Terres de Mission – Possession, démons : le témoignage de l’exorciste du Vatican
Eglise universelle : Un directeur d’école catholique suspendu parce que… catholique
Le 11 septembre 2024, Christian Espeso, directeur de l’établissement d’enseignement catholique “Immaculée Conception” à Pau, a été suspendu pour 3 ans par le rectorat, alerté par un article de Libération. D’un lycée moribond, Christian Espeso en avait fait, en 10 ans, un des meilleurs lycées de France, travaillant de plus à la réappropriation de son caractère propre d’enseignement catholique. Reynald Secher, dont une conférence dans le lycée avait mis le feu aux poudres, fait le point sur cette atteinte grave à la liberté d’enseignement, au nom de la laïcité.
Eglise en France : Le Petit Salésien
Le N°3 de la Lettre des écoles de l’Œuvre salésienne vient de paraître. Monsieur le chanoine Despaigne nous présente l’Œuvre et cette publication dont le sujet est : Renouer avec la culture.
Eglise en marche : “Moi, l’exorciste du Vatican” du père Gabriele Amorth
Elise Blaise interroge Jean-Pierre Maugendre qui a lu et apprécié le livre du père Amorth, qui fut 30 ans exorciste : “Moi l’exorciste du Vatican”. Une plongée glaçante dans le monde des possessions et des démons mais aussi dans celui des libérations et de la grâce. Un témoignage d’une brûlante actualité alors que l’action des démons ne cesse de s’amplifier jusqu’à la victoire finale du Christ sur l’AnteChrist.
«Une position réductrice» : incident entre l’université de Louvain et le pape François sur le rôle de la femme dans l’Église
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
RÉCIT – Samedi après-midi, la visite de François à l’université de Louvain en Belgique a conduit cet établissement catholique à immédiatement publier un communiqué. Le désaccord est profond sur le rôle de la femme dans l’Église.
La pression des universités catholiques belges sur le pape François pour faire évoluer la place de la femme dans l’Église aura été sans répit pendant son séjour à Bruxelles. Provoqué comme jamais par les revendications d’un « écoféminisme chrétien », François aura toutefois résisté par la position classique de la « vocation » de la femme dans l’Église que n’aurait pas reniée son prédécesseur Jean-Paul II, déjà harponné, dans le même lieu et sur le même sujet, lors de sa visite en 1985. La première salve fut tirée vendredi dans le siège historique de cette prestigieuse université, à Leuven, désormais de langue néerlandophone. La deuxième charge a été lancée, samedi après-midi, à Louvain-la-Neuve, siège francophone de cette université catholique de renom qui fête cette année son six-centième anniversaire, une des raisons de la visite de François en Belgique. Jusqu’à la provocation d’un incident, jusque-là inédit, dans la série des voyages pontificaux.
En effet si le pape avait été longuement et chaleureusement applaudi avec standing ovation lors de cette rencontre avec les professeurs et étudiants de l’université de Louvain, le passage de son discours sur la question de la femme aura profondément déçu. Au point, qu’à peine sorti du bâtiment accompagné pourtant avec prévenance et sourire par Françoise Smets, rectrice de l’université catholique, un communiqué officiel de cet établissement était distribué dans la tribune de presse, où cette rectrice exprimait sa « divergence majeure» avec le pape «en ce qui concerne la place de la femme dans la société ».
« L’Université catholique de Louvain, expliquait ce communiqué – visiblement préparé à l’avance puisque publié 15 minutes après l’intervention de François – exprime son incompréhension et sa désapprobation quant à la position exprimée par le Pape François concernant la place de la femme dans l’Église et dans la société. Une position déterministe et réductrice face à laquelle notre université ne peut qu’exprimer son désaccord ».
Le texte ajoutait cette profession de foi : « L’UCLouvain s’affirme comme une université inclusive et engagée contre les violences sexistes et sexuelles », elle appelle l’Église à lutter contre toute « forme de discrimination » qui serait fondée sur « les origines, le sexe, les orientations sexuelles ». Valentine Hendrix, 22 ans, étudiante en master de relations internationales qui était sur la scène avec un groupe d’étudiant devant le pape, témoignait :
« on est extrêmement déçu. On a beaucoup parlé dans notre message de la place de la femme mais le pape n’a pas répondu. La position de la femme est toujours inférieure, le pape nous laisse sur le côté, nous sommes extrêmement choquées de ce qu’il a dit sur le rôle de la femme dans la société. Il nous parle d’un rôle fécond, conjugal, de maternité, c’est exactement tout ce dont on veut s’émanciper et sortir. Le pape est encore une personnalité extrêmement importante dans le monde, nous espérions qu’il puisse faire avancer le discours, ce qui n’a pas été le cas. »
«Changer de paradigme»
Que s’est-il passé exactement ? Dans une longue « lettre », lue avec passion au pape, devant tout le corps professoral sous la forme d’un récit parlé et musical, collectivement préparée pendant de longs mois par une cinquantaine d’étudiants dont cette jeune fille, cette question directe a été posée à François dans le cadre d’une lecture critique de son encyclique sur l’écologie intégrale :
« Cher Pape François, la place des femmes, où la trouver dans l’Encyclique ? Les femmes sont les grandes absentes de Laudato si’ (…) ne restons-nous pas dans une injuste répartition des tâches au nom d’une propension soi-disant “naturelle” qui débouche sur une division sexuelle du travail ? »
Les étudiants de Louvain de déplorer :
« La théologie catholique a d’ailleurs eu tendance à renforcer cette division via sa ‘théologie de la femme’ qui exalte leur rôle maternel tout en interdisant leur accès aux ministères ordonnés ».
D’où cette question des étudiants : « Quelle place, donc, pour les femmes dans l’Église ? »
Quelle place pour les femmes dans la production d’un cadre de pensée qui innerve les conceptions et les décisions dans l’Église ?
Des étudiants de l’université belge de Louvain
Premier argument, les étudiants regrettaient, que
« l’idéal de justice sociale qui est promu dans cette encyclique ne soit pas étendu à la justice de genre : elle passe sous silence le fait que la pauvreté est encore majoritairement féminine et que ce sont les femmes qui ont subi et subissent encore le plus cruellement le système de domination dénoncé à plusieurs reprises dans le texte. »
Ils adressaient cette deuxième critique. L’encyclique « Laudato si’ » parle « d’inclusion de toutes et de tous » mais travaille à « invisibiliser » les femmes. Non seulement elles sont « invisibilisées dans leurs vécus mais les femmes l’ont également été pour leurs apports intellectuels ». En effet « aucune théologienne n’est citée » par le pape dans son encyclique alors que, rétorquent les étudiants,
« nombre d’entre de ces femmes intellectuelles ont étudié et dénoncé les liens intrinsèques entre domination de la nature et domination des femmes, esquissant des voies inspirantes pour penser un écoféminisme chrétien. »
D’où cette nouvelle question : « Quelle place pour les femmes dans la production d’un cadre de pensée qui innerve les conceptions et les décisions dans l’Église ? ». Pour donner notamment l’accès aux « ministères ecclésiaux » ? Pour sortir de cette impasse les étudiants de cette université catholique ont proposé au pape de « changer de paradigme ». Il faut quitter « la figure d’un Père créateur et unique maître du monde » où « seule l’autorité masculine » vaudrait, et abandonner cette « soumission à un Père extérieur à la Création » car « elle ne correspond pas à une humanité mature et multiple ». Mieux vaut recourir « aux trésors des spiritualités » et au « développement des diverses disciplines scientifiques. » En somme, il faut abandonner « la position morale de surplomb » qui est une « seconde nature » chez « beaucoup de chrétiens » et « faire droit à la multiplicité des spiritualités et des épistémologies, à ce que Arturo Escobar appelle le “plurivers”, qui n’est pas un caprice d’intellectuel. »
«Redécouvrir le point de départ»
Le but, concluent les étudiants dans leur lettre au pape, est « d’identifier les racines d’un phénomène vieux de plusieurs siècles afin d’établir les bases d’une justice renouvelée qui considère les différentes manières de faire monde sur un plan radical d’égalité. » Avec cette dernière question : « L’Église est-elle prête à prendre en compte les inégalités de classe, de genre et de race ? » pour aller vers un « développement intégral ». Mais cela « nous paraît peu compatible avec les positions sur l’homosexualité et avec la place des femmes dans l’Église catholique» regrettaient encore les étudiants qui s’exprimaient sur une scène devant François. Dans sa réponse à ce débat théologique universitaire aux allures de dialogue de sourds, le pape François a considéré nécessaire de « redécouvrir le point de départ » avec cette question « qui est la femme et qui est l’Église ? » ne serait-ce que pour échapper aux « préjugés idéologiques ».
Pour François en effet « L’Église est le peuple de Dieu et non une entreprise multinationale » ajoutant en improvisant « l’Église est mère ». Par conséquent,
« La femme, dans le peuple de Dieu, est fille, sœur, mère. Comme moi je suis fils, frère, père. Ce sont les relations qui expriment notre être à l’image de Dieu, homme et femme ensemble et non pas séparément ! »
Et le pape d’expliquer « les femmes et les hommes sont des personnes, et non des individus ; ils sont appelés dès le “commencement” à aimer et à être aimés. Une vocation qui est mission. D’où leur rôle dans la société et dans l’Église » Du coup, a-t-il poursuivi :
« Ce qui caractérise la femme, ce qui est féminin, n’est pas déterminé par le consensus ou les idéologies. Et la dignité est garantie par une loi originelle, non pas écrite sur le papier, mais dans la chair. La dignité est un bien inestimable, une qualité originelle qu’aucune loi humaine ne peut donner ou enlever. »
Et c’est « à partir de cette dignité, commune et partagée, que la culture chrétienne élabore de manière toujours renouvelée, dans différents contextes, la vocation et la mission de l’homme et de la femme et leur être mutuel, dans la communion. Non pas l’un contre l’autre, dans des revendications opposées, mais l’un pour l’autre. » Improvisant il a alors observé « ce serait du féminisme ou du masculinisme, alors que l’homme est pour la femme et la femme pour l’homme. » Le dernier argument du pape a été d’ordre spirituel : « Rappelons que la femme est au cœur de l’événement salvifique. C’est par le “oui” de Marie que Dieu en personne vient dans le monde. La femme est accueil fécond, soin, dévouement vital. » Ajoutant hors de son texte « La femme est plus importante que l’homme ». Il a conclu sur ce point :
« Ouvrons les yeux sur les nombreux exemples quotidiens d’amour, de l’amitié au travail, de l’étude à la responsabilité sociale et ecclésiale ; de la vie conjugale à la maternité, à la virginité pour le Royaume de Dieu et pour le service. Vous-mêmes êtes ici pour grandir en tant que femmes et en tant qu’hommes. Vous êtes en marche, en formation en tant que personnes. »
Voulez-vous la liberté ? Soyez des chercheurs et des témoins de la vérité ! En essayant d’être crédibles et cohérents à travers les choix quotidiens les plus simples
Le pape François
François a terminé son intervention en abordant la question de la vérité :
« il y a une réalité plus grande qui nous éclaire et nous dépasse : la vérité. Sans vérité, la vie perd son sens. L’étude a un sens lorsqu’elle cherche la vérité, et en la cherchant, elle comprend que nous sommes faits pour la trouver, y compris en étant critique. La vérité se laisse trouver : elle est accueillante, elle est disponible, elle est généreuse. »
Dernier conseil de François :
« Si nous renonçons à chercher ensemble la vérité, l’étude devient un instrument de pouvoir, de contrôle sur les autres. Elle ne sert pas, mais domine. Au contraire, la vérité nous rend libres. Voulez-vous la liberté ? Soyez des chercheurs et des témoins de la vérité ! En essayant d’être crédibles et cohérents à travers les choix quotidiens les plus simples. Ainsi, cette Université devient, chaque jour, ce qu’elle veut être, c’est-à-dire une Université catholique ! »
Il a même ajouté ce conseil improvisé :
« Avancez, n’entrez pas dans la lutte et les dichotomies idéologiques, l’Église est femme. »
Les saint archanges
Lu dans France catholique :
Ils n’ont évidemment pas de date de naissance, ni de date de mort ! Ce ne sont pas des hommes, mais des anges. Bien que la réforme du calendrier catholique ait mis ensemble Gabriel – anciennement le 24 mars –, Raphaël – anciennement le 24 octobre – et Michel, c’est Michel qui remporte tous les suffrages encore aujourd’hui. Attestés par tant de textes bibliques, l’existence et le rôle particulier des archanges font partie de la vie profonde des croyants.
Michel est le « grand prince » protecteur d’Israël. Le livre de Daniel, comme celui de l’Apocalypse, nous donnent le sens de sa mission sur cette terre et dans les cieux, en particulier son éternel combat contre Satan. Dans la tradition religieuse, il apparaît comme le chef des anges, celui qui protège l’homme des démons. Nombreuses sont ses apparitions au cours des siècles. Celle du 8 mai 495, sur le mont Gargan, marquera l’antiquité chrétienne. Il est, en outre, « psychopompe », c’est-à-dire qu’il conduit les morts et pèse les âmes au jour du Jugement.
Il est le patron des banquiers, des radiologues, de ceux qui utilisent la chaleur du four – les pâtissiers et les gaufriers – et des parachutistes !
Gabriel est l’archange dont parlent aussi le livre de Daniel et l’Évangile puisque c’est lui qui apparaît à Zacharie et à la Vierge Marie et leur délivre des messages divins. Il est le patron des télécommunications et des ambassadeurs.
Le livre de Tobie, quant à lui, nous décrit l’assistance extraordinaire de Raphaël qui en fait le saint patron des routiers, des guérisseurs, et des mutilés de guerre !
Étymologie du nom des archanges
De racine hébraïque : Gabriel, « Force de Dieu ». Raphaël, « Dieu qui guérit ». Michel, « Qui est comme Dieu ».
Hauts lieux et célébrités
En France, plus de 200 communes portent le nom de Michel. Deux grands lieux lui sont consacrés : dans la Manche, le Mont-Saint-Michel depuis le VIIIe siècle et, en Italie, le château Saint-Ange, à Rome, depuis le VIe siècle. Au sommet du mausolée d’Hadrien, la statue de l’archange rappelle son apparition au pape Grégoire le Grand en 590 pour arrêter l’épidémie de peste de Rome.
Pensée spirituelle à propos des archanges
« Leur intuition est si prompte, si vive, si profonde, qu’il leur est impossible d’être, comme nous, surpris par l’erreur » (Dom Guéranger).
Courte prière à saint Michel
« Saint Michel Archange, que votre protection me défende contre tous mes ennemis visibles et invisibles. »
Visite apostolique de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre
Communiqué de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre :
La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) a récemment été informée par le Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique de l’ouverture d’une visite apostolique de la Fraternité. Comme le préfet de ce Dicastère a tenu à le préciser lui-même au Supérieur Général et à ses assistants lors d’une rencontre à Rome, cette visite ne trouve pas son origine dans des problèmes de la Fraternité, mais a pour but de lui permettre de savoir qui nous sommes, comment nous nous portons et comment nous vivons, de manière à nous apporter l’aide dont nous pourrions avoir besoin.
La dernière visite apostolique ordinaire de la Fraternité avait été entreprise en 2014 par la Commission Ecclesia Dei. Le Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique étant depuis trois ans en charge de la FSSP et des autres instituts ex-Eccelsia Dei, c’est à lui que revient désormais de veiller sur elle.
Par ailleurs, le Séminaire Saint-Pierre de Wigratzbad (Allemagne) et le Séminaire Our Lady of Guadalupe (Denton) ont reçu 42 nouveaux séminaristes en cette rentrée de septembre 2024 :
- 25 nouveaux séminaristes à Wigratzbad. Parmi eux, 10 Français, 3 Slovènes, 3 Suisses, 2 Italiens, 2 Néerlandais, 1 Croate, 1 Portugais, 1 Espagnol, 1 Anglais, 1 Allemand.
- 17 nouveaux séminaristes ont fait leur rentrée aux Etats-Unis, parmi lesquels 1 Mexicain, 1 Vietnamien, 3 Canadiens et 12 Américains.
Dans un message aux membres de la Confraternité Saint-Pierre, l’abbé Hubert Bizard, Vicaire général de la FSSP, écrit :
Nous souffrons beaucoup de ne pas être compris par certains évêques ou prêtres qui estiment que notre liturgie divise l’Eglise.
Nous souffrons de restrictions importantes (parfois totales) appliquées pour la célébration des sacrements selon les livres traditionnels.
Nous souffrons concrètement d’être considérés dans bien des endroits comme des catholiques de seconde zone ; ou encore d’être souvent perçus comme “un problème à traiter” voir “à éradiquer”.
Nous souffrons d’un manque de charité à notre égard très fréquent et d’une dureté pastorale qui semble aujourd’hui n’exister que pour les fidèles attachés à la messe traditionnelle.
Nous voudrions pouvoir nourrir notre vie spirituelle sereinement, dans la paix et la charité, selon des pratiques liturgiques qui nous sont chères et qui ne sont pas seulement affectives.
Cependant, nous devons nous aussi faire un petit examen de conscience et nous poser la question de l’image que nous donnons parfois autour de nous.
Si la grande majorité des fidèles et des prêtres dits “traditionnels”, n’aspirent qu’à la sanctification de leurs âmes selon les moyens liturgiques et disciplinaires antiques de l’Eglise, d’autres parfois malheureusement, en plus petit nombre mais bruyants, semblent engagés dans une sorte de combat contre “l’Eglise conciliaire”, soulignant des scandales -parfois malheureusement bien réels-, cultivant les oppositions et portant des jugements publics sans nuance et sans aucune autorité pour le faire.
Internet et son anonymat facilitent d’ailleurs grandement cette pratique : il est tellement facile de dire du mal “sur la toile”. Multipliant d’ailleurs ainsi la malignité de la médisance par l’importance du public atteint.
Un mouvement que beaucoup connaissent dans nos milieux, –Paix liturgique-, s’illustre particulièrement dans le domaine de la polémique, et nous fait, je crois, un grand tort, offrant une image caricaturale et déplorable de notre famille liturgique qu’il se propose pourtant de défendre.
Arrosant de lettres numériques (plus de mille cent déjà) le monde catholique, Paix liturgique pratique la dérision, l’ironie, le mépris et l’insulte de manière régulière envers des prêtres, des évêques et des cardinaux. Sans oublier le pape. Tant et si bien qu’il est donné en exemple par beaucoup de ceux qui ne nous comprennent pas, pour nous accuser de mépriser l’Eglise. Dans certaines difficultés que nous avons pu traverser, son action fut même parfois invoquée pour remettre en cause le bien-fondé d’un lieu de culte traditionnel.
Est-il vraiment catholique de procéder à des pratiques de dénigrement de l’autorité dans l’Eglise ? Est-ce cela “la tradition de l’Eglise” ? Est-ce également là vraiment faire oeuvre de “paix liturgique” ? Est-ce là encore vraiment défendre la vérité ? Nous sommes persuadés du contraire.
Une telle manière d’agir ne peut que contribuer à imprimer sur le catholique traditionnel l’image d’un arrogant donneur de leçons, s’estimant meilleur que les autres et se permettant de critiquer le reste de l’Eglise.
Cette image, véhiculée par certains blogs et forum “tradis” de différents pays, est certainement celle qui, en partie, a servi à justifier les mesures prises par le Motu proprio Traditionis custodes ; présentant finalement les fidèles attachés à notre rit comme les héritiers des pharisiens de l’Evangile ; d’odieux défenseurs de la loi se faisant les juges du reste de l’Eglise.
Voulons-nous cultiver dans l’Eglise cette image détestable et dommageable par une attitude de critique permanente ?
Il ne s’agit pas d’être aveugle ou naïf quant aux problèmes dans l’Eglise et aux injustices bien réelles que nous subissons et dont encore une fois nous souffrons. Mais ces problèmes et injustices ne justifient pas n’importe quoi. Même si, et il faut tout de même le noter, les restrictions et vexations mesquines imposées depuis quelques années par certaines autorités ecclésiastiques, ne peuvent que favoriser un climat d’incompréhension et d’exaspération grandissantes.
Mon jugement paraitra peut-être dur à certains, mais l’attachement et la défense de la messe traditionnelle ne peuvent se faire au détriment de la charité et de la vérité. Ni de l’humilité.
Il faut savoir reconnaitre les torts qui peuvent être ceux de notre famille ; et travailler à notre conversion avant de souhaiter celle du prochain.
Dieu ne nous bénira qu’à ce prix.
La Fraternité Saint-Pierre, dans la fidélité à ses constitutions, veut apporter dans l’Eglise sa pierre ; non pour lapider, mais pour bâtir.
Saint Gabriel, l’ange de l’impossible
Dans l’émission Les Belles figures de l’Histoire, Aymeric Pourbaix reçoit Anne Bernet, spécialiste d’histoire religieuse, pour évoque l’archange saint Gabriel, l’ange de l’impossible :
Philippine, victime de l’incurie d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin
Rappel :
“Toutes, celles et ceux , étant étrangers en situation irrégulière qui commettent un acte délictueux, quel qu’il soit , seront expulsés”
Macron 15 octobre 2017Il a menti. pic.twitter.com/HoX31oR6fg
— Jon De Lorraine (@jon_delorraine) September 27, 2024
🔴 Gérald Moussa Jean Darmanin, “promettait”d’expulser, tout étranger commettant un acte de délinquance grave en France (nov 2022). #Philippine pic.twitter.com/5MBFr9n1TT
— FranceUnie 🇫🇷 (@FranceSouvUnie) September 26, 2024
Bernard Antony, président de l’AGRIF, souligne :
Une fois de plus, une fois encore, la tragédie d’une enfant massacrée.
Philippine, violée, assassinée par un ressortissant marocain n’ayant rien à faire en France, un récidiviste sous OQTF non exécutée, comme presque toujours.
Le visage de la jeune fille sur des affiches de groupes étudiants révoltés, protestant contre le laxisme judiciaire entraînant de pareilles abominations.
L’UNEF et autres groupuscules de gauche wokistes, léninistement déshumanisés, accomplissent l’abomination à Sciences-Po Lyon et autres instituts universitaires de déchirer ces affiches, de lacérer le visage de la jeune martyre de la carence d’une institution judiciaire de plus en plus inapte à combattre la barbarie.
Atrocité d’une peine de mort toujours plus fréquemment réservée aux innocents, aux enfants, aux jeunes filles, aux personnes sans défense.
Quand donc retrouvera-t-on un État efficacement protecteur de ses sujets ?
Les rassemblements et manifestations se multiplient pour mettre la pression sur nos politiques :
Dédicace de saint Michel Archange
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
La fête du 29 septembre, la Saint-Michel, a toujours été très populaire dans la chrétienté, et de nombreuses traditions lui sont liées ; c’est encore à la campagne la date de certaines échéances.
Dans l’ordo de 1962, cette fête de la Dédicace de Saint Michel Archange, fête de première classe, a la préséance cette année 2024 sur le XIXe dimanche après la Pentecôte (dont on ne fera qu’une mémoire aux messes) et sur la solennité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui aurait pu être célébrée (de façon certes facultative).
Dès les premiers siècles de l’Église, on célébrait en ce jour la fête de tous les Saints Anges. Puis cette date fut choisie au VIe siècle pour consacrer une basilique romaine dédiée à saint Michel Archange, le prince de la milice céleste ; on composa une messe pour cette dédicace, qui devint la messe de la fête ; mais elle fut ensuite transférée au dix-huitième dimanche après la Pentecôte, et on reprit pour le 29 septembre la messe des Saints Anges, tout en lui conservant son titre de ” Dédicace de Saint-Michel “. Les chants du propre de la messe se rapportent donc aux anges en général, sauf l’alléluia qui a été rajouté postérieurement et qui s’adresse à saint Michel…
Introït : Benedicite Dominum
L‘Introït et le Graduel de la Dédicace de Saint Michel Archange ont à peu près le même texte, ce qui est assez rare ; il est tiré du psaume 102, grand cantique de louange et d’action de grâces, où toute la création est invitée à s’unir à notre adoration et à notre reconnaissance. Le verset choisi est évidemment celui qui s’adresse aux anges :
Benedicite Dominum, omnes Angeli ejus, potentes virtute qui facitis verbum ejus ad audiendam vocem sermonum ejus.
Bénissez le Seigneur, tous ses anges, qui exécutez sa parole avec force et puissance en vous soumettant à la voix de ses commandements.
Nous trouvons ici résumés les deux principaux rôles des anges : d’abord bénir, benedicere, dire du bien, c’est-à-dire chanter la louange divine ; ensuite accomplir fidèlement les missions qui leur sont confiées par le Seigneur, notamment dans leurs interventions auprès des hommes.
La mélodie de cet Introït est pleine d’allant, vive et joyeuse ; ce n’est qu’à la fin qu’elle s’incline pour adorer la parole divine en une cadence plus douce et contemplative. Le verset est bien entendu le début du psaume 102 :
Benedic anima mea Domino, et omnia quæ intra me sunt nomini sancto ejus.
Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom.
Graduel : Benedicite Dominum
Nous retrouvons dans le Graduel du 29 septembre le même texte que dans l’Introït, tiré du psaume 102, mais un peu écourté :
Benedicite Dominum, omnes Angeli ejus, potentes virtute qui facitis verbum ejus.
Benedic anima mea Dominum, et omnia interiora mea nomen sanctum ejus.
Bénissez le Seigneur, tous ses anges, qui exécutez ses paroles avec force et puissance.
Mon âme bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom.
On trouve dans la deuxième partie de ce Graduel la version ancienne du psautier datant de saint Jérôme alors qu’on avait dans le verset de l’Introït une version révisée plus récente qui est utilisée dans l’office.
La mélodie de ce Graduel est évidemment très différente de celle de l’Introït ; c’est une mélodie type, qu’on a rencontrée en particulier aux temps de la Septuagésime et du Carême. Elle est faite de grandes vocalises très amples, unissant des passages au grave mystiques et profonds et des montées à l’aigu enthousiastes.
Alléluia : Sancte Michael
L‘Alléluia du 29 septembre est le seul chant de cette messe qui s’adresse à saint Michel. Michaël, qui signifie en hébreu ” Qui est comme Dieu ? “, est le nom donné au prince de la milice céleste, qui s’oppose à Satan, l’ange déchu, chef des esprits infernaux, et c’est le salut de chacun de nous qui est l’enjeu de ce combat gigantesque. C’est pourquoi saint Michel est particulièrement invoqué dans la liturgie des défunts, et on le représente traditionnellement tenant la balance où sont pesées les âmes au jugement dernier. Cela explique le texte de cet Alléluia, qui n’est pas tiré de la Sainte Écriture, mais qui est une prière très ancienne :
Sancte Michael Archangele, defende nos in prælio, ut non pereamus in tremendo judicio.
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au jour du jugement redoutable.
La mélodie de cet Alléluia est très chantante, joyeuse et affirmative, montant et descendant toute l’octave ; elle exprime une totale confiance dans l’intercession du grand archange.
Offertoire : Stetit Angelus
Le texte de l’Offertoire du 29 septembre est tiré de l’Apocalypse de saint Jean au chapitre 8 ; on sait que les anges tiennent une grande place dans les visions de l’Apôtre
Stetit Angelus juxta aram templi, habens thuribulum aureum in manu sua, et data sunt ei incensa multa, et ascendit fumus aromatum in conspectu Dei.
Un ange se tint auprès de l’autel du temple, tenant à la main un encensoir d’or ; on lui donna beaucoup d’encens, et la fumée des parfums s’éleva en présence de Dieu.
Saint Jean ne nous dit pas si cet ange est saint Michel ou un autre. En tout cas la fumée de l’encens est évidemment la figure de nos prières qui montent vers Dieu, et une des missions des anges est précisément de les porter en présence de la majesté divine.
La mélodie de cet Offertoire reprend celle d’un ancien Offertoire de la fête de l’Ascension Viri Galilæi, qu’on retrouve également dans l’Offertoire Justorum animæ du commun des martyrs qui est chanté à la fête de la Toussaint. Elle se déroule d’abord d’une façon assez ample et solennelle, avec toutes ses cadences au grave, puis tout à coup sur le mot ascendit (comme dans celui de l’Ascension) elle s’élève à l’aigu en un grand élan de façon très expressive, puis redescend pour conclure dans l’ambiance assez grave du début.
Communion : Benedicite
Le texte de la Communion du 29 septembre présente une certaine ressemblance avec celui de l’Introït, invitant également tous les anges à bénir le Seigneur ; il n’est pourtant pas tiré du même psaume, mais d’un autre cantique de l’ancien testament, celui des 3 jeunes hébreux dans la fournaise au livre de Daniel, auquel la liturgie fait de nombreux emprunts. Les 3 jeunes hommes y invitent toutes les créatures les unes après les autres à se joindre à leur action de grâces, et bien entendu les créatures célestes, les anges ne sont pas oubliés :
Benedicite, omnes Angeli Domini, Dominum, hymnum dicite et superexaltate eum in sæcula.
Tous les anges du Seigneur, bénissez le Seigneur, chantez une hymne et exaltez le au-dessus de tout à jamais.
La mélodie n’est pas légère et enthousiaste comme celle de l’Introït, elle est plutôt intérieure et contemplative, mais c’est une invitation pleine de ferveur avec de beaux élans.
Le rôle de l’Eglise catholique dans la fondation du Canada
Alors que le diocèse de Québec fête ses 350 ans, thème du dernier numéro de France catholique, le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté déclare :
L’Église a joué un rôle rapidement après l’arrivée de Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec en 1608. Avec l’arrivée des missionnaires récollets puis jésuites au début du XVIIe siècle, l’Église s’est montrée ambitieuse en voulant convertir les Amérindiens et implanter durablement la foi catholique dans le Nouveau Monde. Dès lors, elle s’est occupée des fonctions dites « sociales » de la société – éducation, soin… Elle devint une institution centrale dans la société qui prenait forme dans la vallée du Saint-Laurent. À partir de la Conquête anglaise de 1760, qui voit le peuple français d’Amérique tomber sous la souveraineté britannique, l’Église est la seule institution qui soit restée en propre aux Canadiens français, devenant centrale dans l’organisation culturelle et politique de leur pays.
Quand vous dites que l’Église était la seule institution, cela signifie-t-il qu’il s’agissait d’une théocratie ?
Il faut plutôt voir cela comme l’équivalent du modèle irlandais ou polonais. Même sans État, une nation cherche toujours à se donner une forme politique : l’Église a ainsi permis une structuration politique, incarnant la continuité nationale. Par la tenue des hôpitaux, des écoles bien sûr, mais pas seulement. Ainsi, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal de 1840 à 1876, était un véritable homme d’État, parce qu’il établissait des paroisses dont s’occupaient les Canadiens français et non anglais, permettant l’élaboration d’un maillage politico-religieux où la société sans État a pu s’épanouir dans un cadre ecclésial. L’influence de la foi catholique dans l’histoire du Canada français se retrouve jusque dans le nom des villages. Mon père disait qu’on avait dépeuplé le Ciel pour tous les nommer, tant ces villages portent les noms de saints ! La foi populaire était également très vive, jusque dans les années 1960 et la Révolution tranquille. […]
Face à l’antihumanisme, retrouver la foi
Véronique Bourgninaud, diplômée de l’École supérieure de commerce de Paris, docteur en histoire moderne, a enseigné la bioéthique à l’institut de formation Capsud Méditerranée à Toulon. Elle a publié un ouvrage Contre la détestation de l’homme par l’homme. Plaidoyer pour la personne humaine dans lequel elle dénonce le transhumanisme, l’idéologie et du genre et l’antispécisme. Face à cet antihumanisme fondamental et implacable, l’auteur nous livre des clés pour retrouver le sens de la transcendance si intimement liée à l’homme.
Il nous semble insuffisant de répondre à ces désordres profonds par le seul rappel de la loi naturelle, même si celui-ci est nécessaire. Quand on explique par les seules lois naturelles les malheurs qui affligent les peuples (par exemple en voyant la misère des peuples comme le seul résultat des faits économiques ou politiques désordonnés), on risque d’oublier que ces malheurs ont une cause morale plus profonde et proviennent de ce que beaucoup d’hommes mettent leur fin dernière là où elle n’est pas, dans des biens naturels ou matériels qui divisent, au lieu de la mettre dans le Bien surnaturel qui seul unit. Même la loi naturelle dans sa version laïque, sans le rappel de la source dont elle émane et sans l’humble assentiment de l’esprit à la recevoir comme un don révélé, semble buter fatalement contre le fait du mal dans le monde. Un doute tenace demeure toujours sur l’origine de cette nature et sa légitimité. La loi naturelle trouve dans la loi éternelle sa vérité première et ultime : “Seul parmi tous les êtres animés, l’homme peut se glorifier d’avoir été digne de recevoir de Dieu une loi : animal doué de raison, capable de comprendre et de discerner, il règlera sa conduite en disposant de sa liberté et de sa raison, dans la soumission à Celui qui lui a tout remis” [Tertullien]. Ainsi, “ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu”, et l’acte raisonnable demeure incomplet s’il n’est pas conforme à la nature de Dieu.
Comment donc porter remède à ces désordres contemporains dont nous souffrons tous plus au moins ? Cela paraît impossible sans la profession de foi et sans une radicale conversion des coeurs et des peuples : “L’héroïsme chrétien deviendra un jour l’unique solution des problèmes de la vie.” Seule la foi, en révélant la cause et la finalité suprême de tout être, permet de comprendre et de porter un jugement de valeur définitif sur ces idéologies nihilistes. Le grand problème actuel se trouve dans le conflit entre l’universalisme du règne du Christ, qui libère les âmes et restaure les êtres, et le matérialisme ou le naturalisme qui conduisent à l’oppression des faibles et la dénaturation du vivant.
L’ensauvagement d’une société sans Dieu
De l’abbé Michel Viot, pour le Salon beige:
Le viol et l’assassinat de la jeune Philippine m’obligent à réagir non pas seulement parce qu’il s’agit d’un acte horrible qui produit le mal que nous imaginons sur ses proches et toute une population, mais encore et surtout parce qu’il manifeste l’échec sanglant d’une société appelée maintenant d’urgence à reconnaître ses torts, sous peine de voir augmenter de tels crimes. Je ne veux pas ici traiter des multiples causes d’un pareil désastre, ayant été aumônier de prison pendant dix ans, j’en quelque idée. Je n’évoquerai que la principale, difficile à exprimer en France parce que c’est le pays qui l’a enfantée et continue à la chérir : je veux parler de la prétention utopique de construire une société sans Dieu. De là vient l’idéologie qui pourrit la justice, la religion catholique dans quelques uns de ses représentants, et bien d’autres choses. Avant donc de légiférer, il faut penser autrement, et surtout prier !
La principale source du mal, pour ses « succès » et sa durée : Jean Jacques Rousseau, et son Contrat social ( 1762). Je cite:
On nous dit qu’un peuple de vrais chrétiens formerait la plus parfaite société que l’on puisse imaginer. Je ne vois à cette supposition qu’une grande difficulté ; c’est qu’une société de vrais chrétiens ne serait plus une société d’hommes…Mettez vis-à-vis d’eux ces peuples généreux que dévorait l’ardent amour de la gloire et de la patrie, supposez votre république chrétienne vis-à-vis de Sparte ou de Rome, les pieux chrétiens seront battus, écrasés, détruits, avant d’avoir eu le temps de se reconnaître, ou ne devront leur salut qu’au mépris que leur ennemi concevra pour eux…Mais je me trompe en disant une république chrétienne, chacun de ces mots exclut l’autre. Le christianisme ne prêche que servitude et dépendance. Son esprit est trop favorable à la tyrannie pour qu’elle n’en profite pas toujours. Les vrais chrétiens sont faits pour être esclaves, ils le savent et ne s’en émeuvent guère, cette courte vie a trop peu de prix à leurs yeux. ». Œuvres complètes vol 5 pp150-154).
Et Robespierre sera son fidèle disciple, en toute logique et sans aucun sadisme, ni esprit de cruauté, il se prononcera pour l’abolition de la peine de mort infligée à des hommes en 1790. En 1792, il demandera la mort du roi qui, parce que roi (catholique de plus) n’était plus un homme mais un monstre. Et en 1793 et 1794, il fera massacrer les Vendéens qui, par par leurs superstitions catholiques, avaient perdu leur qualité d’hommes pour devenir « des brigands ». Cela dit, le rejet du christianisme chez Robespierre, n’impliquait pas le refus de la morale, bien au contraire, comme son maître Rousseau, il a une profonde et sincère exigence de vertu, il a donc besoin de Dieu, mais d’un Dieu « épuré » que les Évangiles et l’Eglise ont déformé. L’Etre Suprême sera ce Dieu, créateur et assurant la vie après la mort, mais n’ayant delivré aucune révélation sinon sa création. Comment alors donner de l’autorité à une morale ou à une justice avec cet Être Suprême qui n’est pas le vrai Dieu ? Par la terreur ! Écoutons l’Incorruptible dans un de ses plus grands discours , celui du 5 février 1794 (Principes moraux du gouvernement français. Archives parlementaires de la Révolution française 1962 tome 84 pp 330-337)
« Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu sans laquelle la terreur est funeste, la terreur sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier, qu’une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressante besoins de la patrie. » (1)
Tout esprit averti et un tant soit peu cultivé relèvera les caricatures anti-chrétiennes de notre philosophe, mais il ne pourra pas s’empêcher, s’il est honnête, d’y reconnaître, hélas, des thèmes de certains prêches ou écrits, à l’estampille catholique. Cependant , il n’empêche que ce « jugement » de Rousseau sur le christianisme est à la base de la laïcisation de la société et se son lent travail d’expulsion du Christ de son sein. En juin 1794, la France connaîtra le culte de l’Etre Suprême, une religion civique, et une première séparation de l’Eglise et de l’Etat le 21 février 1795.
Napoléon qui avait été très proche de Robespierre et surtout de son frère Augustin avait été témoin de l’aventure de l’Etre Suprême et de son échec. Et bien qu’à l’époque où il prit le pouvoir en 1799, ses préférences allassent vers cet ancien culte révolutionnaire, il signa le Concordat de 1801 qui rétablissait le culte catholique. Il manifestait ainsi son pragmatisme politique, il indiquait de plus qu’il n’existait pour la France, dont il connaissait bien l’histoire, qu’une alternative, le culte du Dieu des chrétiens ou le culte de l’homme ; et cette vérité demeure.
Ce n’est que le 9 décembre 1905, qu’eut lieu une deuxième séparation d’avec l’Eglise, qui dure toujours. Pendant plus d’un siècle (1801-1905) , et ce avec la permanence du raisonnement de Rousseau , auquel s’ajouta tel ou tel événement (du style « affaire Dreyfus »), on en arriva à la situation actuelle. Sa forme législative est certes assez particulière à la France, mais son esprit demeure le même chez tous ceux qui veulent empêcher le christianisme d’avoir une quelconque influence dans la société.
Ce qui a fait reculer la séparation de l’Eglise et de l’Etat par les politiciens français à partir du véritable avènement de la III ème république, en 1879, ce fut la question de la morale . Sur quoi fonder la morale laïque, puisqu’on voulait faire abstraction de Dieu ? Chacun connaît la réponse de Jules Ferry au Sénat le 28 mars 1882, cette morale sera « la bonne vieille morale de nos pères, la nôtre, la vôtre, car nous n’en avons qu’une ». Cette volonté se traduira dans les faits pendant un certain temps, il y aura en effet des leçons de morale à l’école. Mais cela ne durera pas.
Le Pape Léon XIII avait prévu cette terrible évolution et avait averti des dangers que faisait courir à la société la « mise à la porte » de Dieu !
(Encyclique Libertas praestantissimum 20 juin 1888 ) « Ce qui vient d’être dit de la liberté des individus, il est facile de l’appliquer aux hommes qu’unît entre eux la société civile, car ce que la raison et la loi naturelle font pour les individus, la loi humaine promulguée pour le bien commun des citoyens l’accomplit pour les hommes vivant en société…De tels commandements ne tirent aucunement leur origine de la société des hommes ; car de même que ce n’est pas la société qui a créé la nature humaine, ce n’est pas elle qui fait que le bien soit en harmonie et le mal en désaccord avec cette nature ; mais tout cela est antérieur à la société humaine elle-même et doit être rattaché à la loi naturelle, et partant à la loi éternelle. Comme on le voit, les préceptes de droit naturel compris dans les lois des hommes n’ont pas seulement la valeur de la loi humaine, mais ils supposent avant tout cette autorité bien plus élevée et bien plus auguste qui découle de la loi naturelle elle-même et de la loi éternelle…si l’on fait dépendre du jugement de la seule et unique raison humaine le bien et le mal, on supprime la différence propre entre le bien et le mal ; le honteux et l’honnête ne diffèrent plus en réalité, mais seulement dans l’opinion et le jugement de chacun ; ce qui plaît sera permis….D’autres vont un peu moins loin ( c’est à dire qu’ils ne refusent pas la référence à Dieu)…selon eux, les lois divines doivent régler la vie et la conduite des particuliers, mais non celles des États ; il est permis dans les choses publiques de s’écarter des ordres de Dieu et de légiférer sans en tenir aucun compte ; d’où naît cette conséquence pernicieuse de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.( après avoir défini toutes sortes de liberté le Pape concède ce qui suit par réalisme politique et pour éviter un « trop » de rigueur) …Néanmoins, dans son appréciation maternelle, l’Eglise tient compte du poids accablant de l’infirmité humaine, et elle n’ignore pas le mouvement qui entraîne à notre époque les esprits et les choses. Pour ces motifs, tout en accordant de droits qu’à ce qui est vrai et honnête, elle ne s’oppose pas cependant à la tolérance dont la puissance publique croit pouvoir user à l’égard de certaines choses contraires à la vérité et à la justice, en vue d’un mal plus grand à éviter ou d’un bien plus grand à obtenir et à conserver. ».
Et les successeurs de ce grand Pontife ont repris sa doctrine, avec des modalités différentes, car si la doctrine ne change pas, ce n’est pas le cas des hommes et des sociétés . Vatican II se situe dans cette continuité.
Au moment où se clôturait ce Concile, la France vivait une laïcité apaisée, je l’ai écrit précédemment, mais force est de constater que, depuis 2012, ce n’est plus le cas. Les lois sociétales défiant la raison et la morale se sont succédées et d’autres encore pires se préparent. L’enseignement catholique est menacé, nos églises constamment profanées. Je pourrais continuer ma liste.
La réponse des autorités politiques se résume à un renforcement de la Laïcité, idéologie élevée au rang de religion d’Etat. Certains évoquent même 1789 et la suite…pour un ancien ministre de l’Education nationale, « La révolution française n’est pas terminée ». Désacralisation et neutralité religieuse de l’espace publique sont devenus les deux mots d’ordre du combat à mener présentement. L’esprit moderne se voit refuser tout accès à la loi naturelle, il est abandonné à ses pulsions, les prêtres ( que certains veulent désacraliser) à leurs déviances éventuelles, les magistrats ( qui ne se sentent jamais assez libres) aux utopies les aveuglant quant à leurs devoirs, et les criminels à leurs envies.
Quand de grands intérêts sont en jeu, on peut cependant maintenir l’ordre un moment, dans un lieu bien délimité, mais avec un déploiement de forces exceptionnelles, impossible à maintenir longtemps . L’exemple de la sécurité sur les différents lieux des jeux olympiques en est un exemple. Pratiquement tout ce qui existait comme force de l’ordre, en France , était mobilisé dans ces lieux qui seuls aussi captaient les regards des juges, puisque que c’est vers cette période qu’on a laissé sortir de prison un homme très dangereux et qu’on a négligé son expulsion de France, probablement avec un arrière fond assez fort de légalité. Ce n’est pas de nouvelles lois que viendra une quelconque amélioration !
Ne comptant que sur des forces matérielles et ne vivant que d’une « spiritualité » frelatée, ceux qui dirigent notre société sont vite réduits à l’impuissance.Depuis de très nombreuses années le principe d’autorité est bafoué, parce que toute autorité vient de Dieu qui n’a plus sa place dans l’espace public. Ainsi tous les détenteurs de pouvoirs sont condamnés à l’impuissance, surtout si pour se résigner à cette dégénérescence, ils l’ont transformée en doctrine. Certains prêtres catholiques, surtout après la « révélation » des abus, oh combien exagérée dans les chiffres , ont donné le triste exemple d’une repentance masochiste , bien peu évangélique. Certains magistrats, surtout parmi ceux qui avaient érigé un mur des cons sur lequel ils affichaient les photos des victimes de criminels et aussi leur famille, je pense, en particulier à une jeune fille violée , puis tuée, et il y avait aussi la photo de son père ! Et c’est la même race de juges qui octroya un bracelet électronique au fiché S qui égorgea le père Hamel. Et on pourrait là aussi continuer la liste aux conséquences sanglantes de décisions de justice fort étranges.
Les lois existent, mais parmi les humains qui sont chargés de les faire appliquer, un certain nombre en est incapable. Non pas par manque d’intelligence, mais au nom d’une idéologie « optimiste » , celle de la philosophie des Lumières, prompte à absoudre le pire criminel pour condamner la société coupable de tout. Et les victimes, faisant partie de la société partagent l’opprobre dont la couvrent (inconsciemment je l’espère) nos juges. Dans le cas présent, la jeune fille, victime, était suspecte, son nom, elle habitait les beaux quartiers, était catholique pratiquante et engagée dans sa foi, fréquentait un milieu privilégié. Quant à son assassin présumé, il était un pauvre rejeté ! Ces magistrats idéologues font penser à ces professeurs de mai 1968 qui notaient aux examens de cette époque, 20 sur 20 une copie blanche ! Déni de réalité absolu! Le même qui se traduit par le refus de considérer la prison comme une sanction normale ( mais il faudrait bien sûr améliorer nos prisons et les « diversifier »). Mais on doit aussi poser la question de la psychiatrie en milieu carcéral. Les médecins ne sont pas en cause, ceux qui doivent leur verser des honoraires convenables, oui ! Car la sanction en matière de viol dépend certes de la loi, mais la rédaction même de cette dernière, et l’application de la sanction requièrent une très grande participation des psychiatres. N’en déplaisent aux idéologues, la perversité humaine existe, quelquefois inguérissable. Cela ne signifie pas qu’il faille rétablir la peine de mort. Elle n’est pas nécessaire, surtout pour un pays civilisé, en temps de paix, même relatif ! Seul le temps de guerre ou l’état de siège pourraient justifier un rétablissement temporaire de la peine capitale. Mais ce n’est pas le problème urgent qui se pose aujourd’hui.
Pour reprendre le langage des maîtres stoïciens, la France, comme beaucoup de pays d’Europe doit retourner à ses « convenables », à savoir la civilisation chrétienne qui comporte comme annoncé au début de ce propos l’espérance religieuse juive accomplie en Jesus-Christ, la sagesse grecque et le droit romain. Pendant des siècles, l’Eglise catholique a transmis ce trésor aux pays où Elle se trouvait , une civilisation s’est construite ! Il est clair que maintenant, on veut la détruire en organisant le désordre civil et moral par l’exclusion de Dieu de l’espace public ! Comme l’écrivait Léon XIII dans l’encyclique citée, l’Etat ne peut pas être athée. Combien faudra-t-il de victimes, par le viol, l’assassinat, la drogue, pour que nous nous réveillions et agissions ? Et surtout arrêtions de croire à une Laïcité messianique !
Connaissez-vous Guillaume de Thieulloy ?
Dans cet entretien passionnant et truffé d’anecdotes, Victor Aubert reçoit Guillaume de Thieulloy, directeur de la publication du Salon Beige, pour un échange sur son parcours, ses engagements, et sa vision du monde contemporain.
Guillaume de Thieulloy est un journaliste et écrivain français renommé, né le 30 avril 1973. Docteur en sciences politiques, il s’est spécialisé dans la théologie politique et la philosophie thomiste. Tout au long de sa carrière, il a cumulé les rôles d’assistant parlementaire, directeur de publications et auteur d’ouvrages, tout en menant une vie de famille en tant que père de quatre enfants.
Programme :
- 00:44 Un parcours hors norme : Guillaume de Thieulloy revient sur son cheminement unique, depuis le séminaire jusqu’à son doctorat en études politiques, en passant par ses nombreux projets dans les domaines politiques, médiatiques et culturels.
- 02:49 Pris en tenaille entre la vie d’attaché parlementaire Les Républicains et les engagements catholiques
- 20:56 Le Salon Beige : Découvrez les origines et l’évolution de ce média incontournable pour les catholiques en France, créé en 2004 dans un contexte de transformation numérique et sociale.
- 44:37 La vie politique française : Grâce à ses expériences en tant qu’attaché parlementaire, Guillaume de Thieulloy offre une analyse lucide et critique de la situation politique actuelle en France, tout en la comparant aux années passées.
- 55:22 La situation de l’Église : En tant que catholique engagé, Guillaume de Thieulloy partage sa perception des défis actuels que traverse l’Église.
- 1:14:37 L’avenir de la jeunesse : Enfin, il exprime ses espoirs et ses attentes pour la jeunesse française face aux défis du 21e siècle.
Hammana, « le plus beau village du Liban » ?
D’Antoine Bordier, auteur de Arthur, le petit prince du Liban :
A couper le souffle ! Alphonse de Lamartine ne s’était pas trompé. Aujourd’hui, grâce à ses villageois et à sa longue histoire, Hammana est considéré comme l’un des plus beaux villages du Liban. Pour en avoir le cœur net, nous nous sommes immergés à 1 111 m d’altitude, entre cascades, cerises, palais, pommes et villageois. Reportage au cœur de l’Entrepreneuriat, de la Francophonie et du Vivre-ensemble libanais.
« Soyez le bienvenu… » Ce mardi soir, ils sont une quinzaine à s’être donné rendez-vous dans la très belle Maison de l’Artiste, qui jouxte la municipalité de Hammana. « Nous n’avons plus de maire depuis 2 ans, et cette maison a été conçue et financée par un entrepreneur, Robert Eid », introduit Joe Hatem. Le franc-parler de ce Libanais, qui ressemble plus à un menhir breton qu’à une montagne libanaise, est touchant. Il roule les r comme autant de gouttelettes d’eau qui chahutent dans les cascades. Son teint hâlé nourri au soleil du Levant ne laisse aucun doute : il est bien Libanais. Il est même l’un des entrepreneurs en informatique de gestion les plus engagés au Liban. En 1982, alors que toute sa famille vit en Grèce, il décide, seul et contre l’avis de ses parents (il n’a pas 30 ans) de rentrer au Liban. « Oui, c’était risqué, très. La vieille maison familiale de Hammana, notre berceau familial, venait d’être bombardée par les Israéliens. Le dernier étage, tout le grenier, avait été soufflé ». Pascale, sa femme, ajoute : « Sa maison était devenu un poulailler à ciel ouvert. » Un poulailler au pays du Cèdre !
La force tranquille
La force tranquille de ce Joe, qui dès le plus jeune âge avait la passion des ordinateurs, en impose. Dans le grand salon de la Maison de l’Artiste, qui sert aussi de salle de spectacle, les 14 villageois racontent, tour-à-tour, leurs histoires. Ils évoquent la francophonie, l’éducation, les festivals, les nouveaux entrepreneurs qui viennent d’investir dans le centre du village, le village qui retrouve son lustre d’antan. Des bars aux restaurants, en passant par les hôtels et d’autres projets, le village accélère sa mutation pour accueillir les touristes, de plus en plus nombreux. Ils marchent dans les pas de Lamartine, dégustent les célèbres cerises et pommes le temps d’une fête. En plein été, ils recherchent la fraîcheur qui descend des montagnes, un véritable trésor.
Hammana avec ses 3 000 habitants, qui deviennent 5 à 8 000 pendant les grandes vacances, a été choisi en 1996 par l’Institut d’études politiques de Paris et l’UNESCO comme le village typique libanais. La même année, qui s’en souvient ? Jacques Chirac se rendait pour la seconde fois au Liban. Il avait souhaité au Liban « qu’il exerce sa souveraineté sur la totalité de son territoire », alors qu’il était occupé par les Syriens (1976-2005). Ce que n’avait pas manqué de faire, également, Israël. Un pays très convoité !
Les enfants de Hammana racontent
C’est certain, Amal, Jean, Annie, Pierre, Daad, Walid, Maya, Joseph, Antoine et Eliana, Joe-Charbel, Katia, Joe et Pascale, etc., sont des amoureux. Ils sont les pierres vivantes qui font bouger les lignes. Ils redonnent vie à leur vieux village, triplement millénaire.
C’est le cas d’Amal, une femme haute en couleurs. Elle évoque son « grand-père qui en avait été le maire ». Présidente de la Société Saint-Vincent de Paul, l’ONG caritative française née il y a 190 ans, elle consacre sa vie aux autres. Jean, lui, est documentariste et bénévole à la Maison des Artistes. Il passe son temps « à travailler sur des sujets de notre mémoire collective ». Et, au Liban, le sujet est majeur : ne pas oublier ses racines !
Pierre, de son côté, est un entrepreneur. Il vit entre Beyrouth et Hammana : « En 2018, j’ai ouvert un pub qui s’appelle Drink on the side ». Au départ, personne n’y croyait. Et, depuis, sa petite entreprise fait partie des éléments fédérateurs qui accompagnent les nouveaux projets touristiques. De plus, elle est devenue le passage obligé des copains d’abord qui aiment s’asseoir autour d’une table. Annie, de son côté, nous parle de la « pétanque ». La pétanque ? « Oui, le Liban regroupe plus de 500 licenciés, répartis dans une vingtaine de clubs. » Cette Libanaise qui a vécu aux USA est très heureuse d’être rentrée au pays. « Je m’investis beaucoup dans la vie associative locale, notamment lors de La Foire de Noël ». Au Liban, elle fait partie des 5 à 7% des femmes joueuses !
Lamartine…
Daad est enseignante au Collège Saint-Antoine. Professeure de français, elle déclare littéralement sa flamme à la France, aux Français, et, surtout, à Lamartine. Elle connaît par cœur des passages entiers de son œuvre magistrale : Voyage en Orient, paru en 1835. Sa passion est débordante. Elle porte sur elle une broche à son effigie. C’est une fan ! Antoine et sa femme Eliana sont, eux-aussi, des entrepreneurs, dans le tourisme et le sport. Avec leur neveu, Joe-Charbel, ils ont réussi, à transformer, petit-à-petit, le village en hub sportif : biking, hiking et randonnées sont au menu. Ils y ajoutent une coloration écologique de premier plan. Lamartine qui était un grand cavalier apprécierait. A Hammana, Walid et Maya, frère et sœur, ont transformé leurs talents d’entrepreneurs dans l’architecture et le design mobilier. Ils y ont ouvert un café et un restaurant. Quant à Joseph, après une expatriation aux USA, il est rentré au village dans les années 1990. Lui-aussi a ouvert un café, le Side Walk Café. Depuis, il travaille avec la Fondation René Moawad, du nom de l’ancien Président assassiné en 1989.
Le Régional : une déclaration d’amour ?
L’immersion continue. Les 1 100 à 1 300 mètres d’altitude donnent à ce reportage un petit air alpin. Et, la fraîcheur du soir est au rendez-vous. La température descend aux alentours des 20°C, après avoir tutoyé les 35°C. Avant d’arriver au village, en début de soirée, Joe Hatem avait traversé une mer de nuages, qui donnait à cette escapade des tonalités de conte de fées presque magiques. Une mer, des nuages où l’écume blanc du lait qui descend des montagnes, ruisselle dans les vallées.
Au programme du lendemain matin : le plein soleil qui s’engouffre dans les ruelles pavées, et, les retrouvailles avec Maya Nabhan, que nous avions rencontré la veille. L’entrepreneuse-voyageuse a ouvert avec son frère le café-salon de thé, Le Régional. Il a un petit air de France, du célèbre Salon de thé Angelina, à Paris. Maya parle un français presque parfait. Elle déborde de sourire : « Nous avons ouvert, avec Walid, il y a tout juste 40 jours. En fait, je n’ai pas tellement connu le village. J’y suis revenue après la guerre. J’ai fait des rencontres merveilleuses avec les villageois, comme Joe et Pascale. Nous passions des soirées fabuleuses. » Ce qui les anime et les rassemble ? « L’amour pour le village… » Comme si le village était une vieille dame, aux robes les plus élégantes et fleuries, qu’il fallait embellir. Ou plutôt, une grande maison familiale avec des cousins partout, dans tous les recoins.
« C’est pour cela que notre café s’appelle Le Régional. » Maya évoque sa vie d’entrepreneure. « Oui, je ne viens pas de ce monde-là. Je viens du design… » Pourtant, cela fait 20 ans qu’elle travaille dans le domaine de la restauration en tant que designer. Et, cela se voit. La façade, les murs en pierre de taille, le mobilier simple et raffiné, l’attention donnée aux objets et aux produits, les couleurs, tout cela ressemble à quelques poésies de…Lamartine. Séquence entreprendre au féminin !
Mayrig, le restaurant arméno-libanais
En plus du café, ils ont ouvert le restaurant arméno-libanais Mayrig, qui, là encore, est de toute beauté architecturale. Mayrig est présent au Liban, en Arménie, en Arabie, en Egypte, aux Emirats et aux Maldives. A Hammana, les murs du restaurant attirent le regard. Ils rappellent ceux d’une vieille crypte monastique. « Nous sommes partenaires avec Aline Kamakian », explique Maya qui vient d’ouvrir le four pour en sortir des viennoiseries : des croissants (aux graines, pur-beurre, etc.) et des pains au chocolat. Un parfum de farine vieille France et nouveau Liban s’évapore et envahit la pièce. Séquence dégustation.
Aline Kamakian ? Cette Libanaise d’origine arménienne est à l’origine de cette saga gastronomique qui porte ce joli nom de Mayrig (maman en arménien). Le 4 août 2020, cette miraculée des guerres de 1975-1990 – elle avait, alors, 7 ans – avait vu son restaurant de Beyrouth être soufflé comme un fétu de paille. Sa trentaine d’employés et elle-même avaient été gravement blessés. En 2015, elle avait reçu le Prix de l’Entrepreneuriat féminin libanais, attribué par la BLC Bank. Les Libanais sont résilients. Les femmes encore plus. Ce sont des résistantes et de redoutables cheffes d’entreprises.
Direction le palais Mezher et… Lamartine
Cette fois-ci mon chauffeur (et mon guide) s’appelle Fadi Nasr. Après Joe Hatem, c’est lui qui me conduit aux portes d’un palais… des mille et une nuits. La veille, le fait de l’apercevoir dans la nuit sur son piton rocheux, revêtu de son manteau de pierre, pavé d’élégance architecturale dominant la vallée en contre-bas, avait donné cette première impression : des mille et une nuits ! Il était éclairé d’ombres et de lumières. Mystérieux, il était inaccessible. Il tutoyait même quelques nuages. Mais là, en plein jour, le mystère est devenu réalité. Une réalité raffinée des plus authentiques. De ses hauts-murs, il surpasse la vallée. Sans nul doute, sa propriétaire y a apposé son empreinte faite d’élégance. « Ah, que ce palais est beau », a dû s’exclamer intérieurement Lamartine en le voyant pour la première fois en 1833. De marche en marche, d’escalier en escalier, la cour intérieure et le patio sont une invitation à l’embarquement immédiat pour un long voyage de 800 ans.
Linda El-Eid Mezher, veuve de feu Rachid, accueille les bras chargés d’histoires. Elle se transforme en guide et fait visiter les premières pièces. Dans ses mains, un livre. « Regardez, c’est l’une des premières éditions de Voyage en Orient. » Lamartine est de retour… Le bois d’ébène des meubles anciens, typiques du Levant, les fenêtres aux couleurs du pays, les lustres avec leurs pierres précieuses, les tapis orientaux, et les tableaux-portraits de ses ancêtres sont autant de récits familiaux. L’accès à la grande terrasse, qui encercle, telle une couronne, la partie de la majestueuse bâtisse, est un appel à la contemplation. La vue sur la vallée est époustouflante. « C’est de là qu’Alphonse de Lamartine qui a dormi au palais a déclaré : “ […] le château du cheikh de Hammana surpasse en élégance, en grâce et en noblesse, tout ce que j’avais vu dans ce genre…” » Elle referme son livre.
H comme Histoire
L’histoire de Hammana commence bien avant ces 800 ans. Elle s’écrit avec celle des Phéniciens, des Romains, puis, des Druzes et des Maronites. « Hammana était au cœur des échanges commerciaux entre l’Occident et l’Orient. A côté de notre palais, il y avait un caravansérail et des écuries. » Nous plongeons encore plus dans son passé. Nous empruntons les chemins de la mythique Route de la soie. « Il y avait même des soieries, mais elles ont toutes fermé. »
Linda El-Eid Mezher est Druze. Les religions sont importantes au Liban. En France, il y a la laïcité. Au Liban, les religions et la politique sont liées, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.
Les Druzes et les Maronites ? Ces-derniers sont devenus majoritaires à Hammana. Les valeurs du vivre-ensemble en assurent l’équilibre, depuis longtemps. « Au 16è siècle, les Druzes ont fait appel aux Maronites pour travailler leurs terres. »
Dans le salon, Linda se dirige vers un médaillon, qui aiguise l’attention. Il est en plâtre et représente Alphonse de Lamartine. « En 1933, à l’occasion du centenaire du passage de Lamartine, l’ambassadeur de France nous a rendu visite et a offert cette médaille. » L’histoire se transmet de génération en génération.
Robert Eid, le banquier-bienfaiteur
« Le village est au centre géographique du Liban », assure Robert Eid, tel un géographe. Mais, il est le banquier-bienfaiteur de Hammana. Ce qui est étonnant, c’est sa ressemblance comme deux gouttes de lait, à s’en méprendre, à l’écrivain Joseph Kessel. Son visage plus ou moins carré à la mâchoire kesselienne, surmonté de ses lunettes fines, ses gestes lyriques et ses histoires autobiographiques, lui donnent un goût de personnage tiré de l’un des romans du célèbre Russe blanc. Ce n’est pas en Afghanistan et au Pakistan qu’il a fait ses armes professionnelles, mais au Koweït, en Argentine, en France, en Angleterre, en Arabie Saoudite et au Liban.
Dans l’un des salons de son boutique-hôtel Cherrytales, il raconte son histoire. Ici, les cerises sont bien une institution. « Oui, il faut venir au Festival de la Cerise en juin. Toute la région du Metn s’y donne rendez-vous. » Dans ses jardins, les parterres de roses en rappellent la couleur rouge pourpre.
Pour Robert, Hammana est le village maternel. Pendant son enfance, il n’y passait que les trois mois d’été. Il se souvient de ses années d’insouciance, celles des années 70. Il se souvient, également, de la Guerre des 6 jours. « Elle a tout bouleversé : la quiétude dans laquelle nous vivions, la nonchalance. Le Liban, épargné au départ, en subit ouvertement les contrecoups à partir de 1975… » En 1975, le Liban est en guerre à cause des Palestiniens. En 1977, Robert doit quitter le pays du Cèdre où coule l’eau, le lait et le miel. Il part en France. Il va mettre entre-parenthèses son pays natal pendant trois décennies. Il va devenir banquier, suite de concours de circonstance. Il échappera, de peu, à l’invasion du Koweït en 1990, et aux premières bombes qui pleuvent sur le pays-confetti gorgé d’or noir. Les troupes de Saddam Hussein l’ont envahi. Il y travaille et vit avec toute sa famille depuis 6 ans. Il se retrouve en Argentine, puis, part en Angleterre. Et, ce sera, finalement, l’Arabie Saoudite de 2005 à 2021. Entre-temps, Robert a retrouvé les terres de son enfance, son Liban maternel, son village de Hammana.
Des investissements dans le tourisme
Tel un bienfaiteur, il investit et finance des projets qu’il lance avec des villageois, comme La Maison de l’Artiste, qui héberge des artistes à l’année. « C’est un véritable hub artistique pour les arts de la scène, avec de nombreux évènements au long de l’année, qui ont aidé à redonner vie au village. » Le souffle artistique, musical, et théâtral, se répand dans toute la région. C’est l’effet papillon, un effet vertueux. Puis, Robert ouvre et finance des projets touristiques, dans la restauration et l’hôtellerie. « Oui, je crois que le tourisme peut redonner ce souffle de vie dont ont tellement besoin les villages de la montagne libanaise », répète-t-il.
Soudain, il se lève. « Venez, nous allons visiter les lieux ». La discussion continue aux pas du montagnard, à 1 200 mètres d’altitude. Trois grandes maisons aux couleurs du ciel ont poussé de terre sur ces 5 300 m2 de terrain transformé en parc, piscine et jeu de pétanque. Les chambres sont aérées, grandes, luxueuses, pétillantes de couleurs picturales. A travers de grandes baies vitrées, Robert a eu l’idée de faire rentrer dans chacune des 24 chambres les montagnes alentours et la vallée de Hammana. Là encore, la vue est magnifique. Le tableau de mère-nature est là. Il est vivant. Le regard ne s’habitue pas. Il s’émerveille.
« Montons au restaurant qui se situe sur le toit. Vous allez voir un spectacle encore plus incroyable. » Le panorama, en effet, est des plus idylliques. L’ivresse des sens vient de gravir un nouveau palier vers les sommets, époustouflant. Toute la vallée et les montagnes alentours s’offrent aux regards, à 360°. Les poumons se remplissent d’air pur. Les superlatifs ne suffisent plus à décrire objectivement ce rendez-vous avec la Création.
Le reportage se termine… déjà !
En redescendant dans le bourg, impossible de visiter la maison où le général de Gaulle s’est reposé en 1941. Impossible, également, de visiter ces usines de soie… qui ont fait la richesse de jadis. Impossible de profiter des cascades dont les chants d’eau vont se remplir de volume pour jouer leurs partitions symphoniques à l’approche de l’automne.
Comme jadis Lamartine, en 1833, il faut, déjà, redescendre vers Beyrouth, les yeux remplis de mille étoiles, des dizaines de visages et d’images féériques. « Revenez nous voir. Revenez à Hammana. Vous n’avez pas tout vu… » Promis !
Informations de dernières minutes : à l’heure où pleuvent encore, depuis le lundi 23 septembre, les bombes de Tsahal, sur tout le Liban – en espérant que ce pays de cocagne ne se transforme pas en champ de ruines – il faut déplorer près de 700 morts, dont une soixantaine d’enfants, et des milliers de blessés.
Ce reportage, bouclé le jour même où les bipeurs du Hezbollah ont explosé au Liban, se veut un cri dans la nuit déchirée, un hymne à la paix, une plume d’espérance pour le pays du Cèdre, véritable Terre Sainte.
Reportage réalisé par Antoine BORDIER
Copyright des photos A. Bordier
Alençon : vente d’Art sacré du culte catholique
Une nouvelle vente d’objets d’art sacré pour le culte catholique aura lieu à la salle de vente d’Alençon ce 5 octobre à partir de 10h30 : les 137 premiers lots – de l’orfèvrerie principalement – seront vendus jusqu’à midi. La vente reprendra ensuite à 14h pour la suite, notamment les reliquaires.
Parmi les objets vendus, de nombreux objets d’orfèvrerie remarquables, dont un calice en or (lot 32) des frères Demarquet, estimé 30 à 40.000 euros, ou encore un ciboire du XVIIe (daté 1667), des Pays-Bas, orné de scènes de la vie de divers saints (lot 7), plusieurs calices et ciboires datant de l’Ancien Régime en France (lots 11, 12, 22 – un calice qui date de 1789, etc.), une chapelle du XXe qui contient un calice, sa patène et un ciboire (lot 109), des baisers de paix dont un réalisé par Armand Calliat (lot 126) et un autre attribué à Placide Poussielgue-Rusand (lot 328), etc.
Il y a aussi de nombreux ornements – dont une chape bleu ciel fin XVIIIe (lot 207) et deux ornements ‘‘trois chevaux” blanc et rouge (lots 252 et 257 respectivement), une suite de quatre reliquaires monstrances à l’état de neuf (lot 168), une crosse épiscopale autrichienne, un chemin de croix complet, en tableaux, une Vierge de douleur XVIIe de presque un mètre de haut, mais aussi un tabernacle en bois sculpté et peint (lot 319), un autre tabernacle pourvu d’une porte XVIIe (lot 348), un autel à gradins en bois sculpté (lot 322), ou encore un autel latéral de chapelle en granit (lot 364).
Liban : des écoles forcées par des miliciens
Communiqué de l’Oeuvre d’Orient :
Durant ces trois derniers jours, plusieurs écoles du centre-ville de Beyrouth ont été forcées et le personnel présent menacé par des miliciens et des hommes armés les obligeant à ouvrir leurs portes aux déplacés.
Parmi ces écoles, on compte notamment :
- des établissements scolaires publics,
- un lycée français
- et plusieurs écoles chrétiennes.
À ce jour, les bâtiments ont été dégradés, le personnel éducatif n’a pas accès aux classes et les religieuses qui habitent parfois ces lieux ne sont plus libres de circuler dans leurs propres écoles et couvents.
La présence de miliciens et d’hommes armés au sein de ces établissements scolaires représente une menace et une cible pour les déplacés comme pour les résidents des lieux.
L’Œuvre d’Orient exige l’évacuation immédiate des miliciens et le respect des décisions et du statut de ces écoles, dont nombre d’entre elles avaient décidé de se mettre au service des personnes déplacées fuyant les bombardements du sud.
L’association demande des conditions humanitaires et sécuritaires dignes de part et d’autre de la frontière.
Notre-Dame de Chrétienté cherche des acheteurs
Afin de préparer son prochain pèlerinage de Pentecôte, sur le thème “Pour qu’Il règne”, l’association Notre-Dame de Chrétienté cherche deux acheteurs pour soutenir une organisation garantissant la croissance des effectifs.
Etoffant le pôle achats, ces deux acheteurs, ayant une expérience professionnelle, négocieront les différentes fournitures nécessaires au bon déroulé du pèlerinage (locations de voitures, de camions, de trains ; achat d’eau, de nourriture, de tentes, d’objets liturgiques et de prestation type sonorisation ou écrans géants, etc).
Poste à pourvoir dès que possible.
Si possible basé en région parisienne pour faciliter les échanges avec l’équipe.
Ecrire à [email protected]
La protection juridique de la foi et le synode sur la synodalité
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
On apprend en ce moment que le synode sur la synodalité inaugure une liste de nouveaux péchés. Une partie de ces péchés sont en lien avec la crise des abus au sein de l’Église Catholique. Or, ces derniers, commis notamment par des religieux, ébranlent aussi la foi des victimes. Et c’est ce qu’expliquait le pape émérite Benoît XVI en 2019 :
«Permettez-moi maintenant de faire un bref excursus. Face à l’étendue des péchés de la pédophilie, une parole de Jésus vient à l’esprit : « Quiconque scandalise un de ces petits qui croit, il vaut mieux pour lui se mettre une meule autour du cou et être jeté à la mer » (Mc 9, 42). Dans son sens originel, ce mot ne parle pas de la sollicitation d’enfants à des fins sexuelles. Le terme « les petits » dans le langage de Jésus désigne les simples croyants, qui pourraient être ébranlés dans leur foi par l’orgueil intellectuel de ceux qui se croient intelligents. Jésus protège donc ici le bien de la foi par une menace impitoyable de punition pour ceux qui les offensent. L’utilisation moderne de ces mots n’est pas erronée en soi, mais ne doit pas cacher leur sens originel. En ce sens, contre toutes garanties, il apparaît clairement que ce n’est pas seulement le droit de l’accusé qui est important et exige une garantie. Tout aussi importants sont les biens précieux comme la foi. Un droit canonique équilibré, qui correspond au message de Jésus dans sa totalité, ne doit donc pas uniquement être une garantie en faveur de l’accusé, dont le respect est un bien protégé par la loi. Elle doit aussi protéger la foi, qui est aussi un bien important protégé par la loi. Un droit canon bien construit doit donc contenir une double garantie : la protection juridique de l’accusé et la protection juridique du bien en jeu. «
Comme on le voit, la qualification juridique de l’atteinte contre la foi a un fondement biblique, d’où sa grande importance. Et le pape émérite Benoît XVI déplorait l’indifférence sur cette question cruciale :
«Lorsqu’aujourd’hui nous exposons clairement cette conception en elle-même, nous nous heurtons généralement à la surdité et à l’indifférence sur la question de la protection juridique de la foi. Dans la conscience juridique commune, la foi ne semble plus avoir le statut de bien à protéger. C’est une situation préoccupante que les pasteurs de l’Église doivent considérer et prendre au sérieux. «
Plus loin il racontait qu’il y a avait un projet, mené avec le Pape Jean-Paul II, pour attribuer la compétence sur ces crimes à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sous le titre « Delicta maiora contra fidem ». Mais la tâche s’est avérée complexe et, de plus, il y avait «des retards qu’il fallait éviter à cause de la nature des problèmes». Et finalement, comme il l’explique, le Pape François décida d’entreprendre d’autres réformes.
Cela dit, le problème est toujours d’actualité. Et le problème des atteintes contre la foi ne concerne pas seulement les prêtres abuseurs mais aussi tous ceux qui attaquent d’une manière ou d’une autre la doctrine de la foi. Et d’ailleurs c’est dans ce même texte cité que le pape émérite Benoît XVI expliquait que la crise des abus était due justement aux attaques, de la part de beaucoup de religieux et théologiens, contre la morale sexuelle enseignée par l’Église (.https://lesalonbeige.fr/les-causes-de-la-crise-des-abus/).
Il faudrait donc s’attaquer à ces délits contre la foi, surtout en ce moment où beaucoup de prêtres et même des évêques continuent à s’attaquer à la morale sexuelle de l’Église sans être trop inquiétés. Et de plus un cardinal qui joue un rôle important dans le synode des synodes, le cardinal Hollerich, s’est fait connaître à cause de ses affirmations sur les relations homosexuelles :
««Je crois que le fondement sociologique-scientifique à la base de cet enseignement (sur les relations homosexuelles, ndlr.) n’est plus adéquat», affirme le cardinal Hollerich dans un entretien à l’agence allemande Katholische nachrichtenagentur (KNA), publié le 2 février 2022. Le cardinal considère ainsi comme «erronée» la position de l’Église selon laquelle les relations homosexuelles sont un péché. Pour lui, il est temps de procéder à une révision fondamentale de l’enseignement catholique sur ce point. Il suggère que la façon dont le pape François a parlé de l’homosexualité dans le passé pourrait conduire à un changement de doctrine. «
Or, cela contredit l’enseignement continu de l’Église sur les relations homosexuelles, enseignement qui est basé aussi sur la Bible, comme le rappelle la «LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE SUR LA PASTORALE À L’ÉGARD DES PERSONNES HOMOSEXUELLES «. Et cela peut troubler la foi de beaucoup de croyants.
Bref , il est important de se pencher sur ce problème des atteintes contre la foi, surtout en ce moment synodal où l’on s’intéresse à de nouveaux péchés. Si l’on veut mettre fin à la crise des abus, il faut s’attaquer aussi aux atteintes contre la foi. Et justement il faut aussi de la foi pour mener à bien ce projet qui peut être complexe au départ. Jésus-Christ avait dit que la foi déplace des montagnes.
La mission de l’Eglise
Le numéro d’octobre de Gloria est consacrée à l’Eglise missionnaire. Chaque année, pendant la Semaine Missionnaire Mondiale, nous prions pour soutenir la vie et la mission de l’Église. En 2024, elle se déroule du 13 au 20 octobre.
Qu’est-ce que la mission ? Si l’Église a une vocation missionnaire c’est que Jésus l’a établie ainsi. Dès le commencement de son ministère, il choisit douze hommes parmi ses nombreux disciples : les douze apôtres. Ce nom d’apôtre annonce déjà la mission à venir, puisqu’il est issu du grec apostéllein, qui signifie envoyer. Cet article définit la mission en s’appuyant sur les Évangiles.
Le Père Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire de Lisieux, évoque sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et la mission. Le 14 décembre 1927, le pape Pie XI l’a déclarée « Patronne, à titre spécial, de tous les Missionnaires, hommes ou femmes, et aussi des Missions existant dans tout l’univers. Elle devient ainsi leur Patronne principale, à l’égal de Saint François Xavier. »
Don Pierre Doat, recteur du sanctuaire du Mont-Saint-Michel, vient de publier Le roman des anges pour rendre accessible la théologie des anges tout en cassant les codes de représentations que nous avons de ces créatures. Il répond aux questions de Gloria juste avant la fête des saints anges gardiens (le 2 octobre).
Qu’est-ce que la fête du Christ-Roi ? La solennité du Christ-Roi a à peine un siècle ! Le pape Pie XI l’a établie le 11 décembre 1925 en publiant l’encyclique Quas Primas. Il s’appuie sur les Écritures qui ne cessent de proclamer la royauté du Christ. Gloria revient sur ces passages et vous explique le sens de cette grande fête.
Abus sexuels : un élu communal et un ancien candidat LFI aux législatives poursuivis pour corruption de mineurs
Huit hommes, dont deux personnalités politiques, sont soupçonnés d’avoir sollicité des rapports sexuels avec des adolescents âgés de 14 ans en Haute-Garonne.
L’affaire remonte au mois de juin 2024. Une bande de jeunes organisait alors des guets-apens via l’application de rencontre Grindr pour piéger des adultes qu’ils suspectaient de pédophilie. Ils se faisaient alors passer pour de jeunes garçons de 14 ans qui leur donnaient rendez-vous.
Lors du procès ce 25 septembre à Toulouse, alors que les jeunes sont condamnés, les huit hommes victimes d’agressions se retrouvent mis en cause pour “corruption de mineurs de moins de 15 ans”.
Parmi les suspects, un élu d’une commune du Muretain (Haute-Garonne) âgé d’une cinquantaine d’années et un ancien candidat aux législatives pour la France Insoumise en 2022, habitant Hendaye dans le Pays Basque.
Les huit hommes vont être longuement interrogés pour faire la lumière sur cette affaire.
Salon Wish for a Baby 2024 : preuves de la poursuite de pratiques illégales de marchandisation humaine
Le Syndicat de la Famille publie les preuves de la poursuite de pratiques illégales, GPA comprise, par le Salon Wish for a baby :
A la veille de l’édition 2024 du Salon Wish for a baby (ex Désir d’enfant) et face au silence de la justice malgré les faits qui le caractérisent, Le Syndicat de la Famille publie de nouveau les preuves de pratiques illégales de marchandisation humaine des exposants et appelle les pouvoirs publics à saisir de nouveau le Procureur de la République de Paris.
En 2023, sur la base de l’article 40 du Code pénal, le Procureur de la République de Paris avait été saisi par un haut fonctionnaire alerté par une enquête du Syndicat de la Famille rendue publique en juillet 2022. Le Procureur avait lui-même saisi la Police judiciaire, dont l’enquête, qui a duré 12 mois, a réuni toutes les preuves des pratiques illégales du Salon Wish for a baby, notamment grâce aux éléments du Syndicat. Depuis, la justice ne donne aucune nouvelle, les organisateurs du Salon ayant prétendu ne plus proposer de contrats de GPA à partir de l’édition de septembre 2023 du Salon.
Le Syndicat de la Famille rend publiques ce jour les preuves de la poursuite, les 2 et 3 septembre 2023 dans le cadre du Salon Wish for a baby, du business de GPA et d’autres pratiques de marchandisation humaine illégales et iniques.
Pour la prochaine édition du Salon, ces 28 et 29 septembre 2024, Le Syndicat de la Famille prouve aussi (ci-dessous) que, malgré les dénégations des organisateurs du Salon, la GPA sera de nouveau proposée.
Comme tous les ans depuis 2020, Le Syndicat de la Famille sera présent dans et aux abords du Salon. Il enquêtera et perturbera ce trafic international de l’humain. Un constat d’huissier sera de nouveau réalisé.
Le Syndicat appelle les pouvoirs publics et les élus à saisir de nouveau le Procureur de la République de Paris : l’article 40 du Code pénal stipule en effet que « Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. » Le Syndicat de la Famille est à disposition pour transmettre tous les éléments de preuves qu’il détient.
Publicité publiée sur le site de l’agence de GPA chypriote Success, exposant du Salon 2024, pour commander une GPA les 28 et 29 septembre 2024 à Paris :
Les ressortissants de pays autorisant le changement de sexe et la transition de genre ne pourront plus adopter d’enfants russes
En Russie, la Douma a voté en première lecture mercredi un texte rendant illégale l’adoption d’enfants russes dans les pays autorisant le changement de sexe par intervention médicale ou la transition de genre dans les documents d’identité.
397 députés russes ont voté en faveur de cette telle interdiction, contre un élu. Le texte a pour vocation d’empêcher « toute adoption d’enfants russes par des représentants des communautés LGBT », détaille le texte explicatif qui accompagne le projet de loi.
Une crise de régime
De Philippe de Villiers dans le JDNews :
[…] La France traverse une épreuve inouïe qui met en jeu son existence même. Nous cumulons toutes les crises. Une crise parlementaire : il n’y a pas de majorité arithmétique. Une crise institutionnelle : le système dyarchique est bloqué. Une crise financière : on est lestés de plomb et d’impôts. Une crise nationale : on n’a plus la même définition de la nation entre les trois France, celle de l’ubérisation – la post-France mondialisée –, celle de la créolisation – le peuple-monde de Mélenchon –, celle de la tradition – la France des ferveurs résiduelles. Enfin, nous vivons une crise sociétale : il n’y a plus d’accord sur les repères essentiels de la vie commune. Nous n’avons plus la même définition des murs porteurs. Gabriel Attal vient de rappeler le maître d’équipage à son devoir de progressisme sociétal.
Cette épreuve de gros temps, elle porte un nom : c’est une « crise de régime ». Qu’est-ce donc qu’une « crise de régime » ? C’est quand un régime s’avère incapable de régler un problème vital du moment. La IVe République est morte de n’avoir pu régler le problème de l’Algérie. La Ve va mourir de ne pouvoir régler le problème de l’immigration qui nous submerge. Nous assistons à l’effondrement de la Ve République.
“Je trouve que la messe a perdu de son mystère”
A l’occasion de son 90ème anniversaire, Brigitte Bardot a accordé un entretien à Aleteia. Extrait :
[…]
Témoigner de sa foi lorsqu’on est une personnalité publique est-il devenu trop rare à vos yeux ?
Je porte ma foi en moi et j’en suis fière. Par ailleurs, je suis horrifiée de voir tous ces outrages que l’on fait subir aux églises. C’est un sacrilège !
Quelle est votre vision de la religion catholique ?
Je trouve que la messe a perdu de son mystère, une certaine chaleur d’âme. Quand j’étais enfant, j’allais à l’église avec mes parents tous les dimanches. J’ai le souvenir d’un mystère qui sortait de cet endroit magnifique. Le prêtre célébrait dos à nous, en latin. C’est dommage que l’on ait modernisé cela. La célébration face aux fidèles me donne l’impression d’une représentation théâtrale. Je me définirais comme traditionnaliste. J’aimerais voir une reprise de la religion catholique avec plus de respect et d’importance. Il y a tellement de gens de bonne volonté et profondément croyants qui ne sont plus pratiquants. Tant d’églises sont fermées… On ne peut même plus rentrer faire une prière. C’est dramatique. Quand je pense que Notre-Dame a brûlé. C’est comme si on vivait une époque satanique, négative et destructrice. […]
« La France est le seul pays en Europe à avoir vu son taux de pauvreté fortement augmenter de 2015 à 2023 »
Merci à François Hollande et Emmanuel Macron :
[…] Ce taux de pauvreté est calculé comme le pourcentage de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, c’est-à-dire la part de la population qui dispose d’un revenu inférieur à 60 % de la médiane des niveaux de vie dans le pays concerné, soit 1 236 euros par mois en France.
En 2023, ce taux de pauvreté était de 20,2 % en Espagne, de 18,9 % en Italie, de 15,4 % en France, de 14,4 % en Allemagne et seulement de 14 % en Pologne (Eurostat). Cependant, si on regarde l’évolution du taux de pauvreté durant la période de 2015 à 2023, la France est le seul pays à avoir vu ce taux de pauvreté fortement augmenter, de 13,6 % en 2015 à 15,4 % en 2023 ! En Allemagne, durant cette période, le taux de pauvreté a baissé de 2,3 points, en Espagne de 1,9 point, en Italie de 1 point et en Pologne de 3,6 points.
Cette forte augmentation du taux de pauvreté en France se produit à partir de 2019, alors que le taux était stable entre 2015 et 2019. On comprend mieux alors la colère autour du pouvoir d’achat dans la partie de la population française qui voit son revenu relatif s’éloigner de la médiane. Les familles nombreuses et les chômeurs sont les plus exposés à cette augmentation du taux de pauvreté. […]
Une église profanée à Brest
Samedi 21 septembre, vers 19 h, le prêtre et ses fidèles ont maîtrisé un début d’incendie allumé dans la chapelle de l’église Saint-Luc, à Brest. Une messe de réparation sera célébrée ce mercredi 2 octobre, présidée par l’évêque.
À l’intérieur de la chapelle, dont la porte avait été fracturée, des flammes s’échappaient du tabernacle. Heureusement, le prêtre et les fidèles ont pu arrêter à temps la progression du sinistre. Sans même devoir faire appel aux pompiers.
Le curé a déposé plainte au commissariat de Brest. Des policiers se sont déplacés sur les lieux pour lancer l’enquête.
Deux églises vandalisées à Gravelines (Nord)
Nord: deux églises vandalisées en pleine journée à Gravelines pic.twitter.com/Tij2HNbQmS
— BFMTV (@BFMTV) September 27, 2024
Il s’agit de l’église Saint-Willibrord en centre-ville et l’église Saint-Thomas-Becket dans le quartier des Huttes.
A Saint Willibrord, le tabernacle a été fracturé par derrière, la plaque de bois défoncée, et les objets sacrés qu’il contenait ont été dispersés par terre, ainsi que les hosties consacrées.
Des dégradations similaires sont observées à l’église des Huttes, avec des dégâts moins importants. Aucun objet n’a été volé, selon l’abbé, qui a déposé plainte.
Une enquête est ouverte, et la police s’est rendue sur place pour des relevés d’empreintes et d’ADN.
Une messe de réparation se tiendra ce vendredi soir à 18h en l’église Saint-Thomas-Becket, avec en introduction une bénédiction des biens saccagés.
En revanche, celle du tabernacle de l’église Saint-Willibrord, classé, nécessite l’expertise de la DRAC avant toute réparation. Les objets sacrés ne pouvant plus y être reçus, il n’y aura pas de messe jusqu’à nouvel ordre.
Provocation musulmane dans une église parisienne
#Paris : un sacristain @dioceseparis se plaint des prières provocatrices d’un musulman dans son église. pic.twitter.com/2Cpvr5oEjL
— Damien Rieu (@DamienRieu) September 26, 2024
L’OQTF du jour
Un homme de 20 ans, en situation irrégulière, a été condamné à 18 mois de prison ferme et à une interdiction du territoire français pour une durée de 5 ans, jeudi 26 septembre, par le tribunal judiciaire de Bayonne pour des faits de vol avec violence commis le 31 août. Un homme de 63 ans avait été roué de coups par une bande de trois voyous. Une fois à terre, son sac lui avait été dérobé.
Né à Agadir au Maroc en 2003, le prévenu a déjà été condamné à 8 reprises par le passé ! Arrivé mineur en France, il n’a jamais obtenu la nationalité française et est sous le coup d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français).