L’Eglise n’est pas un état, le Pape n’est pas un président!
C’est la réponse que j’apporte à cette dépêche AFP. On est heureux d’apprendre que Benoît XVI attire beaucoup de monde à lui. Mais on n’a pas à comparer avec Jean-Paul II. Les papes étant choisis par le Saint Esprit, les Papes se succèdent dans une continuité voulue par Dieu et qu’ils plaisent aux hommes est un "plus" qui signifient que ces mêmes hommes sont bien inspirés.
Mais contrairement à un chef d’état, la côte de popularité du pape n’est d’aucun rapport avec sa légitimité ou la validité de son discours.
L’apparence et le regard des autres prennent aujourd’hui des mesures disproportionnées, il convient de garder un regard clair et de s’en détacher car "Dieu seul sonde les coeurs et les reins".
Pologne : une fin de campagne dans une ambiance délétère
[L’écart entre les deux candidats qui s’affronteront dimanche se resserre dans les sondages : le catholique conservateur Lech Kaczynski (PiS) ne serait plus qu’à 6 points derrière le libéral Donald Tusk, auquel le président sortant, communiste reconverti, vient d’apporter son soutien.
Notre "correspondant" Marek nous décrit l’ambiance délétère de la campagne.]
En Pologne, la Wehrmacht est venue prendre part aux élections présidentielles. L’un des lieutenants de Lech Kaczynski, Jacek Kurski, a en effet révélé que des sources sérieuses provenant des bords de la mer Baltique (région d’où est originaire Donald Tusk) ont été transmises au QG du parti Droit et Justice (PiS). D’aprés ces informations, le grand-père de Donald Tusk aurait servi l’armée allemande durant la seconde guerre mondiale sous l’uniforme de la Wehrmacht, et ce en tant que volontaire.
Cette nouvelle a provoqué un grand émoi au sein de la population d’un pays dont on sait combien il a souffert des nombreuses guerres et des partages au cours de son histoire, et en particulier des blessures provoquées par le Nazisme pendant la seconde guerre mondiale. Jacek Kurski a été désavoué pour ce geste jugé "peu courtois", y compris dans son propre camp, et expulsé du parti aprés un procés interne – mais un deuxième procès aura bientôt lieu.
En effet, s’il n’est pas encore confirmé que le grand-pére de Donald Tusk ait été volontaire pour servir la Wehrmacht, il l’a néanmoins bel et bien servie, d’après une enquête réalisée par la télévision polonaise TVP et TVN. Les services allemands qui gérent l’identité des soldats ayant servi Adolf Hitler refuseraient de collaborer à l’enquête, mais de nombreux témoins affirment que le grand-père du candidat libéral avait signé de manière volontaire.
Il pourrait paraître étrange, d’après le quotidien Nasz Dziennik ("Notre Journal") dans son édition du 15 octobre 2005, de voir que Donald Tusk, historien de formation, n’ait pas été au courant du passé de sa propre famille alors qu’il savait par ailleurs pertinemment que le frère de son grand-père avait servi la Wehrmacht, et ce tout en connaissant l’importance que joue l’histoire au sein de la population polonaise (Source).
L’hebdomadaire Gazeta Polska ("Gazette Polonaise") vient par ailleurs de révéler qu’une manipulation avait été mise en place pour discréditer aux yeux de l’opinion publique Lech Kaczynski ainsi que Zbigniew Wassermann, membre (PiS) d’une commission d’enquête sur une affaire de corruption liée au domaine pétrolier PKN Orlen, et donc au pouvoir post-communiste en place jusqu’à présent. Selon Zbigniew Ziobro (PiS), l’affaire, qui consistait à faire parler l’un des principaux témoins de la mafia du pétrole, Andrzej Czyzewski, a échoué (Source).
Comme le souligne le journaliste de la chaîne Polsat Tomasz Lis, aucun des deux candidats n’est à l’abri d’une révélation compromettante à quelques jours, voire à quelques heures, du second tour. Pour le journaliste, l’effet maximal serait obtenu en révélant une information "choc" juste avant le silence électoral qui prévaut le samedi, et pourquoi pas à 17h vendredi, pour ne pas donner le temps au candidat concerné de riposter. L’information passerait alors une dernière fois dans les journaux du soir à 20h et 21h, et les électeurs auraient toute la journée de samedi pour la digérer.
Tomasz Lis rappelle ainsi l’élection présidentielle américaine de 1980 : le Président démocrate Jimmy Carter avait été à cette époque en lutte contre le républicain Ronald Reagan alors qu’au même moment les otages de l’ambassade américaine étaient retenues par des terroristes iraniens. La libération des otages aurait sans aucun doute donné la victoire aux démocrates, mais c’est au moment de l’investiture du nouveau président républicain que les otages américains étaient libérés.
Finalement, il arrive souvent qu’une élection présidentielle se joue à peu de choses. Espérons que celle du 23 octobre en Pologne se joue dans un esprit sain malgré tout, en évitant des scandales empreints de calomnies…
Marek
Gay Games 2010 ?
Le ministère du Tourisme soutient le projet (ici, 4e brève) :
« C’est bien volontiers que je vous accorde mon parrainage », écrit ainsi Léon Bertrand dans un courrier aux organisateurs de Paris Games 2010, cité par le magazine Têtu. Un soutien moral mais aussi financier puisque le ministère devrait verser 5 000 euros pour financer le voyage du comité de candidature à Chicago, où la ville lauréate sera désignée le 13 novembre.
Nous, on est plutôt contre…
Avis du Comité d’Ethique sur la conservation des dépouilles de foetus
La Croix consacre un article à l’avis du Comité consultatif d’éthique (CCNE) sur la question de la conservation des cadavres d’enfants avortés ou morts-nés. Ce rapport avait bien sûr été motivé par la choquante affaire des 351 dépouilles découvertes à l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul fin juillet.
Ceux qui ont suivi le traitement médiatique de cette affaire ont remarqué qu’après le choc initial et un débat sur les bonnes questions les deux premiers jours (le respect dû aux dépouilles, le respect des parents), le discours médiatique avait ensuite fait dévier la problématique vers une justification de la pratique ("oui, cette conservation était illégale, mais n’est-ce pas la loi qui est trop dure ?"). On pouvait même s’inquiéter de ce qu’un rapport soit confié au CCNE : n’allait-il pas prôner un relâchement de la loi plutôt qu’un plus grand respect des dépouilles ?
Mais si les informations de la Croix sont exactes, la teneur de l’avis serait positive :
– "Le foetus doit faire l’objet du respect que l’on doit à son origine humaine. Il ne peut en aucun cas être considéré comme un déchet hospitalier"
– "Le désir des parents concernant le devenir du corps du foetus ou du nouveau-né doit toujours être respecté". Dans le cas où des autopsies doivent être pratiquées, elles doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation des parents".
– "Tout élément identifiant le foetus doit être incinéré ou inhumé […] dans des délais courts. Aucune conservation […] ne doit se faire en dehors d’une raison scientifique majeure, accompagnée alors du consentement des parents".Enfin, revenant sur l’affaire Saint Vincent de Paul, le CCNE conclut : "les collections sont désormais obsolètes et contraires à l’éthique".
Toutefois, un motif d’inquiétude est que l’avis devait être rendu public le 11 octobre : la conférence de presse a été annulée au dernier moment. Est-ce que des pressions en retardent la sortie ? On se doute qu’il ne plaît pas à tout le monde…
Des cellules souches embryonnaires éthiques ? Pas encore, pour des médecins chrétiens.
La Christian Medical Association, la plus importante des associations à caractère religieux de médecin, n’est pas convaincue par les récentes évolutions dans le domaine de la recherche sur les cellules souches embryonnaires : les "nouvelles" techniques ne sont pas éthiquement acceptables.
Commentant la technique du Transfert Nucléaire Altéré, un responsable de l’association déclare : "Ce n’est pas parce que des chercheurs ont créé une bombe à retardement génétique dans un embryon que cela change sa nature fondamentalement humaine. Si un chercheur retirait la plupart des intestins d’un nouveau-né, cette action causerait plus tard la mort du bébé. Mais cela ne lui donnerait pas le droit de tuer l’enfant pour transplanter ses organes."
Et concernant l’autre technique, dérivée de la FIV : "La cellule prise à partir de l’embryon pour créer une ligne de cellules souches embryonnaires […] peut en fait se développer en un organisme complet – un bébé humain. Ce processus est essentiellement la création d’un jumeau artificiel."
L’association plaide pour que la recherche cherche à suivre la piste des cellules souches adultes : "Des essais cliniques et des traitements utilisant des cellules souches adultes donnent lieu aujourd’hui à des progrès vérifiables dans le traitement des maladies que les chercheurs sur les cellules souches embryonnaires promettent de guérir dans 10 ans. Pourquoi les gens gravement atteints par Parkinson, la paraplégie, le diabète ou des attaques cardiaques massives devraient-ils attendre que la recherche sur les cellules souches embryonnaires essaye de rattraper, on ne sait comment, son retard par rapport aux cellules souches adultes ?
Le Monde ne veut plus de Mgr Le Gal
L’évêque aux Armées, Mgr Le Gal, doit être, ou non, reconduit dans ses fonctions en mai 2006.
Déjà sa désignation par Jean-Paul II en mai 2000 s’était faite malgré les réticences du ministre socialiste de la Défense Alain Richard. Sa reconduction fait l’objet d’une première tentative de déstabilisation par Xavier Ternisien dans Le Monde de demain. Dans cet article, les arguments à charge contre l’évêque défilent dans la plus grande incohérence : Mgr Le Gal a vendu son appartement de fonction et a utilisé l’argent pour (tenez vous bien !) "former des séminaristes"; 10 aumôniers sur 247 (les meilleurs, sans doute) sont partis "parce qu’ils ne supportaient plus de travailler" dans le diocèse; Mgr Le Gal organise des pèlerinages, qui ne seraient pas toujours des succès numérique etc…
Ternisien conclut gravement que "les plaintes s’accumulent sur le bureau du nonce apostolique" ! Si elles sont toutes de ce niveau, le nonce doit bien en rire.
Des cellules souches embryonnaires éthiques ?
La presse fait état de deux expériences, rapportées par des communications dans le journal scientifique britannique Nature. Elles ont en commun de prétendre créer des lignes de cellules souches embryonnaires sans détruire l’embryon d’origine. La théorie derrière ces techniques n’est pas nouvelle : ce qui l’est, c’est qu’elles viennent d’être expérimentées sur des souris, avec succès .
Malgré l’aspect ardu du sujet, essayons de comprendre de quoi il s’agit – faute de quoi on renoncerait à former une opinion sur ces évolutions. Voici ce que j’en ai compris :
– La première technique utilise la technique du prélèvement préimplantatoire dans une Fécondation In Vitro : quand l’embryon compte huit cellules, une des cellules est retirée et cultivée. Elle donne naissance à une ligne de cellules-souches embryonnaires, et l’embryon d’origine n’est pas détruit.
– La deuxième technique, le Transfert Nucléaire Altéré, est dérivé du clonage dit "thérapeutique" (voir ici, diapo N°4). Avant que le noyau de la cellule somatique soit transféré dans l’ovule énucléé, une manipulation génétique est opérée sur le premier pour l’empêcher de se développer au-delà du stade blacocyste.
La première technique soulève de graves problèmes éthiques : elle dépend de la FIV, elle-même sujette à caution; elle utilise un embryon comme matériau, avec des conséquences mal maîtrisées. Enfin, la cellule retirée pourrait elle-même dans certaines conditions donner naissance à un nouvel embryon… quel est son statut ? (Voir aussi LifeSite).
La deuxième technique semble convaincre davantage sur le plan éthique : le cardinal Levada, alors archevêque de San Francisco, aurait écrit à George Bush en faveur de la technique. Mais toute la question réside dans le statut de l’ "embryon" cloné : la manipulation génétique opérée avant l’implantation du noyau lui retire-t-elle légitimement tout statut ?
Ces questions sont, on le voit, complexes. Il y a, dans la culture de mort, des questions "faciles" : qu’il faille abolir l’avortement à 20, 12, 8 semaines va de soi pour qui n’a pas un sens moral anesthésié par le discours ambiant. Et il y a des questions plus difficiles, comme celles en jeu dans ces deux techniques.
Mais le fait même que des chercheurs développent des recherches sur les cellules souches dans des directions moins immorales que la destruction délibérée d’embryons est une bonne nouvelle. Pourquoi le font-ils ? Une des raisons principales est l’amendement Dickey : adopté par le Congrès américain en 1995, cet amendement interdit aux autorités fédérales de financer des recherches qui détruisent délibérément des embryons. Au lieu de se contenter de techniques plus simples et plus mortifères, les laboratoires sont ainsi amenés, pour bénéficier des fonds fédéraux, à suivre des pistes qu’ils auraient sans doute négligées sans cet amendement.
Témoignage de la maman d’une enfant trisomique
Une ancienne journaliste au Washington Post donnait hier dans ce quotidien de centre-gauche un témoignage personnel sur son expérience de mère d’un enfant trisomique. Et ce qu’elle dit sur le regard de ses pairs, dans l’élite intellectuelle qu’elle fréquente, a du en secouer quelques-uns. Extraits :
Dès que je suis en public avec Margaret, je suis consciente qu’elle représente un groupe dont les rangs se rétrécissent du fait de la large disponibilité de tests prénataux et de l’avortement. Je ne sais pas combien de grossesses sont interrompues à la suite d’un diagnostic prénatal de la trisomie, mais certaines études estiment entre 80 et 90 pour cent.
Imaginez. Alors que Margaret traverse sa vie avec enthousiasme, je vois la manière dont les gens la regardent, surtout ici [en Californie, NDT] au pays du corps parfait : curieux, parfois méfiants, à l’occasion réprobateurs ou inquiets. […]
Pour eux, Margaret entre dans la catégorie de la souffrance humaine évitable. Au mieux, une erreur tragique. Au pire, une incarnation du mouvement pro-vie. Quelque chose de moins qu’humain. Un poids pour la société. Que l’on considère ainsi un être aimé me fait mal au-delà des mots.
Cette opinion est probablement particulièrement prononcée ici, dans la Californie qui vote à gauche, mais je la rencontre partout, du monde universitaire jusqu’aux plus bas échelons. A un dîner en ville il n’y a pas longtemps, j’étais assise à côté du directeur d’un cursus d’éthique dans une des universités américaines les plus prestigieuses. Répondant à la question d’un autre convive, il a dit qu’il considérait que les parents avaient une obligation morale d’effectuer des tests prénataux et d’interrompre leur grossesse pour éviter d’amener à la vie un enfant handicapé, parce qu’il était immoral de soumettre un enfant au type de souffrance qu’il ou elle aurait à subir. (Quand j’ai commencé à parler de l’expérience de notre famille, il a souri poliment et s’est tourné vers la dame à sa gauche.)
Margot Wallström en V.F. !
Margot Wallström est vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la communication. En matière de communication, on se souvient surtout de sa maladresse lors de la campagne référendaire :
En visite dans la ville tchèque de Terezin, qui était le site d’un camp de concentration nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, la vice-présidente de la Commission européenne, Margot Wallstrom, a fait un lien entre le rejet possible de la constitution et le retour de l’Holocauste. Elle a déclaré qu "Ils (les opposants à la constitution) veulent l’Union Européenne de retourner à la vieille méthode purement intergouvernementale. Je dis à ces gens de venir à Terezin pour voir où mène cette vieille voie."
Mme Wallstrom, toujours pour "communiquer", tient un blog – malheureusement en anglais. Malheureusement, parce qu’il est une source d’hilarité régulière pour les souverainistes anglophones (même si certains français l’ont remarqué aussi). Le carnet de la vice-présidente est maintenant surtout connu pour les commentaires narquois qu’y inscrivent des eurosceptiques.
Les francophones ont toutefois la chance de pouvoir lire enfin du Wallström en V.F. : la vice-présidente signe une tribune dans le Figaro d’aujourd’hui. Son texte alterne joyeusement les truismes atterrants ("L’Europe évolue désormais dans un environnement mondial marqué par la concurrence et des changements rapides." – sans blague ?); les affirmations péremptoires ("l’intégration européenne […] a contribue à l’effondrement du bloc soviétique" – l’OTAN peut-être, mais l’UE ?); les bons conseils ("les parlements nationaux peuvent jouer un rôle majeur […] en exerçant un contrôle plus efficace sur les gouvernements nationaux"); et offre une solution à la crise de l’UE : le "plan D (D comme démocratie, dialogue et débat)" !
Avec Mme Wallström, on a l’impression de lire "l’après 29 mai expliqué aux enfants". Mais cette impression s’explique, ou se relativise, par deux faits :
– D’abord, Mme Wallström, sous son titre ronflant de "vice-présidente de la Commission", n’en est en fait que la porte-parole. Ce n’est pas à son niveau que se fait le vrai travail de la Commission. Les idées qu’elle lance à ses lecteurs (transparence, consultation, démocratie…) sont donc creuses, car Wallström ne définit pas une politique, elle fait de la communication.
– Ensuite, cette tribune ne sera pas réellement lue par grand monde. Un manuel destiné aux membres des cabinets ministériels britanniques estimait qu’une tribune publiée dans le prestigieux Financial Times n’était lu de bout en bout que par 20.000 personnes, tandis que 500.000 en lisaient le titre. La plupart des lecteurs du Figaro retiendront vaguement qu’une commissaire avec un nom bizarre veut "redéfinir les termes du débat sur l’Europe…", et se diront que c’est plutôt une bonne idée.
Des primaires à l’UMP ?
Nicolas Sarkozy poursuit ses efforts pour que la désignation des candidats de l’UMP se fasse par un système de "primaires auprès des adhérents." Je ne sais pas quelles sont les arrière-pensées du président de l’UMP dans cette tentative, mais je suis persuadé que le Parti Républicain américain ne serait pas le parti majoritairement pro-famille et pro-vie qu’il est aujourd’hui sans son système de primaires.
Ce système oblige un candidat à convaincre d’abord son propre camp avant de pouvoir en porter les couleurs : il doit donc la plupart du temps convaincre au moins une partie des militants conservateurs. Les primaires permettent souvent d’éliminer des candidats dont les valeurs ne reflètent pas celles de leurs électeurs :
Au-delà de Bush, les républicains modérés ont un problème à cause du système des primaires : la droite religieuse a le pouvoir de bloquer les candidats à la Maison Blanche, ce qui élimine des personnalités modérées comme Rudolf Giuliani. Même le vice-président ne peut pas être un candidat en faveur du droit à l’avortement. (source).
A l’inverse, le système français actuel d’une désignation par l’appareil central des partis a pour logique de d’investir le "meilleur candidat" pour le parti, qui est souvent un candidat pas trop marqué idéologiquement, ou marqué dans un sens qui plaît aux médias, ou qui satisfasse à un quota de femmes, de minorités, d’amis de l’appareil etc… La dérive vers la gauche des partis "de droite" est, à terme, mécanique. La logique du "meilleur candidat" conduit donc souvent à l’échec politique.
Le système américain n’est en rien parfait. Et celui que propose Sarkozy ne serait apparemment pas aussi large que ce dernier : il ne s’agirait pas de consulter les sympathisants mais seulement les adhérents. Surtout, le fait que l’UMP est concurrencé par d’autres partis "à droite" fait que la situation est différente. Mais cette initiative aurait probablement pour effet de redonner une voix à des courants (pro-famille, souverainistes…) mieux représentés parmi les militants que dans l’appareil central.
Ce débat sur les primaires, auxquelles s’opposent de nombreux caciques de l’UMP, est donc à suivre avec un grand intérêt : il pourrait changer sensiblement la dynamique politique à droite.
Ursula von der Leyen : plutôt sympathique !
Loin de nous la naïveté et l’immaturité politique d’attendre haletants l’arrivée d’un "nouveau Constantin", d’un homme providentiel ou d’une femme providentielle, pour rénover le paysage politique de tel ou tel pays d’Europe.
Mais certains responsables sont à première vue plus sympathiques que la moyenne : c’est le cas du nouveau ministre allemand de la famille, Ursula von der Leyen. On remarquera d’abord que la "Famille’" fait l’objet en Allemagne d’un ministère à part entière, sur 16, alors qu’en France la Famille n’est qu’une apposition au ministère délégué à la Sécurité sociale dans un gouvernement deux fois plus nombreux.
Ursula von der Leyen (photos) a un argument de poids pour occuper ce ministère : elle est mère de 7 enfants. On apprend en outre divers indices prometteurs sur la philosophie du ministre : d’après le magazine évangélique conservateur Spektrum, chez les von der Leyen on "chante de merveilleux cantiques" et "on prie à table." Le nouveau ministre occupait auparavant le même poste à un niveau régional, en Basse-Saxe, et y avait notamment co-signé une tribune contre l’euthanasie avec l’évêque luthérien local (source).
Le Conseil constitutionnel, gardien de la souveraineté
Jacques Chirac veut lier les mains de la France avec de nouveaux protocoles (l’un du Conseil de l’Europe, lui retirant la possibilité de rétablir la peine de mort, en particulier en cas de crise grave. Il a saisi il y a un mois le Conseil constitutionnel pour savoir si ces ratifications pouvaient se faire sans révision de la Constitution. Yves Daoudal raconte la suite :
Ce ne devait n’être qu’une simple formalité, or, surprise, les sages concluent que le protocole des Nations unies porte atteinte "aux conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale". C’est un rejet clair et net, au nom de ce qui est le plus intangible.
Le protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l’homme pose en principe "l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances". La France peut le ratifier, dit le Conseil constitutionnel, parce que la Convention fixe des conditions permettant de le dénoncer. En revanche, le protocole des Nations unies (additionnel au Pacte international relatif aux droits civils et politiques) implique une adhésion irrévocable, y compris dans des situations de crise grave ou de guerre civile mettant en cause l’existence même de la nation. De ce fait, ce protocole porte atteinte "aux conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale".
C’est une prise de position importante du Conseil constitutionnel : elle implique que, sous le régime actuel, et contrairement à ce qui a été affirmé à répétition, la France pourrait rétablir la peine de mort si elle le voulait. C’est peut-être pour cela qu’à part un communiqué du Front national, le silence médiatique règle autour des conclusions du Conseil constitutionnel.
L’enseignement de l’Eglise incite "l’autorité" à se passer de la peine de mort "si les moyens non sanglants suffisent à défendre les vies humaines contre l’agresseur et à protéger l’ordre public et la sécurité des personnes" (CEC §2267); mais il est tout aussi catholique de conserver la possibilité, en cas de crise crave, de rétablir cette peine si le bien public l’exigeait : "[L]’enseignement traditionnel de l’Eglise a reconnu le bien-fondé du droit et du devoir de l’autorité publique légitime de sévir par des peines proportionnées à la gravité du délit, sans exclure dans des cas d’une extrême gravité la peine de mort." (CEC 2266).
Donc abolir la peine de mort, oui. S’interdire, à coup de protocoles internationaux, toute possibilité de la rétablir, non.
Les catholiques de l’état de New-York se mobilisent pour l’école libre
Les diocèses du New York ont lancé une campagne destinée aux parlementaires de l’état : 1,5 million de cartes postales ont été imprimées, et seront envoyées par les fidèles à leurs élus. Sur les cartes, le message : "je soutiens avec force des crédits d’impôt à l’éducation comme un moyen d’améliorer les écoles publiques, indépendantes et religieuses et d’aider TOUS les parents à faire face au coût de l’éducation des élèves."
Cette initiative vise à soutenir une proposition de loi du sénateur de l’état Martin Golden qui créerait un crédit d’impôt allant jusqu’à 2500 euros par an. La particularité de la formule est qu’elle s’appliquerait aux parents scolarisant leurs enfants dans le privé, mais pas seulement : le crédit d’impôt pourrait servir à l’achat de fournitures scolaires, voire à des achats effectués par le personnel enseignant. Une bonne formule pour échapper à l’opposition artificielle privé/public, obstable important à la viabilité politique du "bon scolaire."
Et une formule qui, contrairement au régime régissant le "sous contrat" français (loi Debré de 1959, accords Lang-Cloupet), laisse entière la liberté des écoles et des parents.
La “mise en orbite” présidentielle de Marine Le Pen ?
D’après Libération, les récents changements à la direction du FN pourraient être interprêtés dans ce sens.
Monde et Vie sur les blogs
Dans le numéro du 15 octobre de Monde et Vie, Xavier Van Lierde consacre un article aux "blogs, un nouveau média à conquérir ?"
L’article cite aimablement le Salon Beige :
"Ainsi, pour prendre un exemple concret, si je tape "Benoît XVI", je me vois proposer non seulement des articles parus dans Libération mais aussi, placés sur le même plan, des articles publiés par Le Salon beige, un blog de sensibilité catholique traditionnelle."
Nos lecteurs auront peut-être remarqué, toutefois, que depuis début août le Salon Beige n’est plus référencé sur Google News (ce à quoi l’article semble faire référence), sans que nous sachions pourquoi. C’est bien sûr le droit le plus strict de Google de référencer ou non qui il veut, mais Google News perd en pertinence et en exhaustivité en ne nous référençant plus : l’internet est ainsi fait qu’il se punit plus lui-même à terme qu’il ne nous pénalise !
Démasquer le prosélytisme homosexuel
Nous l’avions remarqué à l’occasion de la campagne dans le métro pour un salon commercial "gay" : un trait commun aux récentes provocations publicitaires orchestrées par des officines homophiles est que leur but affiché (en l’occurence faire venir des gens à ce salon; dans d’autres cas la prévention contre le SIDA) ne justifiait pas rationnellement le recours à des images choquantes – au vu de leur but officiel, ces campagnes sont même contre-productives. Leur vrai objectif est donc ailleurs : le salon "gay", la prévention contre le SIDA, sont d’abord des supports, des alibis pour faire du prosélytisme homosexuel – le plus souvent payé par des subventions publiques.
Le Père de Kergorlay prend le constat de cette propagande éhontée comme point de départ d’une réflexion simple mais courageuse, sur Liberté politique : ce modèle homosexuel est-il en accord avec la nature humaine ? S’il l’est, pourquoi y a-t-il environ 10 fois plus de suicides chez les homosexuels que dans la population générale ? Et s’il ne l’est pas, pourquoi chercher à l’étendre par tous les moyens ?
Les messes traditionnelles aux USA
… (autorisées par l’évêque) : la situation en 1989 et celle en 2005.
Ivan Rioufol sur l’islamisation
L’éditorialiste du Figaro a donné vendredi son coup de boutoir hebdomadaire contre la pensée unique, s’appuyant en particulier sur le rapport sur l’islamisme publié cette semaine :
Alors qu’il est de bon ton de s’indigner du «populisme» de ceux qui s’inquiètent de la montée de l’islamisme en France, un rapport publié mardi révèle la «pression islamiste» qui s’exerce dans des entreprises françaises de la grande distribution et les sociétés de sécurité. «Cette montée en puissance est une menace pour l’intégrité de l’entreprise», commente même le document. Le choix d’ignorer les mutations de la société pousse à la désinformation. Celle assurant que la France «n’est pas un pays d’immigration massive» – affirmation du directeur de l’Institut national d’études démographiques, reconduit depuis dans ses fonctions – reste parmi les plus grossières. Et il suffit de se rendre dans le XVIIIe arrondissement de Paris pour comprendre que le couplet sur l’harmonie black-blanc-beur ne correspond pas aux faits : des ghettos s’y consolident, probablement de manière irrémédiable.
Trois jeunes sociologues vont jusqu’à employer le terme d’«apartheid scolaire» (titre de leur livre publié ce mois-ci au Seuil) pour décrire la ségrégation ethnique et la «spirale des identités» qui se sont installées dans certains collèges. Les auteurs reconnaissent que «la mixité sociale et ethnique apparaît comme une utopie». Dans ces établissements qui scolarisent des élèves immigrés ou issus de l’immigration, tout incite l’«autochtone» à aller étudier ailleurs.
Cette France en voie d’éclatement, dont la culture devient étrangère dans certaines écoles publiques, n’est pas un fantasme. Or, il reste périlleux de la décrire, tant le bien-pensisme martèle que l’intégration fonctionne encore, que la différence enrichit forcément et que la montée du fondamentalisme reste marginale, voire inoffensive.
Robert Badinter sur la Turquie
L’ancien Garde des Sceaux socialiste, en fédéraliste cohérent, a signé dans le Monde de vendredi une tribune réitérant son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’UE – ou, plus que son opposition, son regret, car il considère que la conclusion est acquise :
Car il ne faut pas se leurrer. Depuis trente ans, aucun Etat candidat à l’adhésion n’a été refusé par l’Union européenne. Parler de "négociations d’adhésion" est trompeur : il s’agit plutôt d’une longue mise en conformité de la législation du pays candidat avec les règles et exigences communautaires. Une fois la décision de principe prise, en l’occurrence le 3 octobre, le processus, laborieux, se déroule et, tôt ou tard, le candidat finit par satisfaire aux conditions fixées.
Pourquoi la Turquie manquerait-elle à cette obligation, elle qui a un tel intérêt économique, social, culturel à intégrer l’Union européenne, et espère que les fonds européens l’aideront substantiellement à transformer ses régions les moins favorisées et à moderniser ses infrastructures ? Le processus d’intégration prendra dix ou douze années. Au terme de ce délai, si court au regard de l’Histoire, sauf bouleversement politique en Turquie  – que nul ne doit souhaiter Â-, celle-ci deviendra membre de l’Union.
Après avoir passé en revue les faux arguments et les vraies raisons pour l’intégration de la Turquie, Badinter se résigne à la fin de son rêve européen :
[C]e qui s’inscrit dans la perspective de l’entrée de la Turquie, c’est une Europe indéfinie, aux limites incertaines, vouée à n’être qu’un espace marchand toujours plus étendu.
Ce n’est pas l’Europe puissance, apte à jouer un grand rôle sur la scène du monde, rêvée par les pères fondateurs et les grands hommes d’Etat européens d’hier. Dans le choix du président Chirac se mêlent la mélancolie du renoncement et la fin d’une grande espérance.
Certains souverainistes trouveront peut-être de la consolation dans le découragement de fédéralistes comme Badinter ou Giscard, pensant que l’extension à la Turquie aura pour contrepartie positive un détricotage du centralisme européen : ce serait compter sans la dynamique propre qui est maintenant à l’oeuvre dans l’UE, et qui échappe tant aux peuples qu’aux gouvernements.
“Eleves sous influence”
Le Figaro rend compte de la sortie d’un livre, Eleves sous influence, consacré à l’analyse des manuels d’histoire des classes secondaires. Les auteurs voient dans ces ouvrages une sérieuse dose d’anti-capitalisme et d’anti-américanisme.
Si certains exemples cités par le Figaro ne sont pas très probants, on ne peut nier le caractère dangereusement relativiste de cette définition du terrorisme chez l’éditeur scolaire Magnard : "l’arme des faibles, qui dans l’incapacité d’attaquer frontalement une grande puissance, cherchent à la déstabiliser en s’en prenant à des cibles symboliques". Ce n’est peut-être pas factuellement faux, mais comprendrait-on que l’on définisse aussi froidement, et pour des lycéens, le génocide comme "l’arme des gouvernements confrontés au problème d’une population indésirable" ou la torture comme celle "des autorités qui sont dans l’incapacité d’obtenir des renseignements par d’autres moyens" ?
La Marche pour la Vie
Plus d’un millier de personnes (qui seront sans doute rejointes par d’autres le long du parcours, ou directement à la basilique du Sacré-Coeur), dont de nombreuses familles, ont rempli la place Notre-Dame des Victoires pour la Marche pour la Vie organisée par Renaissance Catholique.
Dans son discours de départ, Jean-Pierre Maugendre a insisté sur l’esprit de cette marche : c’eût été une "nouvelle victoire de la laïcité, cent ans après la funeste loi de 1905, que l’absence de toute manifestation publique aussi clairement politique que manifestement catholique à l’occasion du triste anniversaire du permis légal de tuer." Après avoir cité l’exemple du Bienheureux cardinal von Galen, il a insisté sur l’unité de la défense de la vie, qui est "un tout englobant la défense de la famille naturelle".
Le cortège vient de quitter la place Notre-Dame des Victoires.
19H20 : le cortège passe place de Clichy. La nuit est tombée : les cierges s’allument, tandis que les marcheurs, portant souvent des panneaux "l’avortement tue des enfants" ou "l’embryon humain est une personne", chantent le chapelet, au son des hauts-parleurs perchés sur des camionnettes. De nombreux prêtres, en soutane, bure ou clergyman, accompagnent les jeunes et les familles dans une ambiance bon enfant.
20H20 : arrivée au Sacré-Coeur, au son de l’Ave Maria de Lourdes. Grâce à la forte présence policière, des contre-manifestants sont tenus à distance : ils sont bien plus éloignés du parvis que l’année précédente et leurs hurlements au loin sont à peine perceptibles. Beaucoup de jeunes marcheurs sont là pour la première fois, et chacun s’accorde à dire qu’il y a plus de participants que les années précédentes. La foule entre dans la basilique pour porter devant le Saint-Sacrement ses prières pour le respect de la vie humaine.
21H00 : sortie de la basilique, après le Salut du Saint-Sacrement conduit par l’abbé Bégin. La foule se disperse et regagne qui son car, qui son métro.
21H20 : estimation de la participation pro-vie : environ 2000 personnes (le choeur de la basilique était plein); estimation contre-manifestation : environ 150 personnes.
PS Dimanche 22H20 : des photos de la Marche sont ici.
Marche pour la Vie : c’est cet après-midi
Le rendez-vous pour la marche de prière pro-vie est à Notre-Dame des Victoires à 17H30, Métro Bourse; le beau temps devrait être de la partie.
Nouvelles de la presse catholique
Alors que Famille chrétienne lance une nouvelle formule, Présent d’aujourd’hui annonce la poursuite de son activité, menacée par un déficit chronique : le quotidien fera un prochain point en février 2006. Pourquoi continuer ?
[D]’abord parce qu’il le faut. La situation de la France, les mauvaises nouvelles, qu’hélas, nous vous apportons chaque jour justifient plus que jamais notre présence au combat. Mais aussi le formidable espoir qui nous habite… Nous avons nos diverses chapelles mais aussi un bon vent qui souffle de Rome : nous avons des livres, des revues, des écoles, des associations, la force de nos familles. Présent veut continuer d’être au coeur de cette amitié, et continuer à la place qui est la sienne à ce que France, que chrétienté ressuscitent.
Présidentielle polonaise : que valent les sondages qui donnent Tusk en tête ?
[Notre "correspondant" sur les élections présidentielles polonaises, Marek, nous donne des précisions sur le déroulement de la campagne – HV]
Voici quelques informations récoltées au fil des jours.
Les 4 sondages qui viennent de paraître après le 1er tour de l’élection présidentielle donnent la victoire au candidat libéral Donald Tusk face à Lech Kaczynski. Les résultats paraissent sans appel : 56 % contre 44 % ; 54 % contre 46 %, 62 % contre 38 % (12 octobre) et enfin 56 % contre 44% (13 octobre). Tout cela nous semblerait consternant !
Nous pouvons néanmoins nous interroger sur l’objectivité de tels sondages. En effet, si nous nous en tenons aux sondages ayant précedé le premier tour de la Présidentielle et lorsque nous constatons les résultats du premier tour, nous remarquons de grandes disparités. Lech Kaczynski semble en effet avoir obtenu un meilleur score par rapport à ce que prévoyait le meilleur sondage en sa faveur alors que Donald Tusk a obtenu un résultat inférieur par rapport à ce que prévoyait le sondage le plus défavorable pour lui. Il semble donc que les instituts de sondages soient dans de bonnes mains et souhaitent influencer de manière déplorable la population à voter pour le candidat libéral. Cela me fait penser étrangement à l’élection Présidentielle en France en 2002. Jean-Marie Le Pen avait ainsi était continuellement discriminé et "négligé". Quant à ses résultats, ils avaient été réguliérement abaissés. Juste avant la grande surprise du 21 Avril 2002, il n’était encore crédité que de 11 à 12 % des voix. Au final il a réussi à se retrouver au second tour de la Présidentielle avec 17 % des voix. Certains politiciens doivent aujourd’hui encore s’en mordre les doigts…
Par ailleurs, l’écart entre Donald Tusk (36,33 %) et Lech Kaczynski (33,1 %) au premier tour n’était que de 3,2 % alors que les instituts de sondages prévoyaient depuis des semaines une victoire haut la main de Donald Tusk (et ce même au premier tour) avec 10 à 20 points d’écart.
Autre nouvelle, le candidat populiste de l’Auto-défense (Samoobrona) Andrzej Lepper va certainement jouer un rôle décisif au second tour. Aprés le premier tour de la Présidentielle où il a obtenu plus de 15 % des voix, Andrzej Lepper s’est rendu avec un certains nombre de ses proches du Parti au Vatican pour remercier Dieu et le Saint-Père Jean-Paul II pour les très bons résultats obtenus au cours des législatives (11,41 %) et de la Présidentielle (15,11 %) . Juste avant son départ, il a fait savoir qu’il souhaitait que Dieu vienne l’imprégner de sa force pour lui donner de précieuses recommandations au sujet du report des voix pour le second tour. En réalité, nous voyons mal comment Andrzej Lepper (proche du Père Rydzyk qui a fondé Radio Maryja) pourrait reporter ses voix sur un candidat baignant dans le libéralisme. L’un de ses plus proches conseillers vient d’ailleurs de souligner que c’est bien entendu vers le Parti des frères Kaczynski qu’ils envisagent de se tourner.
Cela n’arrange pas beaucoup Donald Tusk. En effet, sur quel soutien peut-il encore compter ? Son piètre résultat du premier tour l’a quelque peu meurtri. Même les partisans du socialiste Marek Borowski (10,33 %) ne pensent pas tous se tourner vers lui d’après les enquêtes, et ce bien entendu à cause de ses convictions libérales. Les propos tenus aujourd’hui (jeudi 13 octobre 2005) par Marek Borowski viennent confirmer cette thèse (Il souhaite en effet avoir de la part de Donald Tusk des précisions sur la politique que ce dernier envisage de mener. Donald Tusk n’a pas souhaité lui répondre).
Le protectionnisme social souhaité par Lech Kaczynski fera certainement la différence. Ainsi, une partie des électeurs socialistes pourrait se tourner vers lui, de même qu’Andrzej Lepper et la Ligue des Familles Polonaises (LPR). Quant à Radio Maryja, elle avait appelé les candidats de la LPR, du parti paysan PSL (Kalinowski, 1.8 % des voix) et même Andrzej Lepper (plus de 15 %) à se retirer de la course à la Présidentielle avant le premier tour au profit de Lech Kaczynski. Seul Maciej Giertych (le candidat de la LPR) avait décidé de céder, les résultats ne lui donnant que 2 à 3 % des voix.
Enfin, nous voyons mal comment ceux qui ont décidé de ne pas se déplacer pour aller voter pourraient donner la victoire à Donald Tusk. Avec une croissance de 3 à 5 % ces derniéres années, la Pologne compte le taux de chomage le plus élevé de l’UE avec officiellement 18 % de gens sans emplois. Cela paraît naturellement paradoxal. La politique libérale du Président post-communsite Aleksander Kwasniewski et de ses premiers ministres (en particulier Leszek Miller), a visiblement porté ses fruits, comme en témoignent également les nombreuses commissions d’enquêtes apparues ces 2 dernières années et se penchant sur les affaires de corruption du pouvoir en place.
Marek
Un tournant dans le combat pour la vérité sur Pie XII ?
Le rabbin David Dalin a publié cet été aux Etats-Unis un livre qui fait justice à Pie XII : The Myth of Hitler’s Pope qui, comme son nom l’indique, présente comme un "mythe" la thèse de Cornwell (Le Pape et Hitler, Hitler’s Pope en anglais) d’une complicité de Pie XII avec Hitler et, partant, avec la Shoah. Cornwell lui-même s’était rétracté avec discrétion et désinvolture de sa propre thèse l’année dernière. Le père Blet l’avait torpillée en s’appuyant sur des archives que Cornwell avait trouvé commode d’ignorer.
Remarqué dès sa sortie, le livre du rabbin Dalin semble avoir un réel impact : le journaliste David Frum (qui se trouve être juif pratiquant) le commente dans son "blog" de National Review :
[…] Dalin prouve, et fait plus que prouver, que :
1) Pie XII et son prédécesseur Pie XI abhorraient et ont condamné la doctrine nazie à répétition;
2) Pie XII a utilisé son pouvoir diplomatique pour protéger les communautés juives de pays catholiques tels que la Hongrie et la Slovaquie – avec un impact mesurable sur le taux de survie des Juifs dans ces pays;
3) Pie XII a fait face au risque très réel de sa propre arrestation et de son propre enlèvement par les nazis [voir ici, NDR] en protageant les communautés juives de Rome et d’Italie, y compris en hébergeant 3000 Juifs de Rome dans sa résidence d’été à Castel Gandolfo pendant l’occupation allemande de Rome en 1943;
4) de nombreux membres du clergé catholique, parmi ceux qui ont risqué leur vie en secourant des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, ont témoigné à de nombreuses reprises qu’ils agissaient sur ordre du pape – et des lettres écrites de la main même de Pie XII confirment cette assertion;
5) d’après les estimations les plus prudentes sur les effets de ses actions, les interventions personnelles de Pie XII ont sauvé les vies de plus de Juifs européens que celles de n’importe qui d’autre, à part les gouvernement et les forces armées alliées – plus qu’Oskar Schindler, plus que Raoul Wallenberg.
Encore cette année, la mémoire du pape a été attaquée avec une nouvelle histoire : la prétention que les institutions catholiques qui avaient accueilli des orphelins juifs refusèrent de remettre à leur famille les enfants sauvés une fois la guerre finie, mais tentèrent de les garder pour les élever dans le catholicisme. Dalin démontre de manière convaincante que les documents sur lesquels l’histoire était basée étaient des faux [voir ici, NDR].
Pologne : l’enjeu de la décommunisation et le rôle de Lech Walesa
[La campagne pour le deuxième tour des élections présidentielles polonaises est en cours : les médias français en font peu de cas, ou bien en rendent compte en calomniant systématiquement le camp catholique. Un lecteur, Marek, qui a accès aux sources polonaises a bien voulu nous donner des informations de première main sur cette élection qui s’annonce pleine d’enseignements. Henri Védas]
L’une des figures dont on ne parle pas assez semble être celle de Lech Walesa. Ancien Président de la République polonaise (1990-1995) et prix Nobel de la paix (1983), Lech Walesa se positionne de manière particulièrement visible du côté du candidat libéral de la Plate-forme Civique (PO) Donald Tusk, pour lequel il encourage vivement les polonais à voter.
Nous pouvons nous demander pourquoi Lech Walesa se tient si près de Donald Tusk et nous interroger sur le comportement suspect que l’ancien président polonais laisse apparaître ces derniers mois. Est-ce donc la face cachée de Walesa que nous découvrons ? Nous pouvons légitimement nous le demander.
Le fils de l’ancien président Jaroslaw Walesa vient d’être élu député aux dernières législatives sous l’étiquette PO.
En février dernier, Lech Walesa a attaqué violemment la station du père Rydzyk : Radio Maryja aprés que celle-ci ait diffusé une émission révélant les liens de l’ancien président avec les services secrets communistes (SB) de 1970 à 1976. Lech Walesa aurait à l’époque usé du pseudonyme Bolek. Vous trouverez des preuves supplémentaires sur le site (en Polonais) de l’hebdomadaire "national-catholique"* Glos ("la Voix") : il nous livre les noms non seulement de Lech Walesa mais également de nombreux députés et sénateurs qui avaient travaillé pour les services secrets communistes polonais et qui siégaient après "la fin du Communisme" (en 1989) sur les bancs du Parlement et du Sénat.
Cette liste avait été fournie le 4 juin 1992 par le ministre des affaires intérieures de l’époque Antoni Macierewicz (actuellement chef du Parti Patriotique) qui siégait dans le gouvernement du premier ministre catholique Jan Olszewski. Le quotidien catholique Nasz Dziennik (Notre Journal) a rendu public, juste avant les dernières législatives, un film de Jacek Kurski intitulé "Le changement nocturne" (Nocna zmiana). Dans la nuit du 4 au 5 juin 1992, Lech Walesa et ses lieutenants, parmi lesquels un certains Donald Tusk (alors chef du Parti du Congrès Démocratique-libéral), décidérent en effet de renverser (opération réalisée avec succès) le gouvernement du premier ministre Jan Olszewski aprés justement la publication de la liste d’Antoni Macierewicz.
Le gouvernement de Jan Olszewski avait en effet souhaité une décommunisation totale de la société. Un scandale avait éclaté au parlement. Des rumeurs d’attentats avaient circulé. Donald Tusk avait alors fait tout ce qui était en son pouvoir pour convaincre ses partisans de voter la démission du gouvernement de Jan Olszewski et de permettre au chef du parti paysan Waldemar Pawlak (33 ans) de devenir premier ministre. Tout ceci dans le but bien entendu d’empêcher les lustrations des agents communistes et donc une grande transparence vis-à -vis du passé (Référence).
Bien que Lech Walesa ait été lavé de tout soupçon par certains tribunaux durant ces dernières années, l’affaire ne semble toujours pas classée et elle risque de prendre une tournure assez intéressante avec l’arrivée (nous l’espérons du moins) de Lech Kaczynski au pouvoir. Les historiens de l’Institut de la Mémoire Nationale (IPN) semblent d’ailleurs être divisés sur ce point de l’histoire lié à l’ancien président.
Si Lech Walesa semble avoir été particulièrement énervé par la victoire du parti Droit et Justice (PiS) des frères Kaczynski aux dernières législatives (et nous comprenons maintenant pourquoi), il risque de se faire vraiment du souci si Lech remporte la Présidentielle. Lech Walesa s’était d’ailleurs embrouillé avec les fréres Kaczynski au début des années 90. Les Kaczynski avaient demandé en effet au Président Walesa de s’en prendre aux anciens agents communistes mais ce dernier avait préféré prôner l’apaisement et rompre définitivement avec les Kaczynski. Ceux-ci avaient alors disparu de la scène politique. Il fallut attendre l’an 2000 pour voir Lech Kaczynski revenir sur le devant de la scène dans le gouvernement du premier ministre Jerzy Buzek au poste de ministre de la Justice. Sa popularité avait alors atteint 70 % au sein de la population polonaise (au sein d’un gouvernement soutenu par à peine 20 % de la population) grâce en partie à son esprit de justicier (alourdissement des peines pour les criminels, lutte contre la corruption).
Autre fait trouble, celui de la réconciliation ces derniers temps de Lech Walesa avec le Président post-communiste actuel Aleksander Kwasniewski mais aussi avec l’un des candidats à la présidence Marek Borowski (candidat de la Sociale-démocratie polonaise : Sdpl). Nous pouvons également ajouter qu’un débat télévisé amical avait été réalisé dernièrement entre Lech Walesa et le général et ancien Président de la république Jaruzelski.
S’il est vrai que Lech Walesa a mené la bataille pour la liberté de la Pologne et l’histoire lui en a rendu grâce, il existe certaines choses qu’il aura du mal à effacer et devra par conséquent en répondre devant le peuple. Il s’agit en quelque sorte de l’autre face de la médaille. Aprés avoir été élu Président de la république, Lech Walesa a préféré se soucier de ses intérêts personnels plutôt que de ceux du peuple polonais. Il a ainsi raté successivement sa réélection en 1995, ainsi qu’en 2000 où il n’a recueilli que 1.01 % des voix…
Marek
* Le terme de "national-catholique" ne semble pas avoir les mêmes connotations désastreuses en Pologne qu’en France ! (HV)
Hold-up anti-religieux à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe
C’est grâce à la vigilance de Présent, qui titre dessus dans son édition de demain, que l’on découvre l’effarante résolution "Femmes et religion en Europe" adoptée par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) lors de sa session pleinière le 4 octobre dernier à Strasbourg : il s’agit d’un réquisitoire en règle contre "la religion." Il n’y a pas d’Islam, de christianisme, de judaïsme : il y a "la religion", opium du peuple sans doute…
Il faut lire tout ce texte relativement court pour comprendre à quel point le quotidien catholique a raison de parler de "programme véritablement extrémiste"; mais en voici quelques extraits :
"Alors que la plupart des religions enseigne l’égalité entre les femmes et les hommes devant Dieu, elles leur attribuent des rôles différents sur terre. Des stéréotypes de genre motivés par des croyances religieuses ont conféré aux hommes un sentiment de supériorité qui a abouti à un traitement discriminatoire des femmes par les hommes allant même jusqu’au recours à la violence." […]
"[O]n observe des formes plus subtiles et moins spectaculaires d’intolérance et de discrimination qui sont beaucoup plus répandues en Europe – et qui peuvent être tout aussi efficaces dans un but d’asservissement de la femme, comme le refus de remettre en question une culture patriarcale qui considère le rôle de l’épouse, de la mère et de la femme au foyer comme le modèle idéal […].
L’Assemblée parlementaire exhorte donc les Etats membres du Conseil de l’Europe à […] garantir la séparation nécessaire entre l’église et l’Etat pour que les femmes ne soient pas soumises à des politiques et à des lois inspirées de la religion (par exemple dans le domaine de la famille, du divorce et des lois contre l’avortement);
L’exposé des motifs lors du vote de cette résolution développe ces élucubrations anti-religieuses, avec des mises en cause explicites de documents de l’Eglise.
Est-ce que le texte a été adopté de justesse, grâce à une alliance gauche-extrême gauche ? Pas du tout : il a été présenté par un membre Suisse du Parti Populaire Européen (auquel sont rattachés l’UDF et l’UMP), et a été adopté par 84 voix contre 16 (compte-rendu des débats ici; on remarque dans ce compte-rendu le soutien officiel au texte d’une représentante de l’ONU, présente à Strasbourg.)
Il s’agit maintenant de demander sérieusement des comptes aux membres français du groupe PPE à l’APCE : en commençant par le député UMP Bernard Schreiner (courriel), qui est le président de la délégation française; et le sénateur UMP Jean-Guy Branger (courriel) qui est intervenu au cours des débats.
Mais pourquoi Michel Janva n’a-t-il rien écrit aujourd’hui ?
Parce qu’il vient d’avoir une petite fille, née cet après-midi ! La maman et l’enfant se portent à merveille. Le papa prendra quelques jours d’absence du Salon. Les autres blogueurs félicitent chaleureusement les heureux parents !
Juventutem : bilan et appel aux dons
Les JMJ de Cologne ont vu la participation, pour la première fois, d’une délégation de jeunes traditionalistes. Leur présence, au sein de Juventutem, a eu un impact important, y compris médiatique.
Juventutem tire aujourd’hui un bilan de cette première participation : l’association reconnaît avec franchise des imperfections, logistiques ou dans le dosage du programme, liées au caractère inédit du projet.
Mais les points positifs l’emportent : d’abord les fruits spirituels, mais aussi de manière plus pédestre les liens qu’ont pu tisser entre eux des prêtres et religieux originaires de différentes communautés tradtionnelles, et bien sûr ce témoignage de l’unité de l’Eglise et de la vivacité de la liturgie traditionnelle qu’ont donné les jeunes pèlerins : "[ils ont] montré au grand public, et surtout au monde catholique, que la Tradition n’était pas réservée à des personnes âgées, nostalgiques de l’avant-Concile, mais bien une réalité vivante chez de nombreux jeunes." (Voir le récit de Claire)
Reste que Juventutem a besoin de notre aide pour combler un déficit assez important : le site donne plus de détails !