-à-vis d’autres méthodes pastorales et liturgiques dans lesquelles on voudrait, de force, nous diluer. Précisons donc les choses. Oui, nous recevons intégralement le Concile Vatican II et le magistère récent de l’Église, nous l’étudions dans nos livrets de formations, nous l’interprétons, selon le vœu de Benoît XVI, à la lumière de la Tradition, rejetant les interprétations erronées que l’on peut faire de certains passages ambigus du texte conciliaire4 . Nous ne sommes pas de ceux qui souhaitent établir une rupture entre « Église préconciliaire » et « Église postconciliaire ». Nous croyons en la Tradition vivante (que nous ne confondons aucunement avec les traditions humaines), au développement organique du dogme, mais nous savons que l’Église ne peut modifier, au nom du progrès ou de l’adaptation au monde, la doctrine du Jésus sur les points aussi essentiels que la théologie de la messe, la doctrine du sacerdoce, l’indissolubilité du mariage ou la morale catholique. Nous sommes profondément inquiets de voir que le relativisme doctrinal et le progressisme moral continuent de prospérer en de nombreux lieux de l’Eglise aujourd’hui encore. Nombre de nos pèlerins, même dans la très jeune génération, reconnaissent n’avoir rien reçu en formation doctrinale, se considèrent comme des générations sacrifiées, ont l’impression qu’on leur a caché le contenu de leur foi, et viennent trouver au pèlerinage des réponses claires. Le « kaïros » que nous vivons demande que nous ayons le courage de poser un constat lucide sur cette crise de la transmission de la foi qui continue aujourd’hui, et de réfléchir ensemble sur les moyens à mettre en œuvre pour en sortir, car l’unité de l’Église est d’abord une unité dans la foi. […]
La messe de Pentecôte du pèlerinage de Chartres en direct sur CNews
Comme l’an passé, CNews retransmet en direct la messe traditionnelle de la solennité de la Pentecôte depuis le Pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté vers Chartres.
Le dimanche 8 juin à 11h45, suivez en direct la solennité de la Pentecôte depuis le pèlerinage de Chartres.
Messe célébrée par Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana au Kazakhstan.
En mai 2024, CNews est pour la neuvième fois la chaîne d’info la plus regardée, devant BFM-TV, LCI et Franceinfo, avec une part d’audience estimée à 3,5 %.
Europe 1, adossée à la chaîne télé, connaît également sa septième hausse consécutive d’audience et pourrait bientôt repasser au-dessus des 5 %.
Le Journal du dimanche (JDD) affiche une diffusion payée en hausse de 7,5 % sur un an.
Le JDNews atteint une moyenne de 146 095 exemplaires vendus, bien que seule une fraction soit vendue hors kiosques numériques : « entre 20 000 et 25 000 exemplaires du JDNews s’écoulent chaque semaine », selon les estimations du journal.
6000 vins de l’abbaye de Jouques pour financer 300m2 de toiture
Construite en 1967, l’abbaye de Jouques a rapidement accueilli de nombreuses sœurs, et a donc décidé en 1975 d’agrandir les bâtiments devenus trop étroits pour loger toute la communauté. À l’époque, les travaux ont été faits à l’économie, et aujourd’hui, le toit du bâtiment qui accueille les novices prend l’eau : il pleut parfois dans leurs cellules ! Les sœurs doivent donc refaire les 650m2 de toiture.
Vu la situation, les cinquante sœurs de Jouques ont déjà commencé une partie des travaux, mais elles ont besoin d’un coup de pouce pour financer ce chantier. Pour ça, elles ont décidé d’organiser une grande vente en ligne de leurs vins rouges et rosé !
Objectif : vendre 6000 bouteilles de vin avant le 15 juin 23h59, pour financer au moins 300m² de toiture ! En d’autres termes, en achetant 20 bouteilles de vin, vous financerez 1m² de toiture et deviendrez ainsi bâtisseur d’abbaye. C’est pas beau ça ?
La livraison se fera entre le 24 juin et le 4 juillet à domicile ou en point relais.
Vous pouvez partager l’opération à vos proches grâce à ce lien WhatsApp (modifiable avant envoi)
Les soeurs de Jouques en pleines vendanges © Abbaye de Jouques
Les trois cuvées des sœurs de Jouques
Les trois vins proposés sont le fruit de plus de 60 ans de savoir-faire viticole et monastique, le tout au cœur de la magnifique vallée de la Durance. Regardez plutôt :
- Le vin rouge « Fidelis », 100 % merlot, rappelle la cerise noire, le bleuet, ou encore la framboise et la mûre. À déguster avec des viandes en sauce, des grillades, ou de la charcuterie.
- Le vin rosé « Exsulta », AOP « Côteaux-d’Aix-en-Provence », composé de grenache et de syrah. Il a des accents délicats de fruits rouges et d’épices, et sera parfait à boire à l’apéritif ou avec des grillades, du melon et du jambon sec, une petite salade d’été, ou une salade de fruits rouges. Le Figaro Vin lui a donné la magnifique note de 90/100 !
- Le vin rouge « Louange », 100% grenache, avec une dominante de grenache noir. Il a des notes subtiles de cassis et mûre et se marie très bien avec des viandes saignantes, des fruits rouges ou encore des viandes froides.
Fidélis, Exsulta et Louange : voici les trois vins des soeurs de Jouques © Abbaye de Jouques
En savoir un peu plus sur l’abbaye de Jouques
L’abbaye Notre-Dame de Fidélité de Jouques est une abbaye bénédictine française, fondée en 1967, et située près d’Aix en Provence.
Tout commence en 1816 quand la princesse Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé désire fonder une communauté de bénédictines. Son cousin, le roi Louis XVIII, lui donne alors le “Temple”, l’ancienne prison de Louis XVI ! Mais en 1848, ce don est annulé suite à la révolution, les sœurs sont donc chassées du lieu… Après plusieurs années d’installation dans des lieux provisoires (Paris, Meudon…), la communauté s’installe finalement à Limon en 1951. Puis en 1967 elle envoie un groupe de sœurs fonder un nouveau monastère à Jouques !
Aujourd’hui, 50 sœurs vivent à l’abbaye de Jouques et partagent leurs journées entre prière (7 offices quotidiens) et travail comme le demande la règle de saint Benoît. Et côté travail, les activités sont variées : entretien du potager, cuisine, couture, reliure, et … culture de la vigne ! Elle fait en effet partie des cinq abbayes provençales productrices de vin.
Abbaye Notre-Dame de Fidélité de Jouques vue du ciel © Abbaye de Jouques
“Beaucoup de pèlerins viennent chercher une nourriture spirituelle que leur vie quotidienne ne leur offre pas”
A l’occasion du 43ème pèlerinage de Chrétienté, de Paris vers Chartres, pour implorer Notre-Seigneur Jésus-Christ de nous mettre toujours mieux au service de Son règne ici-bas, pour Sa gloire et le salut des âmes, l’Homme Nouveau consacre son numéro au pèlerinage de Chartres.
Ce numéro nous change des polémiques lassantes et inutiles, qui permettent à certains d’éviter de parler du fond, à commencer par le thème de ce 43e pèlerinage, qui les dérange sans doute. Voici ce que déclare Etienne Touraille, directeur des pèlerins, interrogé dans L’Homme Nouveau :
Beaucoup de pèlerins viennent chercher une nourriture spirituelle que leur vie quotidienne ne leur offre pas. Certains vivent dans des zones rurales ou isolées, avec peu de catéchèse disponible. Nous devons leur transmettre la doctrine de l’Église dans toute sa clarté, sa force, sa verticalité. Le monde actuel propose souvent des discours fades, qui évitent les vérités exigeantes. Or les gens ont soif d’absolu. Notre rôle est de leur proposer un message ferme, éclairé, enraciné.
En quoi la forme même du pèlerinage contribue-t-elle à l’évangélisation ?
Par son exigence, sa beauté et sa vérité. Marcher 100 km en trois jours est un effort réel. Il émonde les âmes. Il met à nu. Il pousse à la rencontre, au dépassement, à la prière. La liturgie, les topos, le silence, les chants : tout cela forme un climat qui évangélise en profondeur. Le pèlerinage est à la fois une démarche de sanctification personnelle et un témoignage communautaire joyeux, visible, rayonnant.
Ils ne sont pas très discrets
La proposition de loi légalisant l’euthanasie est à peine votée en première lecture, que le gouvernement enclenche déjà la phase suivante.
Le ministre de la Santé Yannick Neuder se dit ouvert à l’idée d’une réévaluation de la définition de la prise en charge et des remboursements liés aux affections longue durée (ALD). En effet, selon le rapport annuel que vient de publier de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, en l’absence de nouvelles mesures de réduction des dépenses ou d’augmentation des recettes, le déficit sera de 2029 de 24,8 milliards d’euros, contre 21,9 milliards prévus en 2025. Et donc le gouvernement planche sur des nouvelles pistes qui pourraient permettre de dégager des économies.
13,8 millions de personnes bénéficiaient du dispositif des ALD en 2022, selon les chiffres de l’Assurance maladie. Dans le détail, ils pourraient bientôt ne plus être remboursés des médicaments qui ne concernent pas directement leur maladie grave ou chronique. Cette affection longue durée pourrait aussi leur être retiré s’ils sont en rémission.
Voilà une belle incitation pour faire comprendre aux malades qu’il existera désormais une autre solution (finale) à celle qui consiste à se soigner…
I-Média – Violences après la victoire du PSG : médias complices et Etat impuissant
Cette semaine dans “I-Média”, Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin décryptent l’effondrement de l’Etat et la complaisance médiatique face aux violences qui fracturent la France. Au programme :
L’image de la semaine
PSG : la victoire gâchée par la barbarie
Les médias ont tout fait pour occulter les violences qui ont eu lieu dans toute la France suite à la victoire du PSG en Ligue des champions. Les politiques eux ont tenté de récupérer cette victoire pour camoufler le désastre dont ils sont responsables et promi une fermeté implacable qu’ils sont bien incapables de mettre en place. Les premiers “casseurs” en comparution immédiate ont bénéficié d’un laxisme judiciaire désormais habituel dans ce genre de cas et sont ressortis libres, alors même que France Info a évoqué des violences “fermement sanctionnées”.
Le dossier du jour
Un Tunisien tué dans le Var : meurtre raciste ou société multiethnique explosive ?
De fait divers tristement banale, cette affaire a franchi le cap du fait terroriste avec le soutien des médias et la pression des autorités de la grande mosquée de France et de l’ambassadeur de la Tunisie. Une occasion pour les médias de tirer sur la fachosphère, l’extrême droite, l’ultra droite, la droite, et la sphère médiatique haineuse, qui seraient à elles toutes, responsables de ce passage à l’acte.
Les pastilles de l’info
- Rodolphe Saadé à Alger : BFMTV et CMA CGM coopèrent avec le régime algérien ?
- Une affaire de famille : en plus de BFMTV, Benjamin Duhamel rejoint sa mère Nathalie Saint-Cricq sur le service public
- Guerre des chaînes : France Info vole la place de CNews sur la TNT après le changement de numérotation de l’ARCOM
Le Portrait piquant
Martin Ajdari, président de l’ARCOM : l’homme qui censure
Floride : la loi autorisant les mineures à avorter sans le consentement de leurs parents déclarée inconstitutionnelle
Une cour d’appel de Floride a rendu un arrêt au mois de mai déclarant « inconstitutionnelle » une loi autorisant les mineures à avorter sans le consentement de leurs parents. Auparavant, elles étaient autorisées à le faire, avec l’accord d’un juge.
Une jeune fille de 17 ans qui avait entamé une telle procédure s’est vu opposer le refus d’un juge en première instance. La Cour d’appel, saisie de l’affaire, ne s’est pas concentrée uniquement sur ce cas mais a examiné la constitutionnalité des dispositions en vigueur. Invité par la Cour à déposer un mémoire, le procureur général républicain de Floride, James Uthmeier, s’est joint à la procédure, faisant valoir que la mesure violait les droits des parents.
L’affaire pourrait être portée devant la Cour de suprême de Floride, ce qui pourrait être « le premier pas » vers l’inscription d’un droit à la vie pour les enfants à naitre dans la Constitution de l’Etat – ainsi que de l’affirmation des droits parentaux de manière plus générale.
L’année dernière, la Cour suprême avait statué que la Constitution de l’Etat de Floride ne garantit pas le « droit à l’avortement »
Circulaire sur l’éducation sexuelle à l’école : la culpabilité de François Bayrou
D’Alain Toulza sur Renaissance catholique :
L’information sur le projet de sa circulaire (voir L’innocence de François Bayrou ?) ayant percé dans la presse, M. Bayrou avait accordé un entretien à une délégation de représentants de 35 associations membres du Comité d’initiatives pour le respect de la dignité humaine (C.I.D.) dont j’assurais la coordination, notre demande visant à le dissuader de donner suite à ce projet. Nous lui avons exposé les raisons de notre opposition, celles rappelées ici. En vain : il s’est efforcé de minimiser les risques d’intervention de structures crypto-homosexuelles dans l’appareil éducatif, les opposant aux risques du Sida que sa circulaire devait, selon lui, diminuer en grande part.
Le faux prétexte de la prévention du Sida
Or, le prétexte d’une protection du Sida ne tenait pas la route : d’abord, parce que le Sida était, depuis 1994, en voie de déclin, ayant déjà accompli largement son œuvre de mort avant la mise en chantier d’une médication appropriée. Ensuite, pour cette raison évidente que le meilleur moyen de lutter contre une épidémie est d’éviter les circonstances favorisant son extension ; dans un second ouvrage intitulé Sida. Le vaccin de la vérité, publié sous le pseudonyme de Thomas Montfort, je me suis attaché à montrer que la courbe d’expansion de cette épidémie avait épousé celle de la prolifération des mesures d’incitation à une sexualité débridée.
Aux lamentations hypocrites des organisateurs des campagnes de Sidaction, je me permets d’opposer la conclusion du roman Adolphe de l’écrivain Benjamin Constant :
« Je hais d’ailleurs cette fatuité d’un esprit qui croit excuser ce qu’il explique ; je hais cette vanité qui s’occupe d’elle-même en racontant le mal qu’elle a fait, qui a la prétention de se faire plaindre en se décrivant, et qui, planant indestructible au milieu des ruines, s’analyse au lieu de se repentir. Je hais cette faiblesse qui s’en prend toujours aux autres de sa propre impuissance, et qui ne voit pas que ce mal n’est point dans ses alentours, mais qu’il est en elle. »
Resté sourd à nos arguments, le ministre a donc publié sa circulaire. Financé par les associations du C.I.D., un recours en Conseil d’Etat a été engagé, dont le résultat fut un rejet de la plainte en tous ses griefs fondamentaux, le Conseil d’Etat l’annulant cependant mais seulement au motif, aisément contournable, d’un vice de forme dans son élaboration. En catholique qu’il se devait d’être, François Bayrou aurait dû saisir cette opportunité comme un signe du ciel l’invitant à renoncer au projet néfaste que lui avaient soumis ses collaborateurs. Mais il a choisi de le remettre en route, usant cette fois d’une forme juridique correcte. Charles Péguy nous en avait déjà averti en octobre 1905 dans Notre Patrie : On ne saura jamais tout ce que la peur de ne pas paraître assez avancé aura fait commettre de lâchetés à nos Français. »
Certes, la circulaire Bayrou n’a pas été le détonateur d’un bouleversement civilisationnel, elle en a cependant constitué un accélérateur d’importance au niveau des nouvelles générations en âge scolaire, qui ont déconstruit en une trentaine d’années ce que près de deux mille ans d’histoire avaient édifié. Elle a ainsi favorisé une déliquescence croissante des mœurs, plus grande encore que celle qu’avait connue Rome dans le temps de sa décadence proverbiale, prélude à son invasion par des migrants venus d’un autre monde, lesquels ont tout rasé de ce qui lui restait de culture.
Charles Péguy et François Bayrou
Wikipedia révèle que « à partir du début des années 1970 (François Bayrou) est membre de l’amitié Charles Péguy qu’il cite comme son intellectuel de référence », et qu’il « rédige en 1972 un mémoire de maîtrise consacré à la recherche de la vie intérieure de Charles Péguy, la Jeanne d’Arc de 1987 et le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc (1910) ».
De ce fait, je m’interroge et l’interroge :
1. Le constat établi par Péguy le 6 octobre 1907 (il y a près de cent ans !) dans Gloire temporelle, est effrayant et revêt aujourd’hui un caractère prophétique :
« La lutte n’est pas entre tel ou tel autre monde moderne. La lutte est entre tous les autres mondes ensemble et le monde moderne. Le monde moderne avilit. Il avilit la cité, il avilit l’homme. Il avilit l’amour ; il avilit la femme. Il avilit la race ; il avilit l’enfant. Il avilit la famille. Il avilit même, il a réussi à avilir ce qu’il y a peut-être de plus difficile à avilir au monde : il avilit la mort. »
M. Bayrou est-il conscient de cette réalité que sa circulaire sur l’éducation sexuelle à l’école a fortement contribué à « avilir l’homme, la femme, l’enfant, la famille », en avilissant l’amour ? Et fin mai 2025, voici que « l’Etat moderne… avilit la mort », achevant ainsi son œuvre diabolique !
2. Le 2 décembre 1906, quand triomphait en France une violente politique anticléricale, Péguy a osé affirmer :
« Les intellectuels modernes, le parti intellectuel moderne a infiniment le droit d’avoir une métaphysique, une philosophie, une religion, une superstition tout aussi grossière et aussi bête qu’il est nécessaire pour leur faire plaisir… Mais ce qui est en cause… c’est de savoir si l’Etat moderne a le droit et si c’est son métier… d’adopter cette mystique, de se l’assimiler, de l’imposer au monde en mettant à son service tous les énormes moyens de la gouvernementale force. » (in Parti intellectuel).
N’est-ce pas une conception idéologique (maçonnique en fait) de l’homme et de la société que, depuis des décennies – du temps où François Bayrou disposait de forces politiques non négligeables – les gouvernements successifs (dont il avait fait partie) ont imposée à la nation : éducation sexuelle étatique, unions homosexuelles légalisées, pornographie autorisée, contraception et avortement encouragés, réductions drastiques des mesures de soutien à la famille ?
3. Ce n’était qu’une circulaire, certes, et liée à un amoncellement de textes convergents et d’une nature juridique contraignante, mais comment son auteur, qui avait consacré, dans sa jeunesse, un mémoire de maîtrise à sonder Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, a-t-il pu oublier cette vérité implacable énoncée dans ce Mystère :
« Complice, c’est comme auteur. Nous en sommes les complices, nous en sommes les auteurs… Celui qui laisse faire est comme celui qui fait faire. C’est tout un. Ça va ensemble. Et celui qui laisse faire et celui qui fait faire ensemble… c’est autant que celui qui fait… C’est pire que celui qui fait. Car celui qui fait, il a au moins le courage de faire. Celui qui commet un crime, il a au moins le courage de le commettre. Et quand on le laisse faire, il y a le même crime ; c’est le même crime ; et il y a la lâcheté par-dessus. Il y a la lâcheté en plus. Complice, c’est pire qu’auteur, infiniment pire. »
Un ultime combat ?
Demeure actuel le constat ci-après que Péguy a établi le 20 juin 1909 en des termes brûlants d’amour patriotique blessé :
« De plus en plus, d’année en année, et pour de longues années peut-être, le grand public s’abandonne et on l’abandonne, le public est abandonné à toutes les bassesses. Nous sommes des vaincus. Le monde est contre nous… tout ce que nous avons défendu recule de jour en jour devant une barbarie, devant une inculture croissantes, devant l’envahissement de la corruption politique et sociale. Nul ne nie plus ce désordre, ce désarroi des esprits et des cœurs, la détresse qui vient, le désastre menaçant. Une débâcle. C’est peut-être cette situation de désarroi et de détresse qui nous crée, plus impérieusement que jamais, le devoir de ne pas capituler. » (in A nos amis, à nos abonnés).
Ce devoir de résistance n’a pas été un vain mot : on entrevoit enfin les signes d’un renouveau de la mystique au sein d’une jeunesse que les gadgets d’un monde consumériste à l’excès n’ont pu satisfaire : regain du scoutisme et de diverses formes d’aide caritative, résurgence de pèlerinages et retraites spirituelles, de conversions et baptêmes d’adultes, de vocations sacerdotales et monastiques. Cette jeunesse-là est le véritable avenir de notre pays et probablement du continent européen. Vaste et superbe combat, peut-être celui des derniers temps – qui peuvent durer des siècles ou, aussi bien, à peine quelques décennies – pour rendre à la France sa grandeur spirituelle.
Mais une condition est à remplir, posée par Péguy en 1913 et qu’il faut rappeler sans fléchir :
« Rien n’est aussi poignant… que le spectacle d’une jeunesse qui se révolte… Rien n’est aussi anxieusement beau que le spectacle d’un peuple qui se relève d’un mouvement intérieur, par un ressourcement profond de son antique orgueil et par un rejaillissement des instincts de sa race. Mais plus cette rétorsion est poignante, plus il serait tragique de la livrer aux mêmes maîtres des mêmes capitulations… Plus elle est jeune et forcément naïve et ignorante, plus il serait criminel, plus il serait inique, plus il serait fou de la livrer. Oui l’heure est poignante, c’est entendu… Mais elle deviendrait aisément tragique si on remettait toute cette nouveauté aux vieilles mains de toutes ces vieilles hontes. Tout ce que nous demandons est tellement simple. Nous demandons qu’ils aillent se reposer. Et qu’on ne les remplace pas par des pareils. » (in La République, notre royaume de France).
Ceux d’entre nous qui, dans un passé peu éloigné, ont souvent cherché à savoir « de quel côté va tourner le vent » pour fixer le cap de leur engagement dans la cité, parfois jusqu’au faîte de leurs ambitions politiques, sont encore à temps de se relever « par un rejaillissement des instincts de leur race » qui est celle d’un héritage chrétien. Mais nul ne peut renvoyer indéfiniment à « plus tard » la démarche du « bon larron » et le moment de retomber sur terre et soutenir la génération porteuse d’un vrai renouveau. N’attendons pas demain et ne nous laissons pas surprendre par un « face-à-face » définitif, révélateur de nos lâchetés et de nos trahisons : demain il sera peut-être trop tard.
Le pape appelle les prêtres français à cultiver la fraternité sacerdotale
Message du Saint-Père aux prêtres réunis à l’occasion du Jubilé des prêtres de la Province ecclésiastique de Paris :
Je salue fraternellement S.E. Mgr Laurent Ulrich ainsi que tous les évêques de la Province de Paris. Et je vous salue tous, chers prêtres qui vous réunissez en cette Cathédrale Notre-Dame à l’occasion de votre “Jubilé des prêtres” et du 60ème anniversaire de la Constitution Presbyterorum ordinis sur laquelle vous allez réfléchir.
Je suis heureux de pouvoir vous manifester ma paternelle affection et de vous transmettre mes meilleurs encouragements pour la poursuite de votre ministère au service du Peuple de Dieu qui vous est confié. Pour y parvenir dans les conditions ecclésiales et sociales difficiles – et bien souvent éprouvantes – que vous connaissez, je vous invite à enraciner votre vie et votre ministère dans un amour toujours plus fort, personnel et authentique de Jésus qui a fait de vous ses amis et qui vous a configurés à Lui pour l’éternité ; et dans un amour généreux et sans réserve pour vos Communautés, un amour empreint de proximité, de compassion, de douceur, d’humilité et de simplicité, comme l’a si souvent rappelé le regretté Pape François. De cette manière, vous serez crédibles même si vous n’êtes pas encore des saints, et vous toucherez le cœur de personnes qui sont au plus loin, gagnerez leur confiance et leur ferez rencontrer Jésus. Je vous invite à cultiver la fraternité sacerdotale entre vous, à maintenir un étroit lien de charité avec vos évêques et à prier sans cesse pour l’unité de l’Église. Que le Saint-Esprit vous aide à renouveler chaque jour le don généreux que vous avez fait de vous-mêmes au Seigneur le jour de votre ordination.
Implorant sur chacun de vous la protection de Notre-Dame, et l’intercession de tous les saints prêtres et évêques de Paris qui vous ont précédés, je vous accorde de grand cœur la Bénédiction Apostolique.