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Chartres : un pèlerinage d’amitié surnaturelle…

Retour du quarante troisième  pèlerinage à Chartres.

Réflexion d’un pèlerin lorrain :

« Chère jeune pèlerine,

Lorsque tu m’as demandé si je n’étais pas un peu las d’avoir fait autant de pèlerinage de Chartres depuis 35 ans, dont 20 ans chef de chapitre, j’ai un peu bafouillé et donné quelques évènements marquants de ces périodes. Je voudrais ici te répondre plus longuement car j’ai reçu hier la réponse à ta question de la part d’un autre pèlerin.
Il m’a écrit :

« Merci de m’avoir amené à Chartres, ce pèlerinage marque un tournant dans ma vie. »

Tu vois, ce message pourrait à lui seul résumer ce qui fait que je boucle mon sac tous les ans.
Car ce pèlerinage n’est pas une banale randonnée. Il n’est pas non plus tout à fait ce à quoi le raccourcissent certains en l’appelant « pèlerinage de Tradition ». Pour moi c’est plutôt un pèlerinage de Mission.

Chaque année ou presque, j’ai été témoin de choses et d’événements incroyables et qui me dépassent. Je voudrais ici t’en témoigner de quelques-uns.

Mais avant ça, avant l’extraordinaire, je souhaiterais te donner une image forte qui m’a frappé au coeur à la messe de Dimanche midi. J’ai vu un moine fendant la foule, à l’allure antique, comme venu du fond des âges, porter la communion à une jeune fille handicapée accompagnée en fauteuil par ses amis.

C’est là que j’ai eu l’autre réponse plus intime à ta question. Je ne viens pas au Pèlerinage, c’est Dieu qui vient à moi à travers le pèlerinage, malgré ma faiblesse et ma petitesse. Et même, je le crois à cause de celles-ci.

Je reviens au message de mon pèlerin d’hier. Incroyable parcours de ce quinquagénaire débarqué presque par hasard au pèlerinage. Lui dont je ne sais presque rien si ce n’est qu’il avait un sac plus chargé que moi et dont les sanglots en arrivant le soir dans mes bras et lors de sa confession m’ont touché et fait comprendre qu’il vivait ici une étape fondamentale de sa vie.

Ce matin encore, une anecdote me revient par un SMS comme un boomerang du pèlerinage (il faut savoir que le retour de Chartres provoque toujours un petit coup de blues). Ce texto m’annonce que, notamment suite au topo d’un abbé, un chemin vers le baptême vient de s’ouvrir chez un pèlerin inscrit in extremis ! Voici de quoi dissiper mes nuages !

Tu vois ce sont les trois images choc de cette édition 2024 pour moi.

Si je remonte un peu plus loin, je peux te parler de ce jeune homme arrivé un peu comme un ovni dans notre groupe en 2021. C’était une année sous la férule des lois Covid. Notre Dame de Chrétienté avait dû éclater le pèlerinage par régions. C’est-à-dire que chaque région devait faire le pèlerinage dans son secteur géographique. Nous nous sommes retrouvés un samedi matin au fin fond de la Meuse, entre lorrains. Arrive un gaillard, vêtu en civil avec manteau de costume et souliers de ville. Je me disais dans mon for intérieur qu’il allait rencontrer quelques difficultés à marcher. D’origine d’Europe centrale, il avait découvert le pèlerinage par hasard et ne s’était pas trop posé de questions, il avait décidé de nous rejoindre. Scientifique, plutôt intellectuel parlant couramment le français, il a suivi toute la marche, sans vraiment de difficulté mais aussi de façon plutôt discrète et effacée.

Un an plus tard, quelle ne fut pas ma surprise de le voir débarquer dans mon chapitre sur la route de Chartres. C’est là qu’il me demande de prendre la parole pour faire une méditation. Et lui de nous raconter des choses qui avaient contribué à sa vocation très récente et tardive. Résonne en moi encore cette phrase qu’il nous martela plusieurs fois : « Vous ne savez pas pourquoi vous priez ». Il estimait en effet que nos prières lors de la marche en Lorraine avaient certainement contribué à son engagement au séminaire tout récent ! Miraculeux fruit de ces trois jours à travers la campagne du pays de Jeanne d’Arc.

Je me demande parfois quel rôle a joué Chartres dans le parcours des nombreux jeunes garçons et filles, devenu prêtres ou sœurs et qui ont marché avec nous au fil des ans.

Il y a aussi les incroyables ouvriers de la dernière heure. Un matin de samedi de Pentecôte, un homme enivré passe devant Notre-Dame et entreprend l’aumônier général et le fameux Docteur Dor. Quelques temps après, il croise les jeunes de notre chapitre aux alentours du jardin du Luxembourg. Piqué au vif par leurs remarques ironiques, il se met à démarrer avec nous. Passe la pause de midi à laquelle nous le voyons arriver. Étant donné qu’il sortait de boîte de nuit, il n’avait évidemment rien sur lui, pieds nus en baskets sans chapeau, ni veste ni sac. Passe la journée sans que personne ne lui demande rien et que tout le monde lui donne, qui les chaussettes, qui un chapeau, qui un casse-croûte. Passe la nuit, et enfin passent les trois jours. Le matin du troisième jour, nous doublons tous les deux, le fameux Docteur Dor (dont il faut savoir qu’il est aveugle) en devisant sur la Foi. « Tu es là Zacharie ? lui dit-il, j’ai prié pour toi ce week-end ». Je te passe les détails de son incroyable parcours qui a suivi, mais quelques mois après, lors d’un déjeuner au restaurant, Zacharie, musulman, m’annonçait qu’il avait demandé le baptême.

Je pense qu’il y a plus de gens qu’on ne le croit qui rejoignent la colonne en la voyant passer.
Tiens, d’ailleurs, ça nous est arrivé une deuxième fois. Une africaine sortait de la supérette dans la banlieue ouest de Paris que nous traversons chaque année. Plutôt rondouillarde, en sandales avec juste un sac à main, elle me demande : « Où est-ce que vous allez ? – À Chartres ! ».
Elle n’avait pas besoin de beaucoup plus d’explications ! Elle aussi a fait les trois jours. Un matin, je la vois assise devant l’Oratoire du bivouac. Je lui demande naïvement où est-ce qu’elle a dormi. Elle me répond : « Eh bien, ici ! ». Elle m’a donné une bonne leçon sur ce qu’est accepter une certaine rusticité…

Comment oublier aussi le défunt Monsieur Miller ? Ancien du bataillon de Corée. Tu ne dois pas connaître cette époque ou quelques centaines de soldats français sont allés se battre pour aider les peuples d’Asie à lutter contre le communisme. Il est venu au Pèlerinage avec son drapeau et son placard de médaille, en tenue léopard. Il avait déjà un certain âge et le chef de chapitre de l’époque, lui demanda : « Vous n’êtes pas trop fatigué avec tous ces kilomètres ? ». Et lui de répondre du tac au tac : « J’ai fait 100 km en une journée avec les viets au cul en 24 heures dans la jungle. Je peux bien faire 100 km en trois jours pour le bon Dieu ! ». Ce vieux camarade de notre association de Pèlerins de Lorraine repose désormais au cimetière de Domrémy. Tous les ans, nous allons chanter sur sa tombe le chant de la Cavalcade. Parce qu’il n’est pas d’amitié sans mémoire.

Car il faut que tu le saches, il y a tous les marcheurs que tu vois, mais il y a aussi la cohorte du Ciel qui est avec nous. Comment pourrait-il en être autrement ?

Notre ami scout Etienne, fauché en pleine jeunesse dans un accident. Jean-Claude, rustique camarade, discret et attentionné. Et tous les autres.
Le panorama serait incomplet et malhonnête si je ne te parlais pas de mon propre chemin.

J’ai fait mon premier Chartres à l’âge de mes neuf ans. C’était une période plus conflictuelle qu’aujourd’hui encore dans l’Eglise Catholique.
La Messe eut lieu… devant les portes fermées de la Cathédrale.

J’aurais pu perdre la Foi, me révolter, rester dans l’incompréhension ou m’éloigner. Je suis pourtant revenu plus tard sur cette route, et maintenant sans discontinuer depuis 25 ans ou peut-être plus je ne sais pas. Pourquoi cette fidélité ? Je pense que je la dois à mes deux parents. À mon père qui a participé au pèlerinage avant moi. A ma mère qui n’a jamais été du genre à céder face à l’adversité ou à courber l’échine face aux diktats divers et variés.

Bref, cette route a contribué à me maintenir dans le droit chemin dans des périodes où j’aurais pu sombrer dans un nihilisme ou un activisme finalement destructeurs. Je suis persuadé que le pèlerinage m’amène des grâces que parfois je ne sais même pas percevoir.

Et toi mon amie, toi qui m’as demandé si j’avais des témoignages ? En as-tu reçu ?

Je comprends tout à fait que ta génération ait certes, besoin de doctrine, mais qu’elle ait aussi besoin d’exemples de proximité concrets qui te prouvent que la conversion des coeurs est possible. Il est vrai aussi que dans le milieu de la tradition, nous ne sommes pas toujours très doués pour les témoignages publics.

Il y a un autre dernier petit miracle que j’ai vu tous les ans et dont je voudrais te parler.

C’est l’amitié chrétienne.

A chaque fois, l’alchimie de cette amitié fonctionne. C’est comme un ciment à prise rapide. Je vois les gens de notre chapitre échanger, prier ensemble, souffrir parfois, forger une amitié quasi à chaque fois.

Avec les années, je forme des amitiés sincères avec des gens que je ne vois qu’à cette occasion, pour qui je prie au long de l’année et auxquels je pense avec tendresse.

Les écarts d’âges n’y jouent aucun rôle mon amie, toi que j’ose appeler ainsi et qui dois avoir 30 ans de moins que moi.

Voici donc ma vraie réponse à partir de souvenirs glanés dans ma mémoire.
C’est un bouquet de lys enivrant à déposer aux pieds de la Vierge Marie.

Se glisse un dernier événement ce matin.
Après avoir marché tout lundi sous la protection du bienheureux Carlos Acutis, j’apprends ce matin que sa canonisation est validée. Incroyable non ?
Je ne t’ai volontairement pas parlé de tous ces pèlerins qui viennent chargés de mille misères, problèmes, difficultés qu’eux seuls connaissent ou, parfois, qu’ils me partagent ou que je pressens.

N’oublie pas de prier avec moi pour eux comme je prierai pour toi, en toute amitié chrétienne.

A Dieu, va ! A l’an prochain ! »

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Profanation de la collégiale Saint-Quiriace à Provins : Messe de réparation

Suite à notre article le diocèse de Meaux réagit :

Les 14 et 15 juin derniers, la Ville de Provins, située dans le diocèse de Meaux, a célébré la 40e édition des Médiévales, grande fête populaire rassemblant quelque 700 participants costumés au cœur de la cité médiévale. Comme chaque année, la collégiale Saint-Quiriace, édifice emblématique de la Ville et lieu de culte catholique, a été ouverte à l’accueil du public et d’exposants, notamment littéraires.

Cependant, durant cette édition, le caractère sacré de ce lieu dédié à la prière et au recueillement a été gravement bafoué. Des comportements inappropriés, tant de la part de certains visiteurs que d’exposants, ont porté atteinte à la dignité spirituelle de la collégiale, dont le curé est affectataire.

Face à ces actes regrettables, Mgr Jean-Yves Nahmias évêque de Meaux, Mgr Guillaume de Lisle, évêque auxiliaire du diocèse de Meaux, ainsi que l’ensemble des prêtres du pôle missionnaire de Provins et les fidèles catholiques, expriment leur profonde tristesse et leur solidarité fraternelle envers toutes les personnes blessées dans leur foi par ces événements, sur place ou à travers les images diffusées.

En signe de réparation et de prière pour les profanations commises, Mgr de Lisle célèbrera une messe à la collégiale Saint-Quiriace, le dimanche 22 juin à 10h30. Tous ceux qui le souhaitent, croyants ou non, sont invités à y participer ou à s’y unir par la pensée ou la prière.

La collégiale, lieu de foi et d’histoire, mérite d’être respectée dans sa vocation première. Qu’en ce temps d’épreuve, le Seigneur nous accorde la grâce de la paix, du pardon et de la fidélité à l’Évangile.

Le Hellfest c’est vraiment l’enfer

France info a toujours été fan du Hellfest. Mais, c’est fini !

Les viols au Hellfest, France info peut accepter.

Les détournements d’argent, France info peut comprendre.

Mais, inviter un meurtrier homophobe ! C’est non ! Et pourquoi pas célébrer l’enfer au Hellfest pendant qu’on y est ?

Le festival qui s’ouvre jeudi à Clisson accueille cette année le batteur norvégien Bard Eithun, condamné en 1994 à 14 ans de prison pour avoir tué de 37 coups de couteau un homme gay. En 1992, dans le parc olympique de Lillehammer (Norvège), il avait tué Magne Andreassen, un homme gay qui lui aurait fait des avances. Il a été condamné à 14 ans de prison en 1994 pour ce meurtre, mais aussi pour avoir incendié des églises en compagnie du musicien néonazi Varg Vikernes, rappelle Mediapart. Il est sorti de prison en 2003 après avoir purgé sa peine, mais n’a jamais affiché de remords. Depuis, il a poursuivi sa carrière dans le milieu du black metal scandinave.

Sa présence à Clisson provoque la colère des associations LGBTQXYZ. Malgré les critiques, les organisateurs du Hellfest maintiennent l’invitation et le patron du festival, Benjamin Barbaud, reste discret.

D’autres noms au programme de ce Hellfest 2025 font polémique :

  • Till Lindemann, le chanteur de Rammstein, groupe germanophone ayant vendu le plus d’albums au monde, est annoncé alors qu’il avait été soupçonné d’avoir agressé sexuellement des fans recrutées via les réseaux sociaux ou dans le public des concerts puis conviées en coulisses. En août 2023, le parquet de Berlin avait classé l’enquête sans suite, parce qu’aucune victime directe ne s’était manifestée.
  • Ronnie Radke, leader du groupe américain Falling in Reverse, a notamment été condamné pour coups et blessures aggravés du fait de son rôle dans le meurtre de Michael Cook, un lycéen de 18 ans. En 2014, il a également été rattrapé par la justice pour des violences commises sur son ex-compagne, Sally Watts. Il s’est également démarqué par plusieurs publications et propos homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux.

Propagande gouvernementale pour congeler les ovocytes

Le ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine VAUTRIN a annoncé qu’une trentaine de nouveaux centres pourront congeler des ovocytes en France d’ici à 2027, afin que “chaque personne dispose d’un centre à moins d’une heure de chez elle”. Une quarantaine de centres sont actuellement autorisés à réaliser cette procédure. Pour combattre l’infertilité, Mme VAUTRIN mise également sur “la prévention et l’information”.

“Je souhaite que chaque Français, dans sa 29e année, reçoive un message de l’Assurance maladie sur ces sujets”.

Le gouvernement compte également intégrer le sujet de la santé reproductive au bilan prévention proposé aux 18-25 ans, pour informer sur cette thématique et repérer “un éventuel facteur de risque d’infertilité”, et déployer les plateformes “PREVENIR”, ces structures qui accompagnent les couples ayant des troubles de la fertilité, avec des créations à Rouen, Toulouse et Nantes.

Dans l’instruction Dignitas personae, la Congrégation pour la doctrine de la foi soulignait en 2008 :

20. Dans le but de résoudre les graves problèmes éthiques posés par la cryoconservation d’embryons, on a proposé, dans le cadre des techniques de fécondation in vitro, de congeler les ovocytes. Une fois prélevé un nombre conséquent d’ovocytes en prévision de plusieurs cycles de procréation artificielle, on féconde uniquement ceux qui seront transférés dans l’utérus de la mère ; les autres sont alors congelés pour être éventuellement fécondés et transférés en cas d’insuccès de la première tentative.

Sur ce point, il convient de préciser que la cryoconservation des ovocytes en vue de procéder à une procréation artificielle doit être considérée comme moralement inacceptable.

Le nombre de musulmans dans le monde augmente tandis que le christianisme recule

Selon le Pew Research Center, qui a récemment publié une vaste étude sur l’évolution du paysage religieux entre 2010 et 2020, méta-analyse réalisée sur la base de plus de 2700 études et recensements, la France compte

  • 31 millions de chrétiens (-11 points),
  • 6 millions de musulmans (+2,5 points)
  • 460 000 juifs,
  • 28 millions de non-croyants (+8 points).

Pour la première fois en France (comme au Royaume-Uni, en Australie et en Uruguay), le christianisme passe sous la barre des 50 % de la population et “les non-croyants représentent désormais 40 % ou plus de la population”, tandis que les autres croyants (musulmans, hindous, juifs…) pèsent ensemble “11 % ou moins”.

L’étude invoque “deux mécanismes primordiaux” pour expliquer cette évolution : la désaffection religieuse, “principal moteur du déclin de la proportion de chrétiens dans la population mondiale” et l’augmentation démographique.

Ainsi le nombre de musulmans dans le monde augmente “du fait d’une pyramide des âges relativement jeune et d’un taux de natalité relativement élevé”, ajoute cette analyse. Deuxième religion du monde avec 2 milliards de personnes (+347 millions), l’islam a en effet connu “la croissance la plus rapide de la décennie”, représentant 25,6 % de la population mondiale (+1,8 point).

Le christianisme a lui reculé d’autant, quoiqu’il reste la première religion avec 2,3 milliards de personnes (+122 millions), représentant 28,8 % de la population. C’est l’Afrique sub-saharienne (30,7 %), et non plus l’Europe (22,3 %) qui abrite désormais le plus de chrétiens. “De nombreux croyants dans le monde, essentiellement des chrétiens, ‘sortent’ de la religion”, une progression “frappante” pour le Pew Research Center qui évalue les non-croyants à 1,9 milliard de personnes, soit près d’un quart (24,2 %) de la population mondiale.

En dix ans, les Etats-Unis ont vu le nombre de non-croyants augmenter de 97 à 101 millions de personnes. Le monde comptait aussi 1,2 milliard d’hindous, 14,8 millions de juifs et 300 000 bouddhistes en 2020.

La messe traditionnelle au pèlerinage de Chartres : pourquoi ?

Vidéo avec Jean-Pierre Maugendre :

Les mutilations des mineurs s’arrêtent à Los Angeles

Lu sur le blog d’Yves Daoudal :

L’hôpital pour enfants de Los Angeles va fermer le 22 juillet son « Centre de santé et développement de la jeunesse trans », qui faisait « changer de sexe » aux enfants par bloqueurs de puberté et chirurgie mutilatoire.

L’hôpital déclare que cette décision « fait suite à une évaluation juridique et financière approfondie des répercussions de plus en plus graves des récentes mesures administratives et des politiques envisagées ».

En clair : le décret de Donald Trump supprimant le financement fédéral aux institutions faisant des « transitions de genre » sur les mineurs a conduit l’hôpital pour enfants de Los Angeles à supprimer ce « service » très coté par la pourriture idéologique mais désormais économiquement désastreux…

La décision-cadre dépassée et déraisonnable du Défenseur des droits du 16 juin

Communiqué des Juristes pour l’enfance :

Juristes pour l’enfance s’étonne de la publication par le Défenseur des droits le 16 juin 2025 de sa décision-cadre « relative au respect de l’identité de genre des personnes transgenres ». Sur bien des points, cette décision est en décalage complet avec les directives les plus récentes adoptées par des pays pionniers sur le sujet de la prise en compte du questionnement de genre, comme la Grande-Bretagne, la Suède, le Danemark, l’Italie, les Etats-Unis

La décision du Défenseur des droits apparaît comme dépassée et hors-sol, fruit d’un point de vue trans-affirmatif défendant une idéologie très minoritaire au détriment du bien de toute la société, et en premier lieu de celui des enfants.

Juristes pour l’enfance rappelle tout d’abord que le sexe biologique est une réalité intangible pour toute personne, que le sexe biologique est strictement binaire et qu’il reste inscrit dans chaque cellule de la personne jusqu’à sa mort.

En conséquence, s’il est possible pour une personne de modifier son apparence physique, il n’est jamais possible de modifier son sexe biologique. La modification de la mention du sexe à l’état-civil n’est qu’une fiction juridique, elle ne correspond pas à une réalité des faits car il est impossible de changer de sexe.

S’agissant des mineurs, Juristes pour l’enfance regrette que la décision-cadre du Défenseur des droits n’ait pas tenu compte des études les plus récentes menées par des experts médicaux et scientifiques à travers le monde. Il ressort notamment de ces études que :

Aussi, Juristes pour l’enfance désapprouve

  • la recommandation n°6 qui recommande d’ouvrir la possibilité de la modification de la mention du sexe à l’état-civil pour les mineurs non émancipés,
  • la recommandation n°16 qui appelle l’établissement d’un protocole national sur les parcours de transition de genre des mineurs,
  • les recommandations n°23, 27, 28, 38, 42 qui veulent imposer la transition sociale des mineurs dans tous les établissements scolaires et dans les espaces péri-scolaires, de loisirs, culturels, et dans le cadre des activités sportives,
  • la recommandation n°25 qui vise à instaurer une pression sur les parents qui appellent à la prudence leur enfant en questionnement de genre
  • les recommandations n°26 et 40 qui abolissent la protection des enfants liée aux espaces d’intimité en disqualifiant le sexe biologique,
  • les recommandations n°30 et 41 qui veut imposer un agenda trans-affirmatif en protection de l’enfance et dans le milieu sportif,

Par ailleurs, l’association soutient que l’enfant a droit à un état-civil qui reflète la réalité et non pas le ressenti des adultes ayant présidé à sa conception et à sa naissance. Imposer à un enfant le ressenti de ses parents constitue une forme de violence liée à l’impossibilité pour lui de faire entendre sa voix.

Aussi Juristes pour l’enfance désapprouve la recommandation n°9 qui veut imposer la prise en compte du ressenti dans l’établissement de la filiation d’un enfant né de parents s’identifiant dans un genre différent de leur sexe biologique.

De plus en plus de pays font le choix d’articuler la protection des personnes éprouvant une difficulté insurmontable à accepter leur sexe biologique, avec l’affirmation de la nécessité de conserver la référence au sexe biologique notamment pour l’organisation des règles de vie en société et pour la protection de l’enfant. 

Il serait temps que la France se tourne vers l’avenir.

Dernière minute: conférence de l’abbé Guelfucci

Ce soir à 20 heures au Centre Saint-Paul (Paris), sur le thème du divorce.

Une ancienne candidate NUPES à la tête des Scouts et Guides de France

Samedi 14 juin, le Conseil d’Administration des Scouts et Guides de France a élu la nouvelle présidente du mouvement Scouts et Guides de France : Marine Rosset.

En 2022, elle était candidate aux élections législatives au titre de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES). Elle vit une relation homosexuelle et a un enfant dont on ignore si c’est le sien…

Israël-Iran, jusqu’où ?

D’Antoine de Lacoste sur Liberté politique :

Benjamin Netanyahou a finalement frappé l’Iran. L’attaque aérienne fut d’envergure avec plus de 200 avions utilisés en même temps, un chiffre sans doute inédit. Elle fut complétée par des attentats au sol visant notamment des ingénieurs nucléaires. L’Iran a riposté infligeant des dégâts importants à Israël. La situation est explosive.

C’est dans la nuit du 12 au 13 juin qu’Israël a mobilisé une grande partie de ses moyens aériens, aidé peut-être par des avions ravitailleurs américains. Plusieurs responsables iraniens ont été tués. Le mode opératoire et la précision des frappes démontrent, une fois de plus, que l’aviation israélienne est une des meilleurs au monde et que l’appareil sécuritaire iranien est gangrené par le Mossad, le service secret israélien.

La riposte iranienne fut à la mesure de l’attaque. Des drones bien sûr mais aussi des missiles hypersoniques qui ont facilement transpercé le dôme de fer israélien, décidemment bien en dessous de sa réputation.

Les victimes civiles sont importantes dans les deux pays mais il est bien trop tôt pour établir un bilan. Bien entendu, chaque camp crie victoire et menace l’autre d’une destruction totale.

Beaucoup d’observateurs occidentaux annoncent une grande victoire d’Israël et le début de la fin du régime iranien. L’affaire est plus complexe. Si l’attaque de l’Etat hébreu a confirmé que l’Iran n’avait plus de défense aérienne efficace, la riposte perse a montré la vulnérabilité d’Israël face aux missiles hypersoniques que l’Iran a lancés en grand nombre. Combien en a-t-elle ? C’est un secret bien gardé, mais il est probable que ce soit important : la guerre se prépare depuis longtemps. De plus, il semble bien qu’Israël ait gaspillé beaucoup de munitions sur des leurres, et se serait donc fait piéger à son tour.

Pour justifier son attaque, Netanyahou invoque l’imminence de la fabrication de l’arme nucléaire par son ennemi. Rien ne dit que ce soit vrai, et cela fait des années que le feuilleton est soigneusement entretenu.

En réalité, Netanyahou tente de profiter d’une conjoncture géopolitique favorable : après avoir affaibli le Hamas et le Hezbollah libanais, puis aidé à la chute du régime syrien, Israël n’a plus qu’un ennemi puissant dans la région : l’Iran. En l’attaquant, créant ainsi une inévitable escalade, il espère entraîner l’Amérique dans la guerre, ce qui pourrait provoquer la chute du régime des mollahs.

C’est un pari et il est bien risqué. Trump, malgré l’aide américaine constante à Israël, y compris dans les attaques des derniers jours, ne souhaite pas une guerre totale contre l’Iran. De plus il n’aime pas Netanyahou qui a ouvert une boîte de Pandore dangereuse et incertaine, y compris pour Israël.

Antoine de Lacoste

Euthanasie : la France va rejoindre Baal, Moloch, Tezcatlipoca, Viracocha…

D’Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine à propos de la proposition de loi sur l’euthanasie :

Si une telle loi est définitivement adoptée, voilà des enfants, bientôt des jeunes gens et des jeunes filles, des malades, des vieillards qui vont être sacrifiés à la divinité de la Mort. Comme jadis à Baal, à Moloch, à Tezcatlipoca, à Viracocha ou aux vieux dieux mésopotamiens, indiens, chinois, japonais… Cette vieillerie mortifère, c’est ce que Macron appelle « l’humanisme moderne » dont se repaît la République. L’avenir du monde, paraît-il ! L’horizon indépassable de Macron-la-Mort.

Le vice-président du Sénat reçoit un prix maçonnique

Pierre Ouzoulias, sénateur PCF des Hauts-de-Seine et vice-président du Sénat a reçu le Prix du Grand Orient de France 2025, remis par le Grand Maître Nicolas Penin, en raison de son action en faveur de la promotion et la défense de la laïcité.

 

La Cour suprême annule la décision qui obligeait les groupes religieux de New York à couvrir les frais d’avortement

Victoire pour les pro-vie : la Cour suprême des Etats-Unis a annulé lundi la décision d’un tribunal de New York qui maintenait l’obligation pour les groupes religieux de couvrir les frais d’avortement.

La Cour suprême des États-Unis s’est rangée lundi du côté des organisations religieuses de l’État de New York qui contestent l’obligation de couverture de l’avortement par l’État, en rejetant la décision d’un tribunal et en lui ordonnant de réexaminer la question à la lumière d’une décision récente qu’elle a rendue en faveur d’organisations caritatives catholiques dans le Wisconsin.

Depuis des années, divers groupes, dont le Becket Fund for Religious Liberty et le diocèse catholique romain d’Albany, contestent la politique du ministère des services financiers de l’État de New York selon laquelle les entités religieuses, y compris les églises, doivent couvrir les avortements dits « médicalement nécessaires » dans le cadre des régimes d’assurance maladie de leurs employés.

En mai dernier, la cour d’appel de New York a rejeté le recours, ce qui a incité les plaignants à faire appel devant la plus haute juridiction du pays.

Dans son ordonnance du 16 juin, la Cour suprême a annoncé sans plus de détails que le précédent « jugement est annulé et que l’affaire est renvoyée à la cour d’appel de New York pour un nouvel examen à la lumière de l’arrêt Catholic Charities Bureau, Inc. v. Wisconsin Labor & Industry Review Comm’n ». Dans cet arrêt, rendu en février dernier, la Cour avait décidé à l’unanimité que Catholic Charities Bureau, une filiale du diocèse de Superior (Wisconsin), n’aurait pas dû se voir refuser une exonération des taxes de l’État et avait reproché à la Cour suprême du Wisconsin d’avoir refusé l’exonération au motif que son travail n’était pas principalement religieux.

Face à la guerre

La dernière conférence des Eveilleurs sur les grands enjeux géopolitiques est désormais en ligne, avec deux vidéos :

1. Charles Millon, ancien ministre de la Défense, ouvre la conférence avec une analyse du rôle diplomatique de la France dans les conflits actuels et de sa place au sein de l’Union Européenne.

2. Un plateau passionnant avec Régis Le Sommier et le Colonel (er) Jacques Hogard, autour de :

  • La guerre en Ukraine
  • Le conflit Israël-Palestine
  • L’influence déclinante de la France en Afrique
  • Notre rapport à l’information

Ordinations et nouvelles implantations pour la Communauté Saint-Martin

Le 20 juin, Mgr Matthieu Dupont, évêque de Laval, ordonnera 13 diacres en vue du sacerdoce en la basilique Notre-Dame d’Évron, pour la Communauté Saint-Martin.

Le 21 juin, Mgr Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai, y ordonnera 9 prêtres.

Ces ordinations s’inscrivent dans la continuité de la mission de la Communauté : mettre ses prêtres au service des diocèses, au plus près des besoins pastoraux exprimés par les évêques.

Dès septembre 2025, la Communauté Saint-Martin répondra à l’appel de quatre évêques en France et en Autriche, en envoyant de nouvelles communautés de prêtres dans des territoires à forts enjeux missionnaires, souvent en milieu rural :

  • En Lomagne, à Fleurance et Lectoure (diocèse d’Auch)
  • À Alès (diocèse de Nîmes)
  • À Honfleur (diocèse de Bayeux-Lisieux)
  • À Thalgau (diocèse de Salzbourg, Autriche)

Mgr Bertrand Lacombe, évêque d’Auch, souligne :

« La qualité de la formation reçue par les prêtres de la Communauté Saint-Martin, leur jeunesse, leur expérience missionnaire, et leur engagement auprès des jeunes sont de véritables atouts pour les territoires où ils sont envoyés. Leur volonté de collaborer pleinement avec les équipes locales, notamment les membres des EAP, a également été très appréciée. »

À l’occasion de son jubilé des 50 ans en 2026, la Communauté Saint-Martin organise un grand pèlerinage à Tours, les 8, 9 et 10 mai 2026. Ce pèlerinage s’inscrit dans une tradition millénaire et permet de renouer avec la piété populaire en France : pendant des siècles, la basilique Saint-Martin de Tours a accueilli des foules venues vénérer celui que l’on considérait alors comme l’un des plus grands saints d’Occident. Patron de la Communauté, saint Martin continue d’inspirer aujourd’hui par sa figure de prêtre missionnaire, proche des pauvres, évangélisateur infatigable et homme de paix.

Vitraux contemporains de Notre-Dame de Paris : passage en force d’Emmanuel Macron et Mgr Ulrich

À contrecœur, la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture a pris acte, jeudi 12 juin, du remplacement de six vitraux de Viollet-le-Duc par une création contemporaine de Claire Tabouret.

En juillet dernier, cette instance, dont l’avis n’est que consultatif, s’était prononcée à l’unanimité contre ce projet souhaité par Emmanuel Macron et Mgr Ulrich, l’archevêque de Paris. 3,7 millions d’euros, c’est ce que coûte le remplacement des vitraux de six des chapelles de Notre-Dame, pourtant épargnés par l’incendie et en parfait état. Un bel exemple de gaspillage d’argent public, alors que tant de monuments historiques sont en souffrance.

Rappelant son opposition initiale, la commission a préféré se résoudre à cette irréfragable volonté politique et recommander des garanties : elle demande que la réversibilité du projet soit assurée et que les vitraux de Viollet-le-Duc soient restaurés, conservés et exposés au public.

Une pétition a recueilli plus de 285 000 signatures contre ce projet.

La collégiale Saint-Quiriace de Provins profanée par une “fête médiévale”

Lors des 40e médiévales de Provins qui ont eu lieu du 14 au 15 juin, les autorités organisatrices ont transformé la collégiale St Quiriace, à Provins, dans le diocèse de Meaux, en halles.

Le jeune tiktokeur Viens et Vois fait part de cette profanation dans une vidéo :

 

@.viens_et_vois Et ce n’est pas tout : 💸 À Provins, il faut indirectement payer pour pousser la porte de l’église. La ville facture l’entrée du centre-ville durant la fête médiévale… Ensuite ce n’est pas la première fois que je vois un lieu de culte actif devenir un marché : La cathédrale de Strasbourg abrite carrément une boutique “officielle” dans l’église qui vend … des bracelets d’ énergie. j’espère qu’ils ont cessé depuis mon mail au diocèse. #eglise #chretien #catholique #foi #verset ♬ When I See You – Gabriel Albuquerqüe & Piano House

Les “hommes enceintes” ça ne rapporte pas

Le Planning familial du Nord est en difficulté financière. Pour motiver les éventuels donateurs, le Planning familial rappelle ses missions, parmi lesquelles : “les personnes LGBTQIA+, en particulier les personnes transgenres“…

Pas sûr que cela incite les Français à les soutenir…

Claire Marchand, administratrice du Planning Familial du Nord revient sur les difficultés :

On fonctionne essentiellement grâce à des subventions. Il s’agit souvent de délégations de service public, parfois liées à des projets très ciblés — sur l’égalité femmes-hommes ou les droits des personnes LGBTQIA+ par exemple. La majorité de notre budget repose ainsi sur des appels à projets, qu’il faut remporter à chaque fois. À côté de ça, on a aussi quelques ressources propres, issues par exemple des consultations, de nos différentes interventions auprès de publics variés. Enfin, nous recevons aussi des subventions de fonctionnement, notamment de la ville de Lille, qui nous aide beaucoup. Sauf qu’en réalité, des subventions de fonctionnement, on en a très peu. En 2024, et surtout en 2025, on a subi la mise en place de la prime Ségur. On est évidemment ravis pour nos 35 salariés – soit 17 équivalents temps plein – qui la perçoivent. Mais le souci, c’est que les subventions n’ont pas été réévaluées en conséquence. Quand on fait les comptes, la prime représente 75 000 euros par an. Or, cet argent, on ne l’a pas dans notre trésorerie. Cela pose un vrai problème, déjà cette année, mais aussi pour 2026 et les années suivantes.

Le Planning pourrait être amené à réduire ses jours ou horaires d’ouverture. Voire à fermer.

De jeunes musulmans traduits en justice pour avoir projeté une attaque contre un adolescent surnommé “le chrétien”

Six jeunes, dont deux mineurs, vont être jugés à Paris pour avoir projeté une attaque contre un adolescent surnommé “le chrétien”, en raison de sa religion.

L’affaire débute en juillet 2023 par le contrôle d’un adolescent de 17 ans, au visage dissimulé, devant un magasin en région parisienne. Dans son téléphone, les enquêteurs découvrent un groupe Snapchat baptisé “Ikwan H” (“Frères de l’islam”), dans lequel il exprimait son intention de s’en prendre à un employé du magasin, surnommé “le chrétien”, connu pour ses vidéos liées à la religion catholique.

Le jeune homme, d’origine tchétchène, avait prêté allégeance au groupe État islamique. Selon l’ordonnance de renvoi, il était animé par une “recherche identitaire” et une volonté de “traduire son ancrage idéologique radical dans la réalité”. Il sera jugé à partir du 9 juillet par le tribunal pour enfants, tout comme un autre mineur impliqué dans les échanges.

Initialement poursuivis pour des faits criminels, les chefs d’accusation ont été requalifiés en délits, faute d’armes retrouvées. Ce choix de renvoi devant un tribunal correctionnel a suscité l’opposition de la partie civile.

Le courant « traditionaliste » témoigne, plutôt qu’il ne s’oppose

Dans Le Point, Jean-Yves Camus s’interrogé sur le succès de Notre-Dame de Chrétienté. Extrait :

[…] Le point de vue qui est le mien est celui d’un observateur, de surcroît non-catholique. C’est peut-être cette position de retrait qui me permet de dire que la réunion de tant de personnes, pour la plupart des jeunes, rassemblées sous le slogan de « Pour qu’Il règne, sur la terre comme au ciel », est un signe puissant que le courant « traditionaliste » témoigne, plutôt qu’il ne s’oppose.

Alors qu’il est confronté à des mesures restrictives de plus en plus fréquentes qui limitent l’usage du rite tridentin (pour quel objectif final ? le faire disparaître ?), certes avec des situations différentes selon les diocèses, n’est-il pas paradoxal que certains dans l’Église prennent le risque de se priver des forces vives que constituent les communautés qu’on appelait « Ecclesia Dei », auxquelles Jean-Paul II avait accordé une largesse certaine dans l’usage du rite ancien ?

Quelles sont ces forces vives ? Les enfants et adolescents des écoles catholiques, des mouvements de scoutisme catholique, les fidèles des paroisses, qui étaient à Chartres. Les vocations qui en sortiront. Les familles qui existent ou se constitueront. L’enquête « Identité, pratiques et perception du catholicisme en France », réalisée par l’Ifop pour l’Observatoire français du catholicisme (OFC), montre l’ampleur de la sécularisation de la société française.

Cependant, Jérôme Fourquet ajoute à cette constatation un commentaire qui change tout : le nombre record des baptêmes d’adolescents et d’adultes montre que nous sommes passés

« d’un catholicisme de conformisme social et d’héritage, majoritaire, à un catholicisme qui est minoritaire dans la société française mais qui procède de plus en plus d’une affirmation et d’un choix ».

En raison, précisément, de ce mouvement d’affirmation, est-il possible que l’Église prenne le risque de voir le fossé se creuser entre elle et les adeptes du rite ancien ? Pense-t-elle que ceux-ci finiront par, comme certains le font déjà, passer indifféremment d’un rite à l’autre, selon l’endroit où ils vivent, la disponibilité du rite ancien et la lassitude des restrictions ? Certains se satisferont sans doute du nouveau rite (Novus Ordo) en latin, messe dite le dos au peuple. Pas tous, pas la majorité.

Le risque est donc qu’en multipliant les restrictions au rite ancien, un fossé se creuse entre l’Église et des fidèles dynamiques, nombreux, qui se sentent brimés. Les organisateurs du pèlerinage de Chartres le réaffirment dans leur manifeste :

« Oui, nous recevons intégralement le concile Vatican II et le magistère récent de l’Église, nous l’étudions dans nos livrets de formations, nous l’interprétons, selon le voeu de Benoît XVI, à la lumière de la Tradition. »

Mais ils ajoutent :

« Nous savons que l’Église ne peut modifier, au nom du progrès ou de l’adaptation au monde, la doctrine de Jésus sur les points aussi essentiels que la théologie de la messe, la doctrine du sacerdoce, l’indissolubilité du mariage ou la morale catholique. »

Doctrinalement, les « traditionalistes » sont donc pleinement dans l’Église, mais il existe des attitudes qu’ils ne veulent pas avaliser. Ils les nomment : le relativisme doctrinal et le progressisme moral.

Qu’ils incarnent une sensibilité propre est une évidence, mais c’est le relativisme doctrinal qui est une erreur et ce que dit le pape sur les questions morales est-il, au fond, si éloigné de leur position ? Ce fossé qui peut s’agrandir au sein du monde catholique, il est sans doute temps, puisqu’un nouveau pape a été élu, de l’éviter par un dialogue sans faux-semblant et un statut clair, au sein de l’Église, pour les communautés traditionnelles.

Notre-Dame de Chrétienté répond aux interrogations et polémiques au sujet de l’usage de la liturgie traditionnelle dans le cadre du pèlerinage

Communiqué de Notre-Dame de Chrétienté :

À l’issue du 43e Pèlerinage de Chrétienté, qui a rassemblé 19 000 pèlerins de Paris à Chartres durant le week-end de la Pentecôte, l’association Notre-Dame de Chrétienté publie sur son site internet un manifeste intitulé « Pour la vérité, la justice et la paix ».

Ce texte entend répondre aux interrogations et polémiques apparues dans certains médias au sujet de l’usage de la liturgie traditionnelle dans le cadre du pèlerinage. Il rappelle l’engagement pris par le pape saint Jean-Paul II en 1988 de permettre aux fidèles attachés à cette forme liturgique de demeurer pleinement unis à l’Église.

Nous entendons à travers ce manifeste défendre la légitimité d’une pratique liturgique qui structure la vie spirituelle de milliers de pèlerins, notamment les jeunes générations, dont certains convertis ont choisi ce rite pour recevoir le baptême. Le texte affirme :

« Nous ne voulons pas faire Église à part. Nous demandons simplement à servir l’Église avec notre identité et cette liturgie qui est notre langue maternelle : la langue par laquelle nous nous adressons à Dieu et par laquelle Dieu nous parle. »

L’association rappelle que le pèlerinage repose sur trois piliers indissociables : la tradition, la chrétienté et la mission.

  • Tradition : à travers la liturgie traditionnelle, les sacrements et la transmission fidèle de la foi, 19000 pèlerins, comptant de nombreux recommençants, convertis et jeunes baptisés, vivent une véritable rencontre avec le Christ.
  • Chrétienté : l’expérience de la marche, du service et de la prière commune favorise une profonde vie communautaire. Les 430 chapitres, soutenus par 1200 bénévoles, témoignent de cette fraternité concrète.
  • Mission : en lien avec son thème 2025, « Pour qu’Il règne, sur la terre comme au ciel », le pèlerinage exprime une volonté d’évangélisation et de rayonnement public de la foi.

L’association Notre-Dame de Chrétienté invite tous ceux qui souhaitent mieux comprendre son engagement à consulter ce manifeste, disponible en ligne.

La messe d’action de grâce du pèlerinage sera célébrée selon le rite traditionnel jeudi 19 juin à 19h30, en l’église Sainte Odile à Paris.

Le chant à la Trinité : Laus Trinitati (Sainte Hildegarde de Bingen)

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Quand je commente des pièces remarquables du répertoire de la musique sacrée, je parle habituellement d’œuvres écrites par des hommes. Je ne veux pas faire partie de cette folie idéologique qui cherche à promouvoir un certain égalitarisme au détriment de la vérité. Je crois toujours que la vérité doit l’emporter sur une fausse bonté. S’il y a une femme digne d’être mentionnée, je le ferai certainement — et il ne fait aucun doute qu’il y en a plusieurs.
Parmi toutes, je pense immédiatement à sainte Hildegarde de Bingen (1098–1179), femme extraordinaire et musicienne raffinée. Parmi ses nombreuses contributions, nous lui devons l’un des plus beaux chants à la Très Sainte Trinité : Laus Trinitati. Un chant qui mérite assurément d’être connu pour son magnifique texte latin, qui peut être traduit comme suit :
« Louange à la Trinité, qui est son et vie et créatrice de tous, présente dans leur vie, et qui est louange de l’armée angélique et splendeur merveilleuse des mystères cachés, inconnus des hommes, et qui est souffle de vie en chaque créature. »
Ce texte, plein d’un élan spirituel en louange à la Très Sainte Trinité, s’accorde parfaitement avec la mélodie en mode deutérus, un des modes les plus mystérieux pour l’oreille moderne, et donc aussi l’un des plus fascinants. La Trinité y est qualifiée de « son, vie, créatrice, louange, splendeur » — des termes qui correspondent bien au mystère trinitaire, bien qu’ils ne puissent jamais l’épuiser.
Le chercheur Nathaniel M. Campbell écrit à propos de ce chant :
« L’image d’ouverture de la louange due à la Trinité est reliée, au milieu de l’antienne, à la louange de l’armée céleste, dont la symphonie tente de refléter le mystère trinitaire. Le thème dominant, cependant, est la vie, d’abord au sein de la Trinité, puis dans toute création divine. Les trois répétitions du mot vita et leur traitement musical confirment ce point : la cascade de notes descendantes sur vita dans la deuxième ligne est redoublée lors de sa troisième apparition dans la dernière ligne, qui porte le plus long mélisme de toute la pièce et couvre presque toute l’étendue de l’antienne. »
La Trinité est vie et mystère. Comme dit plus haut, la sonorité mystérieuse de cette antienne exprime admirablement la passion mystique de sainte Hildegarde — une femme aux multiples talents, et, comme toutes les personnes profondément spirituelles, une personne très concrète. Une des grandes figures féminines de la tradition chrétienne. Campbell (sur le site de la Hildegard Society) fait également une observation intéressante sur le texte latin :
« Peut-être le plus énigmatique est le choix d’Hildegarde de féminiser le nom créateur en créatrice (creatrix), un terme qu’elle n’utilise nulle part ailleurs pour décrire la divinité. S’il s’agit simplement d’accorder le genre grammatical de Trinitas, alors le genre masculin de sonus demeure curieusement dissonant. »
Un choix assurément singulier.
En 2012, le pape Benoît XVI a proclamé sainte Hildegarde Docteur de l’Église universelle. Dans la lettre de proclamation, on lit entre autres :
« L’enseignement de la sainte moniale bénédictine se dresse comme un phare pour l’homo viator. Son message apparaît d’une actualité extraordinaire dans le monde d’aujourd’hui, particulièrement sensible aux valeurs qu’elle a proposées et vécues. Pensons par exemple à sa capacité charismatique et spéculative, qui stimule la recherche théologique ; à sa réflexion sur le mystère du Christ, considéré dans sa beauté ; au dialogue de l’Église et de la théologie avec la culture, la science et l’art contemporain ; à l’idéal de la vie consacrée comme voie d’épanouissement humain ; à son amour pour la liturgie comme célébration de la vie ; à sa vision de la réforme de l’Église, non pas comme simple changement de structure, mais comme conversion du cœur ; à sa sensibilité à la nature, dont les lois doivent être respectées et non violées. »
En somme, une sainte pour les temps modernes qui, même dans son chant à la Trinité, met en lumière ce principe vital qui anime tout, pénètre tout, embrasse tout.

« Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la Terre ! » Tel sera le thème du 44ème pèlerinage de Chrétienté, en 2026

Mot de clôture de l’abbé Jean de Massia, Aumônier général de Notre-Dame de Chrétienté, prononcé en la cathédrale de Chartres, lundi 9 juin :

Amis pèlerins ! 

Il y a très exactement 40 ans, le lundi de Pentecôte 1985, à la messe de clôture, Dom Gérard donnait en cette même cathédrale son célèbre sermon sur la Chrétienté. Qu’est-ce que la Chrétienté ? « c’est la lumière de l’Évangile projetée sur nos patries, nos familles, nos mœurs et nos métiers. Et si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n’est pas pour remplacer le Ciel, c’est pour lui servir d’escabeau. » Ces mots avaient embrasé le cœur des pèlerins, ils avaient marqué de façon indélébile l’esprit de notre pèlerinage. 

Amis pèlerins, 40 ans plus tard, alors que s’achève le 43ème pèlerinage de Chrétienté, vous êtes la preuve vivante que le flambeau des chercheurs de Dieu ne s’est pas éteint. Regardez autour de vous ! Alors qu’on annonçait la mort du christianisme dans notre vieille Europe, alors que les forces du mal se déchaînent à travers des lois qui offensent Dieu, dans le même temps, une foule innombrable d’inconnus, de catéchumènes, de recommençants, découvrent Jésus-Christ et se convertissent à l’Évangile ; en témoignent les 17000 baptisés de Pâques, cette année, en France. Quelle douceur, quelle consolation de constater qu’aujourd’hui encore, le doux message de Jésus-Christ continue de bouleverser les cœurs ! Quel encouragement, pour les rêveurs de chrétienté que nous sommes ! Car au fond, si nous voulons que le Christ règne, et que l’Évangile irrigue cette terre desséchée, ce n’est pas pour prendre une revanche sur nos ennemis, pour faire triompher nos idées, pour écraser les autres ; mais c’est parce que nos cœurs sont étreints de l’immense pitié du Christ de voir tant d’âmes passer à côté du vrai bonheur, perdues dans une société qui s’est organisée pour les éloigner de Dieu. Ah, si plus d’hommes et de femmes pouvaient savoir à quel point ils sont aimés, et goûter la joie qui en ce moment nous étreint, au pied de cette cathédrale, d’être des pèlerins pardonnés, fils de Dieu et de Notre-Dame ! 

C’est pourquoi il était si important de consacrer notre pèlerinage au Sacré-Cœur de Jésus cette année. Le règne du Christ ne se fera que par la charité, et le témoignage d’amour des chrétiens. Car le danger est grand, et ce serait une erreur, de se confiner dans un christianisme de combat, de lutte et de coup, en utilisant les armes du monde et en oubliant que le but de toutes nos œuvres, de tous nos engagements, c’est l’amour de Jésus, et c’est l’amour des gens. Voici ce Cœur, qui a tant aimé les hommes. La charité n’est pas un à-côté, par rapport à la Vérité : la charité est l’héritage le plus précieux de la foi, elle est l’ultime vérité que le Christ nous a légué en expirant d’amour sur la Croix. Que l’eau et le sang, jaillissants de son Cœur transpercé, gardent le nôtre de la sécheresse, de la dureté, de l’amertume qui pourrait nous gagner, dans les épreuves que nous traversons, et nous conserve une âme ardente, une âme d’apôtre.

Amis pèlerins, en cette Pentecôte, le Saint-Esprit donne rendez-vous à ses témoins ! Nous ne pouvons pas passer à côté de cette période inédite de conversions dans l’histoire de l’Église. Le pape Léon XIV, dès son élection, a rappelé le caractère missionnaire de l’Église. « Malheur à moi si je ne n’annonce pas l’évangile ! » La moisson est grande, le terrain est favorable, la pluie de grâce est tombée : à l’œuvre ! Et c’est pourquoi, dès demain, le pèlerinage de Chrétienté lance un nouveau chantier pour explorer le troisième pilier qui fait sa spécificité ; après la Tradition, après la Chrétienté, place à la Mission ! « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la Terre ! » Tel sera le thème du 44ème pèlerinage de Chrétienté, en 2026. Pour participer à l’immense effort d’évangélisation de notre pays, en mettant au service de l’Église les spécificités de notre famille spirituelle, la puissance missionnaire de notre belle liturgie, et l’esprit vivifiant du pèlerinage de Chartres.

Merci à vous, chers pèlerins, pour cette immense colonne de prières, irriguée de la grâce du Ciel, qui a été pendant ces trois jours une parabole vivante de l’Évangile. Merci à tous ceux qui ont rendu ce 43è pèlerinage possible, à tous les bénévoles, aux chefs de chapitres, à la direction des soutiens et des pèlerins, aux nombreux membres du clergé qui nous ont aidé à contempler les choses d’en Haut. Merci à nos évêques, à Mgr Christory pour son accueil, sa présence parmi nous et ses paroles inspirantes à l’occasion des 1000 ans de la cathédrale ; à Mgr Schneider de nous avoir accompagné pendant les trois jours et d’avoir célébré hier la messe de la Pentecôte ; au recteur le P. Blondeau qui nous communique chaque année son amour de ce joyau de la chrétienté qu’est la cathédrale. Je salue également tous les pèlerins anges gardiens qui nous ont suivis et portés par leur prière tout au long du pèlerinage. Les pèlerins qui le souhaitent pourront, après la messe, entrer dans la cathédrale par le portail royal pour vénérer le voile de la Vierge. A l’année prochaine, chers pèlerins, que Dieu vous bénisse, 

Notre Dame de Paris, priez pour vous,

Notre Dame de Chartres, priez pour nous

Notre Dame de la sainte Espérance, convertissez-nous.

Méditation prononcée devant le St Sacrement dimanche soir au pèlerinage de ND de Chrétienté

Voici la méditation du Père Hubert (abbaye Sainte-Marie de La Garde), prononcée au pèlerinage de Chartres, dimanche 8 juin, en la fête de Pentecôte, au bivouac de Gas, lors de l’adoration du Saint-Sacrement :

Seigneur Jésus, vous voulez régner, d’abord en nos âmes, et vous avez promis votre royaume aux cœurs purs. J’aimerais vous apporter ce soir un cœur pur, comme celui des apôtres au jour de la Pentecôte. Mais au lieu de cela, je vois en moi encore beaucoup de zones d’ombre et des obstacles à votre règne, et je deviens sourd à vos promesses de royaume et de bonheur.

Alors, au nom de tous ceux qui se sont confiés à moi – à nous, prêtres, – durant ce pèlerinage, aujourd’hui et hier, et comme Job sur son tas de fumier, je vous parlerai à cœur ouvert, et je vous parlerai de ce qui s’y trouve : comme un gros tas de fumier fumant.

Et dans ce tas de fumier, Seigneur Jésus, il y a de la colère, oui beaucoup de colère accumulée, et parfois même, pardonnez-moi, de la colère contre vous : face à tant de mal, tant de tentations, tant de déchirements, tant de situations douloureuses, dans les couples, dans les familles, au travail, et même dans votre Église… Oui, de la colère, il y en a tout particulièrement contre des hommes de votre Église, ceux qui la défigurent, ceux qui la souillent, ceux qui la trahissent, et tout cela impunément, sans qu’on puisse rien y faire. Et de la colère encore, contre ceux qui nous gouvernent, contre tous ces mensonges, ces hypocrisies et ces lois iniques qui se déversent et nous submergent de tous côtés.

Voilà toutes ces colères, ces justes colères – oserais-je dire – qui m’habitent, qui nous habitent, Seigneur Jésus. Toutes ces colères qui se réveillent si souvent, que je rumine et qui me dominent bien malgré moi. Devant vous, je reconnais que ce fumier de la colère est parfois trop brûlant en moi, et qu’il pourrait abîmer le jardin de votre Église. Alors je le dépose à vos pieds ce soir, et je vous le donne.

Et dans ce tas de fumier, Seigneur Jésus, il y a aussi des blessures, celles reçues, celles données. Celles qui ont fait mal, celles qui font encore mal. Celles qui ne cicatrisent pas et qui nous paralysent.

Et dans ce tas de fumier, il y a encore de la peur : oh oui, je le sais, vous nous demandez de nous aimer, d’aimer notre prochain, quel qu’il soit. Mais ce prochain est parfois si différent, si dérangeant, que c’est la peur qui nous domine : oui la peur de ce prochain, pour moi, pour ma famille, pour mes amis, pour l’avenir. Alors je vous les apporte également, toutes ces peurs, Seigneur Jésus.

De la colère, des blessures, des peurs. Voilà ce qu’il y a en moi ce soir. Et avec tout ça, je reconnais que je suis complice de tout ce mal, je reconnais que j’ai ma part de responsabilité, que j’entretiens en moi ce tas de fumier.

Vous êtes la Vie, Seigneur Jésus, et j’ai préféré la mort, les chemins de mort.

Vous êtes la Lumière, et j’ai préféré les ténèbres, les œuvres de ténèbres.

Vous êtes la Parole éternelle, et j’ai préféré le bruit.

Pardon, Seigneur. Mais vous savez tout, vous savez bien que, malgré ces colères, ces blessures et ces peurs, je ne veux aimer que vous. Alors je vous les donne ce soir, je vous les donne toutes.

Apprenez-moi maintenant, apprenez-moi à vous regarder, à tourner mon regard vers vous, à demeurer en vous, et à ne plus me laisser hypnotiser par ce tas de fumier ; je vous l’ai donné, il est à vous.

À défaut d’un cœur pur, donnez-moi un cœur purifié : oui guérissez-moi, purifiez mon cœur, et que je puisse réentendre votre promesse :

Heureux les cœurs purifiés, car le royaume des cieux est à eux !

Une fracture générationnelle dans l’Église

Dans un article pour la revue Études, Yann Raison du Cleuziou, professeur de science politique à l’Université de Bordeaux, explore le basculement du catholicisme français dans une condition minoritaire. À rebours de discours sur un «retour au religieux», il décrypte une recomposition marquée par une fracture générationnelle dans l’Église. Extrait :

[…] Chez les plus de 60 ans, près d’une personne sur deux se dit encore catholique. Chez les 18-29 ans, ils ne sont plus que 15%. Cette donne minoritaire pousse ces jeunes catholiques à rechercher l’intensité de l’expérience religieuse pour résister à l’effacement. Cette transition minoritaire se caractérise par une recherche de solennité dans la liturgie, une certaine verticalité de l’autorité sacerdotale, une théologie bien plus classique, une quête de cadres pour la vie quotidienne, ainsi que par de multiples dévotions individuelles et collectives. Ce changement de style peut être pensé comme une «désécularisation interne», c’est-à-dire que l’expression spirituelle ne cherche plus à converger avec les valeurs de la société séculière. Elle est donc socialement plus clivante.

Cette évolution concerne-t-elle tous les catholiques ?

Pas du tout! C’est même là que réside la principale tension dans l’Église. Cette désécularisation interne concerne surtout les jeunes pratiquants et les marges observantes, tandis que les catholiques plus âgés ou de sensibilité plus conciliaire (en référence au concile Vatican II, NDLR) restent marqués par l’expérience d’un catholicisme majoritaire. Dans mes conférences en paroisse, j’entends régulièrement des fidèles seniors s’inquiéter de ce qu’ils perçoivent comme un retour en arrière chez les jeunes prêtres et pratiquants. Ils ne comprennent pas cette réappropriation de formes qu’ils avaient délaissées au profit d’un engagement social et d’une ouverture au monde.

Comment expliquer cette fracture générationnelle ?

Cette opposition est souvent vécue comme générationnelle mais en fait elle dépend du contexte du vécu catholique. Les aînés ont grandi dans un catholicisme culturellement dominant, même si affaibli. Leur stratégie pour en perpétuer l’attrait a été d’en atténuer les pesanteurs, de proposer plutôt qu’imposer. Les jeunes, eux, évoluent dans un paysage où leur foi est une exception. Leur réponse est inverse: affirmer leur identité religieuse. D’un côté, compromis; de l’autre, distinction.

Comment l’Église catholique gère-t-elle cette fracture ?

Pas toujours bien. Les diocèses sont souvent dominés par des catholiques qui conservent un éthos majoritaire et qui interprètent les manifestations de la transition minoritaire comme un repli sur soi ou une dérive identitaire. Pourtant, les mêmes tendances se retrouvent au sein du judaïsme, des protestantismes et de l’islam. La réaction à une sécularité dominante favorise les courants religieux plus observants. C’est une manifestation de la culture contemporaine. Refuser de composer avec ces tendances ne fait que les radicaliser, là où plus de collaboration permettrait de les influencer et de les modérer. […]

La Chine, une menace sérieuse pour la sécurité russe

C’est un document secret des services russes, que le New York Times a pu se procurer. Le document date vraisemblablement de fin 2023, début 2024. Le New York Times a pu se le procurer et le faire authentifier par plusieurs services occidentaux. Les services russes s’inquiètent de l’infiltration chinoise, de l’espionnage en cours sur leur sol, du recrutement d’agents et de projets de contrôle de la Sibérie et de l’Arctique.

Extraits de l’article sur New York Times. Traduction de Conflits :

Mais dans les couloirs de la Loubianka, le quartier général de l’agence de sécurité intérieure russe, connue sous le nom de FSB, une unité de renseignement secrète qualifie les Chinois d’« ennemis ». Cette unité, qui n’avait jamais été révélée auparavant, a averti que la Chine constituait une menace sérieuse pour la sécurité russe. Ses agents affirment que Pékin tente de plus en plus de recruter des espions russes et de mettre la main sur des technologies militaires sensibles, parfois en attirant des scientifiques russes mécontents.

Ils craignent que des universitaires chinois ne préparent le terrain pour revendiquer des territoires russes. Ils ont également averti que des agents secrets chinois menaient des activités d’espionnage dans l’Arctique sous le couvert de sociétés minières et de centres de recherche universitaires.

Ces menaces sont exposées dans un document interne de huit pages du FSB, obtenu par le New York Times, qui définit les priorités pour lutter contre l’espionnage chinois. Ce document n’est pas daté, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’un projet, même si le contexte semble indiquer qu’il a été rédigé fin 2023 ou début 2024.

Le groupe de cybercriminalité Ares Leaks s’est procuré ce document, sans toutefois préciser comment. Il est donc impossible de l’authentifier de manière définitive, mais le Times l’a transmis à six agences de renseignement occidentales, qui l’ont toutes jugé authentique. Ce document offre l’aperçu le plus détaillé à ce jour des coulisses du contre-espionnage russe à l’égard de la Chine.

[…]

Les agents des services de renseignement chinois ont intensifié leurs efforts pour recruter des responsables russes, des experts, des journalistes et des hommes d’affaires proches du pouvoir à Moscou, indique le document. […] L’inquiétude quant à la vulnérabilité de la Russie face à une Chine de plus en plus puissante domine la note. Mais on ne sait pas dans quelle mesure ces inquiétudes sont répandues au sein de l’establishment russe, au-delà de l’unité de contre-espionnage. Même les nations alliées s’espionnent régulièrement.

La Chine dispose de scientifiques de classe mondiale, mais son armée n’a pas connu de conflit armé depuis la guerre d’un mois avec le Vietnam en 1979. Il en résulte une inquiétude en Chine quant à la capacité de son armée à faire face aux armes occidentales dans un conflit autour de Taïwan ou de la mer de Chine méridionale. Les responsables des services de renseignement chinois sont impatients de comprendre la lutte de la Russie contre une armée soutenue par l’Occident.

« Pékin s’intéresse particulièrement aux informations sur les méthodes de combat utilisant des drones, la modernisation de leurs logiciels et les méthodes de lutte contre les nouveaux types d’armes occidentales », indique le document du FSB.

La Chine est depuis longtemps à la traîne derrière la Russie en matière d’expertise aéronautique, et le document indique que Pékin en a fait une priorité. La Chine cible les pilotes militaires et les chercheurs en aérodynamique, en systèmes de contrôle et en aéroélasticité. Selon le document, les spécialistes russes qui ont travaillé sur l’ekranoplan, un navire de guerre de type aéroglisseur mis au point par l’Union soviétique, sont également recherchés.

La Russie craint depuis longtemps l’empiètement de la Chine le long de leur frontière commune de 2 615 miles. Et les nationalistes chinois contestent depuis des années les traités du XIXe siècle par lesquels la Russie a annexé de vastes portions de territoire, dont l’actuelle Vladivostok.

Cette question est désormais au cœur des préoccupations, la Russie étant affaiblie par la guerre et les sanctions économiques et moins capable que jamais de repousser Pékin. Le rapport du FSB soulève des inquiétudes quant au fait que certains universitaires chinois encouragent des revendications territoriales à l’encontre de la Russie. […]

Israël – Liban : une trêve inégale

D’Annie Laurent dans La Petite Feuille verte :

Dans la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien sunnite Hamas, Israël s’est trouvé confronté à un second ennemi, le parti libanais chiite Hezbollah, engagé dès le début aux côtés du premier dans un « axe de la résistance ».

La précédente PFV (n° 102) ayant été consacrée aux diverses motivations et formes d’engagement israéliennes face au Hamas, nous abordons ici ses particularités dans l’affrontement avec le Hezbollah. Mais il convient d’abord de rappeler que la naissance de l’État hébreu, suivie de l’exode de réfugiés palestiniens vers le Liban (1948), est la cause première de la plupart des guerres qui se succèdent depuis lors au pays du Cèdre. Seule une entente entre les deux voisins permettra d’y mettre un terme.

VERS UN APAISEMENT

En s’engageant militairement contre la région septentrionale d’Israël (Haute-Galilée), dont il a contraint à l’exil environ 80 000 habitants, le Hezbollah a entraîné de graves dommages pour le Liban en raison des représailles, terrestres et aériennes, lancées par Tsahal (l’armée israélienne), non seulement contre les positions de la milice chiite, dont plusieurs de ses dirigeants (son chef charismatique Hassan Nasrallah a été assassiné à Beyrouth le 27 septembre 2024), mais aussi contre de nombreuses cibles civiles (villages, monuments historiques, lieux de culte, terres agricoles, etc.). Pendant treize mois, la contre-offensive israélienne, qui s’est étendue jusqu’à Beyrouth et d’autres régions éloignées de la frontière, a entraîné la mort de 3823 Libanais et l’exode de 900 000 résidents.

Par l’ampleur de ces destructions, Israël visait « à se débarrasser du Hezbollah mais aussi à punir les Libanais du Sud qui lui ont permis d’opérer dans leurs villages », explique le spécialiste Nicholas Blanford en commentant cette « stratégie de la terre brûlée » (Le Monde, 28 novembre 2024).

Le 27 novembre 2024, un cessez-le-feu destiné à mettre fin à deux mois d’une guerre de forte intensité entre le Hezbollah et Israël a été annoncé par les États-Unis et la France qui ont parrainé sa négociation. Cet accord donnait soixante jours aux deux belligérants pour en réaliser les conditions : retrait des forces du parti chiite déployées au sud du fleuve Litani, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la frontière ; évacuation des troupes israéliennes présentes dans le sud du Liban, suivi du déploiement progressif de l’armée libanaise appelée à collaborer avec la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban (Finul).

Créée par l’ONU en 1978 pour surveiller le retrait de Tsahal après sa première invasion du Liban (résolutions 425 et 426), cette force est composée de 10 000 soldats (les « Casques bleus ») provenant de 47 pays, dont la France. Mais jusqu’à présent, elle n’a pas réussi à imposer l’application des résolutions 1559 (2004), 1680 et 1701 (2006) dans leurs principales dispositions : retrait du Hezbollah de cette zone à partir de laquelle il avait déclenché des guerres contre Israël ; désarmement de tous les groupes armés sur l’ensemble du territoire libanais.

Le souvenir de ces échecs a suscité le doute dans la population israélienne quant à la pertinence du cessez-le-feu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, y a répondu en affirmant se réserver le droit, en vertu de cette trêve, de reprendre les combats si le Hezbollah (« Parti de Dieu ») ne respectait pas ses engagements.

Israël et le Liban ont approuvé la création d’un comité de surveillance franco-américain chargé de superviser la mise en œuvre de ces engagements. Présidé par les Etats-Unis et la France, ce comité comprend aussi le Liban, Israël et la Finul.

REPRISE DE LA GUERRE

« Censé s’achever le 27 janvier 2025, par un retrait total israélien du sud du Liban, il [le cessez-le-feu] reste suspendu au bon vouloir de l’État hébreu qui semble peu désireux de quitter totalement le pays et qui revendique, sans le dire, un droit d’intervention permanent au Liban contre tout risque de résurgence d’une menace du Hezbollah » (Christophe Ayad, Géopolitique du Hezbollah, PUF, 2025, p. 165).

Le 17 février 2025, Israël, qui n’avait pas respecté le terme fixé, annonçait le maintien « pour une durée indéfinie » de son occupation sur cinq sites stratégiques choisis pour leur élévation qui favorise « une vue large du territoire libanais » et leur situation face à de grandes localités du Nord israélien. Un porte-parole militaire israélien a justifié cette décision en ces termes : « Nous devons rester à ces endroits pour le moment afin de défendre les citoyens israéliens, de nous assurer que le processus est terminé et de le remettre aux forces armées libanaises » (L’Orient-Le Jour, 18 février 2025).

Le président de la République libanaise, Joseph Aoun, a réagi à cette décision : « L’ennemi israélien n’est pas digne de confiance et nous craignons que le retrait total ne soit pas réalisé demain. La réponse libanaise se fera par le biais d’une position nationale unifiée et inclusive. L’option de la guerre ne fonctionne pas et nous passerons par des moyens diplomatiques, car le Liban ne peut plus tolérer une nouvelle guerre » (Ibid.).

Depuis lors, Israël multiplie les violations du cessez-le-feu au Liban, notamment dans la région méridionale où des attaques quasi-quotidiennes visent des villages au moment du retour de leurs habitants, après treize mois d’éloignement contraint. Ces frappes aériennes sont parfois accompagnées de l’envoi aux populations concernées de billets jaunes et blancs (couleurs du drapeau du « parti de Dieu ») portant des slogans qui les invitent à se méfier de toute promesse d’aide financière par le Hezbollah – « des mensonges et de la tromperie de la résistance » – coupable d’avoir détruit leurs maisons et déplacé leurs familles.

A Saïda, Tsahal a visé la résidence d’un Palestinien responsable du mouvement Hamas, Hassan Farhat, qui a été assassiné avec ses deux enfants.

La plaine de la Bekaa, à l’est, constitue une autre cible. L’intention de l’État hébreu est ici de « bombarder des routes de contrebande du Hezbollah le long de la frontière avec la Syrie » (L’Orient-Le Jour, 2 avril 2025).

Trois bombardements (28 février, 30 mars et 27 avril) ont aussi été dirigés contre la banlieue sud de Beyrouth, où, selon Tsahal, le Hezbollah dispose de stocks de missiles de précision. L’absence de riposte du « parti de Dieu » à ces attaques pourrait être justifiée par son souci de ne pas affaiblir son parrain iranien, engagé avec les États-Unis dans un dialogue sur le nucléaire. Le régime de Téhéran pousse d’ailleurs pour l’arrêt des combats au Liban et à Gaza.

Fin avril, les violations israéliennes dépassaient le nombre de 3 000, a indiqué le président Joseph Aoun. Il a également affirmé sa préférence pour la voie diplomatique afin de résoudre le problème avec Israël (L’Orient-Le Jour, 30 avril 2025).

Cependant, les contacts pris par les dirigeants libanais avec la France et les États-Unis, chargés de parrainer la trêve, pour qu’ils assument leurs responsabilités n’ont jusqu’à présent produit aucun résultat, ce qui a inspiré ce scepticisme au secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem : « Les buts d’Israël sont clairs : il veut contrôler le Liban, y établir des colonies, rester dans le pays et l’affaiblir pour qu’il ne s’oppose plus à ses projets » (L’Orient-Le Jour, 28 avril 2025). Durant cette période, plusieurs attaques provenant du Liban ont été lancées contre le nord d’Israël mais le Hezbollah n’en a revendiqué qu’une seule, celle du 2 décembre 2024, tandis que deux autres, perpétrées le 16 avril, ont été attribuées au Hamas, qui dispose toujours de combattants au pays du Cèdre.

Un autre problème reste dépendant de l’instabilité dans le Sud, la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth : la reconstruction de ces régions ravagées par la guerre. Les autorités libanaises espèrent pour cela un accord avec le Fond Monétaire International (FMI). Mais celui-ci ne pourra être obtenu qu’une fois achevé le retrait des zones occupées et la fin des bombardements effectués par Tsahal.

L’ARMÉE LIBANAISE ET LE HEZBOLLAH : RIVALITÉ OU COLLABORATION 

L’accord du 27 novembre a confié à l’armée libanaise la mission d’investir la région méridionale située entre le fleuve Litani et la frontière israélienne (soit une trentaine de kms du nord au sud) pour y démanteler, en collaboration avec la Finul, l’infrastructure militaire du Hezbollah, opération consistant aussi à combler et sceller les nombreux tunnels creusés par ce dernier. Malgré les entraves au déploiement complet de l’armée, causées par les violations israéliennes, fin avril les 8 000 soldats libanais dépêchés sur place contrôlaient 90 % du secteur concerné.

Le général Rodolphe Haykal, commandant en chef de l’armée, a félicité la troupe pour « sa résistance qui est l’une des raisons les plus importantes de la survie du Liban, de l’unité des Libanais et de leur sécurité », ainsi que pour son « travail intensif pour étendre l’autorité de l’État » et « accompagner le retour des populations dans leurs villages » (L’Orient-Le Jour, 23 mai 2025).

Cette mission s’ajoute au maintien d’une présence militaire sur l’ensemble du territoire, à l’intérieur du pays et le long des autres frontières, tout ceci avec des moyens limités. À la mi-avril, l’émir de Qatar, qui recevait Joseph Aoun à Doha, lui a promis de soutenir son armée par un don de 60 millions de dollars et l’envoi de 162 véhicules militaires.

Israël continue d’occuper les cinq sites stratégiques du secteur concerné par la trêve et de justifier ses opérations anti-Hezbollah, y compris à Beyrouth, par le refus de ce dernier de renoncer à la totalité de l’arsenal dont il dispose dans tout le pays. En fait, le « Parti de Dieu » trouve dans l’occupation israélienne un argument pour écarter toute perspective de désarmement total comme l’exigeait la résolution 1701 de l’ONU (2006), qui visait toutes les milices alors en action, résolution à laquelle se réfère aussi le cessez-le-feu du 27 novembre.

Par cette attitude, les dirigeants du Hezbollah s’opposent au programme annoncé par Joseph Aoun, juste après son élection à la tête de l’État (9 janvier 2025), et soutenu par son Premier ministre Nawaf Salam, de réserver à l’armée le monopole de la protection de l’ensemble du territoire, ce qui reviendrait à retirer au « Parti de Dieu » le label de « résistance » qu’il s’est octroyé au prétexte de lutter contre les ingérences israéliennes au Liban (cf. PFV n° 101).

Depuis lors, tout en affirmant sa priorité pour la stabilisation de la zone comprise entre le Litani et la frontière israélienne, « car elle est vaste et nécessite des moyens essentiels, notamment en matière de génie militaire et de traitement des explosifs », le président Aoun persiste dans son programme de désarmement intégral du Hezbollah, qu’il présente comme « une décision irréversible », mais il entend mener ce chantier à son rythme, sans provoquer de confrontation avec le « Parti de Dieu ». Il a d’ailleurs informé les chefs de la milice chiite de sa volonté de privilégier le dialogue, ce que Naïm Kassem a refusé : « Nous ne permettrons à personne de désarmer le Hezbollah ou de désarmer la résistance, car le Hezbollah et la résistance sont un » (L’Orient-Le Jour, 24 avril 2025).

Cette position pourrait traduire une fuite en avant destinée à maintenir l’hégémonie politique du Hezbollah sur la communauté chiite au moment où celle-ci affronte un discrédit croissant qui se traduit par un malaise comme le souligne Mohamed Sifaoui, auteur d’un livre très documenté qui vient de paraître : « Il y a incontestablement une sorte de dépression collective qui s’est installée dans les rangs du mouvement » (Hezbollah. De Beyrouth à Paris, la milice prépare son retour, éd. du Rocher, 2025, p. 236).

La position de Kassem n’entraîne cependant pas l’unanimité dans les rangs du « Parti de Dieu ». Le président du Parlement, Nabih Berri, allié du Hezbollah, a affirmé qu’en l’état actuel, « les armes sont une carte de négociation » qui perdra sa raison d’être après le retrait israélien (L’Orient-Le Jour, 28 avril 2025). Il a été rejoint dans cette attitude conciliante par le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, qui a soutenu l’option du président Aoun comme il l’a confié au terme d’un entretien avec ce dernier auquel participaient d’autres députés de son parti. « L’espace d’entente avec le président est large et prometteur, et nous ne nous sentons contraints ni par le temps ni par les lieux ni par les méthodes tant que les choses avancent » (L’Orient-Le Jour, 26 mai 2025). Par ailleurs, certains cadres du « Parti de Dieu » n’excluent pas, dans l’avenir, l’intégration des combattants chiites dans l’armée libanaise.

En fait, tout laisse entrevoir que le Hezbollah n’entend pas limiter son action au domaine politique comme l’explique M. Sifaoui. « Le Hezbollah sans action militaire et sans terrorisme n’est plus le Hezbollah » (op. cit., p. 246) ; « Les dirigeants du mouvement, tout comme leur sponsor iranien, savent que, tant que le combat contre Israël continue, il assure la justification de l’existence de la milice. En somme, dans une situation de paix, le Hezbollah n’a plus aucune raison d’exister […]. La milice chiite est née en temps de guerre et elle ne saura survivre dans un autre contexte » (ibid., p. 256).

Les initiatives diplomatiques et politiques du gouvernement libanais aux niveaux arabe et international pour « mettre fin à l’agression israélienne », tout comme les prémices d’un dialogue entre Israël et le Liban apparues ces derniers mois, n’ont jusqu’à présent abouti à aucune solution.

La tradition, ADN du pèlerinage de Chartres

Voici le reportage de Valeurs Actuelles sur le pèlerinage de Chartres :

Pour The Economist, l’avortement de masse des filles est un “genricide”

On n’entend pas les féministes sur ce sujet.

Pour The Economist, qui rappelle avoir qualifié l’avortement de masse des filles de “genricide” en 2010, “le déclin mondial de ce fléau est une bénédiction”. 

Selon France info, il manque 150 millions de filles dans le monde, en raison de l’avortement sélectif.

En 2000, à l’échelle mondiale, 1,6 million de filles prévues dans les pronostics de naissance n’ont jamais vu le jour. Vingt-cinq ans plus tard, ce chiffre tombe à 200 000 et “il continue de baisser”. Cette chute a été particulièrement rapide dans les régions où la préférence masculine était la plus forte, à l’instar de la Corée du Sud. Dans les pays où les parents étaient déjà désireux d’une mixité dans la fratrie, comme les États-Unis ou ceux de Scandinavie, “les couples sont plus nombreux à essayer d’avoir une fille” et ils paient davantage pour adopter si c’est une fille. Il est toutefois à noter que les parents “n’avortent pas les garçons parce qu’ils sont des garçons”, et qu’aucun grand pays n’a encore de surplus notable de filles.

Pour The Economist, qui rappelle avoir qualifié l’avortement de masse des filles de “genricide” en 2010, “le déclin mondial de ce fléau est une bénédiction”. Déjà parce qu’il témoigne d’une “atténuation” de l’idée profondément sexiste selon laquelle avoir un garçon est plus valorisant.

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