Notre-Dame de Chrétienté répond aux interrogations et polémiques au sujet de l’usage de la liturgie traditionnelle dans le cadre du pèlerinage
Communiqué de Notre-Dame de Chrétienté :
À l’issue du 43e Pèlerinage de Chrétienté, qui a rassemblé 19 000 pèlerins de Paris à Chartres durant le week-end de la Pentecôte, l’association Notre-Dame de Chrétienté publie sur son site internet un manifeste intitulé « Pour la vérité, la justice et la paix ».
Ce texte entend répondre aux interrogations et polémiques apparues dans certains médias au sujet de l’usage de la liturgie traditionnelle dans le cadre du pèlerinage. Il rappelle l’engagement pris par le pape saint Jean-Paul II en 1988 de permettre aux fidèles attachés à cette forme liturgique de demeurer pleinement unis à l’Église.
Nous entendons à travers ce manifeste défendre la légitimité d’une pratique liturgique qui structure la vie spirituelle de milliers de pèlerins, notamment les jeunes générations, dont certains convertis ont choisi ce rite pour recevoir le baptême. Le texte affirme :
« Nous ne voulons pas faire Église à part. Nous demandons simplement à servir l’Église avec notre identité et cette liturgie qui est notre langue maternelle : la langue par laquelle nous nous adressons à Dieu et par laquelle Dieu nous parle. »
L’association rappelle que le pèlerinage repose sur trois piliers indissociables : la tradition, la chrétienté et la mission.
- Tradition : à travers la liturgie traditionnelle, les sacrements et la transmission fidèle de la foi, 19000 pèlerins, comptant de nombreux recommençants, convertis et jeunes baptisés, vivent une véritable rencontre avec le Christ.
- Chrétienté : l’expérience de la marche, du service et de la prière commune favorise une profonde vie communautaire. Les 430 chapitres, soutenus par 1200 bénévoles, témoignent de cette fraternité concrète.
- Mission : en lien avec son thème 2025, « Pour qu’Il règne, sur la terre comme au ciel », le pèlerinage exprime une volonté d’évangélisation et de rayonnement public de la foi.
L’association Notre-Dame de Chrétienté invite tous ceux qui souhaitent mieux comprendre son engagement à consulter ce manifeste, disponible en ligne.
La messe d’action de grâce du pèlerinage sera célébrée selon le rite traditionnel jeudi 19 juin à 19h30, en l’église Sainte Odile à Paris.
Le chant à la Trinité : Laus Trinitati (Sainte Hildegarde de Bingen)
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« Louange à la Trinité, qui est son et vie et créatrice de tous, présente dans leur vie, et qui est louange de l’armée angélique et splendeur merveilleuse des mystères cachés, inconnus des hommes, et qui est souffle de vie en chaque créature. »
« L’image d’ouverture de la louange due à la Trinité est reliée, au milieu de l’antienne, à la louange de l’armée céleste, dont la symphonie tente de refléter le mystère trinitaire. Le thème dominant, cependant, est la vie, d’abord au sein de la Trinité, puis dans toute création divine. Les trois répétitions du mot vita et leur traitement musical confirment ce point : la cascade de notes descendantes sur vita dans la deuxième ligne est redoublée lors de sa troisième apparition dans la dernière ligne, qui porte le plus long mélisme de toute la pièce et couvre presque toute l’étendue de l’antienne. »
« Peut-être le plus énigmatique est le choix d’Hildegarde de féminiser le nom créateur en créatrice (creatrix), un terme qu’elle n’utilise nulle part ailleurs pour décrire la divinité. S’il s’agit simplement d’accorder le genre grammatical de Trinitas, alors le genre masculin de sonus demeure curieusement dissonant. »
« L’enseignement de la sainte moniale bénédictine se dresse comme un phare pour l’homo viator. Son message apparaît d’une actualité extraordinaire dans le monde d’aujourd’hui, particulièrement sensible aux valeurs qu’elle a proposées et vécues. Pensons par exemple à sa capacité charismatique et spéculative, qui stimule la recherche théologique ; à sa réflexion sur le mystère du Christ, considéré dans sa beauté ; au dialogue de l’Église et de la théologie avec la culture, la science et l’art contemporain ; à l’idéal de la vie consacrée comme voie d’épanouissement humain ; à son amour pour la liturgie comme célébration de la vie ; à sa vision de la réforme de l’Église, non pas comme simple changement de structure, mais comme conversion du cœur ; à sa sensibilité à la nature, dont les lois doivent être respectées et non violées. »
« Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la Terre ! » Tel sera le thème du 44ème pèlerinage de Chrétienté, en 2026
Mot de clôture de l’abbé Jean de Massia, Aumônier général de Notre-Dame de Chrétienté, prononcé en la cathédrale de Chartres, lundi 9 juin :
Amis pèlerins !
Il y a très exactement 40 ans, le lundi de Pentecôte 1985, à la messe de clôture, Dom Gérard donnait en cette même cathédrale son célèbre sermon sur la Chrétienté. Qu’est-ce que la Chrétienté ? « c’est la lumière de l’Évangile projetée sur nos patries, nos familles, nos mœurs et nos métiers. Et si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n’est pas pour remplacer le Ciel, c’est pour lui servir d’escabeau. » Ces mots avaient embrasé le cœur des pèlerins, ils avaient marqué de façon indélébile l’esprit de notre pèlerinage.
Amis pèlerins, 40 ans plus tard, alors que s’achève le 43ème pèlerinage de Chrétienté, vous êtes la preuve vivante que le flambeau des chercheurs de Dieu ne s’est pas éteint. Regardez autour de vous ! Alors qu’on annonçait la mort du christianisme dans notre vieille Europe, alors que les forces du mal se déchaînent à travers des lois qui offensent Dieu, dans le même temps, une foule innombrable d’inconnus, de catéchumènes, de recommençants, découvrent Jésus-Christ et se convertissent à l’Évangile ; en témoignent les 17000 baptisés de Pâques, cette année, en France. Quelle douceur, quelle consolation de constater qu’aujourd’hui encore, le doux message de Jésus-Christ continue de bouleverser les cœurs ! Quel encouragement, pour les rêveurs de chrétienté que nous sommes ! Car au fond, si nous voulons que le Christ règne, et que l’Évangile irrigue cette terre desséchée, ce n’est pas pour prendre une revanche sur nos ennemis, pour faire triompher nos idées, pour écraser les autres ; mais c’est parce que nos cœurs sont étreints de l’immense pitié du Christ de voir tant d’âmes passer à côté du vrai bonheur, perdues dans une société qui s’est organisée pour les éloigner de Dieu. Ah, si plus d’hommes et de femmes pouvaient savoir à quel point ils sont aimés, et goûter la joie qui en ce moment nous étreint, au pied de cette cathédrale, d’être des pèlerins pardonnés, fils de Dieu et de Notre-Dame !
C’est pourquoi il était si important de consacrer notre pèlerinage au Sacré-Cœur de Jésus cette année. Le règne du Christ ne se fera que par la charité, et le témoignage d’amour des chrétiens. Car le danger est grand, et ce serait une erreur, de se confiner dans un christianisme de combat, de lutte et de coup, en utilisant les armes du monde et en oubliant que le but de toutes nos œuvres, de tous nos engagements, c’est l’amour de Jésus, et c’est l’amour des gens. Voici ce Cœur, qui a tant aimé les hommes. La charité n’est pas un à-côté, par rapport à la Vérité : la charité est l’héritage le plus précieux de la foi, elle est l’ultime vérité que le Christ nous a légué en expirant d’amour sur la Croix. Que l’eau et le sang, jaillissants de son Cœur transpercé, gardent le nôtre de la sécheresse, de la dureté, de l’amertume qui pourrait nous gagner, dans les épreuves que nous traversons, et nous conserve une âme ardente, une âme d’apôtre.
Amis pèlerins, en cette Pentecôte, le Saint-Esprit donne rendez-vous à ses témoins ! Nous ne pouvons pas passer à côté de cette période inédite de conversions dans l’histoire de l’Église. Le pape Léon XIV, dès son élection, a rappelé le caractère missionnaire de l’Église. « Malheur à moi si je ne n’annonce pas l’évangile ! » La moisson est grande, le terrain est favorable, la pluie de grâce est tombée : à l’œuvre ! Et c’est pourquoi, dès demain, le pèlerinage de Chrétienté lance un nouveau chantier pour explorer le troisième pilier qui fait sa spécificité ; après la Tradition, après la Chrétienté, place à la Mission ! « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la Terre ! » Tel sera le thème du 44ème pèlerinage de Chrétienté, en 2026. Pour participer à l’immense effort d’évangélisation de notre pays, en mettant au service de l’Église les spécificités de notre famille spirituelle, la puissance missionnaire de notre belle liturgie, et l’esprit vivifiant du pèlerinage de Chartres.
Merci à vous, chers pèlerins, pour cette immense colonne de prières, irriguée de la grâce du Ciel, qui a été pendant ces trois jours une parabole vivante de l’Évangile. Merci à tous ceux qui ont rendu ce 43è pèlerinage possible, à tous les bénévoles, aux chefs de chapitres, à la direction des soutiens et des pèlerins, aux nombreux membres du clergé qui nous ont aidé à contempler les choses d’en Haut. Merci à nos évêques, à Mgr Christory pour son accueil, sa présence parmi nous et ses paroles inspirantes à l’occasion des 1000 ans de la cathédrale ; à Mgr Schneider de nous avoir accompagné pendant les trois jours et d’avoir célébré hier la messe de la Pentecôte ; au recteur le P. Blondeau qui nous communique chaque année son amour de ce joyau de la chrétienté qu’est la cathédrale. Je salue également tous les pèlerins anges gardiens qui nous ont suivis et portés par leur prière tout au long du pèlerinage. Les pèlerins qui le souhaitent pourront, après la messe, entrer dans la cathédrale par le portail royal pour vénérer le voile de la Vierge. A l’année prochaine, chers pèlerins, que Dieu vous bénisse,
Notre Dame de Paris, priez pour vous,
Notre Dame de Chartres, priez pour nous
Notre Dame de la sainte Espérance, convertissez-nous.
Méditation prononcée devant le St Sacrement dimanche soir au pèlerinage de ND de Chrétienté
Voici la méditation du Père Hubert (abbaye Sainte-Marie de La Garde), prononcée au pèlerinage de Chartres, dimanche 8 juin, en la fête de Pentecôte, au bivouac de Gas, lors de l’adoration du Saint-Sacrement :
Seigneur Jésus, vous voulez régner, d’abord en nos âmes, et vous avez promis votre royaume aux cœurs purs. J’aimerais vous apporter ce soir un cœur pur, comme celui des apôtres au jour de la Pentecôte. Mais au lieu de cela, je vois en moi encore beaucoup de zones d’ombre et des obstacles à votre règne, et je deviens sourd à vos promesses de royaume et de bonheur.
Alors, au nom de tous ceux qui se sont confiés à moi – à nous, prêtres, – durant ce pèlerinage, aujourd’hui et hier, et comme Job sur son tas de fumier, je vous parlerai à cœur ouvert, et je vous parlerai de ce qui s’y trouve : comme un gros tas de fumier fumant.
Et dans ce tas de fumier, Seigneur Jésus, il y a de la colère, oui beaucoup de colère accumulée, et parfois même, pardonnez-moi, de la colère contre vous : face à tant de mal, tant de tentations, tant de déchirements, tant de situations douloureuses, dans les couples, dans les familles, au travail, et même dans votre Église… Oui, de la colère, il y en a tout particulièrement contre des hommes de votre Église, ceux qui la défigurent, ceux qui la souillent, ceux qui la trahissent, et tout cela impunément, sans qu’on puisse rien y faire. Et de la colère encore, contre ceux qui nous gouvernent, contre tous ces mensonges, ces hypocrisies et ces lois iniques qui se déversent et nous submergent de tous côtés.
Voilà toutes ces colères, ces justes colères – oserais-je dire – qui m’habitent, qui nous habitent, Seigneur Jésus. Toutes ces colères qui se réveillent si souvent, que je rumine et qui me dominent bien malgré moi. Devant vous, je reconnais que ce fumier de la colère est parfois trop brûlant en moi, et qu’il pourrait abîmer le jardin de votre Église. Alors je le dépose à vos pieds ce soir, et je vous le donne.
Et dans ce tas de fumier, Seigneur Jésus, il y a aussi des blessures, celles reçues, celles données. Celles qui ont fait mal, celles qui font encore mal. Celles qui ne cicatrisent pas et qui nous paralysent.
Et dans ce tas de fumier, il y a encore de la peur : oh oui, je le sais, vous nous demandez de nous aimer, d’aimer notre prochain, quel qu’il soit. Mais ce prochain est parfois si différent, si dérangeant, que c’est la peur qui nous domine : oui la peur de ce prochain, pour moi, pour ma famille, pour mes amis, pour l’avenir. Alors je vous les apporte également, toutes ces peurs, Seigneur Jésus.
De la colère, des blessures, des peurs. Voilà ce qu’il y a en moi ce soir. Et avec tout ça, je reconnais que je suis complice de tout ce mal, je reconnais que j’ai ma part de responsabilité, que j’entretiens en moi ce tas de fumier.
Vous êtes la Vie, Seigneur Jésus, et j’ai préféré la mort, les chemins de mort.
Vous êtes la Lumière, et j’ai préféré les ténèbres, les œuvres de ténèbres.
Vous êtes la Parole éternelle, et j’ai préféré le bruit.
Pardon, Seigneur. Mais vous savez tout, vous savez bien que, malgré ces colères, ces blessures et ces peurs, je ne veux aimer que vous. Alors je vous les donne ce soir, je vous les donne toutes.
Apprenez-moi maintenant, apprenez-moi à vous regarder, à tourner mon regard vers vous, à demeurer en vous, et à ne plus me laisser hypnotiser par ce tas de fumier ; je vous l’ai donné, il est à vous.
À défaut d’un cœur pur, donnez-moi un cœur purifié : oui guérissez-moi, purifiez mon cœur, et que je puisse réentendre votre promesse :
Heureux les cœurs purifiés, car le royaume des cieux est à eux !
Une fracture générationnelle dans l’Église
Dans un article pour la revue Études, Yann Raison du Cleuziou, professeur de science politique à l’Université de Bordeaux, explore le basculement du catholicisme français dans une condition minoritaire. À rebours de discours sur un «retour au religieux», il décrypte une recomposition marquée par une fracture générationnelle dans l’Église. Extrait :
[…] Chez les plus de 60 ans, près d’une personne sur deux se dit encore catholique. Chez les 18-29 ans, ils ne sont plus que 15%. Cette donne minoritaire pousse ces jeunes catholiques à rechercher l’intensité de l’expérience religieuse pour résister à l’effacement. Cette transition minoritaire se caractérise par une recherche de solennité dans la liturgie, une certaine verticalité de l’autorité sacerdotale, une théologie bien plus classique, une quête de cadres pour la vie quotidienne, ainsi que par de multiples dévotions individuelles et collectives. Ce changement de style peut être pensé comme une «désécularisation interne», c’est-à-dire que l’expression spirituelle ne cherche plus à converger avec les valeurs de la société séculière. Elle est donc socialement plus clivante.
Cette évolution concerne-t-elle tous les catholiques ?
Pas du tout! C’est même là que réside la principale tension dans l’Église. Cette désécularisation interne concerne surtout les jeunes pratiquants et les marges observantes, tandis que les catholiques plus âgés ou de sensibilité plus conciliaire (en référence au concile Vatican II, NDLR) restent marqués par l’expérience d’un catholicisme majoritaire. Dans mes conférences en paroisse, j’entends régulièrement des fidèles seniors s’inquiéter de ce qu’ils perçoivent comme un retour en arrière chez les jeunes prêtres et pratiquants. Ils ne comprennent pas cette réappropriation de formes qu’ils avaient délaissées au profit d’un engagement social et d’une ouverture au monde.
Comment expliquer cette fracture générationnelle ?
Cette opposition est souvent vécue comme générationnelle mais en fait elle dépend du contexte du vécu catholique. Les aînés ont grandi dans un catholicisme culturellement dominant, même si affaibli. Leur stratégie pour en perpétuer l’attrait a été d’en atténuer les pesanteurs, de proposer plutôt qu’imposer. Les jeunes, eux, évoluent dans un paysage où leur foi est une exception. Leur réponse est inverse: affirmer leur identité religieuse. D’un côté, compromis; de l’autre, distinction.
Comment l’Église catholique gère-t-elle cette fracture ?
Pas toujours bien. Les diocèses sont souvent dominés par des catholiques qui conservent un éthos majoritaire et qui interprètent les manifestations de la transition minoritaire comme un repli sur soi ou une dérive identitaire. Pourtant, les mêmes tendances se retrouvent au sein du judaïsme, des protestantismes et de l’islam. La réaction à une sécularité dominante favorise les courants religieux plus observants. C’est une manifestation de la culture contemporaine. Refuser de composer avec ces tendances ne fait que les radicaliser, là où plus de collaboration permettrait de les influencer et de les modérer. […]
La Chine, une menace sérieuse pour la sécurité russe
C’est un document secret des services russes, que le New York Times a pu se procurer. Le document date vraisemblablement de fin 2023, début 2024. Le New York Times a pu se le procurer et le faire authentifier par plusieurs services occidentaux. Les services russes s’inquiètent de l’infiltration chinoise, de l’espionnage en cours sur leur sol, du recrutement d’agents et de projets de contrôle de la Sibérie et de l’Arctique.
Extraits de l’article sur New York Times. Traduction de Conflits :
Mais dans les couloirs de la Loubianka, le quartier général de l’agence de sécurité intérieure russe, connue sous le nom de FSB, une unité de renseignement secrète qualifie les Chinois d’« ennemis ». Cette unité, qui n’avait jamais été révélée auparavant, a averti que la Chine constituait une menace sérieuse pour la sécurité russe. Ses agents affirment que Pékin tente de plus en plus de recruter des espions russes et de mettre la main sur des technologies militaires sensibles, parfois en attirant des scientifiques russes mécontents.
Ils craignent que des universitaires chinois ne préparent le terrain pour revendiquer des territoires russes. Ils ont également averti que des agents secrets chinois menaient des activités d’espionnage dans l’Arctique sous le couvert de sociétés minières et de centres de recherche universitaires.
Ces menaces sont exposées dans un document interne de huit pages du FSB, obtenu par le New York Times, qui définit les priorités pour lutter contre l’espionnage chinois. Ce document n’est pas daté, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’un projet, même si le contexte semble indiquer qu’il a été rédigé fin 2023 ou début 2024.
Le groupe de cybercriminalité Ares Leaks s’est procuré ce document, sans toutefois préciser comment. Il est donc impossible de l’authentifier de manière définitive, mais le Times l’a transmis à six agences de renseignement occidentales, qui l’ont toutes jugé authentique. Ce document offre l’aperçu le plus détaillé à ce jour des coulisses du contre-espionnage russe à l’égard de la Chine.
[…]
Les agents des services de renseignement chinois ont intensifié leurs efforts pour recruter des responsables russes, des experts, des journalistes et des hommes d’affaires proches du pouvoir à Moscou, indique le document. […] L’inquiétude quant à la vulnérabilité de la Russie face à une Chine de plus en plus puissante domine la note. Mais on ne sait pas dans quelle mesure ces inquiétudes sont répandues au sein de l’establishment russe, au-delà de l’unité de contre-espionnage. Même les nations alliées s’espionnent régulièrement.
La Chine dispose de scientifiques de classe mondiale, mais son armée n’a pas connu de conflit armé depuis la guerre d’un mois avec le Vietnam en 1979. Il en résulte une inquiétude en Chine quant à la capacité de son armée à faire face aux armes occidentales dans un conflit autour de Taïwan ou de la mer de Chine méridionale. Les responsables des services de renseignement chinois sont impatients de comprendre la lutte de la Russie contre une armée soutenue par l’Occident.
« Pékin s’intéresse particulièrement aux informations sur les méthodes de combat utilisant des drones, la modernisation de leurs logiciels et les méthodes de lutte contre les nouveaux types d’armes occidentales », indique le document du FSB.
La Chine est depuis longtemps à la traîne derrière la Russie en matière d’expertise aéronautique, et le document indique que Pékin en a fait une priorité. La Chine cible les pilotes militaires et les chercheurs en aérodynamique, en systèmes de contrôle et en aéroélasticité. Selon le document, les spécialistes russes qui ont travaillé sur l’ekranoplan, un navire de guerre de type aéroglisseur mis au point par l’Union soviétique, sont également recherchés.
La Russie craint depuis longtemps l’empiètement de la Chine le long de leur frontière commune de 2 615 miles. Et les nationalistes chinois contestent depuis des années les traités du XIXe siècle par lesquels la Russie a annexé de vastes portions de territoire, dont l’actuelle Vladivostok.
Cette question est désormais au cœur des préoccupations, la Russie étant affaiblie par la guerre et les sanctions économiques et moins capable que jamais de repousser Pékin. Le rapport du FSB soulève des inquiétudes quant au fait que certains universitaires chinois encouragent des revendications territoriales à l’encontre de la Russie. […]
Israël – Liban : une trêve inégale
D’Annie Laurent dans La Petite Feuille verte :
Dans la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien sunnite Hamas, Israël s’est trouvé confronté à un second ennemi, le parti libanais chiite Hezbollah, engagé dès le début aux côtés du premier dans un « axe de la résistance ».
La précédente PFV (n° 102) ayant été consacrée aux diverses motivations et formes d’engagement israéliennes face au Hamas, nous abordons ici ses particularités dans l’affrontement avec le Hezbollah. Mais il convient d’abord de rappeler que la naissance de l’État hébreu, suivie de l’exode de réfugiés palestiniens vers le Liban (1948), est la cause première de la plupart des guerres qui se succèdent depuis lors au pays du Cèdre. Seule une entente entre les deux voisins permettra d’y mettre un terme.
VERS UN APAISEMENT
En s’engageant militairement contre la région septentrionale d’Israël (Haute-Galilée), dont il a contraint à l’exil environ 80 000 habitants, le Hezbollah a entraîné de graves dommages pour le Liban en raison des représailles, terrestres et aériennes, lancées par Tsahal (l’armée israélienne), non seulement contre les positions de la milice chiite, dont plusieurs de ses dirigeants (son chef charismatique Hassan Nasrallah a été assassiné à Beyrouth le 27 septembre 2024), mais aussi contre de nombreuses cibles civiles (villages, monuments historiques, lieux de culte, terres agricoles, etc.). Pendant treize mois, la contre-offensive israélienne, qui s’est étendue jusqu’à Beyrouth et d’autres régions éloignées de la frontière, a entraîné la mort de 3823 Libanais et l’exode de 900 000 résidents.
Par l’ampleur de ces destructions, Israël visait « à se débarrasser du Hezbollah mais aussi à punir les Libanais du Sud qui lui ont permis d’opérer dans leurs villages », explique le spécialiste Nicholas Blanford en commentant cette « stratégie de la terre brûlée » (Le Monde, 28 novembre 2024).
Le 27 novembre 2024, un cessez-le-feu destiné à mettre fin à deux mois d’une guerre de forte intensité entre le Hezbollah et Israël a été annoncé par les États-Unis et la France qui ont parrainé sa négociation. Cet accord donnait soixante jours aux deux belligérants pour en réaliser les conditions : retrait des forces du parti chiite déployées au sud du fleuve Litani, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la frontière ; évacuation des troupes israéliennes présentes dans le sud du Liban, suivi du déploiement progressif de l’armée libanaise appelée à collaborer avec la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban (Finul).
Créée par l’ONU en 1978 pour surveiller le retrait de Tsahal après sa première invasion du Liban (résolutions 425 et 426), cette force est composée de 10 000 soldats (les « Casques bleus ») provenant de 47 pays, dont la France. Mais jusqu’à présent, elle n’a pas réussi à imposer l’application des résolutions 1559 (2004), 1680 et 1701 (2006) dans leurs principales dispositions : retrait du Hezbollah de cette zone à partir de laquelle il avait déclenché des guerres contre Israël ; désarmement de tous les groupes armés sur l’ensemble du territoire libanais.
Le souvenir de ces échecs a suscité le doute dans la population israélienne quant à la pertinence du cessez-le-feu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, y a répondu en affirmant se réserver le droit, en vertu de cette trêve, de reprendre les combats si le Hezbollah (« Parti de Dieu ») ne respectait pas ses engagements.
Israël et le Liban ont approuvé la création d’un comité de surveillance franco-américain chargé de superviser la mise en œuvre de ces engagements. Présidé par les Etats-Unis et la France, ce comité comprend aussi le Liban, Israël et la Finul.
REPRISE DE LA GUERRE
« Censé s’achever le 27 janvier 2025, par un retrait total israélien du sud du Liban, il [le cessez-le-feu] reste suspendu au bon vouloir de l’État hébreu qui semble peu désireux de quitter totalement le pays et qui revendique, sans le dire, un droit d’intervention permanent au Liban contre tout risque de résurgence d’une menace du Hezbollah » (Christophe Ayad, Géopolitique du Hezbollah, PUF, 2025, p. 165).
Le 17 février 2025, Israël, qui n’avait pas respecté le terme fixé, annonçait le maintien « pour une durée indéfinie » de son occupation sur cinq sites stratégiques choisis pour leur élévation qui favorise « une vue large du territoire libanais » et leur situation face à de grandes localités du Nord israélien. Un porte-parole militaire israélien a justifié cette décision en ces termes : « Nous devons rester à ces endroits pour le moment afin de défendre les citoyens israéliens, de nous assurer que le processus est terminé et de le remettre aux forces armées libanaises » (L’Orient-Le Jour, 18 février 2025).
Le président de la République libanaise, Joseph Aoun, a réagi à cette décision : « L’ennemi israélien n’est pas digne de confiance et nous craignons que le retrait total ne soit pas réalisé demain. La réponse libanaise se fera par le biais d’une position nationale unifiée et inclusive. L’option de la guerre ne fonctionne pas et nous passerons par des moyens diplomatiques, car le Liban ne peut plus tolérer une nouvelle guerre » (Ibid.).
Depuis lors, Israël multiplie les violations du cessez-le-feu au Liban, notamment dans la région méridionale où des attaques quasi-quotidiennes visent des villages au moment du retour de leurs habitants, après treize mois d’éloignement contraint. Ces frappes aériennes sont parfois accompagnées de l’envoi aux populations concernées de billets jaunes et blancs (couleurs du drapeau du « parti de Dieu ») portant des slogans qui les invitent à se méfier de toute promesse d’aide financière par le Hezbollah – « des mensonges et de la tromperie de la résistance » – coupable d’avoir détruit leurs maisons et déplacé leurs familles.
A Saïda, Tsahal a visé la résidence d’un Palestinien responsable du mouvement Hamas, Hassan Farhat, qui a été assassiné avec ses deux enfants.
La plaine de la Bekaa, à l’est, constitue une autre cible. L’intention de l’État hébreu est ici de « bombarder des routes de contrebande du Hezbollah le long de la frontière avec la Syrie » (L’Orient-Le Jour, 2 avril 2025).
Trois bombardements (28 février, 30 mars et 27 avril) ont aussi été dirigés contre la banlieue sud de Beyrouth, où, selon Tsahal, le Hezbollah dispose de stocks de missiles de précision. L’absence de riposte du « parti de Dieu » à ces attaques pourrait être justifiée par son souci de ne pas affaiblir son parrain iranien, engagé avec les États-Unis dans un dialogue sur le nucléaire. Le régime de Téhéran pousse d’ailleurs pour l’arrêt des combats au Liban et à Gaza.
Fin avril, les violations israéliennes dépassaient le nombre de 3 000, a indiqué le président Joseph Aoun. Il a également affirmé sa préférence pour la voie diplomatique afin de résoudre le problème avec Israël (L’Orient-Le Jour, 30 avril 2025).
Cependant, les contacts pris par les dirigeants libanais avec la France et les États-Unis, chargés de parrainer la trêve, pour qu’ils assument leurs responsabilités n’ont jusqu’à présent produit aucun résultat, ce qui a inspiré ce scepticisme au secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem : « Les buts d’Israël sont clairs : il veut contrôler le Liban, y établir des colonies, rester dans le pays et l’affaiblir pour qu’il ne s’oppose plus à ses projets » (L’Orient-Le Jour, 28 avril 2025). Durant cette période, plusieurs attaques provenant du Liban ont été lancées contre le nord d’Israël mais le Hezbollah n’en a revendiqué qu’une seule, celle du 2 décembre 2024, tandis que deux autres, perpétrées le 16 avril, ont été attribuées au Hamas, qui dispose toujours de combattants au pays du Cèdre.
Un autre problème reste dépendant de l’instabilité dans le Sud, la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth : la reconstruction de ces régions ravagées par la guerre. Les autorités libanaises espèrent pour cela un accord avec le Fond Monétaire International (FMI). Mais celui-ci ne pourra être obtenu qu’une fois achevé le retrait des zones occupées et la fin des bombardements effectués par Tsahal.
L’ARMÉE LIBANAISE ET LE HEZBOLLAH : RIVALITÉ OU COLLABORATION
L’accord du 27 novembre a confié à l’armée libanaise la mission d’investir la région méridionale située entre le fleuve Litani et la frontière israélienne (soit une trentaine de kms du nord au sud) pour y démanteler, en collaboration avec la Finul, l’infrastructure militaire du Hezbollah, opération consistant aussi à combler et sceller les nombreux tunnels creusés par ce dernier. Malgré les entraves au déploiement complet de l’armée, causées par les violations israéliennes, fin avril les 8 000 soldats libanais dépêchés sur place contrôlaient 90 % du secteur concerné.
Le général Rodolphe Haykal, commandant en chef de l’armée, a félicité la troupe pour « sa résistance qui est l’une des raisons les plus importantes de la survie du Liban, de l’unité des Libanais et de leur sécurité », ainsi que pour son « travail intensif pour étendre l’autorité de l’État » et « accompagner le retour des populations dans leurs villages » (L’Orient-Le Jour, 23 mai 2025).
Cette mission s’ajoute au maintien d’une présence militaire sur l’ensemble du territoire, à l’intérieur du pays et le long des autres frontières, tout ceci avec des moyens limités. À la mi-avril, l’émir de Qatar, qui recevait Joseph Aoun à Doha, lui a promis de soutenir son armée par un don de 60 millions de dollars et l’envoi de 162 véhicules militaires.
Israël continue d’occuper les cinq sites stratégiques du secteur concerné par la trêve et de justifier ses opérations anti-Hezbollah, y compris à Beyrouth, par le refus de ce dernier de renoncer à la totalité de l’arsenal dont il dispose dans tout le pays. En fait, le « Parti de Dieu » trouve dans l’occupation israélienne un argument pour écarter toute perspective de désarmement total comme l’exigeait la résolution 1701 de l’ONU (2006), qui visait toutes les milices alors en action, résolution à laquelle se réfère aussi le cessez-le-feu du 27 novembre.
Par cette attitude, les dirigeants du Hezbollah s’opposent au programme annoncé par Joseph Aoun, juste après son élection à la tête de l’État (9 janvier 2025), et soutenu par son Premier ministre Nawaf Salam, de réserver à l’armée le monopole de la protection de l’ensemble du territoire, ce qui reviendrait à retirer au « Parti de Dieu » le label de « résistance » qu’il s’est octroyé au prétexte de lutter contre les ingérences israéliennes au Liban (cf. PFV n° 101).
Depuis lors, tout en affirmant sa priorité pour la stabilisation de la zone comprise entre le Litani et la frontière israélienne, « car elle est vaste et nécessite des moyens essentiels, notamment en matière de génie militaire et de traitement des explosifs », le président Aoun persiste dans son programme de désarmement intégral du Hezbollah, qu’il présente comme « une décision irréversible », mais il entend mener ce chantier à son rythme, sans provoquer de confrontation avec le « Parti de Dieu ». Il a d’ailleurs informé les chefs de la milice chiite de sa volonté de privilégier le dialogue, ce que Naïm Kassem a refusé : « Nous ne permettrons à personne de désarmer le Hezbollah ou de désarmer la résistance, car le Hezbollah et la résistance sont un » (L’Orient-Le Jour, 24 avril 2025).
Cette position pourrait traduire une fuite en avant destinée à maintenir l’hégémonie politique du Hezbollah sur la communauté chiite au moment où celle-ci affronte un discrédit croissant qui se traduit par un malaise comme le souligne Mohamed Sifaoui, auteur d’un livre très documenté qui vient de paraître : « Il y a incontestablement une sorte de dépression collective qui s’est installée dans les rangs du mouvement » (Hezbollah. De Beyrouth à Paris, la milice prépare son retour, éd. du Rocher, 2025, p. 236).
La position de Kassem n’entraîne cependant pas l’unanimité dans les rangs du « Parti de Dieu ». Le président du Parlement, Nabih Berri, allié du Hezbollah, a affirmé qu’en l’état actuel, « les armes sont une carte de négociation » qui perdra sa raison d’être après le retrait israélien (L’Orient-Le Jour, 28 avril 2025). Il a été rejoint dans cette attitude conciliante par le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, qui a soutenu l’option du président Aoun comme il l’a confié au terme d’un entretien avec ce dernier auquel participaient d’autres députés de son parti. « L’espace d’entente avec le président est large et prometteur, et nous ne nous sentons contraints ni par le temps ni par les lieux ni par les méthodes tant que les choses avancent » (L’Orient-Le Jour, 26 mai 2025). Par ailleurs, certains cadres du « Parti de Dieu » n’excluent pas, dans l’avenir, l’intégration des combattants chiites dans l’armée libanaise.
En fait, tout laisse entrevoir que le Hezbollah n’entend pas limiter son action au domaine politique comme l’explique M. Sifaoui. « Le Hezbollah sans action militaire et sans terrorisme n’est plus le Hezbollah » (op. cit., p. 246) ; « Les dirigeants du mouvement, tout comme leur sponsor iranien, savent que, tant que le combat contre Israël continue, il assure la justification de l’existence de la milice. En somme, dans une situation de paix, le Hezbollah n’a plus aucune raison d’exister […]. La milice chiite est née en temps de guerre et elle ne saura survivre dans un autre contexte » (ibid., p. 256).
Les initiatives diplomatiques et politiques du gouvernement libanais aux niveaux arabe et international pour « mettre fin à l’agression israélienne », tout comme les prémices d’un dialogue entre Israël et le Liban apparues ces derniers mois, n’ont jusqu’à présent abouti à aucune solution.
La tradition, ADN du pèlerinage de Chartres
Voici le reportage de Valeurs Actuelles sur le pèlerinage de Chartres :
Pour The Economist, l’avortement de masse des filles est un “genricide”
On n’entend pas les féministes sur ce sujet.
Pour The Economist, qui rappelle avoir qualifié l’avortement de masse des filles de “genricide” en 2010, “le déclin mondial de ce fléau est une bénédiction”.
Selon France info, il manque 150 millions de filles dans le monde, en raison de l’avortement sélectif.
En 2000, à l’échelle mondiale, 1,6 million de filles prévues dans les pronostics de naissance n’ont jamais vu le jour. Vingt-cinq ans plus tard, ce chiffre tombe à 200 000 et “il continue de baisser”. Cette chute a été particulièrement rapide dans les régions où la préférence masculine était la plus forte, à l’instar de la Corée du Sud. Dans les pays où les parents étaient déjà désireux d’une mixité dans la fratrie, comme les États-Unis ou ceux de Scandinavie, “les couples sont plus nombreux à essayer d’avoir une fille” et ils paient davantage pour adopter si c’est une fille. Il est toutefois à noter que les parents “n’avortent pas les garçons parce qu’ils sont des garçons”, et qu’aucun grand pays n’a encore de surplus notable de filles.
Pour The Economist, qui rappelle avoir qualifié l’avortement de masse des filles de “genricide” en 2010, “le déclin mondial de ce fléau est une bénédiction”. Déjà parce qu’il témoigne d’une “atténuation” de l’idée profondément sexiste selon laquelle avoir un garçon est plus valorisant.
L’église et la sexualité : le grand malentendu ?
Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent
- Mgr Erik VARDEN, évêque de Trondheim (Norvège)
- Anne-Sixtine PÉRARDEL, conseillère en vie affective et sexuelle
- Jean-Baptiste Maillars, directeur de http://sosporno.net
Prêtez à l’École Sup’ qui forme pour l’Économie Sociale et Solidaire
L’École Supérieure Ecologica, implantée à Lyon, a ouvert ses portes en septembre 2023 avec un objectif clair : proposer des formations permettant à des étudiants et des actifs d’acquérir les compétences et l’expertise adaptées aux organisations de la transition écologique et sociale. En effet, celles-ci admettent connaître des difficultés à embaucher, conséquence de l’inadaptation des formations suivis par les candidats. Or, le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire représente déjà 13,7% des emplois privés en France, sans compter nombre de collectivités et d’agences parapubliques qui connaissent aujourd’hui le même type de besoin en matière de recrutement.
Ecologica souhaite défendre une vision ambitieuse de la transition écologique et sociale et cela se traduit dans ses enseignements mais aussi dans son organisation, notamment du fait de sa gouvernance partagée. Finalement, cette école se veut être un lieu de formation et d’insertion professionnelle pour des étudiants et des actifs en quête de sens. Ceux-ci sont toujours plus nombreux à l’heure où près d’un actif sur deux envisage de quitter son emploi actuel pour un autre ayant plus de sens.
L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) regroupe les structures qui cherchent à concilier solidarité, performances économiques et utilité sociale. Associations, coopératives, entreprises, se mobilisent pour remettre l’humain au cœur de l’économie, en répondant aux grands défis de notre société. Ces structures ont besoin de personnes formées aux enjeux mais aussi alignées sur les valeurs et les fonctionnements de ces organisations.
Souhaitez-vous donner du sens à votre épargne en prêtant pour le développement d’Ecologica ?
En effet, Ecologica a lancé un Prêt Participatif afin de financer la professionnalisation de son cursus :
- le lancement d’un nouveau Mastère (“Transition écologique et organisations de l’ESS”) reconnu par l’Etat adapté aux besoins du monde de l’Économie Sociale et Solidaire
- le développement des formations professionnelles visant essentiellement les entreprises à mission, celles qui sont engagées au sein de la Convention des Entreprises pour le Climat et certains ordres engagés sur ces sujets (l’ordre des comptables par exemple). La Certification Qualiopi a déjà été obtenue
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49e pèlerinage des pères de famille à Cotignac : trois jours pour confier sa mission de père, d’époux et d’homme
Du 4 au 6 juillet, Cotignac accueillera la 49e édition du pèlerinage des pères. Un rendez-vous emblématique qui rassemble chaque année plusieurs centaines d’hommes venus de toute la France pour marcher, prier et confier leur vocation de père, d’époux et d’homme à Saint Joseph.
Au programme de ce pèlerinage :
- Marche en chapitre : un parcours spirituel rythmé par des temps de prière, de partage et de réflexion.
- Veillée d’adoration : un moment fort de recueillement au sanctuaire de Notre-Dame de Grâces.
- Messe solennelle : célébrée au sanctuaire, point d’orgue du pèlerinage.
Pour beaucoup, c’est l’occasion de faire une pause dans le rythme effréné du quotidien, de s’encourager mutuellement dans leur rôle de père, d’époux ou de chef de famille et de repartir renouvelés dans leur mission.
Ce pèlerinage s’inscrit dans une dynamique plus large :
- Les marches régionales de pères de famille auront lieu tout au long de l’été, notamment à Rocamadour, Vézelay et Mont-Saint-Michel.
- Le 50e pèlerinage de Cotignac se prépare déjà pour 2026, une édition anniversaire qui s’annonce exceptionnelle.
En parallèle, de nombreuses congrégations locales continuent de se retrouver tout au long de l’année pour prolonger cette dynamique spirituelle et fraternelle.
Parlez-moi d’Amour… le chapelet, exercice de charité
Vous savez qu’un chapitre de pèlerinage est un moteur à quatre temps : un temps de chant, un temps de méditation, un temps de chapelet, et un temps de charité où nous faisons la rencontre des pèlerins avec qui nous marchons.
Alors, avant de commencer ma méditation, je vais vous chanter un petit refrain :
Votre beau discours, mon cœur n’est pas las de l’entendre…
Pourvu que toujours, vous répétiez ces mots suprêmes :
Je vous aime.
Vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai introduit ma méditation avec ce refrain du répertoire profane français, il y a cette phrase importante à la fin : « pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes : je vous aime ». Quand Lucienne Boyer chantait ça en 1930, il y a presque cent ans, dans le couplet qui suivait, elle disait qu’elle doutait de la sincérité de l’amour, mais elle demandait quand même qu’on lui dise « je t’aime ».

Pèlerinage de Chartres 2025
Et c’est là le reflet de notre humanité, notre amour n’est pas toujours sincère, n’est pas toujours vrai, n’est pas toujours ordonné, mais nous ne devons jamais renoncer à aimer, et en fait nous devons apprendre à aimer.
Et donc c’est un topo que je vous propose sur le Je vous salue Marie et la prière du chapelet comme exercice de la vertu de charité.
Est-ce que vous savez ce qu’est une bénédiction ? Le verbe « bénir » en latin c’est « benedicere ». « Bene » ça veut dire « le bien », et « dicere » c’est le verbe « dire ». Donc « bénir » c’est « dire le bien ». C’est souhaiter le bien, c’est simplement proclamer le bien. Si je dis « Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit », je bénis parce que je proclame la Trinité. Si je dis « je t’aime », je bénis. Et en fait c’est vrai aussi dans l’autre sens, quand nous bénissons nous disons « je t’aime ». Parce que lorsque nous disons « je t’aime », lorsque nous faisons le bien, en fait nous aimons. Lorsque nous disons quelque chose de bien au sujet de quelqu’un, lorsque nous désirons le bien pour quelqu’un, nous l’aimons.
Puisque nous parlons de la vertu de charité, est-ce que vous savez ce qu’est une vertu ? Une vertu, la définition exacte et précise, c’est « un habitus dans le bien ». C’est-à-dire une habitude dans le bien, une habitude à faire le bien. Le but de la vertu, c’est que votre premier réflexe soit juste et bon. Quand vous êtes dans une situation, que vous avez quelque chose à faire, eh bien que ce soit tout de suite la bonne chose à faire. En fait la vertu c’est comme un muscle, ça s’exerce. Ça s’exerce par la pratique, dans le temps.
Savez-vous combien il y a de « je t’aime » dans un Je vous salue Marie ? On va faire un petit calcul. Combien y a-t-il de « je t’aime » dans un Je vous salue Marie ? Combien y a-t-il de bénédictions ? On va les compter ensemble.
- Je vous salue Marie : On reconnaît quelqu’un, et reconnaître quelqu’un c’est le bénir, c’est l’aimer. Nous avons une première bénédiction.
- Pleine de grâce : Nous reconnaissons le bien de quelqu’un, le bien de Marie, c’est une seconde bénédiction, c’est un second « je t’aime ».
- Le Seigneur est avec vous : Donc nous avons déjà deux bénédictions et là, la troisième, Le seigneur est avec vous.
Dieu est avec Marie. Marie est bénie d’être avec Dieu, et nous la bénissons en fait en reconnaissant qu’elle est avec Dieu.
Nous avons trois bénédictions. Et nous avons là le mystère de l’Annonciation.
- Vous êtes bénie entre toutes les femmes : il y a le mot dedans, « bénir », c’est facile, nous donnons l’étendue de cette bénédiction, c’est encore une bénédiction, encore un « je t’aime », donc nous avons un quatrième « je t’aime ».
- Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni : La maternité de Marie est une bénédiction pour elle-même, c’est une bénédiction pour nous, et nous le proclamons.
Nous sommes déjà à cinq « je t’aime », cinq bénédictions.
Je vous salue Marie, le seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Nous avons eu l’Annonciation, et nous avons eu la Visitation.
- Sainte Marie : encore une bénédiction, encore un « je t’aime ».
- Mère de Dieu : encore une bénédiction et encore un « je t’aime ».
Donc nous avons sept « je t’aime », sept bénédictions dans un seul Je vous salue Marie.
Et on termine le Je vous salue Marie avec cette phrase : « Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant, et à l’heure de notre mort ». Alors qu’est-ce que c’est, ça ? C’est une demande. C’est-à-dire que, pour faire une seule demande à une femme il faut la bénir sept fois d’abord. Alors ce n’est pas seulement vrai pour les femmes, et en fait c’est surtout nous qui avons besoin d’aimer avant de faire une demande. Et vous pourriez me dire, « Oui mais par exemple dans l’armée, un commandant il ne va pas dire “je t’aime” à ses hommes ». Et pourtant un vrai chef c’est quelqu’un qui sait se faire aimer de ses hommes et qui aime ses hommes.
Donc si dans un seul Je vous salue Marie, il y a sept « je t’aime », combien y a-t-il de « je t’aime » dans une seule dizaine de chapelet ? Il y a 70 « je t’aime » dans une dizaine de chapelet. Il y a combien de dizaines dans un chapelet ? Cinq. Donc ça fait combien de « je t’aime » dans un seul chapelet ? 350, sans compter les trois premiers Je vous salue Marie sinon c’est compliqué. Si on dit un rosaire, c’est-à-dire trois chapelets, ça fait combien de « je t’aime » ? Ça fait beaucoup, ça fait 1050. Quand vous priez le rosaire, quand nous prions le rosaire là, en allant à Chartres, chaque jour, nous disons 1050 fois « je t’aime ». Et en fait si nous avons le désir de méditer et prier les quatre familles des mystères, Joyeux, Douloureux, Glorieux, et Lumineux, et que l’on prie tout ça, ça fait 1400 « je t’aime ».
Et donc je vous promets que, si vous dites le chapelet régulièrement, ou le rosaire, et que vous dites par jour 70 « je t’aime », 350 « je t’aime », 1050 « je t’aime » ou 1400 « je t’aime », et que vous adressez ces « je t’aime » à Marie, cela va changer votre vie. Vous allez apprendre à aimer.
Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni
Jeune converti et chef de chapitre
Extrait d’un reportage du JDD sur le pèlerinage de Chartres :
Terres de Mission : Rendre la musique sacrée accessible à tous
Terres de Mission reçoit Rogatien Despaigne, le talentueux chef du chœur Ephata, qui vient présenter son dernier concert : “Le chemin de Dismas”, sorte d’oratorio donnant accès à de multiples pièces de musique sacrée. Ce concert est donné le 18 et le 20 juin à Saint-Roch. Le musicien en profite pour présenter également le nouveau disque du chœur : “L’Offrande”.
Puis, Guillaume de Thieulloy présente quelques pistes de lecture: “J’ai porté ma croix” de Selma H (Salvator), “Comment retrouver le goût de Dieu dans un monde qui l’a chassé” de Rod Dreher (Artège), “Ce qui ne peut mourir” de Takashi Paul Nagai (Chora), “Vatican II : l’histoire qu’il fallait écrire” de Roberto de Mattei (Contretemps) et “Cohérence de la déconstruction” de Joël Hautebert (Hora Decima).
Pour nous armer intellectuellement face à l’avancée de l’islam(isme) en France
L’Europe s’islamise sous nos yeux, mais non plus comme au temps des passages des armées islamiques par Narbonne et Poitiers ou par Vienne, car les armées islamiques en conquête ont adopté une nouvelle stratégie. Elles se sont camouflées en pieux pèlerins. Les islamistes se présentent aujourd’hui comme des modèles de religieux; d’ailleurs, ils ont avant tout besoin de lieux de cultes ou mosquées dans les pays à conquérir, de produits halal à consommer et de signes visibles de leur avancée. L’islam se présente aujourd’hui comme une religion, avec cette affirmation : ”nous sommes exactement, mais en pratiquant l’islam, ce que vous êtes, vous, en pratiquant le catholicisme, donc pas de problème à craindre ! Ne sommes-nous pas, nous aussi, tous fils du même Père, Abraham ?”
Et la ruse fonctionne encore mieux que prévu ! La Belgique va-t-elle devenir un califat ? La Grande-Bretagne va-t-elle mettre son second genou à terre devant les conquérants ? Et la France ? Des mesurettes sont prises en haut lieu, visant à ne surtout pas stigmatiser et gêner “nos frères musulmans”. En fait, à ne surtout pas perdre notre main d’oeuvre bon marché dans les ”métiers en tension”… Par manque de connaissance des textes fondateurs de l’islam, et des critiques systématiques faites par l’islam au christianisme, la majorité des Français reste dans la sidération ou bascule dans le racisme, face au phénomène de l’ensauvagement et de l’islamisation de notre société.
Un ouvrage concis, appelé à faire référence, vient d’être écrit par Pascal Raines, dans le but de nous réarmer intellectuellement face à l’islam qui s’impose en France par la forte immigration musulmane, sa démographie, son devoir de conquête, le recul du christianisme traditionnel dans notre société et le sauve-qui-peut de nos élus. Son titre : “Réponses aux objections islamiques sur la doctrine chrétienne.” C’est un titre insuffisant : le contenu de l’ouvrage est en réalité une mine de connaissances nécessaires pour nous aider à argumenter face aux prosélytes de l’islam en conquête.
Ou bien on se soumet, ou bien on résiste. Voici une arme intellectuelle que les résistants apprécieront et partageront avec leurs frères et sœurs de combat.
A commander à la FNAC. 348 pages, 12 euros.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Fête de la Très Sainte Trinité : “Enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit”
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
Nous voici dans le temps après la Pentecôte, le plus long de l’année liturgique, puisqu’il en couvre à peu près la moitié, et va nous conduire jusqu’à la fin de novembre. En ce premier dimanche après la Pentecôte, l’Église célèbre la fête de la Très Sainte Trinité, Dieu unique en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint Esprit…
Autrefois, selon le rit romain, ce dimanche qui suivait la veillée nocturne du samedi des Quatre-Temps de la Pentecôte à Saint-Pierre, était consacré au repos : Domínica vacat. Mais vers le VIIIe siècle, les calendriers romains commencent à noter une octave de la Pentecôte – à l’imitation certainement du dimanche in Albis – avec la lecture évangélique du colloque du Seigneur et de Nicodème (Jn, 3, 1-16) où il est question de l’efficacité de l’action du Saint-Esprit dans la régénération baptismale. Presque en même temps apparaît en usage la leçon actuelle pour la messe du Ier dimanche après la Pentecôte (messe que l’on ne peut entendre qu’en semaine quand le calendrier le permet) de l’Évangile selon saint Luc (6, 36-42). Toutefois en 1334, l’un et l’autre passages devinrent à peu près inutiles, en raison de la fête nouvelle de la Très Sainte Trinité, qui fut introduite par Jean XXII dans le rit romain.
Pour la première fois depuis le début de l’année liturgique, nous trouvons une fête qui n’a pas pour but de commémorer un événement de l’histoire du salut, mais de nous remettre en mémoire et graver en notre esprit un des dogmes fondamentaux de la foi catholique. C’est seulement à la fin du Moyen Âge que l’Église en a éprouvé le besoin en raison du refroidissement des convictions et de la prolifération des théories hétérodoxes. Cette fête était célébrée en certains lieux dès le Xe siècle, à la suite de révélations privées, mais ce n’est qu’au XIVe siècle qu’elle a été instituée officiellement pour l’Église universelle et fixée au premier dimanche après la Pentecôte. Il s’agit donc ici d’un office composé, non de l’expression spontanée de la prière de l’Église comme pour les messes plus anciennes. Les mélodies ne sont pas originales, à part l’Alléluia qui a été repris dans un office existant. Ce sont des adaptations plus ou moins adroites, il faut le dire, de textes nouveaux à des mélodies qui avaient été faites pour d’autres.
Les textes de la messe de la fête de la Sainte Trinité ne constituent pas un exposé théologique du dogme, comme ce sera le cas dimanche prochain pour la fête du Saint Sacrement. Comment exprimer l’inexprimable ? Ils se contentent de répéter indéfiniment notre louange à Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. En particulier les chants de la messe disent tous à peu près la même chose et on remarquera que les cinq pièces du propre : Introït, Graduel, Alléluia, Offertoire et Communion commencent toutes par le verbe bénir, benedicere c’est-à-dire : dire du bien. Et lorsque c’est l’homme qui est sujet, ce verbe est synonyme de louer. Ces textes s’inspirent plus ou moins de deux passages de la Bible, tous deux dans l’Ancien Testament, le cantique des trois jeunes hébreux dans la fournaise au livre de Daniel, qu’on trouvera au Graduel et à l’Alléluia, et les paroles de l’archange Raphaël au livre de Tobie, qu’on trouvera à la Communion et dont s’inspirent l’Introït et l’Offertoire, en y ajoutant la notion de Sainte Trinité dont l’Ancien Testament ne parlait évidemment pas.
L’idée d’une solennité spéciale en l’honneur de ce mystère, fondement de notre foi chrétienne, est belle, et le moment de sa célébration, à l’expiration du temps pascal, est heureusement choisi. On sentait comme le besoin de manifester toute notre reconnaissance à l’Auguste Triade, qui a daigné accomplir avec tant de miséricorde et tant d’honneur pour nous, l’œuvre de notre Rédemption (c’est la phrase que nous répétons à l’Introït, à l’Offertoire et à la Communion : « parce qu’il a fait éclater sur nous sa miséricorde »). Pour l’amour de nous, le Père éternel a daigné nous donner comme hostie et victime d’expiation son Fils unique lui-même ; Jésus nous a aimés in finem, c’est-à-dire jusqu’à s’immoler lui-même pour nous ; l’Esprit Saint s’est donné à nous si intimement qu’il est appelé donum, le don, précisément parce qu’il nous atteste l’amour du Père et du Fils à notre égard.
De plus, la révélation du dogme de la Très Sainte Trinité est un de ces secrets que les Hébreux avaient seulement entrevus mystérieusement, mais qui ne fut expressément révélé que dans la Nouvelle Loi. Il regarde la vie intime de Dieu ; or, les choses intimes ne se disent pas à tous, mais seulement aux amis. La connaissance de Dieu trine dans les Personnes et un dans son essence, marque le plus haut sommet de la science théologique et confère au peuple chrétien une perfection et une dignité si grandes qu’on peut bien dire qu’en ce dogme réside l’honneur, la gloire et le salut de l’Église. C’est donc fort à propos, après que l’Esprit Saint est venu instruire le troupeau des fidèles, les initiant à la possession intégrale de la vérité divine, que la famille chrétienne s’élève à la contemplation et à l’adoration in Spíritu et veritáte de l’auguste Triade, qui constitue la fin première et essentielle de l’Incarnation du Sauveur et de la rédemption du monde.
Introït : Benedicta sit
Voici le texte de l’Introït :
Benedicta sit Sancta Trinitas, atque indivisa unitas : confitebimur ei quia fecit nobiscum misericordiam suam.
Bénie soit la Sainte Trinité et son indivisible unité ; Proclamons sa louange car elle a exercé envers nous sa miséricorde.
La mélodie est calquée presque note pour note sur celle de l’Introït Invocabit me du premier dimanche de Carême, qui est affirmative, pleine d’une assurance paisible et assez solennelle. Le verset est le premier du psaume 8 :
Domine Dominus noster : quam admirabile est nomen tuum in universa terra !
Seigneur notre maître que votre nom est admirable sur toute la terre.
Ce verset est suivi comme toujours du Gloria Patri qui convient aujourd’hui plus que jamais.
Graduel : Benedictus es
En ce premier dimanche après la Pentecôte, fête de la Sainte Trinité, le temps pascal étant terminé, nous allons retrouver le Graduel pour la première fois depuis le dimanche de Pâques.
Le texte de ce Graduel est emprunté au cantique des trois jeunes hébreux dans la fournaise, au livre de Daniel, grand cantique d’action de grâces dont tous les versets commencent par le verbe » bénir « .
Benedictus es, Domine, qui intueris abyssos, et sedes super Cherubim. Benedictus es, Domine, in firmamento cæli et laudabilis in sæcula.
Vous êtes béni, Seigneur, qui contemplez les abîmes et trônez au-dessus des Chérubins. Vous êtes béni, Seigneur, au firmament du ciel, et digne des louanges dans les siècles.
La mélodie est calquée, à peu près note pour note là aussi, sur celle du Graduel Constitues eos de la fête des saints Apôtres Pierre et Paul le 29 Juin. Mais, comme on le sait, les Graduels sont généralement faits de formules toutes faites qui s’enchaînent les unes aux autres. Ils s’adaptent donc plus facilement à des textes différents. Ici l’adaptation est excellente et les grandes vocalises de la mélodie expriment bien la louange du texte. En particulier le mot Domine se retrouve une fois au grave et une fois à l’aigu sur des mélodies réservées habituellement au nom du Seigneur.
Alléluia : Benedictus es
L‘Alléluia de la fête de la Sainte Trinité est la seule pièce ancienne de cette messe. Il a été repris à la messe de la veille, le samedi des Quatre-Temps de la Pentecôte. Dans les premiers siècles, les samedis des Quatre-Temps étaient des jours d’ordinations et la messe était très longue ; commencée dans la soirée, elle se poursuivait une partie de la nuit, et servait de messe de dimanche. Cet Alléluia est donc bien à sa place aujourd’hui, d’autant que son texte convient parfaitement à la fête. Les messes des samedis des Quatre Temps comportent de nombreuses lectures, parmi lesquelles on trouve toujours le cantique des trois jeunes hébreux dont nous venons de parler à propos du Graduel. Le texte de l’Alléluia qui le suit en est également tiré.
Benedictus es, Domine, Deus patrum nostrorum, et laudabilis in sæcula.
Vous êtes béni Seigneur, Dieu de nos pères, et digne de louanges dans les siècles.
La mélodie cette fois, est originale. Elle est légère et très joyeuse.
Offertoire : Benedictus sit
Le texte de l’Offertoire de la fête de la Sainte Trinité est à peu près le même que celui de l’Introït. Les trois personnes y sont seulement en plus explicitement énumérées.
Benedictus sit Deus Pater, unigenitusque Dei Filius, Sanctus quoque Spiritus : quia fecit nobiscum misericordiam suam.
Béni soit Dieu le Père et le Fils unique de Dieu ainsi que le Saint Esprit, car il a exercé envers nous sa miséricorde.
On remarquera dans ce texte que, si les trois personnes sont énumérées, les verbes restent au singulier, montrant bien qu’elles forment un seul Dieu.
Comme celle du Graduel, la mélodie est calquée sur celle de la pièce correspondante de la messe des saints apôtres Pierre et Paul, dont le Graduel et l’Offertoire ont exactement le même texte. Mais ici l’adaptation est moins heureuse. Cette mélodie est assez complexe et très ornée, pleine de mouvement, mais se termine dans une ambiance contemplative.
Communion : Benedicimus
Nous trouvons dans l’antienne de Communion de la fête de la Sainte Trinité le texte du livre de Tobie dont ceux de l’Introït et de l’Offertoire étaient plus ou moins inspirés. Ce sont les paroles de l’Archange Raphaël lorsqu’il se fait connaître, et invite Tobie et sa famille à rendre grâces à Dieu pour tous les bienfaits qu’ils ont reçus par son intermédiaire.
Benedicimus Deum cæli, et coram omnibus viventibus confitebimur ei : quia fecit nobiscum misericordiam suam.
Bénissons le Dieu du ciel et proclamons sa louange devant tous les êtres vivants, car il a exercé envers nous sa miséricorde.
Ce texte nous rappelle ainsi que la Sainte Trinité est source d’amour. Seule petite différence avec le texte original, les verbes sont passés de la deuxième à la première personne : Bénissons au lieu de Bénissez. À part cela, c’est le texte exact de la Bible, tandis que l’Introït et l’Offertoire n’en avaient repris que les derniers mots et le verbe bénir au début. La mélodie est celle de la Communion Feci judicium de la messe d’une vierge martyre, avec quelques petites variantes. Elle est assez douce dans un mode contemplatif.
Des extrémistes de l’avortement contre des médecins qui sont dans leur droit
Des excités de l’avortement ont revendiqué les collages et dégradations effectués dans la nuit du 11 au 12 juin sur la façade de la maison médicale La Présence, située dans le 3e arrondissement de Lyon et connue pour refuser de prescrire des contraceptifs :
«Nous revendiquons les actions militantes présentes et à venir contre la maison médicale». «En réaction aux diverses enquêtes (Médiapart et Rue89), lettre ouverte et face à l’inaction de l’État, nous, les Collages féministes Lyon, les Lesbiennes contre le patriarcat et Nous Toutes Rhône, nous sommes unies pour dénoncer à nouveau et tant qu’il le faudra les agissements de la maison médicale La Présence, qui ne respecte pas certains droits fondamentaux pourtant inscrits dans la loi, et qui institutionnalise le recours à une clause de conscience dont nous voulons souligner la dangerosité pour nos corps et nos libertés».
Les militantes dénoncent les liens de cette maison médicale, créée à l’origine par une association catholique et pro-vie. La Présence refuse en effet toute prescription de contraceptifs au nom de la clause de conscience des cinq médecins qui y exercent.
Il s’agit d’actions d’intimidation, puisqu’on peut se faire prescrire des contraceptifs partout ailleurs, avec en prime l’exigence de la suppression de la clause de conscience des médecins.
La maison médicale a déposé plainte.
Tentative de légalisation de l’avortement au niveau de l’UE sous le couvert de la prise en charge des victimes de la criminalité
L’Union européenne travaille actuellement sur un projet de modification de la directive relative aux droits des victimes de la criminalité, initialement présenté par la Commission européenne en 2023 (COM(2023)0424). Le projet original se concentre sur l’amélioration des procédures existantes et encourage les États membres à mieux protéger les droits des victimes, par exemple en garantissant l’accès à un soutien psychologique approprié.
En 2023, cependant, la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) et la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (FEMM) du Parlement européen ont adopté conjointement un rapport proposant des amendements qui élargissent considérablement le champ d’application de la directive.
Deux amendements proposés en particulier ont suscité de vives inquiétudes. Le premier (amendement n° 8 au considérant 7) vise à introduire une référence à la nécessité de garantir :
« l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception d’urgence (…) et l’accès aux soins en matière d’avortement » (cf. amendements du Parlement européen, COM(2023)0424, amendement 8).
Le second (amendement n° 66 à l’article 9, paragraphe 3, point b)) obligerait les États membres à fournir :
« l’accès à des services de soins médicaux complets, y compris des services de santé sexuelle et reproductive, en particulier l’accès à des soins d’avortement sûrs et légaux » (cf. Amendements du Parlement européen, COM(2023)0424, Amendement 66).
Si elles étaient adoptées, ces dispositions obligeraient les États membres qui disposent de protections constitutionnelles ou législatives pour la vie humaine à naître à légaliser l’accès à l’avortement, ce qui serait clairement contraire à leur souveraineté nationale.
Les amendements proposés ne sont pas encore en vigueur. Pour être adoptés, ils doivent être approuvés en session plénière du Parlement européen et recevoir ensuite l’aval du Conseil de l’Union européenne. Des négociations trilatérales sont actuellement en cours entre les représentants de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil, sous la présidence du gouvernement polonais.
Bien que le calendrier exact reste incertain, des sources non officielles indiquent que le gouvernement polonais s’efforce de finaliser le texte révisé de la directive d’ici la fin du mois de juin. Si ce délai est respecté, un vote en séance plénière du Parlement européen sur la version finale pourrait avoir lieu dès le mois de juillet.
Iran : vers la fin du régime des mollahs ?
Après la chute de Bachar en Syrie, l’offensive israélienne permettrat-elle la chute du régime islamiste en Iran. Lu dans Conflits :
Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël a lancé une opération militaire d’une ampleur inédite contre l’Iran, ciblant sites nucléaires et hauts responsables militaires. L’attaque, conduite avec l’aval de Washington, vise à freiner le programme atomique iranien et à démanteler la chaîne de commandement des Gardiens de la révolution. Le site de Natanz et le QG à Téhéran figurent parmi les cibles détruites. Le général Hossein Salami et d’autres figures clés du régime ont péri.
Cette frappe, annoncée par une communication israélienne inhabituelle, inaugure un conflit prolongé sur plusieurs semaines plutôt qu’une action isolée. Les états-majors iraniens, concentrés dans leurs QG en prévision d’une attaque, ont offert à Israël une opportunité rare de frapper au cœur du dispositif adverse. Le recours à des drones à courte portée, lancés depuis des bases avancées, a permis des frappes précises et difficilement interceptables.
Israël a agi alors que Téhéran s’approchait dangereusement de la capacité de produire des armes nucléaires. L’AIEA vient d’ailleurs de condamner l’Iran pour ses violations. En réponse, l’Iran a déjà annoncé l’ouverture d’un nouveau centre d’enrichissement et le relèvement du seuil à Fordow.
Derrière cette opération, l’ambition israélienne est claire : non seulement retarder le programme nucléaire iranien, mais ébranler durablement le régime. Le nom de l’opération, « Am Kalavi », littéralement « un peuple se lève comme un lion », porte une forte charge symbolique. Il souligne la détermination d’Israël face à une menace existentielle, tout en appelant implicitement à l’éveil du peuple iranien contre le régime des mollahs.
Messe d’action de grâce du pèlerinage de Chartres, jeudi 19 juin à Paris
Suite au pèlerinage de Pentecôte, Notre-Dame de Chrétienté invite les pèlerins pour une messe d’action de grâce
- Jeudi 19 juin, jour de la Fête-Dieu
- À 19h30
- Église Sainte Odile – 2 avenue Stéphane Mallarmé, 75017 Paris
La messe sera célébrée par l’aumônier général, l’abbé de Massia.
Elle sera suivie d’une collation conviviale à la crypte (participation aux frais demandée).
Un peuple sans enfants est un peuple suicidaire
Très bonne émission d’Anne Brassié recevant Gabrielle Cluzel pour son dernier livre: “Yes kids”:
Entre l’euthanasie à un bout de la vie et l’avortement et le refus d’enfant à l’autre, les soixante-huitards sont en train de “suicider” notre malheureux pays!
Le livre est disponible ici:
Yes Kids. La colère d’une mère face aux nouveaux diktats de la famille
De Chartres à Paris, un pèlerinage également en croissance
Concernant le pèlerinage Chartres Paris, il a connu également une croissance, avec 500 inscrits de plus que l’an passé. Samedi vigile de la Pentecôte, plus de 5 400 pèlerins ont assisté à la messe de départ, célébrée par Monsieur l’abbé Gabriele d’Avino, le supérieur de district d’Italie, devant la cathédrale avant de prendre la route en direction de Paris. Alors que la FSSPX bénéficie de la possibilité de célébrer à l’intérieur de la basilique souterraine lors de son pèlerinage à Lourdes, les portes de la cathédrale de Chartres lui restent fermées.
Dimanche de Pentecôte, la colonne enfants de Notre-Dame de Chrétienté et la colonne adultes de Chartres Paris ont failli se croiser dans la forêt de Rambouillet et c’est la bonne entente des Soutiens de chaque pèlerinage qui a permis qu’il n’y ait pas d’embouteillage… Après 44 km de marche pour les enfants depuis Chartres, et près de 80 pour les adultes, les pèlerins ont assisté à la messe pontificale célébrée par Monseigneur de Galarreta, devant plus de 6 400 fidèles. Monseigneur a choisi de prêcher sur le mystère de l’Église et plus particulièrement sur son unité. Une homélie appuyée par Satis Cognitum, une encyclique du Pape Léon XIII. « Notre-Seigneur n’a fondé qu’une seule Église : « Je bâtirai mon Église, il n’y aura qu’un seul bercail et un seul pasteur », L’Église est une, d’abord dans la Foi et donc par conséquent dans la vérité » a affirmé Monseigneur. L’unité de Foi est elle-même accompagnée de l’unité de culte « il exprime la Foi, il est façonné par la Foi et le vrai magistère » a‑t-il rappelé. Le prélat a aussi mentionné l’unité de Gouvernement qui permet la communion entre les membres de l’Église. « Il faut que tous les gouvernements soient dans la même direction, même dans le temps. » Et la quatrième unité est l’unité de mission. « Enseignez toutes les nations, celui qui croira et sera baptisé sera sauvé », rappelle Monseigneur en citant l’Évangile avant de poursuivre : « Dans la situation où nous nous trouvons, il s’agit de continuer cette unité de la Foi Catholique, de la vivre, de la défendre, de l’édifier »
Lundi midi, les deux colonnes se sont retrouvées à l’hippodrome de Longchamp. Au programme : d’abord un bon déjeuner, puis la procession vers la place Vauban. Au rythme de la fanfare, l’interminable colonne s’avance dans la capitale sous le regard étonné, et parfois émerveillé des passants. En tête, les troupes scoutes suivies des louveteaux, louvettes et guides, puis les chapitres enfants, et pour finir, la colonne adulte en priant le chapelet. Ll messe solennelle a été célébrée par l’abbé Peignot, supérieur du district de France de la FSSPX.
Source : La Porte latine
Euthanasie et soins palliatifs : les propositions de loi au Sénat
La commission sociale du Sénat a désigné les rapporteurs sur les deux propositions de loi sur la fin de vie.
Les sénatrices (UC) de l’Essonne Jocelyne GUIDEZ (en mars 2021 elle ne savait pas quoi penser de l’euthanasie) et (LR) de Gironde Florence LASSARADE (qui s’était abstenue de voter l’avortement dans la Constitution) seront chargées de celle visant à garantir l’égal accès de tous à l’accompagnement et aux soins palliatifs.
Les sénateurs (LR) du Lot-et-Garonne Christine BONFANTI DOSSAT (coauteur d’un rapport qui juge « dangereuse » l’introduction de l’euthanasie en France) et du Vaucluse Alain MILON (hostile à l’euthanasie) ont été nommés pour la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir.
La commission a débuté ses travaux préparatoires avec l’audition de l’ancien ministre Jean LEONETTI, maire (LR) d’Antibes, président de la Fondation des usagers du système de santé, ancien député des Alpes-Maritimes qui a donné son nom aux deux précédents textes sur le sujet : la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti, et la loi du 2 février 2016 relative aux droits des patients en fin de vie, dite loi Claeys-Leonetti.
Le 24 juin, elle entendra M. Alain CLAEYS, membre du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, ancien député (PS) de la Vienne et ancien maire de Poitiers.
L’examen des deux propositions de loi pourrait ainsi avoir lieu dès l’automne.
Les Croisades : un récit sans complaisance, mais loin des mauvais procès. Martin Aurell, Sylvain Gouguenheim…
Un ouvrage inédit, savant et souvent surprenant rompant en visière avec bien des mythes.
Avec la contribution de Sini Kangas, Olivier Hanne, Clément de Vasselot de Régé, Kristjan Toomaspoeg, Nicolas Drocourt, Amicie Pélissié du Rausas, Martin Alvira, Daniel Baloup, Thomas Deswarte, Florence Sampsonis, Florian Chamorel.
Les livres sur les croisades sont légion. Nul n’ignore désormais ce qui s’est passé à Clermont en 1095, que les croisés prirent Jérusalem en 1099 ou que Saint Louis mourut devant Tunis en 1270. Mais le terme, employé sans discernement pour qualifier les conflits et tensions de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, a fini par perdre en lisibilité : de George W. Bush en 2001 en passant par les djihadistes de Daesh jusqu’aux diverses ” croisades ” contre le cancer ou la Covid-19… Afin de conjurer l’histoire du passé, il est temps de rappeler ce que les historiens ont patiemment débusqué en analysant de près les documents d’époque, littéraires ou archéologiques.
Non contente de mettre à mal quelques idées reçues – non, les croisés n’étaient pas des anthropophages qui cherchaient à envahir le monde islamique… -, la formidable équipe d’historiens français et étrangers réunis par Martin Aurell et Sylvain Gouguenheim montre la complexité du phénomène en mettant en avant nombre d’aspects méconnus : sait-on ainsi que les croisades continuèrent bien après la mort de Saint Louis et l’officielle ” huitième croisade ” ? Que des croisés partirent en nombre en direction de la Baltique ? Qu’une guerre dite ” sainte ” n’est pas nécessairement une croisade et qu’une croisade n’est pas un ” djihad chrétien ” ? Que le monde arabo-musulman y fut largement indifférent en dehors des territoires directement concernés par les combats ? Que des chrétiens s’y opposèrent, tandis que d’autres firent souche sur place, donnant naissance à des sociétés originales, en Syrie ou en Morée ? Sait-on enfin que ce monde de guerriers fit leur place en nombre à des femmes, pour des rôles variés ?
La croisade est une « guerre sainte », mais elle est aussi un pèlerinage, et même le plus prestigieux de tous en raison de sa destination. La violence des croisades doit se comprendre dans le contexte de mentalités médiévales nourries de récits de massacres bibliques et profanes, et habituées à côtoyer la mort. Elle relève aussi d’une culture tactique et guerrière spécifique, qui vient se heurter à un ennemi religieux d’un nouveau genre : l’islam, qui n’hésitait pas à faire usage de la force. Sa raison d’être est la délivrance de Jérusalem et de la Terre du Christ. L’expédition est orchestrée et décidée par la papauté, accomplie à la suite d’un vœu solennel.
Pour appréhender le phénomène dans toute sa complexité, ces historiens venus d’horizons méthodologiques et de traditions nationales fort divers donnent une saveur particulière à ce travail. Les angles d’attaque, les questionnements et les perceptions des problèmes, par conséquent sont multiples. Le déroulé chronologique et événementiel est certes respecté dans la présentation de chacune des grandes croisades. De nombreux espaces ont été couverts : Terre Sainte, mais aussi Empire Byzantin, péninsule Ibérique, Languedoc ou rives de la Baltique. En raison de leur puissance décisionnelle, la papauté et la royauté font l’objet d’études particulières. Toutefois les véritables protagonistes de cet ouvrage sont les croisés eux-mêmes, dont le portrait est si souvent dressé : princes, barons, chevaliers, voire roturiers appelés « bergers » ou « enfants » sans oublier les femmes traitées dans un chapitre spécifique.
Parce que leurs expéditions sont loin de faire l’unanimité, les regards de leurs critiques occidentaux ou des Arabes sont également pris en compte. La croisade est ainsi perçue dans sa richesse et la multitude de ses facettes.
Un ouvrage majeur, un ouvrage de référence.
Plus d’informations, sommaire détaillé avec les différents intervenants, recensions et commandes sur LIVRES EN FAMILLE
https://www.livresenfamille.fr/moyen-age/28817-les-croisades-histoires-et-idees-recues.html?ref=043193205
Les croisades – Histoires et idées reçues. Sous la direction de Martin Aurell et Sylvain Gougueheim, 300 pages, Editions Perrin, 23.50 €
Brutalement disparu, le médiéviste Martin Aurell (1958-2025) restera comme l’un des grands historiens du Moyen Âge.Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Crise dans l’entreprise étatique AFP
Où l’on apprend que l’Agence France Presse dépend… des décisions prises aux Etats-Unis:
À ce titre, il a cité la fin du programme de fact-checking de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) aux États-Unis, auquel participait l’AFP, et «l’arrêt brutal» du contrat avec la radio publique Voice of America, que l’administration Trump veut démanteler.
L’Agence France-Presse (AFP) va engager un «programme d’économies» de 12 à 14 millions d’euros sur 2025 et 2026, à cause d’une «dégradation durable» de ses perspectives financières liée à la crise mondiale des médias, a annoncé son PDG, Fabrice Fries, vendredi.
Pour 2026, «la marche sera bien plus haute» puisqu’il faudra «dégager entre 10 et 12 millions d’euros d’économies».
Les «revenus commerciaux» de l’AFP «vont régresser cette année», avec près de 8 millions d’euros en moins par rapport à ce qui est prévu dans le budget. Des annulations de contrats dues à «la pression» mise par des «gouvernements autoritaires ou populistes» sur des clients de l’AFP sont une des causes de cette crise.
La fin du programme de fact-checking de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) aux États-Unis, auquel participait l’AFP, et «l’arrêt brutal» du contrat avec la radio publique Voice of America, que l’administration Trump veut démanteler, mettent l’AFP dans l’embarras.
L’AFP jouit d’un statut particulier. Elle n’est pas une entreprise publique mais n’a pas d’actionnaires, et ses clients, dont l’État français, siègent à son conseil d’administration…
I-Média : Macron à la TV pour “brainwasher” les Français en PLS
Le dossier du jour :
Macron à la télévision, un échec historiquement bas, proche des abysses !
Emmanuel Macron s’est invité au 20h de France 2 pendant que François Bayrou était sur TF1. Le premier aura réuni pour le sommet des océans, seulement 1,57 million de téléspectateurs. Un véritable échec historique des audiences, contre 4,8 millions de téléspectateurs avec le premier ministre. Une tentative de communication vite rattrapée par le réel et des faits divers explosifs accumulés depuis trop longtemps. Interrogé au sujet de ces terribles actualités, le président a estimé que les médias faisaient du “brainwashing” en empilant tous ces cas de violence répétés pour éviter de parler du fonds et des “vrais problèmes”.
Les pastilles de l’info :
– La surveillante tuée à Nogent : un élève déjà connu pour des violences
– Benoît,17 ans, poignardé après la victoire du PSG : le discours du père censuré ?
– Le meurtre d’Elias : sa mère alerte sur l’ensauvagement et veut réveiller les consciences
– Des manifestations anti-immigration deviennent des manifestations “racistes” en Irlande : un traitement biaisé
– Moulin, Châteaubriant : la gauche veut interdire les fêtes populaires !
– Une journaliste de France Info prise à partie par un pro-Gaza : “France Info, facho !”
Portrait piquant : Léa Salamé, symbole du journalisme déconnecté ?
« Ce que nous vivons, ce que nous portons, ce que nous défendons, c’est bien plus qu’une forme liturgique »
Discours du président de Notre-Dame de Chrétienté le dimanche de la pentecôte 2025 :
Amis pèlerins,
Alors que la messe de Pentecôte de ce 43ᵉ pèlerinage de Chrétienté va bientôt commencer, alors que nous sommes 19 000 à marcher, priant d’un même cœur, une fois encore, notre spécificité liturgique fait débat. Une polémique gronde dont l’écho vous est peut-être parvenu. Une polémique bien connue, qui cible non pas le thème de notre marche, mais notre manière de prier, et qui a occupé une large place dans l’espace médiatique catholique ces derniers jours.
Soyons clairs : ce n’est pas qu’une querelle de rites, ce n’est pas un débat d’érudits. Ce qui est en jeu, c’est bien plus profond. C’est une tentative de nous marginaliser en marginalisant la liturgie traditionnelle. Comme si cette liturgie, qui a sanctifié des générations, devait désormais être cachée, tolérée à peine, suspectée souvent, interdite parfois. La pression qui s’exerce sur nous avec force vise à transformer le pèlerinage, faire du nouveau rite sa forme ordinaire et du rite traditionnel une simple exception, l’objet d’une tolérance.
Mais nous ne sommes pas là pour polémiquer. Ce que nous vivons, ce que nous portons, ce que nous défendons, c’est bien plus qu’une forme liturgique. C’est pour nous la langue maternelle de la foi. Nous voulons pouvoir prier dans cette langue, en témoigner et la transmettre. Nous sommes là parce que cette liturgie façonne notre foi, notre rapport à Dieu. Elle est la langue par laquelle nous nous adressons à Dieu et par laquelle Dieu nous parle. Elle nous élève, elle nous construit, elle a nourri des générations de fidèles et elle a sanctifié tant de saints. Par elle, nous voulons vivre au cœur de l’Église, et non pas vivre en marge.
Ce pèlerinage n’est pas un retour en arrière, ce n’est pas un combat nostalgique. C’est un acte de foi. Nous ne rejetons pas la liturgie actuelle, dont nous reconnaissons la validité. Mais nous croyons que l’unité ne passe pas par l’uniformité, surtout quand celle-ci tend à s’imposer au mépris des consciences. L’Église est plus belle quand elle accueille la richesse de ses traditions, comme l’a dit le Pape Léon XIV en s’adressant aux patriarches orientaux il y a peu.
Nous ne demandons pas des privilèges. Nous demandons simplement la fidélité à une promesse : celle faite par saint Jean-Paul II en 1988 à notre famille spirituelle, quand nous avons choisi de rester dans la communion de l’Église, de pouvoir vivre pleinement notre foi, au cœur de l’Église, avec ce rite qui nous est vital. Ce n’est ni un caprice, ni un repli. C’est une fidélité. Une fidélité joyeuse, rayonnante, missionnaire.
Car oui, ce pèlerinage est un signe de vitalité ! Il attire, il suscite des vocations, des conversions, il évangélise. Il est une source d’espérance pour l’Église. Regardez autour de vous : trois jours d’ascèse, de prière, d’enseignement et d’amitié chrétienne, animés par la liturgie traditionnelle. Notre liturgie n’est pas tournée vers le passé, c’est une liturgie qui féconde le présent et qui prépare l’avenir.
Nous ne sommes pas une Église à part. Nous sommes de cette Église, totalement, passionnément, filialement. Et nous voulons y rester. Nous marchons vers le Ciel, avec tous nos frères, dans une même espérance. Nous voulons continuer à avancer, à servir, à transmettre les trésors qui nous ont été confiés et les pédagogies traditionnelles de la foi qui les accompagnent.
Alors, chers amis, ne laissons pas la peur ou la lassitude nous faire taire. Soyons joyeux, fidèles, et missionnaires. Marchons avec confiance, non pour nous replier, mais pour rayonner. Car l’espérance est notre route, et le Ciel notre but.Bonne route à tous, et que Notre-Dame guide notre marche jusqu’au Cœur ouvert de son fils Jésus qui attend notre consécration ce lundi à Chartres !
Philippe Darantière
Président de Notre-Dame de Chrétienté
Un homme force une femme à avorter : nos médias défendent l’homme
Lu sur le blog d’Yves Daoudal :
Nos gazettes soulignent que la justice du Texas ose poursuivre pour « meurtre » un homme qui a fait avorter une femme à son insu.
C’était en septembre 2024. La femme que fréquente Justin Anthony Banta lui apprend qu’elle est enceinte. L’homme, qui travaille au département informatique du ministère américain de la Justice, lui propose de payer les frais de l’avortement. La femme refuse : l’avortement est interdit au Texas, et elle veut garder l’enfant. Le 17 octobre, elle passe une échographie : le fœtus est en parfaite santé. Le même jour, Banta l’attend dans un café et une boisson lui est préparée. Elle la boit. Le lendemain, à cause de saignement vaginaux importants et d’une extrême fatigue, elle se rend aux urgences. Le surlendemain elle perd son enfant.
L’enquête a abouti la semaine dernière à l’inculpation de Justin Anthony Banta pour « meurtre capital » et falsification de preuves matérielles.
Et c’est une occasion de s’en prendre au Texas qui a « une des lois les plus restrictives aux Etats-Unis » sur l’avortement. Mais ce qui chez nous est un droit est à Austin un meurtre. Parce que c’en est un, objectivement.