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Contribuer à l’émergence d’un habitat Bien Commun

Connaissez-vous les coopératives d’habitants ? Tout commence par une volonté humaine de construire un projet d’habitat avec d’autres : lieu, surface individuelle et collective, service partagée, gouvernance, équilibre financier, charte de vie d’entraide, axe sociale. C’est, en premier lieu, le projet de vie commune qui est définie autour de valeurs qui replacent la Personne Humaine en son cœur. Les problématiques immobilières et financières se trouvent être au service de cet art de vivre. Les témoignages enthousiastes de ces habitants coopérateurs interpellent : créer une relation amicale et durable avec ses voisins n’est-elle pas bénéfique ? Partager une chambres d’amis, une salle de réception, un véhicule, une buanderie, (…) n’est-il pas opportun au regard de leur utilité ?

Terres Habitées, foncière citoyenne ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale), permet l’appropriation collective de fonciers. Elle facilite ainsi la création d’habitats à valeur d’usage, coopératifs, écologiques et déconnectés du marché. Sa mission se définit ainsi : acquérir et mettre à bail du foncier pour des coopératives d’habitants. Ces coopératives sont déjà très prisées en Suisse (20% du parc immobilier), Allemagne et Canada. Elles commencent, depuis quelques années à s’implanter en France. Le principal frein à l’installation d’une coopérative d’habitants est le financement de son foncier. La Foncière Terres Habitées entend le lever.

Souhaitez-vous donner du sens à votre épargne en contribuant à l’émergence de cet habitat Bien Commun en investissant dans la Foncière Terres Habitées ?

Pour s’informer et investir, il vous faut cliquer sur le lien ci-dessous :

https://www.credofunding.fr/fr/terres-habitees

Cet investissement donne droit à une réduction fiscale dans le cadre du dispositif IR-PME ESUS.

Vous pouvez contacter Edouard Vieilfault ([email protected]) pour toute demande de précision.

L’investissement comporte des risques de perte partielle ou totale du capital investi – Des frais sont dus par le porteur de projet et les investisseurs.

Faire face à la pandémie pornographique

La pression monte sur les sites pornographiques. À partir du 11 janvier, ces services seront contraints de contrôler l’âge de leurs utilisateurs en leur proposant plusieurs solutions éditées par des prestataires externes, de l’envoi d’un selfie vidéo pour qu’une IA estime l’âge du visiteur à celui d’une pièce d’identité. Au moins une de ces solutions devra assurer un « double anonymat », c’est-à-dire que le vérificateur d’âge ne saura pas quel site demande cette information, et le site porno ne connaîtra pas l’identité de son visiteur. Mais la plupart des acteurs concernés sont vent debout contre ces nouvelles règles, car ils craignent une baisse de leurs audiences.

Stéphane Blocquaux, docteur en Science de l’information et de la communication, chercheur au LIRFE à l’UCO (Angers) et membre associé au LAMPA (Arts et Métiers ParisTech), ayant mené diverses formations ou expertises auprès du ministère de la Santé, du Sénat, de la Fondation pour l’Enfance ou encore de la Protection judiciaire de la jeunesse, et Renaud Hétier, professeur en sciences de l’éducation à l’UCO (Angers), viennent de publier un ouvrage afin de mettre en garde les parents contre Le cybersexe, ce virus qui tue l’enfance. Parents, comment faire face à la pandémie pornographique ?

Ils recommandent notamment l’interdiction des smartphones avant le lycée, car il y a urgence à ouvrir les yeux des parents et des pouvoirs publics, pour qu’ils prennent la mesure du phénomène de la cybersexualité et de ses effets délétères sur les plus jeunes. Les auteurs de cet ouvrage vous proposent un regard croisé entre leurs deux domaines scientifiques, la communication et l’éducation. Il s’agit, d’une part, de comprendre les nouveaux codes et références d’une industrie de la pornographie spectaculaire et lucrative qui envahit la toile pour s’offrir aux yeux des enfants. Et, d’autre part, de s’interroger sur la place de l’amour, du désir, de la sensibilité ou simplement du toucher dans un monde virtuel intoxique par la banalisation de la culture porno dès le plus jeune âge. Cet ouvrage propose des pistes de réflexion, des choix et des repères éducatifs concrets pour agir et protéger les jeunes générations des formes les plus violentes du virus de la cybersexualité.

Les auteurs rappellent que l’Etat a sa part de responsabilité. C’est encore sous Giscard que la pornographie a été libéralisée :

Mais le 30 décembre 1975, l’Assemblée nationale autorise la projection libre et intégrale de films à caractère pornographique en France. Ainsi, dans les années 1970, on ne dénombrait pas moins de 44 salles de cinéma porno à Paris.

Ou encore :

Personnellement auditionné par la Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en mai 2019 à Paris sur la question des effets potentiels des écrans chez les mineurs, je me souviens encore de cette étonnante question posée par un des experts réunis pour ce groupe de travail :

“Soit, nous entendons bien vos hypothèses M. Blocquaux, mais pouvez-vous nous fournir la preuve scientifique, et nous assurer, que les images pornographiques vues par des enfants de 5 ans auront des effets réels sur leur vie sexuelle future ? Comment pouvez-vous en être si sûr, alors que vous n’avez pas pu mener d’expérience en ce sens ?”

Et d’ajouter :

“Vous comprenez, nous sommes mandatés pour légigérer et on ne peut pas légiférer à la légère, sans preuves scientifiques solides.”

Ma réponse fut des plu courtes : “C’est là toute la subtilité de la différence entre la science… et le bon sens commun, non ?” Sérieusement, faudrait-il faire boire des “shooters” de whisky à des enfants de 5 ans pour prouver les effets négatifs de l’alcool dès la maternelle ?

Parmi les mesures proposées, les auteurs soulignent l’importance d’interdire les smartphones aux enfants de moins de 15 ans. Et à ceux qui pensent qu’il est trop tard pour revenir sur ce sujet, les auteurs rappellent l’exemple des trottinettes électriques, initialement autorisées aux mineurs à partir de huit ans, puis de 12 ans (2019). Puis, face au constat de nombreux accidents portés sur cette tranche d’âge, un décret publié au Journal officiel le 1er septembre 2023 a relevé à 14 ans l’âge minimum nécessaire pour la conduire.

La chute de la natalité pourrait coûter trois points de PIB à la France

Démographie et économie sont intimement liées. La famille est source de richesse, et pas seulement matérielle. L’individualisme fait des ravages dans tous les domaines. Analyse des Echos :

[…] Portons un regard sur les pays les plus vieillissants, le Japon et l’Italie avec une fécondité de seulement 1,3 enfant par femme, pour éclairer un avenir possible pour la France. Ces pays voient leur population décroître depuis longtemps. En parallèle, le Japon connaît une quasi-stagnation économique depuis 2008 avec une croissance annuelle du PIB de seulement 0,4 %, tandis que la population active diminue rapidement, l’immigration étant très faible. L’Italie connaît depuis 2008 une quasi-stagnation économique (croissance de 0,1 %) du PIB et des destructions d’emplois. De plus, 2 millions de jeunes ont quitté l’Italie depuis les années 2000. Ces deux trajectoires économiques apparaissent comme des repoussoirs !

Les causes sont bien sûr multiples, mais un déterminant majeur réside dans les baisses de la population et surtout du nombre d’actifs. C’est un véritable changement de paradigme auquel sont désormais confrontées ces économies, habituées depuis plusieurs siècles à voir leur population croître et, en parallèle, la richesse par habitant.

Quelles anticipations pour la France ? La chaire « Transitions démographiques, transitions économiques », préoccupée depuis plusieurs années par le vieillissement, a élaboré une modélisation originale pour évaluer l’impact économique de ces transitions de grande ampleur. La baisse de la natalité se poursuivant en 2024, nous avons envisagé un scénario « à l’italienne » : une baisse continue de la natalité jusqu’en 2035 pour rejoindre le niveau de 1,3 enfant par femme, puis une stabilisation à ce niveau.

La population commencerait à décroître dès 2035, la population active à partir de 2030, avec la perspective d’environ 2 millions d’actifs en moins en 2050. Par rapport à la situation actuelle, la baisse du PIB annuel atteindrait 75 milliards d’euros (soit 3 points) en 2040 et 150 milliards d’euros (soit 6 points) en 2050. L’impact serait majeur sur les pensions, qui décrocheraient du niveau des salaires d’environ 10 % en 2040, 25 % en 2050, sans compter l’augmentation significative des impôts à partir de 2040…

Les conséquences pourraient aussi être amplifiées par le manque de confiance dans l’avenir, par l’émigration des jeunes et par le manque d’immigration. L’innovation (la robotisation, l’intelligence artificielle…) est souvent vue comme un moyen de surmonter en partie ces difficultés, mais elle ne semble pas de nature à renverser ces tendances profondes, comme le prouve l’exemple du Japon.

Rien n’est joué ! Le désir d’enfant est toujours là, mais de nombreuses raisons l’entravent. On peut citer notamment la hausse du prix de l’immobilier, qui rend difficile l’accès à un logement pour des ménages ayant plusieurs enfants, le manque de confiance dans l’avenir et l’éco-anxiété, le pouvoir d’achat en baisse pour les jeunes, les inégalités entre hommes et femmes, que ce soit dans les entreprises ou dans le foyer… Méfions-nous donc des solutions « naïves », comme concentrer son seul effort sur les politiques familiales. Le Japon et la Corée du Sud ont promu de telles politiques sans réussir à freiner la baisse de la natalité !

En définitive, pour éviter un avenir économique préoccupant, il nous faut maintenir la population active au niveau actuel, et les deux leviers essentiels sont l’immigration et la natalité. Relancer la natalité s’impose et devrait nécessiter dès maintenant un débat public sur le sort des jeunes et sur les politiques publiques pour redonner confiance en l’avenir.

Gare de Metz (57) : la crèche de Noël vandalisée par deux individus, la Vierge Marie et saint Joseph décapités

La mairie les a déjà remplacés et indique qu’une enquête est en cours pour retrouver les auteurs.

Voilà à quoi ressembleront les nouveaux vitraux de Notre-Dame de Paris

Nous avons évoqué hier le fait que l’artiste Claire Tabouret a été choisie pour la réalisation de vitraux contemporains dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Lors d’une conférence de presse, elle a montré à quoi ressembleront ces nouveaux vitraux.

Claire Tabouret, Française qui vit à Los Angeles, a fait ses dernières années la une de toute la presse branchée, y compris de Madame Figaro, est la « la nouvelle star de l’art contemporain », propulsée par François Pinault en 2013, soutenue par la Fondation Lambert, etc. Elle exposait au pavillon du Saint-Siège lors de la dernière biennale de Venise, en compagnie de Maurizio Cattelan, le célèbre créateur de la vraie banane scotchée au mur.

Claire Tabouret fait le lien entre le milliardaire François Pinault, l’extrême-gauche pro-migrants et Assa Traoré :

Victoire pour les mairies de Perpignan et Béziers face aux hystériques de la LDH

Ce mercredi 18 décembre, le tribunal administratif de Montpellier, saisi par la Ligue des droits de l’Homme, a rejeté la requête de cette dernière, et donné raison à la Ville de Perpignan. La crèche de Noël est bel et bien autorisée, pour l’instant. Le maire (RN) de Perpignan Louis Aliot, a fait installer la crèche de Noël dans un petit chalet attenant à la mairie, officiellement sur l’espace public, mais les visiteurs doivent entrer par le porche de l’hôtel de ville pour l’admirer.

De même pour la crèche installée par la mairie de Béziers.

Le sort de la crèche de la mairie de Beaucaire se joue actuellement au tribunal de Nîmes.

La famille Lefèvre chante Noël

La famille Lefèvre présente son nouvel album de famille, avec un programme autour de la fête de Noël. Il y a 7 ans leur premier concert de famille était un concert de Noël. Beaucoup de chemin parcouru depuis.

Avec les 17 chants de Noël que vous trouverez dans ce cd, plongez dans la magie de Noël. Découvrez de nouveaux chants et laissez-vous bercer par des traditionnels revisités. Le populaire se mélange au savant, comme savent le faire les auteurs de talent, dans des chants connus et moins connus comme « I saw three ships», « A la venue de Noël», « Entre le boeuf et l’âne gris », « Carol of the bells », « Away in a manger », etc.), dans des adaptations féeriques.

Voici Entre le boeuf et l’âne gris :

L’Œuvre d’Orient accompagne la première mission diplomatique française en Syrie depuis 12 ans

Communiqué de l’Oeuvre d’Orient :

L’Œuvre d’Orient était aux côtés de la première mission diplomatique française en Syrie depuis douze ans, marquée par le lever du drapeau tricolore à l’ambassade de France.

Vincent Gelot, directeur pays de L’Œuvre d’Orient, a accueilli la délégation au Study Zone de Bab Tooma, dans le quartier chrétien historique de Damas.
Cet échange avec des membres de la société civile issus des différentes communautés reflète l’engagement continu de L’Œuvre d’Orient auprès des populations locales.

Soutenues conjointement par L’Œuvre d’Orient et le Centre de Crise, les 14 Study Zone en Syrie permettent depuis le début de la guerre à près de 10 000 étudiants par mois de poursuivre leurs études universitaires, offrant un espace de résilience et de solidarité.

Vincent Gelot a également accompagné Jean-François Guillaume, envoyé spécial pour la Syrie, lors d’une rencontre avec Ignatius Afram II, patriarche syriaque orthodoxe.
Le patriarche a exprimé une aspiration profonde : celle des chrétiens à la pleine citoyenneté et à un État laïc, affirmant leur volonté de ne pas être perçus comme des protégés ou de devenir des dhimmis.

Dans cette période marquée par les épreuves et l’incertitude, L’Œuvre d’Orient reste fermement aux côtés des Syriens et des Églises locales.

A quoi vont ressembler les 8 vitraux contemporains à Notre-Dame de Paris ?

L’Élysée a annoncé ce mercredi que l’artiste Claire Tabouret a été choisie pour la réalisation de vitraux contemporains dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Huit candidats étaient en lice. Le tableau illustrant cet article est une de ses oeuvres.

Souhaités par le président Emmanuel Macron et l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, ces nouveaux vitraux doivent remplacer à l’horizon 2026 six des sept baies du bas-côté sud de Notre-Dame (côté Seine) de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc.

Communiqué conjoint – Cathédrale Notre-Dame de Paris :

Cathédrale Notre-Dame de Paris : le groupement constitué par Claire Tabouret avec l’atelier Simon-Marq est retenu pour la réalisation de nouveaux vitraux dans six chapelles du bas-côté sud de la nef.

A l’issue de la deuxième phase de la consultation engagée par la ministre de la Culture en mars 2024 pour la création de vitraux contemporains destinés à la cathédrale Notre-Dame de Paris dans six chapelles du bas-côté sud de la nef, les projets remis le 4 novembre par les candidats sélectionnés ont été examinés par le comité artistique présidé par M. Bernard Blistène.

Après avoir auditionné les candidats et souligné la très grande qualité des projets, le comité artistique a exprimé sa préférence pour la candidature du groupement de Claire Tabouret et des ateliers du maître-verrier Simon-Marq.

Le Président de la République et l’archevêque de Paris, consultés, ont donné un avis favorable à ce choix. Il leur a paru répondre pleinement à leur intention et se situer à la hauteur de ce que réclame la cathédrale, tant par la très grande qualité artistique de la proposition et son insertion architecturale – tout particulièrement son adéquation avec le vitrail représentant l’arbre de Jessé (1864), présent dans l’une des chapelles du même bas-côté de la nef, qui demeurera en place – que par le respect du programme figuratif choisi par le diocèse de Paris relatif à la Pentecôte. Cette création représente une surface de 121 m2 sur les 2500 m2 de verrières du moyen-âge au XXème siècle que compte la cathédrale. Ce choix et la poursuite du projet marquent le soutien de l’Etat à la création artistique et la confiance accordée à une artiste reconnue.

A partir de la passation du marché par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, six mois d’étude sont prévus et de l’ordre d’un an et demi de réalisation. Le projet sera présenté à la commission nationale de l’architecture et du patrimoine afin de recueillir son avis dans le courant du printemps 2025, dès que l’état d’avancement des études le permettra.

Les vitraux devraient être installés en fin d’année 2026. Ils représenteront environ 5% de la surface des plus de 120 verrières en place dans la cathédrale et datant du XIIe au XXe siècle.

Canonisation des 16 carmélites de Compiègne

Le pape François a signé aujourd’hui le décret canonisant les religieuses martyrisées sous la Terreur révolutionnaire.

Condamnée pour “fanatisme” et “sédition” par le Tribunal révolutionnaire, les carmélites sont montées à l’échafaud en chantant un psaume, voyant leur martyre comme une véritable liturgie. Le martyre des carmélites souligne comment la Révolution française s’est attaquée aux ordres contemplatifs, achevant un siècle de haine antichrétienne contre ces religieux.

L’acte d’accusation est rédigé par Fouquier-Tinville. Les « ci-devant » religieuses sont accusées « d’avoir formé des conciliabules de contre-révolution et d’avoir continué à vivre soumises à leur règle et à leur supérieure » ; elles sont taxées de fanatisme. L’acte de condamnation est imprimé avant la tenue du procès, et elles n’ont pas droit à un avocat. Toutes sont condamnées à mort et exécutées le jour même comme « fanatiques et séditieuses ».

Le 17 juillet 1794, à 20h sur la place du Trône (actuelle place de la Nation), elles sont montées à l’échafaud en chantant.

Les seize carmélites, conduites par leur supérieure, mère Thérèse de Saint-Augustin, quittent la prison vers 18h et prennent le chemin de la guillotine en chantant des cantiques tout au long du parcours (le Miserere, le Salve Regina). Vêtues de leur manteau blanc, elles descendent des charrettes, puis se mettent à genoux et entonnent le Te Deum, renouvellent leurs vœux et chantent le Veni Creator. À 20h, les assistants du bourreau Charles-Henri Sanson viennent chercher la première, qui est aussi la plus jeune, sœur Constance de Jésus, une novice. Elle s’agenouille devant la mère supérieure pour lui demander la permission de mourir. En montant les marches de l’échafaud, elle entonne le Laudate Dominum.

Les quinze autres carmélites sont exécutées ensuite. Sœur Marie Henriette de la Providence, l’infirmière, est l’avant-dernière ; la supérieure, mère Thérèse de Saint-Augustin, passe en dernier. Les chants des religieuses, durant leur parcours jusqu’à la guillotine, puis sur les marches de l’échafaud, impressionnent la foule, qui reste silencieuse. Leurs corps et leurs têtes sont jetés de nuit dans l’une des deux fosses communes du cimetière de Picpus.

Le Dicastère pour les causes des saints reconnait les « vertus héroïques » de Pierre Goursat, laïc, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel

Communiqué de la Communauté de l’Emmanuel :

Aujourd’hui nous apprenons avec une très grande joie, que le pape François a autorisé la publication du décret du Dicastère pour les causes des saints qui reconnait les « vertus héroïques » de Pierre Goursat, laïc, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel, et le déclare Vénérable.

Né le 15 août 1914 et décédé le 25 mars 1991, Pierre Goursat est resté célibataire toute sa vie. Depuis sa conversion à 19 ans, il a vécu dans le monde comme contemplatif et comme homme d’action. A presque 60 ans, il vit une expérience d’effusion de l’Esprit Saint dans la grâce du renouveau charismatique. Il fonde alors, avec d’autres laïcs, la Communauté de l’Emmanuel dans les années 1970.

Nous accueillons cette étape avec joie et nous invitons ceux qui veulent mieux connaitre Pierre Goursat à consulter le site : https://www.pierregoursat.com/

Pierre Goursat naît à Paris le 15 août 1914 au début de la Première Guerre mondiale. Ses parents, Victor Goursat et Marie Latapie, se séparent en 1923. Marie, qui tient une pension de famille élève seule ses deux enfants, Pierre et son frère Bernard, qui meurt soudainement en 1926 à l’âge de 10 ans. A 18 ans, Pierre Goursat contracte la tuberculose et fait un séjour dans un sanatorium, où il vit une forte conversion en 1933. De retour à Paris, Pierre commence des études à l’École du Louvre et suit des cours d’histoire et d’archéologie à l’École Pratique des Hautes Études. Il aide aussi sa mère, qui est gravement malade, à tenir la pension de famille. Quand elle meurt en 1941, Pierre se consacre alors à la gestion de l’hôtel, malgré sa santé très précaire. En 1943, Pierre Goursat fait la connaissance de l’archevêque de Paris, le Cardinal Emmanuel Suhard, qui devient son conseiller spirituel. Ils se voient régulièrement et échangent sur la déchristianisation de la France. Cette rencontre est décisive pour Pierre qui va désormais brûler d’un ardent zèle missionnaire.

Pierre se demande s’il est appelé à devenir prêtre mais il décide de demeurer laïc pour adorer et évangéliser au cœur du monde. Le Cardinal Suhard le confirme dans cette vocation d’apôtre laïc et reçoit son vœu de chasteté. Engagement dans le monde de la culture, de l’édition et du cinéma Tout en gérant sa pension de famille, Pierre Goursat ouvre une librairie religieuse en 1945, puis une société d’édition à Paris. Il diffuse la Bible et participe à la Ligue de l’Évangile. Il suit de près les nouvelles initiatives apostoliques qui se développent alors en France, notamment la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), la Mission de France et la Mission de Paris. Il participe aussi à un groupe de la Légion de Marie qu’il a connue à Nevers en 1940, où il y rencontre le père Raymond Pichard, le premier à diffuser en 1949 la messe dominicale à la télévision française.

Pierre prend alors conscience que les mass media sont un champ d’évangélisation privilégié pour toucher le plus grand nombre. De 1946 à 1950, Pierre collabore au Centre Catholique des Intellectuels Français. Membre du comité directeur, il est chargé des publications, puis de l’organisation de débats dans des grandes salles après la projection des films, en présence des réalisateurs ou des acteurs. A la fin de l’année 1949, Pierre vend sa pension de famille pour se consacrer totalement à l’évangélisation. Il est critique de films pour la Revue internationale du cinéma et fonde en 1951 le Cercle du Cinéma Français où il continue à organiser des débats autour de films. A nouveau gravement malade en 1953, il fait plusieurs longs séjours à l’hôpital jusqu’en 1958.

En 1960, Pierre Goursat est nommé Secrétaire général de l’Office catholique français du cinéma (OCFC), qu’il quitte en 1970. Durant cette période, il fréquente les producteurs, réalisateurs et acteurs connus de l’époque, participe aux festivals de Cannes et de Venise. La fondation de la Communauté de l’Emmanuel Pierre qui a toujours eu une grande compassion pour les pauvres et les personnes en difficulté, veut alors créer un centre d’accueil, d’orientation et de prévention pour les jeunes qui sont alors confrontés à l’arrivée massive de la drogue. En octobre 1971 il achète une vieille péniche, qu’il amarre sur la Seine au pont de Neuilly. En février 1972 Pierre – qui a alors 57 ans – est profondément renouvelé par “l’effusion de l’Esprit” qu’il reçoit lors d’une retraite organisée par le père Henri Caffarel avec d’autres personnes, dont Martine Laffitte qui est interne en médecine. Avec elle, il constitue un groupe de prière, qui en un an passe de 5 à 500 participants. En 1973, d’autres assemblées de prière naissent à Paris et prennent le nom d’“Emmanuel”. Pierre en accepte la responsabilité. Après le premier rassemblement du Renouveau charismatique français à Vézelay en juillet 1974, Pierre organise des sessions de prière et de formation durant l’été 1975 à Paray-le-Monial.

La vie communautaire prend forme en 1974 lorsque Pierre s’installe avec deux jeunes hommes à la paroisse de la Cité universitaire à Gentilly. En 1975, cette “maisonnée” s’élargit et déménage rue Gay-Lussac à Paris. Pierre organise deux voyages, ouvert aux membres du Renouveau en France, pour visiter les communautés charismatiques aux États-Unis durant l’été 1976. En septembre, il propose une retraite spirituelle qui pose les fondements de la Communauté de l’Emmanuel, en gestation depuis quatre ans. Le 18 juin 1977 une soixantaine de personnes font leur premier engagement dans la communauté. L’année suivante, Pierre Goursat emménage sur la Péniche avec ses proches collaborateurs, alors que la Communauté de l’Emmanuel se développe rapidement dans plusieurs pays. C’est alors pour lui une période intense de grande fécondité où il lance de nombreuses activités missionnaires et de formation. Hospitalisé pour un infarctus du myocarde à la fin de l’été 1985, Pierre Goursat décide de se retirer du gouvernement de la communauté.

Commence alors l’ultime étape de sa vie, celle de l’enfouissement dans la prière. Dans l’abandon à Dieu, il vit un appauvrissement physique progressif. Il meurt sur la Péniche le 25 mars 1991. Ses obsèques sont célébrées le 27 mars par le Cardinal Lustiger à l’église de la Sainte-Trinité à Paris, paroisse qu’il a confiée à des prêtres de l’Emmanuel en 1986. Pierre est inhumé à Paray-le-Monial le Jeudi saint, 28 mars.

“La force de la religion populaire, c’est qu’elle passe par le corps et les besoins anthropologiques fondamentaux”

Yann Raison du Cleuziou, professeur de science politique à l’université de Bordeaux, a été interrogé dans La Vie sur la religion populaire. Extrait :

La religion populaire est d’abord une catégorie construite par le clergé pour dénoncer un rapport superficiel des catholiques à la foi chrétienne. Elle a servi de repoussoir aux missionnaires souhaitant recentrer la foi des catholiques sur son cœur véritable : le Christ. Par exemple, dans les années 1950, le dominicain Jacques Loew, devenu docker pour pénétrer le prolétariat marseillais, observe que les sacrements qui y sont demandés à l’Église ne sont que le prétexte de « rites familiaux, liés aux perspectives de repas et de fêtes, de boissons et de danses ».

Sa conclusion est sévère : « Baptême, communion, mariage, enterrement sont devenus des rites de passage, des actes qui rattachent aux ancêtres, mais ni au Christ ni à son Église. » Ce « folklore », écrit Loew, serait un détournement païen des rites chrétiens. Ce jugement permet de comprendre pourquoi, à partir des années 1940, l’avant-garde du clergé regardait la France comme un « pays de mission », alors même que le taux de baptême des enfants dépassait les 90 %. […]

Cette ambition de recentrement et d’unification est aussi au cœur du concile Vatican II (1962-1965). Pour réaffirmer la structuration christocentrique de la foi, le clergé jette le soupçon sur toutes les dévotions parallèles : culte des saints ou marial, usages liés à des lieux « sacrés » (fontaines, grottes, arbres…). L’architecture religieuse des années 1950-1960 conserve l’empreinte de cette ambition : disparition des chapelles latérales et des statues de saints accusées de favoriser des dévotions individuelles (et superficielles…) au profit d’une nef lumineuse dont le dépouillement souligne mieux la centralité de l’autel et l’importance de la participation collective à la liturgie.

Les dévotions populaires font aussi les frais d’une volonté de moderniser le catholicisme pour restaurer son crédit dans la culture contemporaine. Dans les années 1960, en Lorraine sidérurgique, une partie du clergé marginalise les dévotions religieuses des immigrés polonais et italiens de peur qu’elles donnent une image arriérée de la proposition chrétienne pour la classe ouvrière et nourrissent la critique communiste. […]

Ces disqualifications de la religion populaire ont-elles rencontré des résistances ?

Bien sûr. À partir de 1974, une grande controverse autour de la religion populaire a divisé le catholicisme français. Elle fut lancée par le sociologue et religieux dominicain Serge Bonnet et par un curé de la Marne, Robert Pannet. Dans deux livres vigoureux, ils convergent pour dénoncer l’élitisme et le cléricalisme qui sous-tendent le mépris pour la religion populaire. Ils sont accusés par la gauche catholique de faire le jeu des traditionalistes qui contestent l’aggiornamento conciliaire. Pourtant, c’est loin d’être le cas. Pour Bonnet, c’est son expérience parmi les ouvriers immigrés polonais, italiens ou portugais qui le mobilise. Mais il ne lui est pas pardonné d’avoir montré que le clergé de gauche, au nom de la modernisation du catholicisme, exerce un cléricalisme insidieux et culpabilise les petites gens tout en revendiquant parler au nom du « peuple ».

Par ailleurs, comme sociologue, il rappelle les différences qui existent entre classes sociales dans le rapport à la culture et donc à la foi. Diffuser le modèle d’une religiosité élitiste, à la fois engagée dans la transformation de la société et fondée intellectuellement, ne contribue pas à élever le niveau de la pratique populaire mais à l’inhiber. Comme l’a écrit l’historien Alphonse Dupront, « la concentration christocentrique » a « défait les enracinements cosmiques ». La force de la religion populaire, c’est qu’elle passe par le corps et les besoins anthropologiques fondamentaux. Or le catholicisme s’est rétracté en religion « en esprit et en vérité ». La primauté donnée au verbe et au savoir a effacé la force des gestes simples et appropriables par tous. […]

Ils dénoncent les superstitions et piétés populaires qui rendent Dieu utile dans la vie quotidienne et au contraire promeuvent une foi pure et désintéressée, le culte de Dieu pour Dieu. Mais ce faisant, tout en croyant y résister, ils contribuent au mouvement de la sécularisation, qui tend à effacer la dimension religieuse de toutes les activités humaines ordinaires pour la limiter à la vie privée. Ils participent au désenchantement du monde. Le merveilleux chrétien, même dans ses côtés les plus kitschs, maintient dans les imaginaires et dans les mentalités la possibilité d’un monde enchanté où toute activité a un enjeu religieux parce que Dieu est omniprésent. […]

Puy du Fou Éditions lance son magazine jeunesse : Le Panache

Le Puy du Fou se lance dans l’édition jeunesse avec Le Panache, un mensuel pour les 8-13 ans qui célèbre le patrimoine français. Chaque mois, Le Panache proposera à ses jeunes lecteurs plus de 60 pages de voyage imagé, avec une fiction imaginée par un auteur jeunesse reconnu, et illustrée par un dessinateur de talent, une bande dessinée inédite, publiée par épisodes de huit pages, des rubriques documentaires pour découvrir la France et sa culture (histoire, géographie, littérature, art, gastronomie, etc.).

Gwenaële Barussaud, qui dirige ce magazine, répond au JDD :

Le Panache a vocation à célébrer la France, dans toutes ses composantes. A travers cette production, nous voulons faire découvrir tout ce qui relève des richesses de notre pays : les arts, la littérature, l’histoire, la gastronomie… Voilà la spécificité de notre projet ! Et le tout, avec une grande exigence autant sur le fond que sur la forme. Auteurs et illustrateurs travailleront à offrir du beau.

Ce magazine porte comme titre : Le Panache. Un terme déjà très présent dans l’univers du Puy du Fou…

Il y a en effet une inspiration liée au parc. Nous avons aussi fait ce choix, car ce mot révèle le caractère unique de la France, ce qui fait notre fierté : « le panache » n’a pas de traduction dans d’autres langues… Derrière ce terme, se cachent évidemment des valeurs – celles des Mousquetaires ou de Cyrano – le courage, l’héroïsme, l’amitié, l’entraide… Une belle synthèse de ce que nous souhaitons partager dans ce magazine. […]

Concrètement, qu’allons-nous y trouver ?

Le magazine comporte trois parties. Une première avec la grande histoire, rédigée par un nouvel auteur à chaque numéro, sur le thème du mois. Pour le premier numéro de lancement, « Les enfants célèbres de France », les lecteurs découvriront la vie de Louis le Contes, jeune page de Jeanne d’Arc dont nous avons peu d’éléments biographiques, mais qui a réellement existé. C’est Erik l’Homme, avec sa plume de romancier, qui viendra relater sa vie, entre fiction et réalité. La seconde partie est composée de différentes rubriques sur l’histoire, la géographie, les arts, la gastronomie… Puis enfin huit planches d’une bande dessinée inédite viendront clôturer les 60 pages. Elle met en scène deux enfants Jacques et Victoire, ainsi que leur chien Otto, qui traversent la France au moment de la Libération. […]

Alexandre Ogorodnikov et le culte de la communion des saints

De Rémi Fontaine dans la revue Europa scout de décembre :

« Combien de fois un emprisonnement n’a-t-il pas radicalement changé la direction des affaires nationales ou mondiales ? Si l’on effaçait de l’histoire les noms de tous les nobles prisonniers, il n’y aurait plus assez d’énergie pour gouverner le monde. » Cardinal Jaime Sin, archevêque de Manille

Te souviens-tu de ce rude pèlerinage en solitaire à Chartres (1) :

« Dans tes intentions de prière revenait sans cesse le sort de ce “dissident” russe chrétien dont tu avais lu récemment les conditions atroces de détention au goulag. À travers lui, tu pensais à tous les martyrs du monstrueux communisme. Que valait ta peine et tes douleurs du moment par rapport à leurs souffrances indéfinies ? C’est pour lui et pour eux notamment que tu offrais à Dieu ce petit sacrifice d’une nuit. »

Ce dissident s’appelait Alexandre Ogorodnikov. Il fut enfermé dans les camps de concentration de l’archipel du goulag pendant neuf ans, jusqu’en février 1987. Il fut libéré grâce à une intervention de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher auprès de Gorbatchev. De mémoire, c’est juste l’année précédente que tu avais fait ce raid. Peut-être ton sacrifice avait-il été une goutte d’eau dans un océan souterrain de prières permettant sa libération ? Mais dans ce mystère possible de la communion des saints, il y a peut-être aussi davantage encore.

Bien des années après, tu découvrais avec émotion la figure peu commune de celui pour qui tu avais marché. C’était dans le livre de Rod Dreher : Résister au mensonge, vivre en chrétiens dissidents (Artège, 2021). Explication. Autrefois leader respecté des jeunesses soviétiques, désabusé par le communisme, Alexandre Ogorodnikov se convertit à l’orthodoxie chrétienne et fonde un séminaire chrétien clandestin : « Ces séminaires étaient comme un feu de joie où venaient se réchauffer les cœurs orthodoxes gelés. » il ne tardera pas à être emprisonné jusque dans le camp de la mort “Perm 36”. Il raconte à Dreher qui l’a rencontré à Moscou :

« Quand on m’a mis dans ma cellule, j’ai salué les autres en leur disant : “La paix soit avec vous !” L’un d’eux m’a demandé si j’étais chrétien, à quoi j’ai répondu oui. Il m’a demandé de le prouver. Un autre détenu à renchéri : “Nous sommes la lie de l’humanité. Nous n’avons pas de cigarettes. Si Dieu nous en donne, nous voudrons bien croire en lui.” »

Ogorodnokov répond que le corps est le temple de l’Esprit et que fumer fait du tort, mais que Dieu les aimait tellement que, d’après lui, Il serait prêt à leur accorder des cigarettes en signe de sa miséricorde. Et il leur demande de se lever pour prier ensemble. Ses codétenus ont ri d’abord, mais ils se sont tus respectueusement lorsqu’il a entamé sa prière.

« Nous étions très nombreux dans cette cellule, mais le silence est alors tombé. Nous avons prié pendant quinze minutes, puis je leur ai dit que la prière était terminée et qu’ils pouvaient se rasseoir. À ce moment précis, les gardes ont ouvert la porte de la cellule et y ont jeté un paquet de cigarettes (…). C’était le signe pour lequel j’avais prié. Les prisonniers se sont mis à crier : “ Dieu existe ! Il existe !” Et c’est à ce moment-là que j’ai compris que Dieu s’adressait à moi aussi. Il me disait qu’il avait une mission pour moi dans cette prison. »

De fait, bien qu’elles ne l’aient pas condamné à mort mais ô combien brisé, frappé et torturé (il en a gardé une paralysie partielle du visage), les autorités pénitentiaires décident de lui donner une leçon en le plaçant dans le couloir de la mort :

« Quand je suis entré dans la cellule, j’ai regardé ceux qui étaient là et leur ai dit : “Écoutez-moi, mes frères, j’ai été envoyé ici pour vous aider à aller à la rencontre de la mort, non comme des criminels, mais comme des hommes dotés d’une âme qui s’en vont rencontrer leur créateur, Dieu le Père.” Comme les exécutions par fusillade avaient lieu tôt le matin, nombre de prisonniers ne trouvaient pas le sommeil. Ils attendaient qu’on frappe à la porte pour voir qui serait appelé. Impossible de fermer l’œil, évidemment. Je ne dormais pas non plus. Je tâchais de les aider à transformer cette nuit de terreur en nuit d’espérance. »

Face à ces criminels endurcis, le jeune Alexandre (qui n’a pas trente ans) leur dit que, bien qu’il ne soit pas prêtre, il est disposé à entendre leur confession. Il ne pourra les absoudre, mais quand il mourra lui-même et se retrouvera devant le Seigneur, il pourra témoigner de leur repentir : « Je leur disais que Dieu est miséricordieux, et que le seul fait de reconnaître leurs fautes et de renoncer au péché les laverait et les purifierait. Ils finiraient tous par être fusillés tôt ou tard ; au moins mourraient-ils la conscience tranquille. »

Mais comme le confinement avec les condamnés à mort n’a donc toujours pas conduit Ogorodnikov au repentir de son opposition à l’athéisme de l’État soviétique, le système carcéral le met alors à l’isolement :

« Une nuit que j’étais seul dans la petite pièce, j’ai très clairement senti quelqu’un me réveiller, doucement mais fermement. Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai reçu une vision d’une grande clarté. Je pouvais voir le couloir de la prison. Je pouvais voir un homme à qui l’on retirait ses chaînes, et bien que je ne l’aie vu que de derrière, je savais exactement de qui il s’agissait. Je compris que Dieu avait envoyé un ange pour me réveiller afin que je puisse accompagner cet homme par la prière alors qu’on l’emmenait au peloton d’exécution. “Qui suis-je pour que tu me montres cela ?” ai-je demandé à Dieu. Puis je sus que je voyais toute l’étendue de l’amour de Dieu. Que nos prières et les miennes et celles de ce prisonnier, avaient été entendues, et qu’il était pardonné. J’étais en larmes. Je me suis réveillé plusieurs fois de la sorte, pas pour tous les prisonniers, mais pour un certain nombre d’entre eux. »

Une connexion mystérieuse

C’est dans une autre prison, où il est aussi seul, qu’Alexandre comprendra pourquoi le visage des condamnés ne lui était jamais montré. Une nuit le vieux garde entre dans sa cellule, l’air visiblement agité, délirant : « Ils viennent la nuit », lui dit-il. Ogorodnikov l’encourage à se confier. Et voici ce que lui révèle son geôlier :

« Quand j’étais plus jeune et que je travaillais dans une autre prison, nous avons sorti une vingtaine ou une trentaine de prêtres de leur cellule et nous les avons rassemblés à l’extérieur. Nous les avons attelés à un traîneau, et ils ont dû le tirer jusque dans la forêt. Toute la journée ils ont couru, jusqu’à atteindre des marais. Là, ils ont été placés en deux rangées, l’une derrière l’autre. Nous formions un périmètre autour des prisonniers. J’étais l’un des gardes. Un des membres du KGB s’est approché du premier prêtre et lui a demandé très calmement d’une voix douce : “Y a-t-il un Dieu ?” Le prêtre a dit oui. Il lui a tiré une balle dans le front de sorte que sa cervelle éclabousse le prêtre qui se tenait juste derrière. Il a patiemment chargé son pistolet, s’est placé devant le prêtre suivant et a demandé : “Dieu existe-t-il ?”– “Oui il existe.” Et l’homme l’a abattu de la même manière que le premier. Nous ne leur avons pas bandé les yeux. Ils ont vu exactement ce qui allait leur arriver. »

Devant Rod Dreher, Alexandre Ogorodnokov (alors septuagénaire) a du mal à refouler ses larmes en racontant cet ancien témoignage. D’une voix brisée par l’émotion, il conclut en martelant : « Aucun de ces prêtres n’a renié le Christ ! » Les nuits du vieux gardien étaient hantées par le souvenir de ces visages de prêtres. Voici pourquoi, selon Alexandre, ses visions mystiques ne lui montraient pas la face des condamnés : l’horreur l’aurait fait sombrer dans l’obsession lui aussi ! Sa mission, son ministère consistaient, avec la grâce de Dieu, à accompagner spirituellement dans leur dos de pauvres âmes au paradis comme un discret ange gardien, une bouée de sauvetage.

Splendeur de la communion des saints : ce « marché » fraternel et solidaire d’échange spirituel gratuit, fondé sur la réversibilité des mérites! Bouleversant la communauté humaine du péché originel. Nous sommes tous redevables quelque part de l’acte de charité, jamais perdu ni perdant, d’un prochain ou lointain, inconnu ou connu, vivant ou défunt, dans l’ « économie » collective du salut. « On ne se sauve pas tout seul. Nul ne retourne seul à la maison du Père. L’un donne la main à l’autre. Le pécheur tient la main du saint et le saint tient la main de Jésus » (Péguy). C’est aussi ce qu’on appelle le « nexus mysteriorum », ce lien intime des mystères qui signifie que les mystères sont connectés entre eux comme les baptisés dans le Corps mystique du Christ, comme l’Eglise militante (sur terre) l’est à l’Église souffrante (au Purgatoire) et triomphante (au Ciel) dans une circulation de sève surnaturelle.

Après sa libération, Ogorodnokov a continué de lutter pour la liberté religieuse en Union soviétique (qui est devenue un fait en 1990). Il a fondé le premier parti démocrate chrétien, la première école libre, la première soupe populaire pour les pauvres et le premier refuge privé pour orphelins et mères adolescentes. Mais le prix à payer de cet apostolat en URSS fut aussi l’assassinat d’un certain nombre de ses associés, y compris son frère et son secrétaire. Lui-même a survécu à une tentative d’assassinat. Un film-documentaire et un livre ont été réalisés sur sa vie (Dissident pour la vie par Kœnraad De Wolf). Quand Rod Dreher l’a rencontré à Moscou il y a quelques années, il continuait d’agir pour les autres selon sa foi chrétienne. Impressionné par sa stature de dissident de la fin de l’ère soviétique, comparable à celle de Soljénitsyne auparavant, Dreher commente :

« Quand nous agissons, soit en acceptant notre propre souffrance, soit en partageant celle des autres, nous devons la laisser agir en nous et nous transformer comme elle a transformé les martyrs du communisme. Elle peut nous rendre amers, attiser la colère ou l’esprit de vengeance, ou elle peut être semblable au feu du fondeur (Ma 3, 2), comme elle le fut pour Soljénitsyne et Calciu, pour Krcméry, Ogorodnikov et tant d’autres, purifiant notre amour pour Dieu et pour l’humanité souffrante… »

Oui, de part et d’autre de l’an 2000 (du 20ème au 21ème siècle), il y a bien – face au double totalitarisme de la raison sourde au divin (athéisme) et de la religion sourde à la raison (islamisme) – un œcuménisme du sang des martyrs chrétiens, comme l’affirmait saint Jean-Paul II. Et aussi un œcuménisme de la communion des saints qui franchit sans problème les frontières. Entre ton petit pèlerinage de deux jours à Chartres et l’immense parcours et offrande d’Alexandre Ogorodnikov, on ne peut savoir quel retentissement invisible, quel « effet papillon » surnaturel, ont nos gestes et nos prières, nos jeûnes et nos sacrifices dans l’immense toile spirituelle et palpitante de tous les orants de l’Église militante, souffrante et triomphante. Mais, même si cela reste un prodigieux et profond mystère, nous avons ici comme une illustration possible et sensible de ce dogme de la communion des saints (et des pécheurs). Par lequel nos bonnes actions offertes dans telle intention peuvent résonner solidairement sur les âmes souffrantes de la planète ou du Purgatoire, en union avec les mérites de l’unique sacrifice du Christ, de Marie et de tous les saints. N’hésitons pas à souffrir joyeusement par amour du prochain et de Dieu, pour notre conversion, celle des pauvres pécheurs, la compassion et le soutien des âmes qui en ont besoin : « aimer jusqu’à en avoir mal », comme dit Mère Teresa, à l’humble imitation de notre Seigneur et Frère Jésus-Christ.

Hermine (Rémi Fontaine)

(1) « Quelles choses font la joie (scoute) parfaite » dans Parole de Scout, éditions Sainte-Madeleine, 2007, p. 138.

Un nouveau site recense les profils des cardinaux

Un site web recense les profils du Sacré Collège pour aider les membres du Collège des cardinaux. Plusieurs dizaines de cardinaux de premier plan ont fait l’objet de recherches approfondies, avec pour projet de publier les profils d’un plus grand nombre encore.

Pour bien remplir leur rôle d’électeur du Souverain Pontife, les cardinaux doivent en savoir le plus possible sur la personne pour laquelle ils votent. Historiquement, ils ont cherché à s’informer sur le caractère, les croyances et les comportements de leurs collègues par le biais de discussions privées et de correspondance. Au Moyen Âge et à la Renaissance, le nombre de cardinaux ne dépassait souvent pas une douzaine et, comme ils constituaient un groupe plus restreint, ils se connaissaient probablement déjà assez bien. Mais même pour un collège de cardinaux plus restreint, ces méthodes étaient limitées. Déjà dans les années 1550, et peut-être même avant, des avis publics et des précurseurs de journaux étaient affichés à Rome, fournissant des détails sur les principaux candidats. Ces documents contenaient des détails rudimentaires sur les princes de l’Église, mais ils étaient souvent basés sur des rumeurs, qui sont toujours des informateurs peu fiables.

C’est pour cette raison que, dans les siècles suivants, des diplomates et d’autres scribes de confiance ont compilé des biographies plus approfondies et plus fiables des cardinaux et les ont distribuées aux parties intéressées. Le cardinal Walter Brandmüller, président émérite du Comité pontifical des sciences historiques, a déclaré que ces tableaux de cardinaux remontaient au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, malgré l’abondance d’informations accessibles sur Internet, ce type de recherche détaillée et fiable est plus difficile à trouver et donc plus demandé qu’il y a 500 ans.

Cela est dû non seulement au nombre nettement plus important de cardinaux parmi lesquels choisir par rapport à il y a des siècles, mais aussi au fait que les occasions pour eux de faire connaissance ont considérablement diminué. Ce besoin est devenu particulièrement aigu après 2014, lorsque le pape François a interrompu les réunions des cardinaux lors des consistoires de nomination des cardinaux, supprimant ainsi une occasion utile pour eux de faire connaissance les uns avec les autres. Depuis son élection comme pape en 2013, François a également nommé plus de 120 des 140 cardinaux électeurs, et souvent le Saint-Père a choisi des prélats moins connus pour être cardinaux issus de régions « périphériques » du monde en développement.

Ce site Web vise donc à contribuer à combler ce manque de connaissances, en aidant modestement les cardinaux électeurs dans leur discernement ainsi qu’en aidant à informer les médias et toute personne intéressée.

Le réchauffement climatique va se refroidir grâce au soleil…

Une étude menée par la Royal Astronomical Society révèle que notre planète pourrait connaître une nouvelle période glaciaire en 2030. En effet, l’activité du Soleil pourrait brutalement chuter de 60% d’ici les années 2030-2040.

D’après ces scientifiques, cette chute d’activité provoquerait une baisse sensible des températures, « un petit âge glaciaire », avec des hivers extrêmement rudes durant lesquels des rivières pourraient se retrouver gelées.

Le « Minimum de Maunder » désigne une baisse de température généralisée constatée de 1645 à 1715 et se traduisant par un nombre de taches solaires (de petites régions sombres où la température est plus basse que celle de son environnement) très faible. A l’époque les hivers étaient tellement rudes que certains fleuves d’Europe, comme la Tamise ou bien la Seine, et d’Amériques avaient entièrement gelé.

Population : Le solde naturel a atteint un niveau historiquement bas et le solde migratoire est le principal moteur démographique

Le grand remplacement n’existe pas mais “l’immigration est le moteur de l’accroissement démographique”. Selon l’INED (Institut national d’études démographiques), qui présentait ce lundi 16 décembre son rapport annuel de conjoncture démographique.

“Selon les études publiées ou les déclarations ministérielles, entre 400 000 et 800 000 personnes vivraient en France illégalement.”

  • Le solde naturel est historiquement bas, à 47 000 personnes. Les 678 000 naissances de 2023 sont le chiffre le plus bas depuis l’après-guerre. Le nombre de décès a lui aussi baissé (631 000).
  • La baisse de fécondité se poursuit (1,6 enfants par femme) avec une part de femmes sans enfants chez les jeunes diplômées qui augmente.
  • La part des femmes ayant un seul enfant, déjà forte par rapport au reste de l’Europe (20 %) augmente, celle des femmes ayant trois enfants diminue, selon l’Ined.

Comme pour les autres pays européens, l’immigration est le moteur de l’accroissement démographique. Au 1er janvier 2024, la France comptait 68,4 millions d’habitants, enregistrant une augmentation de 230 000 personnes par rapport à l’année précédente. Précisons que l’Ined ne dispose pas de statistiques sur l’immigration illégale. Selon les études publiées ou les déclarations ministérielles, entre 400 000 et 800 000 personnes vivraient en France illégalement.

Le nombre d’avortements a continué à augmenter (242 000 en 2023) soit un avortement pour trois naissances. Le nombre d’IMG, les avortements liées à des raisons médicales, diminue un peu : 8400 en 2023, soit tout de même un pour cent naissances.

242 000 mariages ont été célébrés depuis 2023. On se marie de plus en plus tard, 36 ans pour les femmes, 39 ans pour les hommes (34 et 36 ans, s’il s’agit d’un premier mariage).

Les 10 propositions de la Marche pour la vie

  1. Faire réaliser une étude sur l’IVG par les pouvoirs publics ou un groupe d’associations, pour mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement, comme le souhaitent 88% des Français (sondage IFOP octobre 2020).
  2. Mettre en place une politique familiale pour combattre la précarité et accompagner tous les parents pour que l’IVG ne soit jamais un choix réalisé pour des raisons économiques.
  3. Rejeter toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, contraire à la solidarité.
  4. Déployer un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tout Français qui en aurait besoin.
  5. Permettre le remboursement à 100% des actes liés à une maternité, alors qu’une prise en charge à 100% est déjà prévue pour une IVG.
  6. Encourager dès la sixième semaine de grossesse, une échographie qui permette d’entendre battre le cœur du fœtus.
  7. Rétablir un délai de réflexion de trois jours minima, avant toute IVG.
  8. Encourager l’accouchement sous X pour permettre aux jeunes femmes en difficulté de mener leur grossesse à terme et de permettre ainsi l’adoption.
  9. Déployer une éducation affective et sexuelle respectueuse d’autrui et de la vie naissante dans le système éducatif.
  10. Défendre le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique.

 

Concilier vie familiale et membre d’une unité des forces spéciales

Nicolas S. a servi au sein du Commando Parachutiste de l’Air n°10 (CPA 10), l’unité d’élite des forces spéciales françaises. Aux côtés de ses frères d’armes, il a traqué des chefs terroristes, capturé des criminels de guerre, libéré des otages et mené des évacuations de ressortissants français en zones de crise. Dans son livre, Les Guerriers du 10, publié aux éditions Mareuil, Nicolas S. retrace ces années d’engagement à travers dix récits captivants qui plongent le lecteur dans l’univers exigeant des forces spéciales. Extrait d’un entretien donné à Conflits :

[…] Le CPA 10 est souvent perçu comme une unité d’élite discrète. Quelles sont ses spécificités par rapport aux autres forces spéciales françaises ?

Le CPA 10 partage ses missions avec d’autres unités d’élite, comme les commandos marines ou le 1er RPIMa. Cependant, il se distingue par son expertise aérienne, qui est au cœur de notre identité. Par exemple, nous identifions des pistes d’atterrissage en terrains hostiles pour permettre à des avions de transport de se poser en toute sécurité. Nous sommes également des spécialistes du guidage de frappes aériennes, une compétence essentielle pour mener des opérations précises dans des environnements complexes.

Nos maîtres-chiens, intégrés à nos groupes, sont une autre spécificité. Ces duos homme-chien sont indispensables pour des missions de détection d’explosifs, de pistage ou d’attaque. Enfin, la taille réduite de l’unité renforce notre cohésion. Tous les membres se connaissent personnellement, ce qui crée une dynamique de confiance et de solidarité, essentielle pour opérer dans des contextes à haut risque.

Vous parlez souvent de capturer des ennemis. Que devient un prisonnier après une capture ?

Une capture n’est qu’une étape. Notre rôle principal est d’exploiter le renseignement tactique immédiat, en interrogeant le prisonnier sur le terrain pour obtenir des informations cruciales. Ces interrogatoires tactiques, qui ne remplacent pas ceux menés par les services de renseignement, restent essentiels pour sécuriser nos zones d’opération et anticiper les mouvements ennemis. Cela peut concerner des caches d’armes, des positions ennemies ou des réseaux. Ces données permettent d’ajuster nos actions en temps réel.

Ensuite, le capturé est transféré aux autorités locales ou aux forces conventionnelles. Cependant, dans certains théâtres comme le Sahel, des failles judiciaires entraînent parfois des libérations rapides, ce qui peut être frustrant. Nous avons ainsi capturé plusieurs fois une même cible.

Avec les changements géopolitiques actuels, comment évoluent les missions du CPA 10 ?

Pendant des années, le contre-terrorisme a dominé nos missions, avec des déploiements réguliers au Sahel ou au Levant. Aujourd’hui, le contexte géopolitique limite notre liberté d’action, notamment en Afrique, où les populations locales sont parfois hostiles à la présence occidentale. Nous privilégions désormais des interventions ponctuelles, souvent planifiées depuis la France, comme les évacuations de Kaboul ou du Soudan. Nous nous préparons aussi à relever de nouveaux défis, comme la guerre hybride et les conflits de haute intensité. Cela implique de réajuster nos stratégies, tout en maintenant un haut niveau de préparation pour répondre à des scénarios variés et imprévisibles.

Comment conciliez-vous vie familiale et vie professionnelle dans un métier aussi exigeant ?

C’est un équilibre difficile, mais c’est possible avec une organisation rigoureuse et beaucoup de soutien de la part de la famille. Je suis marié et père de trois enfants, et comme beaucoup de mes camarades, j’ai dû faire des sacrifices pour concilier ces deux aspects de ma vie. Être membre des forces spéciales, c’est accepter des périodes d’absence prolongées et un niveau d’engagement intense. Cela demande non seulement un investissement personnel, mais aussi une compréhension et une résilience de la part de nos proches.

Au CPA 10, cette problématique est bien prise en compte. Nous avons l’avantage d’être une unité de taille réduite, ce qui permet une gestion plus humaine et personnalisée. Contrairement à d’autres structures, nous connaissons tous nos camarades et leurs familles, ce qui crée une véritable solidarité. Par exemple, après une succession de missions particulièrement éprouvantes, nous pouvons bénéficier d’une période de pause qui nous permet de nous ressourcer et de nous reconnecter avec nos proches.

Il est aussi courant de passer par des postes d’instruction ou des fonctions plus sédentaires à certains moments de sa carrière, pour rééquilibrer les choses. C’est une manière de préserver l’équilibre familial tout en restant actif dans l’unité. Certains camarades choisissent même de faire une pause ou de basculer temporairement vers des missions moins opérationnelles pour se recentrer sur leur vie personnelle, avant de repartir sur le terrain. […]

Le gouvernement allemand censuré à son tour

Février 2024 : L’Allemagne légalise la consommation de cannabis récréatif

Novembre 2024 : En Allemagne, une nouvelle loi facilite le changement de genre.

Décembre 2024 : L’Allemagne en route vers des législatives après la censure du gouvernement d’Olaf Scholz. À 13 heures, lundi, Olaf Scholz a entamé un discours devant le Bundestag au terme duquel il a remis le sort de son gouvernement entre les mains de l’Assemblée. Après quoi le Parlement a retiré sa confiance au chancelier. Le chef du gouvernement s’est rendu au château de Bellevue, la demeure du président Frank-Walter Steinmeier, qui prendra l’ultime responsabilité de convoquer des élections législatives anticipées le 23 février.

Le wokisme ça ne fait pas une politique…

“Les États-Unis, Israël et la Turquie favorisent l’élimination du christianisme au Moyen-Orient”

Le colonel à la retraite Douglas Macgregor a averti que le christianisme est menacé d’extinction au Moyen-Orient en raison des plans d’expansion sionistes, soutenus en grande partie par l’État profond américain. Dans une évaluation du changement de régime en Syrie, l’ancien conseiller de Trump, le colonel Douglas Macgregor souligne :

« Je pense que ce sera la fin de la communauté chrétienne en Syrie et probablement, inévitablement, de ce qu’il en reste en Irak ».

Les gens doivent comprendre que nous assistons à quelque chose que nous n’avons encore jamais vu au XXIe siècle, à savoir la partition formelle d’un pays tiers par au moins deux autres partenaires – et il s’agit de la Syrie.

Selon M. Macgregor, les « partenaires » à l’origine de la partition sont Israël, la Turquie et les États-Unis. Macgregor affirme que l’opération s’inscrit dans une vision sioniste de longue date visant à étendre le territoire d’Israël. « Nous savons déjà que les Israéliens ont des forces à la périphérie de Damas ». Le document sur le Grand Israël comprend la moitié inférieure de la Syrie, une grande partie de la Jordanie et s’étend jusqu’à l’Égypte, ainsi que la majeure partie du Liban. Connu sous le nom de « Plan Yinon », du nom de son auteur, Oded Yinon, le « Plan sioniste pour le Moyen-Orient » semble se concrétiser, comme l’affirme Macgregor. Il explique :

« Il y a deux semaines, trois semaines, lorsque les choses allaient très, très mal au Sud-Liban, ainsi qu’à Gaza, les gens ont perdu de vue ce plan, mais cela fait un certain temps qu’il est en préparation ».

Le chef des soi-disant « rebelles » en Syrie est un homme qui a rejoint Al-Qaïda en 2003 et a été chargé par le chef d’ISIS de créer un groupe terroriste en Syrie.

« Bien sûr, M. Erdogan n’a jamais caché ses ambitions ottomanes », a déclaré M. Macgregor, rappelant l’ancien empire islamique des Turcs, “il y a des cartes qui circulent à la télévision turque et qui montrent la Grèce et la Bulgarie comme faisant partie de la Turquie, ainsi que la majeure partie du Caucase, des parties du nord de l’Iran, la majeure partie de la Syrie et la majeure partie du nord de l’Irak”.

M. Macgregor affirme qu’Israël et la Turquie cherchent tous deux à se partager la Syrie, avec l’autorisation apparente des États-Unis.

« Il s’agit de deux États avec deux dirigeants à l’heure actuelle : Netanyahou et Erdogan, qui sont déterminés à réaliser leurs rêves et nous leur avons simplement dit d’y aller ».

Selon M. Macgregor, de tels projets ont été évoqués pendant des décennies de part et d’autre, mais ils se concrétisent aujourd’hui et risquent de déstabiliser la région et le monde avec le danger d’une guerre plus vaste.

Elimination des enfants nés vivants : l’Etat australien interdit tout débat sur l’avortement

L’État australien suspend le débat sur la législation relative à l’avortement pour les quatre prochaines années. Cette décision vise principalement à empêcher le député du Queensland Robbie Katter de réintroduire le projet de loi sur les « bébés nés vivants », qui visait à « inscrire dans la législation la protection des bébés nés à la suite d’une procédure d’interruption de grossesse ».

Le Premier ministre du Queensland, David Crisafulli, chef du Parti national libéral de droite, a interdit tout débat sur les lois relatives à l’avortement au parlement du Queensland pendant les quatre prochaines années, ce qui constitue un nouveau coup dur pour les échanges de vues sur l’avortement en Australie. Le bâillon a été adopté à la hâte par le parlement, sans préavis, et une demi-heure seulement a été réservée à l’examen de la question.

M. Katter avait déclaré avant les élections que sa première mesure dans le nouveau parlement serait de réintroduire un projet de loi d’initiative parlementaire visant à protéger les bébés nés en respirant après une tentative d’avortement. Il a déclaré que ce projet de loi garantirait que les nouveau-nés ne soient pas jetés dans les poubelles et qu’ils ne soient pas laissés à l’abandon sur une table sans chaleur ni soins.

Crisafulli, qui a déclaré pendant la campagne électorale qu’il était « pro-choix », a affirmé qu’il avait pris l’initiative de l’interdiction pour mettre fin à ce qu’il a appelé la « campagne de peur honteuse (…) à l’américaine » menée par le parti travailliste de gauche pendant la campagne électorale.

Louis Sarkozy, fils de son père : au secours la droiche est de retour !

Louis Sarkozy, fils de Nicolas Sarkozy et Cécilia Attias, se lancerait en politique. Comme son père, il serait un habitué des coups de menton :

Après la réélection de Donald Trump, début novembre, il assume sans complexe à l’antenne son admiration pour le stratège politique qu’est le président élu américain. […] Et il n’hésite pas à en tirer des leçons pour la droite française : “Si Donald Trump parvient à séduire des électeurs latinos, noirs et féminins, nous devrions aussi courtiser nos concitoyens issus de l’immigration (…). Le vote musulman, en particulier, offre une opportunité, car cette population est souvent plus conservatrice et en désaccord avec le wokisme sexuel de la gauche”, écrit-il un peu plus tard sur un site d’info belge qui vient d’en faire son chroniqueur vedette.

Ce sont ces écrits qui attirent l’attention d’un conseiller du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et lui vaudront une invitation Place Beauvau. Cela tombe bien, Louis Sarkozy tâche de se faire un prénom dans le milieu politique, et il admire la “religion de l’action” du Vendéen. […] Le jeune homme, qui n’a pas de mots assez durs quand il parle du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, et qui moque volontiers la ringardise d’Eric Zemmour quand celui-ci part en croisade contre les prénoms pas assez français à son goût, croit dur comme fer que seule la politique du résultat prônée par Retailleau en matière migratoire pourra permettre le retour de la droite au pouvoir. […] Et s’il assume lui-même une ligne dure sur le sujet, il est aussi coutumier de saillies plus inattendues qui ne sont pas sans rappeler le goût de la provocation de son père : “Il faut que Mohamed devienne un prénom français. Si dans quatre siècles les Français ont tous la couleur de mon café, je m’en fous. S’ils boivent du vin et payent leurs impôts, on aura réussi”, l’a-t-on par exemple entendu dire. […] Il vante volontiers les mérites du Cannois libéral David Lisnard ou de l’eurodéputé François-Xavier Bellamy. […]

Un tantinet opportuniste ?

En 2019, il publiait avec sa mère un ouvrage dans lequel il écrivait par exemple :

Messes traditionnelles à Auch pour Noël

On me prie d’annoncer que l’archevêque d’Auch, Mgr Lacombe, a autorisé la célébration de la messe traditionnelle dans sa ville épiscopale les 24, 25 et 26 décembre. Voilà les horaires :

  • 24 à 10h 30, vigile
  • 24 à 23h 30, veillée, messe de minuit
  • 25 à 10h messe de l’Aurore
  • 25 à 10h 30, messe du jour
  • 26 à 10h 30, messe de Saint Etienne.

Le lieu : chapelle Saint-Joseph, maison diocésaine, entrée: impasse Jérôme Cuzin (à droite dans la cour puis 1er étage de la Maison diocésaine) 32000 Auch

Contact : 06 75 08 01 46 ou Association Saint Fris [email protected]

Le célébrant sera un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre.

Deux policiers tabassés, les cinq suspects laissés en liberté

Deux policiers hors service ont été tabassés dans le Vieux-Nice dans la nuit de jeudi à vendredi.

Cinq agresseurs ont été interpellés juste après les faits et placés en garde à vue. Âgés de 27 à 34 ans, ils ont été déférés samedi en fin d’après-midi dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate «avec des réquisitions de placement en détention provisoire», indique le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. Des réquisitions qui n’ont pas été suivies par le juge des libertés et de la détention, ce dernier décidant de leur remise en liberté avec placement sous contrôle judiciaire dans l’attente du jugement, qui se tiendra mardi.

Une partie de l’agression a été filmée par une riveraine et la séquence diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit l’une des victimes à terre, inerte. La seconde est prise à partie par les cinq suspects. Ils traînent l’homme au sol et lui portent plusieurs coups, notamment un coup de pied au niveau de la tête. À la fin de la vidéo d’une trentaine de secondes, le groupe repasse à côté du premier policier au sol et l’un des suspects lui shoote dans la tête.

Les OQTF du jour

Trois hommes accusés d’avoir violé en réunion une femme de quarante-deux ans à Gap ont été mis en examen puis placés en détention provisoire, dimanche 15 décembre.

En situation irrégulière, une mesure d’obligation de quitter le territoire français leur a été adressée.

Les trois hommes sont de nationalité algérienne. Ils sont tous les trois en situation irrégulière sur le territoire, l’un d’eux avait une OQTF.

«Vous allez tous mourir, DZ Mafia», inscrit sur la façade d’une chapelle du XIIe siècle à Marseille

La semaine dernière, les habitants du 11e arrondissement de Marseille ont découvert une menace de mort sans équivoque, inscrite sur la façade de la chapelle Notre-Dame de Nazareth, datée du XIIe siècle. La police a été avertie, et une enquête a été ouverte pour des faits de « dégradations ». 

DZ Mafia est le nom d’un gang criminel, qui sème la terreur en France en général, et à Marseille en particulier. Devenue l’une des plus grandes organisations de trafic de drogue du pays, la DZ Mafia est tristement célèbre pour ses meurtres et sa force de frappe. L’acronyme « DZ » fait lui référence à l’Algérie.

Philippe de Villiers : «Il y a le Bayrou des villes et le Bayrou des champs»

Neuvaine de Noël

Combien de fois avons-nous survolé Noël, au lieu de nous y arrêter ? Combien de fois avons-nous détourné le sens profond de cette fête au lieu de la vivre avec intensité ?

Cette année, vivons Noël de l’intérieur. Dieu nous a fait des promesses et il nous ouvre un chemin par la venue de son Fils dans notre monde. Le Prince de la Paix annoncé est venu, il vient pour nous.

Dès le 17 décembre Hozana vous propose 9 jours, 9 étapes pour s’ouvrir à lui à travers cette neuvaine de Noël.

L’étable de notre coeur n’en est pas digne, mais le Christ veut venir y demeurer !

Un an de « rétablissement » de la démocratie et de l’État de droit en Pologne avec le soutien de Bruxelles

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Ce qui se passe en Pologne depuis exactement un an, avec le retour au pouvoir du libéral pro-UE Donald Tusk, illustre parfaitement l’inquiétante dérive de la démocratie libérale en Occident. Une dérive qui s’est exprimée ailleurs par les efforts en vue d’empêcher Donald Trump de se représenter aux élections américaines ou d’interdire à Marine Le Pen de se porter candidate à la prochaine élection présidentielle française. On pourrait encore citer, parmi d’autres exemples de cette dérive, la volonté de dissoudre l’AfD en Allemagne et la récente annulation du premier tour des élections présidentielles en Roumanie.

Et pourtant, tout va pour le mieux désormais en Pologne selon les quelques journaux français qui ont relevé la date anniversaire de l’intronisation de ce troisième gouvernement Tusk entré en fonctions le 13 décembre 2023. Un gouvernement rendu possible par la création d’une coalition anti-PiS avec la Coalition civique de Tusk lui-même (constituée de son parti Plateforme civique, ou PO, d’un autre parti libéral et des Verts), l’alliance centriste Troisième voie (constituée par le parti centriste Pologne 2050 et le parti agraire PSL) ainsi que la Nouvelle Gauche (une alliance de plusieurs partis allant des post-communistes à la gauche LGBT). À en croire certains journalistes français visiblement assez mal informés et sans doutes quelque peu aveuglés par leurs préjugés, ce gouvernement gaucho-libéral étant soutenu et vanté par Bruxelles, il ne peut qu’être plus démocratique et plus respectueux des droits des citoyens que ses prédécesseurs plus conservateurs (« ultra-conservateurs ») et plus souverainistes (« nationalistes »).

Hélas, la réalité se dévoile sous une lumière bien différente si l’on s’intéresse aux faits. Voici donc que vient de s’achever la première année de ce gouvernement dont les composantes s’accordent principalement sur leur hostilité au conservatisme, au catholicisme et au souverainisme, et surtout sur leur haine du parti Droit et Justice (PiS) de Jarosław Kaczyński, même si ce parti social-conservateur s’inscrivant dans la tradition démocrate chrétienne est en réalité nettement moins conservateur et moins souverainiste que ne le dépeignent les médias français. Cette première année a été marquée par des violations des règles de l’État de droit qui sont absolument sans précédent depuis 1989-90, date de la transition de la dictature communiste à un régime démocratique avec une économie de marché, après 45 ans d’occupation soviétique. Non, le PiS, malgré toutes les critiques entendues pendant huit ans, n’a jamais commis des atteintes aux règles de la démocratie et de l’État de droit comme celles commises depuis un an au prétexte justement de « rétablir » l’État de droit.

Notre Institut Ordo Iuris pour la Culture du droit, qui est un des plus gros think-tanks conservateurs en Europe et en tout cas le principal think-tank juridique, a donc profité de cette date anniversaire du 13 décembre pour publier un rapport de 122 pages intitulé « Une année de dévastation de l’État de droit – Les plus importantes atteintes à l’État de droit et aux principes démocratiques de la part du gouvernement de Donald Tusk ». Ce rapport est en polonais, bien sûr, mais nous avons aussi publié en octobre un premier résumé en anglais (https://en.ordoiuris.pl/civil-liberties/year-violations-rule-law-and-democratic-principles-donald-tusks-government-poland) de ces graves atteintes aux règles de la démocratie et de l’État de droit. C’était un an après les élections du 15 octobre 2023 qui ont permis le retour au pouvoir de Donald Tusk en privant la coalition Droite unie menée par le PiS de sa majorité absolue à la Diète (la chambre basse du parlement polonais), ne lui laissant qu’une majorité relative.

Pour le lecteur francophone, voici un bref aperçu de ces violations des règles de la démocratie et de l’État de droit commises, selon le premier ministre Donald Tusk qui a ouvertement reconnu en septembre dernier qu’il prenait effectivement certaines libertés avec le droit, afin, soi-disant, de rétablir l’État de droit en appliquant les principes de la « démocratie combative » :

1. La prise de contrôle par la force des médias publics une semaine seulement après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement de Donald Tusk, en s’appuyant sur des agences de sécurité privées et en court-circuitant le Conseil des médias nationaux, seul habilité à révoquer et nommer les dirigeants de ces médias en vertu de la loi en vigueur en Pologne.

2. En janvier, le ministre de la justice de Tusk révoquait le procureur national sans l’accord du président de la République, en violation de la loi. Les mois suivants, un grand nombre de procureurs ont ainsi pu être mutés ou révoqués sur décision du nouveau procureur national.

3. Le nouveau procureur national nommé par le ministre de la Justice Adam Bodnar a notamment formé une équipe spéciale pour enquêter sur l’utilisation du « Fonds pour la justice » sous le gouvernement précédent. Une enquête qui n’a à ce jour débouché sur aucune mise en accusation devant les tribunaux, mais qui a conduit à plusieurs détentions provisoires, et notamment celle du père Olszewski, responsable de la fondation Profeto, pendant plus de sept mois (https://lesalonbeige.fr/le-calvaire-dun-pretre-catholique-polonais-emprisonne-sans-jugement-par-leuropeen-donald-tusk/), avant que la Cour d’appel de Varsovie ne finisse par ordonner sa libération le 24 octobre dernier. C’est aussi dans le cadre de cette enquête que le parquet cherche depuis plusieurs mois à arrêter un ancien secrétaire d’État du ministère de la Justice, Marcin Romanowski. Les procureurs affectés à cette équipe ont presque tous de bonnes raison d’en vouloir personnellement au gouvernement précédent (du fait de procédures disciplinaires ou de dégradations ou mutations désavantageuses dont ils avaient fait l’objet), ce qui est aussi contraire aux règles.

4. Le ministre de la Justice de Donald Tusk a également remplacé les présidents et vice-présidents des tribunaux à travers le pays, en court-circuitant le conseil de la magistrature à chaque fois que son accord était requis (à chaque fois que le collège des juges d’un tribunal a refusé d’appuyer la décision du ministre), en violation de la loi.

5. Depuis le printemps, le gouvernement de Donald Tusk refuse systématiquement de publier et d’appliquer les jugements du Tribunal constitutionnel polonais, en violation de la Constitution. Le gouvernement du PiS avait lui aussi refusé de publier certains jugements du Tribunal constitutionnel en 2016, mais il s’agissait uniquement de quelques décisions concernant un domaine bien précis ayant trait à l’organisation de son travail et la nomination des juges, et c’était lié à un conflit de compétences entre le Parlement et le Tribunal constitutionnel. Cela avait valu au gouvernement du PiS les premières attaques de la Commission européenne. Une Commission qui, aujourd’hui, n’a rien à redire sur le fait que le gouvernement de Donald Tusk refuse de publier et d’appliquer TOUTES les décisions du Tribunal constitutionnel polonais. En outre, ce gouvernement a annoncé son projet d’en changer tous les juges, ce qui a été récemment critiqué par la Commission de Venise, organe consultatif du Conseil de l’Europe. Malgré ces critiques et le caractère évidemment anticonstitutionnel de ce projet, le gouvernement Tusk a d’ors et déjà supprimé les fonds affectés aux salaires des quinze juges en place du Tribunal constitutionnel dans son projet de budget 2025.

6. Le gouvernement Tusk et sa coalition parlementaire refusent de reconnaître et d’appliquer les jugements de la Cour suprême (équivalent polonais de la Cour de cassation en France) quand ceux-ci ne leur conviennent pas. C’est ainsi, par exemple, que le président de la Diète Szymon Hołownia, leader du parti Pologne 2050 membre de la coalition gouvernementale, avait déchu en janvier deux députés du PiS, anciens ministres, de leur mandat de député malgré l’annulation de sa décision par la Cour suprême, et que le ministre de l’Intérieur les avait fait arrêter, forçant le président Duda à leur accorder sa grâce présidentielle pour la deuxième fois dans la même affaire.

7. La Commission électorale, dominée par les membres de la coalition gouvernante, a rejeté les comptes de campagne (pour les dernières législatives) du PiS et lui a par conséquent supprimé ses subventions pour plusieurs années, à l’approche de la campagne pour l’élection d’un nouveau président de la République l’année prochaine. Une élection essentielle pour Donald Tusk, car le président dispose d’un droit de veto sur les lois votées par le parlement et sa coalition hétéroclite ne dispose pas de la majorité nécessaire pour renverser ce veto. Le ministre des Finances de Donald Tusk a immédiatement suspendu les versements au PiS au titre des subventions aux partis politiques alors que le parti de Jarosław Kaczyński avait fait appel de cette décision devant la Cour suprême (instance de dernier recours pour les questions électorales), ce qui aurait dû conduire à la suspension de la décision de la Commission électorale. Et alors que la Cour suprême vient d’annuler la semaine dernière cette décision de la Commission électorale, le ministre des Finances a affirmé en conférence de presse qu’il ne se sentait pas concerné par ce jugement. La suppression des fonds versés au PiS alors que les partis de la coalition continuent de bénéficier de cette subvention accordée aux partis politiques est bien évidemment de nature à fausser le jeu de l’élection présidentielle.

8. La coalition gaucho-libérale aujourd’hui au pouvoir en Pologne conteste la légitimité de tous les juges nommés ou promus au cours des huit années de gouvernement du PiS (2015-2023), soit environ un tiers des juges actuellement en exercice. Elle se sert régulièrement de cet argument pour refuser d’appliquer des jugements, mais uniquement quand ceux-ci ne lui conviennent pas. En septembre, le ministre de la Justice et le premier ministre ont présenté un projet de loi prévoyant une « vérification » par le gouvernement de ces quelque 2500 juges, en violation du principe d’indépendance de la justice.

9. En septembre, la ministre de la Santé du gouvernement de Donald Tusk a publié des directives enjoignant les responsables des établissements de santé ainsi que les personnels de santé à ne pas refuser un avortement à une femme qui se présenterait avec une attestation d’un psychiatre indiquant que sa grossesse pose un risque pour sa santé mentale. La ministre a en même temps menacé les établissements réticents de lourdes sanctions financières s’il refusaient des avortements ou si leurs médecins contestaient la validité de ces attestations (qui peuvent être obtenues sur Internet, sans véritable consultation médicale). La loi polonaise de 1993 sur l’avortement n’autorise l’avortement qu’en cas de grossesse issue d’un viol (jusqu’à la 12e semaine de grossesse) ou en cas de danger pour la vie ou la santé de la femme enceinte (pendant toute la grossesse). Même s’il n’est pas question dans la loi spécifiquement de « santé physique », c’est ainsi que cela a toujours été compris en Pologne et un relâchement de cette condition est clairement contraire non seulement à la loi mais aussi à la Constitution et à la jurisprudence du Tribunal constitutionnel polonais, car cela revient dans les faits à permettre les avortements à la demande sans limite de délai. Ces directives sont de tout évidence une manière de contourner la loi après l’échec en juillet dernier du vote à la Diète d’une loi libéralisant l’avortement.

10. La publication cet été par la ministre de l’Éducation d’un arrêt réduisant les heures de catéchisme à l’école sans consultation préalable avec l’Église, en violation du Concordat.

11. Les répressions contre la Marche de l’Indépendance (https://lesalonbeige.fr/les-liberaux-pro-ue-au-pouvoir-en-pologne-veulent-interdire-la-grande-marche-patriotique-annuelle-de-varsovie/), la plus grosse manifestation patriotique en Europe qui se déroule chaque 11 novembre à Varsovie. Plus généralement, les répressions dont font l’objet depuis un an les organisations à sensibilité patriotique, conservatrice et/ou chrétienne, y compris la multiplication des contrôles et les exigences de remboursement des bourses de recherche visant le Collegium Inermarium, une petite université privée cofondée il y a quelques années par l’Institut Ordo Iuris. Petite, mais visiblement gênante pour la gauche libérale qui n’aime pas beaucoup le pluralisme des idées et qui prépare d’ailleurs une loi sur les « discours de haine » afin de préparer le terrain aux débats (ou plutôt à l’absence souhaitée de débat) sur une loi concernant les unions civiles ouvertes aux duos homosexuels.

Autant de violations des principes de la démocratie et de l’État de droit dont le but semble être d’empêcher tout retour au pouvoir de personnes qui seraient jugées trop conservatrices ou trop souverainistes. D’où le soutien affiché par Bruxelles, qui s’est aussi traduit par un déblocage des fonds européens retenus depuis plusieurs années. A Bruxelles, en effet, un projet de réforme des traités est en cours pour créer un super-État européen. Or un retour des conservateurs au pouvoir en Pologne pourrait empêcher la réalisation de ce projet. D’autant que, à en croire les sondages publiés depuis un an, un tel retour n’est envisageable pour le PiS qu’en coalition avec la Confédération, une alliance des nationalistes chrétiens et des libertariens conservateurs, ce qui laisserait présager un gouvernement plus conservateur et plus souverainiste que celui de Mateusz Morawiecki. ¡No pasarán!

Olivier Bault
(Institut Ordo Iuris)

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