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Tribune libre

Comprendre le processus de dédramatisation d’une guerre nucléaire.

Comprendre le processus de dédramatisation d’une guerre nucléaire.

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La dissuasion nucléaire qui a commencé entre les deux blocs (le monde dit « libre » d’un côté et la sphère soviétique de l’autre) juste après la deuxième guerre mondiale, a fait office, à juste titre, d’épouvantail absolu. Cette menace de l’apocalypse par l’atome, au-delà des analyses géopolitiques avancées par les uns et les autres, est même la seule vraie raison qui a maintenu l’occident en paix (forcée) depuis maintenant près de 80 ans. Le principe de la dissuasion atomique est à la fois simple et redoutable. Rappelons-le brièvement: «Si tu me tues, je te tue, donc tu ne me tues pas», ou encore «celui qui tire en premier, meurt en deuxième, mais meurt quand même» (le temps, environ 20 minutes, que les missiles intercontinentaux de l’adversaire arrivent à destination).

Or, depuis quelque temps, nous assistons à ce que je nommerais une sorte «d’érosion de la peur» face à la guerre atomique. Pourquoi ce soudain changement dans la perception d’un évènement qui pourrait pourtant éradiquer un tiers (voire plus) de la population planétaire? Est-ce à dire que nous nous serions au cours du temps tellement habitués à cette effroyable possibilité, que finalement nous ne nous en inquiéterions moins? Ou bien, serait-ce peut-être parce que les apparatchiks mondialistes, en cas de conflit atomique, atteindraient enfin l’un de leurs objectifs qui est de réduire drastiquement la population planétaire, et ainsi sans que nous nous en rendions compte, s’emploieraient avec succès par des messages subliminaux médiatiques, à nous faire accepter l’idée de l’inacceptable?

Non, en réalité, et quand bien même ces éléments d’explication jouent sans doute un rôle, les vraies causes de cette dédramatisation de l’horreur absolue que représente la guerre nucléaire, trouvent leurs racines avant tout dans la corruption morale de l’humanité par les lois d’infamie « contre Dieu et nature » (légalisation de l’avortement, mariage homosexuel, PMA pour toutes etc.) que nous avons acceptées ces dernières décennies sans vraiment nous battre. C’est qu’à partir du moment où nous savons que nos lois permettent d’assassiner l’innocent absolu qui est l’enfant-à-naître, nous savons aussi, au fond de nous-mêmes et dans le secret de nos cœurs, que tout l’échafaudage de l’éthique devient une sinistre farce.

Dans une certaine mesure, puisque nous acceptons la légalisation de la mort «des autres» (c’est-à-dire la mort des «innocents à naître»), nous acceptons aussi, par une sorte de phénomène de ricochet éthique vers le bas, «la nôtre». Oui, accepter l’extermination des autres, c’est approuver en puissance notre propre extermination. Dans un tel contexte de mépris de la vie quant aux plus faibles, le principe de l’universalisation du mépris de la vie « tout court », c’est-à-dire le mépris de la vie aussi pour nous-mêmes, devient logique.

En ayant approuvé l’écrasement des uns, nous avons approuvé, ipso facto, notre propre écrasement. La légalisation de l’avortement (extermination des plus faibles) aura signé une sorte «chèque en blanc» à la mort « pour tous ». Cette humanité qui cautionne l’écrasement de l’innocent absolu (embryon) ne croit plus en elle-même, et commence à penser (consciemment ou pas mais au fond peu importe) qu’elle ne mérite pas de vivre.

Cela est la vraie raison qui nous amène maintenant, nous qui avons piétiné la valeur intrinsèque de la vie créée par Dieu, à accepter l’idée de notre propre disparition, y compris par le feu nucléaire.
C’est sans doute dans cet esprit qu’il faut comprendre la phrase de Mère Teresa : « l’avortement est responsable de toutes les guerres »
Jean-Pierre Aussant

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7 commentaires

  1. Depuis Hiroshima et Nagasaki, une seule arme a tué plus d’innocents que n’importe quel régime politique ou n’importe quel conflit : l’assassinat de ceux qui n’ont jamais vu le jour, l’avortement.
    Mais cela se fait dans l’asepsie des établissements de “santé”, avec la complicité active ou passive des grandes consciences politiques, médicales, morales ou politiques.

  2. “Environ 73 millions d’avortements provoqués ont lieu chaque année dans le monde.”

    https://www.alliancevita.org/2022/04/decryptage-des-chiffres-de-loms-sur-lavortement-dans-le-monde/

  3. “les lois d’infamie « contre Dieu et nature » (légalisation de l’avortement, mariage homosexuel, PMA pour toutes etc.) que nous avons acceptées ces dernières décennies sans vraiment nous battre.”
    M. Jean-Pierre Aussant, je ne sais qui est ce “nous”, mais par ces propos vous insultez les militants des associations “SOS tout-petits” “La Manif Pour Tous” et d’autres qui ont passé des jours et des nuits à prier, tracter, coller, rencontrer, informer sans être malheureusement assez suivi pour pouvoir contrer la propagande médiatique de la culture de mort. Vous parlez peut-être pour vous et tous les couards d’opposants de salon. Je ne sais rien de vos actions concrètes, en dehors de vos écrits qui prêchent à des convaincus et qui ont le mérite d’exister, mais on ne peut généraliser cette inaction, au lieu de valoriser les actions réalisées, sans favoriser ce que vous dénoncez.
    Je ne peux que rappeler la citation exacte de Bossuet souvent transformée :
    “Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer.”

    • Merci Pitoune d’avoir relevé cette phrase et de l’avoir corrigée. La réalité est que nous nous sommes battus et que nous avons été trahi !

      Par exemple, j’ai fait toutes les Manif Pour Tous, sauf une, et je ne me sens pas concerné par ladite phrase.

      Il y a eu le mépris de la bande à Hollande avec le rejet d’une gigantesque pétition tout-à-fait recevable comme il y a eu le traité de Lisbonne et la trahison de Sarkozy sur la constitution européenne.

      Des politiciens comme ça, on n’en veut plus … et on en a encore !

      • Trahis, je n’en suis pas sûr : malgré les manifs et les pétitions, je crois que nous étions malheureusement minoritaires et pas seulement au Parlement, mais même dans l’opinion. Il y a un effet de miroir qui fait que les gens de droite, qui n’ont pas l’habitude du militantisme autant que ceux de gauche, se regardent agir et, se voyant nombreux, se croient majoritaires (ce fut un peu la même chose lors de la présidentielle : des réunions rassemblant énormément de monde ne signifient pas qu’on est majoritaire dans le pays). Tant que nous n’aurons pas réussi à prendre pied dans l’éducation et les media, nous ne pourrons espérer que des victoires ponctuelles : le militantisme, c’est tous les jours et partout à travers l’art, la culture, la consommation, le sport etc. mais il faut être conscient de ce que nous partons de loin.

    • Pour ma part, j’interprète le “nous” dans la phrase en question comme désignant la société française voire occidentale, car c’est elle qui sera concernée par une éventuelle guerre nucléaire : il y a certainement des opposants très actifs, mais on ne peut pas dire que cela concerne la majorité de la société, ni celle des courants politiques conservateurs, ni même celle des catholiques (à commencer malheureusement par les évêques et les prêtres)

      Cela dit, vous avez entièrement raison de rappeler ces initiatives et d’appeler à l’action (et à la prière)

  4. à propos des lois sur l’avortement, qui est un achèvement de grossesse et non une interruption :
    saint Augustin: ”une loi injuste n’est pas une loi”
    saint Thomas d’Aquin: ”la loi non-conforme est une loi qui n’est pas une loi”

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