Le pape nomme Mgr Filippo Iannone à la tête du dicastère des évêques
Le poste était vacant depuis l’élection du pape. Léon XIV a nommé un canoniste comme lui au Dicastère des évêques.
Mgr Iannone prendra ses fonctions le 15 octobre 2025 , assumant la direction du Dicastère pour les évêques et de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.
Né à Naples en 1957, Mgr Filippo Iannone est entré chez les Carmes, a étudié à l’Université du Latran et à la Rote romaine, et est un canoniste aguerri : il a été défenseur du lien, vicaire judiciaire, professeur de droit canonique, avocat de la Rote.
Parallèlement, il a une expérience pastorale : évêque auxiliaire de Naples, puis évêque de Sora-Aquino-Pontecorvo, puis vice-gérant du diocèse de Rome. Jean-Paul II l’a nommé le plus jeune évêque d’Italie en 2001. Benoît XVI l’a appelé à Rome comme vice-gérant. Puis, sous François, vint la présidence du Conseil pontifical pour les textes législatifs, qui, sous Praedicate Evangelium, devint un dicastère à part entière.
Léon XIV et la liturgie traditionnelle (et au-delà)
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« (1) Ma compréhension de ce qui a conduit à la création du groupe provient principalement de questions liées à l’inculturation de la liturgie. Comment poursuivre le processus de rendre la liturgie plus significative au sein d’une culture différente, au sein d’une culture particulière, dans un lieu donné à un moment donné ? Je pense que c’était la question principale.
(2) Il y a une autre question, également très délicate, sur laquelle j’ai déjà reçu de nombreuses requêtes et lettres : la question de la “messe en latin”. Eh bien, aujourd’hui il est possible de célébrer la messe en latin. S’il s’agit du rite du concile Vatican II, il n’y a aucun problème. Évidemment, entre la messe tridentine et la messe du concile Vatican II, la messe de Paul VI, je ne suis pas sûr de la façon dont cela va finir. C’est évidemment très compliqué.
(3) Je sais qu’une partie de cette question, malheureusement, est devenue — encore une fois — une composante d’un processus de polarisation : des personnes ont utilisé la liturgie comme prétexte pour promouvoir d’autres sujets. Elle est devenue un outil politique, et cela est très regrettable. Je pense que parfois l’abus de la liturgie que nous appelons la messe du concile Vatican II n’a pas aidé les personnes qui cherchaient une expérience plus profonde de prière, de contact avec le mystère de la foi, expérience qu’elles semblaient retrouver dans la célébration de la messe tridentine. Encore une fois, nous nous sommes polarisés, de sorte qu’au lieu de pouvoir dire : « Eh bien, si nous célébrons la liturgie du concile Vatican II correctement, trouvez-vous vraiment une si grande différence entre cette expérience et l’autre ? » je n’ai pas eu l’occasion de m’asseoir réellement avec un groupe de personnes qui soutiennent le rite tridentin. Bientôt il y aura une occasion et je suis certain qu’il y aura d’autres opportunités de le faire. Mais c’est un thème que, selon moi, peut-être à travers la synodalité, nous devons aborder et discuter. C’est devenu un thème tellement polarisé que souvent les gens ne sont plus disposés à s’écouter les uns les autres. J’ai entendu des évêques me dire à ce sujet : « Nous les avons invités à ceci et à cela, mais ils ne veulent même pas nous écouter. » Ils ne veulent même pas en parler. C’est un problème en soi. Cela signifie que désormais nous sommes entrés dans l’idéologie, nous ne sommes plus dans l’expérience de la communion ecclésiale. C’est l’un des thèmes à l’ordre du jour. »
L’argent liquide « offre une utilité psychologique et pratique »
Lu dans Le Figaro :
Dans une étude publiée mercredi, intitulée « Gardez votre calme et conservez de l’argent liquide », la Banque centrale européenne recommande aux citoyens européens de toujours conserver chez soi une somme en liquide « suffisante pour couvrir les besoins essentiels pendant environ 72 heures », notamment « en cas d’instabilité systémique majeure ».
La note cite les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande, où les autorités invitent à garder entre 70 et 100 euros par personne. La note analyse quatre crises ayant frappé l’Europe : la pandémie de Covid, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la panne géante du réseau espagnol en avril 2025 et la crise de la dette souveraine en Grèce. « Toutes les crises n’entraînent pas systématiquement une forte demande de cash mais les cas étudiés offrent un test de résistance de la fonction du cash lorsque l’économie, les infrastructures critiques ou la confiance publique sont fortement mises à l’épreuve », peut-on lire.
Ainsi, au début de la pandémie en 2020, l’émission nette cumulée (nombre de billets en circulation) dans la zone euro avait « bondi de plus de 140 milliards d’euros ». Une année classique, seuls 55 milliards d’euros sont émis. Même constat dans les pays voisins de l’Ukraine, où le début de la guerre a conduit à une hausse de 36 % des émissions de billets. En Espagne, alors que le réseau était revenu à la normale, les usagers se sont rués sur les distributeurs. Ces crises montrent que le liquide « offre une utilité psychologique et pratique », grâce à sa « nature tangible, qui procure réconfort et sentiment de contrôle », notent les auteurs.
De Maupeou à Mitterrand, nous avons été prévenus : les magistrats veulent être nos nouveaux « monarques » !
De Christian Baeckeroot, ancien député, pour le Salon beige
Maupeou avait convaincu Louis XV en 1771 de mettre fin aux prétentions des magistrats du Parlement, à leurs privilèges, leurs implications dans des affaires de corruption et des erreurs judiciaires (affaire Calas). Notons au passage que cette politique de fermeté était soutenue par de nombreuses personnalités et de Voltaire lui-même…
Pour le malheur de la Monarchie, du Roi et de sa Famille, Louis XVI commet la faute de mettre fin à la réforme Maupeou. Ce dernier conclut: « J’avais fait gagner au Roi un procès qui durait depuis trois cents ans. Il veut le reprendre, il en est le maître. »
La conséquence de cette erreur fut la chute de la Monarchie, l’exécution du Roi, celle de Marie-Antoinette et le supplice du Dauphin, la création du mythe de la Révolution qui deviendra le modèle indépassable de tous les totalitarismes du XXe siècle. Ce fut également la fin de siècles où la France était la première puissance de l’Europe, d’une Europe qui dominait le monde. Le siècle qui s’ouvre verra le triomphe de l’Angleterre, puis de l’Allemagne.
François Mitterrand, plus de deux siècles après, en 1995, nous prévient à son tour: « Méfiez-vous des juges. Ils ont tué la Monarchie, ils tueront la République. »
Précisons : « l’indépendance de la Justice « garantit aux magistrats de ne pas être poursuivis pour leurs jugements , à la condition qu’ils respectent les autres pouvoirs législatif et exécutif. Ils sont la « bouche de la loi » et il est interdit aux magistrats de se substituer aux autres pouvoirs.
Pour la survie de la France, il est nécessaire de mettre fin aux prétentions de certains magistrats qui, au nom d’un prétendu « état de droit », oublient la volonté du Peuple français, s’exprimant régulièrement dans le cadre de nos Institutions.
Couleur framboise, le nouveau spectacle de Mehdi Djaadi sur l’infertilité
Après le succès de “Coming-out“, nommé aux Molières du meilleur seul en scène, dans lequel Mehdi Djaadi évoquait avec humour sa conversion de l’islam au catholicisme, l’auteur revient avec Couleur framboise, spectacle dans lequel il raconte l’histoire d’un croyant, tiraillé entre ses origines musulmanes, sa conversion au catholicisme et une part d’athéisme, confronté à l’impossibilité de concevoir un enfant avec sa femme. Son infertilité va le faire douter de sa foi et de sa masculinité.
Avec humour, mais parfois de façon assez cash, qui fait que ce spectacle n’est pas tout public, Mehdi Djaadi aborde les sujets douloureux des couples en espérance d’enfant et des grossesses interrompues (fausses-couches, le titre du spectacle y fait référence…). Derrière cet hymne à la vie, alors que l’avortement n’a jamais été aussi pratiqué dans notre pays, qui souhaite en plus légaliser la mise à mort des personnes souffrantes, Mehdi Djaadi met en scène son intimité, ponctué de nombreuses imitations (mention spéciale pour celle de la marmotte) pour aborder ce tabou en profondeur. Séance de déconstruction de la masculinité, infertilité croissante dans notre société et ses effets pervers liés à la volonté d’avoir un enfant “à tout prix” (spermogramme, fécondation in vitro…), sujet technique de la NaproTechnologie (respectueuse du couple), Mehdi Djaadi fait vivre au public l’épreuve ressentie par un couple sans enfant, public qui réagira à ce spectacle de façon certainement divergente, en fonction de sa propre histoire.
De la guillotine au goulag: l’obsession de l’Homme régénéré
Fascisme, Communisme, Nazisme. Des régimes totalitaires différents mais une même ambition se dessine : transformer radicalement l’homme, le refaçonner en un être nouveau, entièrement conforme à leur idéologie propre.
C’est précisément cette idée de « l’homme transformé » qui est au cœur de l’ouvrage de Philippe Pichot-Bravard, maître de conférences HDR en histoire du droit, enseignant à l’université de Brest et à l’UCO d’Angers. Il montre dans son livre, que nous avions évoqué sur Le Salon beige, comment cette volonté de recréer l’homme a nourri le communisme, le national-socialisme, mais aussi… la Révolution française. Ce qui ne manqua pas de faire dire à son propos à l’historien François Furet qu’elle était la véritable matrice de tous les totalitarismes.
L’auteur souligne également que cette tentation n’a pas disparu : elle continue de se manifester sous de nouvelles formes aujourd’hui : le wokisme, le transhumanisme, le conformisme intellectuel.
Avec lui, dans ce Grand Entretien sur RCF Anjou au micro de Thomas Cauchebrais, nous pouvons explorer les racines, les mécanismes et les résonances contemporaines de cette machine totalitaire.
Le réalisme pour restaurer la culture chrétienne
L’Homme Nouveau a récemment consacré un dossier à John Senior, que nous évoquions hier, cette figure méconnue du catholicisme :
Voici l’introduction du dossier :
“En 1991 paraît en France un livre au titre lumineux et programmatique : La Restauration de la culture chrétienne. L’auteur, John Senior, est américain et inconnu. Professeur de littérature, c’est aussi un converti qui a été avec deux autres confrères à la tête d’un programme à l’université du Kansas qui a conduit des centaines d’étudiants à devenir catholiques alors même que la religion n’y était jamais explicitement abordée.
La publication de son livre en France soulève l’enthousiasme de plusieurs personnalités comme le RP dominicain Bruckberger, Marcel Clément ou Émile Poulat. Tout en saluant l’ouvrage, Jean Madiran ou Louis Salleron émettent des réserves de détails. De fait, Senior séduit et agace. Il a le langage d’un contemplatif, distribuant le suc de ce qu’il a reçu tout en poussant très loin la radicalité du réenracinement. La parution, en 1994, d’un second livre, La Mort de la culture chrétienne, renforce l’impression.
Décédé en 1999, John Senior aurait pu disparaître des mémoires. Ce n’est pas le cas. Dans son pays d’origine, le catholicisme le plus dynamique se réfère à lui, en tout et en partie, ses livres sont toujours édités et des thèses lui sont consacrées. La parution en France de sa biographie par l’un de ses anciens étudiants devenu moine bénédictin offre l’occasion de revenir sur cet homme et de répondre à ces simples questions : qui était John Senior et quel est exactement son message aux hommes d’aujourd’hui ?”
Nicolas Sarkozy condamné à 5 ans de prison ferme : la gauche en roue libre
C’est quand une bête est blessée qu’elle est la plus dangereuse… La gauche perd du terrain lors des scrutins électoraux et désormais sur les plans médiatique et idéologique et c’est pourquoi elle devient de plus en plus virulente et totalitaire.
Après la cabale médiatique contre François Fillon, qui a permis de le sortir de l’élection présidentielle, le procès de Marine Le Pen visant à l’empêcher de se présenter, voilà Nicolas Sarkozy condamné à 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire, dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de 2007.
L’ancien chef de l’État a été condamné pour avoir “laissé ses proches” démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne de 2007. Pourtant le tribunal a reconnu qu’il n’y avait pas eu de financement de la campagne par la Libye. L’avocat de Nicolas Sarkozy a annoncé faire appel, ce qui ne suspend pas la condamnation, comme dans l’affaire de Marine Le Pen.
Le 24 septembre se tenait la Nuit du bien commun à La Rochelle. Un millier de manifestants antifas se sont mobilisés avec violence contre les quelques dizaines de participants courageux qui avaient osé braver l’interdit idéologique, avec la complicité des médias.
Ainsi va la gauche, en toute impunité. Si elle pouvait réinstaurer la Terreur, elle le ferait avec plaisir.
I-Média – France TV : salaires mirobolants, gaspillage… jusqu’où ira le délire ?
L’image de la semaine : Le procès Claire Geronimi, victime d’un viol par un clandestin sous 3 OQTF
Un procès et un drame très symbolique du traitement médiatique de l’insécurité dès lors qu’elle a un lien avec l’immigration. En effet, ce matin il n’y avait que les médias de droite qui avaient évoqué le premier jour du passage à la Cour criminelle de Paris de Jordy Goukara, un Centrafricain de 27 ans au profil ultraviolent, déjà condamné 11 fois par la justice.
📰 Le dossier du jour : Le service public des profiteurs !
Malgré les 2,6 milliards d’euros d’argent public versés par les contribuables, les révélations du rapport accablant de la Cour des comptes sur France Télévisions nous apprennent qu’ils sont déficitaires de 40 millions d’euros. En cause, des salaires absolument mirobolants pour les près de 9 000 salariés à temps plein et des frais de fonctionnement accablant… avec votre argent.
💡 Les pastilles de l’info :
– L’affaire Thomas Legrand/Cohen : la défense touche le fond
– La taxe Zucman et Emilie Tran Nguyen : la propagande du service public démasquée
– Hidalgo la main dans le sac… à main de luxe !
– Charlie Kirk : le traitement médiatique hallucinant à grand renfort de point Godwin
– France TV tente un virage moins woke avec Slash
🎙️ Portrait piquant : David Pujadas, figure médiatique durable
Guillaume de Thieulloy, nouveau président de la Marche pour la vie
Communiqué de la Marche pour la vie :
Arrivé en 2020 à la présidence de la Marche pour la Vie, Nicolas Tardy-Joubert transmet le flambeau à Guillaume de Thieulloy.
Voici le message qu’il vous transmet à cette occasion :
« Le combat est rude avec des textes de loi promouvant la culture de mort, régulièrement votés dans notre pays. Nous l’avons vu ces cinq dernières années, avec l’extension des délais pour avorter à 14 semaines de grossesse, l’indigne constitutionnalisation de l’avortement et maintenant la menace de l’euthanasie. Les conséquences morales, de santé publique, sociales et démographiques sont catastrophiques.
Avec la Marche pour la Vie, nous résistons toujours et encore. Notre succès est d’être présents dans le débat public, de permettre aux Français de manifester annuellement avec les nombreuses associations qui nous soutiennent, de former les jeunes aux questions bioéthiques pour faciliter leur engagement dans la vie publique ou associative.
Dans un contexte politique dégradé, nous devons rendre l’avortement impensable. L’euthanasie ou le suicide assisté des personnes âgées, handicapées ou malades doivent être rejetés sans compromission. Il n’y a jamais de bonne raison d’éliminer une vie innocente, naissante ou finissante.
Nous ne nous résignons pas à la gangrène insidieuse des esprits et au triomphe du mal dans des politiques mortifères. Notre combat est culturel, civilisationnel, spirituel. Nous ne sommes pas seuls.
Il s’étend à la planète. De très nombreux pays s’opposent aujourd’hui directement aux politiques pro-avortement pour promouvoir des actions permettant l’accueil et la protection de la vie humaine innocente.
Notre objectif en France est de réveiller les consciences et de changer les cœurs. Nous n’abandonnerons jamais ce combat.
Je remercie Guillaume de Thieulloy de son engagement et le félicite de son élection à la tête de la Marche pour la Vie. Avec Guillaume et votre soutien actif, la flamme de la résistance ne s’éteindra pas. »
Toute l’équipe de la Marche pour la Vie remercie chaleureusement Nicolas Tardy-Joubert pour ces 4 années de dévouement à la présidence et de service pour la Vie.
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Guillaume de Thieulloy, 52 ans, connait bien la Marche pour la Vie, dont il est membre du Conseil d’Administration. Il est docteur en sciences politiques, spécialiste de philosophie thomiste. Il a été assistant parlementaire de Jean-Claude Gaudin président du groupe UMP au Sénat, puis de Sébastien Meurant sénateur LR membre de Sens commun, et journaliste. Il est aujourd’hui entrepreneur de presse engagé, et notamment directeur de la rédaction du Salon beige.
Dieu et la physique quantique
Nous avons interrogé Yves Dupont, physicien et professeur en classes préparatoires, à propos de son dernier livre: “L’empreinte de Dieu dans le monde quantique”:
- La science moderne apparaît très éloignée, parfois même contradictoire, avec la foi. Qu’est-ce qui vous fait penser que la physique quantique échappe à la règle?
Ce n’est qu’une apparence ! A y regarder de plus près, la science ne contredit pas la foi en Dieu créateur et la conforte dans certains domaines parmi lesquels la cosmologie moderne qui laisse à penser que l’univers a un début et qu’il aura une fin. La physique quantique renforce considérablement cet état de fait. Pour la raison essentielle qu’il s’agit d’une théorie ouverte, c’est-à-dire qu’elle n’est pas enfermée dans un système axiomatique contraignant comme c’est le cas en relativité par exemple. Ce qui a pour conséquence qu’elle ne peut se réduire à un pur positivisme mais qu’elle donne lieu à de très nombreuses interprétations qui ne sont pas contenues dans ses fondements. D’une façon ou d’une autre ces interprétations ouvrent sur l’esprit. Michel Bitbol, éminent philosophe des sciences, consacre un chapitre à « la physique quantique et l’irruption de l’esprit » dans son ouvrage « Physique et philosophie de l’esprit ». Cette situation est radicalement nouvelle. Auparavant, il existait une frontière infranchissable entre la science traitant de faits objectifs et l’esprit, domaine du subjectif. Cette irruption de l’esprit ouvre naturellement sur la rencontre avec l’Esprit.
- Comment pourriez-vous synthétiser un siècle de physique quantique et qu’est-ce que cette discipline nous dit du monde dans lequel nous vivons?
La physique quantique nous dit principalement que le réel n’est pas formé uniquement de ce que nous observons mais qu’il se situe « ailleurs ». Bernard d’Espagnat a introduit la notion de réel voilé. Plus précisément la réalité en soi d’un objet se situe à un autre niveau de réalité au-delà de la matière et de l’espace-temps. Cela est principalement dû au fait que la réalité empirique (expérimentale) ne se caractérise pas par une objectivité forte comme en physique classique où les caractéristiques d’un objet sont indépendantes de l’observateur. En effet, les résultats de mesure sont entachés d’un caractère irréductiblement aléatoire qui fait que deux physiciens ne trouveront pas nécessairement la même valeur face à la même situation. Ce qui fait qu’il est impossible d’associer à une particule des caractéristiques propres. Pourtant l’objet existe bien en soi. Cette existence est donc située hors du monde physique. Tout cela découle de la découverte qu’un objet quantique présente aussi un caractère ondulatoire.
Une autre caractéristique essentielle est le phénomène d’intrication : des corrélations instantanées entre deux objets distants peuvent apparaître. Il était possible d’imaginer que ces corrélations sont prédéterminées préalablement, par des phénomènes qui nous échappent, avant que les particules s’éloignent l’une de l’autre. Mais l’expérience d’Alain Aspect (prix Nobel 2022) montre qu’il n’en n’est rien. Ainsi, les deux objets ne forment qu’une seule entité bien que séparés par des distances qui peuvent être astronomiques. La corrélation instantanée ne peut être d’origine physique, comme le montre la relativité. Elle se situe donc en dehors de l’espace-temps. L’origine semble en être purement mathématique.
Cette expérience montre surtout que les états mesurés ne sont pas prédéterminés. La valeur ne se fige qu’au moment de la mesure. Et comme les valeurs sont obtenues par des lois probabilistes, cela montre que le hasard associé n’est pas d’origine physique. C’est un hasard pur, contrairement au hasard usuel qui est lié à un manque d’information sur les systèmes (par exemple sur le lancer d’un dé). Ce Hasard non physique ne saurait provenir de l’espace-temps. D’où vient-il ?
Enfin une autre caractéristique essentielle tient aux objets mathématiques. La description quantique ne peut se faire qu’au moyen de grandeurs mathématiques abstraites. Ce n’est pas qu’un moyen épistémologique. Nombre de physiciens reconnaissent que les objets mathématiques sont plus proches de la réalité en soi que les objets eux-mêmes. Les corps matériels semblent s’estomper en entités abstraites plus proches de l’ultime réalité du monde que les états empiriques. Il s’agit évidemment une révolution considérable de la pensée.
- Vous évoquez l’idée que la physique quantique renoue avec la métaphysique après 4 siècles de science coupée de ses racines philosophiques, mais cette métaphysique est-elle compatible avec la foi catholique (on pourrait, en lisant de nombreuses de vulgarisation scientifique, penser, au contraire, que la métaphysique des scientifiques contemporains est soit matérialiste, soit panthéiste, en tout cas assez éloignée de l’idée d’un “dessein intelligent” extérieur à, et à l’origine de la matière)?
Comme nous le percevons à la suite des considérations précédentes, la physique quantique débouche inéluctablement sur la métaphysique. Bien entendu, ce pas vers l’au-delà de la physique est plus ou moins spéculatif. Bon nombre de physiciens refusent de le franchir par principe, ce qui les cantonne dans une position a priori matérialiste, ou le plus souvent à une indifférence à ces questions. D’autres, de plus en plus nombreux, poussent la réflexion. Heisenberg avait déjà noté que la physique quantique entre dans un schéma aristotélicien de puissance et d’acte. Les états mathématiques sont des états en puissance qui peuvent donner lieu à une actualisation empirique. Mais les mathématiques, qui sont préexistantes aux yeux de nombreux mathématiciens, ne peuvent provenir que d’une pensée extérieure au monde matériel ; ce ne peut être que celle d’un Esprit que l’on peut identifier à Dieu. Ainsi, les états mathématiques sont comme en pont entre la réalité en soi et la réalité empirique. La réalité en-soi de la matière est ainsi clairement liée d’une façon ou d’une autre à l’Esprit extérieur à la matière. De façon analogue une partition musicale représente potentiellement la musique qui sera actualisée par les musiciens. Mais cette partition a été pensée par Amadeus !
Ce lien métaphysique, réalité en soi, potentiel, actualisation entre parfaitement en cohérence avec la pensée de Thomas d’Aquin. La réalité en soi se trouve dans le monde de l’Esprit mais n’est pas l’Esprit lui-même. Ce qui est représenté par Michel-Ange, le doigt de Dieu est tout proche de sa créature sans la toucher. Cet ancrage de la réalité ontologique de la matière dans le monde de l’Esprit est consubstantiel au christianisme. Si Dieu crée le monde, il y a d’une façon ou d’une autre une trace dans la Création. En outre, l’Incarnation, la Résurrection, les miracles, l’action de Dieu dans le monde, la prière seraient inconcevables sans un lien entre le monde empirique et celui de l’Esprit.
Enfin, l’analyse de l’actualisation présentant un caractère aléatoire irréductible conduit certains physiciens à penser que celle-ci provient d’ailleurs de l’Espace-temps et donc de l’Esprit. La physicien et philosophe Antoine Suarez introduit la notion d’anges quantiques envoyés en permanence par l’Esprit créateur pour répondre aux sollicitations d’actualisation du monde empirique. Le prix Nobel de physique Anton Zeilinger cite Berkeley : « être c’est percevoir et c’est être perçu », pour conclure « Dieu ultime observateur ». Ajoutons symétriquement, Dieu ultime source du monde actualisé. Ce qui rejoint cette réflexion de Saint Augustin comme quoi si Dieu cesse de penser la création, elle disparait.
Ainsi l’Esprit, hors du monde matériel, apparaît comme omniscient, infiniment proche de tous les éléments de la Création en tout lieu et en tout temps.
Il est donc parfaitement possible d’inférer une métaphysique compatible avec la foi catholique à partir de la mécanique quantique. Et je pense, ainsi que d’autres physiciens, que c’est même le chemin le plus court et plus naturel entre la physique quantique et la métaphysique.
Ajoutons que ces éléments donnés rapidement sont détaillés dans le livre qui peut se lire comme une médiation aboutissant à « l’empreinte de Dieu ».
« Libérons l’école du wokisme ! »
Face au déni de l’Education nationale sur le militantisme idéologique qu’elle veut imposer aux élèves, aux enseignants et aux parents, Le Syndicat de la Famille lance une campagne nationale d’alerte et se mobilise partout en France.
Malgré le contenu du programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle, la circulaire sur l’accompagnement des élèves trans ou encore les enquêtes conduites par Le Syndicat de la Famille (avec constats d’huissiers) sur les supports utilisés dans les classes, l’Education nationale n’a de cesse de nier l’imprégnation largement idéologique et politique de ce qu’elle veut imposer aux élèves, aux parents et aux enseignants :
Avec l’EVARS, dès la maternelle, les filles sont présentées comme des victimes et les garçons des coupables, la société « assignant des rôles » à chacun. Cette vision caricaturale, qui correspond au « patriarcat systémique » conceptualisé par le wokisme, est suivie de l’affirmation d’une prétendue distinction entre sexe et genre, introduite en 5e et réitérée d’année en année. Si les dirigeants de l’Education nationale font mine de ne pas comprendre que distinguer le sexe et le genre signifie concrètement qu’il peut être pertinent de transitionner, les élèves, eux, reçoivent parfaitement le message, et d’autant plus que les réseaux sociaux laissent une large place aux influenceurs trans.
Malgré ces contenus inspirés des gender studies et du wokisme, donc contraires à l’obligation de neutralité de l’Education nationale, ces séances sont obligatoires pour les élèves. Quant aux parents qui osent envisager de retirer leur enfant lors des séances, ils se voient aussitôt dénoncés au rectorat, comme Le Syndicat de la Famille l’a appris de plusieurs témoignages. Une manière, évidemment, de faire peur et de faire taire les parents.
Quant aux enseignants, outre le programme EVARS à transmettre via la plupart des matières (au motif de la « transversalité » de cette « éducation »), ils sont mis en difficulté grave par la circulaire de l’Education nationale sur la transidentité : elle bafoue leur liberté de conscience en les obligeant, malgré la réalité sexuée et l’état civil d’un élève, à le nommer par un nouveau prénom, de l’autre sexe, si telle est sa demande. Une catastrophe en ce que ce procédé ne met pas l’élève en situation de prendre son temps et de mûrir. Or, une fois engagée la transition sociale, le retour en arrière est compliqué, comme en attestent de nombreux « détrans » ou « post-trans » qui regrettent leur parcours et reprochent tous aux adultes qui les entouraient alors de les avoir laissés faire.
Afin d’alerter tous ceux qui croient dans les objectifs hypocritement affichés par l’Education nationale et qui n’ont pas encore connaissance des contenus concrets destinés à leurs enfants, Le Syndicat de la Famille lance ce 25 septembre la campagne « Libérons l’école du wokisme ! ».
· L’affiche sur l’école fait référence à des témoignages, mais aussi à des ouvrages de coins lectures de classes de primaire, comme « Princesse Kevin » (avec ses fiches pédagogiques destinés aux instituteurs), « Mon frère, ma princesse », « Julian est une sirène », « Le Prince et la couturière » (un prince qui s’habille en fille la nuit)…
. L’affiche avec un collégien fait référence aussi bien à des témoignages qu’au programme EVARS qui, à partir de la 5e (page 27 du programme) différencie le sexe du genre, ce qui implique qu’on peut être de sexe masculin et être fille ou l’inverse.
· L’affiche avec une lycéenne renvoie à des témoignages d’enseignants, ainsi qu’aux exigences de la circulaire de l’Education nationale sur la transidentité : les établissements sont invités à laisser des élèves utiliser les toilettes, vestiaires, et le cas échéant dortoirs, réservés à l’autre sexe, s’ils ne se sentent pas en adéquation avec leur propre identité sexuelle (« l’usage des espaces d’intimité », au paragraphe B de la circulaire).
Ajournement de l’examen de la proposition de loi sur l’euthanasie
De même que la dissolution avait donné un coup d’arrêt à la discussion avancée à l’Assemblée nationale du projet de loi relatif à l’euthanasie, l’attente d’un nouveau gouvernement perturbe le calendrier prévu au Sénat pour l’examen des deux propositions de loi qui en sont issues.
La commission des Affaires sociales du Sénat a déprogrammé la discussion de ces textes, qui devait débuter hier, compromettant un peu plus la possibilité d’un débat en séance du 7 au 16 octobre.
Il est temps d’euthanasier cette proposition.
“Les textes ne seront pas abandonnés mais leur examen pourrait être retardé, peut-être jusqu’au printemps”, a fait savoir l’un des quatre co-rapporteurs, la sénatrice (LR) du Lot et-Garonne Christine BONFANTI-DOSSAT.
Ce nouveau retard pourrait compromettre l’adoption définitive de ce double texte d’ici la présidentielle et la fin de la législature.
“Sous réserve de la nomination d’un gouvernement la semaine prochaine et l’inscription du texte à l’ordre du jour, le scénario envisageable pourrait être un examen en commission le 7 ou le 8 octobre et en séance le 13 ou le 20”, a nuancé le président (LR) de la commission des Affaires sociales Philippe MOUILLER.
Nouvelle hausse du nombre d’avortements en France
2024, année de l’entrée de l’avortement dans la Constitution, est marquée par une hausse : 251.270 soit 7000 de plus qu’en 2023, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée jeudi matin. 2023 était déjà un record..
La hausse observée depuis 2022 se poursuit donc avec une légère augmentation de 2,87 % en 2024 par rapport à l’an dernier.
Le taux de recours s’élève désormais à 17,3 pour 1 000 (‰) femmes âgées de 15 à 49 ans. Avec, là encore, une augmentation de 2,3 points depuis 2021. La pratique est plus élevée chez les jeunes femmes, âgées de 20 à 29 ans. Depuis une trentaine d’années, l’avortement s’élève aussi progressivement chez les femmes de 25 à 39 ans.
Alors que la natalité s’effondre, le ratio d’avortement est en hausse. Cet indicateur donne le rapport entre le nombre d’avortements et le nombre de naissances vivantes une année donnée. En 2024, il continue de progresser avec un rapport de 38 pour 100 naissances vivantes.
Pascale Morinière, présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques, souligne :
«La baisse du pouvoir d’achat des familles et le contexte de crise actuel diminuent la capacité à accueillir des enfants. Cela peut expliquer à la fois la chute de la natalité et de l’augmentation du nombre d’IVG».
La France présente un taux «extrêmement élevé» par rapport à d’autres pays européens. «En France, on réalise au moins deux fois plus d’IVG qu’en Allemagne, par exemple», poursuit-elle, regrettant «une absence de prévention alors que c’est une épreuve pour nombre de femmes».
Pour rappel, en 1974, Simone Veil déclarait à l’Assemblée nationale :
aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame.
Mais les militants de la culture de mort n’en ont cure.
La pensée de John Senior, un antidote pour le monde universitaire
Dans ce livre, John Senior et la restauration du réalisme, Francis Bethel, qui fut étudiant auprès de John Senior avant d’entrer à l’abbaye de Fontgombault puis d’aller fonder l’abbaye de Clear Creek aux Etats-Unis, dresse une biographie fouillée de John Senior (1923-1999), sa vie, sa conversion, sa pensée, son enseignement…
Senior, qui a étudié l’occultisme, est devenu un défenseur de la sagesse et des arts traditionnels, finit par se convertir à la foi catholique. Il a plaidé pour quelque chose de plus qu’un apprentissage livresque. Dénonçant l’hérésie moderniste, qui fausse la pensée depuis la Renaissance, il s’est fait le champion de la “restauration du réalisme”, qui réunirait l’homme tout entier, les sens, l’imagination, l’émotion, la volonté, l’intellect et le corps. A l’université du Kansas, il a formé des centaines d’étudiants. Plusieurs évêques, un abbé, une prieure, des directeurs de séminaires, avocats, juges et de nombreux enseignants. Plusieurs écoles et collèges contre-culturels doivent leur existence et tirent une grande partie de leur programme d’études des idées de John Senior. F. Bethel découvre les racines de la pensée de Senior, sa mise en pratique audacieuse et révèle les possibilités qu’elle offre à une école blessée par un relativisme moral et intellectuel omniprésent.
Son enseignement a fait l’objet d’une persécution, jusqu’à être supprimé, dans l’Amérique des années 1970, pervertie par l’idéologie soixante-huitarde :
Il est remarquable que quelques conversions et vocations aient provoqué un tel tollé, alors que des milliers d’étudiants perdaient régulièrement leur foi en Christ à l’université, se droguaient, se livraient à la débauche et se lançaient dans des modes folles et s’adonnaient à l’immoralité, sans que la faculté ne sourcille le moins du monde. Le fait est que le Relativisme qui prévalait à l’Université du Kansas était du type moderniste, qui combattait surtout les valeurs traditionnelles, chrétiennes et occidentales qui étaient autrefois enseignées partout. Les mots de Senior fournissent une analyse pertinente :
Ces dernières années, l’instauration de ce Relativisme a pris un tour totalitaire : il est désormais imposé à tous avec la force inquisitoriale d’un pharisaïsme fanatique… exclut définitivement la conception réaliste et son expression chrétienne… Plus ou moins discrètement, le relativisme s’est installé à l’intérieur des collèges où la religion chrétienne peut trouver sa place pourvu qu’on n’y croie pas.
Le rôle de la Russie dans la chute de Bachar al-Assad en Syrie
Farid Jeanbart, diplomate syrien et docteur en géographie, a vécu de l’intérieur la dissolution et la chute du régime de Bachar al-Assad. Il témoigne dans Conflits. Extrait :
[…] L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a considérablement affecté le soutien militaire russe à la Syrie. Moscou a redéployé ses forces aériennes vers le front ukrainien, considérant cette guerre comme existentielle. Selon des sources bien informées, quatre mois avant la chute de Damas, Sergueï Choïgou, secrétaire du Conseil de sécurité russe, aurait informé Bachar el-Assad de la nécessité de retirer l’aviation et l’armement lourd de Syrie pour les transférer en Ukraine.
Privé de son principal atout stratégique — la couverture aérienne russe — le régime s’est retrouvé militairement vulnérable. La Russie, en pleine guerre, n’est plus en mesure de soutenir la Syrie ni militairement, ni économiquement. Les diplomates russes l’ont clairement affirmé : la Syrie n’est plus une priorité.
Parallèlement, l’Iran, autre allié clé de Damas, a vu son influence régionale s’effondrer. La destruction des infrastructures militaires du Hamas à Gaza, suivie de l’assassinat d’Hassan Nasrallah le 27 septembre 2024 dans le sud du Liban, ont considérablement affaibli le Hezbollah, bras armé de Téhéran. Ce dernier a dû retirer la majorité de ses combattants de Syrie pour défendre le Liban face à Israël.
Le rapprochement du régime syrien avec les pays du Golfe — symbolisé par la participation de Bachar el-Assad au sommet de la Ligue arabe en 2023 — a également tendu les relations avec l’Iran. Le régime syrien est de plus en plus soupçonné de complicité passive avec les frappes israéliennes ciblant les forces iraniennes sur son sol. En réaction, l’Iran a retiré des dizaines de milliers de miliciens chiites, notamment dans la région d’Alep, privant ainsi Damas d’un soutien militaire essentiel.
Conclusion : une convergence de facteurs fatals
La chute du régime de Bachar el-Assad ne peut être attribuée à un seul facteur. Elle résulte d’une combinaison d’éléments internes — corruption, désorganisation militaire, aveuglement stratégique — et de mutations régionales et internationales profondes. Sans l’enlisement de la Russie en Ukraine, le retrait de l’Iran, et la défaite du Hezbollah, HTC n’aurait probablement pas réussi à prendre Damas. Ce qui distingue HTC, c’est sa capacité à lire et exploiter les transformations géopolitiques, contrairement à un régime syrien figé, sûr de lui, et sourd aux signaux d’alarme. Certes, après treize ans de guerre, l’armée est anéantie et l’économie en ruine. Mais une stratégie de repositionnement diplomatique, notamment envers la Turquie, aurait pu prolonger la survie du régime. […]
L’antisémitisme revendiqué
Comment ne pas revenir sur cette honteuse affaire de Flensbourg, l’interdiction faite aux juifs et affichée en vitrine de pénétrer dans un commerce de livres anciens ?
Certes l’unanimité la classe politique allemande a vivement et promptement réagi, l’affiche fut retirée …pour être remise quelques heures plus tard à l’intérieur du magasin face à la porte d’entrée !
On ne répétera jamais assez le ‘Plus jamais ça !’ qui fut de notre instruction et notre éducation. Nous l’avons ingurgité dès notre prime enfance, nous l’avons transmis aux nôtres, mais cela ne suffit pas : Aujourd’hui, en Europe de l’Ouest certains, éduqués différemment, affichent sans vergogne leur subconscient. Ils le revendiquent haut et fort ! Nous ne sommes plus dans un antisémitisme bon teint, un antisémitisme de salon murmuré à voix basse ou sous cape, un peu honteusement. Oui, cet antisémitisme là a encore droit de cité dans certaines familles, certains milieux, y compris en France.
Le cas qui nous tord les tripes aujourd’hui est que la détestation des Juifs commence à s’exprimer librement, à se revendiquer ! Et ceux qui l’expriment ne sont pas pris par une foule clamant sottement quelques slogans hostiles à Israël. Non, ils expriment benoîtement et ouvertement leur inimitié profonde contre le peuple que Dieu choisit. Ils n’ont même pas pour excuse d’avoir été éduqués selon les propos d’un homme qui répandit et répand encore depuis le 7ème siècle des histoires à dormir debout …mais peut-être de l’avoir été par un autre fou dont la haine viscérale répandue en Europe (et peut-être soutenue ou au moins non dénoncée des siècles durant par une partie irréfléchie de l’Église) fit six millions de morts, et sûrement autant de pogroms de par tout notre continent.
Nous pouvons nous réjouir de constater que les réactions allemandes furent à la hauteur, et que les autorités germaniques ne partageassent pas cette idéologie, mais il nous faut nous inquiéter que nous, européens, du moins certains, osions la penser ou même la transmettre.
Enseigner, réenseigner et enseigner encore le ‘Plus jamais ça !’ reste, je crois, un impérieux devoir.
Bien amicalement à mes chers contempteurs
Bertrand du Boullay
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
«Les enfants étaient considérés comme des petites choses inintéressantes»
Dans son livre, Une drôle de peine, la fille de Bernard-Henri Lévy et Isabelle Doutreluigne, raconte la vie de sa mère. Et elle se confie sur son enfance dans Madame Figaro. Justine Lévy explique que c’est notamment le contexte de l’époque, qu’elle décrit comme un temps «libertaire où les femmes et les hommes faisaient n’importe quoi en se disant que c’était ringard d’élever un enfant», qui aurait poussé sa mère à se décharger de ce rôle.
«Les enfants étaient considérés comme des petites choses inintéressantes, des mini-personnes inachevées, un peu nulles». «J’ai très vite eu la sensation, comme je le raconte dans “Une drôle de peine”, que les enfants n’existaient pas et qu’il n’y avait donc pas à s’en occuper.»
Selon elle, les choix qu’a pu faire sa mère étaient «de nature politique» et elle ne se rendait pas compte que cela allait causer certains dégâts.
«J’ai plein de copines de mon âge qui sont comme moi, qui ont poussé comme ça, sans surveillance ni éducation, parfois plus longtemps que moi qui ai été reprise en main».
C’est symptomatique de la gauche que de vouloir s’occuper de toute la misère du monde sauf de celle qui est à devant sa porte.
Vols dans les églises
Selon la Gendarmerie, relayé dans La République du Centre :
« En 2024, en France, 820 vols ont été constatés dans les églises, chapelles ou basiliques. Un chiffre en hausse de 23,7 % depuis 2022. Depuis plusieurs années, l’art religieux, les sculptures, tableaux, gravures ou autres objets en or, bénéficient d’une cote stable, peu sensible aux modes ».
Hadrien Lacoste, vice-président de l’Observatoire du patrimoine religieux, souligne :
« si l’on suit les adjudications, on constate qu’il y a deux grands marchés : les États-Unis et l’Asie. C’est souvent l’orfèvrerie qui est visée, les cours des métaux précieux sont très élevés. »
Géraldine Thévenot, conservatrice des antiquités et objets d’art de la Creuse, indique :
« Il y a quelques années, on n’aurait jamais pensé qu’on pouvait voler des cloches d’églises ».
En Corse, « les trois quarts des églises détiennent de l’orfèvrerie d’Ancien régime, grâce aux Génois, mais c’est aujourd’hui un poids pour les maires », reconnaît Hadrien Lacoste. En comparaison, sur le Continent, le vice-président de l’Observatoire du patrimoine religieux déplore « une déperdition d’objets depuis l’inventaire de 1905 ». Géraldine Thévenot indique aussi :
« Le vrai changement pour le mobilier, c’est Vatican II. Les prêtres ont affiché la volonté de revenir à une église primitive, plus dépouillée ».
De nouvelles églises du Laonnois ont été visitées ces derniers jours.
Sur les 550 contrôles déjà effectués dans l’enseignement catholique sous contrat, aucun ne remonte de dysfonctionnement notable
Guillaume Prévost a tenu une conférence de presse devant de nombreux journalistes, le 23 septembre, au foyer des élèves du groupe scolaire Saint-Vincent-de-Paul, à Paris. Le secrétaire général de l’Enseignement catholique a souligné que les effectifs de l’Enseignement catholique augmentent de 50% en 6e.
« Ce n’est pas une fuite du public mais bel et bien un choix. Celui de la proximité, de structures à taille humaine qui valorisent la relation ainsi que l’alliance avec les familles ».
Dans les académies de Versailles ou de Créteil, la proportion d’élèves scolarisée dans l’Enseignement catholique augmente, dans un contexte général de diminution.
Pour Guillaume Prévost, ce sont les effets délétères d’un développement empêché qui nuit à l’accueil de tous :
« Depuis 2018, l’Enseignement catholique a redistribué 2000 postes en interne pour les établissements qui engagent des efforts envers les plus fragiles et ce malgré une perte de 2500 postes d’enseignants sur la même période ».
Néanmoins, cette volonté d’ouverture à un public défavorisé reste tributaire de la confiance de la puissance publique : à Floirac, en périphérie de Bordeaux, un projet de création d’établissement a été refusé par le Rectorat, ou encore dans le Jura où la nouvelle carte des transports scolaires exclut les élèves de l’Enseignement catholique.
« Un élève de l’Enseignement catholique coûte 50% moins cher au contribuable qu’un élève du public… Mais moins la puissance publique finance l’Enseignement catholique, plus celui-ci est de facto réservé aux riches ».
Sur les 550 contrôles d’ores et déjà effectués, aucun ne remonte de dysfonctionnement notable.
« Tout au plus, quelques incompréhensions sur les normes qui nous sont applicables (organisation du temps scolaire et composition des classes, par exemple) qui montrent combien ces contrôles ouvrent une surface de dialogue dont on doit se saisir. »
Notamment sur l’articulation du projet éducatif chrétien et du respect de la liberté de conscience.
« Allez-vous dans un resto chinois pour commander des pizzas ? Considérez-vous qu’emmener vos enfants à une messe de mariage d’amis contrevient à leur liberté ? »
« Nos enseignants, agents publics de l’État mais pas fonctionnaires, ne sont pas soumis au principe de neutralité. Ils peuvent témoigner de leur foi sans prosélytisme, ils peuvent proposer des temps d’intériorité en précisant s’ils s’adressent à tous ou aux seuls chrétiens de manière facultative et ils peuvent même faire des maths chrétiennes en convoquant la métaphysique d’Aristote ! »
De quoi choquer les extrémistes de Médiapart, qui s’étonnent que les professeurs puissent prier avec leurs élèves en classe.
Concernant l’Evars, le nouveau programme d’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle, Nathalie Tretiakow, adjointe au secrétaire général, a apporté deux précisions :
« Oui, l’Evars est mise en œuvre, un webinaire donné en juin pour accompagner son déploiement ayant été suivi par plus de 2000 de nos chefs d’établissement. Et non, le texte “Grandir heureux”, sur les fondamentaux de la relation dans l’Enseignement catholique n’a rien à voir avec un programme bis ! »
Jean-François Canteneur, directeur diocésain de Paris, a également clarifié la question des intervenants non agréés (comme Cycloshow, accusé d’être opposé à l’avortement) :
« Nous travaillons l’EARS sous cette appellation maison depuis une quinzaine d’années et, par exemple à Paris, plus de la moitié des collèges s’acquittaient des trois séances annuelles obligatoires, loin devant les 15% d’établissements du public… Souvent nos structures faisaient pour cela appel à des associations, faute d’enseignants à l’aise et volontaires pour aborder ces sujets. Et cette forme d’extériorité sur ces sujets pouvait être intéressante pour les jeunes. Aujourd’hui, avec l’Evars, les enseignants se réapproprient cette dimension éducative et c’est tant mieux car ces questions se travaillent aussi dans le quotidien des établissements. »
Des associations continuent à intervenir hors temps scolaire pour apporter des compléments au programme. Certaines travaillent en lien avec les parents d’élèves qui ont aussi besoin d’accompagnement sur ces questions qui, par excellence, relèvent de la co-éducation.
Contraception forcée : le premier ministre danois présente ses excuses
Le premier ministre danois, Mette Frederiksen, a présenté ses excuses, mercredi 24 septembre, devant plusieurs dizaines de femmes victimes de contraception forcée au Groenland.
« Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule chose à vous dire : pardon pour l’injustice qui vous a été faite parce que vous étiez groenlandais. Pardon pour ce qui vous a été pris et pour la douleur que cela vous a causée, au nom du Danemark. Pardon ».
La campagne, commencée à la fin des années 1960, visait à réduire le taux de natalité au Groenland. Fin 1970, au moins 4 070 femmes, soit une femme groenlandaise sur deux en âge de procréer, avaient reçu un stérilet. L’acte était majoritairement réalisé sans consentement préalable, même quand il s’agissait de mineures.
Lundi, le premier ministre danois a annoncé la création d’un « fonds de réconciliation » pour indemniser les victimes.
Mette Frederiksen a rompu avec la tradition de ses prédécesseurs, qui assuraient que le Danemark n’avait pas de raison de s’excuser.
A quand les excuses des dirigeants français pour les infâmes propagandes publiques incitant les Françaises à utiliser la contraception ?
Robert Badinter, à la source du laxisme judiciaire
Polémia lance une campagne contre le projetde panthéonisation de Robert Badinter et lance une pétition pour faire connaître la nocivité de ce personnage.
En effet, Robert Badinter a relégué les victimes, ou en tout cas certaines, à l’arrière-plan de l’institution judiciaire. Son combat pour les criminels, à travers ses procès, son mandat de ministre et son œuvre, a créé un déséquilibre qui se paie aujourd’hui dans un contexte d’insécurité généralisée en France. Le délinquant semble sanctuarisé, tandis que la victime s’efface et l’édifice judiciaire voit sa balance pencher considérablement du côté du crime.
Robert Badinter, avocat, ministre de la Justice (1981-1986) et président du Conseil constitutionnel, incarne une vision humanitariste du droit. Son engagement contre la peine de mort, concrétisé par son abolition en 1981, en a fait une véritable icône. Cependant, cet « humanisme » revendiqué par Badinter, centré sur la rédemption du criminel, semble avoir occulté les victimes, reléguées à l’arrière-plan. Si la loi Badinter de 1985 sur les accidents de la route constitue une exception notable en renforçant les droits des victimes, elle ne saurait masquer une tendance générale : dans les combats de Badinter, le criminel est souvent érigé en figure centrale, au détriment de la souffrance des victimes. Cette analyse explore ce paradoxe, en soulignant les contradictions d’un homme qui, tout en défendant l’imprescriptibilité du génocide, a parfois semblé minimiser les victimes des crimes ordinaires.
La sanctuarisation du criminel : l’inversion des valeurs de Robert Badinter
Les procès marquants de Robert Badinter, comme ceux de Roger Bontems (1972) et Patrick Henry (1977), révèlent une focalisation sur la défense du criminel. Dans l’affaire Bontems, accusé de complicité dans une prise d’otages meurtrière à Clairvaux, maître Badinter plaide pour éviter la guillotine, arguant que son client n’a pas directement tué. Malgré l’échec, cette affaire catalyse son combat abolitionniste. Dans le cas de Patrick Henry, assassin d’un enfant de 7 ans, Badinter transforme le procès en une tribune contre la peine de mort, déclarant : « Guillotiner, c’est couper un homme vivant en deux. » Sa plaidoirie sauve Henry de la peine capitale, mais la victime, Philippe Bertrand, est reléguée à une abstraction. Le tueur d’enfant devient victime d’une société considérée comme injustement répressive et l’enfant mort est évacué dans une démonstration d’inversion des valeurs où le mal est érigé en bien et le bien est tout bonnement nié.
Cette sanctuarisation du criminel, perçu comme une victime de la société, si elle peut s’entendre pour maître Badinter qui défend son client, devient une norme dangereuse dès lors qu’elle est érigée en dogme par le législateur à l’initiative du garde des Sceaux Robert Badinter. D’une posture légitime dans le cadre de la défense pénale, l’on passe à une idéologie politique qui bouleverse l’équilibre d’une institution dans laquelle la réinsertion du criminel primera désormais sur la reconnaissance de la douleur des victimes.
Les paradoxes de Badinter : la victime à géométrie variable
Badinter lui-même incarne des contradictions. Sa lutte pour l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité, notamment concernant les juifs, montre une sensibilité aiguë pour certaines victimes plus que pour d’autres. En 1979, il signe une tribune dans Le Monde, « Pour le jugement des crimes contre l’humanité », dénonçant les thèses révisionnistes et plaidant pour la justice face aux crimes imprescriptibles. Badinter est ainsi capable de fermeté et, en 1987, durant le procès de Klaus Barbie, il insistera sur la singularité du génocide juif.
Ministre, il promulgue en 1985 une exception à la loi qui interdit depuis 1881 de filmer ou d’enregistrer une audience, puis à partir de 1954 de photographier les scènes d’un procès, déclarant : « Vu l’atrocité des faits et le nombre exceptionnel de victimes, le procès s’annonce historique et médiatique. Ne conserver aucune trace de ce procès pour la mémoire paraît inconcevable. »
Cette attention portée aux victimes de temps passés contraste avec son approche des victimes de crimes ordinaires et présents, souvent éclipsées par son discours sur la rédemption des criminels.
Dans Les Épines et les roses (2011), il reconnaît avoir été perçu comme « le ministre des criminels ». Son obsession pour la réinsertion reflète une croyance en la perfectibilité humaine, mais l’auteur a toujours refusé cette perfectibilité à certains.
Les victimes de la route : une exception dans l’œuvre de Badinter
La loi du 5 juillet 1985, dite loi Badinter, illustre un engagement concret en faveur des victimes d’accidents de la circulation. En instaurant un droit quasi automatique à l’indemnisation pour les piétons, cyclistes, passagers et victimes vulnérables (enfants de moins de 16 ans, personnes de plus de 70 ans), cette loi marque une évolution significative en faveur des victimes d’accidents de la route. Ce texte a répondu à une hécatombe routière avec une quinzaine de milliers de morts sur les routes par an dans les années 1970, en imposant une responsabilité objective des conducteurs de véhicules terrestres à moteur, même en l’absence de faute directe. Cette législation, imposée contre les lobbies des assureurs, a permis de réparer les préjudices subis par les victimes. Cependant, cette loi se distingue par son cadre spécifique : les accidents de la route, souvent involontaires, diffèrent des crimes intentionnels. Les victimes de la route bénéficient d’une protection renforcée, mais ce régime d’indemnisation contraste avec le traitement des victimes de crimes violents, souvent laissées dans l’ombre des combats de Badinter.
Un déséquilibre durable : la victime reléguée au second plan
L’abolition de la peine de mort, promulguée le 9 octobre 1981, marque l’apogée du combat de Badinter pour les criminels contre les victimes. Mais, comme le souligne le professeur Jean-Louis Harouel, auteur de Libres réflexions sur la peine de mort (2019), elle s’est accompagnée d’un affaiblissement du système pénal, où la disparition de la peine capitale a délégitimé les autres peines, favorisant un laxisme perçu comme générateur d’insécurité.
Les victimes, loin d’être au centre du système judiciaire, se retrouvent souvent seules face aux assureurs ou aux expertises médicales, comme le note la critique des pratiques d’indemnisation sous la loi Badinter elle-même. Le contraste est frappant : alors que Robert Badinter a su mobiliser les médias pour faire du procès Barbie un moment de pédagogie sur la Shoah, les victimes de crimes violents n’ont pas bénéficié d’une telle visibilité. Outre un parti pris évident du ministre, cette marginalisation reflète une justice qui, sous l’influence de l’humanitarisme, privilégie la réhabilitation du criminel au détriment de la réparation morale et matérielle des victimes.
Rétablir l’équilibre, sortir du paradoxe de Badinter et du laxisme
Robert Badinter a transformé la justice française par son humanitarisme et son éloquence. Son héritage révèle un déséquilibre : en sanctuarisant le criminel comme figure à sauver, il a parfois effacé la victime, sauf dans le cas notable des accidents de la route. Ses contradictions, notamment sur l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité, soulignent le paradoxe de sa pensée.
Ce paradoxe se retrouve dans une société qui choisit ses victimes. Gisèle Pélicot a eu ainsi tous les égards de la presse et le procès de ses violeurs a été entouré d’une attention particulière. Il en va de même pour certaines victimes, celles considérées comme ayant fait l’objet de racisme ou de sexisme. En revanche, des victimes comme Lola ou Thomas à Crépol n’ont pas bénéficié d’une pareille attention. Pour rétablir l’équilibre, il est impératif de redonner une place centrale aux victimes, non seulement dans les discours, mais dans les mécanismes de la justice, afin que l’humanitarisme de Badinter ne soit pas perçu comme une absolution unilatérale des criminels.
Une vision aux conséquences graves
La philosophie pénale de Robert Badinter, centrée sur la réinsertion et la compréhension des causes sociales de la délinquance, a profondément marqué la justice française contemporaine. Si elle se veut humaniste, cette approche est également à l’origine d’une culture de l’excuse, affaiblissant la responsabilité individuelle et la fonction dissuasive de la peine.
Robert Badinter, figure emblématique du droit français, a durablement influencé la politique pénale par son engagement pour une justice tournée vers la réhabilitation plutôt que vers la répression. Ministre de la Justice de 1981 à 1986, il a porté une vision pénale inspirée par des idées progressistes, notamment celles de Marc Ancel et de son concept de Défense sociale nouvelle. Cette philosophie, qui met l’accent sur la réadaptation du délinquant et la compréhension des facteurs sociaux de la criminalité, a été saluée pour son humanisme, mais critiquée pour avoir contribué à un laxisme judiciaire perçu comme une menace pour l’ordre public. Cet article explore comment la pensée de Badinter, en s’appuyant sur des théories « humanistes », a désarmé l’appareil judiciaire en marginalisant la notion de responsabilité individuelle.
Les racines de la pensée de Badinter : une justice centrée sur l’individu
Robert Badinter s’enracine dans une vision humanitariste qui privilégie la réinsertion du délinquant à la punition pure. Dans son ouvrage L’Exécution (1973), il dénonce les excès d’une justice répressive, racontant l’expérience traumatisante du procès de Roger Bontems, condamné à mort malgré un rôle qu’il considère comme secondaire dans un crime. Ce texte, empreint d’émotion, illustre sa conviction que la peine doit viser à comprendre et à réhabiliter plutôt qu’à détruire. L’auteur donne ici la primeur aux sentiments et à l’émotion, alors que la matière juridique induit un formalisme rationnel.
Dans Liberté, libertés (1976), Robert Badinter plaide pour une justice qui tienne compte des circonstances sociales et psychologiques du délinquant, arguant que la prison doit être un lieu de transformation, non de vengeance. Cette approche s’inscrit dans un courant plus large, celui de la Défense sociale nouvelle de Marc Ancel, qui prône une politique criminelle humanitariste. Badinter, en tant qu’avocat et ministre, a fait de ces idées un pilier de sa réforme du système pénal, cherchant à remplacer la logique punitive par une logique de réadaptation. Aujourd’hui, cette vision est unanimement partagée à gauche de l’échiquier politique.
Publiée en 1954, l’œuvre de Marc Ancel, La Défense sociale nouvelle, marque une rupture avec les conceptions classiques du droit pénal. Ancel y propose une approche centrée sur la réadaptation du délinquant, en s’appuyant sur une analyse des causes sociales et psychologiques de la criminalité.
Selon lui, la société doit protéger à la fois le corps social et l’individu délinquant, en respectant sa dignité humaine. Cette doctrine, traduite en plusieurs langues et largement débattue à l’international, rejette la peine comme simple châtiment au profit de mesures éducatives et préventives. Ancel critique le légalisme rigide des philosophes du XVIIIe siècle, comme Beccaria, dont l’influence aurait retardé l’émergence de cette vision qu’il considère comme humaniste. Il souligne que des réformes fragmentaires, dès le XIXe siècle, avaient commencé à répondre aux préoccupations de la Défense sociale, mais c’est au XXe siècle, après les expériences des régimes totalitaires, que le mouvement prend son essor.
La création de la Société internationale de défense sociale en 1949 et du Centre d’études de défense sociale en 1953 témoigne de cette dynamique. Cependant, l’analyse d’Ancel n’est pas sans nuance et il insiste toujours sur la nécessité d’un équilibre : la réadaptation ne doit pas sacrifier la protection de la société.
L’influence de Badinter : une justice moins punitive, mais à quel prix ?
En tant que ministre, Badinter a traduit ces idées en politiques concrètes, notamment à travers l’abolition de la peine de mort (1981) et la promotion de peines alternatives à l’incarcération. Son discours au Sénat en 1981, publié dans Contre la peine de mort (2006), illustre son rejet d’une justice fondée sur la vengeance : « La justice de la France ne peut être une justice qui tue. » Il défend une approche où la peine doit servir à réintégrer le délinquant dans la société, en s’attaquant aux causes profondes de la délinquance, comme la pauvreté ou l’exclusion. Cependant, cette attention portée au criminel et à ses motivations a conduit à une relativisation de la faute. En mettant l’accent sur les circonstances atténuantes, la pensée de Badinter a fini par justifier le crime par des facteurs externes, créant ce que certains critiques appellent une « culture de l’excuse », où l’on excuse les fautes des criminels en les justifiant par un contexte jugé criminogène (pauvreté, enfance difficile…). Cette approche a influencé les magistrats, qui désormais privilégient des peines légères ou des mesures de réinsertion au détriment de sanctions fermes.
Une responsabilité individuelle affaiblie
La principale critique adressée à la pensée de Badinter est qu’elle a sapé la notion de responsabilité individuelle. En insistant sur les déterminismes sociaux, cette philosophie tend à dédouaner le délinquant de ses choix. Or, comme le soulignent les néoclassiques, la peine a une fonction de prévention collective : en infligeant une souffrance proportionnée, elle dissuade les potentiels criminels et renforce le sentiment de justice dans la société. S’il admet que la peine-châtiment reste parfois nécessaire, celle-ci se perd dans l’application pratique des réformes qu’il a pu inspirer. La concentration sur la réadaptation a conduit à une justice moins sévère, où les peines d’emprisonnement sont souvent écourtées au profit de mesures alternatives. Cette évolution a alimenté un sentiment d’impunité parmi les délinquants et une frustration chez les victimes, qui estiment que la justice ne joue plus son rôle protecteur.
Un laxisme judiciaire aux conséquences sécuritaires et morales dramatiques
La « culture de l’excuse » attribuée à la pensée Badinter a des répercussions profondes sur le système judiciaire et la société. En réduisant la portée dissuasive de la peine, cette approche favorise la récidive. La justice, en cherchant à comprendre le délinquant, néglige les attentes des citoyens en matière de sécurité. La multiplication des aménagements de peine et des libérations conditionnelles, encouragées par les réformes de Badinter, a renforcé l’idée d’une justice « molle ». Si l’objectif était de favoriser la réinsertion, le manque de moyens pour accompagner ces mesures (suivi psychologique, programmes de formation) a souvent conduit à des échecs, laissant les délinquants livrés à eux-mêmes et les citoyens désabusés. Outre la conséquence sécuritaire, le sentiment de ne pas être protégé par la justice favorise par ailleurs le rejet de l’institution judiciaire.
La pensée de Robert Badinter a cherché à humaniser la justice pénale en plaçant la réinsertion au cœur du système. Cependant, en marginalisant la responsabilité individuelle et la fonction dissuasive de la peine, elle a contribué à une situation de laxisme judiciaire. Pour répondre aux défis actuels, il est nécessaire de repenser cet équilibre : une justice humaniste doit aussi être humaniste pour les victimes et garantir la protection de la société tout en offrant des chances de rédemption. Les idées de Badinter, empreintes d’idéalisme et d’humanitarisme, ont finalement désarmé la justice face à la criminalité.
4-5 octobre : Pèlerinage traditionnel à Foy-Notre-Dame (Rochefort, Belgique)
Le pèlerinage traditionnel de Foy-Notre-Dame (Rochefort, Belgique) se tiendra les :
- Samedi 4 octobre 2025 : pèlerinage des jeunes, avec marche, enseignements et messe, pour former la jeunesse à une foi joyeuse et enracinée.
- Dimanche 5 octobre 2025 : pèlerinage des familles, marqué par la messe traditionnelle et une procession mariale vers le sanctuaire de Notre-Dame de Foy, protectrice des pèlerins depuis le XVIIᵉ siècle.
Ce pèlerinage est :
- profondément enraciné dans la Tradition liturgique et spirituelle de l’Église,
- soutenu par les autorités diocésaines,
- ouvert à tous, avec un prix volontairement très accessible, afin que jeunes, familles nombreuses et fidèles attachés à la liturgie traditionnelle puissent y participer largement,
- marqué par une atmosphère joyeuse, fervente et familiale.
Toutes les informations sont disponibles sur https://www.pelefoy.be
Un rapport révèle comment Soros finance la violence gauchiste
Un nouveau rapport du Centre de recherche sur le capital a révélé que le milliardaire financier George Soros a versé plus de 80 millions de dollars à des groupes activistes de gauche qui ont ouvertement fait l’éloge de manifestations violentes et, dans certains cas, ont même glorifié le terrorisme.
Par le biais de ses Fondations Open Society, Soros a financé des organisations qui, selon les critiques, promeuvent l’anarchie et l’idéologie radicale, sapant les fondements mêmes de la société civile. Bien que son réseau d’organisations à but non lucratif se présente souvent comme promouvant la « justice » et l’« équité », cette enquête révèle un schéma inquiétant de financement de groupes qui encouragent le chaos dans les rues américaines.
Parmi les organisations mises en évidence dans le rapport figurent des groupes qui ont soit participé, soit encouragé les émeutes destructrices de 2020, où des villes entières ont été incendiées au nom de la « justice raciale ». L’un des bénéficiaires, le Centre pour l’organisation du tiers monde, s’est ouvertement vanté de « descendre dans la rue avec les gens ». Un autre, le BlackOUT Collective, a co-rédigé un guide pro-Hamas qui rationalisait le terrorisme tout en citant des documents de formation promouvant les blocages et la destruction de biens. Même des groupes à l’apparence plus conventionnelle comme le Sunrise Movement et le Movement for Black Lives ont été liés à ce flux de financement, recevant des millions de dollars pour promouvoir des causes qui impliquent fréquemment la confrontation, le désordre et le mépris de l’état de droit.
L’ampleur des contributions de Soros est stupéfiante. Près de 18 millions de dollars ont été dirigés vers le Movement for Black Lives, tandis que Dream Defenders a reçu près de 2 millions. Le Sunrise Movement, qui a joué un rôle déterminant dans la perturbation d’événements politiques et la promotion de politiques climatiques radicales, a également reçu des millions. Ces sommes ne sont pas les centimes de l’organisation populaire, mais des investissements délibérés dans un réseau qui s’est à maintes reprises aligné sur une rhétorique et des actions extrémistes. Il n’est guère étonnant que les critiques affirment maintenant que la philanthropie de Soros équivaut à financer des troubles intérieurs.
Naturellement, les Fondations Open Society nient tout acte répréhensible. Leurs porte-parole insistent sur le fait que les subventions sont destinées à soutenir des activités « pacifiques et légales » et que les bénéficiaires sont censés respecter les droits de l’homme. Mais cette défense sonne creux lorsque tant d’organisations soutenues par Soros ont fièrement adopté le langage de la confrontation et, parfois, de la violence pure et simple.
Ces révélations surviennent à un moment de tension politique accrue, suite au meurtre du fondateur de Turning Point USA, Charlie Kirk. L’ancien président Donald Trump a déjà dénoncé Soros et son fils, Alex, tandis que les législateurs républicains exigent des enquêtes du Congrès. Ce rapport confirme ce qui est su depuis longtemps : George Soros n’est pas simplement un donateur politique, mais le principal mécène de la gauche radicale, alimentant des mouvements qui déstabilisent les communautés, glorifient la violence et menacent le mode de vie américain.
Le cardinal Roche, muré dans un silence, a toujours ignoré les traditionalistes
Interrogé sur la messe traditionnelle, le pape a récemment déclaré :
les gens ne sont pas disposés à s’écouter les uns les autres, souvent. J’ai entendu des évêques me parler, ils m’en ont parlé, où ils disent : « nous les avons invités à ceci et cela et ils ne l’entendent même pas ». Ils ne veulent même pas en parler.
Dans Paix Liturgique, Christian Marquant souligne pourtant que, jusqu’à récemment, il y avait bien un dialogue :
[…] depuis 1988 et jusqu’en 2021, il existait à Rome la Commission Ecclesia Dei. […] elle était compétente pour les communautés traditionnelles. Mais concrètement, elle était aussi devenue pour nous laïcs un authentique lieu de rencontre et de dialogue très libre. […] Les laïcs pouvaient s’adresser à elle par courrier et, de passage à Rome, en rencontrer les chefs et les membres pour leur soumettre nos difficultés.
L’avez-vous fait ?
De multitudes de fois ! Que ce soit au temps du Cardinal Mayer, qui fut Président de la Commission, ou des Secrétaires de la Commission, Mgr Perl qui était un grand homme d’écoute, toujours très ouvert, de Mgr Pozzo, de Mgr Descourtieux et bien sûr de toutes leurs équipes.
Est-ce fini ?
Depuis le 19 janvier 2019 la Commission a été supprimée. […] Il existait autrefois une habitude bien catholique et bien charitable de recevoir dans les dicastères, pour nous dans celui pour le Culte Divin. […] C’est ainsi que depuis une trentaine d’années je pense avoir été reçu par tous les Préfets du culte divin tant le cardinal Medina, que le cardinal Arinze, que le cardinal Cañizares, et que le cardinal Robert Sarah, pour leur soumettre nos difficultés. […] C’est grâce à ces contacts que nous avons pu être reçus par le cardinal Ratzinger, et bien d’autres cardinaux ou officiers du Curie. C’est aussi ainsi que nous avons pu inviter par exemple le cardinal Cañizares, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, à célébrer la messe à Saint-Pierre de Rome du premier pèlerinage Summorum Pontificum en 2012, et que nous avons pu évoquer une multitude d’autres sujets.
[…] Depuis le départ du cardinal Sarah du dicastère du culte divin il ne m’a plus été possible de rencontrer son successeur, le cardinal Roche. […] J’ai sollicité le cardinal par courrier et par mèls un grand nombre de fois, je suis passé dans ses bureaux plus fréquemment encore … en vain. Le cardinal Roche est très occupé… […] Dans les dicastères et les bureaux, on parle de la liturgie traditionnelle et de ceux qui y sont attachés, mais sans nous connaitre, sans avoir le moindre contact avec nous. […] NON, aucun dialogue, à une époque où celui-ci est mis quotidiennement en avant comme une charité indispensable.
[…] Le synode des Évêques à Rome, comme les synodes diocésains, multiplient leurs assemblées, mais nous ignorent comme si nous n’existions pas. […] Mon expérience se limite à celle de France, mais là encore nous sommes confrontés à un repli autistique. Alors que de nombreux groupes sont représentés auprès d’elle, il n’existe aucune représentation, fût-elle informelle, pour représenter les fidèles traditionnels auprès de nos évêques, établie un contact avec eux. Ce n’est pas faute d’en avoir fait plusieurs maintes fois la demande. Même pas des contact officieux. Rien. Il n’y a que dans l’Église qu’on voit ça : ce serait inimaginable dans le monde politique ou dans le monde de l’entreprise.
Mais n’existe-t-il pas un groupe de réflexion CEF/ Tradition au sein de l’Église de France ?
Christian Marquant – La CEF ne connaît que les communautés ex-Ecclesia Dei, lesquelles ne parlent qu’en leur nom propre, et il faut voir d’ailleurs de quelle manière cavalière elle les traite. Or, il y a de nombreux prêtres diocésains qui célèbrent la messe traditionnelle. Et il y a surtout la masse des fidèles laïcs qui, pour la CEF, n’existe pas. […]
L’administration Biden avait exercé une censure sur YouTube et Google
L’administration Biden avait fait pression sur YouTube, Google… pour qu’ils censurent tout contenu allant à l’encontre de la propagande officielle sur la covid. Aujourd’hui ces entreprises l’admettent et l’ECLJ vient d’obtenir le rétablissement d’une vidéo injustement censurée.
Cette vidéo avec le député Marine Wonner est circonstanciée et aborde avant tout des questions de libertés publiques.
Nous étions méfiants… on sait désormais qu’il n’y avait aucun bénéfice à vacciner une personne de moins de 40 ans, mais des risques accrus de myocardites.
Chronique des cinglés
Lu sur le blog d’Yves Daoudal :
Puisqu’on reconnaît qu’un enfant peut avoir deux pères, il peut bien en avoir trois ou quatre. Une fois qu’on a détruit l’ordre naturel, il n’y a aucune raison que le délire pervers (satanique) s’arrête.
Ainsi trois mâles Québécois viennent d’être autorisés à adopter un enfant.
Ils étaient deux quand ils avaient fait la demande d’adoption. En 2018, comme le couple devient un trouple, ils signalent leur nouvelle situation « familiale ». On leur refuse alors l’adoption, au motif que « la loi actuelle au Québec permet de reconnaître au maximum deux parents ».
Leur avocate a déposé une requête, demandant la révision de la décision qui viole « les droits à l’égalité et à la dignité des demandeurs », lesquels ont été « discriminés en raison du statut de leur famille et de leur état matrimonial de type polyamoureux ».
Les trois hommes ont alors été invités à formuler une nouvelle demande, laquelle a été acceptée.
Mais leur combat n’est pas terminé. Car la loi du Québec n’a pas encore été modifiée, et le troisième mâle n’est qu’une « figure parentale », et non un père à part entière.
Or en avril dernier la Cour supérieure du Québec a considéré « inconstitutionnel » le fait de refuser la « pluriparenté ». Mais le gouvernement a fait appel.
Les tribunaux de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan ont déjà accepté de reconnaitre « plus de deux parents ».
Pourquoi la liturgie a besoin de l’orgue à tuyaux
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« La première place dans l’église revient naturellement à l’Orgue, de préférence à tuyaux, qui entraîne hélas un coût considérable et demande une maintenance attentive, continue et onéreuse. Aujourd’hui, cependant, on produit aussi d’excellents instruments fonctionnant selon des principes numériques, dans lesquels le son est “échantillonné” pour chaque touche et pour chaque registre (voix différente) : lors de la conception/fabrication, on copie le timbre vivant d’un instrument à tuyaux, puis il est reproduit, sur commande des touches, par des haut-parleurs amplifiés. Bien qu’il s’agisse toujours d’un substitut face à la majesté de l’instrument traditionnel, pour des budgets limités cette solution est excellente. La console de l’orgue électronique est tout à fait semblable à celle d’un orgue à tuyaux, de sorte que l’organiste s’y sent facilement à l’aise ; le son est pur et puissant et, aspect à ne pas négliger, l’accord est presque toujours parfait et la nécessité d’entretien pratiquement inexistante. »
En sacristie… La messe se prépare
Le Sens général des ornements sacrés
Les cérémonies de la messe débutent d’une certaine manière à la sacristie, avec l’habillement du prêtre. C’est souvent dans le costume civil de la Rome antique que l’on peut trouver l’origine des divers vêtements liturgiques. Au plan matériel, ils constituent « une forme stylisée de l’habit de fête de la fin de l’empire romain »[1]. Toutefois, leur usage liturgique s’est progressivement éloigné de leur usage profane, en sorte que, malgré la disparition de leur utilité première – par exemple, le manipule ne sert plus à essuyer la sueur – ils ont acquis une valeur symbolique de première importance.
Par ailleurs, le fait même que ces vêtements soient sortis de l’usage profane nous invite à considérer la signification générale de l’habillement du prêtre :
Le fait que le prêtre revêt non seulement de beaux habits, mais des habits spéciaux, comme on n’en rencontre pas dans la vie ordinaire, et qui se distinguent, autant que faire se peut, par leur tissu précieux et par leur ornementation, signifie qu’il quitte le niveau de la terre pour passer dans un monde supérieur, dont un reflet transparaît dans son vêtement.[2]
Le Lavement des mains
Pour souligner cette séparation d’avec le monde profane, le prêtre commence par se laver les mains.
Il est conforme à un instinct naturel de ne toucher à un objet précieux qu’avec des mains propres. Plus généralement, on n’aborde une action solennelle, et surtout une action sacrée, qu’après s’être purifié les des souillures des heures de travail profane, et revêtus des habits de fête. Aussi la liturgie ne fait-elle revêtir les ornements sacrés qu’après un lavement des mains.[3]
L’amict
Le prêtre commence par le poser sur sa tête. [C’est un vestige de l’ancien usage, qui existe toujours lors de l’ordination du sous-diacre.] Le nom de l’amict dérive en effet du latin amicire, c’est-à-dire : « entourer, envelopper »[4]. Il symbolise le « casque du salut » qui protège l’esprit des tentations du démon[5].
Puis le prêtre dispose l’amict autour de son cou. En lui remettant l’amict au jour de son ordination au sous-diaconat, l’évêque lui avait déclaré : « Recevez cet amict, par lequel est signifiée la discipline de la voix. »[6]. En s’apprêtant à célébrer les Saints Mystères, le prêtre réserve sa voix pour les paroles sacrées qu’il aura à prononcer.
L’aube
La blancheur de l’aube – alba, en latin – symbolise la pureté. La prière que récite le prêtre[7] fait référence à l’Apocalypse, [où l’on voit les élus blanchir leur vêtement dans le sang de l’Agneau][8].
Le sang divin de l’Agneau eucharistique purifiera et sanctifiera le prêtre et le conduira aux joies de la vision béatifique où triomphent dans la blancheur de leur éclat les messagers évangéliques de la résurrection[9] et les martyrs qui ont lavé leur robe dans le sang de l’Agneau.[10]
Le cordon
Le prêtre ajuste l’aube à l’aide d’un cordon, dont le symbolisme principal est celui de la chasteté, que le prêtre demande à cette occasion[11].
Comme selon les conceptions de l’ancien Testament, les désirs sensuels siègent surtout dans les reins, l’emploi du cordon qui les ceint provoqua tout naturellement une prière pour garder intacte la pureté symbolisée par l’aube.[12]
On peut aussi se souvenir de cette injonction de Notre-Seigneur
Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Soyez semblables, vous, à des gens qui attendent leur maître à son retour de noces, pour lui ouvrir dès qu’il viendra et frappera.[13]
Le manipule
Le manipule, que le prêtre porte sur l’avant-bras gauche était vraisemblablement à l’origine un sudarium, un mouchoir qui servait à essuyer la sueur. Ainsi, « il évoque les peines et les difficultés de la vie, les durs labeurs à la sueur du front, les efforts ingrats rançon des bonnes œuvres. »[14]
Mais le mot latin manipulum désigne également une gerbe de blé, en sorte que la joie de la récompense est également suggérée : on sème dans les peines, mais on moissonne dans la joie[15], en sorte que « la poignée d’épis baignée de larmes de nos peines terrestres doit devenir la gerbe d’une moisson triomphale »[16].
Le manipule nous rappelle que la liturgie est avant tout une action, une œuvre à accomplir pour rendre à Dieu le culte qui lui est dû.
L’étole
L’antique stola, de laquelle l’étole tire son nom et son origine, était un vêtement d’honneur, c’est pourquoi « le prêtre, en revêtant cet ornement prie le Seigneur de lui rendre le vêtement de splendeur de la grâce sanctifiante perdue par la chute de son premier père »[17].
La formule employée par l’évêque[18] lorsqu’il remet l’étole au nouveau prêtre au cours de l’ordination sacerdotale suggère un symbolisme complémentaire : le joug du Seigneur, c’est-à-dire les « charges et des devoirs imposés au prêtre en vertu de son sacerdoce »[19].
La chasuble
La chasuble est le vêtement sacerdotal par excellence. Tandis que le sous-diacre porte également le manipule, et le diacre l’étole, la chasuble est réservée au prêtre et à l’évêque, et, à de rares exceptions près, elle est uniquement portée pendant la messe, par celui qui la célèbre.
On retrouve le symbolisme du joug du Seigneur dans la prière que le prêtre récite en revêtant enfin la chasuble[20]. Mais la chasuble, qui recouvre tous les ornements, est avant tout le symbole de la charité « qui émine entre toutes les vertus et couvre la multitude de nos péchés »[21], ainsi que l’indique la formule employée par l’évêque lorsqu’il remet la chasuble au nouveau prêtre au cours de l’ordination sacerdotale :
Recevez le vêtement sacerdotal, par lequel est signifiée la charité : Dieu est en effet puissant, pour augmenter en vous la charité, et rendre votre œuvre parfaite.[22]
Cette œuvre que Dieu va rendre parfaite, c’est l’action liturgique que le prêtre va maintenant accomplir, le sacrifice qu’il s’apprête à offrir.
Colloque de l’Orient chrétien du 11 octobre : L’exil des chrétiens d’Orient est-il une fatalité ?
- Dilan Adamat, fondateur de l’association Le Retour
- Alexandre Aoun, journaliste indépendant, grand reporter franco-libanais
- Annick Asso, docteur et professeur agrégé à l’Université de Montpellier III-Paul Valéry
- Alain Guépratte, ancien diplomate, ancien consul général de France à Erbil (Kurdistan irakien)
- Régis Le Sommier, grand reporter, ancien directeur adjoint de Paris Match, directeur de la rédaction d’Omerta
- Frédéric Pons, grand reporter, éditorialiste de la revue Conflits
- Mériadec Raffray, grand reporter, rédacteur en chef de la rubrique Monde de Valeurs actuelles
- L’Abbé Raffray de l’Institut du Bon Pasteur
- Charles de Meyer, président et cofondateur de SOS Chrétiens d’Orient
- Benjamin Blanchard, directeur général et cofondateur de SOS Chrétiens d’Orient